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compte rendu de reunion hebdomadaire mardi 29 ... - Act Up-Paris

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Association <strong>de</strong> lutte contre le sida déclarée le 26/07/1989 (loi <strong>de</strong> 1901) - SIRET 394 895 569 00025 - APE 913 E<br />

COMPTE RENDU DE REUNION HEBDOMADAIRE<br />

MARDI <strong>29</strong> MARS 2005<br />

<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> souhaite la bienvenue à Samuel, Christine, Andry<br />

Facilitation : Fillette<br />

Documents distribués :<br />

• Débat pénalisation du 22 mars<br />

• Agenda du <strong>29</strong> mars<br />

• Extraits du jugement <strong>de</strong> l’affaire <strong>de</strong> Colmar<br />

• CR RH du 22 mars 2005<br />

• RP du <strong>29</strong> mars 2005<br />

Ordre du Jour<br />

Feedback : Permanence au <strong>de</strong>ssus du volcan .....................................................................................1<br />

Feedback : Etrangers journée du 2 avril + 9 ème collectif ........................................................................1<br />

Livre AUP............................................................................................................................................2<br />

Homophobie Vanneste on le déteste ...................................................................................................2<br />

AG ......................................................................................................................................................3<br />

Appels et divers...................................................................................................................................5<br />

Zap dindon ..........................................................................................................................................5<br />

Débat criminalisation ...........................................................................................................................6<br />

Glossaire.............................................................................................................................................9<br />

Feedback : Permanence au <strong>de</strong>ssus du volcan<br />

Christophe P : Permanence samedi à la galerie Au <strong>de</strong>ssus du volcan. Dans ce lieu du CRIPS, on<br />

effectue une fois par mois une présence et <strong>de</strong> l’information. La prochaine permanence aura lieu<br />

samedi prochain. Il y aura un zap sur un sex club ensuite.<br />

Etrangers - journée du 2 avril + 9 ème collectif<br />

Antonin : Le 9 ème collectif <strong>de</strong>s sans-papierEs occupe <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> vingt jours les locaux <strong>de</strong><br />

l’UNICEF pour protester contre l’utilisation <strong>de</strong>s enfants, interpellés à la sortie <strong>de</strong> l’école pour pouvoir<br />

expulser toute la famille. Ces pratiques sont dans la droite ligne <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> Villepin, véritables<br />

machines à fabriquer <strong>de</strong>s sans-papiers. Depuis plus <strong>de</strong> dix jours, ils organisent une grève <strong>de</strong> la faim.<br />

On soutient et on a soutenu les actions du collectif par le biais <strong>de</strong> la commission étrangers. Demain,<br />

ils organisent une journée <strong>de</strong> mobilisation avec une conférence <strong>de</strong> presse et <strong>de</strong>ux manifestations. La<br />

BP 287 75525 <strong>Paris</strong> Ce<strong>de</strong>x 11 – tél. 01 49 <strong>29</strong> 44 75 – fax. 01 48 06 16 74<br />

Email :actup@actupparis.org – web : www.actupparis.org


première sera <strong>de</strong>vant le ministère <strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> 15 h 30 à 17 heures, place Chassaigne, métro<br />

saint Philippe-du-roule.<br />

La secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> 17h30 a 19 heures <strong>de</strong>vant la préfecture.<br />

Ce collectif est particulièrement intéressant en termes <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s d’action et <strong>de</strong> discours, nous<br />

entretenons une longue histoire avec eux.<br />

Cécile : Dans la lettre d’information électronique, un appel à soutien est passé.<br />

Antonin : Deuxième point : le 2 avril est la journée <strong>de</strong> mobilisation européenne sur la liberté <strong>de</strong><br />

circulation. L’année <strong>de</strong>rnière, la mobilisation était contre les camps <strong>de</strong> rétention. Cette année, ce sont<br />

tous les problèmes d’accès aux droits <strong>de</strong>s étrangers en situation irrégulière qui sont prévus.<br />

Une action est fixée vendredi 1 er avril, soit à 15 h 30 <strong>de</strong>vant la fontaine Saint Michel, soit vers 16 h 30<br />

sur le lieu <strong>de</strong> l’action, cette cible étant particulièrement bien.<br />

Livre AUP<br />

Richard : Pour vous signaler qu’en lien avec le débat criminalisation, dans le livre "sida, combien <strong>de</strong><br />

divisions?" écrit par <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> fin 1993, il y a <strong>de</strong>s textes qui nous intéressent à ce sujet. Des<br />

exemplaires sont à disposition <strong>de</strong> ceux et celles qui ne l'ont pas.<br />

Homophobie Vanneste on le déteste<br />

Richard : Vanneste est un député UMP qui a tenu <strong>de</strong>s propos homophobes ignobles à l'Assemblée<br />

Nationale lors <strong>de</strong> la discussion <strong>de</strong> la loi HALDE, et qui a récidivé ensuite dans la presse. On a fait<br />

plusieurs actions sur l’UMP pour qu’ils excluent Vanneste. Nous avions en projet d'une part <strong>de</strong> faire<br />

une manifestation déposée <strong>de</strong>vant le siège <strong>de</strong> l’UMP, d'autre part <strong>de</strong> porter plainte contre Vanneste,<br />

en inter associatif avec SOS homophobie. Manifestement la saisine prévue du procureur n’a pas eu<br />

lieu. La plainte <strong>de</strong>vrait être déposée. Si on ne le fait pas en inter associatif, cela peut nous coûter <strong>de</strong><br />

l’argent. Nous avons <strong>de</strong> plus rédigé un courrier pour interpeller les partis politiques et leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

quelles dispositions il ont pris dans leurs statuts ou leur règlement intérieur pour sanctionner un<br />

membre qui tiendrait <strong>de</strong>s propos analogues à ceux <strong>de</strong> Vanneste. Nous avons reçu <strong>de</strong>ux réponses :<br />

une <strong>de</strong>s radicaux <strong>de</strong> gauche, une <strong>de</strong>s radicaux <strong>de</strong> droite. Pour les radicaux <strong>de</strong> droite, ils nous<br />

affirment que leurs statuts permettent <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s sanctions pour <strong>de</strong> tels propos. Pour le parti<br />

radical <strong>de</strong> gauche, ils signalent qu’ils vont voir comment incorporer cela dans leurs statuts, et<br />

rappellent qu’ils avaient déjà sanctionné un <strong>de</strong> leurs élus pour ce motif (le sénateur François Abadie,<br />

en 2000). Pour les lettres aux partis, nous allons relancer par fax les partis n’ayant pas répondu.<br />

