Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University
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I N S C A N<br />
<strong>Vol</strong>. <strong>18</strong> - <strong>No</strong>. 3 <strong>Hiver</strong> <strong>2005</strong><br />
Intégration et Appartenance – Bâtir les <strong>ca</strong>pacités des communautés:<br />
Du dialogue aux plans d’action<br />
Antoine Huss<br />
L’établissement international au Canada<br />
Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés<br />
« La cohésion sociale nécessite plus que la simple<br />
tolérance parmi les citoyens; elle nécessite<br />
un discours public et la garantie de libertés culturelles<br />
en tant que droits humains fondamentaux.<br />
C’est ce qu’il faut pour le développement<br />
des sociétés de plus en plus diverses du 21e siècle.<br />
Les Nations Unies croient que si le monde<br />
va atteindre les Objectifs du Millénaire pour le<br />
Développement et finir par éliminer la pauvreté,<br />
il doit d’abord relever avec succès le défi qui<br />
consiste à bâtir des sociétés inclusives et<br />
culturellement diverses. » Kathryn White, Directrice<br />
exécutive de l’ACNU<br />
L’ACNU lance une initiative opportune:<br />
Intégration et Appartenance<br />
L’Association <strong>ca</strong>nadienne pour les Nations<br />
Unies (ACNU), avec l’appui du ministère du<br />
Patrimoine <strong>ca</strong>nadien, a lancé une nouvelle<br />
initiative, Intégration et Appartenance, en octobre<br />
2004. Dans cinq séances, à Calgary (Alberta), Saskatoon<br />
(Saskatchewan), St. John’s (T.-N.), Kingston<br />
(Ontario) et Montréal (Québec), un atelier jeunesse<br />
et une table ronde communautaire engagent les jeunes<br />
et les dirigeants communautaires dans une série<br />
d’ateliers qui fournissent l’oc<strong>ca</strong>sion de discuter des<br />
droits et responsabilités de la citoyenneté dans une<br />
société multiculturelle.<br />
Intégration et Appartenance engage les Canadiens<br />
d’origines, régions, religions ou professions<br />
diverses prêts à discuter entre eux des arrangements<br />
sociaux qui nous tiennent ensemble<br />
et qui règlent notre vie. En réunissant tous<br />
les Canadiens et en recueillant les meilleures<br />
pratiques et les leçons apprises, cette initiative<br />
uniquement <strong>ca</strong>nadienne élaborera un modèle<br />
novateur qui servira à définir, comprendre et favoriser<br />
l’intégration et l’appartenance et à renforcer<br />
nos communautés.<br />
Les dernières enquêtes et données de Statistique Canada<br />
relatives à la diversité ethnique, aux immigrants<br />
au Canada, et aux groupes religieux et de minorités<br />
visibles évoquent le besoin d’enquêter encore plus<br />
sur l’intégration et l’appartenance de groupes et de<br />
communautés tombant sous la <strong>ca</strong>tégorie de minorités<br />
visibles et religieuses au Canada. Les événements<br />
à la suite du 11 septembre 2001 et la « guerre au<br />
terrorisme » dirigée par les États-Unis en<br />
Afghanistan, et plus récemment en Irak, ont introduit<br />
des menaces à l’édifice de la société <strong>ca</strong>nadienne<br />
et à l’âme des citoyens <strong>ca</strong>nadiens en semant<br />
la peur ou la méfiance à l’égard des communautés<br />
immigrantes ou minoritaires. Cela se reflète<br />
dans des attaques raciales accrues (crimes<br />
haineux et contre la propriété) aboutissant à des<br />
divisons et à des peurs au sein des communautés.<br />
L’expérience du passé du Canada pour ce qui est du<br />
traitement accordé aux groupes distincts en temps de<br />
crise (ex. l’internement des Canadiens d’origine ukrainienne<br />
entre 1914 et 1920 et des Japonais pendant la<br />
deuxième guerre mondiale) remet en question ce que<br />
cela veut dire « être Canadien. » Malgré les mesures<br />
clés prises par le gouvernement pour reconnaître les<br />
injustices du passé et y remédier, il y a un besoin<br />
d’examiner les risques potentiels qui pourraient bouleverser<br />
l’essence même de notre identité <strong>ca</strong>nadienne.<br />
Ce projet combinant l’édu<strong>ca</strong>tion des jeunes et la<br />
liaison avec la communauté produira des stratégies<br />
pour bâtir les <strong>ca</strong>pacités de tous les citoyens peu importe<br />
leur âge, leur race ou leur croyance.<br />
« <strong>No</strong>us voulons un Canada avec des assises sociales<br />
solides, où les gens sont traités avec respect,<br />
où ils sont épaulés au besoin, où personne<br />
n’est laissé pour compte. <strong>No</strong>us voulons un pays<br />
où les Canadiens-les familles et les collectivités-ont<br />
les outils nécessaires pour trouver des<br />
Intégration et Appartenance, suite à la page 3<br />
DRRR<br />
DANS NOS<br />
PAGES<br />
• Intégration et Appartenance . 1<br />
• Activités communautaires<br />
d’Intégration-Net ................. 2<br />
• La Calgary Immigrant Aid<br />
Society ................................ 6<br />
• Conseil ontarien des<br />
organismes de service aux<br />
immigrants ........................ 11<br />
- L’Intégration des nouveaux<br />
arrivants afri<strong>ca</strong>ins ............. 11<br />
- Étude problématique sur les<br />
Soudanais de l’Ontario ...... 12<br />
- Dans l’intérêt public ........ 14<br />
• Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les<br />
réfugiés ............................. 16<br />
- Le coût afférent à la<br />
séparation des membres de la<br />
famille des personnes<br />
protégées .......................... 16<br />
- La réponse de CIC .......... 19<br />
- Moyens de protection pour les<br />
victimes de traite des<br />
personnes ......................... 20<br />
• Atelier sur la traite des femmes<br />
et des enfants ..................... 24<br />
• Réseau <strong>ca</strong>nadien pour la santé<br />
des survivants de la torture et<br />
de la violence organisée ..... 28<br />
1 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Activités communautaires d’Intégration-Net<br />
Barbara Loh<br />
Construit pour servir<br />
d’instrument de<br />
communi<strong>ca</strong>tion,<br />
d’information et de<br />
recherche à la<br />
communauté de<br />
l’établissement du<br />
Canada, le site a sept<br />
sections majeures: Quoi<br />
de neuf, Événements,<br />
Infocentre, Information<br />
pour nouveaux arrivants,<br />
Liens, Partager vos<br />
renseignements, et Faits<br />
marquants régionaux.<br />
Intégration-Net <br />
est un site Web qui appartient à<br />
Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) et qui<br />
est administré par la Division de ressources pour la<br />
recherche sur les réfugiés à l’Université <strong>Carleton</strong>.<br />
Construit pour servir d’instrument de communi<strong>ca</strong>tion,<br />
d’information et de recherche à la communauté de<br />
l’établissement du Canada, le site a sept sections majeures:<br />
Quoi de neuf, Événements, Infocentre, Information<br />
pour nouveaux arrivants, Liens, Partager vos<br />
renseignements, et Faits marquants régionaux.<br />
En tant que coordonnatrice des relations avec la communauté<br />
pour Intégration-Net, j’ai assisté à la Consultation<br />
d’automne du Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés<br />
(CCR) tenue à Victoria en Colombie-Britannique<br />
(du <strong>18</strong> au 20 novembre 2004) afin de promouvoir<br />
Faits marquants régionaux et le site Web en général.<br />
L’agent de promotion de CIC, Guy Routhier,<br />
était là aussi, et ensemble nous nous sommes occupés<br />
de la table d’exposition d’Intégration-Net avec<br />
l’administrateur du site, Adnan Türegün. M. Routhier<br />
avait apporté du matériel promotionnel d’Intégration-<br />
Net: bloc-notes, signets, tapis de souris, et affiches<br />
à montrer et à distribuer à des individus intéressés.<br />
On avait également une grande bannière flottante<br />
Intégration-Net sur le côté de la table qui s’est avérée<br />
très effi<strong>ca</strong>ce comme aide visuelle.<br />
Avec le matériel promotionnel M. Routhier avait<br />
apporté un ordinateur portatif qui nous a permis de<br />
montrer aux personnes qui s’arrêtaient les <strong>ca</strong>ractéristiques<br />
d’Intégration-Net. Je montrais à ces gens<br />
(surtout des travailleurs en établissement) les faits<br />
saillants de Faits marquants régionaux et d’Information<br />
pour nouveaux arrivants et ils se disaient<br />
intéressés à parcourir le site de façon plus approfondie<br />
par la suite.<br />
J’ai pu également rencontrer le Directeur de la politique<br />
en matière d’établissement du CCR, Alfred<br />
Lukhanda, qui a déclaré qu’Intégration-Net constituait<br />
une ressource précieuse pour la communauté<br />
de l’établissement et qui m’a demandé d’assister à<br />
la réunion du groupe de travail Immigration et Établissement<br />
du CCR et de faire une annonce pour<br />
faire connaître Intégration-Net. La suggestion de M.<br />
Lukhanda a été bien accueillie par l’équipe d’Intégration-Net.<br />
À la réunion du groupe de travail,<br />
au cours des mises à jour provinciales, on m’a<br />
donné la parole pendant quelques minutes. J’ai<br />
donné l’URL du site et j’ai distribué un bulletin<br />
bilingue sollicitant des soumissions aux Faits<br />
marquants régionaux.<br />
Une fois de retour à Ottawa, j’ai envoyé des courriels<br />
de suivi à ceux que j’avais rencontrés à la table d’Intégration-Net.<br />
Dans l’ensemble, ce voyage a grandement<br />
réussi à promouvoir Intégration-Net.■<br />
INSCAN<br />
L’établissement international au Canada<br />
Division de ressources pour la recherche<br />
sur les réfugiés<br />
Directrice: Gertrud Neuwirth<br />
Éditorialiste: Barbara Grant<br />
Traduction: Sinclair Robinson<br />
Centre pour une action de paix et la recherche sur la migration<br />
<strong>Carleton</strong> <strong>University</strong> LA A735<br />
1125 Colonel By Drive, Ottawa, ON Canada, K1S 5B6<br />
Téléphone: 613-520-2717, Télécopieur: 613-520-3676<br />
Courriel: ins<strong>ca</strong>n@<strong>ca</strong>rleton.<strong>ca</strong><br />
Rédacteur: Adnan Türegün<br />
Rédactrice adjointe/Administratrice: Barbara Loh<br />
Traduction: Nandini Sarma<br />
La publi<strong>ca</strong>tion de ce numéro a été rendue possible grâce à l’aide financière de Citoyenneté et Immigration Canada. Des copies supplémentaires<br />
d’INSCAN sont disponibles au coût de 7.50 $ (TPS .53). Les numéros antérieurs sont disponibles au coût de 5.50 $ (TPS .39,<br />
pour un numéro). Les abonnements sont de 25.00 $ (TPS 1.75 $). Veuillez régler le paiement au moment de commander avec un<br />
chèque à l’ordre de : <strong>Carleton</strong> <strong>University</strong> (RRDR).<br />
Les opinions exprimées dans les articles du présent numéro sont celles des contributeurs et ne reflètent pas nécessairement les<br />
points de vue de la Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
G.S.T. #1<strong>18</strong>838937 ISSN #0845-2466<br />
2
Intégration et Appartenance, suite de la page 1<br />
solutions lo<strong>ca</strong>les aux problèmes lo<strong>ca</strong>ux. » (Discours<br />
du Trône, 2004)<br />
Édu<strong>ca</strong>tion des jeunes et relations avec la<br />
communauté<br />
Chaque séance comprend deux volets: un atelier jeunesse<br />
et une table ronde communautaire. À l’atelier<br />
jeunesse, une classe de neuvième année est engagée,<br />
par des ateliers, discussions de groupe, et la création<br />
d’une charte de salle de classe d’Intégration et Appartenance,<br />
dans la promotion de l’intégration et de<br />
la diversité. Deux représentants jeunesse sont sélectionnés<br />
pour assister à la table ronde communautaire<br />
pour présenter leurs plans d’action et les conclusions<br />
de leur atelier, et sont engagés comme des partenaires<br />
à part entière dans la direction et la prise de décisions<br />
au sein de la communauté. On a<br />
accordé une attention<br />
particulière aux écoles<br />
regroupant des élèves<br />
provenant de minorités<br />
visibles ou religieuses.<br />
Ce processus aboutira à la cueillette de renseignements<br />
explicites concernant les pensées des jeunes et<br />
à la création de manuels pour jeunes s’attaquant aux<br />
questions soulevées au cours de l’atelier.<br />
La table ronde communautaire se déroule sur une<br />
journée et demie et comprend la participation de dirigeants<br />
communautaires connus pour leur engagement<br />
dans les questions abordées. La séance va de l’identifi<strong>ca</strong>tion<br />
des questions et la discussion des meilleures<br />
pratiques à la planifi<strong>ca</strong>tion d’action communautaire.<br />
On a invité environ 12 à 15 dirigeants communautaires<br />
en devenir identifiés par des groupes religieux,<br />
la société civile, et des ONG lo<strong>ca</strong>les. Il ne s’agit<br />
pas nécessairement de ceux qui jouissent déjà d’un<br />
haut profil mais plutôt de ceux qui représentent la<br />
prochaine génération de dirigeants en devenir prêts à<br />
assumer la tâche de mener la communauté vers une<br />
société plus intégrée.<br />
Rejoindre les jeunes dans leur propre milieu aidera à<br />
ouvrir un espace plus sécuritaire et moins intimidant<br />
où ils pourront parler librement de questions telles<br />
que l’isolement, l’intégration et la sécurité, questions<br />
qu’ils n’abordent peut-être pas aisément avec les<br />
membres plus âgés de leur communauté. Ce programme<br />
fera découvrir des connaissances honnêtes<br />
et dirigées, qui seront par la suite apportées aux tables<br />
rondes communautaires aux fins d’un approfondissement<br />
et d’une action. <strong>No</strong>us croyons que ce processus<br />
intergénérationnel améliorera les résultats et<br />
aboutira à un projet plus complet et intégré.<br />
Une partie essentielle de ce projet c’est la création de<br />
liens vivant et travaillant dans chacune des cinq villes.<br />
Ces individus engagés et dynamiques ont beaucoup<br />
aidé à identifier les participants, à faire la planifi<strong>ca</strong>tion<br />
logique et la facilitation et planifieront donc<br />
des mesures de durabilité pour chaque ville.<br />
Résultats: Vers un modèle<br />
complet de cohésion sociale<br />
Les résultats espérés d’Intégration et<br />
Appartenance comprennent l’identifi<strong>ca</strong>tion<br />
de joueurs clés et le développement de réseaux<br />
de dirigeants, de soutiens et de ressources communautaires<br />
ainsi que de jeunes dirigeants informés et<br />
ayant la confiance de s’engager dans la recherche de<br />
solutions aux problèmes naissants.<br />
Premièrement, l’identifi<strong>ca</strong>tion de jeunes dirigeants<br />
crée de l’action dans l’environnement<br />
scolaire et sert de liaison avec la<br />
grande communauté. Deuxièmement, un<br />
réseau de dirigeants communautaires <strong>ca</strong>nadiens<br />
clairement identifié, comprenant<br />
les participants des ateliers jeunesse et des<br />
tables rondes communautaires des cinq villes,<br />
aidera les Canadiens à s’intégrer à une<br />
société plus compréhensive et à aborder les<br />
nouveaux enjeux pour bâtir la résilience<br />
communautaire. À partir des données des<br />
cinq séances, nos rapports fournissent une<br />
analyse détaillée, comprenant des perspectives<br />
de risques et d’obstacles, une identifi<strong>ca</strong>tion<br />
des forces et des lacunes dans l’intégration<br />
des citoyens, et une compréhension de<br />
l’unité et de la diversité des communautés <strong>ca</strong>nadiennes.<br />
Pour les dirigeants communautaires et des jeunes,<br />
des manuels de ressources seront créés pour servir<br />
à rejoindre et à lier les communautés et les jeunes<br />
en vue de la cohésion sociale. Les dirigeants communautaires<br />
et de jeunes sont en train d’élaborer des<br />
Plans d’action communautaire et des activités de suivi<br />
aux fins de leur engagement continu dans le domaine<br />
de l’intégration et de l’appartenance. Dernièrement, un<br />
site Web interactif a été conçu pour encourager la contribution<br />
de points de vue de la part des jeunes, des<br />
enseignants et du grand public afin de renforcer le dialogue<br />
continu dans un espace sécuritaire et ouvert.<br />
« Calgary a été un succès<br />
et j’ai hâte aux prochaines<br />
étapes. Les participants de<br />
la jeunesse étaient<br />
incroyables et j’ai été<br />
impressionnée par leur<br />
énergie et leur esprit<br />
critique. La table ronde<br />
communautaire était très<br />
bien aussi. Dans une<br />
perspective lo<strong>ca</strong>le je dirais<br />
qu’on a pu réunir un<br />
groupe divers et d’après<br />
mon expérience ce n’était<br />
pas la sorte de groupe<br />
qu’on voit d’habitude à<br />
des événements pareils et<br />
cela a fait du bien. »<br />
(Marie Jurcevic, liaison de<br />
Calgary)<br />
3 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
« La diversité, c’est<br />
vraiment important parce<br />
que c’est ce qu’il nous<br />
faut pour un monde<br />
meilleur. Cela fait peur<br />
presque. Tu ouvres les<br />
nouvelles et tu vois toutes<br />
les choses terribles que les<br />
gens font. J’aimerais voir<br />
les gens embrasser la<br />
diversité. » (Melissa<br />
McLaughlin, élève de 8 e ,<br />
Bob Edwards)<br />
En février <strong>2005</strong>, le projet mènera à<br />
un atelier national à Ottawa. L’atelier<br />
réunira des représentants sélectionnés<br />
par et dans chacune des<br />
communautés participantes et des<br />
représentants d’organismes nationaux<br />
intéressés à l’intégration et à<br />
l’appartenance. L’atelier fournira<br />
l’oc<strong>ca</strong>sion de partager les plans<br />
d’action jeunesse et communautaires,<br />
les activités de suivi, et les conclusions<br />
initiales et l’analyse provenant<br />
des ateliers régionaux. Cet<br />
atelier aidera les dirigeants communautaires<br />
à raffiner leur plan<br />
d’action et leurs activités de suivi une fois de retour<br />
dans leur région.<br />
Au Canada, le respect de la diversité culturelle en est<br />
venu à reposer sur trois piliers: la dualité linguistique,<br />
la reconnaissance des droits des peuples autochtones,<br />
et le multiculturalisme. Cependant,<br />
il nous reste à discuter et<br />
à décider la façon dont nous respecterons<br />
cette diversité culturelle<br />
tout en maintenant la cohésion nécessaire<br />
pour soutenir le Canada<br />
jusque dans le 21e siècle.<br />
« Les jeunes ont apporté à<br />
la table un sens d’espoir<br />
et d’intégrité qui était sans<br />
précédent et les adultes<br />
ont assaisonné cela de<br />
leur expérience. » (Angela<br />
Korchinski, liaison de<br />
Saskatoon)<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
L’ACNU est bien placée pour offrir un tel espace réunissant<br />
les membres de communautés différentes où ils<br />
pourront partager réalités et perceptions dans une atmosphère<br />
d’égalité et d’équité. Perçue comme terrain<br />
neutre où la médiation et la compréhension sont considérées<br />
comme essentielles à l’ONU et à sa philosophie,<br />
l’ACNU a servi et continuera de servir d’organisme<br />
relais qui s’efforce de créer un espace commun pour<br />
une représentation diverse de notre société <strong>ca</strong>nadienne.<br />
L’atelier national final engagera pleinement les participants<br />
des groupes cibles et les encouragera à s’engager<br />
à des suivis à moyen et long terme, tels qu’un<br />
engagement aux plans d’action, à une intégration des<br />
manuels de ressources dans leur travail, et au prêt de<br />
leurs ressources pour appuyer le réseau naissant de<br />
dirigeants de jeunes et communautaires en devenir.<br />
Mise à jour: Conclusions à ce jour<br />
Au 5 novembre 2004, trois des cinq séances ont<br />
été terminées. Voici l’instantané des conclusions<br />
jusqu’ici.<br />
4<br />
Les minorités visibles et les nouveaux<br />
arrivants au Canada rencontrent<br />
souvent des obstacles raciaux<br />
et discriminatoires qui empêchent<br />
leur intégration dans la société<br />
<strong>ca</strong>nadienne. Par conséquent, les<br />
deux groupes ont plus de difficulté<br />
à trouver des emplois adéquats et à<br />
vivre dans de bonnes conditions. On<br />
a déjà fait remarquer que le racisme<br />
peut se produire à un niveau individuel<br />
et à un niveau systémique.<br />
Les deux ont un impact négatif sur<br />
leur intégration sociale et leur sens d’appartenance.<br />
Ces obstacles sont:<br />
• un racisme systémique et une discrimination à<br />
l’égard des minorités (autochtones, visibles, immigrantes<br />
et réfugiées, sexuelles et GLBT);<br />
• la complexité des diverses réalités;<br />
• les stéréotypes, préjugés et partis pris;<br />
• obstacles économiques (emploi), le logement, et<br />
les questions de santé;<br />
• l’accès aux services;<br />
• la peur;<br />
• les conflits intergénérationnels;<br />
• le manque de ressources et d’appui (partenariats,<br />
réseaux, et institutions);<br />
• les pressions institutionnelles et sociales;<br />
• la culture et la langue; et<br />
• un manque de vision.<br />
La création d’un environnement social sécuritaire est<br />
un processus à multiples facettes et compliqué qui
implique toute une gamme de domaines politiques :<br />
l’édu<strong>ca</strong>tion, la santé, le logement, la planifi<strong>ca</strong>tion urbaine,<br />
et la création d’emplois. Ce qui semble central<br />
au processus c’est la <strong>ca</strong>pacité des institutions au niveau<br />
lo<strong>ca</strong>l de faciliter l’intégration des nouveaux<br />
immigrants et des groupes minoritaires dans le marché<br />
du travail tout en assurant l’accès aux services<br />
sociaux, à la formation linguistique, et à l’édu<strong>ca</strong>tion.<br />
Ce qui est essentiel également c’est la<br />
création d’un espace public, comme ces tables<br />
