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N°028 Janvier - Mars 2013 www.caritasdev.cd
Magazine d’informations et d’analyse du réseau national de
Caritas Congo Asbl
Les femmes employées de la CENCO
célèbrent la Journée internationale
de la Femme à Kinshasa en assistant
des vieillards et des orphelins
Première messe de Pâques
du Pape François
Zoom sur Caritas Africa
Présentation lors d’une revue annuelle par Caritas Congo en RDC de
ses activités 2012 et ses prévisions 2013

SOMMAIRE
SOMMAIRE
Editorial :
Agents Editorial de Caritas, : agents non pas d’une Ong humanitaire mais
d’une structure ecclésiale, appelée à témoigner de l’amour du
• « Ne pas idolâltrer le pouvoir et l’argent !»......................................3
Christ ..........................................................................................................3
Actualités
Actualités :
••
Revue Première à mi-parcours messe de de Pâques OCHA: du Caritas Pape Congo François et son ........................... réseau parmi les 5
• Ong Présentation engagées dans lors le d’une Plan d’action revue annuelle humanitaire par 2011 Caritas pour Congo la RDC en
• RDC : Clôture de ses activités de la session 2012 budgétaire et ses prévisions sans Budget 2013 2012...........4-10
…..............8
A A la la Une
:
••
Les Zoom Congolais sur Caritas ont voté! Africa Et après ...............................................................10
?..................................................7
••
Michel Des faits Roy inquiétants de Caritas émoussent Internationalis les espoirs : des « Caritas Congolais Africa après et le ses vote....10 membres
sont riches des dynamiques et traditions familiales et communautaires
et des dynamismes de l’Eglise famille de Dieu »............. 10
• RDC : Kabila a prêté serment, promettant de répondre aux attentes
des Congolais dans une « révolution de la modernité »....................10
• Jacques Dinan de Caritas Africa : La région Africa de Caritas In-
Témoignages ternationalis : est très active et contribue de manière effective à
la capillarité du réseau mondial Caritas .....................................12
• KASAÏ ORIENTAL : Lodja et Tshumbe désormais reliés grâce à un pont
Développement
construit par la Caritas................................................................18
•
• Clôture
RDC : Participative
de l’atelier
active
sur
de
la sécurité
Caritas à la
alimentaire
Foire-Expo 2011
avec perspective
du Programme National de Désarmement, Démobilisation et
de mise en œuvre d’un projet pilote sur la structuration dans
Réinsertion...................................................................................19
la professionnalisation paysanes..................................................20
• Développement Bandundu : L’Administrateur : du Territoire d’Idiofa salue le travail
• abattu A Caritas par Congo, Caritas les pour micro-projets le développement ont une place de de sa choix...............20
population...23
Urgences
• BAS-CONGO : signature d’une convention entre Caritas Congo
et l’Union Européenne pour la gestion durable et participative de
• RDC l’environnement..........................................................................21
: Les femmes employées de la CENCO célèbrent la Jour-
• née NORD-KIVU internationale Une fromagerie de la moderne Femme à Nyakabingo Kinshasa en grâce assistant au des
vieillards partenariat et ACS-Caritas des orphélins Goma......................................................22
.............................................................26
• Fermes agricoles pilotes de Loda (Province Orientale) et Vuyinga
Urgences :
(Sud-Kivu) : Répondre aux besoins urgents de l’implantation,
• notamment KATANGA : Le l’amélioration chef Mayi-Mayi des évadé pâturages...................................27
Kyungu Gédéon reprend du
service; déjà 10.926 déplacés, alerte Mgr Muteba........................25
Lève-toi et marche fait parler
• KASAÏ ORIENTAL Kabinda : 2 morts et des cases brûlées
• Partenariat dans la localité au de beau Minda fixe après entre un Cordaid affrontement Bas et avec Caritas celle de Congo en
RDC Ntungulu...................................................................................28
pour le futur, selon Mme Annie Lefèvre ………….….. 29
Santé
:
••
Nord-Kivu KINSHASA De : Bientôt nombreuses un centre personnes de santé avec handicap à Kyahala, visuel grâce soignées à Caritas
grâce Goma............................................................................................32
à Accompagnement des Malades à Domicile........................33
Carnet de voyage :
••
Programme Afrique Centrale Retour volontaire : La Société et réintégration civile recommande : Caritas aux Congo Gouver- à la
6ème nements, Semaine à la CEMAC internationale et à des la CEEAC partenaires de mettre organisée fin par aux Caritas conflits
International armés..................................................................................................35
Belgique à Gand
Editeur-Responsable
Caritas Congo Asbl
Rédacteur en Chef
Guy-Marin Kamandji (Chef d’édition)
Secrétaire de rédaction
Joseph Kiala (Chef d’édition)
Comité de rédaction
Dr Bruno Miteyo, Abbé Claude Mbu, Boniface
Nakwagelewi, Albert Mashika, Dr Jean
Munongo, Dr Emmanuel Mbuna, Joseph Kiala,
Edouard Kosi, Cléophas Nzengu, Thadée
Barega, Guy-Marin K.
Rédaction centrale
Guy-Marin Kamandji, Joseph Kiala, Taylor
Toeka
Correspondants occasionnels
† Fulgence MUTEBA, Abbé Antoine Lokavu,
Père Jean Baptiste Malenge, Dieu-Merci Missay,
JP Kamonji, Emery Ngalamulume, Kambale
Okelo
Maquette
Guy
Joseph
Marin
Kiala
KAMANDJI
Mise en page
Raymond KASONGO
Photographie
Caritas Congo
Site web: www.caritasdev.cd
Impression: AGB
Adresse:
Avenue Basoko n° 26, C/ Gombe, Kinshasa
B.P.: 3258 Kinshasa I - République
Démocratique du Congo
Courriel:
communication@caritasdev.cd
Tél.: +243 998 45 60 39 / 081 8768 821
c/ Les textes et les photos de ce magazine
peuvent être reproduits, à condition d’en
citer la source: caritasdev.cd (Caritas Congo)
Photos de couverture :
Photo de couverture:
Les Des Chargés femmes de de Communication la CENCO dans de une Caritas activité
Internatonalis d’assistance (partie et de supérieure Caritas Congo de la page) participant et le au
dépouillement Secrétaire général des de résultats Caritas dans Internationalis, un bureau le de
Secrétaire executif de Caritas Africa (en bas à droite)
vote à l’Institut de la Gombe à Kinshasa
ainsi que le nouveau Pape.
(Ph. Guy-Marin Kamandji et Ryan Worms )
(Photos Joseph KIALA)
Dépôt Légal: YS 3.01009-57218
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2
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013
LÈVE-TOI ET MARCHE N°024 OCTOBRE - DÉCEMBRE 2011

Editorial
Agents de la Caritas, agents non pas d’une Ong humanitaire
mais d’une structure ecclésiale, appelée à témoigner de l’amour
du Christ
La dimension ecclésiale de
la Caritas en RD Congo
constitue un sujet sur lequel
il va falloir chaque fois revenir.
Il est, en effet, important
que les agents de la Caritas de
manière générale et de la Caritas
Congo plus particulièrement
s’entendent rappeler la vraie nature
de l’organisation qui les emploie.
Ses interventions dans les
divers domaines concernés par
ses projets/programmes - développement
durable, urgences,
santé et autres – comportent un
risque.
Ce risque est celui d’assimiler
le personnel de la Caritas aux
agents d’une simple Ong ainsi
qu’à sa philosophie. Il est frappant
de constater que le nouveau
Pape, François, à peine installé
sur le trône de Saint Pierre, ait
abordé un sujet semblable lors
de sa première messe célébrée
le jeudi 14 mars 2013 dans la
chapelle Sixtine en présence
de 114 Cardinaux. Le successeur
de Benoît XVI, élu Pape la
veille, a entre autres fait savoir
lors de son homélie que sans le
Christ l’Eglise pourrait devenir
une simple Ong. Paraphrasant
le Vicaire du Christ, il est permis
d’affirmer que sans l’amour
du Christ et sans porter sa croix,
Caritas Congo pourrait devenir
une simple Ong. C’est dire toute
l’importance de la place que
prend dans Caritas Congo sa dimension
de structure ecclésiale,
sa dimension de n’être non pas
une Ong humanitaire mais une
structure ecclésiale.
Cette dernière est appelée à témoigner
de l’amour du Christ.
Ses agents doivent donc savoir
qu’ils sont des employés avant
tout et de manière radicale d’une
structure ecclésiale, devant témoigner
de l’amour du Christ
en se mettant au service des
plus vulnérables en présence du
Christ. « Agents non pas d’une
Ong humanitaire mais d’une
structure ecclésiale, appelée à
témoigner de l’amour du Christ,
qui, en bon samaritain, apporte
secours et réconfort aux personnes
démunies ou vulnérables
» sont des mots qui sonnent
comme une formule-choc. Ils
avaient été prononcés par Son
Excellence Mgr Janvier KATA-
KA, Evêque de Wamba, Président
de la Commission Episcopale
Caritas-Développement et
du Conseil d’Admnistration de
la Caritas Congo, qui s’adressait
au personnel de celle-ci un certain
10 octobre 2012 lors d’une
concélébration eucharistique
qu’il a présidée dans la chapelle
du Centre d’Accueil Caritas, une
semaine après l’atelier d’immersion
et la tenue de la journée
de réflexion sur les défis liés à la
mise en œuvre des programmes/
projets, organisée à l’intention du
personnel de Caritas Congo.
Ces mots et la vérité qu’ils renferment
sont d’une actualité et
d’une réalité tels qu’il va falloir
les rappeler à temps et à contre
temps.
Dans sa homélie mémorable
Mgr l’Evêque de Wamba a tenu
à faire comprendre au personnel
de Caritas que depuis le début de
l’Eglise, les communautés chrétiennes
et leurs responsables ont
porté une attention particulière
aux pauvres et se sont mis à leur
service. Le Prélat leur a expliqué
que « dans le contexte qui est le
nôtre en République Démocratique
du Congo (RDC) quand
des villages sont détruits et des
régions déchirées suite à des
conflits intercommunautaires,
quand les catastrophes naturelles
s’abattent sur des familles ou des
populations, quand les déplacés
errent dans la nature et dorment
à la belle étoile, la réponse de
l’Eglise à ces différentes situations
tragiques (…) est la caritas,
l’amour fraternel dont la compassion
active en est la plus forte
expression ».
Son Exc. Mgr Janvier KATA-
KA a rappelé qu’en 1965 les
Congolais, surtout dans les internats
des écoles de l’intérieur
du pays, avaient été bénéficiaires
des largesses en porridge, en lait
et en viande de poulet en boîte
sans qu’on leur révèle le nom du
bienfaiteur, qui était pourtant
la Caritas à leur service, qui accomplissait
sa mission ecclésiale
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 3

Editorial
auprès des rescapés de la rébellion
muleliste.
Le souci de l’Evêque était de
faire comprendre qu’en suivant
l’évolution du monde la Caritas
est connue par de nombreuses
personnes à cause de ses interventions
humanitaires et de ses
actions sociales. Le Prélat avait
insisté que la Caritas était organisée
et modernisée dans ses
moyens d’interventions pour
sauver des vies humaines et pour
soulager les souffrances.
La Caritas promeut, a-t-il aussi
insisté, le développement qui
permette aux pauvres de vivre
dans la dignité et elle se soucie
de l’amélioration de la vie des
pauvres dans des programmes
locaux. Ces programmes portent
entre autres sur la reconstruction,
la promotion de la sécurité
alimentaire, la réduction du risque
et de l’impact des catastrophes,
les soins de santé primaires,
l’éducation, le renforcement
des capacités et le partenariat.
Le Président de la Commission
Episcopale Caritas-Développement
a reconnu cependant qu’il
arrive qu’à l’intérieur de Caritas
comme à l’extérieur certaines
personnes ne connaissent ni
l’identité ni la mission de Caritas
ou en ont une information insuffisante.
Pour de telles personnes
malheureusement la Caritas
serait une Ong humanitaire tout
court ! « Que chacun et chacune
d’entre vous examine son sentiment
et sa façon d’être au sein
de Caritas, afin de promouvoir
le service des pauvres, » a lancé
Mgr l’Evêque de Wamba.
Le Prélat s’est référé au Pape
Benoît XVI (aujourd’hui émérite)
s’adressant aux différentes délégations
de Caritas des 5 continents
à la clôture de la 19ème
Assemblée Générale de la Caritas
Internationalis en mai 2011.
« Tout ce que vous dites et faites,
le témoignage de votre vie et
(le témoignage) de vos activités,
avait déclaré ce Vicaire du Christ,
sont importants et contribuent à
promouvoir le bien intégral de la
personne humaine ».
L’évangélisation est au cœur de
Caritas, a écrit de son côté Mgr
Oscar Andrés Cardinal RODRI-
GUEZ Maradiaga, Président
de Caritas Internationalis, dans
son message de Noël 2012 intitulé
« Faites briller votre lumière
ce Noël ». Le Cardinal a eu ces
mots justes : « Qu’il s’agisse de
nourrir les affamés, de bâtir des
maisons pour ceux qui sont forcés
de fuir leur foyer, de donner
aux personnes ce dont elles ont
besoin pour transformer leur vie
difficile ou de se l’élever contre
les injustices qui maintiennent
les gens dans la pauvreté, nos actes
et nos voix sont un signe éloquent
de l’amour de Dieu pour
toute l’humanité ».
Et le Cardinal Rodríguez Maradiaga
d’ajouter : « Quand les
personnes offrent leur temps ou
leurs ressources à Caritas, qu’il
s’agisse d’un donateur qui envoie
un chèque, d’un bénévole
qui passe son temps libre à une
soupe populaire, d’un membre
de la communauté qui aide à
construire un puits, elles changent
leur propre vie et la vie de
ceux qui les entourent. ».
Avons-nous compris qu’en tant
qu’agents de Caritas Congo, en
prenant connaissance de telles
vérités, nous sommes appelés à
agir dans le sens de ce qu’elles
nous proposent ?
Caritas Congo Asbl
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LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Actualités
Première messe de Pâques du Pape François
Le Pape François, qui
suscite toujours un élan
d’enthousiasme parmi
catholiques et non catholiques, a
célébré dimanche 31 mars 2013
sur la place Saint-Pierre sa première
messe de Pâques, avant
d’accorder sa bénédiction urbi et
orbi (à la ville et au monde).
Quelque 200. 000 fidèles étaient
massés sur la place et sur la
via della Conciliazione, quand
le Pape argentin est sorti du
Vatican pour rejoindre à pied
l’autel tout proche, vêtu d’une
chasuble blanche et tenant une
croix en or. L’autel était entouré
de parterres de fleurs aux vives
dominantes jaunes venues de
Hollande, symboles joyeux du
printemps et de la résurrection
de Jésus. La messe de Pâques,
retransmise par les télévisions,
est la plus grande fête pour plus
de deux milliards de chrétiens de
toutes confessions. Le nouveau
Pape avait adressé samedi soir
lors de la veillée pascale dans la
basilique un appel chaleureux
aux incrédules «loin de Dieu», en
leur demandant de «s’interroger»,
de «faire un pas», d’»accepter de
risquer», employant à dessein le
tutoiement. «Si jusqu’à présent
tu as été loin de lui, avait exhorté
le premier Pape jésuite et qui est
venu du continent américain,
fais un petit pas: il t’accueillera à
bras ouverts. Si tu es indifférent,
accepte de risquer: tu ne seras
pas déçu. S’il te semble difficile
de le suivre, n’aie pas peur, faislui
confiance (...), il t’est proche,
il te donnera la paix que tu
cherches». Le Pape François avait
adopté comme toujours depuis
son élection le 13 mars 2013 un
langage simple et direct.
(AFP)
Déploiement de la brigade d’intervention dans le Nord-Kivu : Préparatifs du
déploiement très avancés, suivant le représentant spécial du Secrétaire
général des Nations unies en RDC
Des éléments de la MONUSCO sur terrain en RDC devant soutenir la nouvelle brigarde
Suivant le Représentant
spécial du Secrétaire général
des Nations unies
en RDC, Roger Meece, les
préparatifs du déploiement de
la Brigade d’intervention au
Nord-Kivu sont très avancés.
Roger Meece l’a confirmé le
vendredi 5 avril 2013 à Goma.
Cette Brigade d’intervention
au Nord-Kivu a été dotée d’un
mandat offensif par la résolution
2098 du Conseil de sécurité
votée à l’unanimité par les
15 membres, en vue de pouvoir
neutraliser les groupes armés
dans l’Est de la RDC, une
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 5

