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ANNEX N CAMPAGNE D'INFORMATION ET DE SENSIBILISATION

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<strong>ANNEX</strong> N<br />

<strong>CAMPAGNE</strong> D’INFORMATION <strong>ET</strong> <strong>DE</strong> <strong>SENSIBILISATION</strong><br />

1


L’EXPLOITATION DU MINERAI <strong>DE</strong> COBALT <strong>DE</strong> NKAMOUNA<br />

<strong>CAMPAGNE</strong> D’INFORMATION <strong>ET</strong> <strong>DE</strong> <strong>SENSIBILISATION</strong><br />

En mai 2006, à Yaoundé, Bertoua, Lomié, au cours de la restitution publique de l’étude<br />

d’impact environnemental et social préliminaire du projet d’exploitation de Cobalt - Nickel de<br />

Nkamouna par GEOVIC Cameroon, il est apparu que les préoccupations majeures du public<br />

concernaient les domaines telles que:<br />

- les effets potentiels du cobalt sur la santé humaine dans la zone d’exploitation<br />

- la crainte de la radioactivité présumée du cobalt<br />

- les retombées bienfaisantes de cette activité minière.<br />

Dans le souci de mieux informer et sensibiliser le public camerounais en général et celui de la<br />

région de Lomié en particulier, une équipe d’experts pluridisciplinaires a mené du 25 mai au<br />

30 juin 2006, sous la coordination du Délégué Départemental de l’Industrie, des Mines et du<br />

Développement Technologique du Haut-Nyong, une série d’activités relatives à l’exploitation<br />

du minerai de Cobalt-Nickel de Nkamouna. Ce groupe comprenait :<br />

Mr SIMO Emmanuel, Géologue minier, Délégué Départemental de l’Industrie, des Mines et<br />

du Développement Technologique du Haut-Nyong à Abong-Mbang,<br />

Mobile: +237 777 66 69, Email: simoema02@yahoo.fr<br />

Pr NJOPWOUO Daniel, Chimiste minéralogiste, Chef de Département de chimie Inorganique<br />

de la faculté des sciences de l’Université de Yaoundé I<br />

Mobile: +237 9874456, Email: dnjop@yahoo.fr<br />

Pr KABEYENE Beyala Véronique, Géologue Géochimiste de surface, Chef de Département<br />

des sciences Biologiques à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université de Yaoundé I<br />

Mobile: +237 7045001, Email: rkamgang@uycdc.uninet.cm<br />

Pr NJOYA Oudou, Hépato Gastro-entérologue, Médecin Chef du centre Médico-Social de<br />

l’Université de Yaoundé II à Soa<br />

Mobile: +237 9811717, Email: oudou_nj@yahoo.fr<br />

Mr NIA Paul, Hydrologue, Hydrogéochimique, Chercheur, Chef de Laboratoire d’Analyse<br />

des Eaux à L’Institut de Recherches Géologiques et Minières.<br />

Mobile: +237 7594750, Email: niapaul2000@yahoo.fr<br />

Mr KAMGUEM Dieudonné, Ingénieur en agroforesterie, Chef de service au Ministère de<br />

l’Environnement de la Nature.<br />

Mobile: +237 7554409, Email: dkamguem@yahoo.fr<br />

L’essentiel des travaux de cette équipe était effectué à travers :<br />

- la visite de site de Nkamouna<br />

- les opérations de mesure de la radioactivité dans le gisement, dans les localités<br />

riveraines du site, à Lomié, et à Abong-Mbang.<br />

- l’évaluation de la situation actuelle de la santé des populations par une étude<br />

statistique des malades dans les centres de santé, dispensaires, hôpital et par des<br />

consultations médicales populaires gratuites.<br />

- la conception, la confection et la distribution d’un dépliant portant des<br />

informations relatives au cobalt.<br />

- les causeries éducatives publiques, véritables séances d’échange réunissant les<br />

experts, les autorités administratives, les chefs traditionnels, les responsables<br />

2


d’églises, les représentants d’ONG basées à Lomié, les populations de Lomié,<br />

Zoulabot, Ngola, Kongo et Eschiambor.<br />

Le présent rapport d’activité contient non seulement les informations scientifiques (se<br />

rapportant au cobalt) transmises aux populations, mais aussi le compte rendu des causeries<br />

éducatives publiques d’information et de sensibilisation réalisées du 23 au 26 Juin 2006 dans<br />

la région de Lomié par les experts.<br />

I LE COBALT : DONNEES D’ENSEMBLE<br />

1 – Définition et propriétés fondamentales du cobalt<br />

Le cobalt est un élément chimique de symbole Co, de nature métallique et de couleur<br />

blanc grisâtre, découvert par le chimiste suédois George Brandt vers 1735 ; son nom dérive de<br />

Kobolt, nom d’un lutin dans les légendes minières germaniques. Dans le tableau de<br />

classification périodique des éléments, le cobalt est l’élément chimique de numéro atomique<br />

27 et de nombre de masse 59 (27 protons + 32 neutrons). Il y figure dans la 4 ème période, entre<br />

le fer et le nickel avec lesquels il forme la première triade du groupe VIIIA des éléments de<br />

transition. Sa masse atomique est égale à 58,933 g.mole -1 . C’est un métal ferromagnétique<br />

jusqu’à 1150°C, malléable et ductile. Ses autres propriétés physico-chimiques, comparées à<br />

celles du fer et du nickel, sont rassemblées dans le tableau ci-dessous.<br />

Tableau I : Constantes physico-chimiques du cobalt, du fer et du nickel<br />

Propriété<br />

Valeur<br />

Cobalt Fer Nickel<br />

Electronégativité (Alled et Rochow) 1,70 1,64 1,75<br />

Electronégativité (Pauling) 1,88 1,83 1,91<br />

Masse atomique (u.m.a.) 58,93 55,85 58,71<br />

Masse volumique (g.cm -3 ) 8,90 7,86 8,90<br />

Rayon atomique (Å) 1,25 1,26 1,25<br />

Degré d’oxydation (gras = le plus stable) 2 ; 3 2 ; 3 2 ; 3<br />

Rayon ionique pour M 2+ (Å) 0,74 0,76 0,72<br />

Rayon ionique pour M 3+ (Å) 0,63 0,64 0,62<br />

Potentiel d’ionisation pour M 2+ (volts) 17,05 16,18 18,15<br />

Potentiel d’ionisation pour M 3+ (volts) 33,49 30,64 36,16<br />

Système de cristallisation H.C. (Coα) C.I. (Feα) ;<br />

C.F.C. (Feγ)<br />

C.F.C.<br />

(a = 2,50 Å; c =<br />

(a = 3,52<br />

4,07Å)<br />

Å)<br />

C.F.C. (Coγ)<br />

Température de transformation α ↔ γ<br />

(a = 3,55 Å)<br />

→ 430-500 α ↔ γ : 911<br />

(°C)<br />

← 350-500 γ ↔ α :1392<br />

Température de fusion (°C) 1495 1536 1453<br />

Température d’ébullition (°C) 2595 3000 2730<br />

Source : M. Garric. Chimie générale, Dunod, 3 e éd., 1983, 432p<br />

2 - Etat naturel ou forme dans les minerais<br />

3


Le cobalt est très peu abondant dans la croûte terrestre où sa teneur moyenne est de<br />

l’ordre de 10 mg/Kg soit 10 ppm. Il n’existe pas sous forme de métal natif ; on le rencontre en<br />

concentrations relativement élevées, associé au cuivre (Cu), au nickel (Ni), au fer (Fe), au<br />

manganèse (Mn), à l’antimoine (Sb), au bismuth (Bi), sous forme d’oxydes (asbolite,<br />

(Co,Ni)O, 2MnO2, 4H2O…), d’arséniures (smaltite, CoAs2 …), de sulfures (linnéite,<br />

(CoNiFe)S4 ; jaipurite, CoS…), de thioarséniures (cobaltite, CoAsS…), de sulfate (bieberite,<br />

CoSO4.7H2O…), de carbonates (sphérocobaltite, CoCO3…)… Le cobalt est également<br />

présent dans les météorites (fragments de corps célestes qui tombent à la surface de la terre).<br />

Dans le gisement de Nkamouna, le cobalt est associé au nickel et au manganèse dans<br />

un minéral oxydé appelé Asbolite, (Co,Ni)O, 2MnO2, 4H2O…).<br />

3 – Cobalt et radioactivité<br />

3.1 – Définition générale de la radioactivité<br />

La radioactivité est la propriété qu’a un noyau atomique instable de se transformer en<br />

un ou plusieurs noyaux d’autres éléments, et d’émettre lors de cette transformation, de la<br />

chaleur et des particules rayonnant de l’énergie, plus ou moins pénétrantes. Les particules les<br />

plus fréquemment émises sont les particules alpha, α (noyau d’hélium), bêta, β (constituées<br />

d’électrons, β - ou de positrons, β + ) et gamma, γ (photon = rayonnement électromagnétique,<br />

de même nature que les rayons X, mais plus pénétrant que ces derniers).<br />

L’instabilité du noyau peut être due à :<br />

• un grand excès de neutrons ; ces neutrons se transforment alors en protons (qui restent<br />

dans le noyau) et en électrons qui en sont expulsés sous forme de particules β - ;<br />

• une carence en neutrons ; le noyau émet alors un positon β + et devient chargé<br />

négativement ; un proton capte alors un électron du cortège périphérique et devient un<br />

neutron.<br />

D’une façon générale, les noyaux stables sont ceux dont le nombre de masse n’est ni<br />

trop petit ni trop grand. Leur nombre de masse A est compris entre 20 et 190<br />

Les rayonnements radioactifs ont la propriété d’ioniser les gaz environnants ;<br />

l’irradiation d’un organisme vivant par ces rayonnements a des effets plus ou moins néfastes<br />

selon la dose reçue et le type de rayonnement. En effet, le rayonnement α est très peu<br />

pénétrant ; une feuille de papier peu l’arrêter. Les rayonnements β sont pénétrants et chargés<br />

électriquement ; une feuille d’aluminium peut les arrêter. Enfin, le rayonnement γ est très<br />

énergétique et très pénétrant, mais non chargé électriquement ; il faut plusieurs centimètres de<br />

plomb pour l’arrêter (à noter que les rayons X peuvent être arrêtés par une feuille de plomb de<br />

quelques millimètres).<br />

3.2 – Radioactivité naturelle et radioactivité artificielle<br />

Du point de vue radioactivité, il existe deux types de radioéléments ou radio-isotopes :<br />

ceux qui sont naturellement radioactifs et ceux dont la radioactivité est provoquée. Pour ces<br />

derniers on dit que leur radioactivité est artificielle.<br />

3.2.1 - Les radio-isotopes naturels<br />

Lors de la formation de la Terre, il y a environ 5 milliards d’années, la matière<br />

comprenait des atomes stables et instables. Mais depuis, la majorité des atomes instables se<br />

4


sont désintégrés par radioactivité et la plupart d’entre eux ont fini par atteindre la stabilité.<br />

Cependant, il existe toujours quelques atomes radioactifs naturels ce sont :<br />

• les radio-isotopes caractérisés par une très longue demi-vie comme l’uranium 238 (4,5<br />

milliards d’années) et le potassium 40 (1,3 milliard d’années). Ils n’ont pas encore eu le temps<br />

de tous se désintégrer depuis qu’ils ont été créés ;<br />

• les descendants radioactifs des précédents comme le radium 226 qui est en<br />

permanence régénéré après désintégration de l’uranium 238. Le radium 226 se transforme<br />

lentement en un gaz lui-même radioactif, le radon 222 ;<br />

• les radio-isotopes créés par l’action des rayonnements cosmiques sur certains noyaux<br />

d’atomes. C’est le cas, par exemple, du carbone 14 qui se forme en permanence dans<br />

l’atmosphère.<br />

Ces radio-isotopes naturels sont présents sur toute la planète, dans l’atmosphère<br />

(carbone 14, radon 222), dans la croûte terrestre (uranium 238 et uranium 235, radium 226…)<br />

et dans notre alimentation (potassium 40).<br />

Voilà pourquoi tout ce qui nous entoure est radioactif. Depuis l’aube des<br />

temps, la Terre et les êtres vivants sont donc plongés dans un véritable bain de<br />

radioactivité. Ce n’est que récemment (à peine plus de cent ans) que l’homme<br />

a découvert avec les travaux d’Henri Becquerel qu’il avait toujours vécu<br />

dans cette ambiance.<br />

Des études extrêmement nombreuses ont permis, en s’appuyant d’une part sur l’étude<br />

des rayonnements émis par les substances radioactives, d’autre part sur leur cinétique de<br />

désintégration, et enfin sur leurs propriétés chimiques, de dénombrer et d’ordonner les termes<br />

des trois grandes familles radioactives naturelles.<br />

La première de ces familles est la famille de l’uranium. Elle comporte 18 isotopes<br />

obtenus par désintégrations successives de l’uranium 238, dont entre autres le radium 226, le<br />

radon 222, l’astate 218, le polonium 210 et le radium G 206, terme de désintégrations et<br />

isotope stable de même nombre de masse que le plomb 206.<br />

La deuxième famille est celle du thorium ; elle comporte 12 isotopes obtenus par<br />

désintégrations successives du thorium 232, dont entre autre le thoron 220 et le thorium D<br />

