La salle à manger de Tériade - Musenor
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HISTOIRE DE L’ŒUVRE :<br />
Téria<strong>de</strong> achète en 1946, une maison <strong>de</strong>s années 1900 <strong>à</strong> Saint-Jean-Cap-Ferrat. <strong>La</strong><br />
minuscule <strong>salle</strong> <strong>à</strong> <strong>manger</strong> donne par <strong>de</strong>ux fenêtres sur le bougainvillier, les<br />
palmiers et les camélias roses du jardin. Une table en marbre pour six personnes,<br />
<strong>de</strong>s fauteuils en rotin et un meuble d’angle remplissent entièrement cet espace<br />
restreint <strong>de</strong> 9 m2. Cette pièce est d’une gran<strong>de</strong> valeur pour Téria<strong>de</strong> puisqu’il aime y<br />
réunir ses amis. Matisse, Giacometti, Bonnard, Chagall, Léger, <strong>La</strong>urens, Miro,<br />
Picasso… y ont partagés les plaisirs <strong>de</strong> la table.<br />
En 1951, Matisse propose <strong>à</strong> Téria<strong>de</strong> <strong>de</strong> transformer sa <strong>salle</strong> <strong>à</strong> <strong>manger</strong> avec le souci<br />
d’en agrandir la perception spatiale.<br />
Il remplace une fenêtre par le vitrail Les Poissons chinois (1951). Les verres<br />
colorés projettent avec le soleil, <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> couleur sur la table et les coupes <strong>de</strong><br />
Giacometti. Les parties transparentes du vitrail laissent entrevoir la végétation du<br />
jardin qui se mêle aux motifs du vitrail.<br />
Matisse peint un arbre immense, le Platane (mars 1952) qui se développe sur <strong>de</strong>ux<br />
murs, en vis-<strong>à</strong>-vis du vitrail. Ce <strong>de</strong>ssin, exécuté avec un large pinceau noir sur les<br />
carreaux blancs <strong>de</strong> céramique, entre en dialogue avec la couleur-lumière que crée<br />
le vitrail. Pour ouvrir les limites <strong>de</strong> cet espace, Matisse ne <strong>de</strong>ssine ni le pied ni la cime<br />
du platane. Le tronc situé <strong>à</strong> l’angle <strong>de</strong> la pièce déploie <strong>de</strong>s branches non fermées<br />
aux extrémités, sur un axe horizontal.<br />
Giacometti crée pour ce lieu, le Lustre et <strong>de</strong>ux Coupes i<strong>de</strong>ntiques, avec <strong>de</strong>s<br />
formes épurées blanches.<br />
Une Sirène ailée (1938) en plâtre blanc d’Henri <strong>La</strong>urens est posée sur un<br />
meuble d’angle. Sa forme biomorphe, ouverte et ses courbes ondoyantes<br />
résument l’esprit <strong>de</strong> cette pièce : un espace ouvert malgré ses dimensions<br />
restreintes, vivant au rythme <strong>de</strong> la lumière, où l’homme et la nature<br />
communient.<br />
L’ŒUVRE EN QUESTION :<br />
Notions : Intérieur /extérieur, limité/illimité, plein /vi<strong>de</strong>, ligne/couleur,<br />
opacité/transparence, l’œuvre in situ…<br />
Thèmes : Scènes <strong>de</strong> repas, le jardin, l’arbre dans l’histoire <strong>de</strong> l’art (médiéval,<br />
indien, copte, islamique, chinois, Nicolas Poussin), la fenêtre, le vitrail religieux<br />
et profane…<br />
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