Actualités
Roger Meece, Représentant spécial du
Secrétaire général des Nations unies,
partie où opèrent des milices
depuis près de deux décennies.
- La brigade va travailler avec
les FARDC
Lors d’une conférence
hebdomadaire des Nations unies
le mercredi 3 avril à Kinshasa,
le lieutenant- colonel Félix
Basse, porte-parole militaire de
la Mission des Nations unies en
RDC, a fait savoir que la Brigade
d’intervention de la Monusco
travaillera de concert avec les
Forces armées de la RDC dans
l’Est du pays. Il a ajouté que les
unités de l’armée congolaise
sont déjà positionnées sur
place.
Il a précisé qu’ « il y a déjà un étatmajor
avancé qui est déployé au
niveau de Goma pour essayer
d’accueillir et d’insérer la brigade
d’intervention au sein de la force
globale de la Monusco». Cette
brigade, devant mener certaines
opérations de façon unilatérale
ou travailler de concert avec les
FARDC, va donc être déployée,
dans un premier temps, dans la
province du Nord-Kivu, dans
le but de pouvoir mettre hors
d’état de nuire une quarantaine
de groupes armés qui s’y
trouvent, dont le M23, à en
croire Madnodge Mounoubai,
porte-parole de la Monusco.
La Brigade d’intervention sera
constituée de 3.069 combattants
provenant d’Afrique du Sud, de
la Tanzanie et du Malawi. Elle
devrait être opérationnelle d’ici
juillet 2013. Le Représentant
spécial du Secrétaire général des
Nations unies en RDC, Roger
Meece, a insisté que le volet
politique n’a pas été négligé
pour résoudre durablement le
conflit dans l’Est de la RDC.
Il a fait savoir que le Secrétaire
général de l’Onu et le Conseil
de sécurité ont mis « un fort
accent sur ce volet politique»
pour résoudre les conflits
armés dans l’Est de la RDC. Il
a fait allusion aux pourparlers
à Kampala et à l’accord qui a
été signé à Addis-Abeba par
tous les pays de la région ainsi
que d’autres personnalités de la
Communauté internationale.
- RDC : Profiter de la présence
de la brigade d’intervention
pour renforcer son
armée
Lors d’un point de presse organisé
à Kinshasa le mardi 2
avril, l’ambassadeur de la Russie
accrédité à Kinshasa, Anatoly
Klimento, a indiqué que
« le gouvernement du Congo
de concert avec ses partenaires
devra fructifier ce temps de
la présence de la Brigade pour
bien renforcer ses forces de
sécurité, son armée, afin d’être
capable de résoudre ses problèmes,
tout seul, sans l’assistance
des puissances de la communauté
internationale ». Le diplomate
russe a souhaité que
la brigade d’intervention de la
Monusco réussisse à traquer et
à démanteler toutes les forces
négatives dans l’Est de la RDC.
« Je suis complètement d’accord
qu’une année est un délai court
», a souligné Anatoly Klimento
à propos du délai de brigade
d’intervention de la Monusco.
- Défi à la Brigade d’intervention
de la Monusco
Le journal « Avenir », paraissant
à Kinshasa rapporte des
informations selon lesquelles
le Rwanda et l’Ouganda préparent
un assaut contre la ville de
Goma pour défier la Brigade
d’intervention de la Monusco
qui va être déployée prochainement.
Suivant ce média, 2.800
militaires ougandais ont traversé
la frontière dans la nuit
de lundi à mardi (2 avril 2013)
(…) et il y aurait plus de 1.500
militaires rwandais avec armes
et munitions qui ont traversé la
frontière pour prendre Goma
jusqu’au territoire de Kalehe
afin d’empêcher tout renfort
des FARDC et de rendre difficile
la mission de la Brigade internationale
d’intervention ».
JOSEPH KIALA
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LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Actualités
Kinshasa : La population de N’Sele bénéficie d’une maternité
moderne
La maternité de la N’Sele, à
Kinshasa, en République
Démocratique du Congo,
a une capacité d’environ 30 lits,
et enregistre un total d’au moins
25 accouchements par mois. Elle
fonctionne sous la gestion des
Soeurs Curatrices de Saint Luc.
Elle a récemment bénéficié d’un
nouveau bâtiment moderne,
inauguré par le Ministre de la
Santé Publique, Dr Félix Kabange
Numbi, suivant un communiqué
de presse de l’OMS qui était
parvenu à « Lève-toi et marche ».
Cette maternité de la N’Sele est
implantée dans la Zone de santé
urbaine et rurale, située à une
soixantaine de kilomètres au sudest
de Kinshasa, capitale de la
RDC. Son ouvrage a été construit
et équipé grâce à un projet conjoint
des agences des Nations unies appuyant
les activités dans le secteur
de la santé. Ces agences sont :
Banque Mondiale, OMS, ONU-
SIDA, UNICEF et UNFPA.
Une cérémonie avait été organisée
le 15 février 2013 en vue de l’inauguration
du nouveau bâtiment
moderne par le Ministre de la
Santé Publique, Dr Félix Kabange
Numbi. S’adressant en ce jour
aux Représentants de l’OMS et de
l’UNFPA, la Révérende Soeur Albertine
TAFUMBA Akatshi, Supérieure
Provinciale d’Afrique et
responsable de la maternité, avait
indiqué : « En recevant aujourd’hui
cet ouvrage, fruit de votre coopération
conjointe, je voudrais prendre,
au nom de tout le personnel
et de toute la famille des Curatrices,
un engagement sincère quant
à sa bonne utilisation aux seules
fins pour lesquelles il a été réalisé,
à savoir : offrir des soins de qualité
à la population et lutter contre la
mortalité infanto-maternelle ».
Ce projet mis en oeuvre par
l’OMS et l’UNFPA va également
permettre à 2.000 femmes enceintes,
à 2.000 parturientes et à 10.000
enfants de moins de 5 ans d’avoir
accès aux soins de qualité. Il en est
de même pour les communautés
ciblées qui auront à acquérir des
connaissances sur les gestes qui
sauvent et les signes de danger demandant
un recours immédiat aux
soins.
Le Dr Kabange Numbi a « remercié
vivement les efforts louables
des partenaires ». L’appui apporté
par eux à cette Zone de santé va
permettre l’augmentation de la
couverture d’offre de services de
qualité, principalement durant la
grossesse, l’accouchement, la période
post-natale et de la petite
enfance pour une population totale
estimée à 50.000 habitants. Il a
également appelé les bénéficiaires
à « la conscience collective, au respect
du bien public et à la sécurisation
de l’ouvrage et des matériels
ainsi que des équipements ultramodernes
» mis à disposition par
l’OMS et l’UNFPA pour le bien
de la communauté locale, « afin
que les partenaires soient encouragés
à poursuivre leur assistance
nécessaire dans le futur ».
Le Représentant de l’OMS en
RDC, le Dr Léodégal Bazira, à son
tour, s’est réjoui de la synergie des
efforts des agences du Système
des Nations unies en RDC, indiquant
que dans le cadre du partage
des charges, « l’UNFPA s’est
occupé des travaux de construction
de la maternité, tandis que
l’OMS a fourni les équipements
et les matériels, grâce aux fonds
mobilisés auprès des bailleurs en
faveur d’une maternité à moindre
risque dans le pays ». La RDC, a-til
rappelé, est l’un des pays où le
taux de mortalité maternelle demeure
l’un des plus élevés en Afrique
subsaharienne. Comme on a
pu le constater, « les travaux de
construction sont achevés et les
équipements disponibles ; et nous
sommes heureux de remettre officiellement
l’ouvrage », avait déclaré
M. Keita Ohashi, Représentant
Adjoint de l’UNFPA en RDC.
Guy-Marin KAMANDJI
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 7

Actualités
Présentation lors d’une revue annuelle par Caritas Congo en
RDC de ses activités 2012 et ses prévisions 2013
Caritas Congo, l’organe technique de l’Eglise
catholique en RDC pour sa pastorale sociale,
n’a pas dérogé à son principe de présenter au
début de l’année devant des invités de tous les horizons,
dans une séance spéciale, ses activités réalisées
en 2012 et ses prévisions en 2013. Le mardi 12 février
2013 dans la salle Isidore BAKANJA, au Centre d’Accueil
Caritas, le Secrétaire exécutif de Caritas Congo,
Dr Bruno MITEYO, a donné le ton en prenant le premier
la parole, pour expliquer le sens et l’importance
de cet événement qu’est la présentation de la revue
annuelle.
Le Secrétaire exécutif de Caritas Congo a expliqué
aux représentants des instances gouvernementales,
aux partenaires du système des Nations unies, des
Ong locales et internationales et du réseau de Caritas
Internationalis que les actions de Caritas Congo en
2013 ont concerné les domaines des Urgences, de la
Santé, du Développement durable et du Renforcement
des capacités. Il a ajouté que dans ces domaines les
actions ont bénéficié à plus de 5.044.331 personnes.
Les activités 2012 et les prévisions 2013 de Caritas
Congo dans cette revue annuelle ont été présentées en
ce mardi 12 février 2013 à la salle Isidore BAKANJA
par « power point ». Le modérateur du jour, M. Guy-
Marin KAMANDJI, Chargé de Communication de
CARITAS CONGO ASBL
Siege Social: 59, Mont Virunga Bureaux : 26, Basoko
Kinshasa-Gombe/ RD. Congo Kinshasa-Gombe / RD.Congo
Site : www.caritasdev.cd Email : directeur@caritasdev.cd
B.P : 3258 Kinshasa I Fax : + 243 99 100 88 36 Tél. : +243 81 526 17 83
REVUE ANNUELLE 2012 ET
PREVISIONS DES ACTIVITES
2013
Caritas Congo, en intervenant le premier
lors de la présentation proprement dite, a fait
comprendre aux invités ce que sont l’identité,
la vision, la mission et l’organigramme de
l’organe technique de l’Eglise catholique pour
sa pastorale sociale. Il a aussi dit un mot sur
l’appartenance de Caritas Congo au réseau
mondial et africain ainsi que sur ses ressources
humaines (131 agents, dont 21 femmes).
Janvier2013
- Aide humanitaire à des ménages, protection,
appui à la réintégration socio-économique,
réhabilitation des infrastructures
communautaires de base
M. Boniface NAKWAGELEWI, Coordonnateur
du Service des Urgences ou SPSP de
Caritas Congo, a à son tour signalé les prévisions,
les réalisations en 2012 et leur site dans
le domaine des urgences et ayant porté sur l’as-
8
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Actualités
sistance humanitaire en termes
de l’aide humanitaire à des ménages,
de protection, de l’appui
à la réintégration socio-économique,
la réhabilitation des infrastructures
communautaires de
base. A part tout ceci, les réalisations
ont aussi eu trait à la sécurité
alimentaire, aux migrations, à
l’éducation et à la consolidation
de la paix. L’orateur a signalé le
renforcement des capacités qui a
été entrepris et à entreprendre.
- Réhabilitation des infrastructures,
appui aux dynamiques locales
d’autopromotion, bonne
gouvernance et renforcement
des capacités
Le Coordonateur Thadée BA-
REGA, du Service de Promotion
de Développement (SPD) à Caritas
Congo, a lui aussi présenté
les réalisations sur le plan du développement
durable et qui ont
été axées sur la réhabilitation des
infrastructures, l’appui aux dynamiques
locales d’autopromotion,
la bonne gouvernance et sur le
renforcement des capacités dont
ont bénéficié les Bureaux de relais.
Les réalisations du SPD en
2012 ont aussi concerné la sécurité
alimentaire.
Les projets de réhabilitation des
infrastructures scolaires et la sécurité
alimentaire figurent parmi
les prévisions du SPD en 2013,
comme l’a indiqué le Coordonnateur
Thadée BAREGA.
- Prévisions 2013 sur le plan de
la santé : accompagnement
des BDOM, lutte contre les
maladies endémiques, appui
global aux Zones de santé et
renforcement des capacités
Dr Jean MUNONGO, Coordonnateur
du Service de Promotion
de la Santé (SPS), a donné des
explications détaillées en disant
un mot sur les prévisions et les
résultats 2012 en matière de santé
pour la Caritas Congo et leur
site d’intervention, en citant parmi
les axes des projets menés la
coordination de l’action sanitaire,
la lutte contre les endémies, dont
la lutte contre la tuberculose, le
paludisme et le VIH SIDA… Dr
Jean MUNONGO a également
détaillé les initiatives de renforcement
des capacités dans lesquelles
s’est illustré le SPS ainsi
que les prévisions 2013 dans ces
secteurs : accompagnement des
BDOM, lutte contre les maladies
endémiques, appui global aux
Zones de santé et renforcement
des capacités.
- Des Cellules de Caritas Congo,
dont la Communication, en
soutien au SPSP, au SPD et au
SPS
Le modérateur de la séance
Guy-Marin KAMANDJI a
pris de nouveau la parole,
après que soient intervenus
les trois Coodonnateurs. Il
a signalé que des Cellules de
Caritas Congo interviennent
en soutien au SPSP, au SPD
et au SPS pour que les projets
soient exécutés efficacement.
Il a cité ces Cellules : Fonds de
solidarité, Audit interne, Agence
de gestion fiduciaire ou AGF,
Communication, Informatique,
Infrastructures, sans oublier
de signaler le Centre d’Accueil
Caritas. Le responsable de la
Cellule des Finances a été prié
de donner à l’assistance une idée
sur les ressources mobilisées
par Caritas Congo en 2012. Les
secteurs SPSP, SPD et SPS ont
mobilisé respectivement 16, 42
%; 4,43 % et 73,42 %.
Il a signalé parmi les bailleurs
de fonds le Réseau Caritas
Internationalis et les ministères
et agences gouvernementales
du développement du Nord
avec 21,48 %, les organismes du
Système des Nations unies avec
7,86 %, le Fonds mondial avec
54, 34 %, DFID avec 7,73 % et
la Banque Mondiale avec 3,11
%. La structure de Caritas Congo
qui est partenaire de l’Etat pour
la paie des enseignements est
l’Agence de gestion fiduciaire.
Le responsable de l’AGF, M.
Cléophas NZENGU, a fait
savoir à l’assistance que cette
Cellule de Caritas Congo fait
plus que les banques en allant
elle-même vers les clients. Il
est à signaler que pour l’année
2012 les activités de la paie des
enseignants ont représenté la
somme de $ 101.672.246,77.
JOSEPH KIALA
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 9

A la Une
ZOOM SUR CARITAS AFRICA
Le présent numéro, qui est le 28, du magazine « Lève-toi et marche » a retenu un sujet qu’il estime intéressant
pour sa Une, sujet portant sur Caritas Africa. Le titre donné à ce dossier à la Une est : « Zoom sur Caritas
Africa » et il en dit assez long. En choisissant un tel titre en ce qui concerne notre chère Caritas Africa, « Lèvetoi
et marche » a surtout voulu souligner qu’il importe que celle-ci soit progressivement connue au niveau de Caritas
Congo et d’autres Caritas nationales sur l’ensemble du continent. Cette connaissance que l’on a ou que l’on doit avoir
de la Caritas Africa sera chaque fois un corpus à faire découvrir et à enrichir. En effet bien que créée dans les années
1990, Caritas Africa est déjà connue, dans l’opinion, et elle ne cesse de prendre de l’importance en termes d’actualités,
d’activités et de position occupée dans le concert des Caritas régionales au plan mondial. Grâce aux interviews qui
constituent cette Une consacrée à Caritas Africa, celle-ci, à travers les pages qui constituent cet important dossier qui
lui est dédié dans ce numéro de « Lève-toi et marche », se révèle comme étant, avec ses membres, une structure riche
des dynamismes des traditions familiales et communautaires et des dynamismes de l’Eglise famille de Dieu. C’est
une Caritas Africa ou une région Africa de Caritas Internationalis très active et contribuant de manière effective à la
capillarité du réseau mondial Caritas. Cela n’élude pas toufois une des questions que l’on ne peut s’empêcher de se
poser en ce qui la concerne, celle des Caritas d’Afrique qui ne doivent pas seulement se contenter de jouer le rôle de
gérant de la solidarité des autres. En lisant la Une de ce numéro de « Lève-toi et marche » couvrant les mois de janvier
à mars, ses lectrices et lecteurs découvrent aussi que la Caritas Bénin a toujours travaillé avec Caritas Africa, partageant
ses soucis et essayant de faire de son mieux pour sa bonne marche. On lira aussi avec intérêt à la Une de cette
présente édition de « Lève-toi et marche » les nouvelles d’une Caritas nationale (celle du Burundi) et de deux Caritas
diocésaines en République Démocratique du Congo. A leur manière ces trois Caritas - CED-Caritas Burundi, Caritas
Développement Lisala et Caritas-Développement Kalemie – oeuvrant dans la région de Caritas Africa montrent son
dynamisme et ses efforts de conscientisation au devoir de la charité.
JOSEPH KIALA
Michel ROY de Caritas Internationalis : Caritas Africa et ses
membres sont riches des dynamismes des traditions familiales et
communautaires et des dynamismes de l’Eglise famille de Dieu
Le Secrétaire général de Caritas
Internationalis affirme que
(…) Caritas Africa et ses
membres sont riches des
dynamismes des traditions familiales
et communautaires et qu’elles sont
aussi riches des dynamismes de l’Eglise
famille de Dieu comme le dit si bien le
1er Synode des évêques sur l’Afrique
(…) Michel ROY, qui été interviewé par
« Lève-toi et marche » (lire ci-dessous
le texte intégral), a souligné que malgré
sa pauvreté, la région (Afrique) partage
avec un fonds de solidarité pour les
urgences mis en place et des membres,
même petits, contribuant aux appels au
secours lancés par des membres d’autres
régions.
Question (Q ) : Qu’avez vous à dire
de manière générale sur Caritas
Africa ou à Caritas Africa ?
Réponse (R) : Caritas Africa, qui regroupe
les 45 Caritas nationales d’Afrique,
est la seconde région la plus importante
de la Confédération Caritas
Internationalis en nombre de membres.
C’est donc une région importante, qui
l’est aussi pour les défis qu’elle a à affronter
: l’extrême pauvreté, parfois même
l’appauvrissement, alors que la Banque
mondiale parle toujours avec entêtement
de la croissance d’une Afrique
qui décolle ; encore des conflits comme
celui qui déchire toujours l’Est de votre
beau pays la République Démocratique
du Congo; des sécheresses dramatiques
comme celle qui a martyrisé la Corne de
l’Afrique ou cette année le Sahel.
Mais Caritas Africa et ses membres sont
riches des dynamismes des traditions
familiales et communautaires qui font
que le choc de la pauvreté est amorti
par la solidarité de voisinage (même si
dans les grandes métropoles urbaines,
cela est plus difficile à réaliser). Elles
sont riches des dynamismes de l’Eglise
famille de Dieu comme le dit si bien le
1er Synode des évêques sur l’Afrique,
du courage des pasteurs qui dénoncent
à temps et à contre temps, partout où
ils le peuvent, les causes des maux qui
affligent le continent.
10
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