rondes, où les gens marginalisés peuvent bâtir<br />
leurs réseaux sociaux et participer à la vie culturelle<br />
et politique de la communauté.<br />
En fin de compte, cependant, les décisions sur la façon<br />
d’améliorer et de soutenir la cohésion lo<strong>ca</strong>le reviennent<br />
aux sortes de choix que font les décideurs<br />
politiques et les réformateurs de la société. Or nous<br />
vivons dans une société axée sur l’information plutôt<br />
qu’industrielle, qui est plus ouverte aux courants<br />
de la diversité culturelle que jamais, et qui souffre,<br />
de plusieurs façons, d’un manque de cohésion et de<br />
vision mondiale. On a identifié la nécessité d’une<br />
conversation fondamentale, mais cruciale, portant sur<br />
les liens qui nous unissent.<br />
Le défi que nous devons donc relever aujourd’hui<br />
est celui de soutenir le modèle de diversité. Ce modèle<br />
doit être soutenu et adapté aux nouvelles réalités<br />
afin de développer une société plus forte. Il faut<br />
des institutions de dialogue démocratique et d’engagement,<br />
au plan formel et informel, afin de trouver<br />
des solutions aux défis naissants.<br />
Cela veut dire que les citoyens et résidents doivent<br />
pouvoir communiquer entre eux et à leurs représentants<br />
toute inquiétude relative à leur intégration et à<br />
leur sens d’appartenance. Ils doivent pouvoir faire<br />
leurs propres choix sur qui appuyer et dans quelles<br />
conditions. Il faut un espace pour l’expression de<br />
scepticisme, ainsi que d’appui enthousiaste, au sein<br />
de notre société.<br />
Expertise organisationnelle<br />
L’ACNU est uniquement placée pour mettre en oeuvre<br />
et soutenir cette initiative puisqu’elle est un organisme<br />
national chargé d’amener les questions internationales<br />
dans la sphère lo<strong>ca</strong>le. Par l’entremise du projet<br />
Intégration et Appartenance, nous pouvons modéliser<br />
le pouvoir du relais du <strong>ca</strong>pital social. Au début de<br />
notre sixième décennie, nous sommes le mouvement<br />
populaire pour l’ONU et la voix du peuple du Canada<br />
au sein de la communauté internationale.<br />
L’ACNU est un organisme de bienfaisance national<br />
sans but lucratif qui, depuis 57 ans, sensibilise le public<br />
<strong>ca</strong>nadien aux questions internationales névralgiques<br />
qui nous touchent tous. C’est un organisme bilingue<br />
comprenant un bureau national à Ottawa et 12<br />
sections régionales à travers le pays.<br />
L’ACNU est composée de 13 000 membres actifs et<br />
appuie le travail de 14 sections dirigées par des bénévoles<br />
et une équipe d’employés à Ottawa. <strong>No</strong>s réseaux<br />
comprennent des institutions dans le domaine<br />
de la jeunesse et de l’édu<strong>ca</strong>tion, de jeunes professionnels<br />
de l’ONU, un conseil d’organismes et d’autres ONG, ainsi<br />
que le siège du Conseil <strong>ca</strong>nadien de leadership corporatif<br />
pour l’ONU qui favorise la participation des entreprises<br />
<strong>ca</strong>nadiennes aux questions se rattachant à l’ONU.<br />
Au cours de son existence, l’ACNU a forgé des partenariats<br />
très réussis avec les écoles, les jeunes, les ONG,<br />
les agences de gouvernements fédéral et provinciaux,<br />
et le grand public. Grâce à ces partenariats, l’ACNU a<br />
développé une expertise dans l’édu<strong>ca</strong>tion et la programmation<br />
axées sur les jeunes à l’échelle nationale.<br />
Antoine Huss est agent de projet, Intégration et Appartenance,<br />
à l’Association <strong>ca</strong>nadienne pour les Nations Unies,<br />
300-309, rue Cooper, Ottawa (Ontario) K2P 0G5; Téléphone:<br />
613-232-5751, poste 247; Télécopieur: 613-563-<br />
2455; Courriel: ; site Web:<br />
.■<br />
« J’ai une impression<br />
positive en général des<br />
discussions de la table<br />
ronde parce que cela a<br />
permis à différents<br />
membres de la<br />
communauté de se réunir<br />
et de voir combien de<br />
personnes, d’organisations<br />
et d’agences à Saskatoon<br />
partagent ces intérêts. »<br />
(Haleh Samimi,<br />
participante à la table<br />
ronde communautaire de<br />
Saskatoon)<br />
5 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
La Calgary Immigrant Aid Society: fournir des services novateurs aux<br />
familles immigrantes et réfugiées à Calgary<br />
Cynthia Gallop, MSW<br />
Aujourd’hui, la CIAS est<br />
un organisme<br />
d’établissement complet<br />
qui fournit toute une<br />
gamme de programmes et<br />
services à la population<br />
immigrante et réfugiée de<br />
Calgary.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
Respectant les valeurs de l’équité, de l’inclusion,<br />
et de la diversité, la Calgary Immigrant<br />
Aid Society se consacre à assurer aux immigrants<br />
la possibilité de participer à part entière<br />
à la société <strong>ca</strong>nadienne en y contribuant et en<br />
en tirant des bénéfices.<br />
Bref historique<br />
La Calgary Immigrant Aid Society (CIAS) a<br />
été fondée en 1977 par un groupe de citoyens<br />
qui a fourni un personnel bénévole et qui a<br />
établi un bureau dans un espace donné par le Mount<br />
Royal College. Au cours des deux dernières décennies,<br />
la CIAS a maintenu ses traditions de la prestation<br />
de services attentifs et de haute qualité, d’action<br />
communautaire, de bénévolat et de liens de partenariat.<br />
En même temps, la CIAS a répondu aux changements<br />
des besoins, s’est adaptée aux pressions externes,<br />
et a élaboré de nouvelles opportunités.<br />
En partenariat avec les trois niveaux<br />
de gouvernement, le secteur<br />
bénévole et la communauté, la<br />
CIAS s’efforce de fournir aux immigrants:<br />
les compétences nécessaires<br />
pour participer à la communauté;<br />
des renseignements sur les<br />
services et ressources communautaires;<br />
des opportunités qui favorisent<br />
la participation et la fierté civiques;<br />
un soutien et une reconnaissance<br />
de la part de la communauté;<br />
et des initiatives qui renforcent la<br />
<strong>ca</strong>pacité de la communauté d’être inclusive.<br />
Au cours des huit dernières années, La CIAS a aussi<br />
fièrement célébré les réalisations des immigrants et<br />
des réfugiés qui ont contribué de façon remarquable<br />
à notre communauté. On fête ces réalisations au Gala<br />
annuel Immigrants of Distinction Awards. Ces prix<br />
sont décernés à des individus qui ont non seulement<br />
réussi de façon remarquable pour eux et leur famille<br />
mais en même temps ont contribué à la société <strong>ca</strong>nadienne<br />
et sont devenus des modèles et des dirigeants<br />
dans notre communauté.<br />
Aujourd’hui, la CIAS est un organisme d’établissement<br />
complet qui fournit toute une gamme de programmes<br />
et services à la population immigrante et<br />
réfugiée de Calgary. Ces services sont fournis par l’entremise<br />
du Settlement/Language Bank Centre, l’Immigrant<br />
Language and Vo<strong>ca</strong>tional Assessment-<br />
Referral Centre, Special Projects, et le Mosaic Family<br />
Resource Centre.<br />
6<br />
Settlement/Language Bank Centre<br />
Les services d’établissement constituent le premier<br />
point de contact pour de nombreux nouveaux arrivants<br />
à Calgary. Les conseillers en établissement<br />
mènent des évaluations globales pour identifier les<br />
besoins des nouveaux immigrants. En 2003, la CIAS<br />
a fourni des services d’établissement à 3 332 clients<br />
venus de 116 pays. À l’heure actuelle, la CIAS offre<br />
les services d’établissement suivants:<br />
Information et orientation. Les nouveaux arrivants<br />
au Canada reçoivent des renseignements et une orientation<br />
essentiels sur les ressources communautaires<br />
disponibles à Calgary et les façons d’y accéder.<br />
Renvoi. Les services de renvoi dirigent les nouveaux<br />
arrivants vers les ressources disponibles.<br />
Interprétation et traduction. Des services d’interprétation<br />
facilitent la communi<strong>ca</strong>tion entre nouveaux<br />
arrivants et fournisseurs de services pour<br />
permettre à ceux-là d’accéder aux services qu’il<br />
leur faut. La traduction de documents dans plusieurs<br />
langues permet aux clients d’accéder aux services<br />
dans les domaines de l’établissement, de l’emploi,<br />
de l’édu<strong>ca</strong>tion et du counselling.<br />
Counselling positif. Des services de counselling<br />
positif sont offerts aux nouveaux arrivants faisant<br />
face à des problèmes d’établissement tels que l’isolement<br />
et les tensions créées par l’acculturation.<br />
Ateliers de groupe et séances d’orientation. Le<br />
personnel en établissement fournit des ateliers de<br />
groupe et des séances d’orientation sur divers sujets,<br />
dont les lois sur l’immigration, les questions<br />
de santé, les services juridiques, les problèmes de<br />
logement, et les ressources communautaires.<br />
Cours de citoyenneté. Ces cours permettent aux<br />
nouveaux arrivants d’acquérir les compétences, les<br />
connaissances, et la confiance nécessaires pour une<br />
participation informée et responsable à la société<br />
<strong>ca</strong>nadienne.<br />
Services de bénévolat. Les bénévoles font partie<br />
intégrante de la prestation des services aux immigrants.<br />
Ils suppléent au travail fondamental d’établissement<br />
par l’entremise de divers programmes<br />
de soutien. Le programme de bénévolat permet<br />
d’étendre les ressources limitées et de renforcer<br />
l’intégration des immigrants . Le programme assure<br />
recrutement, formation, placement, suivi et<br />
reconnaissance pour tous les bénévoles. En 2003,
423 bénévoles de la CIAS, la plupart des immigrants<br />
eux-mêmes, ont contribué un total de 25 013<br />
heures bénévoles à l’organisme.<br />
Banque linguistique. Les interprètes et traducteurs<br />
bénévoles aident les immigrants, réfugiés et agences<br />
de la communauté avec des <strong>ca</strong>pacités dans plus<br />
de 72 langues. Les services comprennent la traduction<br />
de certifi<strong>ca</strong>ts, diplômes et autres documents<br />
vers l’anglais et à partir de l’anglais, ainsi que des<br />
services d’interprétation pour clients et divers fournisseurs<br />
de services.<br />
Immigrant Language and Vo<strong>ca</strong>tional<br />
Assessment-Referral Centre (ILVARC)<br />
ILVARC est un centre d’évaluation et de renvoi conçu<br />
pour aider les immigrants et les réfugiés à atteindre<br />
leurs objectifs en matière de langue, édu<strong>ca</strong>tion, métier<br />
et <strong>ca</strong>rrière. Le centre est également autorisé à<br />
déterminer l’admissibilité des clients aux Cours de<br />
langue pour les immigrants au Canada (CLIC) parrainés<br />
par le gouvernement fédéral. ILVARC a servi<br />
7 873 clients et a mené 5 404 évaluations en 2003. À<br />
l’heure actuelle, ILVARC offre les services suivants:<br />
• Évaluation du niveau d’alphabétisation en anglais<br />
ou dans la langue première et orientation vers des<br />
cours d’anglais langue seconde (ALS) ou autres<br />
programmes s’il y a lieu<br />
• Détermination d’admissibilité au programme CLIC<br />
et orientation vers les programmes CLIC<br />
• Counselling dans la langue première du client au<br />
sujet de l’édu<strong>ca</strong>tion, de la planifi<strong>ca</strong>tion d’une <strong>ca</strong>rrière,<br />
de la reconnaissance des titres et des techniques<br />
de recherche d’emploi<br />
• Une publi<strong>ca</strong>tion : guide des programmes ALS et<br />
des services aux immigrants et aux étudiants internationaux<br />
à Calgary<br />
Projets spéciaux<br />
Home<strong>ca</strong>re Attendant Training Programme. En collaboration<br />
avec le Bow Valley College, Calgary<br />
Family Services, We Care Home Health Services,<br />
et Calgary Home Support Services, ce programme<br />
offre huit semaines de formation en classe, comprenant<br />
un stage pratique. S’ils ont terminé la formation<br />
avec succès, les participants se voient garantir<br />
un poste à temps plein, qu’ils doivent occuper<br />
pendant un minimum de six mois. Avec un financement<br />
de Human Resources and Employment<br />
de l’Alberta et du gouvernement du Canada, le programme<br />
est fourni sans frais aux immigrants qui<br />
sont chômeurs, sous-employés, bénéficiaires de<br />
l’assurance-emploi ou d’EI Reachback, ou de Supports<br />
for Independence.<br />
Youth Industry Internship Programme. Le Youth<br />
Industry Internship Programme de la CIAS aide<br />
les jeunes immigrants (entre l’âge de <strong>18</strong> et 30 ans<br />
qui sont inadmissibles à l’AE ou au Reachback et<br />
qui n’ont pas étudié au Canada) à trouver et à retenir<br />
un emploi à long terme. Ce programme unique<br />
fournit aux jeunes immigrants des compétences<br />
transférables qui mèneront au maintien de l’emploi<br />
et aux possibilités d’avancement professionnel.<br />
Un partenariat avec l’industrie a été établi pour<br />
fournir 14 semaines d’expérience de travail ainsi<br />
qu’un emploi à temps plein à la fin du programme.<br />
Multicultural In-Home Support Programme. Ce<br />
programme assure des services de soutien à la maison<br />
aux familles immigrantes et réfugiées bénéficiant<br />
de l’aide sociale à l’enfance.<br />
Mosaic Family Resource Centre<br />
Le Mosaic Family Resource Centre offre un modèle<br />
holistique de services aux familles immigrantes et<br />
réfugiées ayant de jeunes enfants. Quinze programmes<br />
différents répondent aux besoins des nouveaux<br />
arrivants et de leurs enfants en matière de santé, édu<strong>ca</strong>tion,<br />
et au niveau social et émotif. Le Centre s’est<br />
occupé de 2 688 immigrants et réfugiés venant de 26<br />
communautés ethniques différentes en 2003. À<br />
l’heure actuelle, les programmes suivants sont offerts:<br />
Children and Parents Programme. Ce programme<br />
assure des services de prévention et d’intervention<br />
aux familles de nouveaux arrivants ayant de jeunes<br />
enfants et ayant besoin d’aide pour accéder aux<br />
services de santé, de récréation et sociaux et aux<br />
ressources en édu<strong>ca</strong>tion de la jeune enfance à Calgary.<br />
Les services sont fournis au centre même et<br />
dans la communauté et comprennent un programme<br />
préscolaire et d’alphabétisation familiale. Le programme<br />
préscolaire s’adresse aux enfants immigrants<br />
et réfugiés âgés de trois à cinq ans et comprend<br />
un programme orienté vers le jeu en vue de<br />
favoriser le développement social, cognitif, physique,<br />
affectif et linguistique dans un environnement<br />
adapté aux différences culturelles, sécuritaire et<br />
avec un soutien en langue maternelle. Le programme<br />
d’alphabétisation familiale est offert dans<br />
la communauté du nord-est de Calgary aux parents<br />
Le Mosaic Family<br />
Resource Centre offre un<br />
modèle holistique de<br />
services aux familles<br />
immigrantes et réfugiées<br />
ayant de jeunes enfants.<br />
7 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Le projet se sert d’un modèle holistique qui combine<br />
la responsabilisation familiale et individuelle<br />
avec les préoccupations sociales et en matière de<br />
santé (telles que la langue, l’emploi et les obstacles<br />
à l’acculturation) de la famille en tant qu’unité.<br />
La CIAS a reçu un<br />
financement de<br />
Développement des<br />
ressources humaines<br />
Canada pour<br />
l’élaboration d’un Manuel<br />
de Développement d’un<br />
Centre de Ressources pour<br />
les Familles Immigrantes<br />
et Réfugiées avec des<br />
enfants âgés de 0 à 6 ans.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
et enfants réfugiés et immigrants. Ce programme<br />
permet aux parents de participer aux activités d’alphabétisation<br />
pour améliorer les compétences linguistiques<br />
de leurs enfants et leur permet de développer<br />
des compétences pour soutenir l’apprentissage<br />
de ceux-ci.<br />
Family Resource Programmes. Des ateliers et des<br />
groupes aident les familles immigrantes et réfugiées<br />
à accéder aux ressources et services. Les programmes<br />
comprennent des groupes de parents, un lo<strong>ca</strong>l<br />
de rencontre pour familles, des fêtes culturelles et<br />
des possibilités récréatives, ainsi qu’un service de<br />
prêt de jouets et de livres.<br />
Multicultural Family and Child Training Programme.<br />
Ce programme vise à fournir une intervention<br />
et un soutien multiculturels et ciblés aux<br />
familles immigrantes et réfugiées à haut risque<br />
ayant des enfants âgés de six ans ou moins. Le but<br />
du programme est de soutenir les familles faisant<br />
face à de nombreux obstacles et difficiles d’accès<br />
venant de communautés ethniques mal servies qui<br />
ont des difficultés à jouer le rôle de parents dans la<br />
société <strong>ca</strong>nadienne. Ce programme d’apprentissage<br />
orienté vers le jeu prépare les enfants à réussir à<br />
l’école grâce au développement social et celui des<br />
compétences. Les groupes de parents aident à informer<br />
les parents sur le parentage positif, la<br />
communi<strong>ca</strong>tion, les ressources communautaires<br />
et la façon de stimuler les enfants et d’interagir<br />
avec ceux-ci en vue de favoriser leur développement.<br />
Les groupes de soutien sont offerts dans<br />
toute une gamme de milieux communautaires<br />
tels qu’écoles, centres de ressources, bibliothèques<br />
et chez des familles.<br />
Men’s Programme. Ce programme fournit l’oc<strong>ca</strong>sion<br />
aux hommes immigrants et réfugiés de diverses<br />
communautés culturelles de se rencontrer et de<br />
collaborer en vue d’améliorer les relations familiales,<br />
bâtir des liens sociaux et bien réaliser leur<br />
adaptation à la vie au Canada.<br />
Sudanese Family Empowerment Initiative. Ce projet<br />
aide les clients de la communauté soudanaise<br />
qui font face à de nombreux obstacles dans leur<br />
tentative de s’intégrer à la communauté dominante.<br />
8<br />
Fathers and Children Together. Ce projet aborde<br />
les besoins spécifiques des pères ou des personnes<br />
chargées d’enfants âgés de trois à cinq ans chez les<br />
immigrants. La population ciblée est composée<br />
d’hommes immigrants et réfugiés et de leurs enfants<br />
faisant face à de multiples obstacles et vivant<br />
la pauvreté, le sous-emploi ou le chômage, des problèmes<br />
de santé ou d’attachement, des traumatismes,<br />
des barrières linguistiques, l’isolement culturel<br />
et des défis reliés à l’intégration à la société<br />
<strong>ca</strong>nadienne. Ce projet offre des activités d’apprentissage<br />
communes aux enfants et aux pères, ainsi<br />
que des séances d’information pour les pères et des<br />
activités appropriées pour l’âge des enfants pour préparer<br />
ceux-ci à l’école. Les pères vivent une interaction<br />
sociale et un soutien en passant du temps de<br />
qualité les uns avec les autres et avec leurs enfants.<br />
Community Initiatives and Access Project. Ce projet<br />
fournit des services communautaires<br />
multiculturels aux aînés et aux familles isolées, dans<br />
le but d’augmenter leur participation et de réduire<br />
l’isolement, et de développer un réseau d’appui pour<br />
favoriser l’accès aux services communautaires.<br />
Manuel de Développement d’un Centre<br />
de Ressources pour les Familles<br />
Immigrantes et Réfugiées avec des<br />
enfants âgés de 0 à 6 ans<br />
Le Mosaic Family Resource Centre est reconnu à<br />
l’échelle nationale et internationale pour son programme<br />
flexible, complet, inclusif et polyvalent pour<br />
les familles immigrantes et réfugiées. Des recherches<br />
évaluatives ont été présentées à des conférences provinciales,<br />
nationales et internationales accueillant des<br />
praticiens, décideurs, gestionnaires de services et spécialistes.<br />
La CIAS a reçu un financement de Développement<br />
des ressources humaines Canada pour<br />
l’élaboration d’un Manuel de Développement d’un<br />
Centre de Ressources pour les Familles Immigrantes<br />
et Réfugiées avec des enfants âgés de 0 à 6 ans. Le<br />
manuel a été lancé officiellement le 27 novembre<br />
2003.<br />
Même si des centres pour familles et enfants ont été<br />
développés dans de nombreuses régions du pays, il<br />
existe très peu de manuels sur le sujet. Les questions<br />
critiques touchant les familles immigrantes et réfugiées<br />
abordées dans le manuel ne sont pas traitées<br />
par des organismes ou manuels du secteur principal.<br />
Ce manuel a été créé pour les praticiens, décideurs,<br />
gestionnaires de services et spécialistes pour leur permettre<br />
de participer à la mise sur pied de programmes<br />
semblables et pour sensibiliser le public aux va-
leurs du manuel et aux besoins des familles immigrantes<br />
et réfugiées avec des enfants et à ceux de tout<br />
autre groupe vulnérable, à l’échelle nationale et internationale<br />
(CIAS 2001).<br />
L’objectif précis du manuel était d’offrir à tous les<br />
fournisseurs de services sociaux, services de base et<br />
services aux immigrants, des stratégies et des idées<br />
pouvant contribuer au développement et à la mise en<br />
place de programmes et services positifs, riches en<br />
compétences culturelles et inclusifs : « Il existe de<br />
nombreux programmes de prévention et d’intervention<br />
visant l’appui et l’édu<strong>ca</strong>tion des parents désirant<br />
adopter des stratégies afin de mieux répondre<br />
aux besoins de leurs enfants. Cependant, rares sont<br />
les programmes qui répondent aux besoins particuliers<br />
des familles immigrantes et réfugiées »<br />
(Shimoni et al. 2003, p. iii).<br />
