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N°591 - 11.10.2010 www.fashion-dailynews.com PHOTO : COURTESY OF OSKLEN. PHOTO : PIXELFORMULA. EN COUVERTURE « Osklen combine le lifestyle des sports californiens, l’esthétique européenne et l’âme du Brésil », déclare Oskar Metsavaht, le designer d’Osklen, dont la marque a commencé par le sportswear et défile aujourd’hui à São Paulo. C’est un peu la mode brésilienne, métissée, multiculturelle, qui est ici résumée. Une mode qui entend prendre de la hauteur. sommaire News Nantes : le groupe RGVB lance « En attendant les soldes » pour faire les boutiques en suivant son téléphone portable. La première a eu lieu à Nantes Un Marques Avenue au sud de Colmar La Compagnie des Petits se relance Le navire amiral d’H&M sur les Champs-Elysées ouvre enfin ses portes Guilty Brotherhood : un flagship rue Saint-Honoré TH Gallery s’expose dans ses propres murs Inbox : le meilleur de Fashion Daily Newsletter La grande interview Dean et Dan Caten, créateurs de DSquared 2 , reviennent sur leurs débuts, leur ascension et nous en dévoilent les clés DOSSIER QUAND LE BRESIL S’EVEILLE La patrie auriverde, riche de savoirfaire, est une terre de mode fertile qui ne demande qu’à être reconnue à sa juste valeur au niveau international. Les choses semblent changer… Fashion La Milan Fashion Week a réjoui par son dynamisme, insufflant à la ville une bouffée d’énergie Galeries Lafayette, un défilé, photo de société Business Stratégies d’implantation : comment les réseaux passent-ils le cap de la trentaine, voire la quarantaine… de boutiques Le point sur les stratégies d’acteurs en pleine croissance De Fursac passe un palier Prada lance le « made in »… Pérou, Ecosse… Le Coq Sportif retrouve sa terre natale Le prochain numéro paraîtra le 18 octobre Abonnez-vous à FASHION DAILY NEWS ■ Rendez-vous p. 26 ou sur notre site Internet : ■ fashion-dailynews.com 5 6 7 8 10 12 18 21 22 24 25 PHOTO : PIXELFORMULA. NEWS L’humeur de ANNE-LAURE ALLAIN RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Champs d’honneur Vous faites quoi dimanche Moi, je vais tenter de me débusquer un nouveau jean et puis je jetterai un coup d’œil sur le dernier Bret Easton Ellis. Où ça Dans un centre commercial Non pas vraiment, enfin si, je vais faire un saut sur les Champs. Là où le monde et désormais la mode ne s’arrêtent jamais. Car la plus belle avenue du monde est désormais un joyau aux yeux des dirigeants des enseignes qui lorgnent tous ou presque sur le trottoir de droite où le mètre carré se négocie paraît-il entre 8000 et 10000 euros (6965 euros/m 2 en moyenne pour l’ensemble de l’avenue). Une surenchère qui en effraie plus d’un, craignant que cette bulle spéculative ne nuise à la variété de l’offre. Pour les autres, le jeu en vaut-il la chandelle Oui, pour la vitrine internationale que cela représente. Oui, pour le prestige que cela confère à la marque. Oui, pour le chiffre d’affaires qu’il est possible de dégager grâce aux 300000 visiteurs qui foulent chaque jour le prestigieux pavement. Et du chiffre, il en faut. Car il ne suffit pas de pouvoir s’offrir l’adresse, encore faut-il y rester. Les dernières études annoncent une nécessité de 13000 euros de chiffre d’affaires au mètre carré par an pour pouvoir commencer à engranger les premiers bénéfices. Colossal, voire effrayant ! Seuls 60 % des 110 commerces présents atteindraient ce point d’équilibre. Voilà qui expliquerait les nombreuses ouvertures qui ont eu lieu ou qui s’apprêtent à avoir lieu sur nos Champs-Élysées. Car pour que nos marques s’installent, il faut que d’autres ferment leurs portes. Pour l’instant, le phénomène touche plus des restaurants, des pharmacies ou des sièges de sociétés mais qui sait… Même si la plus belle avenue du monde n’est plus la plus chère d’Europe, elle pourrait bien à terme devenir fatale à certains flagships qui après avoir conquis le