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La génétique des populations comme outil en épidémiologie

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iologie<br />

épidémiologie intégrative<br />

3) Les <strong>populations</strong> naturelles ne sont pas isolées totalem<strong>en</strong>t les unes <strong>des</strong> autres.<br />

Elles reçoiv<strong>en</strong>t donc <strong>des</strong> propagules (adultes, larves, spores, gamètes, etc.)<br />

v<strong>en</strong>ant d’autres <strong>populations</strong> plus ou moins éloignées et prés<strong>en</strong>tant, à l’<strong>en</strong>semble<br />

du génome, <strong>des</strong> fréqu<strong>en</strong>ces d’allèles plus ou moins différ<strong>en</strong>tes. Ils peuv<strong>en</strong>t donc<br />

être haploï<strong>des</strong> ou diploï<strong>des</strong>. <strong>La</strong> migration peut être forte. Elle a t<strong>en</strong>dance à homogénéiser<br />

les <strong>populations</strong> <strong>en</strong>tre elles (génétiquem<strong>en</strong>t). C’est donc une force pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

majeure de l’évolution <strong>des</strong> <strong>populations</strong>.<br />

4) <strong>La</strong> sélection, parce qu’elle modifie la probabilité de transmission et/ou de<br />

survie <strong>des</strong> gènes, conduit à modifier les fréqu<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> allèles d’une génération<br />

à l’autre. Néanmoins, elle n’affecte qu’un ou quelques loci, alors que les phénomènes<br />

démographiques que nous allons rechercher à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce affect<strong>en</strong>t<br />

le génome <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier et les loci neutres d’une façon homogène. Des marqueurs<br />

neutres doiv<strong>en</strong>t donc tous donner le même signal, exception faite de<br />

problèmes techniques (allèles nuls) et de systèmes particuliers de reproduction<br />

(clonalité partielle). <strong>La</strong> sélection est abordée plus <strong>en</strong> détail dans d’autres chapitres<br />

de cet ouvrage (cf. chapitres 6, 7 et 10).<br />

5) Il existe plusieurs formes de reproduction non-panmictique. <strong>La</strong> clonalité, ou<br />

reproduction asexuée (ou végétative), et certaines formes de parthénog<strong>en</strong>èse apomictique<br />

reproduis<strong>en</strong>t à l’id<strong>en</strong>tique les individus qui la pratiqu<strong>en</strong>t. Elle ne peut<br />

donc ri<strong>en</strong> changer à elle seule. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> <strong>populations</strong> finies subissant la dérive<br />

génétique, avec un taux de mutation constant, <strong>des</strong> excès d’hétérozygotes sont<br />

att<strong>en</strong>dus par rapport aux fréqu<strong>en</strong>ces génotypiques de Hardy-Weinberg à l’échelle<br />

de l’<strong>en</strong>semble du génome (Balloux et coll. 2003, De Meeûs et Balloux 2005, De<br />

Meeûs et coll. 2006). L’ autofécondation n’est bi<strong>en</strong> sûr possible que chez <strong>des</strong> organismes<br />

hermaphrodites. Elle contribue à fortem<strong>en</strong>t diminuer la proportion d’hétérozygotes<br />

par rapport à l’att<strong>en</strong>du de Hardy-Weinberg à tous les loci (signature<br />

génomique). C’est ce qui se passe par exemple chez le ver solitaire Ta<strong>en</strong>ia solium<br />

(De Meeûs et coll. 2003) qui est obligé de s’autoféconder pour se reproduire car il<br />

est retrouvé presque toujours seul dans l’intestin de son hôte. Les croisem<strong>en</strong>ts<br />

systématiques <strong>en</strong>tre appar<strong>en</strong>tés conduis<strong>en</strong>t à un résultat similaire mais moins<br />

rapide. Chez la guêpe parasitoïde Nasonia vitrip<strong>en</strong>is, la femelle pond plusieurs<br />

œufs (frères-sœurs) dans une même ch<strong>en</strong>ille et les adultes qui <strong>en</strong> émerg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite<br />

doiv<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t s’accoupler. Ceci a t<strong>en</strong>dance à favoriser les croisem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre<br />

frères et sœurs (Shuker et coll. 2004). L’homogamie conduit les individus de même<br />

génotype, ou leurs gamètes, à s’accoupler <strong>en</strong>tre eux. Les conséqu<strong>en</strong>ces sont id<strong>en</strong>tiques<br />

à l’autofécondation (baisse d’hétérozygotie), sauf qu’elles ne concern<strong>en</strong>t<br />

que les gènes responsables du caractère et ceux qui leur sont liés (auto-stop). Des<br />

caractères tels que la taille à la maturité sexuelle ou la résistance aux pathogènes<br />

ont presque toujours, ou au moins <strong>en</strong> partie, un déterminisme génétique. Or, il est<br />

prouvé que dans de nombreuses espèces, ces caractères conditionn<strong>en</strong>t l’appariem<strong>en</strong>t<br />

(assortative mating) <strong>des</strong> part<strong>en</strong>aires sexuels (Thomas et coll. 1995). L’hétérogamie,<br />

ou préfér<strong>en</strong>ce de la différ<strong>en</strong>ce, ne peut exister sans sélection fréqu<strong>en</strong>ce<br />

dép<strong>en</strong>dante. Notons qu’elle ne concerne que les loci responsables du caractère.<br />

Dans ce cas, on s’att<strong>en</strong>d à un excès d’hétérozygotes sur tous les loci impliqués. Le<br />

polymorphisme du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH; HLA chez<br />

l’homme) est soumis à ce g<strong>en</strong>re de sélection (Wedekind et P<strong>en</strong>n 2000). Enfin, chez<br />

les organismes à sexes séparés, il n’y a jamais panmixie totale car les gènes cont<strong>en</strong>us<br />

dans les femelles ne peuv<strong>en</strong>t s’associer qu’à ceux cont<strong>en</strong>us dans les mâles.<br />

Chez les espèces dioïques ou chez les hermaphrodites auto-incompatibles, on s’att<strong>en</strong>d<br />

à détecter <strong>des</strong> excès d’hétérozygotes si la population est de taille réduite.<br />

294<br />

Livre Intepi.indb 294 12/09/2008 10:20:43

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