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Les grandes batailles navales de l'histoire - Marines-editions.

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<strong>Les</strong> <strong>gran<strong>de</strong>s</strong> <strong>batailles</strong> <strong>navales</strong> <strong>de</strong> l’histoire<br />

La participation <strong>de</strong> la force navale à la dissuasion nucléaire<br />

La dissuasion nucléaire est la stratégie visant à empêcher un adversaire ou<br />

un ennemi potentiel d’accomplir un acte hostile par crainte <strong>de</strong>s conséquences,<br />

en particulier <strong>de</strong>s représailles par arme nucléaire. Trois familles <strong>de</strong><br />

moyens permettent généralement d’exercer cette dissuasion :<br />

— <strong>de</strong>s moyens terrestres (engins balistiques équipés <strong>de</strong> têtes nucléaires,<br />

pouvant être lancés <strong>de</strong>puis un site terrestre) ;<br />

— <strong>de</strong>s moyens aériens (missiles à tête nucléaire pouvant être lancés d’un<br />

avion) ;<br />

— <strong>de</strong>s moyens sous-marins (engins balistiques équipés <strong>de</strong> têtes<br />

nucléaires, pouvant être lancés <strong>de</strong>puis un sous-marin en plongée).<br />

<strong>Les</strong> sous-marins <strong>de</strong> la force navale constituent donc une composante<br />

essentielle <strong>de</strong> la dissuasion nucléaire, grâce à la mobilité <strong>de</strong>s plates-formes<br />

<strong>de</strong> lancement, à leur grand rayon d’action et, surtout, à leur discrétion et à<br />

leur furtivité vis-à-vis <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> détection ennemis.<br />

3 – <strong>Les</strong> <strong>batailles</strong> <strong>navales</strong><br />

Typologie <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> combat<br />

Depuis que les navires <strong>de</strong> combat s’affrontent sur la mer, les moyens<br />

offensifs dont ils disposent peuvent se rattacher à un nombre limité <strong>de</strong><br />

familles : l’éperonnage, l’abordage, le brûlot, le canon, le missile.<br />

L’EPERONNAGE consiste à défoncer la coque du navire adverse, au moyen<br />

d’une étrave pointue, afin <strong>de</strong> le faire couler. Il nécessite que le navire éperonneur<br />

présente une énergie cinétique importante, et donc qu’il soit rapi<strong>de</strong>.<br />

Pour cette raison, ce fut la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> combat favorite <strong>de</strong>s galères antiques.<br />

Il revint à la mo<strong>de</strong> au début <strong>de</strong> la vapeur.<br />

L’ABORDAGE consiste à se coller au navire adverse pour le prendre d’assaut,<br />

maîtriser son équipage et s’emparer du navire. C’était la métho<strong>de</strong> favorite<br />

<strong>de</strong>s corsaires.<br />

Le BRÛLOT est une embarcation chargée <strong>de</strong> matières inflammables que l’on<br />

dirige vers les navires ennemis pour y propager le feu. Il est souvent difficile<br />

à contrôler et peut se retourner contre les navires <strong>de</strong> son camp.<br />

Le CANON permet <strong>de</strong> lancer <strong>de</strong>s projectiles inertes ou explosifs contre les<br />

navires ennemis. À l’époque <strong>de</strong> la voile, il était utilisé soit pour perforer la<br />

coque <strong>de</strong>s navires ennemis et espérer déclencher une explosion ou une voie<br />

d’eau fatale, soit pour démâter le navire ennemi et l’immobiliser.<br />

À une époque plus récente, la TORPILLE, l’AVION, le MISSILE ont permis <strong>de</strong><br />

porter les charges offensives avec une gran<strong>de</strong> précision, sur <strong>de</strong>s points parfois<br />

très éloignés.<br />

Il est intéressant d’observer que l’évolution <strong>de</strong> l’armement a eu pour effet<br />

constant d’augmenter la distance séparant les combattants. L’éperonnage et<br />

l’abordage nécessitaient le contact physique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux navires adverses ; le<br />