Jérôme : Pour la plainte, cela n’avance que lentement. Avec Caroline Mécarie, on en discute <strong>de</strong>main<br />

après-midi. Il se pourrait que cela nous coûte <strong>de</strong> l’argent en fait, car <strong>de</strong>s avocats différents, semblet-il,<br />

donneraient plus <strong>de</strong> poids. Cela reporte aussi le projet d’une conférence <strong>de</strong> presse commune.<br />

Michel C. : pour les Radicaux <strong>de</strong> droite, il faudrait voir l'article en question <strong>de</strong> plus près, je crains que<br />

ce ne soit qu’un article très général. Sinon, pour la plainte, j’ai cru voir passer sur <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> News <strong>de</strong>s<br />

informations <strong>de</strong> délais très courts (propos tenus dans la presse : <strong>de</strong>ux mois ?), il faut y faire<br />

attention.<br />

Manu : Je ne suis pas très chaud pour le procès qui va, quoi qu’il en soit, coûter <strong>de</strong> l’argent, au vue<br />

du coût du procès Elysée et <strong>de</strong> ceux à venir. Je préférerais que l’on pousse Vanneste à tenir à<br />

nouveau ce type <strong>de</strong> propos et lui spermer la gueule directement.<br />

Richard : Pour la pétition, nous avons à peine atteint les sept milles signatures. Le 17 mai sera<br />

organisé une journée mondiale contre l’homophobie, dans le cadre <strong>de</strong> laquelle nous pourrons<br />

organiser quelque chose d’inter associatif à ce sujet.<br />

Hélène : Vanneste a réussi à faire passer une loi minimisant les dégâts <strong>de</strong> la colonisation, faisant<br />

même apparaître comme positif dans les manuels scolaires, le bilan <strong>de</strong> la France en outre mer,<br />

Douste avait signé cette proposition <strong>de</strong> loi spécifique à l’Algérie. J’aimerais que l’on utilise plus la<br />

dérision. J’aimerais qu'on adresse à Vanneste une fausse lettre <strong>de</strong> Lustiger, ou faire une fausse<br />

manif <strong>de</strong> bonnes sœurs contre lui qui les forceraient à se marier.<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


AG<br />

- Concernant l'équipe :<br />

Se présentent :<br />

• Jérôme comme prési<strong>de</strong>nt<br />

• Vincent comme trésorier<br />

• Sabrina comme secrétaire générale<br />

• Antonin comme vice-prési<strong>de</strong>nt inter commissions<br />

• Christophe Le Drean comme vice-prési<strong>de</strong>nt médias<br />

• Richard comme vice-prési<strong>de</strong>nte action publique<br />

• Il reste le mandat vice-prési<strong>de</strong>nt lobby<br />

Emmanuel : Je me pose toujours la question d’être candidat ou pas. Mes motivations pour être<br />

candidat reviennent à mon engagement pour AUP. Je ne suis pas certain d’être à <strong>Paris</strong> toute<br />

l’année. Il se peut que j’aille à partir <strong>de</strong> septembre ou d’octobre en Italie.<br />

Fabrice : Je crois qu’il faut que tu te déci<strong>de</strong>s immédiatement sans attendre. Un engagement sur six<br />

mois peut se discuter. Je considère que si le travail est fait sur le poste lobby sur six mois, c’est<br />

mieux que rien.<br />

Michel C. : Ce que viens <strong>de</strong> dire Fabrice sur les six mois, j’abon<strong>de</strong> en ce sens, sur six mois cela s’est<br />

déjà vu. Je trouverais bien que tu ne fasses pas durer le suspens jusqu'à dimanche. Il me semble<br />

que normalement on doit se présenter une semaine avant l’AG, mais ce n’est pas un argument <strong>de</strong><br />

fond. C’est surtout par rapport à l’équipe qui se présente. Ce n’est pas anodin <strong>de</strong> savoir s’il y a un<br />

vice-prési<strong>de</strong>nt lobby ou pas. Je pense que tu seras très bien en vice-prési<strong>de</strong>nt lobby. La fonction se<br />

clarifie puisque Antonin s'occupera spécifiquement du travail <strong>de</strong> cohérence interne. Cela me semble<br />

important que tu te présentes pour le renouvellement <strong>de</strong> l’année prochaine, afin qu'il y ait une<br />

continuité dans l’apprentissage <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> fonctionnements d'un CA.<br />

Jérôme : Toute candidature est libre, mais ce n’est pas pour autant qu’elle sera acceptée par le<br />

groupe. C’est tout <strong>de</strong> même mieux pour l’AG <strong>de</strong> ne pas se déclarer à la <strong>de</strong>rnière minute.<br />

- débat pré-AG :<br />

Jérôme : Le sujet <strong>de</strong> cette semaine est les permanences et l’ai<strong>de</strong> directe aux personnes qui le<br />

sollicitent. Pas mal <strong>de</strong> choses ont été dites à ce sujet. J’ai l’impression qu’il y a une vraie distance<br />

entre ce qu'est réellement l'activité <strong>de</strong>s permanences et la perception que le groupe peut en avoir. Il<br />

y a <strong>de</strong>ux permanences d’accueil et d’ai<strong>de</strong> dans les démarches. D'une part la permanence juridique et<br />

droit sociaux : problèmes d'accès à <strong>de</strong>s prestations sociale, à une allocation, à un logement, à un<br />

revenu, problème liés à la discrimination dans le travail. D'autre part, la permanence étrangers :<br />

problèmes d'accès aux titres <strong>de</strong> séjour et l’accès aux soins. On parle assez peu <strong>de</strong> cette activité, qui<br />