Le manuel fournit des renseignements en vue de faire<br />
comprendre les besoins des familles immigrantes et<br />
réfugiées par l’entremise d’un modèle holistique traitant<br />
entre autres du développement des programmes<br />
pour les enfants et familles. Le manuel discute aussi<br />
des facteurs de risque et du rôle de la pauvreté et de<br />
l’isolement social dans le développement des enfants<br />
et leur état de préparation pour l’école (Shimoni et<br />
al. 2003). Des questions de traitement (l’aide aux familles<br />
démunies et isolées et faisant face à des barrières<br />
à l’accès aux services, au renversement des rôles<br />
et au chômage et sous-emploi) sont également abordées<br />
dans le manuel (CIAS 2001).<br />
Avec l’objectif de renforcer les <strong>ca</strong>pacités dans le secteur<br />
de l’apprentissage de la petite enfance et de la<br />
garde des enfants, le manuel a été reconnu dans les<br />
disciplines reliées aux services sociaux à travers le<br />
Canada pour avoir offert une aide précieuse aux professionnels<br />
et bénévoles oeuvrant dans toute une<br />
gamme d’organismes de services de santé et sociaux.<br />
La gestion, le personnel et les bénévoles de centres<br />
de soutien aux familles, les centres de garde d’enfants,<br />
les organismes de service aux immigrants, les<br />
organismes d’édu<strong>ca</strong>tion en garderie et les instituts de<br />
formation, les instituts de counselling familial, tous<br />
les projets du Programme d’action communautaire<br />
pour les enfants, les associations ethno-culturelles<br />
ainsi que le Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés (groupes<br />
affiliés nationaux et internationaux) sont les lecteurs<br />
cibles du manuel. Le manuel décrit la façon de<br />
devenir l’organisme hôte pour un centre de ressources<br />
familiales, citant des exemples de l’association<br />
de la CIAS avec le Mosaic Centre. Le manuel comprend<br />
aussi des descriptions de programmes de centres<br />
de ressources familiales (dont des programmes<br />
pour enfants, des programmes pour parents, des programmes<br />
pour familles, des événements spéciaux, des<br />
célébrations, la récréation, des visites à domicile, des<br />
programmes d’alphabétisation, des programmes pour<br />
pères et enfants, et des instruments d’évaluation)<br />
(CIAS 2004).<br />
Le manuel donne des conseils sur la façon de consolider<br />
l’équipe et de créer et de maintenir des partenariats.<br />
Des renseignements sur la promotion des compétences<br />
culturelles au sein des organismes sont également<br />
fournis. On a mené des consultations régulières<br />
(sur le contenu, format et philosophie par les<br />
recherchistes primaires et secondaires, revue poussée<br />
de la documentation actuelle et entrevues intensives<br />
avec le personnel).<br />
La publi<strong>ca</strong>tion du manuel dans les deux langues officielles<br />
en a assuré la distribution à travers le pays.<br />
Une collaboration avec le Centre <strong>ca</strong>tholique pour<br />
immigrants d’Ottawa a fait que les questions de diversité<br />
essentielles au manuel sont présentées de façon<br />
holistique. Vu la diversité ethnique d’Ottawa, le<br />
point de vue francophone a été présenté de façon juste.<br />
De plus, la présentation d’informations sur le manuel<br />
sur un site Web a renseigné des institutions et individus<br />
à travers le pays désireux d’établir un centre de<br />
ressources familiales ou de se renseigner là-dessus.<br />
Le manuel a été présenté à des conférences à travers<br />
le pays pour permettre aux organismes et aux fournisseurs<br />
de services de le commenter.<br />
Les praticiens qui recevaient le manuel ont été invités<br />
à en évaluer l’effi<strong>ca</strong>cité pour la pratique quotidienne<br />
du travail auprès des familles immigrantes et<br />
réfugiées. Sur les 41 praticiens sondés, la grosse majorité<br />
ont été d’accord pour dire que le manuel les a<br />
aidés à augmenter les compétences culturelles concernant<br />
les familles immigrantes et réfugiées avec de<br />
jeunes enfants. Les praticiens ont aussi déclaré que<br />
le manuel leur fournissait des outils pertinents pour<br />
les aider avec la prestation quotidienne de services<br />
aux familles immigrantes et réfugiées avec de jeunes<br />
enfants et qu’il les aiderait dans le domaine du développement<br />
de programmes. De plus, la majorité des<br />
praticiens ont dit que le manuel renforçait leurs connaissances<br />
sur le développement de partenariats. Finalement,<br />
les praticiens ont dit qu’ils consulteraient<br />
Le manuel fournit des<br />
renseignements en vue de<br />
faire comprendre les<br />
besoins des familles<br />
immigrantes et réfugiées<br />
par l’entremise d’un<br />
modèle holistique traitant<br />
entre autres du<br />
développement des<br />
programmes pour les<br />
enfants et familles.<br />
9 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
la <strong>ca</strong>pacité des communautés dans le domaine de l’apprentissage<br />
et de la garde des petits enfants afin de<br />
mieux répondre aux besoins sociaux et aux aspirations<br />
de cette population.<br />
Les questions<br />
signifi<strong>ca</strong>tives et uniques<br />
auxquelles font face les<br />
familles immigrantes et<br />
réfugiées nécessitent des<br />
programmes et des<br />
interventions spécifiques<br />
et comprenant des<br />
compétences culturelles.<br />
le site Web ou le manuel pour se faire aider dans la<br />
prestation de services au jour le jour aux familles<br />
immigrantes et réfugiées avec de jeunes enfants<br />
(CIAS 2004).<br />
Conclusion<br />
Calgary est devenu le quatrième centre en importance<br />
au Canada pour l’accueil des immigrants, avec 8 000<br />
nouveaux arrivants chaque année (Alberta Learning<br />
2003). Il faut une programmation positive pour minimiser<br />
les facteurs de risque tels que la pauvreté, l’isolement,<br />
la nutrition, les questions de développement<br />
pour les enfants et le manque d’accès aux ressources<br />
communautaires. Les questions signifi<strong>ca</strong>tives et uniques<br />
auxquelles font face les familles immigrantes et<br />
réfugiées nécessitent des programmes et des interventions<br />
spécifiques et comprenant des compétences culturelles.<br />
Le Mosaic Family Resource Centre a élaboré<br />
un modèle de programme reconnu<br />
internationalement pour s’attaquer à ces facteurs de<br />
risque et renforcer les familles immigrantes et réfugiées<br />
au moment de leur établissement à Calgary. Le<br />
Manuel de Développement d’un Centre de Ressources<br />
pour les Familles Immigrantes et Réfugiées avec<br />
des enfants âgés de 0 à 6 ans favorise les pratiques<br />
prometteuses signifi<strong>ca</strong>tives ainsi qu’un modèle<br />
holistique de prestation de services auprès des familles<br />
immigrantes et réfugiées. Le manuel aide aussi les<br />
organismes et fournisseurs de services à développer<br />
des programmes culturellement adaptés et renforce<br />
La CIAS exemplifie un modèle holistique de prestation<br />
des services pour aider les nouveaux arrivants à<br />
surmonter les défis inhérents au processus de<br />
réétablissement: en s’appuyant sur les fondements de<br />
son histoire et de ses traditions tout en embrassant<br />
les possibilités de l’avenir. La CIAS est reconnue à<br />
l’échelle nationale pour sa programmation novatrice,<br />
le développement de manuels de services, et une gestion<br />
crédible. La CIAS reste engagée à un haut niveau<br />
d’imputabilité, d’accessibilité, de consultation<br />
communautaire, de partenariat et de collaboration, et<br />
au processus continu d’auto-évaluation.<br />
Références<br />
Alberta Learning. 2003. An Overview of Immigration<br />
to Alberta (IMM1000). Edmonton: Auteur .<br />
Calgary Immigrant Aid Society (CIAS). 2004. « Final<br />
Report to Human Resources Development Canada:<br />
A Handbook for Developing a Resource Centre<br />
for Immigrant and Refugee Families with Children<br />
Ages 0-6. » Calgary: CIAS.<br />
Calgary Immigrant Aid Society (CIAS). 2001. « Project<br />
Proposal to Human Resources Development Canada: A<br />
Handbook for Developing a Resource Centre for Immigrant<br />
and Refugee Families with Children Ages 0-6. »<br />
Calgary: CIAS.<br />
Shimoni, R., Este, D., Clark, D., et Bon Bernard,<br />
C. 2003. Manuel de Développement d’un Centre<br />
de Ressources pour les Familles Immigrantes et<br />
Réfugiées avec des enfants âgés de 0 à 6 ans. Calgary:<br />
CIAS.<br />
Cynthia Gallop, MSW, est planifi<strong>ca</strong>trice de projets à<br />
la Calgary Immigrant Aid Society, #1200, 910-7th<br />
Avenue S.W., Calgary (Alberta) T2P 3N8; Téléphone:<br />
403-265-1120; Télécopieur: 403-266-2486; Courriel:<br />
; site Web:<br />
.■<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
10
Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants, conférence<br />
pour le développement professionnel, 20-22 octobre 2004, Orillia<br />
L’Intégration des nouveaux arrivants afri<strong>ca</strong>ins : une étude de<br />
l’établissement des Soudanais en Ontario<br />
Barbara Loh<br />
Le contenu présenté lors de cet atelier était basé<br />
sur l’évaluation des besoins fondamentaux<br />
menée par l’entremise d’un partenariat du<br />
Centre for Addiction and Mental Health de l’Université<br />
de Toronto, Ani-Sa’a (connue aussi sous le nom<br />
de l’Association of Sudanese Women in Research and<br />
Development) et la Division de ressources pour la<br />
recherche sur les réfugiés de l’Université <strong>Carleton</strong>.<br />
Les deux présentatrices, Sarah Bukhari et Beatrice<br />
Khamisa Baya, ont commencé par résumer la situation<br />
géopolitique et culturelle au Soudan et par décrire<br />
le projet de recherche. Ensuite, elles ont présenté<br />
les résultats des recherches ainsi que les recommandations<br />
faites à Citoyenneté et Immigration Canada<br />
(Région de l’Ontario) pour répondre aux besoins<br />
des nouveaux arrivants soudanais.<br />
Des 220 Soudanais interrogés dans les sept villes de<br />
l’Ontario, 1 57 pour cent étaient masculins et 43 pour<br />
cent féminins, et l’âge moyen était de 34 ans. Trentehuit<br />
pour cent des personnes interrogées n’avaient<br />
pas fait d’études secondaires avant d’arriver au Canada,<br />
13 pour cent avaient fini l’école secondaire<br />
avant de venir au Canada, et 49 pour cent avaient<br />
fait des études postsecondaires avant d’arriver au<br />
Canada. La plupart des répondants étaient des réfugiés<br />
parrainés par le gouvernement (RPG) et ils<br />
avaient passé en moyenne 2,1 ans au Canada.<br />
Un grand nombre des Soudanais interrogés ont dit<br />
que trouver un logement abordable était une grande<br />
difficulté pour eux. Pour les RPG, le remboursement<br />
du prêt de transport constituait un fardeau supplémentaire.<br />
Pour demander de l’aide pour ces problèmes<br />
ou d’autres, la plupart des répondants ont dit qu’ils<br />
s’adressaient d’abord à des membres de leur famille<br />
ou à des amis. Une exception était Hamilton, une des<br />
sept villes, où le nombre de ceux qui s’adressaient<br />
aux organismes d’établissement comme leur source<br />
première d’appui social est égal à ceux qui s’adressaient<br />
à des amis. Ceux qui s’adressaient à des travailleurs<br />
en établissement ne les trouvaient pas aussi<br />
utiles que des membres de famille ou des amis.<br />
Certains besoins tels que trouver un logement ou un<br />
emploi ou se faire aider dans l’activité de la vie quotidienne<br />
n’étaient pas satisfaits. Les entrevues ont<br />
révélé aussi que parmi d’autres besoins qui restaient<br />
insatisfaits il y avait l’aide avec la poursuite des études<br />
et les renseignements sur l’évaluation ou la reconnaissance<br />
des titres professionnels. Les attentes<br />
relatives au Canada ont été examinées aussi : quatrevingt-cinq<br />
pour cent ont dit qu’ils ne s’attendaient<br />
pas à la difficulté de trouver un emploi, 76 pour cent<br />
ont dit qu’ils ne s’attendaient pas au coût de la vie au<br />
Canada, et 73 pour cent ont dit ne pas s’attendre à<br />
avoir besoin d’« expérience <strong>ca</strong>nadienne » pour avoir<br />
un emploi. À part le stress de ces besoins insatisfaits,<br />
la plupart des répondants ont dit que leur plus grande<br />
préoccupation concernait la sécurité des membres de<br />
leur famille qui habitaient en dehors du Canada. Un<br />
fardeau financier supplémentaire provenait des attentes<br />
de ces parents à l’étranger qui les obligeaient à<br />
leur envoyer de l’argent.<br />
Quand on a demandé aux répondants quel aspect de<br />
la vie au Canada posait le plus de difficultés d’adaptation,<br />
jusqu’à 85 pour cent ont mentionné le climat<br />
et comment y faire face, par exemple apprendre à s’habiller<br />
pour les grands froids. Quand on leur a demandé<br />
pourquoi ils ne recherchaient pas de l’aide pour certains<br />
de ces problèmes, ils ont répondu qu’ils ne savaient<br />
pas qu’il y avait des sources d’aide ou qu’ils<br />
ne savaient pas où aller chercher de l’aide. Parfois,<br />
ils se sentaient trop gênés pour demander de l’aide,<br />
surtout à des organismes d’établissement.<br />
Dans l’ensemble ce sont les RPG et les répondants de<br />
la <strong>ca</strong>tégorie de la famille qui avaient le plus de difficultés<br />
d’adaptation à la vie au Canada. Plus de femmes<br />
(37 pour cent) que d’hommes (24 pour cent) avaient<br />
des difficultés linguistiques. De plus, les femmes ressentaient<br />
la pression provenant de l’évolution de leur<br />
rôle qu’elles devaient jouer et des attentes à leur égard,<br />
des pressions financières et de l’augmentation de la<br />
charge de travail au sein de la famille. Seulement quelques<br />
répondants, masculins et féminins, ont dit avoir eu<br />
des difficultés avec des organismes gouvernementaux, la<br />
police, leur conjoint(e), ou des membres de leur famille.<br />
En ce qui concerne la santé, de nombreux répondants<br />
ont dit que les inquiétudes les empêchaient de dormir,<br />
qu’ils sentaient constamment une tension, se sentaient<br />
déprimés ou qu’ils étaient , comme la plupart<br />
des RPG, tourmentés par de mauvais souvenirs.<br />
Quant à la garde des enfants, 25 pour cent des parents<br />
ont dit avoir des difficultés avec le système scolaire.<br />
D’autres grandes préoccupations pour de nombreux<br />
répondants étaient le manque d’un centre communautaire<br />
soudanais ainsi que les divisions au sein<br />
de la communauté soudanaise.<br />
Facilitatrices : Sarah<br />
Bukhari et Beatrice<br />
Khamisa Baya,<br />
Association of Sudanese<br />
Women in Research and<br />
Development, Toronto<br />
Les deux présentatrices,<br />
Sarah Bukhari et Beatrice<br />
Khamisa Baya, ont<br />
commencé par résumer la<br />
situation géopolitique et<br />
culturelle au Soudan et par<br />
décrire le projet de<br />
recherche.<br />
1<br />
Les sept villes sont : Ottawa, Hamilton, St. Catharines, Windsor, Kitchener, London et Toronto.<br />
11 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Trois recommandations<br />
générales ont découlé des<br />
résultats de cette étude : qu’il<br />
fallait trouver des façons de<br />
responsabiliser la communauté<br />
soudanaise, d’établir des liens<br />
entre la communauté<br />
soudanaise et les communautés<br />
et institutions <strong>ca</strong>nadiennes , et<br />
d’augmenter les services à<br />
l’intention de la communauté<br />
soudanaise.<br />
Trois recommandations générales ont découlé des résultats<br />
de cette étude : qu’il fallait trouver des façons<br />
de responsabiliser la communauté soudanaise, d’établir<br />
des liens entre la communauté soudanaise et les<br />
communautés et institutions <strong>ca</strong>nadiennes , et d’augmenter<br />
les services à l’intention de la communauté soudanaise.<br />
Afin d’atteindre ces objectifs, il faudrait une compréhension<br />
et une sensibilité accrues à l’égard de la diversité des<br />
Soudanais et de leurs expériences d’avant la migration.<br />
Contacts :<br />
Sarah Bukhari et Beatrice Khamisa Baya, Association<br />
of Sudanese Women in Research and<br />
Development, 215 Spadina Avenue, Suite 127,<br />
Toronto (Ontario) M5T 2C7; Téléphone : 416-<br />
658-5100, poste 3, et 416-281-6041 (respectivement);<br />
Courriel : et<br />
.■<br />
Étude problématique sur les Soudanais de l’Ontario<br />
Gertrud Neuwirth, Ph.D.<br />
Professeure émérite de sociologie<br />
Tout d’abord, soulignons<br />
le fait que l’enquête ne se<br />
base pas sur un<br />
échantillon tiré au hasard,<br />
puisqu’il n’existe aucune<br />
trace de la population<br />
globale dont un tel<br />
échantillon aurait pu être<br />
prélevé.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
Lorsqu’on nous a demandé de travailler en partenariat<br />
avec une équipe de recherche du centre<br />
de toxicomanie et de santé mentale de Toronto<br />
sur une étude portant sur les Soudanais de l’Ontario,<br />
nous avons cru – en tant que sociologues habitués<br />
aux problèmes de l’établissement des réfugiés –<br />
que notre rôle serait d’apporter un complément d’expertise<br />
à une unité de recherche constituée principalement<br />
de psychologues et de spécialistes de santé<br />
mentale moins à l’aise que nous avec des questions<br />
d’intégration ou de régimes de prestations (ceux-ci<br />
étant liés à la <strong>ca</strong>tégorie dans laquelle les immigrants<br />
soudanais avaient été classés à leur arrivée). Mais ce<br />
n’était pas le <strong>ca</strong>s. Peu à peu, l’équipe de recherche de<br />
Toronto et l’Association of Sudanese Women in<br />
Research and Development, l’autre équipe à collaborer<br />
sur l’étude, se sont approprié le projet, faisant<br />
fi de nos conseils et suggestions – une situation en<br />
partie due aux contraintes de temps et d’argent auxquelles<br />
étaient soumises les équipes. Rien ne justifie<br />
en revanche que a) nous n’ayons jamais été informés<br />
des modifi<strong>ca</strong>tions considérables apportées à notre travail,<br />
au point d’en changer le sens, b) le rapport final<br />
ne nous ait pas été remis pour validation avant sa soumission<br />
à la province de l’Ontario, validation que nous<br />
n’aurions pas permise sans insister sur un certain nombre<br />
de modifi<strong>ca</strong>tions préalables, c) l’Association of<br />
Sudanese Women in Research and Development ait<br />
présenté à la conférence de l’OCASI, sans nous prévenir,<br />
le travail effectué et d) nous n’ayons eu vent<br />
du projet de l’Association of Sudanese Women<br />
in Research and Development d’exposer le rapport<br />
à Ottawa que par des membres de la communauté<br />
soudanaise.<br />
Étant donné le financement limité du projet, nous<br />
partions du principe que les recherches effectuées<br />
permettraient de soulever certains points, et qu’il serait<br />
nécessaire de les explorer plus avant par des recherches<br />
un peu plus poussées, et cela avant que la<br />
moindre recommandation ne soit faite. Cependant, la<br />
12<br />
version finale de l’étude soumise par l’équipe de Toronto<br />
et distribuée aux organisations soudanaises par<br />
l’Association of Sudanese Women in Research and<br />
Development présente les conclusions de la recherche<br />
comme découlant de statistiques valables et formelles<br />
ne nécessitant aucune amélioration. <strong>No</strong>us ne<br />
pouvons donc qu’attirer l’attention sur deux problèmes<br />
lourds ignorés ou masqués lors de la rédaction<br />
du rapport, et les discuter, dans la mesure où<br />
ils affectent la validité et la pertinence des conclusions<br />
que l’équipe de Toronto a émises au sujet<br />
d’éventuelles réformes des services de soutien<br />
à l’établissement des réfugiés.<br />
Tout d’abord, soulignons le fait que l’enquête ne se<br />
base pas sur un échantillon tiré au hasard, puisqu’il<br />
n’existe aucune trace de la population globale dont<br />
un tel échantillon aurait pu être prélevé. Pour chacune<br />
des sept villes, l’échantillon étudié correspond<br />
à un ensemble de Soudanais contactés au préalable,<br />
échantillon complété par sondage cumulatif. Bien que<br />
l’échantillon soit constitué à parts égales de musulmans<br />
du nord et de <strong>ca</strong>tholiques et protestants du sud,<br />
les musulmans, et plus particulièrement ceux possédant<br />
un bon niveau de qualifi<strong>ca</strong>tion, sont<br />
surreprésentés - plus de 52,7 % sont diplômés au niveau<br />
postsecondaire, par rapport à 17 % pour les protestants<br />
et 13 % pour les <strong>ca</strong>tholiques. 1 Si on se base<br />
sur les différences de niveaux d’études, les musulmans,<br />
avec 28%, possèdent la plus faible proportion<br />
de réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG)<br />
contre 90 % de membres de dénominations chrétiennes;<br />
ce sont eux aussi qui possèdent une proportion<br />
beaucoup plus élevée de membres de la <strong>ca</strong>tégorie de<br />
la famille, et de réfugiés au sens de la Convention<br />
(reconnus comme tel au Canada); et c’est le seul<br />
groupe dont certains membres sont immigrants indépendants<br />
ou travailleurs qualifiés. Étant donné<br />
le <strong>ca</strong>ractère faussé de la distribution, l’échantillon<br />
complet n’apparaît guère représentatif de la population<br />
soudanaise.<br />
1<br />
Les statistiques relatives aux niveaux d’instruction dans le rapport final et dans le rapport pour l’OCASI doivent<br />
être corrigées. Dans l’échantillon total, 29 pour cent - et non pas 38 pour cent - n’ont pas fini leurs études secondaires<br />
avant de venir au Canada; et 21 pour cent - et non pas 13 pour cent - les ont terminées.
