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LE TABLEAU NUMERIQUE INTERACTIF : QUELLES ...

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REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES VIS-A-VIS D’AUTRESDISPOSITIFS ? QUAND ET POURQUOI L’UTILISER ?Liouba <strong>LE</strong>ROUXIrem de GrenobleObjet « à la mode », le tableau numériqueinteractif 1 (TNI) peut nous séduire parla facilité avec laquelle il permet de rendre dynamiqueune présentation magistrale. Il suffitd’un collègue déjà utilisateur 2 , ou de la visited’un commercial, pour admirer ses possibilitéstechniques en terme d’interactivitéprofesseur-tableau. On peut se persuaderqu’avec un peu d’entraînement, il sera assezfacile de s’en servir efficacement. Mais on nepeut éluder un certain nombre de questionsissues de ces premières impressions :Trois articles de ce numéro de Repères sont issus d'articles de larevue Mathematice :1) Utiliser un logiciel de géométrie dynamique en CP.Est-ce bienraisonnable ? (numéro 11, de septembre),2) Le tableau numérique interactif : quelles spécificités vis-à-vis d'autresdispositifs ? Quand et pourquoi l'utiliser ? (numéro 12)3) Tableau Blanc Interactif et mathématiques.Des situations pédagogiquesd'apprentissage en cycle 3 (numéro 12, novembre).• briller devant le tableau, esbaudir nosélèves par notre présentation magistrale,très bien, mais le TNI apporte-t-il quelquechose si la pédagogie qu’on souhaite utilisern’est pas purement monstrative ?• Quelle plus-value par rapport à un « simple »vidéoprojecteur fixé au plafond et relié àun ordinateur ?• Au final, cet équipement onéreux 3 pour lacollectivité est-il un gadget de plus oubien pouvons-nous en justifier l’usage parson intérêt pédagogique spécifique ?Nous allons tenter d’apporter à ces interrogationsl’éclairage d’une pratique quotidiennedepuis mars 2008.1 On a longtemps dit et on dit encore Tableau Blanc Interactif,TBI.2 Les CRDP et CDDP semblent avoir souvent des TNI quipeuvent servir pour des démonstrations, demandez-leur !3 Les modèles commerciaux sont à ce jour disponiblespour des prix variant entre 900€ et 5 000€.45


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …Contexte et limites de l’expérience.Jusqu’à cette année, j’utilisais régulièrementdes vidéoprojecteurs couplés à un portableou à un ordinateur sur chariot, avec(ou sans) souris et clavier sans fil à longue portée.Début 2008, j’ai réalisé un premier modèlede TNI à l’aide d’une manette de console«Wii » et d’un stylo infrarouge « maison » surlequel je reviendrai plus tard. Enfin, en mars2008 notre collège a reçu un TNI « commercial» (Modèle Promethean avec tablette graphique)installé dans une salle ne disposantque d’un petit tableau blanc. Devant le peud’enthousiasme que le dispositif suscitait chezles collègues utilisant la salle, quelqueséchanges d’emploi du temps me permirentde réaliser toutes mes séances avec ce nouveaumatériel...C’est essentiellement de ces quatremois d’utilisation intense que cet article vas’inspirer.Un vidéoprojecteur fixé au plafond.L’installation du TNI a eu lieu un lundi.Le mardi soir, j’avais une migraine due à lajournée passée dans le faisceau du projecteur.Je n’avais jamais utilisé en continu unvidéoprojecteur au plafond, ni eu besoin d’êtreaussi souvent dans son champ. Il me faudraune petite semaine pour trouver la bonneplace. Ceci fait, il est agréable de pouvoirregarder la classe sans la lumière dans les yeux.La position en hauteur permet en outre de mieuxse protéger en penchant la tête vers le bas quandon est obligé d’être dans le cône de lumière.L’apport le plus visible d’un projecteur fixeest justement... d’être fixe. Comme il est toujoursdisponible (ce qui ne veut pas dire toujoursallumé), des usages spontanés deviennentpossibles. Auparavant, impensable en effetde réserver le matériel et de tout installer pourune micro-utilisation. Installé à demeure, onpeut l’utiliser juste quand on en a besoin —c’est-à-dire à propos — avec une efficacitémaximale. Une question d’élève sur un aspecthistorique