Comment financer vos projets - CCI CÃ´te-d'Or

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DOSSIER/ COMMENT FINANCER VOTRE PROJET heureusement là pour vous aider à vous y retrouver (Cf. ci-contre). Leurs points communs : elles s’adressent surtout aux PME de moins de 250 salariés, sont plafonnées et leur attribution est conditionnée. Pour un investissement mobilier ou immobilier, elles atteignent en moyenne 10 % du montant. Dans le cas d’un conseil extérieur, elles peuvent cependant dépasser les 50 % de la dépense engagée. Pour y prétendre, il faut répondre à certaines obligations, comme la création de plusieurs emplois dans les années à venir. Pour étoffer son équipe, Altigo avec l’accompagnement du conseiller financement de la CCI Dijon a présenté un dossier ARDAN qui a reçu un avis favorable : elle versera pendant six mois une charge salariale de 1 000 euros, le complément étant pris en charge par la collectivité. « Nous avons des contraintes financières, surtout lors de la phase de démarrage. Cette subvention, c’est un bon moyen de nous aider à franchir le pas », commente le cogérant. « Sans elle, nous aurions retardé l’embauche », assure-t-il. Pour obtenir une subvention à l’extension de son unité de production, « Le Coteau des saveurs » s’est engagé à recruter six salariés d’ici à trois ans. Elle devrait percevoir une aide de 78 000 euros. De son côté, Jean-François Galland préside Plasfil, une société qui conçoit la plastification de fils en acier pour des besoins industriels. Pour poursuivre son développement, son entreprise projetait de multiplier par deux ses capacités de production, en doublant ses lignes d’extrusion et en accroissant son approvisionnement en électricité, en eau et gaz comprimé. Un investissement qui coûte la bagatelle de 1,4 million d’euros. Jean-François Galland a sollicité l’aide à l’innovation du Conseil régional, plafonnée à 100 000 euros. Un montant qui n’a rien de dérisoire. « Et pourtant, faute d’information, de nombreuses entreprises ne pensent pas à demander une aide », constate Éric Monod. Unité de production au Coteau des Saveurs. transmission », confirme Christophe Ollier, directeur des entreprises en Bourgogne et Franche-Comté à la Caisse d’Épargne. Achat de fonds de commerce, de locaux, de matériels de production, de voitures, travaux, besoin en trésorerie : toute opération peut être financée par un crédit – long ou court selon le besoin. Un apport personnel est souvent demandé (environ 30 %), surtout si le montant sollicité est important. La solidité de l’entreprise, tout comme celle de son projet, est aussi prise en considération. Grâce aux Codevi, les banques offrent des conditions un peu plus avantageuses, « de 0,5 à 0,6 point inférieur à la normale » selon la Caisse d’Épargne. « Ainsi les taux pour un emprunt de courte durée (2 à 7 ans) sont de 3,65 à 4,5 %, et de 4,1 à 4,8 % pour les plus longs », précise Christophe Ollier. Mais il faut savoir faire preuve de persuasion pour gagner la confiance de votre banquier. Pour garantir un prêt immobilier, certains établissements proposent un crédit hypothécaire, même si la formule est plus adaptée aux particuliers. Un dispositif voisin a cependant plus de succès : le crédit-bail. Le crédit-bail C’est alors une société spécialisée qui a la propriété du bien, mobilier ou immobilier. Dans le cas de locaux, l’entreprise verse un loyer, souvent tous les trimestres, qui vient en déduction de son compte de résultat. Et à l’issue d’une quinzaine d’années, elle devient propriétaire pour une somme modique. ACE deviendra ainsi propriétaire pour un euro symbolique. Afin de monter son business plan, Le prêt bancaire Certains se tournent vers la location financière – une formule usitée pour l’utilisation d’un véhicule ou de matériels informatiques. Le bien ainsi loué est généralement réadapté tous les trois ou quatre ans, couplé à un contrat d’entretien. Mais l’opération la plus naturelle est d’aller chercher l’argent auprès des banques afin de devenir propriétaire. Lesquelles banques font montre d’une grande disponibilité… « Nous voulons être présent à tous les stades de la vie d’une entreprise : sa création, son développement et sa Zoom La CCI vous aide Elle ne donne pas d’argent, mais crédibilise votre projet. « La Chambre de commerce et d’industrie joue le rôle d’interface entre les entreprises et les collectivités qui octroient des aides », explique Éric Monod, assistant technique à l’industrie à la CCI Beaune. L’objectif : « Parvenir à mobiliser des ressources publiques et privées pour réussir son projet », selon Olivier Bourdon. Il existe plus d’une trentaine de subventions diverses et variées. Trouver celle qui est adaptée au cas de chacun, « est un travail d’initiés », selon Éric Monod. « L’entreprise qui a la tête dans le guidon n’a pas le temps pour cela. » Sans compter que la constitution du dossier exige aussi beaucoup de minutie pour gagner en force de conviction. En savoir plus : Éric Monod – CCI Beaune – 03 80 26 39 58 – e.monod@beaune.cci.fr Olivier Bourdon – CCI Dijon – 03 80 65 91 00 – o.bourdon@dijon.cci.fr 18 MAGAZINE ÉCONOMIQUE DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE CÔTE-D’OR