208, terme de désintégrations et isotope stable de même nombre de masse que le plomb 208.<br />

La troisième famille est celle de l’actino-uranium ; elle comprend 17 isotopes obtenus<br />

par désintégrations successives de l’actino-uranium 235, dont entre autres le protactinium<br />

231, l’actinium 227, l’actinon 219, l’astate 219, l’astate 215 et l’actinium G 207, terme de<br />

désintégrations et isotope stable de même nombre de masse que le plomb 207.<br />

3.2.2 - Les radio-isotopes artificiels<br />

La production de radio-isotopes artificiels se fait au moyen d’un cyclotron ou d’un<br />

réacteur nucléaire et permet de nombreuses applications. Certains radio-isotopes peuvent être<br />

utilisés comme source de rayonnements pour des radiographies gamma (ou gammagraphies)<br />

ou comme source d’irradiation pour la radiothérapie ou pour des applications industrielles. De<br />

telles sources sont couramment utilisées en médecine et dans l’industrie. D’autres radioisotopes<br />

artificiels sont créés dans les réacteurs nucléaires. Certains ne sont pas utilisés par<br />

l’homme et constituent ce que l’on appelle les déchets nucléaires. Fortement radioactifs, ces<br />

derniers doivent être stockés sous haute surveillance et isolés de l’homme.<br />

3.3 – Unité de mesure de radioactivité<br />

5


Les unités des grandeurs utilisées pour apprécier l’ampleur de la radioactivité diffèrent<br />

selon qu’il s’agit de l’activité de la matière radioactive, de l’énergie reçue par la matière<br />

irradiée ou du dégât biologique sur les tissus vivants irradiés. Ces unités sont rassemblées<br />

dans le tableau II ci-dessous.<br />

Tableau II : Unités de mesures de la radioactivité<br />

Grandeurs Unités Equivalences Définitions<br />

Activité<br />

Becquerel (Bq)<br />

Mesure du nombre de<br />

Curie (Ci)<br />

1Ci = 37 milliards<br />

de Bq<br />

désintégrations par seconde au<br />

sein d’une matière radioactive.<br />

Dose absorbée Gray (Gy) 1Gy = 100 rd Mesure de l’énergie reçue par<br />

la matière irradiée par unité de<br />

Rad (rd) 1 rd = 1/100 Gy masse.<br />

Equivalent de dose<br />

Débit de dose<br />

absorbée<br />

Débit d’équivalent de<br />

dose<br />

3.4 - Radioactivité du cobalt<br />

Sievert (Sv) 1 Sv = 100 rem<br />

Röntgen equivalent<br />

man (Rem)<br />

Gray par heure<br />

(Gy/h ou Gy.h -1 )<br />

Rad par heure (rd/h<br />

ou rd.h -1 )<br />

Sievert par heure<br />

(Sv/h ou Sv.h -1 )<br />

Rem par heure<br />

(Rem/h ou Rem.h -1 )<br />

3.4.1- Les isotopes du cobalt<br />

6<br />

1 rem = 1/100 Sv<br />

1Gy/h = 100 rd/h<br />

1 rd/h = 1/100<br />

Gy/h<br />

1Sv/h = 100<br />

Rem/h<br />

1 Rem/h= 1/100<br />

Sv/h<br />

Mesure de dégât biologique sur<br />

les tissus vivants irradiés (dose<br />

cumulée suite à une irradiation<br />

continue durant une année).<br />

Quantité d’énergie reçue par la<br />

matière irradiée par unité de<br />

masse et par unité de temps.<br />

Dégât biologique subi par un<br />

tissu vivant irradié par unité de<br />

temps.<br />

Le cobalt possède 19 isotopes dont un seul est naturel. Les principaux figurent dans le<br />

tableau III ci-après.<br />

Tableau III : Principaux isotopes du cobalt<br />

Isotope Masse atomique Z A A – Z Abondance terrestre<br />

(protons) (Nucléons) (Neutrons)<br />

56<br />

27Co<br />

55,940 27 56 29 0 % (artificiel)<br />

57<br />

27Co<br />

56,936 27 57 30 0 % (artificiel)<br />

58<br />

27Co<br />

57,936 27 58 31 0 % (artificiel)


59<br />

27Co<br />

60<br />

27Co<br />

61<br />

27Co<br />

58,933 27 59 32 100 % (naturel)<br />

59,934 27 60 33 0 % (artificiel)<br />

61,000 27 61 34 0 % (artificiel)<br />

3.4.2 - Le cobalt 59 ou cobalt naturel<br />

Il est à remarquer que le Cobalt ne figure dans aucune des trois familles d’éléments<br />

naturellement radioactifs décrites au paragraphe 3.2.1. Le cobalt naturel (cobalt 59) n’est<br />

donc pas radioactif. Ce fait est scientifiquement confirmé dans le cas du cobalt de Nkamouna.<br />

En effet, des mesures de radioactivité effectuées du 08 au 12 juin 2006, dans des puits<br />

du gisement et dans les villages environnants ont donné une valeur de débits des dose<br />

moyenne de 0,3 mSv/an ou 0,03 Rem/an, nettement inférieure aux normes internationale (1<br />

mSv/an) et nationale (5 Rem/an) (voir annexes).<br />

Des 19 isotopes du cobalt, seul, le cobalt 59, isotope naturel, est stable et non<br />

radioactif. Les principaux isotopes à abondance terrestre nulle et figurant dans le tableau III<br />

sont radioactifs. Hormis l’isotope 60 dont la période de demi-vie est de 5,3 années, les<br />

périodes de demi-vie des autres isotopes radioactifs ne dépassent guère 300 jours.<br />

3.4.3 – Le cobalt 60 ou cobalt radioactif<br />

Le cobalt 60 est un isotope radioactif dérivé du cobalt 59. Son nombre de masse est<br />

A = 60. Cet isotope de cobalt n’existe pas dans la nature. Pour l’obtenir, on expose des<br />

noyaux stables de cobalt 59 à des neutrons, à l’intérieur d’un réacteur. Après un séjour<br />

d’environ un an dans le réacteur, les atomes stables de cobalt 59 ont suffisamment absorbé de<br />

neutrons et sont devenus du cobalt 60, un isotope instable et radioactif.<br />

Le noyau instable de cobalt 60 étant trop chargé de neutrons subit une réaction de<br />

désintégration du type β- et se transforme en nickel 60 qui se trouve dans un état excité. Le<br />

nickel 60 émet deux rayonnements du type gamma ( γ) pour retrouver son état fondamental<br />

qui est l’état stable.<br />

La chaîne de réactions est résumée ci-dessous:<br />

60<br />

Production du cobalt 60 ( 27Co<br />

) dans un réacteur nucléaire.<br />

59<br />

27<br />

Co + n → Co<br />

1<br />

0<br />

60<br />

27<br />

Désintégration du cobalt 60 ( )<br />

27<br />

60<br />

27<br />

Co Ni e<br />

60 *<br />

0<br />

→ 28 + −1<br />

60 60 *<br />

Co en nickel 60 ( 28 Ni )<br />

7


Transformation du nickel 60 à l’état excité en nickel 60 stable avec émission de deux<br />

photons gamma<br />

60<br />

28<br />

Ni Ni<br />

* 60<br />

→ 28 + γ<br />

Le cobalt 60 possède une période radioactive (demie vie) de 5,27 ans, période requise<br />

pour diminuer de moitié la valeur initiale de sa radioactivité. Cette courte durée de vie,<br />

comparée à l’âge de la planète terre (environ 5 milliards d’années), confirme bien que le<br />

cobalt 60 ne peut plus exister à l’état naturel.<br />

Le cobalt 60 est un radio-isotope de choix dont les photon gamma émis sont<br />

domestiqués et utilisés pour de nombreuses applications bénéfiques, notamment en médecine<br />

(traitement de certains cancers et stérilisation du matériel médical à usage unique tels que les<br />

seringues, les perfuseurs etc…), dans l’industrie alimentaire (stérilisation des aliments,<br />

prolongation de leur vie, amélioration de leurs propriétés physico-chimiques et de leur qualité<br />

hygiénique). Il n’est donc pas un déchet radioactif de l’industrie nucléaire. C’est un<br />

radioélément que l’on produit volontairement dans un réacteur, en vue de bénéficier de ses<br />

bienfaits.<br />

4 – Le cobalt dans l’environnement<br />

8<br />

2<br />

4.1 Le cobalt dans le sol et dans les plantes<br />

Le cobalt ne se maintient pas dans l’atmosphère. Dans les sols, les oxydes de fer, de<br />

manganèse et les argiles adsorbent rapidement le cobalt. Ces phénomènes d’adsorption<br />

conduisent le cobalt à ne pas migrer sous forme soluble dans les sols. Le pH du sol joue un<br />

rôle essentiel dans l’adsorption du cobalt. Ainsi, celle-ci est plus importante dans les sols<br />

basiques que dans les sols acides<br />

La moyenne mondiale de cobalt dans le sol superficiel (50 premiers centimètres) est<br />

de 8 ppm. Elle peut atteindre 16 à 6450 ppm dans les sols avoisinant les mines de cobalt.<br />

L’absorption du cobalt par les plantes est fonction de sa teneur dans le sol. Si le cobalt<br />

dans le sol a une concentration inférieure à 40 ppm, sa toxicité pour les plantes est<br />

négligeable. En général, il est moins toxique que d’autres métaux lourds auxquels il est<br />

souvent associé. Les plantes à feuilles absorbent plus de cobalt que les graminées et celui se<br />

localise surtout au niveau des racines. Il est important de signaler que, même là où le sol de<br />

surface est très riches en cobalt, il est difficile d’absorber d’importantes quantités de cobalt en<br />

mangeant des légumes qui y poussent, car le cobalt n’est jamais présent à forte concentration<br />

dans les plantes ; sa teneur dans les légumes est rarement supérieure à 1 ppm. D’autres<br />

aliments contiennent aussi le cobalt en état de traces. Ce dernier est nécessaire en infime<br />

quantité pour la santé des animaux et des hommes.<br />

Des teneurs anormalement élevées de cobalt ne peuvent se retrouver dans<br />

l’environnement qu’à la suite d’activités anthropiques telles que :<br />

- l’exploitation d’un gisement cobaltifère<br />

- la mise en œuvre de l’industrie de production et d’utilisation des produits chimiques<br />

à base de cobalt.<br />

- les rejets des centrales thermiques<br />

- les fumés des échappements des véhicules à moteurs thermiques<br />

- les feux de brousse


- la combustion du charbon,<br />

Ces anomalies peuvent aussi survenir lors :<br />

- d’une érosion des sols riches en cobalt dû au lessivage par les eaux de pluie.<br />

- d’une éruption volcanique<br />

- des vents violents<br />

4.2 – Le cobalt dans l’eau et dans l’air<br />

Les concentrations ubiquitaires du Co sont :<br />

- air : 0,4 à 2 µg/m 3 ,<br />

- eaux douces et eaux de mer : 0,1 à 5 µg/L,<br />

Le cobalt est insoluble dans l’eau froide ou chaude. Dans les rivières, lacs, estuaires ou<br />

eaux marines, le cobalt est adsorbé en grande quantité par les sédiments des lits des cours<br />

d’eau. On le retrouve également précipité sous forme de carbonate ou d’hydroxyde, ou bien<br />

avec les oxydes d’autres éléments minéraux présents. L’adsorption ou la complexation avec<br />

des substances humiques est également possible, mais dépend de facteurs physico-chimique et<br />

environnementaux. Ainsi le pH du milieu a une influence sur la distribution spatiale du<br />

cobalt : plus le pH est élevé, plus le cobalt est complexé, en particulier avec des carbonates,<br />

aux dépens du cobalt libre. Un milieu acide favorise la formation d’ions cobalt. La présence<br />

de polluants organiques dans le milieu aquatique modifie également la distribution spatiale<br />

des composés du cobalt : les quantités de cobalt adsorbé sur les sédiments diminuent au profit<br />

du cobalt dissous et du cobalt précipité ou co-précipité quand la concentration en matière<br />

organique augmente.<br />

Des études hydro sanitaires et statistiques menées aux U.S.A. ont montré qu’il n’y<br />

avait pas de corrélation entre la présence de cobalt dans l’eau et la mortalité par cancer chez<br />

l’homme. A doses moyennes, l’action toxique aigué est limitée. A doses plus élevées, les<br />

symptômes sont caractérisés par des vomissements, des diarrhées avec albuminurie et<br />

quelquefois anurie. Toutefois, les quantités susceptibles d’être absorbées dans l’eau (10 à 15<br />

mg de sulfate de cobalt par jour) étaient bien inférieures aux doses thérapeutiques utilisées<br />