A la Une
accès à ces richesses, peu importe les
conditions. Pillage, corruption, évasion
fiscale, entretien des conflits à l’Est, en
un mot prédation. Les Congolais ? C’est
pas leur affaire ! Un gouvernement fort,
une démocratie active ? Cela risque de
compromettre leurs intérêts…
Le Sécretaire Général de Caritas Internationalis lors d’une rencontre
de Cor Unum et des Caritas nationales d’Afrique à Kinshasa
J’ajouterais aussi que malgré sa pauvreté,
c’est une région qui partage : un fonds
de solidarité pour les urgences a été mis
en place, et des membres, même petits,
contribuent aux appels au secours lancés
par des membres d’autres régions.
Q : Vous êtes-vous déjà rendu en Afrique
depuis votre nomination comme
Secrétaire général de Caritas Internationalis
? Qu’avez-vous retenu d’important
à cette occasion ?
R : Oui, mais finalement peu, car j’ai la
chance d’avoir un responsable Afrique
au Secrétariat général, M. l’Abbé Pierre
CIBAMBO, qui participe à de nombreuses
missions et réunions au nom du
Secrétaire général. Dans mon engagement
au Secours Catholique / Caritas
France durant de multiples années, j’ai
rendu visite à de nombreuses Caritas
dans toutes les zones du continent. Ma
première mission en tant que Secrétaire
général a été au Sud-Soudan pour participer
à la célébration de l’indépendance
de ce pays. C’était le 9 juillet 2011, moins
d’un mois après ma prise de fonction.
J’allais porter les encouragements de la
Confédération. Pendant les longues années
de guerre entre le Nord et le Sud, le
réseau Caritas avait été très impliqué au
côté des Evêques et des diocèses et du
Sud et du Nord où la masse de réfugiés
du Sud était abandonnée à elle-même.
L’aboutissement du référendum à un
état séparé au Sud méritait des encouragements
de la confédération. J’ai été
marqué par l’esprit de fête et d’espérance
populaire de ce jour-là. Même après des
dizaines d’années de guerre, on peut envisager
l’avenir dans la sérénité. C’était
une belle leçon, même si l’épreuve des
faits n’a pas encore conduit l’Etat du
Sud-Soudan à réaliser ses rêves.
Q : Que pouvez vous dire par exemple
sur la Caritas Congo RDC, une
des Caritas nationales situées en
Afrique que vous connaissez ?
R : Caritas RD Congo est une des plus
importantes de la région Afrique. A cela
plusieurs raisons sans doute, mais sûrement
la masse de pauvreté et les conflits
incessants depuis tant (trop) d’années
dans l’Est en sont les causes principales.
La Conférence Episcopale Nationale
du Congo a voulu une Caritas nationale
forte, capable d’appuyer efficacement
les Caritas diocésaines et à travers elles
le peuple congolais qui souffre.
Je me disais récemment que la République
Démocratique du Congo (RDC)
connaît malheureusement tous les
problèmes de la planète. Quelle tragédie
! Malgré ses richesses immenses,
le développement des populations et
des territoires n’est pas au rendez-vous.
Pourquoi ? Parce que les richesses du
Congo attisent l’appétit des puissants,
et qu’il leur importe seulement d’avoir
Face à cette réalité, l’Eglise, à travers
Caritas (Congo) RDC en particulier,
a un rôle fondamental, non seulement
humanitaire, mais bien de développement
des personnes, des familles et des
communautés, d’éducation à la citoyenneté,
etc. pour permettre au plus grand
nombre de vivre mieux, de vivre bien,
selon la volonté de Dieu qui n’a pas créé
ses enfants pour qu’ils crèvent dans la
misère. Si Caritas (Congo) RDC, et à ses
côtés, la Commission (épiscopale) Justice
et Paix, la Commission (épiscopale)
des Ressources Naturelles, et d’autres
comme celles de l’Education et de la
santé n’existaient pas, où serait le peuple
congolais ? Je félicite Caritas (Congo)
RDC pour la profondeur de son engagement
et les vies sauvées et épanouies.
Q : Qu’a fait en 2012 Caritas Internationalis
pour la Caritas Africa ou
pour les Caritas nationales en Afrique
?
R : Un accompagnement rapproché
très conséquent. Comme je l’ai dit plus
haut, la région Afrique est prioritaire.
De multiples appels d’urgence, en particulier
pour faire face aux conséquences
de la sécheresse dans la Corne de
l’Afrique et le Sahel, ont été lancés, ou
bien encore sur des situations de guerre,
comme au Mali, au Darfour ou encore
chez vous en République Démocratique
du Congo. Avec en parallèle tout un travail
de communication.
Sur un autre plan, nous avons accompagné
des démarches d’Eglise auprès des
Nations Unies, à New York comme à
Genève (en particulier vers le Conseil
des Droits de l’Homme) pour porter la
voix des victimes des conflits et demander
des engagements sérieux et vrais
pour résoudre ces conflits.
En lien étroit avec Caritas Afrique, nous
avons accompagné la structuration ou
la restructuration de certaines Caritas
ou encore porté une attention particu-
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 11

A la Une
lière à des Caritas en difficulté. Celle du
Sud-Soudan en est un bon exemple. Il
s’est agi de faire en sorte que cette nouvelle
Caritas soit à la hauteur de sa mission.
Des Caritas d’Afrique participent
également activement aux travaux de la
confédération, dans des champs variés
comme la réponse au VIH Sida, la sécurité
alimentaire, la promotion de la paix,
les OMD, la réponse à l’urgence où Dr
Bruno MITEYO votre Secrétaire exécutif
(Caritas Congo RDC) participe
avec force et conviction.
Q : D’après ce que vous savez, que
fait, que fera en 2013 Caritas Internationalis
pour les Caritas membres
de Caritas Africa ?
R : Nous mettons en œuvre un plan
opérationnel basé sur le cadre stratégique
adopté par la Confédération lors
de sa dernière Assemblée générale en
2011. Nous allons donc poursuivre sur
les voies tracées dans les domaines de
l’urgence, du développement, du plaidoyer
et du renforcement des capacités
des membres. Une activité spécifique
se prépare : une campagne mondiale
contre la pauvreté qui devrait se développer
en 2014, et pour laquelle toutes
les Caritas membres de la Confédération
sont appelées à se mobiliser. Cette
campagne revêt un caractère particulièrement
important, à la veille de la fin de
la réalisation des OMD, au moment où
la communauté internationale préparera
et décidera de la suite à leur donner
pour continuer de lutter contre la pauvreté
sur la planète.
Un autre point d’attention sera celui de
mieux faire connaître la qualité et la
beauté des réalisations et des dynamiques
portés par les Caritas d’Afrique.
Tant de belles choses sont menées, qui
donnent confiance et dignité aux personnes,
dans les moindres localités du
continent. Ce qui est important de faire
connaître est l’esprit dans lequel tout
cela est réalisé : celui de l’amour du prochain,
de l’attention portée à chacun,
car chacun est unique et mérite une vie
meilleure.
Q : Quels sont vos souhaits pour Caritas
Africa ?
R : Justement qu’elle communique
au-delà des frontières du continent ce
qu’elle fait de bien et de beau. Qu’elle
continue de soutenir ses membres sur le
plan de la formation, qu’elle accompagne
les Caritas en difficulté.
Qu’elle aide à renouveler l’engagement
de l’Eglise et de ses pasteurs, comme
cela a été décidé dans la session de novembre
de Kinshasa en 2012.
Face aux défis énormes du continent,
qu’elle soit elle-même soutenue et renforcée
pour mener à bien sa tâche.
Q : Peut-on soutenir que vous aimez
vraiment l’Afrique ?
R : J’aime l’Afrique et les Africains. Mon
séjour au Burundi à la fin des années 70
et au début des 80 m’a formé. Cette expérience
très riche sur le plan spirituel
m’a conduit au Secours Catholique et
à l’engagement international qui est le
mien, en particulier dans le champ du
plaidoyer. En effet, il ne suffit pas de
soigner quand ça ne va pas, il faut guérir,
guérir le continent des causes de la
misère et de la violence, des inégalités et
du mépris des plus pauvres. Sur ce plan
là en particulier, vous pouvez toujours
compter sur moi.
Propos recueillis par JOSEPH
KIALA
Jacques Dinan de Caritas Africa : La région Africa de Caritas
Internationalis est très active et contribue de manière effective
à la capillarité du réseau mondial Caritas
Dans une interview accordée à
« Lève-toi et marche », M. Jacques
DINAN, Secrétaire exécutif
de Caritas Africa, a fait savoir que
(…) la région Africa de Caritas Internationalis
est très active et contribue de
manière effective à la capillarité du réseau
mondial Caritas. Dans cette même
interview (à lire in extenso ci-dessous le
texte), M. Jacques DINAN a souligné
que Caritas Africa (…) s’efforce avec
plus ou moins de succès à animer le réseau
Caritas au sud du Sahara.
Question (Q) : Comment selon vous
s’est déroulée l’année 2012 pour Caritas
Africa au niveau de ses Caritas
nationales membres ?
Réponse (R) : Caritas Africa compte
45 Caritas nationales membres de Caritas
Internationalis ainsi qu’une nouvelle
Caritas, celle du Sud-Soudan, qui, je
l’espère, deviendra membre de la confédération
dans un proche avenir.
La situation diffère énormément d’une
Caritas à l’autre selon le contexte dans
lequel évolue chaque organisation. Toutes
ont été confrontées aux difficultés
rencontrées par les personnes les plus
vulnérables de la société et ont fait de
leur mieux pour les soutenir et leur permettre
de retrouver leur dignité d’être
humain.
Q : Qu’avez-vous retenu de Caritas
Africa à travers ses Caritas natio-
12
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

A la Une
nales en ce qui concerne les projets
réalisés en 2012 ?
R : Nous retiendrons en particulier
l’excellent travail réalisé en 2012 par les
Caritas de la région du Sahel qui, grâce à
leur savoir-faire et en collaboration avec
d’autres organisations humanitaires, ont
permis de minimiser les effets des dures
conditions climatiques et ainsi éviter
une grave crise alimentaire.
D’autres Caritas nationales ont fait face
à de nombreuses situations d’urgence
causées par des catastrophes naturelles
ou par des conflits. Ainsi, des Caritas
nationales ont été à pied-d’œuvre pour
secourir de nombreux déplacés internes
ou encore des réfugiés.
Q : Quelles nouvelles importantes
doit-on retenir de Caritas Africa
pour l’année 2012 s’agissant de son
Secrétariat Exécutif et de son magazine
?
R : L’événement important de l’année
2012 est sans conteste la rencontre des
Evêques que nous avons organisée en
novembre 2012 à Kinshasa en étroite
collaboration avec le Conseil Pontifical
Cor Unum. Plus de 50 Evêques venus
de 34 pays d’Afrique se sont penchés
sur le thème de cette rencontre : « Identité
et mission de Caritas à la lumière
de l’encyclique Deus Caritas Est. » La
déclaration finale faite par les Evêques
à l’issue de cette rencontre témoigne de
la réussite de cet événement.
Q : Qu’en est-il à ce jour du magazine
que publie Caritas Africa ?
R : Merci de faire référence à l’e-magazine
de Caritas Africa qui a vu le jour
en 2012. Je dois ici remercier les Caritas
nationales qui nous font parvenir
des informations sur leurs activités et
partagent ainsi leur expérience avec nos
lecteurs au sein d’autres Caritas.
Q : Quelles sont les difficultés auxquelles
fait face Caritas Africa habituellement
dans ses activités ?
R : La principale difficulté à laquelle
est confrontée Caritas Africa est le peu
de ressources humaines dont elle dispose.
Depuis mai 2012, Caritas Africa
dispose des services d’un responsable
de service régional (Desk Officer) en
la personne du Dr Emmanuel Mbuna,
basé à Kinshasa.
Ainsi, le Secrétariat de Caritas Africa
compte aujourd’hui deux Desk Officers,
une anglophone et un francophone.
Nous souhaitons pouvoir bientôt
renforcer l’équipe du secrétariat avec
la nomination d’un Desk Officer lusophone.
Je dois aussi mentionner le fait que Caritas
Africa dispose de peu de ressources
financières et se doit par conséquent de
limiter son action selon les moyens dont
elle dispose.
Q : Quand est-ce que Caritas Africa
a été créée et quel est, selon ce que
vous savez, son bilan à ce jour ?
R : Caritas Africa a été créée en 1995. Il
est difficile en quelques mots de parler
de bilan pour une période de 17 ans. Caritas
Africa est une des sept régions de
Caritas Internationalis et elle s’efforce
avec plus ou moins de succès à animer
le réseau Caritas au sud du Sahara. C’est
une tâche immense et il est réconfortant
de noter que la région Africa de Caritas
Internationalis est très active et contribue
de manière effective à la capillarité
du réseau mondial Caritas.
Q : Quelles sont les nouvelles dont
vous disposez à propos d’une Caritas
nationale en Afrique que vous
êtes supposée connaître, à savoir la
Caritas Ile Maurice ?
R : J’ai eu l’honneur d’être Président de
Caritas Ile Maurice pendant 6 ans et ce
jusqu’à mars 2011. Ainsi depuis 18 mois,
je ne suis plus directement concerné par
les activités de cette Caritas nationale.
Je dois dire toutefois que Caritas Ile
Maurice est une Caritas très enracinée
au sein des communautés et qu’elle jouit
d’une image très positive dans le pays.
Elle est connue pour être une organisation
de l’Eglise catholique ayant pour
mission de venir en aide aux membres
les plus démunis de la société mauricienne
sans distinction de religion, de
groupe ethnique ou de race. Caritas Ile
Maurice est active dans de nombreux
domaines et contribue à la réhabilitation,
au développement et à l’épanouissement
de ces personnes qui ont besoin
d’être accompagnées pour pouvoir être
intégrées à la société dans laquelle elles
vivent.
Q : Quels sont de manière générale
les rapports qu’à la Caritas Africa
avec une Caritas nationale sur le
continent ? Comment fonctionne le
partenariat entre les deux parties ?
R : Les rapports entre Caritas Africa
et les Caritas nationales sont cordiales.
Caritas Africa est au service des Caritas
nationales et les assure de son soutien
si nécessaire. Par exemple, en cas d’urgence,
une Caritas nationale peut faire
appel à Caritas Africa en vue de bénéficier
d’un soutien du Fonds de Solidarité
de Caritas Africa.
Q : Quelles sont les priorités de Caritas
Africa pour les trois ou cinq prochaines
années qui viennent ?
R : Les priorités de Caritas Africa pour
les prochaines années, d’ici 2015, sont
de réussir la mise en œuvre de son Cadre
stratégique et Plan opérationnel, dont
les objectifs stratégiques sont : Renforcer
l’identité Caritas pour construire
davantage des structures collaboratives,
efficaces et durables au sein de l’Eglise
; Réduire le risque et l’impact des crises
humanitaires en Afrique en solidarité et
compassion avec les communautés affectées
; Eradiquer l’extrême pauvreté et
soutenir les services sociaux et Transformer
les systèmes et les structures
inadéquats et injustes.
Q : Caritas a-t-elle donc vraiment
bien évolué ?
R : Caritas est une grande famille ayant
un réseau à forte capillarité à travers
le monde et en Afrique en particulier.
Tous ceux qui œuvrent au sein de Caritas
contribuent à sa force en faisant preuve
de la « formation du cœur », comme le
préconise le Pape Benoît XVI dans son
encyclique Deus Caritas Est.
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 13

A la Une
Dr Emmanuel MBUNA, Responsable de Service Régional pour
les Zones francophones de la Région Afrique : Pour des Caritas
d’Afrique pas seulement des gérants de la solidarité des autres
« Mon souhait est que, affirme Dr
Emmmanuel MBUNA dans une
interview accordée à « Lève-toi et
marche », les Caritas d’Afrique ne
puissent pas demeurer seulement des
gérants de la solidarité des autres mais
qu’elles arrivent à mobiliser la solidarité
des Africains pour faire face aux
urgences et à la pauvreté qui constituent
des situations inacceptables dans un
continent que Dieu a pourvu de tant de
potentialités. »
Dr Emmanuel MBUNA est le Responsable
de Service Régional pour
les Zones francophones de la Région
Afrique. Il a fait remarquer dans cette
interview datant de décembre 2012 que
ce disant il ne veut pas souligner que «
nous n’aurons plus besoin de nos partenaires
».
Le Responsable de Service Régional
pour les Zones francophones de la Région
Afrique se dit conscient que dans un
contexte de pauvreté les Caritas d’Afrique
ne mobiliseront pas les moyens financiers
nécessaires pour faire face aux
grandes crises qui souvent les affectent.
« Mais il y a lieu de faire quelque chose
et de faire davantage. Souvent on le fait
mais ce n’est pas suffisamment connu
», lance Dr Emmanuel MBUNA. Ce
dernier a signalé que dans un contexte
de déplacement des populations, par
exemple, si on devait comptabiliser tout
ce que les familles d’accueil partagent
avec les personnes sinistrées il est sûr
que cela devrait être bien souvent supérieur
aux contributions reçues de nos
partenaires. « Malheureusement, il n’est
pas possible de les chiffrer », a déploré
Dr Emmanuel MBUNA, qui a rappelé
qu’au sein de Caritas Africa il occupe
le poste de Responsable de Service Régional,
Desk Officer en anglais, pour
les Zones francophones de la Région
Afrique, c’est-à-dire de ces Episcopats
régionaux qui sont ACEAC, ACERAC,
CERAO et CEDOI. Il a indiqué qu’il
a pris son poste au 1er mai 2012 et que
son travail consiste à seconder le Secrétaire
éxécutif de Caritas Africa dans le
suivi des décisions de la Commission
Régionale Afrique en général. Il lui revient
aussi, a-t-il précisé, de témoigner
de la solidarité du Secrétariat Exécutif
de Caritas Afrique et de fournir l’appui
nécessaire aux Caritas confrontées à des
difficultés.
- Servir les pauvres à travers les Caritas
En 7 mois de travail son expérience,
comme Dr Emmanuel MBUNA l’a admis,
demeure encore maigre. Mais il a
souligné qu’il est quand même en contact
avec beaucoup de Caritas de son rayon
d’action par internet. Le Responsable de
Service Régional pour les Zones francophones
de la Région Afrique éprouve à
son poste la joie de pouvoir servir les
pauvres à travers les Caritas, soulignant
que « Notre Seigneur s’est identifié aux
pauvres, en servant donc les pauvres,
c’est lui que nous servons ». « Quelle joie,
s’exclame Dr Emmanuel Mbuna, ne peut
–on pas ressentir en servant le Seigneur
même si cela peut paraitre contradictoire
de parler de joie alors que nos frères et
sœurs souffrent ! »
Les principales difficultés du
Responsable de Service Régional
pour les Zones francophones de la
Région Afrique dans son travail sont
celles de communication, n’arrivant
pas toujours à avoir les nouvelles des
Caritas. Il constate que parfois ce sont
les médias qui « nous alertent sur ce qui
se passe dans un pays ». Dr Emmanuel
MBUNA a tenu à préciser que « ce n’est
pas la faute de nos collègues de Caritas
dont certains sont confrontés aux
problèmes de moyens tant matériels que
humains, par exemple le manque d’un
chargé de communication pouvant
informer sur les activités de Caritas et
des populations qu’elle dessert ». En
mai (2012), alors que Dr Emmanuel
MBUNA prenait ses fonctions, il a
organisé et participé à la rencontre
ordinaire de l’équipe de gestion et
réponse aux urgences en Afrique,
CAEMT (Caritas Africa Emergencies
Response and Management Team).
Cette rencontre s’est tenue à Caritas
Congo.
En août 2012, Dr Emmanuel MBUNA
a rendu une visite de solidarité et d’appui
à la Caritas Gabon pour comprendre son
contexte de travail et voir comment on
pouvait l’appuyer à aller de l’avant. En
septembre, le Responsable de Service
Régional pour les Zones francophones
de la Région Afrique a passé deux
semaines d’immersion au Secrétariat
Général de Caritas Internationalis à
Rome pour se familiariser avec l’esprit
et les méthodes de travail du Secrétariat
général, plus précisément en ce qui
concerne la réponse aux urgences
majeures (le mécanisme des appels des
urgences). Du 22 septembre au 3 octobre
(2012), il a participé à la réunion de la
Commission Régionale Afrique, CRA,
à Chimoio au Mozambique.
Tout en faisant ces déplacements, il faut
dire que la majeure partie de son temps,
a fait savoir Dr Emmanuel MBUNA,
a été consacrée à la préparation de la
rencontre des Evêques Présidents des
Conférences Episcopales et des Caritas
d’Afrique avec le Conseil Pontifical Cor
Unum qui s’est tenue à Caritas Congo
du 20 au 22 novembre 2012.
14
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

