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Fr-31-08-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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2 > A L A U N E<br />

LE LIEN<br />

Yacine Chabi<br />

Les<br />

pleureuses<br />

Au-delà de l’événement luimême,<br />

l’élection ou<br />

« désignation » d’un nouveau<br />

secrétaire général à la tête du<br />

FLN jeudi à El Aurassi a<br />

provoqué des scènes<br />

« inhabituelles », qui frisent le<br />

mélodrame, voire le ridicule.<br />

Au départ, il y avait quatre<br />

candidats à la succession de<br />

Abdelaziz Belkhadem. Des<br />

candidats déclarés<br />

« officiels ». Jusqu’à la<br />

dernière minute, ils avaient<br />

maintenu leur candidature.<br />

Chacun a en long et en large<br />

déroulé son programme pour<br />

le parti, son ambition, ses<br />

priorités. Jusqu’à la dernière<br />

minute, il devait y avoir un<br />

vote, une élection, un signe de<br />

bonne santé, une preuve que<br />

la démocratie survit au FLN,<br />

que chaque voix compte<br />

comme lors de l’éviction par<br />

les urnes de Belkhadem qui a<br />

donné naissance à une crise<br />

« d’appareil » depuis février. Le<br />

moment où chacun devait se<br />

prononcer arrive. Et que voiton<br />

? Un candidat déclaré qui<br />

prend un angle mort de la<br />

grande salle et se fait dire par<br />

un autre qu’il n’est plus<br />

candidat. Un deuxième, les<br />

larmes aux yeux, se lève et se<br />

tourne vers les membres du<br />

Comité central et fait entendre<br />

péniblement sa voix: « Je ne<br />

suis plus candidat, je me<br />

désiste au profit de Si<br />

Saidani», avant de se jeter<br />

dans ses bras !<br />

Après ces quelques minutes<br />

d’anthologie, Si Amar se<br />

retrouve seul et unique<br />

candidat, comme au bon vieux<br />

temps. Dès lors, il est question<br />

de plébiscite et non<br />

d’élection. Sans entrer dans<br />

les méandres de la politique<br />

politicienne du FLN, des<br />

coulisses et des interférences<br />

externes connues mais jamais<br />

prouvées, y a-t-il eu une<br />

personne dans la salle qui a<br />

pensé à l’image que le premier<br />

parti du pays a pu donner aux<br />

citoyens et à l’opinion<br />

publique ? Y a-t-il eu une<br />

personne présente jeudi à El<br />

Aurassi qui s’est souciée de la<br />

crédibilité de ce parti<br />

majoritaire au sein de toutes<br />

les instances élues du pays ?<br />

Comment peut-il défendre les<br />

intérêts d’une République qui<br />

se veut démocratique au<br />

moment où en son sein, au<br />

cœur de son instance, le débat<br />

y est interdit, la contradiction y<br />

est bannie, le courage<br />

politique y est proscrit !<br />

Ceux qui ont voulu se porter<br />

candidats au poste de<br />

secrétaire général auraient dû<br />

se défendre et faire valoir leurs<br />

droits. Malheureusement, ils<br />

ont failli. Ils ont préféré pleurer<br />

et se prosterner au lieu de<br />

mener leur combat jusqu’au<br />

bout.<br />

Hier, un vieux militant FLN<br />

nous confia : « Je garde ma<br />

carte d’adhérent en mémoire à<br />

mes camarades et aux<br />

hommes de valeur qui ont<br />

servi le FLN. Je garde ma carte<br />

mais j’ai perdu ma foi en ce<br />

parti. »<br />

Saïdani succède à Belkhadem<br />

Belayat, le dernier obstacle<br />

La session du Comité central du FLN jeudi et les décisions contradictoirs de la justice n’ont<br />

fait qu’approfondir les divergences au sein du parti. Presqu’au même moment, le<br />

