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Bail<strong>le</strong>ment et savoir-vivre<br />
Le fait de bâil<strong>le</strong>r est mal accepté en société . On <strong>le</strong> considère souvent comme une insulte<br />
ou tout <strong>au</strong> moins, la traduction d'une m<strong>au</strong>vaise éducation et ce, surtout quand <strong>le</strong> sujet ne prend pas<br />
la préc<strong>au</strong>tion de mettre la main devant la bouche, acte qui implique, en outre, la suppression presque<br />
tota<strong>le</strong> de la composante étirement.<br />
L'étirement est, lui, considéré comme un acte vulgaire et grossier. Nous y reviendrons<br />
plus tard, car cela entre probab<strong>le</strong>ment en jeu dans la dissociation du bâil<strong>le</strong>ment-étirement.<br />
Bâil<strong>le</strong>ment et gymnastique<br />
Certains <strong>au</strong>teurs, parmi <strong>le</strong>squels Russel, Clarkson, Otto et Seelingmul<strong>le</strong>r , considèrent. <strong>le</strong><br />
bâil<strong>le</strong>ment comme une gymnastique respiratoire, non seu<strong>le</strong>ment salutaire, mais encore indispensab<strong>le</strong><br />
pour pallier <strong>au</strong>x déf<strong>au</strong>ts de notre respiration. C’est en outre, toujours selon eux, un moyen de<br />
tonifier <strong>le</strong> corps et de clarifier l'esprit.<br />
D’<strong>au</strong>tre part, si vous vou<strong>le</strong>z apprendre à “chanter à la russe", on vous dira qu'il suffit<br />
pour cela de savoir bâil<strong>le</strong>r . Il f<strong>au</strong>t en effet, pour que la voix ait une bel<strong>le</strong> sonorité , dilater <strong>le</strong> pharynx<br />
en amorçant un bâil<strong>le</strong>ment<br />
Le bâil<strong>le</strong>ment chez l'homme et chez <strong>le</strong>s anim<strong>au</strong>x<br />
1 - Des anim<strong>au</strong>x à l’homme<br />
Avant de traiter ce sujet, il f<strong>au</strong>t rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> bâil<strong>le</strong>ment chez l’homme est caractérisé<br />
par ses trois composantes obligatoires: l'ouverture de la bouche, <strong>le</strong> phénomène respiratoire et<br />
l'étirement dont l'amp<strong>le</strong>ur varie.<br />
Chez <strong>le</strong>s vertébrés inférieurs,Crämer indique que la classique ouverture de bouche des<br />
poissons, amphibiens et repti<strong>le</strong>s évoque la composante du bâil<strong>le</strong>ment humain. Mais la plupart des<br />
observateurs (Dumpert, Heinroth, Peiper) refusent de considérer comme un vrai bâil<strong>le</strong>ment ce qu'ils<br />
définissent comme une ressemblance "superficiel<strong>le</strong>". On ne sait pas en fait, si l'ouverture de la<br />
bouche chez ces vertébrés inférieurs est accompagnée des composantes respiratoire et étirement .<br />
Chez <strong>le</strong>s oise<strong>au</strong>x, <strong>le</strong>s données sont à peine plus complètes, quoique <strong>le</strong> pou<strong>le</strong>t dressé sur<br />
ses ergots, "ouvrant <strong>le</strong> bec" et battant des ai<strong>le</strong>s, soit un spectac<strong>le</strong> quotidien. Ici un étirement<br />
généralisé accompagnant l'ouverture du bec est visib<strong>le</strong>, cependant <strong>le</strong>s <strong>au</strong>teurs n'ont pas répondu à la<br />
question des phénomènes respiratoires associés. Heinroth et Crämer ont l'impression que <strong>le</strong>s oise<strong>au</strong>x<br />
présentent effectivement un vrai bâil<strong>le</strong>ment mais H<strong>au</strong>ptmann s'oppose à ce point de vue.<br />
Quant <strong>au</strong>x mammifères terriens tout <strong>le</strong> monde est du même avis et considère qu'il existe<br />
un vrai bâil<strong>le</strong>ment-étirement chez <strong>le</strong>s carnivores et <strong>le</strong>s primates. Pour <strong>le</strong>s herbivores <strong>le</strong>s idées<br />
divergent à nouve<strong>au</strong> car, si la plupart des <strong>au</strong>teurs admettent que ces anim<strong>au</strong>x sont capab<strong>le</strong>s de<br />
s’étirer, <strong>le</strong> fait qu'ils n'ouvrent pas la bouche pendant <strong>le</strong> bâil<strong>le</strong>ment-étirement constitue <strong>le</strong> plus<br />
souvent une objection à classer ces anim<strong>au</strong>x parmi <strong>le</strong>s bâil<strong>le</strong>urs. Seul Dumpert a émis l'hypothèse<br />
que <strong>le</strong>s herbivores respirant uniquement par <strong>le</strong> nez-même dans des conditions de stress , d'efforts<br />
physiques y n'avaient pas besoin pour obtenir une phase inspiratoire efficace d’ouvrir la bouche.<br />
Avant d’abandonner <strong>le</strong> sujet du bâil<strong>le</strong>ment chez <strong>le</strong>s.anim<strong>au</strong>x , il est important de<br />
mentionner la possib<strong>le</strong> relation de la composante ouverture de la bouche avec l’expression<br />
<strong>au</strong>tomatique décrite par Darwin. L’ouverture de la bouche chez <strong>le</strong>s poissons, repti<strong>le</strong>s et amphibiens<br />
semb<strong>le</strong> appartenir à ce groupe d'expression émotionnel<strong>le</strong>. Il apparaît comme certain que quelques<br />
anthropoïdes emploient l’acte d'ouverture de la bouche dans <strong>le</strong>s attitudes émotionnel<strong>le</strong>s .<br />
Les primates et particulièrement <strong>le</strong>s babouins, expriment ainsi <strong>le</strong>s situations<br />
conflictuel<strong>le</strong>s légères ou profondes: du simp<strong>le</strong> embarras à la peur . C'est, chez eux,une réponse<br />
stéréotypée .<br />
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