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L'identité francophone dans la mondialisation - Organisation ...

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SOMMAIRE<br />

Avant-propos<br />

Présentation de <strong>la</strong> Cellule de réflexion stratégique de <strong>la</strong> Francophonie<br />

(CRSF)<br />

Introduction<br />

Partie I : Les cinq caractéristiques de l’identité <strong>francophone</strong><br />

Linguistique<br />

Géographique et spatiale<br />

A caractère civilisationnel<br />

Politique<br />

Un imaginaire commun<br />

Partie II : Identité et <strong>mondialisation</strong><br />

L’identité <strong>francophone</strong> entre racines et dynamique<br />

E<strong>la</strong>rgissement vs approfondissement<br />

Entre <strong>la</strong>ngue et valeurs<br />

La francophonie hors les murs<br />

Globalisation, identité, <strong>mondialisation</strong><br />

L’impact de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> sur l’identité <strong>francophone</strong><br />

Le potentiel de régu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> Francophonie sur <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Partie III : La première enquête sur l’identité <strong>francophone</strong> et<br />

<strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Présentation du questionnaire sur l’identité <strong>francophone</strong> (site CRSF)<br />

Analyse statistique quantitative et qualitatives<br />

Première conclusions<br />

Représentions graphiques<br />

Répartition par continent<br />

Répartition spatiale<br />

3


Répartition par genre<br />

Répartition par Etat<br />

Répartition hors France (en %)<br />

Partie IV : Proposition d’actions<br />

1 - Créer un espace public <strong>francophone</strong><br />

2 - Un pôle de communication en français<br />

3 - Un Erasmus <strong>francophone</strong><br />

4 - Attirer les jeunes et les <strong>francophone</strong>s<br />

5 - Une communication modernisée<br />

6 - L’Institut de <strong>la</strong> Francophonie<br />

7 - Enseigner <strong>la</strong> Francophonie<br />

8 - Un pacte du plurilinguisme<br />

9 - Un office de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française en Francophonie<br />

10 - Etendre le réseau des jeunes volontaires <strong>francophone</strong>s<br />

11 - Le visa <strong>francophone</strong><br />

12 - L’Académie de <strong>la</strong> francophonie<br />

13 - Une Fondation de <strong>la</strong> francophonie<br />

14 - Une approche économique <strong>francophone</strong><br />

15 - La production culturelle en français<br />

Conclusion<br />

Bibliographie et sitographie<br />

Annexes<br />

1 - Sommaire des documents reçus et des principaux entretiens<br />

2- Missions et participation à diverses manifestations<br />

3 - Bi<strong>la</strong>n du Forum de discussion de <strong>la</strong> CRSF<br />

4 - Colloque sur l’identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Programme<br />

Liste des intervenants et des participants<br />

4


Dominique WOLTON<br />

Chevalier <strong>dans</strong> l’Ordre de <strong>la</strong> Légion d’Honneur<br />

Officier <strong>dans</strong> l’Ordre des Palmes Académiques<br />

Officier <strong>dans</strong> l’Ordre des Arts et Lettres<br />

Directeur scientifique de <strong>la</strong> Cellule de Réflexion Stratégique de <strong>la</strong> Francophonie à l’<strong>Organisation</strong><br />

internationale de <strong>la</strong> Francophonie (OIF)<br />

Directeur de recherche, c<strong>la</strong>sse exceptionnelle au CNRS<br />

Directeur de l’Institut des Sciences de <strong>la</strong> communication du CNRS<br />

Directeur de <strong>la</strong> Revue Hermès, Cognition Communication Politique, CNRS Éditions, Paris<br />

Membre du Conseil scientifique du CNRS<br />

Membre du Conseil d’administration du Groupe France Télévisions et de France 2<br />

Membre de <strong>la</strong> Commission française de l’Unesco<br />

Président du Comité d’éthique du Bureau de vérification de <strong>la</strong> publicité (BVP)<br />

Ouvrages récents<br />

Demain, <strong>la</strong> francophonie. Pour une autre <strong>mondialisation</strong>, F<strong>la</strong>mmarion, 2006, 195 p.<br />

Mondes <strong>francophone</strong>s. Auteurs et livres de <strong>la</strong>ngue française (dir.), ADPF, Ministère des Affaires<br />

Etrangères, 2006, 450 p.<br />

Il faut sauver <strong>la</strong> communication, F<strong>la</strong>mmarion, 2005,220 p. Version poche, Champs, F<strong>la</strong>mmarion,<br />

2007 - Traductions étrangères.<br />

Télévision et civilisations, entretiens avec H. Le Paige, Bruxelles, Belgique, Labor, 2004, 135 p.<br />

La Télévision au pouvoir. Omniprésente, irritante, irremp<strong>la</strong>çable (dir.), Universalis, coll. « le tour<br />

du sujet », 2004, 195 p.<br />

Francophonie et Mondialisation (dir.), Revue Hermès, n° 40, CNRS Éditions, 2004, 420 p.<br />

L’Autre <strong>mondialisation</strong>, F<strong>la</strong>mmarion, 2003, 211 p. Version poche, Champs, F<strong>la</strong>mmarion, 2004.<br />

Traductions étrangères.<br />

La France et les Outre-mers. L’enjeu multiculturel (dir.), Revue Hermès, n° 32-33, CNRS<br />

Éditions, 2002, 656 p.<br />

Internet. Petit manuel de survie. Entretiens avec Olivier Jay, F<strong>la</strong>mmarion, 2000, 186 p.<br />

Traductions étrangères.<br />

Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias, F<strong>la</strong>mmarion, 1999, 200 p.<br />

Prix Georges Pompidou. Version poche, Champs, F<strong>la</strong>mmarion, 2000. Traductions étrangères.<br />

Penser <strong>la</strong> communication, F<strong>la</strong>mmarion, 1997, 400 p. Version poche, Champs, F<strong>la</strong>mmarion, 1998,<br />

402 p. Traductions étrangères.<br />

INSTITUT DES SCIENCES DE LA<br />

COMMUNICATION DU CNRS<br />

27, rue Damesme, 75013 Paris (France)<br />

Téléphone : + 33 (0) 1 44 16 73 68<br />

Télécopie : + 33 (0) 1 44 16 73 69<br />

Courriel : dominique.wolton@iscc.cnrs.fr<br />

Sites web : www.iscc.fr – www.wolton.fr<br />

ORGANISATION INTERNATIONALE<br />

DE LA FRANCOPHONIE<br />

Cellule de Réflexion Stratégique de <strong>la</strong><br />

Francophonie (CRSF)<br />

35, rue Saint-Dominique – 75007 Paris (Fance)<br />

Téléphone : +33 (0) 1 43 17 39 19<br />

Télécopie : +33 (0) 1 45 56 17 58<br />

Curriel : dominique.wolton@francophonie.fr<br />

Si web : www.francophonie.org<br />

6


Présentation générale de <strong>la</strong> Cellule de réflexion<br />

stratégique de <strong>la</strong> Francophonie (CRSF)<br />

La Cellule de réflexion stratégique de <strong>la</strong> Francophonie a été créée à l’initiative de son<br />

Secrétaire général, M. Abdou DIOUF, qui l’a présentée officiellement, le 26 février<br />

2007 à Paris.<br />

Sous <strong>la</strong> direction de Dominique WOLTON, directeur de recherche au CNRS, avec <strong>la</strong><br />

col<strong>la</strong>boration de deux experts consultants : Catherine MANDIGON et Aurélien<br />

YANNIC, assisté d’Henriette NJAKOUO, <strong>la</strong> Cellule de réflexion stratégique de <strong>la</strong><br />

Francophonie réfléchit sur les grandes questions que l’<strong>Organisation</strong> Internationale<br />

de <strong>la</strong> Francophonie (OIF) devra affronter <strong>dans</strong> les prochaines années. Comment<br />

renforcer <strong>la</strong> coopération avec les acteurs internes et externes de <strong>la</strong> Francophonie et<br />

proposer des analyses et des actions à mener.<br />

D’une manière générale, <strong>la</strong> Cellule contribue à une meilleure compréhension des<br />

grandes mutations auxquelles est confrontée <strong>la</strong> Francophonie et à une meilleure<br />

articu<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> société civile et les institutions <strong>francophone</strong>s.<br />

Les thèmes actuellement choisis sont :<br />

- Les migrations internationales<br />

- L’identité <strong>francophone</strong> à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

- Le dialogue des civilisations<br />

- Francophonie et Europe é<strong>la</strong>rgie.<br />

Les industries culturelles et l’éducation sont des problématiques qui traversent tous<br />

les thèmes.<br />

Pour réaliser ces objectifs, <strong>la</strong> Cellule de réflexion stratégique de <strong>la</strong> Francophonie<br />

consultera des experts de tous les pays <strong>francophone</strong>s, constituera un réseau de<br />

correspondants, ouvrira un forum sur le site internet de l’OIF www.francophonie.org<br />

et par une préparation décentralisée, organisera des débats <strong>dans</strong> les grandes zones<br />

géographiques du monde.<br />

Francophonie et Migrations (thème traité en 2007-2008)<br />

La migration peut être revendiquée comme un instrument de valorisation de <strong>la</strong><br />

Francophonie, notamment en prenant en compte le double mouvement d’aller et<br />

retour entre les pays d’origine et les pays d’accueil, sans oublier les pays de transit.<br />

On s’intéressera au migrant lui-même. Toute personne qui migre, apporte sa culture,<br />

son savoir-faire, ses économies, crée de <strong>la</strong> richesse et partage des valeurs. Comment<br />

cette ressource humaine peut-elle s’intégrer et répondre aux défis du développement<br />

<strong>dans</strong> un monde globalisé ? Il est nécessaire de trouver les arguments pour renverser<br />

l’approche généralement négative de <strong>la</strong> migration. Les migrations, des nantis et des<br />

pauvres, sont depuis toujours <strong>la</strong> richesse de l’humanité et un élément fondamental<br />

du développement national et international. Une richesse culturelle incomparable,<br />

surtout après <strong>la</strong> mise en application de <strong>la</strong> Convention de l’Unesco pour <strong>la</strong> protection<br />

et <strong>la</strong> promotion des expressions culturelles en mars 2007.<br />

Comprendre et valoriser comment, <strong>dans</strong> les 68 pays qui composent <strong>la</strong> Francophonie,<br />

les migrants participent à <strong>la</strong> mutation de l’espace <strong>francophone</strong> et contribuent à lutter<br />

contre une logique transversale d’exclusion et de ségrégation.<br />

L’identité <strong>francophone</strong> à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> (thème<br />

en cours)<br />

7


La Francophonie est souvent réduite à un simple regroupement entre <strong>la</strong> France et<br />

ses anciennes colonies. C’est mal connaître <strong>la</strong> genèse du mouvement <strong>francophone</strong> et<br />

sa géopolitique, avec deux époques : celle des racines historiques du 16ème au 19ème<br />

siècle, celle du colonialisme du 19 e au 20 e siècle. S’il y a un noyau historique, il a<br />

beaucoup évolué. Aujourd’hui, avec <strong>la</strong> fin du conflit Est-Ouest, on redécouvre ces<br />

autres racines et identités. La <strong>mondialisation</strong> est une chance pour <strong>la</strong> Francophonie<br />

car elle lui permet de retrouver un horizon souvent oublié sur le p<strong>la</strong>n historique et<br />

culturel. Présente sur tous les continents, elle devient un symbole de <strong>la</strong> diversité<br />

culturelle à construire. Elle s’appuie sur les identités et les <strong>la</strong>ngues plurielles. C’est<br />

<strong>la</strong> francosphère, c’est-à-dire, <strong>la</strong> Francophonie à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. Non pas<br />

un reste du passé, mais une chance pour l’avenir. Ces multiples points d’appui,<br />

historiques et contemporains, sont autant d’atouts pour amortir les chocs liés à <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> qui, <strong>la</strong> plupart du temps, bouleversent les identités et déstabilisent<br />

les cultures. Avec le temps, les logiques politiques ont <strong>la</strong>issé p<strong>la</strong>ce à des<br />

problématiques culturelles. Le dialogue entre les racines mondiales de <strong>la</strong><br />

Francophonie et celles des autres aires linguistiques devient un outil privilégié de <strong>la</strong><br />

cohabitation culturelle.<br />

Dialogue des civilisations (thème à venir)<br />

La <strong>la</strong>ngue française est le ciment d’une <strong>la</strong>rge communauté d’hommes et de femmes<br />

vivant aux quatre coins du monde, sous des <strong>la</strong>titudes et des climats différents et avec<br />

des cultures diverses. De grandes et célèbres figures de l’histoire universelle ont<br />

contribué à forger le patrimoine commun du monde <strong>francophone</strong> qui s’est enrichi de<br />

<strong>la</strong> philosophie des Lumières, de l’aspiration à davantage d’égalité, de <strong>la</strong> liberté et de<br />

<strong>la</strong> fraternité. Tous ces idéaux, véhiculés par une <strong>la</strong>ngue française partagée, ont été<br />

nourris par l’apport des valeurs issues de tous les pays de l’espace <strong>francophone</strong>. La<br />

Francophonie est donc aujourd’hui un des <strong>la</strong>boratoires de <strong>la</strong> diversité culturelle, un<br />

des outils de ce dialogue des civilisations à construire, un des espaces de cohabitation<br />

indispensables pour éviter cette funeste prophétie du choc des civilisations. La<br />

Francophonie est un exemple du pluralisme des modèles politiques et culturels, un<br />

acteur des trois espaces linguistiques (lusophone, hispanophone, <strong>francophone</strong>) et du<br />

rapprochement avec l’Arabophonie et <strong>la</strong> Russophonie. Elle est également un acteur<br />

de cette <strong>la</strong>ïcité de tolérance à construire pour desserrer le lien entre politique et<br />

religion. En un mot, elle contribue à sortir de l’universalisme abstrait comme du<br />

communautarisme et des multiples formes d’affrontement des identités culturelles.<br />

Elle participe aussi à l’organisation d’une meilleure cohabitation entre <strong>la</strong> majorité et<br />

les minorités religieuses, sociales et politiques. Elle est un des terrains<br />

d’expérimentation des nouveaux liens à construire entre identité et communauté,<br />

<strong>mondialisation</strong> et communauté internationale, diversité culturelle et universalisme.<br />

Francophonie et Europe é<strong>la</strong>rgie (thème à venir)<br />

C’est par le biais du politique et pas seulement par celui de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, que se<br />

construiront les nouveaux rapports entre Francophonie et Europe. De même que<br />

l’Europe a cessé de coïncider avec l’Occident, <strong>la</strong> Francophonie a cessé d’être<br />

exclusivement liée à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française. Elle est aussi le symbole de <strong>la</strong> diversité<br />

culturelle comme atout pour une autre <strong>mondialisation</strong>. On assiste à une<br />

complémentarité entre « communauté de <strong>la</strong>ngues » et « communauté de cultures<br />

reconnues <strong>dans</strong> leurs diversités ». En Europe, le projet politique l’emporte sur<br />

l’extraordinaire diversité des <strong>la</strong>ngues et des cultures : 23 <strong>la</strong>ngues pour 68 pays et 254<br />

régions. Avec <strong>la</strong> Francophonie, c’est l’inverse : une <strong>la</strong>ngue commune pour 68 Etats et<br />

gouvernements que beaucoup de choses séparent par ailleurs. Des acteurs de <strong>la</strong> vie<br />

intellectuelle, économique, sociale et culturelle de pays européens, <strong>francophone</strong>s et<br />

non <strong>francophone</strong>s, seront invités à expliciter le lien qu’ils entretiennent avec <strong>la</strong><br />

8


<strong>la</strong>ngue française et, par delà, avec les pays et les cultures des pays <strong>francophone</strong>s<br />

d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Océanie, ainsi qu’avec les autres aires<br />

linguistiques luso-hispano-arabo et russophones. Cette interrogation concerne les<br />

pays européens effectivement <strong>francophone</strong>s (Suisse, Belgique, Luxembourg…) mais<br />

également des pays qui ont récemment accédé au statut de membres ou<br />

d’observateurs (Pays baltes, Autriche, Hongrie…).<br />

Industries culturelles et Education<br />

Les industries culturelles et de <strong>la</strong> communication occupent une p<strong>la</strong>ce centrale <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

vie des hommes. Elles mobilisent les créations individuelles et les acteurs collectifs<br />

que sont les entreprises de production et de diffusion. Elles procèdent autant du jeu<br />

des individus que de celui des collectivités et des entreprises. Elles structurent et<br />

renforcent les identités, en tissant des liens, toujours complexes, entre valeurs et<br />

intérêts, création et commerce. Pas de diversité culturelle sans industries culturelles<br />

nationales (presse, édition, film, télévision, radio, théâtre, <strong>dans</strong>e…). Avoir ou cultiver<br />

des racines permet de construire <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> et non l’inverse. Eviter que <strong>la</strong><br />

diversité culturelle ne soit que <strong>la</strong> déclinaison, par aires linguistiques, de productions,<br />

par ailleurs multinationale. Les industries de <strong>la</strong> culture et de <strong>la</strong> communication sont<br />

un des acteurs centraux de <strong>la</strong> paix et de <strong>la</strong> guerre du 21ème siècle. Ceci est renforcé<br />

par l’arrivée des nouvelles technologies de l’information liées aux industries du savoir<br />

et de <strong>la</strong> connaissance. Elles deviennent un accélérateur de l’émergence d’une nouvelle<br />

société qui, si l’on n’y prend pas garde, risque de devenir plus inégalitaire que les<br />

précédentes. Quant à l’éducation, elle est à <strong>la</strong> base de tout, notamment pour<br />

l’apprentissage des <strong>la</strong>ngues maternelles et des <strong>la</strong>ngues secondes sans lesquelles il n’y<br />

a pas de respect de <strong>la</strong> diversité culturelle. La maîtrise de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue reste <strong>la</strong> première<br />

condition de l’émancipation. L’éducation ne peut remplir cette fonction que s’il existe<br />

une égalité d’accès de tous à tous les niveaux de l’éducation : primaire, secondaire et<br />

supérieur. L’éducation est aussi l’horizon de <strong>la</strong> société de <strong>la</strong> connaissance qui mêle<br />

valeurs et intérêts et qui nécessite une vigi<strong>la</strong>nce toute particulière pour préserver le<br />

rôle essentiel des hommes <strong>dans</strong> l’éducation. Pour ce<strong>la</strong>, il faut éviter de subordonner<br />

celle-ci aux seules performances des outils techniques : pas d’éducation sans dialogue<br />

maîtrisé par les enseignants du rapport entre les élèves et les techniques. C’est pour<br />

ces raisons que les industries culturelles, de <strong>la</strong> communication et de l’éducation<br />

constituent des thèmes qui traversent tous les travaux abordés par <strong>la</strong> cellule de<br />

réflexion stratégique de <strong>la</strong> Francophonie.<br />

9


INTRODUCTION<br />

L’<strong>Organisation</strong> internationale de <strong>la</strong> Francophonie est à une croisée des<br />

chemins et l’identité <strong>francophone</strong> en est un exemple. La Francophonie,<br />

c’est deux choses : un mouvement militant, politique et culturel qui dure<br />

depuis des siècles ; une organisation multi<strong>la</strong>térale, l’OIF.<br />

En vingt ans, le succès de celle-ci est incontestable. Elle compte comme<br />

une des grandes organisations internationales, acteur de <strong>la</strong> diversité<br />

culturelle mais le lien entre elle-même et sa source se distend. Le risque<br />

c’est d’oublier que, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> durée, l’existence, et <strong>la</strong> force de l’OIF, ne<br />

valent que par ce lien, et par <strong>la</strong> valorisation de ses millions de locuteurs.<br />

Sans eux, l’OIF se dessèche et devient une sorte d’ONU-bis sans âme,<br />

une organisation internationale parmi tant d’autres. Et c’est sur <strong>la</strong><br />

capacité à <strong>la</strong>ncer, organiser des débats d’idées que l’on voit si l‘OIF est<br />

une institution comme les autres ou si elle n’oublie pas que sa légitimité<br />

est liée à ses millions de fantassins anonymes, bien loin des tapis rouge<br />

et des protocoles. Depuis quelques années, <strong>la</strong> tentation est de se <strong>la</strong>isser<br />

aspirer par le jeu international, avec <strong>la</strong> complicité des Etats peu pressés<br />

de voir l’<strong>Organisation</strong> jouer un rôle pleinement autonome et fort. Tout<br />

comme l’Europe hier, elle est confrontée au problème c<strong>la</strong>ssique : être le<br />

porte-parole des Etats et accepter alors <strong>la</strong> lenteur des rapports de force<br />

internationaux, ou bien assumer un rôle pilote au-delà de sa<br />

coordination interétatique et aller de l’avant comme <strong>la</strong> Commission<br />

européenne l’a fait.<br />

Nul doute que l’Europe n’en serait pas là où elle en est, s’il n’y avait eu<br />

que <strong>la</strong> politique des Etats. L’OIF doit donc, pour l’avenir même de <strong>la</strong><br />

Francophonie et pour ne pas perdre sa légitimité liée à <strong>la</strong> société civile,<br />

être simultanément une organisation multi<strong>la</strong>térale et promouvoir une<br />

certaine dynamique ; quitte à susciter parfois des remous au sein des<br />

Etats. Ce problème commun à toutes les organisations internationales,<br />

11


est plus prégnant ici encore puisque <strong>la</strong> finalité même de cette<br />

organisation est avant tout culturelle et politique.<br />

D’où l’importance des débats pour ne jamais en rester aux seules<br />

négociations interétatique.<br />

Avec <strong>la</strong> Cellule de réflexion stratégique, j’ai essayé depuis deux ans<br />

<strong>dans</strong> le cadre de l’OIF, de <strong>la</strong>ncer des débats fondamentaux pour<br />

l’avenir de <strong>la</strong> Francophonie. Le premier, en accord avec Abdou Diouf<br />

sur « Migration, Francophonie et <strong>mondialisation</strong> », illustre le rôle que<br />

pourrait jouer <strong>la</strong> Francophonie. Elle est même un des lieux privilégiés<br />

d’observation de tous les forces, faiblesses, contradictions de cette<br />

question essentielle.<br />

Les migrations sont une des bombes à retardement de <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong>, et <strong>la</strong> Francophonie peut y jouer un rôle central.<br />