coordinateur du parti a crié au «hold-up».<br />

Réagissant à la tenue de la<br />

réunion du Comité central<br />

à l’hôtel El-Aurassi ,<br />

le désormais ex-coordonnateur<br />

du Bureau politique du<br />

FLN, Abderrahmane Belayat, l’a<br />

qualifiée d’«illégale». S’exprimant<br />

au cours d’une conférence de<br />

presse au siège du parti à Hydra, il<br />

a précisé que “le Conseil d’Etat a<br />

annulé l’autorisation accordée au<br />

groupe de Boumehdi pour l’organisation<br />

de cette réunion, d’où<br />

son caractère illégal» tout en qualifiant<br />

d’«illégitimes» les résultats<br />

qui en découleront. Le Bureau<br />

politique prépare la tenue de la<br />

réunion du Comité central, a fait<br />

savoir Belayat, rappelant que le<br />

coordonnateur du Bureau politique<br />

est «le seul habilité à convoquer<br />

une réunion extraordinaire<br />

pour l’élection d’un nouveau<br />

secrétaire général du parti conformément<br />

à l’article 9 de son règlement<br />

intérieur». Selon lui, le<br />

groupe du président de la sixième<br />

session Boumehdi n’est pas qualifié<br />

pour convoquer les membres<br />

du CC à une session extraordinaire<br />

pour l’élection du secrétaire<br />

général». A une question sur la<br />

nouvelle autorisation obtenue par<br />

Boumehdi pour la tenue de la réunion<br />

du CC à l’hôtel El-Aurassi,<br />

Belayat a estimé que cette rencontre<br />

«s’est tenue sans autorisation»<br />

soulignant que «la décision du<br />

Conseil d’Etat invalide cette autorisation».<br />

«Nous ne sommes pas<br />

Trois décisions de justice<br />

en moins d’une semaine<br />

ont fait de la session du<br />

Comité central du FLN<br />

une « curiosité » et un<br />

sujet de polémique. Après<br />

la Chambre<br />

administrative d’Alger,<br />

c’est le Conseil d’Etat qui<br />

a statué la veille de sa<br />

tenue. Une instance dont<br />

le verdict n’a pas été<br />

respecté. Pour y voir plus<br />

clair, nous avons sollicité<br />

M e Benisaâd. Entretien.<br />

<strong>Algérie</strong> News : Pouvez-vous nous expliquer<br />

quel est le rôle du Conseil d’Etat ?<br />

M e Noureddine Benissaâd : Le Conseil d'Etat<br />

est le dernier degré de juridiction dans l'ordre<br />

juridictionnel administratif. C’est la plus<br />

haute juridiction administrative du pays. Ses<br />

décisions sont définitives et il n'y a aucun<br />

autre moyen légal de contester ses décisions en<br />

vertu des dispositions du code de procédure<br />

civile et administrative.<br />

Sur le plan juridique, et compte tenu de la<br />

décision du Conseil d’Etat rendu mercredi<br />

après-midi sur le dossier FLN, peut-on<br />

conclure que la tenue de la session et l’élection<br />

d’un secrétaire général jeudi à El Aurassi<br />

est contraire à la loi ?<br />

ALGERIE NEWS Samedi <strong>31</strong> août <strong>2013</strong><br />

contre le groupe d’El-Aurassi mais<br />

nous voulons rassembler et notre<br />

position aujourd’hui les raménera<br />

à la raison», a-t-il poursuivi. De<br />

son coté, le nouveau secrétaire<br />

général issu de la réunion d’El<br />

Aurassi a appelé au rasemblement.<br />

L’annonce de la composante du<br />

nouveau Bureau politique du parti<br />

du <strong>Fr</strong>ont de libération <strong>national</strong>e a<br />

été reportée à la prochaine réunion<br />

du Comité central du parti, a<br />

affirmé jeudi soir à Alger le nouveau<br />

secrétaire général du FLN,<br />

Amar Saïdani. «Après consultations,<br />

il a été décidé de reporter<br />

l’annonce de la composante du<br />