se traduit par <strong>de</strong>s actions auprès <strong>de</strong>s personnes et par du lobby. Le groupe pense peut-être que l’on<br />

se substitue à l’Etat. Ces permanences nous ai<strong>de</strong>nt pour obtenir <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong> terrain, et tester<br />

les raisons que l’on a. Enfin l’établissement <strong>de</strong> permanence un jour donné est là pour nous faciliter la<br />

tâche, car quelle que soit la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, on se doit d’y répondre en orientant les gens et en leur<br />

fournissant l’information. Le mercredi après midi est une façon <strong>de</strong> répondre au mieux aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s,<br />

dans un fonctionnement optimal, c’était indispensable <strong>de</strong> concentrer les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sur un moment<br />

précis et limité. Comme on est super bons, le bouche à oreille fait <strong>de</strong> l’effet. On obtient <strong>de</strong>s choses<br />

que les assistantes sociales <strong>de</strong> secteur n’obtiennent pas. On peut avoir envie <strong>de</strong> remettre en cause<br />

le traitement au cas par cas, mais on ne répondra pas non à une personne qui nous appelle à l’ai<strong>de</strong>.<br />

Christophe M : On ne peut pas effectivement dire non, mais il y a un déficit dans la RH. Il me<br />

manque cette dimension qui avait existé un temps, cette dimension du cas qu'on exposait en RH,<br />

que ce soit sur un problème médical ou social. Ce serait utile que très régulièrement, peut-être toutes<br />

les semaines, il y ait l’exposition d’un cas. On pourrait aussi systématiser cela dans <strong>Act</strong>ion, et<br />

montrer aussi comment l’on a réussi à résoudre un cas. Cela pourrait aussi être tenu sur le net.<br />

Michel C. : On a une permanence droits sociaux très forte sans vraie commission <strong>de</strong>rrière, ce qui fait<br />

qu’il n’y a pas <strong>de</strong> solutions à court terme. Certains se sont exprimés en RH en disant que ce n’est<br />

pas à AUP <strong>de</strong> se substituer. Je défends cette permanence. Etre organisé en permanence, c’est plus<br />

efficace qu’au coup par coup. Je trouve que l’on ne politise pas autant les questions soulevées que<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


l’on pourrait le faire. Le danger est que cela ne fasse pas suffisamment remonter les choses<br />

jusqu’aux ministères. La tentative <strong>de</strong> faire reprendre cette thématique par le groupe n’a pas<br />

véritablement marché. La solution, ce n'est pas <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>r ces permanences mais les utiliser mieux.<br />

Richard : Une permanence qui n’est pas évoquée ici, c’est la permanence Au <strong>de</strong>ssous du volcan. On<br />

peut informer les gens. Celle-ci s’est beaucoup collectivisée. On doit vraiment <strong>compte</strong>r sur cette<br />

permanence, dans laquelle on s’investit. J’aimerais que cette permanence comme les autres soit<br />

spécifiée dans <strong>Act</strong>ion systématiquement. Qu’il y ait aussi un module sur le site. A ce propos, ce<br />

serait bien que que le journal d’une safe sex queen, publié dans la pif, soit sur le site et ailleurs.<br />

Cécile : Pour la permanence étrangers que je connais, il y a <strong>de</strong>s choses dans <strong>Act</strong>ion, mais on ne les<br />

lit pas. Les CP s’emparent <strong>de</strong>s expériences et <strong>de</strong>s vécus qui remontent par le biais <strong>de</strong> la<br />

permanence. Au sein <strong>de</strong> l’ODSE, si on n’avait pas un peu d’expertise grâce à ça, on ne pourrait rien<br />

faire. Je gère la boite e-mail étrangers, je renvoie les gens sur les autres associations. Sur droits<br />

sociaux, il faudrait peut être aussi faire <strong>de</strong>s choix.<br />

Antonin : On ne se pose pas la question <strong>de</strong> se substituer à l’Etat lorsque l’on fait <strong>de</strong> la prévention.<br />

Mais je ne crois pas que les assistantes sociales iront faire <strong>de</strong>s actions sur les ministères. L’expertise<br />

<strong>de</strong> terrain dans le cadre du travail <strong>de</strong> l’ODSE se remet en question en permanence. On essaye<br />

d’ouvrir les choses en mettant en perspective les cas personnels et les objectifs politiques. A droits<br />

sociaux, ils sont conscients qu’il manque une courroie <strong>de</strong> transmission pour politiser les dossiers.<br />

<strong>Act</strong>uellement, une seule personne, c’est peu pour tout gérer. J’espérerais que l’on remonte une<br />

commission sur droits sociaux, avec <strong>de</strong>s nouveaux par exemple. Il y a une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> subvention<br />

auprès d’ECS pour politiser ces permanences, et tenter sortir du cas par cas au profit <strong>de</strong> solutions<br />

globales.<br />

Fabrice : Sur la possible pertinence <strong>de</strong>s permanences, il y a aussi les questions par téléphone et<br />

mail sur les questions médicales, une bonne <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> sollicitations par semaine et l’on<br />

répond à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s très trash auxquelles n’ont pas répondu les autres associations. Apres les<br />

missions Protocoles sud, on crée <strong>de</strong>s espoirs, et je ne me sens pas <strong>de</strong> dire simplement non et ne<br />

pas y répondre. Cela fait partie <strong>de</strong> notre travail politique d’aller sur le terrain. Deuxièmement, a un<br />

moment il faut se poser la question <strong>de</strong> qui prend en charge les permanences. On ne peut pas<br />

toujours <strong>compte</strong>r sur la bonne volonté <strong>de</strong> gens qui sont dans <strong>de</strong>s situations précaires eux-mêmes.<br />

Jérôme : Dans le cadre <strong>de</strong> la permanence Au <strong>de</strong>ssus du volcan, on va à l’extérieur, alors que dans<br />

les autres permanences, on reçoit les personnes. Il y a aussi les courriers, je pense à la commission<br />

prisons. Ces courriers peuvent prendre beaucoup d’ampleur. Je ne suis pas pour que l’on remette en<br />

cause la légitimité <strong>de</strong> cela. J’aimerais que l’on arrive à analyser avec les personnes pourquoi<br />

certaines personnes ne sont pas prises en charge par d’autres associations <strong>de</strong> lutte contre le sida.<br />