Pourtant, après plus d’un an de mobilisation et le rapport rendu public<br />

sur le site de l’OIF début janvier 2008, et qui a rencontré un grand<br />

succès à l’extérieur, on constate le faible intérêt en interne. Mauvais<br />

signe. Signe d’une organisation trop centrée sur les enjeux<br />

institutionnels c<strong>la</strong>ssiques, les mini-conflits de pouvoir et qui a du mal,<br />

en dehors de ses textes, à penser l’avenir et à gouverner librement.<br />

Souhaitons que ce rapport sur l’identité <strong>francophone</strong> ne rencontre <strong>la</strong><br />

même indifférence en interne que le précédent sur les migrations, car<br />

l’OIF, là-dessus, comme pour l’immigration devrait jouer un rôle de<br />

défricheur.<br />

Les Etats sont prudents, et encore pas toujours, c’est normal mais les<br />

instances internationales devraient au contraire être plus libres. Sinon<br />

tout se referme sur le jeu institutionnel et diplomatique. Même l’Unesco,<br />

pourtant <strong>la</strong>rgement contrainte par le jeu interétatique, conserve une<br />

autonomie qui lui permet de se projeter <strong>dans</strong> les grandes questions de<br />

demain. Et encore, ne s’agit-il pas d’un mouvement militant comme<br />

l’OIF et avec <strong>la</strong> francophonie.<br />

En quoi l’identité <strong>francophone</strong> est-elle, comme l’immigration, le<br />

révé<strong>la</strong>teur de grandes questions de demain ? Parce que <strong>la</strong> pluralité et <strong>la</strong><br />

12


complexité des identités <strong>francophone</strong>s est au cœur de son projet. Avec<br />

son é<strong>la</strong>rgissement, se pose <strong>la</strong> question de son identité plurielle plus<br />

composite. Réfléchir à l’identité <strong>francophone</strong>, c’est penser les conditions<br />

mêmes de l’identité plurielle de <strong>la</strong> francophonie <strong>dans</strong> le monde ouvert de<br />

demain. Pas d’identité sans communication. Réfléchir sur l’identité c’est<br />

donc en parler.<br />

On retrouve là une autre faiblesse actuelle de l’OIF et de <strong>la</strong><br />

Francophonie ; pas assez de débats publics, ouverts, contradictoires sur<br />

<strong>la</strong> francophonie de demain. Alors même que <strong>la</strong> force de <strong>la</strong> francophonie<br />

est sa capacité à être cet immense espace public où des peuples du Nord,<br />

du Sud, de l’Est et de l’Ouest, avec des situations si différentes, sont<br />

capables de parler de tous les grands problèmes et d’inventer leur intersolidarité.<br />

La question de <strong>la</strong> communication et du débat est le pendant<br />

de celui de l’identité. Les deux faces d’un même problème. Pas de<br />

réflexion sur l’identité sans simultanément de grands débats internes,<br />

c’est-à-dire sans communication. Espérons que ce rapport sur l’identité,<br />

très prometteur quand on voit <strong>la</strong> mobilisation sur le site de <strong>la</strong> Cellule de<br />

réflexion stratégique, sera aussi l’occasion pour l’OIF d’ouvrir portes et<br />

fenêtres, de débattre en interne, de renouer avec les sociétés civiles.<br />

Faire de <strong>la</strong> francophonie un des lieux où se débat cette grande question<br />

pour <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> guerre de demain.<br />

Qu’est-ce que l’identité ? Comment faire cohabiter plusieurs identités<br />

individuelles et collectives ? Quel est le rôle respectif des <strong>la</strong>ngues et des<br />

valeurs ? Quels sont les changements de paradigme et de paramètres ?<br />

Quel est l’impact de l’é<strong>la</strong>rgissement de <strong>la</strong> Francophonie sur les<br />

nombreux problèmes de l’identité ? Bref, l’identité ça se discute. Le débat<br />

n’est pas clos, il commence ! Que cent fleurs s’épanouissent. Débattre de<br />

l’identité, c’est d’abord se parler et ainsi se projeter <strong>dans</strong> l’avenir, avec<br />

confiance, afin de donner un sens à cette <strong>mondialisation</strong> sans âme.<br />

L’identité <strong>francophone</strong> n’est pas un enjeu institutionnel c<strong>la</strong>ssique, c’est<br />

<strong>la</strong> matrice d’une bonne partie des mutations de demain. Et ce<strong>la</strong> peut<br />

13


donner envie aussi aux lusophones, anglophones, hispanophones,<br />

arabophones… de faire <strong>la</strong> même chose.<br />

L’essentiel ici, on le voit sur le site de <strong>la</strong> CRSF, est de s’exprimer,<br />

confronter les points de vue, publiquement, ouvertement. L’OIF<br />

retrouvera alors une fonction de p<strong>la</strong>ce publique qui <strong>la</strong> distinguera<br />

d’autres organisations internationales. Et elle n’oubliera pas ainsi cette<br />

« francophonie hors les murs » qui est aussi importante que <strong>la</strong><br />

Francophonie officielle, et sans <strong>la</strong>quelle rien n’est possible puisqu’elle est<br />

l’un des réservoirs de <strong>la</strong> Francophonie de demain.<br />

Rappelons que l’identité n’est jamais statique, elle est toujours<br />

dynamique, surtout à l’heure de l’ouverture et de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. Tout<br />

le problème est de savoir comment s’articulent les dimensions<br />

traditionnelles et contemporaines. Savant et difficile dosage qui risque<br />

toujours de se faire au détriment de <strong>la</strong> tradition. Et pourtant, pas de<br />

modernité sans tradition ! Surtout en ce qui concerne l’identité. Par<br />

contre, comme je l’ai souvent distingué, il y a deux identités collectives 1 .<br />

Une identité refuge, fermée, qui est le moyen de dire non pour des<br />

collectivités menacées, <strong>la</strong> plus fréquente, <strong>la</strong> plus dangereuse mais qui<br />

exprime les rapports de force mondiaux où l’on a tendance à nier les<br />

identités des plus faibles. L’autre, l’identité culturelle re<strong>la</strong>tionnelle<br />

qui peut combiner <strong>la</strong> défense de valeurs identitaires et l’appartenance à<br />

<strong>la</strong> communauté internationale. Plus facile pour les pays riches et<br />

développés que pour les autres pays de <strong>la</strong> francopshère…<br />

Plus on nie les identités, plus elles font retour de manière plus ou moins<br />

violente sur le mode de l’identité-refuge. Reconnaître aujourd’hui<br />

l’importance du concept d’identité n’est nullement synonyme de<br />

communautarisme, ethnicisme… c’est le contraire. Si on ne comprend<br />

pas que le monde ouvert réc<strong>la</strong>me aussi le renforcement des identités,<br />

pour éviter tout simplement l’anomie, on risque alors, en retour, d’avoir<br />

réellement <strong>la</strong> guerre des identités.<br />

1 Cf. Dominique Wolton, L’autre <strong>mondialisation</strong>, F<strong>la</strong>mmarion, 2006.<br />

14


Donc pas de modernité sans tradition, d’ouverture sans<br />

identité, de projet sans mémoire. Au niveau individuel et<br />

collectif, les trois sont liés. Ce qui fait l’intérêt et l’immense<br />

difficulté de <strong>la</strong> question de l’identité. Surtout lorsqu’il s’agit d’une<br />

identité récente comme celle de <strong>la</strong> Francophonie.<br />

Cinq caractéristiques apparaissent pour toute réflexion sur l’identité<br />

<strong>francophone</strong>.<br />

1 – La Francophonie n’échappera pas à un débat sur ce qui est son<br />

identité à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. La <strong>la</strong>ngue y joue toujours un rôle<br />

central, même si le pourcentage entre l’adhésion à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et/ou aux<br />

valeurs fluctue selon les continents, les générations et les milieux<br />

socioculturels. Ce débat n’est pas secondaire mais central. On ne peut<br />

agir sans savoir qui on est, au regard des mutations qui ont eu lieu en 50<br />

ans ! Les objectifs de l’OIF et son action, et plus généralement <strong>la</strong><br />

Francophonie, dépendent d’une réflexion ouverte et contradictoire sur<br />

son identité collective. La question de l’identité <strong>francophone</strong> est d’autant<br />

plus légitime que le français est aujourd’hui <strong>la</strong> neuvième <strong>la</strong>ngue parlée<br />

<strong>dans</strong> le monde en terme de locuteurs, <strong>la</strong> seule avec l’ang<strong>la</strong>is à être<br />

présente sur touts les continents, <strong>la</strong> deuxième enseignée et apprise <strong>dans</strong><br />

le monde, après l’ang<strong>la</strong>is.<br />

2 – Ne pas réduire le débat aux pays <strong>francophone</strong>s. Ne jamais oublier les<br />

pays où le français est <strong>la</strong>ngue étrangère. La question de l’identité<br />

<strong>francophone</strong> se pose partout où cette <strong>la</strong>ngue à caractère universaliste est<br />

parlée et enseignée. Ni l’OIF, ni personne, n’a le monopole ou le dernier<br />

mot d’une réflexion sur l’identité <strong>francophone</strong>.<br />

3 – Faire de l’OIF un espace public ouvert où l’on peut débattre<br />

librement, contradictoirement des questions identitaires est une<br />

condition préa<strong>la</strong>ble. Le jeu institutionnel a tendance, à tort, à refermer<br />

cet espace public pourtant indispensable pour une organisation<br />

15


internationale « pas comme les autres », dont le modèle reste plutôt celui<br />

des ONG plus que celui d’une organisation internationale c<strong>la</strong>ssique.<br />

4 – L’identité plurielle de <strong>la</strong> Francophonie, et <strong>la</strong> cohabitation de<br />

plusieurs identités en son sein, renvoient à l’originalité de sa position<br />

politique : être <strong>francophone</strong>, c’est reconnaitre et valoriser le<br />

multilinguisme. Il y a donc à l’origine de <strong>la</strong> Francophonie, et c’est son<br />

originalité, une identité et une ouverture vers autrui.<br />

5 – La <strong>mondialisation</strong> depuis vingt ans bouleverse considérablement les<br />

cadres d’analyse de <strong>la</strong> Francophonie. Rien n’est simple et si l’une des<br />

cartes maîtresse de <strong>la</strong> francophonie est d’être présente sur tous les<br />

continents, ce<strong>la</strong> ne l’empêche pas de se confronter aux bouleversements<br />

culturels actuels. La Francophonie doit pouvoir reprendre, refonder cette<br />

question centrale de son identité <strong>dans</strong> un monde ouvert, où les valeurs<br />

de diversité culturelle, respect de l’autre, solidarité n’ont pas vieilli mais<br />

ont besoin d’être repensées.<br />

En d’autres termes, mener une réflexion et ouvrir un débat, comme ce<br />

rapport souhaite le faire, n’est pas un repli narcissique sur soi-même,<br />

c’est tout le contraire. On ne peut avoir une vision des objectifs et de<br />

l’action que si l’on a une conscience re<strong>la</strong>tivement c<strong>la</strong>ire de sa propre<br />

identité. Réfléchir sur son identité, surtout quand elle est plurielle<br />

comme en Francophonie, n’est pas se régler sur soi. C’est se donner les<br />

moyens de savoir qui on est <strong>dans</strong> un monde totalement bouleversé et<br />

pouvoir ainsi, ensuite, se tourner vers l’autre.<br />

Dominique WOLTON, décembre 2008.<br />

16


PARTIE I<br />

Les cinq caractéristiques de l’identité <strong>francophone</strong><br />

Cinq caractéristiques permettent de cerner l’identité <strong>francophone</strong> :<br />

linguistique, géographique et spatiale, civilisationnelle, politique. Ces<br />

caractéristiques n’ont pas <strong>la</strong> même importance selon les moments et les<br />

continents et ont subi des variations politiques <strong>dans</strong> les trente dernières<br />

années, au fur et à mesure de <strong>la</strong> construction de l’OIF. Mais c’est<br />

toujours entre <strong>la</strong> tension définie par <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et les autres valeurs que<br />

se joue cette identité <strong>francophone</strong>, jamais statique.<br />

1 - Une identité linguistique<br />

L’origine du substantif francophonie provient de l’adjectif <strong>francophone</strong><br />

qui signifie « personne par<strong>la</strong>nt le français ». Par conséquent, l’identité<br />

<strong>francophone</strong> repose sur le fait d’appartenir à une communauté de <strong>la</strong>ngue<br />

ou bien, de s’y rattacher en par<strong>la</strong>nt le français. L’étymologie même du<br />

mot francophonie souligne <strong>la</strong> primauté du sens linguistique par phonie<br />

et par conséquent, le sens linguistique l’emporte sur d’autres sens, tels,<br />

le sens géographique, politique, ou symbolique. En outre, le sens<br />

linguistique du point de vue historique fut toujours privilégié par<br />

rapport aux autres sens, y compris lors du renforcement de <strong>la</strong><br />

francophonie politique, avec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce des Sommets des Chefs<br />

d’Etat <strong>francophone</strong>s.<br />

La première édition du volume VII d’août 1970 de l’encyclopédie<br />

Universalis, mettait déjà l’accent sur <strong>la</strong> dimension linguistique du mot<br />

francophonie qui apparaissait <strong>dans</strong> l’article consacré à <strong>la</strong> définition de <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue française. Cependant, afin de compléter cette notion linguistique<br />

et par <strong>la</strong> même, retranscrire une réalité nouvelle, on acco<strong>la</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

deuxième moitié des années 1970, un adjuvant géographique et spatial.<br />

17


Le dictionnaire Quillet de 1977, soulignait le lien entre le critère<br />

linguistique et le critère géographique et donnait <strong>la</strong> définition suivante<br />

pour <strong>la</strong> francophonie « fait d’être <strong>francophone</strong>, par extension, ensemble<br />

des pays <strong>francophone</strong>s.»<br />

La francophonie est l’expression d’une conscience internationale. Tout<br />

individu est naturellement attaché à sa <strong>la</strong>ngue sans pour autant<br />

prétendre l’utiliser à l’échelle p<strong>la</strong>nétaire. Dans le cas du français comme<br />

<strong>dans</strong> celui de quelques autres <strong>la</strong>ngues de grande diffusion, ce sentiment<br />

national fait p<strong>la</strong>ce, <strong>dans</strong> les re<strong>la</strong>tions internationales à un sentiment<br />

d’appartenance communautaire. Les pays <strong>francophone</strong>s ont pris, plus tôt<br />

que d’autres ensembles linguistiques conscience de leurs liens 2 .<br />

Extraits des débats et des contributions des<br />

représentants des Etats, de l’<strong>Organisation</strong>, des<br />

opérateurs et des experts.<br />

Canada<br />

« Depuis plus de 35 ans, le gouvernement du Canada aide<br />

financièrement les provinces et territoires à offrir aux jeunes Canadiens<br />

d’expression française et ang<strong>la</strong>ise en situation minoritaire (soit les<br />

<strong>francophone</strong>s hors Québec et les anglophones au Québec) une éducation<br />

<strong>dans</strong> leur propre <strong>la</strong>ngue et également à offrir à l’ensemble de <strong>la</strong> clientèle<br />

sco<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> possibilité d’apprendre leur seconde <strong>la</strong>ngue officielle. L’appui<br />

du gouvernement du Canada <strong>dans</strong> le domaine de l’enseignement des<br />

<strong>la</strong>ngues officielles lui permet de contribuer au développement de <strong>la</strong><br />

francophonie canadienne, en permettant aux <strong>francophone</strong>s hors Québec<br />

de s’éduquer <strong>dans</strong> leur propre <strong>la</strong>ngue et en favorisant l’apprentissage du<br />

français auprès de <strong>la</strong> majorité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion canadienne.<br />

La col<strong>la</strong>boration intergouvernementale en matière de services contribue<br />

au développement de <strong>la</strong> francophonie canadienne en permettant aux<br />

<strong>francophone</strong>s hors Québec d’avoir accès à des services<br />

provinciaux/territoriaux en français. Depuis les années 90, le<br />

gouvernement fédéral conclut des ententes de partage des frais avec les<br />

gouvernements provinciaux et territoriaux qui le souhaitent ce qui<br />

permet <strong>la</strong> prestation et le développement de services <strong>dans</strong> certains<br />

secteurs d’intérêt pour les communautés de <strong>la</strong>ngue officielle, par<br />

2<strong>Organisation</strong> internationale de <strong>la</strong> francophonie, Représentation permanente auprès des Nations<br />

Unies, symposium sur le plurilinguisme <strong>dans</strong> les organisations internationales. Rapport<br />

introductif investir <strong>dans</strong> <strong>la</strong> diversité, Genève, 5 et 6 novembre 1998, p.8.<br />

18


exemple, <strong>la</strong> petite enfance, <strong>la</strong> santé et les services sociaux, juridiques et<br />

économiques.<br />

Cette col<strong>la</strong>boration intergouvernementale a également permis <strong>la</strong><br />

création d’un forum multi<strong>la</strong>téral auquel participent les treize provinces<br />

et territoires ainsi que le gouvernement fédéral.<br />

Le gouvernement fédéral appuie le maintien et le développement des<br />

communautés <strong>francophone</strong>s et anglophone en situation minoritaire<br />

depuis <strong>la</strong> fin des années 1960. Cet appui prend notamment <strong>la</strong> forme d’un<br />

soutien aux organismes sans but lucratif représentatifs des minorités de<br />

<strong>la</strong>ngue officielle. Le réseau associatif des communautés compte plus de<br />

350 tels organismes.<br />

Les défis liés à l’immigration en milieu <strong>francophone</strong> minoritaire ainsi<br />

qu’à <strong>la</strong> grande diversité des nouveaux arrivants d’expression française<br />

mettent en évidence le besoin d’une étroite col<strong>la</strong>boration entre les<br />

gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi que les<br />

communautés <strong>francophone</strong>s hors Québec pour réussir le projet de<br />

l’immigration <strong>francophone</strong>. »<br />

Nouveau Brunswick<br />

« Pour les Acadiens et <strong>francophone</strong>s du Nouveau Brunswick, les<br />

fondements de l’identité <strong>francophone</strong> se basent surtout sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et<br />

<strong>la</strong> diversité culturelle plutôt que sur une identité politique et<br />

diplomatique autour de <strong>la</strong> démocratie et des droits de l’homme.<br />

Cette identité basée sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>la</strong> diversité culturelle les rend plus<br />

fragiles face à un continent nord-américain à forte prédominance<br />

anglophone. La perte de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue peut ainsi représenter <strong>la</strong> perte d’une<br />

grande partie de son identité. Voilà pourquoi le gouvernement du<br />

Nouveau Brunswick a légiféré en adoptant des lois pour protéger et<br />

assurer le développement culturel, éducationnel et social des<br />

communautés linguistiques officielles. »<br />

Haïti<br />

« Etre <strong>francophone</strong> c’est être citoyen d’un pays ayant adopté le français<br />

comme <strong>la</strong>ngue officielle ou vivre <strong>dans</strong> un Etat où l’on s’exprime en<br />

français. C’est aussi faire de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française le seul outil utilitaire et<br />

moyen pratique de communication tout en reconnaissant toutes les<br />

<strong>la</strong>ngues et cultures.<br />

Les fondements de l’identité <strong>francophone</strong> devraient se baser sur <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue française. C’est par l’éducation que l’identité <strong>francophone</strong> sera<br />

réellement défendue. Il faut donc tendre à <strong>la</strong> promotion des <strong>la</strong>ngues<br />

maternelles.<br />

Langue et solidarité sont les deux piliers de <strong>la</strong> Francophonie : il faut une<br />

modu<strong>la</strong>tion <strong>dans</strong> l’approche de <strong>la</strong> démocratie afin de renforcer les<br />

valeurs universelles des droits de l’homme <strong>dans</strong> l’intérêt de <strong>la</strong> grande<br />

famille <strong>francophone</strong>. »<br />

19


Burkina Faso<br />

« Le français est une <strong>la</strong>ngue imposée en raison de l’héritage colonial : <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue de <strong>la</strong> minorité est <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue officielle, et les <strong>la</strong>ngues de <strong>la</strong> majorité<br />

sont à <strong>la</strong> marge.<br />

La « guerre des <strong>la</strong>ngues » existe de manière <strong>la</strong>rvée (JL Calvet)<br />

L’école est le cheval de Troie de <strong>la</strong> Francophonie<br />

Le français est à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong>ngue étrangère, <strong>la</strong>ngue nationale, <strong>la</strong>ngue<br />

officielle, <strong>la</strong>ngue véhicu<strong>la</strong>ire et <strong>la</strong>ngue maternelle en Afrique. »<br />

Egypte<br />

« Etre <strong>francophone</strong>, c’est communiquer en français : <strong>la</strong> condition<br />

nécessaire mais non suffisante. La francophonie permet un mé<strong>la</strong>nge<br />

linguistique et culturel. Il ne s’agit ni d’un lien politique, ni ethnique, ni<br />

religieux, mais un lien humain en forme de <strong>la</strong>ngue au sein de l’OIF ou en<br />

dehors.<br />

L’âme de <strong>la</strong> francophonie est <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue tandis que le cœur en constitue<br />

les valeurs.<br />

Il faut appuyer l’éducation en français des différentes disciplines<br />

scientifiques, encourager stages au sein des institutions <strong>francophone</strong>s,<br />

favoriser une coopération scientifique plus intense afin de garder les<br />

chercheurs en sciences <strong>dans</strong> l’espace <strong>francophone</strong>.<br />

La société civile peut jouer un rôle primordial <strong>dans</strong> développement de<br />

l’attractivité <strong>francophone</strong>.<br />

La promotion des opportunités commerciales <strong>dans</strong> l’espace <strong>francophone</strong><br />

est nécessaire. »<br />

Observatoire du français<br />

« La Francophonie est un lieu d’identités multiples, René Depestre.<br />

La <strong>la</strong>ngue en partage est le français, mais elle ne constitue pour les<br />

individus concernés qu’une parmi plusieurs autres composantes de leur<br />

identité.<br />

En 1993, l’enquête Ipsos pour le Haut Conseil, auprès d’un échantillon<br />

de 1000 personnes, a permis de mesurer les changements intervenus<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> représentation que se faisaient les Français de <strong>la</strong> Francophonie.<br />

