Méta-atelier & plateforme mobile de l'Ecole ... - protocoles meta

Méta-atelier & plateforme
mobile de l’Ecole
Supérieure d’Art d’Aix en
Provence
- déplacement,
rencontre et hospitalité -
Compte-rendu du séjour
de travail au Conservatoire
des Arts et Métiers et
Multimédia de Bamako /
Mali
du 28 novembre au 11
décembre 2011
Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence
Rue Emile Tavan, 13100 Aix en Provence
T:(33)04 42 91 88 70 . F:(33)04 42 27 63 99

Les comptes-rendus du workshop Déplacement/
Rencontre/Hospitalité (D/R/H) ont été réalisés par Jean-
Paul Thibeau, Natacha Gomet, Vahan Soghomonian,
Guillaume Loiseau. Ceux de l’atelier 3D par Ricardo
Garcia.
Rappel de la proposition initiale de rencontre et
d’intervention pour Bamako. (Méta-atelier & plateforme
mobile)
Responsable du projet: Jean-Paul Thibeau,
coordinateur du méta-atelier et de la plateforme mobile
d’expérimentation.
Suivi du projet: Julie Karsenty,
chargée des relations internationales.
Assistant-intervenant: Ricardo Garcia pour
l’enseignement de la 3D.
Un étudiant de 5ème année pour le suivi du workshop :
Guillaume Loiseau.
Invités : 2 jeunes artistes diplômés de l’ESAAP : Natacha
Gomet et Vahan Soghomonian.
Suite à notre séjour de rencontre et de travail en février
2010 à Bamako, nous avons souhaité développer nos
échanges et coopérations avec le Conservatoire des Arts et
Métiers Multimédias de Bamako (CAMM).
D’une part en proposant une session de formation à la 3 D
dirigée par Ricardo Garcia.
D’autre part une mise en place de séances de travail autour
des notions de « déplacement, rencontre et hospitalité »
afin de partager des outils conceptuels et expérimentaux
afin d’initier une plateforme mobile d’expérimentation à
Bamako, coordonnée par Jean-Paul Thibeau.