Les questions de connaissance des services d’aide à<br />
l’établissement par les répondants, et l’utilisation<br />
qu’ils en faisaient étaient couvertes dans une partie<br />
de l’entretien, cette partie ne contenant aucune question<br />
ouverte. L’intervieweur, parcourant à voix haute<br />
une liste de services disponibles pour les nouveaux<br />
arrivants, demandait aux personnes interrogées<br />
d’identifier lesquels des organismes suivants : associations<br />
d’aide à l’établissement des immigrants,<br />
maisons d’accueil, organisations religieuses, amis et<br />
membres de la famille, l’Internet ou d’autres médias,<br />
ou parrains fournissaient les renseignements nécessaires<br />
et les services d’orientation à la vie au Canada,<br />
à la santé et au bien-être, à l’emploi, au transport<br />
et aux questions relatives au rôle des parents.<br />
Suivant la réponse donnée, l’intervieweur cochait la<br />
bonne colonne, à choisir parmi : services et information<br />
requis, reçus, et degré de satisfaction. Ces questions<br />
condensées sont trop complexes et ardues pour<br />
recevoir de la part des répondants des réponses fiables.<br />
De plus, le questionnaire ne donnait pas la possibilité<br />
de répondre par « je ne sais pas », ce qui fait qu’aucune<br />
vérifi<strong>ca</strong>tion du nombre de répondants n’ayant pas de<br />
réponse exacte à donner n’a pu être effectuée. Sans<br />
connaissance des noms exacts des organismes d’aide<br />
à l’établissement présents dans leur ville ou leur quartier,<br />
des Soudanais fraîchement arrivés au Canada<br />
comprendraient-ils le sens du terme « organismes<br />
d’aide à l’établissement » Il n’est par conséquent<br />
pas surprenant que l’analyse de cette partie ait été<br />
laissée de côté par l’équipe de recherche de Toronto.<br />
Seules quelques-unes des réponses ont été incluses<br />
dans la version finale du rapport et présentées lors du<br />
programme de l’OCASI, mais leur interprétation est<br />
discutable, voire fallacieuse, Si les forts taux de réfugiés<br />
parrainés par des groupes privés (80%), d’immigrants<br />
indépendants (77%) et d’immigrants appartenant<br />
à la <strong>ca</strong>tégorie de la famille (50%) n’ayant recours<br />
à aucun organisme d’établissement de base ont<br />
pu, en partie, être attribués à une mauvaise compréhension<br />
de la question, il est tout de même nécessaire<br />
de soulever le fait que a) les « services de base » n’ont<br />
jamais été explicités et b) même définis, ces services<br />
ne relèvent pas nécessairement des organisations responsables<br />
des services à l’immigration. Cependant,<br />
le taux élevé de réfugiés parrainés par le gouvernement<br />
(RPG) ayant bénéficié des services fournis par<br />
leur maison d’accueil confirmerait le fait que les répondants<br />
aient connaissance du nom. Il est pourtant<br />
quelque peu déconcertant de découvrir que l’utilisation<br />
de services d’hébergement par les organismes<br />
d’aide à l’établissement est une des plus faibles pour<br />
les RPG à Ottawa et dans la région métropolitaine de<br />
Toronto. Puisque la maison d’accueil d’Ottawa emploie<br />
un agent chargé de trouver un hébergement pour<br />
les RPG avant leur départ, ces derniers n’auraient<br />
normalement pas besoin de faire appel aux services<br />
de logement. Vu les différences dans l’importance des<br />
échantillons, allant de 15 à St. Catharines à 91 pour<br />
la région métropolitaine de Toronto, le bien-fondé des<br />
conclusions concernant les différences d’usage des<br />
services d’établissement entre les villes est également<br />
discutable. Finalement, à l’exception de Hamilton,<br />
les répondants n’ont pas indiqué si le travailleur en<br />
établissement consulté était Soudanais.<br />
Comme il a été précisé dans la version finale du rapport<br />
et lors de la présentation à la conférence de<br />
l’OCASI, la population soudanaise est pluriethnique<br />
et plurilinguistique. Malheureusement, en raison de<br />
la petite taille de l’échantillon - et de son <strong>ca</strong>ractère<br />
faussé - ayant servi à l’étude, il ne nous a pas été<br />
possible de mieux comprendre, même un peu, quels<br />
sont les besoins réels des différents groupes ethniques,<br />
des groupes urbains et ruraux, des diplômés<br />
comme de ceux qui ont fait moins d’études, et comment<br />
y pallier. Par exemple, en ce qui concerne<br />
l’échantillon de London, il n’est fait aucune mention<br />
des besoins spécifiques des répondants dinkas et<br />
nuers. 2 <strong>No</strong>us aimerions donc faire la recommandation<br />
suivante : que les organismes d’aide à l’établissement<br />
reçoivent des fonds pour former et embaucher<br />
des conseillers d’origine soudanaise suffisamment<br />
compétents pour rencontrer, prendre en charge<br />
et répondre aux besoins des Soudanais particuliers<br />
servis par l’organisme. Sans d’autres recherches et<br />
une meilleure connaissance de la diversité culturelle<br />
de la population soudanaise, il serait prématuré de<br />
lancer une quelconque initiative qui impliquerait la<br />
nécessité de déléguer des prestations de services à<br />
des organisations soudanaises. Ces organisations communautaires,<br />
à l’image d’un Canada multiculturel aux<br />
groupes communautaires souvent liés à l’ethnicité,<br />
représenteraient avant tout les besoins de leurs propres<br />
membres, mais il leur manquerait la connaissance<br />
nécessaire pour répondre aux besoins des autres groupes<br />
ethniques.■<br />
Malheureusement, en<br />
raison de la petite taille de<br />
l’échantillon - et de son<br />
<strong>ca</strong>ractère faussé - ayant<br />
servi à l’étude, il ne nous a<br />
pas été possible de mieux<br />
comprendre, même un peu,<br />
quels sont les besoins réels<br />
des différents groupes<br />
ethniques, des groupes<br />
urbains et ruraux, des<br />
diplômés comme de ceux<br />
qui ont fait moins<br />
d’études, et comment y<br />
pallier.<br />
Photo: Gracieuseté du<br />
HCR<br />
2<br />
Mary Williamson, directrice exécutive du London Cross Cultural Learner Centre, discute les besoins spéciaux de<br />
ces réfugiés dans INSCAN, vol <strong>18</strong>, no 1 (été 2004).<br />
13 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Dans l’intérêt public : l’accès des immigrants aux professions<br />
réglementées dans l’Ontario d’aujourd’hui<br />
Les présentatrices, Jane<br />
Cullingworth et Uzma<br />
Shakir, ont résumé les<br />
conclusions et les<br />
recommandations de<br />
l’exposé, tout en donnant<br />
des renseignements<br />
d’arrière-plan sur<br />
l’exposé et le projet en<br />
général.<br />
L’exposé identifie trois<br />
changements contextuels<br />
qui affectent la<br />
réglementation<br />
professionnelle :(a)<br />
changements dans les lois<br />
relatives à l’équité, dans les<br />
<strong>ca</strong>dres juridiques des droits<br />
humains et dans la<br />
jurisprudence; (b) les<br />
transformations<br />
démographiques; et (c) la<br />
poussée à la tendance à<br />
améliorer l’accès des<br />
professionnels formés à<br />
l’étranger.<br />
Cinq recommandations en<br />
matière de politiques<br />
figurent dans l’exposé.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
par PROMPT (Policy Roundtable Mobilizing Professions and Trades)<br />
Adnan Türegün<br />
Cet atelier était basé sur l’exposé de principes<br />
du même nom de PROMPT. Les présentatrices,<br />
Jane Cullingworth et Uzma Shakir, ont<br />
résumé les conclusions et les recommandations de<br />
l’exposé, tout en donnant des renseignements d’arrière-plan<br />
sur l’exposé et le projet en général.<br />
PROMPT est une coalition basée en Ontario regroupant<br />
des associations d’immigrants, professionnelles et<br />
commerciales, des initiatives communautaires et des<br />
groupes de coordination qui travaillent à développer et<br />
à promouvoir des solutions politiques pour améliorer<br />
l’accès aux professions et aux métiers. Dirigée par des<br />
immigrants, la coalition oeuvre pour défendre les intérêts<br />
de toutes les professions et tous les métiers, élabore<br />
des recommandations de politiques dans une perspective<br />
immigrante, et favorise les changements politiques<br />
auprès des parties intéressées, surtout le gouvernement.<br />
Depuis janvier 2003, PROMPT a produit quatre<br />
exposés de principes : « In the Public Interest: Immigrant<br />
Access to Regulated Professions in Today’s<br />
Ontario » (septembre 2004), « Re<strong>ca</strong>sting Equity: A<br />
Conceptual Framework » (octobre 2004), « Smart<br />
Settlement Strategies: Modelling Sustainable Immigrant<br />
Settlement in Ontario’s Communities, » et « Towards a<br />
New Approach to Funding and Implementing Immigrant<br />
Employment Initiatives » (titre provisoire). Les<br />
deux derniers seront rendus publics au début de <strong>2005</strong>.<br />
Généralement reconnue comme une voix crédible de<br />
professionnels et de gens de métier formés à l’étranger<br />
et représentée dans de nombreux forums de parties intéressées,<br />
la coalition a développé des relations avec<br />
les gouvernements, organismes de réglementation, établissements<br />
d’enseignement, et les médias.<br />
L’exposé de principes « In the Public Interest » vise à<br />
décrire le contexte historique et le processus de la réglementation<br />
professionnelle en Ontario; à fournir une<br />
analyse systémique du processus d’inscription du point<br />
de vue des professionnels formés à l’étranger; et de recommander<br />
des changements en vue d’une imputabilité<br />
accrue dans le processus d’inscription du point de<br />
vue des professionnels formés à l’étranger, en s’inspirant<br />
de la documentation, de diverses parties intéressées,<br />
et de modèles internationaux. L’exposé souligne<br />
l’obligation légale des organismes de réglementation<br />
professionnelle de s’assurer qu’il n’y a pas de barrières<br />
systémiques dans leurs politiques et procédures. L’exposé<br />
est basé sur des recherches du Centre for Research<br />
and Edu<strong>ca</strong>tion in Human Services, qui a mené une revue<br />
de la documentation, des entrevues avec des informateurs<br />
clés parmi les parties intéressées ainsi que des<br />
groupes de réflexion avec des organismes de réglementation<br />
et des fonctionnaires. Un groupe de travail de PROMPT<br />
a supervisé le processus, a orienté et guidé la rédaction et a<br />
14<br />
participé à la formulation des recommandations. La table<br />
ronde a fourni des conseils et des idées de façon continue<br />
en vue de l’exposé. Au lancement de l’exposé le 29 septembre,<br />
Mary Ann Chambers, ministre ontarienne de la<br />
Formation et des Collèges et Universités, a annoncé la nomination<br />
du juge à la retraite George Thompson pour entreprendre<br />
un examen des processus d’appel au sein des<br />
professions réglementées de la province.<br />
L’exposé identifie trois changements contextuels qui<br />
affectent la réglementation professionnelle :(a) changements<br />
dans les lois relatives à l’équité, dans les <strong>ca</strong>dres<br />
juridiques des droits humains et dans la jurisprudence;<br />
(b) les transformations démographiques; et (c)<br />
la poussée à la tendance à améliorer l’accès des professionnels<br />
formés à l’étranger. La prémisse de l’exposé<br />
est que l’intérêt public a été défini de façon trop étroite.<br />
Ce qu’il faut c’est de penser à s’assurer que tous les<br />
compétents sont admis plutôt que de se concentrer sur<br />
le refus des incompétents. La réglementation doit garantir<br />
la sécurité autant que l’accès. Les organismes de<br />
réglementation ont une obligation légale de garantir<br />
l’absence de barrières systémiques.<br />
Cinq recommandations en matière de politiques figurent<br />
dans l’exposé. La première est que les processus<br />
d’inscription dans les professions réglementées soient<br />
guidées par les principes essentiels de l’intérêt public,<br />
de l’imputabilité, et de l’équité. Les processus doivent<br />
aussi être pertinents, cohérents, transparents, opportuns,<br />
abordables, accessibles, respectueux et défendables.<br />
Principes essentiels<br />
Dans l’intérêt public<br />
Les processus d’inscription autorisent tous les <strong>ca</strong>ndidats<br />
professionnels qualifiés et compétents à exercer et assurent<br />
la sécurité, la santé et le bien-être du public.<br />
Imputabilité face au public<br />
Les processus assurent et sont considérés assurer que<br />
l’inscription se fait dans l’intérêt public.<br />
Équité<br />
Les processus d’inscription sont menés en conformité<br />
avec l’obligation légale des organismes de réglementation<br />
de ne pas faire de discrimination et donc<br />
de considérer les compétences, les connaissances,<br />
les titres et la <strong>ca</strong>pacité d’exercer sans tenir compte<br />
de la race, de l’origine ancestrale, du lieu d’origine,<br />
de la couleur, de l’origine ethnique, de la nationalité,<br />
de la citoyenneté, de la croyance, du genre, de l’orien-
tation sexuelle, de l’âge, de l’état matrimonial, de la<br />
situation familiale, ou de l’invalidité. De plus, les<br />
processus d’inscription sont menés en conformité<br />
avec l’obligation éthique de l’organisme de réglementation<br />
de ne pas faire de discrimination et donc<br />
de considérer les compétences, les connaissances, les<br />
titres et la <strong>ca</strong>pacité d’exercer sans tenir compte du<br />
pays de formation ou du statut socio-économique,<br />
économique ou d’emploi, et sans tenir compte de la<br />
demande du marché du travail.<br />
Valeurs<br />
Pertinents<br />
Les critères d’évaluation et d’autorisation d’autoriser<br />
ne considèrent que les compétences, les connaissances<br />
et l’expérience appli<strong>ca</strong>bles à un exercice<br />
sécuritaire et compétent selon les normes acceptées<br />
et identifiées de l’industrie et de la réglementation.<br />
Cohérents<br />
À l’intérieur de chaque profession, le processus d’inscription<br />
est cohérent; celui-ci est basé sur l’appli<strong>ca</strong>tion<br />
cohérente de normes minimales d’autorisation<br />
d’exercer en fonction de la compétence, quelles que<br />
soient les particularités du <strong>ca</strong>ndidat ou de l’évaluateur.<br />
Transparents<br />
Les critères, les processus et les résultats et sont communiqués<br />
de façon publique et accessible sont sujets<br />
à un examen de la part du <strong>ca</strong>ndidat et du public, tout<br />
en protégeant l’intimité des <strong>ca</strong>ndidats individuels.<br />
Rapides<br />
L’évaluation, la réévaluation et le processus d’appel,<br />
ainsi que la confirmation des résultats sont disponibles<br />
dans un délai raisonnable et défini.<br />
Abordables<br />
Les frais reliés au processus d’inscription sont justifiables.<br />
Les frais sont abordables et ne compromettent pas<br />
l’accès à l’autorisation d’exercer ni à l’exercice même.<br />
Accessibles<br />
Le processus d’inscription ne comprend pas des exigences<br />
qui ne peuvent pas être satisfaites par tous les<br />
<strong>ca</strong>ndidats qualifiés. C’est aux responsables de la réglementation<br />
de s’assurer que les <strong>ca</strong>ndidats ont accès<br />
à tous les éléments du processus et des critères<br />
de l’autorisation d’exercer qui doivent être ou qui<br />
peuvent seulement être satisfaits au Canada.<br />
Respectueux<br />
Le processus d’inscription reconnaît les connaissances,<br />
les compétences et l’expérience des <strong>ca</strong>ndidats.<br />
Les responsables de la réglementation font preuve<br />
d’un traitement respectueux des <strong>ca</strong>ndidats.<br />
Défendables<br />
C’est aux responsables de la réglementation de s’assurer<br />
que les processus et décisions relatives à l’inscription<br />
sont en conformité avec les valeurs et principes<br />
ci-dessus. C’est aux responsables de la réglementation<br />
de fournir une justifi<strong>ca</strong>tion claire des processus<br />
d’inscription et des raisons des décisions.<br />
La deuxième recommandation est que les organismes<br />
de réglementation soient tenus par la législation d’entreprendre<br />
des vérifi<strong>ca</strong>tions de la réglementation, au<br />
niveau des résultats et du processus, qui aboutissent à<br />
des plans d’action pour l’équité. On fournit au public<br />
des rapports annuels sur l’équité.<br />
Une vérifi<strong>ca</strong>tion des résultats mesure la proportion<br />
des professionnels formés à l’étranger à l’intérieur<br />
d’une profession réglementée en particulier par rapport<br />
à la proportion de ceux-ci chez les professionnels<br />
en général.<br />
Une vérifi<strong>ca</strong>tion du processus identifie la conformité<br />
de chaque processus de réglementation avec les principes<br />
essentiels et les valeurs.<br />
Un plan d’action pour l’équité est élaboré par chaque<br />
organisme de réglementation professionnelle en<br />
collaboration avec d’autres parties intéressées. Le<br />
plan aborde chaque principe et chaque valeur, identifie<br />
les buts, fournit une stratégie de mise en oeuvre<br />
avec des délais concrets, et définit les mé<strong>ca</strong>nismes<br />
de communi<strong>ca</strong>tion et de responsabilité.<br />
La troisième recommandation vise des stratégies qui renforcent<br />
la nature publique de la responsabilité par l’intermédiaire<br />
des conseils de réglementation professionnelle.<br />
Trois idées préliminaires sont soumises à la discussion :<br />
Pour les personnes nommées par le lieutenant-gouverneur<br />
qui existent actuellement, le gouvernement<br />
définit une responsabilité claire par l’intermédiaire<br />
d’une orientation et des forums annuels.<br />
Une nouvelle <strong>ca</strong>tégorie de personnes nommées par<br />
le ministère est créée pour siéger de droit au conseil ,<br />
avec l’obligation clairement définie de rendre compte<br />
au gouvernement.<br />
Des sièges spéciaux pour les représentants communautaires<br />
sont créés pour que ceux-ci puissent refléter<br />
la communauté professionnelle ou générale<br />
quant au lieu de formation.<br />
La quatrième recommandation propose un secrétariat<br />
des gouvernements provinciaux centralisé sur l’accès<br />
aux professions. Avec une représentation de tous les<br />
15 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
niveaux de gouvernement, des associations professionnelles<br />
immigrantes, des organismes de réglementation<br />
professionnelle, des services de reconnaissance des titres,<br />
des établissements d’enseignement, et des employeurs,<br />
le secrétariat rehausserait la responsabilité de la communauté<br />
de réglementation, et fournirait un appui à la communauté<br />
et servirait de véhicule de collaboration<br />
pangouvernementale pour enlever les barrières en matière<br />
de professions. Le rôle du secrétariat comprendrait :<br />
• la création d’un <strong>ca</strong>dre pour continuer l’engagement<br />
et la collaboration;<br />
• la coordination des renseignements, des programmes<br />
et des initiatives entre les gouvernements fédéral, provinciaux<br />
et municipaux pour améliorer l’accès aux<br />
professions;<br />
• le développement, la mise en oeuvre et la garantie<br />
de la conformité avec des conditions prescrites améliorées<br />
pour assurer la responsabilité à travers les<br />
professions réglementées;<br />
• la coordination de la nomination de membres non<br />
professionnels aux conseils d’administration;<br />
• l’appui des organismes de réglementation en vue de<br />
l’amélioration de l’accès des professionnels formés<br />
à l’étranger; et<br />
• la création d’un site Web pour fournir des renseignements<br />
au public sur l’activité de l’organisme de réglementation<br />
et sur la responsabilité.<br />
La dernière recommandation concerne l’établissement<br />
de processus d’appel autonomes pour chaque<br />
profession ou à travers les secteurs. Il y aurait<br />
des commissions d’appel composées d’évaluateurs<br />
n’ayant pas participé aux premiers processus<br />
d’évaluation. Ces commissions comprendraient<br />
des membres informés des aspects techniques et<br />
des processus d’appel.<br />
Contacts :<br />
Faviola Fernandez, PROMPT Coordinator, 2 Carlton<br />
Street, Suite 820, Toronto (Ontario) M5B 1J3; Téléphone<br />
: 416-979-8611; Télécopieur : 416-979-9853;<br />
Courriel : < fernandez@<strong>ca</strong>ssa.on.<strong>ca</strong>>.■<br />
Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés, Consultation de l’automne, <strong>18</strong>-20<br />
novembre 2004, Victoria, Première partie<br />