(300 mg/j) sans effet toxique sur le myocarde.<br />

5 – Quelques domaines d’utilisation du cobalt<br />

Les domaines d’utilisation du cobalt sont très nombreux, comparés aux domaines<br />

d’utilisation du nickel. Ci-dessous figurent quelques domaines d’application dont le<br />

Cameroun peut tirer bénéfice en cas d’exploitation des gisements de Lomié :<br />

Alimentation animale<br />

Caméras vidéo<br />

Appareils photo<br />

Stylos à bille<br />

Piles<br />

Batteries (véhicules<br />

électriques hybrides)<br />

Pigments (peintures)<br />

Colorants (céramiques et<br />

verres)<br />

Téléphones cellulaires<br />

Industrie automobile<br />

Outils de coupe<br />

Outils électriques<br />

Appareils acoustiques<br />

Eléments chauffants<br />

Aimants de hautes<br />

températures<br />

Catalyseur en pétrochimie<br />

Télécommunications<br />

Transformateurs électriques<br />

Industrie métallurgique<br />

Industrie des prothèses<br />

Imagerie médicale<br />

9<br />

Additifs de l'alimentation de<br />

la plante<br />

Balances de précision<br />

Papeterie<br />

Industrie de l’aéronautique<br />

Aimants permanents<br />

Collecteur de chaleur pour la<br />

production de l’énergie<br />

solaire<br />

Production des Rayons X<br />

Ordinateurs portables<br />

Industrie des plastiques


6 – Pays producteurs<br />

Tableau IV : Pays producteurs du Cobalt<br />

Pays Production annuelle (en Réserve (en tonne métrique)<br />

RDC<br />

Tonne métrique)<br />

10000 3400000<br />

Zambie 12000 270000<br />

Australie 6600 1500000<br />

Russie 5000 250000<br />

Canada 4700 90000<br />

Cuba 3200 1000000<br />

Nouvelle Calédonie 1400 230000<br />

Autres 4000 255000<br />

Cameroun ? ?<br />

Source: survey, mineral commodity summaries, january 2004)<br />

II LE COBALT AU CAMEROUN : LE CAS <strong>DE</strong> NKAMOUNA<br />

Les premiers indices des roches ultrabasiques ont été signalés au Cameroun pour la<br />

première fois, dans une note de l’académie des sciences de France à Paris le 27-8-1951. Dans<br />

cette note, Edmond Bruet signale des péridotites serpentinisées à 80 Km au sud de Lomié.<br />

Dans l’état actuel d’exploration, cet indice peut être identifiée au massif ultrabasique de<br />

Kondong.<br />

Par la suite, cet indice sera omis lors de l’établissement des premières cartes<br />

géologiques du Cameroun notamment la carte géologique de reconnaissance d’Abong-Mbang<br />

Ouest<br />

(1/500 000) qui couvre la région de Lomié.<br />

De 1980 à 1987, dans le cadre de l’inventaire du potentiel minier du SUD-EST<br />

Cameroun, une campagne de prospection géochimique « stream sediment », met en évidence<br />

les massifs ultrabasiques de Kongo, Mang Nord, Mang Sud, Messéa et Kondong.<br />

Le massif de Nkamouna qui est l’extrême partie Sud du massif de Kongo et qui est<br />

situé à 13 Km au Nord du village Kongo, a fait l’objet d’importants travaux miniers. Les<br />

résultats de ces travaux ont révélé une concentration métallifère en Cobalt, Nickel et<br />

Manganèse dans la zone moyenne du profil d’altération développé sur les serpentinites.<br />

De 1995 à nos jours, dans le cadre d’une autorisation de prospection, d’un permis de<br />

recherche, d’une convention minière et d’un permis d’exploitation accordés à GEOVIC<br />

Cameroun par le gouvernement camerounais, cette société a entrepris l’étude de cet important<br />

indice minier qui a abouti à la mise en évidence d’un des plus gros gisement du Cobalt du<br />

Monde.<br />

10


1 Géologie et minéralisation<br />

Dans la zone de Nkamouna, près de 1400 puits et forage miniers ont été réalisés et<br />

plus 16000 analyses chimiques ont été faites.<br />

De ces travaux, il ressort que :<br />

- Le profil d’altération développé sur les serpentinites est constitué de trois unités<br />

lithologiques subhorizontaux facilement indentifiables sur le terrain. Il s’agit de :<br />

l’argile supérieure généralement stérile (Pauvre en minéralisation de Cobalt,<br />

de Nickel et de Manganèse).<br />

l’horizon à concrétions ferrugineuses dont la base passe parfois aux<br />

concrétions manganésifères et alumineuses. C’est la zone où on trouve les<br />

teneurs les plus élevées en cobalt.<br />

l’argile inférieure généralement de couleur sombre montrant une foliation<br />

discontinue héritée de la structure des serpentinites. La profondeur des puits de<br />

prospection est limitée dans cet horizon par la présence de la nappe aquifère.<br />

- Les argiles inférieures contiennent près de 80 % de minéralisation du Cobalt.<br />

- Les teneurs moyennes en Cobalt et en nickel sont respectivement 0,2 % et 0,8%.<br />

- La minéralisation est située dans la zone moyenne du profil au dessus de la nappe<br />

aquifère, à une profondeur moyenne de 14 mètres.<br />

2 – Niveau de radioactivité de référence du gisement de cobalt de Nkamouna<br />

Un groupe de scientifique conduit par le Délégué départemental de l’industrie, des<br />

mines et du développement technologique du Haut-Nyong s’est rendu sur le gisement de<br />

cobalt-nickel de Nkamouna du 08 au 12 juin 2006. Le but de cette mission était de mesurer le<br />

niveau de radioactivité de référence du site.<br />

2.1- Appareils utilisés :<br />

Un radiamètre et un scintillomètre dont les caractéristiques sont consignées dans le tableau V<br />

ci-dessous ont été utilisés.<br />

Tableau V : Caractéristiques des appareils de mesure de la radioactivité.<br />

Scintillomètre Radiomètre<br />

Marque SPP2 Graetz X 5 <strong>DE</strong><br />

Rayonnement détecté γ (gamma) γ (gamma)<br />

Gamme d’énergie 45 keV – 1,3 MeV<br />

Grandeur mesurée Débit de dose Débit de dose<br />

Intervalle de mesure 0 – 50 µSv/h 0 – 20 µSv/h<br />

Limite de détection 0, 013 µSv/h 0 ,06 µSv/h<br />

Le dernier contrôle du bon fonctionnement du radiomètre Graetz X 5 <strong>DE</strong> par un expert<br />

de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) date du 30/04/2003.<br />

11


Un échantillon de thorium radioactif (TS-3) a été utilisé pour vérifier la compatibilité<br />

des résultats de mesure donnés par les deux appareils. Cet échantillon a fait l’objet d’une<br />

mesure dans les mêmes conditions et les résultats obtenus sont :<br />

Graetz X 5 <strong>DE</strong> : 2.45 µSv/h (affichage numérique);<br />

SPP2 : 570 Coups/s (affichage analogique et lecture sur une échelle), soit 0.26 mRem/h<br />

(conversion à partir de l’abaque) et 0.26 mRem/h = 2.6 µSv/h.<br />

La différence entre les deux valeurs est<br />

de 0,15 µSv/h, soit une variation<br />

relative de 6%. Une telle variation est<br />

pratiquement acceptable. On peut donc<br />

considérer que les deux appareils<br />

donnent des résultats compatibles.<br />

Toutefois, compte tenu de la limite de<br />

détection du SPP2 qui de 0,013 µSv/h,<br />

il est préférable de l’utiliser pour la<br />

mesure des niveaux faibles de<br />

radioactivité.<br />

2.2 - Mesures sur le terrain :<br />

- Mesures sur quelques<br />

localités environnantes.<br />

Les mesures ont été effectuées dans<br />

quelques localités autour du site et sur<br />

des points de coordonnées<br />

déterminées dans le département du<br />

Haut-Nyong. Ces mesures ont été<br />

effectuées à l’aide du SPP2 à cause de<br />

sa grande sensibilité pour la mesure<br />

des faibles débits de dose. Les résultats<br />

de ces levées radiométriques sont<br />

consignés dans le tableau suivant :<br />

Tableau VI : levées radio métriques<br />

aux environs du site.<br />

De gauche à droite on a : le Radiomètre, l'échantillon de<br />

thorium radioactif et le scintillomètre SPP 2<br />

Démonstration populaire de la mesure de radioactivité sur un<br />

échantillon de minerai<br />

SPP2 (µSv/h) Graetz X 5 <strong>DE</strong> (µSv/h)<br />

Lomié (Hôtel le Raphia) 0,17 0,06<br />

Eschiambor 0,12 0,06<br />

Kongo 0,12 0,06<br />

Ngola 0,12 0,06<br />

Abong-Mbang (Préfecture) 0,17 0,06<br />

12


Les résultats obtenus montrent que le rayonnement gamma ambiant dans la région<br />

d’investigation est très faible. Le débit de dose moyen est de 0,12 µSv/h. Les valeurs obtenues<br />

à partir du Graetz X 5 <strong>DE</strong> restent constantes et égales à la limite de détection de cet appareil.<br />

Les variations observées sur les mesures obtenues par le SPP2 sont essentiellement dues aux<br />

fluctuations lors du comptage. Ces fluctuations s’expliquent par le caractère aléatoire de la<br />

radioactivité d’une part et d’autre part, par le principe de fonctionnement du système de<br />

comptage. Nous pouvons déduire de ces mesures que le niveau de radioactivité ambiant est<br />

constant dans cette région.<br />

- Mesures sur le site :<br />

Les mesures effectuées sur le<br />

site ont pour but la détermination<br />

du niveau de rayonnement gamma<br />

ambiant et en profondeur. Les<br />

résultats des mesures effectuées à<br />

l’aide du SPP2 sont présentés dans<br />

les annexes 1 et 2.<br />

Les valeurs dérivées de débits<br />

de doses annuels sont comparées<br />

aux limites réglementaires<br />

nationale et internationale. Les<br />

limites de doses admissibles à<br />

l’échelle nationale sont contenues<br />

dans le décret N° 83/410 du 24<br />

Août 1983 (tableau 2). Les normes<br />

internationales sont contenues dans<br />

BSS N° 115 (Basic Security<br />

Standard) de l’Agence<br />

Internationale de l’Energie<br />

Atomique.<br />

2-3 - Normes de radioprotection<br />

2.3.1 - Normes nationales<br />

Tableau VII : Doses maximales<br />

admissibles par la réglementation<br />

nationale (Décret N° 83/410 du 29<br />

Août 1983).<br />

Organe ou tissu Travailleurs Femmes enceintes Toutes autres<br />

personnes<br />

Tout le corps,<br />

gonades,<br />

moelle des os.<br />

Os, peau,<br />

tyroïde<br />

Mesure de radioactivité sur le gisement deNkamouna<br />

1Mesure de radioactivité dans un puits de prospection<br />

Rem/trimestre Rem/année Rem/trimestre Rem/année Rem/année<br />

3 5 1,3 5 0,5<br />

5 30 15 30 5<br />

13


Tout tissu des<br />

mains, avantbras,<br />

pieds et<br />

cheveux.<br />

Poumons et<br />

autres organes<br />

ou tissus pris<br />

isolément.<br />

38 75 38 75 7,5<br />

8 15 8 15 1,5<br />

2.3.2 - Normes internationales<br />

Les normes internationales légales de radioprotection donnent :<br />

• une limite de dose efficace de 1 mSv/an pour la population et de 20 mSv/an en<br />

moyenne sur 5 ans pour les personnes directement affectées aux travaux sous<br />

rayonnements ionisants (industrie nucléaire, radiologie médicale) ;<br />

• une limite de dose équivalente (organe) de 150 mSv pour le cristallin (œil) et 500 mSv<br />

pour la peau, les mains.<br />

Le législateur divise par 20 les doses admissibles des travailleurs pour la population car il<br />

considère que celle-ci comporte des sujets de tous âges, de tous états de santé et qui ne sont<br />

pas si bien suivis médicalement…<br />

En France, les limites de dose efficace, fixées par le décret du 31 mars 2003 sont :<br />

• pour le public : 1mSv (cela ne concerne ni l'exposition médicale ni l'exposition<br />

naturelle)<br />

• pour les travailleurs : 20 mSv, cependant, les femmes enceintes ou allaitant ne doivent<br />

pas dépasser 3/10 èmes des limites et ne doivent pas être exposées à une dose interne.<br />

Les apprentis ne doivent également pas dépasser 3/10èmes des limites.<br />

Les mesures effectuées sur le terrain donnent des valeurs de débits de dose inférieures aux<br />

normes internationale (1mSv/an) et nationale (5Rem/année).<br />

Compte tenu de ce qui précède, on peut dire avec assurance que les minéralisations des<br />

gisement de Cobalt-nickel de la région de Lomié ne sont pas radioactives.<br />

3 – Exploitation, traitement, transport, réhabilitation de la mine et production de<br />

l’énergie<br />

Les minéralisations de cobalt-nickel de la région de Lomié sont localisées dans les<br />

formations latéritiques à une profondeur peu importante au-dessus de la nappe aquifère. La<br />

méthode d’exploitation adaptée à ce type de gisement est le terrassement simple en carrière à<br />

ciel ouvert par du matériel d’extraction minière de surface conventionnel. Le minerai extrait à<br />

l’aide de bulldozer sera transporté et déposé là où s’effectueront son broyage et sa<br />

concentration. Puis il sera lessivé et chimiquement traité à l’acide sulfureux dilué fabriqué sur<br />

place à Nkamouna. Il faut noter que l’opération de lixiviation consistera à dissoudre les<br />

métaux afin que la solution contenant ces substances utiles puissent être mieux concentrée.<br />