J’aimerais que l’on se pose aussi les questions <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> certains<br />

organismes parapublics. Pourrait-on pousser les associations à pratiquer avec nous la politique du<br />

zap phone fax ? Je n’aimerais pas que l’on refuse simplement les personnes orientées par d’autres<br />

associations, ce serait une politique du pire.<br />

Manu : Il y a un vrai problème à ce que l’on <strong>de</strong>vienne une association prestataire. Lorsque je vois le<br />

mon<strong>de</strong> qu’il y a, je trouve ça insupportable, les gens qui atten<strong>de</strong>nt. Les gens viennent, on leur<br />

améliore la situation, les séropos ne se battent pas pour récupérer <strong>de</strong>s droits, les gens sont clients<br />

mais pas acteurs pour leurs propres droits. Ne peut-on pas penser à organiser cette permanence<br />

comme <strong>de</strong>s groupes d’auto support. On pourrait amener l’information technique mais que cela<br />

débouche aussi sur un engagement. On substitut par ce travail d’acteur social, la déficience <strong>de</strong>s<br />

séropos concernés à l’intérieur du groupe. On récupère une expertise et l’on génère la revendication<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s personnes. Si on doit faire un poste, il doit être articulé autour <strong>de</strong> ce que l’on fait <strong>de</strong><br />

l’accès aux droits et <strong>de</strong> l’accès aux soins, et éventuellement taper sur les associations qui les ont mal<br />

accueillis auparavant.<br />

Antonin : Pour ce qui est <strong>de</strong> pousser les autres associations, je vous rappelle que l’on appelle le 19<br />

avril à une AG pour les droits <strong>de</strong>s migrants avec Ikambere. On a le projet d’une AG sur<br />

l’hébergement. Sur l’empowerment, les gens ne sont pas forcément dans une démarche <strong>de</strong><br />

revendiquer leurs droits. Il y a peut-être 3 à 5 personnes qui veulent rejoindre la commission. On va<br />

leur organiser une formation sur la règlementation et sur le fonctionnement interne. <strong>Act</strong>uellement,<br />

c’est le défi <strong>de</strong> la commission étrangers, d’avoir une commission constituée <strong>de</strong> gens ayant une carte<br />

<strong>de</strong> séjour pour soin.<br />

Jérôme : En théorie, je suis d’accord avec Manu. Toutefois, ces permanences font <strong>de</strong><br />

l’empowerment. Il ne faut pas confondre avec <strong>de</strong> l’outreach. Il y a une capacité d’empowerment mais<br />

pas <strong>de</strong> façon collective. La seule réponse que j’y vois ce serait <strong>de</strong>s personnes supplémentaires pour<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


tenir cette permanence. Ces personnes ont parfois été placées dans une situation attentiste par les<br />

associations qui les ont reçues auparavant.<br />

François : Je ne crois pas que nos permanences fonctionnent au clientélisme, ce qui est bien<br />

lorsqu’on oriente sur une association qui peut par exemple fournir une ai<strong>de</strong> financière. On peut<br />

imaginer que le gros d’<strong>Act</strong>ion serait <strong>de</strong>s articles sur <strong>de</strong>s cas rencontrés dans les permanences. Il n’y<br />

a pas eu <strong>de</strong> désaccord exprimé à ce sujet.<br />

Manu : Au lieu <strong>de</strong> faire du cas par cas, faisons une commission ou les gens qui viennent nous<br />

solliciter traitent ensemble les cas.<br />

Michel C : C’est une belle idée mais cela ne tient pas la route quand on sait dans quelles difficultés et<br />

dans quel état se trouvent la plupart <strong>de</strong>s gens qui viennent nous voir.<br />

Mickael : ce que dis Manu, c’est ce que fait Afrique Partenaire Service <strong>de</strong>ux fois par semaine dans le<br />

quatorzième.<br />

Appels et divers<br />

- Sidaction : c’est les 1 er , 2 et 3 avril. Il y a encore besoin <strong>de</strong> bénévoles pour répondre au téléphone.<br />

- TRT5 : La journée du TRT5 aura lieu le vendredi 1er avril.<br />

- AG prise <strong>de</strong> notes : Sylvain / Facilitation : Christophe P ; Christophe M.<br />

- Carte membre (Eve) : pour assister à l’AG 2006, et pour l'accès à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> News, qui est réservée<br />

aux membres, il faut adhérer, c’est 25 euros (gratuit pour les précaires sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>).<br />

- <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> News (Dick) : plus d’administratrice, Sabrina G. prendra le relais<br />

- Collage affiche Nokpote (Dick) : c’est la <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s 5 affiches "NoKpote=…", il en reste encore<br />

beaucoup. Qui peut coller cette semaine ? lundi : Jean-françois, Judith, Stéphane, Karine, Griffith<br />

- Séminaire Trans (Dick) : On avait organisé l’interruption <strong>de</strong> la première séance <strong>de</strong> ce séminaire<br />

organisé à Sainte-Anne, on vient d’apprendre qu’il avait été définitivement annulé. Victoire !<br />

- Mailing Proto et Répi (Hervé) : il reste encore <strong>de</strong>s envois à faire (paquets essentiellement). On peut<br />

venir quand on veut . Hélène.<br />

- Réunion Mairie <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Jé) : suite <strong>de</strong> la première réunion sur la question <strong>de</strong> nos collages dans le<br />

Marais, qui avait été particulièrement tendue. Suite à ce ren<strong>de</strong>z-vous, j’ai été ferme et j’ai dit qu’on<br />

irait jusqu’au bout. On vient <strong>de</strong> me dire que finalement rien ne serait fait contre AUP. Mais je vais<br />

quand même leur faire un courrier car ils sont hors la loi car il n’y a pas d’espaces pour l’affichage<br />

associatif.<br />

- Formation Etrangers (Antonin) : samedi 9 avril, pour les nouveaux usagers <strong>de</strong> la commission. Ce<br />

sera à 14 heures au local.<br />

- Permanence Au <strong>de</strong>ssous du volcan : la prochaine est samedi. 2 créneaux : 19h00 : christophe M.<br />

christophe p, fil rose, griffin / 21h00.<br />

- RéPI : la prochaine est le mercredi 6 avril, et le thème : le hiv nous fait perdre la tête.<br />

