Israël-Palestine, 60 ans de violence - CNDP
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teledoc<br />
le petit gui<strong>de</strong> télé pour la classe<br />
2007<br />
2008<br />
Israël-<strong>Palestine</strong>, <strong>60</strong> <strong>ans</strong> <strong>de</strong> <strong>violence</strong><br />
Un documentaire<br />
<strong>de</strong> Mathieu Schwartz<br />
(2008),<br />
produit par<br />
C Productions.<br />
1 h 20 min<br />
Prolongeant le documentaire De Auschwitz à Jérusalem,<br />
ce film <strong>de</strong> Mathieu Schwartz retrace les grands épiso<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> la bataille pour une même terre que <strong>de</strong>ux peuples<br />
revendiquent <strong>de</strong>puis la création <strong>de</strong> l’État d’Israël jusqu’à<br />
aujourd’hui. Il évoque ces six décennies <strong>de</strong> haine, <strong>de</strong><br />
<strong>violence</strong>s et d’espoirs <strong>de</strong> paix à travers les <strong>de</strong>stins <strong>de</strong><br />
trois Palestiniens et <strong>de</strong>ux Israéliens <strong>de</strong> générations<br />
différentes.<br />
M6<br />
DIMANCHE 11 MAI, 22 h50
«Les éléments <strong>de</strong> blocage sont aujourd’hui nombreux»<br />
Questions à Catherine Nicault, historienne<br />
Ce second volet <strong>de</strong> l’histoire<br />
<strong>de</strong>s relations entre juifs et<br />
Palestiniens commence là<br />
où s’arrêtait De Auschwitz à<br />
Jérusalem : à la première<br />
guerre israélo-arabe en<br />
1948, en rappelant le<br />
traumatisme que constitua<br />
la naqba pour les<br />
Palestiniens chassés <strong>de</strong> leur<br />
terre. De la guerre <strong>de</strong>s Six<br />
Jours qui se sol<strong>de</strong> par une<br />
déroute <strong>de</strong>s armées arabes à<br />
la guerre du Kippour qui fait<br />
vaciller Israël, du<br />
spectaculaire détournement<br />
d’avions sur l’aérodrome <strong>de</strong><br />
Zarka à la dramatique prise<br />
d’otages aux JO <strong>de</strong> Munich,<br />
du massacre <strong>de</strong> Septembre<br />
noir à l’exo<strong>de</strong> libanais, <strong>de</strong> la<br />
guerre <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong><br />
l’Intifada aux attentatssuici<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> kamikazes, <strong>de</strong>s<br />
accords <strong>de</strong> paix d’Oslo à<br />
l’assassinat <strong>de</strong> Yitzhak<br />
Rabin, ce sont soixante<br />
années <strong>de</strong> haine et <strong>de</strong><br />
<strong>violence</strong>s qui sont ici<br />
retracées à travers <strong>de</strong><br />
nombreuses images<br />
d’archives et surtout les<br />
témoignages <strong>de</strong> trois<br />
Palestiniens et <strong>de</strong>ux<br />
Israéliens aux <strong>de</strong>stins<br />
symboliques.<br />
Signalons que M6 a acquis<br />
les droits <strong>de</strong>s images<br />
d’archives pour une<br />
diffusion scolaire. Les<br />
enseignants ont donc la<br />
possibilité d’utiliser<br />
gratuitement le film en<br />
classe.<br />
Rédaction <strong>CNDP</strong><br />
Crédit photo M6 / C Productions<br />
Édition Émilie Nicot et Anne Peeters<br />
Maquette Annik Guéry<br />
Ce dossier est en ligne sur le site<br />
<strong>de</strong> Télédoc.<br />
www.cndp.fr/tice/teledoc/<br />
La pério<strong>de</strong> 1948-1967 est brièvement esquissée<br />
d<strong>ans</strong> le film. Comment le nationalisme palestinien<br />
s’exprime-t-il alors ?<br />
De 1948 à 1967, la société palestinienne,<br />
massivement déplacée en Jordanie, au Liban, en<br />
Syrie et d<strong>ans</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza (sous administration<br />
égyptienne), récupère péniblement du traumatisme<br />