qu’on n’a pas en mémoire : unerecherche immédiate sur Internet et voilà lerésultat visible par tous. Une figure de géométriesur laquelle on fait brusquement uneconjecture inattendue « — et si A n’était pasà cet endroit ? — où voudrais-tu le mettre ? » :on passe en géométrie dynamique pour ensavoir plus. Des calculs deviennent répétitifs,une suite ou une série apparaît : on solliciteun tableur...Le gain essentiel est qu’ici le logiciel n’estplus utilisé sur la seule injonction du professeur(à travers une fiche d’activité, une correctiond’exercice « pour lequel on a amené levidéoprojecteur parce que c’est quand mêmeplus pratique »), mais aussi sur proposition desélèves. Alors l’impact est plus fort, l’utilitéplus visible, l’intérêt et la curiosité des élèvesà la hausse.Mais un vidéoprojecteur à demeure n’estpas destiné à la seule improvisation.Dans la gamme des présentations préparées,il permet de projeter des énoncéspropres, qu’on a soi-même dactylographiés ouqui viennent de manuels en version numérique.L’idée semble bonne... sauf que cet apport n’estpas aussi évident qu’il y paraît. Si tous les élèvesont le texte dans leur manuel ou sur unephotocopie, quel intérêt à l’avoir aussi autableau ? A moins que l’on puisse écrire directementsur l’énoncé : j’évoquerai cet aspectdans la partie spécifique aux TNI. Ou à moins46


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …que cela ne permette d’alléger les cartables,les élèves laissant leur manuel chez eux. Al’usage, cela pose des problèmes de gestion del’hétérogénéité de la classe. En effet, un vidéoprojecteur,c’est généralement de nos jours1024×768 pixels, soit une surface assez faible.Comment donner les questions suivantes (oudes questions complémentaires) aux plusrapides ? Et je ne parle pas d’activités différenciéessuivant les besoins... Bref, difficilede justifier l’usage d’un vidéoprojecteur pourprojeter des énoncés statiques, sans compterqu’un rétroprojecteur fait aussi bien 4 .En revanche, on va aussi pouvoir proposerdes énoncés ou des documents dynamiques.Un petit bout de vidéo 5 , une figuredynamique préparée, un compte à rebourspour des défis de calcul mental 6 , une photo ouun dessin qui seront utilisés comme supportd’une transformation 7 . On touche là à la spécificitéde l’outil vidéoprojecteur.Reste un autre avantage, plus caché (maistout aussi important) d’avoir un vidéoprojecteurfixe à disposition permanente : l’autoformation du professeur-utilisateur. Cela vaen effet nous permettre, lorsque nous sommesencore hésitant face à cette technologie, de fairenos premiers pas sans soucis de connexion, sanstracas technique de dernière minute. Nous pouvonsnous familiariser avec l’outil en commençantpar des utilisations en classe sous nôtrecontrôle exclusif. La technique acquise, nous4 Resterait à comparer les coûts : il n’est pas dit que le bonvieux rétro ne soit pas plus intéressant …5 Sur les puissances de 10, par exemple cette animationhttp://micro.magnet.fsu.edu/primer/java/scienceopticsu/powersof10/6 Voir http://www.mathador.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=8&Itemid=187 Scanner une carte à jouer pour parler de symétrie parexemple et la manipuler avec un logiciel de dessin ou plussimplement des fonctions dessins d’un traitement detexte...pouvons plus facilement passer, si nous lesouhaitons, soit à des activités plus ouvertes,en laissant le contrôle du dispositif à nosélèves ou en préparant une activité en salleinfo, soit en utilisant du matériel nomade, dontl’installation devient plus facile quand on adavantage confiance en soi et que l’utilité dudispositif nous paraît plus claire.De l’importance des dispositifs de pointage.C’est-à-dire COMMENT peut-on agir surl’ordinateur relié au vidéoprojecteur ?Naturellement, on peut le faire depuis sonbureau et tout diriger à la souris. Inconvénientmineur, il peut être nécessaire de grossir lecurseur pour qu’il soit visible de tous lesélèves. Mais l’élève qui souhaite agir surl’écran, doit aller jusqu’à notre bureau, où ilsera dans une position