Zap dindon<br />

Ce zap avait du être reporté. Il s'agit d'un réveil matin d’une personnalité <strong>de</strong> premier plan, et il aura<br />

lieu <strong>de</strong>main matin à 6 h30. C’est dans le cadre <strong>de</strong> « sida gran<strong>de</strong> cause nationale », avec l'idée <strong>de</strong> ne<br />

pas faire peser l’intégralité <strong>de</strong> la lutte contre le sida sur les associations. On ne vous en dit pas plus,<br />

tout cela sera <strong>de</strong>main dans la presse. Qui pourrait venir en plus <strong>de</strong>s inscrits ? Des télés seront<br />

présentes. Le ren<strong>de</strong>z vous est à six heures tapantes. Il y a <strong>de</strong>s risques d’arrestation et un<br />

commissariat à <strong>de</strong>ux pas <strong>de</strong> la cible. Logiquement, vous serez libre pour le petit déjeuner.<br />

Cécile sera au local <strong>de</strong>main matin pour faire le lien et éventuellement agir en cas d’arrestation.<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


Débat criminalisation<br />

François : Le document distribué reprend dans une mise en page merveilleuse la substance <strong>de</strong> ce<br />

que nous nous sommes dit, il y a une semaine. Quelques uns <strong>de</strong>s enjeux apparaissent en fin <strong>de</strong><br />

document. La semaine <strong>de</strong>rnière, la discussion était plutôt ouverte. Cela a soulevé <strong>de</strong>s questions qui<br />

vont être problématiques. Certaines et certains ne sont pas revenus. La question <strong>de</strong> la responsabilité<br />

est centrale. A t-on besoin <strong>de</strong> la redéfinir ? Est-elle partagée au sens où chacun en assume la moitié<br />

ou cent pour cent. A quelles conditions d’informations ou <strong>de</strong> connaissances se trouve t-on dans une<br />

réelle responsabilité partagée ? Antonin a proposé l'idée <strong>de</strong> responsabilité partagée circonstanciée.<br />

On doit aussi se poser, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la responsabilité morale, la question <strong>de</strong> la responsabilité juridique.<br />

La question <strong>de</strong>s rapports entre les femmes et les hommes se posent même si l’on traite <strong>de</strong> toutes les<br />

sexualités, questions autour du rapport <strong>de</strong> force dans le cadre du couple hétéro. Il faut se rappeler<br />

qu'une association avait eu un projet <strong>de</strong> tract, pour le 1 er décembre, parlant du sida comme <strong>de</strong>rnière<br />

violence faites aux femmes ! Qu’apporte la revendication du statut <strong>de</strong> victime ? Comment AUP se<br />

positionne sur la question <strong>de</strong> victime ? Comment gère t-on cela ? Si on confère ce statut <strong>de</strong> victime,<br />

comment envisage t-on la place <strong>de</strong>s femmes comme actrices <strong>de</strong> leur propre protection? Si l’on<br />

criminalise <strong>de</strong>s séropos, criminalise-t-on tous les séropos ? Distingue-t-on la connaissance du statut,<br />

la tromperie et la dissimulation ? Doit-on séparer les cas <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> faux tests <strong>de</strong> dépistages ?<br />

Etait ressorti l’idée que la criminalisation peut être rejetée <strong>de</strong> façon totale ou partielle suivant les<br />

points <strong>de</strong> vu. Enfin, dans l’affaire en question, chaque cas est différent. Notre position doit être<br />

<strong>rendu</strong>e plus audible et plus juste. La pénalisation <strong>de</strong> certains séropos, est-ce toujours <strong>de</strong> la<br />

sérophobie ? Il faut poser la question du vécu <strong>de</strong>s séropos dans la société.<br />

Manu : Ne <strong>de</strong>vrait-on pas poser la question <strong>de</strong> la responsabilité, du statut <strong>de</strong> victime et enfin les<br />

autres ? 1<br />

François : Ca me semble difficile <strong>de</strong> différencier responsabilité et criminalisation.<br />

Manu : La responsabilité partagée, ce n’est pas <strong>de</strong> répartir la responsabilité, mais <strong>de</strong> désamorcer la<br />

question <strong>de</strong> la responsabilité, et dire qu’il appartient à chacun <strong>de</strong> se protéger entièrement pour soi et<br />

pour l'autre. Parler <strong>de</strong> responsabilité conjointe serait plus clair mais le concept <strong>de</strong> responsabilité<br />

circonstanciée, je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose. La responsabilité partagée, c’est<br />

un modèle <strong>de</strong> prévention, ce qui n’est pas le cas <strong>de</strong> la différenciation <strong>de</strong>s responsabilités.<br />

Jérôme : La semaine <strong>de</strong>rnière, je suis parti très énervé. On se pose la question <strong>de</strong> notre position sur<br />

la responsabilité partagée et la criminalisation par rapport à une remise en question à mon sens plus<br />

extérieure qu’intérieure. J’ai l’impression que l’on oublie simplement <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r notre position et <strong>de</strong><br />

l’enrichir et <strong>de</strong> l’expliquer. Certains étaient pour une criminalisation dans certains cas, j’aimerais que<br />

l’on parte <strong>de</strong> cas concrets et que l’on interroge ainsi le légal. Part-on <strong>de</strong> situations connues ? Pour<br />

Christophe M., on voit ce qui en terme juridique relève <strong>de</strong> la responsabilité. « Pénaliser les séropos<br />

volontairement contaminateurs revient-il à pénaliser tous les séropos ? » A t-il réellement voulu<br />

contaminer ? Partons <strong>de</strong> situations concrètes mais ne fantasmons pas sur <strong>de</strong>s situations théoriques.<br />

