Dossier pédagogique - Théâtre de la Commune

Que diriez-vous de l’art de la marionnette
IS : Les marionnettes que je manipule simplement, les masques et les objets sont les éléments qui
me donnent l’envie de créer. Les possibilités de la marionnette sont infinies : c’est un jeu entre soi
et soi, une tension entre les facettes multiples que l’interprète contient en son for intérieur et qu’il
peut exprimer dans la simultanéité. C’est un va-et-vient qu’un acteur peut aussi réussir dans les
expressions du visage et du corps qu’il déplie, mais dans une moindre mesure. Parler avec un
autre moi, c’est un geste que je réalise visuellement avec la marionnette, dans une image. Les
marionnettes sont un support et un relais dans l’expression de soi. Les représentations varient : il
faut veiller à la dynamique pour que le spectateur puisse souffler ou au contraire, enclencher une
nouvelle énergie attentive. Au départ, nous formions, avec mon seul technicien, le Théâtre
Meschugge qui se produisait dans la rue puis, dans les théâtres. L’équipe a forcément grandi...
C’est à une succession de scènes d’aveux que vous conviez le public.
IS : Chair de ma chair ne consiste pas à raconter la biographie de l’auteur Aglaja Veteranyi. Le
spectacle est une façon personnelle de faire avancer le dialogue avec mon enfant intérieur, cette
petite fille d’avant qui est toujours en moi, qui s’est débrouillée pour se protéger… Ce qui reste
en chacun, c’est finalement ce jeu d’échanges entre deux êtres. À chaque création, je me délivre
un peu plus de ce travail que je donne au public, et qui à son tour va s’en saisir. Cet art est une
planche ultime de salut qui s’est imposée à moi de manière évidente et absolue.
propos recueillis par Véronique Hotte
in La Terrasse, octobre 2006.
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