Bureau politique du parti à la prochaine<br />

réunion du CC», a indiqué<br />

Saïdani devant les membres qui<br />

ont participé aux travaux de la 6 e<br />

session du CC, tenue jeudi à l’hôtel<br />

«El-Aurassi» . Saïdani a précisé<br />

que ce report permet de poursuivre<br />

les consultations pour choisir<br />

les membres du futur Bureau politique<br />

du FLN, sans pour autant<br />

préciser la date de la tenue de la<br />

prochaine réunion du CC.<br />

Il a, à cette occasion, demandé<br />

aux membres du CC d’informer<br />

les militants de la base sur le<br />

déroulement des travaux de la 6 e<br />

session. A une question sur la présidentielle<br />

de 2014 et l’intervention<br />

présumée du Président de la<br />

M e Noureddine Benissaâd, juriste et président de la Laddh<br />

« La session d’El Aurassi doit être<br />

annulée juridiquement »<br />

Il n'existe plus de chambre administrative<br />

au niveau de la Cour suprême. Les litiges entre<br />

particuliers et administrations, ou entre administrations<br />

entre elles, ou toute entité juridique<br />

contre une quelconque administration,<br />

sont du ressort des prérogatives du tribunal<br />

administratif ou du Conseil d'Etat.<br />

Peut-on dire que la tenue de cette session est<br />

contre la loi et la justice ?<br />

Si effectivement le Conseil d'Etat a annulé<br />

l'autorisation délivrée par le ministère de<br />

l'Intérieur pour la tenue de la session du<br />

Comité central du FLN, l'autorisation devient<br />

alors nulle et la session également sur le plan<br />

du droit.<br />

République dans les affaires du<br />

parti, Saïdani a répondu séchement<br />

en déclarant : « Pour l’instant,<br />

nous avons un Président de<br />

la République dont le mandat<br />

s’achève en avril 2014. Nous lui<br />

avons apporté notre soutien et<br />

nous allons continuer à le faire<br />

jusqu’au bout. Au sein du FLN,<br />

pas de débat sur la présidentielle<br />

jusqu’au mois d’avril. Pour nous,<br />

c’est un dossier qui est clos», at-il<br />

fait savoir. Enfin, Saidani a réaffirmé<br />

qu’il oeuvrera à émettre fin<br />

à la crise que connaît le groupe<br />

parlementaire du parti à travers le<br />

scrutiné.<br />

M. Z.<br />

Comment se fait-il que le tribunal<br />

administratif a confirmé jeudi<br />

matin sa décision alors que le<br />

Conseil d’Etat l’a annulée.<br />

Peut-on conclure qu’il a eu une<br />

interférence dans une décision de<br />

justice ?<br />

Le tribunal administratif encore<br />

une fois ne peut pas annuler une<br />

décision du Conseil d'Etat. C'est le<br />

contraire qui peut se produire.<br />

La décision du Conseil d’Etat<br />

d’annuler l’accord donné au<br />

Groupe Boumehdi pour l’organisation<br />

du CC, a été annulée quelques<br />

heures après par le tribunal<br />

administratif, le mécanisme lui-même qui<br />

reflète une vitesse phénoménal est-il acceptable<br />

juridiquement?<br />

C'est en fait toute la problématique de l'indépendance<br />

de la justice qui est posée et d'une<br />

manière générale des décisions de justice qui<br />

ne sont pas appliquées. Ceci renvoie sur le<br />

plan de la démocratie au principe de la séparation<br />

des pouvoirs et à leur équilibre et l'Etat de<br />

droit.<br />

Nous sommes sur ce plan loin de ces normes<br />

et dans le cas d'espèce nous ne sommes<br />

plus sur le terrain du droit et des normes juridiques.<br />

Entretien réalisé par<br />

Yahia Maouchi<br />

Kahina/D. News

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