Magazine de mai 2010 - Saint-Leu-La-Forêt
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DMV<br />
ON EN PARLE<br />
Ces livres qui nous poursuivent<br />
Souvent, <strong>de</strong>s évènements surgissent dans nos vies sans que nous puissions<br />
en mesurer vraiment les répercussions et les effets. Vies en mouvement, vies<br />
bouleversées, les bons écrivains voient le plus souvent <strong>de</strong>s choses que nous<br />
ne voyons pas. Trois livres pour faire étape. Vivifiant.<br />
Brèves<br />
Mes cendriers<br />
Florence Delay / Gallimard<br />
Elle est académicienne, amoureuse<br />
sans fin d’une Espagne qui<br />
fait s’embrasser dans le même<br />
halo olé olé, Isabelle la Catholique<br />
et Almodovar. «Inspirer la<br />
fumée m'inspire. Moins je fume,<br />
moins j'écris.» A travers les<br />
dizaines <strong>de</strong> cendriers qui<br />
peuplent ses trois <strong>mai</strong>sons,<br />
Florence Delay signe un<br />
autoportrait qui fait réfléchir sur<br />
ce qui est en partance. Comme<br />
si la condition universelle nous<br />
conduisait justement à partir en<br />
fumée.<br />
Tel cendrier lui rappelle l'Espagne<br />
et elle convoque les toreros,<br />
Séville, les grands poètes qu'elle<br />
a traduits, etc. Tel autre, son père,<br />
le docteur Delay, et c'est la<br />
psychiatrie ou le pays Basque qui<br />
resurgissent...<br />
Des souvenirs apparemment désordonnés<br />
qui nous apparaissent<br />
sous la plume d’un écrivain qui<br />
mérite la lumière d’El Cordobés.<br />
Les Variations Bradshaw<br />
Rachel Cusk / Editions <strong>de</strong> l’Olivier<br />
« Arlington Park » son précé<strong>de</strong>nt<br />
roman avait été salué par la<br />
critique qui l’intronisait digne<br />
héritière <strong>de</strong> Virginia Woolf. Des<br />
heures plus tard, la jeune romancière<br />
anglaise signe un roman<br />
tout aussi intense où après la vie<br />
mélancolique <strong>de</strong>s femmes au<br />
foyer d’une banlieue chic <strong>de</strong><br />
Londres, elle s’arrête sur la vie <strong>de</strong><br />
Thomas Bradshaw qui profite <strong>de</strong><br />
la promotion professionnelle <strong>de</strong><br />
son épouse pour quitter son<br />
boulot lucratif et se consacrer<br />
durant une année au piano et à<br />
Jean Sébastien Bach. Une situation<br />
inédite et singulière qui<br />
permet à Rachel Cusk <strong>de</strong> décrire<br />
la solitu<strong>de</strong> harmonieuse, la<br />
fausse suite conjugale pour<br />
tenter d’être heureux.<br />
Votre avis nous intéresse :<br />
Ne manquez pas <strong>de</strong> nous faire<br />
part <strong>de</strong> vos coups <strong>de</strong> cœur sur<br />
le site Internet <strong>de</strong> la ville.<br />
Vous retrouverez ces livres<br />
à la Bibliothèque Albert Cohen<br />
www.saint-leu-la-foret.fr<br />
Le chagrin<br />
Lionel Duroy / Fayard<br />
Dans Priez pour nous, son roman<br />
très autobiographique paru en<br />
1990, Lionel Duroy, nous parlait<br />
<strong>de</strong> son enfance cabossée, <strong>de</strong> sa<br />
vie laminée par ces géniteurs<br />
irresponsables et querelleurs, <strong>de</strong><br />
l'écriture comme seul recours au<br />
chagrin. Avec Le Chagrin, Lionel<br />
Duroy puise à nouveau dans sa<br />
dramatique saga familiale. Une<br />
famille bien née qui tourne mal<br />
dès les tourments <strong>de</strong>s années 40 :<br />
pour le Maréchal (Pétain) et<br />
contre le Général (<strong>de</strong> Gaulle),<br />
pour l'OAS et contre l'indépendance<br />
<strong>de</strong> l'Algérie... Duroy nous<br />
livre un roman magnifique qui<br />
renvoie aussi les reflets sépia<br />
d'un <strong>de</strong>mi-siècle <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong><br />
France. Le romancier trouve<br />
surtout un ton irrésistible, empreint<br />
d'une légère gravité, d'une<br />
lucidité et d'une sincérité qui<br />
excluent l'auto apitoiement et le<br />
manichéisme. Ce Chagrin nous<br />
tire <strong>de</strong>s larmes... <strong>de</strong> reconnaissance<br />
!<br />
-<br />
<strong>Saint</strong>-<strong>Leu</strong><br />
U n e h i s t o i r e , u n a v e n i r<br />
la Foret<br />
Le prix <strong>de</strong>s nouvelles<br />
d’ici et ailleurs<br />
Ils ont été 261 dont 31 francophones<br />
à participer à la<br />
première édition dont le thème<br />
était « Ren<strong>de</strong>z-vous ». C’est le 5<br />
juin à 18h que seront connus les<br />
résultats du premier « concours<br />
<strong>de</strong> nouvelles d’ici et d’ailleurs »<br />
organisé par <strong>La</strong> Bibliothèque<br />
Albert Cohen, l’association les<br />
Amis <strong>de</strong> <strong>La</strong> Bibliothèque et la<br />
librairie Lecut.<br />
Avant la remise <strong>de</strong>s prix à 18h,<br />
vous pourrez assister à 16h à<br />
une rencontre littéraire avec<br />
Pierrette Fleutiaux animée par<br />
Olivier Plantecoste. Pierrette<br />
Fleutiaux (Prix Femina 1990<br />
pour « Nous sommes éternels »)<br />
vient <strong>de</strong> signer « Bonjour, Anne »,<br />
magnifique livre dédié à Anne<br />
Philippe, son éditrice, son amie<br />
et épouse du grand Gérard<br />
Philipe (beau père <strong>de</strong> Jérôme<br />
Garcin qui avait lancé le<br />
concours en octobre <strong>de</strong>rnier).<br />
Rens : 01 34 18 36 80