Fr-27-08-2013 - Algérie news quotidien national d'information
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Décryptage<br />
13<br />
« L’Enfant ressuscité » de Yazid Kefif<br />
Le dénouement<br />
heureux… !<br />
ministre, Shinzo Abe, a promis il y a plusieurs semaines<br />
que le gouvernement allait davantage s'impliquer dans<br />
la recherche de solutions aux graves difficultés que rencontre<br />
Tokyo Electric Power (Tepco) pour gérer les<br />
millions de litres d'eau accumulée dans les sous-sols et<br />
dans des réservoirs du complexe atomique ravagé<br />
Fukushima Daiichi. Après l'accident survenu le 11<br />
mars 2011 à la suite du gigantesque tsunami provoqué<br />
par un violent séisme au large du nord-est, les opérations<br />
d'arrosage d'urgence et la remise en service<br />
ensuite de moyens de refroidissement des réacteurs ont<br />
généré des quantités massives d'eau contaminée. Cette<br />
eau, parfois en partie débarrassée de certains éléments<br />
radioactifs, est stockée dans des centaines de gigantesques<br />
réservoirs installés en urgence, mais une partie<br />
engorge aussi le sous-sol de la centrale et file dans<br />
l'océan Pacifique voisin, comme l'a récemment<br />
reconnu Tepco. Par ailleurs, un des réservoirs cylindriques<br />
utilisés a récemment laissé filer un tiers de son<br />
contenu (soit 300 tonnes d'eau hautement radioactive),<br />
suscitant des inquiétudes sur les risques de défauts<br />
similaires sur des engins du même type. Cet incident a<br />
été qualifié de grave par l'autorité indépendante de<br />
régulation nucléaire dont un des membres a jugé<br />
bâclée la façon dont Tepco s'occupait de cette eau.<br />
Auparavant, la compagnie avait déjà dû renoncer à<br />
l'usage de réservoirs sous forme de bassins creusés dans<br />
la terre, car plusieurs d'entre eux avaient présenté des<br />
vices d'étanchéité. La compagnie a toutefois promis<br />
qu'elle allait revoir sa politique de gestion de l'eau,<br />
aujourd'hui le plus sérieux problème auquel elle est<br />
confrontée et qui ne sera pas résolu tant qu'un puissant<br />
système de décontamination ne sera pas pleinement<br />
fonctionnel accompagné d'une solution fiable de<br />
stockage. Le dispositif de filtrage des éléments radioactifs<br />
mis en place jusqu'à présent n'a pas donné satisfaction.<br />
Il est en outre actuellement en réparation.<br />
presse. Le groupe promet toutefois<br />
ontrôles et de prendre des disposier<br />
de contaminer davantage l'océan<br />
e 5 juillet, Tepco avait déjà découvert<br />
un niveau phénoménal d'autres élé-<br />
, en l'occurrence une quantité de<br />
tres éléments produisant des rayons<br />
ecquerels/litre. Le 8 juillet, le niveau<br />
était à peu près identique, 890 000<br />
it plusieurs milliers de fois le pla-<br />
'eau de mer. Tepco avait expliqué que<br />
ment se situe là où passe un tuyau et<br />
rsées de grandes quantités d'eau<br />
is suivant la catastrophe atomique,<br />
Cela n'explique toutefois pas l'augne<br />
des quantités de césium. La cenaiichi<br />
a été ravagée par le séisme et<br />
ars 2011 dans le nord-est de l'archible<br />
a fondu dans trois des six réacla<br />
présence de nombreux éléments<br />
r.<br />
impuissantes<br />
ponais de l'Industrie, Toshimitu<br />
ndre lundi après-midi à la centrale<br />
ushima pour prendre sur place la<br />
s problèmes d'eau contaminée qui<br />
ompagnie Tepco. M. Motegi ira sur<br />
é du PDG de Tepco, Naomi Hirose,<br />
gestion de l'eau radioactive, a expliporte-parole<br />
de Tepco. Le Premier<br />
L'accident en question<br />
L’explosion de Fukushima a eu lieu le 11 mars 2011<br />
au Japon. L’accident a impliqué les réacteurs 1, 2 et 3 et<br />
la piscine de désactivation du réacteur 4 de la centrale<br />
nucléaire de Fukushima Daiichi. Le séisme du 11 mars<br />
2011 a entraîné un arrêt automatique des réacteurs en<br />
service, la perte accidentelle de l'alimentation électrique<br />
et le déclenchement des groupes électrogènes.<br />
L'observation d'émissions de xénon, avant même la<br />
première dépressurisation volontaire du 1er réacteur,<br />
indique des dommages structurels probables dans la<br />
partie nucléaire des installations immédiatement après<br />
le séisme2, 3. A la suite du tsunami, des groupes électrogènes<br />
de secours sont tombés en panne. Des débris<br />
ont pu obstruer des prises d'eau. Ces défaillances, couplées<br />
à plusieurs erreurs humaines aussi bien de fond<br />
que pratiques4, ont causé l'arrêt des systèmes de refroidissement<br />
de secours des réacteurs nucléaires ainsi que<br />
ceux des piscines de désactivation des combustibles<br />
irradiés. Le défaut de refroidissement des réacteurs a<br />
induit des fusions partielles des cœurs de trois réacteurs<br />
nucléaires puis d'importants rejets radioactifs.<br />
Cet accident nucléaire majeur est classé au niveau 7 (le<br />
plus élevé) de l'échelle inter<strong>national</strong>e des événements<br />
nucléaires, ce qui le place au même degré de gravité que<br />
la catastrophe de Tchernobyl (1986), compte tenu du<br />
volume important des rejets. L'accident nucléaire de<br />
Fukushima est ce qu’on appelle au Japon un Genpatsushinsai<br />
: un accident combinant les effets d'un accident<br />
