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17. L’orage<br />

La foudre déchire <strong>le</strong> ciel et, dans <strong>le</strong> fracas, <strong>le</strong>s membres de la horde se figent. IL se<br />

dresse sur ses pattes arrière pour mieux contemp<strong>le</strong>r <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong>.<br />

Les nuages deviennent sombres, virent au noir avec des ref<strong>le</strong>ts de mauve et d’argent.<br />

Le ciel s’élargit.<br />

De tout ce noir, jaillit en flash un arbre blanc qui frappe durement <strong>le</strong> sol.<br />

« Le ciel est plus fort que tout », pense IL.<br />

Les autres rentrent <strong>le</strong>ur tête dans <strong>le</strong>urs épau<strong>le</strong>s. Ils ont très peur. Lui, il n’a pas peur.<br />

« Le ciel est mon maître », se dit IL.<br />

Ce sont ses amis, <strong>le</strong>s nuages, qui démontrent <strong>le</strong>ur puissance aux peup<strong>le</strong>s qui<br />

rampent sur l’écorce terrestre. Les arbres de lumière se succèdent, de plus en plus<br />

nombreux, de plus en plus tonitruants. Le sol vibre sous <strong>le</strong> choc de <strong>le</strong>urs impacts.<br />

« Le ciel est si beau, si fort », pense IL.<br />

Un zigzag de foudre ardente frappe l’arbre où ils ont installé <strong>le</strong>ur bivouac. La tour aux<br />

branches de bois fin est suffisamment solide pour résister aux assauts de l’eau, mais pas à<br />

ceux du feu. Par <strong>le</strong> passé <strong>le</strong> camp a déjà eu des problèmes avec <strong>le</strong>s orages, mais jamais la<br />

foudre n’est tombée si près. Le feu se répand vite. Les branches encore vertes produisent<br />

une grosse fumée épaisse et b<strong>le</strong>ue. Tout <strong>le</strong> monde tousse. Les enfants ont <strong>le</strong>s yeux qui<br />

cou<strong>le</strong>nt. La foudre s’abat encore tout près de l’arbre, mais l’épargne de justesse, ne<br />

laissant qu’un tas de cendres à l’endroit où se trouvait un cousin distrait.<br />

La pluie redoub<strong>le</strong> d’intensité, mais pas au point d’éteindre <strong>le</strong> début d’incendie. Une<br />

haute flamme jaune se dresse pour <strong>le</strong>s défier. Le chef de horde pousse <strong>le</strong>s habituels cris<br />

d’intimidation pour faire fuir cet adversaire. Loin d’être impressionné <strong>le</strong> feu semb<strong>le</strong> <strong>le</strong><br />

narguer. D’autres dominants viennent en soutien. Le feu s’avance droit sur eux, en mordant<br />

plusieurs aux mains. Tout <strong>le</strong> monde hur<strong>le</strong>. Pour eux, <strong>le</strong> feu est quelque chose de si<br />

terrifiant ! Ils ne comprennent pas où sont ses yeux, où est sa bouche, et ne parviennent<br />

pas à <strong>le</strong> frapper. Ils ne comprennent pas non plus comment <strong>le</strong> feu parvient à être si discret.<br />

On ne <strong>le</strong> voit ni ne l’entend venir et puis, tout à coup, il y a cet animal immense en face de<br />

soi.<br />

A <strong>le</strong>ur tour <strong>le</strong>s femel<strong>le</strong>s se mettent à crier. Trois grandes flammes envahissent <strong>le</strong><br />

bivouac. El<strong>le</strong>s détruisent tout, transformant en poussières noires tout ce qu’el<strong>le</strong>s dévorent.<br />

La horde recu<strong>le</strong>. Le chef de horde rechigne à abandonner un bivouac aussi bien aménagé,<br />

mais <strong>le</strong> haut de l’arbre crépite de partout. Quelques neveux imprudents flambent comme<br />

des torches, glapissant pour qu’on vienne <strong>le</strong>s éteindre. Des oiseaux effarouchés<br />

abandonnent <strong>le</strong>urs nids en s’efforçant d’emporter <strong>le</strong>urs œufs. Le feu grandit encore et ses<br />

crocs brûlants <strong>le</strong>s poursuivent.<br />

L’air s’emplit d’une fumée âcre, ils toussent.<br />

18. Le prince charmant<br />

L’usine désaffectée était envahie de fumée.<br />

Les trois porteurs de masques de singe se figèrent près de la poulie où pendait<br />

Lucrèce Nemrod, qui observait la scène à l’envers.

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