Télécharger le rapport complet - Human Rights Watch
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Des combattants de la Séléka aperçus à travers <strong>le</strong> trou d’une cellu<strong>le</strong><br />
au centre de formation militaire de Bossembélé, qui permettait à des<br />
détenus d’observer des passages à tabac qui se déroulaient à<br />
l’extérieur de la cellu<strong>le</strong>.<br />
© 2013 <strong>Human</strong> <strong>Rights</strong> <strong>Watch</strong><br />
LA LUTTE NÉCESSAIRE CONTRE<br />
L’IMPUNITÉ<br />
Le défaut de rendre des comptes pour <strong>le</strong>s graves atteintes<br />
aux droits humains commises depuis l’indépendance en<br />
République centrafricaine a contribué à des cyc<strong>le</strong>s de vio<strong>le</strong>nce<br />
renouvelés et à la dégradation des comportements habituels,<br />
menant à de nouvel<strong>le</strong>s exactions. Comme l’a décrit un avocat<br />
et défenseur local des droits humains : « Maintenant un<br />
serveur est tué après avoir donné une bière, un chauffeur de<br />
taxi est tué après avoir transporté une personne.… C’est la<br />
négation de l’existence de l’humanité. »<br />
Le problème du manque d’obligation de rendre des<br />
comptes est lié en partie à la faib<strong>le</strong> structure de commandement<br />
au sein de la Séléka et à la difficulté des officiers<br />
supérieurs à garder <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs troupes. Souvent, <strong>le</strong>s<br />
combattants ne répondent qu’à <strong>le</strong>ur commandant direct et<br />
différentes factions ne se reconnaissent pas forcément<br />
mutuel<strong>le</strong>ment. En avril 2013, <strong>Human</strong> <strong>Rights</strong> <strong>Watch</strong> a re<strong>le</strong>vé de<br />
multip<strong>le</strong>s incidents de combattants de la Séléka tuant<br />
d’autres combattants de cette coalition afin de contrô<strong>le</strong>r un<br />
territoire à Bangui. <strong>Human</strong> <strong>Rights</strong> <strong>Watch</strong> a éga<strong>le</strong>ment constaté<br />
des efforts insuffisants de la part des dirigeants de la Séléka<br />
pour garantir que <strong>le</strong>urs subordonnés ne commettent pas de<br />
graves exactions ou soient punis pour <strong>le</strong>s crimes commis.<br />
Le gouvernement de transition semb<strong>le</strong> incapab<strong>le</strong> de<br />
discipliner <strong>le</strong>s forces de la Séléka ou de rétablir l’ordre dans <strong>le</strong><br />
pays. Toutefois, <strong>le</strong> plus grand problème décou<strong>le</strong> de la<br />
réticence du gouvernement à reconnaître que <strong>le</strong>s forces de la<br />
Séléka commettent des exactions et/ou à traduire en justice<br />
<strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s de ces exactions.<br />
Le 20 mai, <strong>le</strong> Président Djotodia a mis en place une<br />
commission nationa<strong>le</strong> d’enquête, composée de juges, de<br />
défenseurs des droits humains et de policiers, afin<br />
14 « Je peux encore sentir l’odeur des morts »