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Anouar Ben Malek
«Chaque fois les cartes
sont rebattues !» > Pages 11 à 13
Le virus H1N1 fait des victimes
10 morts
à Tizi Ouzou
Au moins dix personnes sont décédées au CHU de Tizi Ouzou, par la grippe porcine, appelée sous son
abréviation virus H1N1, selon des sources hospitalières. Celles-ci attendent les résultats des analyses
effectuées sur un jeune de 27 ans, décédé dans la soirée de jeudi, après avoir été hospitalisé pour
« une détresse respiratoire aiguë.» > Page 4
Belkhadem destitué par les redresseurs
L’arroseur arrosé
C’est une scène tragi-comique pour le désormais ex-secrétaire général
du doyen des partis, Abdelaziz Belkhadem, car le redresseur en chef qui
s’est soulevé contre Ali Benflis, vient d’être redressé à son tour
> Pages 2 et 3
Trains de banlieue
La SNTF
réduit
les tarifs
Bonne nouvelle pour les usagers
du train. La direction générale de
la SNTF a décidé de réduire de 20
à 25% les tarifs des abonnements
pour les dessertes de la banlieue
algéroise, a révélé, hier, une
source responsable de cette
société. > Page 5
Maltraitance
des enfants
dans l’Algérois
1 700 cas
en un mois !
Le président du Réseau algérien
pour la défense des droits de l'enfant
(Nada) dresse un premier
bilan des violences subies par les
enfants pour le premier mois de
l'année en cours. C’est effrayant !
> Page 5
Cybercriminalité
Les menaces
par mails
prolifèrent
Les insultes et les menaces de
mort par mail sont punies par la
loi en Algérie. Les services de
sécurité, gendarmes et policiers,
disposent actuellement des
moyens adéquats pour «pister»
les auteurs. > Page 6
Le Grand jeu
La mort du loup
Alger n'est pas l'Algérie. Et le
cinéma a le droit de cité dans l'ensemble
du territoire des fennecs.
Aujourd'hui, 15h, dans l'enceinte
de la cinémathèque de Béjaïa,
sera projeté «Le Grand jeu»,
œuvre rare du cinéaste Malek
Bensmaïl, longtemps invisible en
Algérie et en France. > Page 22
Quotidien national - Samedi 2 février 2013 - N°1426 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406

2 > A L A U N E
LE LIEN
Massinissa Boudaoud
L’arroseur
arrosé
C’est une scène tragi-comique
pour le désormais exsecrétaire
général du doyen
des partis, Abdelaziz
Belkhadem, car le redresseur
en chef qui s’est soulevé
contre son prédécesseur, le
candidat malheureux à la
présidentielle de 2004, Ali
Benflis, vient d’être redressé
par un autre mouvement de
redressement, qu’on avait
sous-estimé. Comment on en
est-on arrivé-là, alors que
Belkhadem paraissait, à la
veille de la tenue du Comité
central de sa formation
politique placide, inamovible
et surtout confiant en ses
appuis, au point où il est
parvenu à nous faire croire que
le forcing de la bande à Kara
n’était qu’une tempête dans
un verre d’eau ? Ce n’est pas le
cas à postéori. On pourrait
suspecter, à l’occasion,
l’existence d’un marchandage
de voix, une pratique courante
en Algérie. On pourrait
toujours spéculer sur
l’immixtion des parties
influentes qui ont renversé la
vapeur. Des forces qui ont
pesé de tout leur poids au
point d’influencer sur les
équilibres et les rapports de
force. Aussi secret soit le
mécanisme d’élection ou de la
cooptation au FLN, il est
difficile d’expliquer les avatars
des politiques algériens.
Si la sortie de Belkhadem
signifie la fin d’un épisode
dans la maison FLN, elle ne
consacre pas la fin des
tiraillements entre les
différents courants, d’autant,
comme disent des
observateurs, les «flnistes»
viennent de découvrir le vote à
bulletin secret pour la
désignation d’un secrétaire
général. Si maintenant, on le
sait, le président d’honneur
du FLN ne s’est pas ingéré
dans les affaires du premier
parti, on ignore pour quel
objectif Belkhadem a été
lâché. Des lectures suggèrent
que Belkhadem a fermé la
parenthèse d’une période de
gouvernance. Ce qui est sûr,
c’est qu’il a aussi, à l’instar de
Ouyahia, de Sadi et d’Aït
Ahmed, signé le début d’une
nouvelle ère, qui ne serait pas
forcément différente de sa
précédente. Les dogmes, les
stéréotypes et la mentalité
restent figés. Ce qui change en
revanche, ce sont ses acteurs,
ses figures et ses figurines,
dont le peuple s’est en lassé.
Le prochain sur la liste des
départs, ne pourrait être que la
dame de fer du PT, qui devient
pour ainsi dire la doyenne des
chefs de parti. Connaîtra-t-elle
le même triste sort. Peu
importe la manière par
laquelle la voie de garage est
montrée, c’est la finalité qui
compte. L’avenir apportera
sûrement des réponses.
Quatre voix ont suffi pour faire la différence
Belkhadem destitué
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a été
destitué, jeudi à 16h20, par une majorité des membres du Comité central, à l'issue d'un vote
de confiance qui lui a été fatal. Retour sur une journnée particulière.
La salle des conférences de
l'hôtel Erriadh de Sidi
Fredj a été le théâtre de la
6 e session ordinaire du
Comité central du FLN. Une journée
a suffi pour débarquer un
Abdelaziz Belkhadem qui a été
aux commandes du parti 8 années
durant et qui était certain de
poursuivre son mandat jusqu'au
bout, et ce jusqu'à la dernière
minute, n'était-ce l'urne et les 4
voix de plus en faveur de ses
détracteurs qui ont en décidé
autrement.
Une ambiance d'état de siège a
régné aux alentours de l'hôtel
Erriadh durant toute la journée
de jeudi. Un impressionnant dispositif
de sécurité était déployé
dès les aurores pour sécuriser les
conclavistes du FLN et empêcher
le scénario de la session de juin de
se reproduire. Cette fois-ci
encore, des jeunes chauffés à
blanc se sont rassemblés en petits
groupes le long de la route étroite
qui sillonne le site touristique.
Mais la tolérance zéro des services
de sécurité a dissuadé les fauteurs
de trouble, et les gendarmes antiémeute
déployés ont rapidement
neutralisé les empêcheurs de
tourner en rond. Peu avant 11
heures, les membres du Comité
central et les journalistes sont
priés de rejoindre la salle de
conférences pour le démarrage
des travaux de la session du CC.
Mais il a fallu attendre jusqu'à 12
heures 15 minutes pour que
Abdelaziz Belkhadem fasse son
apparition sous les applaudissements
nourris de ses partisans et
les sifflets et chahut de ses protagonistes.
Renseignement pris, il
nous a été expliqué que ce retard
était dû à l'exigence des redresseurs
d'avoir des représentants au
sein du bureau qui supervisera
l'opération de vote pour le renouvellement
de la confiance au SG.
Après avoir rejeté la demande des
redresseurs, Belkhadem a fini par
Abdelaziz Belkhadem
«Je quitte, la tête
haute»
Le secrétaire général du FLN
déchu, Abdelaziz Belkhadem, a
fait une courte déclaration à la
tribune, à l'issue du vote qui a
décidé de son retrait de
confiance, dans laquelle il dira
que «c'est la victoire du FLN.
C'est la pratique démocratique, et
j'espère que celui qui me
succédera sera meilleur que moi».
Avant de quitter l'hôtel Erriadh,
Belkhadem dira à la presse qu'il
part «la tête haute», comme il l'a
souhaité, c'est-à-dire après le
verdict de l'urne.
céder, et le bureau désigné une
fois la session ouverte par le SG
du FLN, est composé de deux pro-
Belkhadem que sont Tahar
Khaoua et Ahmed Khenoufa, et
deux membres du mouvement de
redressement et de l'authenticité
(MRA) en les personnes d'Ahmed
Chaker et Mustapha Boualeg.
L'opération de vote supervisée
par une huissière de justice a
débuté à 12h20. Sur les 330 membres
du Comité central, 306
étaient présents et 12 ont fait
signer des procurations. Le vote
allait concerner au total 318
membres.
Les quatre plus longues heures
de la vie de Belkhadem. Au bout
de quatre longues heures durant
lesquelles les membres du CC ont
défilé l'un après l'autre devant le
bureau de vote pour valider leur
vote après avoir répondu à la
question relative au renouvellement
ou pas de la confiance au
secrétaire général, l'instant tant
redouté, celui du dépouillement,
est arrivé.
Tout le monde était sur les
nerfs. Abdelaziz Belkhadem en
premier, lui qui n'a pas quitté son
fauteuil dans la tribune et qui a
scruté, inquiet, les traits tirés,
l'opération de dépouillement.
Finalement, la majorité du CC a
décidé de retirer sa confiance à
Abdelaziz Belkhadem. Sur les 318
membres recensés, 160 ont voté
contre Belkhadem, 156 ont voté
pour Belkhadem et 7 bulletins ont
été déclarés nuls.
A l'annonce de la victoire des
anti-Belkhadem, une explosion de
joie s'en est suivie. Abderrazak
Boukerzaza et Amar Tou se sont
distingués particulièrement, l'un
applaudissait et criait à tue-tête
tandis que l'autre avait sa main
levée en signe de victoire et les
yeux larmoyants. Les partisans et
les anti-Belkhadem étaient tous
sur les dents depuis le début de
l'opération du vote. Ce qui dénotait
de l'incertitude qui a plané
jusqu'au bout sur l'issue de ce
scrutin. Un membre du Comité
central a été jusqu'à qualifier les
indécis de «mounafikine» (hypocrites,
ndlr) qui constituaient une
source d'angoisse pour les pro-
Belkhadem.
De son côté, Abderrahmane
Belayat, ancien ministre de
ILS ONT DIT
Amar Saïdani, ancien
président de l'APN
«Le FLN n'est
pas un parti
aux ordres»
«On a accusé ce parti de ne pas
être démocratique, d'être un parti
du pouvoir, d'être un parti aux
ordres, mais vous avez vu que ce
parti fonctionne avec l'urne, que
c'est un grand parti, qui a des
cadres et qu'il fonctionne avec des
principes démocratiques. Nous
avons remplacé Abdelaziz
Belkhadem aujourd'hui, nous
avons remplacé Ali Benflis hier, et
avant lui Boualem Benhammouda,
Abdelhamid Mehri et Mohamed-
Salah Yahiaoui. Donc, ce parti a
démontré qu'il est démocratique
alors que les autres partis sont
toujours aux mains des mêmes
personnes et que le FLN est le parti
des jeunes et de l'avenir.»
Tayeb Louh, ministre
du Travail et de
la Sécurité sociale
«Il y avait un
grand fossé au
sein du FLN»
«Il y avait une grande entaille entre
les militants du FLN. Cette entaille
ou ce grand fossé a influé
négativement sur la réputation du
parti. C'est pour cela que nous
étions obligés de recourir à cette
procédure (le vote de confiance,
ndlr). Cette procédure approfondit
la pratique démocratique. Le
résultat a été accueilli avec un
grand sens de la responsabilité et
le Comité central a ainsi tranché
dans le conflit qui oppose ses
membres au secrétaire général.»
l'Habitat et membre du Bureau
politique et proche du secrétaire
général n'a pas tari d'anecdotes
avec les journalistes auprès desquels
il a décidé de s'assoir durant
plusieurs minutes. Il était confiant
quant à l'issue du scrutin. Mais à
l'issue de ce vote, un premier
enseignement s'impose :
Belkhadem a été battu avec une
courte manche. Ce qui signifie
d'une part que les redresseurs
n'ont obtenu qu'une courte victoire
et d'autre part que
Belkhadem n'est pas tout à fait
fini et qu'il peut constituer une
tendance au sein du parti. A
moins qu'il ne décide de prendre
le même chemin que ceux qui
l'ont précédé. Pour ceux qui l'ont
destitué, la quête d'un leader est
déjà une source d'une grande
angoisse. Abderrazak Bouhara a
été acclamé par certains durant
l'explosion de joie qui a entraîné
le départ de Belkhadem. Mais la
bataille de la succession ne fait
que commencer. Cela s'annonce
dur et les meneurs du mouvement
ayant fait tomber Belkhadem ne
veulent pas se précipiter.
Kamel Aït Bessaï
Moussa Benhamadi,
ministre de la Poste
et des Technologies
de l'information et de
la communication
«Il ne faut pas
qu'il y ait deux
tendances au sein
du FLN»
«Il y a eu donc un choix. Mais nous
ne pouvons pas considérer que
ceux qui ont voté pour Abdelaziz
Belkhadem sont en faute. Nous
allons travailler pour rassembler
nos rangs, pour empêcher qu'il y
ait deux tendances. Nous devons
aussi élire un homme rassembleur,
je ne peux pas avancer de nom
mais je sais qu'il y a des hommes
capables de rassembler les voix du
FLN».
Amine B./D. News
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

A L A U N E
3
Bouteflika et ses hommes de confiance
Belkhadem… le dernier
des «préférés»
Avec le retrait de confiance par 160 membres du Comité central du FLN, à Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général
du parti, c'est un autre homme, proche du chef de l'Etat et néanmoins président d'honneur de l'ex-parti unique, qui
quitte le navire. Séparation ou lâchage, le locataire du palais d'El-Mouradia aura consommé plusieurs hommes qui lui
étaient fidèles à un moment donné de son règne.
Salah Goudjil, sénateur du tiers présidentiel et membre du MRA
«L’heure n’est pas aux règlements de comptes»
Algérie News : Quelles sont les prochaines étapes qui
attendent le parti après avoir retiré la confiance au secrétaire
général Abdelaziz Belkhadem ?
Salah Goudjil : Nous allons élire un bureau provisoire
qui va préparer des élections pour une direction, démocratiquement,
et celui dont le nom sortira de l'urne l'emportera
mais nous resterons tous attachés aux principes qui
fondent la pratique politique au sein du FLN, le principe
de la collégialité car la «zaâma» c'est fini.
La session du Comité central qui s'est ouverte ce matin
sera-t-elle close ou bien restera-t-elle ouverte jusqu'à
l'élection d'un nouveau secrétaire général en remplacement
d'Abdelaziz Belkhadem ?
Concernant la session du Comité central, nous allons
certainement repousser à plus tard la poursuite des travaux
pour favoriser l'apaisement. Nous mettrons sur pied un
bureau pour voir quelles sont les étapes à suivre. Nous
avons des compétences pour gérer le parti.
Peut-on considérer que le Mouvement de redressement et
de l'authenticité est officiellement dissous aujourd'hui ?
Le divorce consommé par
Bouguerra Soltani avec ses deux
alliers Ouyahia et Belkhadem en
janvier 2012, aura mis la majorité
présidentielle en difficulté.
Un navire pour lequel Abdelaziz
Bouteflika a, depuis son intronisation
au palais d'El-Mouradia en
1999, tracé une seule direction.
Celle d'appliquer son programme.
Belkhadem aura donc été, l'un des derniers
hommes politiques qui ont accompagné le
Président dans toutes ses démarches. Fort
de la majorité du FLN dans les Assemblées
élues, l'ex-chef de gouvernement fera «passer»
et/ou «modifier» toutes les lois.
La conjoncture dans laquelle est introduit
ce changement au Front de libération
nationale, est aussi sujette à tous les débats.
L'Alliance présidentielle créée en 2004, à la
veille de la réélection de Bouteflika pour un
second mandat, n'a pas lieu de continuer à
exister.
Le divorce consommé par Bouguerra
Soltani avec ses deux alliers Ouyahia et
Belkhadem en janvier 2012, aura mis la
majorité présidentielle en difficulté, même
si cette dernière s'est vue renforcée «officieusement»
par des nouveaux arrivés au
sein de l'APN, à l'effet de légiférer les réformes
du Président. A une année de l'élection
présidentielle de 2014, les hommes «politiques»
forts du chef de l'Etat sont tous en
dehors du sérail. Le mois de janvier 2013 en
a emporté avec lui, les trois leaders. Après la
démission du patron du RND, Ahmed
Ouyahia qui a jeté l'éponge avant la tenue
du Conseil national de son parti à la mijanvier,
Soltani lui emboîtera le pas, quelques
jours après. Le successeur de cheikh
Mahfoud Nahnah a décidé de ne plus se
présenter pour un troisième mandat à la
tête du MSP en mai prochain. Le secrétaire
général du FLN, bien qu'il soit contesté
depuis deux ans, s'accrochera et quitte son
poste avec les «honneurs» en se soumettant
aux résultats des urnes.
Durant ces deux derniers mandats présidentiels,
deux de ces trois hommes
avaient occupé le poste de Premier ministre,
alors que le troisième, Soltani en l'occurrence,
se contentera du poste de ministre
d'Etat sans valise. Séparation ou
lâchage, le locataire du palais d'El-
Mouradia aura consommé plusieurs hommes
qui lui étaient fidèles à un moment
donné de son règne.
Ahmed Benbitour est poussé à la démission
en août 2000, soit 9 mois seulement
après sa nomination à la tête du gouvernement.
Un différend entre lui et son
Président, sur la politique à mener au plan
économique, était à l'origine de son départ.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013
Trois ans après, c'est Ali Benflis
qui sera limogé du même poste,
après que l'ex-secrétaire général
du FLN ait affiché ses intentions
pour la présidentielle de 2004.
L'épisode Ahmed Ouyahia, dont
la carrière n'est toujours pas
finie, de l'avis des politiques,
«lâché» face à une contestation interne au
sein de son parti, aura démontré qu'il n'est
plus dans les grâces de Bouteflika. Mis à
part les ministres des secteurs clés, que le
Président avait ramené dans ses valises dès
1999, tels que Abdelatif Benachenhou,
Chakib Khelil, Abdelhamid Temmar et
Noureddine Yazid Zerhouni, il sera toujours
entouré d'hommes politiques qu'il
protègera tant qu'ils lui restent fidèles.
Abdelmalek Sellal, actuel Premier
Amine B./D. News
ministre, reste l'un des hommes fort du
Président. Directeur de campagne en 2004,
puis en 2009, l'ex-ministre des Ressources
en eaux ne s'est jamais mis en travers du
chef de l'Etat. En revanche, à la faveur de
l'ouverture politique, d'autres figures affichent
déjà la couleur pour remplacer les
partants.
Amara Benyounès, secrétaire général du
Mouvement populaire algérien (MPA) et
Amar Ghoul du Rassemblement espoir
d'Algérie (TAJ) sont les deux prétendants
par excellence. En effet, ces deux ministresresponsables
de partis ne ratent aucune
occasion pour afficher leur allégeance au
Président. Si Bouteflika décide de continuer
avec son navire au-delà de 2014, il y en aura
du monde pour embarquer avec lui.
Aïssa Moussi
Je dis que nous sommes entrés dans une autre phase à
partir d'aujourd'hui et nos responsabilités sont plus grandes.
Cela fait deux années que nous demandons le changement,
le redressement et le retour du FLN sur la bonne
voie. Notre réflexion doit aller au profit du FLN et non à
nous-mêmes.
C'est quoi la bonne voie pour vous ?
Il nous appartient aujourd'hui de faire le changement et
de réhabiliter les principes du FLN, sa culture, ses traditions
et ses principes et mode de fonctionnement.
Est-ce que vous allez demander des comptes à Abdelaziz
Belkhadem ?
Il ne faut pas anticiper les événements. Nous devons
remettre de l'ordre dans la maison FLN puis nous aviserons.
Le FLN n'est pas la propriété des cadres uniquement.
Il appartient aussi aux militants, lesquels auront leur mot à
dire là-dessus, et ce, dans le cadre du mode de fonctionnement
propre à notre parti. Quant à ce qui s'est passé, nous
verrons plus tard.
Propos recueillis par K. A. B.
Amine B./D. News