prestige, baisseraient le rideau et périraient ainsi aux Champs d’honneur. ■ Initiatives PHOTO : DR. La filiale française d’Amazon, à l’origine spécialisée dans les produits culturels, accentue son offre sur la mode avec le lancement le 6 octobre dernier de Javari, un site dédié à la chaussure. François Saugier, directeur mode et équipement de la personne, revient sur cette nouvelle stratégie. FASHION DAILY NEWS : Cela bouge du côté d’Amazon en matière de mode, il y a le rachat en cours de BuyVip en Espagne mais aussi et surtout le lancement de vos plateformes dédiées à la chaussure, au Royaume-Uni, au Japon et maintenant en France, nommées Javari… FRANÇOIS SAUGIER : Chez Amazon, nous essayons d’être le plus proche possible de nos clients, de construire notre offre en fonction de leurs besoins avec comme idée à terme de devenir un acteur multispécialiste sur Internet. À ce titre, la mode entre parfaitement dans ce cadre. Tout le monde s’habille et de notre côté nous avons, grâce à notre expérience, les moyens de faire tomber les barrières qui repoussent encore l’acte d’achat sur Internet en leur offrant une palette de services adéquats. De plus, le site s’est lancé aux États-Unis en 1997 en se focalisant sur les produits culturels. Aujourd’hui, le groupe affiche globalement 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires, réalisé en majorité (52 %) par les produits culturels, puis par les produits techniques et par la mode et le sport. Nous avons donc encore la possibilité de gagner des points de croissance en la matière. FDN : Vous n’arrivez pas un peu tard sur le marché français face à des sites leaders et/ou historiques comme Sarenza ou Spartoo FS : Non, pour nous le marché a encore de très beaux jours devant lui : nous n’en sommes qu’aux tout débuts de la vente de chaussures en ligne en France. Et les clients ont encore de nombreuses appréhensions quant à l’achat de « Nous voulons à terme devenir un acteur multispécialiste sur Internet » <strong>INTERVIEW</strong> FRANÇOIS SAUGIER Directeur mode et équipement de la personne chez Amazon.fr chaussures sur la toile. C’est pour cela que nous avons développé cette offre de services sur Javari, comme la possibilité de sélectionner ses chaussures suivant différents critères (taille, coloris, marques, prix, hauteur de talon…), la vision du produit sous sept angles différents, la livraison en 24h gratuitement. Et surtout la possibilité de retourner gratuitement le produit pendant 365 jours. Sans parler de notre savoirfaire en matière de livraison. FDN : Justement, vous avez dû adapter la structure française pour assurer le lancement de Javari FS : Oui et non, en fait cela fait un an que nous avons lancé notre offre chaussure sur la plateforme généraliste Amazon.fr, nous avons donc déjà une équipe commerciale en place. Car l’offre de Javari est en fait la même que celle du site généraliste, mais l’environnement est totalement différent et le contenu s’adresse plus à une clientèle féminine. Par contre, cette équipe est amenée à s’étoffer dans les semaines à venir. Nous avons aussi, à la fin de cet été, ouvert un nouveau centre de distribution à Montélimar. Ces 36 000 m 2 supplémentaires (Ndlr : Amazon pilote déjà un centre logistique de 60 000 m 2 près d’Orléans) nous permettent de mieux desservir des villes comme Lyon ou Grenoble. FDN : Amazon est donc bel et bien en train d’accentuer sa politique mode, compte tenu des investissements en France comme à l’international pour la maison mère FS : (rires) Vous voulez parler de BuyVip en Espagne Je ne peux pas commenter, cela regarde la maison mère. Ce que je peux vous dire, c’est que oui, Amazon accentue son côté multi généraliste, ce qui passe forcément par la mode. Et en ce qui nous concerne, pour Javari en France, nous espérons à terme devenir le leader du marché. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE-LAURE ALLAIN N°591 - 11.10.2010