subi. Cela d’autant plus que les autorités <strong>de</strong>s États<br />
arabes se défient <strong>de</strong>s Palestiniens et n’enten<strong>de</strong>nt<br />
pas, pour <strong>de</strong>s raisons économiques et politiques à la<br />
fois, les sortir <strong>de</strong> leur état <strong>de</strong> réfugiés. Aussi restentils<br />
parqués d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s camps pris en charge par l’Onu.<br />
Seule la Jordanie leur accor<strong>de</strong> la citoyenneté d<strong>ans</strong><br />
l’espoir <strong>de</strong> les rallier au régime et <strong>de</strong> les intégrer à<br />
la nation jordanienne. En vain d<strong>ans</strong> l’ensemble, car<br />
le ressentiment est grand chez les Palestiniens contre<br />
la dynastie hachémite qui, en 1948-1949, s’est<br />
emparée <strong>de</strong> la Cisjordanie avec la complicité <strong>de</strong>s<br />
Israéliens. Cependant, pour compenser les frustrations,<br />
les Palestiniens, si dispersés soient-ils, ont<br />
développé un niveau d’éducation s<strong>ans</strong> égal d<strong>ans</strong> le<br />
mon<strong>de</strong> arabe. C’est ainsi que Yasser Arafat (Abou<br />
Ammar), Khalil al-Wazir (Abou Jihad), et Salah<br />
Khalaf (Abou Iyad), les futurs fondateurs du Fath,<br />
ont fait connaissance au Caire d<strong>ans</strong> les rangs <strong>de</strong><br />
l’Union <strong>de</strong>s étudiants palestiniens. De nouvelles<br />
élites se sont donc constituées, porteuses d’une<br />
idée nationale palestinienne qui refait surface<br />
autour <strong>de</strong> 19<strong>60</strong>, à la faveur notamment <strong>de</strong>s valeurs<br />
panarabes véhiculées par le nassérisme.<br />
L’expression <strong>de</strong> ce nationalisme palestinien est<br />
étroitement contrôlée cependant par les pouvoirs<br />
arabes, tout au moins en Égypte et en Syrie. C’est au<br />
Koweit qu’Arafat, après avoir contribué à coordonner<br />
en 1956 et 1957 une série d’attentats et <strong>de</strong><br />
sabotages <strong>de</strong> fedayin en Israël à partir <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Gaza, fon<strong>de</strong> en 1958 ou 1959 le Fath, une<br />
organisation armée qui, pour libérer la <strong>Palestine</strong>,<br />
ne fait pas confiance aux régimes arabes et compte<br />
sur les forces, avant tout <strong>de</strong>s Palestiniens. En 1964,<br />
Nasser cherche à reprendre la main en favorisant la<br />
création à Jérusalem-Est, sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Ligue<br />
arabe, <strong>de</strong> l’Organisation <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> la <strong>Palestine</strong><br />
(OLP) et en portant à sa tête son protégé Ahmed<br />
Choukeiri, un ancien avocat <strong>de</strong> Jérusalem entré au<br />
service <strong>de</strong> la Ligue arabe au Caire. En 1968, grâce à<br />
l’impact <strong>de</strong> la «bataille» <strong>de</strong> Karameh, un épiso<strong>de</strong><br />
bien développé d<strong>ans</strong> le film, Arafat et le Fatah<br />
prennent en main cette OLP, déjà en crise.<br />
La guerre <strong>de</strong> 1956 n’est pas mentionnée. Est-ce parce<br />
que le conflit israélo-palestinien n’en est pas un enjeu<br />
central? A-t-elle eu toutefois un impact sur ce conflit,<br />
au moins en faisant la démonstration que les gran<strong>de</strong>s<br />
puissances, et surtout les États-Unis, étaient <strong>de</strong>venues<br />
<strong>de</strong>s arbitres incontournables?<br />
Ce qui se joue en 1956, c’est rien moins que<br />
l’entrée du Moyen-Orient d<strong>ans</strong> le champ <strong>de</strong>s enjeux<br />
<strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong>. Avant cette date, les puissances<br />
influentes d<strong>ans</strong> la région restent les anciennes<br />
