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PRENDRE UN TEMPS D’AVANCE 2
Il faut tordre le cou
à l’idée fausse selon
laquelle la recherche
collaborative nuirait
à la valorisation des
travaux de la petite
structure.
période où il fallait « s’accrocher », quand
la nécessité fait loi, les règles de bonnes
conduites d’une plus grande structure
constituent autant d’obstacles infranchissables
pour faire aboutir l’innovation.
Faire le pari
de l’« open innovation »
Pour les responsables de la stratégie et
de l’innovation, il s’agit d’un exercice de
management difficile à maîtriser. La
liberté de manœuvre, l’initiative, un
certain désordre apparent, des codes de
comportements différents, une pratique
régulière de l’échec, constituent autant
d’éléments d’organisation nécessaires à
l’entretien d’une capacité d’innovation
permanente mais pour autant, ils se
doivent aussi d’indiquer de manière
explicite les enjeux associés à la nécessité
d’aboutir et d’intégrer les contraintes
financières. Car l’innovation n’exclut pas
l’exigence de rigueur et de résultats.
En conclusion, pour qu’innover et anticiper
se marient harmonieusement, il faut
faire le pari de la recherche collaborative
ou « open innovation ». Cette notion d’open
innovation tire son origine d’une nécessité
réciproque, celle des grandes organisations
d’intégrer une capacité d’innovation par-
fois perdue de vue et celle des start-up de
trouver les moyens d’aller au bout d’un
projet faute de financement suffisant. De
tels partenariats de recherche démontrent
chaque jour leur efficacité parce que cette
collaboration – dont le but est de recréer
un écosystème propice à l’innovation –
déplace aussi les lignes en termes de gouvernance
et de maîtrise des actifs qui
seront créés ensemble. Les groupes français
sont encore trop frileux sur le sujet
car le travail collaboratif pose de nombreuses
questions qu’il s’agit d’anticiper
et de maîtriser : gouvernance du projet,
propriété intellectuelle, partage des résultats
futurs… Ce dernier point peut notamment
constituer un point de friction
potentiel lorsque deux partenaires poursuivent
leur collaboration dans un cadre
commercial et que celle-ci évolue en une
relation de client à fournisseur. Surtout,
il faut tordre le cou à l’idée fausse selon
laquelle la recherche collaborative nuirait
à la valorisation des travaux de la petite
structure. Grâce à l’open innovation, le grand
groupe peut en effet mieux prévoir et
gérer les risques du projet tout en ayant
les moyens de protéger d’éventuels brevets.
En outre, l’innovation, qu’elle soit technologique
ou de service, étant soluble
dans le temps et dans son marché, c’est
généralement le first mover, celui qui
détient, le premier, l’accès direct au marché
et au client, qui aura la capacité à
valoriser la collaboration. La recherche
collaborative constitue aujourd’hui un
enjeu majeur si l’on veut que les entreprises
françaises puissent maintenir et
développer leur compétitivité et que la
France se dote de cette nouvelle puissance
d’innovation que les investisseurs internationaux
attendent. n
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