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(Daily) Motion adoptée !<br />
® p 14<br />
Concevoir de l’inédit<br />
® p 8<br />
Superwoman, hypersimplicité<br />
® p 18<br />
Le magazine de Rouen <strong>Business</strong> school Alumni Association<br />
#<br />
<strong>60</strong><br />
AUTOMNE 2009<br />
24 septembre 2009<br />
Inauguration<br />
du campus rénové
Photos<br />
Rendez-vous…<br />
Dîner Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> à New York, le 27 mai 2009.<br />
Dîner Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> à Madrid, le 25 juin 2009.<br />
Université d'Été, 18 septembre 2009.
édito<br />
Un nouveau modèle,<br />
Un nouveau nom, une envergure internationale, une équipe pédagogique<br />
de 81 professeurs, Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> se donne les moyens de voir<br />
plus loin et viser plus haut. Co-gestionnaire de l’institution, notre association<br />
-désormais Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> Alumni Association- doit aussi changer<br />
de braquet.<br />
Face au contexte toujours plus concurrentiel où évoluent les diplômés,<br />
nous devons monter en puissance. En effet, nos réalisations actuelles<br />
(clubs professionnels, Centre CarrieR, délégués internationaux…) favorisent<br />
l’insertion professionnelle et la montée en compétences… des seuls<br />
adhérents (2479 à ce jour). Pourtant, la communauté de Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong> est, de fait, beaucoup plus large : quid des diplômés qui n’adhèrent<br />
pas ou qu’épisodiquement, quid des étudiants de l’ensemble du campus,<br />
partageant déjà des valeurs communes ? D’un autre côté, notre budget<br />
(250 KE, dont 80 % d’adhésions) est insuffisant pour étendre notre périmètre.<br />
La solution, notre Conseil d’Administration l’a cherchée. En s’appuyant sur<br />
une enquête auprès des diplômés, en étudiant le modèle des associations<br />
issues d’écoles renommées. Le 20 octobre dernier à Paris, la synthèse des<br />
travaux a été proposée en Assemblée Générale. Proposée et validée !<br />
Ainsi, grâce à une refonte de ses statuts, Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> Alumni<br />
Association va désormais fédérer les étudiants et diplômés de l’ensemble<br />
des programmes proposés par le groupe, et ce à vie. En d’autres termes,<br />
tout étudiant de Rouen BS, par une cotisation adjointe aux frais de scolarité,<br />
sera dès son entrée, membre de notre association. Les diplômés actuels se<br />
verront, quant à eux, proposer une adhésion unique illimitée dans le temps.<br />
En privilégiant quand même ceux qui nous ont toujours régulièrement<br />
soutenus jusqu’à cette étape-clé de notre histoire !<br />
L’enjeu ? On le devine : un réseau intergénérationnel, transversal et plus<br />
puissant. L’équipe de l’association focalisée sur l’animation, plus que sur la<br />
quête annuelle des ressources budgétaires, un champ nouveau offert à<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> désormais éligible à la collecte de dons déductibles.<br />
Et, ressourcée par cette action conjuguée, une marque, Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong>, encore plus reconnue.<br />
sommaire<br />
Actualité Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
13 nouveaux professeurs .. . . . . 4<br />
Vie de l’Association<br />
À l’heure (de l’Université) d’Été . 6<br />
Entreprendre<br />
Concevoir de l’inédit . . . . . . . . . 8<br />
Mobilité<br />
En quête du même Graal .. . . . 10<br />
Dossier<br />
Pionnières du net .. . . . . . . . . . . . 11<br />
Portrait<br />
Superwoman, hypersimplicité. 18<br />
Spécial Finance<br />
Une femme pour gérer<br />
la trésorerie d’Air France.. . . . . 20<br />
International<br />
Destination Berlin .. . . . . . . . . . 22<br />
Parcours hors sentiers battus<br />
L’enfance de l’art. . . . . . . . . . . 24<br />
Carnet et agenda. . . . . . . . . . 26<br />
Revue de presse .. . . . . . . . . . 28<br />
Vincent Cotard (86)<br />
Président<br />
Photo couverture : Olivier Bourgeois<br />
Directeur de la publication : Vincent Cotard<br />
Rédacteur en chef : Marie-Lise Trochu<br />
Ont collaboré à ce numéro : Marie-Suzel Inzé,<br />
Sophie de Mullenheim, Géraldine Squenel, Yves-Marc Le Réour,<br />
