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Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University

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I N S C A N<br />

<strong>Vol</strong>. <strong>18</strong> - <strong>No</strong>. 3 <strong>Hiver</strong> <strong>2005</strong><br />

Intégration et Appartenance – Bâtir les <strong>ca</strong>pacités des communautés:<br />

Du dialogue aux plans d’action<br />

Antoine Huss<br />

L’établissement international au Canada<br />

Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés<br />

« La cohésion sociale nécessite plus que la simple<br />

tolérance parmi les citoyens; elle nécessite<br />

un discours public et la garantie de libertés culturelles<br />

en tant que droits humains fondamentaux.<br />

C’est ce qu’il faut pour le développement<br />

des sociétés de plus en plus diverses du 21e siècle.<br />

Les Nations Unies croient que si le monde<br />

va atteindre les Objectifs du Millénaire pour le<br />

Développement et finir par éliminer la pauvreté,<br />

il doit d’abord relever avec succès le défi qui<br />

consiste à bâtir des sociétés inclusives et<br />

culturellement diverses. » Kathryn White, Directrice<br />

exécutive de l’ACNU<br />

L’ACNU lance une initiative opportune:<br />

Intégration et Appartenance<br />

L’Association <strong>ca</strong>nadienne pour les Nations<br />

Unies (ACNU), avec l’appui du ministère du<br />

Patrimoine <strong>ca</strong>nadien, a lancé une nouvelle<br />

initiative, Intégration et Appartenance, en octobre<br />

2004. Dans cinq séances, à Calgary (Alberta), Saskatoon<br />

(Saskatchewan), St. John’s (T.-N.), Kingston<br />

(Ontario) et Montréal (Québec), un atelier jeunesse<br />

et une table ronde communautaire engagent les jeunes<br />

et les dirigeants communautaires dans une série<br />

d’ateliers qui fournissent l’oc<strong>ca</strong>sion de discuter des<br />

droits et responsabilités de la citoyenneté dans une<br />

société multiculturelle.<br />

Intégration et Appartenance engage les Canadiens<br />

d’origines, régions, religions ou professions<br />

diverses prêts à discuter entre eux des arrangements<br />

sociaux qui nous tiennent ensemble<br />

et qui règlent notre vie. En réunissant tous<br />

les Canadiens et en recueillant les meilleures<br />

pratiques et les leçons apprises, cette initiative<br />

uniquement <strong>ca</strong>nadienne élaborera un modèle<br />

novateur qui servira à définir, comprendre et favoriser<br />

l’intégration et l’appartenance et à renforcer<br />

nos communautés.<br />

Les dernières enquêtes et données de Statistique Canada<br />

relatives à la diversité ethnique, aux immigrants<br />

au Canada, et aux groupes religieux et de minorités<br />

visibles évoquent le besoin d’enquêter encore plus<br />

sur l’intégration et l’appartenance de groupes et de<br />

communautés tombant sous la <strong>ca</strong>tégorie de minorités<br />

visibles et religieuses au Canada. Les événements<br />

à la suite du 11 septembre 2001 et la « guerre au<br />

terrorisme » dirigée par les États-Unis en<br />

Afghanistan, et plus récemment en Irak, ont introduit<br />

des menaces à l’édifice de la société <strong>ca</strong>nadienne<br />

et à l’âme des citoyens <strong>ca</strong>nadiens en semant<br />

la peur ou la méfiance à l’égard des communautés<br />

immigrantes ou minoritaires. Cela se reflète<br />

dans des attaques raciales accrues (crimes<br />

haineux et contre la propriété) aboutissant à des<br />

divisons et à des peurs au sein des communautés.<br />

L’expérience du passé du Canada pour ce qui est du<br />

traitement accordé aux groupes distincts en temps de<br />

crise (ex. l’internement des Canadiens d’origine ukrainienne<br />

entre 1914 et 1920 et des Japonais pendant la<br />

deuxième guerre mondiale) remet en question ce que<br />

cela veut dire « être Canadien. » Malgré les mesures<br />

clés prises par le gouvernement pour reconnaître les<br />

injustices du passé et y remédier, il y a un besoin<br />

d’examiner les risques potentiels qui pourraient bouleverser<br />

l’essence même de notre identité <strong>ca</strong>nadienne.<br />

Ce projet combinant l’édu<strong>ca</strong>tion des jeunes et la<br />

liaison avec la communauté produira des stratégies<br />

pour bâtir les <strong>ca</strong>pacités de tous les citoyens peu importe<br />

leur âge, leur race ou leur croyance.<br />

« <strong>No</strong>us voulons un Canada avec des assises sociales<br />

solides, où les gens sont traités avec respect,<br />

où ils sont épaulés au besoin, où personne<br />

n’est laissé pour compte. <strong>No</strong>us voulons un pays<br />

où les Canadiens-les familles et les collectivités-ont<br />

les outils nécessaires pour trouver des<br />

Intégration et Appartenance, suite à la page 3<br />

DRRR<br />

DANS NOS<br />

PAGES<br />

• Intégration et Appartenance . 1<br />

• Activités communautaires<br />

d’Intégration-Net ................. 2<br />

• La Calgary Immigrant Aid<br />

Society ................................ 6<br />

• Conseil ontarien des<br />

organismes de service aux<br />

immigrants ........................ 11<br />

- L’Intégration des nouveaux<br />

arrivants afri<strong>ca</strong>ins ............. 11<br />

- Étude problématique sur les<br />

Soudanais de l’Ontario ...... 12<br />

- Dans l’intérêt public ........ 14<br />

• Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les<br />

réfugiés ............................. 16<br />

- Le coût afférent à la<br />

séparation des membres de la<br />

famille des personnes<br />

protégées .......................... 16<br />

- La réponse de CIC .......... 19<br />

- Moyens de protection pour les<br />

victimes de traite des<br />

personnes ......................... 20<br />

• Atelier sur la traite des femmes<br />

et des enfants ..................... 24<br />

• Réseau <strong>ca</strong>nadien pour la santé<br />

des survivants de la torture et<br />

de la violence organisée ..... 28<br />

1 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Activités communautaires d’Intégration-Net<br />

Barbara Loh<br />

Construit pour servir<br />

d’instrument de<br />

communi<strong>ca</strong>tion,<br />

d’information et de<br />

recherche à la<br />

communauté de<br />

l’établissement du<br />

Canada, le site a sept<br />

sections majeures: Quoi<br />

de neuf, Événements,<br />

Infocentre, Information<br />

pour nouveaux arrivants,<br />

Liens, Partager vos<br />

renseignements, et Faits<br />

marquants régionaux.<br />

Intégration-Net <br />

est un site Web qui appartient à<br />

Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) et qui<br />

est administré par la Division de ressources pour la<br />

recherche sur les réfugiés à l’Université <strong>Carleton</strong>.<br />

Construit pour servir d’instrument de communi<strong>ca</strong>tion,<br />

d’information et de recherche à la communauté de<br />

l’établissement du Canada, le site a sept sections majeures:<br />

Quoi de neuf, Événements, Infocentre, Information<br />

pour nouveaux arrivants, Liens, Partager vos<br />

renseignements, et Faits marquants régionaux.<br />

En tant que coordonnatrice des relations avec la communauté<br />

pour Intégration-Net, j’ai assisté à la Consultation<br />

d’automne du Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés<br />

(CCR) tenue à Victoria en Colombie-Britannique<br />

(du <strong>18</strong> au 20 novembre 2004) afin de promouvoir<br />

Faits marquants régionaux et le site Web en général.<br />

L’agent de promotion de CIC, Guy Routhier,<br />

était là aussi, et ensemble nous nous sommes occupés<br />

de la table d’exposition d’Intégration-Net avec<br />

l’administrateur du site, Adnan Türegün. M. Routhier<br />

avait apporté du matériel promotionnel d’Intégration-<br />

Net: bloc-notes, signets, tapis de souris, et affiches<br />

à montrer et à distribuer à des individus intéressés.<br />

On avait également une grande bannière flottante<br />

Intégration-Net sur le côté de la table qui s’est avérée<br />

très effi<strong>ca</strong>ce comme aide visuelle.<br />

Avec le matériel promotionnel M. Routhier avait<br />

apporté un ordinateur portatif qui nous a permis de<br />

montrer aux personnes qui s’arrêtaient les <strong>ca</strong>ractéristiques<br />

d’Intégration-Net. Je montrais à ces gens<br />

(surtout des travailleurs en établissement) les faits<br />

saillants de Faits marquants régionaux et d’Information<br />

pour nouveaux arrivants et ils se disaient<br />

intéressés à parcourir le site de façon plus approfondie<br />

par la suite.<br />

J’ai pu également rencontrer le Directeur de la politique<br />

en matière d’établissement du CCR, Alfred<br />

Lukhanda, qui a déclaré qu’Intégration-Net constituait<br />

une ressource précieuse pour la communauté<br />

de l’établissement et qui m’a demandé d’assister à<br />

la réunion du groupe de travail Immigration et Établissement<br />

du CCR et de faire une annonce pour<br />

faire connaître Intégration-Net. La suggestion de M.<br />

Lukhanda a été bien accueillie par l’équipe d’Intégration-Net.<br />

À la réunion du groupe de travail,<br />

au cours des mises à jour provinciales, on m’a<br />

donné la parole pendant quelques minutes. J’ai<br />

donné l’URL du site et j’ai distribué un bulletin<br />

bilingue sollicitant des soumissions aux Faits<br />

marquants régionaux.<br />

Une fois de retour à Ottawa, j’ai envoyé des courriels<br />

de suivi à ceux que j’avais rencontrés à la table d’Intégration-Net.<br />

Dans l’ensemble, ce voyage a grandement<br />

réussi à promouvoir Intégration-Net.■<br />

INSCAN<br />

L’établissement international au Canada<br />

Division de ressources pour la recherche<br />

sur les réfugiés<br />

Directrice: Gertrud Neuwirth<br />

Éditorialiste: Barbara Grant<br />

Traduction: Sinclair Robinson<br />

Centre pour une action de paix et la recherche sur la migration<br />

<strong>Carleton</strong> <strong>University</strong> LA A735<br />

1125 Colonel By Drive, Ottawa, ON Canada, K1S 5B6<br />

Téléphone: 613-520-2717, Télécopieur: 613-520-3676<br />

Courriel: ins<strong>ca</strong>n@<strong>ca</strong>rleton.<strong>ca</strong><br />

Rédacteur: Adnan Türegün<br />

Rédactrice adjointe/Administratrice: Barbara Loh<br />

Traduction: Nandini Sarma<br />

La publi<strong>ca</strong>tion de ce numéro a été rendue possible grâce à l’aide financière de Citoyenneté et Immigration Canada. Des copies supplémentaires<br />

d’INSCAN sont disponibles au coût de 7.50 $ (TPS .53). Les numéros antérieurs sont disponibles au coût de 5.50 $ (TPS .39,<br />

pour un numéro). Les abonnements sont de 25.00 $ (TPS 1.75 $). Veuillez régler le paiement au moment de commander avec un<br />

chèque à l’ordre de : <strong>Carleton</strong> <strong>University</strong> (RRDR).<br />

Les opinions exprimées dans les articles du présent numéro sont celles des contributeurs et ne reflètent pas nécessairement les<br />

points de vue de la Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

G.S.T. #1<strong>18</strong>838937 ISSN #0845-2466<br />

2


Intégration et Appartenance, suite de la page 1<br />

solutions lo<strong>ca</strong>les aux problèmes lo<strong>ca</strong>ux. » (Discours<br />

du Trône, 2004)<br />

Édu<strong>ca</strong>tion des jeunes et relations avec la<br />

communauté<br />

Chaque séance comprend deux volets: un atelier jeunesse<br />

et une table ronde communautaire. À l’atelier<br />

jeunesse, une classe de neuvième année est engagée,<br />

par des ateliers, discussions de groupe, et la création<br />

d’une charte de salle de classe d’Intégration et Appartenance,<br />

dans la promotion de l’intégration et de<br />

la diversité. Deux représentants jeunesse sont sélectionnés<br />

pour assister à la table ronde communautaire<br />

pour présenter leurs plans d’action et les conclusions<br />

de leur atelier, et sont engagés comme des partenaires<br />

à part entière dans la direction et la prise de décisions<br />

au sein de la communauté. On a<br />

accordé une attention<br />

particulière aux écoles<br />

regroupant des élèves<br />

provenant de minorités<br />

visibles ou religieuses.<br />

Ce processus aboutira à la cueillette de renseignements<br />

explicites concernant les pensées des jeunes et<br />

à la création de manuels pour jeunes s’attaquant aux<br />

questions soulevées au cours de l’atelier.<br />

La table ronde communautaire se déroule sur une<br />

journée et demie et comprend la participation de dirigeants<br />

communautaires connus pour leur engagement<br />

dans les questions abordées. La séance va de l’identifi<strong>ca</strong>tion<br />

des questions et la discussion des meilleures<br />

pratiques à la planifi<strong>ca</strong>tion d’action communautaire.<br />

On a invité environ 12 à 15 dirigeants communautaires<br />

en devenir identifiés par des groupes religieux,<br />

la société civile, et des ONG lo<strong>ca</strong>les. Il ne s’agit<br />

pas nécessairement de ceux qui jouissent déjà d’un<br />

haut profil mais plutôt de ceux qui représentent la<br />

prochaine génération de dirigeants en devenir prêts à<br />

assumer la tâche de mener la communauté vers une<br />

société plus intégrée.<br />

Rejoindre les jeunes dans leur propre milieu aidera à<br />

ouvrir un espace plus sécuritaire et moins intimidant<br />

où ils pourront parler librement de questions telles<br />

que l’isolement, l’intégration et la sécurité, questions<br />

qu’ils n’abordent peut-être pas aisément avec les<br />

membres plus âgés de leur communauté. Ce programme<br />

fera découvrir des connaissances honnêtes<br />

et dirigées, qui seront par la suite apportées aux tables<br />

rondes communautaires aux fins d’un approfondissement<br />

et d’une action. <strong>No</strong>us croyons que ce processus<br />

intergénérationnel améliorera les résultats et<br />

aboutira à un projet plus complet et intégré.<br />

Une partie essentielle de ce projet c’est la création de<br />

liens vivant et travaillant dans chacune des cinq villes.<br />

Ces individus engagés et dynamiques ont beaucoup<br />

aidé à identifier les participants, à faire la planifi<strong>ca</strong>tion<br />

logique et la facilitation et planifieront donc<br />

des mesures de durabilité pour chaque ville.<br />

Résultats: Vers un modèle<br />

complet de cohésion sociale<br />

Les résultats espérés d’Intégration et<br />

Appartenance comprennent l’identifi<strong>ca</strong>tion<br />

de joueurs clés et le développement de réseaux<br />

de dirigeants, de soutiens et de ressources communautaires<br />

ainsi que de jeunes dirigeants informés et<br />

ayant la confiance de s’engager dans la recherche de<br />

solutions aux problèmes naissants.<br />

Premièrement, l’identifi<strong>ca</strong>tion de jeunes dirigeants<br />

crée de l’action dans l’environnement<br />

scolaire et sert de liaison avec la<br />

grande communauté. Deuxièmement, un<br />

réseau de dirigeants communautaires <strong>ca</strong>nadiens<br />

clairement identifié, comprenant<br />

les participants des ateliers jeunesse et des<br />

tables rondes communautaires des cinq villes,<br />

aidera les Canadiens à s’intégrer à une<br />

société plus compréhensive et à aborder les<br />

nouveaux enjeux pour bâtir la résilience<br />

communautaire. À partir des données des<br />

cinq séances, nos rapports fournissent une<br />

analyse détaillée, comprenant des perspectives<br />

de risques et d’obstacles, une identifi<strong>ca</strong>tion<br />

des forces et des lacunes dans l’intégration<br />

des citoyens, et une compréhension de<br />

l’unité et de la diversité des communautés <strong>ca</strong>nadiennes.<br />

Pour les dirigeants communautaires et des jeunes,<br />

des manuels de ressources seront créés pour servir<br />

à rejoindre et à lier les communautés et les jeunes<br />

en vue de la cohésion sociale. Les dirigeants communautaires<br />

et de jeunes sont en train d’élaborer des<br />

Plans d’action communautaire et des activités de suivi<br />

aux fins de leur engagement continu dans le domaine<br />

de l’intégration et de l’appartenance. Dernièrement, un<br />

site Web interactif a été conçu pour encourager la contribution<br />

de points de vue de la part des jeunes, des<br />

enseignants et du grand public afin de renforcer le dialogue<br />

continu dans un espace sécuritaire et ouvert.<br />

« Calgary a été un succès<br />

et j’ai hâte aux prochaines<br />

étapes. Les participants de<br />

la jeunesse étaient<br />

incroyables et j’ai été<br />

impressionnée par leur<br />

énergie et leur esprit<br />

critique. La table ronde<br />

communautaire était très<br />

bien aussi. Dans une<br />

perspective lo<strong>ca</strong>le je dirais<br />

qu’on a pu réunir un<br />

groupe divers et d’après<br />

mon expérience ce n’était<br />

pas la sorte de groupe<br />

qu’on voit d’habitude à<br />

des événements pareils et<br />

cela a fait du bien. »<br />

(Marie Jurcevic, liaison de<br />

Calgary)<br />

3 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


« La diversité, c’est<br />

vraiment important parce<br />

que c’est ce qu’il nous<br />

faut pour un monde<br />

meilleur. Cela fait peur<br />

presque. Tu ouvres les<br />

nouvelles et tu vois toutes<br />

les choses terribles que les<br />

gens font. J’aimerais voir<br />

les gens embrasser la<br />

diversité. » (Melissa<br />

McLaughlin, élève de 8 e ,<br />

Bob Edwards)<br />

En février <strong>2005</strong>, le projet mènera à<br />

un atelier national à Ottawa. L’atelier<br />

réunira des représentants sélectionnés<br />

par et dans chacune des<br />

communautés participantes et des<br />

représentants d’organismes nationaux<br />

intéressés à l’intégration et à<br />

l’appartenance. L’atelier fournira<br />

l’oc<strong>ca</strong>sion de partager les plans<br />

d’action jeunesse et communautaires,<br />

les activités de suivi, et les conclusions<br />

initiales et l’analyse provenant<br />

des ateliers régionaux. Cet<br />

atelier aidera les dirigeants communautaires<br />

à raffiner leur plan<br />

d’action et leurs activités de suivi une fois de retour<br />

dans leur région.<br />

Au Canada, le respect de la diversité culturelle en est<br />

venu à reposer sur trois piliers: la dualité linguistique,<br />

la reconnaissance des droits des peuples autochtones,<br />

et le multiculturalisme. Cependant,<br />

il nous reste à discuter et<br />

à décider la façon dont nous respecterons<br />

cette diversité culturelle<br />

tout en maintenant la cohésion nécessaire<br />

pour soutenir le Canada<br />

jusque dans le 21e siècle.<br />

« Les jeunes ont apporté à<br />

la table un sens d’espoir<br />

et d’intégrité qui était sans<br />

précédent et les adultes<br />

ont assaisonné cela de<br />

leur expérience. » (Angela<br />

Korchinski, liaison de<br />

Saskatoon)<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

L’ACNU est bien placée pour offrir un tel espace réunissant<br />

les membres de communautés différentes où ils<br />

pourront partager réalités et perceptions dans une atmosphère<br />

d’égalité et d’équité. Perçue comme terrain<br />

neutre où la médiation et la compréhension sont considérées<br />

comme essentielles à l’ONU et à sa philosophie,<br />

l’ACNU a servi et continuera de servir d’organisme<br />

relais qui s’efforce de créer un espace commun pour<br />

une représentation diverse de notre société <strong>ca</strong>nadienne.<br />

L’atelier national final engagera pleinement les participants<br />

des groupes cibles et les encouragera à s’engager<br />

à des suivis à moyen et long terme, tels qu’un<br />

engagement aux plans d’action, à une intégration des<br />

manuels de ressources dans leur travail, et au prêt de<br />

leurs ressources pour appuyer le réseau naissant de<br />

dirigeants de jeunes et communautaires en devenir.<br />

Mise à jour: Conclusions à ce jour<br />

Au 5 novembre 2004, trois des cinq séances ont<br />

été terminées. Voici l’instantané des conclusions<br />

jusqu’ici.<br />

4<br />

Les minorités visibles et les nouveaux<br />

arrivants au Canada rencontrent<br />

souvent des obstacles raciaux<br />

et discriminatoires qui empêchent<br />

leur intégration dans la société<br />

<strong>ca</strong>nadienne. Par conséquent, les<br />

deux groupes ont plus de difficulté<br />

à trouver des emplois adéquats et à<br />

vivre dans de bonnes conditions. On<br />

a déjà fait remarquer que le racisme<br />

peut se produire à un niveau individuel<br />

et à un niveau systémique.<br />

Les deux ont un impact négatif sur<br />

leur intégration sociale et leur sens d’appartenance.<br />

Ces obstacles sont:<br />

• un racisme systémique et une discrimination à<br />

l’égard des minorités (autochtones, visibles, immigrantes<br />

et réfugiées, sexuelles et GLBT);<br />

• la complexité des diverses réalités;<br />

• les stéréotypes, préjugés et partis pris;<br />

• obstacles économiques (emploi), le logement, et<br />

les questions de santé;<br />

• l’accès aux services;<br />

• la peur;<br />

• les conflits intergénérationnels;<br />

• le manque de ressources et d’appui (partenariats,<br />

réseaux, et institutions);<br />

• les pressions institutionnelles et sociales;<br />

• la culture et la langue; et<br />

• un manque de vision.<br />

La création d’un environnement social sécuritaire est<br />

un processus à multiples facettes et compliqué qui


implique toute une gamme de domaines politiques :<br />

l’édu<strong>ca</strong>tion, la santé, le logement, la planifi<strong>ca</strong>tion urbaine,<br />