Dans les conclusions de cette étude, l’enseignement du français<br />

s’imposait comme <strong>la</strong> mission jugée prioritaire de <strong>la</strong> Francophonie. Enfin,<br />

autre grande leçon de ce sondage : l’avenir de <strong>la</strong> Francophonie, aux yeux<br />

de <strong>la</strong> majorité des personnes interrogées, ne pouvait se jouer que <strong>dans</strong> le<br />

plurilinguisme, le français s’ajoutant aux autres <strong>la</strong>ngues parlées <strong>dans</strong><br />

l’espace <strong>francophone</strong>, sans prétendre se substituer à elles. »<br />

Un cadre de l’OIF<br />

« Etre <strong>francophone</strong> ne suppose l’adhésion à aucun système de valeur<br />

particulier, à aucun idéal spécifique, à aucun modèle politique ou social.<br />

Le fondement de l’identité <strong>francophone</strong> est <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et sa capacité à<br />

20


ordonner <strong>la</strong> diversité des situations culturelles et linguistiques de ses<br />

différents utilisateurs. L’identité politique et diplomatique, autour de <strong>la</strong><br />

démocratie et des droits de l’homme, n’existe que <strong>dans</strong> le cadre d’un<br />

système multi<strong>la</strong>téral récent<br />

L’identité fondée sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue est un fait historique, susceptible<br />

d’évoluer en raison de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce politique, économique et scientifique des<br />

pays utilisant effectivement le français <strong>dans</strong> leur vie quotidienne. Le<br />

Français est ainsi menacé de passer du stade de « <strong>la</strong>ngue monde » au<br />

stade de « <strong>la</strong>ngue régionale », en particulier faute d’un centre alternatif<br />

tel qu’il en existe pour les trois autres « <strong>la</strong>ngues monde » européennes,<br />

sans que ce<strong>la</strong> touche cette forme d’identité : il sera simplement moins<br />

facile de prendre part à <strong>la</strong> vie du monde sans savoir une autre <strong>la</strong>ngue<br />

que le français. A ce titre l’é<strong>la</strong>rgissement de l’OIF est au mieux neutre,<br />

au pire une menace en amenant <strong>la</strong> collectivité « <strong>francophone</strong> » à utiliser,<br />

par nécessité, pour fonctionner et échanger, des <strong>la</strong>ngues autres que le<br />

français<br />

La Francophonie qui est l’expression d’une spécificité et de <strong>la</strong> recherche<br />

d’une universalité fondée sur <strong>la</strong> diversité, est directement menacée par<br />

<strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. Sans une connaissance minimale du français, de ses<br />

structures et de son mode de fonctionnement spécifique <strong>dans</strong> l’ensemble<br />

des <strong>la</strong>ngues, et sans une connaissance minimale de l’histoire des<br />

re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française et certaines valeurs politiques,<br />

culturelles et sociales, il ne peut y avoir d’identité <strong>francophone</strong>.<br />

S’il s’agit de constituer une identité <strong>francophone</strong> au sens institutionnel –<br />

valeurs partagées, idées communes, etc. – les médias ont un rôle limité.<br />

En revanche s’il s’agit de constituer des ensembles de locuteurs<br />

<strong>francophone</strong>s – y compris <strong>dans</strong> des milieux et des endroits faiblement<br />

pénétrés par le français – le rôle des médias est essentiel, en accroissant<br />

« l’offre de français ». L’OIF dispose de trois instruments pour agir :<br />

FIPF, TV5 Monde et RFI, l’Alliance française et les écoles françaises. »<br />

2 - Une identité géographique et spatiale<br />

Le deuxième sens, de nature géographique s’il découle naturellement du<br />

premier et fait intervenir une notion spatiale ou d’aire, englobe une<br />

réalité humaine plus forte et désigne un monde dont <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française<br />

peut être maternelle, officielle, d’usage, administrative, véhicu<strong>la</strong>ire,<br />

vernacu<strong>la</strong>ire. Les peuples et les hommes qui constituent cette réalité<br />

géographique et humaine forment et constituent <strong>la</strong> francophonie. Dans<br />

le petit Larousse 1971, <strong>la</strong> francophonie était désignée comme : La<br />

21


collectivité constituée par les peuples <strong>francophone</strong>s : France, Belgique,<br />

Canada, Québec, Nouveau–Brunswick, Suisse, Afrique, Antilles…<br />

Une fois intégrée cette notion d’espace <strong>francophone</strong> visible sur une carte,<br />

on perçoit qu’une des spécificités intrinsèques de <strong>la</strong> francophonie est<br />

d’être une réalité internationale à caractère universel,<br />

disposant d’un territoire disséminé aux quatre coins du globe.<br />

La francophonie est une somme de liens tissés entre différents peuples,<br />

librement acceptés par tous, même si pour certains à l’origine, <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

qui les réunit désormais découle d’une colonisation ou de <strong>la</strong> mise en<br />

p<strong>la</strong>ce d’un protectorat. Le français détient de part le nombre des Etats<br />

<strong>dans</strong> lequel il est usité et celui des <strong>francophone</strong>s à travers le monde, un<br />

statut presque unique au vu des 6 000 <strong>la</strong>ngues parlées à travers le<br />

monde, faisant partie du cercle réduit des idiomes détenant <strong>la</strong> double<br />

étiquette de <strong>la</strong>ngue internationale et de <strong>la</strong>ngue « universelle ».<br />

Extraits des débats et des contributions des<br />

représentants des Etats, de l’<strong>Organisation</strong>, des<br />

opérateurs et des experts<br />

Roumanie<br />

« La Roumanie est maintenant revenue au sein de <strong>la</strong> famille<br />

<strong>francophone</strong>, à <strong>la</strong>quelle un passé très riche l’unissait. En ce sens, même<br />

le discours du Président français François Mitterrand à l’occasion du<br />

Sommet de <strong>la</strong> Francophonie de Paris de 1991 est éloquent : « L'espace<br />

<strong>francophone</strong> se déploie sur tous les continents, retrouve des solidarités<br />

anciennes, appelle des amitiés, marque le sentiment qu'un destin se<br />

partage aussi… A l'est de l'Europe, <strong>la</strong> liberté a repris ses droits avec<br />

vigueur, les nations vivent leur indépendance. Des minorités<br />

s'expriment, des peuples souvent chargés d'histoire veulent compter à<br />

leur tour, et parfois de nouveau… Tout au long des années de plomb, ils<br />

ont gardé en secret cette passion de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française. Sorte<br />

d'espérance à tenir, de liberté à préserver, avec le sentiment tenace<br />

qu'un jour, ils retrouveraient les nations libres qui parlent <strong>la</strong> même<br />

<strong>la</strong>ngue. Tel est le sens, je pense, de l'arrivée, parmi nous, de <strong>la</strong> Bulgarie<br />

et de <strong>la</strong> Roumanie… ».<br />

Bureau régional Asie Pacifique (OIF)<br />

22


« Pour l’ensemble des 3 pays <strong>francophone</strong>s du Mékong : être<br />

<strong>francophone</strong>, c’est d’abord constituer une infime minorité. Le sentiment<br />

d’appartenance à <strong>la</strong> Francophonie au Cambodge a un caractère plus<br />

affectif qu’ailleurs, alors qu’au Laos et surtout au Vietnam, cette<br />

appartenance est un outil d’intégration sur <strong>la</strong> scène internationale. Le<br />

Vanuatu présente des caractéristiques très différentes des pays<br />

<strong>francophone</strong>s d’Asie du Sud-Est et mérite un développement spécifique.<br />

Depuis peu, on voit même poindre, avec les performances économiques<br />

du Vietnam, une tentation utilitariste à l’égard de l’Afrique qui est<br />

considérée en Asie comme un espace de prédations futures. Il faut<br />

comprendre que <strong>dans</strong> cette région du monde, on aime moins les grandes<br />

théories que l’accroissement des richesses. Dès lors, <strong>la</strong> Francophonie<br />

multi<strong>la</strong>térale et <strong>la</strong> maîtrise de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française peuvent devenir des<br />

chevaux de Troie, une utilité que les Pères fondateurs n’avaient peutêtre<br />

pas envisagée…<br />

La Francophonie, notamment du fait de son engagement en faveur de <strong>la</strong><br />

diversité culturelle apparaît aussi comme un moyen (parmi d’autres)<br />

d’échapper au nivellement culturel (américanisation - « sinisation »)<br />

Le rôle de l’éducation <strong>dans</strong> <strong>la</strong> constitution de l’identité <strong>francophone</strong> est<br />

évidemment crucial <strong>dans</strong> des pays où l’on ne naît pas <strong>francophone</strong>. En<br />

outre, le sentiment d’appartenance à un espace géoculturel <strong>francophone</strong><br />

devrait être développé car il est limité aux c<strong>la</strong>sses dirigeantes, malgré le<br />

programme Valofrase (Valorisation du français en Asie du Sud-Est) tend<br />

à renverser <strong>la</strong> tendance en actualisant qualitativement et<br />

quantitativement l’offre d’enseignement du et en français. Un des<br />

principaux espoirs consiste en une généralisation du français deuxième<br />

<strong>la</strong>ngue vivante <strong>dans</strong> l’enseignement secondaire. Les élèves <strong>francophone</strong>s<br />

ont d’ailleurs des taux de réussite à l’entrée à l’université, beaucoup plus<br />

élevés que les autres.<br />

Le débat sur l’identité <strong>francophone</strong> n’existe pas vraiment en Asie du<br />

Sud-Est. L’identité postcoloniale n’est plus vraiment un sujet et<br />

l’appartenance à <strong>la</strong> Francophonie contribue à l’appropriation de ce passé<br />

aujourd’hui digéré, dont les témoignages sont souvent pieusement<br />

conservés, ce qui montre qu’il est tout à fait exorcisé. D’où l’importance<br />

de renforcer le « pilier asiatique » de <strong>la</strong> Francophonie en apportant le<br />

symbole puissant d’une adhésion sans lien avec le passé colonial<br />

français. Quelques heures d’enseignement de <strong>la</strong> Francophonie<br />

multi<strong>la</strong>térale - son sens, son histoire, son fonctionnement - ne seraient<br />

pas inutiles ! »<br />

Un cadre de l’ OIF<br />

« Le processus de l’é<strong>la</strong>rgissement de <strong>la</strong> francophonie connait une<br />

simi<strong>la</strong>rité remarquable avec celui en cours au sein de l’Union<br />

européenne, qui a vu le nombre de ses membres rapidement évolué, en<br />

particulier depuis 2004. Certaines opinions publiques ont regardé cet<br />

é<strong>la</strong>rgissement important, en nombre de pays, avec réserve et sont<br />

désormais ouvertement hostiles à celles qui s’annoncent. Il se trouve que<br />

23


les pays concernés par les deux é<strong>la</strong>rgissements, celui de l’Union<br />

européenne, et celui de <strong>la</strong> Francophonie multi<strong>la</strong>térale ont été, à peu de<br />

choses près, les mêmes : ce sont ceux d’Europe centrale, orientale et<br />

balte.<br />

Cet é<strong>la</strong>rgissement fait-il courir un risque de dilution à l’<strong>Organisation</strong><br />

voire un dévoiement, perdant son identité, voire son âme et figurant de<br />

plus en plus comme une ONU-bis ? L’argument le plus souvent cité est<br />

linguistique : les Etats-candidats, les moins <strong>francophone</strong>s, sont<br />

stigmatisés pour leur faible francophonie. Pourtant, Etats et<br />

gouvernements, qui ont été accueillis par l’organisation précédemment<br />

(avant les années 90 donc) n’ont pas suscité <strong>la</strong> même réaction, ni les<br />

mêmes interrogations. Le fait est que ces pays ne constituent<br />

effectivement ni d’anciennes colonies ou protectorats, ni des pays<br />

défavorisés, relevant d’une coopération d’aide au développement. Ils<br />

figurent, à ce titre, comme étrangers au club des pays africains,<br />

asiatiques et de <strong>la</strong> Caraïbe qui fondèrent longtemps le profil de l’Agence<br />

de coopération culturelle et technique. Il y aurait, en effet, contradiction<br />

pour l’<strong>Organisation</strong> à refuser de reconnaître pour elle-même un droit à<br />

<strong>la</strong> différence <strong>francophone</strong>, c’est-à-dire finalement <strong>la</strong> diversité en<br />

Francophonie. Il existe une francophonie est-européenne, comme il<br />

existe une francophonie africaine, américaine, de l’Océan indien, des<br />

Caraïbes, d’Asie ou du Pacifique. Chacune a sa spécificité et c’est aussi<br />

là <strong>la</strong> richesse de <strong>la</strong> Francophonie. »<br />

Diplomate – Cadre opérateur<br />

L’identité <strong>francophone</strong> est d’abord basée sur <strong>la</strong>ngue puis sur des valeurs<br />

(solidarité, partage, droits de l’homme, diversité culturelle).<br />

La francophonie est parfois perçue comme un mariage entre le concept<br />

de civilisation de l’Universel, venu d’Afrique, et l’idéal républicain<br />

français : l’universalisme <strong>francophone</strong> va à l’universel par <strong>la</strong> synthèse<br />

des différences et prend en compte <strong>la</strong> diversité. Le <strong>francophone</strong> a une<br />

conception multipo<strong>la</strong>ire du monde, elle affirme son besoin de diversité et<br />

de solidarité, sa volonté de bâtir un développement durable. Le<br />

multilinguisme popu<strong>la</strong>ire est le coro<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> diversité ; <strong>la</strong> diversité des<br />

cultures implique celle des <strong>la</strong>ngues.<br />

Peut-on parler d’une identité <strong>francophone</strong> ou d’une multiplicité<br />

d’identités <strong>francophone</strong>s qui parfois s’ignorent ?<br />

A force de s’ouvrir à de nouveaux membres, <strong>la</strong> Francophonie semble<br />

avoir perdu son âme. Refuser un nouveau membre, c’est renoncer au<br />

développement de l’apprentissage de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française <strong>dans</strong> les pays<br />

candidats. Il faut surmonter cette contradiction. L’avenir de <strong>la</strong><br />

francophonie passe par l’affirmation de son utilité.<br />

3 - Une identité à caractère civilisationnel<br />

24


Le sentiment d’appartenance à cet espace linguistique, humain, social et<br />

culturel induit une solidarité reposant sur des valeurs communes,<br />

dépositaires en grande partie de <strong>la</strong> tradition humaniste européenne et<br />

des acquis de <strong>la</strong> Révolution française. Les premières concrétisations de<br />

<strong>la</strong> francophonie <strong>dans</strong> les années 1960 furent différents projets d’aide au<br />

développement, notamment en Afrique sous <strong>la</strong> houlette de l’Agence de<br />

coopération culturelle et technique (A.C.C.T). Les clivages<br />

géographiques, économiques et politiques s’effaçant au profit d’une plus<br />

grande intercompréhension intégrant le respect des différences et des<br />

identités. Les peuples d’expression française, se sentent, par delà les<br />

intérêts économiques ou même politiques, unis par un lien spécial qui<br />

est intellectuel et aussi sentimental.<br />

Si ce sens inclusif, relié à des valeurs, est plus complexe à définir que les<br />

deux précédents, les acteurs de <strong>la</strong> francophonie, même les plus tempérés,<br />

ont tous souligné l’importance qu’il revêtait à leurs yeux pour l’avenir.<br />

Ce sens civilisationnel de <strong>la</strong> francophonie, en p<strong>la</strong>çant au centre de ses<br />

priorités l’appartenance à une communauté humaniste et progressiste, a<br />

permis l’instauration de liens privilégiés entre les peuples de même<br />

<strong>la</strong>ngue.<br />

Le Président Léopold Sédar Senghor est un de ceux qui veille avec<br />

attention à ce que ce sens symbolique et civilisationnel puisse se<br />

concrétiser, prendre corps. Il considérait <strong>la</strong> francophonie : comme une<br />

communauté intellectuelle ou spirituelle, dont <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue nationale,<br />

officielle ou de travail, est le français.<br />

La francophonie recèle une volonté de dialogue et de respect des<br />

identités même ultra minoritaires. Elle se détermine comme une p<strong>la</strong>teforme<br />

aux multiples interfaces abandonnant les dialectiques de <strong>la</strong><br />

concurrence et de <strong>la</strong> confrontation, telles Nord-Sud, Europe-Afrique,<br />

Arabophonie-Occident, <strong>la</strong>ngues <strong>la</strong>tines et <strong>la</strong>ngues anglo-germanique etc.<br />

pour proposer un dialogue et une intercompréhension aux vertus<br />

civilisatrices. En outre, avec <strong>la</strong> structuration graduelle de l’espace<br />

<strong>francophone</strong>, on assiste à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce progressive d’un tronc<br />

25


commun de valeurs et de normes inspirées de <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration universelle<br />

des droits de l’homme et du citoyen, y compris <strong>dans</strong> certains pays<br />

pourtant ouvertement autoritaires, et ne respectant pas les règles<br />

minimales démocratiques. En mars 1998, le Secrétaire Général de<br />

l’<strong>Organisation</strong> internationale de <strong>la</strong> francophonie (OIF) Boutros Boutros<br />

Ghali déc<strong>la</strong>ra au sujet du sens symbolique de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française et de <strong>la</strong><br />

francophonie : « Cette <strong>la</strong>ngue porte les plus beaux mots du monde : <strong>la</strong><br />

solidarité, <strong>la</strong> tolérance, le respect de <strong>la</strong> personne humaine, l’attachement<br />

à <strong>la</strong> diversité des cultures. En étant <strong>francophone</strong>s nous sommes par là<br />

même universels et cette universalité nous appelle à beaucoup<br />

d’exigence car <strong>la</strong> francophonie est d’abord une école. L’école de <strong>la</strong><br />

diversité. J’ai toujours voulu penser le français comme une <strong>la</strong>ngue non<br />

alignée, comme une <strong>la</strong>ngue d’ouverture, comme une <strong>la</strong>ngue qui nous<br />

donne accès au grand <strong>la</strong>rge. C’est pourquoi nous devons aussi nous<br />

ouvrir aux non <strong>francophone</strong>s ».<br />

Extraits des débats et des contributions des<br />

représentants des Etats, de l’<strong>Organisation</strong>, des<br />

opérateurs et des experts<br />

Albanie<br />

Le moteur de <strong>la</strong> Francophonie est le « vivre ensemble différents.<br />

« Actuellement, l’Albanie est particulièrement attachée à promouvoir et<br />

à développer davantage l’esprit essentiel de <strong>la</strong> Francophonie, lequel est<br />

fondé sur les valeurs et les principes qui sont en même temps les siens,<br />

parce que ceux de <strong>la</strong> solidarité et de <strong>la</strong> démocratie. Cette communauté de<br />

valeurs multiples et complexes, à <strong>la</strong> fois politiques et culturelles, réunie<br />

autour d’une seule <strong>la</strong>ngue, porteuse de l’unité <strong>dans</strong> <strong>la</strong> diversité,<br />

constitue un idéal de civilisation que l’Albanie partage sans réticence<br />

aucune. La promotion de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française en Albanie, au delà d’un<br />

idéal de civilisation à proprement parler, constitue un instrument pour<br />

l’éducation de qualité, l’approfondissement de <strong>la</strong> recherche scientifique<br />

et de <strong>la</strong> formation professionnelle, des technologies de l’information, de<br />

<strong>la</strong> communication citoyenne et de <strong>la</strong> connaissance mutuelle. »<br />

Un cadre de l’OIF<br />

« La Francophonie p<strong>la</strong>ce aussi parmi ses principes fondamentaux le<br />

respect de <strong>la</strong> diversité culturelle et linguistique. Elle contribue au<br />

26


dialogue des cultures, facteur de re<strong>la</strong>tions pacifiques entre les<br />

communautés et les composantes de <strong>la</strong> société. » 3<br />

Il se dégage de ce texte, les constantes suivantes :<br />

- le partage de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française ;<br />

- le dialogue des cultures et des civilisations ;<br />

- les liens au service de <strong>la</strong> paix, de <strong>la</strong> démocratie, de l’Etat de droit, des<br />

droits de l’homme, de <strong>la</strong> solidarité et du développement ;<br />

- <strong>la</strong> diversité culturelle et linguistique comme stratégie de <strong>la</strong> défense de<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française.<br />

L’élément central est <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française qui constitue le pont entre<br />

<strong>francophone</strong>s et qui favorise le dialogue entre différents peuples et leurs<br />

cultures. Dès lors, il s’effectue des échanges des valeurs culturelles sous<br />

<strong>la</strong> pression des contacts entre groupes et cultures différentes. Dans ce<br />

mouvement de contacts et d’échanges, les structures nouvelles se<br />

superposent sur les anciennes compliquant l’orientation des vecteurs<br />

finaux qui façonnent les dialogues entre les peuples. La phase des<br />

contacts des <strong>la</strong>ngues et cultures françaises avec les autres <strong>la</strong>ngues et<br />

cultures entraînent nécessairement <strong>la</strong> diversification de part et<br />

d’autre. »<br />

Bureau Régional Afrique Centrale (OIF)<br />

« C’est le sens du constat de L .S Senghor : « <strong>la</strong> Francophonie existe, il<br />

faut l’organiser ». L’identité <strong>francophone</strong> doit être appréhendée comme<br />

un processus évolutif Pour tenter de résoudre cette équation, les<br />

instances dirigeantes de <strong>la</strong> Francophonie et beaucoup de militants ont<br />

privilégié une vision <strong>la</strong>rge en posant qu’elle ne se limitait pas à <strong>la</strong><br />

promotion de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française mais qu’elle englobait un ensemble de<br />

re<strong>la</strong>tions privilégiées fondées sur des valeurs et des engagements<br />

communs. Cette approche a le mérite de ne pas enfermer <strong>la</strong><br />

Francophonie <strong>dans</strong> des problématiques linguistiques étroites<br />

d’inspiration puriste, nationaliste ou hégémonique. Elle a aussi<br />

l’avantage de mettre en lumière l’intimité des liens entre <strong>la</strong>ngue et<br />

valeurs et de souligner l’importance des enjeux géopolitiques inhérents<br />

au développement de <strong>la</strong> Communauté <strong>francophone</strong>.<br />