Dominique Jolimet a réuni ses quatre banques le même jour. Le meilleur moyen de gagner du temps et de les mettre en concurrence, avec une date butoir pour qu’elles déclinent leurs offres. « L’une a été plus réactive et a fait une proposition pour financer la totalité du programme immobilier », indique-t-il. Le directeur général a opté pour un crédit-bail, sans apport initial. De plus, l’immeuble et les fonds nécessaires à son financement ne figurent pas au bilan de l’entreprise, lequel n’est donc pas lesté par un endettement. Mais ils se retrouvent en annexe du bilan dans les engagements contractés. Les banques y trouvent aussi leur compte, disposant du bien comme garantie. « Peuvent être concernés une voiture, une presse Heidelberg ou un outil informatique. Nous nous basons alors au moins autant sur le projet que sur notre capacité à revendre le matériel en cas de faillite », développe Christophe Ollier. Près de 50 % des crédits consentis par la Caisse d’Épargne prennent ainsi la forme d’un crédit-bail. Une variante : le lease-back. La banque achète alors à ses clients leur bien immobilier existant, leur octroyant alors un prêt (ou un crédit-bail) pour le rachat immédiat dudit bien. Les sociétés de capital-risque Un bon moyen d’injecter des fonds propres sans mettre en garantie un bien : les sociétés de capitalrisque (SCR). Celles-ci entrent dans le capital de l’entreprise, participant à l’élaboration du business plan. Elles prennent souvent des risques plus élevés que les banques, encourant la perte de leur participation en cas de dépôt de bilan. C’est pourquoi elles réalisent une analyse très fine de l’opération envisagée – il faut compter en général plus de six mois pour boucler une levée de fonds. Trois à cinq ans plus tard, elles revendent leur part, empochant une confortable plus-value, avec laquelle elles se rémunèrent. L’intervention de SCR est un levier important pour obtenir des prêts bancaires. « Pour un euro inscrit en haut de bilan, on peut lever deux à trois euros d’emprunts », calcule Richard Molay, directeur général d’IDEB, l’une des principale SCR de Côte-d’Or (60 actionnaires). L’an dernier, ils sont entrés dans le capital de neuf entreprises pour 1,2 million d’euros. Par exemple, IDEB a participé au financement de l’ouverture d’une nouvelle usine de la société « La belle croustalline », répondant aux nouvelles normes agroalimentaires. Par une capitalisation de haut de bilan de 300 000 euros dans un premier temps (de 500 000 euros supplémentaires si besoin), la société escompte augmenter son chiffre d’affaires de 8 à 15 millions d’euros d’ici à cinq ans. « Notre motivation principale n’est pas tant le projet en lui-même que la convergence de vue avec l’équipe dirigeante », souligne le directeur général d’IDEB, Richard Molay. « Nous mesurons la capacité du manager de mener à bien son projet et notre aisance à bien nous entendre. » Pourtant, les entrepreneurs rechignent à recourir à ce procédé de peur de perdre une part de liberté. La SCR participe en effet aux prises de décisions stratégiques… « C’est très difficile pour eux de se séparer d’une partie de leur capital, indique Richard Molay, compréhensif. Il faut faire œuvre de pédagogie. Entrer dans le capital d’une société, c’est lui apporter une valeur ajoutée : notre ingénierie financière, un conseil en stratégie, notre réseau d’informations et une aide à l’obtention de crédit bancaire. » Pour achever de les convaincre, Richard Molay a une formule qui fait mouche : « Mieux vaut avoir une part moins importante d’un gros gâteau qu’une grosse part d’un petit gâteau. » Zoom EN SAVOIR PLUS Éric Monod – CCI Beaune 03 80 26 39 58 – e.monod@beaune.cci.fr Olivier Bourdon – CCI Dijon 03 80 65 91 00 – o.bourdon@dijon.cci.fr OSEO – Régis Boiron – 03 80 72 07 70 IDEB – Richard Molay – 03 80 60 08 00 Conseil régional de Bourgogne – Olivier Ritz et Agnès Ramillon 03 80 44 34 52 – www.e-bourgogne.fr Ce dossier sera suivi d’autres sur le financement de la création et le financement de l’export. Un diagnostic pour une démarche qualité Chez les Héry, on est imprimeur depuis quatre générations. C’est le grand-père venu de Nice qui a créé la société actuelle il y a 52 ans. Et sa descendance a écrit de nouvelles pages de la vie de l’entreprise qui compte aujourd’hui douze salariés et dégage un chiffre d’affaires de 1 085 000 euros. Suite à des évolutions dans l’entreprise, le besoin d’un diagnostic qualité et d’une réorganisation interne s’est fait ressentir. « Nous avions soit la possibilité d’embaucher, soit de recourir à un cabinet extérieur », raconte Odile Héry, la directrice générale. « La Chambre de Commerce et d’Industrie a été de bon conseil et m’a mise en contact avec un cabinet extérieur. Grâce à Éric Monod en particulier, j’ai eu connaissance des aides du Conseil régional pour financer cette étude. » L’imprimerie Héry a donc bénéficié d’un diagnostic qualité dans le cadre d’un « conseil expert » et perçu pour cela une aide à hauteur de 80 %. Une subvention qui va servir à mettre en œuvre les recommandations de l’audit. « Il y a encore beaucoup de travail, c’est une démarche de longue haleine », précise Odile Héry. 19 N° 7 Juillet Août 2007
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