et la création d’emplois. Ce qui semble central<br />

au processus c’est la <strong>ca</strong>pacité des institutions au niveau<br />

lo<strong>ca</strong>l de faciliter l’intégration des nouveaux<br />

immigrants et des groupes minoritaires dans le marché<br />

du travail tout en assurant l’accès aux services<br />

sociaux, à la formation linguistique, et à l’édu<strong>ca</strong>tion.<br />

Ce qui est essentiel également c’est la<br />

création d’un espace public, comme ces tables<br />

rondes, où les gens marginalisés peuvent bâtir<br />

leurs réseaux sociaux et participer à la vie culturelle<br />

et politique de la communauté.<br />

En fin de compte, cependant, les décisions sur la façon<br />

d’améliorer et de soutenir la cohésion lo<strong>ca</strong>le reviennent<br />

aux sortes de choix que font les décideurs<br />

politiques et les réformateurs de la société. Or nous<br />

vivons dans une société axée sur l’information plutôt<br />

qu’industrielle, qui est plus ouverte aux courants<br />

de la diversité culturelle que jamais, et qui souffre,<br />

de plusieurs façons, d’un manque de cohésion et de<br />

vision mondiale. On a identifié la nécessité d’une<br />

conversation fondamentale, mais cruciale, portant sur<br />

les liens qui nous unissent.<br />

Le défi que nous devons donc relever aujourd’hui<br />

est celui de soutenir le modèle de diversité. Ce modèle<br />

doit être soutenu et adapté aux nouvelles réalités<br />

afin de développer une société plus forte. Il faut<br />

des institutions de dialogue démocratique et d’engagement,<br />

au plan formel et informel, afin de trouver<br />

des solutions aux défis naissants.<br />

Cela veut dire que les citoyens et résidents doivent<br />

pouvoir communiquer entre eux et à leurs représentants<br />

toute inquiétude relative à leur intégration et à<br />

leur sens d’appartenance. Ils doivent pouvoir faire<br />

leurs propres choix sur qui appuyer et dans quelles<br />

conditions. Il faut un espace pour l’expression de<br />

scepticisme, ainsi que d’appui enthousiaste, au sein<br />

de notre société.<br />

Expertise organisationnelle<br />

L’ACNU est uniquement placée pour mettre en oeuvre<br />

et soutenir cette initiative puisqu’elle est un organisme<br />

national chargé d’amener les questions internationales<br />

dans la sphère lo<strong>ca</strong>le. Par l’entremise du projet<br />

Intégration et Appartenance, nous pouvons modéliser<br />

le pouvoir du relais du <strong>ca</strong>pital social. Au début de<br />

notre sixième décennie, nous sommes le mouvement<br />

populaire pour l’ONU et la voix du peuple du Canada<br />

au sein de la communauté internationale.<br />

L’ACNU est un organisme de bienfaisance national<br />

sans but lucratif qui, depuis 57 ans, sensibilise le public<br />

<strong>ca</strong>nadien aux questions internationales névralgiques<br />

qui nous touchent tous. C’est un organisme bilingue<br />

comprenant un bureau national à Ottawa et 12<br />

sections régionales à travers le pays.<br />

L’ACNU est composée de 13 000 membres actifs et<br />

appuie le travail de 14 sections dirigées par des bénévoles<br />

et une équipe d’employés à Ottawa. <strong>No</strong>s réseaux<br />

comprennent des institutions dans le domaine<br />

de la jeunesse et de l’édu<strong>ca</strong>tion, de jeunes professionnels<br />

de l’ONU, un conseil d’organismes et d’autres ONG, ainsi<br />

que le siège du Conseil <strong>ca</strong>nadien de leadership corporatif<br />

pour l’ONU qui favorise la participation des entreprises<br />

<strong>ca</strong>nadiennes aux questions se rattachant à l’ONU.<br />

Au cours de son existence, l’ACNU a forgé des partenariats<br />

très réussis avec les écoles, les jeunes, les ONG,<br />

les agences de gouvernements fédéral et provinciaux,<br />

et le grand public. Grâce à ces partenariats, l’ACNU a<br />

développé une expertise dans l’édu<strong>ca</strong>tion et la programmation<br />

axées sur les jeunes à l’échelle nationale.<br />

Antoine Huss est agent de projet, Intégration et Appartenance,<br />

à l’Association <strong>ca</strong>nadienne pour les Nations Unies,<br />

300-309, rue Cooper, Ottawa (Ontario) K2P 0G5; Téléphone:<br />

613-232-5751, poste 247; Télécopieur: 613-563-<br />

2455; Courriel: ; site Web:<br />

.■<br />

« J’ai une impression<br />

positive en général des<br />

discussions de la table<br />

ronde parce que cela a<br />

permis à différents<br />

membres de la<br />

communauté de se réunir<br />

et de voir combien de<br />

personnes, d’organisations<br />

et d’agences à Saskatoon<br />

partagent ces intérêts. »<br />

(Haleh Samimi,<br />

participante à la table<br />

ronde communautaire de<br />

Saskatoon)<br />

5 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


La Calgary Immigrant Aid Society: fournir des services novateurs aux<br />

familles immigrantes et réfugiées à Calgary<br />

Cynthia Gallop, MSW<br />

Aujourd’hui, la CIAS est<br />

un organisme<br />

d’établissement complet<br />

qui fournit toute une<br />

gamme de programmes et<br />

services à la population<br />

immigrante et réfugiée de<br />

Calgary.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

Respectant les valeurs de l’équité, de l’inclusion,<br />

et de la diversité, la Calgary Immigrant<br />

Aid Society se consacre à assurer aux immigrants<br />

la possibilité de participer à part entière<br />

à la société <strong>ca</strong>nadienne en y contribuant et en<br />

en tirant des bénéfices.<br />

Bref historique<br />

La Calgary Immigrant Aid Society (CIAS) a<br />

été fondée en 1977 par un groupe de citoyens<br />

qui a fourni un personnel bénévole et qui a<br />

établi un bureau dans un espace donné par le Mount<br />

Royal College. Au cours des deux dernières décennies,<br />

la CIAS a maintenu ses traditions de la prestation<br />

de services attentifs et de haute qualité, d’action<br />

communautaire, de bénévolat et de liens de partenariat.<br />

En même temps, la CIAS a répondu aux changements<br />

des besoins, s’est adaptée aux pressions externes,<br />

et a élaboré de nouvelles opportunités.<br />

En partenariat avec les trois niveaux<br />

de gouvernement, le secteur<br />

bénévole et la communauté, la<br />

CIAS s’efforce de fournir aux immigrants:<br />

les compétences nécessaires<br />

pour participer à la communauté;<br />

des renseignements sur les<br />

services et ressources communautaires;<br />

des opportunités qui favorisent<br />

la participation et la fierté civiques;<br />

un soutien et une reconnaissance<br />

de la part de la communauté;<br />

et des initiatives qui renforcent la<br />

<strong>ca</strong>pacité de la communauté d’être inclusive.<br />

Au cours des huit dernières années, La CIAS a aussi<br />

fièrement célébré les réalisations des immigrants et<br />

des réfugiés qui ont contribué de façon remarquable<br />

à notre communauté. On fête ces réalisations au Gala<br />

annuel Immigrants of Distinction Awards. Ces prix<br />

sont décernés à des individus qui ont non seulement<br />

réussi de façon remarquable pour eux et leur famille<br />

mais en même temps ont contribué à la société <strong>ca</strong>nadienne<br />

et sont devenus des modèles et des dirigeants<br />

dans notre communauté.<br />

Aujourd’hui, la CIAS est un organisme d’établissement<br />

complet qui fournit toute une gamme de programmes<br />

et services à la population immigrante et<br />

réfugiée de Calgary. Ces services sont fournis par l’entremise<br />

du Settlement/Language Bank Centre, l’Immigrant<br />

Language and Vo<strong>ca</strong>tional Assessment-<br />

Referral Centre, Special Projects, et le Mosaic Family<br />

Resource Centre.<br />

6<br />

Settlement/Language Bank Centre<br />

Les services d’établissement constituent le premier<br />

point de contact pour de nombreux nouveaux arrivants<br />

à Calgary. Les conseillers en établissement<br />

mènent des évaluations globales pour identifier les<br />

besoins des nouveaux immigrants. En 2003, la CIAS<br />

a fourni des services d’établissement à 3 332 clients<br />

venus de 116 pays. À l’heure actuelle, la CIAS offre<br />

les services d’établissement suivants:<br />

Information et orientation. Les nouveaux arrivants<br />

au Canada reçoivent des renseignements et une orientation<br />

essentiels sur les ressources communautaires<br />

disponibles à Calgary et les façons d’y accéder.<br />

Renvoi. Les services de renvoi dirigent les nouveaux<br />

arrivants vers les ressources disponibles.<br />

Interprétation et traduction. Des services d’interprétation<br />

facilitent la communi<strong>ca</strong>tion entre nouveaux<br />

arrivants et fournisseurs de services pour<br />

permettre à ceux-là d’accéder aux services qu’il<br />

leur faut. La traduction de documents dans plusieurs<br />

langues permet aux clients d’accéder aux services<br />

dans les domaines de l’établissement, de l’emploi,<br />

de l’édu<strong>ca</strong>tion et du counselling.<br />

Counselling positif. Des services de counselling<br />

positif sont offerts aux nouveaux arrivants faisant<br />

face à des problèmes d’établissement tels que l’isolement<br />

et les tensions créées par l’acculturation.<br />

Ateliers de groupe et séances d’orientation. Le<br />

personnel en établissement fournit des ateliers de<br />

groupe et des séances d’orientation sur divers sujets,<br />

dont les lois sur l’immigration, les questions<br />

de santé, les services juridiques, les problèmes de<br />

logement, et les ressources communautaires.<br />

Cours de citoyenneté. Ces cours permettent aux<br />

nouveaux arrivants d’acquérir les compétences, les<br />

connaissances, et la confiance nécessaires pour une<br />

participation informée et responsable à la société<br />

<strong>ca</strong>nadienne.<br />

Services de bénévolat. Les bénévoles font partie<br />

intégrante de la prestation des services aux immigrants.<br />

Ils suppléent au travail fondamental d’établissement<br />

par l’entremise de divers programmes<br />

de soutien. Le programme de bénévolat permet<br />

d’étendre les ressources limitées et de renforcer<br />

l’intégration des immigrants . Le programme assure<br />

recrutement, formation, placement, suivi et<br />

reconnaissance pour tous les bénévoles. En 2003,


423 bénévoles de la CIAS, la plupart des immigrants<br />

eux-mêmes, ont contribué un total de 25 013<br />

heures bénévoles à l’organisme.<br />

Banque linguistique. Les interprètes et traducteurs<br />

bénévoles aident les immigrants, réfugiés et agences<br />

de la communauté avec des <strong>ca</strong>pacités dans plus<br />

de 72 langues. Les services comprennent la traduction<br />

de certifi<strong>ca</strong>ts, diplômes et autres documents<br />

vers l’anglais et à partir de l’anglais, ainsi que des<br />

services d’interprétation pour clients et divers fournisseurs<br />

de services.<br />

Immigrant Language and Vo<strong>ca</strong>tional<br />

Assessment-Referral Centre (ILVARC)<br />

ILVARC est un centre d’évaluation et de renvoi conçu<br />

pour aider les immigrants et les réfugiés à atteindre<br />

leurs objectifs en matière de langue, édu<strong>ca</strong>tion, métier<br />

et <strong>ca</strong>rrière. Le centre est également autorisé à<br />

déterminer l’admissibilité des clients aux Cours de<br />

langue pour les immigrants au Canada (CLIC) parrainés<br />

par le gouvernement fédéral. ILVARC a servi<br />

7 873 clients et a mené 5 404 évaluations en 2003. À<br />

l’heure actuelle, ILVARC offre les services suivants:<br />

• Évaluation du niveau d’alphabétisation en anglais<br />

ou dans la langue première et orientation vers des<br />

cours d’anglais langue seconde (ALS) ou autres<br />

programmes s’il y a lieu<br />

• Détermination d’admissibilité au programme CLIC<br />

et orientation vers les programmes CLIC<br />

• Counselling dans la langue première du client au<br />

sujet de l’édu<strong>ca</strong>tion, de la planifi<strong>ca</strong>tion d’une <strong>ca</strong>rrière,<br />

de la reconnaissance des titres et des techniques<br />

de recherche d’emploi<br />

• Une publi<strong>ca</strong>tion : guide des programmes ALS et<br />

des services aux immigrants et aux étudiants internationaux<br />

à Calgary<br />

Projets spéciaux<br />

Home<strong>ca</strong>re Attendant Training Programme. En collaboration<br />

avec le Bow Valley College, Calgary<br />

Family Services, We Care Home Health Services,<br />

et Calgary Home Support Services, ce programme<br />

offre huit semaines de formation en classe, comprenant<br />

un stage pratique. S’ils ont terminé la formation<br />

avec succès, les participants se voient garantir<br />

un poste à temps plein, qu’ils doivent occuper<br />

pendant un minimum de six mois. Avec un financement<br />

de Human Resources and Employment<br />

de l’Alberta et du gouvernement du Canada, le programme<br />

est fourni sans frais aux immigrants qui<br />

sont chômeurs, sous-employés, bénéficiaires de<br />

l’assurance-emploi ou d’EI Reachback, ou de Supports<br />

for Independence.<br />

Youth Industry Internship Programme. Le Youth<br />

Industry Internship Programme de la CIAS aide<br />

les jeunes immigrants (entre l’âge de <strong>18</strong> et 30 ans<br />

qui sont inadmissibles à l’AE ou au Reachback et<br />

qui n’ont pas étudié au Canada) à trouver et à retenir<br />

un emploi à long terme. Ce programme unique<br />

fournit aux jeunes immigrants des compétences<br />

transférables qui mèneront au maintien de l’emploi<br />

et aux possibilités d’avancement professionnel.<br />

Un partenariat avec l’industrie a été établi pour<br />

fournir 14 semaines d’expérience de travail ainsi<br />

qu’un emploi à temps plein à la fin du programme.<br />

Multicultural In-Home Support Programme. Ce<br />

programme assure des services de soutien à la maison<br />

aux familles immigrantes et réfugiées bénéficiant<br />

de l’aide sociale à l’enfance.<br />

Mosaic Family Resource Centre<br />

Le Mosaic Family Resource Centre offre un modèle<br />

holistique de services aux familles immigrantes et<br />

réfugiées ayant de jeunes enfants. Quinze programmes<br />

différents répondent aux besoins des nouveaux<br />

arrivants et de leurs enfants en matière de santé, édu<strong>ca</strong>tion,<br />

et au niveau social et émotif. Le Centre s’est<br />

occupé de 2 688 immigrants et réfugiés venant de 26<br />

communautés ethniques différentes en 2003. À<br />

l’heure actuelle, les programmes suivants sont offerts:<br />

Children and Parents Programme. Ce programme<br />

assure des services de prévention et d’intervention<br />

aux familles de nouveaux arrivants ayant de jeunes<br />

enfants et ayant besoin d’aide pour accéder aux<br />

services de santé, de récréation et sociaux et aux<br />

ressources en édu<strong>ca</strong>tion de la jeune enfance à Calgary.<br />

Les services sont fournis au centre même et<br />

dans la communauté et comprennent un programme<br />

préscolaire et d’alphabétisation familiale. Le programme<br />

préscolaire s’adresse aux enfants immigrants<br />

et réfugiés âgés de trois à cinq ans et comprend<br />

un programme orienté vers le jeu en vue de<br />

favoriser le développement social, cognitif, physique,<br />

affectif et linguistique dans un environnement<br />

adapté aux différences culturelles, sécuritaire et<br />

avec un soutien en langue maternelle. Le programme<br />

d’alphabétisation familiale est offert dans<br />

la communauté du nord-est de Calgary aux parents<br />

Le Mosaic Family<br />

Resource Centre offre un<br />

modèle holistique de<br />

services aux familles<br />

immigrantes et réfugiées<br />

ayant de jeunes enfants.<br />

7 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Le projet se sert d’un modèle holistique qui combine<br />

la responsabilisation familiale et individuelle<br />

avec les préoccupations sociales et en matière de<br />

santé (telles que la langue, l’emploi et les obstacles<br />

à l’acculturation) de la famille en tant qu’unité.<br />

La CIAS a reçu un<br />

financement de<br />

Développement des<br />

ressources humaines<br />

Canada pour<br />

l’élaboration d’un Manuel<br />

de Développement d’un<br />

Centre de Ressources pour<br />

les Familles Immigrantes<br />

et Réfugiées avec des<br />

enfants âgés de 0 à 6 ans.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

et enfants réfugiés et immigrants. Ce programme<br />

permet aux parents de participer aux activités d’alphabétisation<br />

pour améliorer les compétences linguistiques<br />

de leurs enfants et leur permet de développer<br />

des compétences pour soutenir l’apprentissage<br />

de ceux-ci.<br />

Family Resource Programmes. Des ateliers et des<br />

groupes aident les familles immigrantes et réfugiées<br />

à accéder aux ressources et services. Les programmes<br />

comprennent des groupes de parents, un lo<strong>ca</strong>l<br />

de rencontre pour familles, des fêtes culturelles et<br />

des possibilités récréatives, ainsi qu’un service de<br />

prêt de jouets et de livres.<br />

Multicultural Family and Child Training Programme.<br />

Ce programme vise à fournir une intervention<br />

et un soutien multiculturels et ciblés aux<br />

familles immigrantes et réfugiées à haut risque<br />

ayant des enfants âgés de six ans ou moins. Le but<br />

du programme est de soutenir les familles faisant<br />

face à de nombreux obstacles et difficiles d’accès<br />

venant de communautés ethniques mal servies qui<br />

ont des difficultés à jouer le rôle de parents dans la<br />

société <strong>ca</strong>nadienne. Ce programme d’apprentissage<br />

orienté vers le jeu prépare les enfants à réussir à<br />

l’école grâce au développement social et celui des<br />

compétences. Les groupes de parents aident à informer<br />

les parents sur le parentage positif, la<br />

communi<strong>ca</strong>tion, les ressources communautaires<br />

et la façon de stimuler les enfants et d’interagir<br />

avec ceux-ci en vue de favoriser leur développement.<br />

Les groupes de soutien sont offerts dans<br />

toute une gamme de milieux communautaires<br />

tels qu’écoles, centres de ressources, bibliothèques<br />

et chez des familles.<br />

Men’s Programme. Ce programme fournit l’oc<strong>ca</strong>sion<br />

aux hommes immigrants et réfugiés de diverses<br />

communautés culturelles de se rencontrer et de<br />

collaborer en vue d’améliorer les relations familiales,<br />

bâtir des liens sociaux et bien réaliser leur<br />

adaptation à la vie au Canada.<br />

Sudanese Family Empowerment Initiative. Ce projet<br />

aide les clients de la communauté soudanaise<br />

qui font face à de nombreux obstacles dans leur<br />

tentative de s’intégrer à la communauté dominante.<br />

8<br />

Fathers and Children Together. Ce projet aborde<br />

les besoins spécifiques des pères ou des personnes<br />

chargées d’enfants âgés de trois à cinq ans chez les<br />

immigrants. La population ciblée est composée<br />

d’hommes immigrants et réfugiés et de leurs enfants<br />

faisant face à de multiples obstacles et vivant<br />

la pauvreté, le sous-emploi ou le chômage, des problèmes<br />

de santé ou d’attachement, des traumatismes,<br />

des barrières linguistiques, l’isolement culturel<br />

et des défis reliés à l’intégration à la société<br />

<strong>ca</strong>nadienne. Ce projet offre des activités d’apprentissage<br />

communes aux enfants et aux pères, ainsi<br />

que des séances d’information pour les pères et des<br />

activités appropriées pour l’âge des enfants pour préparer<br />

ceux-ci à l’école. Les pères vivent une interaction<br />

sociale et un soutien en passant du temps de<br />

qualité les uns avec les autres et avec leurs enfants.<br />

Community Initiatives and Access Project. Ce projet<br />

fournit des services communautaires<br />

multiculturels aux aînés et aux familles isolées, dans<br />

le but d’augmenter leur participation et de réduire<br />

l’isolement, et de développer un réseau d’appui pour<br />

favoriser l’accès aux services communautaires.<br />

Manuel de Développement d’un Centre<br />

de Ressources pour les Familles<br />

Immigrantes et Réfugiées avec des<br />

enfants âgés de 0 à 6 ans<br />

Le Mosaic Family Resource Centre est reconnu à<br />

l’échelle nationale et internationale pour son programme<br />

flexible, complet, inclusif et polyvalent pour<br />

les familles immigrantes et réfugiées. Des recherches<br />

évaluatives ont été présentées à des conférences provinciales,<br />

nationales et internationales accueillant des<br />

praticiens, décideurs, gestionnaires de services et spécialistes.<br />

La CIAS a reçu un financement de Développement<br />

des ressources humaines Canada pour<br />

l’élaboration d’un Manuel de Développement d’un<br />

Centre de Ressources pour les Familles Immigrantes<br />

et Réfugiées avec des enfants âgés de 0 à 6 ans. Le<br />

manuel a été lancé officiellement le 27 novembre<br />

2003.<br />

Même si des centres pour familles et enfants ont été<br />

développés dans de nombreuses régions du pays, il<br />

existe très peu de manuels sur le sujet. Les questions<br />

critiques touchant les familles immigrantes et réfugiées<br />

abordées dans le manuel ne sont pas traitées<br />

par des organismes ou manuels du secteur principal.<br />

Ce manuel a été créé pour les praticiens, décideurs,<br />

gestionnaires de services et spécialistes pour leur permettre<br />

de participer à la mise sur pied de programmes<br />

semblables et pour sensibiliser le public aux va-


leurs du manuel et aux besoins des familles immigrantes<br />

et réfugiées avec des enfants et à ceux de tout<br />

autre groupe vulnérable, à l’échelle nationale et internationale<br />

(CIAS 2001).<br />

L’objectif précis du manuel était d’offrir à tous les<br />

fournisseurs de services sociaux, services de base et<br />

services aux immigrants, des stratégies et des idées<br />

pouvant contribuer au développement et à la mise en<br />

place de programmes et services positifs, riches en<br />

compétences culturelles et inclusifs : « Il existe de<br />

nombreux programmes de prévention et d’intervention<br />

visant l’appui et l’édu<strong>ca</strong>tion des parents désirant<br />

adopter des stratégies afin de mieux répondre<br />

aux besoins de leurs enfants. Cependant, rares sont<br />

les programmes qui répondent aux besoins particuliers<br />

des familles immigrantes et réfugiées »<br />

(Shimoni et al. 2003, p. iii).<br />

Le manuel fournit des renseignements en vue de faire<br />

comprendre les besoins des familles immigrantes et<br />

réfugiées par l’entremise d’un modèle holistique traitant<br />

entre autres du développement des programmes<br />

pour les enfants et familles. Le manuel discute aussi<br />

des facteurs de risque et du rôle de la pauvreté et de<br />

l’isolement social dans le développement des enfants<br />

et leur état de préparation pour l’école (Shimoni et<br />

al. 2003). Des questions de traitement (l’aide aux familles<br />

démunies et isolées et faisant face à des barrières<br />

à l’accès aux services, au renversement des rôles<br />

et au chômage et sous-emploi) sont également abordées<br />

dans le manuel (CIAS 2001).<br />

Avec l’objectif de renforcer les <strong>ca</strong>pacités dans le secteur<br />