puissances coloniales, avant tout la Gran<strong>de</strong>-<br />
Bretagne, et secondairement la France. Les États-<br />
Unis, déjà très liés à l’Arabie Saoudite, préfèrent<br />
se tenir à l’arrière plan pour mieux ménager leurs<br />
amitiés à la fois israéliennes et arabes, à partir du<br />
moment où l’Union soviétique est tenue à l’écart <strong>de</strong><br />
la région.<br />
La crise <strong>de</strong> 1956 en elle-même n’est pas directement<br />
liée au conflit israélo-arabe puisqu’elle est<br />
déclenchée par la décision <strong>de</strong> Nasser <strong>de</strong> nationaliser<br />
la compagnie du canal <strong>de</strong> Suez, détenue<br />
essentiellement par <strong>de</strong>s actionnaires britanniques<br />
et français. Le conflit israélo-palestinien n’en est<br />
pas un enjeu central, bien qu’Israël, soucieux <strong>de</strong><br />
mettre un terme aux infiltrations sanglantes sur<br />
son territoire et à l’essor du nassérisme, se soit<br />
militairement impliqué d<strong>ans</strong> l’intervention montée<br />
par Paris et Londres contre l’Égypte.<br />
Il n’en reste pas moins que la crise a eu un impact<br />
certain d<strong>ans</strong> le conflit, ce que le film ne montre<br />
certainement pas suffisamment: c’est du côté <strong>de</strong><br />
Moscou désormais que regar<strong>de</strong>nt – et s’approvisionnent<br />
en armements – l’Égypte <strong>de</strong> Nasser et,<br />
d’une façon générale, les États arabes «progressistes»,<br />
tandis que les États-Unis réussissent plus<br />
ou moins à ménager leur appui à Israël d’une part<br />
et aux États arabes «modérés» d’autre part. Bref,<br />
entré d<strong>ans</strong> le champ <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong> guerre froi<strong>de</strong>, le<br />
conflit gagne considérablement en intensité. Les<br />
États-Unis et l’URSS – jusqu’à son effondrement –<br />
sont désormais en position <strong>de</strong> pouvoir souffler sur<br />
le feu ou <strong>de</strong> jouer les arbitres, en fonction <strong>de</strong> leurs<br />
intérêts propres.<br />
D’où vient le lien privilégié qu’on observe entre Israël<br />
et les États-Unis ?<br />
Les liens privilégiés entre Israël et les États-Unis<br />
ressortent d’un ensemble <strong>de</strong> raisons morales,<br />
politiques et stratégiques. Israël, pays occi<strong>de</strong>ntal<br />
fiché au cœur du mon<strong>de</strong> arabe riche en pétrole, est<br />
d’abord un point d’appui sûr pour le dispositif<br />
occi<strong>de</strong>ntal en même temps qu’un allié naturel. Il<br />
est le seul État <strong>de</strong> la région à partager en effet les<br />
valeurs qui sont celles <strong>de</strong> la démocratie américaine.<br />
Enfin, il porte les espoirs <strong>de</strong>s juifs après la Shoah, ce<br />
qui lui vaut non seulement le soutien très large <strong>de</strong>
l’importante communauté juive américaine,<br />
électoralement influente sur la côte Est, mais celui,<br />
très largement, <strong>de</strong> l’opinion en général où s’est<br />
imposée, <strong>de</strong>puis trois décennies, une mémoire<br />
intense <strong>de</strong> la catastrophe survenue au peuple juif<br />
en Europe pendant la secon<strong>de</strong> guerre mondiale.<br />
Il convient toutefois <strong>de</strong> rappeler que le soutien<br />
politique donné par l’Amérique à l’État d’Israël n’a pas<br />
toujours été indéfectible ni inconditionnel : la<br />
décision <strong>de</strong> voter le plan <strong>de</strong> partage <strong>de</strong> l’ONU en<br />
novembre 1947 puis la création <strong>de</strong> l’État d’Israël en<br />
mai 1948 est bien plus celle du prési<strong>de</strong>nt Truman<br />