4 > A C T U
Le virus H1N1 fait des victimes à Tizi Ouzou
Une dizaine de
personnes décédées
Au moins dix personnes sont décédées au CHU de Tizi Ouzou, par la grippe porcine,
appelée sous son abréviation virus du H1N1, selon des sources hospitalières.
Celles-ci attendent les résultats des analyses effectuées sur un jeune de 27 ans,
décédé dans la soirée de jeudi, après avoir été hospitalisé pour « une détresse
respiratoire aiguë.»
Les décès par ce virus ont été
constatés au service pédiatrique
où deux enfants sont morts, ainsi
qu’au pavillon des urgences
médicales ayant enregistré deux cas de
décès de femmes enceintes. La première
victime de cette grippe foudroyante a été
enregistrée dimanche dernier. Il s’agit
d’une jeune fille de 17 ans, résidant à Tizi
Ouzou ville ayant succombé au service de
réanimation. Si nos diverses sources
contactées à ce sujet ne confirment pas
l’origine de ces décès, excepté pour le cas
de la jeune fille de 17 ans, elles affirment
néanmoins que toutes les victimes présentent
des symptômes grippaux et en
détresse respiratoire que le virus H1N1
provoque chez l’homme. «Les formes cliniques
des cas décédés, malgré leur mise
sous assistance respiratoire artificielle, ne
peuvent tromper le diagnostic d’une
atteinte par le virus H1N1. Mais tant que
le laboratoire de la grippe de l’institut
Pasteur ne s’est prononcé que sur le cas
de la jeune fille, personne au niveau local
ne pourra être affirmatif», a tenu à souligner
notre source proche du dossier des
malades décédés. Hier encore, une
dizaine de personnes sont hospitalisées
dans les pavillons des urgences chirurgicales
et dans le service de réanimation
ainsi qu’au service infectieux du CHU
Nedir- Mohamed. Elles sont toutes «intubées»
et sous assistance respiratoire,
parmi lesquelles figure un homme de 91
ans. Une jeune femme médecin, hospitalisée
au lendemain de son accouchement,
au début de la semaine écoulée au service
de réanimation, semble être tirée d’affaire.
Présentant un syndrome respiratoire
aigu, la jeune parturiente a été mise
sous assistance respiratoire avant que les
médecins ne constatent une nette amélioration
de son état de santé. Notre
source est cependant affirmative sur le
cas de cette femme médecin atteinte par
la grippe porcine. « La plupart des personnes
hospitalisées pour syndrome
grippal sous sa forme virale de souche
H1N1, sont d’aspect fragile et vulnérable,
tels les femmes enceintes et les enfants en
bas âge», nous a encore indiqué notre
source. Celle-ci a tenu à préciser, néanmoins,
que «la grippe H1N1 n’est plus
consi-dérée comme à son apparition en
2009. Elle est devenue une grippe saisonnière
comme tant d’autres formes grippales
mais qui nécessite une prise en
charge sérieuse. » Dans une déclaration à
nos confrères du journal électronique «
TSA», D r Fawzi Derrar, directeur de
l’Institut Pasteur, a indiqué « 50 à 60 %
des cas grippaux, actuellement enregistrés
en Algérie, sont liés au virus H1N1.»
D r Derrar a souligné au même média que
«Dans certaines wilayas, nous avons
constaté que l’activité grippale était
exclusivement due au virus H1N1 », et
que des cas sévères ont été enregistrés,
notamment à Tizi Ouzou, Sétif et El
Oued. Dans cette wilaya, deux décès par
ce virus ont été déplorés avant-hier. Au
sujet de la vaccination contre ce virus
apparu en 2009 et ayant fait plusieurs
centaines de morts dans le monde, le Dr
Derrar précise à «TSA» que la «méfiance
de la population vis-à-vis de la vaccination
saisonnière contenant la souche
H1N1 a laissé beaucoup de personnes
fragiles et sujets à risque sans immunité
protectrice contre le virus.» Une appréhension
confirmée hier par notre source
qui rappelle que la nouvelle version de ce
vaccin est totalement différente de celle
fabriquée «dans la hâte» en 2009, après
l’apparition pandémique du virus à
l’échelle planétaire, et qui est à l’origine
de plusieurs effets secondaires indiqués
ou constatés.
Notre source tient à encourager les
sujets vulnérables, notamment les personnes
âgées, les femmes enceintes et les
enfants à se faire vacciner contre la
grippe, dont l’actuel vaccin contient une
formule contre le H1N1. Elle invite la
population à ne pas se rendre aux hôpitaux
s’il n’y a pas urgence.
M. A. T
Youcef Khalafat, président de la Fédération nationale des boulangers
«Nous n'avons jamais demandé
une révision des prix»
Joint hier par téléphone, le président
de la Fédération nationale des boulangers
a démenti ce qui a été rapporté
ces derniers jours par certains quotidiens,
concernant une revendication
formulée par les professionnels pour
augmenter le prix de la baguette de pain.
«Nous n'avons jamais demandé une
augmentation du prix de la baguette,
mais seulement une subvention sur nos
charges afin d'améliorer nos marges
bénéficiaires» a-t-il précisé. En outre,
notre interlocuteur, qui s'est voulu très
confiant, dira que les négociations avec la
tutelle vont bon train. «Le ministre du
Commerce, Mustapha Benbada, nous a
promis de prendre en charge toutes nos
revendications, soumises lors du prochain
Conseil des ministres». A une question
sur le non-respect du prix officiel de
la baguette par les boulangers, le représentant,
sans nier le fait, estime que cela
serait dû lourdes charges. «Il est bon de
savoir que le prix de revient d'une
baguette, selon une étude que nous avons
réalisée récemment, est de 9,85 dinars.
C'est impossible de vendre avec des pertes
sans l’aide de l’Etat» plaide-t-il.
A une question sur l'opération de
prêts bancaires sans intérêts au profit des
boulangers afin d'acquérir des groupes
électrogènes, le représentant des boulangers
dira que «l'opération est bloquée
aujourd'hui. Nous avons entamé les premières
démarches avec le ministère du
Commerce, mais il s'est avéré par la suite
que le taux d'intérêt exigé par la banque
est de 7%, un taux très élevé par rapport
aux revenus des boulangers » déplore-til.
Le porte-parole de l'UGCAA,
Boulenouar Hadj Tahar, a de son côté a
indiqué qu'aucune instruction n'a été
donnée aux boulangers pour augmenter
leurs tarifs. «Le prix doit rester comme il
est, mais les autorités doivent trouver des
solutions adéquates pour assurer la
marge bénéficiaire des boulangers, tout
en subventionnant les autres produits
indispensables dans la fabrication du
pain» insiste-t-il. Un avis qui n'est pas
partagé par Abdelkader Boucherit, chargé
de communication à l'Union générale des
commerçants et artisans algériens, qui a
plaidé pour la révision du prix du pain.
«Il faut savoir une chose, l'Etat ne subventionne
que le prix de la farine, alors
que pour les autres charges, c'est le boulanger
qui paie la différence. Le coût de
production est trop cher, nous demandons
soit la révision des prix ou la subvention
des autres charges» insiste-t-il.
Par ailleurs, notre interlocuteur estime
que l'augmentation du prix de la
baguette est la «meilleure» solution pour
lutter contre le gaspillage.
Yahia Maouchi
Enseignement secondaire
Débrayages attendus
dans plusieurs wilayas
Le Conseil national autonome des professeurs de
l'enseignement secondaire et technique
Cnapest-Elargi, compte réagir aux retards
enregistrés dans le paiement des salaires et
plusieurs autres primes et indemnités au cours
de cette semaine. Dans une déclaration du
bureau de Tizi Ouzou, les membres du conseil
voudraient maintenir la pression en appelant à
des mouvements de protestation les 12 et 13
février suivis d'une grève de trois jours les 18, 19
et 20 février 2013. Des menaces qui risquent
d'aboutir si les revendications des syndicalistes
ne sont pas prises en charge. Cependant, avant
d'entériner cette décision, les membres du
conseil de la wilaya doivent d'abord tenir
aujourd'hui une réunion afin de synthétiser les
propositions. Pour rappel, une journée de
protestation orga-nisée le 28 janvier s'est soldée
par une réunion tenue le lendemain avec le
directeur de l'éducation de la wilaya, qui a
répondu favorablement à une bonne partie des
revendications. Par ailleurs, les membres du
conseil de la wilaya ont dénoncé, avec fermeté,
l'attitude du directeur de l’éducation de la wilaya
qui a tenté d'intimider les membres du conseil
lors d'une réunion tenue le 27 janvier. De ce fait,
le conseil de la wilaya «dénonce avec vigueur le
chantage exercé par le directeur de l'éducation
sur les membres du bureau de la wilaya». Le
bureau de la wilaya précise que la direction de
l'éducation «vient de montrer qu’elle s’emploiera
à déstabiliser notre syndicat par tous les moyens
y compris les plus ignobles».
Khelifa Litamine
Les enseignants de l'ENSA
reviennent à la charge
Deux journées de
protestation
programmées
Devant le silence de la tutelle par rapport aux
promesses non tenues, les enseignants de
l'Ecole nationale supérieure d'agronomie d'El
Harrach (ENSA) ont décidé, lors d'une assemblée
générale, tenue lundi dernier, de revenir à la
protesta pour faire pression sur cette dernière.
Ils réclament une intervention immédiate de la
tutelle pour «assainir la situation et redonner à
l'ENSA la place qui lui revient dans la formation
et la recherche agronomique». En effet, les
enseignants de l'ENSA vont organiser une
journée de protestation après-demain lundi et un
sit-in le 7 février 2013 devant le ministère de
l'Enseignement supérieur pour encore une fois
interpeller Harraoubia, lit-on dans un
communiqué parvenu, hier, à notre rédaction.
Depuis la suspension de la grève le 22 novembre
2012, les enseignants de l'ENSA ont saisi à
plusieurs reprises la tutelle pour dénoncer
l'anarchie, le dysfonctionnement et surtout la
gestion unilatérale de la directrice de l'école.
Mais, selon les rédacteurs du communiqué, à ce
jour, aucun signe prometteur de leur part n'a été
fait pour la sauvegarde de l'école et le
rétablissement d'un climat serein et propice,
redonnant ainsi à l'ENSA la place qui lui revient
dans la formation et la recherche agronomique,
note le communiqué. Selon eux, «la mauvaise
gestion actuelle de la direction de l'école, est
l'une des conséquences flagrantes de la gestion
de l'affaire du semoir. Cela s'est traduit
notamment par une fracture structurelle au sein
de ces organes de gestion et de réflexion, du
corps enseignant de l'école, et au-delà une perte
de confiance et une rupture entre les
enseignants et la direction de l'école». «L'ENSA
est dans une impasse tant sur les plans
pédagogique que recherche (réformes des
cursus de formation, organisation et objectifs
des labo de recherche…) en raison de l'absence
d'une stratégie et d'une vision claire de la
direction actuelle sur l'avenir et le devenir de
l'école», lit-on dans le même document. Un autre
point qui a été soulevé par les enseignants de
l'ENSA, lors de la réunion, concerne le retard
pour la délivrance du récépissé d'enregistrement
pour le syndicat de l'école (SESS). Pour rappel,
les enseignants de l'ENSA ont décidé de mettre
fin à leur mouvement de protestation déclenché
le 1er octobre dernier, suite à l'engagement de la
tutelle à trouver une solution adéquate au cas de
M. Mekliche.
Mohammed Zerrouki
ALGERIE NEWS Samedi 2 fevrier 2013

Trains de banlieue
La SNTF réduit de 25%
les tarifs d’abonnement
Une bonne, plutôt une très bonne nouvelle pour les usagers du train. La direction générale
de la SNTF a décidé de réduire de 20 à 25% les tarifs des abonnements pour les dessertes
de la banlieue algéroise, a révélé, hier, une source de cette société.
Cette décision sera mise
en application à partir
de demain dimanche,
avec un abonnement
hebdomadaire, mensuel et
annuel, ajoute notre source. Cette
réduction a été décidée suite à la
pression faite par les contrôleurs
qui sont tout le temps confrontés
aux usagers des trains qui refusent
de payer, sous prétexte que
les billets sont «trop chers», nous
confie-t-on.
La réduction des tarifs des
abonnements de la SNTF vise,
selon notre source, à inciter les
usagers des lignes Alger-Thénia
et Alger-El Affroun, utilisées
généralement par les citoyens au
pouvoir d'achat limité d'Alger, à
opter pour les trains de la SNTF
au détriment des bus, qui viennent
juste d'augmenter leurs
tarifs sur décision du ministère
de la tutelle.
Avec cette réduction, le prix
de l'abonnement mensuel pour la
ligne Alger-Thénia qui était de 3
787 DA, passe à 2 841 DA. Par
contre, l'abonnement pour la
ligne Alger-El Harrach de 610 DA
sera de 410 DA. La nouvelle va
sûrement réjouir les fidèles de la
SNTF, toutefois, la desserte par
Abderrahmane Arrar
«1 700 cas de maltraitance à Alger
en un mois !»
Le président du
Réseau algérien pour
la défense des droits
de l'enfant (Nada),
dresse un premier
bilan des violences
subies par les
enfants pour le
premier mois de
l'année en cours.
Algerie News : Depuis sa création,
le Réseau Nada a mené plusieurs
actions, touchant des
domaines très sensibles... Quel
bilan faites-vous pour l'année
2012 ?
Abderrahmane Arrar : L'année
dernière a été marquée non seulement
par les nombreux cas de
maltraitance, qui se banalisent,
mais aussi par les enlèvements et
l'assassinat d'enfants. Tout cela
est un signe de la détresse de
notre société. La violence est partout,
au sein des familles, dans
nos écoles et sur l'espace public.
Ce qui nous inquiète le plus, c'est
que ce phénomène peut conduire
à des situations plus graves,
comme la prolifération de la
délinquance chez les enfants, et
train de la banlieue algéroise
souffre toujours des retards allant
jusqu'à trente minutes et même
plus, en raison, selon la direction
générale, d'actes de malveillance,
notamment, la détérioration des
équipements de sécurité, le vol de
câbles...
Cette dernière a rassuré à plusieurs
reprises que des travaux de
par la suite, une recrudescence de
la criminalité. Ce qui est menacé,
c'est la paix sociale.
Dans le cadre de la prévention
contre la délinquance, vous avez
décidé de prendre en charge la
formation et la sensibilisation
de 2 000 enfants. Peut-on avoir
plus de détails ?
Suite à notre constat de 2012,
nous avons proposé un projet
intitulé «Droit, citoyenneté :
acteurs d'intégration» pour les
adolescents entre 14 et 19 ans.
C'est un projet qui sera mené
dans dix wilayas sur une période
de deux ans. C'est une expérience
pilote qui permettra le renforcement
des capacités des acteurs
réparation de ses installations
sont en cours pour leur rétablissement
dans les meilleurs délais
possibles, mais à ce jour, les
retards enregistrés par les trains
de la banlieue sont toujours d'actualité.
Selon certains conducteurs de
train certes, le problème de
signalisation existe, mais le véri-
qui travaillent avec nous sur cette
approche des droits de l'enfant et
de citoyenneté. Le volet de la sensibilisation
contre la délinquance
est le plus important, puisqu'il
s'adresse directement aux
enfants. L'activité va être développée
dans des espaces publics,
et surtout, dans les maisons de
jeunes. Il sera officiellement,
lancé vers la fin du mois en cours.
Qui sont vos partenaires ?
D'abord avec les associations
locales pour décentraliser les différents
projets du programme. Il
y a aussi les différentes institutions
qui ont une responsabilité
directe pour ce qui est de la protection
des droits de l'enfant : la
justice, la solidarité, l'éducation
nationale, la santé et la formation
professionnelle. Nous aurons
aussi le soutien de l'Unicef, qui
nous fera bénéficier de son expérience
dans le domaine.
L'année 2012 a été une
«année» noire... Qu’en est-il de
l'année 2013 ? Avez-vous déjà
des statistiques à nous révéler ?
Depuis le début du mois de
janvier, nous avons enregistré
1 700 cas de maltraitance rien
que pour la wilaya d'Alger. C'est
ALGERIE NEWS Samedi 2 fevrier 2013
table problème c'est l'état du rail.
«Il y a un service spécial avec de
grands budgets qui sont destinés
pour l'entretien des rails, mais,
malheureusement, ils sont toujours
dans un état lamentable,
une chose qui nous force à ne pas
faire de la vitesse», nous a expliqué
un conducteur de train.
Mohammed Zerrouki
énorme comme chiffre. Quand
on parle de la maltraitance, elle
peut être physique ou morale.
Selon une étude réalisée par la
Gendarmerie nationale, les
élèves en déperdition scolaire,
tous cycles confondus, versent
dans la criminalité et même le
terrorisme. Partagez-vous ce
constat ?
Pour lutter efficacement
contre la délinquance et la criminalité
: primo il faut en priorité
aller vers les adolescents qui sont
déjà incarcérés dans des institutions
spécialisées. C'est la catégorie
la plus fragile de notre société.
Ils représentent, sans une prise en
charge adaptée, un danger immédiat.
Secundo : il faut protéger les
enfants qui ne sont pas touchés.
Nous lançons un appel pour la
création de mécanisme de lutte et
de prévention au niveau des
quartiers. Tertio, il faut trouver
une alternative aux enfants en
déperdition scolaire en renforçant
le travail des assistantes
sociales dont la mission est
d'identifier en amont les cas
d'échec scolaire ou de non-scolarisation.
Propos receuillis par
Nadir Yacine
> A C T U
Automobile
Renault-Algérie
Production est née
La SNVI et le Fonds national
d’investissement (FNI) et le
constructeur français Renault, ont
créé jeudi à Rouiba (Alger) la
société «Renault Algérie
Production», qui va fabriquer des
voitures Renault à Oued Tlélat
(Oran), ont indiqué les trois
partenaires dans un communiqué.
Au cours de l’assemblée
constitutive de cette joint-venture,
les trois actionnaires ont procédé à
l’installation des structures de
gouvernance et confirmé les
actions de la feuille de route à
mener pour réaliser ce projet,
selon les détails du communiqué.
Renault Algérie Production est
détenue à hauteur de 34% par la
Société nationale des véhicules
industriels, 17% par le FNI , et à
49% pour le constructeur français.
L’usine Renault produira, dans une
première phase, 25 000
véhicules/an, puis 75 000/an avant
de passer à 150 000 véhicules/an
dix ans après le début de la
production. Le premier véhicule
sortira des chaînes de montage en
novembre 2014. Le projet coûtera
au total plusieurs centaines de
millions d’euros, dont 50 millions
pour la première phase qui est
celle du montage des véhicules,
avec un seul modèle «Symbol». A
terme, dix modèles de véhicules
seront produits dans cette usine,
avait indiqué récemment, un
représentant du constructeur
français.
R. A.
Les gens
Abdallah
Djaballah
5
Le Front de la justice et du
développement a installé, hier, à
Alger, la commission nationale
chargée de la supervision de la
structuration de cette formation
politique à l’échelle nationale. Lors
de la cérémonie d’installation, le
président du FJD, Abdallah
Djaballah, a affirmé la nécessité de
parachever «la structuration
provisoire» qui régit le parti depuis
l’obtention de son agrément avant
les élections législatives du 10 mai
2012» et passer à la structuration
organique. «Le premier trimestre
2013 sera consacré à la
structuration du parti
conformément aux statuts et
règlement intérieur de cette
formation politique», a-t-il
poursuivi, soulignant que cette
opération «aura lieu au niveau des
commissions de wilayas qui seront
soumises à la loi afin de leur
conférer toute la légitimité».
Djaballah entend préparer sa
formation politique à la prochaine
élection présidentielle de 2014,
dont le deuxiéme semetre de 2013
constitue la pré-campagne.