A la Une
- Appui et attention de la part de
Mgr le Président de Caritas Africa
et du Secrétaire Exécutif de Caritas
Africa
Dr Emmanuel MBUNA a reconnu
qu’il bénéficie d’un appui et d’une
grande attention tant de la part de Mgr
le Président de Caritas Africa que du
Secrétaire éxécutif de Caritas Africa. Et
de déclarer : « Alors que nous travaillons
à des milliers de kilomètres les uns
des autres, grâce à la disponibilité de
chacun et à la magie de la technologie
internet c’est comme si nous travaillions
dans un même bureau. Il en est de
même de notre bureau qui est à Lomé.
Notre proximité est telle que s’il se
passe une demi- journée sans que l’un
de nous se manifeste sur l’internet,
nous commençons à nous inquiéter et à
demander de ses nouvelles ».
Dr Emmanuel MBUNA a également
dans cette interview parlé de madame
MWANIKI Margaret qui est basée à
Nairobi au Kenya et qui accomplit les
mêmes tâches que lui auprès des Caritas
des Zones Anglophones, c’est-à-dire
des Episcopats régionaux AMECEA,
IMBISA et AECAWA. « Nous
espérons, a fait savoir Dr Emmanuel
MBUNA, avoir bientôt un collègue
lusophone qui pourra s’occuper des
Caritas lusophones, à savoir Caritas
Angola, Caritas Mozambique et Caritas
Cap Vert. »
Margaret est plus ancienne que Dr
Emmanuel MBUNA dans Caritas
Africa. Celui-ci a indiqué ce qui suit :
« Malgré les barrières linguistiques
(Margaret est anglophone et moi
francophone) nous échangeons
régulièrement. Personnellement je
m’enrichis de son expérience ».
Le Responsable de Service Régional
pour les Zones francophones de la
Région Afrique a aussi parlé de « notre
collègue, madame Béatrice SIMTAYA,
qui est ‘la mémoire corporative’ de
Caritas Africa à Lomé », « (…) qui
est bien précieuse pour nous ». A
propos de Monsieur Jacques DINAN,
Secrétaire Exécutif de Caritas Africa,
qui n’est pas son collègue mais son
chef, Dr Emmanuel MBUNA a affirmé
qu’il les appuie énormément et fait
preuve de beaucoup de patience et de
compréhension envers eux, alors qu’il
a une bonne longueur d’avance sur
eux dans le travail. « Je lui en suis très
reconnaissant », a lancé le Responsable
de Service Régional pour les Zones
francophones de la Région Afrique.
- Sessions de révision de la boîte à
outils de Caritas Internationalis pour
la gestion des urgences, réunions de
la commission régionale, suivi de la
mise en œuvre des résolutions de la
rencontre sur l’identité et la mission
de Caritas à la lumière de « Deus
Caritas est », visites de solidarité et
suivi de la mise en œuvre du plan
stratégique de Caritas Africa
Dr Emmanuel MBUNA a signalé que
pour 2013 quelques activités sont déjà
arrêtées en ce qui le concerne. Il s’agit
de sa participation à deux sessions
de révision de la boîte à outils de
Caritas Internationalis pour la gestion
des urgences (février et juin) et de
prendre part à deux réunions de la
commission régionale dont la première
a été prévue à Kampala en février. Dr
Emmanuel MBUNA prévoit également
de faire le suivi de la mise en œuvre
des résolutions prises par les Evêques
à l’issue de leur rencontre sur l’identité
et la mission de Caritas à la lumière de
l’Encyclique « Deus Caritas est ». Des
visites de solidarité et le suivi de la mise
en œuvre du plan stratégique de Caritas
Africa sont également au calendrier de
l’année 2013.
Les premiers partenaires du Responsable
de Service Régional pour les Zones
francophones de la Région Afrique sont
les Caritas des Zones dont il a la charge.
Ensuite viennent les partenaires du Nord
qui sont engagés à leurs côtés et ceux qui
appuient le Secrétariat éxécutif de Caritas
Africa, sans oublier le Secrétariat général
de Caritas Internationalis, qui coordonne
les activités de la Confédération à travers
le monde entier. « Enfin, toutes les
Caritas du monde sont également nos
partenaires de par notre appartenance à
la grande famille Caritas », a-t-il conclu
à ce sujet.
- L’Afrique doit croire à ses capacités
et mobiliser ses fils et filles face à
la crise chronique et à la pauvreté
Pour ceux qui ne connaissent pas
très bien le Responsable de Service
Régional pour les Zones francophones
de la Région Afrique il y a à retenir à
son sujet qu’il est laïc et marié. Il est
vétérinaire de formation et il travaille à
la Caritas Congo depuis 2002.
Son domaine de « spécialisation » est
la gestion des urgences. Depuis le
mois de mai de l’année 2012, Caritas
Congo l’a mis à la disposition de Caritas
Africa, tout en continuant à lui offrir
les conditions de travail, comme sa
contribution au fonctionnement de
Caritas Africa. Dr Emmanuel MBUNA
pense qu’il est temps que l’on se dise en
Afrique, comme l’affirmait naguère un
homme politique lors de sa campagne
: « Yes we can. » Pour le Responsable
de Service Régional pour les Zones
francophones de la Région Afrique,
qui aime beaucoup cette phrase, celleci
exprime « la foi que nous devons
avoir dans les capacités que Dieu nous
a données et elle met l’accent sur la
dimension plurielle du progrès. »
« L’Africain n’est pas ‘je’, l’Africain est
‘Nous’. Et le christianisme n’est pas
non plus ‘je’ mais nous. Rappelonsnous
la prière de ‘Notre Père’. Jésus ne
dit pas ‘Mon Père’ mais ‘Notre Père’.
Nous ne pouvons avancer qu’ensemble
et si chacun accepte d’aller au bout de
sa capacité, c’est-à-dire de donner le
meilleur de lui- même pour construire
notre communauté », a souligné Dr
Emmanuel MBUNA. Et de déclarer :
« L’Afrique doit croire à ses capacités
et mobiliser ses fils et filles pour sortir
de la situation de crise chronique et
de pauvreté dans laquelle elle patauge
depuis des décennies ».
JOSEPH KIALA
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 15

A la Une
Révérende Sœur Léonie DOCHAMOU : Caritas Bénin a toujours
travaillé avec Caritas Africa, partageant ses soucis et essayant
de faire de son mieux pour sa bonne marche
La Révérende Sœur Léonie
DOCHAMOU, Secrétaire
générale de Caritas Bénin,
a fait savoir que celle-ci a toujours
travaillé avec Caritas Africa,
partageant ses soucis et essayant de
faire de son mieux pour sa bonne
marche. La Révérende Sœur Léonie
DOCHAMOU, qui fait partie des
Oblates catéchistes petites servantes
des pauvres, une congrégation
autochtone au Bénin et devant fêter
ses 100 ans d’existence en 2014, a été
interviewée à Kinshasa le 8 février
2013 par « Lève-toi et marche ». La
religieuse a dans cette interview (à lire
ci-dessous de larges extraits) parlé
également de la vie de Caritas Bénin.
Elle a souligné que le travail s’est
intensifié depuis 2011 entre Caritas
Africa et Caritas Bénin, année où ce
pays a été choisi pour la coordination
des Caritas de la Zone CERAO
(Conférence Episcopale Régionale
des Evêques de l’Afrique de l’Ouest)
et comme membre de la Commission
régionale de Caritas Africa.
Q : Pouvez-vous citer quelques
actions ou activités qu’a réalisées
en 2012 la Caritas Bénin ?
R : En 2012, nous avons, en tant
que réseau de toutes les Caritas au
Bénin, accueilli plus de 4.500 réfugiés
de diverses nationalités. Nous avons
aidé près de 6.000 sinon 7.000
enfants orphelins vulnérables liés
à la problématique VIH SIDA ou
autres formes de vulnérabilité. Nous
avons également encadré plus de 650
groupements de femmes pour les
activités génératrices de revenu. A
travers ce programme nous essayons
également de former ces femmes
à l’hygiène et sur des thématiques
différentes qui pourraient leur être
utiles. C’est des occasions également à
travers ces groupements pour former
sur comment gérer pour ne pas rester
tout le temps dans le cercle vicieux de
la pauvreté. Nous menons également
le plaidoyer auprès des élus locaux,
les décideurs, mais également auprès
de la population sur la situation des
personnes démunies, sur la fracture
sociale qui augmente, la misère qui
change chaque fois de visage.
Nous appelons également les Béninois
à être solidaires.
Q : Que dites-vous des rapports
entre Caritas Bénin et Caritas
Africa ?
R : Je ne peux pas parler de Caritas
Africa comme si j’étais en dehors.
Caritas Bénin fait partie de Caritas
Africa comme toutes les 45 Caritas
nationales. Le Bénin fait partie de
la Commission régionale de Caritas
Africa et à ce titre nous essayons
d’apporter notre contribution pour
que les objectifs fixés par cette
structure régionale puissent être
atteints. La rencontre des Evêques
africains organisée ici même à
Kinshasa en novembre dernier est une
action de Caritas Africa mais qui vient
donner un coup de pouce à toutes
les Caritas de la région. Quand vous
voyez la déclaration des Evêques, on
peut même dire que celle-ci a préparé
le terrain pour le motus propio du
Pape adressé à tous les Evêques et
à toutes les Caritas. Je disais quelque
part que si c’est seulement cette seule
action que Caritas Africa a pu mener
en 2012, ce qui n’est pas le cas, on
aurait déjà beaucoup fait.
Q : Caritas Bénin a-t-elle déjà eu
à travailler de manière concrète
avec Caritas Africa et sur quoi ce
travail a-t-il porté, si l’on prend ces
cinq dernières années ?
R : Caritas Bénin a toujours travaillé
avec Caritas Africa. C’est vrai
que la collaboration ou le travail
s’est intensifié depuis 2011 année
où le Bénin a été choisi pour la
coordination des Caritas de la Zone
CERAO (Conférence Episcopale
Régionale des Evêques de l’Afrique
de l’Ouest) et comme membre de
la Commission régionale de Caritas
Africa. Nous partageons donc les
soucis de la Commission régionale et
nous essayons de faire de notre mieux
pour la bonne marche des actions.
Q : Caritas Africa a-t-elle déjà eu
à apporter un appui quelconque à
Caritas Bénin ?
R : Mais oui et beaucoup ! La
Caritas Bénin a bénéficié plusieurs
fois de l’appui de l’ancien Secrétaire
exécutif des Caritas d’Afrique, M.
Nicolas DEGBOUE, de nationalité
sénégalaise, et de l’appui-conseil
de l’actuel, M. Jacques DINAN (Ile
Maurice). Nos activités sont souvent
relayées dans le magazine de la Caritas
Africa.
L’intégralité de cette interrview
est disponible sur le site de Caritas
Congo www.caritasdev.cd
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
16
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

A la Une
CED-Caritas Burundi : Une structure dynamique en train de
construire son réseau Caritas
L’Abbé NINTUNZE, Secrétaire
général de Caritas Burundi
Le Centre d’entraide et de
développement Caritas Burundi
(CED-Caritas Burundi) est
une structure dynamique de par
les projets en exécution et qui est en
train de construire son réseau Caritas.
Le CED-Caritas Burundi dispose
de quatre programmes en termes de
projets, selon son Secrétaire général,
M. l’Abbé Jean-Bosco NINTUNZE,
qui s’est entretenu à Kinshasa vers fin
2012 avec un journaliste de « Lèvetoi
et marche ». Ces programmes sont
les suivants : Accompagnement social
et urgences ; Sécurité alimentaire;
Communication Infrastructures
sociales et Renforcement des capacités.
L’accompagnement social et urgences
est le programme le plus ancien de
Caritas Burundi depuis son existence en
1962. Parmi ce programme d’urgence
figure le projet des réfugiés congolais de
la République Démocratique du Congo
dans les zones de Ruyigi et Muyinga et
des rapatriés. Ces réfugiés congolais
sont au nombre de 38.000. Les rapatriés
quant à eux sont à 35.000 venant de
Mutabira en Tanzanie. Le 31 décembre
2012 est la date qui a été prévue pour
la fin de ce projet les concernant. Ici le
rôle de la Caritas a été de distribuer la
ration alimentaire pendant les cinq mois
qui ont été retenus. Celle-ci s’occupe
aussi de l’assurance médicale. Les deux
programmes ont eu pour bailleur le
HCR. Le PAM est intervenu par son
financement au niveau des vivres.
Caritas Burundi a également rangé dans
les urgences toutes les aides d’urgence
par exemple pour les orphelins, les
malades du Sida et les prisonniers. Ce
programme a été financé par Caritas
italiana.
- Accompagnement social et urgences,
Sécurité alimentaire, Communication,
Infrastructures sociales et Renforcement
des capacités
L’accompagnement social et urgences
comporte également l’aspect santé.
Là dedans, Caritas Burundi appuie
techniquement les 8 hôpitaux et
les 80 centres de santé de l’Eglise
catholique dans le pays. Fait partie du
lot accompagnement social et urgences
le grand projet de la distribution des
moustiquaires imprégnées dans tout le
Burundi pour 2.800.000 moustiquaires.
La moitié été distribuée sur 8 des
15 provinces que compte le pays. Le
programme est financé par le Fonds
Mondial. Sa clôture est prévue en 2015.
Caritas Burundi soutient 2 centres
d’handicapés en distribuant le matériel
avec l’appui des amis italiens.
La Sécurité alimentaire est le
programme le plus vaste de Caritas
Burundi comprenant des sous-projets.
Ces derniers sont le Prodema, le sousprojet
P3 fruits, le Prosanut et d’autres
sous-projets.
Le Prodema est le Programme de
développement des marchés agricoles.
Il est financé par la Banque mondiale
par le truchement du ministère
burundais de l’Agriculture. Sa durée
est d’une année renouvelable pour
cinq ans et le sous-projet doit finir en
2016. Caritas Burundi dans le cadre de
ce sous-projet est à l’oeuvre dans les
provinces de Rutana et Mwaro. Elle
encadre des organisations (au nombre
de 120) de producteurs. Elle distribue
des semences et le bétail.
Le sous-projet P3 fruits va prendre fin
en cette année 2013. Il est financé par
l’Union Européenne par le truchement
de Caritas International Belgique.
Le projet est mis en oeuvre dans les
provinces de Bururi, Bujumbura et
Cibitoke. Les partenaires de la Caritas
Burundi sont des associations au
nombre de 60 produisant surtout des
oranges et des ananas. La structure
catholique les aide dans la production
et la commercialisation.
Le sous-projet dénommé Prosanut
intervient dans la sécurité alimentaire
nutritionnelle. Il est financé par l’Union
Européenne en consortium avec CRS
ou la Caritas de l’Eglise catholique
aux USA. Il est mis en œuvre dans
les provinces de Ruyigi, Cankuzo,
Makamba et Rutana
- Filières blé et maïs, horticulture,
culture du riz…
Les autres sous-projets sont par exemple
le projet Pradur d’une durée d’une année
et qui est financé par Caritas Autriche.
Il s’agit ici du développement des
filières blé et maïs dans les communes
de Muramvya (province de Muranza),
de Vugizo (province de Makamba) et
de Bujumbura. Un autre projet dans
ce cadre s’occupe de l’horticulture à
Bujumbura. Il est financé par la FAO et
il concerne une centaine de personnes,
surtout les femmes. Le projet est d’une
année.
- Le programme naissant de la
Communication
La Communication à Caritas Burundi
est un programme encore naissant.
Celle-ci dispose d’un site web www.
caritas.bi Elle voudrait éditer un
bulletin dont la fréquence sera au
moins annuelle. Les préparatifs
vont bon train dans ce cadre. Les
infrastructures sociales comprennent
les projets de construction d’une école
dans Bujumbura rurale et d’un canal
d’irrigation.
L’intégralité de cette interrview
est disponible sur le site de
Caritas Congo www.caritasdev.cd
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 17