que du Département d’État, anxieux <strong>de</strong> préserver<br />
les intérêts nationaux d<strong>ans</strong> les pays arabes. Les<br />
gouvernements américains <strong>de</strong>s années 1950<br />
s’efforcent <strong>de</strong> tenir la barre égale entre les<br />
protagonistes en patronnant un accord tripartite,<br />
signé en 1950 avec la France et la Gran<strong>de</strong>-Bretagne,<br />
<strong>de</strong>stiné à mesurer les ventes d’armes d<strong>ans</strong> la région<br />
<strong>de</strong> manière à y préserver le rapport <strong>de</strong> forces existant<br />
et la paix précaire. Ce n’est guère en fait que sous le<br />
prési<strong>de</strong>nt Kennedy qu’une alliance militaire étroite<br />
se noue entre les États-Unis et Israël. Rappelons<br />
encore qu’après la première guerre du Golfe, le<br />
prési<strong>de</strong>nt Bush (père) a usé <strong>de</strong> toutes les pressions<br />
possibles, notamment financières, pour contraindre<br />
le Premier ministre israélien, Yitzhak Shamir à<br />
l’époque, à participer à la conférence <strong>de</strong> Madrid,<br />
prélu<strong>de</strong> aux accords d’Oslo <strong>de</strong> 1993.<br />
Quels sont aujourd’hui les principaux éléments <strong>de</strong><br />
blocage pour un règlement du conflit et à quels<br />
moments se sont-ils <strong>de</strong>ssinés ? Y a-t-il néanmoins<br />
<strong>de</strong>s atouts pour la paix ?<br />
Les éléments <strong>de</strong> blocage sont aujourd’hui nombreux.<br />
Ils sont apparus dès l’époque où <strong>de</strong>vait se dérouler<br />
le processus <strong>de</strong> paix engagé par les accords d’Oslo en<br />
1993 et qui fut si laborieux avant <strong>de</strong> se fracasser<br />
en 2000-2001.<br />
Il s’agit d’abord moins <strong>de</strong> la perspective <strong>de</strong> la<br />
création d’un État palestinien, qui n’était pas inscrit<br />
en toutes lettres d<strong>ans</strong> les accords mais qui se<br />
trouvait en filigrane d<strong>ans</strong> le statut <strong>de</strong> l’Autonomie<br />
palestinienne – encore qu’une partie <strong>de</strong> la société<br />
israélienne y reste farouchement opposée – que <strong>de</strong><br />
la question <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong> l’entité palestinienne et<br />
<strong>de</strong> sa continuité géographique. Comment résoudre le<br />
problème <strong>de</strong>s « implantations » israéliennes en<br />
territoire palestinien? La liquidation <strong>de</strong>s «colonies»<br />
<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza par le gouvernement d’Ariel<br />
Sharon en 2005 laisse entière la question <strong>de</strong>s colons,<br />
bien plus nombreux, <strong>de</strong> Cisjordanie, région que ces<br />
colons n’appellent jamais autrement que par les<br />
noms bibliques <strong>de</strong> « Samarie » et <strong>de</strong> « Judée ».<br />
Comment, par ailleurs, parvenir à relier convenablement,<br />
à travers le territoire israélien, Cisjordanie et<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza, s<strong>ans</strong> que les Israéliens préten<strong>de</strong>nt y<br />
conserver un droit <strong>de</strong> contrôle insupportable aux<br />
intérêts et au sentiment national palestiniens?<br />
Mais ces questions sont certainement moins<br />
insolubles que celles, à très forte dimension symbolique,<br />
du droit au retour <strong>de</strong>s réfugiés palestiniens<br />
et <strong>de</strong> Jérusalem. L’échec <strong>de</strong>s propositions finales du<br />
Premier ministre israélien Ehud Barak et du prési<strong>de</strong>nt<br />
américain Clinton en 2000-2001, au terme du<br />
processus <strong>de</strong> paix, le montre amplement: Arafat a<br />
surtout calé <strong>de</strong>vant la question du retour – dont il<br />