6 > A C T U
Réseau d’électricité
à Béchar
Plus de 70
millions pour
l’amélioration
Un programme de renforcement du
réseau de distribution publique de
l’énergie électrique, doté d’une
enveloppe de 70 millions de dinars
vient d’être lancé par la Société de
distribution de l’électricité et du gaz
(Sonelgaz) à travers la wilaya de
Béchar, a-t-on appris auprès de
cette entreprise. Le programme
porte sur la réalisation et
l’équipement de 153 nouveaux
postes transformateurs de moyenne
tension à travers plusieurs
communes de la wilaya, dont 71 à
Béchar, a-t-on précisé. Ce
programme a pour but d’augmenter
l’offre en matière de distribution
électrique, en prévision de la saison
estivale où la demande est très
élevée, a-t-on souligné.
Relations
algéro-italiennes
Un forum annuel
est fixé
Les opérateurs économiques
algériens et leurs homologues
italiens ont décidé de tenir un forum
d'affaires une fois par an
alternativement, en Algérie et en
Italie, ont indiqué le président du
Forum des chefs d'entreprise (FCE),
Réda Hamiani, et le directeur
général de la section
Assafrica/Mediterraneo de la
Confindutria, M. Pier Luigi D'Agata.
Hamiani, qui a dirigé la délégation
d'opérateurs économiques
algériens au forum d'affaires algéroitalien,
tenu à Rome, a ajouté que
les deux parties ont convenu de se
rencontrer une fois par an, en
Algérie et en Italie, durant le
premier trimestre de l'année, pour
donner «un contenu concret» au
partenariat économique entre les
deux pays. Il a relevé, à l’issue de la
présentation devant les opérateurs
économiques italiens, le « grand
intérêt » manifesté pour le marché
algérien, qui "offre beaucoup de
perspectives" pour les entreprises
italiennes.
Contrebande à Illizi
Plus de 18 q de
drogue saisis
Une quantité de 18,6 quintaux de
drogue a été saisie, durant l’année
2012, à travers la wilaya d’Illizi, par
les éléments de la Gendarmerie
nationale (GN), a-t-on appris auprès
de ce corps sécuritaire. Ces saisies
ont été opérées dans 24 affaires de
narcotrafic traitées par les services
de la GN, impliquant 36 personnes,
a-t-on précisé dans un bilan
d’activités annuel. Les mêmes
services ont aussi traité, durant
cette période, 114 affaires liées à
l’immigration clandestine, mettant
en cause 464 ressortissants de
différentes nationalités, qui ont été
présentés devant la justice avant
d’être refoulés du territoire national.
Concernant les affaires de droit
commun, la GN a examiné 74
affaires impliquant 51 personnes,
dont 21 ont été placées en détention
et le reste mis en liberté provisoire.
Le bilan de la GN d’Illizi fait par
ailleurs état, en matière de sécurité
routière, d’un bilan de 141 accidents
de la route ayant fait 28 morts et
287 blessés.
R. A.
Cybercriminalité en Algérie
Les insultes et menaces
par mails prolifèrent
Les insultes et les menaces de mort par mail sont punies par la loi en Algérie. Les services
de sécurité, gendarmes et policiers, disposent actuellement des moyens adéquats pour
«pister» les auteurs pour l’identification.
Les insultes et les menaces par mails
représentent plus de la moitié (55 %)
des affaires traitées par les services de
la Gendarmerie nationale dans le
domaine de lutte contre la cybercriminalité.
Le représentant du Centre de prévention et
de lutte contre les crimes informatiques et la
cybercriminalité, relevant du commandement
de la Gendarmerie nationale, a indiqué
hier ( jeudi, ndlr) lors d’un colloque à Oran,
que «la plupart de ce genre d’affaires traitées
par ce corps de sécurité en 2012 ont trait aux
insultes et menaces de mort via courrier
électronique».
Les services de la Gendarmerie nationale
«ont pu déterminer leurs origines et réaliser
de bons résultats dans ce domaine», a-t-il
Pour la mise en place d'assurances indicielles
La CNMA s’entend avec la météo
La Caisse nationale de
mutualité agricole (CNMA)
et l'Office national de la
météo (ONM) ont signé avanthier
un accord de coopération
portant notamment sur la mise
en place d'assurances indicielles
couvrant les cultures stratégiques
en matière de rendement.
Inscrit dans le cadre des
efforts de modernisation des
assurances agricoles, cet accord
Trente-cinq pour cent du gaz produit
par le complexe gazier de
Tiguentourine (1 300 km au sud-est
d’Alger), théâtre d'une attaque terroriste le
16 du mois passé, sera mise en ligne dans les
plus brefs délais, a annoncé hier (jeudi ndlr)
à Tiguentourine le directeur général de l'association
«Sonatrach/BP/Statoil», Lotfi
souligné, grace notamment à l’utilisation de
logiciels et de matériel informatique performant.
Le même intervenant a ajouté que la
Gendarmerie nationale a traité 28 crimes
électroniques en 2012 pour insultes et menaces,
cinq autres pour escroquerie sur Internet
«commis par des personnes de nationalités
africaines et ayant pour motivation de subtiliser
de l’argent». Pour ce qui est de l’espionnage
industriel, les mêmes services ont traité
trois affaires de fuite d’informations d’entreprises
publiques au profit d’autres parties,
engendrant un préjudice. De son côté, le
commissaire de police Anouni, expert et
ingénieur d’Etat en informatique, a estimé
que les services de la police sont en phase de
créer une équipe «spécialisée dans le surf sur
prévoit aussi d'initier «une politique
de gestion des risques climatiques
dans le domaine agricole»,
indique la CNMA. Les deux
organismes ont décidé de mettre
en œuvre des programmes
conjoints de coopération pour
«le renforcement et le développement
des compétences et des
moyens nécessaires à la réalisation
des objectifs en matière de
sécurité alimentaire», a-t-on
ajouté. L'assurance indicielle est
une assurance liée à un indice,
tels la pluie, la température, l'humidité
ou les rendements des cultures,
plutôt que la perte réelle.
Cette approche résout certains
problèmes qui limitent l'application
de l'assurance récolte traditionnelle
dans les régions rurales
des pays en développement. Le
faible coût des transactions est le
principal avantage lié à cette
Benadouda. «35% de la production totale,
qui était estimée à 24 millions de m 3 de
gaz/jour, dont le condensat et GPL, sera mise
en ligne dans les plus bref délais», a affirmé
Benadouda lors d'une visite guidée, organisée
au site gazier par Sonatrach au profit de
près de 150 journalistes de différentes nationalités,
dont 90 étrangers et correspondants
Internet, dans la perspective de lutte contre le
cyber-terrorisme et les crimes informatiques».
L’intervenant lors de cette rencontre
organisée par le bâtonnat de la wilaya
d’Oran, a affirmé que la police, qui dispose
de trois laboratoires régionaux dans le nord
du pays, sera dotée prochainement de trois
autres dans le sud algérien. Les affaires de
cybercriminalité traitées rien que dans la
wilaya d’Oran par les services de police criminelle
ont atteint, en 2012, 248 affaires dont
49 liées aux crimes de diffusion de photos et
vidéos portant atteinte aux personnes.
L’Algérie s’est dotée en 2009 d’une législation
pour lutter contre les différentes formes de
criminalité électronique.
B. Mohamed
assurance, explique-t-on. Ceci
rend l'assurance indicielle financièrement
viable pour les assureurs
du secteur privé et abordable
pour les petits agriculteurs.
Par ailleurs, la CNMA et l'ONM
ont déjà conclu en 2012 une
convention pour la réalisation
d’une série de stations météorologiques
spécialisées pour le secteur
agricole.
Y.R.
Complexe gazier de Tiguentourine
La production totale reprise dans les plus brefs délais
de presse accrédités en Algérie. L'une des
trois unités de production de gaz similaires,
endommagée lors cette attaque, "est en train
d'être supervisée en vue de son redémarrage
incessamment car elle n'a pas subi beaucoup
de dommages», a-t-il indiqué, précisant que
ce redémarrage partiel «sera assuré entièrement
par des travailleurs algériens ».
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

Coopération économique algéro-française
Vers la colocalisation
des entreprises
> C A P I T A L
BOOM
7
La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, veut développer les
colocalisations entre la France et l’Algérie dans un souci de partenariat gagnant-gagnant.
Roche a fait état d'un bénéfice annuel
en hausse de 11% et le groupe
pharmaceutique suisse escompte une
nouvelle progression en 2013,
supérieure à celle de ses ventes, mais
sa prudence a déçu les investisseurs et
son action recule à la Bourse de Zurich.
Le chiffre d'affaires 2012 a augmenté de
7% à 45,5 milliards de francs suisses
(36,5 milliards d'euros) et Roche
l'attend à ce niveau également en 2013.
«A notre avis, les ventes en 2013
devraient rebondir plus nettement, nous
jugeons ces prévisions conservatrices,
comme d'habitude», a souligné Michael
Nawrath de ZKB. Le bénéfice par action
devrait également afficher une
croissance supérieure à celle du chiffre
d'affaires. En 2012, il a augmenté de
11% à 13,62 francs, contre 12,30 en 2011.
CRASH
L
ors de sa visite le
28 janvier 2013 à
Marseille, la ministre
française d u
Commerce extérieur a officiellement,
donné le coup d'envoi
de la nouvelle organisation à
l'international de la région
Provence Alpes Côte-d'Azur.
La ministre française du
Commerce extérieur appuyait
par sa présence, son nouveau
dispositif qui confie désormais
aux régions la nouvelle ambition
d'internationalisation des
Il existe une différence entre entreprise
exportatrice et internationalisation.
L'internationalisation va plus loin ! C'est
trouver des partenaires locaux
entreprises françaises. Selon
Ubifrance, dans la région Paca,
ce sont ainsi 1 000 PME et ETI
innovantes qui devront être
portées à l'export et accompagner
pendant trois ans. Les VIE
(Volontariat international en
entreprise) passeront de 7 400
actuellement à 9 000. Pour
équilibrer la balance commerciale
(hors hydrocarbures) en
France d'ici à 2017, la ministre
définit quatre secteurs porteurs
: mieux se nourrir (agroalimentaire),
mieux se soigner
(pharmacie, technologies de la
santé, cosmétique et bien-être),
mieux vivre en ville (développement
durable, mobilité
urbaine) et mieux communiquer
(sécurité numérique, composants...).
«Je suis la ministre de la
mondialisation. Il existe une
différence entre entreprise
exportatrice et internationalisation.
L'internationalisation va
plus loin ! C'est trouver des partenaires
locaux, réaliser des coentreprises,
réussir des localisations.
Les entreprises françaises
ne peuvent plus se contenter
d'exporter. Elles doivent s'implanter
à l'étranger, mais en
colocalisation», insiste Nicole
Bricq. Selon elle, «la présence
d'une entreprise française en
partenariat industriel avec une
entreprise locale dans le cadre
d'une colocalisation ne nuit pas
aux salariés de l'entreprise
nationalement. Il faut développer
ce concept de colocalisation
qui est l'avenir de nos territoires
en France comme au Maroc,
en Algérie et en Tunisie.» Pour
les responsables français, «il ne
faut plus parler de politique de
Zones humides
50 sites sont classés Ramsar
La convention de Ramsar
est un cadre stratégique
qui repose sur la vision
d’élaborer et de maintenir un
réseau international de zones
humides pour les fonctions écologiques
et hydrologiques qu’elles
remplissent dans la conservation
de la diversité biologique
mondiale et la pérennité de la
vie humaine.
L’Algérie, ayant ratifié dès
1982 la convention de Ramsar, a
adopté une démarche volontariste
pour le classement, la
voisinage, mais de cohabitation...
La jeunesse française
d'origine maghrébine va être
replacée au centre de la coopération
franco-maghrébine et
quitter cette position de marginalisation.
Notons également
l’organisation d’un forum
algéro-français d’affaires en
2013, axé sur la colocalisation,
c'est-à-dire des partenariats
gagnant-gagnant entre l’Algérie
et la France. En l’occurrence,
des partenariats industriels qui
permettront d’instaurer un climat
des affaires entre l’Algérie
et la France, pour créer de l’emploi
et de la richesse pas uniquement
en Algérie mais également
en France (équipements
français pour l’unité de production
implantée en Algérie en
partenariat entre sociétés algérienne
et française).
Synthèse F.A.A
conservation et l’utilisation
rationnelle des zones humides
et de leurs ressources.
On compte aujourd’hui en
Algérie environ 1 700 zones
humides. Cinquante sites sont
classés Ramsar, d’importance
internationale, dix sites prioritaires
sont retenus par le ministère
de l’Aménagement du territoire,
de l’Environnement et de
la Ville, pour qu’ils soient dotés
d’un plan de gestion assurant
leur gestion rationnelle et durable.
Hennes & Mauritz, le numéro deux
mondial du prêt-à-porter derrière
l'espagnol Inditex, a publié des résultats
inférieurs aux attentes au titre du
quatrième trimestre, tout en prévoyant
la poursuite d'une forte expansion de
son réseau de magasins cette année. Le
résultat avant-impôt de la période
septembre-novembre a reculé à 6,6
milliards de couronnes suédoises (768
millions d'euros) contre 6,8 milliards un
an plus tôt. Les analystes interrogés par
Reuters prévoyaient en moyenne un
bénéfice stable. La marge brute est
ressortie à 61,6%, conforme aux
attentes. Le bénéfice de l'ensemble de
2012, en hausse à 22,3 milliards de
couronnes contre 20,9 milliards en 2011,
a été impacté par des investissements à
long terme dans le commerce en ligne,
pour le lancement d'une nouvelle
marque et pour un élargissement futur
de la gamme.
CHIFFRE
22%
Le taux de chômage global, en 2011, fixé
à 10% était «acceptable» mais «élevé»
pour la tranche d’âge des jeunes entre
16 et 24 ans (22%) ainsi que pour les
universitaires (16,1%).
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

8 > P U B L I C I T E
Algérie News 02-02-2013
Anep 504 671
Algérie News 02-02-2013
Anep 504 672
Algérie News 02-02-2013
Anep 504 673
Algérie News 02-02-2013
ALGERIE NEWS Samedi 02 février 2013
Anep 504 674

C O U P S D E P R O J E C T E U R
ILS ONT OSÉ LE DIRE En hausse
Malala Yousafzai
9
>
La jeune Pakistanaise, icône de la
résistance aux talibans, figure parmi les
candidats au prix Nobel de la paix 2013.
Adolescente de 15 ans, Malala Yousafzai
a brutalement gagné une notoriété
internationale en survivant le 9 octobre à
une balle tirée dans la tête par un taliban
qui voulait la punir de son engagement
pour l'éducation des filles.
Tendai Biti
«La semaine dernière, quand nous avons
payé les fonctionnaires, il restait 217
dollars dans les coffres du gouvernement
du Zimbabwe... Les finances du
gouvernement sont paralysées en ce
moment. Nous n'atteignons pas nos
objectifs.»
Bertrand Delanoë
«La gestation pour autrui n'est pas une
aide à la procréation médicalement
assistée, c'est un risque de
commercialisation du corps de la femme,
et ça, c'est quasi barbare.»
Hervé Morin
«La différence est énorme entre ces
djihadistes et les combattants français.
Cette phase qui se termine n'était pourtant
pas la plus difficile. Reconstruire l'Etat
malien sera une autre affaire !»
>
David Beckham
Le monde de l’insolite
Du vomi rare
Un Britannique, qui a trouvé sur une
plage un étrange rocher jaunâtre et
odorant, s'est vu offrir 50 000 euros par
un acheteur français pour ce qui semble
être du «vomi de baleine rare»,
autrement appelé ambre grise, très prisée
en parfumerie, rapporte la BBC jeudi. Ken
Wilman promenait sa chienne Madge sur
une plage de Morecambe quand celle-ci
s'est arrêtée sur une»grosse pierre» grise
et jaune à la texture cireuse. Dans un
premier temps, il a continué son chemin
mais «quelque chose a fait mouche dans
mon esprit», a-t-il dit à la BBC. Ce qui l'a
poussé à faire demi-tour pour récupérer
ce rocher qu'il pense être de l'ambre
grise, une substance solide produite dans
les intestins des cachalots. Les baleines
vomissent parfois ces substances qui
flottent et sont très prisées en
parfumerie. Elles permettent en effet de
fixer d'autres parfums et, si leur odeur
originelle est désagréable, après
plusieurs mois, elles exhalent un parfum
musqué. «Quand je l'ai ramassé et que
j'ai senti l'odeur, je l'ai reposé», un peu
dégoûté, a déclaré le Britannique. «ça a
une odeur musquée mais plus vous la
sentez, plus le parfum devient agréable»,
a-t-il ajouté.Dans l'attente de tests
confirmant qu'il s'agit bien d'ambre grise
parfois surnommée «or flottant», il a
confié s'être vu proposer 50 000 euros
par un acheteur français.
Une chemise en or
Il aime passionnément l'or et les bijoux
ne suffisaient plus à assouvir son désir :
un homme d'affaires indien est
désormais l'heureux propriétaire d'une
rutilante chemise parsemée de 14 000
pièces d'or 22 carats. Il a fallu quinze
artisans et un travail de 16 jours pour
confectionner cet habit de lumière à
Datta Phuge, 42 ans. La chemise, qui
pèse 3,3 kg, lui a coûté 12,7 millions de
roupies (177 000 euros). «L'or est ma
passion depuis mon plus jeune âge. J'en
ai toujours porté sous forme de bijoux,
avec des bracelets, des bagues, des
chaînes», confie à l'AFP cet Indien vivant
dans le district de Pune, dans l'Etat du
Maharashtra. Il a échafaudé ce plan l'an
dernier avec un ami bijoutier. «On se
demandait : y a-t-il quelque chose de
différent que l'on pourrait faire avec de
l'or ? Qu'est-ce qui n'a pas encore été fait
?» Datta Phuge ne porte sa chemise
accessoirisée avec d'autres bijoux tape-àl'oeil
- en or, naturellement - que pour les
grandes occasions. Le reste du temps, il
la conserve sous clés chez lui. Dans un
pays où la misère est endémique et où
plus de 40% des enfants de moins de
cinq ans souffrent de malnutrition, sa
personnelle ruée vers l'or ne lui apparaît
pas choquante.
Le Malawi vend
son Jet présidentiel
A vendre : jet présidentiel, 15 ans.
Parfait état de vol. 10 millions d'euros.
Contacter le Malawi pour plus de
détails. Afin de faire des économies et
récupérer des devises, le Malawi a
annoncé lundi la mise en vente par
appel d'offres du jet présidentiel de la
chef d'Etat Joyce Banda. «Le
gouvernement du Malawi a décidé de
vendre le jet - en l'état - à toute
personne ou société intéressée», a
déclaré la présidence dans un avis
d'appel d'offres. Le Dassault Falcon
900EX, construit en 1998 et qui a une
capacité de 14 passagers, est en
«parfait état de vol», est-il précisé.
L'appel d'offres sera lancé le 20 février.
Le jet était devenu un symbole de
l'autocratie et des dérives de l'ancien
président Bingu wa Mutharika, décédé
en avril. L'achat de l'avion il y a cinq
ans avait fait scandale dans un pays où
40% des 13 millions d'habitants vivent
avec moins d'un dollar par jour. A
l'époque, Mutharika avait assuré que
l'appareil était «peu onéreux», alors
même que son pays dépend de l'aide
internationale pour la moitié de son
budget.
>
L'ancien capitaine de l'équipe
d'Angleterre de football, 37 ans, est la
dernière vedette à rejoindre le PSG,
leader de la Ligue 1, qui avait déjà réussi
à attirer l'été dernier l'attaquant suédois
Zlatan Ibrahimovic et le défenseur
central brésilien Thiago Silva.
En baisse
Beyoncé
La chanteuse a avoué jeudi avoir repris
l'hymne national, lors de l'investiture du
président Barack Obama, sur sa propre
voix déjà enregistrée. Mais «je chanterai
en direct dimanche», lors du spectacle à
la mi-temps du Super Bowl.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

10 > P U B L I C I T E
Algérie News 02-02-2013
Anep 504 689
Algérie News 02-02-2013
Anep 504 728
Algérie News 02-02-2013
Anep 504 580
ALGERIE NEWS Samedi 02 février 2013

dclg
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a a e
Analyses &
Décryptages
La rédaction d'Algérie News propose une
nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au
décryptage de l'actualité qui nous concerne
et qui nous entoure.
Nous lançons un appel à tous ceux et toutes
celles qui veulent y contribuer à travers des
articles ou des propositions. Vos contributions
seront les bienvenues.
Contact : ayachinews@yahoo.fr
11
Anouar Ben Malek
«Chaque fois les cartes
sont rebattues !»
S’il est un jour nobélisé, comme on le prédit
et le lui souhaite, Anouar Benmalek, le
« Faulkner méditerranéen», l’auteur
«Des amants désunis, de Chroniques de
l’Algérie amère, de L’Amour Loup, d’Ô Maria,
du Rapt et de bien d’autres recueils de
nouvelles et poésies, celui dont l’illustre
Mohamed Dib a béni le premier roman et le
futur statut, n’a pas plus, qu’il y a 20 ans
déjà, la langue dans sa poche.Troublante
sensibilité, tendresse et impertinence
pourraient suffire à décrire le personnage
mais non, le mathématicien, ancien
Secrétaire général du Comité national
contre la torture est aussi un révolté, un
écorché vif, impatient, perplexe… On
pourrait, en fait, l’affubler de tellement de
qualificatifs ! Le désormais écrivain
Interview réalisée par Malika Boussouf
reconnu, tout en étant ailleurs, garde un œil
grand ouvert sur l’Algérie, un œil tendre et
sévère à la fois. Un regard dépité mais en
même temps plein d’espoir. Celui qui,
sollicité par le Président de son pays
d’accueil, est allé à la rencontre du
Président de son pays d’origine, raconte son
voyage sans complaisance. Il réalise, en
prenant le «Air Force One françai », comme
il l’appelle, un rêve d’enfant et il en rit de
bon cœur. Avec cela, il replonge dans
l’Algérie douloureuse des années
sanglantes, en même temps qu’il fait un
état des lieux pas vraiment réconfortant
mais pas non plus définitivement
désespérant. Nous l’avons rencontré à Paris
dès son retour d’Algérie .
Lire > pages 12 et 13
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