de l’apprentissage de la petite enfance et de la<br />

garde des enfants, le manuel a été reconnu dans les<br />

disciplines reliées aux services sociaux à travers le<br />

Canada pour avoir offert une aide précieuse aux professionnels<br />

et bénévoles oeuvrant dans toute une<br />

gamme d’organismes de services de santé et sociaux.<br />

La gestion, le personnel et les bénévoles de centres<br />

de soutien aux familles, les centres de garde d’enfants,<br />

les organismes de service aux immigrants, les<br />

organismes d’édu<strong>ca</strong>tion en garderie et les instituts de<br />

formation, les instituts de counselling familial, tous<br />

les projets du Programme d’action communautaire<br />

pour les enfants, les associations ethno-culturelles<br />

ainsi que le Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés (groupes<br />

affiliés nationaux et internationaux) sont les lecteurs<br />

cibles du manuel. Le manuel décrit la façon de<br />

devenir l’organisme hôte pour un centre de ressources<br />

familiales, citant des exemples de l’association<br />

de la CIAS avec le Mosaic Centre. Le manuel comprend<br />

aussi des descriptions de programmes de centres<br />

de ressources familiales (dont des programmes<br />

pour enfants, des programmes pour parents, des programmes<br />

pour familles, des événements spéciaux, des<br />

célébrations, la récréation, des visites à domicile, des<br />

programmes d’alphabétisation, des programmes pour<br />

pères et enfants, et des instruments d’évaluation)<br />

(CIAS 2004).<br />

Le manuel donne des conseils sur la façon de consolider<br />

l’équipe et de créer et de maintenir des partenariats.<br />

Des renseignements sur la promotion des compétences<br />

culturelles au sein des organismes sont également<br />

fournis. On a mené des consultations régulières<br />

(sur le contenu, format et philosophie par les<br />

recherchistes primaires et secondaires, revue poussée<br />

de la documentation actuelle et entrevues intensives<br />

avec le personnel).<br />

La publi<strong>ca</strong>tion du manuel dans les deux langues officielles<br />

en a assuré la distribution à travers le pays.<br />

Une collaboration avec le Centre <strong>ca</strong>tholique pour<br />

immigrants d’Ottawa a fait que les questions de diversité<br />

essentielles au manuel sont présentées de façon<br />

holistique. Vu la diversité ethnique d’Ottawa, le<br />

point de vue francophone a été présenté de façon juste.<br />

De plus, la présentation d’informations sur le manuel<br />

sur un site Web a renseigné des institutions et individus<br />

à travers le pays désireux d’établir un centre de<br />

ressources familiales ou de se renseigner là-dessus.<br />

Le manuel a été présenté à des conférences à travers<br />

le pays pour permettre aux organismes et aux fournisseurs<br />

de services de le commenter.<br />

Les praticiens qui recevaient le manuel ont été invités<br />

à en évaluer l’effi<strong>ca</strong>cité pour la pratique quotidienne<br />

du travail auprès des familles immigrantes et<br />

réfugiées. Sur les 41 praticiens sondés, la grosse majorité<br />

ont été d’accord pour dire que le manuel les a<br />

aidés à augmenter les compétences culturelles concernant<br />

les familles immigrantes et réfugiées avec de<br />

jeunes enfants. Les praticiens ont aussi déclaré que<br />

le manuel leur fournissait des outils pertinents pour<br />

les aider avec la prestation quotidienne de services<br />

aux familles immigrantes et réfugiées avec de jeunes<br />

enfants et qu’il les aiderait dans le domaine du développement<br />

de programmes. De plus, la majorité des<br />

praticiens ont dit que le manuel renforçait leurs connaissances<br />

sur le développement de partenariats. Finalement,<br />

les praticiens ont dit qu’ils consulteraient<br />

Le manuel fournit des<br />

renseignements en vue de<br />

faire comprendre les<br />

besoins des familles<br />

immigrantes et réfugiées<br />

par l’entremise d’un<br />

modèle holistique traitant<br />

entre autres du<br />

développement des<br />

programmes pour les<br />

enfants et familles.<br />

9 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


la <strong>ca</strong>pacité des communautés dans le domaine de l’apprentissage<br />

et de la garde des petits enfants afin de<br />

mieux répondre aux besoins sociaux et aux aspirations<br />

de cette population.<br />

Les questions<br />

signifi<strong>ca</strong>tives et uniques<br />

auxquelles font face les<br />

familles immigrantes et<br />

réfugiées nécessitent des<br />

programmes et des<br />

interventions spécifiques<br />

et comprenant des<br />

compétences culturelles.<br />

le site Web ou le manuel pour se faire aider dans la<br />

prestation de services au jour le jour aux familles<br />

immigrantes et réfugiées avec de jeunes enfants<br />

(CIAS 2004).<br />

Conclusion<br />

Calgary est devenu le quatrième centre en importance<br />

au Canada pour l’accueil des immigrants, avec 8 000<br />

nouveaux arrivants chaque année (Alberta Learning<br />

2003). Il faut une programmation positive pour minimiser<br />

les facteurs de risque tels que la pauvreté, l’isolement,<br />

la nutrition, les questions de développement<br />

pour les enfants et le manque d’accès aux ressources<br />

communautaires. Les questions signifi<strong>ca</strong>tives et uniques<br />

auxquelles font face les familles immigrantes et<br />

réfugiées nécessitent des programmes et des interventions<br />

spécifiques et comprenant des compétences culturelles.<br />

Le Mosaic Family Resource Centre a élaboré<br />

un modèle de programme reconnu<br />

internationalement pour s’attaquer à ces facteurs de<br />

risque et renforcer les familles immigrantes et réfugiées<br />

au moment de leur établissement à Calgary. Le<br />

Manuel de Développement d’un Centre de Ressources<br />

pour les Familles Immigrantes et Réfugiées avec<br />

des enfants âgés de 0 à 6 ans favorise les pratiques<br />

prometteuses signifi<strong>ca</strong>tives ainsi qu’un modèle<br />

holistique de prestation de services auprès des familles<br />

immigrantes et réfugiées. Le manuel aide aussi les<br />

organismes et fournisseurs de services à développer<br />

des programmes culturellement adaptés et renforce<br />

La CIAS exemplifie un modèle holistique de prestation<br />

des services pour aider les nouveaux arrivants à<br />

surmonter les défis inhérents au processus de<br />

réétablissement: en s’appuyant sur les fondements de<br />

son histoire et de ses traditions tout en embrassant<br />

les possibilités de l’avenir. La CIAS est reconnue à<br />

l’échelle nationale pour sa programmation novatrice,<br />

le développement de manuels de services, et une gestion<br />

crédible. La CIAS reste engagée à un haut niveau<br />

d’imputabilité, d’accessibilité, de consultation<br />

communautaire, de partenariat et de collaboration, et<br />

au processus continu d’auto-évaluation.<br />

Références<br />

Alberta Learning. 2003. An Overview of Immigration<br />

to Alberta (IMM1000). Edmonton: Auteur .<br />

Calgary Immigrant Aid Society (CIAS). 2004. « Final<br />

Report to Human Resources Development Canada:<br />

A Handbook for Developing a Resource Centre<br />

for Immigrant and Refugee Families with Children<br />

Ages 0-6. » Calgary: CIAS.<br />

Calgary Immigrant Aid Society (CIAS). 2001. « Project<br />

Proposal to Human Resources Development Canada: A<br />

Handbook for Developing a Resource Centre for Immigrant<br />

and Refugee Families with Children Ages 0-6. »<br />

Calgary: CIAS.<br />

Shimoni, R., Este, D., Clark, D., et Bon Bernard,<br />

C. 2003. Manuel de Développement d’un Centre<br />

de Ressources pour les Familles Immigrantes et<br />

Réfugiées avec des enfants âgés de 0 à 6 ans. Calgary:<br />

CIAS.<br />

Cynthia Gallop, MSW, est planifi<strong>ca</strong>trice de projets à<br />

la Calgary Immigrant Aid Society, #1200, 910-7th<br />

Avenue S.W., Calgary (Alberta) T2P 3N8; Téléphone:<br />

403-265-1120; Télécopieur: 403-266-2486; Courriel:<br />

; site Web:<br />

.■<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

10


Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants, conférence<br />

pour le développement professionnel, 20-22 octobre 2004, Orillia<br />

L’Intégration des nouveaux arrivants afri<strong>ca</strong>ins : une étude de<br />

l’établissement des Soudanais en Ontario<br />

Barbara Loh<br />

Le contenu présenté lors de cet atelier était basé<br />

sur l’évaluation des besoins fondamentaux<br />

menée par l’entremise d’un partenariat du<br />

Centre for Addiction and Mental Health de l’Université<br />

de Toronto, Ani-Sa’a (connue aussi sous le nom<br />

de l’Association of Sudanese Women in Research and<br />

Development) et la Division de ressources pour la<br />

recherche sur les réfugiés de l’Université <strong>Carleton</strong>.<br />

Les deux présentatrices, Sarah Bukhari et Beatrice<br />

Khamisa Baya, ont commencé par résumer la situation<br />

géopolitique et culturelle au Soudan et par décrire<br />

le projet de recherche. Ensuite, elles ont présenté<br />

les résultats des recherches ainsi que les recommandations<br />

faites à Citoyenneté et Immigration Canada<br />

(Région de l’Ontario) pour répondre aux besoins<br />

des nouveaux arrivants soudanais.<br />

Des 220 Soudanais interrogés dans les sept villes de<br />

l’Ontario, 1 57 pour cent étaient masculins et 43 pour<br />

cent féminins, et l’âge moyen était de 34 ans. Trentehuit<br />

pour cent des personnes interrogées n’avaient<br />

pas fait d’études secondaires avant d’arriver au Canada,<br />

13 pour cent avaient fini l’école secondaire<br />

avant de venir au Canada, et 49 pour cent avaient<br />

fait des études postsecondaires avant d’arriver au<br />

Canada. La plupart des répondants étaient des réfugiés<br />

parrainés par le gouvernement (RPG) et ils<br />

avaient passé en moyenne 2,1 ans au Canada.<br />

Un grand nombre des Soudanais interrogés ont dit<br />

que trouver un logement abordable était une grande<br />

difficulté pour eux. Pour les RPG, le remboursement<br />

du prêt de transport constituait un fardeau supplémentaire.<br />

Pour demander de l’aide pour ces problèmes<br />

ou d’autres, la plupart des répondants ont dit qu’ils<br />

s’adressaient d’abord à des membres de leur famille<br />

ou à des amis. Une exception était Hamilton, une des<br />

sept villes, où le nombre de ceux qui s’adressaient<br />

aux organismes d’établissement comme leur source<br />

première d’appui social est égal à ceux qui s’adressaient<br />

à des amis. Ceux qui s’adressaient à des travailleurs<br />

en établissement ne les trouvaient pas aussi<br />

utiles que des membres de famille ou des amis.<br />

Certains besoins tels que trouver un logement ou un<br />

emploi ou se faire aider dans l’activité de la vie quotidienne<br />

n’étaient pas satisfaits. Les entrevues ont<br />

révélé aussi que parmi d’autres besoins qui restaient<br />

insatisfaits il y avait l’aide avec la poursuite des études<br />

et les renseignements sur l’évaluation ou la reconnaissance<br />

des titres professionnels. Les attentes<br />

relatives au Canada ont été examinées aussi : quatrevingt-cinq<br />

pour cent ont dit qu’ils ne s’attendaient<br />

pas à la difficulté de trouver un emploi, 76 pour cent<br />

ont dit qu’ils ne s’attendaient pas au coût de la vie au<br />

Canada, et 73 pour cent ont dit ne pas s’attendre à<br />

avoir besoin d’« expérience <strong>ca</strong>nadienne » pour avoir<br />

un emploi. À part le stress de ces besoins insatisfaits,<br />

la plupart des répondants ont dit que leur plus grande<br />

préoccupation concernait la sécurité des membres de<br />

leur famille qui habitaient en dehors du Canada. Un<br />

fardeau financier supplémentaire provenait des attentes<br />

de ces parents à l’étranger qui les obligeaient à<br />

leur envoyer de l’argent.<br />

Quand on a demandé aux répondants quel aspect de<br />

la vie au Canada posait le plus de difficultés d’adaptation,<br />

jusqu’à 85 pour cent ont mentionné le climat<br />

et comment y faire face, par exemple apprendre à s’habiller<br />

pour les grands froids. Quand on leur a demandé<br />

pourquoi ils ne recherchaient pas de l’aide pour certains<br />

de ces problèmes, ils ont répondu qu’ils ne savaient<br />

pas qu’il y avait des sources d’aide ou qu’ils<br />

ne savaient pas où aller chercher de l’aide. Parfois,<br />

ils se sentaient trop gênés pour demander de l’aide,<br />

surtout à des organismes d’établissement.<br />

Dans l’ensemble ce sont les RPG et les répondants de<br />

la <strong>ca</strong>tégorie de la famille qui avaient le plus de difficultés<br />

d’adaptation à la vie au Canada. Plus de femmes<br />

(37 pour cent) que d’hommes (24 pour cent) avaient<br />

des difficultés linguistiques. De plus, les femmes ressentaient<br />

la pression provenant de l’évolution de leur<br />

rôle qu’elles devaient jouer et des attentes à leur égard,<br />

des pressions financières et de l’augmentation de la<br />

charge de travail au sein de la famille. Seulement quelques<br />

répondants, masculins et féminins, ont dit avoir eu<br />

des difficultés avec des organismes gouvernementaux, la<br />

police, leur conjoint(e), ou des membres de leur famille.<br />

En ce qui concerne la santé, de nombreux répondants<br />

ont dit que les inquiétudes les empêchaient de dormir,<br />

qu’ils sentaient constamment une tension, se sentaient<br />

déprimés ou qu’ils étaient , comme la plupart<br />

des RPG, tourmentés par de mauvais souvenirs.<br />

Quant à la garde des enfants, 25 pour cent des parents<br />

ont dit avoir des difficultés avec le système scolaire.<br />

D’autres grandes préoccupations pour de nombreux<br />

répondants étaient le manque d’un centre communautaire<br />

soudanais ainsi que les divisions au sein<br />

de la communauté soudanaise.<br />

Facilitatrices : Sarah<br />

Bukhari et Beatrice<br />

Khamisa Baya,<br />

Association of Sudanese<br />

Women in Research and<br />

Development, Toronto<br />

Les deux présentatrices,<br />

Sarah Bukhari et Beatrice<br />

Khamisa Baya, ont<br />

commencé par résumer la<br />

situation géopolitique et<br />

culturelle au Soudan et par<br />

décrire le projet de<br />

recherche.<br />

1<br />

Les sept villes sont : Ottawa, Hamilton, St. Catharines, Windsor, Kitchener, London et Toronto.<br />

11 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Trois recommandations<br />

générales ont découlé des<br />

résultats de cette étude : qu’il<br />

fallait trouver des façons de<br />

responsabiliser la communauté<br />

soudanaise, d’établir des liens<br />

entre la communauté<br />

soudanaise et les communautés<br />

et institutions <strong>ca</strong>nadiennes , et<br />

d’augmenter les services à<br />

l’intention de la communauté<br />

soudanaise.<br />

Trois recommandations générales ont découlé des résultats<br />

de cette étude : qu’il fallait trouver des façons<br />

de responsabiliser la communauté soudanaise, d’établir<br />

des liens entre la communauté soudanaise et les<br />

communautés et institutions <strong>ca</strong>nadiennes , et d’augmenter<br />

les services à l’intention de la communauté soudanaise.<br />

Afin d’atteindre ces objectifs, il faudrait une compréhension<br />

et une sensibilité accrues à l’égard de la diversité des<br />

Soudanais et de leurs expériences d’avant la migration.<br />

Contacts :<br />

Sarah Bukhari et Beatrice Khamisa Baya, Association<br />

of Sudanese Women in Research and<br />

Development, 215 Spadina Avenue, Suite 127,<br />

Toronto (Ontario) M5T 2C7; Téléphone : 416-<br />

658-5100, poste 3, et 416-281-6041 (respectivement);<br />

Courriel : et<br />

.■<br />

Étude problématique sur les Soudanais de l’Ontario<br />

Gertrud Neuwirth, Ph.D.<br />

Professeure émérite de sociologie<br />

Tout d’abord, soulignons<br />

le fait que l’enquête ne se<br />

base pas sur un<br />

échantillon tiré au hasard,<br />

puisqu’il n’existe aucune<br />

trace de la population<br />

globale dont un tel<br />

échantillon aurait pu être<br />

prélevé.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

Lorsqu’on nous a demandé de travailler en partenariat<br />

avec une équipe de recherche du centre<br />

de toxicomanie et de santé mentale de Toronto<br />

sur une étude portant sur les Soudanais de l’Ontario,<br />

nous avons cru – en tant que sociologues habitués<br />

aux problèmes de l’établissement des réfugiés –<br />

que notre rôle serait d’apporter un complément d’expertise<br />

à une unité de recherche constituée principalement<br />

de psychologues et de spécialistes de santé<br />

mentale moins à l’aise que nous avec des questions<br />

d’intégration ou de régimes de prestations (ceux-ci<br />

étant liés à la <strong>ca</strong>tégorie dans laquelle les immigrants<br />

soudanais avaient été classés à leur arrivée). Mais ce<br />

n’était pas le <strong>ca</strong>s. Peu à peu, l’équipe de recherche de<br />

Toronto et l’Association of Sudanese Women in<br />

Research and Development, l’autre équipe à collaborer<br />

sur l’étude, se sont approprié le projet, faisant<br />

fi de nos conseils et suggestions – une situation en<br />

partie due aux contraintes de temps et d’argent auxquelles<br />

étaient soumises les équipes. Rien ne justifie<br />

en revanche que a) nous n’ayons jamais été informés<br />

des modifi<strong>ca</strong>tions considérables apportées à notre travail,<br />

au point d’en changer le sens, b) le rapport final<br />

ne nous ait pas été remis pour validation avant sa soumission<br />

à la province de l’Ontario, validation que nous<br />

n’aurions pas permise sans insister sur un certain nombre<br />

de modifi<strong>ca</strong>tions préalables, c) l’Association of<br />

Sudanese Women in Research and Development ait<br />

présenté à la conférence de l’OCASI, sans nous prévenir,<br />

le travail effectué et d) nous n’ayons eu vent<br />

du projet de l’Association of Sudanese Women<br />

in Research and Development d’exposer le rapport<br />

à Ottawa que par des membres de la communauté<br />

soudanaise.<br />

Étant donné le financement limité du projet, nous<br />

partions du principe que les recherches effectuées<br />

permettraient de soulever certains points, et qu’il serait<br />

nécessaire de les explorer plus avant par des recherches<br />

un peu plus poussées, et cela avant que la<br />

moindre recommandation ne soit faite. Cependant, la<br />

12<br />

version finale de l’étude soumise par l’équipe de Toronto<br />

et distribuée aux organisations soudanaises par<br />

l’Association of Sudanese Women in Research and<br />

Development présente les conclusions de la recherche<br />

comme découlant de statistiques valables et formelles<br />

ne nécessitant aucune amélioration. <strong>No</strong>us ne<br />

pouvons donc qu’attirer l’attention sur deux problèmes<br />

lourds ignorés ou masqués lors de la rédaction<br />

du rapport, et les discuter, dans la mesure où<br />

ils affectent la validité et la pertinence des conclusions<br />

que l’équipe de Toronto a émises au sujet<br />

d’éventuelles réformes des services de soutien<br />

à l’établissement des réfugiés.<br />

Tout d’abord, soulignons le fait que l’enquête ne se<br />

base pas sur un échantillon tiré au hasard, puisqu’il<br />

n’existe aucune trace de la population globale dont<br />

un tel échantillon aurait pu être prélevé. Pour chacune<br />

des sept villes, l’échantillon étudié correspond<br />

à un ensemble de Soudanais contactés au préalable,<br />

échantillon complété par sondage cumulatif. Bien que<br />

l’échantillon soit constitué à parts égales de musulmans<br />

du nord et de <strong>ca</strong>tholiques et protestants du sud,<br />

les musulmans, et plus particulièrement ceux possédant<br />

un bon niveau de qualifi<strong>ca</strong>tion, sont<br />

surreprésentés - plus de 52,7 % sont diplômés au niveau<br />

postsecondaire, par rapport à 17 % pour les protestants<br />

et 13 % pour les <strong>ca</strong>tholiques. 1 Si on se base<br />

sur les différences de niveaux d’études, les musulmans,<br />

avec 28%, possèdent la plus faible proportion<br />

de réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG)<br />

contre 90 % de membres de dénominations chrétiennes;<br />

ce sont eux aussi qui possèdent une proportion<br />

beaucoup plus élevée de membres de la <strong>ca</strong>tégorie de<br />

la famille, et de réfugiés au sens de la Convention<br />

(reconnus comme tel au Canada); et c’est le seul<br />

groupe dont certains membres sont immigrants indépendants<br />

ou travailleurs qualifiés. Étant donné<br />

le <strong>ca</strong>ractère faussé de la distribution, l’échantillon<br />

complet n’apparaît guère représentatif de la population<br />

soudanaise.<br />

1<br />

Les statistiques relatives aux niveaux d’instruction dans le rapport final et dans le rapport pour l’OCASI doivent<br />

être corrigées. Dans l’échantillon total, 29 pour cent - et non pas 38 pour cent - n’ont pas fini leurs études secondaires<br />

avant de venir au Canada; et 21 pour cent - et non pas 13 pour cent - les ont terminées.


