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<strong>Bull</strong> <strong>Direct</strong> N°44 I Mars - Avril 2010<br />
ÉDITORIAL TEMPS FORTS SUCCÈS PAROLE D’EXPERT SOLUTIONS EN BREF AGENDA<br />
(SUITE)<br />
De même, pour estimer la valeur d’une application, plutôt<br />
qu’utiliser une formule de calcul empirique (type COCOMO<br />
II), on préférera se reporter à une base d’expérience interne<br />
ou au référentiel établi par l’IFPUG. Se confronter à ce dernier<br />
permet en outre de s’étalonner par rapport à la concurrence.<br />
La mesure en points de fonction ne saurait rendre compte à<br />
elle seule de la valeur du patrimoine applicatif (issue de<br />
l’informatique de gestion, la méthode est par exemple peu<br />
adaptée aux programmes de traitement tels qu’un<br />
compilateur). Néanmoins, toutes choses égales par ailleurs,<br />
elle donne une première indication précieuse.<br />
On peut poursuivre la métaphore immobilière au sujet du<br />
développement. De la seule surface d’un bâtiment sur plan, on<br />
ne peut déduire le coût de sa construction. Tout dépend de la<br />
complexité de l’architecture, de la qualité des matériaux qui<br />
seront employés, des normes à respecter, des délais impartis…<br />
En revanche, de cette indication, un professionnel pourra<br />
estimer une charge globale, ou, pendant les travaux, un degré<br />
d’avancement de l’ouvrage, surtout s’il a déjà eu affaire à un<br />
chantier similaire. Il en va de même avec les points de<br />
fonction : on ne mesure que la taille fonctionnelle de<br />
l’application, indépendamment de sa réalisation. On ne tient<br />
pas compte de la qualité du code, on ne cherche pas à savoir<br />
si on paramètre un progiciel ou si on développe un outil<br />
spécifique. La charge de développement d’une application<br />
sera certes liée à sa taille fonctionnelle mais elle dépendra très<br />
largement du contexte, des méthodes et des technologies<br />
employées, des niveaux d’exigence…<br />
Les mesures en points de fonction peuvent donc donner des<br />
indications intéressantes dans le cadre de projets de<br />
développement, mais il est essentiel de les utiliser avec<br />
discernement en prenant soin de toujours les rapporter au<br />
contexte et à l’expérience.<br />
De multiples usages potentiels<br />
Lissés sur l’ensemble d’un projet ou d’un portefeuille de<br />
projets, le coût ou la vitesse de développement d’un point de<br />
fonction sont par exemple de bons indicateurs de la<br />
productivité d’une équipe ou de la rentabilité d’une activité de<br />
service. Savoir que, sur une technologie donnée, un développeur<br />
chevronné produit jusqu’à dix fois plus de points de<br />
fonction qu’un débutant peut être une information pertinente<br />
pour constituer son équipe.<br />
Pour une SSII, de tels indicateurs permettent de se comparer à<br />
ses concurrents. Pour une entreprise utilisatrice, ils peuvent<br />
entrer dans les critères d’évaluation des réponses à un appel<br />
d’offres, surtout si celui-ci est formalisé avec suffisamment de<br />
précision, de façon à réduire la variabilité entre les solutions<br />
proposées. C’est une mesure dont l’objectivité contribue à la<br />
transparence des devis et qui peut servir de base de<br />
discussion entre toutes les parties prenantes du projet.<br />
Cependant, tous ces usages nécessitent la plus grande<br />
prudence : les points de fonction ne fournissent qu’un axe de<br />
mesure, et les comparaisons doivent se faire lorsque les<br />
contextes sont comparables. Par exemple, pour une même<br />
application, le développement d’un point de fonction d’une<br />
évolution coûtera moins cher que lors du projet initial car on<br />
bénéficiera de la présence de l’environnement de développement<br />
ou de la documentation.<br />
Avant de mettre en œuvre l’approche, il faut donc définir ses<br />
objectifs : veut-on évaluer le patrimoine existant, s’en servir<br />
comme d’un outil de gestion de projet, comme d’une mesure<br />
de compétitivité Par la suite, en sensibilisant le management<br />
et en formant les responsables projet, on pourra intégrer<br />
progressivement la mesure aux processus d’avant-vente et de<br />
pilotage (ajustements, contrôle, staffing…).<br />
S’agissant d’une méthode assez aisée à apprendre et à<br />
appliquer (deux jours de formation et une ou deux mises en<br />
œuvre en compagnie d’un expert suffisent en général pour<br />
être opérationnel), il est très simple d’en introduire l’usage au<br />
sein d’une équipe pilote, dont le retour d’expérience permettra<br />
d’en appréhender les bénéfices… et les limites.<br />
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