12 dclg
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Entretien
Analyses &
Décryptages
Anouar Ben Malek
«Chaque fois
ment dire ?.... La manière dont la justice algérienne
s’est jouée d’eux par la suite en les traitant
comme des accidentés du travail et c’est la
Cnasat qui a été chargée de rembour-ser entre
guillemets ce qu’on leur a fait, çà c’est indigne
d’un pays comme l’Algérie ! Même si je ne
veux pas utiliser de mots grandiloquents, c’est
quand même un pays qui a lutté pour acquérir
son indépendance. Le prix pour acquérir cette
indépendance a été très élevé. C'est-à-dire,
chaque famille algérienne peut compter le
nombre de morts qu’elle a eu . Mon père a
combattu pour l’indépendance... Mon oncle a
été tué …Et on se dit parfois : «Tout çà pour çà
!» Pour que 50 ans après, quelque part ; on ait,
encore, l’impression que la liberté de l’Algérie
reste encore à conquérir …
la moitié et ainsi de suite! Et il faut tenir le
coup pendant deux ans au bout desquels, vous
n’êtes absolument pas sûr que ce que vous êtes
en train de faire vaille la peine, dans un pays
comme la France où tant de livres bons sont
publiés, où tant de mauvais livres sont publiés
ou parfois de très bons livres sont publiés !
Donc voilà ! C’est trouver, en soi, la force
nécessaire pour se dire que ce que j’écris vaut
la peine que je traverse, que je gaspille deux
ans, trois ans de ma vie à faire çà. Et puis une
fois terminé, vous vous dites « non, je dois
recommencer» et ainsi de suite . Et peu de gens
sont capables de résister à cet aspect physique.
Les gens croient qu’il suffit de s’asseoir et que
l’inspiration, c’est quelque chose qui vous est
donnée, qui va vous tomber du ciel. Ce n’est
pas vrai ! L’inspiration, ce n’est rien. C’est,
C’est trouver, en soi, la
force nécessaire pour se dire
que ce que j’écris vaut la
peine que je traverse, que je
gaspille deux ans, trois ans
de ma vie à faire çà.
Algérie News : Chroniqueur journalistique,
vous y avez pris goût, où et comment ?
Anouar Ben Malek : Cela a été, en fait, dû
au hasard. J’ai eu envie un jour de réagir…J’étais
encore étudiant en doctorat en
mathématiques et je venais de rentrer en
Algérie et j’ai eu envie alors, à la fois, de réagir
politiquement sur ce qui se passait au Liban à
cette époque là, et puis j’avais aussi écrit une
nouvelle. Alors, je l’ai envoyée à l’hebdomadaire
Algérie Actualités et j’ai eu la très grande
surprise de voir ce texte publié en très bonne
place, etc. etc. Et je suis allé donc les voir très
intimidé. On m’a proposé, sur le champ, une
chronique. Or, la chronique c’est un cadeau, je
dirais, du ciel parce que, au fond, vous dites ce
que vous voulez. Vous pouvez continuer à parler
de l’évènement mondial le plus important
comme parler du fait que le marchand de pizza
ait rogné votre part de futilités …et c’était
quelque chose qui permettait à la fois de dire
des choses sérieuses mais aussi de mettre un
peu de sourire dans les quotidiens qui étaient,
quand même, assez gris à l’époque. Et cette
époque là, c’était vraiment une époque merveilleuse.
L’époque où j’étais chroniqueur journalistique.
Çà n’avait pas le poids de l’écriture
de fiction parce que l’écriture de fiction, c’est
une espèce d’esclavage qui dure deux ans sur la
même idée que vous ne savez jamais si vous
allez rater ou pas alors que la chronique, c’est
quelque chose qui a une durée de vie très
courte et vous voyez, à la tête des gens, tout de
suite si çà a marché ou pas. Voilà, donc, c’est
une époque pour moi vraiment merveilleuse.
C’était quand ? Quelle époque ? Quelles
années ?
C’était en 1982 ! Je venais de terminer mes
études de mathématiques et voilà, je ne sais pas
ce qui m’a pris d’ailleurs (rires)… Mais au
fond, disons que …un peu parce que je voulais
sortir, aussi, d’un univers trop corseté. En
même temps, l’Algérie était à une époque où
on sentait que quelque chose se préparait et
donc probablement que je voulais aussi prendre
ma part, participer au débat, etc. Ne donnons
pas d’autre grand nom à çà, je veux dire.
J’avais envie de donner mon opinion, de participer
au débat, voilà !.
Membre fondateur du Comité algérien contre
la torture, comment regardez-vous cela
aujourd’hui ?
Je me souviens de l’époque. C’était quelques
jours après les émeutes d’Octobre 1988.
J’avais assisté à une réunion à l’université. Les
débats se passaient dans un amphithéâtre. Et
des gens, qui avaient été torturés par l’armée et
la police, des jeunes gens en fait, étaient venus
témoigner. Et moi, je dois dire qu’à l’époque,
j’ai ressenti comme une grande honte, notre
non-participation au débat politique. Notre
participation était très timide et ces gens là
venaient de nous démontrer qu’eux, en fait,
subissaient dans leur chair le débat politique et
là c’est un réflexe presque biologique que vous
avez. Vous ne pouvez pas supporter que des
jeunes soient torturés et que nous, leurs aînés,
restions silencieux. C’est ainsi donc que le
Comité contre la torture a été créé. C’est une
des choses dont je suis le plus fier parce que
nous avons été nombreux à y participer ! il y a
eu des individualités remarquables dans ce
comité ! Je pense par exemple au Professeur
Belkhenchir, à un agronome extrêmement
courageux… Bon ! Il y a eu …on a senti que
dans ce comité, il y avait quelques une des personnes
les plus généreuses d’Algérie. Quand je
vois maintenant, plusieurs années après, je
veux dire, et que je m’aperçois que notre tentative
n’a pas été couronnée de succès, puisque
les commissariats sont de nouveau des lieux
où on ne respecte pas les droits de l’Homme,
les prisons sont toujours infectes, le respect de
l’intégrité physique est quelque chose qui n’est
pas à l’ordre du jour en Algérie, je me dis
…C’est une tristesse, je veux dire, déchirante
de voir que le sacrifice de certains a été vain en
fait, voilà . Mais bon, peut être que…je suis fier
d’avoir connus les gens qui étaient avec moi.
Nous avons, pour l’histoire,en fait, édité un
livre qui s’appelle «le cahier noir d’Octobre»
dans lequel on a relevé les témoignages de plusieurs
dizaines de personnes torturées par l’armée
et la police. Ces gens là n’ont pas… com-
D’aucuns vont pouvoir vous dire que finalement,
la torture, dont vous parlez, dans les
commissariats, dans … c’est pas seulement
propre à l’Algérie !
Non, elle n’est pas typique à l’Algérie, évidemment
! Je peux citer tous les pays arabes
qui pratiquent la torture comme un instrument
de gestion politique. Beaucoup de pays
dans le monde, la Chine , la Corée , ….Ce n’est
pas le fait qu’un crime soit pratiqué entre guillemets
à travers toute la planète qui le rend
moins horrible ! L’Algérie, malheureusement,
est tout à fait dans l’ordre moyen des Etats qui
ne respectent pas les droits de l’homme. Et
quand je dis droits de l’Homme, c’est …dire
son opinion n’est pas un crime. Or, dans beaucoup
de ces pays, dire son opinion est encore
un crime.
Vous faites comment avec l’inspiration ?
Pardon, je passe d’une réflexion à une autre.
Elle arrive comment ? On vous pose la question
parce qu’on vous trouve souvent ou en
tout cas, très régulièrement, en verve.
Le problème de l’écrivain n’est pas l’inspiration.
Chacun de nous a dans sa tête des histoires
extraordinaires. Le gros problème, dans
ce processus, c’est comment transformer ces
idées qui sont dans nos têtes en quelque chose
de lisible, en quelque chose qui a un sens, un
ordre, une harmonie, etc. Le gros problème de
l’écrivain, c’est que ces idées qui bouillonnent,
il faut avoir le courage physique de les retranscrire.
Et çà, c’est très difficile. Quand vous
voyez, par exemple, deux personnes en train
de parler, vous réagissez d’une manière ou
d’une autre . Mais transcrivez çà sur le papier
et vous verrez que la moindre petite chose de
la vie est difficile donc à traduire en littérature.
Donc, le problème de l’écriture, c’est accepter
le travail de forçat qui consiste à transformer
une belle histoire, qui est dans votre tête, en
quelque chose qui ait un sens sur une feuille et
çà, s’il y a une partie de travail de mine de
charbon…Vous vous levez le matin, vous allez
travailler 5 ou 6 heures pour écrire au mieux
une page qui se tienne et le lendemain, vous
allez revenir sur la page et vous allez en enlever
comme disait quelqu’un, 5 pour 100… Tout le
reste, c’est la sueur du technicien qui n’est
jamais sûr de lui-même, qui va peiner pendant
des jours et des jours de telle manière à produire
quelque chose qui, une fois écrit, nous
semble avoir coulé de source .
C’est fou quand même, vous me parlez de çà
comme s’il fallait résoudre un problème de
maths...
Et bien, très souvent, je veux dire, quand
vous écrivez un livre qui dure…, que vous
écrivez sur une période de deux ans …quelque
part, il faut faire œuvre d’architecte et donc, il
y a un calcul inconscient que fait votre cerveau,
les chapitres ont été équilibrés ou pas ? Il
y a certainement un travail important d’architecture
du roman qui peut s’apparenter, je vais
dire, à un travail d’artisan, voilà . Quand un
artisan
fabrique une belle table, la beauté de la
table, les dessins font partie des 5 pour 100 de
l’inspiration. Le reste, il faut qu’il la fabrique et
qu’il construise bien la table, en respectant les
règles etc. Il faut qu’elle soit solide ! Et donc le
roman, je veux dire … Il y a tant de romans
qui commencent bien mais qui n’arrivent pas
à tenir la distance parce que, à un certain
moment, l’auteur se fatigue. Et voilà donc,
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

Entretien
13
les cartes sont rebattues !
c’est cet aspect là, physique, qui me paraît le
plus important. Que les gens enjolivent parce
que, parfois, les écrivains tentent de le laisser
croire. C’est bien de laisser penser qu’on est un
peu le mythe de l’écrivain fantastique. Voilà…
je suis en phase avec les muses qui me transmettent
un message et moi, je ne suis que le
messager. Ce n’est pas vrai. Je suis un plombier
parfois , un menuisier ! Souvent, j’ai l’impression
d’être vraiment le gars qui va dans les
égouts pour… son… surtout , par exemple,
quand les choses… les évènements décrits
sont terribles etc. Voilà ! C’est de tout ce
mélange là et à partir de tout ce qui a dit que
l’on peut faire un livre.
Et pourquoi est-ce que vous ne seriez pas une
dentellière ?
Vous êtes modeste Anouar Ben Malek ! Dans
ce cas, d’où vous vient la réputation de
Faulkner méditerranéen, de nobélisable , de
Camus …D’où vous tenez ? tout çà !
(rires) Moi j’accepte, vraiment, avec beaucoup
de plaisir toutes ces épithètes parfois très
flatteuses, trop flatteuses, qu’on a pu accoler à
mon nom. Je ne vais pas les refuser ! Mais bon
… vous avez ... vous avez tellement de très
bons livres d’écrits, de très grands écrivains, la
modestie vous est imposée. Elle est une obligation
professionnelle. Parce que si vous commencez
à croire que vous êtes la crème des
écrivains, alors que tellement d’écrivains
pourraient …Je prends, allez, au hasard, je
prends un Kateb Yacine quand il écrit «
Nedjma » ou je prends, je ne sais pas, Garcia
Marquez quand il écrit « Cent ans de soli-
celui auquel on m’identifie… bon, je ne suis
pas responsable de çà et je le dis… Il est tellement
extraordinaire ! Mais il y a tellement de
très bons livres ! Il y a ce livre que je me fais
un devoir de citer à chaque fois, c’est «Une
journée plus longue qu’un siècle» de
Tchinguiz Aïtmatov qui est l’un des plus
grands livres que j’ai jamais lus ! C’est un
auteur quasiment inconnu et je peux en citer
comme çà… Le Maître et Marguerite de
Mikhaïl Boulgakov qui est un livre extraordinaire.
Quand je commencerai à me dire, au
fond de moi-même, parce que moi, je suis un
critique très sévère à l’égard de moi-même, en
privé. Je ne vais pas me mettre à me dénigrer
en public mais quand je me dirai : «Là, ton
livre, il approche de la qualité d’un Maître et
Marguerite » , par exemple, là, je commencerai
à me dire, voilà, mais tant que je n’ai pas cette
sensation-là …
Et vous êtes finalement dans l’incertitude
totale, dans le tâtonnement … Vous pensez
que c’est comme çà qu’il faut rester pour
pouvoir avancer dans l’écriture ?
Le genre de livres que j’écris n’est justement
pas un genre. Chaque fois, je change totalement
d’univers . Donc à chaque fois, les cartes
sont rebattues et le risque d’échec est aussi
important.
Et vous, Anouar Benmalek, vous la dite, la
vérité ? puisque vous parlez de la privilégier !
Je dis ce que je pense être la vérité, d’une
part, pour plusieurs raisons. Au départ, c’est
vrai que quand on vient de sociétés comme la
nôtre, on a peur de dire la vérité parce que parfois
c’est payé assez chèrement. Vous avez des
ennuis soit directs soit indirects. Par exemple,
vous attendez un logement, on ne va pas vous
le donner. Des choses comme çà, enfin. Il y a
aussi le risque physique, parfois, qui peut
être… mais… il y a eu le terrorisme et le terrorisme
a changé la donne. Le terrorisme s’est
appliqué aussi bien contre des intellectuels qui
n’avaient pas leur langue dans la poche que
contre des gens ordinaires qui ne demandaient
qu’à vivre tranquillement. Ce qui fait que,
après, et je pense que, un ami à moi qui était
dans le même journal que moi et que tu
connais très très bien évidemment, Tahar
Djaout, quand il écrit ce poème prémonitoire
« Si tu parles, tu meurs, si tu ne parles pas, tu
meurs ; alors parle et meurs». En réalité, il a
extrêmement raison ! Et paradoxalement, cette
quinzaine d’années terribles, en fait, a créé une
sorte de liberté . Puisque, en même temps, on
se dit que l’on peut mourir pour n’importe
quoi alors autant que l’on meurt pour quelque
chose. Et donc, moi, j’ai totalement perdu cette
peur de dire la vérité à ce moment là .
Ah, c’est joli ! Je veux dire être une dentellière,
çà ne vous arrive malheureusement que
très peu de temps. Parfois, vous êtes visité
par… parfois vous avez… à certains passages,
vous vous dites « là » ! « là , c’est bien » ! Mais
vous avez rarement, en fait, cette récompense.
Cela vous arrive rarement. Vous avez ensuite
devant vous un manuscrit de 500 pages. Vous
allez le présenter à votre éditeur qui va commencer
à râler. Vous commencez, aussi, à vous
disputer avec lui… et puis, en fin de compte, il
faut arriver à… C’est un métier qui est… c’est
d’abord un métier d’ailleurs. Le premier, c’est
toute l’expérience que vous avez que vous rendez
dans un livre et après c’est un vrai métier
comme vous devez connaître votre métier,
voilà. Un bon menuisier çà ne s’improvise pas .
un bon peintre, çà ne s’improvise pas. Un forgeron
apprend en forgeant c’est vrai, et un écrivain
apprend en écrivant. Et donc, ne jamais
croire qu’on est arrivé au point où voilà… Je
suis sûr que je n’écrirai pas le meilleur livre de
ma vie parce que je sais que je ne pourrai
l’écrire qu’après ma mort. Alors là, un autre…
C'est-à-dire, que je serai toujours à la recherche
d’un livre meilleur et je sais bien que chaque
fois, je me dis « voilà c’est le prochain que tu
vas…» et évidemment jamais ! on apprend.
Voilà, c’est tout .
tude»… Il y a des livres comme çà, on se dit si
je fais la moitié de ce qu’ils ont fait, alors j’ai
ma place dans la littérature mais tant que je ne
l’ai pas fait, je ne peux pas me satisfaire de ce
que je fais …çà me fait plaisir. L’ego, évidemment,
est toujours perméable aux compliments
mais, pour le moment, je suis en plein
milieu d’un livre et j’ai la trouille comme toujours,
la peur terrible que ce livre là ne soit pas
indispensable. Voilà ! Parce qu’ il y a tellement
de livres qui s’écrivent par ailleurs !
Comment percevez-vous la critique ?
Les critiques lancées contre moi, j’ai tendance
à devenir sourd, à ne pas les écouter. Je
ne suis quand même pas masochiste ! Mais
quand on dit du bien de moi, je l’apprécie
mais je ne considère pas que ce sont des choses
qui me classent définitivement. Parce que,
on n’est jamais classé. Quand on a des pères ,
des maîtres auxquels on veut ressembler, je ne
sais pas …Aragon, par exemple, quand il écrit
« Les yeux d’Elsa » et où il fait preuve de… les
enfants d’Andalousie…, moi qui aie beaucoup
étudié l’Andalousie …Je me dis « quand est-ce
que Cet auteur là a eu le temps, par ailleurs,
d’étudier tout çà à fond» ? Donc, il y a tellement
de grands exemples …Faulkner, pour le
citer tiens ! J’ai le bonheur chaque fois de citer
Et c’est, évidemment, çà que vous aimez …
Disons que çà m’ennuierait de faire autrement
parce que j’aurais l’impression de
…vous savez comme ces écrivains qui prennent
un personnage récurrent et qui vivent
avec ce personnage pendant plusieurs œuvres.
Ce n’est pas mon genre. Par ailleurs j’ai aussi
un métier. Je suis mathématicien ce qui fait
que je n’écris pas pour gagner de l’argent.
Quand je gagne de l’argent, évidemment, je ne
dis pas non. C’est toujours agréable de gagner
de l’argent mais ce n’est pas ma motivation
principale et de loin ! Quand on vient d’un
pays comme l’Algérie, je veux dire, au fond
l’écriture …allez , je vais utiliser un mot qui
fait vieux jeu, c’est un acte militant d’abord.
Vous êtes dans des sociétés qui n’écrivent pas
la vérité. Où il y a une vérité officielle.
D’ailleurs, pas seulement celle de l’Etat, celle
de la société. Nous n’aimons pas les conflits.
Nous préférons nous dire tous une seule
famille. Nous sommes tous frères et donc nous
n’admettons que des gens aient des opinions
individuelles. C’est conçu presque comme
pour employer un mot en arabe « Aïb !» . Cela
relève presque de l’obscénité chez nous de parler
de l’individu.
Et donc écrire, quand on vient d’une
société comme la nôtre, c’est d’abord dire à la
société « j’existe en tant qu’individu » ! Et cette
société là ne vous reconnaît pas ce droit. Les
mots sont toujours des mots très accusateurs.
C’est la «fitna», le «tachouich !» A cet égard, je
me rappelle une fois, c’était lors du débat du
programme de Kasdi Merbah à l’Assemblée
nationale et donc j’y étais avec un autre collègue
du Comité contre la torture. Je vais voir
Kasdi Merbah en train de discuter avec des
députés ! Je vais le voir, directement, et je
l’apostrophe devant tout le monde. Je dis « M.
le Premier ministre, il y a des allégations très
fortes de torture, qu’est-ce que vous allez faire?
» alors lui avec son œil matois, il me regarde. Il
sourit et il me sort une réponse de Premier
ministre quelque chose qui noie un peu le
poisson ! Je ne m’attendais pas à une autre
réponse. Et j’ai entendu les députés autour de
moi, c’est çà qui m’avait le plus choqué :
«Hada mouchaouech !», c’est un perturbateur,
un agitateur alors que c’était eux les représentants
du peuple ! Et donc l’écrivain, dans nos
sociétés, c’est d’abord un «mouchaouech»,
voilà ! D’ailleurs Il faut qu’il le soit !
Anouar Benmalek, vous avez rompu avec
l’Algérie ?
Je n’ai jamais été aussi proche de l’Algérie
qu’en étant en France. La quasi-totalité de ce
que j’écris parle de l’Algérie . Et il m’est arrivé
parfois de me dire «le prochain livre, je jure que
je ne parlerai plus d’Algérie». Çà doit être une
promesse de Gascon, comme on dit, parce que
je ne suis pas arrivé à me débarrasser de
l’Algérie. Peut être parce que tout ce que j’ai
vécu de plus important s’est passé en Algérie et
qu’ici, au fond, je suis dans une situation où
c’est plus confortable d’écrire parce que vous
n’êtes pas soumis à l’agitation quotidienne du
fait d’être Algérien. Il y a des problèmes matériels
qui sont plus simples à régler ici par rapport
au métier d’écrivain. Mais je n’ai jamais été
autant Algérien qu’en étant en France… Tous
mes livres, tous ! En particulier, le dernier
roman : Le Rapt, parlent d’Algérie. Et même
quand je me mêle d’écrire un livre qui ne traite
pas directement d’Algérie comme, Ô Maria , la
réaction la plus forte que j’ai eue, c’était en
Algérie où cela m’a valu quasiment une fetwa,
j’allais dire, qui a des répercussions ici en
France, j’ai dû quitter la maison… enfin
bref !… Il y a des journaux qui se sont répandus
en insultes contre moi …Donc, voilà, je suis
content d’être parti à un moment où il fallait
partir parce que je pense que je n’aurais pas pu
écrire ce que j’ai pu écrire jusqu’à maintenant .
On ne rompt finalement jamais avec
l’Algérie, n’est-ce pas ?
C’est un pays que, paradoxalement, on peut
détester quand on y est. Et quand on en part,
on ne rêve que d’une chose, c’est d’y revenir.
C’est un pays qui vous déchire. Je veux dire
qu’il vous rend furieux de l’aimer, voilà ! Je
reconnais que c’est une étrange impression. Je
me dis que çà doit être bien de ne pas être Algérien
parfois. Parce que c’est lourd comme histoire,
l’Algérie ! Et même quand vous êtes en
France, par exemple, la guerre d’Algérie, on a
l’impression parfois qu’elle s’est déroulée la
veille. Et les Algériens vous reprochent toujours
deux choses contradictoires. Quand vous êtes
en Algérie, on te dit « Tais-toi » et quand vous
êtes à l’étranger : « Mais pourquoi, tu parles » .
Bon, je crois que je parlerai d’Algérie jusqu’à
ma mort parce que voilà, c’est comme çà. C’est
un bonheur et une malédiction à la fois.
M. B.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