exigeait la reconnaissance par Israël, qui ne saurait<br />
l’envisager s<strong>ans</strong> risquer le suici<strong>de</strong> – et <strong>de</strong>vant la<br />
question <strong>de</strong> Jérusalem, capitale déclarée «unifiée»<br />
par les Israéliens alors que les Palestiniens n’en<br />
envisagent pas d’autre pour leur État.<br />
Enfin, la question se trouve encore compliquée par<br />
la montée en puissance, puis la victoire électorale<br />
du Hamas sur l’OLP (en 2006), affaiblie par ses<br />
échecs et la mort <strong>de</strong> Yasser Arafat (en novembre<br />
2004), et finalement la guerre civile palestinienne<br />
débouchant, en 2007, sur une partition <strong>de</strong> fait<br />
entre Gaza, dominée par les forces du Hamas, et la<br />
Cisjordanie, dominée par l’OLP.<br />
Qu’espérer raisonnablement d<strong>ans</strong> ces conditions?<br />
Certains pensent que les autorités américaines ont<br />
seules le poids nécessaire pour débloquer la<br />
situation. D’autres appellent <strong>de</strong> leurs vœux une forte<br />
implication <strong>de</strong> l’Europe, seule capable selon eux<br />
<strong>de</strong> créer un indispensable climat <strong>de</strong> confiance chez<br />
les Palestiniens – mais lesquels? Plus nombreux<br />
encore sont ceux qui, plus ou moins explicitement,<br />
tablent sur la fatigue <strong>de</strong>s protagonistes pour les<br />
amener, un jour encore indistinct, à la table <strong>de</strong>s<br />
négociations…<br />
•<br />
Catherine Nicault est professeur à l’université<br />
<strong>de</strong> Reims. Spécialiste <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s relations<br />
internationales et <strong>de</strong>s juifs à l’époque contemporaine,<br />
elle a notamment publié Une histoire<br />
<strong>de</strong> Jérusalem, 1850-1967 (CNRS éditions,<br />
2008), collaboré à l’Atlas historique d’Israël,<br />
1948-1998 (Autrement, 1998) et coordonné<br />
l’ouvrage Jérusalem, 1850-1948. Des Ottom<strong>ans</strong><br />
aux Anglais, entre coexistence spirituelle et<br />
déchirure politique (Autrement, 1999).<br />
Cinq <strong>de</strong>stins<br />
Leila Khaled a fui la<br />
<strong>Palestine</strong> en 1948<br />
lorsqu’elle avait 4 <strong>ans</strong>. Elle<br />
s’engage d<strong>ans</strong> la lutte armée<br />
après la guerre <strong>de</strong>s Six Jours<br />
et <strong>de</strong>vient mondialement<br />
célèbre après <strong>de</strong>ux<br />
détournements d’avions.<br />
Uri Hurvitz est un fils <strong>de</strong><br />
pionnier. Commandant <strong>de</strong><br />
l’armée israélienne, il a<br />
participé à toutes les<br />
batailles, <strong>de</strong> la guerre<br />
d’indépendance au conflit<br />
libanais.<br />
Salah al Tamari, Palestinien<br />
né à Bethléem, rejoint le<br />
Fatah après la guerre <strong>de</strong>s Six<br />
Jours. Il est un compagnon<br />
<strong>de</strong> route <strong>de</strong> Yasser Arafat et<br />
<strong>de</strong>vient gouverneur <strong>de</strong><br />
Bethléem après les accords<br />
<strong>de</strong> paix.<br />
Yariv Horowitz est un jeune<br />
Israélien qui, cinéaste aux<br />
armées pendant l’Intifada,<br />
filme le malaise <strong>de</strong> toute<br />
une génération <strong>de</strong> soldats<br />
<strong>de</strong> Tsahal contraints <strong>de</strong><br />
mener <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong><br />
police qui les dépassent.<br />
Ab<strong>de</strong>l Salam Sheha<strong>de</strong>h est<br />
né d<strong>ans</strong> un camp <strong>de</strong> réfugiés<br />
à Rafah. Depuis l’Intifada, il<br />
filme la vie et la colère <strong>de</strong><br />
ses compatriotes <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza.