Si elle est fondée sur le principe, elle comporte cependant, par l’esprit<br />

qui l’anime, le risque, qui n’est nullement théorique face à <strong>la</strong> multiplicité<br />

des attentes et des intérêts, de minimiser le critère linguistique et<br />

d’encourager une fuite en avant propre à diluer l’identité <strong>francophone</strong>.<br />

Elle peut en outre donner le sentiment que <strong>la</strong> Francophonie elle-même<br />

n’est pas convaincue de sa capacité, voire de sa légitimité, à «vendre le<br />

français » et, l’amener dès lors à rechercher d’autres « fonds de<br />

commerce », ce qui est pour le moins paradoxal.<br />

Il parait plus opératoire d’adopter une conception <strong>la</strong>rge du français<br />

qu’une conception trop extensive de <strong>la</strong> Francophonie.<br />

3 Déc<strong>la</strong>ration de Ouagadougou. Cadre stratégique décennal de <strong>la</strong> Francophonie, p.10.<br />

27


En tant que <strong>la</strong>ngue partagée, l’appropriation du français s’analyse d’une<br />

part en termes de copropriété indivise des <strong>francophone</strong>s et, de l’autre, en<br />

termes de cohabitation avec les multiples <strong>la</strong>ngues partenaires présentes<br />

<strong>dans</strong> l’espace <strong>francophone</strong>. Ce double niveau d’appropriation du français<br />

(copropriété et cohabitation) confère à l’identité <strong>francophone</strong> une<br />

dimension essentielle en ce qu’il s’oppose à toute conception<br />

ethnocentrique et uni<strong>la</strong>térale de <strong>la</strong> Francophonie. C’est sous cet angle<br />

que, paradoxalement, <strong>la</strong> France peut parfois donner l’impression de<br />

s’intégrer moins spontanément que d’autres à l’identité <strong>francophone</strong>. Les<br />

récents débats sur le devenir de TV5, <strong>dans</strong> le cadre de <strong>la</strong> réforme de<br />

l’audiovisuel extérieur français, en ont offert une nouvelle illustration.<br />

Le cas de TV5 met bien en lumière <strong>la</strong> dimension identitaire que porte le<br />

français en tant que <strong>la</strong>ngue non seulement partagée mais mondiale.<br />

L’avantage comparatif du français n’est pas d’abord d’ordre quantitatif,<br />

mais il tient à ce qu’il reste diffusé et enseigné <strong>dans</strong> presque tous les<br />

pays du monde, ce qui lui vaut en particulier, à l’instar de l’ang<strong>la</strong>is, son<br />

statut privilégié de <strong>la</strong>ngue de travail <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart des organisations<br />

internationales. Ce qui fonde <strong>la</strong> Francophonie, ce n’est pas uniquement<br />

le fait que le français soit le bien commun d’un grand nombre de pays,<br />

c’est aussi que celle <strong>la</strong>ngue leur donne pleinement accès à <strong>la</strong><br />

communication internationale.<br />

C’est pourquoi <strong>la</strong> Francophonie se définit à <strong>la</strong> fois comme un espace de<br />

solidarité et d’influence, l’un et l’autre se nourrissant mutuellement,<br />

Aussi faut-il admettre qu’une Francophonie ambitieuse n’est pas plus<br />

une Francophonie « tous azimuts » qu’une Francophonie « tout terrain ».<br />

Il ne lui suffit pas de contribuer à <strong>la</strong> réalisation des objectifs des Nations<br />

Unies, fussent-ils du Millénaire, pour exister. Encore faut-il assurer <strong>la</strong><br />

cohérence globale du projet <strong>francophone</strong> et donner sens à <strong>la</strong><br />

Francophonie. Ce<strong>la</strong> suppose de définir précisément les objectifs et les<br />

priorités de <strong>la</strong> Communauté <strong>francophone</strong>, en approfondissant en<br />

particulier sa vision culturelle. La logique <strong>francophone</strong> part en effet du<br />

culturel pour consolider le politique et éc<strong>la</strong>irer l’économique et non<br />

l’inverse. C’est probablement cette vision culturelle qui distingue le<br />

mieux <strong>la</strong> Francophonie des autres espaces de coopération. »<br />

AUF<br />

« Le <strong>la</strong>ngage est peut être le plus fort et le plus durable qui puisse unir<br />

les hommes » (Tocqueville). Langue et <strong>la</strong>ngage sont des indicateurs<br />

pertinents de l’identité. Le concept de culture est indissociable de celui<br />

d’identité »<br />

Bureau AUF Caraïbes<br />

« La Francophonie est souvent réduite à un simple regroupement entre<br />

<strong>la</strong> France et ses anciennes colonies. C’est mal connaître <strong>la</strong> genèse du<br />

mouvement <strong>francophone</strong> et sa géopolitique, avec deux époques : celle<br />

des racines historiques du 16e au 19e siècle, celle du colonialisme du<br />

19e au 20e siècle. S’il y a un noyau historique, il a beaucoup évolué.<br />

28


Aujourd’hui, avec <strong>la</strong> fin du conflit Est-Ouest, on redécouvre ces autres<br />

racines et identités. La <strong>mondialisation</strong> est une chance pour <strong>la</strong><br />

Francophonie car elle lui permet de retrouver un horizon souvent oublié<br />

sur le p<strong>la</strong>n historique et culturel. Présente sur tous les continents, elle<br />

devient un symbole de <strong>la</strong> diversité culturelle à construire. Elle s’appuie<br />

sur les identités et les <strong>la</strong>ngues plurielles. C’est <strong>la</strong> francosphère 4 , c’est-àdire,<br />

<strong>la</strong> Francophonie à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. Non pas un reste du<br />

passé, mais une chance pour l’avenir. Ces multiples points d’appui,<br />

historiques et contemporains, sont autant d’atouts pour amortir les<br />

chocs liés à <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> qui, <strong>la</strong> plupart du temps, bouleversent les<br />

identités et déstabilisent les cultures. Avec le temps, les logiques<br />

politiques ont <strong>la</strong>issé p<strong>la</strong>ce à des problématiques culturelles. Le dialogue<br />

entre les racines mondiales de <strong>la</strong> Francophonie et celles des autres aires<br />

linguistiques devient un outil privilégié de <strong>la</strong> cohabitation culturelle. »<br />

4 - Une identité politique<br />

Les années soixante voient l’émergence d’une identité politique de <strong>la</strong><br />

Francophonie reposant sur le principe de <strong>la</strong> coopération. Ce sens<br />

politique, comme <strong>dans</strong> d’autres cas, manifeste un niveau de maturation<br />

du concept de francophonie et le dote d’une cohérence certaine.<br />

L’appartenance linguistique et géographique à un même ensemble<br />

donnait un sentiment de fraternité participative, se traduisant par <strong>la</strong><br />

mise en p<strong>la</strong>ce de nouvelles associations, organisations publiques et<br />

privées œuvrant en tant que communautés définies. Ce premier sens de<br />

<strong>la</strong> francophonie que l’on peut qualifier de protofrancophonie politique ou<br />

de « Commonwealth à <strong>la</strong> française », expression chère à Habib<br />

Bourguiba et Léopold Sédar Senghor, n’aboutit jamais et finit<br />

progressivement par disparaître <strong>dans</strong> les années quatre-vingts. De 1960<br />

à 1985, on employait cette expression <strong>dans</strong> un souci comparatiste ou<br />

d’analogie, afin de rendre le projet <strong>francophone</strong> plus c<strong>la</strong>ir ou accessible à<br />

un <strong>la</strong>rge auditoire.<br />

Le passage d’une francophonie institutionnelle à une francophonie<br />

politique débuta en 1986, avec le premier Sommet de Paris et se<br />

concrétise en 1995, avec <strong>la</strong> décision de créer un poste de Secrétaire<br />

4 Dominique, Wolton. Demain <strong>la</strong> Francophonie, Paris, F<strong>la</strong>mmarion, 2006.<br />

29


général de <strong>la</strong> Francophonie, décision effective en 1997 au Sommet de<br />

Hanoi. Cette décision fit de <strong>la</strong> Francophonie, une communauté politique<br />

d’intérêts et de projets et pas « le bien commun » d’un reliquat d’Empire.<br />

Extraits des débats et des contributions des<br />

représentants des Etats, de l’<strong>Organisation</strong>, des<br />

opérateurs et des experts<br />

Croatie<br />

« Pour les Croates, appartenir à <strong>la</strong> francophonie est une nécessité et un<br />

choix mais ce n’est pas une nécessité contraignante. On trouve<br />

d’étonnantes correspondances entre <strong>la</strong> francophonie actuelle et<br />

l’expérience du mouvement des non-alignés des années 50 à 70.<br />

L’identité <strong>francophone</strong> en devenir et même en devenir constant. Après<br />

l’é<strong>la</strong>rgissement, il est temps de faire l’approfondissement. »<br />

Un cadre de l’OIF<br />

L’espace <strong>francophone</strong> compte une majorité de pays moins avancés et aux<br />

cultures différentes. Dans certains de ces pays <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française,<br />

condition essentielle de l’identité <strong>francophone</strong> ne se situe pas au premier<br />

p<strong>la</strong>n. Il s’agit donc de gérer au mieux cette situation irréversible, mal<br />

vécue par certains, mais qui impose <strong>la</strong> recherche commune du « vivre<br />

ensemble » et assurera une coexistence harmonieuse.<br />

C’est ici que <strong>la</strong> dimension politique et diplomatique de l’identité<br />

<strong>francophone</strong> trouve sa p<strong>la</strong>ce par sa contribution significative à <strong>la</strong><br />

promotion de <strong>la</strong> paix, de <strong>la</strong> démocratie et au soutien à l’Etat de droit et<br />

aux droits de l’homme. Une vie politique apaisée et <strong>la</strong> jouissance par les<br />

citoyens de tous leurs droits, sont en effet considérées comme des<br />

éléments indissociables du développement durable. C’est de cette<br />

manière que <strong>la</strong> Francophonie pour mieux assumer son identité<br />

<strong>francophone</strong> trouve <strong>dans</strong> les valeurs que porte <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française, <strong>dans</strong><br />

l’imaginaire collectif de beaucoup de peuples, et sans doute ceux des<br />

quelques 68 Etats qui ont voulu constituer ou rejoindre l’<strong>Organisation</strong><br />

internationale de <strong>la</strong> Francophonie. »<br />

30


Conclusion<br />

5 - Un imaginaire commun<br />

La prise en compte de l’imaginaire collectif dépasse les qualités et les<br />

normes en termes de communication et d’expressivité dont un idiome est<br />

traditionnellement doté. A ce titre, il est tout à fait intéressant de<br />

constater le rapport irraisonné, souvent passionnel ou de répulsion qu’un<br />

individu instaure vis-à-vis de sa propre <strong>la</strong>ngue maternelle ou seconde.<br />

Dans l'imaginaire de <strong>la</strong> plupart des <strong>francophone</strong>s ainsi que <strong>dans</strong> celui de<br />

nombreux peuples, le français est réputé porteur de valeurs humanistes.<br />

Beaucoup d'étrangers, <strong>francophone</strong>s ou francophiles, lui associent des<br />

idées de liberté, de justice, de solidarité, de démocratie, de fraternité<br />

mais également d'émancipation spirituelle, d'ouverture, d'esprit critique<br />

et de tolérance<br />

Par comparaison au « rêve états-unien » et plus <strong>la</strong>rgement américain, le<br />

« rêve <strong>francophone</strong> » se distingue par une conception politique idéaliste<br />

se manifestant par le refus de <strong>la</strong> pensée unique, le souci de l’exception<br />

culturelle et plus <strong>la</strong>rgement par <strong>la</strong> raison en tant que capacité libératrice<br />

de l’entendement humain, mais aussi par une appréciation spécifique de<br />

<strong>la</strong> culture, notamment littéraire et de l’écrit.<br />

La francophonie par sa pluralité serait en mesure de contribuer à<br />

rééquilibrer les rapports de force issus de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> marchande,<br />

de plus, <strong>la</strong> réponse humaniste qu’elle apporterait n’aurait que plus<br />

d’impact si elle se fondait sur les valeurs de cet imaginaire collectif que<br />

porte <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française et qui en font une <strong>la</strong>ngue universelle.<br />

31


PARTIE II<br />

Identité et <strong>mondialisation</strong><br />

Repères<br />

- 9 e <strong>la</strong>ngue <strong>la</strong> plus utilisée <strong>dans</strong> le monde<br />

- 200 millions de personnes parlent le français qui a le statut de <strong>la</strong>ngue<br />

officielle (seule ou avec d’autres <strong>la</strong>ngues) <strong>dans</strong> 32 Etats. 128 millions<br />

d’entre eux sont capables de parler couramment le français<br />

- 2 e <strong>la</strong>ngue <strong>la</strong> plus enseignée et apprise <strong>dans</strong> le monde<br />

- 85 M de personnes apprennent le français<br />

- Avec l’ang<strong>la</strong>is, c’est <strong>la</strong> seule <strong>la</strong>ngue parlée sur les cinq continents.<br />

1 - L’identité <strong>francophone</strong>, entre racines et dynamique<br />

Toute identité est d’abord un patrimoine en commun, que l’on accepte, que<br />

l’on subit, auquel on adhère on non mais qui existe. Chaque <strong>francophone</strong> y<br />

puise de façon variable. L’identité <strong>francophone</strong> n’est pas que patrimoine,<br />

racine, mémoire mais aussi une dynamique, un processus en<br />

transformation, un projet à construire avec d’autres. L’identité n’est pas<br />

qu’insertion, métissage, ouverture. Il faut conserver <strong>la</strong> dimension de<br />

mémoire même si elle est parfois pesante et encombrante.<br />

Suivant l’image énoncée par Tahar Ben Jelloun : « <strong>la</strong> Francophonie est<br />

une maison pas comme les autres, il y a plus de locataires que de<br />

propriétaires 5 », l’identité est une réalité dont chaque <strong>francophone</strong> est<br />

dépositaire, qu’il ressent et vit de façon particulière, mais dont aucun n’est<br />

propriétaire et qui ne répond pas à une conception unique.<br />

E<strong>la</strong>rgissement vs approfondissement<br />

5 Les Cahiers de <strong>la</strong> Francophonie, n°1.<br />

33


La <strong>mondialisation</strong> ouvre une autre histoire pour une autre francophonie et<br />

trace donc les contours d’une nouvelle identité <strong>francophone</strong>. La première<br />

francophonie court sur trois siècles, du 17 e au 20 e siècle. C’est celle des<br />

pionniers qui, pour toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises<br />

(guerres, colonisation…) ont installé le français comme <strong>la</strong>ngue mondiale.<br />

La deuxième francophonie débute en 1960-1970 avec les fondateurs, ceux<br />

qui ont inventé et organisé <strong>la</strong> Francophonie moderne, centrée sur <strong>la</strong><br />

solidarité et <strong>la</strong> coopération, jusqu’en 2005 avec l’adoption à l’Unesco de <strong>la</strong><br />

Convention sur <strong>la</strong> diversité culturelle. La troisième, celle qu’il reste à<br />

inventer, est justement <strong>la</strong> francosphère 6 à l’heure d’une <strong>mondialisation</strong><br />

qui bouleverse les identités.<br />

La Francophonie des origines, liée à puissance des Etats coloniaux<br />

(France, Belgique…), a <strong>la</strong>issé p<strong>la</strong>ce à une Francophonie de <strong>la</strong> solidarité :<br />

un « Commonwealth » à <strong>la</strong> française, avec le partage d’une <strong>la</strong>ngue, de<br />

cultures… (mais pas d’une richesse économique). Une communauté<br />

organique avec des valeurs d’humanisme <strong>dans</strong> <strong>la</strong> différence, le<br />

développement d’une façon de penser le monde grâce à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue. Demain,<br />

<strong>la</strong> Francophonie sera-t-elle en mesure d’exercer une magistrature<br />

d’influence <strong>dans</strong> les grands débats du monde actuel et de peser sur une<br />

identité qui serait <strong>la</strong> somme de ces trois identités ?<br />

Face à <strong>la</strong> remise en cause re<strong>la</strong>tive des Etats nations, <strong>la</strong> Francophonie<br />

institutionnelle, basée sur une coopération politique et une coopération<br />

fondée sur le dialogue des cultures, peut apporter une réponse,<br />

accompagner les Etats sur <strong>la</strong> scène internationale, sans bien entendu, se<br />

substituer à eux.<br />

6 Demain <strong>la</strong> Francophonie, Dominique Wolton, F<strong>la</strong>mmarion, 2006.<br />

34


L’é<strong>la</strong>rgissement récent de <strong>la</strong> Francophonie fait pourtant débat au sein de<br />

l’OIF en bouscu<strong>la</strong>nt le cœur de métier de l’<strong>Organisation</strong>, qui relevait<br />

traditionnellement de <strong>la</strong> coopération et de l’aide au développement. Cette<br />

ouverture fait peser un risque sur l’identité construite sur cette base.<br />

L’approfondissement est un faux problème qui ne correspond qu’à une<br />

partie de <strong>la</strong> Francophonie ; celle <strong>la</strong> plus liée à l’empire colonial. Il suffit de<br />

se souvenir des deux Francophonies (16 e - 18 e siècle puis 19 e - 20 e siècle),<br />

pour mesurer que cet « é<strong>la</strong>rgissement » est simplement un retour au<br />

périmètre <strong>la</strong>rge de <strong>la</strong> Francophonie.<br />

Les nouveaux membres, issus principalement des pays de l’Est sont<br />

parfois considérés, par les pays anciennement membres de l’OIF, comme<br />

de mauvais élèves (comme par exemple lors de <strong>la</strong> guerre en Irak). Cette<br />

« querelle des anciens et des modernes » pose <strong>la</strong> question de<br />

l’é<strong>la</strong>rgissement « contre » approfondissement, alors qu’il faut réconcilier<br />

enracinement et ouverture.<br />

Entre <strong>la</strong>ngue et valeurs<br />

Au-delà de <strong>la</strong> problématique limitée <strong>la</strong>ngue-valeurs, pourquoi ne pas poser<br />

<strong>la</strong> question de l’identité par ce « désir » de français, partagé par tous et qui<br />

crée une amicale connivence, un lien affectif et spirituel, une « noosphère »<br />

au sens senghorien : ce que par ailleurs Dominique Wolton appelle <strong>la</strong><br />

francosphère.<br />

Les très récents prix littéraires français décernés à des <strong>francophone</strong>s<br />

attestent de l’existence d’une identité <strong>francophone</strong> plurielle et dynamique,<br />

qui renvoie aux variétés de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française. L’identité <strong>francophone</strong>, à<br />

travers le prisme de <strong>la</strong> création marque bien le besoin d’une <strong>la</strong>ngue<br />

commune, « nostalgie de fusion » (Hagège) et simultanément d’une<br />

identité commune (« ivresse de l’altérité »). La Francophonie, par une<br />

singu<strong>la</strong>rité de l’histoire, se trouve en position de confluence de ces deux<br />

35


courants contraires que sont l’identité et <strong>la</strong> diversité. Elle atteste ainsi son<br />

souci d’originalité et sa volonté de se rattacher à d’autres traditions que<br />

les valeurs dominantes. De toute façon, opter pour le français n’est pas<br />

anodin, il s’agit toujours d’un acte fort et symbolique. D’autant plus <strong>dans</strong><br />

les pays hors de <strong>la</strong> Francophonie, où le français a alors le statut d’une<br />

<strong>la</strong>ngue étrangère.<br />

Le français deuxième <strong>la</strong>ngue est de plus en plus choisi par goût, en<br />

résonance avec des valeurs perçues comme d’origine française (droits de<br />

l’homme, contrat social, <strong>la</strong>ïcité, droit à l’autodétermination…). Au-delà de<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, respect, curiosité, désir de l’autre…<br />

Pour que l’identité <strong>francophone</strong> soit en cohérence avec elle-même et les<br />

sociétés où elle s’exprime, il lui faut intégrer une dimension pragmatique<br />

Si tel n’était pas le cas, le français s’exposerait à n’être qu’une <strong>la</strong>nguemusée.<br />

Le français est un choix qui peut toujours être remis en cause, <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue doit être « utile » pour continuer à être parlée.<br />

Le français doit ainsi demeurer utile et attrayant pour chaque étudiant,<br />

pour chaque professeur, pour chaque apprenant. Ce qui implique<br />

flexibilité, créativité, une façon de l’enseigner qui sorte des sentiers<br />

battus. Le français doit demeurer <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue de <strong>la</strong> modernité, en histoire,<br />

politique ou <strong>dans</strong> le domaine culturel mais aussi pour les sciences, <strong>la</strong><br />

recherche, les transports et les affaires. Il ne faut pas opposer <strong>la</strong>ngue de<br />

culture et de création et <strong>la</strong>ngue utile 7 , usages scientifiques et usages<br />

professionnels.<br />

Arrêtons de parler de « défense » du français, sortons d’une mentalité<br />

d’assiégés. Le français n’est pas attaqué, il est quotidiennement, comme<br />

toute <strong>la</strong>ngue, confronté aux autres <strong>la</strong>ngues. Cette attitude adoptée par<br />

une partie des élites françaises donne une image désastreuse,<br />

misérabiliste du français, qui ne correspond absolument pas à <strong>la</strong> réalité. Il<br />

7 L’université Lotus, au Vietnam, qui forme des étudiants principalement vietnamien et ang<strong>la</strong>is a,<br />

par exemple, créée une filière « Mode » en <strong>la</strong>ngue française et vietnamienne.<br />

