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L E S
C O R E N Ç A I S
Du journalisme
à la littérature:
Hélène Armand publie
son premier roman
Il y a une dizaine d’années, déjà, Hélène Armand recevait,
à la mairie, le « galet » de Corenc, en reconnaissance de
son œuvre. D’abord journaliste, elle s’était orientée vers
l’écriture de « beaux livres », ces albums où textes et photos
s’illustrent mutuellement. Ses livres ont pour sujet le patrimoine
alpin et les Alpes en général: les chalets et les vaches
de montagne, les villages de Savoie et Haute-Savoie, les
objets usuels de la vie en montagne, du couteau Opinel à la
grolle, les clarines, etc. A l’époque, Hélène avait confié au
journal de Corenc son désir de passer à l’écriture d’un
roman ; c’est chose faite avec la publication de Dans les
bras du Mékong, paru récemment aux éditions du Rocher.
Le sujet lui a été inspiré par la rencontre avec une Bretonne,
épouse de marin, qui lui a raconté brièvement son histoire et,
la sachant journaliste, souhaitait qu’elle écrive un article pour
faire connaître la vie difficile qu’elle avait menée. Le personnage
central du roman, c’est le couple formé par Irène et François:
lui, officier de la marine militaire, part pour la guerre
d’Indochine ; elle, reste seule avec un enfant handicapé et
enceinte d’un second. L’axe du roman, c’est l’explosion dans le
delta du Mékong d’un dragueur de mines. A partir de là,
chaque destin se vit différemment aux deux bouts du monde,
chacun avec ses difficultés: François, porté disparu, est fait
prisonnier, Irène est livrée à sa vie quotidienne de mère seule
et sans ressources dans la Bretagne d’après-guerre.
Hélène Armand est donc partie d’une histoire vraie ; son
œuvre, romancée sans doute, est basée sur la véracité des
faits ; elle a fait beaucoup de recherches tant au ministère des
Anciens combattants que dans les archives de la Marine ; elle
a retrouvé et interrogé le seul survivant de l’explosion. Le
livre, porté par une écriture claire, limpide, se situe entre
investigations de journaliste et travail d’appropriation de
l’histoire des autres. Hélène ne
cache d’ailleurs pas qu’elle a
aussi « voulu rendre hommage
à cette femme et aux jeunes
de 20 ans qui ont laissé leur
vie en Indochine. »
Le roman, tout basé sur le
réel qu’il soit, comporte, bien sûr, sa
part de fiction. « C’est un livre de transition entre
ce que je savais faire et ce vers quoi je tends », ce qui laisse
supposer, pour Hélène Armand, une œuvre à venir, de pure
fiction.
Paule Gaudfrin
Photo Christian Pedrotti
H O M M A G E
Roger Alépée, l’éclectisme et la distinction
Eminente figure dauphinoise, Roger
Alépée vient de nous quitter.
L’élégance, la culture, un grand
talent littéraire, beaucoup de fantaisie,
tel était Roger Alépée qui fut aussi un
héros.
Engagé à 18 ans dans les tirailleurs
Algériens, il sert en Tunisie, en Italie et
en France lors de la seconde guerre mondiale.
Blessé par deux fois, il refuse
d’être réformé et rejoint le front.
Après la guerre, il sera journaliste avant
de retrouver sa Tunisie natale où l’envoie
le ministère des Affaires étrangères.
En 1966 il s’installe à Grenoble et
devient directeur adjoint du Comité d’organisation
des Jeux olympiques d’Hiver,
on lui doit le petit personnage « Schuss »
qui en sera l’emblème.
Homme de lettres, poète de talent, il a été
distingué par le premier Prix de poésie de
l’Institut des Belles-lettres, il était également
membre de l’Académie delphinale.
Dignitaire de la Compagnie du Sarto,
association fondée par le poète savoyard
Ernest Luguet afin de promouvoir les
valeurs culturelles, amicales et gastronomiques
du terroir de Savoie, Roger
Alépée avait choisi Corenc pour présenter
chaque année les vœux du Sarto (cicontre
sa présence lors des vœux du 12
janvier dernier).
C’est avec beaucoup de tristesse que
nous rendons hommage à cette personnalité
éminente qui vient de nous quitter.
Nous adressons à son épouse, le professeur
Andrée Alépée-Fleuret, à ses
enfants et à ses petits enfants, nos pensées
les plus chaleureuses.
Les Nouvelles de Corenc/septembre 2009
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