L'impact des archets de violons sur la qualité sonore résultante en ...

CIM09 26-29 octobre 2009
L’impact des archets de violons sur la qualité sonore
résultante en situation de jeu musical
Pascal Gaillard, Nathalie Spanghero-Gaillard, Marie-Pierre Berton
Université de Toulouse ; UTM ; Octogone-Lordat (France)
Impact of the violins bows on the resultant sound quality in situation of musical play
Musical factory context
The sound of the violin defines itself as the result of the interaction between the violinist and the violin, via the
bow. This last one represents an essential link for the final quality of the sound. Actually, the bowmakers conceive
for five centuries the bows which the workmanship changed to meet the needs musicians, auditors, and
instruments. However, the violins maker often have many difficulties answering the difficult question of the
adequacy between their violins, the musicians, and the available bows. In particular, it is difficult to estimate the
qualitative impact of the bow on the final sound of the violin (by putting aside the comfort of the musician).
Psychoacoustic context
It is not easy "to measure" the sound quality of bows (while its mechanical characteristics were studied in
numerous publications). In particular in the case of the violin, it is even more difficult to attribute to the bow vs to
the violin (and to the violinist) the definitive quality of the resultant sound. The notion of sound quality, in its
psychoacoustic and cognitive point of view advances the interaction, not only of the musician and its instrument
(bow and violin), but also that of the listener with this already complex architecture. The recent problem of the
prototypic categorization and the adjacent methodologies (with statistical and linguistic analyses) can help us to
see more clear in these interactions there.
Aims
The objective is to show the impact of various bows of violins (Millant, Pecatte, Morizot, and two carbons) on the
final sound in a musical situation. Indeed, grounds that the result of a sound of violin is the interaction of three
inseparable elements in the production of this sound (the violin, the bow and the musician) we considered this
study not only by means of a violinist (by excluding the appeal to a some machinery), but also in a musical context.
The objective of the various originals musical extracts created being to use a big part of the technical possibilities
of the bow.
Main contribution
The categorization studies were used at first for simple visual objects, then attempted to study visual phenomena
more complex as scenes (Tversky and Hemenway, 1983), road environments (Dubois, Resche-Rigon, and Tenin,
1997), as well as the other sensory domains: smells (Rouby and al ., on 2002), but also a large variety of acoustic
phenomena: environmental sounds (Guyot, 1996; Maffiolo, 1999; Guastavino, 2007), speech (Magnen, Billières,
and Gaillard, 2005), musical sounds (Gaillard, 2000; Gaillard, Castellengo, and Dubois, 2007; Morange, Fountain,
and Dubois, 2007, 2009) or voice (Morange, Fountain, Vogel, and Dubois, 2005).
In our study, the statistical and linguistic results show that the non-musicians have difficulty in envisaging the
quality of the bow apart from the musical contents (in fact, they categorize melodies). They adopt a holistic
perception of the proposed extracts. On the other hand, The musicians do not realize clear classes. They build a
different perception: parametric and discriminated but not consensual.
Implication
The interaction between the violins maker and the high-level instrumentalists is often made complicated by the
difficulty to express and to define verbally their musical expectations. Our study wishes to begin a reflection on
this point and to help violins maker and musicians to exchange with efficiency by considering the third
interlocutor: the public.
In our case, it seems that the discussion about the quality of bows and their impact on the quality of the sound of
the violin cannot be held without considering the totality of the musical event which is there originally. In the
future, it would be a question of estimating the possibility of establishing complete profiles of interactions between
musicians, violins and bows, in a musical realizations perspective.
CONTEXTE EN FACTURE INSTRUMENTALE
Le son du violon se définit comme le résultat de l’interaction entre le violoniste et le violon, via l’archet.
Ce dernier représente bien un maillon essentiel pour la qualité finale du son. De fait, les archetiers
conçoivent depuis cinq siècles des archets dont la facture a changé afin de répondre aux besoins des
musiciens, des auditeurs, et des instruments. Autant les formes que les matières employées pour les
fabriquer ont subi de profonds changements.
Cependant, les facteurs de violons ont souvent beaucoup de difficultés à répondre à la difficile question de
l’adéquation entre leurs violons, les musiciens, et les archets disponibles. En particulier, il est difficile
d’évaluer l’impact qualitatif de l’archet sur le son final du violon (en mettant de côté le confort du musicien).