Julie Chen, Elisabeth Escande (Intelligence & Learning Center)<br />
Site internet École : www.rouenbs.fr<br />
Site internet Association : www.escrouen-alumni.net<br />
Conception : Le Perroquet bleu, Rouen, www.bleu.net<br />
Impression : La Fertoise<br />
<strong>Planet</strong>’®, la revue de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> Alumni Association<br />
BP 188 - 76 825 Mont-Saint-Aignan CEDEX<br />
Tél. : 02 32 82 58 00 - Fax : 02 32 82 47 19<br />
Alumni.association@rouenbs.fr
Actualité<br />
Rouen<br />
<strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong><br />
13 nouveaux professeurs<br />
La rentrée 2009 est la première à se faire sous le nouveau nom de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>.<br />
À cette occasion, l’École a le plaisir d’accueillir de nouveaux professeurs. Petite présentation…<br />
<strong>60</strong><br />
4<br />
automne 2009<br />
Treize nouveaux professeurs intègrent<br />
la Faculté. L’ensemble<br />
de nos enseignants chercheurs<br />
(71 professeurs permanents,<br />
10 professeurs affiliés) venus de<br />
différents pays, contribuent, par<br />
leur expertise, leurs travaux de<br />
recherche et leurs publications,<br />
à renforcer la réputation de notre<br />
école et sa visibilité à l’international.<br />
Ces recrutements portent<br />
à 81 le nombre d’enseignantschercheurs<br />
qui composent la<br />
Faculté de Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong>.<br />
Les 13 nouveaux<br />
professeurs<br />
permanents<br />
rejoignent les<br />
départements :<br />
Département Comptabilité,<br />
Droit, Opérations<br />
& Information<br />
Philippe Touron, Docteur HEC,<br />
était précédemment professeur<br />
associé au sein du Département<br />
Comptabilité, Droit et Finances<br />
de l’EDHEC <strong>Business</strong> <strong>School</strong>, à<br />
Lille, où il a passé 9 ans. Sa thèse<br />
traitait de l’adoption des normes<br />
comptables alternatives par les<br />
entreprises françaises.<br />
Haithem Nagati titulaire d’un<br />
Doctorat en Management des<br />
Systèmes d’Information, de l’Université<br />
Pierre Mendès France de<br />
Grenoble, vient d’HEC Montréal<br />
où il effectuait un stage postdoctoral<br />
en Gestion des<br />
Opérations et de la Logistique.<br />
Ses travaux portent sur les pratiques<br />
collaboratives entre les<br />
transporteurs et la grande distribution.<br />
Ce passionné de voyage,<br />
a choisi de rejoindre Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong> « en raison de<br />
l’ouverture internationale qu’elle<br />
incarne. Intégrer l’école sera l’occasion<br />
pour moi d’évoluer dans<br />
un environnement international<br />
stimulant et dynamique. »<br />
Carole Botton achève sa thèse<br />
de Contrôle de Gestion à l’Université<br />
Paris Dauphine sur le<br />
thème « Critères d’évaluation et<br />
pratiques socio-organisationnelles<br />
sur un marché en<br />
construction : le marché aux enchères<br />
des chevaux de<br />
courses ». Ses domaines de recherches<br />
sont centrés autour de<br />
la construction sociale de marchés<br />
particuliers (marchés aux<br />
enchères), la mesure du risque,<br />
de l’incertitude et de la performance<br />
et l’évaluation.<br />
Franck Bien, titulaire d’un doctorat<br />
en Sciences Économiques<br />
de Paris X-Nanterre (2001), et<br />
maître de conférences à l’Université<br />
Paris IX-Dauphine, rejoint<br />
le département comme professeur<br />
affilié. Il était déjà chargé de<br />
cours en méthodes quantitatives<br />
à Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>. Ses<br />
thèmes de recherche sont axés<br />
sur l’économie de la santé, de<br />
l’assurance et de l’information.<br />
Le Département et la Direction<br />
de la Recherche accueillent aussi<br />
le professeur Richard Baker, de<br />
la <strong>School</strong> of <strong>Business</strong> d’Adelphi<br />
University de New York. Le professeur<br />
Baker a mené une longue<br />
carrière qui l’a conduit à publier<br />
de nombreux articles dans<br />
les meilleures revues internationales<br />
et à occuper des responsabilités<br />
dans la communauté<br />
académique. Il s’intéresse particulièrement<br />
aux problèmes<br />