inconfortable 8 .On peut aussi choisir la solution de la sourissans fil (ou combiné clavier/souris sans fil).Attention à la portée, la plupart des modèlesne dépassent pas 2 ou 3 m, portée insuffisantedans une classe. Il est plus pratique d’opterpour un produit 9 d’une portée avoisinant les10m, suffisante même dans les grandes classes(mais gare aux amphis !). Il est alors possiblede faire passer la souris (et/ou le clavier)aux élèves. Ils peuvent alors contrôler euxmêmesl’ordinateur, donner leurs idées, saisirleurs mesures ou amener une figure dynamiquedans une position qui invalidera laconjecture proposée. L’image projetée ne seraplus simplement une extension du professeuret l’ordinateur redeviendra un outilcomme un autre, à la disposition de tous,pour résoudre le problème.8 Debout et bras tendu ou bien accroupi et en équilibre ?9 La technologie Bluetooth le permet. Certains autresproduits peuvent y arriver aussi en utilisant une fréquenceradio plus élevée que de coutume (2,4 Ghz).47


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …Cette implication des élèves va confirmerque la machine ne peut pas tout, en particulierréfléchir à la place de l’élève. Cecidevient pour tous douloureusement évidentlorsqu’un élève sans autre idée que celle demanipuler un « jeu vidéo » prend la main. Enrevanche, elle va montrer que chacun peut serendre maître de la machine pour communiquerune idée ou une démarche. Tout ceciconstitue les éléments fondateurs d’un rapportsain aux TICE que doit promouvoir l’École.Dans le même ordre d’idée, il existe aussides tablettes graphiques sans fil qui peuventêtre passées aux élèves pour leur permettrede pointer à leur guise.Ces deux dispositifs permettent au professeurde partager le contrôle de l’image projetéemais ils butent souvent sur un obstaclede motricité. Il est en effet délicat pour un « lycéenmoyen » de bien coordonner un geste effectuédans sa proche périphérie avec un pointeur trèséloigné. Pour un collégien ou un écolier, ce serad’autant plus difficile. On peut entraîner lesélèves à dépasser cet obstacle 10 , mais cela vaprendre du temps et de l’énergie : pendant cettepériode cela restera une difficulté supplémentaire.Les TICE sont censées faciliter lesapprentissages. Les logiciels ajoutent nécessairementune couche de complexité auxmathématiques qu’ils manipulent. Faut-ilajouter une nouvelle source d’interférence ?Pour éviter cela, il est intéressant de revenirau geste « naturel » de la main qui agit surl’image projetée, à son contact direct. Le résultatsera plus précis, plus lisible.La présence physique de la main permettrapar ailleurs en géométrie dynamique10 Faire évoluer la motricité fine de nos élèves est aussiun but de l’École, pourquoi pas un travail interdisciplinaireavec les collègues d’EPS ?de focaliser l’attention des spectateurs surl’objet qui est déplacé.Arrêtons-nous un instant sur cet exemple :souvent lorsque qu’on déplace à distance unpoint d’une figure dynamique, on a le sentimentque les élèves voient la figure bouger maisne pourraient pas dire quel est le déplacementà l’origine du mouvement. Tandis que si c’estnotre main 11 qui « attrape » le point à déplacer,on ajoute un élément kinesthésique au dynamismede la figure qui aide à s’approprier lemouvement, ses objectifs, ses conséquences.L’interprétation en sera facilitée.TNWii 12 ?C’est cette manipulation directe de l’imageque les TNI permettent. Avant de considérerles modèles commerciaux, évoquons la possibilitéd’en fabriquer un pour environ 70€ 13 toutcompris avec une manette de console « Wii ».Le procédé est abondamment illustré sur lesite tnwii.info, le bricolage ne représenteguère de difficultés pour qui a déjà tenu unfer à souder dans sa scolarité, en tout caspour un premier test 14 .Le pointage est d’une bonne précision etpermet de pallier les inconvénients précédemmentévoqués. On peut cliquer sur des liens,entrer grâce à un clavier virtuel des motscourts — pour une recherche par exemple —manipuler une image ou une figure. Enrevanche, je n’ai pas réussi à écrire avec ce sys-11 Attachée comme par hasard au bout de notre bras pourfaire plus visible...12 Simple abréviation de Tableau Numérique à base deWii. La marque Wii est déposé par la société Nintendo.13 Wiimote (40€) + récepteur Bluetooth(10€) + chargeurde pile et piles (20€) + stylo infra-rouge « maison » (trèspeu cher, faites du gringue à votre collègue de technologieou d’électronique … )14 Après les tests, si vous voulez un stylo infra-rouge tout« bôô », on peut se creuser la tête à volonté !48