Une journaliste a interrogé un barebacker qui a dit avoir contaminé dix personnes. Partons <strong>de</strong> cas<br />

connus. Pour éviter les fausses oppositions, il faut rappeler que ces femmes ont parfaitement le droit<br />

<strong>de</strong> porter plainte, et qu'on ne remet pas ce droit en cause. Ce qui me gêne, c’est le discours collectif<br />

<strong>de</strong> Femmes positives. Il faut que l’on réinterroge la façon dont on a envie <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> responsabilité.<br />

On pourrait réinterroger la condamnation morale. Je voudrais que l’on rappelle l’extrait du tribunal <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> instance du 28 juin, qui prétend que Christophe M doit être enfermé au nom <strong>de</strong> la prévention<br />

et <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s personnes. Ce jugement dit que l’information sur la séropositivité <strong>de</strong>vrait nous<br />

amener à la fidélité.<br />

Hélène : Moi, le mot responsable, je ne l’emploie pas comme un juge. En tant que séropositive, je<br />

considère que j’ai une responsabilité accrue par rapport à un séronégatif. J’ai la responsabilité <strong>de</strong><br />

faire que cette maladie continue ou pas <strong>de</strong> se répandre dans le mon<strong>de</strong>. J’ai refusé <strong>de</strong>puis dix ans<br />

<strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> baises sans capote. Pour moi, infecter quelqu’un volontairement, c’est <strong>de</strong><br />

l’empoisonnement. Je ne comprends pas qu'on fasse un zap <strong>de</strong>s Editions blanches à propos d’un<br />

livre qui appelle à la contamination, si dans le même temps, lorsque cela se passe réellement, on ne<br />

dit rien à <strong>de</strong>s pauvres choux. Dans le cadre <strong>de</strong> la lutte contre le sida, il ne faut pas oublier la<br />

progression <strong>de</strong>s contaminations volontaires dans le milieu homo. Des actes ont lieu où <strong>de</strong>s<br />

personnes sont foutues <strong>de</strong> passer le virus à d’autres. Je ne fais pas la différence entre quelqu’un qui<br />

1<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


vend du sang contaminé et quelqu’un qui se moque <strong>de</strong> son statut pour un moment <strong>de</strong> plaisir. Dans<br />

les associations marocaines, il y a une vraie révolte contre les contaminations volontaires <strong>de</strong> jeunes<br />

marocains par <strong>de</strong>s européens qui leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s rapports sans capote. Tous les dogmes sont<br />

faits pour être ébranlés un jour, dogme <strong>de</strong> la responsabilité partagée compris. Ce dogme là est<br />

caduc. On doit trouver quelque chose dans les rapports hommes femmes, je parle <strong>de</strong> femmes <strong>de</strong><br />

milieux défavorisés. Comment peuvent-elles imposer la capote à leur mec ?<br />

Antonin : Pour la responsabilité circonstanciée, cela vient du discours <strong>de</strong>s prostituées, lorsque l’on dit<br />

qu’elles ne choisissent pas <strong>de</strong> se prostituer, qu’elles ont <strong>de</strong>s raisons qui les poussent à cela. Il y a un<br />

choix circonstancié <strong>de</strong> se prostituer. Cela n’enlève rien au choix fait. Oui, il y a <strong>de</strong>s circonstances qui<br />

amènent à faire un choix <strong>de</strong> prévention, circonstances qui influent sur les pratiques <strong>de</strong> prévention. Le<br />

problème est : comment fait-on pour lutter contre tous ces paramètres qui influent sur la négociation<br />

du préservatif ? Hélène, lorsque tu dis avoir une responsabilité accrue, je connais beaucoup <strong>de</strong> seroignorants,<br />

engendrant beaucoup <strong>de</strong> contaminations. Les campagnes d’incitation au dépistage ont<br />

<strong>de</strong>s effets. Il y a une responsabilité aussi pour ceux qui ignorent leur statut sérologique. Les seroignorants<br />

doivent aussi protéger les autres. Si on judiciarise la connaissance <strong>de</strong> la séropositivité, cela<br />

change complètement cette responsabilité. Comment faire passer aux gens qu’ils sont aussi<br />

responsables ? Les vrais problèmes sont au niveau <strong>de</strong>s circonstances. A AUP, on dénonce la<br />

précarité, l’ignorance et la stigmatisation, qui ont <strong>de</strong> vraies conséquences en matière <strong>de</strong> prévention.<br />

Christophe M : Je suis d’accord avec Helène pour que l’on redise les choses assez simples, qui sont<br />

que lorsqu’on est séropositif -et ça ne vient pas le premier jour- que l’on ait un comportement le plus<br />

safe possible, jusqu'à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s d’accalmies sexuelles. Il serait important d’affirmer ce genre <strong>de</strong><br />

choses. Ce n’est pas le fait d’être séropo qui rend responsable, mais c’est <strong>de</strong> sortir du déni et du<br />

mensonge qui permet d’être responsable. Ce ne peut être que bénéfique.<br />

J’ai été très choqué par Ai<strong>de</strong>s dans le cadre <strong>de</strong> la journée du CRIPS. Christian Saout n’avait pas <strong>de</strong><br />

termes par rapport à ce qu’exprimaient Femmes positives. Si je ne suis pas d’accord avec les<br />

jugements, je respecte les discours sur le traitement <strong>de</strong>s femmes, il y avait <strong>de</strong>s choses justes. Il y a<br />

une vraie souffrance chez les séropositifs, avec une telle invisibilité, et qui ren<strong>de</strong>nt normaux les<br />

procès, avec <strong>de</strong>s conséquences négatives pour les <strong>de</strong>ux, une s’est suicidée. Il faut parler <strong>de</strong> cette<br />

souffrance. Il faut aussi analyser le procès au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> celui d’un homme, il y a le procès <strong>de</strong><br />

l’hétérosexuel multipartenaire, et d’autres choses au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la simple plainte juridique. Cela a été<br />

analysé et une chose n’a pas été prouvé. Y a t-il un lien entre Christophe Morat et la séropositivité <strong>de</strong><br />