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CONTEXTE EN PSYCHOACOUSTIQUE
Il est ainsi peu aisé de « mesurer » la qualité sonore des archets (alors que ses caractéristiques mécaniques
ont été étudiées dans de nombreuses publications). Il n’est d’ailleurs pas forcément souhaitable de vouloir
trouver le ou les paramètres acoustiques (mesurables) susceptibles de représenter « à coup sûr » un son de
bonne qualité. En particulier dans le cas du violon, il est encore plus difficile d’attribuer à l’archet vs au
violon (et au violoniste) la qualité définitive du son résultant. La notion de qualité sonore, dans sa vision
psychoacoustique et cognitive met en avant l’interaction, non seulement du musicien et de son instrument
(archet plus violon), mais aussi celle de l’auditeur avec cette architecture déjà complexe. La problématique
récente de la catégorisation prototypique et des méthodologies attenantes (avec des analyses statistiques et
linguistiques) peut nous aider à y voir pus clair dans ces interactions.
OBJECTIFS
L’objectif est de montrer l’impact de différents archets de violons (Millant, Pecatte, Morizot, et deux
carbones) sur le son final dans une situation musicale. En effet, considérant que le résultat d’un son de
violon est l’interaction de trois éléments indissociables dans la production de ce son (le violon, l’archet et le
musicien) nous avons considéré cette étude non seulement avec l’aide d’un violoniste (en excluant le recours
à une quelconque machinerie), mais aussi dans un contexte musical. L’objectif des différents extraits
musicaux créés pour l’occasion étant d’utiliser une grande partie des possibilités techniques du violon
mettant particulièrement en jeu l’archet.
CONTRIBUTIONS PRINCIPALES
Les études de catégorisation ont d’abord été utilisées pour de simples objets visuels, puis se sont attachées
à étudier des phénomènes visuels plus complexes comme des scènes (Tversky & Hemenway, 1983), des
environnements routiers (Dubois, Resche-Rigon, & Tenin, 1997), ainsi que d’autres domaines sensoriels :
des odeurs (Rouby et al., 2002), mais aussi une grande diversité de phénomènes acoustiques : les sons
environnementaux (Guyot, 1996 ; Maffiolo, 1999 ; Guastavino, 2007), la parole (Magnen, Billières, &
Gaillard, 2005), les sons musicaux (Gaillard, 2000 ; Gaillard, Castellengo, & Dubois, 2007 ; Morange,
Fontaine, & Dubois, 2007, 2009) ou encore la voix (Morange, Fontaine, Vogel, & Dubois, 2005). Dans notre
étude, les résultats statistiques et linguistiques montrent que les non-musiciens ont du mal à envisager la
qualité de l’archet en dehors du contenu musical (en fait, ils catégorisent les mélodies). Ils adoptent une
perception holistique des extraits proposés. En revanche, les musiciens sont beaucoup plus partagés en ne
réalisant pas de classes claires. Ils construisent une perception différente : paramétrique et discriminante
mais non consensuelle.
IMPLICATIONS
L’interaction entre les facteurs de violons et les instrumentistes de haut niveau est souvent rendue
compliquée justement par la difficulté des uns et des autres à exprimer et à définir verbalement leurs
attentes musicales. Notre étude souhaite débuter une réflexion sur ce point et aider les facteurs et les
musiciens à échanger avec efficacité en considérant le troisième interlocuteur : le public. Dans notre cas, il
semble que la discussion sur la qualité des archets et leur impact sur la qualité du son du violon ne peut pas
se tenir sans considérer la totalité de l'événement musical qui en est à l’origine. A terme, il s’agirait
d’évaluer la possibilité d’établir des profils complets d’interactions entre musiciens, violons et archets, dans
une perspective de réalisations musicales.
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AUTEURS
Pascal Gaillard
pascal.gaillard@univ-tlse2.fr
Musicien, Psychoacousticien ; Maître de conférences
Université de Toulouse ; UTM ; Octogone-Lordat
5 allées Antonio Machado
31058, Toulouse Cedex 1 — France
Nathalie Spanghero-Gaillard
nathalie.spanghero@univ-tlse2.fr
Linguiste ; Maître de conférences — HDR
Université de Toulouse ; UTM ; Octogone-Lordat
5 allées Antonio Machado
31058, Toulouse Cedex 1 — France
Marie-Pierre Berton
bertonmariepierre@gmail.com
Violoniste
Université de Toulouse ; UTM ; Octogone-Lordat
5 allées Antonio Machado
31058, Toulouse Cedex 1 — France
Étude réalisée avec l’aide de MM. Pierre-Yves Dalle-Carbonare, Luthier à Toulouse et Klaus Mulhberger, CRR de Toulouse
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