Les questions de connaissance des services d’aide à<br />

l’établissement par les répondants, et l’utilisation<br />

qu’ils en faisaient étaient couvertes dans une partie<br />

de l’entretien, cette partie ne contenant aucune question<br />

ouverte. L’intervieweur, parcourant à voix haute<br />

une liste de services disponibles pour les nouveaux<br />

arrivants, demandait aux personnes interrogées<br />

d’identifier lesquels des organismes suivants : associations<br />

d’aide à l’établissement des immigrants,<br />

maisons d’accueil, organisations religieuses, amis et<br />

membres de la famille, l’Internet ou d’autres médias,<br />

ou parrains fournissaient les renseignements nécessaires<br />

et les services d’orientation à la vie au Canada,<br />

à la santé et au bien-être, à l’emploi, au transport<br />

et aux questions relatives au rôle des parents.<br />

Suivant la réponse donnée, l’intervieweur cochait la<br />

bonne colonne, à choisir parmi : services et information<br />

requis, reçus, et degré de satisfaction. Ces questions<br />

condensées sont trop complexes et ardues pour<br />

recevoir de la part des répondants des réponses fiables.<br />

De plus, le questionnaire ne donnait pas la possibilité<br />

de répondre par « je ne sais pas », ce qui fait qu’aucune<br />

vérifi<strong>ca</strong>tion du nombre de répondants n’ayant pas de<br />

réponse exacte à donner n’a pu être effectuée. Sans<br />

connaissance des noms exacts des organismes d’aide<br />

à l’établissement présents dans leur ville ou leur quartier,<br />

des Soudanais fraîchement arrivés au Canada<br />

comprendraient-ils le sens du terme « organismes<br />

d’aide à l’établissement » Il n’est par conséquent<br />

pas surprenant que l’analyse de cette partie ait été<br />

laissée de côté par l’équipe de recherche de Toronto.<br />

Seules quelques-unes des réponses ont été incluses<br />

dans la version finale du rapport et présentées lors du<br />

programme de l’OCASI, mais leur interprétation est<br />

discutable, voire fallacieuse, Si les forts taux de réfugiés<br />

parrainés par des groupes privés (80%), d’immigrants<br />

indépendants (77%) et d’immigrants appartenant<br />

à la <strong>ca</strong>tégorie de la famille (50%) n’ayant recours<br />

à aucun organisme d’établissement de base ont<br />

pu, en partie, être attribués à une mauvaise compréhension<br />

de la question, il est tout de même nécessaire<br />

de soulever le fait que a) les « services de base » n’ont<br />

jamais été explicités et b) même définis, ces services<br />

ne relèvent pas nécessairement des organisations responsables<br />

des services à l’immigration. Cependant,<br />

le taux élevé de réfugiés parrainés par le gouvernement<br />

(RPG) ayant bénéficié des services fournis par<br />

leur maison d’accueil confirmerait le fait que les répondants<br />

aient connaissance du nom. Il est pourtant<br />

quelque peu déconcertant de découvrir que l’utilisation<br />

de services d’hébergement par les organismes<br />

d’aide à l’établissement est une des plus faibles pour<br />

les RPG à Ottawa et dans la région métropolitaine de<br />

Toronto. Puisque la maison d’accueil d’Ottawa emploie<br />

un agent chargé de trouver un hébergement pour<br />

les RPG avant leur départ, ces derniers n’auraient<br />

normalement pas besoin de faire appel aux services<br />

de logement. Vu les différences dans l’importance des<br />

échantillons, allant de 15 à St. Catharines à 91 pour<br />

la région métropolitaine de Toronto, le bien-fondé des<br />

conclusions concernant les différences d’usage des<br />

services d’établissement entre les villes est également<br />

discutable. Finalement, à l’exception de Hamilton,<br />

les répondants n’ont pas indiqué si le travailleur en<br />

établissement consulté était Soudanais.<br />

Comme il a été précisé dans la version finale du rapport<br />

et lors de la présentation à la conférence de<br />

l’OCASI, la population soudanaise est pluriethnique<br />

et plurilinguistique. Malheureusement, en raison de<br />

la petite taille de l’échantillon - et de son <strong>ca</strong>ractère<br />

faussé - ayant servi à l’étude, il ne nous a pas été<br />

possible de mieux comprendre, même un peu, quels<br />

sont les besoins réels des différents groupes ethniques,<br />

des groupes urbains et ruraux, des diplômés<br />

comme de ceux qui ont fait moins d’études, et comment<br />

y pallier. Par exemple, en ce qui concerne<br />

l’échantillon de London, il n’est fait aucune mention<br />

des besoins spécifiques des répondants dinkas et<br />

nuers. 2 <strong>No</strong>us aimerions donc faire la recommandation<br />

suivante : que les organismes d’aide à l’établissement<br />

reçoivent des fonds pour former et embaucher<br />

des conseillers d’origine soudanaise suffisamment<br />

compétents pour rencontrer, prendre en charge<br />

et répondre aux besoins des Soudanais particuliers<br />

servis par l’organisme. Sans d’autres recherches et<br />

une meilleure connaissance de la diversité culturelle<br />

de la population soudanaise, il serait prématuré de<br />

lancer une quelconque initiative qui impliquerait la<br />

nécessité de déléguer des prestations de services à<br />

des organisations soudanaises. Ces organisations communautaires,<br />

à l’image d’un Canada multiculturel aux<br />

groupes communautaires souvent liés à l’ethnicité,<br />

représenteraient avant tout les besoins de leurs propres<br />

membres, mais il leur manquerait la connaissance<br />

nécessaire pour répondre aux besoins des autres groupes<br />

ethniques.■<br />

Malheureusement, en<br />

raison de la petite taille de<br />

l’échantillon - et de son<br />

<strong>ca</strong>ractère faussé - ayant<br />

servi à l’étude, il ne nous a<br />

pas été possible de mieux<br />

comprendre, même un peu,<br />

quels sont les besoins réels<br />

des différents groupes<br />

ethniques, des groupes<br />

urbains et ruraux, des<br />

diplômés comme de ceux<br />

qui ont fait moins<br />

d’études, et comment y<br />

pallier.<br />

Photo: Gracieuseté du<br />

HCR<br />

2<br />

Mary Williamson, directrice exécutive du London Cross Cultural Learner Centre, discute les besoins spéciaux de<br />

ces réfugiés dans INSCAN, vol <strong>18</strong>, no 1 (été 2004).<br />

13 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Dans l’intérêt public : l’accès des immigrants aux professions<br />

réglementées dans l’Ontario d’aujourd’hui<br />

Les présentatrices, Jane<br />

Cullingworth et Uzma<br />

Shakir, ont résumé les<br />

conclusions et les<br />

recommandations de<br />

l’exposé, tout en donnant<br />

des renseignements<br />

d’arrière-plan sur<br />

l’exposé et le projet en<br />

général.<br />

L’exposé identifie trois<br />

changements contextuels<br />

qui affectent la<br />

réglementation<br />

professionnelle :(a)<br />

changements dans les lois<br />

relatives à l’équité, dans les<br />

<strong>ca</strong>dres juridiques des droits<br />

humains et dans la<br />

jurisprudence; (b) les<br />

transformations<br />

démographiques; et (c) la<br />

poussée à la tendance à<br />

améliorer l’accès des<br />

professionnels formés à<br />

l’étranger.<br />

Cinq recommandations en<br />

matière de politiques<br />

figurent dans l’exposé.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

par PROMPT (Policy Roundtable Mobilizing Professions and Trades)<br />

Adnan Türegün<br />

Cet atelier était basé sur l’exposé de principes<br />

du même nom de PROMPT. Les présentatrices,<br />

Jane Cullingworth et Uzma Shakir, ont<br />

résumé les conclusions et les recommandations de<br />

l’exposé, tout en donnant des renseignements d’arrière-plan<br />

sur l’exposé et le projet en général.<br />

PROMPT est une coalition basée en Ontario regroupant<br />

des associations d’immigrants, professionnelles et<br />

commerciales, des initiatives communautaires et des<br />

groupes de coordination qui travaillent à développer et<br />

à promouvoir des solutions politiques pour améliorer<br />

l’accès aux professions et aux métiers. Dirigée par des<br />

immigrants, la coalition oeuvre pour défendre les intérêts<br />

de toutes les professions et tous les métiers, élabore<br />

des recommandations de politiques dans une perspective<br />

immigrante, et favorise les changements politiques<br />

auprès des parties intéressées, surtout le gouvernement.<br />

Depuis janvier 2003, PROMPT a produit quatre<br />

exposés de principes : « In the Public Interest: Immigrant<br />

Access to Regulated Professions in Today’s<br />

Ontario » (septembre 2004), « Re<strong>ca</strong>sting Equity: A<br />

Conceptual Framework » (octobre 2004), « Smart<br />

Settlement Strategies: Modelling Sustainable Immigrant<br />

Settlement in Ontario’s Communities, » et « Towards a<br />

New Approach to Funding and Implementing Immigrant<br />

Employment Initiatives » (titre provisoire). Les<br />

deux derniers seront rendus publics au début de <strong>2005</strong>.<br />

Généralement reconnue comme une voix crédible de<br />

professionnels et de gens de métier formés à l’étranger<br />

et représentée dans de nombreux forums de parties intéressées,<br />

la coalition a développé des relations avec<br />

les gouvernements, organismes de réglementation, établissements<br />

d’enseignement, et les médias.<br />

L’exposé de principes « In the Public Interest » vise à<br />

décrire le contexte historique et le processus de la réglementation<br />

professionnelle en Ontario; à fournir une<br />

analyse systémique du processus d’inscription du point<br />

de vue des professionnels formés à l’étranger; et de recommander<br />

des changements en vue d’une imputabilité<br />

accrue dans le processus d’inscription du point de<br />

vue des professionnels formés à l’étranger, en s’inspirant<br />

de la documentation, de diverses parties intéressées,<br />

et de modèles internationaux. L’exposé souligne<br />

l’obligation légale des organismes de réglementation<br />

professionnelle de s’assurer qu’il n’y a pas de barrières<br />

systémiques dans leurs politiques et procédures. L’exposé<br />

est basé sur des recherches du Centre for Research<br />

and Edu<strong>ca</strong>tion in Human Services, qui a mené une revue<br />

de la documentation, des entrevues avec des informateurs<br />

clés parmi les parties intéressées ainsi que des<br />

groupes de réflexion avec des organismes de réglementation<br />

et des fonctionnaires. Un groupe de travail de PROMPT<br />

a supervisé le processus, a orienté et guidé la rédaction et a<br />

14<br />

participé à la formulation des recommandations. La table<br />

ronde a fourni des conseils et des idées de façon continue<br />

en vue de l’exposé. Au lancement de l’exposé le 29 septembre,<br />

Mary Ann Chambers, ministre ontarienne de la<br />

Formation et des Collèges et Universités, a annoncé la nomination<br />

du juge à la retraite George Thompson pour entreprendre<br />

un examen des processus d’appel au sein des<br />

professions réglementées de la province.<br />

L’exposé identifie trois changements contextuels qui<br />

affectent la réglementation professionnelle :(a) changements<br />

dans les lois relatives à l’équité, dans les <strong>ca</strong>dres<br />

juridiques des droits humains et dans la jurisprudence;<br />

(b) les transformations démographiques; et (c)<br />

la poussée à la tendance à améliorer l’accès des professionnels<br />

formés à l’étranger. La prémisse de l’exposé<br />

est que l’intérêt public a été défini de façon trop étroite.<br />

Ce qu’il faut c’est de penser à s’assurer que tous les<br />

compétents sont admis plutôt que de se concentrer sur<br />

le refus des incompétents. La réglementation doit garantir<br />

la sécurité autant que l’accès. Les organismes de<br />

réglementation ont une obligation légale de garantir<br />

l’absence de barrières systémiques.<br />

Cinq recommandations en matière de politiques figurent<br />

dans l’exposé. La première est que les processus<br />

d’inscription dans les professions réglementées soient<br />

guidées par les principes essentiels de l’intérêt public,<br />

de l’imputabilité, et de l’équité. Les processus doivent<br />

aussi être pertinents, cohérents, transparents, opportuns,<br />

abordables, accessibles, respectueux et défendables.<br />

Principes essentiels<br />

Dans l’intérêt public<br />

Les processus d’inscription autorisent tous les <strong>ca</strong>ndidats<br />

professionnels qualifiés et compétents à exercer et assurent<br />

la sécurité, la santé et le bien-être du public.<br />

Imputabilité face au public<br />

Les processus assurent et sont considérés assurer que<br />

l’inscription se fait dans l’intérêt public.<br />

Équité<br />

Les processus d’inscription sont menés en conformité<br />

avec l’obligation légale des organismes de réglementation<br />

de ne pas faire de discrimination et donc<br />

de considérer les compétences, les connaissances,<br />

les titres et la <strong>ca</strong>pacité d’exercer sans tenir compte<br />

de la race, de l’origine ancestrale, du lieu d’origine,<br />

de la couleur, de l’origine ethnique, de la nationalité,<br />

de la citoyenneté, de la croyance, du genre, de l’orien-


tation sexuelle, de l’âge, de l’état matrimonial, de la<br />

situation familiale, ou de l’invalidité. De plus, les<br />

processus d’inscription sont menés en conformité<br />

avec l’obligation éthique de l’organisme de réglementation<br />

de ne pas faire de discrimination et donc<br />

de considérer les compétences, les connaissances, les<br />

titres et la <strong>ca</strong>pacité d’exercer sans tenir compte du<br />

pays de formation ou du statut socio-économique,<br />

économique ou d’emploi, et sans tenir compte de la<br />

demande du marché du travail.<br />

Valeurs<br />

Pertinents<br />

Les critères d’évaluation et d’autorisation d’autoriser<br />

ne considèrent que les compétences, les connaissances<br />

et l’expérience appli<strong>ca</strong>bles à un exercice<br />

sécuritaire et compétent selon les normes acceptées<br />

et identifiées de l’industrie et de la réglementation.<br />

Cohérents<br />

À l’intérieur de chaque profession, le processus d’inscription<br />

est cohérent; celui-ci est basé sur l’appli<strong>ca</strong>tion<br />

cohérente de normes minimales d’autorisation<br />

d’exercer en fonction de la compétence, quelles que<br />

soient les particularités du <strong>ca</strong>ndidat ou de l’évaluateur.<br />

Transparents<br />

Les critères, les processus et les résultats et sont communiqués<br />

de façon publique et accessible sont sujets<br />

à un examen de la part du <strong>ca</strong>ndidat et du public, tout<br />

en protégeant l’intimité des <strong>ca</strong>ndidats individuels.<br />

Rapides<br />

L’évaluation, la réévaluation et le processus d’appel,<br />

ainsi que la confirmation des résultats sont disponibles<br />

dans un délai raisonnable et défini.<br />

Abordables<br />

Les frais reliés au processus d’inscription sont justifiables.<br />

Les frais sont abordables et ne compromettent pas<br />

l’accès à l’autorisation d’exercer ni à l’exercice même.<br />

Accessibles<br />

Le processus d’inscription ne comprend pas des exigences<br />

qui ne peuvent pas être satisfaites par tous les<br />

<strong>ca</strong>ndidats qualifiés. C’est aux responsables de la réglementation<br />

de s’assurer que les <strong>ca</strong>ndidats ont accès<br />

à tous les éléments du processus et des critères<br />

de l’autorisation d’exercer qui doivent être ou qui<br />

peuvent seulement être satisfaits au Canada.<br />

Respectueux<br />

Le processus d’inscription reconnaît les connaissances,<br />

les compétences et l’expérience des <strong>ca</strong>ndidats.<br />

Les responsables de la réglementation font preuve<br />

d’un traitement respectueux des <strong>ca</strong>ndidats.<br />

Défendables<br />

C’est aux responsables de la réglementation de s’assurer<br />

que les processus et décisions relatives à l’inscription<br />

sont en conformité avec les valeurs et principes<br />

ci-dessus. C’est aux responsables de la réglementation<br />

de fournir une justifi<strong>ca</strong>tion claire des processus<br />

d’inscription et des raisons des décisions.<br />

La deuxième recommandation est que les organismes<br />

de réglementation soient tenus par la législation d’entreprendre<br />

des vérifi<strong>ca</strong>tions de la réglementation, au<br />

niveau des résultats et du processus, qui aboutissent à<br />

des plans d’action pour l’équité. On fournit au public<br />

des rapports annuels sur l’équité.<br />

Une vérifi<strong>ca</strong>tion des résultats mesure la proportion<br />

des professionnels formés à l’étranger à l’intérieur<br />

d’une profession réglementée en particulier par rapport<br />

à la proportion de ceux-ci chez les professionnels<br />

en général.<br />

Une vérifi<strong>ca</strong>tion du processus identifie la conformité<br />

de chaque processus de réglementation avec les principes<br />

essentiels et les valeurs.<br />

Un plan d’action pour l’équité est élaboré par chaque<br />

organisme de réglementation professionnelle en<br />

collaboration avec d’autres parties intéressées. Le<br />

plan aborde chaque principe et chaque valeur, identifie<br />

les buts, fournit une stratégie de mise en oeuvre<br />

avec des délais concrets, et définit les mé<strong>ca</strong>nismes<br />

de communi<strong>ca</strong>tion et de responsabilité.<br />

La troisième recommandation vise des stratégies qui renforcent<br />

la nature publique de la responsabilité par l’intermédiaire<br />

des conseils de réglementation professionnelle.<br />

Trois idées préliminaires sont soumises à la discussion :<br />

Pour les personnes nommées par le lieutenant-gouverneur<br />

qui existent actuellement, le gouvernement<br />

définit une responsabilité claire par l’intermédiaire<br />

d’une orientation et des forums annuels.<br />

Une nouvelle <strong>ca</strong>tégorie de personnes nommées par<br />

le ministère est créée pour siéger de droit au conseil ,<br />

avec l’obligation clairement définie de rendre compte<br />

au gouvernement.<br />

Des sièges spéciaux pour les représentants communautaires<br />

sont créés pour que ceux-ci puissent refléter<br />

la communauté professionnelle ou générale<br />

quant au lieu de formation.<br />

La quatrième recommandation propose un secrétariat<br />

des gouvernements provinciaux centralisé sur l’accès<br />

aux professions. Avec une représentation de tous les<br />

15 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


niveaux de gouvernement, des associations professionnelles<br />

immigrantes, des organismes de réglementation<br />

professionnelle, des services de reconnaissance des titres,<br />

des établissements d’enseignement, et des employeurs,<br />

le secrétariat rehausserait la responsabilité de la communauté<br />

de réglementation, et fournirait un appui à la communauté<br />

et servirait de véhicule de collaboration<br />

pangouvernementale pour enlever les barrières en matière<br />

de professions. Le rôle du secrétariat comprendrait :<br />

• la création d’un <strong>ca</strong>dre pour continuer l’engagement<br />

et la collaboration;<br />

• la coordination des renseignements, des programmes<br />

et des initiatives entre les gouvernements fédéral, provinciaux<br />

et municipaux pour améliorer l’accès aux<br />

professions;<br />

• le développement, la mise en oeuvre et la garantie<br />

de la conformité avec des conditions prescrites améliorées<br />

pour assurer la responsabilité à travers les<br />

professions réglementées;<br />

• la coordination de la nomination de membres non<br />

professionnels aux conseils d’administration;<br />

• l’appui des organismes de réglementation en vue de<br />

l’amélioration de l’accès des professionnels formés<br />

à l’étranger; et<br />

• la création d’un site Web pour fournir des renseignements<br />

au public sur l’activité de l’organisme de réglementation<br />

et sur la responsabilité.<br />

La dernière recommandation concerne l’établissement<br />

de processus d’appel autonomes pour chaque<br />

profession ou à travers les secteurs. Il y aurait<br />

des commissions d’appel composées d’évaluateurs<br />

n’ayant pas participé aux premiers processus<br />

d’évaluation. Ces commissions comprendraient<br />

des membres informés des aspects techniques et<br />

des processus d’appel.<br />

Contacts :<br />

Faviola Fernandez, PROMPT Coordinator, 2 Carlton<br />

Street, Suite 820, Toronto (Ontario) M5B 1J3; Téléphone<br />

: 416-979-8611; Télécopieur : 416-979-9853;<br />

Courriel : < fernandez@<strong>ca</strong>ssa.on.<strong>ca</strong>>.■<br />

Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés, Consultation de l’automne, <strong>18</strong>-20<br />

novembre 2004, Victoria, Première partie<br />

Le coût afférent à la séparation des membres de la famille des personnes protégées<br />