A la Une
Province de l’Equateur/Mgr NKINGA, Evêque de Lisala : Conscientisation
au devoir de la charité et coordination des Caritas paroissiales, la plus
grande activité de Caritas Développement Lisala
La Caritas-Développement
Lisala, située dans le Province
de l’Equateur, dans le Nordouest
de la République Démocratique
du Congo (RDC), mène des activités,
en dépit de ses difficultés, comme l’a
reconnu dans une interview accordée,
à « Lève-toi et marche » Mgr Louis
NKINGA Bondala, Evêque de
Lisala. Le Prélat a toutefois affirmé
que la plus grande activité à l’actif
de Caritas Développement Lisala est
la conscientisation au devoir de la
charité ainsi que la coordination des
Caritas paroissiales. Il a précisé dans
cette interview (datée du 4 décembre
2012 et à lire ci-dessous dans de
larges extraits) que cette coordination
se fait par des informations, des
échanges, des synergies d’action, par
le renforcement des capacités et la
formation du personnel.
Question (Q) : Combien d’années
cela fait-il depuis que la Caritas
existe dans votre Diocèse, qui est
Lisala ? Est-il possible d’avoir dans
les grandes lignes son historique ?
Réponse (R) : C’est il y a quelques
dizaines d’années depuis que la
Caritas diocésaine existe dans le
diocèse de Lisala. Au début elle
travaillait un peu en ordre dispersé, de
sorte que les différentes composantes
de la Caritas évoluaient plus ou moins
indépendamment, sans cohésion.
Ce dernier temps, nous essayons de
travailler en Caritas intégrée, c’est-àdire
avec une certaine coordination
de toutes les composantes de Caritas
Développement.
Q : Votre Caritas a-t-elle une
spécificité ?
R : Notre Caritas est intégrée, comme
je venais de le dire, avec les trois
composantes Santé, Développement
et Urgences. Elle a une spécificité
du fait qu’il y a aussi en son sein
la Commission Justice et Paix qui
est en synergie avec notre Caritas
Développement.
Q : Quelles sont les réalisations de
la Caritas-Développement Lisala
pour ce qui est de l’année 2012 ?
R : Comme activités d’abord dans le
domaine du développement il y a à
citer la multiplication des semences,
surtout le maïs et les boutures
sélectionnées (Organisme PARSA).
Il y a également dans le domaine de
l’agriculture des dizaines d’hectares
de palmiers en exploitation. Nous
citons le reboisement pour lutter
contre le réchauffement climatique, la
lutte antiérosive en plantant le vétiver
(entrant trois mètres dans le sol pour
freiner l’érosion) et les arbres en tête
des érosions pour arrêter celles-ci.
Il y a aussi la construction d’un
dépôt pour le stockage des produits
agricoles. Dans ce même domaine
du développement CRS Paqued nous
soutient dans l’encadrement des
parents en vue de l’appui aux écoles.
Dans le domaine du développement
en général nous avons l’internet qui
n’est pas seulement au service de notre
Caritas, mais qui permet à la population
d’être en contact avec le monde.
Dans le domaine de la santé, nous
signalons la lutte contre le choléra et
la formation du personnel. Dans le
domaine des urgences il y a l’aide aux
démunis, la collecte des objets, des
biens et des fonds pour la solidarité.
Mais la plus grande activité à l’actif de
Caritas Développement Lisala est la
conscientisation au devoir de la charité
ainsi que la coordination des Caritas
paroissiales par des informations, des
échanges, des synergies d’action et,
comme je l’ai dit plus haut, par aussi
le renforcement des capacités et la
formation du personnel.
Q : Est-ce que la Caritas-
Développement Lisala reçoit des
appuis de la part de ses partenaires ?
R : Le premier appui à notre Caritas-
Développement est notre population du
Diocèse de Lisala. Il y a par exemple les
Ong « Libota bomoyi » et la Fondation
Mgr NKINGA (FOMONKI en
sigle) intervenant en appui dans le
problème du reboisement. CRS/
Caritas de l’Eglise catholique aux USA
apporte son appui dans le domaine
des écoles, pour que celles-ci soient
prises en main par la population. Un
organisme international (PARSA) du
Fonds mondial donne des semences
pour que nous les plantons et les
multiplions. Maintenant, nous avons
nous-mêmes acheté du carburant
pour 8.000 m3, en vue d’aider la
population en approvisionnement en
carburant.
L’intégralité de cette interrview
est disponible sur le site de
Caritas Congo www.caritasdev.cd
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
18
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

A la Une
Katanga/La Caritas-Développement Kalemie-Kirungu en
pleine activité en 2013
Le Coordonnateur adjoint de Caritas-Développement
Kalemie-Kirungu, M. François KAFIMBO
La Caritas-Développement
Kalemie-Kirungu située au
Katanga, dans le Sud de la
République Démocratique du Congo, se
trouve en pleine activité en cette année
2013. Son Bureau diocésain Caritas ou
BDC exécute un projet d’alimentation
scolaire et un autre consistant dans la
construction d’un centre de santé à
Lengwe. Selon le Coordonnateur adjoint
de Caritas-Développement Kalemie-
Kirungu, M. François KAFIMBO, qui
a donné cette information à Kinshasa
à « Lève-toi et marche » le 15 février
2013, le Bureau Diocésain des Œuvres
Médicales de cette structure caritative
réalise aussi un projet de prise en charge
des malnutris aigüs. L’accompagnement
des 10 BDD est le projet du Bureau
Diocésain de Développement (BDD)
de Kalemie-Kirungu.
Le projet de Caritas -Développement
Kalemie-Kirungu, à travers son BDC,
sur l’alimentation scolaire a comme
partenaire pour le financement le
PAM. Il concerne les doyennés de
Kalemie, Nyunzu et Moba. Celui de
la construction du centre de santé à
Lengwe a comme partenaire le Fonds
social de la République. Son cadre est
la collectivité de Benakahela.
- Entre autres la prise en
charge des malnutris aigüs et
l’accompagnement de 10 BDD
Sur le plan du BDOM Kalemie-
Kirungu le projet de prise en charge des
malnutris aigüs, avec le partenariat de
Pooled Fund, est mené dans la zone de
santé de Nyemba. Ses bénéficiaires sont
au nombre de 3.626 personnes, à savoir
des enfants malnutris, des femmes
enceintes et des hommes vulnérables se
trouvant dans des camps des déplacés.
L’accompagnement de 10 BDD est
une activité de Caritas-Développement
de Kalemie-Kirungu et il concerne
entre autres le BDD Manono et celui
de Lubumbashi. Le partenaire ici est
Misereor. Le BDD Kalemie-Kirungu
est accompagné dans la formation des
agents BDD. Dans ce même cadre,
une association partenaire à Kalemie
du BDD a déjà été accompagnée du
point de vue formation et moyens
financiers. La Caritas-Développement
Kalemie-Kirungu compte, pour ce qui
est de son personnel, 15 permanents
travaillant au doyenné du centre et 5
dans les antennes. Monsieur François
KAFIMBO est le Coordonnateur
Adjoint de la Caritas–Développement
Kalemie-Kirungu depuis 2010.
Interrogé à Kinshasa par « Lève-toi et
marche » sur les difficultés de la Caritas-
Développement Kalemie-Kirungu, ce
responsable estime que celles-ci sont
le manque de fonds propres et le très
faible financement.
Il a fait savoir que dans le département
dit BDC le directeur est en même
temps le Coordonnateur de Caritas
–Développement Kalemie. Au BDOM
il a signalé que ne travaille qu’une
religieuse, sans médecin coordonnateur.
Le BDD compte un administrateur, qui
est aussi chargé de programme. Cet
agent est pratiquement seul dans ce
département et cela rend la tâche très
difficile. La Caritas-Développement
Kalemie-Kirungu ne compte en plus
pas assez de personnel de qualité.
Les autres difficultés signalées par
M. François KAFIMBO sont liées au
financement et sans celui-ci on ne
peut pas payer les agents. Ces agents
permanents doivent aussi payer leurs
taxes à l’Etat (INSS, DGI, INPP…)
devant être prélevées dans les salaires.
Il se pose aussi le problème de leurs
arriérés.
- Caritas Congo, une bouffée
d’oxygène
Que représente Caritas Congo pour
Caritas-Développement Kalemie-
Kirungu ? « Caritas Congo est
une bouffée d’oxygène pour nous.
Présentement, nous ne vivons que
de ces efforts de Caritas Congo à
travers le projet de 10 BDD et de la
paie des enseignants », réponds sans
ambages M. François KAFIMBO. Et
ce dernier d’ajouter : « Avec la Caritas
Congo nous espérons obtenir un appui
surtout dans l’élaboration des projets
et dans la question de savoir où l’on
peut canaliser les divers projets qu’on
peut trouver chez nous ».
La paie des enseignants évolue très
bien comme activité de la Caritas-
Développement Kalemie-Kirungu
et ont été ciblées dans un premier
temps 115 écoles jusqu’en janvier
2013. Depuis février, une quarantaine
d’écoles ont été bancarisées et ne font
donc plus partie de la liste de ces 115
écoles. La Caritas-Développement
Kalemie-Kirungu, selon son
Coordonnateur adjoint, est située dans
un diocèse à vocation agro-pastorale.
L’agriculture et l’élevage font vivre la
population dans cette circonscription
ecclésiastique, qui également se
trouve au bord du lac Tanganyika.
Ledit diocèse dispose d’ouvertures
avec la Zambie, la Tanzanie et les pays
étrangers ainsi qu’avec, dans le pays,
les diocèses d’Uvira, de Kongolo, de
Manono et de Lubumbashi.
L’intégralité de cet article est
disponible sur le site de Caritas
Congo www.caritasdev.cd
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 19

Développement
Caritas Congo/RDC : Clôture de l’atelier sur la sécurité alimentaire
avec perspective de mise en œuvre d’un projet pilote sur
la structuration et la professionalisation paysannes
Le Secrétaire exécutif de Caritas
Congo, Dr Bruno MI-
TEYO, a procédé le vendredi
22 mars 2013 à la clôture de l’atelier
qu’a organisé sa structure dite Service
de Promotion du Développement
sur la sécurité alimentaire, la
professionnalisation paysanne et le
développement d’un mouvement
paysan responsable en République
Démocratique du Congo (RDC).
En résumant ces travaux, débutés
le 19 mars 2013 au Centre d’Accueil
Caritas, le Coordonnateur du Service
de Promotion du Développement
qui les a conduits a souligné
une de leurs perspectives d’avenir, à
savoir la mise en œuvre d’un projet
pilote d’appui à la structuration et à
la professionnalisation paysannes.
Le Coordonnateur du Service de
Promotion du Développement, M.
Thadée BAREGA, a signalé que les
travaux de l’atelier ont bénéficié de
l’appui financier et technique des
Caritas du Nord. Ceux-ci ont aussi
bénéficié, sur le plan technique, de
la collaboration de la FAO, de la
Le Sécretaire exécutif de Caritas Congo, Dr. Bruno MITEYO, s’adressant aux
participants lors de l’atelier
CONAPC (Confédération Nationale
des Agriculteurs Producteurs du
Congo) et du ministère de l’Agriculture
et du développement rural.
Selon M. Thadée BAREGA, 27 sur
les 47 Bureaux Diocésains de Développement
(BDD) appartenant aux
diocèses de l’Eglise catholique en
RDC ont pris part à l’atelier.
Pour le Coordonnateur du Service
de Promotion du Développement
(SPD), l’objectif général et les résultats
de l’atelier ont été atteints
par les participants. Cette atteinte l’a
été autour de la définition du profil
d’un paysan professionnel congolais,
de l’appréciation des acquis et
des limites des interventions des
structures de Caritas-Développement
dans le domaine de la sécurité
alimentaire et de la professionnalisation
paysanne, de la détermination
des axes des prioritaires d’un
projet pilote d’appui à la sécurité
alimentaire et à la professionnalisation
des paysans partenaires et au
développement d’un mouvement
paysan dynamique en République
Démocratique du Congo.
Des participants au cours de l’atelier
Cette atteinte l’a été aussi autour de
l’identification des besoins en renforcement
des capacités des animateurs
des structures membres du
Réseau Caritas Congo (structures
diocésaines et nationale) au niveau
diocésain et au niveau national, de
l’identification des alliances à nouer
et de l’objet de chaque alliance, au
20
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Développement
niveau national, continental et international,
sur les plans technique,
stratégique et financier, en vue de
mettre en œuvre ces orientations et
la dynamique de renforcement des
capacités des animateurs des structures
diocésaines et de la structure
nationale de Caritas-Congo Asbl.
La Sœur Itridat NDOMBI, Chargée
de projets et déléguée à l’atelier du
Bureau Diocésain de Développement
Matadi, a pris la parole par la
suite au nom des participants. La religieuse
a remercié la Caritas Congo
pour l’organisation de cet atelier
qui, selon elle, a été pour les participants
un cadre utile de réflexion,
de formation et d’information. Elle
a interpellé les participants pour
qu’ils mettent en pratique les enseignements
appris lors de l’atelier,
soulignant que ce faisant ils remercieront
(de cette façon) la Caritas
Congo. La Sœur Itridat NDOMBI
a indiqué que les participants étaient
invités à renforcer les liens entre eux
au niveau de leur Province ecclésiastique
par des échanges et autres
initiatives du genre.
La séance de clôture dudit atelier a
été rehaussée de la présence de M.
l’Abbé Claude MBU et de M. Albert
MASHIKA, respectivement 1er Secrétaire
exécutif adjoint et 2ème Secrétaire
exécutif adjoint de Caritas
Congo. Après les félicitations et les
remerciements que leur a adressés
Dr Bruno MITEYO, les participants,
qui avaient eu dans leur dernière
séance plénière à évaluer l’atelier,
l’ont achevé dans la prière sous la direction
de M. l’Abbé Claude MBU.
JOSEPH KIALA
RDC-Province du Sud-Kivu : Le BDD Butembo-Beni en 2013 dans des
projets de développement rural intégré, de sécurité alimentaire, de
reconstruction des infrastructures scolaires et d’entretien des axes
routiers
Monsieur l’Abbé-Directeur du BDD
Butembo-Beni
Le BDD (Bureau Diocésain
de Développement) Butembo-Beni,
une structure
catholique oeuvrant dans le Sud-
Kivu, en République Démocratique
du Congo, mène en cette 2013 en
cours des projets couvrant divers
domaines. Ces domaines sont le
développement rural intégré, la sécurité
alimentaire, la reconstruction
en milieu rural des infrastructures
scolaires et l’entretien des axes
routiers, suivant ce qu’a fait savoir
le Directeur de ce BDD (Butembo-
Beni), M. l’Abbé Valérien KAHIN-
DO Katsinge, dans une interview
accordée à « Lève-toi et marche » le
21 mars 2013 à Kinshasa et à lire in
extenso ci-dessous. M. l’Abbé Valérien
KAHINDO Katsinge, dans
cette interview, a abordé maints aspects
de la vie du BDD Butembo-
Beni, indiquant que le partenariat
est très bon entre ce dernier et la
Caritas Congo et qu’ « il nous aide
à nous renforcer, à découvrir nos
forces et nos faiblesses, surtout sur
le plan institutionnel ».
Question (Q): Le Bureau Diocésain
de Développement Butembo-Beni
mène en cette année
2013 en cours des projets dans
divers domaines. Peut-on les
connaître et avoir des détails à
leur sujet, en commençant par
les deux premiers ?
Réponse (R) : Le premier projet
est intitulé Développement rural
intégré du territoire Lubero et
Beni. Le bailleur est le Fonds belge
de sécurité alimentaire et la durée
est de cinq ans pour 276 ménages.
Nous sommes à la dernière année.
Le projet a été exécuté à 80 pour
cent. Il reste encore six mois pour
sa fin. Ce projet a commencé le 1er
juin 2005 avec un arrêt de 14 mois à
dater d’octobre 2010. Nous l’avons
relancé en avril 2012 et il se terminera
le 31 décembre 2014.
Le deuxième projet que nous exécutons
maintenant est la sécurité
alimentaire en paroisse de Bingo,
territoire de Beni. C’est un projet
d’agriculture et élevage pour une
ferme-école et dont les bénéficiaires
sont 100 ménages. Le bailleur est la
Conférence Episcopale Italienne et
la durée est de trois ans. Le projet a
démarré le 1er mars 2012, pour se
terminer le 31 décembre 2014.
Q : Pouvons-nous poursuivre
avec les autres projets ?
R : Le troisième projet est celui de
la reconstruction en milieu rural des
infrastructures scolaires, financé par
PARSE/UCOP, et dont la durée va
du 3 octobre 2012 au 3 mai 2013,
avec un avenant à cause de l’insécurité
et de la guerre. Le nombre de
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 21