NEWS Nantes Nantes, ville pionnière pour héberger le nouveau dispositif « En attendant les soldes ». Tout droit sur les bons plans grâce au téléphone portable ! Le groupe RGVB lance « En attendant les soldes » pour faire les boutiques au gré de ses goûts et des promos en suivant son téléphone portable. La première a lieu à Nantes début octobre. Avant Noël, le dispositif concernera les villes d’Angers, Rennes et Le Mans, avant d’arriver en février à Lille et Paris. Le 5 octobre, l’association des commerçants du centre de Nantes a organisé son troisième défilé de mode. Une centaine de vêtements présentés par des mannequins professionnels. Mais l’attention s’est aussi orientée vers un homme : Jérôme Gachod, PDG du groupe RGVB, cabinet spécialisé dans les applications sur téléphones mobiles. Ce soir-là, il a lancé devant un millier de personnes « En attendant les soldes », un service qui pourrait bien révolutionner la publicité et le marketing du secteur de la mode, tout simplement parce qu’il utilise le téléphone portable, principal canal désormais de la technologie Internet. Pour amorcer la pompe, il a distribué 3000 euros de bons d’achats à dépenser dans les commerces nantais. « Tout a changé avec l’iPhone, les Blackberry et autres téléphones à écran permettant de surfer confortablement sur Internet. 40 millions de français possèdent un portable. 20 millions l’utilisent pour naviguer. 9 millions ne fréquentent Internet qu’avec leur téléphone, une proportion qui atteindra 85 % en 2015. Cette forme d’Internet mobile, les jeunes l’ont déjà adoptée, les plus vieux s’y mettent. Elle progresse le plus chez les femmes de 39 à 47 ans. C’est toute cette clientèle que nous visons », explique Jérôme Gachod. Il propose ni plus ni moins aux femmes – les hommes sont plus lents en la matière – d’utiliser leur téléphone pour faire les boutiques. Traquer les bons plans dans leurs commerces habituels ou dans les villes où elles vont faire un tour. L’application, si elles la téléchargent sur leur téléphone, renseigne sur les marques présentes, rue par rue, magasin par magasin, sur les promotions offertes et donne le chemin à suivre pour rejoindre les boutiques qui les proposent. Compte personnel consulté 1,78 fois par jour en moyenne Si la cliente s’est inscrite préalablement sur le site, elle peut aussi être informée, sur son compte, de la présence de ces marques qu’elle a sélectionnées et des affaires à réaliser sur celles qu’elle a choisies. Voire être gratifiée d’un numéro, d’un code, d’un mot de passe, déterminé par le commerçant pour qu’elle bénéficie d’une réduction, d’une simple coupe de champagne, d’une présentation particulière, bref d’un avantage quelconque. « Nous n’envoyons pas de SMS. C’est trop dérangeant. Mais si la PHOTO : OFFICE DE TOURISME DE NANTES MÉTROPOLE/G. ARNAUD Nelly Thomas : « Toutes les filles, même moi, sont tout le temps sur leur iPhone ! » cliente interroge son compte, elle trouve l’information. Nos Déjà-inscrits sur “En attendant les soldes” consultent leur compte en moyenne 1,78 fois par jour. Ce n’est pas très étonnant. Regardez autour de vous. Les gens ne fument plus mais dès qu’ils ont un moment, ils regardent leur portable », explique Jérôme Gachod. Pas que des promos ! C’est ainsi qu’il propose aux commerçants d’utiliser le potentiel de la technologie du téléphone portable pour « ramener le consommateur dans les boutiques ». Le commerce en ligne progresse de 25 à 30 % par an. Mieux vaut donc, selon lui, l’utiliser au profit des boutiques. Son service sera commercialisé environ 300 euros par an. Il est gratuit en phase de lancement. « Je suis un fils de commerçant, je veux proposer une solution qui marche et pour cela il faut qu’elle crée des flux de nouveaux de clients en boutique », juge-t-il. Une bonne part des recettes d’abonnement sera dépensée pour créer ces flux, en