Talents des mines n°81 - Ecole des mines de Nantes
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Albert Subrenat<br />
Enseignant-chercheur au département systèmes énergétiques<br />
et environnement<br />
PRIM : à chacun sa solution<br />
« Mobiliser sans trop gui<strong>de</strong>r », c’est le principe que s’est imposé Albert Subrenat,<br />
enseignant-chercheur au département systèmes énergétiques et environnement,<br />
lorsque l’an <strong>de</strong>rnier il a mis en place, dans le cadre <strong>de</strong> l’UV PRIM (Projet Intégrateur et<br />
Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> Génériques), un projet <strong>de</strong> 90 heures qui court sur toute la <strong>de</strong>uxième année.<br />
En cinq groupes <strong>de</strong> cinq, les élèves doivent proposer une solution pour traiter par<br />
con<strong>de</strong>nsation cryogénique, autrement dit en le refroidissant, une vapeur <strong>de</strong> solvant<br />
contenue dans un débit d’air.<br />
L’exercice se fon<strong>de</strong> pour l’essentiel sur <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances déjà acquises, mais<br />
relevant <strong>de</strong> plusieurs disciplines (thermique, génie chimique, métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques,<br />
ingénierie…). Le travail commence par une revue <strong>de</strong> concept où les élèves complètent leurs informations par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
recherches bibliographiques sur les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> refroidissement. Un choix justifié doit alors être fait. La revue <strong>de</strong> détail<br />
permet la conception du système et le dimensionnement d’un échangeur, avant sa réalisation. En avril enfin, les cinq<br />
systèmes sont testés ; on mesure et compare les performances réelles avec les prévisions.<br />
« Ce projet a été bâti par une équipe pédagogique, que j’ai voulue diverse et variée, <strong>de</strong> personnes ayant <strong><strong>de</strong>s</strong> profils différents<br />
(un théoricien, un expérimentateur, <strong><strong>de</strong>s</strong> ingénieurs <strong>de</strong> recherche), afin <strong>de</strong> mettre en contact les élèves avec <strong><strong>de</strong>s</strong> cultures,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> domaines <strong>de</strong> compétences, <strong><strong>de</strong>s</strong> langages différents », explique Albert Subrenat. Chaque groupe est suivi par un tuteur<br />
faisant partie <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> conception. Cinq ou six compétences sont évaluées à chaque étape lors <strong>de</strong> soutenance<br />
organisée comme <strong><strong>de</strong>s</strong> réunions <strong>de</strong> travail, souvent <strong>de</strong> façon collective car chaque élève doit possé<strong>de</strong>r une vision globale<br />
du projet, malgré la répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> tâches.<br />
« L’an <strong>de</strong>rnier, tous étaient très satisfaits, assure Albert Subrenat, même un groupe qui avait mal démarré, mais a très<br />
bien mené le projet par la suite. Il est particulièrement intéressant <strong>de</strong> voir les élèves évoluer et se professionnaliser au<br />
fur et à mesure <strong>de</strong> l’avancement du projet. Ce sujet est typiquement un problème n’ayant pas une bonne solution contre<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> mauvaises, mais plusieurs réponses vali<strong><strong>de</strong>s</strong>. Cela oblige les élèves à faire <strong><strong>de</strong>s</strong> choix, en connaissance <strong>de</strong> causes et <strong>de</strong><br />
conséquences. »<br />
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individuelle. Aux notes traditionnelles<br />
viennent en effet s’ajouter celles, plus<br />
finement ciblées sur ses capacités, qui<br />
relèvent <strong>de</strong> la démarche compétence (lire<br />
p. 8). Quant à la visibilité globale sur les<br />
différents enseignements, elle est elle aussi<br />
doublement assurée : à la fois par chaque<br />
professeur, qui explique les connexions <strong>de</strong><br />
son enseignement avec les autres, et par<br />
Bernard Pohlenz, responsable du cycle <strong>de</strong><br />
base à la direction <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong>, et à ce titre<br />
garant <strong>de</strong> la cohérence <strong>de</strong> l’ensemble.<br />
Chronomètre.<br />
En électronique : trois ans déjà<br />
L’unité <strong>de</strong> valeur d’électronique, en cycle <strong>de</strong> base, a évolué ces <strong>de</strong>rnières années<br />
en accordant une place <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong> à la pratique. Les cours magistraux<br />
n’en forment plus que le tiers, le reste étant composé <strong>de</strong> petits exercices en<br />
TD et d’un projet à réaliser lors d’une séance d’une <strong>de</strong>mi-journée <strong>de</strong> TP : un<br />
chronomètre, un voltmètre numérique, un automate capable d’orienter un<br />
panneau solaire en fonction <strong>de</strong> la position du soleil. Ces TP représentent 40 %<br />
<strong>de</strong> l’évaluation, à côté d’un <strong>de</strong>voir sur table (40 % également) et du contrôle<br />
continu en TD (20 %).<br />
Avec ce mélange <strong>de</strong> théorie et <strong>de</strong> pratique, l’UV <strong>de</strong>vait s’adapter à la démarche<br />
compétence. « Nous avons estimé pouvoir évaluer 9 compétences sur les 40,<br />
explique Dominique Thers, enseignant-chercheur à Subatech et responsable<br />
<strong>de</strong> l’UV ; elles sont notamment liées aux savoirs, au raisonnement et à<br />
l’expérimentation, plus une qui relève <strong>de</strong> l’ingénierie. » La mise en place<br />
a été progressive, d’abord avec les TP puis en aménageant les <strong>de</strong>ux<br />
autres composantes. « La première année, nous avons fait un essai sans<br />
prévenir les élèves, avoue l’enseignant, mais voici maintenant trois ans<br />
que la démarche compétence est appliquée dans l’UV. »<br />
« L’avantage est flagrant, se réjouit-il : ceux qui éprouvent <strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés<br />
en i<strong>de</strong>ntifient mieux les raisons ; même les très bons y trouvent intérêt,<br />
car ils repèrent plus facilement ce qui reste à améliorer. » Mais dans<br />
l’UV d’électronique, le nombre important d’intervenants ne risque-til<br />
pas <strong>de</strong> provoquer <strong><strong>de</strong>s</strong> distorsions « Non, assure Dominique Thers,<br />
nous organisons <strong><strong>de</strong>s</strong> réunions d’harmonisation qui permettent <strong>de</strong> gommer les<br />
marques <strong>de</strong> subjectivité… »