Départ - 27 novembre 2011
Départ de Marseille : 10h50.
Arrivée Bamako : 20h50
Voyage sans contre-temps.
Nous avons été accueillis chaleureusement à l’aéroport par
Abdoulaye Konaté, accompagné de son épouse et d’un chauffeur
du CAMM. Ils nous ont conduits dans notre lieu d’hébergement à
Bamako, au n° 786, rue 356, Kalabancoro Norécoro, un quartier
très populaire dans la banlieue.
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BAMAKO J1
Lundi 28 novembre.
10h - Le minibus, conduit par monsieur Coné, vient nous chercher
à la porte de notre résidence.
11h – Arrivée au CAMM.
11h30 – Nous sommes reçu dans le bureau d’Abdoulaye Konaté lequel
nous présente Habib Ballo, responsable du département multimédia,
et coordinateur des deux parties du projet (atelier 3D
et workshop transdisciplinaire D/R/H). Nous travaillerons avec
deux classes de troisième année, Ricardo aura la classe multimédia
et la classe arts plastiques participera au workshop D/R/H.
Nous mettons en place un planning : nous travaillerons sur des
journées complètes à partir du mardi 30 novembre au matin,
jusqu’au 6 décembre et rendrons compte du travail effectué lors
d’une présentation publique le 8 décembre.
Puis nous avons visité le conservatoire guidé par M. Ballo. Nous
observons que l’école est très bien équipée, plusieurs salles
informatiques, dont une dédiée à la pratique sur Mackintosh. «
Il est de la volonté de l’établissement que les élèves sachent
travailler autant sur plateforme PC que Mackintosh », nous explique
Habib Ballo. Les sections musique/son et vidéo aussi bénéficient
d’un matériel de qualité. Guillaume est impressionné
par la qualité et la quantité des équipements vidéo et son.
13h – Déjeuner dans la cours du CAMM, à l’ombre des arbres. Nous
goûtons la cuisine de la « cantine » : riz blanc et sauce d’arachide.
Nous profitons de la musique que des élèves répètent à
côté de nous : guitare et chant.
14h – Nous nous retrouvons dans la médiathèque pour organiser
les journées prochaines, les activités que nous proposerons aux
étudiants. Nous pensons leur demander de nous indiquer des lieux
de leur choix où ils souhaiteraient nous faire déplacer, et
leur demander également d’apporter un objet qui nous suivra pendant
la durée du travail et qui leur est personnel et un texte
qui évoque les thèmes de l’atelier. Nous avons hâte de rencontrer
les étudiants avec lesquels nous allons travailler, découvrir
leur travail et leurs idées.
16h – Nous repartons du CAMM, toujours conduit par M.Coné, légèrement
indisposé par un problème de santé mais toujours dynamique,
nous rentrons à Kalabancoro (le quartier où nous sommes logés)
en passant par un supermarché afin de faire des courses(hors
de prix…).
Nous rentrons ravis de cette première journée et de pouvoir
prendre une douche pour nous rafraîchir.
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BAMAKO J2
Mardi 29 novembre.
Départ à 7h00 de la résidence, avec le minibus.
Arrivée à 7h50 au CAMM
Vers 8h30 les étudiants de 3ème année se rassemblent à la
médiathèque. Il sont regroupés en deux classes : multimédia et
arts plastiques.
Inauguration de la réunion par Moktari Haïdara
Nous nous sommes présentés puis nous avons exposé le projet.
Nous nous sommes séparés en deux groupes.
Les 12 élèves de 3ème année multimédia partent à l’atelier
multimédia 3D proposé par Ricardo Garcia.
Les 11 élèves d’arts plastiques restent avec Jean Paul Thibeau,
Natacha Gomet, Vahan Soghomonian et Guillaume Loiseau dans la
salle de la médiathèque.
Les étudiants se présentent individuellement et présentent leurs
parcours.
Il s’agit de Sory Kanté, Abdoulaye Diakité, Sidi Kalilou
Traoré, André Dolo, Hamidou Koumaré, Ibrahima Samaké, Ténéman
Samaké, Boubacar Maïga, Balla Kanouté , Ousmane Traoré, Mohamed
Diabagaté.
Workshop D/R/H
Nous avons subdivisé les étudiants en 2 groupes :
- 6 étudiants avec Jean-Paul et Guillaume.
- 5 étudiants Vahan et Natacha.
Chaque groupe avait comme consigne de s’interroger sur les
notions de rencontre / déplacement / hospitalité. Consignes
à explorer individuellement de manière à recenser un certain
nombres de points d’intérêts.
Dans un second temps, chaque groupe s’interroge sur le
déplacement qu’il souhaiterait effectuer dans ou à l’extérieur
de Bamako.
A 10h00 nous nous retrouvons dans la salle consacrée au workshop
D/R/H équipée avec des ordinateurs. Les deux groupes y font la
synthèse de leurs réflexions et de leurs propositions.
A la suite de ces échanges, il apparait aux yeux de tous, que
ces trois termes vont évidemment ensemble et sont très liés.
Le déplacement suscite la rencontre et la rencontre suscite
l’hospitalité. Les étudiants nous font bien remarquer qu’au
Mali, l’hospitalité est considérée comme une part sacrée de leur
culture. Les étudiants sont très attentifs à cette proposition.
Ils comprennent en quoi cette proposition qui parait simple à
première vue est profondément intéressante à exploiter.
Nous distinguons plusieurs phases pour ce workshop :
- mardi 29: axer cette première journée de travail en
questionnant ces trois termes déplacement /rencontre /
hospitalité.
- mercredi 30 : réaliser un déplacement concret hors
Bamako. Il s’agit d’une expérience à partir de laquelle
seront exploitées certaines pistes pour réaliser un projet
interdisciplinaire par la suite.
- jeudi 1 et vendredi 2 décembre : exploitation des pistes ;
- du lundi 5 au mercredi 7 : réalisations ;
- jeudi 8 décembre : présentation public ;
- vendredi 9 synthèse ;
- ensuite réalisation d’un compte-rendu ;
- de retour à Aix mise en route d’une publication.
Au sujet du déplacement
L’idée majoritairement approuvée est de se rendre à Djoliba à
40km de Bamako.
C’est un « terrain neutre » que nous ne connaissons évidemment
pas, mais qu’eux ne connaissent pas non plus - sauf Balla,
un étudiant, qui est notre intermédiaire. Djoliba est un
village au bord du fleuve Niger où nous pourrons poser les même
questions que nous nous sommes posées aujourd’hui. Quelle
part prend, pour les habitants de ce village, ces mots de
déplacement / rencontre / hospitalité
Pour le lendemain, nous leurs demandons d’apporter un objet
personnel ainsi qu’un texte au sujet de déplacement /rencontre
/ hospitalité.
Nous leurs demandons également pour le jeudi matin, d’apporter
une pièce personnelle, oeuvre de leur choix qu’ils nous
présenteront.
Nous concluons cette matinée en leur proposant de débuter un
journal de bord (individuel ) de cette expérience tandis que
Jean Paul et l’étudiant délégué des 3ème année vont demander
un bus pour le lendemain. Le coordinateur nous donnera la
réponse a 14h…
Nous nous séparons pour le repas. Nous déjeunons toujours sur
place.
L’après midi, à 14h nous avons eu l’accord de l’administration
pour le déplacement du lendemain.
L’un des étudiants nous évoque le fait que, pour les Maliens,
le voyage commence dès les préparatifs. Nous leur demandons
de prendre du matériel de captation, (appareil photo, carnet/
journal de bord...) car le voyage en lui même doit faire
l’objet d’une attention particulière. Nous cherchons à
mobiliser une vigilance (perception, attention) qui permettra
à chacun de prendre des notes, faire des dessins, prendre des
photos… afin de rapporter de la matière pour travailler.
Nous faisons un tour de leur « mémoire » du matin.
Nous nous rendons compte que très peu d’ élèves ont pris
le temps d’écrire. Nous faisons un tour de table sur leurs
impressions, réflexions, questions, et ce qu’ils ont compris du
projet…. Ce moment est très vite devenu source de véritables
échanges. Des questionnements à la fois artistiques mais aussi
politiques et sociaux sont abordés ce qui constitue déjà des
premiers matériaux.