Avant-propos<br />

brûlot et le canon permettaient <strong>de</strong> combattre sans se toucher, à condition <strong>de</strong><br />

rester relativement proches ; le missile rend possible un combat hors <strong>de</strong> portée<br />

visuelle.<br />

La tactique navale<br />

Si chaque navire mettait en œuvre isolément les moyens offensifs dont il<br />

dispose, le résultat serait incertain : une bataille n’est pas une somme <strong>de</strong><br />

combats individuels, c’est une action d’ensemble. Depuis l’Antiquité, les<br />

hommes ont cherché à codifier cette action collective ; il en est résulté une<br />

science spécifique, la TACTIQUE NAVALE. Elle traite <strong>de</strong> la manière <strong>de</strong> placer et<br />

<strong>de</strong> faire évoluer un ensemble <strong>de</strong> navires, face à une force ennemie, afin <strong>de</strong><br />

tirer le meilleur parti <strong>de</strong> la capacité offensive et <strong>de</strong>structrice <strong>de</strong> cet ensemble.<br />

La tactique joue un rôle important dans l’issue d’une bataille navale, mais<br />

elle ne constitue pas la clé unique <strong>de</strong> la victoire ou <strong>de</strong> la défaite. Quand on<br />

analyse après coup le déroulement d’une bataille navale, il est souvent simpliste<br />

et injuste d’expliquer le résultat par la prétendue supériorité tactique<br />

<strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux amiraux et par l’incompétence relative <strong>de</strong> l’autre. La réalité<br />

est généralement plus subtile. Réduire une bataille à un affrontement <strong>de</strong> tacticiens<br />

revient à ignorer <strong>de</strong>s facteurs très importants du succès et <strong>de</strong> l’échec :<br />

les facteurs logistiques (l’état du matériel, la formation du personnel, la qualité<br />

et la quantité <strong>de</strong>s munitions disponibles, etc.), <strong>de</strong>s facteurs humains (la<br />

motivation, la discipline, la peur, etc.) et bien d’autres encore.<br />

<strong>Les</strong> critères <strong>de</strong> la victoire et <strong>de</strong> la défaite<br />

Certaines <strong>batailles</strong> <strong>navales</strong> aboutissent à un résultat indiscutable : la victoire<br />

absolue d’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux camps et la défaite totale <strong>de</strong> l’autre. La plupart,<br />

néanmoins, conduisent à <strong>de</strong>s conclusions beaucoup moins nettes. On parle<br />

alors <strong>de</strong> BATAILLES INDÉCISES ; on dit qu’elles n’ont eu « ni vainqueur ni<br />

vaincu » ; parfois même, les <strong>de</strong>ux protagonistes revendiquent la victoire, ce<br />

qui est le signe d’une indécision totale (ou <strong>de</strong> la mauvaise foi <strong>de</strong> l’un d’entre<br />

eux).<br />

Le résultat d’une bataille navale ne se mesure pas selon <strong>de</strong>s critères quantifiables<br />

définis à l’avance ; la notion <strong>de</strong> victoire ou <strong>de</strong> défaite est parfois<br />

assez subjective. On peut dire, <strong>de</strong> façon générale – et sans que cela résolve<br />

tous les cas – que le vainqueur d’une bataille est celui :<br />

— qui inflige <strong>de</strong>s pertes capitales à son adversaire (en nombre <strong>de</strong> navires<br />

capturés, détruits ou gravement endommagés),<br />

— qui provoque la dispersion <strong>de</strong> l’armée navale adverse, dans <strong>de</strong>s conditions<br />

matérielles ou psychologiques qui nuiront gravement à son regroupement<br />

ultérieur.<br />

Pour compliquer un peu les choses, une victoire « tactique » est parfois un<br />

échec « stratégique », et vice-versa. En 1704, par exemple, la flotte française<br />

remporta la bataille <strong>de</strong> Velez-Malaga ; cette victoire tactique ne lui permit<br />

pas, toutefois, <strong>de</strong> reprendre Gibraltar aux Anglais ; il en résulta donc un<br />

échec stratégique. À l’inverse, la bataille <strong>de</strong> « Prairial », le 1 er juin 1794, fut<br />

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