36


existe aussi un bonheur d’être <strong>francophone</strong>, de parler français, d’y trouver<br />

avantage et p<strong>la</strong>isir.<br />

La Francophonie hors les murs<br />

Au-delà de l’espace <strong>francophone</strong> OIF et d’une Francophonie de fait<br />

(Algérie, Israël), il existe une francophonie hors les murs, qui rassemble<br />

tous les francophiles de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète, en particulier en Amérique <strong>la</strong>tine, en<br />

Océanie, en Extrême-orient. La force de cette francophonie de cœur, à<br />

intégrer et à consolider, est réelle.<br />

Selon Jean-C<strong>la</strong>ude Jacq, président de l’Alliance française, les effectifs des<br />

apprenants français, connaissent une hausse annuelle de 4 à 5 % par an,<br />

surtout <strong>dans</strong> les grands pays que sont <strong>la</strong> Chine (15 Alliances françaises<br />

ouvertes en 10 ans), Etats-Unis, Brésil, Inde, Mexique, Afrique du Sud…<br />

L’Alliance française y enregistre une forte demande spontanée de <strong>la</strong>ngue<br />

et de culture française. La francophonie hors les murs ne peut qu’enrichir<br />

<strong>la</strong> Francophonie officielle et contribuer à <strong>la</strong> renforcer. A condition que <strong>la</strong><br />

seconde ne sous-valorise pas <strong>la</strong> première !<br />

2 - Globalisation, identité, <strong>mondialisation</strong><br />

S’il est légitime de parler de <strong>mondialisation</strong> pour <strong>la</strong> période actuelle, ce<br />

n’est pas pour autant <strong>la</strong> première <strong>mondialisation</strong> que l’humanité connait.<br />

Elle parait d’autant plus forte et originale que les médias en re<strong>la</strong>ient en<br />

permanence les effets. La <strong>mondialisation</strong> d’aujourd’hui ne représente de<br />

fait qu’une globalisation économique, portée par un capitalisme<br />

triomphant peu soucieux des valeurs humanistes. La déc<strong>la</strong>ration de<br />

l’Unesco de 2001 rappe<strong>la</strong>it déjà que « les seules forces du marché ne<br />

peuvent garantir <strong>la</strong> préservation et <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> diversité culturelle,<br />

gages d’un développement humain durable ». La victoire de <strong>la</strong> diversité<br />

culturelle, en 2005, marque l’urgence d’une réaction ; <strong>la</strong> crise financière<br />

37


actuelle est sans doute un autre signe fort de <strong>la</strong> remise en cause cette<br />

« économisation ».<br />

2 - 1 L’impact de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> sur l’identité <strong>francophone</strong><br />

Si <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> peut être une chance pour l’identité <strong>francophone</strong>, elle<br />

recèle pourtant deux écueils. Un plus médiatisé, l’uniformisation. L’autre<br />

plus <strong>la</strong>rvé, le repli identitaire. Ces deux courants se manifestent souvent<br />

par un sentiment de déclin du français, d’une identité de communauté qui<br />

se pose en citadelle assiégée, et compte ses pertes. Qui a encore intérêt à<br />

travailler en français, pour quoi faire ? Où est l’attractivité de cette<br />

<strong>la</strong>ngue, sa valeur ajoutée ? Le français est de plus en plus exclu de<br />

certains échanges : diplomatie, flux financiers, médias de masse… qui<br />

recourent quasiment systématiquement à l’anglo-américain.<br />

Les difficultés que peuvent rencontrer les <strong>francophone</strong>s minoritaires à<br />

vivre leur quotidien en français sont souvent à l'origine de l’abandon de<br />

leur <strong>la</strong>ngue. La présence, par exemple, d'une radio <strong>francophone</strong> ou d'un<br />

journal peut jouer un rôle salvateur en ce domaine. L’OIF le prouve en<br />

soutenant ce type d’initiatives depuis des années.<br />

La <strong>mondialisation</strong> accentue le tropisme de l’é<strong>la</strong>rgissement versus<br />

l’approfondissement. Elle implique une redéfinition des axes<br />

géopolitiques et identitaires. Ce courant traverse, de <strong>la</strong> même façon,<br />

l’espace <strong>francophone</strong>. Les débats posés par l’arrivée des nouveaux<br />

membres illustrent bien ce phénomène. En effet, si les PECO sont<br />

généralement considérés comme des pays du Sud par le Nord historique,<br />

pour les pays du sud de <strong>la</strong> francophonie, ils sont plutôt perçus comme des<br />

pays européens et donc du Nord.<br />

Cet é<strong>la</strong>rgissement, qui renforce l’altérité de l’identité <strong>francophone</strong>, est un<br />

nouveau défi pour une 3 e francophonie à construire. Le cadre de<br />

coopération traditionnel Nord-Sud devient donc pour partie obsolète.<br />

38


La <strong>mondialisation</strong> recèle en elle-même <strong>la</strong> tentation pour les Etats, face<br />

aux difficultés économiques, de se décharger de leurs responsabilités <strong>dans</strong><br />

les questions de coopération au profit des institutions multi<strong>la</strong>térales du<br />

type de l’OIF. De même, pour jouer un rôle sur <strong>la</strong> scène internationale et<br />

faire entendre collectivement les intérêts des <strong>francophone</strong>s, l’organisation<br />

s’est politisée. Cette politisation accrue de l’OIF risque de lui faire perdre<br />

son « âme », et devenir comme certains lui reprochent déjà, une mini-ONU<br />

impuissante s’occupant de toutes les grandes questions mondiales au<br />

détriment de ses cœurs de métier historiques.<br />

La Francophonie ne doit pas non plus être totalement multi<strong>la</strong>téralisée : en<br />

gardant leur autonomie d’action, les Etats, acteurs <strong>francophone</strong>s, profitent<br />

d’une richesse et d’une pluralité de logiques. La francosphère <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> actuelle ouvre <strong>la</strong> possibilité d’une autre histoire…<br />

2 - 2 Le potentiel de régu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> Francophonie sur <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong><br />

Dans un monde multipo<strong>la</strong>ire, des identités plurielles ont tendance à se<br />

multiplier, <strong>la</strong> francophonie se trouve légitimée <strong>dans</strong> son approche et en<br />

position de force pour jouer un rôle nouveau : devenir un forum<br />

permettant d’affronter les nouvelles interrogations <strong>dans</strong> ce contexte<br />

mondialisé, donc bouleversé.<br />

La <strong>mondialisation</strong> crée le besoin d’une « <strong>la</strong>ngue » unique mais en parallèle<br />

appelle à d’autres façons de penser et de faire. Le français peut être <strong>dans</strong><br />

ce cadre un vecteur de l’altérité, de <strong>la</strong> résistance et de contre projet. Face à<br />

l’anglo-américain, utilisé non comme <strong>la</strong>ngue de culture mais de plus en<br />

plus comme outil de travail, le français garde une forte composante<br />

symbolique, culturelle et civilisationnelle. Sa faiblesse re<strong>la</strong>tive est aussi<br />

une force : le français incarne une alternative pas nécessairement<br />

conflictuelle face à l’ang<strong>la</strong>is sur le marché linguistique.<br />

39


Une <strong>la</strong>ngue n’est jamais neutre, mais une façon de penser, de concevoir et<br />

de vivre le monde. La création et <strong>la</strong> science doivent se faire en français. Le<br />

français détient une p<strong>la</strong>ce privilégiée <strong>dans</strong> les échanges et sans rapport<br />

avec son réel poids démographique : neuvième <strong>la</strong>ngue <strong>la</strong> plus utilisée <strong>dans</strong><br />

le monde et deuxième <strong>la</strong>ngue <strong>la</strong> plus enseignée et apprise, le français est,<br />

avec l’ang<strong>la</strong>is, <strong>la</strong> seule <strong>la</strong>ngue parlée sur les cinq continents. Alors qu’elle<br />

n’est <strong>la</strong>ngue officielle unique que <strong>dans</strong> un seul pays.<br />

Au p<strong>la</strong>n économique, le poids de l’espace <strong>francophone</strong> est aussi important :<br />

plus de 17 % de <strong>la</strong> production de <strong>la</strong> richesse mondiale. Pourtant,<br />

<strong>la</strong> Francophonie ne pèse pas en proportion de ce poids, elle n’est pas<br />

présente <strong>dans</strong> les grandes instances comme <strong>la</strong> Banque mondiale, le<br />

FMI… Prendre conscience de l’existence de cet espace économique<br />

<strong>francophone</strong>, le valoriser et en faire un véritable espace de coopération<br />

assurerait un nouvel essor pour <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française et le plurilingusime,<br />

une plus grande mobilité des <strong>francophone</strong>s et un redéploiement de <strong>la</strong><br />

richesse <strong>francophone</strong>.<br />

Il est temps de prendre plus de p<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> les instances de <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> et faire du français une <strong>la</strong>ngue des affaires, des sciences et<br />

des industries de <strong>la</strong> connaissance, une <strong>la</strong>ngue de <strong>la</strong> modernité. Cette<br />

troisième francophonie, p<strong>la</strong>teforme politique à <strong>la</strong> recherche d’une<br />

dynamique de solidarité, serait le vecteur clé pour dépasser <strong>la</strong><br />

globalisation et atteindre une autre <strong>mondialisation</strong>.<br />

3 – Le rôle des médias <strong>dans</strong> <strong>la</strong> constitution d’une identité<br />

<strong>francophone</strong><br />

Il existe un paradoxe : autant <strong>la</strong> Francophonie est sensible à une politique<br />

culturelle du patrimoine, autant elle est <strong>la</strong>rgement sous-mobilisée en<br />

matière de politique de communication et de médias. Comment parler de<br />

diversité culturelle sans une politique intégrant fortement culturel et<br />

40


communication. A quand une politique d’envergure pour une<br />

Francophonie de <strong>la</strong> communication ? L’espace <strong>francophone</strong> est <strong>la</strong> partie du<br />

monde <strong>la</strong> plus sensible aux enjeux de diversité culturelle mais entreprend<br />

trop peu alors que tous les talents sont là. A l’heure du « vil<strong>la</strong>ge global »,<br />

comment sous-évaluer à ce point <strong>la</strong> politique de communication quand <strong>la</strong><br />

francophonie dispose de toutes les techniques, des plus c<strong>la</strong>ssiques aux plus<br />

innovantes et de tous les savoir-faire et expertises.<br />

Mais surtout, n’est-ce pas le moment, pour transcender le tropisme<br />

é<strong>la</strong>rgissement-approfondissement et bâtir collectivement une identité<br />

<strong>francophone</strong> nourrie de francophonie, de réfléchir à l’invention d’une autre<br />

communication ? Une communication respectueuse de <strong>la</strong> cohabitation (des<br />

identités) au sein de l’espace <strong>francophone</strong> et qui soit également ouverte<br />

sur les autres aires linguistiques, et prioritairement sur l’espace roman,<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> tradition universaliste qui est <strong>la</strong> sienne.<br />

Suite au récent Sommet de Québec (17-19 octobre 2008), les Instances<br />

mesurant le manque d’instruments de communication « Francophonie »,<br />

ont engagé les Etats et gouvernements à mettre tout en œuvre afin de<br />

donner plus d’envergure, de lisibilité et de visibilité aux actions de <strong>la</strong><br />

Francophonie. Développer des outils de communication : écrit,<br />

audiovisuel, internet…devient un champ d’action prioritaire pour<br />

mobiliser <strong>dans</strong> son propre espace, et au-delà, autour de grandes actions<br />

emblématiques de l’OIF.<br />

Mais tout ceci reste bien vague, en déca<strong>la</strong>ge avec les attentes et les<br />

besoins… En réalité, <strong>la</strong> difficulté de l’OIF à développer une politique de<br />

communication, qui serait indispensable à <strong>la</strong> valorisation de cette<br />

organisation, résulte notamment du fait que celle-ci ne prenant ses<br />

décisions qu’à l’unanimité, elle ne peut communiquer sur beaucoup de<br />

sujets. La force de l’OIF, c’est son caractère pluriel et contradictoire,<br />

compte tenu de <strong>la</strong> diversité de ses membres. Sa faiblesse est de ne pas<br />

rendre public ses divergences et ses contradictions dont personne ne<br />

s’étonnerait et qui <strong>la</strong> rendrait, en réalité, beaucoup plus crédible. Il reste<br />

41


une communication faible sur les sujets de consensus qui atteignent une<br />

grande généralité, sans moyen d’actions simultanées, et qui réduit<br />

d’autant pour les récepteurs de cette communication l’intérêt de celle-ci.<br />

Si <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> bouscule les pratiques culturelles, <strong>la</strong> littérature<br />

demeure un vecteur constitutif et déterminant de <strong>la</strong> constitution de<br />

l’identité <strong>francophone</strong> d’hier et d’aujourd’hui. Cependant, <strong>la</strong> littérature<br />

<strong>francophone</strong> est <strong>la</strong> grande absente des universités, françaises en<br />

particulier, même si au sein de l’AUF des équipes de chercheurs y<br />

travaillent en fonction d’un découpage régional. La mise en p<strong>la</strong>ce d’un<br />

réseau mondial d’études, dépassant <strong>la</strong>rgement le cadre obsolète des études<br />

postcoloniales, pourrait contribuer à valoriser et faire rayonner l’identité<br />

<strong>francophone</strong>. Créer des départements d’études <strong>francophone</strong>s est<br />

indispensable. Au-delà de <strong>la</strong> littérature, il est vital que <strong>la</strong> recherche en<br />

sciences humaines, en tant qu’interprétation du monde, continue de se<br />

faire en français pour les <strong>francophone</strong>s. Malheureusement, c’est de moins<br />

en moins le cas alors que ce<strong>la</strong> offrirait une alternative et une autre vision<br />

globale du monde. Dans le champ universitaire, le concept de<br />

francophonie est encore considérée comme une sous catégorie, et à ce titre<br />

très peu étudié et encore moins enseigné.<br />

La radio, parce qu’elle couvre l’ensemble des territoires et atteint chacun<br />

où qu’il soit, quel qu’il soit, est un média historiquement soutenu par<br />

l’OIF, au travers du Cirtef. A côté des radios privées, associatives<br />

communautaires, RFI occupe <strong>la</strong> première p<strong>la</strong>ce des radios de <strong>la</strong>ngue<br />

française avec plus de 700 partenaires-re<strong>la</strong>i. Elle n’est pas opérateur de <strong>la</strong><br />

Francophonie mais média français, de souveraineté et d’influence, sous<br />

tutelle du MAE. Elle n’en demeure par moins « <strong>la</strong> » radio <strong>francophone</strong><br />

mondiale, avec une présence extrêmement forte en Afrique <strong>francophone</strong><br />

en particulier. Média de masse, <strong>la</strong> radio reste un vecteur d’identité de<br />

première importance dont toutes les ressources n’ont pas été exploitées<br />

comme le montre le <strong>la</strong>ncement de l’« espace apprendre » du Canal<br />

42


Académie. Mais, l’OIF n’intervient pas suffisamment <strong>dans</strong> les projets de<br />

réorganisation de RFI, ce qui permettrait pourtant de faire prendre<br />

conscience de l’importance de cette radio pour <strong>la</strong> Francophonie mais à<br />

titre « extérieur ».<br />

TV5 Monde, qui fêtera ses 25 ans en 2009, se définit comme un média<br />

<strong>francophone</strong>, généraliste, multi<strong>la</strong>téral et mondial… donc unique. Cet outil<br />

exceptionnel demeure, en partie sans doute faute de moyens, sous-utilisé<br />

(budget de 90 millions d’euros, soit, moins de <strong>la</strong> moitié d’Arte ! Plus de 75<br />

% ce budget émanant de <strong>la</strong> France).<br />

TV5 Monde communique en <strong>la</strong>ngue française pour un public <strong>francophone</strong><br />

et francophile grâce à un sous-titrage en huit <strong>la</strong>ngues, dont le français.<br />

Trois millions d’élèves étudient le français grâce à son canal. Généraliste<br />

et multi<strong>la</strong>téral, <strong>la</strong> chaîne est un modèle culturel unique au monde qui a<br />

l’ambition de créer de <strong>la</strong> cohérence à partir de <strong>la</strong> diversité sur un marché<br />

ultra concurrentiel. Les programmes sont issus de différents pays, mais<br />

TV5 Monde en produit près de <strong>la</strong> moitié. La chaîne touche 180 millions de<br />

foyers répartis <strong>dans</strong> 200 pays, ce qui en fait le deuxième réseau mondial,<br />

après CNN.<br />

TV5 Monde trouvera sa pleine efficacité en tissant des liens plus étroits<br />

avec les opérateurs et <strong>la</strong> FIPF, avec d’autres médias comme France 24 et<br />

Euronews et en développant des partenariats avec les aires lusophones et<br />

hispanophones.<br />

TV5 Monde est déjà une « signature linguistique » forte. Avec ses projets<br />

de télévision sur <strong>la</strong> toile (chaîne enfants et Afrique+) d’une part, et de<br />

vidéo à <strong>la</strong> demande, d’autre part, elle contribue à créer « une » identité<br />

<strong>francophone</strong> à partir « des » identités <strong>francophone</strong>s. Là aussi, l’OIF n’est<br />

pas assez présente <strong>dans</strong> une organisation trop franco-française au travers<br />

de l’Audiovisuel Extérieur Français (France 24, TV5 Monde, RFI). En tant<br />

qu’usager, elle pourrait faire valoir son point de vue plus fortement.<br />

43


De même, l’outil Internet, avec <strong>la</strong> refonte du portail de l’<strong>Organisation</strong>,<br />

permettra d’accroître <strong>la</strong> visibilité de l’OIF en multipliant les partenariats,<br />

en développant des synergies et des actions transversales. Ce media,<br />

devenu incontournable, permet de toucher un public <strong>la</strong>rge <strong>dans</strong> tous les<br />

Etats de <strong>la</strong> Francophonie, et même au-delà, pour un coût limité,<br />

notamment un public jeune, qui lit peu les documents écrits<br />

institutionnels sur cette Francophonie qu’il connait mal.<br />

Le questionnaire « Identité <strong>francophone</strong> », mis en ligne sur <strong>la</strong> page de <strong>la</strong><br />

Cellule de réflexion stratégique de <strong>la</strong> francophonie (CRSF), donne <strong>la</strong><br />

parole aux internautes de <strong>la</strong>ngue française <strong>dans</strong> leur pleine diversité. De<br />

même, le Forum de discussion ouvert sur le site de l’OIF au printemps<br />

2008 sur le thème des migrations et de l’identité <strong>francophone</strong>, renforce le<br />

dialogue avec <strong>la</strong> société civile.<br />

44


Partie III<br />

Première enquête sur<br />

l’identité <strong>francophone</strong> et <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Le média internet permet de toucher un <strong>la</strong>rge public <strong>dans</strong> l’ensemble des<br />

Etats membres de l’OIF mais également au-delà, pour un coût financier<br />

limité, notamment un public jeune, qui lit peu les documents écrits<br />

institutionnels sur cette Francophonie qu’il connait mal.<br />

Mettre en ligne un questionnaire sur « L’identité <strong>francophone</strong> » a permis<br />

de donner <strong>la</strong> parole aux internautes de <strong>la</strong>ngue française <strong>dans</strong> leur pleine<br />

diversité et collecter ainsi des informations qualitatives et quantitatives.<br />

Le questionnaire, établi par <strong>la</strong> Cellule de réflexion stratégique, a été mis<br />

en ligne sur <strong>la</strong> page de <strong>la</strong> CRSF, hébergée sur le site de l’OIF, le 15<br />

octobre 2008.<br />

Au 15 novembre 2008, <strong>la</strong> Cellule a reçu plus de 800 questionnaires en<br />

retour mais 749 sont réellement exploitables statistiquement à ce jour.<br />

La Cellule a <strong>la</strong>ncé un travail exhaustif d’évaluation et d’analyse de ces<br />

questionnaires.<br />

Devant le nombre très important de réponses reçues sur un court <strong>la</strong>ps de<br />

temps, et leur qualité, <strong>la</strong> CRSF se propose de faire re<strong>la</strong>yer cette<br />

initiative par des partenaires tels que TV5 Monde, France 24, RFI… qui<br />

mettraient à leur tour le questionnaire sur leur site.<br />

La modernisation du portail de l’OIF ne pourra que rendre plus visible<br />

ce genre d’initiatives.<br />

45


Le questionnaire « identité <strong>francophone</strong> »<br />

mis en ligne sur le site de <strong>la</strong> CRSF<br />

La <strong>mondialisation</strong> est une chance pour <strong>la</strong> Francophonie car elle lui<br />

permet de retrouver un horizon souvent oublié sur le p<strong>la</strong>n historique et<br />

culturel en s’appuyant sur les identités et les <strong>la</strong>ngues plurielles. C’est <strong>la</strong><br />

francosphère, c’est-à-dire, <strong>la</strong> Francophonie à l’heure de <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong>. Non pas un reste du passé, mais une chance pour<br />

l’avenir. Franconautes, vous êtes répartis sur les cinq continents et au<br />

quatre coins de <strong>la</strong> toile. La Cellule de réflexion stratégique de <strong>la</strong><br />

Francophonie (CRSF), cherche à mieux vous connaître pour appréhender<br />

l’identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> sa pleine diversité.<br />

Nationalité /pays de résidence habituelle<br />

Urbain / rural<br />

Genre : F / M<br />

Age :<br />

Questions<br />

Qu’est ce pour vous qu’être <strong>francophone</strong> ? Comment ce<strong>la</strong> se traduit-il au<br />

quotidien ?<br />

Existe-t-il une « identité » <strong>francophone</strong> ? Comment <strong>la</strong> définiriez-vous ?<br />

Que représente pour vous l’<strong>Organisation</strong> internationale de <strong>la</strong><br />

Francophonie (OIF) ?<br />

Quelles actions prioritaires <strong>la</strong> Francophonie devrait-elle initier ou<br />

re<strong>la</strong>yer ?<br />

Questionnaire « Identité <strong>francophone</strong> » : premières<br />

conclusions<br />

Comme l’indique <strong>la</strong> répartition des réponses par continent, l’Afrique et<br />