ces femmes ? La justice n’a pas pris la peine <strong>de</strong> démontrer le lien <strong>de</strong> causalité. Ce procès, il faut<br />

l’analyser <strong>de</strong> façon très juridique, en montrant qu’il y a un déni <strong>de</strong> justice. Je pense que ce mec étant<br />

mala<strong>de</strong>, on doit <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r sa libération. On ne doit pas aller dans le sens <strong>de</strong> Christian Saout qui dit<br />

qu’il faut dire sa séropositivité. On en viendrait comme aux USA, à la plainte sur le simple fait <strong>de</strong> ne<br />

pas avoir signifié sa séropositivité ; n’oublions pas Thierry Ardisson et les barebackers, car si on en<br />

arrive là, c’est vraiment à cause d’un seul homme, qui a valorisé les rapports non protégés. Cela a<br />

donné une sacrée mauvaise image <strong>de</strong>s séropos, et nous sommes vus comme <strong>de</strong>s salauds <strong>de</strong><br />

contaminateurs. Je trouve que la responsabilité partagée tient la route. L’autre a couché trois fois<br />

avec lui. Elle ne s’est pas posé la question <strong>de</strong> se protéger elle-même alors qu’elle était avec un mec<br />

un peu coureur. Enfin, je ne sais pas comment on a présenté ceci au procès, mais je crois qu’il faut<br />

que l’on insiste sur le fait que ce mec, apparemment pendant <strong>de</strong>s mois et <strong>de</strong>s mois, a zappé son<br />

sida, est resté en plein déni. Il est forcément victime puisque toute les victimes du sida sont<br />

innocentes.<br />

Fillette : On a discuté la possibilité d’une proposition <strong>de</strong> loi qui arrivera sur la transmission. Du coup,<br />

on va avoir à faire un gros travail <strong>de</strong> lobby parlementaire. Je voudrais que dans les discussions, on<br />

distingue ce qui est notre réflexion, <strong>de</strong> ce qui peut être un discours <strong>de</strong> lobby. Il faut que l’on sache<br />

sur quoi s’entendre <strong>de</strong> manière ferme, et quels arguments on peut utiliser au <strong>de</strong>hors. Ensuite, bien<br />

évi<strong>de</strong>mment, ce débat vient <strong>de</strong> l’extérieur, mais je pense que c’est bien que l’on soit contraint d’y<br />

réfléchir à nouveau. Cette pression extérieure nous contraint à aller creuser à fond ; il y a peut-être<br />

quinze questions sur lesquelles il faudra s’entendre, peut-être sur ce que l’on dira à l’extérieur. C’est<br />

bien que l’on réfléchisse à nouveau. Notre discours ne passe pas, ni Ai<strong>de</strong>s, ni SIS ne sont audibles.<br />

Soit on refon<strong>de</strong> quelque chose, en étant très pédagogiques et là, on aura une chance que cela<br />

marche, alors que si on ne s’explique pas plus, on perdra médiatiquement et donc juridiquement. On<br />

doit donc réellement imaginer le pire. Lorsque l’on a réfléchi sur la réforme <strong>de</strong> la loi Huriet, on a<br />

imaginé <strong>de</strong>s situations abracadabrantes. On <strong>de</strong>vait verrouiller et blin<strong>de</strong>r le truc. Imaginons le pire et<br />

inventons <strong>de</strong>s scénarii. On ne sait pas ce que les personnes amèneront au tribunal dans les cinq<br />

années à venir, d’où la discussion sur la porosité <strong>de</strong>s situations.<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


Sur le rapport <strong>de</strong> force hommes femmes, on peut dire que ce n’est pas une question centrale, sauf<br />

que dans une enceinte publique, on est capables d’assumer le fait que la négociation n’est pas<br />

évi<strong>de</strong>nte dans le cas <strong>de</strong> la communauté africaine par exemple. Si on affirme cela d'un côté, on ne<br />

peut pas <strong>de</strong> l'autre évacuer la question et dire qu'elle n’est pas centrale.<br />

Sur la question <strong>de</strong> la victime, je suis convaincu que l’on ne peut pas faire l’impasse sur la question.<br />

Je suis dans le discours actupien que nous ne sommes pas <strong>de</strong>s victimes mais <strong>de</strong>s personnes<br />

mala<strong>de</strong>s. Les présupposés d’une association <strong>de</strong> lutte contre le sida où les séropos et mala<strong>de</strong>s ne se<br />

posent pas en victimes ne sont pas clairs pour les néophytes. On ne peut pas balayer cela sans<br />

l’expliquer, <strong>de</strong> même on ne peut balayer le droit <strong>de</strong> se sentir victime et faire appel à un tribunal. Le<br />

statut <strong>de</strong> victime pourrait leur apporter quelque chose. Certaines femmes ou certains hommes<br />

peuvent utiliser cela dans un parcours pour aller mieux. Dans un cas, on est capable <strong>de</strong> l’assumer,<br />

dans le cas du viol. Mais dans le cas <strong>de</strong> la contamination, peut-être que c’est un besoin pour elles,<br />

ne serait-ce que se poser la question, c’est déjà un élément qui peut être important.<br />

Jérôme : Tu n’es pas le seul à être parti mal, parce que ce débat est profondément violent. Je ne<br />

suis pas pour la pénalisation parce que je croirais aux vertus <strong>de</strong> la prison. Mais la question que je me<br />

pose, c’est en terme d’efficacité, où notre position est claire sur la responsabilité partagée, et l’on<br />

dédouane les séropos <strong>de</strong> toutes responsabilités, alors qu’il y a <strong>de</strong>s actes sciemment contaminants.<br />

Ce débat doit enrichir notre discours <strong>de</strong> façon compréhensible. A propos du repartage diffusé sur<br />

