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peut-on compter sur une base « dys

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REPERES - IREM. N° 81 - octobre 2010<br />

DIFFICULTES EN MATHEMATIQUES<br />

ET PSYCHOLOGIE...<br />

Marie, 11 ; 2 ans, décrite comme <strong>une</strong><br />

élève appliquée et travailleuse, c<strong>on</strong>sulte pour<br />

des difficultés circ<strong>on</strong>scrites aux mathématiques<br />

; ses parents parlent de « <strong>dys</strong>calculie<br />

». L’année de CM2 s’est plutôt bien déroulée<br />

mais Marie renc<strong>on</strong>tre, dès le premier<br />

trimestre de 6 e , des incompréhensi<strong>on</strong>s massives<br />

en mathématiques, portant notamment<br />

<strong>sur</strong> les principes de proporti<strong>on</strong>nalité et d’écritures<br />

fracti<strong>on</strong>naires. Alors que ses procédures<br />

de calcul s<strong>on</strong>t de b<strong>on</strong>ne qualité, il est presque<br />

impossible pour elle d’identifier les opérati<strong>on</strong>s<br />

arithmétiques à utiliser en situati<strong>on</strong>s de<br />

résoluti<strong>on</strong> de problèmes.<br />

Un ensemble d’épreuves logico-mathématiques<br />

(test UDN-II), destiné à explorer ses<br />

compétences logiques lui est proposé. Les<br />

résultats de ce test mettent en évidence un<br />

retard de développement de la pensée logique<br />

(particulièrement marqué dans le domaine des<br />

invariants physiques, au sens piagétien du<br />

terme). En fait, Marie ne dispose pas de tous<br />

les « opérateurs » logiques requis pour mentaliser<br />

des situati<strong>on</strong>s-problèmes impliquant<br />

des noti<strong>on</strong>s abstraites ou des liens de causalités<br />

complexes. Les principes hypothéticodéductifs<br />

lui s<strong>on</strong>t inaccessibles, ce qui <str<strong>on</strong>g>peut</str<strong>on</strong>g> expliquer<br />

ses difficultés c<strong>on</strong>cernant les fracti<strong>on</strong>s et<br />

les proporti<strong>on</strong>s.<br />

Le cas de Marie illustre bien certaines tendances<br />

observables chez les enfants c<strong>on</strong>sultant<br />

pour des difficultés en mathématiques<br />

: la famille évoque <strong>une</strong> <strong>dys</strong>calculie<br />

(comme pour 16% des enfants de l’échantill<strong>on</strong>)<br />

alors que le problème est ailleurs.<br />

Les difficultés en mathématiques représentent,<br />

en quelque sorte la partie visible<br />

de l’iceberg. Marie renc<strong>on</strong>tre des entraves<br />

développementales plus larges : elle ne<br />

<str<strong>on</strong>g>peut</str<strong>on</strong>g> se dégager suffisamment de l’aspect<br />

c<strong>on</strong>cret des situati<strong>on</strong>s physiques pour rais<strong>on</strong>ner<br />

dans l’abstracti<strong>on</strong> avec le recul suffisant.<br />

Marie aurait, durant <strong>une</strong> b<strong>on</strong>ne<br />

partie du cycle primaire, compensé ses difficultés<br />

en travaillant beaucoup, et en aménageant<br />

des stratégies de c<strong>on</strong>tournement,<br />

mais le c<strong>on</strong>tenu du programme de 6 e ne<br />

lui permet plus de telles procédures. Une<br />

aide logico-mathématique portant plus<br />

globalement <strong>sur</strong> le f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de sa pensée<br />

et <strong>sur</strong> le mécanisme d’abstracti<strong>on</strong> réfléchissante<br />

lui est proposée (noti<strong>on</strong> issue de<br />

la théorie de Piaget et d<strong>on</strong>t l’implicati<strong>on</strong><br />

dans certaines formes de <strong>dys</strong>calculie est largement<br />

commentée par J.P. Fischer).<br />

Ambre, 12 ; 9 ans, en 5ème, c<strong>on</strong>sulte<br />

pour des difficultés en mathématiques alors<br />

qu’elle obtient globalement de b<strong>on</strong>s résultats<br />

dans les autres matières. Chétive et discrète,<br />

Ambre est, sel<strong>on</strong> le corps enseignant, <strong>une</strong><br />

élève très appliquée. Ses parents expliquent,<br />

lors de la c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> psychologique, qu’elle<br />

aurait tendance à éviter les situati<strong>on</strong>s où des<br />

d<strong>on</strong>nées numériques interviennent ce qui,<br />

dans le cadre scolaire, la met évidemment<br />

en porte-à-faux.<br />

Lors de l’examen psychologique, durant<br />

lequel Ambre se m<strong>on</strong>tre très anxieuse, <strong>on</strong><br />

remarque qu’elle a tendance à éviter les<br />

noti<strong>on</strong>s numériques, y compris pour décrire<br />

des collecti<strong>on</strong>s de jet<strong>on</strong>s qui lui s<strong>on</strong>t présentées<br />

(Epreuves d’Utilisati<strong>on</strong> du nombre de<br />

l’UDN-II).<br />

Avec <strong>une</strong> aide et des encouragements<br />

adaptés, Ambre parvient cependant à <strong>sur</strong>m<strong>on</strong>ter<br />

ses peurs et à « fréquenter » le<br />

nombre de manière appropriée <strong>sur</strong> des temps<br />

de travail relativement courts. Ses difficultés<br />

scolaires, semblent d<strong>on</strong>c davantage relever<br />

d’<strong>une</strong> crainte du nombre (d<strong>on</strong>t les rai-<br />

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