Les produits marchands qui sortiront de l’usine de lixiviation seront les oxydes de cobalt et de<br />

nickel de grande valeur, ainsi que les carbonates de manganèse. Pour une meilleure protection<br />

de ces produits, des hommes et de l’environnement, les produits seront empaquetés dans des<br />

14


sacs étanches, puis mis dans des containers avant leur transport par route vers le port de<br />

Douala.<br />

De proche en proche, et au fur et à mesure de la progression de l’exploitation d’une<br />

zone (de 30 hectares) à une autre, la réhabilitation de la mine s’effectuera par comblement<br />

avec le matériel stérile des puits antérieurement exploités d’une part, et par un reboisement<br />

riche en essences de grandes valeurs renforcés par une amélioration des sols d’autres part.<br />

En ce qui concerne l’énergie nécessaire pour les activités, la production de celle-ci se<br />

fera à partir de la combustion de la biomasse végétale et du groupe électrogène.<br />

4) Qualité de l’eau et de l’air lors de l’exploitation Co – Ni – Mn de Nkamouna<br />

Un plan de gestion de déchets a été élaboré dans les études d'impact et de préfaisabilité<br />

de stockage de résidus. La construction d’un barrage de retenue des résidus est envisagée. Son<br />

remplissage sera constitué d'un mélange d'eau et de déchets. Sous l'effet de la consolidation<br />

très rapide, à cause de l'adjonction d'un floculant, l'eau issue du barrage sera décantée et<br />

recyclée dans l'usine de traitement avant d’être déviée autour de l'installation. Ainsi, l’impact<br />

sur le réseau hydrographique sera insignifiant Le lessivage produit par les eaux recyclée sur<br />

les formations géologiques et pédologiques du bassin versant contribuera à une<br />

reminéralisation des eaux. La nappe phréatique (hypodermique et/ou souterraine) ne sera<br />

affectée que par les déviations et abattement des filets liquides.<br />

Par ailleurs, il ressort des analyses des échantillons d’eau que les concentrations<br />

métalliques actuelles dans les eaux des différents bassins versants issus du massif cobalteux<br />

de Nkamouna varient de :<br />

0.00025 à 0.00322 mg/L pour le cobalt,<br />

0.0008 à 0.112 mg/L, pour le nickel<br />

0.00722 à 0.287 mg/L pour le manganèse.<br />

Rappelons que la concentration limite imposée par l’OMS est :<br />

1 mg/L, pour le cobalt<br />

200 µg/L pour le nickel<br />

0.1 mg/L pour le manganèse.<br />

Par rapport au manganèse, sans même avoir commencé l’exploitation, les eaux issues<br />

du massif de Nkamouna sont déjà suffisamment chargées de manganèse. Sa consommation<br />

sans traitement au préalable peut causer des nuisances<br />

Il faut cependant noter que les intoxications hydriques par le manganèse sont<br />

extrêmement rares; en dehors d’une absorption accidentelle ou volontaire en quantités<br />

importantes. Le risque est exclusivement d’origine professionnelle. La pollution de l’eau par<br />

le manganèse n’est pas un problème sauf en cas de rejet exceptionnel. La principale source de<br />

pollution de l’atmosphère en manganèse provient des traitements métallurgiques. Au point de<br />

vue gustatif, le manganèse peut donner un goût désagréable à l’eau. Par ailleurs, même à des<br />

doses faibles (0,05 mg/1), il est susceptible de former une couche noire sur les rochers<br />

existants dans les lits des cours d’eau aux environs de la zone de turbulence. La<br />

caractéristique principale de l’intoxication chronique est une pathologie neurologique du type<br />

maladie de Parkinson qui n’a pas été enregistrée dans nos fiches d’enquête pathologique de<br />

l’année 2004 à Lomié.<br />

C’est dire que la qualité actuelle des eaux ne sera pas influencée négativement par<br />

l’exploitation du Co – Ni – Mn de Nkamouna. Car, l’eau provenant du circuit de traitement,<br />

de pH neutre, sera déminéralisée en métaux lourds et débarrassée de tous les micro-<br />

15


organismes et virus pathogènes suite au processus d’extraction du Co – Ni – Mn qui se<br />

déroule en milieu acide (acide sulfureux) et à chaud. L'écoulement de la zone de captage sera<br />

rétabli à la fermeture de l'installation. Un plan de suivi hydrologique et hydro sanitaire est<br />

envisagé. Malgré tout, un traitement des eaux avant sa consommation est exigé. GeoAid mène<br />

des études dans ce sens.<br />

S’agissant de la qualité de l’air, le cobalt n’est pas volatil, et est émis dans<br />

l’atmosphère uniquement sous forme particulaire dont le diamètre ne permet pas son<br />

absorption par voie nasale. Ces particules sont principalement constituées d’oxydes de cobalt.<br />

Leur transport dans l’air dépend donc de la taille, de la forme et de la densité des particules, et<br />

des conditions météorologiques aux environs d’une zone industrielle. Le minerai extrait au<br />

dessus de la nappe hypodermique sera légèrement mouillé. Le cobalt n’étant pas volatil et le<br />

processus d'élaboration du cobalt et de ses composés se déroulant hors du Cameroun, sa<br />

concentration dans l’air de Nkamouna due à l’exploitation du minerai sera nulle.<br />

5- Stockage et traitement des déchets, danger du soufre et de l’acide utilisé<br />

Afin de préserver l’intégrité des eaux des rivières, sources et nappe phréatique toutes<br />

les eaux utilisées par les activités d’extraction minière et traitement seront recyclée et aucune<br />

eau hors norme ne sera déversée dans l’environnement. La pollution atmosphérique induite<br />

par les poussières issues de l’exploitation de la mine sera atténuée par des procédés<br />

appropriés.<br />

Les déchets dangereux de la mine seront traités suivant les normes de la banque<br />

mondiale et dans une décharge réalisée à cet effet.<br />

Le réaménagement ainsi fait permettra d’atténuer ou supprimer tous les impacts<br />

environnementaux, car les zones exploitées seront presque remises à leur état initial.<br />

Quand à la réserve de la biosphère du Dja, en raison de son éloignement avec le site<br />

d’exploitation, sa biodiversité ne souffrira d’aucune perturbation. Donc les activité minières<br />

n’auront pas d’impact sur la forêt »<br />

Pendant l’exploitation, pour mieux protéger la mine et ses riverains, il existera autour<br />

de la mine, une zone de sécurité gardée en permanence. Il faut également noter que la sécurité<br />

dans la mine est réglementées par le code miner<br />

.6 - Prévisions socio-économiques<br />

L’entreprise GEOVIC a élaboré le programme Geo Aid afin de contribuer aux activités<br />

de développement et d’assurer une aide humanitaire aux populations de la région de lomié.<br />

Cette participation s’étend des micro prêts aux assistances relatives à<br />

- l’habitat<br />

- l’agriculture<br />

- l’aviculture<br />

- l’éducation de base<br />

- la santé<br />

- le transport.<br />

GEOVIC exploitera le cobalt et le Nickel destinés à l’exportation, mais son existence<br />

sera bienfaisante pour le Cameroun en général et la région de Lomié en particulier. D’après<br />

son plan d’action il envisage la poursuite de la mise en œuvre des programmes socioculturels<br />

et économiques durables se rapportant entre autre :<br />

à la construction et entretien des routes<br />

à la construction des écoles et des établissements de formation spécifique,<br />

à la construction des centres de santé<br />

à la construction des points d’eau potable<br />

à l’octroi des prêts pour la micro industrie locale<br />

16


De façon générale, l’exploitation minière de Nkamouna et les activités consécutives à<br />

celle-ci, vont générer de multiples emplois, moteurs de développement et d’amélioration des<br />

conditions de vie des populations.<br />

1. Toxicité du cobalt<br />

III – APERCU TOXICOLOGIQUE<br />

Les connaissances sur la toxicité du cobalt et de ses dérivés ont été améliorées au fur<br />

et à mesure que se sont développées les mines dans le monde. Les études ont été menées par<br />

des organismes de renommée scientifique irréprochable.<br />

Si les principales voies d’entrée du cobalt dans l’organisme sont la voie respiratoire<br />

(exposition professionnelle) et le tractus digestif (alimentation), les voies sanguine et cutanée<br />

quant à elles sont des voies accessoires respectivement en cas de traitements médicaux par des<br />

dérivés de cobalt et d’exposition professionnelle. Toute fois, quelque soit la voie empruntée,<br />

la toxicité dépendra de la forme (chimique) du composé.<br />

A Nkamouna, après traitement, le cobalt se présentera sous forme d’oxyde.<br />

1.1- Absorption<br />

Les études expérimentales portant sur la toxicité du cobalt, ont consisté en<br />

l’observation des employés manipulant le cobalt. A l’état actuel des connaissances, cette<br />

toxicité ne concerne pas les personnes qui manipulent les minerais et est moindre pour<br />

l’oxyde comme cela sera le cas à Nkamouna.<br />

Les cas d’intoxication sont plutôt souvent observés chez des personnes travaillant dans<br />

les usines de transformation du cobalt ou de certains métaux lourds.<br />

Les principaux effets toxiques chez l’homme, sont dus au fait qu’en excès, le cobalt par<br />

inhibition compétitive, peut remplacer le magnésium et le calcium. .Par ce fait, le cobalt peut<br />

influencer de nombreuses voies enzymatiques, dont celle du métabolisme oxydatif.<br />

L’absorption : Elle se fait essentiellement par voies respiratoires et digestives .Cette<br />

absorption est fortement dépendante de sa forme et des éventuelles composantes auxquelles il<br />

serait lié.<br />

L’inhalation : Les particules inhalées, en fonction de leurs tailles, se fixent sur les muqueuses<br />

des voies respiratoires basses, d’où elles seront absorbées. On évalue à 30% la proportion<br />

d’oxyde de cobalt inhalé qui peut secondairement être absorbé par les poumons.<br />

La voie orale : Le cobalt est naturellement et couramment absorbé par voie digestive dans des<br />

aliments, car il faut le rappeler, le cobalt fait partie des oligo éléments dont nous avons besoin<br />

pour une bonne santé. Son absorption dépend cependant de sa forme (chimique) et des<br />

facteurs nutritionnels. Le taux d’absorption varie ainsi de 5 à 45%.Le déficit en fer pourrait<br />

augmenter le taux d’absorption au niveau du tractus digestif.<br />

La voie cutanée : Elle ne constitue qu’une voie négligeable d’absorption du cobalt.<br />

1.2- Distribution<br />

Le cobalt étant une composante essentielle de la vitamine B12, on le retrouve dans les<br />

tissus de plusieurs organes du corps humain, les plus fortes concentrations se trouvant dans le<br />

foie et les reins. La réserve totale de l’organisme humain est de 15mg.<br />

1.3 - Demie vie<br />

17


Elle varie de 5 jours à 4 ans dans le corps humain en fonction de la forme chimique, de<br />

la voie d’entrée ou du tissu de fixation.<br />

1.4 - Elimination<br />

Le taux de rétention du l’oxyde de cobalt est d’environ 50% de la dose initiale après<br />

180 jours, les variations observées dépendant de la taille des particules. La majorité du cobalt<br />

absorbé est rapidement élimée par les voies urinaires et dans une moindre mesure par les<br />

selles. Seule une infime part est élimée plus lentement; tant et si bien que chez les sujets à<br />

risque (exposition au cobalt soluble des alliages) la mesure du cobalt urinaire hebdomadaire<br />

constituerait un moyen de surveillance de toxicité.<br />

1.5 - Organes cibles<br />

Chez les personnes manipulant la poudre de cobalt ou des poussières contenant du cobalt, ce<br />

sont essentiellement la peau et les voies respiratoires qui sont les plus exposés.<br />