Personne ressource : Geri<br />

Sadoway, Parkdale<br />

Community Legal<br />

Services, Toronto<br />

Modérateurs : Kemi<br />

Jacobs, Toronto<br />

Community Housing<br />

Corporation; Chris<br />

Pullenayegem, Citizens<br />

for Public Justice, Toronto<br />

Malheureusement, les<br />

retards dans la<br />

réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />

se font plus prononcés.<br />

Chris Pullenayegem<br />

Les demandeurs d’asile qui sont acceptés<br />

comme réfugiés au Canada ne sont autorisés<br />

à amener des personnes à charge au Canada<br />

qu’une fois le statut de résident permanent accordé.<br />

Pour plusieurs, cela représente un défi plus décourageant<br />

que la persécution qu’ils ont fuie. Il faut plusieurs<br />

années pour obtenir le statut de résident permanent.<br />

Le fait de ne pas pouvoir se réunir avec les<br />

membres de leur famille <strong>ca</strong>use des difficultés intolérables<br />

pour ceux qui ont déjà connu une vie pleine de<br />

traumatismes, sans parler de la peur constante de ne<br />

jamais revoir leur famille. Depuis de nombreuses<br />

années, la question de la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />

des réfugiés est une des priorités du CCR. Il y a eu<br />

de nombreuses tentatives de sensibiliser Citoyenneté<br />

et Immigration Canada à ces problèmes ainsi que de<br />

fournir des suggestions et recommandations quant aux<br />

mesures à prendre. Malheureusement, les retards dans<br />

la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles se font plus prononcés.<br />

Atelier<br />

clairement articulés. À la fin de l’atelier, les participants<br />

devaient :<br />

• avoir identifié les obstacles à la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />

familles et les <strong>ca</strong>uses des retards;<br />

• avoir identifié l’impact et les conséquences des<br />

retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles;<br />

• avoir développé et testé des stratégies pour éliminer<br />

les <strong>ca</strong>uses des retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />

familles; et<br />

• s’être mis d’accord sur une action de suivi spécifique.<br />

L’atelier était basé sur un modèle d’apprentissage<br />

adulte et a profité de la richesse de ressources et de<br />

l’expertise des participants. Plusieurs d’entre eux participent<br />

activement dans le domaine de la loi et de la<br />

politique en matière de réfugiés. Les participants ont<br />

été divisés en groupes et ont eu comme tâche de lister<br />

les <strong>ca</strong>uses des retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />

familles et l’impact de ceux-ci. Les résultats de ces<br />

discussions ont été assemblés dans un seul document.<br />

L’atelier était basé sur un<br />

modèle d’apprentissage<br />

adulte et a profité de la<br />

richesse de ressources et<br />

de l’expertise des<br />

participants.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

Une fois de plus, la Consultation du CCR a fourni<br />

une oc<strong>ca</strong>sion aux activistes pour les réfugiés d’étudier<br />

les <strong>ca</strong>uses des retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />

familles et de se mettre d’accord sur l’idée de prendre<br />

des mesures stratégiques en vue de réduire ou<br />

même éliminer ces retards.<br />

Les résultats de l’atelier organisé par le Groupe de<br />

travail sur l’immigration et l’établissement ont été<br />

16<br />

(1) Les obstacles à la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />

familles et les <strong>ca</strong>uses des retards dans celleci<br />

(sur le plan systémique et opérationnel)<br />

Systémique :<br />

• temps de traitement<br />

• bureaucratie<br />

• certifi<strong>ca</strong>ts et autorisations de sécurité


• in<strong>ca</strong>pacité des enfants mineurs à parrainer leurs parents<br />

• limitations dans la définition de membres de la famille<br />

• négligence des droits des enfants<br />

• frais/pièces d’identité<br />

• manque de communi<strong>ca</strong>tion de CIC<br />

• limitations dues aux cibles<br />

• expiration de certifi<strong>ca</strong>ts médi<strong>ca</strong>ux ou de sécurité<br />

• visas de sortie/documents de transit<br />

• accessibilité linguistique<br />

• retards d’admission<br />

• incompréhensibilité de la procédure<br />

Opérationnel :<br />

• questions de sécurité depuis 9/11<br />

• questions de garde juridique<br />

• membres de la famille non inscrits<br />

• lo<strong>ca</strong>lisation des membres de la famille<br />

• préparatifs de voyage et frais de traitement<br />

• obstacles financiers<br />

• documents d’identité<br />

• reconnaissance, preuve de relations<br />

• accès au système<br />

• conditions du pays<br />

• désinformation chez les réfugiés<br />

• préparatifs de voyage<br />

• emplacement des ambassades<br />

• enfants non inscrits et non qualifiés<br />

• traitement à l’étranger<br />

(2) Impact et conséquence des retards dans<br />

la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />

C’était encore plus décourageant de voir l’impact et<br />

les conséquences des retards :<br />

• maladie mentale<br />

• mort de la personne à charge toujours à l’étranger<br />

• in<strong>ca</strong>pacité des enfants à fréquenter l’école<br />

• perte économique<br />

• désintégration des familles<br />

• sentiment d’impuissance et de méfiance à l’égard<br />

du gouvernement<br />

• perte de bonne volonté à l’égard du Canada<br />

• maladie, mort prématurée du <strong>ca</strong>ndidat<br />

• in<strong>ca</strong>pacité de se concentrer sur son travail<br />

• compli<strong>ca</strong>tions du processus-ADN<br />

• responsabilité financière à l’étranger<br />

• intégration retardée<br />

• coûts émotionnels<br />

• tribulations de la famille toujours à l’étranger<br />

• abandon<br />

• pressions sur le secteur de l’établissement<br />

• pressions sur CIC<br />

• burnout ou désensibilisation bureaucratique<br />

(3) Stratégies pour éliminer les <strong>ca</strong>uses des<br />

retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />

A suivi un exercice de simulation intéressant et stimulant,<br />

où les groupes ont été invités à nommer deux<br />

membres pour jouer le rôle de hauts fonctionnaires<br />

de CIC et puis discuter avec les autres membres du<br />

groupe une question spécifique choisie par l’ensemble<br />

des participants. Les questions spécifiques choisies<br />

comme étant importantes étaient :<br />

• l’établissement des relations familiales, y compris<br />

l’examen de la définition de la famille;<br />

• ADN (les fonctionnaires de CIC recourent de plus<br />

en plus à l’analyse de l’ADN pour prouver les relations,<br />

malgré le coût élevé);<br />

• retards de traitement;<br />

• examens médi<strong>ca</strong>ux pour réfugiés;<br />

• accès au système (selon l’opinion générale, il devient<br />

de plus en plus difficile d’obtenir des renseignements<br />

sur des <strong>ca</strong>s); et<br />

• la sécurité (la préoccupation avec la sécurité de<br />

l’Amérique du <strong>No</strong>rd semble jouer un grand rôle dans<br />

le système de détermination du statut de réfugié et<br />

dans le programme de réunifi<strong>ca</strong>tion des familles).<br />

La séance de jeux de rôles et la simulation d’un dialogue<br />

entre CIC et les activistes pour les droits des<br />

réfugiés ont très bien réussi. Cela a facilité des réflexions<br />

critiques claires et a forcé les activistes à la<br />

table à préparer leurs contre-propositions de façon<br />

articulée et plus claire.<br />

On résume ci-dessous certains résultats de cet exercice.<br />

Analyse de l’ADN<br />

Les contre-propositions des activistes en ce qui concerne<br />

le nombre croissant de demandes d’analyses<br />

de l’ADN de la part de CIC :<br />

• souffrances et douleurs pour la majorité afin de<br />

dépister un très petit nombre, et à des coûts élevés<br />

• les analyses risquent de ne prouver que l’adultère<br />

• l’obligation du gouvernement de rembourser les<br />

coûts si la relation s’avère authentique<br />

• quelle est la proportion de relations s’avérant fausses<br />

par rapport au nombre total des analyses<br />

• racisme systémique/définition occidentale incorrecte<br />

de la famille<br />

• pourquoi est-ce un dernier recours<br />

• Comment s’y sont-ils pris avant cette technologie<br />

• Il faut fournir des alternatives avant de demander<br />

les analyses de l’ADN (<strong>ca</strong>use devant une cour fédérale)<br />

• Il faut fournir le pourcentage de ceux qui ont échoué<br />

aux analyses de l’ADN<br />

• Il faut mettre des prêts à la disposition de ceux qui<br />

subissent des analyses de l’ADN<br />

Retards de traitement (selon les activistes)<br />

• Les délais de traitement, même quand tous les critères<br />

ont été satisfaits, sont trop longs.<br />

• Comment les familles peuvent-elles communiquer<br />

mieux que CIC<br />

La séance de jeux de rôles<br />

et la simulation d’un<br />

dialogue entre CIC et les<br />

activistes pour les droits<br />

des réfugiés ont très bien<br />

réussi.<br />

17 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


• Quelle est l’ampleur du problème Il faut fournir<br />

des preuves du passage clandestin des enfants dans<br />

le <strong>ca</strong>dre du programme de réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />

(données).<br />

Examens médi<strong>ca</strong>ux pour réfugiés (positions de CIC<br />

et des activistes)<br />

CIC<br />

• Le Canada viole les conventions de l’ONU<br />

• le choix de Sophie, désinformation<br />

• le manque d’intervention lo<strong>ca</strong>le<br />

• la désintégration des familles<br />

• les coûts personnels et sociaux de la désintégration<br />

et les questions de santé mentale<br />

• les stéréotypes<br />

(4) Mesures de suivi<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

• danger posé à la santé et à la sécurité<br />

• l’appui du public<br />

Activistes<br />

• Quel est le pourcentage des <strong>ca</strong>s où la condition est<br />

dangereuse<br />

• Il faut rechercher les maladies transmises par voie<br />

aérienne ou contagieuses seulement<br />

• Il faut faire les examens au Canada<br />

• Il faut envisager la possibilité d’une quarantaine si<br />

la maladie est dangereuse<br />

• Il faut sensibiliser le public<br />

• Les visiteurs peuvent entrer sans examen médi<strong>ca</strong>l,<br />

pourquoi pas les réfugiés<br />

Accès au système<br />

CIC<br />

• Il faut assurer la sécurité aux ambassades qui traitent<br />

les demandes du statut de réfugié<br />

• Il faut une certitude quant aux relations familiales<br />

• Il y a des préoccupations en matière de santé publique<br />

• Il y a un manque de ressources<br />

• D’autres immigrants doivent se conformer à la définition<br />

de la famille<br />

Activistes<br />

• Les ambassades des pays qui ne traitent pas les<br />

demandes du statut de réfugié n’ont pas besoin<br />

d’une sécurité spéciale<br />

• Il faut élargir la définition de la famille<br />

• Il faut faire les examens médi<strong>ca</strong>ux lors de l’arrivée<br />

au Canada (admettre les personnes à charge et tester<br />

après)<br />

• Il faut augmenter les ressources<br />

• Il faut faire définir la famille par le <strong>ca</strong>ndidat principal<br />

lors de l’arrivée<br />

• Avant la technologie, on ne pratiquait pas les analyses<br />

de l’ADN et pourtant on établissait les relations.<br />

Sécurité<br />

Position des activistes<br />

• Il faut réduire les retards d’autorisation de sécurité<br />

du Service <strong>ca</strong>nadien du renseignement de sécurité<br />

<strong>18</strong><br />

À la conclusion de l’atelier, les participants ont suggéré<br />

des mesures stratégiques pour s’attaquer à certaines<br />

questions clés. Parmi les suggestions :<br />

• Il faut faire des recherches et des communi<strong>ca</strong>tions<br />

sur la question et les politiques<br />

• la résolution du CCR selon laquelle les documents<br />

certifiés doivent être acceptés<br />

• Il faut choisir certains changements spécifiques et<br />

militer en faveur de ceux-ci (ex. quarantaine au pays)<br />

• Il faut sensibiliser les députés lo<strong>ca</strong>lement sur la<br />

gravité des questions<br />

• Il faut réunir des statistiques sur l’impact des analyses<br />

de l’ADN, le nombre de tests, les résultats,<br />

les histoires, les études<br />

• Il faut recruter des personnes pour parler aux médias<br />

• Il faut examiner des voies juridiques<br />

• Une commission parlementaire part en tournée-il<br />

faut signaler la question<br />

• Il faut mettre sur pied un groupe de travail sur la<br />

réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />

• Il faut engager CIC dans un exercice de simulation<br />

(renversement des rôles)<br />

Militer en faveur de changements dans la politique<br />

de réunifi<strong>ca</strong>tion des familles continuera d’être une<br />

priorité du programme du CCR. Le Groupe de travail<br />

sur l’immigration et l’établissement, dont cette<br />

question relève, recherche activement des bénévoles<br />

pour travailler en vue de ce changement. Prière de<br />

contacter Alfred Lakunda, Directeur de la politique<br />

en matière d’établissement, CCR, par courriel à :<br />

.<br />

Contacts :<br />

Chris Pullenayegem, Citizens for Public Justice, 229<br />

College Street, Suite 311, Toronto (Ontario) M5T 1R4;<br />

Téléphone : 416-979-2443; Télécopieur : 416-979-<br />

2456; Courriel : .<br />

Geri Sadoway, Parkdale Community Legal Services,<br />

1266 Queen’s Street West, Toronto (Ontario) M6K<br />

1L3; Téléphone : 416-531-2411; Télécopieur : 416-<br />

531-0885<br />

Kemi Jacobs, Toronto Community Housing Corporation,<br />

931 Yonge Street, 2nd Floor, Toronto (Ontario)<br />

M4W 2H2; Téléphone : 416-981-4092; Télécopieur<br />

: 416-981-4095; Courriel : .■


La réponse de CIC à « Le coût afférent à la séparation des membres de<br />

la famille des personnes protégées »<br />

En débutant, prière de noter que les représentants<br />

de Citoyenneté et Immigration Canada<br />

n’ont pas été invités à participer à cet atelier.<br />

Il nous est donc impossible de traiter de toute autre<br />

question, sauf des conclusions tirées par l’auteur de<br />

cet article. On ne peut donc pas présumer que le jeu<br />

de rôles entre les agents d’immigration et les clients<br />

et leurs représentants, reflète vraiment la façon dont<br />

les agents de CIC traitent les demandeurs de résidence<br />

permanente.<br />

CIC a adopté des mesures souples et effi<strong>ca</strong>ces en<br />

vue de la réunifi<strong>ca</strong>tion des membres de la famille de<br />

personnes protégées au Canada. Parmi les mesures<br />

visant à maintenir la cohésion de l’unité familiale<br />

durant le traitement des demandes, on compte certaines<br />

dispositions de la Loi sur l’immigration et la<br />

protection des réfugiés (LIPR) ainsi que l’augmentation<br />

des fourchettes de planifi<strong>ca</strong>tion.<br />

Depuis l’adoption de la LIPR, les procédures de contrôle<br />

des membres de la famille à l’étranger ont été<br />

modifiées; avant l’adoption de cette loi, il était nécessaire<br />

de traiter les demandes des membres de la<br />

famille en même temps que celle du réfugié au Canada,<br />

ce qui entraînait des retards pour tous. Contrairement<br />

à d’autres immigrants, les personnes<br />

protégées peuvent maintenant obtenir le droit<br />

d’établissement avant que leurs personnes à charge<br />

soient évaluées à l’étranger. Une fois que la personne<br />

protégée a obtenu le droit d’établissement,<br />

les demandes des membres de sa famille sont traitées<br />

beaucoup plus rapidement.<br />

Chaque année, le gouvernement du Canada annonce<br />

des fourchettes de planifi<strong>ca</strong>tion pour le nombre d’immigrants<br />

dans chaque <strong>ca</strong>tégorie d’immigration. En<br />

établissant les fourchettes pour diverses <strong>ca</strong>tégories<br />

de visas, on doit parfois faire des choix difficiles<br />

compte tenu des ressources disponibles et des divers<br />

objectifs des politiques gouvernementales. Citoyenneté<br />

et Immigration Canada administre le programme<br />

d’immigration en fonction de ces fourchettes et des<br />

ressources allouées au Ministère par le Parlement.<br />

En date de novembre 2004, le nombre de membres<br />

de la famille de personnes protégées avait déjà dépassé<br />

la fourchette établie, avec un total de 5228 immigrants<br />

appartenant à cette <strong>ca</strong>tégorie. Cela représente une<br />

augmentation d’environ 90 % par rapport au total de<br />

2003 pour la même période de 10 mois. Les totaux annuels<br />

pour 2004 afficheront des augmentations semblables,<br />

<strong>ca</strong>r CIC continuera de traiter encore davantage<br />

de demandes jusqu’à la fin de l’exercice.<br />

Les participants à l’atelier ont établi à juste titre que<br />

les retards accusés étaient attribuables en partie à des<br />

pièces d’identité inacceptables, à une décision de tenir<br />

une enquête de sécurité plus approfondie, à des<br />

résultats de tests médi<strong>ca</strong>ux non concluants ou à l’expiration<br />

d’autorisations de sécurité ou de certifi<strong>ca</strong>ts<br />

de santé. La vérifi<strong>ca</strong>tion de l’identité et la tenue<br />

d’examens médi<strong>ca</strong>ux sont un défi pour les bureaux<br />

qui sont situés dans certaines des régions les plus<br />

inaccessibles du monde. Le temps requis pour vérifier<br />

de façon appropriée l’identité d’une personne<br />

peut encore s’allonger si la situation qui règne dans<br />

le pays empêche les membres de la famille de demeurer<br />

en contact avec la mission. Une forte corrélation<br />

existe entre les pays en des conditions plus<br />

difficiles et le temps de traitement.<br />

CIC continuera d’envoyer graduellement ses ressources<br />

en traitement à l’étranger dans les bureaux des<br />

visas qui ont une charge de travail croissante. Cela<br />

démontre à quel point CIC met tout en œuvre pour<br />

réduire le temps de traitement et maintenir la priorité<br />

qu’il s’est donnée, soit le maintien de l’intégrité<br />

du programme d’immigration. CIC estime que la vérifi<strong>ca</strong>tion<br />