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Kiosque international
Analyses &
Décryptages
Comment le Qatar
s'est payé la Coupe
du monde de foot
Par Régis Soubrouillard :
Marianne
Une enquête fouillée
publiée par
l’hebdomadaire France
Football dénonce un
système de "type
mafieux" et propose de
réattribuer la Coupe
du monde 2022.
Echange club de foot de
renommée mondiale en
quête de capitaux dans
capitale européenne
romantique contre vote d’attribution
de la Coupe du Monde 2022.
Contactez Nicolas Sarkozy.
Présidence de la République
Française ». C’est à ce type de
petite annonce qu’a répondu
l’émirat qatari si l’on en croît
l’enquête fouillée publiée par
l’hebdomadaire France Football.
Pas de Zlatan, Ronaldo ou autres
Messi à la Une cette semaine mais
un titre provocateur « le
Qatargate » et une question « Et si
on réattribuait la Coupe du
Monde 2022 ? ».
De forts soupçons de corruption
pesaient déjà sur la décision
de la Fifa d’attribuer les Coupe du
Monde 2018 et 2022 à la Russie et
au Qatar. Le Wall Street Journal
avait ainsi révélé dès décembre
2010 que la Fédération argentine
avait reçu près de 60 millions
d'euros de la part du Qatar pour
lui accorder son vote dans la désignation
du pays hôte. Julio
Grondona, le président de l'AFA,
la fédération argentine de football,
avait démenti l’information.
« Je refuse que l'on joue avec mon
honneur. Je refuse donc de donner
de l'importance à ce qui est
dit», avait rétorqué Grondona. Un
peu court.
France Football va plus loin
dénonçant un véritable système
de « type mafieux ». Dessous de
table, conflits d’intérêts, achats de
votes et aveuglement complice
des instances dirigeantes du foot
mondial, Sepp Blatter et Michel
Platini compris. Au centre de ces
soupçons, Mohammed Bin
Amman, membre du Comité
Exécutif de la FIFA et président
de l’AFC (Confédération
Asiatique de Football). L’intéressé
a été banni à vie de toute activité
liée au football samedi par la FIFA
à la suite d'une affaire d'achat de
voix dans l'élection présidentielle
de l'instance.
Cette suspension résulte du
rapport final de Michael J. Garcia,
le président de la chambre d’instruction
de la Commission
d’Éthique de la FIFA. Ce rapport
mettait en évidence des violations
répétées de l’article 19 (Conflit
d’intérêts) de l’édition 2012 du
Code d’éthique de la FIFA, commises
par Mohamed bin
Hammam durant ses mandats de
président de l’AFC et de membre
du Comité Exécutif de la FIFA
entre 2008 et 2011. Des violations
multiples à l’origine de sa suspension
à vie de toute activité liée au
football.
Platini, Zidane,
Beckenbauer et
Guardiola, la dream
team du Qatar
Mohamed Bin Hammam est
justement né à Doha, la capitale
de l’Emirat et n’est pas étranger à
la stratégie de conquête de la planète
sportive par le minuscule
émirat du Qatar. Il a en outre
apporté à Blatter un soutien décisif
lors des élections de 1998 et de
2002 à la tête de la Fifa. Car l’intérêt
de la pétro-monarchie pour le
sport n’a rien à voir avec une passion
subite du peuple qatari pour
le ballon. Au Qatar, les stades sont
désespérément vides. Même nos
vedettes finissantes exilés pour
quelques dollars supplémentaires
s’en plaignent.
La fédération paye donc des
immigrés –qui représentent les
2/3 de la population du payspour
occuper les tribunes ! De
véritables stades Potemkine aux
seules fins de propagande histoire
de rassurer la FIFA que la ferveur
sera au rendez-vous.
L’hebdomadaire cite aussi les
nombreuses personnalités
(Platini, Beckenbauer, Gullit mais
aussi les « ambassadeurs de luxe »
Guardiola et Zidane) qui ont participé
à l’intense campagne de
lobbying en faveur du Qatar.
Michel Platini évacuant les nombreuses
questions techniques (climat,
infrastructures) pour affirmer
que jouer cette Coupe de
Monde en hiver « ne serait pas un
problème ». L’hypothèse de stades
climatisés voire de nuages artificiels
positionnés au dessus des
stades sont même à l’étude. Le
tout pour éviter les fortes chaleurs
(40 à 50°) redoutées en
période estivale.
La rencontre secrète entre
Sarkozy, Platini et le prince du
Qatar. France Football publie
également le témoignage d’un ex
dirigeant de la Fifa. Guido
Tognoni, a été viré de l’instance
dirigeante du foot mondiale en
2003 par Sepp Blatter après 13
ans de bons et loyaux services.
Comme beaucoup d’autres, ce
n’est qu’une fois parti, qu’il
balance ses dossiers : « culture de
la corruption et du sport pourri »
où « tout le monde se tient par la
barbichette ». Aujourd’hui
conseiller en affaires, il n’hésite
pas à dénoncer les alliances politiques
qui ont amené Sarkozy à
pousser « en faveur du Qatar »
ainsi que le monde musulman qui
a beaucoup « œuvré pour promouvoir
cette candidature ».
Sans compter Mohamed Bin
Hammam, toujours lui, que craignait
Sepp Blatter, le président de
la Fifa.
Ancien procureur pour le district
sud de New-York, chargé de
la criminalité financière et du terrorisme,
Michael J. Garcia a été
nommé en juillet 2012 président
de la chambre d’instruction de la
commission d’éthique de la Fifa.
Jugé indépendant de « la grande
famille du football », il mène
notamment une enquête sur les
conditions d’attribution des coupes
du monde 2018 et 2022 à la
Russie et au Qatar, émaillées de
commissions diverses, compromissions
et autres conflits d’intérêts
complexes.
PSG oblige, la France
n’échappe pas à ces soupçons.
Ainsi, le journal affirme que le
président de la République
Française de l'époque, Nicolas
Sarkozy, aurait reçu en secret à
l'Elysée, le prince du Qatar, Tamin
Bin Hamad al-Thani, Michel
Platini le président de l'UEFA et
Sébastien Bazin, le représentant
de Colony Capital en novembre
2010 : « il a tour à tour été question
du rachat du Paris Saint-
Germain par les Qataris, d'une
montée en puissance de leur
actionnariat au sein du groupe
Lagardère, de la création d'une
chaîne pour concurrencer Canal
Plus, le tout en échange d'une
promesse : que Platini ne donne
pas sa voix aux Etats-Unis,
comme il l'avait envisagé, mais au
Qatar » pour l'obtention du
Mondial 2022. Une affirmation
démentie par Michel Platini qui
dit avoir « voté en toute indépendance
pour une région qui n'avait
jamais eu la Coupe du monde,
pas parce que Sarkozy me l'a
demandé ».
Au final, une instance sportive
complètement vérolée, dont la
seule implantation de son siège en
Suisse en dit déjà long sur son
souci de transparence financière,
une politique d’attribution d’événements
sportifs internationaux
motivée par de seules considérations
économiques comme autant
de marchés à conquérir et une
monarchie autoritaire pour
laquelle le sport ne représente
rien d’autre qu’un outil d’influence.
L’attribution de la Coupe du
Monde au Qatar aura au moins le
mérite d’attirer l’attention des
médias et du public sur les
mœurs douteuses des instances
dirigeantes et la culture de «
tromperie » qui gangrènent le
football à tous les niveaux. De
même que sur l’instrument de
lobbying économique, politique
et diplomatique qu’est devenu ce
qui n’était au départ qu’un sport.
R. S.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

Kiosque international dclg
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Analyses &
Décryptages
e
15
Par Serge Halimi : Le Monde
diplomatique
Depuis quelques semaines,
un vent d’optimisme
réchauffe un peu les rangs
de la gauche américaine.
Redoutant d’abord l’échec
électoral de M. Barack
Obama, puis la disposition
du président finalement
réélu à concéder l’essentiel à
ses adversaires au nom des
compromis nécessaires, elle
découvre au contraire que le
scrutin de novembre dernier
a assommé la droite
républicaine. Et que —
provisoirement ? — celle-ci
baisse le ton.
Apriori, la réélection de M. Obama
ne devait pas constituer une surprise
; presque tous les sondages
l’annonçaient. Mais la droite et la
plupart de ses intellectuels ou journalistes
étaient à ce point persuadés du contraire
que le résultat les a laissés interdits, presque
hagards. Jusqu’au soir des résultats,
non seulement ils avaient annoncé l’élection
de M. Willard Mitt Romney, mais ils
avaient également prédit qu’elle serait largement
acquise grâce à la mobilisation
exceptionnelle d’une majorité silencieuse
blanche, plutôt âgée, non citadine, religieuse,
détestant l’Etat. En face, imaginaient-ils,
la coalition démocrate était
démoralisée par la crise économique, les
promesses non tenues de M. Obama, son
centrisme congénital, sa disposition à
ménager Wall Street. Elle traînerait donc
les pieds pour se rendre aux urnes le jour
de l’élection. Des vedettes de Fox News ou
des éditorialistes conservateurs aussi
connus que George Will, Sean Hannity,
Dick Moris (pour qui « ce sera la plus
grande surprise de l’histoire politique américaine.
Là, où les sondages annoncent trois
points d’avance pour Obama, ce sera quatre
points d’avance pour Romney »),
Charles Krauthamer, Michael Barone, festoyaient
déjà.
Or non seulement le président démocrate
a été réélu avec près de cinq millions
de voix d’avance mais les démocrates ont
consolidé leur majorité au Sénat (55 sièges
contre 45), là où on imaginait au mieux
qu’ils la maintiendraient. Surtout, si les
républicains conservent l’avantage à la
Chambre des Représentants, ils le doivent à
un découpage électoral qui leur est indûment
favorable, car ils ont obtenu 1 400
000 suffrages de moins que leurs adversaires.
Autant dire que l’interprétation de
l’élection et du « mandat » populaire est
moins « complexe » qu’on ne l’a cru, y
compris le soir de l’élection. Les démocrates
l’ont emporté, point final. Même les
référendums d’initiative populaire se sont
soldés par nombre de revers conservateurs
(relèvement des impôts en Californie,
droits des homosexuels dans le Maine, le
Maryland, le Minnesota).
Le deuxième facteur d’optimisme pour
la gauche modérée découle de la combativité
nouvelle qu’elle détecte chez le président
des Etats-Unis depuis sa réélection.
Indice principal, son discours du 21 janvier.
Pour l’éditorialiste Paul Krugman, qui
pourtant n’a pas ménagé le locataire de la
Maison Blanche ces dernières années, « le
second discours d’inauguration du président
Obama a offert beaucoup de choses
agréables aux progressistes. Il y a eu sa
défense inspirée du droit des homosexuels
(1), il y a eu également sa défense, tout
aussi inspirée, du rôle de l’Etat, et en particulier
du filet de sécurité que procure l’assurance
maladie et le système de retraite.
Barack
Obama
vire-t-il
enfin à
gauche ?
Mais le plus encourageant tient à ce qu’il
n’a pas évoqué. Il a à peine mentionné le
déficit budgétaire. (2) »
Ces quatre dernières années, l’obsession
de réduire les déficits, au prix de coupes
importantes dans les budgets sociaux, avait
en effet caractérisé la démarche « centriste
» de M. Obama. Là, depuis novembre, le
président des Etats-Unis a réussi à arracher
au Congrès un relèvement des impôts pour
les contribuables les plus riches sans offrir
en contrepartie aux républicains la baisse
des dépenses qu’ils exigeaient (3). D’où
l’optimisme de M. Krugman, conforté par
le discours présidentiel de janvier, que les
embuscades républicaines démentiront
peut-être assez vite.
Le dernier élément qui enhardit certains
progressistes américains, que le peu de
résultats obtenus par le mouvement
Occuper Wall Street avait un peu découragés
découle des deux précédents. Il s’agit de
l’embarras des républicains, désormais
divisés entre les ultras du Tea Party et de la
droite religieuse, bien décidés à ne rien
céder sur aucun sujet, et les autres, dorénavant
soucieux de ne pas s’enfermer indéfiniment
dans un réduit électoral qui se
RÉFÉRENCES
rétrécit.
A mesure qu’il est devenu plus strident,
le combat des républicains contre l’immigration
illégale a fait basculer la très grande
majorité de l’électorat hispanique dans le
camp démocrate. A force d’agiter comme
autant d’épouvantails les questions de
l’avortement et du mariage homosexuel,
les républicains se sont par ailleurs coupés
d’une proportion croissante de la population,
jeune en particulier, qui, notamment
sur le dernier sujet, est devenue plus libérale.
En somme, la stratégie politique de la
droite américaine qui consistait à s’appuyer
sur les « valeurs morales traditionnelles
» pour faire passer son soutien aux
intérêts les plus privilégiés de la société ne
semble ne plus être aussi porteuse
qu’avant, y compris dans des Etats où les
églises demeurent puissantes. Depuis la
fusillade meurtrière à l’école de Newton,
même la question du contrôle des armes à
feu ne joue plus comme avant en faveur des
républicains (lire dans le numéro de février
l’article de Benoît Bréville, « de
Robespierre à Charlton Heston »).
Comme si tout cela ne suffisait pas, le
discours conservateur assimilant tous les
riches à des « entrepreneurs » créateurs de
richesses constamment harcelés par une
administration fiscale, elle-même au service
de dizaines de millions de parasites
(les « 47% » d’assistés dont M. Romney
laissa échapper qu’ils étaient ses principaux
adversaires), a été spectaculairement sanctionné
par le scrutin du 6 novembre dernier.
Tout cela suffit-il pour décréter qu’une
ère nouvelle éclaire la politique américaine
? Sans doute pas. Ceux que le discours présidentiel
du 21 janvier, pourtant constellé
de généralités, a réconfortés oublient un
peu vite qu’il ne s’agit là que d’un discours,
une des spécialités reconnues de M.
Obama. Et que la réalisation de plusieurs
des promesses qu’il contient – ou suggère –
dépendra du concours des Etats (égalité
des droits pour les homosexuels), de celui
du Congrès (dépenses publiques en
matière d’éducation et d’infrastructures
routières ou ferroviaires, lutte contre le
réchauffement climatique), sans parler
d’un engagement continu ... du président
des Etats-Unis.
Au demeurant, si on compare ce discours
du 21 janvier à celui que M. Obama
prononça quatre ans plus tôt à l’aube de sa
présidence, on remarque que, cette fois, la
question du rôle de l’argent en politique
n’y figure pas. Après une campagne qui a
pulvérisé les records de la précédente et
ouvert les vannes du financement illimité
par quelques milliardaires de leurs causes
les plus chères, c’est fâcheux. Rien non plus
sur la remise en cause de la possibilité d’incarcérer
pour une durée illimitée les personnes
soupçonnées de « terrorisme »,
voire d’employer des drones pour les liquider
sans jugement en Afghanistan, au
Pakistan ou ailleurs.
Mais il est vrai que la politique étrangère
a été presque totalement ignorée par
l’adresse présidentielle, au point qu’aucun
nom de pays autre que les Etats-Unis n’a
été cité.
S. H.
>(1) Le 21 janvier 2013, M. Obama a associé dans la même phrase le mouvement des Noirs
américains et celui des homosexuels, la marche des droits civiques à Selma (Alabama) en
1965, et la bataille opposant, en 1969, des clients d’un bar gay de Greenwich Village (le
Stonewall Inn), à un raid de la police de New York.
>(2) Paul Krugman, « Deficit Hawks Down — Please », The New York Times, 24 janvier
2013.
>(3) Toutefois, M. Obama s’est résigné à entériner à titre définitif cinq des six nouveaux
barèmes d’imposition votés à titre provisoire du temps de M. George W. Bush. La principale
concession obtenue par M. Obama et les démocrates aux dépens des républicains est le
relèvement du taux marginal de l’impôt de 35 % à 39,6 % pour les contribuables gagnant
plus de 400 000 dollars par an. Le président démocrate avait fait campagne pour que ce
relèvement intervienne au dessus de 250 000 dollars, et il avait expliqué qu’il ne céderait
jamais sur ce point.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