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …tème de façon lisible, sauf à écrire si gros quec’en est inutile. En bref, le rapport qualitéprix est excellent tant qu’on a pas besoin de lafonction « écriture manuscrite ».Les utilisations facilitées par les logicielsde TNI mais non spécifiques aux TNI.15 Qui, soyons honnêtes, ne nécessite que des papiers etdes aimants ou un rétroprojecteur avec des petits bouts detransparents.16 Une description possible est visible sur le site :Voici quelques fonctions utilisables avecun simple TNWii (les TNI les possèdentaussi, bien évidemment, mais à un autreordre de prix ...) :• le surlignage d’un texte déjà écrit, pouren faire ressortir à la volée les articulationsimportantes.• la déformation et l’annotation d’images.— Il est ainsi possible d’appliquer destransformations du plan à des images etplus seulement à des figures. Les applicationsquotidiennes des symétries, rotations,translations peuvent alors être étudiées« sur pièces » plutôt que via unschéma simplificateur.— Par ailleurs les figures de géométriepeuvent être tracées avec précision avecun logiciel spécialisé et annotées « par dessus», à la main, en mode « dessin »,comme on le ferait sur un tableau, avecplus de souplesse que sur beaucoup de logicielsde géométrie.• le déplacement/regroupement d’élémentsaffichés 15 .— Je me suis par exemple servi de cette fonctionau cours d’un exercice dont l’énoncéétait « Combien y-a-t-il de nombres dansce tableau ? ». Le tableau en questioncontenait plusieurs nombres écrits chacunsous plusieurs formes (décimale, décimalenon simplifiée, fractionnaire, littérale,...).Lors du débat qui a suivi, j’ai puregrouper (sous la dictée des élèves) lesécritures en « pôles » représentant lemême nombre. Le contenu du tableaus’est ainsi réorganisé sous leur yeux pouraider à forger l’image qu’un nombre peutavoir plusieurs écritures.— Une autre fois, j’ai choisi une méthoded’introduction des opérations sur les relatifsutilisant des pierres blanches ounoires qui s’annihilent quand elles sontmises ensemble 16 . J’ai donné aux élèvesdes pierres de go mais ensuite, pour corrigerau tableau, les pierres ne tenaientpas à la verticale... Avec le TNI, j’ai puruser : un fond vert pâle dans l’imageprojetée a permis de voir des points blancou noirs réalisés avec un grand diamètrede crayon. Il ne restait plus qu’à déplacer/regrouperles «pierres» au stylet àpartir d’une « réserve », exactement commeles élèves avaient fait sur leur table.Toutes ces fonctions, qui vont de pairavec l’utilisation régulière d’un vidéoprojecteur,provoquent la curiosité des élèves. Prenonsle temps d’un mot sur l’impact de lanouveauté. La rumeur se propage vite dansl’établissement et les élèves qui n’utilisentpas ces outils restent longtemps très curieux,posant des questions, passant la tête dans l’entrebâillementde la porte pour voir le tableau« magique ». En revanche, ceux qui les expérimententavec nous les intègrent rapidementdans leur quotidien. Seule une minoritéd’élèves vont devenir plus actifs à cause dusimple fait qu’on utilise les TICE. L’écrasantemajorité 17 constate vite que l’on continueà faire des mathématiques en classe. C’est alorshttp://www.gillesjobin.org/jobineries/index.php?2005/10/19/285-ladditionet-la-soustraction-chez-les-entiers.17 Dommage pour nos rêves de panacée pédagogique, maisréjouissant pour notre humanité au bout du compte.49


