Nous avons gagné notre pari - Cégep de Granby — Haute-Yamaska

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Date de création : 24 octobre 2008
La Voix de l'Est
Actualité, mardi, 13 mai 2008, p. 4
"Nous avons gagné notre pari"
La formation des infirmiers immigrants démarre au cégep de Granby
St-Hilaire, Cynthia
Granby - La persévérance a été
récompensée. Après avoir multiplié
les démarches, pendant un an, le
cégep de Granby-Haute-Yamaska a
amorcé, hier, la formation collégiale
pour les infirmiers immigrants. Treize
étudiants originaires de huit pays
forment cette première cohorte.
"Nous avons gagné notre pari", a
lancé fièrement l'instigatrice du
projet, Sylvie Jubinville,
coordonnatrice du département de
soins infirmiers au cégep de Granby,
lors d'une conférence de presse tenue
hier midi.
Initialement, ce cours d'une durée de
33 semaines s'adressant à des
immigrants ayant été infirmiers dans
leur pays, devait commencer en
septembre dernier. Les candidats
n'étaient toutefois pas en nombre
suffisant. Plusieurs candidatures
avaient dû être rejetées car les
aspirants ne maîtrisaient pas le
français.
Ne voulant pas abandonner son idée,
le cégep a démarré le 18 février une
formation en francisation de cinq
semaines. Cinq étudiants s'y sont
inscrits. Hier, 13 étudiants -
pratiquement autant d'hommes que de
femmes - ont assisté à leur premier
cours d'une formation qui les mènera
à une attestation d'études collégiales.
Travail-études
Le CSSS de la Haute-Yamaska
collabore à cette formation en offrant
un emploi de préposé aux
bénéficiaires ou d'infirmier auxiliaire
aux étudiants.
"C'est un travail à temps partiel, deux
jours semaine. L'horaire des cours au
cégep est fait en fonction de ces jours
de travail", note Marie-Claude
Laplante, agente des ressources
humaines au CSSSHY.
Actuellement, sept étudiants sont
préposés aux bénéficiaires et une est
infirmière auxiliaire. D'autres se
joindront à eux prochainement.
"Ça nous donne un bon coup de main,
surtout avec les vacances qui s'en
viennent", mentionne Mme Laplante.
Et pour les étudiants, cette formule
travail-études semble être la meilleure
qui soit. "J'ai besoin de travailler pour
m'intégrer", a fait savoir Lidia Putaru
Capitanu, une étudiante de 36 ans
originaire de la Roumanie.
Chèque de bienvenue
Ces immigrants ne sont pas que de
futurs employés du CSSSHY, ils sont
aussi de nouveaux résidants
granbyens pour la plupart. Hier, la
directrice générale du cégep de
Granby, Marie-Johanne Lacroix a
remis une bourse de 1000 $ à huit
d'entre eux qui ont décidé de s'établir
à Granby. "Déménager, c'est sauter
dans l'inconnu, ça implique une
réorganisation complète. Il reste
encore des montants disponibles, alors
si d'autres décident de s'installer...", a
dit en souriant Mme Lacroix. Les
membres de cette première cohorte
proviennent notamment de la Côte
d'Ivoire, de l'Algérie, de la Colombie,
de l'Uruguay et de la République
démocratique du Congo.
D'emblée, la région n'est pas le choix
numéro 1 des immigrants, d'où
l'intérêt de développer des incitatifs.
"85 % des immigrants choisissent de
s'établir dans les grandes villes, alors
Granby n'est pas nécessairement leur
premier choix", a révélé Yvan
Paquette, responsable de la
régionalisation pour l'organisme
Solidarité ethnique régionale de la
Yamaska, dont le mandat était de faire
connaître la formation. Le Centre
local d'emploi a aussi contribué à la
promotion du programme en assumant
les frais de publicité.
Changer sa vie
Pour Lidia Putaru Capitanu, le début
de cette formation signifie un
changement de vie qui lui permettra
de redevenir ce qu'elle était dans son
pays: infirmière. Cette Roumaine
possède 10 ans d'expérience en soins
infirmiers. Depuis trois ans, elle était
infirmière auxiliaire dans une
résidence de personnes âgées à
Longueuil. En juillet, son conjoint et
ses deux enfants emménageront dans
un 5 1/2 à Granby.
Si ce n'était que d'elle, Irina Filippova
Bangiev, originaire de Russie,
déménagerait aussi à Granby. Mais
cette idée ne plaît pas à ses fils âgés
de 10 et 14 ans. "Je loue une chambre
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à Granby et la fin de semaine je
retourne à Montréal. Moi et mon mari
réfléchissons encore à si nous nous
installerons dans la région", dit cette
mère de 42 ans.
En Russie, Mme Filippova Bangiev
était ingénieure avant de déménager
en Israël, où elle a été infirmière
pendant cinq ans à l'hôpital de Tel-
Aviv. En février, l'étudiante a suivi la
formation en francisation. Elle attend
patiemment les résultats de son test de
Illustration(s) :
Alain Dion
français. "J'espère que je vais pouvoir
continuer la formation. Il faut que
j'aie réussi cet examen", a-t-elle dit
dans un français impeccable.
Quant à Lisette Ibingo Ngia,
originaire de la République
démocratique du Congo, son plan de
carrière en sol québécois était clair
dès que son avion s'est posé à
l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, le
21 novembre 2007. "Dès que je suis
arrivée, mon ami m'a informée du
programme au cégep de Granby. Dès
le lendemain, j'ai appelé."
La femme de 31 ans a étudié en soins
infirmiers en Italie puis a pratiqué
pendant quatre ans dans un hôpital de
Rome.
Ces femmes espèrent maintenant
décrocher leur attestation d'études
collégiales afin de renouer avec leur
passé professionnel.
csthilai@lavoixdelest.qc.ca
Treize étudiants originaires de huit pays ont amorcé, hier, une formation de 33 semaines en soins infirmiers.
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news·20080513·VE·0006 - Date d'émission : 2008-10-24
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