Développement
classes à construire est de 31 dans
4 écoles (EP/Ecole primaire Rubare
II, EP Kiwandja, EP Kitsanga
et EP Mihanga). Ces écoles disposeront
de bureaux, latrines et équipements
scolaires. Les bénéficiaires
sont les territoires de Masisi et de
Rutshuru.
Le quatrième projet est celui de
l’entretien des axes routiers Lukanga-Nyabili
(12 km) et Kipese-
Mubana (11 km). Il s’agit d’abord
du cantonnage manuel, de la réparation,
entretien et rechargement
dans le territoire de Lubero. Le
partenaire est la Direction des voies
de desserte agricole du Nord-Kivu
et le ministère (national) de l’Agriculture
et du Développement rural.
La durée court du 1er janvier au 31
mars 2013. Le quatrième, et dernier
projet, est celui de l’Accompagnement
de 10 BDD. Les activités de
ce projet de Caritas Congo portent
sur le renforcement des capacités,
l’échange d’expériences et l’appui à
l’élaboration des projets. Le projet
a commencé le 1er octobre 2011 et
il va se terminer le 1er septembre
2014. Parmi les 10 BDD on compte
Butembo-Beni, Bunia, Kisangani,
Isiro, Mahagi-Nioka et Kananga.
Q : Quels sont les projets qu’a
exécutés en 2012 le BDD Butembo-Beni
et qui sont aujourd’hui
terminés ?
R : Il s’agit du projet de réhabilitation
de la route Kyanzaba-Mabalako-Cantine
(28 km), 2 ponts
Malondo et Lohulo, et le projet de
construction des écoles (EP Mabathonzi
à Beni, Institut de Beni et
Institut Aloy-Butuhe). Le premier
projet a été financé par UNOPS et
le second par le Fonds social de la
République (Nord-Kivu). Il s’agit
aussi du projet d’adduction d’eau à
la paroisse de Ngengere, à Butembo
avec le financement des Pères
franciscains, et du projet d’adduction
d’eau potable à Munsienene.
Ce dernier est financé par le Fonds
de consolidation de la paix pour la
coopération germano-congolaise.
Q : Comment se présente le
BDD Butembo-Beni en ce qui
concerne son organigramme ?
R : Le BDD Butembo-Beni a au
sommet l’Ordinaire du lieu, Mgr
Melchisédech SIKULI Paluku, et
suivent la Commission Diocésaine
pour le Développement, le Conseil
de gestion et la Direction. Celle-ci
supervise le secrétariat, la logistique,
la comptabilité et la caisse. Les
services (secteurs où œuvre le BDD
Butembo-Beni) sont au nombre de
quatre : la sécurité alimentaire, l’eau
et l’assainissement, les infrastructures
et l’animation urbano-rurale.
Notre BDD compte 8 agents permanents
et ceux qui sont sur le terrain
et qui sont liés aux différents
projets exécutés en ces jours. Ces
agents qui sont sur le terrain sont
225 ouvriers, 3 agronomes, 6 ingénieurs
et 2 superviseurs.
Q : Quelles sont les difficultés
auxquelles fait face le BDD Butembo-Beni
?
R : Ces difficultés sont la recherche
de financement, le manque de
partenaires permanents, le manque
de moyens pour médiatiser nos activités,
l’insécurité dans la région qui
fait hésiter les bailleurs à venir travailler
avec nous.
Q : Quelles sont les nouvelles du
BDD Butembo-Beni dans le domaine
de la médiatisation de ses
activités et du renforcement des
capacités ?
R : Nous voulons lancer un journal
d’informations que nous allons appeler
« Echos du BDD Butembo-
Beni ». Nous avons l’intention de
créer notre site web. Nous bénéficions
du renforcement des capacités
à titre institutionnel de la part de
Caritas Congo grâce au projet d’accompagnement
des 10 BDD.
Q : Sur la sécurité alimentaire,
parmi les projets du BDD Butembo-Beni,
avez-vous des précisions
à indiquer ?
R : Nous intervenons dans le domaine
de la sécurité alimentaire par
le biais du projet intitulé Développement
rural intégré du territoire
Lubero et Beni dont le bailleur est le
Fonds belge de sécurité alimentaire.
Il s’agit dans ce projet d’accompagner
296 familles qui doivent glisser
de hautes terres conflictuelles (Luotu,
Masereka, Kipese, Magheria, Lubango
et Lukanga) vers les basses terres
qui sont Vuhinga, Katanga, Mayeba,
Kyanganda et Njiapanda. Une route
doit relier Vuyinga à Njiapanda et il
va falloir construire 3 centres de santé,
3 écoles primaires, 2 marchés et 9
sources d’eau.
Q : Comment votre partenariat
évolue-t-il avec Caritas Congo, qui
traite avec le BDD Butembo-Beni par
le biais de son Service de Promotion
de Développement ou SPD ?
R : Le partenariat est très bon. Il
nous aide à nous renforcer, à découvrir
nos forces et nos faiblesses,
surtout sur le plan institutionnel.
Q : Tournons-nous vers l’avenir,
celui du BDD Butembo-Beni.
Quel est votre mot à ce sujet ?
R : Pour notre avenir, nous avons
un plan stratégique en rapport avec
les différents secteurs d’activités.
22
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Développement
Q : Pouvez-vous nous aider à
connaître davantage votre BDD ?
R : Le BDD Butembo-Beni est une
Asbl créée en 1972, en marge de l’incitation
par l’Episcopat du Congo/
Kinshasa (en 1967) à la création des
services diocésains de développement
dans les divers diocèses du
pays. Le BDD Butembo-Beni trace,
à l’intention de toute personne vivant
au diocèse, la ligne de conduite
à suivre en matière de développement
dans le but de former une société
où règnent les vertus morales,
spirituelles et civiques. Ceci pour
ainsi rendre l’Eglise plus efficace en
vue de la promotion intégrale de la
personne humaine. Le BDD étend
son rayon sur l’ensemble de 2 territoires
politico-administratifs de
Beni et de Lubero au Nord-Kivu, et
sur une portion de celui de Mambasa
en Province Orientale, sur un
total de 45.000 km2 de superficie.
Le BBD Butembo-Beni fait aspirer
à un monde juste et paisible dans
l’optique de la doctrine sociale de
l’Eglise où la vie socio-économique
est améliorée afin d’éradiquer la
pauvreté.
Q : Avez-vous un mot particulier
à la fin de cette interview ?
R : Je remercie Mgr l’Evêque de
notre diocèse pour la confiance
qu’il a mise sur moi, afin de l’aider
à animer le Bureau Diocésain pour
le Développement. Je remercie aussi
mes collaborateurs pour l’appui
qu’ils m’apportent dans l’exécution
de mes tâches comme Directeur.
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
Bandundu : L’Administrateur du Territoire d’Idiofa salue le travail
abattu par Caritas pour le développement de sa population
Idiofa est situé à 676 km de Kinshasa,
au sud-ouest de la RD Congo.
« Nous avons besoin de beaucoup
d’appui pour faire face aux nombreux
besoins de notre population,
estimée à plus ou moins 2 millions
d’habitants », a souligné d’entrée de
jeu M. Jean-Pierre Lipoto.
Le Sécretaire exécutif de Caritas Congo chez l’Administrateur du Territoire d’Idiofa
L’Administrateur du Territoire
d’Idiofa a salué le travail
abattu par la Caritas Congo
Asbl et sa Structure diocésaine locale.
C’était dernièrement au cours
de l’audience qu’il avait accordée
au Secrétaire exécutif de Caritas
Congo Asbl, en mission de solidarité
et d’accompagnement auprès de
la Caritas-Développement Idiofa.
«Nous formons une même famille.
Voilà pourquoi nous venons savoir
les joies et peines que connait notre
Caritas-Développement Idiofa,
dans sa mission de promotion intégrale
de la personne et de la communauté
humaines dans cette partie
du pays », a indiqué Dr Bruno Miteyo,
Secrétaire exécutif de Caritas
Congo, qui venait de présentait ses
civilités à l’Evêque d’Idiofa, Mgr
José Moko.
Ceci justifie l’appréciation de l’Administrateur
du Territoire : « Depuis
que je suis à la tête de ce territoire,
je me rends compte que la Caritas
Congo Asbl, avec son Antenne de
Idiofa, contribue énormément au
développement de notre Territoire
». Et d’émettre un souhait : « Nous
espérons que votre visite va booster
davantage le travail de votre bureau
diocésain pour un développement à
la base profitable à notre population
et au reste du pays ». Il est à noter
que l’audience accordée par l’Administrateur
du Territoire d’Idiofa
au Secrétaire exécutif de Caritas
Congo Asbl, en mission de solidarité
et d’accompagnement auprès de
la Caritas-Développement Idiofa, a
eu lieu début décembre 2012.
Beaucoup de réalisations de
Caritas pour la population
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 23

Développement
Comme l’a indiqué l’Administrateur
du Territoire, la Caritas-Développement
est engagée dans plusieurs
projets pour le développement durable
de la contrée. A titre illustratif,
l’on peut citer la promotion de
l’agriculture ainsi que la production,
la transformation et l’évacuation
des produits agricoles (rizerie, etc)
; la production de l’énergie électrique
de 135 KVA qui permet même
à la Regideso de pomper de l’eau
potable pour la population. La lutte
contre les maladies, avec des structures
sanitaires dans 9 Zones de
santé, dont 60 % appartiennent à
la Caritas-Développement Idiofa,
avec 18 formations médicales à
Idiofa même. Les autres interventions
du diocèse d’Idiofa s’étendent
à l’assistance sociale, l’éducation et
bien d’autres domaines sociaux.
Appui de Caritas Congo à sa
Structure diocésaine d’Idiofa
Les échanges entre la délégation de
Caritas Congo Asbl et le personnel
de la Caritas-Développement Idiofa
ont permis d’identifier quelques
difficultés pour lesquelles des recommandations
ont été formulées.
C’est ainsi que, afin de faire face
aux moyens de transport insuffisants
pour les opérations de terrain
à travers tout ce diocèse, qui s’étend
même au Kasaï Occidental, la Caritas
Congo s’est engagée à recourir
au Fonds de solidarité pour trouver
des matériels roulants au profit de
sa Structure diocésaine. Elle prévoit
aussi d’assurer l’accompagnement
de proximité dans la gestion des
ressources (financières, matérielles
et humaines) et l’organisation institutionnelle
par des visites d’entrainement.
Un plan de formation pour
l’année 2013 doit êre développé avec
des propositions réalisables, etc.
Guy-Marin Kamandji
(Envoyé spécial)
« Educate A Child » du Qatar chez Caritas Congo : La réduction du
taux de déscolarisation des enfants au centre des entretiens
La Conseillère de Son Altesse
la Reine de Qatar chargée de
suivi et évaluation, Dr Monika
Schäffner, a eu jeudi 21 mars
2013 une longue séance de travail
avec le Secrétariat exécutif de Caritas
Congo Asbl. Elle a été à la
tête d’une délégation de « Educate
A Child » dont la mission en RDC
a été d’examiner la possibilité de
travailler avec des partenaires pour
réduire d’au moins 10% le taux des
enfants non-scolarisés au cycle primaire,
d’ici 2015.
En fait, Son Altesse la Reine de Qatar
a dépêché une équipe de son cabinet
en République Démocratique du
Congo (RDC) pour voir comment
ce pays peut ramener le plus d’enfants
possibles à l’école d’ici 2015.
La cible principale de la Fondation
Qatar est constituée des enfants en
âge de fréquenter le cycle scolaire
primaire, mais déscolarisés. Une récente
enquête en la matière indique
d’ailleurs que 7,6 millions d’enfants
congolais sont déscolarisés, dont 3,5
millions du cycle primaire. La délégation
de « Educate A Child » avait
déjà rencontré plusieurs partenaires
tant publics que privés. Jeudi 21 mars
2013, elle a donc rencontré la Caritas
Congo Asbl. Mme Dr Monika
Schäffner était accompagnée d’un
consultant, M. Eugène M. Katzin,
et d’un des conseillers du ministre
de l’Enseignement Primaire, Secondaire
et Professionnel (EPSP), M.
Jean-Paul Mbuyamba.
Le Secrétaire exécutif de la Caritas
Congo Asbl, Dr Bruno Miteyo, a
présenté brièvement son institution
aux hôtes, en mettant particulièrement
l’accent sur le travail qu’elle
réalise pour l’éducation. Il s’agit
notamment de la construction, réhabilitation
et de l’équipement des
infrastructures scolaires, de la paie
des enseignants, etc. dans un pays où
l’Eglise catholique compte environ
40 % d’écoles.
« Educate A Child » voudrait alors
partir de l’expérience de ses futurs
partenaires en cette matière d’éducation
pour financer des activités
similaires, devant déboucher à la
réduction d’au moins 10 % du taux
de déscolarisation pour les enfants
ayant l’âge du cycle primaire.
« Educate A Child » en bref
« Educate A Child » ou « Eduquer
un enfant » est une nouvelle initiative
mondiale lancée par Son Altesse
Sheikha Moza bint Nasser du
Qatar, qui vise à réduire de manière
significative le nombre des enfants
qui sont privés de leur droit à l’éducation.
On estime que 61 millions
d’enfants d’âge scolaire (au primaire)
dans le monde n’ont pas accès
à l’éducation. La vaste majorité
d’entre eux vivent dans l’extrême
pauvreté. Ladite initiative soutient
actuellement plus de 25 projets en
Afrique, au Moyen-Orient et en
Asie, renseigne son site web.
Guy-Marin Kamandji
24
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Urgences
Nord-Kivu et Sud-Kivu : Des biens non alimentaires du Réseau
Caritas remis à 31.032 personnes déplacées
Ces déplacés sont provenus essentiellement
de l’Ouest Lubero,
fuyant les rebelles rwandais des
FDLR. D’autres viennent de la côte
Ouest du Lac Edouard, suite à la
présence des miliciens Maï-Maï.
On trouve également quelques dizaines
de ménages en provenance
de Rutshuru (Ishasha, Kisharo,
etc.), suite aux rebelles du M23.
Caritas Butembo-Beni a
procédé en ce début d’année
à la distribution des
biens non alimentaires (NFI) à
9.420 personnes, soit 1.570 ménages,
du Territoire de Lubero. Elle
a achevé ce travail le vendredi 15
février 2013.
Les bénéficiaires sont particulièrement
les personnes déplacées et
des familles d’accueil vulnérables,
suite aux nombreux affrontements
armés dans cette région. Cette aide
d’urgence est le fruit de la solidarité
des membres de la Confédération
Caritas Internationalis, en réponse
à l’appel d’urgence (EA 37/2012)
lancé le 28 novembre 2012.
Ces membres de la Confédération
Caritas Internationalis sont principalement
CORDAID (Caritas du
Pays-Bas), TROCAIRE, Caritas
Japon, Caritas Autriche, Caritas
Italiana, Caritas Norvège et Secours
Catholique-Caritas France.
Cette contribution de la Confé-
dération Caritas Internationalis a
rendu possible l’aide humanitaire
à 5.172 ménages, soit 31.032 personnes,
reparties comme suit :
1.370 ménages dans le diocèse de
Butembo-Beni, 2.182 familles déjà
servies du 24 au 26 décembre 2012
dans le diocèse de Goma et 1.620
ménages pour lesquels a été prévue
la distribution de l’assistance dans
le diocèse de Bukavu.
Par ailleurs, les fonds reçus de Développement
et Paix (Caritas Canada)
ont permis de prendre en charge
200 autres ménages déplacés dans
le diocèse de Butembo-Beni, faisant
un total de 1.570 ménages.
En fait, dans le diocèse de Butembo-Beni,
les bénéficiaires ont été
identifiés dans les villages suivants,
tous faisant partie de la localité de
Katondi/Vukovi (située à environ
70 km de Butembo) : Katondi (lieu
de distribution), Bikara, Majengo,
Kishabeba, Pangoma-Vulera, Vusigha-Mapanda
et Vwakere.
Chaque ménage reçoit un kit composé
de 3 couvertures, 2 bâches, 1
moustiquaire, 2 casseroles, 5 assiettes,
5 gobelets, 1 louche, 1 couteau
et 5 cuillères, 3 savons de toilette, 2
savons de lessive, 4 dentifrices et 6
brosses à dents, 2 cotons et 2 seaux
plastiques.
Caritas Congo Asbl s’est associé au
Secrétariat Général de Caritas Internationalis,
pour remercier tous
ses membres qui ont contribué à
cet appel et encouragent d’autres à
faire autant, en répondant à l’appel
d’urgence AE37/2012 révisé, pour
soulager la souffrance et sauver
des populations congolaises en détresse
dans l’Est de la République
Démocratique du Congo.
Guy-Marin Kamandji
Visitez notre
site web sur
www.caritasdev.cd
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 25

