Bulletin été 2006 - Villefranche-de-Rouergue

Hommage
Hommage
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à Robert Fabre
(Maire de Villefranche de 1953 à 1983)
Robert Fabre nous a quittés le 23 décembre 2006 alors
qu’il venait d’avoir 91 ans. Comme l’a souligné le Maire
lors des obsèques et devant le Conseil Municipal, notre
ville perdait alors l’une des personnalités qui aura sans
doute le plus marqué l’histoire de la ville au XXe siècle.
Retour sur le parcours d’un homme qui consacra une
grande partie de sa vie à Villefranche et dont la carrière
politique l’amènera à jouer un rôle de tout premier plan
au niveau national.
...Mémoire
Né à Villef
r a n c h e
de Rouergue
le 21
d é c e m -
bre 1915, il est ensuite
diplômé de la Faculté de
Médecine et Pharmarcie
de Toulouse, et exerce la profession de Pharmacien
(ce qui lui vaudra d’être connu dans le monde de
la presse parisienne comme « le pharmacien de Villefranche
»). Peintre et poète à ses heures (Quand
le blé poussera, écrit en juillet 1944), il est aussi
l’auteur de plusieurs ouvrages, dont on citera :
Quelques baies de genièvre ; Toute vérité est bonne
à dire : histoire de la rupture ; Quatre grains
d’ellébore ; Le sergent Bories ou la conspiration
de la Rochelle.
Il se distinguera, chacun le sait, par une longue carrière
politique, au cours de laquelle il faisait l’unanimité
autour de son humanisme, son ouverture et
son sens du dialogue.
Localement, sa vie politique fut marquée par ses
cinq mandats successifs de Maire de Villefranche,
soit 30 années à la tête de la commune de 1953 à
1983. Il est Conseiller Général du canton pendant
24 ans, de 1954 à 1979 et Député de l’Aveyron
durant 18 années, de 1962 à 1980. Pour conclure
son discours du 10 mai 1953, suite à sa première
élection en tant que Maire, il affirmera que la devise
des villefranchois et de l’équipe municipale doit être
« servir ». Il exprimera aussi à cette occasion son
souhait de décerner à Louis Fontanges le titre de
Maire-Honoraire, notamment pour son courage et
sa bravoure lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Il a laissé son empreinte sur la ville, dont il a accompagné
et encouragé la modernisation quelques
années après la fin de la guerre. Dans son discours
du 21 mars 1965, il énonce cinq axes majeurs de
son action : Plan d’Occupation des Sols (POS), scolarité,
industrie et commerce, tourisme et défense
des travailleurs, et conclut par ces mots : « Ce que
nous faisons ne traversera pas les siècles, il faut
conserver pour les siècles à venir les monuments
qui ont fait la gloire de notre cité,
et moderniser Villefranche de Rouergue
en respectant son caractère ancien. »
Dès le début de son premier mandat, Villefranche
de Rouergue s’est étendue au-delà de la cuvette
qu’elle occupait par la bastide et le faubourgs
immédiats, gagnant plaines et plateaux avoisinants.
C’est alors qu’ont été construits des écoles et un
collège, ce dernier implanté au Tricot, ainsi qu’une
ZAC, dans ce même quartier du Tricot. Il faut aussi
mettre à l’actif de Robert Fabre l’agrandissement de
l’Hôpital et l’implantation de nouvelles zones économiques
aux Gravasses. On lui doit aussi le déplacement
de la mairie dans les murs de l’actuel Hôtel
de Ville, la création de la Maison des sociétés, celle
de la médiathèque avec l’acquisition de la collection
Hugues Panassié, la réalisation de la première tranche
du gymnase du Tricot ou encore l’ouverture de
l’avenue de Verdun qui a favorisé l’urbanisation de
toute la plaine du Radel.
Secrétaire de la Fédération Française des villes jumelées,
Robert Fabre est à l’origine de plusieurs
jumelages dont celui avec la ville italienne de Sarzana,
et oeuvre pour que le premier congrès de la
fédération se déroule à Villefranche de Rouergue,
du 7 au 12 juin 1952. Il devient enfin membre du
comité exécutif de fédération mondiale des villes
jumelées et porte un projet de création d’un centre
international de coopération.
On soulignera aussi son action de député pour défendre
le bassin de Decazeville après la fermeture
des mines et des aciéries qu’il avait combattue.
Au plus haut niveau national, Robert Fabre est connu
pour son rôle important dans l’animation de la vie
politique du pays. En 1973, au nom du Mouvement
des Radicaux de Gauche, qu’il venait de créer et dont
il assure la présidence jusqu’en 1978, il signa le Programme
Commun de l’Union de la Gauche avec ses
partenaires François Mitterrand et Georges Marchais.
Il fut nommé Médiateur de la République, par le Président
de la République Valéry Giscard d’Estaing, le
19 septembre 1980. Puis le Président de l’Assemblée
Nationale, Louis Mermaz, sur l’insistance personnelle,
semble-t-il, de François Mitterrand lui-même, le
nomma en 1986 membre du Conseil Constitutionnel,
l’une des plus hautes institutions de la République, où
il siégea jusqu’en 1995.
Il fut aussi distingué Chevalier de la Légion d’Honneur,
Chevalier de la santé publique, Officier de l’Ordre National
du Sénégal, se vit décerner les Palmes académiques
et fut décoré de la Médaille Jeunesse et Sport.
A noter qu’un ouvrage a été rédigé à son sujet par Samuel
Deguara, intitulé Un radical sous la Ve République.
Afin de perpétuer sa mémoire, la Commune envisage
de donner prochainement son nom à un espace public
ou à un établissement de la ville, qui pourrait être un
Groupe scolaire, Robert Fabre ayant été en particulier
un grand défenseur de « l’instruction civique ».
Robert Fabre, lors du 1er congrès de la fédération des villes
jumelées. On reconnaîtra derrière lui l’Abbé Pierre
15 ... Juillet 2007 ... Villefranche Magazine ...