Rapido #91 - archi.re :: architectures à l'île de La Réunion

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M.A.R.
RTAA-DOM - HANDICAP
Qu’il s’agisse de l’accessibilité aux personnes
handicapées, de la RTA-Dom
ou du «développement durable», il
nous faut être du coté du consommateur,
résolument.
Ce serait un comble que les architectes
soient les plus réactionnaires face à des
questions de mieux vivre !
Ce serait un comble également, que ce
soient tous les autres, et non ceux dont
l’imagination, l’anticipation sont les
qualités de base, qui déterminent comment
on doit faire mieux.
C’est par l’anticipation, la projection
que nous pouvons à la fois ridiculiser
les règlements bornés, et orienter le
débat vers des choses plus cohérentes,
plus universelles, plus aptes à ménager
la liberté de chacun dans un cadre
commun.
Pour les PAMR, il nous faut anticiper
sur l’extension au domaine public des
règles d’accessibilité (2015) : définir les
principes réalistes, universels, incontournables.
Puis simuler ce que cela peut donner
dans différentes situations, pour enfin
valider, corriger, ou invalider les dispositions
actuelles applicables au
domaine privé.
Pour la RTA, même chose : tenter d’anticiper
sur les futurs standards de confort
et d’exigence environnementale,
pour ridiculiser les économies de bout
de chandelle, les demimesures, les exigences
chiffrées qui ne servent que les
lobbys des ingénieurs et de quelques
fabricants.
Dans tous les cas, il nous faut sauter sur
l’occasion pour desserrer l’étau des
budgets alloués à l’habitat, sans avoir
peur de dénoncer la production
indigne d’aujourd’hui.
Indigne et suicidaire, parce qu’à ce
rythme là, il est évident que le pavillonnaire
va continuer à cannibaliser
l’espace.
On ne peut d’un coté revendiquer un
statut de créateur indispensable, et de
l’autre accepter de construire n’importe
quoi.
Le sens même de notre devoir de conseil,
c’est d’anticiper au maximum et
mettre le maître de l’ouvrage devant
ses responsabilités.
Combien d’architectes ont le souci
d’écrire tout ce que leur conscience
commande dans les mémoires réglementaires
de leur mission (ESQ/DIA,
APS, APD, PC4 …)
Combien d’architectes réalisant du
logement social, ont le courage
d’écrire que les surfaces imposées sont
insuffisantes Surtout qu’ils ne
courent pas grand risque à le faire !
Si on peut gagner 1m² par pièce, non
seulement le handicapé y gagnera,
mais tout le monde vivra mieux.
Il faut un jour cesser d’être le larbin des
promoteurs, qu’ils se prétendent «sociaux»
ou pas.
Sinon individuellement, au moins par
le biais de sa représentation, l’architecte
doit faire entendre sa voix, une
voix plus généreuse.
Car on atteint là le comble de l’ironie :
être payé moins pour concevoir pire !
Si encore ils achetaient notre silence !
Je propose donc que le CROAR se
prononce solennellement sur ces
sujets, et que le syndicat propose à
tous les lettres-types, mentions-types
aux pièces écrites, modèles de
demande de réévaluation, de dénonciation
de clause arbitraire et contraire à
notre éthique, modèles de mentions
informant le maître de l’ouvrage et
dégageant notre responsabilité …
En parallèle, campagne en direction
des élus, pour éviter que les opérateurs
aillent chercher ailleurs une maîtrise
d’oeuvre plus docile.
14/02/2011 – P.R.
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