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …davantage la façon dont on les associe à l’outilque l’outil lui-même qui les rendra actifs.Les apports spécifiques d’unTNI gérant l’écriture manuscrite.Tout ce qui a été évoqué jusqu’à présentne nécessite pas de TNI au sens commercialdu terme. Les TNI « qui coûtent chers » possèdentdeux caractéristiques supplémentaires: leur logiciel de prise de notes et la précisiondu suivi du pointage qui permet d’écrireà la main « sur l’écran »... et d’enregistrercette écriture. Concernant les logiciels de prisede note, il existe des tentatives de logiciels libressur le sujet qui à la date où j’écris cet articlem’ont paru peu réussies, ou incomplètes, ounon traduites. L’achat d’un TNI commercialautorise parfois l’utilisation du logiciel associédans tout l’établissement (à vérifier auprèsde la société concernée).Certains logiciels de TNI ont un mode dereconnaissance des caractères qui permet detransformer en texte dactylographié ce qui aété écrit à la main sur l’écran. Celui que j’aipu tester ne m’a pas convaincu. Une écritureposée est reconnue, mais difficile de prendredes notes rapides dans le feu de l’action. Pourdes entrées courtes (cellules de tableur, motsclés dans une recherche internet ou un logicielde carte mental 18 ), le clavier virtuel peutconvenir. Pour la prise de notes longues et comportantdes écritures mathématiques ou desschémas, il me semble beaucoup plus rapidede garder l’écriture manuscrite.Mais à quoi peut donc bien servir cette fonctiond’écriture ?Tout d’abord et principalement à prendredes notes. Quelle notes ? Toutes celles donton a besoin ! On peut par exemple projeterla version numérique d’un énoncé et corriger(ou faire corriger) « à la main » juste àcôté 19 . Plus besoin de recopier l’énoncé, ce quiest un gain de temps appréciable. Ensuiteon pourra écrire le cours s’il le faut, lesdevoirs à faire, les remarques des élèvessur un énoncé.C’est magique pour les devoirs à faired’une séance à l’autre, car la contestationn’est plus possible : on retrouve exactementce qui avait été noté...Autre exemple : j’utilise beaucoup en classele mode du « débat scientifique » développéà l’Irem de Irem de Grenoble. Les débats(oraux) entre les élèves sont riches, maisjamais linéaires. Le professeur note au tableaules points de vue exprimés et les argumentséchangés au cours du débat. Avec un tableauclassique, il est régulièrement nécessaired’effacer des arguments pour avoir de la place,ce qui n’est pas très heureux pour des élèvesde collège, moins aptes que des lycéens ou desétudiants à tout prendre en note au fil du débat.Avec un TNI, la trace écrite est faite au furet à mesure. Lorsqu’on arrive au bout del’espace disponible, un simple clic crée une nouvellepage blanche et on pourra revenir auxpages antérieures très facilement.Sur le logiciel que j’ai utilisé, la prise denotes se fait page par page, un peu à la manièred’un paperboard. Parfois, il est délicat depasser à une nouvelle page tant que tout lemonde n’a pas pris en note la précédente. Un18 Comme l’excellent Freemind, libre et disponible enfrançais à partir de http://www.framasoft.net/article2894.html.19 Ceci est déjà possible si on projette sur un tableaublanc et qu’on écrit au feutre directement sur le tableau.Malheureusement, les tableaux pour feutres effaçablessont brillants et ne font pas très bon ménage avec une projectionlumineuse intense. On peut consulter à ce proposle site très documenté du CDDP de Lozère http://www.crdpmontpellier.fr/cd48/tbi/index.htmet en particulier la pagepoint chaud : http://www.crdp-montpellier.fr/cd48/tbi/conseils/point_chaud.htm.50