Nous proposons de faire une photo pour chaque groupe. Cette
photo sera représentative de la journée passée. Les deux
groupes se divisent de nouveau pour « construire » cette
photo.
Atelier 3D.
Le cours débute par le visionnage de plusieurs court-métrages
réalisés par des étudiants d’Aix ou d’autres artistes.
Simultanément, Ricardo avec l’aide de l’un des étudiant
responsable, installent une copie de 3D Studio Max sur les 12
machines de la salle.
Les vidéos
- la première vidéo à été réalisé dans un moteur de jeux
vidéo. très mal perçue car non narrative et très minimaliste,
- une seconde vidéo, plus narrative est mieux perçue,
- visionnage de travaux abstraits : assez mal perçus.
Les élèves sont en demande d’atelier d’écriture scénaristique
et
veulent apprendre l’animation de personnage… Ils sont à la
recherche d’un mode de représentation plutôt figurative.
Mode de fonctionnement très scolaire.
Photo groupe 1
L’après midi tous les étudiants étaient présents et
volontaires, même si des difficultés persistent…
Liste des étudiants de 3ème année multimédia : Souleymane
Bathieno,
Issoumaôla Coulibaly, Mohamed Coulibaly, Kadidiatou Diallo,
Awa Tounkara, Eliasaph Diassana, Mama Koeota, Mamadou Sidibe,
Abdoulaye Soumare, Assetou Doucoure, Moustapha Dicko,
Amadou Diadié Samassekou.
Photo groupe 2
Nous nous réunissons autour de l’ordinateur pour que les deux
groupes prennent connaissance de la photo de l’autre. Ce temps
de séparation / réunion est visiblement précieux et formateur.
Les élèves nous questionnent sur la cohésion entre la classe
multimédia et art plastique. Nous proposons à la classe d’arts
plastiques d’« adresser » son travail à l’autre classe afin
de faire une présentation qui aura lieu le jeudi 8. Cette
dernière étant ouverte au public.