<strong>la</strong> France constituent, logiquement, le cœur de <strong>la</strong> Francophonie<br />

internationale. A première vue, l’Amérique du Sud, l’Asie et surtout<br />

l’Océanie sont peu représentées <strong>dans</strong> leur capacité d’expression.<br />

Pourtant, un nombre de réponses <strong>la</strong>rgement supérieur au ratio démolinguistique<br />

de ces parties du monde, a été enregistré.<br />

47


On note donc un déca<strong>la</strong>ge entre le « capital » <strong>francophone</strong> d’un Etat et<br />

son questionnement identitaire réel. A contrario, les nouveaux pays<br />

membres, en particulier de l’Est, ont re<strong>la</strong>tivement peu réagi. Au vu de<br />

cette étude, 20 % des réponses émanent d’internautes de <strong>la</strong>ngue<br />

française vivant <strong>dans</strong> des pays hors de l’espace <strong>francophone</strong> OIF (44<br />

Etats).<br />

Ce sont ici les 15 % de ruraux, par rapport aux 40 % de ruraux <strong>dans</strong> le<br />

monde, qui sont intéressants et pour lesquels il faudrait aussi agir. Ce<br />

chiffre montre que <strong>la</strong> Francophonie anticipe le mouvement<br />

d’urbanisation global.<br />

On retrouve <strong>dans</strong> <strong>la</strong> répartition par genre, des pourcentages encore trop<br />

c<strong>la</strong>ssiques et inégaux. Néanmoins, compte tenu des différences de<br />

statuts et d’alphabétisation des Femmes au sein de l’espace <strong>francophone</strong>,<br />

ces 34 % prouvent leur intérêt marqué pour cette question.<br />

Les répondants ont des âges extrêmement variés : de 14 ans à 84 ans !<br />

La moyenne d’âge se situe à 39 ans et demi.<br />

Cette première analyse quantitative présentée ici reste bien entendu à<br />

affiner, continent par continent, en fonction des sept grandes zones de <strong>la</strong><br />

Francophonie, par Etat, par tranche d’âge, etc. Elle montre le potentiel<br />

formidable que représente <strong>la</strong> francophonie hors les murs et qui n’est pas<br />

assez pris en compte par <strong>la</strong> Francophonie institutionnelle.<br />

La lecture des réponses aux questions pointe, au-delà des variations<br />

identitaires « conventionnelles », l’émergence d’une nouvelle identité<br />

fédératrice, grâce à <strong>la</strong> capacité à créer du lien sur <strong>la</strong> toile. Une identité<br />

<strong>francophone</strong> numérique, moderne, qui participe à rompre les solitudes<br />

des identités les plus fragiles ou ultra périphériques. Cette nouvelle<br />

identité <strong>francophone</strong> numérique peut permettre aux jeunes de prendre<br />

<strong>la</strong> mesure de <strong>la</strong> modernité de <strong>la</strong> Francophonie <strong>dans</strong> un monde<br />

mondialisé.<br />

48


Répartition par genre<br />

34%<br />

66%<br />

Homme<br />

Femme<br />

Répartition spatiale<br />

15%<br />

85%<br />

Urbains<br />

Ruraux<br />

49


Répartition des réponses par<br />

continent<br />

Amérique<br />

15%<br />

! Asie<br />

5%<br />

Océanie<br />

1%<br />

! Europe<br />

33%<br />

Afrique**<br />

46%<br />

Europe * Afrique** Amérique Asie*** Océanie<br />

50


PARTIE IV<br />

Propositions<br />

Toutes ces propositions sont concrètement réalisables et dépendent<br />

avant tout de <strong>la</strong> volonté politique au sein de l’OIF. Beaucoup<br />

concernent autant <strong>la</strong> Francophonie officielle que celle hors les murs,<br />

tant les intérêts culturels et politiques sont communs. Utopiques ? Pas<br />

plus que de construire, faire vivre et faire respecter <strong>la</strong> diversité<br />

cultuelle.<br />

1 - Créer un espace public <strong>francophone</strong><br />

La crédibilité interne et externe de <strong>la</strong> Francophonie dépend<br />

aujourd’hui en grande partie de sa capacité à ouvrir en son sein un<br />

espace public qui n’existe pas. Sentiment faux quand on voit <strong>la</strong><br />

diversité des pays qui <strong>la</strong> composent, que tout le monde est d’accord sur<br />

tout. Tendance au règlement institutionnel et bureaucratique, emprise<br />

de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue de bois. Pas de vison c<strong>la</strong>ire sur les courants<br />

contradictoires tout à fait légitimes qui traversent les grandes<br />

questions. La référence à <strong>la</strong> « grande famille <strong>francophone</strong> » où tout le<br />

monde serait d’accord, si tant est que ce<strong>la</strong> eut jamais existé, n’est plus<br />

de mise à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> et de l’é<strong>la</strong>rgissement des thèmes<br />

de l’OIF. L’absence de curiosité pour <strong>la</strong> francophonie hors les murs,<br />

aussi importante que <strong>la</strong> Francophonie officielle, doit aussi pouvoir faire<br />

l’objet de débats. Une organisation mondiale, démocratique qui<br />

privilégie avant tout <strong>la</strong> diversité ne peut pas <strong>la</strong> nier en son sein.<br />

Arriver à des compromis et à des arbitrages en interne n’est pas<br />

synonyme d’absence de débats et de controverses visibles. C’et au<br />

54


contraire ce qui fait vivre une organisation multi<strong>la</strong>térale qui veut<br />

montrer ses différences par rapport aux autres.<br />

2 - Un pôle de communication en français<br />

La création et l’offre, partout <strong>dans</strong> le monde, d’un bouquet satellitaire<br />

de chaînes de <strong>la</strong>ngue française est indispensable pour l’identité<br />

<strong>francophone</strong>. Tout membre de l’OIF pourrait s’engager à diffuser TV5<br />

Monde sur son territoire en hertzien. Pour assoir son audience, tout en<br />

restant généraliste et de haut niveau, TV 5 Monde requiert un<br />

é<strong>la</strong>rgissement de son financement, grâce à une plus forte participation<br />

des pays du Nord, hors <strong>la</strong> France, mais aussi des pays du Sud. La<br />

bataille de <strong>la</strong> communication est mondiale, sauf pour <strong>la</strong> Francophonie ?<br />

En instiguant des partenariats avec les médias des trois aires<br />

linguistiques, <strong>la</strong> chaîne de <strong>la</strong> Francophonie pourrait être à l’initiative<br />

d’un pôle de communication mondial proposant des échanges de<br />

programmes d’information, des jeux, des variétés, des téléfilms ou des<br />

documentaires sous-titrés, à destination des espaces lusophones et<br />

hispanophones…Un véritable pacte du plurilinguisme audiovisuel.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> diffusion d’émission régulières sur <strong>la</strong> Francophonie et<br />

l’actualité <strong>francophone</strong> sur les grands médias de <strong>la</strong>ngue française à<br />

travers le monde : RFI, RFO, France Télévision, RTBF, Radio Canada,<br />

RTSR, AFP, France 24…ne pourrait que renforcer <strong>la</strong> connaissance<br />

donc le sentiment d’appartenance à un vaste espace commun.<br />

L’identité <strong>francophone</strong> numérique, encore jeune, prendra<br />

conscience d’elle-même d’autant plus facilement que le nouveau portail<br />

de l’OIF parviendra à fédérer toutes les identités <strong>francophone</strong>s,<br />

jusqu’aux plus isolées. La création d’un pôle de communication<br />

numérique en français, au-delà du seul site de l’<strong>Organisation</strong>,<br />

permettra de débattre contradictoirement des questions qui agitent<br />

l’espace <strong>francophone</strong> à travers des forums, blogs, c<strong>la</strong>vardages…<br />

L’audiovisuel ne doit pas être le seul projet de communication : il serait<br />

envisageable de mutualiser les moyens afin de créer, par exemple, une<br />

55


p<strong>la</strong>teforme des éditeurs <strong>francophone</strong>s, en particulier pour les<br />

salons du livres en France et à l’étranger.<br />

Dans tous les cas cette politique de <strong>la</strong> communication doit sortir de <strong>la</strong><br />

Francophonie officielle et jeter des ponts, tous les ponts possibles, avec<br />

<strong>la</strong> francophonie hors les murs<br />

3 - Un Erasmus <strong>francophone</strong><br />

Pour maintenir et redonner à <strong>la</strong> recherche, au monde universitaire et à<br />

<strong>la</strong> science <strong>dans</strong> l’espace <strong>francophone</strong> son rayonnement, son attractivité,<br />

son excellence, il est indispensable de mettre en p<strong>la</strong>ce un dispositif<br />

ouvert pour assurer <strong>la</strong> mobilité des étudiants, des enseignants, des<br />

scientifiques et des chercheurs.<br />

Son originalité serait de permettre à tous les étudiants ayant choisi le<br />

français, mais aussi aux enseignants et aux scientifiques <strong>francophone</strong>s<br />

de pouvoir circuler <strong>dans</strong> <strong>la</strong> francosphère, en reprenant et é<strong>la</strong>rgissant le<br />

programme CIME, <strong>la</strong> formule mise au point par l’AUF au début des<br />

années 90. Il redonnerait ainsi au français et aux cultures<br />

<strong>francophone</strong>s, au travers les universités <strong>francophone</strong>s et <strong>la</strong> recherche<br />

de <strong>la</strong>ngue française, une p<strong>la</strong>ce décisive sur l’échiquier mondial.<br />

Voyager pour éprouver <strong>dans</strong> le dép<strong>la</strong>cement physique l’importance de<br />

<strong>la</strong> diversité géographique, partie prenante essentielle de <strong>la</strong> diversité<br />

culturelle.<br />

Par voie de conséquence, ce<strong>la</strong> octroierait à <strong>la</strong> Francophonie une<br />

nouvelle dimension et une utilité que trop de personnes lui dénient<br />

encore. En désignant une vingtaine d’universités pilotes afin de<br />

constituer le premier mail<strong>la</strong>ge de ce réseau Erasmus, <strong>la</strong> Francophonie<br />

pourrait incarner une nouvelle forme de migration de l’intelligence et<br />

du codéveloppement : Montréal, Québec, Bruxelles, Kinshasa, Genève,<br />

Alexandrie, Hanoi, Dakar, Beyrouth, Port-Louis… Il ne s’agit pas<br />

seulement d’échanges mais aussi de coopération scientifique.<br />

L’expérience de l’AUF est ici déterminante et l’Erasmus <strong>francophone</strong><br />

doit se mettre en p<strong>la</strong>ce avec sa pleine participation.<br />

56


Cet Erasmus est indissociable d’une recherche sur le phénomène<br />

d’urbanisation au sein de <strong>la</strong> Francophonie ; connaître et comparer le<br />

statut des migrations urbaines est une des clefs de l’avenir de <strong>la</strong><br />

Francophonie.<br />

Il est également possible de créer un visa « jeune <strong>francophone</strong> » pour 4<br />

ans, attribué à des jeunes pour <strong>la</strong> réalisation d’un projet précis. Les<br />

bénéficiaires s’engageant à retourner <strong>dans</strong> leur pays et à faire partager<br />

leurs acquis. Il faut notamment privilégier les domaines de l’économie<br />

de l’immatériel, secteurs où le Sud peut enrichir et s’enrichir.<br />

4 - Attirer les jeunes et les <strong>francophone</strong>s<br />

Le français reste trop souvent associé à des valeurs du passé et à <strong>la</strong><br />

culture, au sens traditionnel. Les efforts devraient se porter sur une<br />

communication plus moderne et positive : associer <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française<br />

aux technologies innovantes, à <strong>la</strong> science et au monde des affaires. Au<br />

même titre que l'ang<strong>la</strong>is. Il n’existe aucune raison que celui-ci soit <strong>la</strong><br />

seule <strong>la</strong>ngue de <strong>la</strong> modernité. A cette fin, il est déterminant de créer<br />

une édition scientifique de haut niveau en <strong>la</strong>ngue française, capable<br />

d’attirer l’excellence de <strong>la</strong> recherche <strong>francophone</strong>.<br />

Les systèmes de mesure de l'influence des communications<br />

scientifiques ne devraient pas être <strong>la</strong>issés <strong>dans</strong> les mains des seuls<br />

anglo-saxons. Des systèmes d'évaluation <strong>francophone</strong>s, à l'exemple du<br />

« Science Citation Index », pourraient être créés et un c<strong>la</strong>ssement des<br />

universités <strong>francophone</strong>s différent du « c<strong>la</strong>ssement de Shanghai », et<br />

plus riche, rendrait nécessairement visible <strong>la</strong> différence et l’excellence<br />

<strong>francophone</strong>. L'exemple du Japon qui exige que toutes les études<br />

subventionnées par le gouvernement soient publiées en japonais, est<br />

un modèle à reprendre.<br />

L’OIF pourrait organiser chaque année les « Assises du savoir et de<br />

l’innovation en français » en s’associant avec un ou plusieurs grands<br />

musées (type <strong>la</strong> Villette), le réseau des Chaires Senghor, l’AUF, le<br />

CNRS, et les grands centres de recherche mondiaux <strong>francophone</strong>s. Des<br />

57


spécialistes <strong>francophone</strong>s mondialement reconnus interviendraient<br />

<strong>dans</strong> le cadre de séries de conférences-débats sur des sujets qui<br />

intéressent le grand public (médecine, environnement, médias,<br />

économie, société…).<br />

Un prix honorifique pourrait récompenser « l’excellence en français ».<br />

5 - Une communication modernisée<br />

Afin de réduire le déficit de communication, souvent reproché à l’OIF<br />

et à ses opérateurs (sauf TV5 Monde), il semble indispensable de<br />

repenser l’approche, les styles, le contenu et les moyens de cette<br />

communication. Tout est trop officiel, sans interactivité, ni ouverture,<br />

ni humour... L’avenir de <strong>la</strong> Francophonie, c’est <strong>la</strong> jeunesse, <strong>la</strong><br />

communication est le secteur où elle peut s’épanouir, à condition qu’on<br />

lui offre une p<strong>la</strong>ce.<br />

La conscience d’une identité <strong>francophone</strong> forte, portée par l’OIF, ne<br />

progressera pas sans une valorisation de ses programmes et en<br />

particulier de quelques projets-phare, vecteurs des ambitions de<br />

l’<strong>Organisation</strong>. Quand celle-ci fait des choses attractives, ce<strong>la</strong> se voit. Il<br />

faut refuser le style trop institutionnel, s’ouvrir sans cesse sur <strong>la</strong><br />

francophonie hors les murs. Bref, le problème n’est pas les « tuyaux »,<br />

quoique internet soit <strong>la</strong>rgement sous-utilisé, le problème est le style,<br />

l’ouverture, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce faite à tous, le pluralisme. Mettre en actes ce qui<br />

est dit <strong>dans</strong> les textes officiels.<br />

Une approche complémentaire, en termes de communication,<br />

consisterait à décliner une manifestation sur le principe de <strong>la</strong><br />

« Francofête » québécoise <strong>dans</strong> le plus grand nombre de pays de <strong>la</strong><br />

francosphère. Elle apporterait un témoignage de <strong>la</strong> vitalité de <strong>la</strong><br />

Francophonie et de ses liens avec <strong>la</strong> jeunesse autour de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

française. Et ceci indépendamment de l’événement du 20 mars ; il y<br />

aurait ainsi deux temps forts de communication <strong>dans</strong> l’année, un<br />

« national » et un « international ».<br />

58


6 - l’Institut de <strong>la</strong> francophonie : un pôle de recherche<br />

Il regrouperait, au sein de l’AUF, les Chaires Senghor existantes et<br />

aurait pour tâche d’en étendre le réseau mondial au sien de l’espace<br />

<strong>francophone</strong> et en dehors de celui-ci. Ce travail de création,<br />

développement, mise en re<strong>la</strong>tion, coordination des Chaires aboutirait à<br />

<strong>la</strong> création d’un pôle de recherche mondial et ferait connaitre <strong>la</strong><br />

Francophonie qui manque de visibilité. Il serait piloté par un comité<br />

scientifique international.<br />

Il serait également un lieu de formation « d’excellence » et de recherche<br />

pour des élites de <strong>la</strong> francosphère et donnerait envie aux meilleurs<br />

chercheurs des autres aires linguistiques de venir travailler ici en<br />

français.<br />

Ce lieu serait en charge du recueil et de <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> mémoire<br />

<strong>francophone</strong>. Parmi ses missions : l’archivage de <strong>la</strong> presse <strong>francophone</strong><br />

mondiale, <strong>la</strong> numérisation de contenus diffusables en ligne, <strong>la</strong><br />

recherche et <strong>la</strong> formation pour les journalistes, <strong>la</strong> mutualisation des<br />

ressources existantes, le développement de partenariats avec les<br />

grandes bibliothèques, les musées des migrations, etc.<br />

7 - Enseigner les francophonies<br />

Intégrer un cours sur <strong>la</strong> Francophonie dès le secondaire <strong>dans</strong> les<br />

établissements de tous les pays membres de l’OIF est une priorité.<br />

L’Agence universitaire de <strong>la</strong> francophonie (AUF) pourrait concevoir un<br />

module de formation de quelques heurs (1 journée par exemple) intégré<br />

<strong>dans</strong> un tronc commun et rendu obligatoire pour toutes les universités<br />

membres du réseau de l’AUF.<br />

Dans le même esprit, un travail conjoint de l’OIF et de l’AUF viserait à<br />

faire inscrire <strong>dans</strong> les cursus des programmes intégrant <strong>la</strong> littérature,<br />

l’histoire, les arts, <strong>la</strong> science, le cinéma <strong>francophone</strong>s... (par exemple au<br />

programme de l’agrégation).<br />

Enfin, il faut multiplier <strong>dans</strong> l’enseignement supérieur les<br />

départements d’études <strong>francophone</strong>s qui é<strong>la</strong>rgissent leurs compétences<br />

59


au-delà de <strong>la</strong> littérature et des sciences humaines, aux domaines si<br />

essentiels des technologies, de <strong>la</strong> communication, de l’économie et du<br />

rapport science-société. D’abord en France, où ils manquent<br />

cruellement, mais aussi <strong>dans</strong> les grandes capitales du monde.<br />

8 - Un pacte du plurilinguisme<br />

Tout ressortissant de l’espace <strong>francophone</strong> devrait pouvoir apprendre<br />

le français <strong>dans</strong> le cadre d’un cursus secondaire public.<br />

L’encouragement au dépassement du bilinguisme, en faveur d’un<br />

multilinguisme intégrant obligatoirement le français, matérialiserait<br />

<strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> diversité culturelle au p<strong>la</strong>n mondial.<br />

Dans les pays de l’OIF, une signalétique en plusieurs <strong>la</strong>ngues au moins<br />

<strong>dans</strong> les lieux publics serait un premier signal de cette volonté.<br />

Au travers l’intensification des liens entre les pays de <strong>la</strong>ngues<br />

romanes, les trois aires linguistiques seraient au cœur d’un dispositif<br />

visant à encourager réellement le plurilinguisme.<br />

9 - Un Office de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française en Francophonie<br />

Cet office se présenterait comme un instrument incitatif <strong>dans</strong> tous les<br />

pays de l’OIF où le français a un statut officiel, et comme une force de<br />

proposition sur <strong>la</strong> valorisation de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française <strong>dans</strong> les sociétés<br />

concernées.<br />

Il mettrait à disposition des internautes un site présentant de<br />

nombreuses ressources sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française, sur les aspects<br />

règlementaires et légaux, les services destinés à aider les citoyens, à<br />

faire valoir leurs droits <strong>dans</strong> le domaine linguistique. Le site réunirait<br />

un ensemble d’informations concrètes et pratiques sur <strong>la</strong> « vie<br />

<strong>francophone</strong> » (démarches administratives, lieux d’enseignements, de<br />

culture, de recherche, de coopération...) <strong>dans</strong> chaque pays de l’OIF. Il<br />

serait aussi évidemment un lieu de débat et un forum.<br />

A titre d’exemple, le British Council vient de <strong>la</strong>ncer un programme<br />

visant à faire passer le nombre de locuteurs anglophones de 2 à 3<br />

60


milliards avec un investissement de 150 millions d'euros, alors que les<br />

programmes de l'<strong>Organisation</strong> internationale de <strong>la</strong> Francophonie pour<br />

l'enseignement et <strong>la</strong> promotion du français se montent à environ 6<br />

millions d'euros...<br />

10 - Etendre le réseau des jeunes volontaires <strong>francophone</strong>s<br />

Chaque Etat membre pourrait détacher à l’OIF un quota de<br />

« volontaires » (indemnisés par les Etats), porteurs de projets concrets,<br />

soutenus puis évalués. Ces volontaires incarneraient une Francophonie<br />

de terrain, jeune, popu<strong>la</strong>ire et vivante. Par l’intermédiaire de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

française, ils ont accès à <strong>la</strong> diversité des cultures, des situations et des<br />

expériences, créant ainsi une identité <strong>francophone</strong> partagée au-delà de<br />

leurs pays ou Etat d’origine.<br />

La première motivation des jeunes volontaires est de donner une<br />

dimension internationale à leurs aspirations mais pas n’importe<br />

<strong>la</strong>quelle, puisque c’est celle de <strong>la</strong> Francophonie qu’ils recherchent.<br />

La diversité géographique et culturelle de <strong>la</strong> Francophonie est un atout<br />

considérable pour multiplier et valoriser ses volontaires, qui<br />

deviennent autant de militants et d’ambassadeurs ! La Francophonie<br />

n’utilise pas assez son exceptionnel réseau mondial, ni le fait que <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> facilite les échanges.<br />

11 - Un visa <strong>francophone</strong><br />

Sur le modèle du visa Commonwealth ou du partenariat Portugal-<br />

Brésil, un visa <strong>francophone</strong> donnerait à ses détenteurs <strong>la</strong> possibilité de<br />

se dép<strong>la</strong>cer plus facilement <strong>dans</strong> l'espace <strong>francophone</strong> et de<br />

matérialiser ainsi un « espace public ».<br />

Dans une première étape, ce visa viserait plus particulièrement à<br />

faciliter <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion des idées et des connaissances (artistes,<br />

journalistes, intellectuels, scientifiques, chercheurs, professeurs,<br />

étudiants). L’OIF, en atténuant les différentiels de droits d’inscription<br />

entre certaines universités du Nord et du Sud, faciliterait une<br />

61


circu<strong>la</strong>tion plus fluide des étudiants, en particulier pour le 3 e cycle.<br />