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …petit truc très simple que j’ai trouvé durantces quatre mois : toujours créer des pagesblanches qui font deux « hauteurs d’écran ».Ainsi, on peut avec les ascenseurs continuerune prise de note de quelques lignes en gardantle contexte et sans avoir à passer à une« vraie nouvelle page ».Mieux — et quelle que soit la pédagogieutilisée — le tableau pourra devenir la mémoirede la classe d’une heure à l’autre car on pourratrès facilement revenir sur une trace, mêmelointaine. La réactivation de la mémoire desélèves est ainsi facilitée parce que la formulationest totalement identique, et le texteest replacé dans son contexte visuel (figuresou remarques connexes). Il sera alors plus facilede faire des ponts entre les séances, entreles chapitres, de mettre les élèves en conditionsde créer des liens entre les notions.Certains collègues, en particulier ceuxqui utilisent des progressions « spiralées », fonctionnentavec un cahier de leçon découpé dèsle début de l’année en thèmes connus à l’avanceet remplissent petit à petit tous les thèmessimultanément plutôt que un chapitre completà la fois. Il paraît intéressant dans ce caspour le professeur de réaliser ce découpage dansun fichier et de montrer aux élèves au fur età mesure l’accumulation des connaissances dontleur cahier doit être la trace.Cette mémoire de la classe pourra êtrepartagée avec les élèves dès la fin du cours.On pourra l’imprimer (en perdant probablementla couleur, mais tant pis) et/ou la photocopier,on pourra l’envoyer par voie électronique,ou la mettre à la disposition de20 Mais pas seulement, il existe bien des façons d’en créerun, seul ou avec l’établissement, avec des logiciels gratuitsou au sein d’une solution scolaire privée payante.tous via un cahier de texte en ligne, parexemple 20 au sein d’un Espace Numérique deTravail. Le supplément de travail nécessitépar certains handicaps, certaines absences,pourra être allégé par la transmission decette mémoire visuelle. Elle pourra aussiaider tous ceux qui veulent reprendre le coursdans son déroulé temporel avec les fonctionsd’enregistrement du paperboard, qui permettentde voir les notes s’afficher au fur età mesure, comme elles ont été écrites.Bien sûr, si on utilise cette fonction de« mémoire » du TNI, il faudra prendre gardeà donner la possibilité à tous les élèves d’y accéder,afin de ne pas étendre une « fracture numérique» qui peut être liée à une « fracture sociale». Les solutions seront à étudier au cas parcas. Ceci posé, il s’agit de l’apport le plusimportant et le plus spécifique des TNI.Conclusion.Les TNI peuvent être utilisés de multiplesfaçons. Prétendre qu’ils sont à la based’une révolution pédagogique paraît excessif :à ceux qui argumentent ainsi pour s’en voirdotés, on peut opposer les possibilités inexploitéesdes rétroprojecteurs et des vidéoprojecteurs...En effet beaucoup des utilisations présentéescomme innovantes dans les TNI sontpossibles sans eux, ou avec une version trèspeu chère.Cependant, ils présentent deux caractéristiquesspécifiques :• le fait de réunir dans un seul objet et uneseule interface, de façon ergonomique, desfonctionnalités qui peuvent être obtenuesautrement, mais au prix de contorsions techniquesou de transitions moins commodes ;51


REPERES - IREM. N° 74 - janvier 2009<strong>LE</strong> TAB<strong>LE</strong>AU <strong>NUMERIQUE</strong> <strong>INTERACTIF</strong> :QUEL<strong>LE</strong>S SPECIFICITES …• la mémorisation de ce qui est écrit au tableaupar le professeur ou par les élèves, et la possibilitéde manipuler et de diffuser a posteriorila totalité de la trace écrite d’une séance.Suivant la pédagogie utilisée, ces diverséléments sont plus ou moins appréciables.On peut souhaiter que chacun puisse faire lepoint sur ses besoins et définir l’outil le plusapproprié à sa pratique. Si par exemple l’interventionmanuscrite sur les documents n’estpas une priorité, un TNI à base de Wii peutfaire l’affaire pour un budget très inférieur.En ce qui me concerne, j’ai rapidement apprisà apprécier l’utilisation du TNI en tant quemémoire de classe et je compte la développerà travers l’ENT de mon établissement dès larentrée 2008.Webographie :— tnwii.info : http://www.prtice.info/?voir=tnwii— dossier tbi du CDDP de Lozère : http://www.crdp-montpellier.fr/cd48/tbi/index.htm— dossier TNI Mathematice n°4 mars 2007 :http://revue.sesamath.net/spip.php?rubrique35— Irem de Grenoble, Groupe « Recherche sur le débat scientifique » :http://www-irem.ujf-grenoble.fr52

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