de l’identité et la tenue de contrôles de sécurité<br />

et d’examens médi<strong>ca</strong>ux sont des mesures extrêmement<br />

importantes qui ont pour but de protéger<br />

la sécurité et la santé des Canadiens et des Canadiennes.<br />

CIC n’appuie pas le fait de faire venir au<br />

Canada des membres de la famille de personnes protégées<br />

avant d’avoir examiné s’ils constituent des<br />

risques de sécurité ou de criminalité, effectué les examens<br />

médi<strong>ca</strong>ux nécessaires ou déterminé s’ils sont<br />

en fait des membres de la famille de la personne protégée.<br />

Les bureaux des visas doivent plus particulièrement<br />

être certains de l’identité des enfants afin<br />

d’éviter que le processus d’immigration puisse, sans<br />

le savoir, entraîner la séparation d’une famille dans<br />

le pays d’origine.<br />

Dans les <strong>ca</strong>s exceptionnels où les documents soumis<br />

ne sont pas une preuve satisfaisante qu’il existe une<br />

relation de bonne foi, les demandeurs pourront choisir<br />

de se soumettre à des tests d’empreintes génétiques par<br />

un laboratoire à titre de substitut acceptable pour les<br />

documents requis; on pourrait également exiger qu’ils<br />

se soumettent à de tels tests. Même si certains coûts<br />

sont associés aux tests d’empreintes génétiques, ces tests<br />

pourraient faciliter le traitement des <strong>ca</strong>s exceptionnels<br />

qui auraient pu autrement être refusés.<br />

Les améliorations apportées à la <strong>ca</strong>pacité de traitement<br />

de CIC ont été accompagnées d’une amélioration<br />

du temps de traitement et d’une augmentation<br />

du nombre de revendi<strong>ca</strong>tions réglées par la Commission<br />

de l’immigration et du statut de réfugié<br />

(CISR). CIC continue d’élaborer des politiques effi<strong>ca</strong>ces<br />

tout en prenant des dispositions avec la Commission<br />

de l’immigration et du statut de réfugié afin<br />

19 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


qu’elle améliore son temps de traitement et augmente<br />

le volume de revendi<strong>ca</strong>tions réglées.<br />

CIC continuera d’accorder la priorité à la réunifi<strong>ca</strong>tion<br />

des familles au Canada. <strong>No</strong>us nous<br />

attendons à ce que les représentants des organismes<br />

non gouvernementaux nous signalent là<br />

où il y a place à amélioration. Cela dit, les mesures<br />

que nous prendrons devront tenir compte<br />

de nos obligations législatives quant au maintien<br />

de l’intégrité du système de reconnaissance<br />

du statut de réfugié et à la protection de la santé<br />

et de la sécurité des Canadiens et des<br />

Canadiennes.■<br />

Moyens de protection pour les victimes de traite des personnes<br />

Marina Petrova *<br />

Personnes ressources :<br />

Maria Minkova et<br />

Daniela Resh, Refugee<br />

Women’s Alliance<br />

(ReWA), Seattle, État du<br />

Washington<br />

Modératrice : <strong>No</strong>rrie de<br />

Valencia<br />

Au cours de leur<br />

présentation Maria<br />

Minkova et Daniela Resh<br />

ont exposé les moyens<br />

d’assistance mis en oeuvre<br />

par la ReWA : prise de<br />

contact avec les victimes,<br />

suivi et soutien pendant<br />

les enquêtes, ainsi que les<br />

aspects considérés comme<br />

prioritaires dans le <strong>ca</strong>dre<br />

d’une protection globale.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

Lors de cette rencontre, Maria Minkova<br />

et Daniela Resh ont présenté la cellule<br />

d’action pour les victimes de traite humaine<br />

(Trafficking Response Team), une équipe<br />

spécialisée de la Refugee Women’s Alliance (Alliance<br />

des Femmes Réfugiées) et fait le point<br />

sur les services et possibilités d’assistance offerts<br />

aujourd’hui dans l’État du Washington aux<br />

victimes de la traite des personnes.<br />

Ce programme, ainsi que les services d’aide<br />

aux victimes de traite qui y sont associés, ont<br />

été subventionnés par la division du<br />

réétablissement des réfugiés (Office of Refugee<br />

Resettlement), une division du US Departlment<br />

of Health and Human Services, le ministère de<br />

la santé améri<strong>ca</strong>in. Cependant, seules les victimes<br />

dûment autorisées peuvent bénéficier de<br />

l’aide. Un second organisme fédéral, le US<br />

Department of Justice (ministère de la justice<br />

améri<strong>ca</strong>in), subventionne la mise en place de<br />

services pour les victimes n’ayant pas encore<br />

obtenu leur autorisation, ou étant en cours<br />

d’identifi<strong>ca</strong>tion.<br />

Maria Minkova participe au programme depuis<br />

sa création en mai 2003 en tant que coordinatrice<br />

principale. Bulgare d’origine, elle a travaillé pour<br />

la première association bulgare d’aide aux femmes,<br />

qui prenait en charge les victimes de traite<br />

et de violence conjugale. En d’autres termes, son<br />

expérience sur le terrain découle à la fois de ses<br />

activités dans son pays natal (la Bulgarie) et son<br />

pays d’accueil (les Etats-Unis).<br />

Daniela Resh, qui occupe la fonction d’intervenante<br />

juridique en matière de traite des personnes<br />

est également présente depuis les débuts<br />

du projet. Originaire de la région de<br />

Seattle, elle est diplômée de l’Université du<br />

Washington, avec majeure en sciences politiques<br />

et études féminines.<br />

La ReWA a été créée il y a quinze ans. Elle a pour<br />

but d’aider les immigrants et réfugiés à s’installer<br />

aux Etats-Unis. La Trafficking Response Team est<br />

*<br />

Rédactrice associée de la DRRR pour la consultation d’automne 2004 du CCR.<br />

20<br />

son action la plus récente: elle vient en réponse à un<br />

besoin de protection toujours plus présent, résultat<br />

de la tendance croissante du nombre de victimes de<br />

traite humaine.<br />

Au cours de leur présentation Maria Minkova et<br />

Daniela Resh ont exposé les moyens d’assistance mis<br />

en oeuvre par la ReWA : prise de contact avec les<br />

victimes, suivi et soutien pendant les enquêtes, ainsi<br />

que les aspects considérés comme prioritaires dans<br />

le <strong>ca</strong>dre d’une protection globale.<br />

Mme Minkova a explicité le terme « Trafficking<br />

Response Team » : il reflète le fait que de multiples<br />

organismes d’aide sont impliqués dans la protection<br />

des victimes, la ReWA agissant en tant qu’instance<br />

coordinatrice. En plus des associations à but non lucratif,<br />

l’alliance fait appel à des organismes d’appli<strong>ca</strong>tion<br />

de la loi. Les services aux victimes vont de la<br />

gestion des <strong>ca</strong>s à la représentation juridique, en passant<br />

par des services d’interprétation en quinze langues<br />

différentes. La ReWA subventionn également<br />

un prestataire de soins de santé, qui bénéficie d’un<br />

remboursement en <strong>ca</strong>s de prise en charge d’un client<br />

de l’alliance. Deux autres ONG sont également mises<br />

à contribution : l’une pour la promotion du projet<br />

(en cinq langues), l’autre pour la mise à disposition<br />

de lieux d’accueil. Le principal organisme d’appli<strong>ca</strong>tion<br />

de la loi à collaborer au projet est le service de<br />

police de Seattle. La cellule d’action étant établie à<br />

Seattle les demandes d’aide proviennent principalement<br />

de l’État du Washington.<br />

Mme Resh a explicité les nombreuses définitions<br />

existantes de la traite des personnes; dans le <strong>ca</strong>dre du<br />

projet, elle a précisé que le terme de victime de traite<br />

des personnes désigne des migrants recrutés de force,<br />

soit par enlèvement, par tromperie ou coercition et<br />

transportés malgré eux dans le but d’être exploités.<br />

Bien qu’il existe une différence entre les trafics aux<br />

niveaux internationaux et nationaux, le projet ne prend<br />

pas en compte les <strong>ca</strong>s de trafic des personnes à<br />

l’échelle nationale, faute de moyens.<br />

L’identifi<strong>ca</strong>tion des victimes, et par la suite leur accueil<br />

au sein de la ReWA se fait grâce à l’aide des


esponsables de communautés (représentants religieux,<br />

membres de différents groupes ethniques) qui<br />

connaissent, ou entendent parler de telle ou telle personne<br />

se faisant exploiter; c’est alors qu’ils composent<br />

le numéro d’appel de l’alliance, joignable 24 heures<br />

sur 24. Mme Minkova a rappelé qu’en raison d’une<br />

mauvaise connaissance de la législation en matière<br />

de trafic humain dans les communautés ethniques,<br />

peu de personnes faisaient appel aux services d’aide<br />

existants. Cependant, grâce aux efforts fournis récemment<br />

pour se faire connaître dans des endroits toujours<br />

plus nombreux – notamment par la multipli<strong>ca</strong>tion<br />

des présentations – les demandes d’aide ont afflué<br />

dernièrement.<br />

En plus des communautés, divers groupes fournissent<br />

à la ReWA des informations sur de potentielles<br />

victimes à contacter; parmi ces groupes, on retrouve<br />

les centres d’accueil pour femmes victimes de violence,<br />

des associations d’aide aux réfugiés et aux immigrants,<br />

des prestataires de soins de santé (services<br />

hospitaliers pour personnes démunies ou sans assurance<br />

notamment), et les services d’appli<strong>ca</strong>tion de la<br />

loi. En fait aujourd’hui, la plupart des informations<br />

recueillies proviennent d’agents travaillant dans des<br />

services d’appli<strong>ca</strong>tion de la loi (FBI, immigration,<br />

douanes), parce que ce sont eux qui enquêtent sur<br />

des affaires de trafic humain et reçoivent les victimes.<br />

D’où l’importance, comme Mme Minkova le<br />

soulignait, de travailler en collaboration avec toutes<br />

les institutions possibles, dans une atmosphère de<br />

confiance mutuelle.<br />

Revenant sur l’identifi<strong>ca</strong>tion des victimes, Mme Resh<br />

a néanmoins précisé que même les agents de services<br />

de police étaient mal formés sur les problèmes de<br />

traite humaine. Peu d’agents de police lo<strong>ca</strong>ux<br />

avaient rencontré le terme et le comprenaient convenablement.<br />

Pour pallier à ce problème, l’équipe<br />

du projet a créé des <strong>ca</strong>rtes de type <strong>ca</strong>rte professionnelle,<br />

avec cinq questions permettant d’identifier<br />

les victimes éventuelles. La ReWA a formé<br />

l’ensemble des agents de police de Seattle à l’utilisation<br />

de ces <strong>ca</strong>rtes, qui se sont révélées un excellent<br />

outil d’aide à l’identifi<strong>ca</strong>tion.<br />

La ReWA procède également à un premier filtrage,<br />

en plus de l’identifi<strong>ca</strong>tion du client (la victime). Le<br />

but principal de ce filtrage est de comprendre quelle<br />

définition s’applique le mieux au <strong>ca</strong>s de l’individu,<br />

ou dans quelle <strong>ca</strong>tégorie le classer. Par exemple, bien<br />

qu’on puisse présenter un individu comme une victime<br />

de traite à l’association, il peut très bien n’être<br />

qu’une victime de passage de clandestins, ou alors la<br />

définition exacte du trafic humain peut ne pas s’appliquer<br />

exactement au trafic mis en <strong>ca</strong>use et, suivant<br />

les <strong>ca</strong>s, différentes mesures doivent être prises. Ainsi,<br />

le trafic humain dans le <strong>ca</strong>s de mariages par correspondance<br />

requiert une approche spécifique.<br />

Après ce premier filtrage, la cellule d’action fait une<br />

évaluation des risques encourus par la victime. Les<br />

circonstances dans lesquelles la personne a échappé<br />

à sa <strong>ca</strong>ptivité ainsi que les mesures de protection<br />

existantes – ou nécessaires – sont analysées, afin d’assurer<br />

la sécurité future de la victime. Souvent, cela<br />

signifie mettre la personne dans un lieu sûr jusqu’à<br />

ce qu’elle soit en mesure de se protéger elle-même,<br />

et émettre une ordonnance restrictive ou un mandat<br />

de protection – ce qui provoque en général une action<br />

rapide des forces de l’ordre.<br />

Après qu’on a dressé l’historique du trafic dont l’individu<br />

a été victime, ce dernier répond à une série de<br />

questions concernant les détails du trafic et de la<br />

fuite. On évalue également les besoins immédiats<br />

de la victime (soins de santé, nourriture, logement,<br />

habits). <strong>No</strong>mbre de victimes d’abus sexuels ne<br />

possèdent pas les vêtements adéquats pour affronter<br />

le froid de Seattle.<br />

L’équipe du projet propose également un plan de traitement<br />

médi<strong>ca</strong>l pour chaque personne. Il consiste en<br />

une liste de services et de recours possibles, ainsi<br />

qu’en une série de moyens d’action à mettre en oeuvre<br />

pour aider la personne touchée de la meilleure manière<br />

possible. Mme Minkova a soulevé le fait qu’il<br />

apparaît très souvent extrêmement difficile, voire insurmontable,<br />

pour les victimes de comprendre les<br />

différents types d’organisation chargées de leur protection,<br />

et de faire la distinction entre elles. Les victimes<br />

viennent souvent de cultures pour lesquelles une<br />

telle variété d’organismes et de services sociaux<br />

n’existe pas. Ainsi, en raison de la barrière linguistique,<br />

surmonter la complexité du plan de traitement<br />

s’avère toujours un défi.<br />

Pour les aider à s’intégrer dans la société, la ReWA<br />

offre aux victimes des cours de langue et d’adaptation<br />

à la vie en société dans lesquels ils apprennent,<br />

entre autres choses, à obtenir leurs <strong>ca</strong>rtes d’identité<br />

et à ouvrir un compte ban<strong>ca</strong>ire.<br />

La ReWA ne prend pas part directement au sauvetage<br />

effectif des victimes de trafic, mais essaie néanmoins<br />

de participer aussi tôt que possible à l’intervention,<br />

afin d’obtenir la confiance et de pouvoir dresser<br />

un historique de l’expérience des victimes.<br />

La période durant laquelle l’alliance s’implique le plus<br />

activement est celle de la convalescence. Pendant cette<br />

période, elle aide la personne libérée à s’adapter à<br />

son nouvel environnement, qui est en général très<br />

différent de celui dont elle s’est échappée.<br />

Mme Minkova a soulevé le fait que, au cours de la<br />

gestion du <strong>ca</strong>s et du travail de défense, il est primordial<br />

de n’avoir qu’une unique personne responsable<br />

de l’affaire, et qu’elle supervise le déroulement de<br />

l’ensemble des actions menées dans le <strong>ca</strong>dre de celleci.<br />

De cette manière, elle peut faire part à la victime<br />

de l’avancement de son dossier. <strong>No</strong>n seulement le<br />

21 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Plusieurs facteurs entrent<br />

en ligne de compte dans la<br />

gravité du traumatisme<br />

mais la plupart sont<br />

relatifs aux phases<br />

pendant lesquelles la<br />

victime est déplacée,<br />

agressée, vendue et , en<br />

général, se rend compte<br />

qu’elle n’a aucune<br />

échappatoire possible.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

responsable du dossier assume la fonction de coordinateur<br />

des différents services offerts à la victime et<br />

lui explique leur fonctionnement, mais il essaie également<br />

de l’accompagner aux différentes réunions –<br />

obligatoires ou recommandées –, comme les rencontres<br />

avec les représentants des forces de l’ordre. Ceuxci<br />

sont parfois réticents à faire circuler les informations<br />

en leur possession, soit pour <strong>ca</strong>use de confidentialité,<br />

soit parce qu’ils préfèrent les garder pour euxmêmes.<br />

Bien que par le passé la communi<strong>ca</strong>tion ait<br />

été difficile avec les services de douane et d’immigration,<br />

le temps et la multipli<strong>ca</strong>tion des affaires<br />

ont joué en faveur d’une collaboration toujours<br />

plus facile et effi<strong>ca</strong>ce entre les différentes parties<br />

impliquées. La création d’un diagramme sur lequel<br />

les différentes parties ayant participé notent<br />

les noms de leurs organismes, celui des personnes<br />

impliquées, leur adresse et leur rôle s’est révélée<br />

particulièrement bien pensée.<br />

Durant la période de convalescence, il est conseillé<br />

aux réfugiés de se soumettre à un examen médi<strong>ca</strong>l<br />

complet parce que, la plupart du temps, ils ne sont<br />

pas conscients des problèmes médi<strong>ca</strong>ux auxquels ils<br />

pourraient être sujets. Ils sont bien souvent profondément<br />

traumatisés. Plusieurs facteurs entrent en ligne<br />

de compte dans la gravité du traumatisme mais<br />

la plupart sont relatifs aux phases pendant lesquelles<br />

la victime est déplacée, agressée, vendue et , en général,<br />

se rend compte qu’elle n’a aucune échappatoire<br />

possible. Les degrés de traumatisme varient, mais<br />

en <strong>ca</strong>s d’exploitation prolongée sur plusieurs années<br />

et de violence sexuelle, il peut être très profond et<br />

difficile à surmonter. Il se manifeste par de lourds<br />

problèmes de honte, de sentiment intérieur de médiocrité<br />

et d’inutilité, de dépression à long terme, et<br />

d’absence totale de confiance en soi. L’inscription à<br />

un centre de santé mentale et la consultation par des<br />

spécialistes est toujours souhaitable. De plus, il serait<br />

préférable que les conseillers du centre parlent la<br />

même langue que le client, <strong>ca</strong>r une mauvaise interprétation<br />

nuirait au traitement. Il n’est pas rare de voir<br />

des victimes de traite humaine exploitées pendant des<br />

années tomber dans une dépression grave et se retrouver<br />

in<strong>ca</strong>pables de faire quoi que ce soit une fois<br />

le sauvetage terminé et la victime extraite de son milieu<br />

d’exploitation.<br />

Alors qu’elle décrivait les moyens juridiques de protection<br />

dont la ReWA dispose, Mme Resh a informé<br />

l’auditoire que les lois fédérales en matière de lutte<br />

contre la traite humaine ne dataient que d’octobre<br />

2000. Elles se divisent en trois <strong>ca</strong>tégories : prévention,<br />

protection, poursuites judiciaires. En ce qui concerne<br />

la prévention, le US State Department’s Office<br />

to Monitor and Combat Trafficking in Persons organise<br />

les actions et produit un rapport annuel, le<br />

Trafficking in Persons (TIP), censé inciter les pays du monde<br />

entier à redoubler d’efforts dans la lutte contre la traite humaine.<br />

Le rapport est accessible sur l’Internet à l’adresse<br />

suivante : .<br />

22<br />

En matière de protection, et afin de bénéficier des<br />

lois en vigueur, les victimes devraient s’inscrire dans<br />

la définition spécifique que le Département d’État<br />

améri<strong>ca</strong>in donne de la traite des personnes. Cette définition<br />

fait principalement référence aux formes dites<br />

graves de trafic humain, et distingue d’une part le<br />

trafic en vue d’exploitation sexuelle et d’autre part<br />

les autres formes de trafic à fins d’exploitation par le<br />

travail. Une des procédures pour disposer d’une protection<br />

est l’obtention d’une autorisation. Une fois<br />

obtenue, la victime peut bénéficier des services auxquels<br />

les réfugiés ont droit. Le T-visa est une autre<br />

manière d’obtenir une protection. C’est un type particulier<br />

de visa, pour lequel seules les victimes de trafic<br />

aggravé peuvent faire une demande. Il leur permet<br />

de s’installer aux Etats-Unis et d’y rester pour<br />

une période pouvant aller jusqu’à trois ans, à l’issue<br />

de laquelle ils doivent faire une demande de résidence<br />

permanente; Cependant, les <strong>ca</strong>ndidats à l’obtention<br />

d’un T-visa doivent remplir quatre conditions : avoir<br />

été déplacés de force aux Etats-Unis, être prêts à témoigner<br />

contre les trafiquants, prouver qu’un retour<br />

au pays leur vaudrait des difficultés extrêmes, et faire<br />

une demande de T-visa. Le seuil maximum de T-visas<br />

délivrables est fixé à 5000. Mme Resh a affirmé<br />

que depuis avril 2004, 286 demandes ont été refusées,<br />

sur un total de 371. La principale raison avancée<br />

par les autorités est que ces <strong>ca</strong>s ne correspondaient<br />

pas à la définition de traite humaine, mais plutôt<br />

à celle de passage de clandestins.<br />

De plus, selon Mme Resh, dans le <strong>ca</strong>s où les victimes<br />

de trafic acceptent d’aider à faire condamner les trafiquants<br />

mis en <strong>ca</strong>use, une enquête est ouverte, soit<br />

par un service de police lo<strong>ca</strong>l, soit au niveau fédéral.<br />

S’il s’agit d’une autorité fédérale, l’avantage est<br />

qu’elle peut émettre un permis de « présence constante<br />

», qui constitue un moyen provisoire de soulager<br />

la victime dans le sens où il fournit d’emblée un<br />

statut légal et un droit au travail, alors que les services<br />

de police lo<strong>ca</strong>ux ne peuvent délivrer ce permis.<br />

Quant à l’obtention d’un T-visa, elle pourrait prendre<br />

jusqu’à six mois.<br />

Une personne ne peut bénéficier de l’aide réservée<br />

aux réfugiés que si elle reçoit une autorisation de la<br />

Division du réétablissement des réfugiés (Office of<br />

Refugee Resettlement). Une fois le permis de présence<br />

constante délivré, la personne reçoit son autorisation<br />

et, partant, un droit à l’aide aux réfugiés.<br />

L’autorisation lui donne également la possibilité d’accéder<br />

par demande à un certain nombre d’autres services<br />

proposés par des organismes à but non lucratif<br />

ne travaillant que pour des victimes dûment autorisées.<br />

Depuis avril 2004, selon les chiffres présentés<br />

par Mme Resh, 502 autorisations ont été émises.<br />

Les poursuites judiciaires encourues par les trafiquants<br />

pourraient être engagées en conformité avec<br />

les lois en vigueur au niveau fédéral ou à celui des<br />

États. Au niveau fédéral, les procédures sont souvent


peu transparentes et il devient difficile de faire circuler<br />

les informations en question vers les victimes. Bien<br />

que la législation en matière de traite humaine soit –<br />

au niveau lo<strong>ca</strong>l ou à celui des États – souvent proche<br />

de ce qui se fait au niveau fédéral, seuls trois États<br />

améri<strong>ca</strong>ins, dont celui du Washington, ont accepté de<br />

voter une telle législation pour l’instant. Pour ce qui<br />

est de la période d’enquête et de poursuites judiciaires,<br />

Mme Resh a également signalé qu’on attend des<br />

victimes de trafic en situation de présence constante<br />

une totale coopération. Dans le <strong>ca</strong>s contraire, l’agent<br />

ayant légalisé leur séjour pourrait légitimement l’annuler.<br />

Il pourrait s’ensuivre un effet de double<br />

victimisation. Cette période est donc une étape particulièrement<br />

sensible du processus global de protection<br />

de la victime.<br />

La Trafficking Response Team met tout en oeuvre<br />

pour accélérer autant que possible le processus d’obtention<br />

d’un T-visa, et ainsi garantir à la victime un<br />

temps de séjour plus long, ce qui implique une formalité<br />

supplémentaire, et une difficulté de plus. Il<br />

s’agit en effet d’obtenir l’approbation de la LEA (Law<br />

Enforcement Agency) de la part d’un agent fédéral<br />

ou lo<strong>ca</strong>l. Cette approbation n’est possible que si la<br />

personne intéressée a été victime d’un trafic de type<br />

grave, et aide à la condamnation des trafiquants. Elle<br />

a plus de poids si elle provient d’une autorité fédérale.<br />

Lorsque la victime ne possède aucune approbation,<br />

l’examen est très sévère, le temps de traitement<br />

du dossier s’allonge et les chances de se voir refuser<br />

un T-visa augmentent.<br />

Dans certains <strong>ca</strong>s, les autorités en charge de l’appli<strong>ca</strong>tion<br />

des lois ont refusé d’accorder une approbation<br />

LEA avant la fin de l’enquête. Dans d’autres, elles<br />

ont effectivement accordé leur approbation, alors que<br />

les instances juridiques hésitaient à envoyer l’affaire<br />

devant une cour fédérale ou lo<strong>ca</strong>le. La Trafficking<br />

Response Team ne s’épargne aucun effort pour intercéder<br />

en faveur des victimes, afin qu’elles puissent<br />

recevoir une approbation au plus tôt.<br />

Bien souvent , c’est le crime organisé qui contrôle la<br />

traite des personnes. Par conséquent, aider une victime<br />

pourrait s’avérer particulièrement dangereux.<br />

Afin d’assurer la sécurité des personnes qui assistent<br />

comme de celles qui sont assistées, la ReWA a mis au<br />

point un protocole de protection. Une partie de ce<br />

protocole consiste en un livret remis aux victimes,<br />

sur les mesures à prendre si jamais leurs trafiquants<br />

venaient à les retrouver. Une seconde est un guide de<br />

mesures préventives de sécurité, et d’organisation;<br />

celle-ci souligne l’importance d’éviter sa propre communauté,<br />

et les moyens d’y parvenir; c’est en effet<br />

par le biais des communautés que les trafiquants retrouvent<br />

leurs victimes. S’ajoute à ce protocole le<br />

renforcement, par la ReWA, des liens avec les services<br />

de police lo<strong>ca</strong>ux.<br />

En guise de conclusion, et au vu des efforts fournis<br />

par le gouvernement <strong>ca</strong>nadien pour développer une<br />

législation mieux à même de traiter les problèmes de<br />

traite humaine, Mme Minkova a fait partager ses observations<br />

et ses préoccupations sur le fait que très<br />

peu de personnes, pourtant reconnues comme des victimes<br />

d’exploitation ou de violation des droits humains,<br />

répondent, aux États-Unis, aux critères de définition<br />

des victimes de trafic humain avec circonstances<br />

graves. Peu reçoivent donc l’aide sus-mentionnée,<br />

ou accèdent aux services sociaux pouvant les<br />

amener à obtenir le statut d’immigrant légal et leur<br />

réhabilitation. On peut citer les <strong>ca</strong>s des ouvriers agricoles<br />