Les voies respiratoires : On retient ici essentiellement des inflammations des voies<br />

respiratoires supérieures, l’asthme, et les alvéolites. Une longue exposition peut entraîner une<br />

obstruction bronchique chronique, mais aussi une fibrose pulmonaire. L’on observe alors des<br />

difficultés respiratoires, et/ou une respiration sifflante. Les patients peuvent aussi se plaindre<br />

d’une oppression thoracique.<br />

La peau : A ce niveau l’on a remarqué des cas de dermatite d’origine allergique,<br />

d’urticaire, mais aussi de photo sensibilisation dû au cobalt, (parfois croisée au nickel) dans<br />

les industries de métaux lourds et les cimenteries.<br />

Le système cardio-vasculaire : Des cas de cardiomyopathie ont été décrits chez des<br />

personnes exposées pendant plus de 10 ans dans des industries de métaux lourds, caractérisées<br />

par des anomalies fonctionnelles ventriculaires.<br />

Le sang : Du fait de son effet stimulant sur l’ érythropoïèse (production des globules<br />

rouges), on comprend que les sujets exposés au cobalt de polissage de diamant et autres<br />

métaux lourds puissent développer une polyglobulie, c'est-à-dire une augmentation du volume<br />

totale des globules rouges.<br />

La thyroïde : Une diminution de l’activité de la glande thyroïde a été observée chez de<br />

des sujets traités par de l’oxyde de cobalt, pour des affections hématologiques. Cette<br />

diminution de l’activité de la glande thyroïde qui est réversible, mais peut cependant aboutir à<br />

un effet goitrigène.<br />

Sur le plan général : Il n’a pas été décrit d’effet cancérigène de l’oxyde de cobalt<br />

L’effet cancérigène, n’a jusqu’ici été imputé qu’à deux formes a savoir: le sulfate de cobalt et<br />

le chlorure de cobalt.<br />

Par ailleurs, l’on a décrit des déficits auditifs et oculaires chez des personnes exposées au<br />

cobalt pendant une longue période ; cependant ces situations peuvent s’améliorer avec la fin<br />

d’exposition.<br />

. Il n’a pas été décrit de cas d’anomalie de développement du fœtus chez des femmes<br />

enceintes traitées par du chlorure de cobalt pendant 3 mois.<br />

2. Toxicité du nickel<br />

18


2.1 - Absorption<br />

Elle se fait essentiellement par les voies respiratoires et digestives, et tout comme pour<br />

le cobalt, la peau est une voie accessoire.<br />

On retrouve le nickel dans les pesticides et autres produits d’utilisation courante en<br />

agriculture,et dans la composition des pièces de monnaie.<br />

Des cas de toxicité aiguë sont accidentellement survenus chez des ouvriers en peinture<br />

automobile, en installation de galvanisation qui utilisaient du nickel liquide.<br />

2.2 - Organes cibles<br />

Les voies respiratoires sont les principales cibles en cas de toxicité. L’on y observe des<br />

bronchites chroniques, des emphysèmes (dilatation et destruction des bronchioles) diminution<br />

de la capacité respiratoire. Mais aussi des cas de cancer de poumons chez des sujets<br />

manipulant des substances contenant des composés solubles de nickel. On ne peut cependant<br />

imputer ces pathologies à l’effet du seul nickel puisque les ouvriers observés étaient aussi<br />

exposés à d’autres métaux comme l’arsenic, le plomb, le fer etc. L’effet cancérigène effectif<br />

du nickel reste donc à prouver.<br />

Sur le plan général, il peut survenir un dysfonctionnement tubulaire, se traduisant du<br />

taux urinaire de certaines substances qui en temps normal sont retenus. L’effet cancérigène<br />

effectif du nickel reste encore à prouver. Il en de même d’une aberration chromosomique.<br />

Par ailleurs il a été décrit des cas d’allergie et de dermatite de contact, suite aux expositions<br />

cutanées au nickel.<br />

3. Toxicité du manganèse<br />

Le manganèse est un composé très commun que l’on peut retrouver partout.<br />

Nécessaire à la bonne santé, il peut devenir (rarement cependant) toxique en cas de très forte<br />

concentration.<br />

Les manifestations de toxicité sont essentiellement, au plan respiratoire, des<br />

bronchites, et au plan neurologique, des hallucinations des pertes de mémoire, et dans des cas<br />

extrêmes, une maladie de parkinson.<br />

Il y a lieu de rappeler la toxicité dont il est question est liée aux manipulations de ce<br />

métal dans les industries de transformation et non sous forme de minerai.<br />

IV APPERÇU <strong>DE</strong> L’ÉTAT SANITAIRE <strong>DE</strong>S POPULATIONS<br />

RIVERAINES <strong>DE</strong> LA FUTURE ZONE MINIERE <strong>DE</strong> NKAMOUNA<br />

AVANT L’EXPLOITATION.<br />

Les résultats de la prospection minière menée dans la localité de Nkamouna, dans la<br />

région de Lomié de 1995 à nos jours par Geocam laisse entrevoir une exploitation de cobalt à<br />

ciel ouvert dans un avenir très proche dans cette région de forêt équatoriale, où les<br />

populations sont exclusivement rurales.<br />

L’ampleur du gisement est telle que l’exploitation devrait durer plusieurs dizaines<br />

d’années. La population de cette région connaîtra donc un accroissement significatif. Cette<br />

région du Cameroun sera le siège d’un brassage de populations de provenances diverses. Les<br />

données épidémiologiques pourraient donc connaître de grandes variations. Le but de ce<br />

travail était de décrire l’état de santé des populations des environs de la mine avant<br />

l’exploitation effective de cobalt et des minerais connexes.<br />

1 - Méthode<br />

19


Il s’agit d’une étude transversale en deux volets ; un aspect rétrospectif et un aspect<br />

circonstanciel.<br />

Pour le volet rétrospectif, nous avons consulté les registres de consultations des<br />

établissements sanitaires de la localité.<br />

Pour le volet circonstanciel, nous avons procédé à un examen clinique des populations<br />

des trois villages qui avoisinent la mine. Nous avons distribué gracieusement des<br />

médicaments anti palustres, anti helminthiques et antalgiques quand cela s’averrait nécessaire.<br />

Objectif général. Décrire les différentes pathologies rencontrées et déterminer leurs<br />

prévalences.<br />

Objectifs spécifiques<br />

1. Relever les pathologies<br />

les plus fréquentes en<br />

déterminant leurs<br />

prévalences<br />

2. Comparer les données à<br />

celles d’une autre région<br />

du Cameroun.<br />

2 – Résultats<br />

2.1 Volet circonstanciel:<br />

Nous avons examiné 380<br />

Consultation médicale populaire et gratuite<br />

sujets dont 224 adultes et 156<br />

enfants. (Voir figures 1 et 2).<br />

La moyenne d’âge chez les adultes était de 48.3ans avec des extrêmes de 16 et 74 ans.<br />

Des 156 enfants, 26 avaient un âge inférieur à 2 ans, et 130 avaient un âge compris entre 2 et<br />

15 ans.<br />

Les pathologies rencontrées<br />

étaient: (fig. 4)<br />

2.2- Volet rétrospectif :<br />

Sur un total de 3577<br />

consultations en 2004, les<br />

affections les plus fréquentes sont<br />

les suivantes. :<br />

• Syndromes palustres<br />

38%<br />

• Affections respiratoires<br />

24%<br />

• Entérites<br />

18%<br />

• Affections cutanées<br />

7%<br />

3 – Commentaires<br />

L’équipe médicale au centre de santé catholique de Lomié<br />

Les affections rencontrées dans la région de Nkamouna sont celles des régions rurales,<br />

en général avec cependant la particularité connue à la région qui est celle d’un goitre<br />

endémique.<br />

20


Ces différentes affections sont liées :<br />

3.1 Au mode de vie<br />

• Tabagisme<br />

• Alcoolisme<br />

• Travaux champêtres<br />

3.2 A l’environnement<br />

• Goitre<br />

• Paludisme<br />

• Filariose<br />

3.3 A l’hygiène<br />

• Affections cutanées<br />

• Pathologie bucco dentaire<br />

3.4 Aux facteurs socio culturels<br />

• Affections gynécologiques consécutives à accouchements précoces<br />

(fistules)<br />

• Infertilité secondaire<br />

• Infections sexuellement transmises.<br />

3.5 Au niveau économique<br />

• Malnutrition<br />

• Entérites infectieuses<br />

L’avènement de l’exploitation de la mine de cobalt pourrait entraîner une modification<br />

des données actuelles, il est donc nécessaire de penser dès à présent à une surveillance<br />

régulière de la santé des populations concernées.<br />

21


Fig.1: Proportions d'adultes et<br />

d'enfants<br />

22<br />

Adultes 41%<br />

Enfants 59%<br />

Fig. 2 : Répartition des consultants<br />

adultes par sexe<br />

Homme (43%)<br />

femme (57 %)


25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Fig. 3 : Proportions d'enfants par tranche d’âge<br />

83%<br />

17%<br />

V. <strong>CAMPAGNE</strong> <strong>D'INFORMATION</strong> <strong>ET</strong> <strong>DE</strong> <strong>SENSIBILISATION</strong><br />

23<br />

Age ≤ 2 A<br />

2 A


Du 21 au 23 Juin 2006, le Délégué Départemental de l’Industrie des Mines et du<br />

Développement Technologique du Haut-Nyong a procédé à la sensibilisation et à<br />

l'organisation des populations de Lomié, Zoulabot, Ngola, Kongo, Eschiambor, pour des<br />

causeries éducatives se rapportant au cobalt. Dès vendredi 23 à 15h, la première rencontre de<br />

cette tournée a eu lieu à Lomié, dans la salle de réception de l'hôtel Raphia.<br />

Dans chaque localité, la méthode de travail était la même. En effet, après les souhaits<br />

de bienvenue des autorités locales, le chef de la délégation des experts, Mr SIMO Emmanuel,<br />

Délégué Départemental de l’Industrie des Mines et du Développement Technologique du<br />

Haut-Nyong, faisait une allocution introductive au cours de laquelle il donnait le but de la<br />

mission, puis présentait le groupe pluridisciplinaire d'experts, composé de :<br />

- Mr SIMO Emmanuel, géologue minier,<br />

- Pr. NJOPWOUO Daniel, chimiste minéralogiste,.<br />

- Pr. KABEYENE BEYALA Véronique, géologue géochimiste de surface,<br />

- Pr. NJOYA Oudou, Hépato- Gastroentérologue,<br />

- Mr Nia Paul, hydro géochimiste,<br />

- Mr KAMGUEM Dieudonné, Ingénieur en Agroforesterie,<br />

A la suite de cela, chaque expert entretenait le public sur l'un des volets relatifs au<br />

minerai de cobalt au Cameroun et dans le monde. Il s'agissait surtout de définir et présenter<br />

les propriétés physico-chimiques du cobalt, sa gîtologie, ses utilisations, son mode<br />

d'exploitation, de traitement, de transport et le processus de réhabilitation de la mine<br />

envisagés à Nkamouna. Ont été aussi abordés, les problèmes de radioactivité, d'hydrologie, de<br />

toxicité du cobalt, de pollution environnemental, de sécurité, de traitement et stockage des<br />

déchets. Puis après les différents exposés des experts, on procédait à la démonstration de la<br />

mesure de la radioactivité ambiante, de même que celle d'un bloc de minerai de Nkamouna à<br />

l'aide d'un scintillomètre. La parole était ensuite donnée à l'assistance pour les questions<br />

auxquelles les réponses étaient aussitôt apportées par les experts.<br />

Ces assises publiques qui duraient 3 à 4 heures constituèrent de véritables séances<br />

d'échanges scientifiques et socio-économiques ayant permis non seulement de dissiper<br />

certaines inquiétudes des populations locales, mais aussi de recueillir leurs diverses<br />

propositions à l'attention de l'Etat Camerounais et de la société GEOVIC.<br />

1.- Rencontre de Lomié<br />

Le 23 Juin 2006 de 16 à 21h, s'est tenue à Lomié la première réunion d'une série de<br />

rencontres prévues pour la tournée d'information et de sensibilisation des populations<br />

organisée par le groupe d'experts. Y étaient présents, le sous-préfet de Lomié, les responsables<br />

des services administratifs d'arrondissement, les responsables et représentants des ONG<br />

basées à Lomié, les responsables politiques locaux et la population. Au total 28 personnes ont<br />

pris part à cette réunion. Après les allocutions de l'un des responsables locaux et délégué des<br />

mines du Haut- Nyong, la première partie de la causerie était faite par les exposés sur des<br />

thèmes tels que:<br />

- Les propriétés physico-chimiques du cobalt, la forme du cobalt dans les minerais,<br />

la notion de radioactivité, le cobalt et ses applications par Pr. NJOPWOUO Daniel.<br />

- Gîtologie du cobalt, producteurs mondiaux du cobalt, extraction et traitement du<br />

minerai de cobalt de Nkamouna, produits marchands et transport, cobalt et environnement,<br />

réhabilitation de la mine notamment le reboisement par Pr. KABEYENE BEYALA<br />

Véronique.<br />

- Cobalt et santé, toxicité du cobalt, par Pr. NJOYA OUDOU.<br />

24


- Extraction du minerai et hydrologie, cycle de l'eau, traitement, stockage, devenir<br />

des eaux utilisées pendant l'activité minière de Nkamouna, par Mr Nia Paul.<br />