BAMAKO J3
Mercredi 30 novembre.
Workshop D/R/H .
Nous sommes arrivés à 7h50 au CAMM. Pour des raisons
administratives nous n’avons pu partir qu’à 10h10. Nous sommes
18 personnes à embarquer dans le bus pour Djoliba. En plus du
chauffeur, des 11 étudiants très motivés, et de nous-mêmes,
monsieur Ladji Lambele qui est documentaliste, s’est joint à
nous.
La consigne de ce déplacement était de prendre des notes, des
croquis, des photos, de tenir un journal de voyage tout au long
de cette expérience commune, afin de constituer une matière
première à partir de laquelle nous pourrons travailler .
Pendant le trajet des propositions ont été initiées soit par
nous, soit par les étudiants: regarder le paysage défiler en
se retournant, fermer les yeux pour mieux entendre les sons
environnants, changer de place, coller son oreille à la vitre,
tout le monde debout…
Nous avons fait une halte dans un petit marché pour nous
approvisionner et acheter des noix de cola et du tabac pour
offrir au chef du village.
Nous sommes arrivés vers 11h37 au village.
Nous avons été accueilli par le griot Diabaté Sané qui était
accompagnait par Sory Keita. Diabaté nous conduisit auprès du
chef Sidem Keita. Après un discours d’éloge en bambara, le
griot nous a invité à nous asseoir. Nous avons attendu que des
notables du village nous rejoignent.
Lorsque nous fûmes au complet, le rituel d’accueil commença par
la circulation d’un récipient en plastique bleu contenant de
l’eau fraîche. Ce dernier passa de main en main et de bouche
en bouche. Une natte en plastique multicolore fût déployée au
milieu, pour permettre à de nouveaux arrivants de s’asseoir.
Après les avoir remercié de nous accueillir, nous leur avons
expliqué la raison de notre venue: à savoir les interroger sur
leur rapport aux notions de voyage, rencontre et hospitalité.
De très longs échanges ont lieu en Bambara, les étudiants
posaient à tour de rôle des questions. Nous avons eu droit à
quelques synthèses traduite en français.
Pour le chef du village deux traditions restent importantes à
transmettre:
- la solidarité entre les individus,
- l’aspect sacré de l’hospitalité, où l’hôte est plus important
que celui qui reçoit.
Soudain le chef du chantier surgit, il était extrêmement
courroucé, et une violente esclandre éclata entre lui et
le griot. Le motif étant que nous ne lui avons pas demandé
l’autorisation de faire des photos. Apparemment l’incommodait
aussi la présence de blancs sur son territoire. Le
documentaliste, le griot et les étudiants se sont mobilisés
pour le calmer. Petit à petit nous nous sommes tranquillement
éloignés du chantier. Des discussions sur cet incident ont
fusé de tous côtés, nous avons regagné le bus. Le frère du
chef du village qui avait été prévenu par le griot arriva
sur sa mobilette KTM jakarta. Ce notable discuta avec lui et
apparemment il calma la situation. A peine le notable reparti,
alors que nous étions dans le bus, le chef de chantier revint
à la charge pour nous invectiver de nouveau - nous avons
décidé de ne pas rentrer dans son jeu. Le bus nous ramena au
village, où nous avons été invité à déjeuner dans la cours
de la soeur de Balla (un des étudiants) à l’ombre d’un bel
arbre. Adam Koné nous avait préparé un plat traditionnel, riz,
sauce arachide, viande. Nous avons mangé traditionnellement
avec les doigts de la main droite, assis autour de bassines en
métal. Après le repas, et un thé, nous avons fait un premier
échange d’impressions sur cette matinée. Nous sommes revenus
à la chefferie pour saluer le chef du village et lui annoncer
notre départ. Nous sommes en fait arrivés en plein conseil du
village où se débattait la mésaventure du début d’après-midi
en présence du chef de chantier. Le motif principal était que
par ses gestes inconsiderés il avait trahi la parole du chef
et celle du village, qui nous avait le matin même accueillis
en nous assurant de leur totale protection et la plus grande
liberté de circulation. Des palabres se sont entamées, après
quoi le chef du village s’est excusé pour cet incident, et
nous avons repris le bus pour rentrer à Bamako.
Après des salutations rituelles, le griot nous a conduit dans
la brousse pour nous montrer la tombe du premier habitant de ce
village (datant d’environs 200 ans).
Ensuite il nous a conduit au bord du Niger.
Nous nous sommes retrouvés au coeur d’une sablière où oeuvraient
beaucoup de piroguiers et de manœuvres pour extraire du sable
de la rivière. Ce sable étant exploité pour la construction des
bâtiments.