Urgences
RDC : Les femmes employées de la CENCO célèbrent la
Journée internationale de la Femme à Kinshasa en assistant
Les femmes employées de
la CENCO ou Conférence
Episcopale Nationale du
Congo (Kinshasa) ont célébré la
Journée internationale de la Femme
à Kinshasa en cette année 2013 en
assistant des vieillards dans leurs
homes et des enfants dans leur orphelinat.
Elles leur ont apporté des
pagnes, des casseroles, des assiettes
et seaux en plastic, des sacs de sucre,
du lait et du sel ainsi que de l’huile.
En ce 8 mars 2013, ces femmes sont
restées de longs moments avec les
vielles femmes, les vieillards et les
orphelins vers lesquels elles sont allées
pour non seulement leur manifester
leur présence, mais aussi pour
leur dire des mots de réconfort.
Les femmes employées de la CENCO remettant leur
assistance au Home des vieillards Saint Pirre
Les femmes employées de la Conférence
Episcopale Nationale du
Congo (Kinshasa) ont représenté
diverses structures centrales du Secrétariat
général de l’Episcopat.
Parmi ces structures l’on a noté la
Caritas Congo, dont les femmes
constituaient un nombre important
dans la délégation. Le 8 mars, Journée
internationale de la Femme, en
cette année 2013 a commencé pour
toutes ces femmes travaillant à la
CENCO par une descente au Home
de vieillards de Kintambo-Lomami.
Cette œuvre appartient à l’Etat
congolais. Ledit home, créé le 20 mai
1958, accueille à ce jour 17 personnes
internes (hommes et femmes),
sans compter les 45 autres externes.
Après la remise de l’assistance, le directeur
du home, M. Martin WAMBI
Ilonga a dit sa joie et ses remerciements
aux femmes de la CENCO et
de la Caritas Congo. Il a demandé aux
autres femmes dans la ville d’imiter
ce geste posé par les visiteuses en ce
jour du 8 mars 2013.
- Pagnes, casseroles, assiettes et
seaux en plastic, sacs de sucre,
lait, sel et huile
Mme Rose TSHAMA, de Caritas
Congo, en prenant la parole à cette
occasion, a insisté sur le fait que
l’assistance donnée doit être distribuée
correctement aux bénéficiaires,
soulignant que le vœu des femmes
de la CENCO est que de telles visites
soient fréquentes. Mme MUADI,
une des résidentes du home, a prié
Dieu afin qu’Il bénisse la Caritas
Congo pour ce geste et déploré leurs
conditions difficiles de vie dues au
manque de courant depuis des semaines
et à l’état des tôles de leurs
chambres les exposant à des intempéries
quand surtout il pleut.
- Femmes interpellées par le devoir
de s’occuper de la vie, surtout
dans ses moments de fragilité
et de précarité
Au Home des vieillards Saint Pierre,
situé dans la commune de Kinshasa
et appartenant à l’Archidiocèse, les
femmes travaillant à la CENCO
ont été accueillies à leur arrivée
par sa responsable, la Sœur Bernadette
MBOMBO, et par M. Maurice
NGIMBI. La religieuse est une sœur
thérésienne de Kinshasa et M. Maurice
NGIMBI est le représentant en
République Démocratique du Congo
de la Caritas Haute-Autriche. Les «
Amis » de cette Caritas ont réhabilité
le bâtiment de Home Saint Pierre
grâce à l’appui financier du Gouvernement
de la Haute-Autriche. Le
Home Saint Pierre fonctionne depuis
1943. A ce jour, il accueille 16
personnes (une était en ce momentlà
hospitalisée), dont 5 femmes. Ces
vieilles personnes sont récupérées
au niveau de la rue ou envoyées au
home à partir des paroisses rensei-
26
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Urgences
gnées par les Communautés Ecclésiales
Vivantes de Base. La Sœur
Bernadette MBOMBO a conduit la
délégation des femmes employées
de la CENCO auprès de toutes les
vielles personnes.
Les visiteuses ont eu des moments
d’échange avec chacune d’elles, serrant
leur main et leur lançant des
mots d’encouragement pour leur
dire que leur venue en ce jour au
home signifie que comme femmes
elles sont interpellées par le devoir
qui leur incombe de s’occuper de
la vie, surtout dans ses moments
de fragilité et de précarité. Certains
vieillards ont pris la parole pour remercier
les femmes employées de la
CENCO qui ont pensé à eux en ce
jour. Ils ont dit leur reconnaissance
à la direction du home pour les travaux
de réhabilitation menés qui
leur ont offert un cadre où il fait à
présent très bon vivre. Par ailleurs,
le Home de vieillards Saint Pierre
encadre aussi à Kinkole 45 enfants
malnourris et ceux dont les parents
sont morts du SIDA.
- Remerciements aux femmes
travaillant à la CENCO
Devant l’aile du home où vivent les
femmes prises en charge par celui-ci,
les visiteuses ont personnellement
remis des pagnes aux « mamans » visitées,
en présence de la responsable
du home émue et de quelques représentants
du personnel. Parmi ces «
mamans » visitées KEMBO, DUSA,
SIMPI et TSHAMA ont du fonds du
cœur, par de gestes, exprimé leur reconnaissance
aux femmes travaillant
à la CENCO.
Au nom de la délégation venue en
visite au home, madame Angèle
VAY a pris la parole pour souligner
le sens de leur présence en affirmant
que là où se trouvent les femmes là
doit se vivre l’amour. Elle a remercié
la Sœur Bernadette MBOMBO pour
l’accueil et la Caritas Congo qui a
réuni l’assistance qui a été apportée
aux structures visitées en ce jour du
8 mars 2013.
Elle a appelé les Congolaises à se
soutenir dans le malheur et à s’engager
pour le bien dans la société, à
l’exemple d’Anuarite, modèle de la
femme dans le pays. La délégation
venue en visite au Home de vieillards
Saint Pierre, en quittant ce lieu, s’est
rendue à « Marie la Berceuse »,
un orphelinat de l’Archidiocèse de
Kinshasa situé à Limete, pour remettre
l’assistance qu’elle a réunie en
ce jour au profit des orphelins qui y
sont hébergés. Cette assistance était
composée, comme ailleurs, de pagnes,
casseroles, assiettes et seaux
en plastic, sacs de sucre, lait, sel
et huile. La responsable de cet orphelinat,
Mme Jacquie KIMANA, a
expliqué aux femmes travaillant à la
CENCO que celui-ci a vu le jour le
7 mai 1993 et qu’il accueille présentement
12 enfants, qui étudient de
l’école primaire jusqu’à l’université,
et dont l’âge varie de 11 à 20 ans. Ces
enfants, dont 3 filles, fréquentent
l’école grâce à l’orphelinat qui reçoit
l’assistance des personnes de bonne
volonté et de quelques sociétés de la
place parmi lesquelles Chevron. Il
est à noter que l’orphelinat « Marie la
Berceuse » a été créée par feu le Cardinal
Etsou, Archevêque de Kinshasa,
et Mme KIMANA. Un des
enfants de l’orphelinat a adressé ses
remerciements et ceux d’autres enfants
aux visiteuses pour leur geste.
Mme Jacquie KIMANA a fait visiter
à celles-ci la chapelle, les chambres,
les magasins ou d’autres installations
de l’orphelinat. « Marie La Berceuse
» compte un aumônier dominicain
qui assure l’encadrement spirituel
des orphelins recueillis.
JOSEPH KIALA
Fermes agricoles pilotes de Loda (Province Orientale) et Vuyinga
(Sud-Kivu) : Répondre aux besoins urgents de l’implantation,
notamment l’amélioration des pâturages
Suivant une recommandation
d’une des récentes missions
de Caritas Congo aux Fermes
agricoles pilotes de Loda (Province
Orientale) et de Vuyinga (Sud-Kivu)
il y a lieu de répondre à leurs besoins
urgents de l’implantation, notamment
l’amélioration des pâturages.
Cette mission de Caritas Congo a
été menée par M. Arsène MINGA,
le coordonnateur de ce projet au
Service des Urgences. Elle a eu lieu
du 10 au 22 janvier 2013 et elle a
aussi recommandé de finaliser toutes
les infrastructures au plus tard le
15 février 2013 en utilisant la technique
HIMO (Haute Intensité de
Main d’Oeuvre). Le chronogramme
d’activités concernant les Fermes
agricoles pilotes de Loda et de
Vuyinga est appelé à être respecté,
en mettant un accent particulier sur
la formation prévue des sociétaires
en vue d’assurer l’appropriation et
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 27

Urgences
- Nette amélioration dans le rythme
d’exécution des activités à la
Ferme agricole pilote de Loda
Vue des infrastructures en construction avancée à la Ferme agricole pilote de Loda
le sevrage. Ces sociétaires sont pour
chacune de ces Fermes 50 ex-combattants
et 50 membres des communautés
d’accueil. Il est aussi question,
suivant ces recommandations de la
mission de service de Caritas Congo,
d’amplifier les sensibilisations des
sociétaires, en mettant un accent
particulier sur la transformation
des conflits. L’UEPN/DDR (Unité
d’Exécution du Programme National
de Désarmement, Démobilisation
et Réinsertion) a été appelée
dans une recommandation à mettre
à la disposition de Caritas Congo
tous les documents relatifs à la cession
de terres où sont implantées les
Fermes agricoles pilotes de Loda et
de Vuyinga. Il a été proposé la mise
sur pied d’une équipe par Caritas qui
travaillera en étroite collaboration
avec la CDJP (Commission Diocésaine
Justice et Paix) pour la résolution
des conflits (foncier et entre les
communautés).
d’exploitation et de production agricole
de base. Lesdites Fermes sont
aussi dans les préparatifs pour l’accueil
des animaux, les équipements
d’exploitation agricole et d’appui logistique.
La mission a permis de suivre
la mise en œuvre des activités du
projet Fermes agricoles pilotes, selon
son objectif général, et de lancer
les activités prévues dans le chronogramme
trimestriel (décembre 2012-
février 2013) ainsi que de préparer la
mission de supervision de la BAD
ou Banque Africaine de Développement.
Celle-ci est le partenaire qui a
financé ce projet que Caritas Congo
exécute sur terrain, grâce aux Caritas
de Bunia et de Butembo-Beni,
situées dans la partie Est de la République
Démocratique du Congo
(RDC).
La descente à la Ferme agricole pilote
de Loda et le lancement des activités
sur le site ont eu lieu le 14 janvier 2013.
Le jour suivant est arrivée la mission
de supervision de la BAD à Loda
pour la visite du site et de ses différentes
réalisations. Concernant la Ferme
agricole pilote de Loda ne restent que
les travaux de finissage (pavement,
crépissage et grillages) à propos de la
chevrerie, de la bergerie, de l’établi et
de la porcherie. L’ouvrage du couloir
de traitement est achevé. La pose de
portails reste à faire pour le kraal de
nuit. En tout 1,5 hectare de pomme
de terre est déjà planté. Au mois de
mars 2013 a été prévue la récolte de
maïs et 2 hectares de choux pommés
sont entre autres réalisés. Les sociétaires
ont tenu des séances de sensibilisation
et ont été répartis par filières.
Des vélos leur ont été distribués pour
leurs déplacements. Deux formations
ont été organisées sur la conduite des
étangs, le jalonnement et la cartographie.
L’intégralité de cet article est
disponible sur le site de Caritas
Congo www.caritasdev.cd
JOSEPH KIALA
- En phase d’installation des infrastructures
techniques d’élevage,
d’exploitation et de production
agricole de base
Cette mission de service de Caritas
Congo s’est déroulée au moment où
les deux Fermes agricoles pilotes
sont en phase d’installation de leurs
infrastructures techniques d’élevage,
28
Maison en construction destinée à un sociétaire à la Ferme agricole pilote de Vuyinga

« Lève-toi et marche » fait parler
Partenariat au beau fixe entre Cordaid BAS et Caritas Congo en
RDC avec des défis communs à relever pour le futur, selon Mme
Annie Lefèvre
Mme Annie Lefèvre, Chef du Bureau Cordaid,
Bureau d’Appui à la Santé
Le partenariat est au beau fixe
avec des défis communs à relever
pour le futur entre Cordaid
Bas et Caritas Congo (en République
Démocratique du Congo,
RDC), estime Mme Annie Lefèvre
dans une interview (à lire dans ses
larges extraits ci-dessous) accordée à
« Lève-toi et marche » à Kinshasa le
16 février 2013.
Madame Lefèvre a d’abord été la
Représentante de Cordaid en République
Démocratique du Congo
(2000-2007) et actuellement elle est
Chef de mission du Bureau Cordaid
d’Appui à la Santé et représentante
pour le pays. Suivant Mme Annie
Lefèvre, ces défis sont liés à la lutte
contre la pauvreté, à la recherche de
la paix, à la bonne gouvernance, à
l’atteinte des objectifs du millénaire,
à la gestion des crises humanitaires
dues à des catastrophes naturelles ou
des conflits et à la réponse en consortium
avec la Caritas nationale ou des
Caritas diocésaines suite à des appels
à propositions de grande envergure.
Question (Q) : Vous êtes Chef de
mission de Cordaid BAS. Qu’est-
ce que Cordaid Bas ? Quel est
son objectif ?
Réponse (R) : Depuis sa création
en 2004, le mandat de Cordaid BAS
(Bureau d’Appui à la Santé) a notamment
porté sur la gestion et le
suivi des programmes financés par
les bailleurs extérieurs c’est-à-dire le
Fonds Mondial, la Banque Mondiale,
l’Union Européenne et le Gouvernement
néerlandais dans le cadre
de la santé et de la lutte contre le
VIH SIDA. Le Fonds Mondial étant
devenu le bailleur principal de Cordaid/BAS
à Kinshasa, la grande partie
des effectifs du Bureau travaille
majoritairement pour le programme
de lutte contre le VIH SIDA. Maintenant
depuis 2011, et conformément
à la politique de Cordaid pour
les Etats fragiles tel que décrite dans
son plan stratégique 2011-2017, l’intervention
de Cordaid s’élargit dans
une perspective du renforcement du
système de santé. En effet, le financement
de la santé est un axe stratégique
dans la politique de Cordaid. Et
le financement basé sur les résultats
est l’approche que Cordaid voudrait
utiliser pour renforcer le système de
santé en République Démocratique
du Congo.
Q : Quel est votre travail comme
Chef de mission de Cordaid en
République Démocratique du
Congo ? A quand remonte votre
nomination ?
R : Le mandat du Chef de mission
fait de lui le responsable de la réalisation
des objectifs du Bureau Cordaid
BAS. Il assure la direction du Bureau,
coordonne la sécurité du personnel;
il est engagé au développement des
politiques et stratégies du siège de
Cordaid. La vision de Cordaid est de
contribuer à l’épanouissement des
sociétés qui est le sens même de Cordaid
en tant qu’organisation de développement
opérant dans le monde
aussi bien aux Pays-Bas que dans les
pays du Sud.
Ce qui est recherché c’est de créer un
espace où les populations peuvent
vivre dans la dignité, dans la sécurité,
ont la possibilité d’exprimer leur voix
Cordaid rêve d’un monde plus juste, équitable, sans exclusion (…), d’un
monde dans lequel les humains partagent le bien commun

« Lève-toi et marche » fait parler
en vue de contribuer à leur développement,
en participant activement à
la vie sociale, économique, culturelle
et spirituelle des pays où elles vivent.
En s’appuyant sur ces communautés,
nous croyons à la dignité de la
société et nous rêvons d’un monde
plus juste, équitable, sans exclusion,
avec toute la diversité possible, d’un
monde dans lequel nous partageons
le bien commun.
Ma nomination à Cordaid d’abord
comme Liaison Officer et Représentante
/pays en République Démocratique
du Congo a couvert la
période allant de 2000 à 2007. Maintenant,
comme Chef de mission du
Bureau Cordaid bureau d’Appui à la
Santé, cette nomination remonte à
2011 jusqu’à ce jour.
Q : Quelles sont les activités qu’a
réalisées Cordaid BAS en 2011 et
2012 en République Démocratique
du Congo ? Voulez-vous préciser
les parties du pays où ces
activités ont eu lieu ?
R : En 2011, Cordaid/ BAS a assuré
la mise en œuvre du volet communautaire
(Récipiendaire principal)
et du volet médical (Sous-récipiendaire)
du programme VIH/SIDA.
Ceci avec plusieurs partenaires qui
font partie de la Société civile, dont
les Bureaux Diocésains des Œuvres
Médicales (catholiques) ou BDOM.
Cette mise en œuvre s’est réalisée
dans 6 provinces administratives
de la République Démocratique du
Congo. Pour le volet communautaire
on pourrait parler de quelques activités.
Il y a l’appui nutritionnel aux personnes
qui vivent avec le virus du
SIDA. L’opportunité est que la Caritas
Congo a beaucoup d’expériences
en la matière, notamment dans tout
ce qui touche à l’appui nutritionnel.
Une autre activité a été l’appui aux
associations et groupes de personnes
vivant avec le virus VIH/Sida. Cet
appui a consisté à développer les activités
génératrices de revenus. Dans
ce type d’activités interviennent
quand même une contrainte majeure,
à savoir la précarité des ménages,
la difficulté de faire en sorte que le
micro-crédit alloué à ces associations
et groupements génère un fonds de
développement d’activités. Dans la
2ème phase, le Fonds Mondial, ayant
considéré ces activités comme étant
à risques, n’a pas continué à financer
celles-ci.
Il y a eu aussi comme activité importante
la prise en charge des OEV, Orphelins
et Enfants Vulnérables. Leur
prise en charge consiste en l’appui à
la scolarisation. L’avantage est qu’il
existe en République Démocratique
du Congo des familles d’accueil de
ces OEV. Une autre activité de Cordaid
à signaler est la communication
pour le changement du comportement
des masses et de proximité.
Beaucoup d’activités prévues dans ce
cadre ont pu être possibles à réaliser
par Cordaid grâce à ses partenaires
du réseau Caritas. En effet, il existe
dans les provinces des chaines de radio
communautaire et la presse écrite
y est également représentée.
Il y existe également le feuillet dominical
de l’Eglise où l’on a pu faire
passer des messages. La formation
est une activité qui a aussi été réalisée
en 2011 avec le concours des
programmes spécialisés du ministère
de la Santé (Programme National
de lutte contre le sida, Programme
de transfusion sanguine). Il s’agit
notamment de la formation des assistants
sociaux dans le domaine du
suivi des personnes vivant avec le virus
et du suivi des OEV. On compte
6 provinces administratives où Cordaid
intervient : la Ville-province de
Kinshasa, l’Equateur, la Province
Orientale, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu
et le Maniema.
Depuis 2012, les mêmes activités se
poursuivent. Cordaid continue avec
le volet communautaire, mais l’organisation
catholique devient également
récipiendaire principal pour le
volet médical. Dans ce dernier, le
type d’activités menées sont les suivantes
: offrir des services de prévention
du VIH afin d’éviter de nouvelles
infections dans les zones de
santé ciblées (environ 110 zones de
santé) ; prodiguer des soins et des
traitements médicaux aux personnes
vivant avec le virus VIH. Il s’agit
aussi des activités de prévention de
la transmission du virus mère-enfant.
Nous disponibilisons aussi des kits
médicaux pour les femmes qui ont
été victimes de violences sexuelles.
A ce titre, une étude sera organisée
prochainement à ce sujet.
Au-delà de ces programmes financés
par le Fonds Mondial, Cordaid,
avec des fonds propres, a appuyé le
renforcement du système de santé
du ministère de la Santé publique.
Citons, par exemple, l’appui au programme
des mutuelles de santé dans
la province du Bas-Congo, l’appui à
la direction des établissements des
soins hospitaliers, l’appui à la cellule
du financement basé sur le résultat
(PBF ou Performance Based Financing).
Il y a eu des programmes de
lutte contre le VIH SIDA avec un
appui en micro-crédit aux groupements
financé également par l’Union
Européenne en Province Orientale
et au Sud-Kivu. Mentionnons enfin
le programme de l’Union Européenne
PBF de 7 pays, dont la République
Démocratique du Congo, pour
mettre en œuvre ce modèle de fi-
30
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

