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Synthèse pdf 24.7 Mo - Les Ateliers

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Introduction<br />

La ville de Diyarbakir est depuis toujours au croisement des cultures, des religions et<br />

des échanges. Capitale de la province du même nom, elle domine la vallée du Tigre, en<br />

Anatolie du Sud-Est, bordée au sud par l’Irak et la Syrie. Cette ville fortifiée, longtemps<br />

contenue dans ses remparts de basalte, connait aujourd’hui un développent sans précédent.<br />

Hormis ville historique qui se vide et se dégrade, des poches d’habitat vernaculaire se<br />

retrouvent au milieu des immeubles contemporains. Anciens villages rattrapés par l’urbanisation<br />

ou quartiers illégaux auto-construits appelés gecekondu, ces lieux renouent<br />

la ville avec son histoire, et c’est ce pourquoi ils sont aujourd’hui rejetés. Ils évoquent<br />

une vision insalubre, passéiste ou rurale de l’habitat dans laquelle la société actuelle ne<br />

se reconnait pas. Ces quartiers sont rasés, remplacés par des constructions contemporaines<br />

sans poésie ou des espaces verts formatés. Il ne s’agit pas pour autant d’en<br />

avoir une vision romantique. Il est indiscutable que les conditions de vie et de logement<br />

doivent évoluer. Mais raser pour reloger au plus loin est, conséquent d’une ghettoïsation<br />

encore plus forte ; casser une logique économique en place de populations pauvres<br />

ne fait que les appauvrir encore plus ; donner des formes de logements et d’espaces<br />

publics non adaptés aux modes de vie génère rejet et non-respect de ces installations.<br />

Il s’agit donc d’être très attentif aux mécanismes en place, aux modes de vie actuels et<br />

leurs évolutions, pour pourvoir apporter des réponses appropriées.<br />

L’atelier international de maitrise d’œuvre urbaine sur Ben U Sen, a été une opportunité<br />

de développer un atelier pilote sur un de ces quartiers de logements appelé gecekondu,<br />

bidonvilles, slums… bref, un quartier illégal.<br />

<strong>Les</strong> Nations Unies définissent ces zones d’habitat par les caractéristiques suivantes :<br />

— les habitations ne sont pas construites en matériaux durables susceptibles d’assurer<br />

une protection efficace,<br />

— la densité d’occupation est supérieure à trois personnes par pièce,<br />

— les occupants n’ont pas accès à une eau (et électricité) de qualité<br />

en quantité suffisante et à un prix raisonnable,<br />

— l’assainissement n’est pas adéquat,<br />

— les occupants n’ont pas la sécurité de la tenure foncière. Ils ne peuvent<br />

en principe ni vendre légalement le terrain qu’ils occupent ni le céder en héritage.<br />

Nous sommes donc bien dans le cadre de Ben U Sen.<br />

Il faut cependant relativiser cette donnée : ces quartiers ne doivent pas être perçus<br />

uniquement en termes de problème à résoudre, voire à effacer. Selon les critères de<br />

L’ONU, bon nombres de pays en développement auraient l’essentiel de leurs quartiers<br />

étiquetés « bidonvilles ». Il faut veiller à reconsidérer le fait que l’habitat spontané est<br />

aussi une étape ordinaire de l’urbanisation, que cette étape est amenée à évoluer dans<br />

un processus de solidification de l’urbanisation, et qu’il faut donc plutôt raisonner la<br />

question en terme d’accompagnement à mettre en place.<br />

Le processus d’habitat précaire est mondial et existe dans tous les continents. <strong>Les</strong><br />

réponses doivent anticiper un avenir difficile, de 800 millions d’habitants aujourd’hui,<br />

dans les bidonvilles du monde, à 2 milliards en 2050.

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