L'ingénierie de la ville - Syntec ingenierie

Redéfinir la “qualité
environnementale”
La qualité d’un ouvrage ne peut pas être uniquement définie par sa dimension
environnementale : en réalité, aujourd’hui, la qualité est le résultat d’un équilibre
subtil entre les dimensions économique, sociale et environnementale.
La qualité, au carrefour
de multiples dimensions
Après 20 ans de “tout économique”, puis 20 ans
de “tout social”, puis quelques années de “soyons vert”,
on commence à faire le lien entre ces trois paramètres
au sein des projets. Nous appréhendons aujourd’hui
de façon mature l’ensemble des process qui contribuent
à la qualité.
Cet équilibre entre les trois dimensions n’a cependant
de sens que dans un contexte local toujours particulier :
la “ville durable” est assujettie à des cultures variables
concurrence. Boeing et Airbus, par exemple, fabriquent
des avions qui polluent moins pour répondre à des
objectifs économiques, la consommation de carburant
devenant l’un des critères principaux pris en compte
par leurs clients. Autre exemple, le secteur pétrochimique
est contraint pour respecter les contraintes
règlementaires à mettre en place des unités de désulfuration.
Au sein des entreprises, on peut observer
que toutes affichent leur engagement pour les exigences
du développement durable et que la moitié environ
s’est fixée des objectifs concrets et mesurables.
Nicolas Simonin,
Jacobs France
HABITER LA VILLE
“
Actuellement, l’ingénierie est organisée
en centres de production ; il faudrait s’organiser en centres de réflexion
”
pour accompagner le client et avoir des visions plus globales sur les projets.
En créant des services transversaux, nous changerions
en profondeur notre approche des problèmes.
et l’on ne peut en fournir un modèle universel, applicable
partout. Le rôle de l’ingénierie consiste donc à être
un partenaire des décideurs, pour obtenir cet équilibre
unique et complexe. Elle quitte le champ du simple
exécutant et devient, dans ce contexte, un véritable
“business partner”.
La ville est la première concernée par l’objectif de développement
durable : d’abord, parce qu’elle est le premier
consommateur d’énergie ; ensuite, parce qu’elle est, et
va être de plus en plus, le cadre de vie de la majorité
des gens. La qualité doit être appliquée à la ville dans
son ensemble, car elle rassemble les dimensions individuelle
et collective, sociale et économique.
Les perspectives pour l’ingénierie
L’ingénierie a pour mission d’apporter aux différents
acteurs l’accompagnement nécessaire pour atteindre
cet objectif. On peut se demander par quels moyens ;
l’industriel, lui, est déjà contraint à ces exigences,
soit par le cadre réglementaire, soit par le jeu de la
Nous sommes là en présence des enjeux de demain
pour les sociétés d’ingénierie : cet engagement
doit en effet être manifeste dans nos sociétés. On doit
déjà remarquer qu’un vrai changement s’est produit
sur ces questions du fait de l’implication personnelle
des salariés. Ceci a des répercussions importantes
puisque la valeur ajoutée de notre secteur, c’est avant
tout la matière humaine.
Il est sans doute à prévoir que la problématique
du développement durable va aussi changer notre
façon de travailler : actuellement, l’ingénierie est organisée
en centres de production ; il faudrait s’organiser
en centres de réflexion pour accompagner le client
et avoir des visions plus globales sur les projets.
En créant des services transversaux, nous changerions
en profondeur notre approche des problèmes.
Voilà donc un beau challenge pour notre profession.
Nicolas Simonin,
Jacobs France
Novembre 2007 LES CAHIERS DE L’INGÉNIERIE DE PROJET - N°74
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