A la fin de ces présentations, une démonstration sur la technique de mesure de la<br />

radioactivité a été effectuée par Mr SIMO Emmanuel.<br />

La deuxième partie de cette rencontre était celle du jeu de questions-réponses. Les questions<br />

ci-dessous on été posées par les participants :<br />

1-Qu'avez-vous pris comme disposition pour que ces informations que vous donnez soient<br />

diffusées aux populations riveraines de la mine de Nkamouna?<br />

2-L'utilisation du courant électrique pendant l'exploitation du minerai et le traitement<br />

chimique peuvent-ils créer la radioactivité?<br />

3-L'eau utilisée pendant le traitement du minerai sera-t-elle déversée dans la nature?<br />

4-Pourquoi n'y a t il pas un représentant de GEOVIC dans votre délégation? Dans le protocole<br />

d'accord, pourquoi GEOVIC ne donne pas clairement les noms des minéraux connexes du<br />

cobalt lors de l'exploitation?<br />

5-À quels risques sont exposées les populations pendant l'exploitation?<br />

6-Certaines familles locales pleurent leurs fils, ouvriers de GEOVIC, décédés des suites<br />

d'infections pulmonaires. Qu'en dites vous?<br />

7- Que prévoit le gouvernement<br />

pour les populations de la<br />

région de Lomié dans les<br />

bénéfices issus de<br />

l'exploitation de la mine de<br />

Nkamouna?<br />

8- Le gouvernement et GEOVIC<br />

ont-ils prévu une amélioration<br />

relative aux infrastructures et<br />

personnels des centres de<br />

santé, dispensaires, et<br />

hôpitaux de la région de<br />

Lomié?<br />

9- Vos communications serontelles<br />

traduites au niveau des<br />

villages en langue Nzime?<br />

10- Nous constatons<br />

régulièrement que les camions<br />

en provenance de Nkamouna passent avec des chargements et on nous dit que ce sont des<br />

échantillons. L'exploitation n'a-t-elle pas déjà démarré en cachette? GEOVIC n'est-il pas<br />

en train de constituer un gisement ailleurs?<br />

11- Où en est-on avec l'étude d'impact environnemental?<br />

Démonstration populaire de la mesure de la radioactivité dans<br />

une salle de réunion<br />

12- On nous a dit qu'il avait été prévu l'installation d'appareils de mesure de la radioactivité le<br />

long du trajet du minerai vers Douala. Est-ce que cette disposition sera encore prise?<br />

13- En cas de maladie, quelles sont les mesures de sécurité prises par GEOVIC pour les<br />

employés travaillant actuellement sur le gisement.<br />

14- GEOVIC déclare avoir déjà dépensé des milliards pour Nkamouna. Est-ce que c'est vrai?<br />

Ne grossit-il pas les chiffres? Où est la part de bénéfice qui revient aux populations de<br />

Kongo?<br />

15- L'eau recyclée va-t-elle rentrer dans la nappe sans modifier la nature des eaux de nappe?<br />

25


16- Quel est le mode d'exploitation prévu par GEOVIC?<br />

17- GEOVIC va-t-il déguerpir les populations lors de l'exploitation?<br />

18- Entre le gouvernement et GEOVIC, à qui revient la charge d'améliorer le plateau<br />

technique des centres de santé?<br />

19- Quels sont les risques auxquels on s'expose en inhalant de la poussière du cobalt.<br />

20- Est ce que toutes les communes de la région de Lomié sont concernées par la taxe "Ad-<br />

Valorem" générée par l'exploitation de Nkamouna?<br />

A toutes ces questions, les experts ont apporté des réponses dont voici la teneur.<br />

1- Mr SIMO Emmanuel : Nous sommes entrain de faire une tournée d'information et de<br />

sensibilisation dont Lomié est la 1 ère étape. Dès demain, les populations riveraines de la<br />

mine recevront les mêmes enseignements que vous.<br />

2- Pr. NJOPWOUO Daniel : L'utilisation du courant électrique et le traitement chimique n'ont<br />

pas d'influence sur les propriétés nucléaires du cobalt. Ils ne peuvent donc pas créer de<br />

radioactivité sur le minerai de cobalt.<br />

3- Mr NIA Paul : L'eau utilisée au cours du traitement du minerai sera recyclée dans un<br />

barrage et aucune eau hors norme ne sera déversée dans la nature.<br />

4-1 Pr. KABEYENE BEYALA Véronique : Nous ne sommes pas de GEOVIC ; nous sommes<br />

un groupe d'experts d'Etat venus vous instruire sur l'activité minière qui se déroulera<br />

bientôt chez vous.<br />

4-2 Mr SIMO Emmanuel : Lister tous les minéraux connexes dans le protocole n'est pas<br />

indispensable car, chaque exploitation d'un quelconque minéral connexe fera l'objet d'une<br />

déclaration supplémentaire.<br />

5- Mr SIMO Emmanuel : Les risques ont été précisés dans le document de l'étude d'impact<br />

environnemental et social du projet minier de GEOVIC. Le plan d'action environnemental<br />

et social a été aussi élaboré afin d'atténuer ou de supprimer les impacts négatifs de<br />

l'exploitation.<br />

6- Pr. NJOYA Oudou : Avant d'accuser GEOVIC de quoi que ce soit, il faudrait savoir si ces<br />

personnes n'étaient pas malades avant d'être recrutées à GEOVIC et chercher si ces<br />

affections étaient causées par les poussières du minerai. Le suivi médical des populations<br />

commencé avant l'exploitation se poursuivra pendant celle-ci. Que les ONG locales<br />

fassent aussi un suivi identique. Par ailleurs, les puisatiers malades sont rencontrés<br />

partout; il ne s'agit pas d'un phénomène spécialement lié au cobalt.<br />

7- Mr SIMO Emmanuel : La législation minière du Cameroun a prévu une taxe dite « taxe ad-<br />

valorem ». Cette taxe est destinée au trésor public, à l’administration des mines qui assure<br />

la surveillance administrative de l’exploitation, à la commune, et aux populations locales<br />

concernées par la mine.<br />

8- Pr. NJOYA Oudou : Oui, le gouvernement et GEOVIC ont chacun prévu de renforcer les<br />

services de santé de la région de Lomié tant sur le plan infrastructurel que sur celui du<br />

personnel.<br />

9- Mr SIMO Emmanuel : Bien sûr, il y aura des traducteurs de nos communications en<br />

Nzime.<br />

10- Mr SIMO Emmanuel : Non; l'exploitation n'a pas encore démarrer et GEOVIC ne peut<br />

pas transporter des roches aussi lourdes pour constituer un gisement ailleurs; il n'y<br />

gagnerait rien. Les échantillons envoyés aux USA le sont pour des besoins d'analyses.<br />

26


Lors de l'exploitation, le traitement du minerai se fera par hydrométallurgie sur place à<br />

Nkamouna.<br />

11- Mr SIMO Emmanuel : L'étude d'impact de l'environnement relève du Ministère de<br />

l’Environnement et de la Protection de la Nature. Je pense que les audiences publiques<br />

concernant ce sujet auront bientôt lieu (du 3 au 11 juillet 2006).<br />

12- Pr. KABEYENE BEYALA Véronique : Il ne sera plus nécessaire d'installer les appareils<br />

de mesure de radioactivité, car les mesures réalisées dans le gisement à Nkamouna, et<br />

dans les autres localités de la région de Lomié montrent que le minerai de cobalt- nickel<br />

n'est pas radioactif.<br />

13- Pr. NJOYA Oudou : Il existe une infirmerie à la base GEOVIC à Kongo et cette société a<br />

prévu une évacuation sanitaire de ses employés à l'hôpital de Lomié en cas de maladie ou<br />

accident grave. Sur le plan de la santé, il a également pris d'autres dispositions pour ces<br />

travailleurs.<br />

14- Mr SIMO Emmanuel : La société GEOVIC n'exploite pas encore le minerai; elle est<br />

encore en phase d'investissement. Les chiffres qu'elle déclare n'ont rien à voir avec les<br />

bénéfices et ne vous concernent pas. On ne donne pas à la population l’argent destiné aux<br />

investissements.<br />

15- Mr NIA Paul: L'eau recyclée sera, du point vue composition, proche de l'eau de pluie En<br />

regagnant les rivières et les nappes, elle ne changera pas la nature de leurs eaux.<br />

16- Mr SIMO Emmanuel : GEOVIC a déjà conçu son mode d'exploitation. Il comprendra<br />

l'extraction du minerai, son broyage, sa lixiviation par l’acide sulfureux dilué, puis la<br />

réhabilitation de la mine finalisée par le reboisement comme vous a expliqué le Pr.<br />

KABEYENE.<br />

17- Pr. NJOYA Oudou : En raison du fait que le minerai n'est pas radioactif et que la mine est<br />

très éloignée des agglomérations (9 à 13 km) ,GEOVIC ne déguerpira pas les populations.<br />

18- Pr. NJOYA Oudou : Ce sera l'Etat et GEOVIC.<br />

19- Pr. NJOYA Oudou : Pendant l'exploitation du minerai, le port obligatoire du masque antipoussière<br />

par les employés les protège de tout inhalation de poussière. On ne peut donc<br />

pas parler de ce risque.<br />

20- Mr SIMO Emmanuel : Pour le moment la loi reconnaît seulement la commune qui abrite<br />

la mine en exploitation. Donc seul la commune de Lomié sera concernée.<br />

Après ces échanges et les remerciements renouvelés des participants pour les<br />

riches enseignements reçus, ceux-ci ont proposé que ces données soient consignées dans<br />

un support papier et que leur diffusion soit relayée par les ONG locales et les sociologues.<br />

Ils souhaitent également voir le suivi de la santé des populations et des travailleurs miniers<br />

s'étaler sur toute la durée de l'exploitation.<br />

La demande de support contenant les informations données a immédiatement<br />

trouvé sa réponse dans la distribution des dépliants préalablement préparés par l’équipe<br />

des experts. Ceux-ci demandé aux responsables des ONG en place de bien vouloir assurer<br />

le relais vers les populations, des informations reçues et des expériences vécues relative<br />

aux mesures de radioactivité en salle.<br />

2 – Rencontre de ZOULABOT<br />

27


La deuxième étape de la<br />

tournée d'information était la<br />

réunion de Zoulabot Dans cette<br />

localité, le chef de village avait<br />

préalablement désigné Messieurs<br />

OSSEA SIEM et MESSOULA<br />

Pierre comme traducteurs. 44<br />

personnes ont pris part à cette<br />

réunion.<br />

Après l'allocution de<br />

bienvenue du chef de canton et celle<br />

introductive de Mr SIMO<br />

Emmanuel, les experts ont livré leur<br />

message dans le même ordre et sur<br />

les mêmes thèmes qu'à Lomié. Puis,<br />

a suivi la démonstration de la<br />

mesure de la radioactivité à l'aide<br />

d'un scintillomètre. Par la suite, les différentes questions posées par l'assistance ont été les<br />

suivantes :<br />

1-Mr MEBOUBO BILE,<br />

notable de Zoulabot: En<br />

raison des risques<br />

possibles relatifs à la santé<br />

des travailleurs miniers et<br />

des populations pendant<br />

l'exploitation, quelles sont<br />

les dispositions prises par<br />

le gouvernement pour le<br />

renforcement des centres<br />

de santé, et hôpitaux de la<br />

région de Lomié?<br />

2-Mr MESSOULA Pierre,<br />

président du comité de<br />

développement de<br />

Zoulabot: Nous vous<br />

remercions pour ce riche<br />

enseignement; nous avons<br />

Une vue de la salle de réunion lors de la causerie éducative<br />

de Zoulabot<br />

Présentation de l’échantillon test de thorium radioactif lors de la<br />

causerie éducative de Zoulabot<br />

vraiment été édifiés aujourd'hui. Mais quelle attitude devons-nous adopter entre les<br />

informations catastrophiques antérieurement reçues et les nôtres qui sont exactement le<br />

contraire? Qui croire?<br />

3- Mr OSSEA SIEM, instituteur : Est-ce que le reboisement ne va pas déstabiliser les sols, les<br />

cultures et multiplier les plantes artificielles?<br />

4- Mr NYASSEM, agriculteur : Pouvez-vous nous redéfinir le terme cobalt? Pourquoi vous<br />

acharnez-vous tant sur le cobalt alors qu'il n'est pas la seule substance utile du minerai de<br />

Nkamouna?<br />

5- Mr le chef de village de Zoulabot : merci pour toute la peine que vous prenez pour nous<br />

instruire et nous informer. Est-ce que les études d'impact environnemental sont terminées?<br />

Que devons-nous attendre de GEOVIC, autrement dit quels sont les bénéfices individuels<br />

et collectifs de ce projet sur les plans habitat, santé, éducation et autres?<br />

28


6- Mr le chef de canton Nzime : Qu'est-ce que GEOVIC? Geo Aid? Emploi service? Nous<br />

sommes embrouillés par tous ces noms et ne connaissons pas ce qu'ils signifient et font<br />

exactement.<br />

7- Le cobalt n'est-il pas emporté progressivement par GEOVIC? A quand le début de<br />

l'exploitation du minerai de Nkamouna?<br />

8- Comment se fera l'embauche des jeunes?<br />

Après ces interventions, les réactions des experts se sont échelonnées ainsi de la façon<br />

suivante:<br />

1-Pr. NJOYA Oudou : GEOVIC a pris des dispositions adéquates pour la santé et leur mise en<br />

