SANTE MAGAZINE
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Un traitement qui semblait tout avoir<br />
pour fonctionner…<br />
Du succès des premiers instants au drame<br />
Le premier essai de thérapie génique ayant, à première vue, un succès formidable, les<br />
essais thérapeutiques se sont multipliés, aujourd’hui 1800 sont en cours non seulement pour<br />
les maladies de la coagulopathie mais aussi pour toutes sortes de maladies cérébrales ou<br />
motrices. Mais en 2002 ont été déclaré deux cas de leucémie sur deux enfants traités par la<br />
thérapie génique à l’hôpital Necker Enfants-malades de Paris. L’essai se déroulait sur une<br />
période de 1999 à 2004 sur 9 enfants, 6 ont été guéri et ont pu vivre normalement, malgré<br />
leur déficit immunitaire natal ce qui fut un véritable succès pour la thérapie, mais les 3<br />
autres, malheureusement, n’ont pas connu ce même résultat (le troisième cas étant apparu<br />
après les deux premiers). Tous les trois ont développé une leucémie. L'un d’eux en mourut.<br />
Ces déclarations de cancer ont entraîné l’arrêt de l’essai thérapeutique. Les chercheurs se<br />
sont donc mis à rechercher les causes de l’apparition de cet effet secondaire pour<br />
comprendre et ne plus reproduire la même erreur dans le traitement.<br />
La leucémie est-elle l’évolution inévitable pour tous les patients traités ?<br />
Une apparence trompeuse…<br />
En effet, même si le principe de guérir les cellules dont les gènes étaient déficients en les<br />
rendant saines semble simple, la thérapie génique se révèle en effet bien plus compliquée. Il<br />
faut atteindre le cœur des cellules, leur noyau, pour réussir à supprimer la partie de la<br />
séquence d’ADN responsable de la maladie et ainsi insérer un nouveau gène qui ferait<br />
disparaître tous les phénotypes caractéristiques de la maladie. Sauf que cette insertion doit<br />
être fait de manière très précautionneuse pour que le gène s’exprime sans perturber le<br />
fonctionnement de l’organisme, or le vecteur du gène suicide tuant les nucléotides de la<br />
séquence d’ADN agit de manière aléatoire, rendant le traitement très fragile. Il pouvait aussi<br />
y avoir une réaction immunitaire de l’organisme contre le vecteur notamment dans les<br />
premiers essais contre l’hémophilie.<br />
Comment expliquer les effets secondaires ?<br />
Le premier « succès » de la thérapie génique sur les « bébés-bulle » était issu d’un virus de<br />
souris. Mais ce virus a provoqué, quelques années après le début des essais, 5 déclarations<br />
de leucémie dont l’une a conduit à la mort de l’enfant sur 20 enfants traités en France et en<br />
Angleterre dans les années 2000 ayant un déficit immunitaire important. En effet, le vecteur<br />
constitué du gène déficient et d’un rétrovirus inactivé inséré dans la moelle osseuse avait<br />
permis de restaurer des défenses immunitaires mais aussi d’induire l’apparition chez certains<br />
patients, de cas de cancer car le vecteur s’était intégré à proximité des gènes favorisant les<br />
tumeurs.<br />
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