Atelier 3D.
L’apprentissage se poursuit. Certains étudiants se révèlent être
plus réceptifs que d’autres. La classe progresse techniquement. 2
étudiantes ont des difficultés et un étudiant est particulièrement
handicapé. L’enthousiasme est général. Les étudiants m’ont fait
part de leur souhait de créer une équipe de production 3D, afin de
modéliser l’école après mon départ.

BAMAKO J4
Jeudi 1 décembre 2011
Workshop D/R/H .
7h30 : départ avec le minibus et les enseignants cubains qui
enseignent au CAMM. Arrivé 8h au Conservatoire. La veille il
a été demandé aux étudiants d’apporter un objet personnel
et un texte. La journée débute donc avec un travail autour
des objets personnels et des textes. Un premier exercice
consistait à inventer des relations entre les objets. Un
étudiant a fait une proposition particulièrement intéressante,
les présentant comme des objets et des bijoux du patrimoine
de sa famille. Ensuite, chacun expliqua sa relation avec
l’objet qu’il avait choisi. Vint ensuite le temps des lectures
des textes apportés en lien toujours avec cet agencement
déplacement/rencontre/hospitalité. Une grande écoute
s’installa.
A la fin de matinée, nous avons commencé à réunir les
différents matériaux produits pendant le déplacement de la
veille à Djoliba : textes, dessins, photos, vidéos, sons.
Pause du déjeuner 12h30. Nous apprenons malheureusement que
la personne qui s’occupe de la cantine a eu un décès dans
sa famille. Nous avons mangé un riz avec de la sauce yassa
(oignons cuits dans une sauce de couleur jaune). Très bon. Du
fait de son deuil précipité la cuisinière a dû partir plus
tôt, nous avons appris plus tard que les étudiants n’avaient
pas pu se restaurer. Nous avons également commencé à discuter
du planning avec pour objectif de préparer les séances de
lundi. Samedi nous ferons des repérages dans les marchés pour
inventorier les différents materiaux nécessaires pour la
poursuite du workshop.
14h : Nous avons poursuivi la récolte des matériaux de la
veille et libéré dès que possible les étudiants incommodés
par le fait de n’avoir rien mangé. Nous leur avons également
demandé de dactylographier leurs textes pour le lendemain.
Nous poursuivons le traitement des matériaux rassemblés.
16h : départ pour la résidence.
Atelier 3D.
L’apprentissage se poursuit, les étudiant(e)s progressent
de manière disparate, les niveaux se séparent entre ceux
qui avancent rapidement et ceux qui ont des difficultés. Par
bonheur une solidarité s’installe et les meilleurs aident
les étudiants en difficulté. Des propositions concernant la
thématique commencent à fuser. L’intérêt est unanime, les
étudiants avancent des pistes de réalisations propres à leur
coutume et à leur culture.