œuvre sera faite avec le concours de Geo Aid. L'Etat prévoit aussi d'autres dispositions à<br />

cet effet dans l'optique de rendre les services de santé de la région de Lomié plus efficaces<br />

et plus opérationnels.<br />

2- Pr. NJOYA Oudou : Croyez ce que nous vous disons. Je suis médecin et ma vocation est de<br />

sauver les vies. Donc, je ne peux pas vous tromper et vous pousser vers le danger étant<br />

donné que j’ai justement la charge de m’occuper de la santé des populations. Nous<br />

sommes des experts scientifiques et ne vous donnons que la vérité scientifique. Il n'y a pas<br />

de mensonge dans ce que nous vous disons.<br />

3- Pr. KABEYENE BEYALA Véronique : N'ayez aucune crainte. Le reboisement se fera avec<br />

des essences de grande valeur et s'accompagnera d'une amélioration des sols. La forêt sera<br />

rétablie, de même que l'habitat de la faune.<br />

4- Pr. NJOPWOUO Daniel : Le cobalt est un métal très utile pour l'homme, car il entre dans la<br />

composition des alliages et de plusieurs autres objets que nous utilisons quotidiennement.<br />

Dans le gisement de Nkamouna, c'est la substance principale et le nickel vient en second<br />

rang. Il est donc normal qu'il soit placé au 1 er plan.<br />

5- Mr SIMO Emmanuel : Je pense que les études d'impact environnemental sont terminées et<br />

bientôt commenceront les audiences publiques. La législation minière du Cameroun<br />

prévoit à travers la taxe "ad valorem", les retombées financières de l'exploitation minière,<br />

à répartir entre l'Etat, l’administration des mines, la commune et les populations locales<br />

dans des proportions bien définies. Pour le moment, cette taxe n’est pas encore<br />

opérationnelle.<br />

A travers Geo Aid, GEOVIC financera les micro- projets relatifs à l'habitat, la santé,<br />

l'éducation, l'agriculture, l'élevage et mènera d'autres opérations socio- humanitaires<br />

bienfaisantes.<br />

6- Mr SIMO Emmanuel : GEOVIC est la société qui a reçu le permis minier en 2003 pour<br />

l'exploitation du minerai de cobalt- nickel de la région de Lomié.<br />

Geo Aid n'est pas une filiale de GEOVIC mais une ONG dont l'objectif est de mettre en<br />

œuvre des programmes de développement communautaires pour accompagner l'activité de<br />

l'exploitation minière.<br />

Emploi service est une structure indépendante dont le siège est à Douala et qui possède<br />

des agences à Yaoundé et à Lomié. Il est chargé de la collecte des dossiers de demande<br />

d'emploi, tous secteurs confondus, en vue de leur mise à la disposition des employeurs-<br />

demandeurs, selon le profil exigé.<br />

7- Mr SIMO Emmanuel : Comment pouvez- vous penser ainsi? Le cobalt n'est pas en train<br />

d'être déjà emporté clandestinement. La mise en production de la mine est envisagée pour<br />

2009.<br />

8- Pour l'embauche des jeunes, adressez- vous à Emploi-Service pour avoir d'amples<br />

informations.<br />

29


La séance d'échanges de Zoulabot s'est achevée par la distribution des dépliants et par<br />

deux propositions du chef de village qui souhaite:<br />

- Que la part de la taxe "ad valorem" qui revient aux populations locales soit<br />

convertie en réalisation concrète pour le développement de village;<br />

- Que le gouvernement renforce en infrastructure et personnel, le centre de santé de<br />

Zoulabot<br />

Après avoir remercié une fois de plus la délégation des experts et levé la séance, le<br />

chef de canton a invité ces experts à prendre une collation à son domicile; il était alors 13h.<br />

3) .- Rencontre de NGOLA<br />

La causerie éducative de Ngola était la troisième étape de la tournée des experts. Le<br />

24/06/06 de 14h à 18h, le programme suivi dans la matinée de ce même jour a été adopté à<br />

Ngola. Ainsi, dans l'une des salles de classe de l'école primaire de ce village, les mêmes<br />

exposés et démonstrations scientifiques réalisés à Zoulabot ont été faites à Ngola devant la<br />

communauté villageoise. Comme dans le village précédent, l'instituteur OSSEA SIEM<br />

assurait la traduction en langue Nzime. 79 personnes ont pris part à cette réunion.<br />

A la suite de cette première phase de la rencontre, les participants ont posé les questions<br />

ci-après:<br />

1- Président de sous section RDPC de Ngoëla : Pourquoi n'y a-t- il pas une élite de Lomié<br />

dans votre délégation d'experts?<br />

2- Mr MKPAH Théophile, agriculteur : Quelles sont les maladies qui peuvent survenir en cas<br />

d'absorption de cobalt? Qu'en est- il des cas de maladie déjà observées chez les ouvriers<br />

de GEOVIC?<br />

3- Mr NTOULE Albin Omer : Est-ce que les mesures de radioactivité ont été faites dans les<br />

puits à Nkamouna?<br />

4- Pourquoi vos informations portent surtout sur le cobalt?<br />

5- Est-ce que les opérations d'exploitation à Nkamouna ne peuvent pas créer les tremblements<br />

de terre et le volcanisme?<br />

6- Quels risques court-on en se mettant en contact avec les sous- produits de l'exploitation?<br />

7- Le gouvernement a-t-il pris<br />

des mesures en faveur des<br />

ouvriers et des populations<br />

en cas d'incident pendant<br />

l'exploitation?<br />

8- Rev Pasteur MAMOHE<br />

Dieudonné : Quels sont les<br />

inconvénients liés à<br />

l'exploitation minière?<br />

9- ALEOKOL, jeune agriculteur<br />

: Quel itinéraire suivra le<br />

minerai lors de son<br />

évacuation vers Douala?<br />

Après ces questions, les<br />

interventions des experts ont été les suivantes:<br />

30


1-Mr SIMO Emmanuel : Nous avons parmi nous une élite d'Abong-Mbang. Nous pensons<br />

que Lomié et Abong Mbang appartenant tous au département du Haut-Nyong, un<br />

géologue spécialiste des gisements miniers originaire d'Abong Mbang pouvait satisfaire<br />

vos attentes. De plus, certaines élites de Lomié contactées pour cette descente sur le<br />

terrain se sont déclarées indisponibles.<br />

2-Pr. NJOYA Oudou : Ce n'est qu'une abondante absorption due à une exposition au cobalt<br />

des travailleurs qui peut provoquer des pathologies comme les maladies respiratoires et<br />

allergies de la peau. Ce type d'exposition ne peut arriver que dans les industries des<br />

métaux durs. Ces industries n'existeront pas à Nkamouna. Les maladies observées parmi<br />

les ouvriers actuels de GEOVIC sont celles courantes de la région de Lomié. Il faut aussi<br />

noter qu'une étude récente de l'état sanitaire des populations de cette zone révèle une<br />

récurrence des infections pulmonaires. Ces gens ne sont pas les ouvriers de GEOVIC et<br />

l’exploitation n’a pas commencée.<br />

3- Mr. SIMO Emmanuel : Les mesures de radioactivité ont bel et bien été faites dans les puits,<br />

sur les échantillons prélevés des puits et dans l'atmosphère ambiante.<br />

4- Mr. SIMO Emmanuel Parce que c'est le cobalt qui sera principalement exploité.<br />

5- Pr NJOPWOUO : L'exploitation du minerai de Nkamouna ne provoquera ni tremblement<br />

de terre, ni volcanisme.<br />

6- Pr. NJOYA Oudou : N'ayez aucune crainte, vous ne courez aucun risque.<br />

7- Oui, l’Etat camerounais et GEOVIC ont prévu des mesures en faveur des ouvriers ou des<br />

populations en cas d'incident.<br />

8- Mr SIMO Emmanuel : Comme pour toutes les activités économiques, il y a des avantages<br />

et des inconvénients. Le moment venu, ces inconvénients pourront être atténués ou<br />

supprimés.<br />

9- Les produits marchands issus de l'exploitation seront évacués à Douala par route. Ils ne<br />

passeront pas par Belabo. L'itinéraire sera région de Lomié - Abong Mbang - Yaoundé-<br />

Douala.<br />

A la fin de cette réunion terminée par la distribution des dépliants, les participants ont<br />

exprimé la joie d'avoir eu l'opportunité de recevoir tant d'informations ayant dissipé leurs<br />

inquiétudes par rapport à la mine de Nkamouna. La séance a été levée à 18h par le chef de la<br />

délégation des experts.<br />

4 - Rencontre de KONGO<br />

Le 25/06/06 de 9h à 12h,<br />

la campagne d'information et de<br />

sensibilisation s'est poursuivie<br />

par la réunion de Kongo, tenue<br />

dans le foyer communautaire de<br />

ce village et rassemblant les<br />

experts, le chef du village et la<br />

population locale. 68 personnes<br />

ont pris part à cette réunion.<br />

Après les allocutions<br />

d'échange de politesse<br />

habituelles, les experts ont fait<br />

leurs exposés sur les mêmes<br />

thèmes et protocoles qu'à<br />

Une vue de la salle de réunion lors de la causerie éducative de<br />

Kongo<br />

31


Lomié, Zoulabot et Ngola. A la fin de ces présentations, l'expérimentation de la mesure de la<br />

radioactivité a été effectuée comme dans les réunions précédentes, avec la participation de la<br />

population. Au cours de cette assise de Kongo, la traduction était assurée par Mr Mpomo.<br />

Cette première partie de la causerie éducative a suscité les questions suivantes :<br />

1-Mme EBO'O Odile, cultivatrice, présidente de sous section OFRDPC de Lomié- Est : Lors<br />

des consultations médicales populaires gratuites que vous avez effectuée de village en<br />

village, certaines personnes étaient absentes. Comment allez-vous prendre en compte leurs<br />

maladies au cours de l'analyse de vos résultats?<br />

2- Mr KPAMAN, jeune agriculteur : Quelle est la définition exacte du cobalt? Est-ce que les<br />

substances connexes du cobalt peuvent provoquer des nuisances aux populations?<br />

3- Mr NGWAMINE, doyen d'âge du village : Je vous remercie d'être venus nous éclairer sur<br />

ce sujet important qu'est l'exploitation du minerai de cobalt-nickel de Nkamouna. La<br />

population de Kongo est jalousée par ses riverains à cause de l'activité minière qui va<br />

bientôt démarrer à Nkamouna. Qu'a prévu le gouvernement pour Kongo pendant<br />

l'exploitation? A quoi doivent s'attendre les populations de Kongo? Quelle est la différence<br />

entre GEOVIC et Emploi Service? GEOVIC a-t-il démissionné et a passé le relais à<br />

emploi service?<br />

4- Mr NANGA EMANE, agriculteur : Pourquoi pendant le fonçage des puits, vous n'êtes pas<br />

venu consulter les puisatiers comme vous l'avez fait récemment avec une équipe de<br />

médecins?<br />

5- Mr NANGA EMANE Pourquoi n'avoir pas mis dans votre délégation les élites qui nous<br />

avait dit que cette exploitation minière était dangereuse et allait exterminer la population?<br />

6- Mr ABONO Apollinaire, agriculteur: GEOVIC traitera t-il les eaux des ruisseaux?<br />

7- Mr ANKOMADAB Lazard, agriculteur : Les gaz émanant des puits creusés dans le<br />

gisement sont-ils radioactifs? Ces gaz ne peuvent-ils pas être transportés par le vent<br />

jusqu'au village où ils pourraient causer des dégâts?<br />

8-Mr EBO'O Jean Marie, agriculteur : L'exploitation n'aura-t-elle pas un impact sur le climat?<br />

Comment procédera t-on pour éviter le désert?<br />

9- Mme Langa Mireille, présidente de l'association des femmes de Kongo : Femme et<br />

GEOVIC: Quelles attentes? Pourquoi GEOVIC repousse t-il toujours la date de la mise en<br />

production de la mine? Etes-vous sûr que GEOVIC n'exploite pas déjà notre mine à<br />

crédit?<br />

10- Mr LANGA Joseph, agriculteur : Je remercie le délégué de mine du Haut-Nyong et la<br />

délégation des experts pour tous vos enseignements. Aura-t-il des expropriations pendant<br />

l'exploitation? Qu'a prévu GEOVIC pour l'aménagement et le développement du village<br />

en ce qui concerne l'habitat, l'hydraulique villageoise, l'électrification villageoise et le<br />

centre de santé. Nous souhaitons que GEOVIC se rapproche un peu plus de l'homme de<br />

Kongo.<br />

11- Mr MBANE Valaire, agriculteur : Nous pensons qu'il est nécessaire que GEOVIC envoie<br />

certains d'entre nous se ressourcer auprès des populations riveraines des mines en cours<br />

d'exploitation dans d'autres pays. Pourquoi jusqu'alors ces voyages ne sont pas organisés?<br />