Le coût afférent à la séparation des membres de la famille des personnes protégées<br />
Personne ressource : Geri<br />
Sadoway, Parkdale<br />
Community Legal<br />
Services, Toronto<br />
Modérateurs : Kemi<br />
Jacobs, Toronto<br />
Community Housing<br />
Corporation; Chris<br />
Pullenayegem, Citizens<br />
for Public Justice, Toronto<br />
Malheureusement, les<br />
retards dans la<br />
réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />
se font plus prononcés.<br />
Chris Pullenayegem<br />
Les demandeurs d’asile qui sont acceptés<br />
comme réfugiés au Canada ne sont autorisés<br />
à amener des personnes à charge au Canada<br />
qu’une fois le statut de résident permanent accordé.<br />
Pour plusieurs, cela représente un défi plus décourageant<br />
que la persécution qu’ils ont fuie. Il faut plusieurs<br />
années pour obtenir le statut de résident permanent.<br />
Le fait de ne pas pouvoir se réunir avec les<br />
membres de leur famille <strong>ca</strong>use des difficultés intolérables<br />
pour ceux qui ont déjà connu une vie pleine de<br />
traumatismes, sans parler de la peur constante de ne<br />
jamais revoir leur famille. Depuis de nombreuses<br />
années, la question de la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />
des réfugiés est une des priorités du CCR. Il y a eu<br />
de nombreuses tentatives de sensibiliser Citoyenneté<br />
et Immigration Canada à ces problèmes ainsi que de<br />
fournir des suggestions et recommandations quant aux<br />
mesures à prendre. Malheureusement, les retards dans<br />
la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles se font plus prononcés.<br />
Atelier<br />
clairement articulés. À la fin de l’atelier, les participants<br />
devaient :<br />
• avoir identifié les obstacles à la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />
familles et les <strong>ca</strong>uses des retards;<br />
• avoir identifié l’impact et les conséquences des<br />
retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles;<br />
• avoir développé et testé des stratégies pour éliminer<br />
les <strong>ca</strong>uses des retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />
familles; et<br />
• s’être mis d’accord sur une action de suivi spécifique.<br />
L’atelier était basé sur un modèle d’apprentissage<br />
adulte et a profité de la richesse de ressources et de<br />
l’expertise des participants. Plusieurs d’entre eux participent<br />
activement dans le domaine de la loi et de la<br />
politique en matière de réfugiés. Les participants ont<br />
été divisés en groupes et ont eu comme tâche de lister<br />
les <strong>ca</strong>uses des retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />
familles et l’impact de ceux-ci. Les résultats de ces<br />
discussions ont été assemblés dans un seul document.<br />
L’atelier était basé sur un<br />
modèle d’apprentissage<br />
adulte et a profité de la<br />
richesse de ressources et<br />
de l’expertise des<br />
participants.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
Une fois de plus, la Consultation du CCR a fourni<br />
une oc<strong>ca</strong>sion aux activistes pour les réfugiés d’étudier<br />
les <strong>ca</strong>uses des retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />
familles et de se mettre d’accord sur l’idée de prendre<br />
des mesures stratégiques en vue de réduire ou<br />
même éliminer ces retards.<br />
Les résultats de l’atelier organisé par le Groupe de<br />
travail sur l’immigration et l’établissement ont été<br />
16<br />
(1) Les obstacles à la réunifi<strong>ca</strong>tion des<br />
familles et les <strong>ca</strong>uses des retards dans celleci<br />
(sur le plan systémique et opérationnel)<br />
Systémique :<br />
• temps de traitement<br />
• bureaucratie<br />
• certifi<strong>ca</strong>ts et autorisations de sécurité
• in<strong>ca</strong>pacité des enfants mineurs à parrainer leurs parents<br />
• limitations dans la définition de membres de la famille<br />
• négligence des droits des enfants<br />
• frais/pièces d’identité<br />
• manque de communi<strong>ca</strong>tion de CIC<br />
• limitations dues aux cibles<br />
• expiration de certifi<strong>ca</strong>ts médi<strong>ca</strong>ux ou de sécurité<br />
• visas de sortie/documents de transit<br />
• accessibilité linguistique<br />
• retards d’admission<br />
• incompréhensibilité de la procédure<br />
Opérationnel :<br />
• questions de sécurité depuis 9/11<br />
• questions de garde juridique<br />
• membres de la famille non inscrits<br />
• lo<strong>ca</strong>lisation des membres de la famille<br />
• préparatifs de voyage et frais de traitement<br />
• obstacles financiers<br />
• documents d’identité<br />
• reconnaissance, preuve de relations<br />
• accès au système<br />
• conditions du pays<br />
• désinformation chez les réfugiés<br />
• préparatifs de voyage<br />
• emplacement des ambassades<br />
• enfants non inscrits et non qualifiés<br />
• traitement à l’étranger<br />
(2) Impact et conséquence des retards dans<br />
la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />
C’était encore plus décourageant de voir l’impact et<br />
les conséquences des retards :<br />
• maladie mentale<br />
• mort de la personne à charge toujours à l’étranger<br />
• in<strong>ca</strong>pacité des enfants à fréquenter l’école<br />
• perte économique<br />
• désintégration des familles<br />
• sentiment d’impuissance et de méfiance à l’égard<br />
du gouvernement<br />
• perte de bonne volonté à l’égard du Canada<br />
• maladie, mort prématurée du <strong>ca</strong>ndidat<br />
• in<strong>ca</strong>pacité de se concentrer sur son travail<br />
• compli<strong>ca</strong>tions du processus-ADN<br />
• responsabilité financière à l’étranger<br />
• intégration retardée<br />
• coûts émotionnels<br />
• tribulations de la famille toujours à l’étranger<br />
• abandon<br />
• pressions sur le secteur de l’établissement<br />
• pressions sur CIC<br />
• burnout ou désensibilisation bureaucratique<br />
(3) Stratégies pour éliminer les <strong>ca</strong>uses des<br />
retards dans la réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />
A suivi un exercice de simulation intéressant et stimulant,<br />
où les groupes ont été invités à nommer deux<br />
membres pour jouer le rôle de hauts fonctionnaires<br />
de CIC et puis discuter avec les autres membres du<br />
groupe une question spécifique choisie par l’ensemble<br />
des participants. Les questions spécifiques choisies<br />
comme étant importantes étaient :<br />
• l’établissement des relations familiales, y compris<br />
l’examen de la définition de la famille;<br />
• ADN (les fonctionnaires de CIC recourent de plus<br />
en plus à l’analyse de l’ADN pour prouver les relations,<br />
malgré le coût élevé);<br />
• retards de traitement;<br />
• examens médi<strong>ca</strong>ux pour réfugiés;<br />
• accès au système (selon l’opinion générale, il devient<br />
de plus en plus difficile d’obtenir des renseignements<br />
sur des <strong>ca</strong>s); et<br />
• la sécurité (la préoccupation avec la sécurité de<br />
l’Amérique du <strong>No</strong>rd semble jouer un grand rôle dans<br />
le système de détermination du statut de réfugié et<br />
dans le programme de réunifi<strong>ca</strong>tion des familles).<br />
La séance de jeux de rôles et la simulation d’un dialogue<br />
entre CIC et les activistes pour les droits des<br />
réfugiés ont très bien réussi. Cela a facilité des réflexions<br />
critiques claires et a forcé les activistes à la<br />
table à préparer leurs contre-propositions de façon<br />
articulée et plus claire.<br />
On résume ci-dessous certains résultats de cet exercice.<br />
Analyse de l’ADN<br />
Les contre-propositions des activistes en ce qui concerne<br />
le nombre croissant de demandes d’analyses<br />
de l’ADN de la part de CIC :<br />
• souffrances et douleurs pour la majorité afin de<br />
dépister un très petit nombre, et à des coûts élevés<br />
• les analyses risquent de ne prouver que l’adultère<br />
• l’obligation du gouvernement de rembourser les<br />
coûts si la relation s’avère authentique<br />
• quelle est la proportion de relations s’avérant fausses<br />
par rapport au nombre total des analyses<br />
• racisme systémique/définition occidentale incorrecte<br />
de la famille<br />
• pourquoi est-ce un dernier recours<br />
• Comment s’y sont-ils pris avant cette technologie<br />
• Il faut fournir des alternatives avant de demander<br />
les analyses de l’ADN (<strong>ca</strong>use devant une cour fédérale)<br />
• Il faut fournir le pourcentage de ceux qui ont échoué<br />
aux analyses de l’ADN<br />
• Il faut mettre des prêts à la disposition de ceux qui<br />
subissent des analyses de l’ADN<br />
Retards de traitement (selon les activistes)<br />
• Les délais de traitement, même quand tous les critères<br />
ont été satisfaits, sont trop longs.<br />
• Comment les familles peuvent-elles communiquer<br />
mieux que CIC<br />
La séance de jeux de rôles<br />
et la simulation d’un<br />
dialogue entre CIC et les<br />
activistes pour les droits<br />
des réfugiés ont très bien<br />
réussi.<br />
17 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
• Quelle est l’ampleur du problème Il faut fournir<br />
des preuves du passage clandestin des enfants dans<br />
le <strong>ca</strong>dre du programme de réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />
(données).<br />
Examens médi<strong>ca</strong>ux pour réfugiés (positions de CIC<br />
et des activistes)<br />
CIC<br />
• Le Canada viole les conventions de l’ONU<br />
• le choix de Sophie, désinformation<br />
• le manque d’intervention lo<strong>ca</strong>le<br />
• la désintégration des familles<br />
• les coûts personnels et sociaux de la désintégration<br />
et les questions de santé mentale<br />
• les stéréotypes<br />
(4) Mesures de suivi<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
• danger posé à la santé et à la sécurité<br />
• l’appui du public<br />
Activistes<br />
• Quel est le pourcentage des <strong>ca</strong>s où la condition est<br />
dangereuse<br />
• Il faut rechercher les maladies transmises par voie<br />
aérienne ou contagieuses seulement<br />
• Il faut faire les examens au Canada<br />
• Il faut envisager la possibilité d’une quarantaine si<br />
la maladie est dangereuse<br />
• Il faut sensibiliser le public<br />
• Les visiteurs peuvent entrer sans examen médi<strong>ca</strong>l,<br />
pourquoi pas les réfugiés<br />
Accès au système<br />
CIC<br />
• Il faut assurer la sécurité aux ambassades qui traitent<br />
les demandes du statut de réfugié<br />
• Il faut une certitude quant aux relations familiales<br />
• Il y a des préoccupations en matière de santé publique<br />
• Il y a un manque de ressources<br />
• D’autres immigrants doivent se conformer à la définition<br />
de la famille<br />
Activistes<br />
• Les ambassades des pays qui ne traitent pas les<br />
demandes du statut de réfugié n’ont pas besoin<br />
d’une sécurité spéciale<br />
• Il faut élargir la définition de la famille<br />
• Il faut faire les examens médi<strong>ca</strong>ux lors de l’arrivée<br />
au Canada (admettre les personnes à charge et tester<br />
après)<br />
• Il faut augmenter les ressources<br />
• Il faut faire définir la famille par le <strong>ca</strong>ndidat principal<br />
lors de l’arrivée<br />
• Avant la technologie, on ne pratiquait pas les analyses<br />
de l’ADN et pourtant on établissait les relations.<br />
Sécurité<br />
Position des activistes<br />
• Il faut réduire les retards d’autorisation de sécurité<br />
du Service <strong>ca</strong>nadien du renseignement de sécurité<br />
<strong>18</strong><br />
À la conclusion de l’atelier, les participants ont suggéré<br />
des mesures stratégiques pour s’attaquer à certaines<br />
questions clés. Parmi les suggestions :<br />
• Il faut faire des recherches et des communi<strong>ca</strong>tions<br />
sur la question et les politiques<br />
• la résolution du CCR selon laquelle les documents<br />
certifiés doivent être acceptés<br />
• Il faut choisir certains changements spécifiques et<br />
militer en faveur de ceux-ci (ex. quarantaine au pays)<br />
• Il faut sensibiliser les députés lo<strong>ca</strong>lement sur la<br />
gravité des questions<br />
• Il faut réunir des statistiques sur l’impact des analyses<br />
de l’ADN, le nombre de tests, les résultats,<br />
les histoires, les études<br />
• Il faut recruter des personnes pour parler aux médias<br />
• Il faut examiner des voies juridiques<br />
• Une commission parlementaire part en tournée-il<br />
faut signaler la question<br />
• Il faut mettre sur pied un groupe de travail sur la<br />
réunifi<strong>ca</strong>tion des familles<br />
• Il faut engager CIC dans un exercice de simulation<br />
(renversement des rôles)<br />
Militer en faveur de changements dans la politique<br />
de réunifi<strong>ca</strong>tion des familles continuera d’être une<br />
priorité du programme du CCR. Le Groupe de travail<br />
sur l’immigration et l’établissement, dont cette<br />
question relève, recherche activement des bénévoles<br />
pour travailler en vue de ce changement. Prière de<br />
contacter Alfred Lakunda, Directeur de la politique<br />
en matière d’établissement, CCR, par courriel à :<br />
.<br />
Contacts :<br />
Chris Pullenayegem, Citizens for Public Justice, 229<br />
College Street, Suite 311, Toronto (Ontario) M5T 1R4;<br />
Téléphone : 416-979-2443; Télécopieur : 416-979-<br />
2456; Courriel : .<br />
Geri Sadoway, Parkdale Community Legal Services,<br />
1266 Queen’s Street West, Toronto (Ontario) M6K<br />
1L3; Téléphone : 416-531-2411; Télécopieur : 416-<br />
531-0885<br />
Kemi Jacobs, Toronto Community Housing Corporation,<br />
931 Yonge Street, 2nd Floor, Toronto (Ontario)<br />
M4W 2H2; Téléphone : 416-981-4092; Télécopieur<br />
: 416-981-4095; Courriel : .■
La réponse de CIC à « Le coût afférent à la séparation des membres de<br />
la famille des personnes protégées »<br />
En débutant, prière de noter que les représentants<br />
de Citoyenneté et Immigration Canada<br />
n’ont pas été invités à participer à cet atelier.<br />
Il nous est donc impossible de traiter de toute autre<br />
question, sauf des conclusions tirées par l’auteur de<br />
cet article. On ne peut donc pas présumer que le jeu<br />
de rôles entre les agents d’immigration et les clients<br />
et leurs représentants, reflète vraiment la façon dont<br />
les agents de CIC traitent les demandeurs de résidence<br />
permanente.<br />
CIC a adopté des mesures souples et effi<strong>ca</strong>ces en<br />
vue de la réunifi<strong>ca</strong>tion des membres de la famille de<br />
personnes protégées au Canada. Parmi les mesures<br />
visant à maintenir la cohésion de l’unité familiale<br />
durant le traitement des demandes, on compte certaines<br />
dispositions de la Loi sur l’immigration et la<br />
protection des réfugiés (LIPR) ainsi que l’augmentation<br />
des fourchettes de planifi<strong>ca</strong>tion.<br />
Depuis l’adoption de la LIPR, les procédures de contrôle<br />
des membres de la famille à l’étranger ont été<br />
modifiées; avant l’adoption de cette loi, il était nécessaire<br />
de traiter les demandes des membres de la<br />
famille en même temps que celle du réfugié au Canada,<br />
ce qui entraînait des retards pour tous. Contrairement<br />
à d’autres immigrants, les personnes<br />
protégées peuvent maintenant obtenir le droit<br />
d’établissement avant que leurs personnes à charge<br />
soient évaluées à l’étranger. Une fois que la personne<br />
protégée a obtenu le droit d’établissement,<br />
les demandes des membres de sa famille sont traitées<br />
beaucoup plus rapidement.<br />
Chaque année, le gouvernement du Canada annonce<br />
des fourchettes de planifi<strong>ca</strong>tion pour le nombre d’immigrants<br />
dans chaque <strong>ca</strong>tégorie d’immigration. En<br />
établissant les fourchettes pour diverses <strong>ca</strong>tégories<br />
de visas, on doit parfois faire des choix difficiles<br />
compte tenu des ressources disponibles et des divers<br />
objectifs des politiques gouvernementales. Citoyenneté<br />
et Immigration Canada administre le programme<br />
d’immigration en fonction de ces fourchettes et des<br />
ressources allouées au Ministère par le Parlement.<br />
En date de novembre 2004, le nombre de membres<br />
de la famille de personnes protégées avait déjà dépassé<br />
la fourchette établie, avec un total de 5228 immigrants<br />
appartenant à cette <strong>ca</strong>tégorie. Cela représente une<br />
augmentation d’environ 90 % par rapport au total de<br />
2003 pour la même période de 10 mois. Les totaux annuels<br />
pour 2004 afficheront des augmentations semblables,<br />
<strong>ca</strong>r CIC continuera de traiter encore davantage<br />
de demandes jusqu’à la fin de l’exercice.<br />
Les participants à l’atelier ont établi à juste titre que<br />
les retards accusés étaient attribuables en partie à des<br />
pièces d’identité inacceptables, à une décision de tenir<br />
une enquête de sécurité plus approfondie, à des<br />
résultats de tests médi<strong>ca</strong>ux non concluants ou à l’expiration<br />
d’autorisations de sécurité ou de certifi<strong>ca</strong>ts<br />
de santé. La vérifi<strong>ca</strong>tion de l’identité et la tenue<br />
d’examens médi<strong>ca</strong>ux sont un défi pour les bureaux<br />
qui sont situés dans certaines des régions les plus<br />
inaccessibles du monde. Le temps requis pour vérifier<br />
de façon appropriée l’identité d’une personne<br />
peut encore s’allonger si la situation qui règne dans<br />
le pays empêche les membres de la famille de demeurer<br />
en contact avec la mission. Une forte corrélation<br />
existe entre les pays en des conditions plus<br />
difficiles et le temps de traitement.<br />
CIC continuera d’envoyer graduellement ses ressources<br />
en traitement à l’étranger dans les bureaux des<br />
visas qui ont une charge de travail croissante. Cela<br />
démontre à quel point CIC met tout en œuvre pour<br />
réduire le temps de traitement et maintenir la priorité<br />
qu’il s’est donnée, soit le maintien de l’intégrité<br />
du programme d’immigration. CIC estime que la vérifi<strong>ca</strong>tion<br />
de l’identité et la tenue de contrôles de sécurité<br />
et d’examens médi<strong>ca</strong>ux sont des mesures extrêmement<br />
importantes qui ont pour but de protéger<br />
la sécurité et la santé des Canadiens et des Canadiennes.<br />
CIC n’appuie pas le fait de faire venir au<br />
Canada des membres de la famille de personnes protégées<br />
avant d’avoir examiné s’ils constituent des<br />
risques de sécurité ou de criminalité, effectué les examens<br />
médi<strong>ca</strong>ux nécessaires ou déterminé s’ils sont<br />
en fait des membres de la famille de la personne protégée.<br />
Les bureaux des visas doivent plus particulièrement<br />
être certains de l’identité des enfants afin<br />
d’éviter que le processus d’immigration puisse, sans<br />
le savoir, entraîner la séparation d’une famille dans<br />
le pays d’origine.<br />
Dans les <strong>ca</strong>s exceptionnels où les documents soumis<br />
ne sont pas une preuve satisfaisante qu’il existe une<br />
relation de bonne foi, les demandeurs pourront choisir<br />
de se soumettre à des tests d’empreintes génétiques par<br />
un laboratoire à titre de substitut acceptable pour les<br />
documents requis; on pourrait également exiger qu’ils<br />
se soumettent à de tels tests. Même si certains coûts<br />
sont associés aux tests d’empreintes génétiques, ces tests<br />
pourraient faciliter le traitement des <strong>ca</strong>s exceptionnels<br />
qui auraient pu autrement être refusés.<br />
Les améliorations apportées à la <strong>ca</strong>pacité de traitement<br />
de CIC ont été accompagnées d’une amélioration<br />
du temps de traitement et d’une augmentation<br />
du nombre de revendi<strong>ca</strong>tions réglées par la Commission<br />
de l’immigration et du statut de réfugié<br />
(CISR). CIC continue d’élaborer des politiques effi<strong>ca</strong>ces<br />
tout en prenant des dispositions avec la Commission<br />
de l’immigration et du statut de réfugié afin<br />
19 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
qu’elle améliore son temps de traitement et augmente<br />
le volume de revendi<strong>ca</strong>tions réglées.<br />
CIC continuera d’accorder la priorité à la réunifi<strong>ca</strong>tion<br />
des familles au Canada. <strong>No</strong>us nous<br />
attendons à ce que les représentants des organismes<br />
non gouvernementaux nous signalent là<br />
où il y a place à amélioration. Cela dit, les mesures<br />
