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INTERVIEW - Texbrasil

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BUSINESS<br />

Le Coq Sportif<br />

retrouve<br />

sa terre natale<br />

La marque tricolore renoue avec son<br />

passé glorieux en inaugurant dans<br />

son berceau historique de Romilly-sur-<br />

Seine un centre de développement<br />

produit d’où seront mis au point<br />

l’ensemble des prototypes de<br />

sa ligne textile.<br />

PHOTO : DR<br />

PHOTO : DR<br />

L’ATELIER de<br />

prototype compte<br />

37 machines, pour<br />

l’assemblage des<br />

morceaux de vêtement<br />

mais aussi pour toutes<br />

sortes de finitions<br />

telles que les<br />

colletages, bordages,<br />

surpiqûres, ourlets,<br />

rabats, etc.<br />

LE CENTRE est situé dans un bâtiment datant<br />

du début du siècle dernier, avenue de la Liberté<br />

à Romilly-sur-Seine. Il a été racheté dans<br />

les années soixante par la famille Camuset<br />

pour y installer une partie de sa confection.<br />

LA MARQUE<br />

qui joue la carte<br />

du sport rétro<br />

aime utiliser une<br />

grande variété<br />

de couleurs dans<br />

ses collections<br />

en utilisant<br />

de la colle et de<br />

l’encre labellisées<br />

Oeko-Tex.<br />

PHOTO : DR<br />

La portée symbolique de l’événement<br />

n’aura échappé à personne.<br />

Vingt-deux ans après avoir été<br />

déraciné de sa ville natale, Le Coq<br />

Sportif a inauguré ce 29 septembre<br />

un centre technique textile au sein<br />

d’une de ses anciennes usines de<br />

Romilly-sur-Seine. « La marque s’est aujourd’hui<br />

réconciliée avec son passé », a déclaré<br />

à cette occasion Frédéric Bazin, directeur<br />

commercial de la griffe. C’est en effet dans<br />

cette ville auboise que son fondateur Émile<br />

Camuset avait ouvert son atelier de bonneterie<br />

en 1882. Là-bas, la marque a écrit les<br />

plus belles pages de son histoire. Revendu en<br />

1974 à Adidas, Le Coq Sportif amorce son<br />

déclin quelque temps après la victoire de<br />

Yannick Noah à Roland Garros en 1983 et<br />

décide de délocaliser sa production en 1988,<br />

actant son départ de Romilly.<br />

Les années sombres s’enchaînent alors pour<br />

la griffe tricolore dont le sursaut ne viendra<br />

qu’en 2005 grâce à son rachat par le fonds<br />

d’investissement suisse Airesis, détenu notamment<br />

par Robert-Louis Dreyfus, ancien<br />

patron d’Adidas décédé l’an dernier. Sous<br />

l’impulsion de son nouveau propriétaire, le<br />

Coq se redresse sur ses deux pattes : alors<br />

que les ventes atteignaient péniblement<br />

25 millions d’euros en 2005, la marque a<br />

enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires<br />

de 83,5 millions d’euros.<br />

L’année 2009 marquera aussi le retour à la<br />

profitabilité de l’entreprise et 2010 devrait<br />

confirmer cette bonne santé financière<br />

retrouvée, avec des ventes au premier semestre<br />

en hausse de 13 % à 45,4 millions,<br />

et un résultat net de 3,6 millions contre 0,6<br />

au cours de la même période l’an passé. Satisfait<br />

de ces résultats, Le Coq Sportif (piloté<br />

par le CEO d’Airesis, Marc-Henri Beausire,<br />

depuis le départ d’Antoine Sathicq en 2008)<br />

n’a néanmoins pas cicatrisé toutes ses plaies<br />

ouvertes aux heures douloureuses de son<br />

histoire. Alors que la marque s’est construite<br />

sur son offre textile, son chiffre d’affaires est<br />

aujourd’hui réalisé à 85 % par les collections<br />

de chaussures. « Nous voulons redevenir le<br />

spécialiste du molleton », clame haut et fort<br />

David Pécard, arrivé en janvier de chez Petit<br />

Bateau pour chapeauter le nouveau centre.<br />