étrangers en situation temporaire dont les passeports<br />

sont encore entre les mains de leurs employeurs<br />

aux États-Unis; les nourrices étrangères qui<br />

ne possèdent aucun contrat écrit; et les femmes mariées<br />

par correspondance via l’Internet qui finissent<br />

comme bonnes à tout faire. Selon les lois améri<strong>ca</strong>ines<br />

actuelles en matière de législation anti-trafic, aucun<br />

d’eux ne remplit les conditions nécessaires pour pouvoir<br />

bénéficier des services d’aide décrits auparavant.<br />

L’un des plus gros défis concernant la protection des<br />

personnes ayant subi une expérience de traite grave<br />

reste, avant toute chose, de savoir si un agent des forces<br />

de l’ordre peut, ou ne peut pas, décider qu’un individu<br />

soit effectivement classé comme victime d’un<br />

trafic humain de type grave. S’il n’est pas classé dans<br />

cette <strong>ca</strong>tégorie, il sera expulsé du pays d’accueil. Le<br />

logement constitue un second défi. Des abris sont<br />

fournis aux victimes pour une période de un à deux<br />

mois mais, une fois les premières allo<strong>ca</strong>tions versées,<br />

ces personnes sont censées s’arranger pour trouver<br />

leur propre logement et en payer le loyer. Mais avec<br />

une aide financière mensuelle s’élevant à moins de<br />

400 $ US, la tâche peut s’avérer plus que difficile.<br />

Contacts :<br />

Maria Minkova et Daniela Resh, Refugee<br />

Women’s Alliance (ReWA), P.O. Box 28112,<br />

Seattle, WA 981<strong>18</strong>, États-Unis; Téléphone : 206-<br />

898-4741; Télécopieur: 206-721-3967; Courriel:<br />

et ; site<br />

Web : .■<br />

L’un des plus gros défis<br />

concernant la protection<br />

des personnes ayant subi<br />

une expérience de traite<br />

grave reste, avant toute<br />

chose, de savoir si un<br />

agent des forces de l’ordre<br />

peut, ou ne peut pas,<br />

décider qu’un individu soit<br />

effectivement classé<br />

comme victime d’un trafic<br />

humain de type grave.<br />

Photo: Gracieuseté du<br />

HCR<br />

23 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Atelier sur la traite des femmes et des enfants - un commerce<br />

multinational lucratif: quelle est notre réponse<br />

Barbara Loh<br />

Produit par le Fonds<br />

Mondial pour les Femmes<br />

à la fin des années 1990,<br />

le film donne une<br />

excellente perspective de<br />

l’ampleur mondiale<br />

horrible de la traite des<br />

personnes aux fins du<br />

commerce sexuel<br />

Troisième Réunion de suivi*<br />

le 15 septembre 2004<br />

Après une pause d’été, le groupe s’est réuni<br />

de nouveau à Ottawa pour une troisième réunion<br />

à la suite de l’atelier du 7 et 8 mai 2004. 1<br />

Les participants ont discuté leurs réflexions sur la<br />

traite des personnes et ont soulevé des questions sur<br />

le sujet. Un participant a demandé quelle est la fréquence<br />

de l’arrivée de mineurs non accompagnés au<br />

Canada. Le groupe s’est dit in<strong>ca</strong>pable de répondre à<br />

cette question et celle-ci a été remise pour clarifi<strong>ca</strong>tion<br />

ultérieure. Sheila Smith et Anne Taylor ont accepté<br />

de continuer leurs efforts pour contacter le Service<br />

de police d’Ottawa (SPO) et la GRC pour avoir<br />

des renseignements concrets.<br />

Ensuite, le groupe a visionné un film de 20 minutes,<br />

« Sisters and Daughters Betrayed: The Trafficking of<br />

Women and Girls and the Fight to End It. » Produit<br />

par le Fonds Mondial pour les Femmes à la fin des<br />

années 1990, le film donne une excellente perspective<br />

de l’ampleur mondiale horrible de la traite des<br />

personnes aux fins du commerce sexuel. 2 Il traite<br />

également des <strong>ca</strong>uses premières de la traite des femmes<br />

et des enfants. Quelques points soulevés dans la<br />

discussion à la suite du visionnement :<br />

• que c’est pénible de savoir que la traite constitue<br />

une grande partie de la vie de certaines personnes;<br />

• que la création de la pauvreté fait partie du problème<br />

et qu’un système mondial organisé se nourrit<br />

de cette pauvreté;<br />

• que le film identifie bien les décisions mondiales<br />

des gouvernements et les effets dévastateurs de<br />

celles-ci sur les pays vulnérables;<br />

• que la traite des personnes est un problème mondial<br />

et qu’il faut espérer que le mouvement antitraite<br />

est aussi une réalité mondiale; et<br />

• que E. F. Schumacher dans son livre intitulé Small<br />

is beautiful: une société à la mesure de l’homme<br />

montre les compli<strong>ca</strong>tions et le gâchis de la mondialisation<br />

tels qu’ils ressortent de ce film, et à qui<br />

sert vraiment la mondialisation.<br />

À la suite du visionnement et de la discussion, le<br />

groupe a délibéré sur l’idée d’organiser un atelier de<br />

deux ou trois heures, se servant de la trousse d’information<br />

(version anglaise) produite par l’Union Internationale<br />

des Supérieures Générales (UISG) et<br />

l’Union des Supérieures Générales (qui, en 2001, a<br />

formé un groupe de travail conjoint à Rome sur la<br />

question de la traite des femmes et des enfants). L’atelier<br />

pourrait servir à sensibiliser les groupes communautaires<br />

lo<strong>ca</strong>ux aux questions relatives à la traite des<br />

personnes. Les participants se sont mis d’accord que<br />

cette idée pourrait être poursuivie et développée davantage<br />

à des réunions ultérieures.<br />

Il y a eu aussi une discussion sur l’idée d’appuyer le<br />

groupe « Femmes et traditions chrétiennes » à l’Université<br />

Saint-Paul d’Ottawa dans son projet anti-traite.<br />

Le groupe FTC espère collaborer avec Parminou, un<br />

groupe de théâtre de Montréal, pour monter une pièce<br />

interactive intitulée « Lost in Traffic » pour la Journée<br />

internationale des Femmes de <strong>2005</strong>.<br />

Quatrième Réunion de suivi<br />

le 12 octobre 2004<br />

La quatrième réunion de suivi a commencé par<br />

un rapport de l’état du projet d’une réunion<br />

de partage d’informations avec des représentants<br />

du SPO et de la GRC. Sheila Smith, qui coordonne<br />

ce projet, a contacté un agent de communi<strong>ca</strong>tions<br />

de la GRC susceptible d’aider à trouver un conférencier<br />

pour la prochaine réunion du mois de novembre.<br />

Les participants ont été invités à fournir une<br />

liste des questions qu’ils voulaient voir abordées par<br />

les représentants du SPO et de la GRC. Parmi ces<br />

questions il y avait :<br />

• la prévalence de la traite des personnes à Ottawa;<br />

• le traitement accordé aux <strong>ca</strong>s de traite par le SPO<br />

et la GRC;<br />

• la poursuite de la part du SPO et de la GRC des<br />

liens entre la traite et les sociétés multinationales;<br />

• l’engagement du SPO et de la GRC dans les efforts<br />

anti-traite au niveau international; et<br />

• les possibilités de contribution de groupe lo<strong>ca</strong>ux<br />

aux efforts anti-traite de la GRC.<br />

* La coauteure de ce compte rendu est Sheila Smith, que l’on peut contacter pour avoir des copies du procèsverbal<br />

de chacune des trois réunions rapportées dans ce numéro.<br />

1<br />

Un compte rendu de l’atelier de mai a été publié dans INSCAN, vol. <strong>18</strong>, no 1 (été 2004), p. 22-25.<br />

2<br />

Au moment de la production du film, la définition de l’ONU de la traite des personnes était limitée à la traite en<br />

vue de l’exploitation sexuelle. Cette définition a été élargie depuis pour inclure toute forme d’esclavage où les<br />

personnes deviennent des victimes et où elles sont dupées. Pour voir la définition de l’ONU, prière de visiter:<br />

.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

24


Après l’élaboration de cette liste, les participants ont<br />

discuté le film Sex Traffic présenté à la CBC le 10 et<br />

11 octobre 2004. Kevin Doyle du centre Kairos-<br />

Spirituality for Social Justice a ensuite partagé ses<br />

recherches sur l’Internet relatives à l’impli<strong>ca</strong>tion des<br />

sociétés commerciales dans le commerce du sexe, la<br />

base probable du film. 3<br />

Il y a eu aussi encore des discussions sur l’idée de<br />

parrainer un projet théâtral (« Lost in Traffic ») avec<br />

le groupe FTC de l’Université Saint-Paul pour la Journée<br />

internationale des Femmes de <strong>2005</strong>. Les participants<br />

ont ensuite écouté une section d’une conférence<br />

enregistrée de Kevin Bales, directeur de Free the Slaves<br />

et auteur de Disposable People: New Slavery in<br />

the Global Economy. La conférence, prononcée à<br />

l’Université de l’Alberta, a été diffusée sur le programme<br />

« Ideas » de CBC Radio One le 23 avril 2004.<br />

Cinquième Réunion de suivi<br />

le 9 novembre 2004<br />

Àla cinquième réunion, le <strong>ca</strong>poral Daniel Ste-<br />

Marie de la GRC s’est joint au groupe en<br />

tant que personne ressource. Il a commencé<br />

sa présentation par citer Martin Luther King Jr.:<br />

« Toute injustice, où qu’elle se produise dans le<br />

monde, est une menace pour la justice partout ailleurs.<br />

<strong>No</strong>us sommes pris dans un réseau de réciprocité<br />

auquel nous ne pouvons échapper, tous liés par une<br />

destinée commune. Ce qui touche directement l’un de<br />

nous, nous touche tous indirectement. » 4 Le <strong>ca</strong>poral<br />

Ste-Marie a ensuite répondu à quelques-unes des questions<br />

soulevées par le groupe lors de la réunion précédente.<br />

Il a dit qu’il manque des statistiques concluantes<br />

sur le nombre de personnes trafiquées et que l’on estime<br />

le nombre annuel à entre 700 000 et quatre millions.<br />

L’é<strong>ca</strong>rt est dû à la difficulté de les identifier.<br />

Le mouvement des personnes trafiquées va du tiers<br />

monde vers le monde industrialisé, de l’hémisphère<br />

Sud vers l’hémisphère <strong>No</strong>rd, et de l’Est vers l’Ouest.<br />

La traite des personnes génère approximativement 10<br />

milliards de dollars par année, un chiffre d’affaires<br />

équivalent à celui d’un petit pays. Les profiteurs sont<br />

des groupes du crime organisé tels que des <strong>ca</strong>rtels de<br />

la drogue et des bandes de motards qui collaborent à<br />

l’échelle internationale pour déplacer de grands groupes<br />

de personnes à travers les frontières. Leurs réseaux<br />

étendus leur permettent de recourir à des itinéraires<br />

extrêmement indirects, ce qui empêche les efforts<br />

des organismes d’appli<strong>ca</strong>tion de la loi de suivre<br />

leurs pistes. Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a rappelé un <strong>ca</strong>s où<br />

une personne trafiquée avait été déplacée à travers<br />

12 pays différents sur trois continents avant d’arriver<br />

aux États-Unis. De plus, comme dans le <strong>ca</strong>s du Canada,<br />

les personnes trafiquées sont déplacées de ville<br />

en ville et de métier en métier à de nombreuses reprises.<br />

Une personne trafiquée peut être amenée à un<br />

salon de massage dans une ville pour ensuite être<br />

transférée à un atelier de misère dans une autre ville<br />

au bout de quelques semaines ou mois. Ce jeu rend la<br />

tâche de retracer la victime difficile à la police et fait<br />

subir un stress à la personne trafiquée en l’empêchant<br />

de développer un sens de l’endroit où elle se trouve<br />

ou de chercher à se faire protéger ou à sortir de sa<br />

situation.<br />

Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a dit qu’au Canada la plupart<br />

des personnes trafiquées, surtout celles dans le commerce<br />

du sexe, sont acheminées vers des centres tels<br />

que Montréal, Toronto, et Vancouver parce que ceuxci<br />

sont le lieu du <strong>ca</strong>pital et qu’il y a une grosse demande<br />

de services sexuels dans les grands centres.<br />

Les participants ont été d’accord que la demande de<br />

services sexuels constitue un des problèmes reliés à<br />

la traite des personnes qu’il faut aborder.<br />

Comme le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie l’a expliqué, les personnes<br />

trafiquées sont prises au piège au moyen de la<br />

duperie et de la violence. On leur dit, par exemple,<br />

que le Canada a un programme d’assistance sociale<br />

très généreux et que les rues y sont « pavées d’or. »<br />

Quand elles se sont endettées, de jusqu’à 50 000$ US<br />

parfois, leurs documents (ex. passeports) leur sont pris<br />

et elles sont soumises à force d’être battues ou amenées<br />

à croire que leurs familles seront attaquées si<br />

elles n’obéissent pas aux trafiquants.<br />

Le gouvernement <strong>ca</strong>nadien s’est engagé à créer une<br />

stratégie nationale pour combattre la traite des personnes.<br />

Il a créé le Groupe de travail interministériel<br />

sur la traite des personnes (GTITP) pour s’attaquer<br />

au problème au niveau fédéral. Le groupe a lancé une<br />

<strong>ca</strong>mpagne dans les médias, utilisant des affiches pour<br />

sensibiliser le public à la traite des personnes. 5 Ces<br />

affiches et un livret d’informations ont été ensuite<br />

envoyés à des organisations à travers le pays et à<br />

l’étranger. Dans le <strong>ca</strong>dre du GTITP la GRC s’est fixé<br />

trois buts : la prévention, la protection et les poursuites.<br />

Elle cherche à s’attaquer la traite des personnes<br />

au Canada :<br />

• en faisant baisser la demande de personnes trafiquées<br />

par l’édu<strong>ca</strong>tion du public;<br />

• en trouvant les moyens de protéger les personnes<br />

trafiquées en vue de leurs témoignages devant le<br />

tribunal;<br />

• en sensibilisant les organismes d’appli<strong>ca</strong>tion de la<br />

loi et les juges pour que ceux-ci apprécient mieux<br />

la complexité de la traite des personnes (et pour<br />

empêcher donc que les personnes trafiquées soient<br />

des victimes une deuxième fois, cette fois aux mains<br />

du tribunal);<br />

Après l’élaboration de<br />

cette liste, les participants<br />

ont discuté le film Sex<br />

Traffic présenté à la CBC<br />

le 10 et 11 octobre 2004.<br />

Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a<br />

rappelé un <strong>ca</strong>s où une<br />

personne trafiquée avait<br />

été déplacée à travers 12<br />

pays différents sur trois<br />

continents avant d’arriver<br />

aux États-Unis.<br />

3<br />

Un résumé de la présentation de Kevin Doyle figure séparément ci-dessous.<br />

4<br />

« Letter from a Birmingham Jail » (le 16 avril 1963).<br />

5<br />

Pour avoir de plus amples renseignements sur le GTITP, prière de visiter : .<br />

25 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Le documentaire de la CBC, Sex Traffic, a montré<br />

une société militaire privée améri<strong>ca</strong>ine du<br />

nom de Kernwell qui était impliquée dans la<br />

trafic sexuel dans l’ex-Yougoslavie. L’histoire a pu<br />

être basée sur une compagnie militaire privée listée<br />

par Fortune 500 du nom de DynCorp. 1 Deux employés<br />

de DynCorp ont été congédiés après avoir dénoncé<br />

certains employés et superviseurs de la compagnie<br />

qui achetaient et vendaient des femmes.<br />

Ben Johnston, un mé<strong>ca</strong>nicien d’avions du Texas, a<br />

accepté un contrat de trois ans chez DynCorp, l’entrepreneur<br />

du Département d’État des États-Unis en<br />

Bosnie. À la fin des années 1999, sa première année,<br />

il a découvert que des employés de DynCorp exploitaient<br />

un réseau d’esclavage sexuel de jeunes femmes<br />

qui ont été détenues pour la prostitution après la<br />

confis<strong>ca</strong>tion de leurs passeports. En 2000, il a signalé<br />

cela à ses superviseurs et, à sa grande surprise, il a<br />

été congédié et renvoyé.<br />

Une situation semblable est survenue dans le <strong>ca</strong>s de<br />

Kathryn Bolkovac, une surveillante de la Force de<br />

Police Internationale de l’ONU (FPI), qui a été invitée<br />

à enquêter sur les histoires de la traite. Il s’est<br />

trouvé que l’ONU a accordé un contrat de FPI à<br />

DynCorp. Quand Bolkovac, en vérité une employée de<br />

DynCorp, a signalé que les agents de police à contrat<br />

participaient au trafic sexuel, elle a été congédiée. 2<br />

Bolkovac et Johnston ont intenté des poursuites contre<br />

la compagnie pour congédiement injustifié. En 2003,<br />

Bolkovac s’est fait accorder un règlement financier important<br />

par un tribunal londonien et, en quelques heures,<br />

DynCorp a réglé à l’amiable avec Johnston.<br />

Trafic sexuel et DynCorp<br />

Kevin Doyle<br />

Quand Victor Malarek, auteur de The Natashas 3<br />

enquêtait sur le trafic sexuel en Bosnie, il est tombé<br />

par hasard sur l’histoire de DynCorp. Il avait reçu<br />

la permission d’accompagner les membres de<br />

l’unité d’enquête de l’ONU sur le trafic des prostituées<br />

lors de leurs descentes effectuées dans le<br />

secteur du Kosovo contrôlée par les États-Unis.<br />

Un des agents de police était un Texan, John<br />

Randolph, qui, tout comme Bolkovac travaille<br />

pour DynCorp à contrat pour l’ONU. Après la première<br />

descente, une série de descentes secrètes sur<br />

d’autres bars a soudain été annulée par le commandant<br />

améri<strong>ca</strong>in. Malarek accuse Randolph<br />

d’avoir rapporté les descentes secrètes à DynCorp<br />

qui a usé de son influence pour arrêter l’enquête.<br />

En mars 2003, DynCorp a été acquise par<br />

Computer Sciences Corporation. La compagnie<br />

s’appelle maintenant CSC/DynCorp et a depuis<br />

reçu de nouveaux contrats pour assurer l’ordre<br />

public en Irak.<br />

Intitulé « Operation Embedded Complicity, » le numéro<br />

d’octobre 2003 de Press for Conversion prétend<br />

que le Régime de pensions du Canada a des<br />

investissements de 1 704 000 dans CSC. 4 Le « crime<br />

organisé » impliqué dans le trafic sexuel a sûrement<br />

atteint un nouveau niveau d’organisation.<br />

Contacts :<br />

Kevin Doyle, Kairos-Spirituality for Social Justice<br />

Centre, 211, avenue Bronson, pièce 306, Ottawa<br />

(Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613-236-<br />

6557; Courriel : .■<br />

1<br />

<br />

2<br />

<br />

3<br />

Victor Malarek, The Natashas: The New Global Sex Trade (Toronto: Viking Press, 2003).<br />