16 > N O T R E V I S I O N D U M O N D E
Censure lors du procés des attentats du 11 septembre
Le juge révèle et tacle
la Maison-Blanche
Un mystère a été levé avant-hier sur la censure à Guantanamo, quand le juge militaire
a ouvertement reconnu que le gouvernement américain avait brouillé des échanges
qu'il jugeait sensibles et lui a catégoriquement interdit de le faire à l'avenir.
Les gens
Le juge James Pohl a
infligé un sévère
camouflet au gouvernement
dans la procédure
contre les accusés des attentats
du 11-Septembre qui encourent
la peine de mort pour le meurtre
de près de 3 000 personnes.
Dans la salle du tribunal ultrasécurisé
et high-tech expressément
conçu pour ce procès historique,
le juge a levé le mystère
de «la lumière rouge» qui
signale, comme un gyrophare,
quand les débats sont censurés.
«Le public n'a pas un droit illimité
d'accès aux informations
classifiées. Cependant, la seule
personne autorisée à fermer la
salle du tribunal est le juge», a
tranché le juge. A Guantanamo,
les échanges sont diffusés avec
un différé de 40 secondes dans
la salle de presse et dans la galerie
où se trouvent, derrière une
épaisse paroi vitrée, les journalistes,
les organisations des
droits de l'homme et les familles
des victimes. Ce différé permet
à un officier de sécurité du tribunal
(CSO, court security officer),
assis à côté du juge, de censurer
les échanges susceptibles
d'être classifiés. Il dispose pour
cela d'un double interrupteur,
que l'AFP a pu voir, sur lequel
on peut lire «stop» et «go». Au
dessus de lui, la «lumière rouge»
est visible des spectateurs assis
derrière la paroi vitrée. Or le
colonel Pohl a révélé jeudi que
«l'autorité de classification» du
gouvernement (OCA, original
classification authority) disposait
également d'un interrupteur,
à l'extérieur de la salle du
tribunal, lui permettant aussi de
couper la diffusion des débats à
l'extérieur. Au dernier jour de
cette audience préliminaire à
Guantanamo, et en l'absence
des cinq accusés, le juge Pohl a
ordonné que «le gouvernement
déconnecte le circuit externe
Israël avait prévenu que le transfert
d'«armes stratégiques» au Hezbollah
libanais pourrait justifier des frappes
préventives. Les informations révélées
dès mercredi, selon lesquelles l'aviation
israélienne aurait mené, dans la nuit de
mardi à mercredi, plusieurs raids aériens
contre des cibles situées dans la zone
frontalière entre la Syrie et le Liban, ont
été confirmées par plusieurs sources. La
Syrie a reconnu qu'une attaque avait eu
lieu contre son territoire. Le Liban, qui
avait fait état du survol de son espace
(des débats) ou sa capacité de
suspendre la diffusion» des
échanges à l'extérieur de la salle
du tribunal. Lundi, une portion
des débats a été censurée
lorsqu'a été mentionné le sujet
sensible des prisons secrètes de
la CIA où les cinq accusés ont
été détenus et subi des interrogatoires
musclés. Le juge s'était
montré étonné et furieux que
l'interrupteur ait été actionné
sans qu'il soit au courant. "Si
une autre personne (que celle
autorisée) contrôle sans raison
et sans explication ce qui est dit
dans ce tribunal, nous allons
avoir une petite réunion" sur le
sujet, avait-il dit lundi. La procureure,
en charge des questions
de classification au ministère de
la Justice, Joanna Baltes avait
indiqué qu'OCA avait la possibilité
de contrôler le circuit de
diffusion. Car la CIA gérait les
prisons secrètes où les accusés
ont été soumis à un programme
d'interrogatoires renforcés,
dont certains sont assimilés à de
la torture, OCA a l'autorité en la
matière.
R.I.
aérien, a démenti que les appareils israéliens
aient bombardé des cibles sur son
sol. Pour l'heure, les informations restent
fragmentaires, mais sont relativement
concordantes. Le nombre exact et
l'objectif des raids sont encore difficiles à
évaluer. De façon inhabituelle, les
médias d'Etat syrien ont annoncé qu'un
raid israélien avait eu lieu. Les appareils
auraient pris pour cible un «centre de
recherches militaires» à Jamraya, dans
les faubourgs de Damas. Deux personnes
travaillant sur le site auraient été
François Hollande
Le président français se rend
aujourd’hui au Mali avec les ministres
des Affaires étrangères, de la Défense
et du Développement, a annoncé hier la
présidence de la République française.
Le quotidien Libération avait
auparavant annoncé sur son site
internet le départ ce vendredi soir du
chef de l'Etat français au Mali pour une
visite à Bamako et Tombouctou. «Le
président de la République se rendra
au Mali le samedi 2 février 2013", a
annoncé l'Elysée dans un communiqué.
«Il sera accompagné par le ministre des
Affaires étrangères, Laurent Fabius, le
ministre de la Défense, Jean-Yves Le
Drian et le ministre chargé du
Développement, Pascal Canfin»,
poursuit le texte, sans plus de
précision.
Raid israélien en Syrie
L’objectif serait un convoi d’armes
tuées et cinq autres blessées. Le régime
syrien a accusé les «gangs terroristes»
syriens - le terme qu'il utilise pour désigner
les insurgés - d'avoir aidé à la désignation
et au guidage des appareils
israéliens. Le centre de Jamraya, situé à
quelques kilomètres à peine du palais
présidentiel, pourrait avoir servi au
stockage d'armes chimiques, et des
défenses antiaériennes auraient été
jusqu'à une date récente stationnées aux
environs.
R.I
● Pakistan
Au moins dix-neuf personnes ont été tuées et une
quarantaine blessées hier dans le nord-ouest du
Pakistan dans un attentat suicide visant la
minorité chiite, de plus en plus meurtrie par les
attaques sectaires dans le pays, ont annoncé les
autorités locales. Le kamikaze, arrivé à moto, a
déclenché les explosifs qu'il portait sur lui dans
une rue étroite de Hangu où se trouvent deux
mosquées chiite et sunnite et au moment où les
fidèles affluaient à la grande prière
hebdomadaire. Cette ville est proche des zones
tribales semi-autonomes frontalières de
l'Afghanistan, bastions des rebelles talibans et
de leurs alliés d'Al-Qaïda. "C'était un attentat
suicide qui visait les chiites, mais des sunnites en
ont également été victimes car une de leur
mosquée et des échoppes se trouvent tout près",
a déclaré le chef de la police du district, Mian
Muhammad Saeed.
Sur le fil
● Mali
Des discussions ont été engagées à l'ONU pour
permettre le déploiement de Casques bleus au Mali,
une fois le nord du pays stabilisé par l'intervention
des militaires français et africains. Des Casques bleus
bientôt au Mali? L'envoi de «soldats de la paix» dans
ce pays fait l'objet de discussions à New York et
pourrait être débattu dans quelques jours au Conseil
de sécurité même si un tel déploiement
n'interviendrait pas avant la fin de l'offensive contre
les mouvements djihadistes dans le nord du pays.
«La France y est favorable sur le principe et nous y
prendrons notre part le moment venu», déclare le
porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, en
soulignant toutefois que «ce type d'opération ne peut
être envisagé que dans un environnement stabilisé»,
ce qui n'est pas encore le cas. «Aujourd'hui, ajoute-til,
nous sommes dans le temps de la Misma», les
forces africaines de soutien au Mali, actuellement
dépêchées sur le terrain.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013
● Japon
Shinzo Abe persiste et signe. Le premier ministre japonais a réaffirmé
jeudi son intention de réviser la Constitution d'après-guerre, imposée
par les Américains, dès que le contexte politique le permettra. «Je
commencerai par réviser l'article 96, une décision que nombre de
courants à l'intérieur du parti (PLD, droite) soutiennent», a-t-il
indiqué à la Diète, se référant à l'article qui décrit la procédure de
révision constitutionnelle japonaise. Le principal objectif du premier
ministre est de faire sauter le verrou pacifiste de l'article 9, qui
n'autorise le Japon qu'à maintenir des forces d'autodéfense. Cet
article, déplore Shinzo Abe, interdit à l'Archipel tout déploiement à
l'extérieur, réduit a minima son rôle militaire dans la défense de ses
intérêts et amoindrit la dignité de la nation. Cette ambition affichée
s'inscrit dans le vaste agenda idéologique qui a en partie valu à
Shinzo Abe d'être porté au pouvoir en décembre. Son ministre de
l'Éducation, Hakubun Shimomura, de son côté, avait indiqué l'avantveille
à l'agence Reuters que le gouvernement allait revenir sur les
déclarations officielles du Japon reconnaissant les massacres
perpétrés par l'armée impériale au XX e siècle. Et son souhait aussi de
mettre en place une éducation «patriotique», encadrée par l'État.

Carte solaire
mondiale
Le Maroc en tête
de peloton
Le Maroc s’apprête à devenir «un
des phares de la carte solaire
mondiale» avec la construction à
Ouarzazate, dès début février, de «la
plus grande centrale solaire à
concentration du monde», a estimé
le journal français Le Monde. Le
Maroc, qui investit également dans
l’éolien sur sa façade atlantique, se
place ainsi «en tête des pays du
pourtour méditerranéen pour ce qui
est du développement des énergies
renouvelables», souligne le grand
quotidien du soir. «Aux portes du
Sahara, au sud du Maroc, la ville
d’Ouarzazate s’apprête à devenir un
des phares de la carte solaire
mondiale : courant février doit y
commencer la construction de la
plus grande centrale solaire
thermique à concentration, afin de
mettre en opération, en 2014, une
puissance de 125 mégawatts (MW).
Une deuxième phase devrait
rapidement être lancée, pour porter
la puissance à 500 MW, écrit le
journal.
«Le Royaume chérifien n’entend pas
s’arrêter là : son plan lancé en 2 009
vise à mettre en place 2 000 MW
d’énergie solaire et 2 000 MW
d’énergie éolienne d’ici à 2020. A
cette date, 42 % de la capacité de
production du pays proviendra des
énergies renouvelables, dont 12 pc
par le solaire et 12 % par l’éolien»,
indique-t-on à l’Agence marocaine
de l’énergie solaire (Masen). La
démarche marocaine n’est pas
isolée. L’idée de profiter de
l’immense capacité solaire du désert
saharien a beaucoup progressé
depuis qu’elle a été lancée, en 2009,
dans le cadre du plan allemand
Desertec prévoyant de grandes
centrales solaires dans le Sahara
qui expédieraient leur courant à
travers des câbles sous-marins vers
l’Union européenne. Dans cette
perspective, note «le Monde»,
«l’Europe importerait jusqu’à 20 pc
de ses besoins en électricité à partir
de la région du Moyen-Orient et
Afrique du Nord (MENA)».
Gouvernorat de Gafsa
99 millions pour
les routes
Les travaux de réalisation de 34
projets destinés notamment à
l'amélioration de l'infrastructure
routière dans le gouvernorat de
Gafsa avance à un rythme soutenu.
L'aménagement des pistes et des
routes (485 km) sera réalisé
moyennant un investissement de
98,6 millions de dinars. De même
une enveloppe de 17,8 millions de
dinars a été mobilisée pour la
réalisation du projet de la route
ceinture, longue de 9,5 km, et dont
le taux d'avancement des travaux a
atteint 76%. Le directeur régional de
l'équipement à Gafsa, Abdelhamid
Bou Kadida a indiqué à l'agence TAP
lors d'une visite, des sites des
projets, effectuée récemment avec
une délégation relevant du ministère
de développement régional, que
plusieurs problèmes à caractère
foncier ont été surmontés pour
relancer la réalisation du projet de
la route ceinture. Le taux
d'avancement des travaux du projet
de réaménagement de la route
nationale n15 (reliant le gouvernorat
de Gafsa à Kasserine) longue de 30
km a atteint 60. La délégation a
également visité certains projets
agricoles dont celui de volailles qui
est en cours de réalisation et
pourrait générer 27 emplois.
> N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B
dont
la visite est
entourée de
M.Cameron,
mesures de
sécurité exceptionnelles, est
arrivé à Tripoli vers 11h00 locale
(10h00 GMT). Accompagné du
ministre Libyen de l'Intérieur,
Achour Chwayel, il s'est rendu
aussitôt à une Académie de police
dans la banlieue sud de Tripoli où
il a assisté à une cérémonie à l'occasion
de la sortie d'une promotion
d'officiers de police. La collaboration
dans le domaine de la
sécurité devait être au centre des
entretiens du Premier ministre
britannique avec les responsables
libyens, selon une source gouvernementale
libyenne. M. Cameron
venait d'Alger où la sécurité a été
également au centre de sa visite,
deux semaines après l'attaque sur
un site gazier en Algérie d'un
commando islamiste ayant fait 37
morts étrangers, dont des
Britanniques. Jeudi dernier, le
Royaume-Uni avait été le premier
pays occidental à appeler ses ressortissants
à quitter la ville
libyenne de Benghazi en raison
d'une «menace spécifique et
imminente» contre les
Occidentaux. L'appel avait été
relayé par l'Allemagne, les Pays-
Bas et la France, suscitant la surprise
parmi les diplomates sur
place et les responsables libyens,
malgré l'influence croissante des
groupes radicaux dans cette ville
de l'est du pays. Lundi, Londres a
fait état encore d'une "menace
potentielle contre l'ambassade
britannique à Tripoli". Les ministres
européens des Affaires étrangères
ont donné jeudi leur feu
vert au lancement d'une mission
de l'UE destinée à aider la Libye à
mieux contrôler ses frontières, un
enjeu jugé prioritaire dans le
contexte tendu au Sahel. L'UE
souhaite accélérer les préparatifs
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013
de cette mission civile, dont le
concept de gestion de crises
(CMC) a été approuvé jeudi à
Bruxelles, afin que les experts de
l'UE puissent être déployés "dès
que possible", a indiqué un responsable
européen. "Nous espérons
qu'elle puisse être à pied
d'ouvre avant l'été", a-t-il précisé.
La décision des ministres lance
officiellement les préparatifs et la
planification opérationnelle,
mais la création de la mission
nécessitera une nouvelle décision
formelle, a précisé l'UE dans un
17
Contrôle des frontières libyennes
L’aide de L'UE
Le Premier Ministre britannique, David Cameron, a effectué avant-hier une visite surprise à
Tripoli, quelques jours après la mise en garde de Londres contre des menaces visant les
Occidentaux à Benghazi et son ambassade à Tripoli.
Elle refuse d’être un instrument politique
La colère de la police
tunisienne
Des centaines de policiers
ont manifesté avant-hier
sur la place de la Kasbah,
épicentre de la contestation à
Tunis depuis deux ans, pour protester
contre toute instrumentalisation
politique. «Sécurité
républicaine, ni Ennahda (le
parti islamiste au pouvoir) ni
destouriens» en référence aux
militants du Destour, le parti qui
a été au pouvoir après l'indépendance,
scandaient des agents de
forces de l'ordre, rassemblés à
l'appel des syndicats de forces
sécuritaires intérieures (SFSI).
«Nous voulons une loi fondamentale
qui nous protège des
hommes politiques», criaient-ils
aussi.
« Des politiciens veulent instrumentaliser
le secteur sécuritaire
en faveur de leurs intérêts»,
a indiqué Salem, un policier de
Banque centrale libyenne
41 ans, ajoutant que les forces de
l'ordre «veulent être loin de tous
les tiraillements politiques».
« Le policier est au service du
citoyen tunisien et de son pays et
non de partis politiques ou
autres», a renchéri son collègue
Mohamed, 39 ans.
Des drapeaux tunisiens flottaient
sur la place avec des inscriptions
comme : peuple soit
compréhensif, la Tunisie nous
est chère à nous aussi. D'autres
manifestants ont réclamé la
régularisation de leurs salaires,
«minimes» selon eux, ainsi que
des procès équitables pour les
policiers détenus pour leur
implication dans la mort de
manifestants lors de la révolution.
La police a réprimé dans le
sang des manifestations lors du
soulèvement populaire décembre
2010/janvier 2011, ayant
abouti à la chute de l'ancien président
Zine El-Abidine Ben Ali et
sa fuite en Arabie saoudite.
Quelque 338 Tunisiens ont été
tués et 2 174 blessés durant ce
soulèvement, les forces de l'ordre
étant tenues responsables de
79% des décès, selon un bilan
officiel.
La justice tunisienne a
condamné deux officiers de
police à 10 et 20 ans de prison
pour la mort de cinq Tunisiens à
Regueb (centre-ouest) lors du
soulèvement. Fin avril, deux
agents ont été condamnés à 20
ans de prison chacun pour la
mort d'un jeune «martyr» au
sud, un jugement ayant provoqué
la colère des syndicats de la
police qui avaient dénoncé des
«condamnations sans preuve par
la justice militaire dans des procès
politiques et populistes».
Emission de nouveaux billets
La Banque centrale libyenne a lancé hier une
nouvelle série de billets de banque qui remplaceront
progressivement les anciens qui portent
la marque de fabrique du leader déchu, Mouammar
Kadhafi. Sadiq Omar Al-Kabeer, gouverneur de la
Banque centrale, et les membres du comité financier
du Congrès national général (CNG) ont participé à
la cérémonie de lancement. Les nouveaux billets sont
arrivés mercredi à la base aérienne de Mitiga dans la
capitale libyenne de Tripoli, a indiqué M. Al- Kabeer,
ajoutant que la banque n'avait pas encore fixé de
date de fin de circulation des anciens billets.
communiqué. Son mandat initial
sera d'au moins deux ans.
L'objectif de la mission européenne
vise à former des personnels
chargés du contrôle des frontières
terrestres, maritimes et
aériennes, et de renforcer les services
généraux à Tripoli, a précisé
un responsable de l'UE. La gestion
des flux migratoires, de la
question des droits de l'Homme
et plus généralement les réformes
en faveur de l'Etat de droit feront
aussi partie de ce programme
d'aide à la Libye.
Les gens
Saâd Eddine
El-Othmani
Le ministre marocain des Affaires
étrangères et de la Coopération,
Saâd Eddine El Othmani, a affirmé
que le Maroc a décidé une
contribution de 5 millions de
dollars destinée à financer la
Misma. A travers cette
contribution, le Maroc réaffirme
sa solidarité et son soutien aux
Maliens, ainsi que son appui aux
efforts des pays de la région et de
la communauté internationale en
vue d’assurer la stabilité et le
développement du Mali et de
toute la région, a souligné le
ministre. Il a également rappelé
que dès le début de la crise dans
cette zone, le Maroc avait envoyé
une aide humanitaire.