Pourquoi est-ce que le directeur de GEOVIC, en plus de son interprète, ne prend pas un<br />

traducteur local qui puisse parler en Nzime afin que le chef du village comprenne mieux<br />

ce qu'il lui dit. Il faut aussi comprendre que la population a beaucoup peur des Américains<br />

au vue de ce qu'ils ont fait en Irak. Il est nécessaire qu'ils nous rassurent.<br />

12- Mr MEDJO Julio, jeune agriculteur : Pourquoi n'avez-vous pas fait de causerie éducative<br />

à Ntam et Melen?<br />

32


A la suite de ces questions, les interventions suivantes ont été enregistrées:<br />

1- Pr. NJOYA Oudou : Nous n'allons pas seulement utiliser les résultats des consultations<br />

gratuites dont vous parlez, mais aussi les statistiques (sur 5 ans) prises dans les centres de<br />

santé, dispensaires et hôpital de la région de Lomié. Donc, toutes les pathologies de la<br />

zone seront prises en compte.<br />

2- Pr. NJOPWOUO Daniel : Le cobalt est un élément chimique classé parmi les métaux de<br />

transition. Ce métal est de couleur gris clair à l'état pur. Dans la nature, il se trouve en<br />

petites quantités dans les minéraux. Ne vous inquiétez pas, les substances connexes du<br />

cobalt de Nkamouna ne causeront pas de nuisances aux populations.<br />

3- Mr SIMO Emmanuel : La législation minière du Cameroun prévoit à travers la taxe "ad<br />

valorem", les retombées financières de l'exploitation minière pour l'Etat, l’administration<br />

des mines, la commune et les populations locales dans des proportions bien définies. Les<br />

gens de Kongo auront leur part dans leur commune.<br />

A travers Geo Aid, GEOVIC contribuera au développement socio- économique de Kongo.<br />

GEOVIC est la société d'exploitation du minerai de cobalt- nickel dans la région de<br />

Lomié, tandis que Emploi service est un organisme chargé de la collecte des dossiers de<br />

demande d'emploi tous secteurs confondus, en vue de leur mise à la disposition des<br />

employeurs- demandeurs. GEOVIC est en phase d'investissement. Il n'a pas démissionné<br />

pour laisser sa place à Emploi- service.<br />

4- Pr. NJOYA Oudou : La toux de miniers existe chez les travailleurs des mines de charbon en<br />

raison de caractère pulvérulents du charbon. Mais, on ne peut pas parler de ce type de<br />

toux ici à Nkamouna.<br />

5- Mr SIMO Emmanuel : Ces consultations n'étaient pas nécessaires. Nous ne connaissons<br />

pas l'identité de ceux qui vous avez donné des informations prévoyant des catastrophes.<br />

Nous sommes des experts soucieux de vous instruire sur le cobalt et son exploitation.<br />

6- Mr SIMO Emmanuel : Etant donné que vous ne buvez pas l'eau des ruisseaux, la politique<br />

d'installation des forages ne prend pas en compte les ruisseaux. GEOVIC ne traitera pas<br />

l'eau des rivières. Le gisement est à 13 km d'ici; donc l'eau de la mine sera très éloignée du<br />

village. Et puisqu'elle sera recyclée et traitée, elle n'aura aucune influence sur la potabilité<br />

des eaux de rivières, des sources et des puits. De plus, il y aura des contrôles réguliers de<br />

la qualité des eaux de la rivière Edjé pendant l'exploitation.<br />

7- Pr. NJOPWOUO Daniel : Il s'agirait du gaz carbonique ( CO 2 ) et ce gaz n'est pas radioactif.<br />

Le vent ne peut pas le traîner jusqu'au village en raison de sa quantité peu importante. Dès<br />

qu'il sort du puits il est dissipé dans l'atmosphère ou absorbé par les plantes.<br />

8- Pr. KABEYENE BEYALA Véronique : Non, l'exploitation n'aura pas d'impact sur le<br />

climat. Aucun désert ne sera crée, car le reboisement après fermeture de la mine permettra<br />

la régénération de la forêt.<br />

9- Mr SIMO Emmanuel : Les retombées de l'exploitation concerne toute la population donc<br />

homme comme femme. Les femmes peuvent monter des micro- projets et les soumettre à<br />

Geo Aid. La mise en production de la mine sera faite en temps opportun. GEOVIC est<br />

encore en phase d'investissement. L'exploitation n'a pas encore commencé même pas à<br />

crédit.<br />

10- Mr SIMO Emmanuel : Les populations ne seront pas expropriées. GEOVIC apportera un<br />

appui aux micro- projets en vue du développement dans le village.<br />

11- Vous pouvez avoir toutes les informations nécessaires par Internet; un voyage à l'étranger<br />

n'est pas indispensable. Vos autres préoccupations relatives aux américains seront<br />

transmises à GEOVIC.<br />

12- Ntam et Melen étant de petites agglomérations, nous avons pensé que leurs populations<br />

pouvaient se joindre à celle de Kongo pour les causeries éducatives.<br />

33


Après ces interventions et la distribution des dépliants, le chef de Kongo a proposé qu'au lieu<br />

du reboisement de toutes les zones exploitées, qu'une palmerai communautaire soit créée<br />

sur une partie des espaces à reboiser. Il leva la séance et invita les experts à prendre des<br />

rafraîchissements à son domicile. Il était alors 12h.<br />

5 - Rencontre d’ESCHIAMBOR<br />

L'étape d'Eschiambor était la dernière de la tournée d'information et de sensibilisation.<br />

Cette rencontre du 25/06/06 de 13h à 16h était fidèlement calquée sur les quatre précédentes.<br />

Les communications et démonstrations scientifiques des experts étaient identiques à celles de<br />

Lomié, Zoulabot, Ngola et Kongo. Pendant cette réunion, Monsieur EKOUME KANE<br />

Vincent assurait la traduction. Après les présentations des experts, les questions ci- après ont<br />

été enregistrées : 52 personnes ont pris part à cette réunion.<br />

1-Mr ALAMA Apollinaire : Nous vous remercions pour les informations que vous nous avez<br />

procuré. Actuellement nos inquiétudes sont dissipées, car nous comprenons mieux<br />

certaines notions. Est-ce que GEOVIC peut mettre certaines structures en place avant<br />

l'exploitation afin d'améliorer les conditions de vie des populations sur les plans de la<br />

santé, l'habitat, l'approvisionnement en eau potable, l'électrification villageoise? N'est-il<br />

pas nécessaire que GEOVIC fasse voyager quelques locaux afin qu'ils aillent voir ailleurs<br />

ce qui ce passe en matière d'exploitation du minerai de cobalt- nickel?<br />

2-Conseiller municipal RDPC : Si les risques pendant l'exploitation sont minimisés, peut- on<br />

connaître quelques-uns?<br />

3- Mr Alama Apollinaire : Que<br />

fera t-on des autres<br />

substances après avoir<br />

extrait le cobalt?<br />

4- Mr ESSA Pierre : Pour les<br />

ouvriers actuels de<br />

GEOVIC, quelles sont les<br />

dispositions prises par<br />

GEOVIC en cas de<br />

maladie?<br />

5- Mr TCHOUAKA Dieudonné<br />

: Que faire? Il est difficile<br />

pour nous d’oublier les<br />

rumeurs effrayantes<br />

diffusées par d'autres élites.<br />

6- Mme ANON Salomé : Nous<br />

ne savons pas où est la<br />

Une vue de la salle de réunion lors de la causerie éducative de<br />

Eschuembor<br />

vérité entre ce que les autres nous ont dit avant et ce que vous nous dites aujourd'hui. Mais<br />

nous nous remettons à Dieu et le prenons à témoins. Il sera le seul juge.<br />

7- Mr AKOUN, agriculteur : Puisque l'exploitation sera à ciel ouvert, est-ce que cela ne créera<br />

pas une pénurie en gibier?<br />

8- Le chef de village de Melene : A quand le début de l'exploitation?<br />

9- Mr DOUAKA TIBA Jean Rodrigue : L'étude d'impact est-elle terminée? Quelles sont les<br />

études à faire encore, puisque le début de l'exploitation est repoussé à 2009.<br />

34


10- Mr ALAMA Appolinaire : Est-ce que nos enfants peuvent suivre certaines formations<br />

pouvant le moment venu, leur permettre de se faire recruter à GEOVIC?<br />

A la suite de ces questions, les réactions des experts ont été les suivantes :<br />

1- Mr SIMO Emmanuel : Etant encore en phase d'investissement, il est difficile pour<br />

GEOVIC de s'engager entièrement dans de telles dépenses. De toutes les façons, GEOVIC<br />

seul peut dire s'il peut le faire actuellement. Pour tout renseignement concernant<br />

l'exploitation du cobalt dans d'autres pays du monde, vous avez Internet.<br />

2- Pr. NJOYA Oudou : Les risques possibles peuvent être les bruits et les poussières. Mais<br />

Nkamouna est assez éloigné des villages pour que les populations sentent ces nuisances là.<br />

3- Mr SIMO Emmanuel : D'autres substances après extraction du cobalt seront stockées à<br />

Nkamouna en attendant les éventuels acheteurs.<br />

4- Pr. NJOYA Oudou : Il existe une infirmerie GEOVIC à Kongo et cette société a prévu une<br />

évacuation sanitaire de ses employés à l'hôpital de Lomié en cas de maladie ou accident<br />

grave.<br />

5- Pr. NJOPWOUO Daniel : Nous ne sommes pas venus pour vous tromper. Les informations<br />

que nous vous donnons sont exactes, basées sur des données scientifiques.<br />

6- Pr. NJOYA Oudou : Nous aussi nous sommes des croyants. Dieu tranchera.<br />

7- Pr KABEYE BEYALA Véronique : Le reboisement permettra une régénération de la forêt<br />

donc un rétablissement de la flore et de la faune. Vous n'aurez donc pas de problème de<br />

pénurie de gibier.<br />

8- Mr SIMO Emmanuel : La mise en production de la mine est prévue pour l'année 2009.<br />

9- Mr SIMO Emmanuel : L'étude d'impact est achevée et les audiences publiques vont bientôt<br />

commencer. Ce ne sont pas les études encore à faire qui retardent le début de<br />

l'exploitation, mais les investissements au niveau de la mine et la recherche des<br />

financements par GEOVIC.<br />

10- Pr. NJOPWOUO Daniel : Vos enfants doivent se former pour être dans l'avenir capables<br />

de travailler à GEOVIC. Les formations scientifiques sont les plus indiquées.<br />

Après ces réponses et la distribution des dépliants, le chef de la délégation des experts,<br />

a remercié l'assistance une fois de plus, et a levé la séance. A la sortie de cette réunion, le chef<br />

de village par intérim a offert des rafraîchissements au groupe d'experts.<br />

Dans l'ensemble, la campagne d'information et de sensibilisation s'est bien déroulée et<br />

les populations ont été très réceptives et accueillantes. Leurs préoccupations portaient surtout<br />

sur la santé et les actions de développement. Les inquiétudes par rapport à la radioactivité<br />

semblent avoir été dissipées au sein des populations telles le montre le tableau d’évaluation<br />

ci-dessous.<br />

35


TABLEAU VIII : EVALUATION <strong>DE</strong>S PARTICIPANTS AU SUJ<strong>ET</strong> <strong>DE</strong> LA<br />

NON-RADIOACTIVITE DU COBALT<br />

Localités Convaincus<br />

Légèrement<br />

convaincu<br />

36<br />

Non<br />

convaincus Abstention Total<br />

Score 17 6 1 3 27<br />

Lomié pourcentage 63% 22% 1% 11% 100%<br />

Score 24 21 0 0 45<br />

Zoulabot pourcentage 53% 47% 0% 0% 100%<br />

Score 62 6 0 0 68<br />

Kongo pourcentage 91% 9% 0% 0% 100%<br />

Score 45 0 0 7 52<br />

Eschiambor pourcentage 87% 0% 0% 13% 100%<br />

score 148 33 1 10 192<br />

TOTAL<br />

REGIONAL pourcentage 77% 17% 1% 5% 100%<br />

Conclusion générale<br />

FIG. 5: EVALUATION <strong>DE</strong>S PARTICIPANTS AU SUJ<strong>ET</strong><br />

<strong>DE</strong> LA NON-RADIOACTIVITE DU COBALT<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Convaincus<br />

Légèrement<br />

convaincus<br />

Non convaincus Abstention<br />

Série 77% 17% 1% 5%<br />

Les caractéristiques chimiques et nucléaires du cobalt qui viennent être passées en<br />

revue, la composition chimique du minerai de Nkamouna, le degré zéro de la radioactivité<br />

relevé dans les puits du gisement et l’étendu des domaines d’utilisations du cobalt montrent<br />

que l’exploitation du cobalt de Nkamouna, loin d’être dangereuse, sera plutôt une occasion<br />

pour le Cameroun d’amorcer le développement d’une véritable industrie minière, et pour la<br />

province de l’Est de réduire, à l’horizon 2015, d’au mois un tiers, le degré de pauvreté de ses<br />

populations.

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