que nous prendrons devront tenir compte<br />
de nos obligations législatives quant au maintien<br />
de l’intégrité du système de reconnaissance<br />
du statut de réfugié et à la protection de la santé<br />
et de la sécurité des Canadiens et des<br />
Canadiennes.■<br />
Moyens de protection pour les victimes de traite des personnes<br />
Marina Petrova *<br />
Personnes ressources :<br />
Maria Minkova et<br />
Daniela Resh, Refugee<br />
Women’s Alliance<br />
(ReWA), Seattle, État du<br />
Washington<br />
Modératrice : <strong>No</strong>rrie de<br />
Valencia<br />
Au cours de leur<br />
présentation Maria<br />
Minkova et Daniela Resh<br />
ont exposé les moyens<br />
d’assistance mis en oeuvre<br />
par la ReWA : prise de<br />
contact avec les victimes,<br />
suivi et soutien pendant<br />
les enquêtes, ainsi que les<br />
aspects considérés comme<br />
prioritaires dans le <strong>ca</strong>dre<br />
d’une protection globale.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
Lors de cette rencontre, Maria Minkova<br />
et Daniela Resh ont présenté la cellule<br />
d’action pour les victimes de traite humaine<br />
(Trafficking Response Team), une équipe<br />
spécialisée de la Refugee Women’s Alliance (Alliance<br />
des Femmes Réfugiées) et fait le point<br />
sur les services et possibilités d’assistance offerts<br />
aujourd’hui dans l’État du Washington aux<br />
victimes de la traite des personnes.<br />
Ce programme, ainsi que les services d’aide<br />
aux victimes de traite qui y sont associés, ont<br />
été subventionnés par la division du<br />
réétablissement des réfugiés (Office of Refugee<br />
Resettlement), une division du US Departlment<br />
of Health and Human Services, le ministère de<br />
la santé améri<strong>ca</strong>in. Cependant, seules les victimes<br />
dûment autorisées peuvent bénéficier de<br />
l’aide. Un second organisme fédéral, le US<br />
Department of Justice (ministère de la justice<br />
améri<strong>ca</strong>in), subventionne la mise en place de<br />
services pour les victimes n’ayant pas encore<br />
obtenu leur autorisation, ou étant en cours<br />
d’identifi<strong>ca</strong>tion.<br />
Maria Minkova participe au programme depuis<br />
sa création en mai 2003 en tant que coordinatrice<br />
principale. Bulgare d’origine, elle a travaillé pour<br />
la première association bulgare d’aide aux femmes,<br />
qui prenait en charge les victimes de traite<br />
et de violence conjugale. En d’autres termes, son<br />
expérience sur le terrain découle à la fois de ses<br />
activités dans son pays natal (la Bulgarie) et son<br />
pays d’accueil (les Etats-Unis).<br />
Daniela Resh, qui occupe la fonction d’intervenante<br />
juridique en matière de traite des personnes<br />
est également présente depuis les débuts<br />
du projet. Originaire de la région de<br />
Seattle, elle est diplômée de l’Université du<br />
Washington, avec majeure en sciences politiques<br />
et études féminines.<br />
La ReWA a été créée il y a quinze ans. Elle a pour<br />
but d’aider les immigrants et réfugiés à s’installer<br />
aux Etats-Unis. La Trafficking Response Team est<br />
*<br />
Rédactrice associée de la DRRR pour la consultation d’automne 2004 du CCR.<br />
20<br />
son action la plus récente: elle vient en réponse à un<br />
besoin de protection toujours plus présent, résultat<br />
de la tendance croissante du nombre de victimes de<br />
traite humaine.<br />
Au cours de leur présentation Maria Minkova et<br />
Daniela Resh ont exposé les moyens d’assistance mis<br />
en oeuvre par la ReWA : prise de contact avec les<br />
victimes, suivi et soutien pendant les enquêtes, ainsi<br />
que les aspects considérés comme prioritaires dans<br />
le <strong>ca</strong>dre d’une protection globale.<br />
Mme Minkova a explicité le terme « Trafficking<br />
Response Team » : il reflète le fait que de multiples<br />
organismes d’aide sont impliqués dans la protection<br />
des victimes, la ReWA agissant en tant qu’instance<br />
coordinatrice. En plus des associations à but non lucratif,<br />
l’alliance fait appel à des organismes d’appli<strong>ca</strong>tion<br />
de la loi. Les services aux victimes vont de la<br />
gestion des <strong>ca</strong>s à la représentation juridique, en passant<br />
par des services d’interprétation en quinze langues<br />
différentes. La ReWA subventionn également<br />
un prestataire de soins de santé, qui bénéficie d’un<br />
remboursement en <strong>ca</strong>s de prise en charge d’un client<br />
de l’alliance. Deux autres ONG sont également mises<br />
à contribution : l’une pour la promotion du projet<br />
(en cinq langues), l’autre pour la mise à disposition<br />
de lieux d’accueil. Le principal organisme d’appli<strong>ca</strong>tion<br />
de la loi à collaborer au projet est le service de<br />
police de Seattle. La cellule d’action étant établie à<br />
Seattle les demandes d’aide proviennent principalement<br />
de l’État du Washington.<br />
Mme Resh a explicité les nombreuses définitions<br />
existantes de la traite des personnes; dans le <strong>ca</strong>dre du<br />
projet, elle a précisé que le terme de victime de traite<br />
des personnes désigne des migrants recrutés de force,<br />
soit par enlèvement, par tromperie ou coercition et<br />
transportés malgré eux dans le but d’être exploités.<br />
Bien qu’il existe une différence entre les trafics aux<br />
niveaux internationaux et nationaux, le projet ne prend<br />
pas en compte les <strong>ca</strong>s de trafic des personnes à<br />
l’échelle nationale, faute de moyens.<br />
L’identifi<strong>ca</strong>tion des victimes, et par la suite leur accueil<br />
au sein de la ReWA se fait grâce à l’aide des
esponsables de communautés (représentants religieux,<br />
membres de différents groupes ethniques) qui<br />
connaissent, ou entendent parler de telle ou telle personne<br />
se faisant exploiter; c’est alors qu’ils composent<br />
le numéro d’appel de l’alliance, joignable 24 heures<br />
sur 24. Mme Minkova a rappelé qu’en raison d’une<br />
mauvaise connaissance de la législation en matière<br />
de trafic humain dans les communautés ethniques,<br />
peu de personnes faisaient appel aux services d’aide<br />
existants. Cependant, grâce aux efforts fournis récemment<br />
pour se faire connaître dans des endroits toujours<br />
plus nombreux – notamment par la multipli<strong>ca</strong>tion<br />
des présentations – les demandes d’aide ont afflué<br />
dernièrement.<br />
En plus des communautés, divers groupes fournissent<br />
à la ReWA des informations sur de potentielles<br />
victimes à contacter; parmi ces groupes, on retrouve<br />
les centres d’accueil pour femmes victimes de violence,<br />
des associations d’aide aux réfugiés et aux immigrants,<br />
des prestataires de soins de santé (services<br />
hospitaliers pour personnes démunies ou sans assurance<br />
notamment), et les services d’appli<strong>ca</strong>tion de la<br />
loi. En fait aujourd’hui, la plupart des informations<br />
recueillies proviennent d’agents travaillant dans des<br />
services d’appli<strong>ca</strong>tion de la loi (FBI, immigration,<br />
douanes), parce que ce sont eux qui enquêtent sur<br />
des affaires de trafic humain et reçoivent les victimes.<br />
D’où l’importance, comme Mme Minkova le<br />
soulignait, de travailler en collaboration avec toutes<br />
les institutions possibles, dans une atmosphère de<br />
confiance mutuelle.<br />
Revenant sur l’identifi<strong>ca</strong>tion des victimes, Mme Resh<br />
a néanmoins précisé que même les agents de services<br />
de police étaient mal formés sur les problèmes de<br />
traite humaine. Peu d’agents de police lo<strong>ca</strong>ux<br />
avaient rencontré le terme et le comprenaient convenablement.<br />
Pour pallier à ce problème, l’équipe<br />
du projet a créé des <strong>ca</strong>rtes de type <strong>ca</strong>rte professionnelle,<br />
avec cinq questions permettant d’identifier<br />
les victimes éventuelles. La ReWA a formé<br />
l’ensemble des agents de police de Seattle à l’utilisation<br />
de ces <strong>ca</strong>rtes, qui se sont révélées un excellent<br />
outil d’aide à l’identifi<strong>ca</strong>tion.<br />
La ReWA procède également à un premier filtrage,<br />
en plus de l’identifi<strong>ca</strong>tion du client (la victime). Le<br />
but principal de ce filtrage est de comprendre quelle<br />
définition s’applique le mieux au <strong>ca</strong>s de l’individu,<br />
ou dans quelle <strong>ca</strong>tégorie le classer. Par exemple, bien<br />
qu’on puisse présenter un individu comme une victime<br />
de traite à l’association, il peut très bien n’être<br />
qu’une victime de passage de clandestins, ou alors la<br />
définition exacte du trafic humain peut ne pas s’appliquer<br />
exactement au trafic mis en <strong>ca</strong>use et, suivant<br />
les <strong>ca</strong>s, différentes mesures doivent être prises. Ainsi,<br />
le trafic humain dans le <strong>ca</strong>s de mariages par correspondance<br />
requiert une approche spécifique.<br />
Après ce premier filtrage, la cellule d’action fait une<br />
évaluation des risques encourus par la victime. Les<br />
circonstances dans lesquelles la personne a échappé<br />
à sa <strong>ca</strong>ptivité ainsi que les mesures de protection<br />
existantes – ou nécessaires – sont analysées, afin d’assurer<br />
la sécurité future de la victime. Souvent, cela<br />
signifie mettre la personne dans un lieu sûr jusqu’à<br />
ce qu’elle soit en mesure de se protéger elle-même,<br />
et émettre une ordonnance restrictive ou un mandat<br />
de protection – ce qui provoque en général une action<br />
rapide des forces de l’ordre.<br />
Après qu’on a dressé l’historique du trafic dont l’individu<br />
a été victime, ce dernier répond à une série de<br />
questions concernant les détails du trafic et de la<br />
fuite. On évalue également les besoins immédiats<br />
de la victime (soins de santé, nourriture, logement,<br />
habits). <strong>No</strong>mbre de victimes d’abus sexuels ne<br />
possèdent pas les vêtements adéquats pour affronter<br />
le froid de Seattle.<br />
L’équipe du projet propose également un plan de traitement<br />
médi<strong>ca</strong>l pour chaque personne. Il consiste en<br />
une liste de services et de recours possibles, ainsi<br />
qu’en une série de moyens d’action à mettre en oeuvre<br />
pour aider la personne touchée de la meilleure manière<br />
possible. Mme Minkova a soulevé le fait qu’il<br />
apparaît très souvent extrêmement difficile, voire insurmontable,<br />
pour les victimes de comprendre les<br />
différents types d’organisation chargées de leur protection,<br />
et de faire la distinction entre elles. Les victimes<br />
viennent souvent de cultures pour lesquelles une<br />
telle variété d’organismes et de services sociaux<br />
n’existe pas. Ainsi, en raison de la barrière linguistique,<br />
surmonter la complexité du plan de traitement<br />
s’avère toujours un défi.<br />
Pour les aider à s’intégrer dans la société, la ReWA<br />
offre aux victimes des cours de langue et d’adaptation<br />
à la vie en société dans lesquels ils apprennent,<br />
entre autres choses, à obtenir leurs <strong>ca</strong>rtes d’identité<br />
et à ouvrir un compte ban<strong>ca</strong>ire.<br />
La ReWA ne prend pas part directement au sauvetage<br />
effectif des victimes de trafic, mais essaie néanmoins<br />
de participer aussi tôt que possible à l’intervention,<br />
afin d’obtenir la confiance et de pouvoir dresser<br />
un historique de l’expérience des victimes.<br />
La période durant laquelle l’alliance s’implique le plus<br />
activement est celle de la convalescence. Pendant cette<br />
période, elle aide la personne libérée à s’adapter à<br />
son nouvel environnement, qui est en général très<br />
différent de celui dont elle s’est échappée.<br />
Mme Minkova a soulevé le fait que, au cours de la<br />
gestion du <strong>ca</strong>s et du travail de défense, il est primordial<br />
de n’avoir qu’une unique personne responsable<br />
de l’affaire, et qu’elle supervise le déroulement de<br />
l’ensemble des actions menées dans le <strong>ca</strong>dre de celleci.<br />
De cette manière, elle peut faire part à la victime<br />
de l’avancement de son dossier. <strong>No</strong>n seulement le<br />
21 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Plusieurs facteurs entrent<br />
en ligne de compte dans la<br />
gravité du traumatisme<br />
mais la plupart sont<br />
relatifs aux phases<br />
pendant lesquelles la<br />
victime est déplacée,<br />
agressée, vendue et , en<br />
général, se rend compte<br />
qu’elle n’a aucune<br />
échappatoire possible.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
responsable du dossier assume la fonction de coordinateur<br />
des différents services offerts à la victime et<br />
lui explique leur fonctionnement, mais il essaie également<br />
de l’accompagner aux différentes réunions –<br />
obligatoires ou recommandées –, comme les rencontres<br />
avec les représentants des forces de l’ordre. Ceuxci<br />
sont parfois réticents à faire circuler les informations<br />
en leur possession, soit pour <strong>ca</strong>use de confidentialité,<br />
soit parce qu’ils préfèrent les garder pour euxmêmes.<br />
Bien que par le passé la communi<strong>ca</strong>tion ait<br />
été difficile avec les services de douane et d’immigration,<br />
le temps et la multipli<strong>ca</strong>tion des affaires<br />
ont joué en faveur d’une collaboration toujours<br />
plus facile et effi<strong>ca</strong>ce entre les différentes parties<br />
impliquées. La création d’un diagramme sur lequel<br />
les différentes parties ayant participé notent<br />
les noms de leurs organismes, celui des personnes<br />
impliquées, leur adresse et leur rôle s’est révélée<br />
particulièrement bien pensée.<br />
Durant la période de convalescence, il est conseillé<br />
aux réfugiés de se soumettre à un examen médi<strong>ca</strong>l<br />
complet parce que, la plupart du temps, ils ne sont<br />
pas conscients des problèmes médi<strong>ca</strong>ux auxquels ils<br />
pourraient être sujets. Ils sont bien souvent profondément<br />
traumatisés. Plusieurs facteurs entrent en ligne<br />
de compte dans la gravité du traumatisme mais<br />
la plupart sont relatifs aux phases pendant lesquelles<br />
la victime est déplacée, agressée, vendue et , en général,<br />
se rend compte qu’elle n’a aucune échappatoire<br />
possible. Les degrés de traumatisme varient, mais<br />
en <strong>ca</strong>s d’exploitation prolongée sur plusieurs années<br />
et de violence sexuelle, il peut être très profond et<br />
difficile à surmonter. Il se manifeste par de lourds<br />
problèmes de honte, de sentiment intérieur de médiocrité<br />
et d’inutilité, de dépression à long terme, et<br />
d’absence totale de confiance en soi. L’inscription à<br />
un centre de santé mentale et la consultation par des<br />
spécialistes est toujours souhaitable. De plus, il serait<br />
préférable que les conseillers du centre parlent la<br />
même langue que le client, <strong>ca</strong>r une mauvaise interprétation<br />
nuirait au traitement. Il n’est pas rare de voir<br />
des victimes de traite humaine exploitées pendant des<br />
années tomber dans une dépression grave et se retrouver<br />
in<strong>ca</strong>pables de faire quoi que ce soit une fois<br />
le sauvetage terminé et la victime extraite de son milieu<br />
d’exploitation.<br />
Alors qu’elle décrivait les moyens juridiques de protection<br />
dont la ReWA dispose, Mme Resh a informé<br />
l’auditoire que les lois fédérales en matière de lutte<br />
contre la traite humaine ne dataient que d’octobre<br />
2000. Elles se divisent en trois <strong>ca</strong>tégories : prévention,<br />
protection, poursuites judiciaires. En ce qui concerne<br />
la prévention, le US State Department’s Office<br />
to Monitor and Combat Trafficking in Persons organise<br />
les actions et produit un rapport annuel, le<br />
Trafficking in Persons (TIP), censé inciter les pays du monde<br />
entier à redoubler d’efforts dans la lutte contre la traite humaine.<br />
Le rapport est accessible sur l’Internet à l’adresse<br />
suivante : .<br />
22<br />
En matière de protection, et afin de bénéficier des<br />
lois en vigueur, les victimes devraient s’inscrire dans<br />
la définition spécifique que le Département d’État<br />
améri<strong>ca</strong>in donne de la traite des personnes. Cette définition<br />
fait principalement référence aux formes dites<br />
graves de trafic humain, et distingue d’une part le<br />
trafic en vue d’exploitation sexuelle et d’autre part<br />
les autres formes de trafic à fins d’exploitation par le<br />
travail. Une des procédures pour disposer d’une protection<br />
est l’obtention d’une autorisation. Une fois<br />
obtenue, la victime peut bénéficier des services auxquels<br />
les réfugiés ont droit. Le T-visa est une autre<br />
manière d’obtenir une protection. C’est un type particulier<br />
de visa, pour lequel seules les victimes de trafic<br />
aggravé peuvent faire une demande. Il leur permet<br />
de s’installer aux Etats-Unis et d’y rester pour<br />
une période pouvant aller jusqu’à trois ans, à l’issue<br />
de laquelle ils doivent faire une demande de résidence<br />
permanente; Cependant, les <strong>ca</strong>ndidats à l’obtention<br />
d’un T-visa doivent remplir quatre conditions : avoir<br />
été déplacés de force aux Etats-Unis, être prêts à témoigner<br />
contre les trafiquants, prouver qu’un retour<br />
au pays leur vaudrait des difficultés extrêmes, et faire<br />
une demande de T-visa. Le seuil maximum de T-visas<br />
délivrables est fixé à 5000. Mme Resh a affirmé<br />
que depuis avril 2004, 286 demandes ont été refusées,<br />
sur un total de 371. La principale raison avancée<br />
par les autorités est que ces <strong>ca</strong>s ne correspondaient<br />
pas à la définition de traite humaine, mais plutôt<br />
à celle de passage de clandestins.<br />
De plus, selon Mme Resh, dans le <strong>ca</strong>s où les victimes<br />
de trafic acceptent d’aider à faire condamner les trafiquants<br />
mis en <strong>ca</strong>use, une enquête est ouverte, soit<br />
par un service de police lo<strong>ca</strong>l, soit au niveau fédéral.<br />
S’il s’agit d’une autorité fédérale, l’avantage est<br />
qu’elle peut émettre un permis de « présence constante<br />
», qui constitue un moyen provisoire de soulager<br />
la victime dans le sens où il fournit d’emblée un<br />
statut légal et un droit au travail, alors que les services<br />
de police lo<strong>ca</strong>ux ne peuvent délivrer ce permis.<br />
Quant à l’obtention d’un T-visa, elle pourrait prendre<br />
jusqu’à six mois.<br />
Une personne ne peut bénéficier de l’aide réservée<br />
aux réfugiés que si elle reçoit une autorisation de la<br />
Division du réétablissement des réfugiés (Office of<br />
Refugee Resettlement). Une fois le permis de présence<br />
constante délivré, la personne reçoit son autorisation<br />
et, partant, un droit à l’aide aux réfugiés.<br />
L’autorisation lui donne également la possibilité d’accéder<br />
par demande à un certain nombre d’autres services<br />
proposés par des organismes à but non lucratif<br />
ne travaillant que pour des victimes dûment autorisées.<br />
Depuis avril 2004, selon les chiffres présentés<br />
par Mme Resh, 502 autorisations ont été émises.<br />
Les poursuites judiciaires encourues par les trafiquants<br />
pourraient être engagées en conformité avec<br />
les lois en vigueur au niveau fédéral ou à celui des<br />
États. Au niveau fédéral, les procédures sont souvent
peu transparentes et il devient difficile de faire circuler<br />
les informations en question vers les victimes. Bien<br />
que la législation en matière de traite humaine soit –<br />
au niveau lo<strong>ca</strong>l ou à celui des États – souvent proche<br />
de ce qui se fait au niveau fédéral, seuls trois États<br />
améri<strong>ca</strong>ins, dont celui du Washington, ont accepté de<br />
voter une telle législation pour l’instant. Pour ce qui<br />
est de la période d’enquête et de poursuites judiciaires,<br />
Mme Resh a également signalé qu’on attend des<br />
victimes de trafic en situation de présence constante<br />
une totale coopération. Dans le <strong>ca</strong>s contraire, l’agent<br />
ayant légalisé leur séjour pourrait légitimement l’annuler.<br />
Il pourrait s’ensuivre un effet de double<br />
victimisation. Cette période est donc une étape particulièrement<br />
sensible du processus global de protection<br />
de la victime.<br />
La Trafficking Response Team met tout en oeuvre<br />