Réintégrer l’activité de développement produit,<br />

jusque-là confiée à ses partenaires, à<br />

Romilly-sur-Seine s’inscrit donc dans une<br />

volonté de reconquête de son aura passée.<br />

Un musée de la bonneterie<br />

Le bâtiment investi par Le Coq Sportif<br />

appartenant toujours à la famille Camuset,<br />

cette dernière l’a revendu à la mairie pour<br />

permettre à la marque d’en louer une partie,<br />

l’espace restant vacant devant accueillir en<br />

2012 un musée de la bonneterie. Cette réappropriation<br />

d’anciens locaux légitime donc<br />

le discours du Coq : « Nous utilisions le nom<br />

de Romilly sur l’étiquette de nos vêtements, il<br />

était temps de lui redonner une réalité concrète<br />

et c’est aussi une manière pour nous de rendre<br />

la marque singulière avec des produits en<br />

accord avec ses valeurs d’authenticité et de<br />

durabilité », explique Frédéric Bazin.<br />

Sur une surface de 1400 m², la marque met<br />

au point depuis début septembre les premiers<br />

prototypes des modèles textiles de<br />

l’hiver prochain, en lien étroit avec le<br />

centre de design et de marketing établi à<br />

Paris (Ndlr : la production étant confiée à<br />

des partenaires portugais pour l’essentiel).<br />

Pour les différentes étapes nécessaires à<br />

leur confection (bureau de développement,<br />

atelier de prototype, zone de développement<br />

des décors et laboratoire qualité), Le<br />

Coq Sportif a embauché une quinzaine de<br />

LA ZONE DE DÉVELOPPEMENT DES DÉCORS<br />

permet de réaliser différentes sérigraphies<br />

ainsi que des flocages, des transferts, des<br />

décors à paillettes ou en mylar, ou encore de<br />

poser des badges.<br />

personnes du cru, dont l’ancien chef d’atelier<br />

de l’entreprise de décoration sur textile<br />

Romi Mark liquidée en mai, pour réaliser<br />

les flocages et sérigraphies.<br />

Désormais plus apte à jouer la carte du bleu<br />

blanc rouge, Le Coq Sportif nourrit de fortes<br />

ambitions pour sa collection lifestyle. « Alors<br />

que le textile était pratiquement inexistant au<br />

moment du rachat, il pèse aujourd’hui 15 %<br />

du chiffre d’affaires. Sa part est majoritaire<br />

dans notre réseau de boutiques à l’enseigne<br />

(rue Tiquetonne et rue Montmartre à Paris,<br />

Strasbourg et Bayonne), ce qui prouve que<br />

le consommateur adhère à notre offre. Nous<br />

pensons donc que notre ligne lifestyle est<br />

capable de représenter à terme le même poids<br />

dans les ventes que la chaussure, d’autant<br />

que, par chance, le type de produits développés<br />

par la marque et les matières qu’elle<br />

utilise redeviennent à la mode », poursuit<br />

Frédéric Bazin. Pour ce faire, ce dernier<br />

compte sur la France mais aussi l’international,<br />

et en particulier l’Italie, l’Espagne et<br />

l’Angleterre, trois pays gérés en direct dans<br />

lesquels sont prévues des ouvertures de<br />

boutiques à Milan, Barcelone et Londres,<br />

sur le modèle de celle ouverte en juin rue<br />

Montmartre à Paris.<br />

Mais une fois son offre textile relancée et<br />

sa présence à l’international consolidée,<br />

Le Coq Sportif aura un autre défi de taille<br />

à relever : renouer avec ses racines sportives.<br />

« Si le Coq veut retrouver pleinement<br />

sa légitimité, il lui faudra un jour proposer à<br />

nouveau à la vente des articles de sport »,<br />

considère David Pécard. Sponsor de Frédéric<br />

Michalak et du duo Yannick et Joakim<br />

Noah, elle dispose déjà d’ambassadeurs de<br />

choc pour la promouvoir… ■<br />

PHOTO : DR<br />

AUDREY BAZANELLA<br />

N°591 - 11.10.2010 WWW.FASHION-DAILYNEWS.COM 25

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