Faits <strong>de</strong> <strong>violence</strong>s et d’espoirs<br />
Fiche <strong>de</strong> travail<br />
Le film Israël-<strong>Palestine</strong>,<br />
<strong>60</strong> <strong>ans</strong> <strong>de</strong> <strong>violence</strong><br />
retrace les grands faits<br />
qui ont marqué l’histoire<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux peuples.<br />
Parmi ces faits,<br />
quelques-uns, connus<br />
ou moins connus,<br />
seront relevés et restitués<br />
d<strong>ans</strong> une chronologie<br />
que les élèves<br />
rétabliront après le<br />
visionnage du film. Il<br />
s’agira donc <strong>de</strong> distinguer<br />
en les datant<br />
quelques repères forts<br />
d<strong>ans</strong> l’évolution <strong>de</strong>s<br />
relations israélo-palestiniennes<br />
jusqu’à<br />
aujourd’hui, qu’on<br />
pourra aussi compléter<br />
en relevant d’autres<br />
faits intermédiaires<br />
que cette fiche <strong>de</strong><br />
travail ne mentionne<br />
pas (mort <strong>de</strong> Yitzhak<br />
Rabin, guerre du<br />
Kippour, Sadate à<br />
Jérusalem, etc.).<br />
Lisez, ci-<strong>de</strong>ssous, le rappel <strong>de</strong> plusieurs événements qui ont jalonné le conflit israélopalestinien.<br />
Rétablissez la chronologie en numérotant ces faits que vous i<strong>de</strong>ntifierez en les<br />
nommant et les datant.<br />
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Sa mort crée un vi<strong>de</strong> politique dont profite le Hamas. La victoire <strong>de</strong> ce parti islamiste farouchement<br />
anti-israélien aux élections consacre la radicalisation <strong>de</strong> la société palestinienne d<strong>ans</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Gaza. Dès lors, partis<strong>ans</strong> du Fatah et partis<strong>ans</strong> du Hamas se livrent une guerre civile.<br />
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Cette guerre éclair, qui oppose Israël à une coalition formée par l’Égypte, la Jordanie et la Syrie, a<br />
d’importantes conséquences territoriales puisqu’Israël occupe alors la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza, le Sinaï, le Golan,<br />
la Cisjordanie et Jérusalem-Est.<br />
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Ces accords sont signés à Washington, sous les auspices du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s États-Unis Jimmy Carter,<br />
par le Premier ministre israélien Menahem Begin et le prési<strong>de</strong>nt égyptien Anouar al-Sadate. Ils sont<br />
le prélu<strong>de</strong> à un traité <strong>de</strong> paix entre l’Égypte et Israël et à la restitution du Sinaï. Les autres clauses<br />
<strong>de</strong>s accords, concernant <strong>de</strong>s négociations futures sur la Cisjordanie et Gaza, sont alors restées lettres<br />
mortes.<br />
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Ce village jordanien utilisé comme base arrière par les fedayins palestiniens est attaqué par l’armée<br />
israélienne. Les pertes humaines sont lour<strong>de</strong>s <strong>de</strong> part et d’autre, surtout côté palestinien, mais la<br />
bataille est une victoire politique pour le nationalisme palestinien dont Yasser Arafat <strong>de</strong>vient le<br />
chef <strong>de</strong> file.<br />
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Lors <strong>de</strong> la signature à Washington <strong>de</strong> ces accords, qui sont le résultat <strong>de</strong> longues discussions secrètes<br />
menées en Norvège, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat échangent une poignée <strong>de</strong> main. Un processus<br />
<strong>de</strong> paix s’engage et le principe d’une autonomie palestinienne est posé, ouvrant la voie à la création<br />
d’un futur État palestinien.<br />
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Cette « guerre <strong>de</strong>s pierres » est une révolte spontanée <strong>de</strong> la population palestinienne contre<br />
l’occupation israélienne tandis que la direction <strong>de</strong> l’OLP est en exil à Tunis. Sur le plan international,<br />
la détermination palestinienne et la répression israélienne alimentent un courant <strong>de</strong> sympathie à<br />
l’égard <strong>de</strong>s Palestiniens. En Israël, l’opposition s’accentue entre partis<strong>ans</strong> d’une ouverture <strong>de</strong><br />
négociations et partis<strong>ans</strong> d’un refus <strong>de</strong> toute concession.<br />
Corrigé<br />
• La guerre <strong>de</strong>s Six Jours, 5-10 juin 1967.<br />
• La bataille <strong>de</strong> Karameh, le 21 mars 1968.<br />
• Les accords <strong>de</strong> Camp David, le 17 septembre 1978.<br />
• La première Intifada, qui a débuté en décembre 1987 et a pris fin en 1993.<br />
• Les accords d’Oslo, le 13 septembre 1993.<br />
• La mort <strong>de</strong> Yasser Arafat, le 11 novembre 2004.