pour accélérer autant que possible le processus d’obtention<br />
d’un T-visa, et ainsi garantir à la victime un<br />
temps de séjour plus long, ce qui implique une formalité<br />
supplémentaire, et une difficulté de plus. Il<br />
s’agit en effet d’obtenir l’approbation de la LEA (Law<br />
Enforcement Agency) de la part d’un agent fédéral<br />
ou lo<strong>ca</strong>l. Cette approbation n’est possible que si la<br />
personne intéressée a été victime d’un trafic de type<br />
grave, et aide à la condamnation des trafiquants. Elle<br />
a plus de poids si elle provient d’une autorité fédérale.<br />
Lorsque la victime ne possède aucune approbation,<br />
l’examen est très sévère, le temps de traitement<br />
du dossier s’allonge et les chances de se voir refuser<br />
un T-visa augmentent.<br />
Dans certains <strong>ca</strong>s, les autorités en charge de l’appli<strong>ca</strong>tion<br />
des lois ont refusé d’accorder une approbation<br />
LEA avant la fin de l’enquête. Dans d’autres, elles<br />
ont effectivement accordé leur approbation, alors que<br />
les instances juridiques hésitaient à envoyer l’affaire<br />
devant une cour fédérale ou lo<strong>ca</strong>le. La Trafficking<br />
Response Team ne s’épargne aucun effort pour intercéder<br />
en faveur des victimes, afin qu’elles puissent<br />
recevoir une approbation au plus tôt.<br />
Bien souvent , c’est le crime organisé qui contrôle la<br />
traite des personnes. Par conséquent, aider une victime<br />
pourrait s’avérer particulièrement dangereux.<br />
Afin d’assurer la sécurité des personnes qui assistent<br />
comme de celles qui sont assistées, la ReWA a mis au<br />
point un protocole de protection. Une partie de ce<br />
protocole consiste en un livret remis aux victimes,<br />
sur les mesures à prendre si jamais leurs trafiquants<br />
venaient à les retrouver. Une seconde est un guide de<br />
mesures préventives de sécurité, et d’organisation;<br />
celle-ci souligne l’importance d’éviter sa propre communauté,<br />
et les moyens d’y parvenir; c’est en effet<br />
par le biais des communautés que les trafiquants retrouvent<br />
leurs victimes. S’ajoute à ce protocole le<br />
renforcement, par la ReWA, des liens avec les services<br />
de police lo<strong>ca</strong>ux.<br />
En guise de conclusion, et au vu des efforts fournis<br />
par le gouvernement <strong>ca</strong>nadien pour développer une<br />
législation mieux à même de traiter les problèmes de<br />
traite humaine, Mme Minkova a fait partager ses observations<br />
et ses préoccupations sur le fait que très<br />
peu de personnes, pourtant reconnues comme des victimes<br />
d’exploitation ou de violation des droits humains,<br />
répondent, aux États-Unis, aux critères de définition<br />
des victimes de trafic humain avec circonstances<br />
graves. Peu reçoivent donc l’aide sus-mentionnée,<br />
ou accèdent aux services sociaux pouvant les<br />
amener à obtenir le statut d’immigrant légal et leur<br />
réhabilitation. On peut citer les <strong>ca</strong>s des ouvriers agricoles<br />
étrangers en situation temporaire dont les passeports<br />
sont encore entre les mains de leurs employeurs<br />
aux États-Unis; les nourrices étrangères qui<br />
ne possèdent aucun contrat écrit; et les femmes mariées<br />
par correspondance via l’Internet qui finissent<br />
comme bonnes à tout faire. Selon les lois améri<strong>ca</strong>ines<br />
actuelles en matière de législation anti-trafic, aucun<br />
d’eux ne remplit les conditions nécessaires pour pouvoir<br />
bénéficier des services d’aide décrits auparavant.<br />
L’un des plus gros défis concernant la protection des<br />
personnes ayant subi une expérience de traite grave<br />
reste, avant toute chose, de savoir si un agent des forces<br />
de l’ordre peut, ou ne peut pas, décider qu’un individu<br />
soit effectivement classé comme victime d’un<br />
trafic humain de type grave. S’il n’est pas classé dans<br />
cette <strong>ca</strong>tégorie, il sera expulsé du pays d’accueil. Le<br />
logement constitue un second défi. Des abris sont<br />
fournis aux victimes pour une période de un à deux<br />
mois mais, une fois les premières allo<strong>ca</strong>tions versées,<br />
ces personnes sont censées s’arranger pour trouver<br />
leur propre logement et en payer le loyer. Mais avec<br />
une aide financière mensuelle s’élevant à moins de<br />
400 $ US, la tâche peut s’avérer plus que difficile.<br />
Contacts :<br />
Maria Minkova et Daniela Resh, Refugee<br />
Women’s Alliance (ReWA), P.O. Box 28112,<br />
Seattle, WA 981<strong>18</strong>, États-Unis; Téléphone : 206-<br />
898-4741; Télécopieur: 206-721-3967; Courriel:<br />
et ; site<br />
Web : .■<br />
L’un des plus gros défis<br />
concernant la protection<br />
des personnes ayant subi<br />
une expérience de traite<br />
grave reste, avant toute<br />
chose, de savoir si un<br />
agent des forces de l’ordre<br />
peut, ou ne peut pas,<br />
décider qu’un individu soit<br />
effectivement classé<br />
comme victime d’un trafic<br />
humain de type grave.<br />
Photo: Gracieuseté du<br />
HCR<br />
23 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Atelier sur la traite des femmes et des enfants - un commerce<br />
multinational lucratif: quelle est notre réponse<br />
Barbara Loh<br />
Produit par le Fonds<br />
Mondial pour les Femmes<br />
à la fin des années 1990,<br />
le film donne une<br />
excellente perspective de<br />
l’ampleur mondiale<br />
horrible de la traite des<br />
personnes aux fins du<br />
commerce sexuel<br />
Troisième Réunion de suivi*<br />
le 15 septembre 2004<br />
Après une pause d’été, le groupe s’est réuni<br />
de nouveau à Ottawa pour une troisième réunion<br />
à la suite de l’atelier du 7 et 8 mai 2004. 1<br />
Les participants ont discuté leurs réflexions sur la<br />
traite des personnes et ont soulevé des questions sur<br />
le sujet. Un participant a demandé quelle est la fréquence<br />
de l’arrivée de mineurs non accompagnés au<br />
Canada. Le groupe s’est dit in<strong>ca</strong>pable de répondre à<br />
cette question et celle-ci a été remise pour clarifi<strong>ca</strong>tion<br />
ultérieure. Sheila Smith et Anne Taylor ont accepté<br />
de continuer leurs efforts pour contacter le Service<br />
de police d’Ottawa (SPO) et la GRC pour avoir<br />
des renseignements concrets.<br />
Ensuite, le groupe a visionné un film de 20 minutes,<br />
« Sisters and Daughters Betrayed: The Trafficking of<br />
Women and Girls and the Fight to End It. » Produit<br />
par le Fonds Mondial pour les Femmes à la fin des<br />
années 1990, le film donne une excellente perspective<br />
de l’ampleur mondiale horrible de la traite des<br />
personnes aux fins du commerce sexuel. 2 Il traite<br />
également des <strong>ca</strong>uses premières de la traite des femmes<br />
et des enfants. Quelques points soulevés dans la<br />
discussion à la suite du visionnement :<br />
• que c’est pénible de savoir que la traite constitue<br />
une grande partie de la vie de certaines personnes;<br />
• que la création de la pauvreté fait partie du problème<br />
et qu’un système mondial organisé se nourrit<br />
de cette pauvreté;<br />
• que le film identifie bien les décisions mondiales<br />
des gouvernements et les effets dévastateurs de<br />
celles-ci sur les pays vulnérables;<br />
• que la traite des personnes est un problème mondial<br />
et qu’il faut espérer que le mouvement antitraite<br />
est aussi une réalité mondiale; et<br />
• que E. F. Schumacher dans son livre intitulé Small<br />
is beautiful: une société à la mesure de l’homme<br />
montre les compli<strong>ca</strong>tions et le gâchis de la mondialisation<br />
tels qu’ils ressortent de ce film, et à qui<br />
sert vraiment la mondialisation.<br />
À la suite du visionnement et de la discussion, le<br />
groupe a délibéré sur l’idée d’organiser un atelier de<br />
deux ou trois heures, se servant de la trousse d’information<br />
(version anglaise) produite par l’Union Internationale<br />
des Supérieures Générales (UISG) et<br />
l’Union des Supérieures Générales (qui, en 2001, a<br />
formé un groupe de travail conjoint à Rome sur la<br />
question de la traite des femmes et des enfants). L’atelier<br />
pourrait servir à sensibiliser les groupes communautaires<br />
lo<strong>ca</strong>ux aux questions relatives à la traite des<br />
personnes. Les participants se sont mis d’accord que<br />
cette idée pourrait être poursuivie et développée davantage<br />
à des réunions ultérieures.<br />
Il y a eu aussi une discussion sur l’idée d’appuyer le<br />
groupe « Femmes et traditions chrétiennes » à l’Université<br />
Saint-Paul d’Ottawa dans son projet anti-traite.<br />
Le groupe FTC espère collaborer avec Parminou, un<br />
groupe de théâtre de Montréal, pour monter une pièce<br />
interactive intitulée « Lost in Traffic » pour la Journée<br />
internationale des Femmes de <strong>2005</strong>.<br />
Quatrième Réunion de suivi<br />
le 12 octobre 2004<br />
La quatrième réunion de suivi a commencé par<br />
un rapport de l’état du projet d’une réunion<br />
de partage d’informations avec des représentants<br />
du SPO et de la GRC. Sheila Smith, qui coordonne<br />
ce projet, a contacté un agent de communi<strong>ca</strong>tions<br />
de la GRC susceptible d’aider à trouver un conférencier<br />
pour la prochaine réunion du mois de novembre.<br />
Les participants ont été invités à fournir une<br />
liste des questions qu’ils voulaient voir abordées par<br />
les représentants du SPO et de la GRC. Parmi ces<br />
questions il y avait :<br />
• la prévalence de la traite des personnes à Ottawa;<br />
• le traitement accordé aux <strong>ca</strong>s de traite par le SPO<br />
et la GRC;<br />
• la poursuite de la part du SPO et de la GRC des<br />
liens entre la traite et les sociétés multinationales;<br />
• l’engagement du SPO et de la GRC dans les efforts<br />
anti-traite au niveau international; et<br />
• les possibilités de contribution de groupe lo<strong>ca</strong>ux<br />
aux efforts anti-traite de la GRC.<br />
* La coauteure de ce compte rendu est Sheila Smith, que l’on peut contacter pour avoir des copies du procèsverbal<br />
de chacune des trois réunions rapportées dans ce numéro.<br />
1<br />
Un compte rendu de l’atelier de mai a été publié dans INSCAN, vol. <strong>18</strong>, no 1 (été 2004), p. 22-25.<br />
2<br />
Au moment de la production du film, la définition de l’ONU de la traite des personnes était limitée à la traite en<br />
vue de l’exploitation sexuelle. Cette définition a été élargie depuis pour inclure toute forme d’esclavage où les<br />
personnes deviennent des victimes et où elles sont dupées. Pour voir la définition de l’ONU, prière de visiter:<br />
.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
24
Après l’élaboration de cette liste, les participants ont<br />
discuté le film Sex Traffic présenté à la CBC le 10 et<br />
11 octobre 2004. Kevin Doyle du centre Kairos-<br />
Spirituality for Social Justice a ensuite partagé ses<br />
recherches sur l’Internet relatives à l’impli<strong>ca</strong>tion des<br />
sociétés commerciales dans le commerce du sexe, la<br />
base probable du film. 3<br />
Il y a eu aussi encore des discussions sur l’idée de<br />
parrainer un projet théâtral (« Lost in Traffic ») avec<br />
le groupe FTC de l’Université Saint-Paul pour la Journée<br />
internationale des Femmes de <strong>2005</strong>. Les participants<br />
ont ensuite écouté une section d’une conférence<br />
enregistrée de Kevin Bales, directeur de Free the Slaves<br />
et auteur de Disposable People: New Slavery in<br />
the Global Economy. La conférence, prononcée à<br />
l’Université de l’Alberta, a été diffusée sur le programme<br />
« Ideas » de CBC Radio One le 23 avril 2004.<br />
Cinquième Réunion de suivi<br />
le 9 novembre 2004<br />
Àla cinquième réunion, le <strong>ca</strong>poral Daniel Ste-<br />
Marie de la GRC s’est joint au groupe en<br />
tant que personne ressource. Il a commencé<br />
sa présentation par citer Martin Luther King Jr.:<br />
« Toute injustice, où qu’elle se produise dans le<br />
monde, est une menace pour la justice partout ailleurs.<br />
<strong>No</strong>us sommes pris dans un réseau de réciprocité<br />
auquel nous ne pouvons échapper, tous liés par une<br />
destinée commune. Ce qui touche directement l’un de<br />
nous, nous touche tous indirectement. » 4 Le <strong>ca</strong>poral<br />
Ste-Marie a ensuite répondu à quelques-unes des questions<br />
soulevées par le groupe lors de la réunion précédente.<br />
Il a dit qu’il manque des statistiques concluantes<br />
sur le nombre de personnes trafiquées et que l’on estime<br />
le nombre annuel à entre 700 000 et quatre millions.<br />
L’é<strong>ca</strong>rt est dû à la difficulté de les identifier.<br />
Le mouvement des personnes trafiquées va du tiers<br />
monde vers le monde industrialisé, de l’hémisphère<br />
Sud vers l’hémisphère <strong>No</strong>rd, et de l’Est vers l’Ouest.<br />
La traite des personnes génère approximativement 10<br />
milliards de dollars par année, un chiffre d’affaires<br />
équivalent à celui d’un petit pays. Les profiteurs sont<br />
des groupes du crime organisé tels que des <strong>ca</strong>rtels de<br />
la drogue et des bandes de motards qui collaborent à<br />
l’échelle internationale pour déplacer de grands groupes<br />
de personnes à travers les frontières. Leurs réseaux<br />
étendus leur permettent de recourir à des itinéraires<br />
extrêmement indirects, ce qui empêche les efforts<br />
des organismes d’appli<strong>ca</strong>tion de la loi de suivre<br />
leurs pistes. Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a rappelé un <strong>ca</strong>s où<br />
une personne trafiquée avait été déplacée à travers<br />
12 pays différents sur trois continents avant d’arriver<br />
aux États-Unis. De plus, comme dans le <strong>ca</strong>s du Canada,<br />
les personnes trafiquées sont déplacées de ville<br />
en ville et de métier en métier à de nombreuses reprises.<br />
Une personne trafiquée peut être amenée à un<br />
salon de massage dans une ville pour ensuite être<br />
transférée à un atelier de misère dans une autre ville<br />
au bout de quelques semaines ou mois. Ce jeu rend la<br />
tâche de retracer la victime difficile à la police et fait<br />
subir un stress à la personne trafiquée en l’empêchant<br />
de développer un sens de l’endroit où elle se trouve<br />
ou de chercher à se faire protéger ou à sortir de sa<br />
situation.<br />
Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a dit qu’au Canada la plupart<br />
des personnes trafiquées, surtout celles dans le commerce<br />
du sexe, sont acheminées vers des centres tels<br />
que Montréal, Toronto, et Vancouver parce que ceuxci<br />
sont le lieu du <strong>ca</strong>pital et qu’il y a une grosse demande<br />
de services sexuels dans les grands centres.<br />
Les participants ont été d’accord que la demande de<br />
services sexuels constitue un des problèmes reliés à<br />
la traite des personnes qu’il faut aborder.<br />
Comme le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie l’a expliqué, les personnes<br />
trafiquées sont prises au piège au moyen de la<br />
duperie et de la violence. On leur dit, par exemple,<br />
que le Canada a un programme d’assistance sociale<br />
très généreux et que les rues y sont « pavées d’or. »<br />
Quand elles se sont endettées, de jusqu’à 50 000$ US<br />
parfois, leurs documents (ex. passeports) leur sont pris<br />
et elles sont soumises à force d’être battues ou amenées<br />
à croire que leurs familles seront attaquées si<br />
elles n’obéissent pas aux trafiquants.<br />
Le gouvernement <strong>ca</strong>nadien s’est engagé à créer une<br />
stratégie nationale pour combattre la traite des personnes.<br />
Il a créé le Groupe de travail interministériel<br />
sur la traite des personnes (GTITP) pour s’attaquer<br />
au problème au niveau fédéral. Le groupe a lancé une<br />
<strong>ca</strong>mpagne dans les médias, utilisant des affiches pour<br />
sensibiliser le public à la traite des personnes. 5 Ces<br />
affiches et un livret d’informations ont été ensuite<br />
envoyés à des organisations à travers le pays et à<br />
l’étranger. Dans le <strong>ca</strong>dre du GTITP la GRC s’est fixé<br />
trois buts : la prévention, la protection et les poursuites.<br />
Elle cherche à s’attaquer la traite des personnes<br />
au Canada :<br />
• en faisant baisser la demande de personnes trafiquées<br />
par l’édu<strong>ca</strong>tion du public;<br />
• en trouvant les moyens de protéger les personnes<br />
trafiquées en vue de leurs témoignages devant le<br />
tribunal;<br />
• en sensibilisant les organismes d’appli<strong>ca</strong>tion de la<br />
loi et les juges pour que ceux-ci apprécient mieux<br />
la complexité de la traite des personnes (et pour<br />
empêcher donc que les personnes trafiquées soient<br />
des victimes une deuxième fois, cette fois aux mains<br />
du tribunal);<br />
Après l’élaboration de<br />
cette liste, les participants<br />
ont discuté le film Sex<br />
Traffic présenté à la CBC<br />
le 10 et 11 octobre 2004.<br />
Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a<br />
rappelé un <strong>ca</strong>s où une<br />
personne trafiquée avait<br />
été déplacée à travers 12<br />
pays différents sur trois<br />
continents avant d’arriver<br />
aux États-Unis.<br />
3<br />
Un résumé de la présentation de Kevin Doyle figure séparément ci-dessous.<br />
4<br />
« Letter from a Birmingham Jail » (le 16 avril 1963).<br />
5<br />
Pour avoir de plus amples renseignements sur le GTITP, prière de visiter : .<br />
25 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Le documentaire de la CBC, Sex Traffic, a montré<br />
une société militaire privée améri<strong>ca</strong>ine du<br />
nom de Kernwell qui était impliquée dans la<br />
trafic sexuel dans l’ex-Yougoslavie. L’histoire a pu<br />
être basée sur une compagnie militaire privée listée<br />
par Fortune 500 du nom de DynCorp. 1 Deux employés<br />
de DynCorp ont été congédiés après avoir dénoncé<br />
certains employés et superviseurs de la compagnie<br />
qui achetaient et vendaient des femmes.<br />
Ben Johnston, un mé<strong>ca</strong>nicien d’avions du Texas, a<br />
accepté un contrat de trois ans chez DynCorp, l’entrepreneur<br />
du Département d’État des États-Unis en<br />
Bosnie. À la fin des années 1999, sa première année,<br />
il a découvert que des employés de DynCorp exploitaient<br />
un réseau d’esclavage sexuel de jeunes femmes<br />
qui ont été détenues pour la prostitution après la<br />
confis<strong>ca</strong>tion de leurs passeports. En 2000, il a signalé<br />
cela à ses superviseurs et, à sa grande surprise, il a<br />
été congédié et renvoyé.<br />
Une situation semblable est survenue dans le <strong>ca</strong>s de<br />
Kathryn Bolkovac, une surveillante de la Force de<br />
Police Internationale de l’ONU (FPI), qui a été invitée<br />
à enquêter sur les histoires de la traite. Il s’est<br />
trouvé que l’ONU a accordé un contrat de FPI à<br />
DynCorp. Quand Bolkovac, en vérité une employée de<br />
DynCorp, a signalé que les agents de police à contrat<br />
participaient au trafic sexuel, elle a été congédiée. 2<br />
Bolkovac et Johnston ont intenté des poursuites contre<br />
la compagnie pour congédiement injustifié. En 2003,<br />
Bolkovac s’est fait accorder un règlement financier important<br />
par un tribunal londonien et, en quelques heures,<br />
DynCorp a réglé à l’amiable avec Johnston.<br />
Trafic sexuel et DynCorp<br />
Kevin Doyle<br />
Quand Victor Malarek, auteur de The Natashas 3<br />
enquêtait sur le trafic sexuel en Bosnie, il est tombé<br />
par hasard sur l’histoire de DynCorp. Il avait reçu<br />
la permission d’accompagner les membres de<br />
l’unité d’enquête de l’ONU sur le trafic des prostituées<br />
lors de leurs descentes effectuées dans le<br />
secteur du Kosovo contrôlée par les États-Unis.<br />
Un des agents de police était un Texan, John<br />
Randolph, qui, tout comme Bolkovac travaille<br />
pour DynCorp à contrat pour l’ONU. Après la première<br />
descente, une série de descentes secrètes sur<br />
d’autres bars a soudain été annulée par le commandant<br />
améri<strong>ca</strong>in. Malarek accuse Randolph<br />
d’avoir rapporté les descentes secrètes à DynCorp<br />
qui a usé de son influence pour arrêter l’enquête.<br />
En mars 2003, DynCorp a été acquise par<br />
Computer Sciences Corporation. La compagnie<br />
s’appelle maintenant CSC/DynCorp et a depuis<br />
reçu de nouveaux contrats pour assurer l’ordre<br />
public en Irak.<br />
Intitulé « Operation Embedded Complicity, » le numéro<br />