bons d’achats, comme il le fait lors du défilé nantais, pour envoyer les consommatrices chez ses clients. Auparavant Jérôme Gachod a besoin de nourrir son site, « En attendant les soldes », de l’information de base sur la présence effective des marques que proposent les commerçants dans leurs boutiques. « J’ai choisi Nantes comme ville-pilote parce que les grandes marques y sont bien représentées. Nous en avons dénombré 800. Ensuite parce que les gens y surfent plus sur Internet à partir de leur mobile que dans d’autres villes de province : 35 % de ceux qui ont le mobile et le forfait pour le faire », explique Jérôme Gachod. L’informatique lui procure un premier niveau d’information. Le contenu des sites Internet des boutiques peut être aspiré. Par la suite, le commerçant adhérent doit prendre le relais pour donner une information commerciale attirante. « Pas toujours besoin de faire des promotions ! Pour la dernière fête des mères, Sephora a simplement mis PHOTO HUBERT HEULOT PHOTO HUBERT HEULOT Jérôme Gachod et Sophie Chatal, commerciale : « Nous allons convaincre les commerçants, qui ne pratiquent guère l’Internet mobile pour eux-mêmes, par des bons d’achats ». Zoom ■ NELLY THOMAS, BOUTIQUE SOON, RUE FRANKLIN À NANTES : POUR VARIER LES AFFICHAGES CAR LES CLIENTES ZAPPENT Sa vitrine, elle la change toutes les semaines. Nelly Thomas va, de la même façon, faire varier régulièrement sa fiche sur le site En attendant les soldes. « Les clientes zappent tellement vite ! Elles sont avides de nouvelles propositions. » Sa boutique, sur 50 m 2 , présente des marques exclusives à Nantes : Marc par Marc Jacobs, Paul & Joe, APC, Jérôme Dreyfuss, les chaussures Michel Vivien. « Un petit commerce comme le mien, estime-t-elle, a besoin de s’afficher de plus en plus. Les clientes visionnent les collections sur Internet et dans les magazines. » Pour elle, sa fiche sur En attendant les soldes sera donc très complémentaire de sa publicité, trois fois par an, dans le Elle spécial Nantes. Sur Internet, elle croit plus au mobile qu’aux sites de vente en ligne. « Toutes les filles, même moi, sommes toujours sur notre iPhone ! » Elle croit moins à la vente en ligne. Sauf exceptions, les clientes veulent essayer leur robe. « Quand elles mettent 400 euros ! » Ensuite, promis, après En attendant les soldes, elle construit quand même son propre site. Pour être toujours plus vue. HH en avant cinq produits. Elle a fait un tabac ! », remarque Jérôme Gachod. Mais lui ne peut lancer son « GPS des bonnes affaires » en France avec quelques boutiques seulement dans chaque ville. C’est pourquoi il passe par l’intermédiaire des chambres de commerce et des plus grosses associations de commerçants pour se faire connaître. Plein Centre, celle du centre de Nantes, en rallie 300 sur les 1300 du centre-ville. La « sensibilisation » des autres commerçants passe par le travail d’une commerciale. « Nous misons beaucoup sur nos distributions de bons d’achat mais la réussite totale de “En attendant les soldes” et de l’Internet mobile pour faire revenir des clients en boutiques dépend du commerçant, s’il se saisit de l’outil Internet sur mobile pour son magasin. Pour le moment, ses clientes l’utilisent souvent plus que lui. Notre objectif est qu’il considère le téléphone mobile simplement comme une autre façon de faire de la publicité », indique Jérôme Gachod. Quant au nom choisi, En attendant les soldes, il est plébiscité par les clientes, alors que les commerçants, en principe, n’aiment pas la « multiplication » des soldes. « Mais ne nous racontons plus d’histoires, note Jérôme Gachod, les habitudes de consommation ont changé. Les clientes, elles, n’attendent plus que cela. Si ce ne sont pas les soldes, ce sont les bonnes affaires, les bons tuyaux. » ■ HUBERT HEULOT N°591 - 11.10.2010 WWW.FASHION-DAILYNEWS.COM 5
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