18
> S P O R T S
Match amical
Le Mexique
et le Danemark
se neutralisent
Le Mexique et le Danemark ont fait nul (1-1), (mitemps:
0-0) en match international amical de
football, disputé à Phœnix (Arizona, sud-ouest des
Etats-Unis).Les deux buts de la rencontre ont été
marqués sur penalty, le premier pour le Mexique
transformé par Fabian (67) et le second en faveur
du Danemark marqué par Cornelius (84).
Jeunesse et sports
à El-Bayadh
14 millions de dinars
pour développer le
secteur
Une enveloppe de 14 millions a été dégagée, au
titre du budget complémentaire de 2013, pour le
renforcement des structures juvéniles et
sportives dans la commune de Boussemghoune,
a-t-on appris auprès des services de la wilaya
d’El-Bayadh. Un centre culturel servant d’espace
pédagogique et récréatif, à la satisfaction des
jeunes de la région sera érige dans la commune
dont le projet coûte près de 7 millions de dinars.
Une enveloppe de 2 millions de dinars a aussi
été consacrée à la réalisation d’un stade
proximité, dont le terrain d’assiette a été déjà
délimité par les services techniques de la
commune, a-t-on ajouté de même source. Une
opération de réhabilitation du stade municipal,
pour un coût de 5 millions, dinars sera
également lancée pour doter cette collectivité
d’une structure digne d’abriter les
manifestations locales. Selon les services de la
wilaya, ces investissement devront permettre,
outre la prise en charge des préoccupations de
la jeunesse de la région, de donner une
impulsion au secteur et à l’activité sportive dans
cette région située à 180 km au sud d’El-Bayadh.
Transfert
David Beckham
à Paris SG
David Beckham, sans club depuis son départ du
Los Angeles Galaxy en fin d'année dernière, va
signer au Paris Saint-Germain, ont rapporté hier
la BBC et Sky news. Le directeur sportif du PSG,
Leonardo, n'a pas démenti l'information. Le club
leader du championnat de France a convoqué
une conférence de presse à 16h00 GMT en
présence de son président, Nasser Al-Khelaïfi,
et de «Leo».
Pour s'être plaint
de racisme
Le coureur Steffensen
suspendu
L'athlète australien John Steffensen, d'origine
sud-africaine, a été suspendu de compétition
pour six mois, avant-hier par sa fédération
nationale, pour avoir accusé un de ses officiels
d'injures racistes. Sélectionné pour le relais
4x400 m des derniers jeux Olympiques de
Londres, mais écarté du 400 m individuel,
Steffensen, médaillé d'argent aux JO d'Athènes
en 2004 avec le relais, avait crié à la
discrimination et accusé un officiel de sa
fédération de lui avoir lancé des injures racistes
à Pékin en 2008. Il avait été soutenu par le
capitaine de l'équipe, le perchiste Steve Hooker,
médaillé d'or à ces JO en Chine. «Vous savez, ça
aiderait si j'étais d'une couleur différente",
avait-il dit publiquement. La Fédération
australienne d'athlétisme l'a suspendu en
concluant que «ses allégations publiques»,
n'avaient pas de fondement, à l'issue d'une
«enquête générale indépendante» qu'elle
affirme avoir conduite avec la collaboration de
Steffensen lui-même. La suspension, qui couvre
à la fois les compétitions nationales et
internationales, est en vigueur jusqu'au 1 er août.
Steffensen, deux fois médaillé d'or aux Jeux du
Commonwealth, a déjà eu des démêlés avec les
officiels australiens, qui lui ont valu une
suspension de trois mois en 2010. La
Commission australienne des droits de l'homme
avait souligné dans un rapport publié en 2007 la
sous-représentation des minorités ethniques
dans le sport du pays, des amateurs aux
professionnels, et la fréquence des
comportements racistes.
Après leur qualification
L’euphorie des
Togolais
Les Togolais ont envahi les rues mercredi soir et jeudi pour fêter la qualification de
leur équipe nationale, «Les Eperviers», aux quarts de finale de la 29e Coupe
d'Afrique des nations 2013 au détriment de la Tunisie tenue en échec (1-1) lors du
3e et dernier match du groupe D.
Les Loméens ont occupé les routes
avec leurs voitures et motos dans
un concert de Klaxons pour
manifester leur joie pour la qualification
historique de leur équipe nationale
pour le 2e tour de la CAN. Les
Togolais scandaient les noms du buteur
Serge Gakpé (13e mn) et du Capitaine
d'Adébayor Shéyi qui a pesé tout au long
du match sur la défense tunisienne. Les
des Aigles de
Carthage dès le premier tour de
L'élimination
la CAN-2013 est «bienméritée»,
a estimé avant-hier la presse tunisienne,
déçue de la performance de la Tunisie
face au Togo. «Tenue en échec par le
Togo (1-1), la Tunisie éliminée: Et nous
l'aurons voulu», a titré Le Temps soulignant
que «sur l'ensemble du match et
surtout sur l'ensemble de sa participation,
l'équipe de la Tunisie ne méritait
pas la qualification. «Fiasco sur tous les
plans», écrivait aussi ce journal francophone
ajoutant que «La Tunisie a moins
souffert au cours de cette rencontre. Elle
n'a pas pour autant dominé, elle a eu
l'opportunité de se qualifier pour les
quarts de finale de cette CAN mais
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013
quartiers de la capitale connaissent également
une ambiance euphorique animée
par des groupes organisés. Malgré une
coupure de courant qui a perturbée la fête
dans la capitale, les groupes organisés ont
continué par entretenir de l'ambiance
dans les quartiers. Cette qualification, la
première dans l'histoire du football togolais
ouvre, selon la même source, de nouveaux
horizons aux «Eperviers» qui vont
Elimination des Aigles de Carthage
Méritée, selon la
presse tunisienne
Khaled Mouelhi en a voulu autrement».
«Pour ce qui est de la prestation des
nôtres aucun joueur n'a brillé. Un
match moyen dans l'ensemble et une
élimination méritée au vu des trois matches»,
selon le Temps. «Le grand gâchis"
et«La fin de l'aventure» a titré Le
Quotidien. «Terminus: tout le monde
descend!" et «Elimination honteuse»,
titrait de son côté La Presse. «L'aventure
s'est achevée sur une fausse note évidemment.
On attendait beaucoup
mieux de l'équipe de Tunisie lors de ce
dernier match de poule. Nous avons
rêvé, toute la Tunisie a rêvé en repensant
au scénario 1996. La déception fut au
bout de chemin», a ajouté ce quotidien
francophone.Selon le même journal
"cette CAN a été un véritable calvaire
pour les Tunisiennes et les Tunisiens.
On avait souhaité dire et écrire qu'ils
ont tant donné, qu'ils n'ont pas eu de
chance, qu'ils ont été lésés par les arbitres
ou que les adversaires étaient beaucoup
plus forts. Non rien de tout cela,
rien qui puisse nous consoler, rien à se
mettre sous la dent».«Ils nous ont
déçus», titrait le quotidien Achourouq.
«On ne peut pas espérer mieux de notre
équipe puisqu'elle est la plus faible dans
cette CAN», juge ce quotidien arabophone.
croiser en quarts de finale «Les Etalons»
du Burkina Faso (1er du groupe C). Le
Togo, deuxième de son groupe, rejoint
ainsi la Côte d'Ivoire qui était déjà qualifiée
après leur deuxième match gagné face
à la Tunisie (3-0). Par contre, l'Algérie (un
point), auteur d'un 2-2 face à la Côte
d'Ivoire, mercredi soir à Rustenburg, et la
Tunisie (2e avec 4 points) quittent la
compétition.
Les gens
MacDonald Mariga
Le milieu de terrain kényan MacDonald
Mariga a été prêté par l'Inter Milan à Parme
jusqu'à la fin de la saison après un accord
jeudi entre les deux clubs de Serie A.
L'accord inclut également «une option pour
Parme d'acheter la moitié des droits du
joueur dans un accord de copropriété»
selon le site d'Inter Milan. Parme a été le
premier club de Mariga en Italie après son
arrivée en 2007 en provenance
d'Helsingborg (Suède). Il a rejoint l'Inter en
janvier 2010 et fait 36 apparitions pour les
Nerazzurri, marquant deux buts. Parme est
actuellement 10e du Championnat d'Italie à
18 points du leader, la Juventus.

M E D I A N E T
19
Son action a bondi
Ericsson bat le
consensus
STMicroelectronics
Aggravation de la
perte trimestrielle
Ericsson a fait état avant-hier d'une hausse plus forte qu'attendu de son bénéfice
courant au quatrième trimestre.
BlackBerry 10
Un tremplin
pour RIM
Research In Motion a annoncé mercredi qu'il
changeait son nom en BlackBerry à l'occasion
du lancement à New York de sa nouvelle
ligne de smartphones BlackBerry 10 dont il
espère qu'elle lui permettra de regagner en partie
le terrain perdu vis-à-vis de ses concurrents.Son
directeur général Thorsten Heins a voulu faire de
l'abandon du nom sous lequel le fabricant canadien
a été fondé en 1985 le signal d'un nouveau
départ. «A partir de maintenant, RIM devient
Blackberry", a-t-il déclaré lors d'une conférence à
New York tandis qu'une série de manifestations
promotionnelles étaient organisées en parallèle à
travers le monde, de Toronto à Dubai. RIM, l'un
des pionniers dans le secteur des smartphones, a
été éclipsé par le succès de l'iPhone d'Apple et des
appareils utilisant le système d'exploitation
Android de Google, dont le Galaxy de Samsung
Electronics. Il joue à présent son va-tout avec cette
nouvelle gamme qui doit lui permettre de redorer
son blason. Les nouveaux combinés BlackBerry 10
promettent une navigation plus rapide, de nouvelles
fonctionnalités et l'accès dès leur commercialisation
à un large catalogue d'applications. On y
trouve notamment des applications pour les
réseaux sociaux Facebook et Twitter, le service de
téléphonie par internet Skype ou encore le jeu à
succès Angry Birds. L'un des deux combinés présentés
mercredi, le Q10, conserve un clavier physique
- marque distinctive des BlackBerry- , tandis
que le second, le Z10, est intégralement tactile, à
l'image des autres smartphones.
Un résultat qui ravive l'espoir
d'une sortie du groupe des difficultés
des dernières années et
salué par un bond de son cours
de Bourse.Le secteur des équipements de
télécommunications continue de souffrir
des pressions sur les prix et d'un ralentissement
des investissements des opérateurs,
leurs clients, en dépit de la hausse de
la demande de capacités alimentée par
l'essor des smartphones. Le choix
d'Ericsson de privilégier les parts de marché
et la faiblesse relative des logiciels dans
son chiffre d'affaires par rapport aux équipements
l'a également desservi. Mais les
résultats publiés jeudi permettent d'espé-
Toshiba Corp
Le bénéfice inférieur
aux attentes
Toshiba Corp a publié hier un bénéfice
Opérationnel en hausse, mais inférieur aux
attentes, pour le troisième trimestre de
son exercice 2012-2013, la faiblesse des
ventes de télévisions et d'ordinateurs
personnels ayant contrebalancé le niveau
élevé des commandes de centrales
thermiques. Le conglomérat japonais, qui
fabrique des puces mémoire flash NAND
utilisées notamment dans les iPhones
d'Apple, a réalisé un bénéfice opérationnel
de 29,3 milliards de yen (238 millions
d'euros) sur la période octobre-décembre,
en hausse par rapport aux 8,67 milliards
de yen d'il y a un an. Ce résultat est en net
retrait par rapport au consensus Thomson
Reuters I/B/E/S, à 47,6 milliards de yens,
établi sur la base des estimations de
quatre analystes. Mais Toshiba, qui a
incriminé la faiblesse de la croissance
mondiale, a maintenu son objectif de
résultat opérationnel à 260 milliards de
yen pour l'ensemble de l'exercice au 31
mars 2013, à la faveur d'un rebond des
prix des puces mémoires flash NAND. Les
commandes importantes engrangées par
le secteur de l'énergie et des
infrastructures ont soutenu les résultats.
En revanche, sa branche produits
numériques, qui fabrique des écrans de
télévision LCD, a accusé une perte
opérationnelle de 15,6 milliards de yens,
après un perte de 10,6 milliards il y a un
an. Les ventes d'ordinateurs personnels
ont également baissé en raison d'une
érosion de la demande aux Etats-Unis.
rer que le groupe est en train de redresser
la barre. Il affiche certes une perte nette de
6,3 milliards de couronnes suédoises au
quatrième trimestre, conséquence d'une
lourde charge passée au titre de ST-
Ericsson, sa coentreprise avec
STMicroelectronics. Mais son bénéfice
avant impôt et charges financières, hors
coentreprises mais après charges de
restructuration, a progressé à 4,8 milliards
de couronnes (557 millions d'euros)
contre 4,1 milliards un an auparavant. Les
analystes interrogés par Reuters prévoyaient
en moyenne un résultat de 4,3
milliards. La principale division du
groupe, celle des équipements de réseaux,
a vu ses ventes progresser sur le trimestre
même si celles-ci reculent de 11% sur l'ensemble
de 2012. Le chiffre d'affaires trimestriel
total a atteint 66,9 milliards de
couronnes, contre 65,3 milliards attendus.
Ericsson explique que l'impact des
contrats de réseaux à plus faible marge en
Europe devrait s'atténuer au fil des mois,
au profit de contrats plus rentables."Sur la
base de la visibilité actuelle sur la demande
clients et dans le contexte économique
mondial actuel, (le) 'business mix' sousjacent
devrait progressivement évoluer
vers davantage de projets de capacité au
second semestre 2013", dit le directeur
général du groupe, cité dans le communiqué
de résultats. A la Bourse de
Stockholm, l'action Ericsson gagnait
8,94% à 74,95 couronnes à 8h22 GMT, la
plus forte hausse de l'indice Stoxx européen
des valeurs technologiques, qui prenait
1,36% au même moment.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013
Coté en Bourse
Résultats satisfaisants
pour Qualcomm
Qualcomm a fait état
mercredi de résultats
supérieurs aux
attentes pour le premier
trimestre de son exercice
fiscal 2012-2013 et le fabricant
américain de puces pour mobiles
a également relevé ses prévisions
annuelles à la faveur d'une
demande pour les smartphones
toujours en hausse. Dans des
échanges d'après-Bourse, l'action
Qualcomm bondissait de
près de 7%, les perspectives
favorables de l'entreprise tranchant
avec celles, beaucoup plus mitigées,
évoquées par ses concurrents Texas
Instruments et Broadcom. En plus de
l'engouement pour les smartphones,
Qualcomm bénéficie également de sa
maîtrise inégalée à ce jour d'une technologie
sans fil à haut débit connue
sous l'appellation Long Term Evolution
(LTE).
«Le groupe est la seule option à ce
jour (pour les opérateurs qui veulent
adopter cette technologie», a déclaré
Daniel Berenbaum, analyste chez MKM
Partners. Qualcomm a dégagé sur les
trois mois au 30 décembre un bénéfice
net de 1,91 milliard de dollars, soit 1,09
STMicroelectronics a fait état récemment
d'une aggravation de sa perte trimestrielle et
a déclaré qu'il pourrait avoir besoin de 500
millions de dollars pour se désengager de sa
co-entreprise avec Ericsson dans les semiconducteurs
pour mobiles. Dans son
communiqué de résultats, le groupe précise
qu'il est en train de finaliser les options
stratégiques concernant la co-entreprise ST-
Ericsson, après avoir annoncé en décembre
son intention de s'en désengager. «Nos
meilleures estimations actuelles sont que ST
pourrait faire face à des besoins de
financement (...) dans une fourchette
comprise approximativement entre 300 et
500 millions de dollars au cours de 2013»,
précise-t-il. STMicro et Ericsson ont créé la
coentreprise en 2008 mais l'opération n'a
jamais réussi à dégager des profits et la
coentreprise n'a pas conquis assez de
nouveaux clients pour compenser la forte
baisse des commandes de Nokia.Les
analystes estiment que ST-Ericsson, qui
emploie environ 5.000 personnes, pourrait
être entièrement fermée ou que certaines de
ses activités pourraient être cédées à des
groupes comme Intel, Broadcom ou
Samsung. Au quatrième trimestre 2012,
STMicroelectronics a subi une perte nette de
428 millions de dollars (315 millions
d'euros), à comparer à une perte de 11
millions sur la même période un an plus tôt.
La perte d'exploitation ressort à 169 millions
de dollars, contre une perte de 241 millions.
Le chiffre d'affaires a légèrement reculé à
2,162 milliards de dollars, contre 2,192
milliards sur les trois derniers mois de 2011.
Pour le premier trimestre de cette année, le
groupe s'attend à une baisse d'environ 7%,
plus ou moins 3,5 points, de ses ventes par
rapport au trimestre précédent.
dollar par action, contre 1,4 milliard
(0,81 dollar/action) il y a un an. Hors
éléments exceptionnels, le résultat par
action ressort à 1,26 dollar alors les analystes
financiers avaient anticipé 1,13
dollar. Le chiffre d'affaires s'est établi à
6,02 milliards de dollars, contre 4,68
milliards il y a un an et un consensus de
5,9 milliards. Qualcomm voit désormais
pour l'ensemble de 2012-2013 un
bénéfice par action compris entre 4,25
et 4,45 dollars, contre une précédente
fourchette de 4,12-4,32 dollars. Le chiffre
d'affaires devrait être situé entre
23,4 et 24,4 milliards de dollars contre
un niveau de 23-24 milliards anticipé
précédemment.

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ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

S E L E C T I O N
Le pacte
Ce soir sur Canal+
300
Ce soir sur MBC2
> T É L É V I S I O N
LES
GENS
Natalie McMillan
21
La femme de Will Gerard, un professeur d'anglais, vient d'être
violemment agressée dans sa voiture. Alors qu'elle est entre la vie
et la mort, couchée sur son lit d'hôpital, son mari rencontre un
homme, Simon, qui lui propose de la venger. Le mystérieux
personnage lui explique qu'il fait partie d'un groupe de citoyens
décidés à se faire justice eux-même. Mais cette aide n'est pas
gratuite. En échange, Will devra, par la suite, leur rendre un petit
service. Pour effacer sa dette, il lui faudra tuer un journaliste. Will
refuse, mais se rend compte qu'il est trop tard. Il est pris au piège
par une organisation secrète présente dans tous les niveaux de la
société...
On n'est pas couché
Ce soir sur France 2
Selon une formule
désormais bien rodée,
Laurent Ruquier
s'entoure de nombreux
invités qui font
l'actualité culturelle,
médiatique ou politique.
Le ton de l'émission se
veut à la fois pertinent et
impertinent, abordant
des questions de fond
sans jamais se départir,
bien sûr, d'une certaine
dose d'humour. Natacha
Polony rythme toujours
l'émission de ses
interventions sans
concessions,
évidemment contrebalancées par l'esprit caustique du journaliste
Aymeric Caron. Les temps forts de l'actualité sont évoqués et
commentés en compagnie des invités qui viennent sacrifier à
l'exercice bien calibré de la promotion. En maître de cérémonie,
Laurent Ruquier veille à ce que la bonne humeur règne tout au long
de l'émission.
Adapté du roman graphique de Frank Miller, 300 est un récit
épique de la Bataille des Thermopyles, qui opposa en l'an - 480
le roi Léonidas et 300 soldats spartiates à Xerxès et l'immense
armée perse. Face à un invincible ennemi, les 300 déployèrent
jusqu'à leur dernier souffle un courage surhumain ; leur
vaillance et leur héroïque sacrifice inspirèrent toute la Grèce à se
dresser contre la Perse, posant ainsi les premières pierres de la
démocratie.
Les routes de l'impossible
Ce soir sur France 5
Plus pauvre pays
de l'Asie Centrale,
le Tadjikistan est
parcouru de 93%
de montagnes.
Pour traverser ces
contrées mal
desservies, il faut
emprunter la
Pamir Highway, la
deuxième plus
haute autoroute
du monde, sur 900
kilomètres à flanc
de ravin. Depuis le
départ des Russes
en 1991, la
chaussée n'est plus entretenue et met en péril la
sécurité des automobilistes qui s'y risquent. Sillonant
les hauteurs du Tadjikistan, mais aussi l'Afghanistan,
l'Ouzbékistan et le Kirghizistan, la Pamir Highway est
devenue la route de tous les dangers, continuellement
menacée par les chutes de pierres, les glissements de
terrain ou les passages à gué.
La cour de Preston, dans le Lancashire, a
condamné cette mère de 25 ans à 15 mois
de prison pour cruauté envers un enfant.
L’affaire remonte au mois de décembre
2011, rapporte le «Daily Mirror». Le petit
Kian, âgé de quatre mois, était allongé sur
un matelas dans la maison familiale,
lorsque l’accusée a tenté de déplacer sa
télévision pour brancher un câble et
regarder un DVD. C’est à ce moment-là que
le poste, lourd de plusieurs dizaines de
kilos, est tombé sur la tête de Kian. Le
bambin n’a pas survécu aux blessures
graves provoquées par le choc.
Marie Curie, au-delà du mythe
Ce soir sur Arte
Arrivée à Paris en
1891, Maria
Sklodowska
s'inscrit à la
Sorbonne, où ses
brillants résultats
ne tardent pas à la
faire remarquer.
Pierre Curie tombe
sous son charme
et la convainc de
poursuivre ses
travaux en France.
En 1903, leurs
découvertes
communes sur les
radiations sont récompensées par le prix Nobel de
physique. Le couple sort de l'anonymat, mais la
fatalité les rattrape : en 1906, Pierre meurt dans un
accident de la circulation. Anéantie par cette perte, la
scientifique se réfugie dans la recherche. Elle reçoit le
prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium
et le radium en 1911. Mais, au-delà de ses découvertes
scientifiques, qui était vraiment Marie Curie ?
28, rue Ahmed Boualem Khalfi
ex-Burdeau, Alger centre
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ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