Parallèlement à cette mesure, il serait judicieux de matérialiser le<br />

sentiment d’appartenance à l’espace <strong>francophone</strong> au travers de<br />

promotion très concrètes de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie quotidienne.<br />

Par exemple : annonces en français dan les aéroports, grandes gares,<br />

et lieux de transit ; instal<strong>la</strong>tion d’un comptoir <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong><br />

certains aéroports internationaux, comme ce<strong>la</strong> existe pour les<br />

ressortissants du Commonwealth ; profiter de <strong>la</strong> journée du 20 mars<br />

pour diffuser <strong>dans</strong> les médias (spot TV, encarts <strong>dans</strong> <strong>la</strong> presse,<br />

testimoniaux…) <strong>la</strong> « marque » francophonie.<br />

12 - L’Académie de <strong>la</strong> francophonie<br />

Elle incarnerait <strong>la</strong> diversité des réalités <strong>francophone</strong>s, à partir d’une<br />

<strong>la</strong>ngue en partage. Reconnaître <strong>la</strong> diversité du monde, c’est reconnaître<br />

aussi qu’il n’y a pas une <strong>la</strong>ngue française mais des <strong>la</strong>ngues françaises.<br />

Le français c<strong>la</strong>ssique en usage <strong>dans</strong> l’Hexagone. Le français parlé<br />

outre-mer, auquel on peut ajouter celui des jeunes et des banlieues.<br />

Enfin le français de <strong>la</strong> francophonie, une <strong>la</strong>ngue imagée avec<br />

énormément d’inventions linguistiques, stylistiques, de mots expatriés<br />

qui ont voyagé et se sont modifiés. Une <strong>la</strong>ngue parlée en Afrique, au<br />

Maghreb, <strong>dans</strong> les Amériques, en Océanie et en Asie.<br />

C’est là une chance pour notre <strong>la</strong>ngue de s’enrichir et demeurer<br />

vivante. Non plus un conservatoire mais une utopie et un<br />

espace de vie. Un signe de l’ouverture de <strong>la</strong> Francophonie à <strong>la</strong><br />

francosphère : é<strong>la</strong>rgir le cercle, multiplier les histoires, croiser d’autres<br />

solidarités.<br />

Si l’Académie française veille au maintien et à <strong>la</strong> qualité d’une norme<br />

qui incarne tout autant qu’elle façonne <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue des Français, <strong>la</strong><br />

Francophonie est bel et bien le <strong>la</strong>boratoire de <strong>la</strong> diversité culturelle.<br />

Elle doit, en conséquence, avoir une autre approche et être, à côté de<br />

l’Académie française, le symbole de <strong>la</strong> créativité d’une <strong>la</strong>ngue<br />

mondiale. L’Académie de <strong>la</strong> francophonie complète le rôle de<br />

62


l’Académie française et souligne l’importance de <strong>la</strong> diversité culturelle<br />

comme condition du maintien de cette <strong>la</strong>ngue mondiale.<br />

13 - Une Fondation de <strong>la</strong> francophonie<br />

Créer une « Fondation de <strong>la</strong> francophonie » permettrait un apport de<br />

financements privés sur des projets spécifiques, au cœur des missions<br />

de <strong>la</strong> Francophonie (éducation, <strong>la</strong>ngue, culture…). La loi d’août 2003,<br />

re<strong>la</strong>tive au mécénat, aménage des conditions fiscales très avantageuses<br />

pour les donateurs. Les versements sont déductibles des impôts des<br />

particuliers et des entreprises.<br />

Cette fondation pourrait travailler en partenariat avec le Forum<br />

<strong>francophone</strong> des affaires (FFA), <strong>la</strong> Conférence permanence des<br />

chambres consu<strong>la</strong>ires africaines et <strong>francophone</strong>s (CPCCAF), etc.<br />

14 - Une approche économique <strong>francophone</strong><br />

Il faut encourager les entreprises <strong>francophone</strong>s à prendre conscience de<br />

l’importance qu’il y a à développer des re<strong>la</strong>tions d’affaires en français<br />

et du rôle qu’elles peuvent jouer en matière de francophilie. Rôle, à<br />

terme, bénéfique pour l’accueil de leurs produits et services.<br />

La diversité culturelle existe autant <strong>dans</strong> l’économie que <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

culture mais on n’a pas l’habitude de <strong>la</strong> voir et de <strong>la</strong> reconnaître. Dans<br />

l’économie, c’est le conformisme anglo-saxon qui domine encore.<br />

Former les cadres économiques étrangers à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>la</strong> culture<br />

françaises pourrait se faire en col<strong>la</strong>boration avec le ministère français<br />

des Affaires étrangères, l’Alliance française, <strong>la</strong> Chambre de commerce<br />

et d’industrie de Paris et son équivalent <strong>dans</strong> d’autres pays<br />

<strong>francophone</strong>s. En complément, une « banque de stages » proposerait<br />

aux entreprises <strong>francophone</strong>s d’accueillir de jeunes <strong>francophone</strong>s et<br />

non <strong>francophone</strong>s diplômés.<br />

L’économie n’est pas seulement une technique, elle est aussi une<br />

culture, une vision du monde. La <strong>mondialisation</strong> économique est<br />

aujourd’hui dominée par un seul modèle. Demain <strong>la</strong> diversité <strong>dans</strong><br />

63


l’économie sera reconnue autant que pour <strong>la</strong> culture, <strong>la</strong> société ou <strong>la</strong><br />

politique. La Francophonie peut ici jouer un rôle actif.<br />

Face au modèle anglo-américain de gestion, dominant, il est possible<br />

de valoriser un « management <strong>francophone</strong> ». Rendre visible d’autres<br />

manières de gérer et de diriger, d’autres styles de re<strong>la</strong>tions sociales.<br />

Les multinationales <strong>francophone</strong>s pourraient être pionnières, suivies<br />

ensuite par des PME dynamiques, <strong>dans</strong> le cadre d’un « Cercle des<br />

multinationales et des acteurs économiques ».<br />

Ce<strong>la</strong> concerne aussi le style des écoles de commerce, trop identifiées au<br />

Business Schools anglo-saxonnes. Un réseau d’échanges et de<br />

partenariat entre écoles de commerces et entreprises, plus attentif et<br />

respectueux des autres traditions culturelles économiques, ferait naître<br />

et grandir cette nouvelle culture porteuse - à terme - d’une<br />

<strong>mondialisation</strong> ouverte et mieux partagée.<br />

15 - De nouvelles formes de financement pour <strong>la</strong> production<br />

culturelle Ces formes s’inspireraient de modèles qui ont déjà fait<br />

leurs preuves : type Sodec (Québec) ou CNC (France), Conseil des arts<br />

et des lettres (Canada), etc. L’OIF pourrait encourager les Etats à<br />

développer des aides sous forme d’aide remboursable, de crédit d’impôt,<br />

d’allégement fiscaux pour permettre aux artistes de produire et de<br />

diffuser des œuvres en français.<br />

64


Conclusion<br />

L’identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

L’identité <strong>francophone</strong> est complexe à définir. Sans doute mieux vaut-il<br />

parler d’identités <strong>francophone</strong>s, et d’une sorte de fédération d’identités.<br />

Mais il est déjà important qu’existe cette idée d’une identité qui mêle<br />

patrimoine et avenir, <strong>la</strong>ngue et cultures, valeurs et connaissances. A<br />

l’origine de ces questions, cette <strong>la</strong>ngue qui ne cesse de s’é<strong>la</strong>rgir, de<br />

s’enrichir, et dont on ne souligne pas assez <strong>la</strong> diversité. Les<br />

<strong>francophone</strong>s ont du mal à reconnaitre <strong>la</strong> richesse des <strong>la</strong>ngues<br />

françaises, comme si ce<strong>la</strong> menaçait cette identité fragile et réelle, alors<br />

que c’est sans doute le contraire. Là comme ailleurs, il faut assurer <strong>la</strong><br />

diversité et les contradictions de l’identité ne sont pas une menace,<br />

mais une chance, pour cette forme bien particulière d’identité<br />

collective.<br />

Cinq remarques s’imposent.<br />

1 – Pas d’avenir de <strong>la</strong> Francophonie si celle-ci n’est pas capable de<br />

réfléchir librement, contradictoirement aux multiples aspects de cette<br />

identité. Et pour ce<strong>la</strong> créer un espace public au sein de <strong>la</strong><br />

Francophonie. Prendre l’habitude de parler librement en distinguant<br />

ce qui relève des positions officielles, liées au fonctionnement de<br />

l’OIF, de tout le reste. Les prises de positions officielles ne recouvrent<br />

pas, loin s’en faut, tout le champ de réflexion et d’action de <strong>la</strong><br />

Francophonie officielle et hors les murs. Pour ce<strong>la</strong>, il faut apprendre à<br />

débattre, à argumenter, s’opposer. L’habitude n’existe pas.<br />

Une organisation prônant <strong>la</strong> diversité culturelle ne peut pas refuser <strong>la</strong><br />

diversité en ses propres rangs, ni confondre les positions diplomatiques<br />

65


avec le reste de <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> Francophonie. Ce n’est pas débattre qui<br />

menace <strong>la</strong> Francophonie, mais l’inverse, le silence. Il en est ainsi, par<br />

exemple, du débat sur l’immigration que les Etats ne mettent pas<br />

sur leur agenda de peur de voir surgir des positions différentes alors<br />

que chacun, néanmoins, les connait déjà. Qu’il n’y ait pas de débats,<br />

par ailleurs, au sein de l’OIF, chez les opérateurs, l’AUF, les ONG…<br />

est un signe d’un espace public beaucoup trop étroit.<br />

*<br />

* *<br />

2 – Le débat de fond n’est pas entre é<strong>la</strong>rgissement et<br />

approfondissement. L’existence d’un espace public ouvert et<br />

contradictoire aurait sans soute permis de dépasser cette fausse<br />

opposition. De toute façon, l’é<strong>la</strong>rgissement a eu lieu et<br />

l’approfondissement s’impose. Il faudra faire les deux. Par contre,<br />

chacun, à juste titre, cherche sa p<strong>la</strong>ce, et c’est normal. Les différences<br />

existent entre le noyau historique, l’Asie, l’Europe centrale et<br />

orientale… Tout est possible à condition de pouvoir parler librement.<br />

Débattre permet de dépasser les méfiances et les méconnaissances<br />

mutuelles. Il en est également ainsi pour le fonctionnement interne de<br />

l’OIF où tout le monde parle sous le manteau et pas assez<br />

publiquement, alimentant toutes les rumeurs…<br />

Il ne peut pas y avoir d’unanimité, par exemple, sur une question aussi<br />

fondamentale que celle de l’identité mais en parler empêche les<br />

méfiances mutuelles. C’est donc à l’<strong>Organisation</strong> de proposer les<br />

conditions d’une expression libre et contradictoire. Et <strong>dans</strong> toutes les<br />

enceintes, sans peur que ce<strong>la</strong> menace l’identité du mouvement. Là<br />

comme ailleurs, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> Francophonie, il faut distinguer ce qui relève<br />

des arbitrages internationaux, de tout le reste où l’expression doit être<br />

libre. Rien de pire que par une sorte de contagion, le style<br />

diplomatique-<strong>la</strong>ngue de bois, concerne tous les débats d’une<br />

organisation internationale. L’OIF, n’est pas <strong>la</strong> seule à être menacée<br />

66


par cette « nouvelle <strong>la</strong>ngue » mais cette dérive y est d’autant plus<br />

discutable que l’essentiel de <strong>la</strong> Francophonie n’est pas l’OIF même si<br />

celle-ci en est une visibilité institutionnelle. Ce n’est pas <strong>la</strong> diversité,<br />

omniprésente, qui menace <strong>la</strong> Francophonie, mais le contraire.<br />

*<br />

* *<br />

3 – Pour le débat sur l’identité, et <strong>dans</strong> tous les débats sur<br />

l’avenir de <strong>la</strong> Francophonie, <strong>la</strong> francophonie hors les murs est aussi<br />

importante que <strong>la</strong> Francophonie officielle. Ce sont les deux jambes d’un<br />

même mouvement. Pendant vingt ans, on s’est beaucoup occupé, à<br />

juste titre, de l’institutionnalisation de <strong>la</strong> Francophonie, comme<br />

organisation multi<strong>la</strong>térale. il faut maintenant être attentif aux autres<br />

dimensions liées notamment aux politiques <strong>francophone</strong>s, menées par<br />

ailleurs par les Etats, ainsi qu’à tous les pays où le français est <strong>la</strong>ngue<br />

étrangère, et à tous les endroits <strong>dans</strong> le monde où existe une histoire<br />

francophile ou <strong>francophone</strong>. Bref, s’ouvrir à <strong>la</strong> francosphère.<br />

*<br />

* *<br />

4 – L’OIF ne doit pas rester uniquement, le reflet de l’organisation des<br />

Etats. Elle doit, comme ce<strong>la</strong> s’est passé pour l’Europe avec <strong>la</strong><br />

Commission, et comme ce<strong>la</strong> se fait pour toutes les organisations<br />

multi<strong>la</strong>térales, renforcer son autonomie et être capable pour certains<br />

domaines, comme l’immigration, l’identité <strong>francophone</strong>, le dialogue des<br />

civilisation, l’Europe é<strong>la</strong>rgie... d’avoir ses propres positions. Celles-ci,<br />

ne sont pas des positions « officielles », mais le résultat du travail et de<br />

<strong>la</strong> prospective de l’<strong>Organisation</strong> qui, par son existence même, est<br />

capable de faire preuve d’originalité. Et c’est <strong>dans</strong> cette perspective que<br />

se situait notre proposition de création de <strong>la</strong> CRSF (Cellule de réflexion<br />

stratégique de <strong>la</strong> Francophonie).<br />

67


Autrement dit, é<strong>la</strong>rgir le rôle de l’OIF au-delà de celui d’une instance<br />

intergouvernementale fait partie du travail sur <strong>la</strong> question de l’identité<br />

<strong>francophone</strong>. Et sur bien d’autres. D’autant plus, encore une fois, que<br />

l’essentiel de <strong>la</strong> dynamique de <strong>la</strong> Francophonie ne se trouve pas <strong>dans</strong><br />

l’<strong>Organisation</strong>. Conserver un lien entre l’OIF et les autres dimensions<br />

de <strong>la</strong> Francophonie fait partie de l’identité et de l’originalité de <strong>la</strong><br />

Francophonie.<br />

*<br />

* *<br />

5 – Face à <strong>la</strong> multiplication des identités, <strong>la</strong> tentation est grande de se<br />

satisfaire des références au « métissage », « cosmopolitisme »...<br />

Facilités pour aborder un problème complexe. Puisque les identités ne<br />

disparaissent pas, on les prend toutes et on mé<strong>la</strong>nge. Reprendre<br />

aujourd’hui ce vocabu<strong>la</strong>ire de métissage et cosmopolitisme, malgré son<br />

côté sympathique, n’est pas adapté. D’abord le cosmopolitisme et le<br />

métissage concernent plutôt un monde fermé. On se mé<strong>la</strong>nge aux<br />

frontières. Ce<strong>la</strong> a toujours existé et se perpétue. C’est un des moyens<br />

de contact entre les cultures et les civilisations. Mais <strong>la</strong> problématique<br />

change de sens aujourd’hui avec <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> et l’avènement des<br />

sociétés ouvertes où tout le monde circule. Certes, tout le monde se<br />

métisse plus ou moins, mais l’essentiel est plutôt de conserver, à côté<br />

de cette logique d’ouverture mondiale, <strong>la</strong> force des identités pour ne<br />

pas se perdre <strong>dans</strong> un vague métissage. Plus tout est ouvert, plus<br />

chacun souhaite conserver ses identités. La cohabitation des identités<br />

à construire est autre chose que le métissage apparu à partir,<br />

notamment, de l’ouverture du monde du 17 e au 20 e siècle.<br />

La problématique d’une ou des identités <strong>francophone</strong>s est donc<br />

beaucoup plus ambitieuse. Elle consiste à prendre le problème à bras le<br />

corps. Reconnaitre l’autre est le moyen d’essayer de conjuguer<br />

ouverture au monde et respect de <strong>la</strong> diversité culturelle. Les individus<br />

ou les groupes peuvent appartenir à plusieurs identités et non pas y<br />

68


enoncer. Réfléchir à l’identité <strong>francophone</strong>, c’est donc réfléchir à<br />

l’avenir des identités <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. Débat ambitieux ou <strong>la</strong><br />

Francophonie peut apporter beaucoup <strong>dans</strong> un monde où plusieurs fois<br />

se posera cette question du respect de <strong>la</strong> cohabitation des identités.<br />

Parler de cohabitation des identités, c’est reconnaitre leur rôle<br />

incontournable <strong>dans</strong> un monde ouvert. C’est une démarche plus<br />

exigeante que de parler de métissage, qui, lui, <strong>la</strong>isse sous-entendre que<br />

<strong>la</strong> question de l’identité culturelle et politique n’est plus un<br />

problème…Ce qui est bien loin d’être le cas quand on voit les<br />

affrontements et conflits à l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>. Penser les<br />

identités aujourd’hui, est penser le moyen de leur cohabitation et le<br />

moyen, sans doute, d’éviter le retour violent des irrédentismes<br />

identitaires et contribuer ainsi à <strong>la</strong> paix.<br />

Dominique WOLTON, décembre 2008.<br />

69


Bibliographie<br />

AAFV, La France et le Vietnam <strong>dans</strong> l’espace <strong>francophone</strong>, Paris, L’Harmattan, 1997.<br />

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français à l’Université libanaise : état des lieux et perspectives, Beyrouth, Université<br />

libanaise, Montréal, Agence universitaire de <strong>la</strong> Francophonie, 1998.<br />

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WOLTON, Dominique, Mondes <strong>francophone</strong>s, Paris, ADPF, 2006.<br />

WOLTON, Dominique. L’autre <strong>mondialisation</strong>, Paris, F<strong>la</strong>mmarion, 2003, 211 p.<br />

WOLTON, Dominique, Francophonie et <strong>mondialisation</strong>, Les essentiels d’Hermès, Paris,<br />

CNRS Editions, 2008.<br />

WOLTON, Dominique, L’espace public, Les essentiels d’Hermès, Paris, CNRS Editions,<br />

2008.<br />

YANNIC, Aurélien, Le Québec en francophonie, perception, réalités, enjeux ou les<br />

re<strong>la</strong>tions particulières Québec, canada, France, espace <strong>francophone</strong> des origines à nos<br />

jours 1995, Toulouse, Montréal, UTM, 2007.<br />

YANNIC, Aurélien, La Francophonie et l’alliance des aires culturelles romanes, in<br />

Pourquoi <strong>la</strong> Francophonie ? Montréal, VLB, 2008.<br />

80


Sitographie<br />

www.francophonie.org/forum<br />

www.auf.org<br />

www.fipf.org<br />

www.franc-parler.org<br />

www.olf.gouv.qc.ca<br />

www.bnf.fr<br />

www.franco.ca<br />

www.francophoniecanadienne.ca<br />

www.aufc.ca<br />

www.scic.gouv.qc.ca/francophonie<br />

www.3el.org<br />

www.atilf.fr/tilf<br />

www.tlfq.u<strong>la</strong>val.ca<br />

www.2.cfwb.be/franca<br />

www.ciip.ch/ciip/DLF<br />

www.<strong>la</strong>nguefrancaise.net<br />

www.vox<strong>la</strong>tina.com<br />

www.fdlm.org<br />

www.ac.noumea.nc/sitevr/IMG/<br />

www.rfi.fr<br />

www.tv5.org<br />

www.unice.fr<br />

www.cat.inist.fr<br />

www.alliancefr.org<br />

www.aiu.org<br />

www.mlfmonde.org<br />

www.iframond.univ-lyon3.fr<br />

www.fcfa.ca<br />

www.legermarketing.com:documents:spclm/030407FR.pdf<br />

www.imperatif-francais.org<br />

www.bnq.qc.ca<br />

www.france24.com<br />

www.salic-slmc.ca<br />

http://www.biennale-lf.org/<br />

http://www.cfqlmc.org/pdf/francophonie_dialogue_culture.pdf<br />

http://www.cfqlmc.org/<br />

81


ANNEXES<br />

- ANNEXE 1<br />

Sommaire des documents reçus<br />

- ANNEXE 2<br />

Missions et participation à diverses manifestations<br />

- ANNEXE 3<br />

Bi<strong>la</strong>n du Forum de discussion de <strong>la</strong> CRSF<br />

- ANNEXE 4<br />

Colloque sur « l’identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

Programme<br />

Liste des intervenants et des participants<br />

82


ANNEXE 1<br />

Sommaire des documents reçus et des principaux entretiens<br />

sur le thème de « l’identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> »<br />