BAMAKO J5
Vendredi 2 décembre.
Workshop D/R/H .
7h30 : départ avec le minibus et les enseignants cubains.
Arrivé 8h au CAMM.
8h30 : nous retrouvons les étudiants.
1er temps : chacun présente un travail personnel. C’est un
moment très important car l’on perçoit bien l’ancrage des
œuvres dans un contexte, symbolique , culturel et social… Les
échanges sont motivés et passionnants.
2ème temps : nous subdivisons le groupe en 3 équipes.
- Une équipe avec Guillaume pour le choix des photos afin de
réaliser un diaporama.
- Une équipe avec Vahan pour le montage vidéo.
- Une équipe avec Natacha et Jean-Paul pour le travail sur les
textes et les lectures
12H30 : Déjeuner au CAMM avec des sandwiches à l’omelette.
13h30 : Reprise, toutes les équipes sont absorbées par leurs
tâches respectives.
16H45 : fin de l’atelier.
Atelier 3D
Début des cours à 8h30, pas d’absent, les étudiants sont très
investis.
Le niveau d’enseignement est de plus en plus exigeant, malgré
les difficultés les étudiants poursuivent avec courage.
Cependant la semaine prochaine je proposerai de diviser
la classe en deux groupes de niveaux afin de ne pénaliser
personne, ni de décourager les moins performants.
BAMAKO J6
Samedi 3 décembre.
Matin
Guillaume compresse les vidéos, trie les sons.
Natacha continue à organiser les dessins relevés dans les
carnets des étudiants.
A l’initiative de Jean-Paul, dans le cadre de son projet,
Vahan et Ricardo vont rendre visite à un thérapeute
traditionnel, monsieur Illiassau Maïga qui vit dans un
quartier très populaire proche de notre résidence . Nous
sommes accompagnés de notre voisin Omar et de Paul un des
gardiens de la résidence.
Après-midi
Guillaume commence le montage du diaporama.
Jean-Paul poursuit la relecture et la mise en place du compterendu
de la semaine.
Vahan part avec un motard pour filmer et photographier des
choses repérées sur notre parcours.
15h : rencontre de monsieur Siby Oumar, adjoint au maire de
Bamako
commune V, pour préparer notre présentation de dimanche au
Festival International du Partenariat (1ère édition),
organisé par la Mairie de la Commune V de Bamako.
16h30 : marché de Sabalibougou, un quartier très pauvre.
20h : repas chez « Alice », petit maquis où nous avons pris
l’habitude d’aller dîner le soir.

AW BISSIMILA!!
(SOYEZ LES BIENVENUS!!)

BAMAKO J7
Dimanche 4 décembre.
Matin :
9h : monsieur Siby Oumar et un taxi viennent nous chercher à
la résidence pour nous conduire au centre culturel communal
à Sabalibougou. Nous y sommes accueillis dans le cadre d’une
session de formation où sont réunis divers types d’artistes :
musiciens, danseurs, chorégraphes, comédiens, photographes –
la plupart sont aussi formateurs.
10h : Nous présentons les raisons de notre présence à
Bamako et les diverses étapes que nous avons déjà suivies
avec les étudiants du CAMM. De nombreux et riches échanges
s’ensuivirent. Une demande pressante se formule de leur part :
pourrions-nous à une autre occasion de séjour, travailler avec
eux dans le centre culturel du quartier Nous étudierons la
question en rentrant à Aix-en-Provence.
12h : retour à la résidence pour déjeuner.
15h : ballade et découverte de notre quartier et du quartier
de Koulibali.