22
> C U L T U R E
Le Grand Jeu
«La Mort du loup»
Alger n'est pas l'Algérie. Et le cinéma a le droit de cité dans l'ensemble du territoire des fennecs. Aujourd'hui, 15h,
dans l'enceinte de la cinémathèque de Béjaïa, sera projeté «Le Grand Jeu», œuvre rare du cinéaste Malek Bensmaïl,
longtemps invisible en Algérie et en France. L'idée de cette projection revient au ciné-club «Cinéma & Mémoire».
Belle initiative qui nous permet de revenir sur un film qui se bonifie avec le temps…
Faut raconter la genèse. Un jour, le
cinéaste Malek Bensmaïl se pointe
chez Ali Benflis. Celui-ci va se présenter
aux élections présidentielles
algériennes. Nous sommes en 2004.
Bensmaïl a une idée. Elle est ingénieuse.
Suivre pas à pas le parcours du représentant
et secrétaire général de l'ancien parti unique,
le FLN, à la course au pouvoir. Son
adversaire, Abdelaziz Bouteflika. Celui-là
même qui l'avait limogé en 2003, Benflis
ayant refusé le soutien de son parti pour un
second mandat. Conséquence : le 8 e
Congrès fut invalidé en décembre 2003, les
activités du FLN furent interdites et ses
avoirs gelés. Fort de ce canevas, Bensmaïl
sent qu'un film «virtuel» vient de débuter.
Après avoir proposé son idée auprès du
camp de Bouteflika, finalement réticent,
l'auteur d’«Aliénations», se retrouve dans
les bureaux de Benflis. Celui-ci écoute,
réfléchit, hésite. Sentant le refus, Bensmaïl
évoque la France, année 1974 et un certain
Valérie Giscard d'Estaing qui se confrontait
à François Mitterrand pour la place
suprême à l'Elysée.
A l'époque, le cinéaste Raymond
Depardon accepta la commande du futur
Président, voyant dans cet exercice, l'idée
que le cinéma pouvait se rendre utile dans
ce genre d'actualité. 1974, une «Partie de
Campagne» sera le titre du film. Pour
l'anecdote, Giscard, après avoir visionné le
Quid du film ? Un patchwork de visages
(alliés politiques, staff technique, électeurs
potentiels) ayant le point commun de croire
- parfois - dans les propos de Benflis.
film, en interdira la diffusion. La cause : «A
aucun moment, je n'avais imaginé que ce
film puisse avoir une vocation commerciale»
dixit Giscard. 30 ans plus tard, l'idée
traverse la Méditerranée, et devient l'argument
principal de Malek Bensmaïl.
Quelques secondes suffisent pour que
Benflis accepte. Le film peut reprendre sa
course. Il s'intitulera «Le Grand jeu».
Quid du film ? Un patchwork de visages
(alliés politiques, staff technique, électeurs
potentiels) ayant le point commun de
croire - parfois - dans les propos de Benflis.
Pas de caméra qui pencherait du côté d'une
idéologie, juste une manière clinique de
déposer des faits sur un «road-movie»,
défilant aussi vite qu'un carnaval ambulant.
Sur la subjectivité, Bensmaïl est (très)
clair : «Je ne dois surtout pas le voir comme
un perdant, il faut que je le filme sans artefact.
Il y a des hommes autour de lui, une
partie de l'armée, il y a eu de l'humain derrière
lui et c'est ce qui m'intéressait.» Il ne
faut pas se leurrer, nous avons avec ce film,
une tentative aussi remarquable qu'inévitable
dans sa propension à montrer des
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013
silhouettes évoluant, sans
le savoir, dans un véritable
carnaval de sens et de
mots. Or, il fallait qu'un
jour, le cinéma, celui qui
enregistre une certaine
«perdition» en mouvement,
pose ses valises au sein de la bâtisse
algérienne, dans sa conscience la plus politisée.
Exit les immortels regards autour de
l'Histoire et de son passé, et place au présent,
rarement exploité, et dont le dynamitage
de l'intérieur s'imposait drastiquement
et en toute logique. Avec Bensmaïl,
l'Algérie (re)devient un fascinant laboratoire
filmique, et le documentaire, une langue
vivante.
L'intérêt du «Grand jeu» ? Ni un reportage
de seconde zone, ni un divertissement
télévisuel, ni une propagande versée dans le
cadre du bon sentiment. Fausses pistes.
Juste un homme, Malek Bensmaïl, qui
continue sa lente reconquête d'un pays, de
ses origines. Aucune volonté d'arracher des
vies humaines ou des terrains occupés,
simplement le désir -honnête, judicieux,
vital- de recoller les morceaux du puzzle
algérien. Bensmaïl explore, caméra fixe, un
espace social, en le parsemant d'une poésie
du réel qui lui colle à la peau. Sans fioriture,
sans les interminables entretiens figés où le
témoin passe le relai de l'ennui, l'auteur
prend son sujet, lui enlève sa gueule de
bois, et le confronte manu militari au lieu
de toutes les discordances. Tout va vite dans
ce lot de saynètes, récupérant au passage de
la fantaisie, un peu d'illogisme, de séquences
irrationnelles et de «verbe» bien entretenu.
Une séquence parmi tant d'autres pourrait
être l'apanage du «Grand jeu». Une voiture.
Une route qui mène vers Aïn Touta
(Wilaya de Batna). Deux personnes discutent.
Benflis et Anissa Boumediène, veuve de
l'ancien Président. Bensmaïl continue d'être
silencieux. Quelque chose va surgir.
Discours politique ? Repentance ?
Plaisanterie ? Au détour d'une phrase,
Benflis confie sa grande passion pour la littérature
française, les «grands écrivains
romantiques», tels Victor Hugo ou
Lamartine, allant même jusqu'à citer le
poème d'Alfred de Vigny, «La Mort du
loup», connu pour avoir été écrit après que
l'écrivain ait traversé une grave crise morale.
L'instant est beau et ambigu à la fois. Benflis
prend, temporairement, le contrôle du film,
s'impose comme un personnage de fiction,
se réapproprie une cause juste (l'écrit, l'art)
et distribue à qui veut/peut l'entendre, le
sentiment d'un combat perdu d'avance mais
qui aurait cette particularité de créer une
renaissance. Celle d'un «politique» qui se
veut le porte-parole d'un passé aux allures
lyriques. «Bizarre, vous avez dit bizarre !»
Samir Ardjoum

C U L T U R E 23
Deux œuvres de Adel Bentounsi profanées à Annaba
Les guetteurs
de tabous !
AGENDA
CULTUREL
Institut français
d'Alger
Existe-t-il un contrat tacite entre l’artiste algérien et sa société ? Un pacte de
cohabitation qui consisterait à «tolérer» la création du moment qu’elle ne transgresse
pas les règles de bienséance, les «sensibilités» du public, ses croyances et ses
traditions ? Nous en avons eu un début de réponse, la semaine dernière, lors de
l’exposition de Adel Bentounsi à l’Institut français de Annaba.
Aujourd’hui à 14h30 : conférence
sous le thème «Boire et manger en
Méditerranée», animée par Paul
Balta, à l’espace Plasti, Algérie
News.
Salle Azeddine-
Medjoubi
Si le rapport à l’image est l’une des
problématiques les plus ancrées
dans la société algérienne, la perception
de la création artistique a
plus ou moins évolué, non pas forcément
grâce à une ouverture d’esprit particulière,
mais surtout pour des raisons de désintérêt,
voire d’indifférence, à l’égard de l’art en
général. Les galeries et les musées sont
désertés ; le public est restreint et la médiatisation
demeure peu importante.
Paradoxalement, ce tableau négatif peut, a
priori, favoriser l’émergence d’un discours
artistique libéré, qui ne se complait plus
dans la peur de «provoquer» mais qui
considère justement la provocation, dans
son sens avant-gardiste et militant, comme
l’essence même de l’art. Si la création
contemporaine en Algérie ne cesse de prospérer
grâce à une nouvelle génération
pleine d’ambitions et d’inventivité, la plupart
des artistes actuels évitent soigneusement
d’aborder le corps, principal tabou de
leur société ; cette pudeur est difficilement
explicable car ses facteurs sont tellement
variés qu’ils ne peuvent constituer un paradigme
générique que l’on peut analyser.
Cependant, certains jeunes créateurs transcendent
cet interdit sournois et vont développer
un travail plastique autour de la
chair, voire de la sexualité, non pas pour
sortir du lot mais simplement pour exprimer
leur propre ressenti face à une réalité,
à travers une interprétation esthétique qui
leur est propre.
C’est le cas de Adel Bentounsi qui, dans
son exposition intitulée «K» et inaugurée le
15 janvier dernier à l’Institut français de
Annaba, aborde une multitude de thèmes,
dont la frustration sexuelle. Sur deux de ses
peintures, on voit des créatures fantastiques
avec des organes génitaux proéminents
d’où giclent des larmes. Le 22 du
même mois, alors que l’artiste était à Alger,
les employés de l’IFA découvrent que ces
deux dessins, et précisément leurs parties
«offensantes», ont été gribouillés avec un
marqueur. Malgré cela, les œuvres ont été
mises sous vert et maintenues en place.
Adel raconte que lors du vernissage de
son expo, un employé lui avait signalé l’aspect
«vulgaire» de ces deux dessins. Avis
partagé par certains visiteurs de l’institut.
L’artiste leur avait alors expliqué qu’il s’agit
de simples créatures imaginaires, traduisant
un malaise réel, celui de la frustration
sexuelle. Le débat en est resté là, jusqu’au
retour de Bentounsi à Annaba et la découverte
du saccage.
Sur cette réaction violente, l’artiste
s’étonnera du fait que le sexe est un des
sujets les plus obsédants de la rue algérienne
qui, cependant, ne tolère pas sa
représentation par le biais de l’image. Plus
encore : «Pour ceux qui croient que je porte
atteinte à la religion, ils n’ont qu’à se rappeler
que le mot «zina» existe bel et bien dans
les textes sacrés et fait référence à l’acte
sexuel. Pourquoi, s’insurgent-ils dès qu’il
s’agit de sa représentation ?». Et de
conclure : «Pour moi, être artiste consiste
d’abord à dévoiler ce qui ne va pas, casser
les tabous, pour aider son semblable.
Sinon, tout cela ne sert à rien.»
Cet acte de vandalisme, relevant à la fois
de l’intimidation et de la censure, renseigne
non seulement sur la précarité dans
laquelle se trouve la liberté de création,
mais aussi sur le manque total d’éducation
artistique du public. En effet, si la présente
génération avait entrepris dès le début un
travail massif de banalisation, la représentation
du corps se serait imposée d’ellemême
et on aurait pu espérer que le public
en prenne l’habitude, ou du moins qu’il
l’accepte.
Or, ce qui s’est produit est une sorte
d’occultation consciente ou inconsciente
de tout un pan de la création.
Soigneusement mise sous silence, quand
elle n’est pas décriée tant par le public que
par certains artistes comme une «provocation
gratuite», la représentation du corps
est aujourd’hui en crise. Ce qui implique
forcément un paysage artistique castré, non
pas que ce genre est censé être obligatoirement
présent, mais parce que son absence
relève du liberticide.
Sarah Haidar
Aujourd’hui à 9h30 : conférence
internationale autour du thème
«L’expression artistique et
architecturale et leur relation à la
société». (Près de la salle Harcha).
Parc de la Liberté
Aujourd’hui : Journée du hayek,
une initiative citoyenne rendant
hommage à cette tenue
traditionnelle algérienne, en
invitant les femmes à se vêtir d’un
hayek et à se réunir au Parc de la
Liberté, ex-Parc de Galland (Sacré-
Cœur).
Institut français
de Annaba
Jusqu’au 12 février : exposition
«K» de l’artiste Adel Bentounsi.
ALGERIE NEWS Samedi 2 février 2013

Hors Champs
Algérie, ce pauvre pays riche !
Par : Slemnia Bendaoud
Le titre résonne dans son
tumultueux paradoxe,
accrochant au passage
l’attention de son
lecteur. Il est bien
écorcheur, très
révélateur du stand-by
durable de ce pays de
merveilles, resté
longtemps en veilleuse, à
cause de la paresse ou
maladresse de sa propre
gouvernance.
de ce phénomène
est d’abord savamment
illustrée par sa propre
histoire, alors expliquée
et commentée par ce L’explication
colon d’autrefois. Ainsi, dans leur
ouvrage collectif « La guerre d’Algérie*»,
Patrick Eveno et Jean Planchais conclurent
à «Ce virus de la liberté que la
Régence d’Alger ne connaissait nullement
en 1830, et que la France l’aura, en
effet, laissé derrière elle en 1962, encore
bien vivant malgré les coups qu’elle lui
avait elle-même portés sur cette terre.»
Pour terminer plus tard par cette citation
de Charles de Gaule, faite dans les
années soixante à l’écrivain et son ministre
de la Culture, André Malraux, contenue
dans cette confidence «L’Algérie restera
française, comme la France est restée
Romaine*». Eugène Plantet, de son
côté, auteur de l’œuvre volumineuse
comportant deux tomes, intitulée
«Correspondance des Deys d’Alger avec
la Cour de France » achevait son introduction
par : «Notre gouvernement
avait essayé, en effet, plus que les autres,
de civiliser cette race malfaisante; dans
l’impossibilité démontrée de la châtier
Et si la France officielle considère
toujours qu’un pied à terre est donc
plus intéressant à être mis à profit
plutôt qu’un espace aérien
légalement convoité.
utilement, il la supprima. Quelques
jours nous suffirent pour assurer ce
triomphe…». On ne manquera pas à
l’époque de reprocher à Alger de « tenir
la mer sous ses lois» et d’en faire des
autres nations «sa propre proie». Dans
les deux cas de figure, l’Algérie était à la
fois un pauvre mais riche pays !? Pauvre,
elle l’est toujours restée pour avoir toujours
été atteinte de ce «virus» de la
liberté, désormais non encore complètement
retrouvée ou recouvrée. Riche, elle
l’est tout à fait naturellement au travers
de ses potentiels, économique et
humain, assez impressionnant. Et si ce
gaulois de Charles de Gaule voulut
qu’elle reste encore française, ses aïeux et
prédécesseurs intronisés au sein de la
gouvernance française de l’époque y
décelèrent cette possibilité «à civiliser
cette race malfaisante». Faute de pouvoir
utilement la corriger, elle fut donc envahie
dans l’optique d’être plus tard totalement
supprimée et complètement rayée
de la carte géographique des nations et
peuples bien souverains. Ce colon d’autrefois
qui y eut alors mis un pied à terre
avant de définitivement la quitter plus
tard, nourrit encore ou à ce jour ce
besoin assez fort d’y revenir par des
moyens plutôt détournés.
Aujourd’hui, il développe ou invoque
cette guerre sans merci contre le terrorisme
international dans la région du
Sahel. Un autre casus belli tout à fait
identique à celui de l’éducation par la
force des armes manifestée à l’encontre
de cette race de malfaiteurs de corsaires
barbares d’autrefois qui écumaient les
mers et faisaient main basse sur les mouvements
commerciaux marins des
océans. Au plan diplomatique, des
nations longtemps inspirées ou totalement
guidées par leurs prétentions hégémoniques
font souvent cette toute
nécessaire dichotomie entre l’usuel ou
réel prétexte et la véritable cause ou
bonne raison des choses.
Ainsi, ils brandissent
bien haut ce parfois tout
préfabriqué prétexte dans
l’espoir de cacher autant
que faire se peut la toute
indiquée cause, utile ou
ultime ruse, pensant avec
cela longtemps berner tout
leur monde alentour.
Aussi, plus de trois longs
siècles avant son assaut
final au travers de cette toute petite brèche
de Sidi Fredj, la France coloniale
s’était toujours intéressée à ces concessions
d’un bout du territoire côtier algérien
s’étendant de l’ancienne Collo à la
non moins vieille La Cale (El-Kala,
actuellement) afin d’y installer dans la
durée les bastions de ses pécheurs de
corail Phocéens. Bon an mauvais an, elle
y parviendra à s’y accrocher à ces grands
rochers, cultivant ce désir très discret d’y
rester éternellement leur absolu maître.
Il s’agit là d’un véritable mode d’emploi.
Quant au visible ou risible fameux prétexte
du coup d’éventail invoqué par l’illustre
consul Vedal, il ne fut que ce coup
d’accélérateur de fin de parcours qui lui
permettait de semer dans le vent ses
ennemis afin d’échapper au règlement
de la très lourde facture des céréales restée
encore à ce jour impayée ! Voilà bien
résumée, en peu de mots certes, la stratégie
française d’antan de son occupation
du territoire algérien, vue au travers
de sa seule histoire et ses nombreux
corolaires. Faut-il au besoin bien le rappeler
qu’à l’époque déjà, elle y voyait «ce
pauvre pays riche» ! Ce fut donc l’une
des raisons majeures qui la poussèrent à
exploiter pour ses propres besoins sa
toute indiquée ou prévisible faiblesse
aux fins d’en tirer grand profit de ses
indéniables richesses. Et c’est ainsi que la
France impériale et coloniale règnera en
seul maître sur le territoire algérien
durant près d’un siècle et demi, truffé de
ses nombreux combats, aigues misères et
innombrables soubresauts révolutionnaires.
Seulement, juste un demi-siècle
après la fermeture de cette triste et bien
douloureuse parenthèse temporelle,
voilà donc que la France vient à demander
et très discrètement obtenir de
l’Algérie à ce que celle-ci lui ouvre son
espace aérien. Doit-on alors –de fait ou
par nécessaire déduction- considérer
l’espace aérien d’aujourd’hui au même
titre que ce territoire côtier algérien
d’antan, objet de la convoitise française
de l’époque, qui lui avait donc permis
d’avoir ce pied à terre de longue durée,
débouchant plus tard sur cette longue
nuit coloniale ? Comparé au renard, le
chacal affirma autrefois, sans ambages,
qu’il n’est pas aussi rusé que le dernier de
cette race de petits carnivores très proche
de la sienne. Seulement, nul ne peut
le rouler deux fois de suite au sujet du
même objet. Il dira qu’il détient ou qu’il
dispose, à l’opposé, de cette forte capacité
à longtemps retenir les bonnes
leçons de ses utiles mésaventures. Dans
ce cas-là, il restera à savoir si l’Algérie
officielle aura bel et bien retenu cette
magnifique et toute nécessaire leçon qui
s’impose afin qu’elle puisse s’échapper,
comme le chacal, à ces renards bien
humains à la recherche de ces grands
territoires ! La façon dont la France a eu
accès à son «espace intime aérien» nous
invite ou pousse à croire plutôt au
contraire de tout cela. La France d’aujourd’hui,
au même titre que celle coloniale
d’antan, est donc persuadée qu’il
existe cette bonne brèche entre le peuple
algérien et ses anciens-nouveaux dirigeants,
bien comparable en tout point de
vue à celle qui existait alors entre Alger
et Constantinople avant son assaut
triomphal de Sidi Fredj. Toutefois, elle
reste convaincue que ce sera le peuple
algérien qui défendra encore une fois
l’intégrité de son territoire tel qu’il l’aura
fait durant cette longue guerre de
Libération nationale, supplantant du
coup la passivité de l’ancienne
Constantinople et l’incompréhensible
permissivité d’Alger la contemporaine et
pourtant bien souveraine. Et si la France
officielle considère toujours qu’un pied à
terre est donc plus intéressant à être mis
à profit plutôt qu’un espace aérien légalement
convoité, elle reste tout de même
persuadée que cela demeure toujours
cette voie de pénétration par le Sud du
pays contrairement à cet accès marin du
nord d’autrefois. Le pauvre Tell algérien
n’intéresse plus maintenant la France.
Ce son plutôt ses très riches potentialités
économiques fossiles du Sud qui font
l’objet de sa convoitise permanente, au
regard du climat de crise économique
durable qui souffle sur toute l’Europe au
cours de ces dernières années. La pauvreté
du moment de l’Algérie réside
dans sa gouvernance totalitaire qui agit
en seul maître des céans, pour enfin de
compte tomber pieds et poings liés dans
le giron de l’ennemi d’autrefois, puisque
quêtant toujours ce symbolique ou
hypothétique secours pensant lui venir
ou advenir de son pourtant bien réel
adversaire. Et lorsque notre gouvernance
s’allie ou s’aligne sur les idées-forces de
l’ancienne puissance coloniale, il ne peut
y avoir qu’une seule victime : le malheureux
peuple algérien, autrefois vaillant
vainqueur de cette pourtant ancienne
impériale force colonisatrice de son territoire.
A l’opposé, l’autre richesse du
moment de l’Algérie se trouve être
enfouie dans son potentiel fossile et pactole
numéraire sommeillant dans les
banques occidentales; chose qui fait
baver ces anciennes puissances coloniales,
les poussant donc à braver tous ces
nombreux écueils afin d’y parvenir les
premiers ou y revenir, y vivre comme
autrefois et jadis. Ce pauvre pays riche
nourrit donc toutes les convoitises des
anciennes puissances coloniales, lesquelles
à coups de force, de farces et de flatteries
lui font continuellement la cour.
La France, ayant la première compris en
quoi consiste le jeu, est déjà bel et bien
présente sur le terrain des opérations.
La tragédie de Tiguentourine aura eu le
mérite d’impliquer volontairement ou
involontairement mais bien solennellement
l’Algérie dans cette guerre contre le
Mali d’où elle tirera le moindre profit.
Au contraire, elle y aura tout perdu à la
fois : au plan de la souveraineté de la
nation et de cet équilibre régional qu’elle
était autrefois sensée imposer à ses nombreux
voisins. Aujourd’hui, son seul
secours ou unique recours aura été de
fermer hermétiquement ses nombreuses
et très dimensionnées frontières. Depuis
belle lurette, ce fut déjà le cas avec le
Maroc, ensuite tantôt avec la Tunisie,
tantôt avec la Libye, tantôt avec le Mali !
Et plus tard, l’on ne sait avec quel autre
pays !
Le développement des nouvelles
techniques de communication semble
au contraire bel et bien isoler l’Algérie.
La France y voit donc un bon coup à
jouer !
S. B.
(*) Patrick Eveno et Jean Planchais, La
guerre d’Algérie, Ed. Laphonic, Alger –
1990.
(**) Ces chênes qu’on abat… André
Malraux, Ed. Gallimard – Paris – 1971.
(***) Correspondance des Deys D’Alger
avec la Cour de France (1579-1833) Tome
Premier, Eugène Plantet - Ed. Benslama
– Tunis – 1881.