4<br />

Une copie du bulletin de Press for Conversion est disponible à : .<br />

• en trouvant des façons de collaborer avec des organisations<br />

non gouvernementales et de service (ex.<br />

refuges) pour leur permettre d’aider les personnes<br />

trafiquées et leur fournir du counselling;<br />

• en trouvant les moyens d’établir des liens entre fournisseurs<br />

de services et enquêteurs;<br />

• en trouvant les moyens de créer des programmes<br />

d’intégration pour les personnes trafiquées;<br />

• en essayant de favoriser les recherches sur la question;<br />

• en établissant des liens entre les organismes d’appli<strong>ca</strong>tion<br />

de la loi ( au niveau lo<strong>ca</strong>l, provincial, fédéral,<br />

et international) 6 ; et<br />

• en formant sa propre unité de la traite des personnes<br />

(en cours de développement) pour travailler<br />

avec son unité de communi<strong>ca</strong>tions en<br />

vue de sensibiliser le public à la traite des<br />

personnes.<br />

Au Canada, il n’y a eu aucune condamnation pour<br />

la traite des personnes. Aujourd’hui, même si le<br />

coupable peut se voir imposer une amende de jusqu’à<br />

un million de dollars, la gravité de la peine<br />

dépend entièrement de la discrétion du juge puisqu’il<br />

n’y a toujours pas de précédents. Pour ce qui<br />

est de la juridiction, la GRC peut poursuivre des<br />

trafiquants ou des organisations situés au Canada<br />

même si les personnes trafiquées ne se trouvent<br />

pas au Canada.<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

6<br />

À l’heure actuelle, il y a environ 35 agents de liaison postés dans à peu près 26 pays à travers le monde pour<br />

travailler avec la police lo<strong>ca</strong>le, La GRC fait partie du Groupe de travail Canada-Chine servant à s’attaquer aux<br />

problèmes mutuels de la traite des personnes et de la drogue.<br />

26


Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a dit aux participants qu’ils<br />

pouvaient combattre la traite des personnes en signalant<br />

tout incident suspect aux autorités; en sensibilisant<br />

le public à la question; en exerçant des pressions<br />

sur les médias pour que ceux-ci mettent la traite des<br />

personnes au premier plan; en faisant du lobbying<br />

auprès des gouvernements pour que ceux-ci fournissent<br />

des programmes de refuge, de soutien et d’intégration<br />

pour les personnes trafiquées; et en essayant<br />

de changer la perception des êtres humains comme<br />

des marchandises.<br />

À la fin de la réunion, Sheila Smith a signalé qu’il y a<br />

maintenant 10 groupes différents au sein de la Conférence<br />

religieuse <strong>ca</strong>nadienne qui s’intéressent à accueillir<br />

la pièce « Lost in Traffic. » De plus, la CRC<br />

organise un atelier sur la traite des personnes à Toronto<br />

qui se concentrera sur la sensibilisation et les<br />

moyens d’utiliser la trousse produite par l’UISG<br />

comme outil d’apprentissage.<br />

Finalement, le groupe a discuté la possibilité d’inviter<br />

les membres d’organisations de fournisseurs de<br />

services au niveau lo<strong>ca</strong>l aux réunions sur la traite des<br />

personnes et de discuter peut-être les façons de collaborer<br />

à des projets de sensibilisation à l’avenir. Après<br />

tout, « ce qui touche directement l’un de nous, nous<br />

touche tous indirectement. »<br />

Contacts :<br />

KAIROS- Spirituality for Social Justice Centre, 211,<br />

avenue Bronson, Pièce 306, Ottawa (Ontario) K1R<br />

6H5; Téléphone : 613-236-6557; Courriel :<br />

<br />

Sheila Smith, RSCJ, Justice, Peace, Integrity of<br />

Creation (JPIC) Fieldworker Ontario, Conférence<br />

religieuse <strong>ca</strong>nadienne, 211, avenue Bronson, Pièce<br />

220, Ottawa (Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613-<br />

237-5550, poste 224; Courriel : <br />

Daniel Ste-Marie, <strong>ca</strong>poral, enquêteur, unité sur l’immigration<br />

et les passeports et les enquêtes spéciales,<br />

Gendarmerie royale du Canada, 155, avenue<br />

McArthur, Ottawa (Ontario) K1A 0R4; Téléphone :<br />

613-998-1773; Télécopieur : 613-957-8629;<br />

Téléavertisseur : 613-780-2832; Courriel :<br />

.■<br />

Photo: Gracieuseté du HCR: Sarah Errington<br />

27 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


Réseau <strong>ca</strong>nadien pour la santé des survivants de la torture et de la<br />

violence organisée (ResCanNet)<br />

Le Bulletin (<strong>Hiver</strong> <strong>2005</strong>) <strong>Vol</strong>ume 7.4<br />

Compte rendu de la réunion de<br />

ResCanNet<br />

Victoria (Colombie-Britannique) - le 20<br />

novembre 2004<br />

Présences :<br />

Mulugeta Abai, Centre <strong>ca</strong>nadien pour les victimes de<br />

la torture; Ken Agar-Newman, Victoria Coalition for<br />

Survivors of Torture (VCST); Howard Dieno, VCST;<br />

John Docherty, Réseau d’intervention auprès des personnes<br />

ayant subi la violence organisée (RIVO); Peter<br />

Golden, VCST; Kirby Huminuik, Vancouver Association<br />

for Survivors of Torture (VAST); Janet Mackey,<br />

Association for New Canadians; Shane Molyneaux,<br />

VAST; Tomoko Okada, VCST/Inter-Cultural Association<br />

of Greater Victoria; Adnan Türegün,<br />

INSCAN : l’établissement international au Canada;<br />

Penny Whillans, VCST; Nancy Worsfold,<br />

Services aux immigrants d’Ottawa-<strong>Carleton</strong><br />

Don Payne et Angeli<strong>ca</strong> Marin-Lira s’excusent et envoient<br />

leur salut aux autres.<br />

Les membres du groupe se sont présentés. Certains<br />

participants ont mentionné des points d’intérêt spécifiques.<br />

Howard a fait observer que toutes nos organisations<br />

sont à la limite de leurs ressources. Penny<br />

a mentionné que l’on continue à se demander comment<br />

communiquer avec le public à propos de la<br />

ResCanNet est un réseau formé d’individus<br />

et de groupes à travers le Canada qui apporte<br />

un soutien aux survivants de la torture. Les buts de<br />

ResCanNet sont de faciliter l’interaction entre des<br />

groupes et des individus, de fournir une fondation plus<br />

ferme de soutien aux fournisseurs de services, et de<br />

former une voix plus puissante et unie auprès des<br />

avo<strong>ca</strong>ts pour les survivants. La participation ou l’adhésion<br />

au réseau est ouvert aux groupes qui travaillent<br />

directement avec les survivants de la torture; aux organisations<br />

et individus qui travaillent avec les réfugiés;<br />

aux groupes de santé; aux groupes culturels; et<br />

à toute autre personne intéressée.<br />

Le Réseau <strong>ca</strong>nadien est actuellement coordonné par le<br />

Centre <strong>ca</strong>nadien pour les victimes de la torture (CCVT).<br />

Contact:<br />

Mulugeta Abai, Directeur executif<br />

Centre <strong>ca</strong>nadien pour les victimes de la torture<br />

194, rue Jarvis, 2e étage<br />

Toronto, Ontario<br />

Canada M5B 2B7<br />

Téléphone: 416-363-1066<br />

Télécopieur: 416-363-2122<br />

Courriel: ccvt@icomm.<strong>ca</strong> ou mabai@ccvt.org<br />

(Directeur executif)<br />

Site Web: http://www.icomm.<strong>ca</strong>/ccvt<br />

Le Bulletin publié dans INSCAN est une des façons<br />

dont le Réseau <strong>ca</strong>nadien communique. <strong>No</strong>us voudrions<br />

grandement remercier INSCAN pour cette<br />

oc<strong>ca</strong>sion. Le Bulletin est préparé par Ken Agar-Newman<br />

de la Coalition de Victoria pour les survivants<br />

de la torture (CVST). De brèves contributions au<br />

Bulletin peuvent être expédiées à Ken Agar-Newman,<br />

2901, rue Queenston, Victoria, Colombie-Britannique,<br />

Canada V8R 4P4; Télécopieur: 250-370-8885;<br />

Courriel: . Les opinions exprimées<br />

dans le Bulletin ne sont pas nécessairement celles<br />

du Réseau <strong>ca</strong>nadien.<br />

Le Réseau <strong>ca</strong>nadien est membre du Conseil international<br />

de réhabilitation des victimes de la torture (CIRT). Le CIRT<br />

est une organisation internationale et indépendante des professionnels<br />

de la santé qui favorise et soutient la réhabilitation<br />

des victimes de la torture et la prévention de la torture<br />

à travers près de 200 centres et programmes de réhabilitation<br />

à travers le monde.<br />

Secrétariat du CIRT:<br />

Conseil international de réhabilitation des<br />

victimes de la torture<br />

Case postale 2107<br />

DK-1014 Copenhague O, Danemark<br />

Téléphone: +45 -33 76 06 00<br />

Télécopieur: +45 -33 76 05 00<br />

Courriel: lotte_wissing@irct.org<br />

Site Web: http://www.irct.org<br />

M. Don Payne est le représentant du Réseau <strong>ca</strong>nadien<br />

au Conseil du CIRT. Don invite les contributions<br />

des survivants de la torture, des personnes et<br />

des centres qui travaillent avec les survivants de la<br />

torture. Vous pouvez le rejoindre par courriel:<br />

.<br />

Le site Web du Réseau <strong>ca</strong>nadien peut être visité<br />

au: . Si vous voulez<br />

vous abonner au serveur de listes « res<strong>ca</strong>nnetlist<br />

», contactez le Réseau <strong>ca</strong>nadien au:<br />

.■<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

28


torture sans l’ac<strong>ca</strong>bler d’horreur. Nancy s’intéressait<br />

à se renseigner sur les modules concernant le<br />

développement communautaire. Mulugeta a suggéré<br />

que Nancy regarde les ressources du CCVT.<br />

Ken a mentionné que le Center for Victims of Torture<br />

basé aux États-Unis a un site Web avec beaucoup<br />

de ressources. Mulugeta a exprimé le désir<br />

de rétablir le réseau. Kirby a parlé de sa préoccupation<br />

avec l’instabilité du financement provincial.<br />

VAST, a-t-elle expliqué, examinait le besoin<br />

de financer le counselling plutôt que de compter<br />

sur des bénévoles.<br />

John a résumé les activités de ResCanNet au<br />

cours des 10 dernières années. Il a mentionné<br />

que traditionnellement ResCanNet a fait coïncider<br />

ses réunions avec les consultations du<br />

Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés (CCR). Il a<br />

fait remarquer que la structure de coordination<br />

ad hoc de ResCanNet était difficile à maintenir.<br />

Dans le passé, la coordination avait été confiée<br />

à tour de rôle à différents centres : RIVO,<br />

VAST, et CCVT, chronologiquement. L’énergie<br />

du début s’était estompée. John a suggéré<br />

qu’engager quelqu’un pour faire une partie du<br />

travail aiderait un peu.<br />

La réunion s’est concentrée sur les méthodes de<br />

communi<strong>ca</strong>tion établies ou proposées pour<br />

ResCanNet. Ken et Adnan ont parlé du Bulletin.<br />

Ce bulletin est publié dans INSCAN, bulletin de<br />

la Division de ressources pour la recherche sur les<br />

réfugiés à l’Université <strong>Carleton</strong>. INSCAN est un<br />

trimestriel financé par Citoyenneté et Immigration<br />

Canada et le seul bulletin bilingue national sur les<br />

questions d’immigration et d’établissement publié<br />

au Canada. INSCAN fournit régulièrement un espace<br />

pour ResCanNet. Adnan a dit que le Bulletin<br />

n’a pas donné toute sa mesure. Ken s’est fait l’écho<br />

de ce sentiment, expliquant la difficulté de recueillir<br />

des informations pour le Bulletin d’individus<br />

à travers le pays.<br />

Le groupe a discuté le res<strong>ca</strong>nnetlist,<br />

un serveur de liste<br />

lancé par Angeli<strong>ca</strong> Marin-Lira. On a suggéré à<br />

Ken d’envoyer un message d’essai à partir d’un<br />

vieux compte de l’Internet puisqu’il avait rapporté<br />

des problèmes avec le serveur de liste<br />

quand un courriel était envoyé à partir d’un<br />

compte plutôt nouveau.<br />

Mulugeta a parlé de la difficulté d’établir des<br />

appels de téléconférence avec les membres de<br />

ResCanNet. John a parlé d’une initiative en vue<br />

d’organiser une conférence séparée pour<br />

ResCanNet. Il a dit que le financement avait été<br />

un obstacle.<br />

La réunion a discuté le Conseil international pour<br />

la réhabilitation des victimes de la torture (IRCT)<br />

et l’importance d’une accréditation auprès de<br />

l’IRCT. On a noté que l’accréditation veut dire<br />

adhésion à l’IRCT et le développement d’une voix<br />

internationale cohérente. Mulugeta a dit qu’à<br />

l’heure actuelle l’Amérique du <strong>No</strong>rd dispose de<br />

deux membres au Conseil de l’IRCT et que Don<br />

Payne, un Canadien, y siège. M. Payne est choisi<br />

par les centres en Amérique du <strong>No</strong>rd accrédités<br />

par l’IRCT. Citant M. Payne, Ken a fait savoir que<br />

l’IRCT est en train d’examiner la question de<br />

l’accréditation et que d’autres centres <strong>ca</strong>nadiens<br />

pourront être admissibles advenant une plus grande<br />

flexibilité à l’IRCT. Dans le <strong>ca</strong>s de toute demande<br />

de la part d’un centre, M. Payne ajouterait volontiers<br />

une note sur la demande, attirant l’attention<br />

sur la nécessité d’une approche flexible de la part<br />

de l’IRCT. Plusieurs participants ont parlé des efforts<br />

de l’IRCT pour améliorer la démocratie et la<br />

gouvernance de l’organisation. Par exemple, on a<br />

confié à un avo<strong>ca</strong>t le soin de rédiger des statuts<br />

plus démocratiques. Récemment, l’IRCT a élaboré<br />

un nouveau plan stratégique.<br />

La réunion a décidé que ResCanNet a besoin de<br />

visibilité pour attirer de l’énergie et des fonds.<br />

Nancy a demandé pourquoi le réseau ne s’était pas<br />

associé de plus près au CCR- par exemple en tant<br />

que sous-comité de celui-ci. Mulugeta a répondu<br />

que ResCanNet avait voulu plus d’indépendance<br />

qu’il aurait eu comme sous-comité. Peter a dit que<br />

le CCR a comme objectif d’inclure des questions<br />

relatives aux survivants de la torture dans ses consultations.<br />

La prochaine consultation aura lieu à<br />

Fredericton au <strong>No</strong>uveau-Brunswick en mai <strong>2005</strong>.<br />

Mulugeta a suggéré que les détentions seraient<br />

peut-être un sujet pertinent. Comme personne ne<br />

connaissait un centre à Fredericton s’occupant des<br />

survivants de la torture, on a suggéré de contacter<br />

un centre à Halifax concernant une session sur la<br />

torture dans le <strong>ca</strong>dre de la consultation.<br />

Nancy a ajouté que les tâches donnent l’impulsion au<br />

financement et aux ressources. Elle a demandé quels<br />

projets nous pourrions avoir. On a dit que ResCanNet<br />

a des objectifs politiques, thérapeutiques et édu<strong>ca</strong>tifs.<br />

Ken a dit qu’il y a actuellement beaucoup de<br />

questions graves sur lesquelles les membres du réseau<br />

pourraient collaborer, dont le « nouveau visage<br />

» de la torture vu les nouvelles récentes sur la<br />

complicité des États-Unis. John a mentionné qu’il y<br />

a quelques années le RIVO, en consultation avec des<br />

membres du réseau, avaient élaboré des principes directeurs<br />

relatifs à une audience plus compatissante<br />

de la Commission de l’immigration et du statut de<br />

réfugié du Canada (CISR) dans le <strong>ca</strong>s des survivants<br />

de la torture. Le RIVO est en train d’élaborer des principes<br />

directeurs, des paramètres et des critères de cohérence<br />

à l’intention de la CISR et du recours de<br />

celle-ci aux évaluations et opinions psychologiques.<br />

Le groupe s’est beaucoup intéressé à ce document.<br />

John a assuré le groupe qu’il enverrait le document<br />

La réunion a discuté le<br />

Conseil international<br />

pour la réhabilitation des<br />

victimes de la torture<br />

(IRCT) et l’importance<br />

d’une accréditation<br />

auprès de l’IRCT.<br />

La réunion a décidé que<br />

ResCanNet a besoin de<br />

visibilité pour attirer de<br />

l’énergie et des fonds.<br />

29 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>


aux membres pour avoir leur réaction et que celui-ci<br />

n’est pas encore prêt.<br />

Le groupe a également parlé de collaboration dans<br />

un certain nombre de domaines :<br />

• Les principes directeurs/paramètres/recommandations<br />

pour le recours aux évaluations psychologiques<br />

de la part de la CISR : John enverra le document<br />

par courriel; on demande les réactions de tout<br />

le monde.<br />

• La Journée internationale de soutien aux victimes<br />

de la torture (le 26 juin) : nous allons tous la planifier<br />

et rester en contact.<br />

• L’accréditation auprès de l’IRCT pour les centres<br />

<strong>ca</strong>nadiens : Ken va envoyer des copies des communi<strong>ca</strong>tions<br />

de M. Payne.<br />

• Le développement du bulletin publié dans<br />

INSCAN : on a décidé de publier le compte rendu<br />

de la réunion dans le prochain numéro; on demande<br />

des soumissions continues de tout le monde.<br />

• Projet d’une session sur un sujet relié à la torture à<br />

la prochaine consultation du CCR à Fredericton :<br />

Mulugeta a suggéré les détentions; nous resterons<br />

tous en contact.<br />

Les adresses courriel du groupe ont été recueillies<br />

pour permettre des contacts ultérieurs et celles-ci seront<br />

distribuées à toutes les parties intéressées. La<br />

réunion a fini par le voeu de Ken que tous les présents<br />

se considèrent le comité coordonnateur de<br />

ResCanNet. (Compte rendu de Ken).<br />

Addenda : D’autres renseignements sur les sujets discutés<br />

à la réunion de ResCanNet<br />

1. Un manuel portant sur le soutien communautaire<br />

intitulé Community Support for Survivors of Torture:<br />

A Manual (prix : 20$ plus frais de port) peut<br />

être commandé auprès du CCVT.<br />

demande, prière de contacter l’IRCT par courriel<br />

au .<br />

3. Les États-Unis ont un réseau beaucoup plus organisé<br />

de centres qui s’occupent des survivants de<br />

la torture. Le National Consortium of Torture<br />

Treatment Programs (NCTTP) fait avancer les<br />

connaissances, les <strong>ca</strong>pacités techniques et les<br />

ressources consacrées aux soins aux survivants<br />

de la torture et agit collectivement pour prévenir<br />

la torture à l’échelle mondiale. Voir le lien<br />

sur le site Web du CVT.<br />

L’objectif principal du Consortium est de favoriser<br />

le développement, en qualité et en quantité,<br />

de programmes spécialisés dans les soins<br />

aux survivants de la torture. Les organismes<br />

membres partagent leurs connaissances et leur<br />

expertise par une communi<strong>ca</strong>tion et une collaboration<br />

régulières, renforçant ainsi leurs organisations<br />

et le réseau de soins.<br />

Le Consortium a été fondé en 1998. Il y a actuellement<br />

25 membres à part entière, cinq membres<br />

provisoires, deux organisations membres<br />

associés, et un membre associé provisoire. Le<br />

président actuel du NCTTP est Ernest Duff, Senior<br />

Director, Safe Horizon/Solace : A Program<br />

for Survivors of Torture and Refugee Trauma,<br />

74-09 37th Avenue, Room 412, Jackson Heights,<br />

NY 11372; Téléphone : 7<strong>18</strong>-899-1233, poste<br />

101; Télécopieur : 7<strong>18</strong>-457-6071.<br />

4. Center for Victims of Torture (CVT), 717 East<br />

River Road, Minneapolis, Minnesota 55455; Téléphone<br />

: 612-436-4810; Télécopieur : 612-436-<br />

2600; site Web : .■<br />

INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />

2. Accréditation auprès de l’IRCT : il y a plus de 95<br />

centres et programmes de réhabilitation accrédités<br />

auprès de l’IRCT. Les centres et programmes accrédités<br />

peuvent :<br />

• participer activement à l’Assemblée générale de<br />

l’IRCT qui a lieu tous les trois ans;<br />

• proposer un représentant de centre ou de programme<br />

à l’élection au Conseil de l’IRCT (mandat<br />

de trois ans); et<br />

• voter aux élections du Conseil de l’IRCT à l’Assemblée<br />

générale.<br />

La première Assemblée générale de l’IRCT a été<br />

menée par écrit en 2003.<br />

Demande d’accréditation. Les critères de<br />

l’accréditation auprès de l’IRCT figurent dans les<br />

statuts de l’IRCT. Pour avoir de plus amples renseignements<br />

ou pour demander un formulaire de<br />

30<br />

Photo: Gracieuseté du HCR

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