04.01.2015 Views

Article complet (pdf) - acelf

Article complet (pdf) - acelf

Article complet (pdf) - acelf

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Les relations entre communautés linguistiques en contexte scolaire et communautaire :<br />

regards croisés sur Montréal et Bruxelles<br />

(région néerlandophone) et en Wallonie (région francophone), où les élèves n’ont pas<br />

de contacts avec des membres de l’autre communauté linguistique (N= 686). Les<br />

comparaisons indiquent que les élèves, âgés de 12, 15 et 18 ans, en situation de contact<br />

intercommunautaire, développent des attitudes langagières plus positives que les<br />

élèves en Flandre et en Wallonie. C’est le cas pour leurs attitudes envers la langue, la<br />

communauté et la culture de l’autre groupe linguistique, mais non pour les attitudes<br />

envers leur langue maternelle et leur propre communauté. Ceci suggère que le contact<br />

a un effet positif sur la perception de l’autre, mais n’engendre pas d’attitudes<br />

négatives (ou moins positives) envers la langue première et la communauté. Cependant<br />

des analyses différenciées pour les deux groupes linguistiques en contact dans<br />

l’enseignement néerlandophone de Bruxelles montrent que ce contact a un impact<br />

significatif sur les attitudes des francophones, mais peu (voire pas) pour les néerlandophones.<br />

Ceci signifie que les francophones dans l’enseignement néerlandophone<br />

développent des attitudes significativement plus positives envers le néerlandais et<br />

les néerlandophones que les élèves en Wallonie. Ce bénéfice du contact pour les<br />

élèves francophones par rapport à leurs condisciples néerlandophones, s’explique<br />

par le fait que ceux-ci se trouvent dans un contexte de contact bien plus intensif et<br />

structuré. En effet, pour les élèves néerlandophones dans les écoles néerlandophones<br />

le contact avec le français se limite au cours de français langue étrangère et<br />

le contact avec les francophones d’une part, et à la cour de récréation d’autre part.<br />

Les francophones des écoles néerlandophones, quant à eux, multiplient les contacts<br />

tant avec la langue néerlandaise, qu’avec les locuteurs (les élèves néerlandophones<br />

et les enseignants) dans toutes les activités scolaires, sauf peut-être dans les cours de<br />

récréation, où, malgré une politique stricte d’emploi du néerlandais, le français est<br />

néanmoins parlé. De plus, il faut noter que deux tiers de ces francophones disent<br />

utiliser le néerlandais (avec ou sans français) avec leur groupe d’amis et/ou lors<br />

d’activités extrascolaires. Quant aux élèves néerlandophones, seul un cinquième<br />

d’entre eux déclarent utiliser la langue de l’autre communauté avec leurs amis et/ou<br />

lors d’activités récréatives ou sportives et ce toujours en combinaison avec leur<br />

langue maternelle. L’usage du néerlandais par ces élèves francophones ne se limite<br />

donc pas à l’école néerlandophone.<br />

Enfin, les analyses des attitudes langagières des élèves dans l’enseignement<br />

néerlandophone de Bruxelles ont également mis en lumière le profil particulier que<br />

présentent les élèves qui sont bilingues néerlandais/français de naissance, représentant<br />

près de 20 % de la population scolaire (Mettewie, 2004). Même si ces bilingues<br />

affichent des attitudes légèrement plus positives envers le français, qui est la langue<br />

dominante à Bruxelles, les analyses (repeated measures) montrent qu’ils ont des attitudes<br />

tout aussi positives envers les deux communautés et ne semblent pas faire de<br />

différences entre celles-ci contrairement aux autres élèves, même ceux en situation<br />

de contact intensif comme c’est le cas des francophones dans l’enseignement néerlandophone<br />

(Mettewie, 2004). En outre, tout en restant extrêmement positifs envers<br />

les communautés, ils apparaissent moins chauvinistes que les élèves issus d’une<br />

seule communauté linguistique. Le profil de médiateur entre deux communautés de<br />

ces bilingues mériterait sans doute d’être étudié plus en détail.<br />

volume XXXVI:1, printemps 2008<br />

19<br />

www.<strong>acelf</strong>.ca

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!