France 2, la journaliste a posé toutes ses questions sous le prisme bareback. « Vous avez<br />

condamné le barebacking, comment pouvez-vous défendre ces gens là ? ». Pour la question du<br />

procès, j’ai confiance en la cour <strong>de</strong> cassation, le juge me semble t-il ayant été au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce qu’il<br />

pouvait. On peut continuer ce travail <strong>de</strong> dire ce qui n’allait pas dans ce jugement. Le problème n’est<br />

pas d’être multipartenaire, mais d’avoir <strong>de</strong>s pratiques à risques. Il y a ce discours sur le désir<br />

d’enfant : « elles font cela dans l’espoir d’avoir un enfant sans plomber leur partenaire ». Le droit <strong>de</strong><br />

porter plainte est une liberté fondamentale. Comment leur interdire <strong>de</strong> porter plainte sous le prétexte<br />

que c’est dangereux au nom <strong>de</strong> la lutte contre le sida ? Le statut <strong>de</strong> victime peut être nécessaire<br />

dans le cadre d’une reconstruction personnelle. Je ne peux pas aller voir ces femmes et leur interdire<br />

<strong>de</strong> se sentir victimes sous prétextes qu’elles se trompent.<br />

Jérôme : La semaine <strong>de</strong>rnière, on a <strong>de</strong>mandé à ce que l’on se positionne sur les plaintes. Ce n’est<br />

pas parce que notre discours n’est pas efficace que l’on doit le revoir sur le fond. Il faut que l’on<br />

discute <strong>de</strong> quelles responsabilités on parle. Hélène, tu as parlé <strong>de</strong> toi, mais tu as fini par juger.<br />

Comment interroges-tu cette responsabilité ?<br />

Nous, on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’être puissant. On est conscient <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> classe que tu soulèves. Ce<br />

qui m’effraie c’est que la responsabilité ne soit interrogée que par le pouvoir judiciaire.<br />

Manu : J’ai le même sentiment qu’Hélène et Christophe. AUP doit mettre cela en avant. Pour<br />

répondre à ce qui nous est posé comme question. C’est important <strong>de</strong> mettre cela en avant. La<br />

responsabilité partagée, ce n’est pas un dogme. C’est un modèle <strong>de</strong> prévention. La question, est : ce<br />

modèle <strong>de</strong> prévention marche t-il ? Ce qui s’est passé, c’est tout sauf <strong>de</strong> la responsabilité partagée.<br />

La responsabilité partagée, c’est que chacun se protège. Cela supposerait qu’il faudrait un autre type<br />

<strong>de</strong> prévention pour les hétéros. Si on se contente <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le statut, on se contamine. J’ai un<br />

gros problème avec la victimisation. Ces femmes sont in<strong>de</strong>mnisées par un fond d’ai<strong>de</strong> aux victimes.<br />

Je trouve cela injuste <strong>de</strong> ne pas avoir cette in<strong>de</strong>mnisation là. Ca me gène car cela crée une inégalité<br />

<strong>de</strong> fait, en posant <strong>de</strong>s séropos qui l’auraient plus cherché que d’autres. Dans le cadre d’un viol, une<br />

victime n’a pas cherché. Ici une personne n’a pas mis <strong>de</strong> capotes ; quoi que l’on fasse, il faudra<br />

trouver une réponse à ce qu’elles expriment. Ce sera difficile <strong>de</strong> répondre à ce qu’elles expriment.<br />

Antonin : Je ne vois pas comment en pénalisant Christophe Morat, on luttera contre le sexisme. Si<br />

aujourd’hui les choses ont changé pour les prostituées, c’est que le rapport <strong>de</strong> force a changé en<br />

faveur <strong>de</strong>s clients.<br />

François : Je reviens <strong>de</strong> Marseille où je suis allé voir Femmes positives. Ce ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

passionarias. Il faut replacer le discours qu’elles tiennent dans leurs conditions <strong>de</strong> vie. Je suis contre<br />

la pénalisation. Des choses sortent dans leur discours en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la soif <strong>de</strong> condamnation. Je<br />

pense qu’une fois que l’on aura progressé dans nos discussions, on aura besoin <strong>de</strong> convoquer une<br />

AG autour <strong>de</strong> ces questions. Le CRIPS a été un bon début. Ces moments là, il faut vraiment les<br />

multiplier. Une AG sera un événement <strong>de</strong> plus.<br />

Christophe : Il faut éviter les cas particuliers et l’exemplification qui détournent du cadre global. Je ne<br />

suis pas juriste et je ne peux pas commenter cela. Il existe la liste <strong>de</strong>s pays où une législation est en<br />

place, et il manque une liste <strong>de</strong> pays où la question a été tranchée dans l’autre sens. Enfin, dans le<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005


cadre du débat répression prévention, soit on explique soit on met <strong>de</strong>s flics partout. Je ne suis pas<br />

certain que l’on doive avoir un discours très sécuritaire.<br />

François : Il y a une source francophone intéressante, un site canadien (aids-law.ca ?), sur laquelle<br />

toutes les législations et les jurispru<strong>de</strong>nces sont en ligne. Secon<strong>de</strong> source, on peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au<br />

CRIPS <strong>de</strong> mener une recherche documentaire.<br />

Pour les liens, les références passeront sur actupnews.<br />

Glossaire<br />

AG : Assemblée Générale<br />

AUP : <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong><br />

BPEM: association Bien Public à l'Echelle Mondiale<br />

CA : Conseil d’Administration.<br />

CP : Communiqué <strong>de</strong> Presse<br />

CR : Compte <strong>rendu</strong><br />

CRIPS : Centre Régional d'Information et <strong>de</strong> Prévention du Sida<br />

ECS: Ensemble Contre le Sida<br />

HALDE : Haute Autorité pour la Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité<br />

ODSE : Observatoire du Droit à la Santé <strong>de</strong>s Etrangers<br />

RéPI : Réunion Publique d’Information<br />

RH : Réunion Hebdomadaire<br />

Fin <strong>de</strong> la RH à 22H21<br />

32 personnes étaient présentes<br />

La quête a rapporté 46,11 euros<br />

Prise <strong>de</strong> notes, frappe et mise en forme : Alexandre Masseron<br />

Relecture : Sabrina Garnier & Michel Celse<br />

Compte <strong>rendu</strong> <strong>de</strong> RH du <strong>29</strong>/03/2005

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