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Waroquier, sculpteur du visage - Presse

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<strong>Waroquier</strong>, <strong>sculpteur</strong> <strong>du</strong> <strong>visage</strong><br />

Texte de Jean-Loup Champion extrait <strong>du</strong> catalogue de l'exposition<br />

03<br />

Mort d’un « indépendant »<br />

À l’annonce de la mort d’Henry de <strong>Waroquier</strong>, le 28 décembre 1970, tous les journaux<br />

publièrent des articles où l’épithète d’« indépendant » était souvent accolée à son nom ; le<br />

plus long fut un émouvant hommage de Claude Roger-Marx dans Le Figaro littéraire, et le<br />

plus court, quelques lignes signées Jacques Michel dans Le Monde. On y lit que l’artiste « a,<br />

<strong>du</strong>rant sa longue vie, accompagné l’histoire de l’art moderne sans y avoir vraiment participé».<br />

C’est ce dernier jugement qui prévaut près de quarante ans après, et pendant cette période<br />

de purgatoire, <strong>Waroquier</strong> a lentement disparu de l’histoire de l’art.<br />

Au terme de quelques années d’études et de recherches, il semble équitable de donner à la<br />

sculpture de <strong>Waroquier</strong> la chance d’être enfin considérée dans l’histoire de la sculpture<br />

moderne. C’est une histoire qui, depuis cinquante ans, fluctue au rythme des études,<br />

américaines, françaises, européennes autour d’une grande question : qui, parmi tous ces<br />

artistes, a droit à l’attention <strong>du</strong> public et à une place dans les musées (et pas dans les<br />

réserves) ? <strong>Waroquier</strong> a pratiqué la sculpture pendant vingt ans sans jamais la montrer.<br />

Quand il s’y est finalement décidé en 1952, il était trop tard pour que sa place dans l’époque<br />

soit reconsidérée.<br />

Ressusciter un artiste<br />

Raconter la vie et l’oeuvre de <strong>Waroquier</strong> demanderait tout un volume alors que l’artiste ne<br />

commence la sculpture qu’à l’âge de cinquante-trois ans. Les indications indispensables pour<br />

suivre sa carrière sont regroupées dans les « Repères biographiques ». Lorsque <strong>Waroquier</strong>, à<br />

son retour de Grèce en 1934, se jette dans la sculpture d’une manière vorace et exclusive, il a<br />

derrière lui la vie d’un artiste célèbre, comblé, dont les oeuvres ont fait l’objet d’innombrables<br />

expositions. Il a fait fortune avec ses vues de Venise, ven<strong>du</strong>es par d’importantes galeries<br />

comme Druet, Bernheim-Jeune et bien d’autres encore.<br />

Cette étude de la sculpture de <strong>Waroquier</strong> a demandé provoquer de nombreuses recherches<br />

et de non moins nombreuses découvertes, d’abord grâce à Fabrice Riva qui a recueilli le très<br />

imposant fonds d’œuvres et d’archives ven<strong>du</strong> par les descendants de l’artiste. C’est par les<br />

expositions qu’il a organisées à la galerie Mazarini à Lyon puis à la galerie Amicorum à Paris<br />

que les amateurs, dont l’auteur de ces lignes, ont découvert l’ampleur de l’œuvre de<br />

<strong>Waroquier</strong> et en particulier sa sculpture.<br />

Grâce à lui, des collectionneurs ont, en quelques années, constitué des ensembles majeurs<br />

dont l’examen a considérablement aidé la préparation de cette exposition et de son<br />

catalogue. <strong>Waroquier</strong> a fait à l’État un important legs comprenant peintures, dessins et<br />

sculptures, répartis aujourd’hui entre le Musée national d’art moderne et les musées de<br />

Boulogne-Billancourt, de Mont-de-Marsan et d’Angers. Ce legs comprenait aussi « six<br />

étagères » de documents conservés à la Bibliothèque Kandinsky <strong>du</strong> Centre Pompidou dont<br />

l’énorme manuscrit <strong>du</strong> Jugement dernier, ensemble de textes que <strong>Waroquier</strong> a écrits,<br />

rassemblés, repris pendant quarante ans et dont la description figure en annexe de « Vingtquatre<br />

fois Œdipe ». Mine inépuisable de poèmes, de pensées, de correspondances, qui font<br />

entrer de plain-pied dans l’univers de cet étrange artiste.

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