d’octobre 2003 de Press for Conversion prétend<br />
que le Régime de pensions du Canada a des<br />
investissements de 1 704 000 dans CSC. 4 Le « crime<br />
organisé » impliqué dans le trafic sexuel a sûrement<br />
atteint un nouveau niveau d’organisation.<br />
Contacts :<br />
Kevin Doyle, Kairos-Spirituality for Social Justice<br />
Centre, 211, avenue Bronson, pièce 306, Ottawa<br />
(Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613-236-<br />
6557; Courriel : .■<br />
1<br />
<br />
2<br />
<br />
3<br />
Victor Malarek, The Natashas: The New Global Sex Trade (Toronto: Viking Press, 2003).<br />
4<br />
Une copie du bulletin de Press for Conversion est disponible à : .<br />
• en trouvant des façons de collaborer avec des organisations<br />
non gouvernementales et de service (ex.<br />
refuges) pour leur permettre d’aider les personnes<br />
trafiquées et leur fournir du counselling;<br />
• en trouvant les moyens d’établir des liens entre fournisseurs<br />
de services et enquêteurs;<br />
• en trouvant les moyens de créer des programmes<br />
d’intégration pour les personnes trafiquées;<br />
• en essayant de favoriser les recherches sur la question;<br />
• en établissant des liens entre les organismes d’appli<strong>ca</strong>tion<br />
de la loi ( au niveau lo<strong>ca</strong>l, provincial, fédéral,<br />
et international) 6 ; et<br />
• en formant sa propre unité de la traite des personnes<br />
(en cours de développement) pour travailler<br />
avec son unité de communi<strong>ca</strong>tions en<br />
vue de sensibiliser le public à la traite des<br />
personnes.<br />
Au Canada, il n’y a eu aucune condamnation pour<br />
la traite des personnes. Aujourd’hui, même si le<br />
coupable peut se voir imposer une amende de jusqu’à<br />
un million de dollars, la gravité de la peine<br />
dépend entièrement de la discrétion du juge puisqu’il<br />
n’y a toujours pas de précédents. Pour ce qui<br />
est de la juridiction, la GRC peut poursuivre des<br />
trafiquants ou des organisations situés au Canada<br />
même si les personnes trafiquées ne se trouvent<br />
pas au Canada.<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
6<br />
À l’heure actuelle, il y a environ 35 agents de liaison postés dans à peu près 26 pays à travers le monde pour<br />
travailler avec la police lo<strong>ca</strong>le, La GRC fait partie du Groupe de travail Canada-Chine servant à s’attaquer aux<br />
problèmes mutuels de la traite des personnes et de la drogue.<br />
26
Le <strong>ca</strong>poral Ste-Marie a dit aux participants qu’ils<br />
pouvaient combattre la traite des personnes en signalant<br />
tout incident suspect aux autorités; en sensibilisant<br />
le public à la question; en exerçant des pressions<br />
sur les médias pour que ceux-ci mettent la traite des<br />
personnes au premier plan; en faisant du lobbying<br />
auprès des gouvernements pour que ceux-ci fournissent<br />
des programmes de refuge, de soutien et d’intégration<br />
pour les personnes trafiquées; et en essayant<br />
de changer la perception des êtres humains comme<br />
des marchandises.<br />
À la fin de la réunion, Sheila Smith a signalé qu’il y a<br />
maintenant 10 groupes différents au sein de la Conférence<br />
religieuse <strong>ca</strong>nadienne qui s’intéressent à accueillir<br />
la pièce « Lost in Traffic. » De plus, la CRC<br />
organise un atelier sur la traite des personnes à Toronto<br />
qui se concentrera sur la sensibilisation et les<br />
moyens d’utiliser la trousse produite par l’UISG<br />
comme outil d’apprentissage.<br />
Finalement, le groupe a discuté la possibilité d’inviter<br />
les membres d’organisations de fournisseurs de<br />
services au niveau lo<strong>ca</strong>l aux réunions sur la traite des<br />
personnes et de discuter peut-être les façons de collaborer<br />
à des projets de sensibilisation à l’avenir. Après<br />
tout, « ce qui touche directement l’un de nous, nous<br />
touche tous indirectement. »<br />
Contacts :<br />
KAIROS- Spirituality for Social Justice Centre, 211,<br />
avenue Bronson, Pièce 306, Ottawa (Ontario) K1R<br />
6H5; Téléphone : 613-236-6557; Courriel :<br />
<br />
Sheila Smith, RSCJ, Justice, Peace, Integrity of<br />
Creation (JPIC) Fieldworker Ontario, Conférence<br />
religieuse <strong>ca</strong>nadienne, 211, avenue Bronson, Pièce<br />
220, Ottawa (Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613-<br />
237-5550, poste 224; Courriel : <br />
Daniel Ste-Marie, <strong>ca</strong>poral, enquêteur, unité sur l’immigration<br />
et les passeports et les enquêtes spéciales,<br />
Gendarmerie royale du Canada, 155, avenue<br />
McArthur, Ottawa (Ontario) K1A 0R4; Téléphone :<br />
613-998-1773; Télécopieur : 613-957-8629;<br />
Téléavertisseur : 613-780-2832; Courriel :<br />
.■<br />
Photo: Gracieuseté du HCR: Sarah Errington<br />
27 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
Réseau <strong>ca</strong>nadien pour la santé des survivants de la torture et de la<br />
violence organisée (ResCanNet)<br />
Le Bulletin (<strong>Hiver</strong> <strong>2005</strong>) <strong>Vol</strong>ume 7.4<br />
Compte rendu de la réunion de<br />
ResCanNet<br />
Victoria (Colombie-Britannique) - le 20<br />
novembre 2004<br />
Présences :<br />
Mulugeta Abai, Centre <strong>ca</strong>nadien pour les victimes de<br />
la torture; Ken Agar-Newman, Victoria Coalition for<br />
Survivors of Torture (VCST); Howard Dieno, VCST;<br />
John Docherty, Réseau d’intervention auprès des personnes<br />
ayant subi la violence organisée (RIVO); Peter<br />
Golden, VCST; Kirby Huminuik, Vancouver Association<br />
for Survivors of Torture (VAST); Janet Mackey,<br />
Association for New Canadians; Shane Molyneaux,<br />
VAST; Tomoko Okada, VCST/Inter-Cultural Association<br />
of Greater Victoria; Adnan Türegün,<br />
INSCAN : l’établissement international au Canada;<br />
Penny Whillans, VCST; Nancy Worsfold,<br />
Services aux immigrants d’Ottawa-<strong>Carleton</strong><br />
Don Payne et Angeli<strong>ca</strong> Marin-Lira s’excusent et envoient<br />
leur salut aux autres.<br />
Les membres du groupe se sont présentés. Certains<br />
participants ont mentionné des points d’intérêt spécifiques.<br />
Howard a fait observer que toutes nos organisations<br />
sont à la limite de leurs ressources. Penny<br />
a mentionné que l’on continue à se demander comment<br />
communiquer avec le public à propos de la<br />
ResCanNet est un réseau formé d’individus<br />
et de groupes à travers le Canada qui apporte<br />
un soutien aux survivants de la torture. Les buts de<br />
ResCanNet sont de faciliter l’interaction entre des<br />
groupes et des individus, de fournir une fondation plus<br />
ferme de soutien aux fournisseurs de services, et de<br />
former une voix plus puissante et unie auprès des<br />
avo<strong>ca</strong>ts pour les survivants. La participation ou l’adhésion<br />
au réseau est ouvert aux groupes qui travaillent<br />
directement avec les survivants de la torture; aux organisations<br />
et individus qui travaillent avec les réfugiés;<br />
aux groupes de santé; aux groupes culturels; et<br />
à toute autre personne intéressée.<br />
Le Réseau <strong>ca</strong>nadien est actuellement coordonné par le<br />
Centre <strong>ca</strong>nadien pour les victimes de la torture (CCVT).<br />
Contact:<br />
Mulugeta Abai, Directeur executif<br />
Centre <strong>ca</strong>nadien pour les victimes de la torture<br />
194, rue Jarvis, 2e étage<br />
Toronto, Ontario<br />
Canada M5B 2B7<br />
Téléphone: 416-363-1066<br />
Télécopieur: 416-363-2122<br />
Courriel: ccvt@icomm.<strong>ca</strong> ou mabai@ccvt.org<br />
(Directeur executif)<br />
Site Web: http://www.icomm.<strong>ca</strong>/ccvt<br />
Le Bulletin publié dans INSCAN est une des façons<br />
dont le Réseau <strong>ca</strong>nadien communique. <strong>No</strong>us voudrions<br />
grandement remercier INSCAN pour cette<br />
oc<strong>ca</strong>sion. Le Bulletin est préparé par Ken Agar-Newman<br />
de la Coalition de Victoria pour les survivants<br />
de la torture (CVST). De brèves contributions au<br />
Bulletin peuvent être expédiées à Ken Agar-Newman,<br />
2901, rue Queenston, Victoria, Colombie-Britannique,<br />
Canada V8R 4P4; Télécopieur: 250-370-8885;<br />
Courriel: . Les opinions exprimées<br />
dans le Bulletin ne sont pas nécessairement celles<br />
du Réseau <strong>ca</strong>nadien.<br />
Le Réseau <strong>ca</strong>nadien est membre du Conseil international<br />
de réhabilitation des victimes de la torture (CIRT). Le CIRT<br />
est une organisation internationale et indépendante des professionnels<br />
de la santé qui favorise et soutient la réhabilitation<br />
des victimes de la torture et la prévention de la torture<br />
à travers près de 200 centres et programmes de réhabilitation<br />
à travers le monde.<br />
Secrétariat du CIRT:<br />
Conseil international de réhabilitation des<br />
victimes de la torture<br />
Case postale 2107<br />
DK-1014 Copenhague O, Danemark<br />
Téléphone: +45 -33 76 06 00<br />
Télécopieur: +45 -33 76 05 00<br />
Courriel: lotte_wissing@irct.org<br />
Site Web: http://www.irct.org<br />
M. Don Payne est le représentant du Réseau <strong>ca</strong>nadien<br />
au Conseil du CIRT. Don invite les contributions<br />
des survivants de la torture, des personnes et<br />
des centres qui travaillent avec les survivants de la<br />
torture. Vous pouvez le rejoindre par courriel:<br />
.<br />
Le site Web du Réseau <strong>ca</strong>nadien peut être visité<br />
au: . Si vous voulez<br />
vous abonner au serveur de listes « res<strong>ca</strong>nnetlist<br />
», contactez le Réseau <strong>ca</strong>nadien au:<br />
.■<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
28
torture sans l’ac<strong>ca</strong>bler d’horreur. Nancy s’intéressait<br />
à se renseigner sur les modules concernant le<br />
développement communautaire. Mulugeta a suggéré<br />
que Nancy regarde les ressources du CCVT.<br />
Ken a mentionné que le Center for Victims of Torture<br />
basé aux États-Unis a un site Web avec beaucoup<br />
de ressources. Mulugeta a exprimé le désir<br />
de rétablir le réseau. Kirby a parlé de sa préoccupation<br />
avec l’instabilité du financement provincial.<br />
VAST, a-t-elle expliqué, examinait le besoin<br />
de financer le counselling plutôt que de compter<br />
sur des bénévoles.<br />
John a résumé les activités de ResCanNet au<br />
cours des 10 dernières années. Il a mentionné<br />
que traditionnellement ResCanNet a fait coïncider<br />
ses réunions avec les consultations du<br />
Conseil <strong>ca</strong>nadien pour les réfugiés (CCR). Il a<br />
fait remarquer que la structure de coordination<br />
ad hoc de ResCanNet était difficile à maintenir.<br />
Dans le passé, la coordination avait été confiée<br />
à tour de rôle à différents centres : RIVO,<br />
VAST, et CCVT, chronologiquement. L’énergie<br />
du début s’était estompée. John a suggéré<br />
qu’engager quelqu’un pour faire une partie du<br />
travail aiderait un peu.<br />
La réunion s’est concentrée sur les méthodes de<br />
communi<strong>ca</strong>tion établies ou proposées pour<br />
ResCanNet. Ken et Adnan ont parlé du Bulletin.<br />
Ce bulletin est publié dans INSCAN, bulletin de<br />
la Division de ressources pour la recherche sur les<br />
réfugiés à l’Université <strong>Carleton</strong>. INSCAN est un<br />
trimestriel financé par Citoyenneté et Immigration<br />
Canada et le seul bulletin bilingue national sur les<br />
questions d’immigration et d’établissement publié<br />
au Canada. INSCAN fournit régulièrement un espace<br />
pour ResCanNet. Adnan a dit que le Bulletin<br />
n’a pas donné toute sa mesure. Ken s’est fait l’écho<br />
de ce sentiment, expliquant la difficulté de recueillir<br />
des informations pour le Bulletin d’individus<br />
à travers le pays.<br />
Le groupe a discuté le res<strong>ca</strong>nnetlist,<br />
un serveur de liste<br />
lancé par Angeli<strong>ca</strong> Marin-Lira. On a suggéré à<br />
Ken d’envoyer un message d’essai à partir d’un<br />
vieux compte de l’Internet puisqu’il avait rapporté<br />
des problèmes avec le serveur de liste<br />
quand un courriel était envoyé à partir d’un<br />
compte plutôt nouveau.<br />
Mulugeta a parlé de la difficulté d’établir des<br />
appels de téléconférence avec les membres de<br />
ResCanNet. John a parlé d’une initiative en vue<br />
d’organiser une conférence séparée pour<br />
ResCanNet. Il a dit que le financement avait été<br />
un obstacle.<br />
La réunion a discuté le Conseil international pour<br />
la réhabilitation des victimes de la torture (IRCT)<br />
et l’importance d’une accréditation auprès de<br />
l’IRCT. On a noté que l’accréditation veut dire<br />
adhésion à l’IRCT et le développement d’une voix<br />
internationale cohérente. Mulugeta a dit qu’à<br />
l’heure actuelle l’Amérique du <strong>No</strong>rd dispose de<br />
deux membres au Conseil de l’IRCT et que Don<br />
Payne, un Canadien, y siège. M. Payne est choisi<br />
par les centres en Amérique du <strong>No</strong>rd accrédités<br />
par l’IRCT. Citant M. Payne, Ken a fait savoir que<br />
l’IRCT est en train d’examiner la question de<br />
l’accréditation et que d’autres centres <strong>ca</strong>nadiens<br />
pourront être admissibles advenant une plus grande<br />
flexibilité à l’IRCT. Dans le <strong>ca</strong>s de toute demande<br />
de la part d’un centre, M. Payne ajouterait volontiers<br />
une note sur la demande, attirant l’attention<br />
sur la nécessité d’une approche flexible de la part<br />
de l’IRCT. Plusieurs participants ont parlé des efforts<br />
de l’IRCT pour améliorer la démocratie et la<br />
gouvernance de l’organisation. Par exemple, on a<br />
confié à un avo<strong>ca</strong>t le soin de rédiger des statuts<br />
plus démocratiques. Récemment, l’IRCT a élaboré<br />
un nouveau plan stratégique.<br />
La réunion a décidé que ResCanNet a besoin de<br />
visibilité pour attirer de l’énergie et des fonds.<br />
Nancy a demandé pourquoi le réseau ne s’était pas<br />
associé de plus près au CCR- par exemple en tant<br />
que sous-comité de celui-ci. Mulugeta a répondu<br />
que ResCanNet avait voulu plus d’indépendance<br />
qu’il aurait eu comme sous-comité. Peter a dit que<br />
le CCR a comme objectif d’inclure des questions<br />
relatives aux survivants de la torture dans ses consultations.<br />
La prochaine consultation aura lieu à<br />
Fredericton au <strong>No</strong>uveau-Brunswick en mai <strong>2005</strong>.<br />
Mulugeta a suggéré que les détentions seraient<br />
peut-être un sujet pertinent. Comme personne ne<br />
connaissait un centre à Fredericton s’occupant des<br />
survivants de la torture, on a suggéré de contacter<br />
un centre à Halifax concernant une session sur la<br />
torture dans le <strong>ca</strong>dre de la consultation.<br />
Nancy a ajouté que les tâches donnent l’impulsion au<br />
financement et aux ressources. Elle a demandé quels<br />
projets nous pourrions avoir. On a dit que ResCanNet<br />
a des objectifs politiques, thérapeutiques et édu<strong>ca</strong>tifs.<br />
Ken a dit qu’il y a actuellement beaucoup de<br />
questions graves sur lesquelles les membres du réseau<br />
pourraient collaborer, dont le « nouveau visage<br />
» de la torture vu les nouvelles récentes sur la<br />
complicité des États-Unis. John a mentionné qu’il y<br />
a quelques années le RIVO, en consultation avec des<br />
membres du réseau, avaient élaboré des principes directeurs<br />
relatifs à une audience plus compatissante<br />
de la Commission de l’immigration et du statut de<br />
réfugié du Canada (CISR) dans le <strong>ca</strong>s des survivants<br />
de la torture. Le RIVO est en train d’élaborer des principes<br />
directeurs, des paramètres et des critères de cohérence<br />
à l’intention de la CISR et du recours de<br />
celle-ci aux évaluations et opinions psychologiques.<br />
Le groupe s’est beaucoup intéressé à ce document.<br />
John a assuré le groupe qu’il enverrait le document<br />
La réunion a discuté le<br />
Conseil international<br />
pour la réhabilitation des<br />
victimes de la torture<br />
(IRCT) et l’importance<br />
d’une accréditation<br />
auprès de l’IRCT.<br />
La réunion a décidé que<br />
ResCanNet a besoin de<br />
visibilité pour attirer de<br />
l’énergie et des fonds.<br />
29 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>
aux membres pour avoir leur réaction et que celui-ci<br />
n’est pas encore prêt.<br />
Le groupe a également parlé de collaboration dans<br />
un certain nombre de domaines :<br />
• Les principes directeurs/paramètres/recommandations<br />
pour le recours aux évaluations psychologiques<br />
de la part de la CISR : John enverra le document<br />
par courriel; on demande les réactions de tout<br />
le monde.<br />
• La Journée internationale de soutien aux victimes<br />
de la torture (le 26 juin) : nous allons tous la planifier<br />
et rester en contact.<br />
• L’accréditation auprès de l’IRCT pour les centres<br />
<strong>ca</strong>nadiens : Ken va envoyer des copies des communi<strong>ca</strong>tions<br />
de M. Payne.<br />
• Le développement du bulletin publié dans<br />
INSCAN : on a décidé de publier le compte rendu<br />
de la réunion dans le prochain numéro; on demande<br />
des soumissions continues de tout le monde.<br />
• Projet d’une session sur un sujet relié à la torture à<br />
la prochaine consultation du CCR à Fredericton :<br />
Mulugeta a suggéré les détentions; nous resterons<br />
tous en contact.<br />
Les adresses courriel du groupe ont été recueillies<br />
pour permettre des contacts ultérieurs et celles-ci seront<br />
distribuées à toutes les parties intéressées. La<br />
réunion a fini par le voeu de Ken que tous les présents<br />
se considèrent le comité coordonnateur de<br />
ResCanNet. (Compte rendu de Ken).<br />
Addenda : D’autres renseignements sur les sujets discutés<br />
à la réunion de ResCanNet<br />
1. Un manuel portant sur le soutien communautaire<br />
intitulé Community Support for Survivors of Torture:<br />
A Manual (prix : 20$ plus frais de port) peut<br />
être commandé auprès du CCVT.<br />
demande, prière de contacter l’IRCT par courriel<br />
au .<br />
3. Les États-Unis ont un réseau beaucoup plus organisé<br />
de centres qui s’occupent des survivants de<br />
la torture. Le National Consortium of Torture<br />
Treatment Programs (NCTTP) fait avancer les<br />
connaissances, les <strong>ca</strong>pacités techniques et les<br />
ressources consacrées aux soins aux survivants<br />
de la torture et agit collectivement pour prévenir<br />
la torture à l’échelle mondiale. Voir le lien<br />
sur le site Web du CVT.<br />
L’objectif principal du Consortium est de favoriser<br />
le développement, en qualité et en quantité,<br />
de programmes spécialisés dans les soins<br />
aux survivants de la torture. Les organismes<br />
membres partagent leurs connaissances et leur<br />
expertise par une communi<strong>ca</strong>tion et une collaboration<br />
régulières, renforçant ainsi leurs organisations<br />
et le réseau de soins.<br />
Le Consortium a été fondé en 1998. Il y a actuellement<br />
25 membres à part entière, cinq membres<br />
provisoires, deux organisations membres<br />
associés, et un membre associé provisoire. Le<br />
président actuel du NCTTP est Ernest Duff, Senior<br />
Director, Safe Horizon/Solace : A Program<br />
for Survivors of Torture and Refugee Trauma,<br />
74-09 37th Avenue, Room 412, Jackson Heights,<br />
NY 11372; Téléphone : 7<strong>18</strong>-899-1233, poste<br />
101; Télécopieur : 7<strong>18</strong>-457-6071.<br />
4. Center for Victims of Torture (CVT), 717 East<br />
River Road, Minneapolis, Minnesota 55455; Téléphone<br />
: 612-436-4810; Télécopieur : 612-436-<br />
2600; site Web : .■<br />
INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong><br />
2. Accréditation auprès de l’IRCT : il y a plus de 95<br />
centres et programmes de réhabilitation accrédités<br />
auprès de l’IRCT. Les centres et programmes accrédités<br />
peuvent :<br />
• participer activement à l’Assemblée générale de<br />
l’IRCT qui a lieu tous les trois ans;<br />
• proposer un représentant de centre ou de programme<br />
à l’élection au Conseil de l’IRCT (mandat<br />
de trois ans); et<br />
• voter aux élections du Conseil de l’IRCT à l’Assemblée<br />
générale.<br />
La première Assemblée générale de l’IRCT a été<br />
menée par écrit en 2003.<br />
Demande d’accréditation. Les critères de<br />
l’accréditation auprès de l’IRCT figurent dans les<br />
statuts de l’IRCT. Pour avoir de plus amples renseignements<br />
ou pour demander un formulaire de<br />
30<br />
Photo: Gracieuseté du HCR