« Lève-toi et marche » fait parler
nancement basé sur les résultats.
Q : Que dites-vous du partenariat entre
Cordaid Bas et Caritas Congo ?
R : On peut dire que ce partenariat
est au beau fixe avec des défis communs
à relever pour le futur. Ces
derniers sont par exemple le renforcement
des capacités des partenaires
pour répondre aux exigences des
bailleurs de fonds. Mais de manière
plus générale, c’est le défi de la pauvreté
en s’appuyant sur les communautés
locales, afin qu’elles puissent
être actrices de changement pour un
développement durable.
Il y a aussi les défis de la paix, de la
bonne gouvernance et de l’atteinte
des Objectifs du millénaire en général.
Je n’oublie pas également la
gestion des crises humanitaires dues
à des catastrophes naturelles ou des
conflits, en répondant aux appels
SOA lancés par la Caritas nationale
ou alors en agissant en partenariat
avec des Caritas locales fortes.
Ce fut le cas, par exemple, dernièrement
quand Cordaid a confié à la
Caritas Goma la responsabilité de
distribuer des kits des NFI (non vivres
alimentaires) pour les familles
déplacées du Nord-Kivu. Je citerai
aussi le défi de répondre en consortium
avec la Caritas nationale à des
appels à proposition de grande envergure
pour lesquels il ne s’agit pas
pour Cordaid d’exercer une concurrence
déloyale, mais plutôt d’amener
une plus value basée sur nos forces
respectives.
Q : Qu’est-ce que Cordaid BAS a
pu concrètement réaliser comme
activités avec Caritas Congo ou
son réseau national depuis 2011 ?
R : De manière générale, Cordaid a
apporté un appui institutionnel notamment
au Service de Promotion
de la Santé (SPS) de Caritas Congo,
SPS qui a pour rôle de renforcer les
capacités des structures provinciales
encore faibles. Cordaid a aussi participé
à des échanges et des rencontres
avec la Caritas (Congo) et l’a soutenue
en vue de la participation d’un
de ses agents (une femme, Chargée
de programme) à la conférence sur
le VIH à Washington.
Q : Quelles leçons, selon vous,
Cordaid Bas a déjà tirées de son
partenariat avec Caritas Congo ?
R : Je dirai que le potentiel du partenariat
est énorme, étant donné la
longue histoire qui nous lie, notamment
le soutien depuis plusieurs décennies
aux structures telles que la
Conférence Episcopale Nationale
du Congo (Kinshasa) ou CENCO,
les Bureaux Diocésains des Œuvres
Médicales (catholiques), la Commission
Episcopale Justice et Paix, les
Bureaux Diocésains de Développement
(BDD), les Caritas diocésaines
et la Commission Episcopale ad hoc
pour les Ressources Naturelles.
Il s’agit donc d’un partenariat qui
s’est exercé au niveau national, mais
également au niveau provincial dans
les 6 provinces administratives déjà
citées (Ville-province de Kinshasa,
Equateur, Province Orientale,
Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema)
auxquelles il faut ajouter les deux
Kasaï (Occidental et Oriental).
Ces différentes structures (BDOM,
BDD…), par leur ancrage à la base,
leur présence sur le terrain, leur
proximité avec les communautés,
ont montré leurs capacités et leur
professionnalisme à mettre en œuvre
avec succès différents programmes
en matière de santé, d’éducation, de
justice, de sécurité alimentaire, d’urgences….
Ensemble, ce partenariat a également
inspiré la confiance des bailleurs et la
possibilité de mener des actions de
plaidoyer au niveau local, national et
international.
L’intégralité de cette interrview
est disponible sur le site de
Caritas Congo www.caritasdev.cd
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
Cordaid sur terrain lors d’une activité

Santé
Nord-Kivu : Bientôt un centre de santé à Kyahala, grâce à Caritas
Goma
D’une simple maison en
paille à la construction
d’un bâtiment en dur, ce
centre de santé, financé par CA-
FOD et dont le projet est exécuté
par Caritas Goma, est une réponse à
l’amélioration de la qualité des soins
à Kyahala, village enclavé situé dans
le territoire de Rutshuru, au Nord-
Kivu, dans l’Est de la RDC.
«Du jamais vu ! Une maison en matériaux
durables ici ?», s’exclame
une femme sexagénaire qui, depuis
sa naissance, n’a jamais quitté Kyahala.
La raison de son étonnement ?
Voir une maison en dur pour servir
de centre de santé. «Allez dire à cette
Caritas là, a ajouté la sexagénaire,
qu’elle reste immortelle».
Lancée au début de cette année
2013, la construction du centre de
santé de Kyahala est l’exemple d’un
projet de développement au profit
du système sanitaire congolais
et d’une population pauvre. Cette
construction a toutefois débuté
après plusieurs mois d’études pour
se rassurer des conditions sécuritaires
du milieu, de l’implication de
tous les groupes cibles et de la sensibilisation
des populations ayant
érigé domicile à Kyahala, comme
les déplacés de guerre. Dans ce village
où l’armée de la RDC n’est pas
présente, les populations sont abandonnées
aux mains des miliciens, visibles
à tout bout de champ, arme à
la main et habillés d’ une sorte de tenue
militaire multiforme. Dans son
plaidoyer, le médecin chef de Zone
de santé n’a pas manqué de solliciter
de l’équipement pour ce centre de
santé car, affirme-t-il, «rien n’existe
dans cette maisonnette en paille
qui puisse être utilisé dans un joli
patrimoine que CAFOD et Caritas
Goma offrent à la population».
Cellule de Communication/
Caritas Goma
Province de l’Equateur : La redynamisation des Structures
médicales catholiques au centre de l’assemblée générale du
BDOM Lisala
Le Bureau Diocésain des Œuvres
Médicales (catholiques)
BDOM Lisala a organisé du
12 au 14 février 2013 derniers une
assemblée générale de 50 structures
médicales de ce diocèse, situé dans
la Province de l’Equateur.
Madame le Commissaire de District
de la Mongala, Mgr l’Evêque représenté,
le Médecin Chef de District
de la Mongala et les Médecins
Chefs des Zones où fonctionnent
Les délégués qui ont pris part à l’assemblée générale du BDOM Lisala
32

Santé
ces structures médicales du BDOM
ont rehaussé de leur présence la cérémonie
d’ouverture de ces travaux.
Le Médecin Chef de District a expliqué
aux participants la Convention
entre le ministère de la Santé et
l’Eglise catholique. Il a saisi l’occasion
pour féliciter et encourager la
coordination de la Caritas-Développement
Lisala de l’initiative louable
d’organiser une telle rencontre
après une léthargie de cinq ans. Il lui
a enfin promis une franche collaboration
dans le sens de stricte application
de cette convention-cadre.
Pour rappel, c’est depuis 2007 que
le BDOM Lisala n’a pas eu un responsable
des structures médicales.
Ce qui n’a pas permis une supervision
dans le fonctionnement normal
de ce bureau. La tenue de cette
assemblée générale montre donc le
souci pastoral de l’Ordinaire du lieu,
Mgr Louis NKINGA Bondala, de
restructurer le travail dans ce domaine.
En tout 38 responsables sur 50
attendus y ont pris part. Le retard
dans la transmission d’informations
dans un diocèse très vaste, avec
des paroisses disséminées dans la
brousse, pénibles à couvrir dans un
temps record, n’a pas permis aux 12
autres responsables de participer à
ces assises.
Quatre exposés ont marqué ces
dernières. Le médecin superviseur
a planché sur «les nouvelles orientations
techniques du BDOM»,
conformément à l’atelier national
de décembre 2012. Le pharmacien
responsable de Zenufa Laboratoires
a entretenu les participants
de «la gestion et la qualité des médicaments».
Le médecin du Programme
«lèpre et tuberculose» est
intervenu en troisième lieu pour
parler de «l’expérience d’intégration
des activités de lutte contre le VIH/
SIDA». Enfin, le prêtre avocat-conseil
du diocèse de Lisala a planché
sur «les aspects juridiques des institutions
médicales». Pour permettre
aux participants de s’approprier ces
différents thèmes, des échanges ont
été systématiquement organisés à la
satisfaction de tous. Dans leurs recommandations,
les infirmiers ont
souhaité l’organisation régulière de
telles rencontres en vue du renforcement
des capacités. Ils ont aussi
recommandé l’approvisionnement
des structures médicales en produits
pharmaceutiques et matériels
médicaux.
« En somme, notre Caritas diocésaine
se recherche et veut mettre en
place sa structure d’intégration », a
souligné Soeur Jacky BAZIMAN-
GWA, Coordonnatrice de la Caritas-Développement
Lisala. Cette
dernière remercie le Secrétariat éxécutif
de Caritas Congo Asbl pour
l’attention et l’appui qu’il accorde à
la revitalisation du BDOM Lisala.
Guy-Marin Kamandji
Caritas Congo et son Projet Village et Ecole assainis : Bilan et
autre départ
Le Projet Village et Ecole
assainis que mène Caritas
Congo en partenariat avec
Caritas Allemagne et l’UNICEF
se trouve ces jours-ci à l’heure du
bilan et d’un autre ou nouveau départ.
C’est ce qu’il faut retenir de la
mission menée récemment à Kisangani,
dans l’Est de la République
Démocratique du Congo, par son
Coordonnateur national, Dr Romain
KIBADI Lungoy, du Service
de Promotion de la Santé (SPS) de
Caritas Congo.
Cette mission à Kisangani dernièrement
du Coordonnateur national
du Projet Village et Ecole assainis
Dans un village en plein assainissement
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 33

Santé
avait pour objectif d’en évaluer les
activités. Celles-ci avancent de façon
satisfaisante pour les 30 villages à
assainir. Il est prévu d’en assainir 22
dans le cadre de ce projet allant du
22 octobre 2012 au 22 mars 2013.
Les 30 villages sont répartis comme
suit : 4 villages situés dans la Zone
de santé de Bafwasende, 11 villages
dans la Zone de santé de Yakusu et
15 villages d’Isangi. Les 22 villages à
assainis devaient être certifiés au plus
tard le 22 mars 2013, sans oublier les
7 écoles reprises aux programmes,
toutes relevant de la sous-division
EPSP Isangi. Un village certifié signifie
un village où la population a accès
à l’eau potable dans l’ordre de 80 %
et utilise des latrines hygiéniques. En
plus, des ménages traitent leurs déchets
de manière hygiénique et 60
% de la population se lave les mains
avant de manger et après avoir utilisé
les latrines. 70 % de la population
connaît les modes de transmission
des maladies hydriques et les moyens
de s’en protéger, sans oublier les actions
de salubrité du village qui sont
menées au moins une fois par mois.
La mission de Dr Romain KIBADI,
du 14 au 26 février 2013, a surtout
eu pour objectif de permettre au
Coordonnateur national de rédiger
un nouveau projet avec M. Emmanuel
BOFOE, le Chargé de projet
provincial basé à Kisangani. Ce projet
sera mis en oeuvre avec l’appui
financier de l’UNICEF, dans le cadre
du partenariat entre Caritas Allemagne
et Caritas Congo.
Le projet en préparation porte sur
65 nouveaux villages auxquels seront
ajoutés 8 anciens autres villages
retenus par le projet qui a eu
pour durée d’exécution la période
du 12 octobre 2012 au 22 mars 2013.
Les 65 villages sont situés dans ces
Zones de santé : Bafwasende pour
10 villages, Yakusu pour 16 villages,
Yabando pour 13 villages, Isangi
pour 18 villages et Opala pour 8 villages.
Le projet entend amener tous
les 65 villages à l’exécution d’un
plan d’action communautaire.
JOSEPH KIALA
Caritas Congo dans le domaine de la santé : Réalisations de son
Service de Promotion de la Santé en 2012
Le Coordonnateur du SPS, Dr MUNONGO
Les réalisations du Service
de Promotion de la Santé
faisant partie de Caritas
Congo, en 2012, ont porté sur l’appui
et l’accompagnement des diocèses/Bureaux
Diocésains des Œuvres
Médicales (BDOM). Elles ont
aussi porté sur les programmes/
projets de lutte contre les maladies
tuberculose, paludisme, VIH/Sida
et malnutrition et sur l’appui à la
gestion des formations sanitaires.
C’est ce que souligne dans une interview
accordée le lundi 21 janvier
2013 à Kinshasa à « Lève-toi et marche
» le Coordonnateur du Service
de Promotion de la Santé de Caritas
Congo. Au cours de cette interview,
Dr Jean MUNONGO a dit un mot
sur les perspectives du Service de
Promotion de la Santé de Caritas
Congo en 2013, notamment, l’accompagnement
de proximité de 6
BDOM en collaboration avec les
BDOM Relais, la promotion des
Mutuelles de santé, l’appui global
aux Zones de santé, la poursuite de
la lutte contre les maladies dites de
pauvreté: tuberculose, paludisme,
VIH et le Sida, malnutrition .
Selon Dr Jean Munongo lors de cette
interview, le Service de Promotion
de la Santé ou SPS joue au sein
de Caritas Congo Asbl cinq principales
fonctions lui confiées par
l’Episcopat congolais par le biais du
Secrétariat Exécutif. Celles-ci sont
la promotion de la pastorale sociale
de l’Eglise catholique en matière de
santé, la coordination et la représentation
de l’action sanitaire de l’Eglise
catholique et le renforcement des
capacités des Bureaux Diocésains
des Œuvres Médicales (catholiques)
ou BDOM ainsi que la promotion
du partenariat entre les BDOM et
les autres intervenants, l’Etat et les
organismes d’aide. Le SPS exerce
enfin la fonction de plaidoyer en faveur
des vulnérables.
L’intégralité de cet article est
disponible en format questions
-réponses sur le site de Caritas
Congo www.caritasdev.cd
Propos recueillis par
JOSEPH KIALA
34
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013

Carnet de voyage
Afrique Centrale : La Société civile recommande aux Gouvernements,
à la CEMAC et à la CEEAC de mettre fin aux conflits armés
Commencé le lundi 6 mars
2013, l’atelier sous-régional
d’opérationnalisation
du Partenariat des Organisations de
la Société Civile pour l’efficacité du
Développement (POED) s’est clôturé
le mercredi suivant à la Résidence
Hôtelière Le Deido de Douala.
Après avoir endossé les Principes
d’Istanbul sur l’efficacité du Développement,
les 35 délégués de la
Société civile de 6 pays d’Afrique
centrale ont appelé leurs gouvernements
respectifs, les Communautés
Économiques Régionales CEMAC
et CEEAC à mettre fin aux conflits
armés en Afrique centrale.
Ainsi, dans leur déclaration finale,
ces représentants de la Société civile
de la sous-région d’Afrique centrale
venus du Cameroun, du Gabon, de
la République Centrafricaine, de
la République Démocratique du
Congo, de la République du Congo
et du Tchad, leur ont également
recommandé de respecter leurs
engagements pris dans le cadre de
la Déclaration de Paris, des 3ème
et 4ème Forum de Haut Niveau
d’Accra (Ghana) et de Busan (Corée
du Sud), notamment la création
des conditions d’un environnement
favorable à l’efficacité du développement
des OSC. Ils demandent
également à ces hautes instances de
favoriser le dialogue avec les OSC
sur les enjeux liés à l’efficacité du
développement ; d’assurer l’intégration
sous-régionale tout en travaillant
au renforcement de l’Union
Africaine ; de créer les conditions
politiques propices au partage des
pouvoirs, à la démocratie et au plein
exercice du contrôle citoyen de l’action
publique et du droit d’initiative
de la Société civile défini dans le
plan d’action d’Accra et entériné à
Busan ; d’élaborer et d’adopter des
politiques de développement soucieuses
de résultats avec la pleine
participation des autres acteurs nationaux
que sont le secteur privé
et la Société civile et de respecter
les engagements du Partenariat de
Busan en ce qui concerne l’effort à
fournir pour dégager des ressources
servant à appuyer les actions et
le renforcement des capacités de la
Société civile.
Les participants ont aussi appelé
les Parlementaires de la sous-région
à jouer un rôle plus actif dans
le contrôle de la mise en œuvre
du Partenariat de Busan pour une
Coopération Efficace au Service du
Développement ; et à promouvoir
les mesures pour la mise en place
d’un environnement favorable à la
démocratie et à l’action de la Société
civile. Aux Partenaires techniques et
financiers, les participants ont recommandé
notamment de soutenir
le processus d’appropriation des
Principes d’Istanbul ; de simplifier
les procédures de gestion de leurs
financements et de faciliter l’accès
aux financements des OSC signataires
des Principes d’Istanbul et engagées
dans le POED.
Au secteur privé, il a été recommandé
de soutenir les efforts des
OSC dans la perspective de la mise
en œuvre du partenariat de Busan,
notamment en ce qui concerne l’adhésion
aux Principes d’Istanbul et la
promotion de l’approche fondée sur
les droits humains. Les participants
ont dit attendre d’eux aussi de l’engagement
dans des programmes de
promotion de la responsabilité sociétale
des entreprises et le respect
des droits des travailleurs et l’environnement
; etc.
Les Organisations de la Société Civile
se sont entre autres engagées à
la transparence et à la redevabilité
Par ailleurs, les participants se sont
engagés à s’approprier les Principes
d’Istanbul sur l’efficacité du Développement
et à les mettre en pratique
dans leurs organisations, en
accordant un accent particulier sur
la promotion des droits humains,
l’égalité des sexes et la justice sociale,
la transparence et la redevabilité
dans leurs organisations, le partage
de l’information et des expériences,
le respect et la durabilité de l’environnement,
en vue d’un changement
social positif et profitable à
tous. Un projet de plan d’actions
sous-régional a été adopté.
Les participants ont élaboré et adopté
ce plan d’actions pour les OSC de
la Sous-région d’Afrique centrale,
articulé autour de trois axes : Stratégies
politiques et de plaidoyer, Efficacité
des OSC et Environnement
propice.
De notre envoyé spécial à Douala
Guy-Marin Kamandji
LEVE-TOI ET MARCHE N°028 JANVIER - MARS 2013 35

Mars, Mois de la Femme
Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du
monde.
Citation de Léon Tolstoï
Les hommes rêvent, se fabriquent des mondes idéaux et des
dieux. Les femmes assurent la solidité et la continuité du réel
Citation de René Barjavel
L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son
Ame. Elle est sa rumeur et son bruit. Et sans Elle, il n’est qu’un
blasphème
Citation de Louis Aragon
Les hommes c’est comme tout le monde les femmes c’est
comme personne.
Citation de Christian Bobin
Supérieures par l’amour, mieux disposées à toujours
subordonner au sentiment l’intelligence et l’activité, les
femmes constituent spontanément des êtres intermédiaires
entre l’Humanité et les hommes.
Citation d’Auguste Comte
Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et
adorées.
Citation d’Antoine de Saint-Just
n°028 Janvier - Mars 2013
www.caritasdev.cd