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Améliorer lA priSe en chArge du pAludiSme Sévère chez l'enfAnt

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6 • Améliorer la prise <strong>en</strong> charge <strong>du</strong> paludisme sévère <strong>chez</strong> l’<strong>en</strong>fant<br />

République démocratique <strong>du</strong> Congo: «le traitem<strong>en</strong>t actuel est très pénible pour le pati<strong>en</strong>t.»<br />

Outre plusieurs années de viol<strong>en</strong>ces et de conflits, la région<br />

<strong>du</strong> Nord-Kivu, <strong>en</strong> République démocratique <strong>du</strong> Congo (RDC),<br />

connait une forte préval<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> paludisme: un tiers des<br />

consultations m<strong>en</strong>ées dans les c<strong>en</strong>tres de MSF <strong>en</strong> janvier 2011<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>du</strong>es à cette maladie. MSF souti<strong>en</strong>t de nombreuses<br />

structures de santé dans la région et a soigné des dizaines<br />

de milliers de personnes contre le paludisme <strong>en</strong> 2010. Environ<br />

un tiers d’<strong>en</strong>tre elles étai<strong>en</strong>t, à l’instar de Colette, des <strong>en</strong>fants<br />

de moins de cinq ans.<br />

Quand la petite Colette est arrivée au c<strong>en</strong>tre de santé de<br />

Mpey, sa vie ne t<strong>en</strong>ait qu’à un fil. Elle souffrait d’une forte<br />

fièvre, de difficultés respiratoires et de convulsions: autant<br />

de symptômes d’un paludisme sévère. Les infirmières ont<br />

t<strong>en</strong>té de sauver la vie de cette <strong>en</strong>fant de deux ans. Elles<br />

l’ont notamm<strong>en</strong>t soignée avec des solutions de quinine et<br />

de glucose, via des perfusions intraveineuses de plusieurs<br />

heures. Depuis de nombreuses années et conformém<strong>en</strong>t<br />

aux règles <strong>du</strong> pays, la quinine est le traitem<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce<br />

<strong>en</strong> RDC. Néanmoins, comme l’explique le Dr Martins Dada,<br />

coordinateur médical MSF, son utilisation n’est pas toujours<br />

évid<strong>en</strong>te:<br />

«Le personnel des c<strong>en</strong>tres de santé situés dans des zones<br />

très isolées et gérés par le ministère de la Santé r<strong>en</strong>contre<br />

de grandes difficultés pour administrer les trois perfusions<br />

quotidi<strong>en</strong>nes de quinine. Parfois, ils manqu<strong>en</strong>t de matériel<br />

médical de base, comme des solutions de glucose, des lignes<br />

de perfusion ou de cathéters intraveineux. D’une manière<br />

générale, il est égalem<strong>en</strong>t difficile d’administrer de la quinine<br />

sous intraveineuse à un <strong>en</strong>fant; d’abord parce qu’il faut<br />

trouver une veine utilisable, <strong>en</strong>suite parce que les perfusions<br />

<strong>du</strong>r<strong>en</strong>t quatre heures et que tout mouvem<strong>en</strong>t peut perturber<br />

le traitem<strong>en</strong>t. En outre, les soins ne sont pas standardisés et<br />

doiv<strong>en</strong>t être adaptés à chaque <strong>en</strong>fant, r<strong>en</strong>dant les choses très<br />

compliquées pour le personnel médical.»<br />

De leur côté, les pati<strong>en</strong>ts support<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t les traitem<strong>en</strong>ts<br />

par quinine. À cause de la nature <strong>du</strong> médicam<strong>en</strong>t et<br />

des difficultés de dosage, les malades peuv<strong>en</strong>t souffrir d’effets<br />

secondaires variés (comme des vertiges, pertes de l’ouïe ou<br />

bourdonnem<strong>en</strong>ts temporaires) ou de complications bi<strong>en</strong> plus<br />

dangereuses comme des irrégularités <strong>du</strong> rythme cardiaque,<br />

voire des comas.<br />

Malgré de réc<strong>en</strong>tes études démontrant que l’artésunate<br />

permettrait de sauver davantage de vies, la quinine reste<br />

le principal traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> RDC. De nombreux travailleurs<br />

sanitaires souhaiterai<strong>en</strong>t adopter ce nouveau médicam<strong>en</strong>t,<br />

connu pour être plus sûr, plus efficace et provoquer moins<br />

d’effets secondaires.<br />

«N’oublions pas que le traitem<strong>en</strong>t actuel est très pénible pour<br />

le pati<strong>en</strong>t. Avec l’artésunate, je serais <strong>en</strong> mesure de soigner<br />

les malades plus rapidem<strong>en</strong>t et avec moins d’effets secondaires,»<br />

explique le Dr Dada.<br />

Après sept jours de traitem<strong>en</strong>t, la vie de Colette a été sauvée.<br />

À la suite de son transfert à l’hôpital de Pinga, la petite fille<br />

s’est complètem<strong>en</strong>t rétablie aux côtés de sa mère, sa tante et<br />

son petit frère – qui étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts p<strong>en</strong>dant toute la <strong>du</strong>rée<br />

des soins. Mais si Colette a survécu, de nombreux autres<br />

<strong>en</strong>fants n’ont pas eu cette chance.<br />

© J.B. Russell / Framework

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