(OIF et Opérateurs)<br />

Personnalités<br />

Monsieur Pierre-Etienne<br />

LAPORTE,<br />

ancien membre de l’ex-HCF<br />

S.E. M. Jean-Pierre<br />

VETTOVAGLIA, ancien Sherpa de<br />

<strong>la</strong> Suisse à l’OIF<br />

Monsieur Jean-René BOURREL,<br />

Responsable de programmes DPS à<br />

l’OIF<br />

Madame Josiane GONTHIER,<br />

Cellule d’observatoire des <strong>la</strong>ngues à<br />

l’OIF<br />

S.E. M Samir SAFOUAT, ancien<br />

Sherpa d’Egypte à l’OIF & M.<br />

Fernand TEXIER, Recteur Univ.<br />

Senghor d’Alexandrie<br />

S.E. Monsieur Besnik<br />

MUSTAFAJ, Correspondant de<br />

l’Albanie près CRSF<br />

Pr. Albert OUEDRAOGO,<br />

Correspondant Burkina Faso près<br />

CRSF<br />

Monsieur Patrice BUREL,<br />

Directeur BRAP/OIF<br />

Monsieur Michel GUILLOU,<br />

Directeur Iframond<br />

Monsieur Bernard<br />

CERQUIGLINI, Recteur de l’AUF<br />

Monsieur Jean-Piere ASSELIN<br />

DE BEAUVILLE et Jean-Louis<br />

HIRIBARREN<br />

Monsieur Stéphane LOPEZ,<br />

Responsable de projets DCL/OIF<br />

Monsieur Bozidar GAGRO, sherpa<br />

de Croatie<br />

Monsieur Xavier MICHEL,<br />

Directeur du BRAC<br />

Contribution<br />

« Réflexions sommaires sur le<br />

thème de l’identité <strong>francophone</strong> à<br />

l’heure de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

« L’é<strong>la</strong>rgissement de <strong>la</strong><br />

Francophonie »<br />

« Rapport de mission : Participation<br />

à <strong>la</strong> Journée Eurafricaine » à<br />

Varsovie (Pologne), du 28 fév. au 2<br />

mars 2007<br />

« L’identité <strong>francophone</strong> à l’heure<br />

de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

« Identité <strong>francophone</strong> à l’heure de<br />

<strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

« L’identité <strong>francophone</strong> en<br />

Albanie »<br />

« L’identité <strong>francophone</strong> au<br />

Burkina Faso »<br />

« L’identité <strong>francophone</strong> à l’heure<br />

de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

« Construire <strong>la</strong> 3e Francophonie<br />

pour pérenniser les identités du<br />

Québec et de <strong>la</strong> France »,<br />

conférence au Cerium de Montréal,<br />

le 30 janvier 2008<br />

« L’identité <strong>francophone</strong> : utopie ou<br />

réalité ? »<br />

Colloque international « Protection<br />

et promotion de <strong>la</strong> diversité<br />

culturelle <strong>dans</strong> le contexte de<br />

l’é<strong>la</strong>rgissement de <strong>la</strong><br />

Francophonie » à Sibiu (Roumanie)<br />

du 8 au 11 novembre 2007<br />

« Contribution au débat sur<br />

l’identité de <strong>la</strong> Francophonie »<br />

« Quelques éléments de réflexion<br />

sur l’Identité <strong>francophone</strong> à l’heure<br />

de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

84


Monsieur Marcel ESCURE,<br />

chef de service des Aff. Francophones<br />

(France)<br />

Monsieur Hervé CRONEL,<br />

Conseiller spécial aux Affaires<br />

économiques et au développement<br />

durable<br />

S.E. Mme Naé<strong>la</strong> GABR,<br />

Sherpa d’Egypte auprès de l’OIF<br />

Mme Marie Denise JEAN,<br />

Déléguée permanent adjoint Haïti<br />

auprès de l’Unesco, Chargée<br />

d’affaires auprès de l’OIF<br />

Monsieur Emile TANAWA,<br />

Directeur du bureau Caraïbes de<br />

l’AUF<br />

Monsieur Julien KILANGA<br />

MUSINDE,<br />

Chef de division DLC/DLF<br />

Monsieur Pietro SICURO,<br />

Directeur de l’Institut de <strong>la</strong><br />

Francophonie numérique<br />

Monsieur Hervé CRONEL,<br />

Conseiller spécial chargé des affaires<br />

économiques et du développement<br />

durable<br />

Monsieur Patrick CHARDENET,<br />

Directeur délégué « Langue<br />

française, diversité culturelle et<br />

linguistique », AUF<br />

Madame Chantal de VARENNES,<br />

Conseillère aux affaires<br />

<strong>francophone</strong>s, Ambassade du<br />

Canada, Paris<br />

Madame Marielle BEAULIEU,<br />

Directrice et Lise ROUTHIER-<br />

BOUDREAU, présidente de <strong>la</strong><br />

fédération des communautés<br />

<strong>francophone</strong>s et acadiennes du<br />

Canada<br />

Madame Mireille CYR,<br />

Représentante personnelle du<br />

premier ministre du Nouveau-<br />

Brunswick<br />

Monsieur René LEDUC, Conseiller<br />

chargé de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française et de <strong>la</strong><br />

diversité culturelle<br />

Monsieur Samir MARZOUKI,<br />

Conseiller de l’Observatoire de <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue française à OIF<br />

Monsieur Frédéric BOUILLEUX,<br />

Directeur DLC<br />

Monsieur Olivier CHAMBARD,<br />

Secrétaire permanent AIMF<br />

« Discours et interventions 2007-<br />

2008 » sur le thème de l’Identité<br />

<strong>francophone</strong> à l’heure de <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong>.<br />

Questionnaire Identité <strong>francophone</strong><br />

en 6 points<br />

L’Identité <strong>francophone</strong> à l’heure de<br />

<strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Réponse au questionnaire en 6<br />

points.<br />

L’Identité <strong>francophone</strong> à l’heure de<br />

<strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

L’Identité <strong>francophone</strong> à l’heure de<br />

<strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

L’Identité <strong>francophone</strong> numérique<br />

Réponse au questionnaire en 6<br />

points<br />

De l’unicité plurielle à<br />

l’interlinguisme : identités et<br />

appartenances<br />

La francophonie canadienne, état<br />

des lieux<br />

Documentation générale,<br />

présentation de <strong>la</strong> FCFA<br />

Réponse au questionnaire en 6<br />

points<br />

Entretien<br />

Entretien<br />

Entretien<br />

Entretien<br />

85


ANNEXE 1<br />

Liste des rencontres et entretiens concernant le thème<br />

« Identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> »<br />

Monsieur Bambridge Tamatao (professeur d’université)<br />

Monsieur Barrot Olivier (journaliste)<br />

Monsieur Beauchemin Jacques (professeur d’université)<br />

Madame Beaudoin Louise (professeur associé)<br />

Madame Bekkar Radia (démographe)<br />

Monsieur Bourrel Jean-René (OIF)<br />

Madame Butron Torreb<strong>la</strong>nca Maria Andréa (FIPF Pérou)<br />

Madame Camarasa Marion (chercheur)<br />

Madame Cheval Mireille (Alliance française Moscou)<br />

Monsieur Chevrier Marc (professeur d’université)<br />

Monsieur Chiaverini Jean-Pierre (cercle des sénateurs <strong>francophone</strong>s)<br />

Madame Defontaine Martine (OIF)<br />

Monsieur Durempart Michel (spécialiste des médias)<br />

Monsieur Dutrissac Robert (journaliste)<br />

Fleury Cynthia (chercheur CNRS)<br />

Monsieur Gallet Dominique (Espace <strong>francophone</strong>)<br />

Monsieur Hoss Jean-Pierre (Conseil d’Etat)<br />

Monsieur Koss Bogomil (professeur d’université)<br />

Monsieur Landry Rodrigues (Directeur général de l’Institut canadien de<br />

recherche sur les minorités linguistiques)<br />

Monsieur Laroussi Foued (chercheur CNRS)<br />

Monsieur Létourneau Josselin (professeur d’université)<br />

Monsieur Mireault François (Fracas)<br />

Monsieur Monniere Denis (historien)<br />

Monsieur Morin Edgar (sociologue)<br />

Monsieur Oillo Didier (AUF)<br />

Monsieur Paquet Martin (professeur d’université)<br />

87


Monsieur Pellenard Olivier (Alliance française Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde)<br />

Monsieur Poivre d’Arvor Olivier (Culture France)<br />

Monsieur Rioux Christian (Le Devoir)<br />

Madame Rouah Carine (Réseau international des Musées des Migrations)<br />

Madame Rouquié Agnès (Alliance française)<br />

Monsieur Safouat Samir (ancien ambassadeur d’Egypte)<br />

Monsieur Senghor Henri (CIFER)<br />

Monsieur Thieulin Benoit (Directeur La Netscouade)<br />

Monsieur Veron Eliseo (média, Argentine)<br />

Monsieur Veyrat Masson Isabelle (historienne)<br />

Monsieur Wallon Bernard, directeur du SSAE (Soutien, Solidarité, Actions<br />

en faveur des Emigrants),<br />

Monsieur Woehrling José (professeur d’université).<br />

88


ANNEXE 2<br />

Missions et participation à diverses manifestations<br />

Liste des missions effectuées par <strong>la</strong> CRSF<br />

- Mission au Canada du 13 au 22 avril 2008, rencontre avec des experts sur<br />

le thème de l’identité <strong>francophone</strong>.<br />

- 3 e Francophonie, espace mondialisé de dialogue interculturel et de valeurs<br />

partagées, Lyon, 13 juin<br />

- 12 e Congrès mondial de <strong>la</strong> FIPF (fédération internationale des professeurs<br />

de français) Du 21 au 26 juillet 2008, à Québec<br />

Participation de <strong>la</strong> CRSF à des manifestations<br />

- XXXe Colloque annuel de l’Alliance française, 21 janvier 2008.<br />

- Colloque Unesco à l’occasion du <strong>la</strong>ncement de l’année européenne du<br />

dialogue interculturel, 13-14 mars<br />

- Forum permanent sur le pluralisme culturel : francophonie, l’une des<br />

réponses à <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> culturelle ?, CERI-Sciences PO, le 21 mars<br />

2008<br />

- Colloque de l’IRIS - Institut de re<strong>la</strong>tions internationales et stratégiques,<br />

sur le thème : « L’avenir de <strong>la</strong> Francophonie », 6-7 mai 2008.<br />

- Colloque « Diverses citées. Exporter et promouvoir <strong>la</strong> diversité culturelle »,<br />

21 mai 2008, Saint-Denis.<br />

89


ANNEXE 3<br />

Présentation du Forum de discussion de <strong>la</strong> CRSF pour 2008<br />

Evolution quantitative des visites sur le Forum de <strong>la</strong> CRSF<br />

10000<br />

9000<br />

8000<br />

8210<br />

7507<br />

9151<br />

10000<br />

7000<br />

6000<br />

5000<br />

4358<br />

5367<br />

5998<br />

4000<br />

3000<br />

3014<br />

2000<br />

1453<br />

1000<br />

0<br />

janv-<br />

08<br />

0 254 789<br />

févr-<br />

08<br />

ma<br />

rs-08<br />

avr-<br />

08<br />

mai-<br />

08<br />

juin-<br />

08<br />

juil-<br />

08<br />

août-<br />

08<br />

sept-<br />

08<br />

oct-<br />

08<br />

nov-<br />

08<br />

déc-<br />

08<br />

Nombre de visiteurs sur le Forum de <strong>la</strong> CRSF<br />

90


ANNEXE 4<br />

Colloque CRSF sur « l’Identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> »<br />

(Paris, 13 novembre 2008)<br />

Programme<br />

Ouverture du Colloque par Monsieur Clément Duhaime, Administrateur de<br />

l’OIF.<br />

Atelier 1 « Les principales caractéristiques de l’identité <strong>francophone</strong>.<br />

E<strong>la</strong>rgissement et/ou approfondissement de l’OIF. Identité linguistique et<br />

politique. Rôle diplomatique et pluralisme démocratique. »<br />

- Stéphane Lopez - OIF<br />

- Anna Krasteva - Professeur, Nouvelle Université bulgare, Sofia<br />

- Alexandra Styger - Coordinatrice du programme Francophonie, Mexique<br />

Atelier 2 « L’impact de <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> sur les mutations de l’identité<br />

<strong>francophone</strong>. En retour l’apport de <strong>la</strong> Francophonie <strong>dans</strong> un monde<br />

multipo<strong>la</strong>ire : <strong>la</strong>ïcité de tolérance, valorisation des <strong>la</strong>ngues maternelles,<br />

éducation, diversité culturelle, industries de <strong>la</strong> connaissance. »<br />

-Frédéric Bouilleux - OIF<br />

-Bui Tran Phuong - Présidente Université Lotus - Vietnam<br />

-Jean-Paul Rebaud - Ministère des Affaires Etrangères, sous-direction du<br />

français<br />

-Jean-C<strong>la</strong>ude Jacq - Président Alliance française<br />

Atelier 3 « L’apport de <strong>la</strong> problématique de <strong>la</strong> Francophonie <strong>dans</strong> les<br />

grands débats contemporains : multiculturalisme, communautarisme,<br />

universalisme, identité post-coloniale… ». L’attractivité » <strong>francophone</strong> hors<br />

l’espace de l’OIF.<br />

- Françoise Massart-Pierard - Professeur Université catholique de Louvain<br />

-Jacques Beauchemin - Professeur, Université du Québec à Montréal<br />

-Philippe Hambye - Professeur Université catholique de Louvain<br />

-Jean Tabi Manga - Recteur, Université Yaoundé II, Cameroun<br />

Atelier 4 « Le rôle des médias et de <strong>la</strong> communication <strong>dans</strong> <strong>la</strong> constitution<br />

d’une identité <strong>francophone</strong> contemporaine : revues, journaux, télévision,<br />

radio, Internet, forums, espaces publics, rencontres… »<br />

-Marie-Christine Saragosse - Directrice générale TV5<br />

-Peter Brown - Professeur Université de Canberra, Australie<br />

-Charles Bonn - Professeur Université Lumière Lyon 2<br />

-Thierry Perret - Journaliste, RFI<br />

91


ANNEXE 4<br />

Colloque CRSF sur « l’Identité <strong>francophone</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong> »<br />

(Paris, 13 novembre 2008)<br />

Liste officielle des participants<br />

- M. Clément DUHAIME - Administrateur - OIF<br />

- M. Jacques CHEVRIER - Professeur Emérite à <strong>la</strong> Sorbonne - Université de<br />

l’ADELF (Association des écrivains de <strong>la</strong>ngue française) - Université Paris<br />

IV Sorbonne<br />

- M. Pierre ALEXANDRE - Retraité, ex-Secrétaire général de <strong>la</strong> FIPF et ex-<br />

Col<strong>la</strong>borateur du HCF<br />

- M me Colombe Anouilh d’HARCOURT - Présidente Cercle Philippe Senghor<br />

- M me Fatoumata Barry BAH - 1 ère Secrétaire - Ambassade de Guinée<br />

- M. François BARBIER-WIESSER - Chargé d’Etude Mission des<br />

Fonctionnaires internationaux – NUOI - Ministère des Affaires étrangères<br />

- M. Jacques BEAUCHEMIN - Professeur - Université du Québec à<br />

Montréal<br />

- M. Gilles BERGER - Journaliste - Mauritius News<br />

- M. Frédéric BLANCHARD - Professeur à l’IUT – Technologie de<br />

l’Information<br />

- M. Charles BONN- Professeur Emérite - Université Lyon 2<br />

- M. Bernard BOR BLARY - Communication/Re<strong>la</strong>tions institutionnelles<br />

- M. Byun OUNG - Doctorant - ENS de Paris/EHESS<br />

- M. André CATILLON - Chargé de mission - Ministère de <strong>la</strong> Culture et de<br />

<strong>la</strong> Communication<br />

- M me Saïda CHARFEDDINE - Délégué de l’Alecso auprès de l’Unesco -<br />

ALECSO<br />

- M. Georges COLIN - Ingénieur Conseil – Chargé de mission Francophonie<br />

- Cercle des Sénateurs de <strong>la</strong> Jeune Chambre Internationale (JCI)<br />

-M me Priska DEGRAS - Enseignant - Chercheur « Littératures <strong>francophone</strong>s<br />

et comparés » - Université Paul Cézanne – Aix-en-Provence<br />

- M. Stéphane DOPPAGNE - Conseiller Affaires politiques & Francophonie<br />

- Ambassade de Belgique<br />

- M me Nicole GENDRY - Chargée de mission - Conseil supérieur de<br />

l’Audiovisuel (CSA)<br />

- M. Igor GREXA - Délégué permanent de <strong>la</strong> Slovaquie auprès de l’Unesco<br />

chargé de <strong>la</strong> Francophonie - UNESCO<br />

- M. Philippe HAMBYE - Professeur - Université de Louvain<br />

- M me Marie Denise JEAN - Chargée d’Affaires d’Haïti auprès de l’Unesco -<br />

Délégation permanente d’Haïti<br />

92


- M. Moussa KABORE - 1 er Secrétaire, chef de service multi<strong>la</strong>téral -<br />

Ambassade de Burkina Faso<br />

- M. Robert KONGO - Journaliste - Journal « Le Potentiel » RD Congo<br />

- M me Anna KRASTEVA - Directrice de <strong>la</strong> filière <strong>francophone</strong> de sciences<br />

politiques à <strong>la</strong> Nouvelle Université bulgare - Nouvelle Université Bulgare<br />

- M. Foued LAROUSSI - Professeur des Universités - Université de Rouen<br />

- M me Christine LARRAZET - Post-Doctorante - Institut Sciences<br />

Communication du CNRS (CNRS)<br />

- M me Françoise MASSART-PIERARD - Professeur d’Université -<br />

Université de Louvain<br />

- M me Hayet MZALI-TOUMI - Médecin - Jeune Chambre économique<br />

tunisienne et française<br />

- M me Mariama NDOYE ép. MBENGUE - Ecrivain – Conservateur de<br />

Musée - Institut Cheick Anta Diop (Univ. De Dakar)<br />

- M me Joséphine NDOYE - 1 er Conseiller - Ambassade du Sénégal<br />

- M. Isidore NDAYWEL - Professeur - Université de Kinshasa – Université<br />

de Paris I La Sorbonne<br />

- M. Serge PELLETIER - Conseiller – Assemblée parlementaire de <strong>la</strong><br />

Francophonie (APF)<br />

- M. Thierry PERRET - Journaliste - Radio France Internationale<br />

- M me BUI TRAN PHUONG - Présidente - Université Hoa Sen<br />

- M me Irène RABENORO - Sherpa de Madagascar au CPF, Ambassadeur<br />

Madagascar auprès de l’Unesco - Délégation permanente de Madagascar<br />

auprès de l’Unesco<br />

- M me Marina RUHLAND-CHRYSTOPH - Conseiller politique - Ambassade<br />

d’Autriche<br />

- Mme Charlotte SAUVAGET - Etudiante<br />

- M me Aurore SUDRE - Doctorante et Responsable de <strong>la</strong> documentation -<br />

IFRAMOND<br />

- M. Michel GUILLOU - Directeur général - IFRAMOND<br />

- M. Omar SYLLA - Directeur - Tropique Edition – Association<br />

internationale des Editeurs <strong>francophone</strong>s<br />

- M. Benoît THIEULIN - Directeur La Netscouade.com<br />

- M. Habib TOUMI - Pharmacien - Cercle des Sénateurs <strong>francophone</strong>s<br />

(CSF)<br />

- M. Jean TABI-MANGA - Recteur - Université de Yaoundé 2<br />

- M me Lei<strong>la</strong> TURKI - Présidente Association – Consultante en métiers d’art<br />

- M me Florentine TAHIRO APERANO - Conseiller chargé de <strong>la</strong><br />

Francophonie - Ambassade du Gabon<br />

- M. Sefedin XHEMALCE - Ministre Conseiller - Ambassade d’Albanie<br />

- M. Ro<strong>la</strong>nd ELUERD - Président - Biennale de <strong>la</strong> Langue française<br />

- M me Alexandra STYGER - Professeur - Université de Mexico<br />

- M. Jean-Paul REBAUD - Ministère français des Affaires étrangères<br />

- M. Peter BROWN - Professeur - Université de Canberra<br />

- M me Camille SICORAMAT - Centre d’Etudes et de Recherche de l’Ecole<br />

militaire<br />

- M. Jean-Baptiste SHERQ - Président - Association de Francophilie<br />

- M me Marie-Lorraine MARTIN - Chargée de mission - ADIFLOR<br />

93


- M. Bechara EL-BOLL - Journaliste RFI<br />

- M. Jean-Pierre JAQ - Président - Alliance française<br />

- M. Denis GANCELLE - Directeur - W&Compagnie<br />

- M me Anne Laure CAMUS<br />

- M. Guil<strong>la</strong>ume FORCE - Chargé des questions de Technologie de<br />

l’Information - Secrétariat d’Etat à <strong>la</strong> Francophonie<br />

- M. Philippe PEJO - Conseiller - Secrétariat d’Etat à <strong>la</strong> Francophonie<br />

- M. Marcel ESCURE - Chef de service des Affaires <strong>francophone</strong>s -<br />

Ministère des Affaires étrangères<br />

- M me Marie-Christine SARAGOSSE – Directrice générale TV5<br />

- M. Philippe CANTRAINE - Conseiller - Cabinet du SG – OIF<br />

- M. René LEDUC - Conseiller - Cabinet du SG –OIF<br />

- M. Pietro SICURO - Directeur - Institut de <strong>la</strong> Francophonie numérique<br />

OIF<br />

- M me Lory MARION - Chargée de suivi Evaluation – OIF<br />

- M me Nathalie HENEMAN - Chargée des Re<strong>la</strong>tions médias - Service de <strong>la</strong><br />

Communication – OIF<br />

- M. Tidiane DIOH - Responsable de programme médias - OIF<br />

- M me Catherine BRAUN - Responsable de projets - OIF<br />

- M. Frédéric BOUILLEUX - Directeur - Langue française, Diversité<br />

culturelle et Linguistique – OIF<br />

- M. Stéphane LOPEZ - Responsable de programmes - OIF<br />

- M. Jean-René BOURREL - Responsable de projets - OIF<br />

- M me Josiane GONTHIER - Chargée de mission - Cellule d’Observation du<br />

Français – OIF<br />

- M. Alexandre WOLFF - Chargé de mission - Cellule d’Observation du<br />

Français – OIF<br />

- M. Julien Musinde KILANGA - Chef de Division - Direction de <strong>la</strong> Langue<br />

française, de <strong>la</strong> Diversité culturelle et Linguistique DLFDCL – OIF<br />

- M. Dominique WOLTON - Directeur scientifique - CRSF – OIF<br />

- M me Catherine MANDIGON - Consultant - CRSF – OIF<br />

- M. Aurélien YANNIC - Consultant - CRSF – OIF<br />

- M me Henriette NJAKOUO - Secrétariat CRSF<br />

94

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