nucléaire et d'un tremblement de terre. Mise hors-service<br />
depuis l'accident, la centrale nucléaire de<br />
Fukushima Daiichi est annoncée devoir être démantelée<br />
sur une durée évaluée à quarante ans. Selon<br />
l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), les<br />
conséquences sanitaires anticipées des doses d'irradiation<br />
reçues par les populations au Japon et en dehors<br />
sont minimes : les niveaux d'incidence prédits par les<br />
modèles sont faibles, et aucune augmentation observable<br />
du taux de cancer n'est attendue. Dans les zones les<br />
plus contaminées, l'OMS estime que dans le cas le plus<br />
défavorable -en l'occurrence, abstraction faite des<br />
mesures d'interdiction sur la commercialisation de<br />
produits contaminés, et sur la base du modèle sans<br />
seuil- le risque de cancer pourrait être accru de<br />
manière statistiquement significative.<br />
Y. R.<br />
Par Slemnia Bendaoud<br />
Le constat est sévère. Le diagnostic ne<br />
l’est pas moins. Les deux sont faits<br />
par deux experts en la matière dont<br />
l’auteur, Yazid Kefif, à la fois médecin<br />
et écrivain, symbolise cet exemple parfait<br />
du rapprochement des sciences avec les<br />
consciences de l’humanité.<br />
Ces petites gens, celles des rivières, dont<br />
l’auteur nous narre leurs récits et autres<br />
péripéties propres à leur vie d’êtres, vivant à<br />
la lisière de la société en quête de bien-être,<br />
sinon de paraître au moins comme seuls<br />
maîtres de leur destin, sont très intéressantes<br />
à connaître dans leurs mouvements et<br />
autres interactions à l’intérieur d’un tissu<br />
social en perte de ses repères.<br />
Le diagnostic est double. œuvre de deux<br />
disciplines qui s’entrechoquent mais qui se<br />
complètent. Il nous est fourni tout cru et<br />
dans ses menus détails. Ceux propres à la<br />
noblesse de la médecine et de l’art scriptural.<br />
Le titre, évocateur d’une certaine nostalgie,<br />
aurait pu être reformulé en l’expression<br />
« Shab El Oued » (les gens de la<br />
rivière), dont l’auteur en fait référence dès le<br />
début de son ouvrage, bien structuré et<br />
abondamment fourni en évènements et<br />
actions qui déroutent de par leur enchevêtrement,<br />
surtout vers la fin du roman, le lecteur<br />
non averti.<br />
Et comme la littérature ne peut pas en<br />
faire tous « des héros », le choix a donc plutôt<br />
été anonyme, probablement juste pour<br />
ne pas faire de mécontents parmi eux. Qui<br />
sait… ? Très cool à ses débuts, ce titre combine<br />
à merveille, à mesure que l’on feuillette<br />
ses pages, l’art de changer de cadre et de terrain<br />
de chasse de l’auteur pour offrir plus<br />
d’occasions aux brocanteurs d’idées avec<br />
celui de compliquer l’existence au héros<br />
principal de l’œuvre qui se débat sur tous<br />
les fronts juste pour se tenir debout et tenir<br />
tête à ce mauvais sort qui le suit à l’ombre<br />
de tous ses menus mouvements.<br />
L’enfance des gens de « Shab El Oued »<br />
est connue pour ça, oscillant entre le fond<br />
de la vague et le creux de l’oued. L’ouvrage<br />
s’ouvre d’ailleurs sur cette page noire d’une<br />
famille expropriée de sa propre demeure<br />
par le géniteur même du père de famille, le<br />
grand-père, en l’occurrence, simulant un<br />
vrai scénario qui se terminera des années<br />
plus tard en une vraie raison de repêcher<br />
son petit-fils des méandres de cette petite<br />
délinquance qui le guettait en tout coin de<br />
rue.<br />
Les trames du roman sont vraiment bien<br />
tissées, à tel point qu’à un moment, le lecteur<br />
est entraîné par cette idée à penser qu’il<br />
s’agit d’un récit autobiographique de l’auteur.<br />
Heureusement qu’il y a ce titre évocateur<br />
de l’ouvrage concis et astucieux qui<br />
remet son monde à la page et surtout le lecteur<br />
bien inspiré à la raison.<br />
Il s’agit d’un enfant ressuscité et non<br />
d’une enfance ressuscitée, comme peuvent<br />
faussement le comprendre certains !<br />
L’ouvrage retrace une vie en errance d’un<br />
jeune qui retrouve en fin de parcours les<br />
traces d’un héritage qui le sortira de son<br />
impasse, après avoir flirté avec tous les dangers<br />
possibles et pris congé de tous les bons<br />
côtés de la vie en société.<br />
Dans « L’Enfant ressuscité », Hassène, le<br />
héros principal de l’histoire, revient à la vie.<br />
Il y revient de loin, grâce aux bonnes grâces<br />
de son grand-père et à la sagesse des gens<br />
âgés dont on ignore souvent la vraie trajectoire<br />
de leur pensée et autres projets et trajets.<br />
S’il est maintenant connu que Hassène<br />
s’est converti à la littérature lorsque l’univers<br />
commença à lui tourner le dos, le<br />
médecin de service sur ce terrain propre à<br />
l’art cursif a désormais un très difficile<br />
choix à faire entre ces deux disciplines. Un<br />
choix très difficile et plus délicat à prendre,<br />
en somme !<br />
A moins que la littérature dans laquelle il<br />
excelle et se révèle ne lui serve tout juste<br />
qu’à prendre un peu de recul par rapport à<br />
la médecine et ses embarras !<br />
ALGERIE NEWS Mardi <strong>27</strong> août <strong>2013</strong>