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Accessibilité et communicabilité du droit - Jurisdoctoria

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52 Emmanuel Cartier<br />

anthropologique <strong>et</strong> psychologique complètent en eff<strong>et</strong> de manière pertinente c<strong>et</strong>te<br />

question de l’accès au <strong>droit</strong>. La seule approche juridique se tra<strong>du</strong>it d’ailleurs par<br />

différentes problématiques liées à la diversité des matières concernées, qu’il s’agisse<br />

<strong>du</strong> <strong>droit</strong> constitutionnel où le Conseil constitutionnel a consacré en 1999 un objectif<br />

de valeur constitutionnelle d’accessibilité <strong>et</strong> d’intelligibilité de la loi 5 ; <strong>du</strong> <strong>droit</strong><br />

administratif puisque les mesures matérielles de communication <strong>et</strong> de conservation<br />

des lois comme de l’ensemble des actes unilatéraux de puissance publique se<br />

rattachent classiquement à l’exécutif <strong>et</strong> à la fonction administrative ; <strong>du</strong> <strong>droit</strong> de la<br />

propriété intellectuelle puisque la réutilisation des données ainsi pro<strong>du</strong>ites par<br />

l’administration, notamment sous leur forme dématérialisée 6 , peut donner lieu à la<br />

perception de redevances 7 ; enfin <strong>du</strong> <strong>droit</strong> de la preuve avec la question de<br />

l’authenticité des actes ainsi portés à la connaissance des administrés <strong>et</strong> de la<br />

responsabilité éventuelle des autorités en charge de leur mise à disposition par les<br />

organes officiels de diffusion 8 .<br />

La question de l’accès au <strong>droit</strong> nécessite au préalable de distinguer ce à quoi<br />

l’expression « <strong>droit</strong> » renvoie, ce qui ne va pas forcément de soi. En eff<strong>et</strong>, s’agit-il de<br />

l’accès aux sources <strong>du</strong> <strong>droit</strong> qui par définition ne sont pas toujours évidentes à<br />

appréhender même si on s’en tient aux seules sources formelles pour reprendre une<br />

distinction controversée de François Gény 9 ? S’opposent alors deux conceptions <strong>du</strong><br />

5<br />

Décision n° 99-421 DC <strong>du</strong> 16 décembre 1999, Loi portant habilitation <strong>du</strong> Gouvernement à procéder, par<br />

ordonnance, à l’adoption de la partie législative de certains codes ; J.-É. SCHOETTL, « Codification par ordonnance<br />

», AJDA 2000, p. 31.<br />

6<br />

La dématérialisation peut concerner, soit le processus de transformation d’une pièce papier originale en<br />

une pièce numérique, soit la création originelle d’une pièce numérique. Le second procédé consiste, selon<br />

certains auteurs, à créer des pièces « immatérielles » <strong>et</strong> non dématérialisées comme pour le premier, cf. V.<br />

E. A. CAPRIOLI, « Variations sur le thème <strong>du</strong> <strong>droit</strong> de l’archivage dans le commerce électronique », LPA<br />

1999, n° 164, pp. 5-6.<br />

7 Outre le fait que certaines des donnés diffusées par le site Légifrance sont protégées par le <strong>droit</strong> d’auteur<br />

– art. L. 111-1 <strong>du</strong> Code de la propriété intellectuelle – (tra<strong>du</strong>ctions <strong>et</strong> résumés ainsi que les modes de<br />

classement des documents consultables), « l’extraction ou la réutilisation » de « parties quantitativement<br />

ou qualitativement substantielles <strong>du</strong> contenu » des bases <strong>du</strong> site sont subordonnées à l’obtention d’une<br />

licence en vertu de l’art. L. 341-1 <strong>du</strong> même code. C’est l’ordonnance <strong>du</strong> 6 juin 2005 relative à la liberté<br />

d’accès aux documents administratifs <strong>et</strong> à la réutilisation des informations publiques qui, en même temps qu’elle définit<br />

le régime de la réutilisation des données juridiques, confie à la Commission d’accès aux documents<br />

administratifs la mission de veiller à son application aux moyens d’avis <strong>et</strong> de sanctions. Un décr<strong>et</strong><br />

d’application <strong>du</strong> 30 décembre 2005 vient compléter le dispositif.<br />

8<br />

Cf. E. CARTIER, « Publicité, diffusion <strong>et</strong> accessibilité de la règle de <strong>droit</strong> dans le contexte de la<br />

dématérialisation des données juridiques », AJDA 30 mai 2005, pp. 102-111.<br />

9<br />

L’auteur oppose en eff<strong>et</strong> les sources réelles <strong>du</strong> <strong>droit</strong> ou matérielles, par définition en dehors <strong>du</strong> <strong>droit</strong>, aux<br />

sources dites formelles, traditionnellement associées à la loi, au règlement, à la coutume <strong>et</strong> à la<br />

jurisprudence. C<strong>et</strong>te distinction est très critiquable non seulement en ce qui concerne l’emploi <strong>du</strong> mot<br />

« source » mais surtout <strong>du</strong> fait de la dogmatique qui préside à toute présentation des sources dites<br />

© <strong>Jurisdoctoria</strong> n° 1, 2008

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