BAMAKO J8
Lundi 5 décembre.
Workshop D/R/H .
8h 30 : Démarrage de l’atelier. Nous demandons aux étudiants
de dessiner de mémoire une scène ou des éléments qui les ont
marqué pendant le voyage à Djoliba.
A 10h : chacun présente son dessin et le commente des
échanges se mettent à nouveau en place.
Nous leur proposons ensuite un jeu de lectures à partir des
textes, récits qu’ils ont réalisés.
Nous leur expliquons de nouveau que tous ces éléments
constituent des expériences, des exercices qui vont commencer
à s’articuler l’après-midi et les jours suivants, pour une
présentation qui aura lieu le jeudi 8 au matin de 10h à 12h.
Guillaume poursuit le montage du diaporama et Vahan celui de
la vidéo.
12h30 : déjeuner sur place.
14h : Jean-Paul amène un groupe d’étudiants sur des
propositions performatives. Au début ils étaient intimidés,
puis petit à petit deux d’entre eux se sont appropriés la
situation et ont exploré avec les autres diverses formes
d’actions combinant lecture, déplacement, dessin… Une réelle
dynamique s’est mise en place. Natacha revint sur la question
du dispositif général pour le 8.
16h 30 : retour sur la résidence.
BAMAKO J9
Mardi 6 décembre.
Workshop D/R/H .
Poursuite des expérimentations combinant lectures, actions en
lien avec la thématique générale.
Vahan et Guillaume continuent les montages diaporama et vidéo.
Après-midi 1er filage des actions dans la salle de conférence du
CAMM.
Atelier 3D
Début des cours à 8h30, pas d’absent, les étudiants restent
investis.
Le niveau d’enseignement est de plus en plus exigeant, mais
ils doivent réfléchir et proposer un objet à réaliser en 3D en
lien avec la notion d’hospitalité.
Cela demande beaucoup de vigilance afin d’aider les plus
faibles, d’autant plus que la climatisation est en panne
et les ordinateurs en surchauffe. Mais les projets quoique
irréguliers avancent.
Atelier 3D
Poursuite de la formation et ajustement des formes pour la
présentation du 8 décembre.

BAMAKO J10
Mercredi 7 décembre
Workshop D/R/H .
Poursuite des expérimentations combinant lectures, actions en
lien avec la thématique générale.
Mise en place du dispositif vidéo et performatif dans la salle
de conférence.
BAMAKO J11
Ce dernier jour de travail au CAMM de Bamako a été le moment
de restitution du workshop mené avec les deux sections de
troisième année, arts plastiques et celle de multimédia.
8h30 : nous réinvestissons l’espace et réajustons le
dispositif avant de faire un dernier filage des déplacements et
des activités performatives.
10h : Nous accueillons le public, une cinquantaine
de personnes s’installent autour du dispositif. Les
différentes activités - lectures, actions - s’enchaînent et
s’entrecroisent tandis que le diaporama est vidéoprojeté sur
grand écran. Le diaporama des productions 3D est diffusé sur
un grand moniteur. Au bout d’une demi-heure de performance et
après la vidéo-projection du film combinée avec des traductions
en bambara, les différents protagonistes explicitent le projet
pédagogique et artistique, s’ensuit diverses interventions et
commentaires.
Les étudiants se sont appropriés les outils et les
propositions initiales pour créer une performance de qualité
et rendant compte d’une manière pertinente des enjeux de la
thématique : déplacement, rencontre et hospitalité.
Dans l’ensemble, professeurs et étudiant du CAMM ont
manifesté un grand enthousiasme pour le projet, le rendu et
le partenariat avec l’équipe d’Aix-en-Provence. La pérennité
de tels projets est vivement souhaitée et les étudiants ont
soif d’approfondir les recherches et pratiques amorcées dans
l’atelier.
Atelier 3D
Poursuite de la formation et ajustement des formes pour la
présentation du 8 décembre.
Atelier 3D
Les étudiants du multimédia ont travaillé durant ce moment
de formation avec le programme «3Ds MAX». Les étudiants
majoritairement néophytes dans le domaine de la 3D, se sont
particulièrement impliqués dans l’apprentissage.
Les réalisations finales avaient pour thématique,
l’hospitalité. Ce consensus sur ce thème est révélateur de
l’importance de cette notion, au cœur d’une société, où
la culture traditionnelle a pour précepte fondamental la
cohérence familiale et sociale. Ainsi, les étudiants se sont
très rapidement investis dans la proposition, les réponses ont
été unanimes et rapides.
Les réalisations en 3D ont permis de mettre en pratique les
enseignements reçus durant le workshop. Les étudiants ayant
progressé de manière remarquable ont produit de belles images
statiques et animées. D’autres, minoritaires, ayant rencontré
des difficultés ont tout de même produit animations et images
statiques mais bien sûr d’une facture moindre. Ce qui est
totalement normal dans un groupe de travail où les disparités
de niveaux sont récurrentes.
Ce module d’initiation a permis une primo autonomie de
réalisation. La bonne entente qui règne dans la section
a favorisé la création d’une dynamique de groupe où la
solidarité et l’entraide est des plus favorable.
Les travaux 3D ont été apprécié durant la restitution.

Un interview a été réalisée par une chaîne de télévision
locale, clôturant ainsi le workshop par un sentiment de
reconnaissance et de fierté propice des suites positives pour
les jeunes personnes.
Les étudiants de la section multimédia ont ainsi découvert
un nouveau médium, qui les a conquis. Cet engouement révèle
quant à lui le dynamisme d’une jeunesse qui souhaite sortir
de l’ornière pour un avenir égalitaire où l’expertise
technologique et créative serait au rendez vous.
Pour ma part je suis particulièrement heureux d’avoir pu
participé à ce moment fort d’enseignement et de création, où
mes convictions profondes ont trouvé toute leur place. Je
souhaiterais donc pouvoir contribuer de nouveau dans ce cadre
là, afin de poursuivre cet enseignement de manière à pouvoir
former de futurs professionnels.
Mon désir le plus cher serait de pouvoir transmettre
suffisamment de pédagogie, pour qu’à terme l’enseignement de la
3D à Bamako soit pérenne et autonome.

diaporama 3D

diaporama photos dessins déplacememnts

BAMAKO J12
Nous avons effectué une dernière réunion d’échanges avec les
étudiants.
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BAMAKO J13 et 14
Nous profitons de ce week-end pour approfondir notre
connaissance de la ville.
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CONCLUSION
Après cette session d’expérimentation et de formation qui
s’est avérée fructueuse et pertinente, nous avons bien perçu
la nécessité de poursuivre cet échange et de renforcer la
passerelle collaborative entre l’ESAAP et le CAMM.
Notamment en facilitant le déplacement et l’accueil
d’enseignants et d’étudiants du CAMM à Aix en Provence.
La configuration un enseignant, un assistant, un étudiant de
5ème année et deux jeunes artistes (anciens étudiants de
l’ESAAP) s’avèrent très riche et efficace permettant divers
échanges aussi bien internes à ce micro-collège qu’externes
avec les étudiants et les enseignants du CAMM.
Nous tenons à signaler la grande qualité d’accueil de la
direction et de l’équipe pédagogique du CAMM, particulièrement
Abdoulaye Konaté, Moukti Haïdara et Habib Ballo.
Le travail en amont de Julie Karsenty pour les relations et la
logistique avec nos différents partenaires a été essentiel et
on l’en remercie.
Nos remerciements également à l’Association La Traverse de la
Barricade et à son Président Alain Bourdy, ainsi qu’à Jean-
Paul Ponthot, notre Directeur, qui nous a fait totalement
confiance pour la mise en oeuvre et réalisation de ce projet.
Il nous reste maintenant à préparer une édition papier qui
soit artistique et dynamique.
Méta-atelier & plateforme
mobile de l’Ecole
Supérieure d’Art d’Aix en
Provence
décembre 2011