d’éthiques dans la profession<br />
comptable.<br />
Département Économie<br />
& Finance<br />
Do Quoc Tho NGguyen, arrive<br />
d’Australie où il a obtenu son<br />
PhD à la <strong>School</strong> of Banking and<br />
Finance de l’Université de New<br />
South Wales, à Sidney. Ses travaux<br />
de recherche sont orientés<br />
autour de la finance internationale,<br />
l’économie monétaire, l’impact<br />
de l’arrivée d’informations sur les<br />
marchés financiers et les liens<br />
avec les marchés d’actions internationales.<br />
Jung-Hyun Ahn, a obtenu<br />
son doctorat en Sciences<br />
Économiques à l’Université de<br />
Paris X. Il était jusqu’à présent<br />
assistant de recherche à<br />
Sciences Po. Sa thèse traitait de<br />
l’évaluation des risques de crédits<br />
et concurrence : analyse de<br />
l’impact du crédit scoring et de<br />
la titrisation sur les stratégies des<br />
banques. Ses travaux portent<br />
sur la concurrence bancaire, l’intermédiation<br />
financière, la théorie<br />
de l’organisation industrielle,<br />
la théorie des contrats, l’instabilité<br />
financière et la politique<br />
prudentielle.<br />
Pierre Six, vient d’obtenir un<br />
doctorat de Finance à l’Université<br />
Paris 1 et est diplômé de<br />
Centrale Nantes (2000) et du<br />
Master in European <strong>Business</strong> de<br />
l’ESCP (2002). Sa thèse porte<br />
sur la couverture sur les marchés<br />
à terme des matières premières.<br />
Ses communications et projets<br />
d’articles traitent de l’évaluation<br />
d’actifs dérivés de matières premières,<br />
des taux d’intérêt et équilibre<br />
monétaire et sur l’allocation<br />
d’actifs et l’aversion au risque.<br />
Pour ce grand cinéphile, l’intérêt<br />
d’enseigner à Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong> c’est « l’adéquation entre<br />
la recherche et l’enseignement »<br />
que l’on peut y trouver, la<br />
« synergie avec les collègues<br />
du Département économie et<br />
finance. »<br />
Mehdi Nekhili est titulaire d’un<br />
doctorat en Finance de l’Université<br />
de Bourgogne à Dijon (1994),<br />
et de l’habilitation à diriger des<br />
recherches (2001). Il a publié no-
tamment dans Finance Contrôle<br />
Stratégie (2*) et dans Banques<br />
et Marchés (2*) et a dirigé l’ouvrage<br />
collectif Stratégies bancaires<br />
internationales paru en<br />
2008 chez Economica. Il a également<br />
créé un master professionnel<br />
Banque-Finance à l’Université<br />
de Reims. Maître de<br />
conférences HDR à l’université<br />
de Reims, il rejoint le département<br />
Économie & Finance<br />
comme professeur affilié.<br />
Département Management<br />
& Stratégie<br />
Masoud Shadnam vient de<br />
l’Université Simon Fraser à<br />
Vancouver où il achève son PhD<br />
en <strong>Business</strong> Administration. Sa<br />
thèse porte sur la moralité dans<br />
les organisations, et il a étudié le<br />
cas de l’industrie du pétrole en<br />
Iran. Il a obtenu un BSc en génie<br />
industriel et un MBA en management<br />
à l’Université de<br />
Technologie de Sharif, à Téhéran<br />
en Iran. Ses travaux traitent du<br />
rôle de l’éthique et la morale dans<br />
les processus de changement<br />
dans les domaines de l’organisation.<br />
Amateur et grand<br />
consommateur de chocolat,<br />
Masoud pratique notamment le<br />
tennis de table, le badminton…<br />
et prévoit de s’initier à la pêche<br />
dès son arrivée en Normandie.<br />
Département Marketing<br />
Stephan Grzeskowiak, titulaire<br />
d’un PhD de Virginia Polytechnic<br />
Institute and State University,<br />
vient de l’Université du<br />
Minnesota. Il a publié dans<br />
Marketing Letters (3*), dans le<br />
Journal of <strong>Business</strong> Research<br />
et dans l’International Journal<br />
of Retail and distribution<br />
Management (2*) notamment.<br />
Ses recherches sont axées sur<br />
la gouvernance et la performance<br />
dans les canaux de<br />
distribution, les liens sociaux en<br />
relation avec le « branding » et<br />
la psychométrie. Il est membre<br />
du comité éditorial de Applied<br />
Research in Quality of Life.<br />
Joëlle Lagier, professeur à l’École<br />
de 1996 à 2008 et responsable<br />
du Mastère Spécialisé<br />
Communications d’entreprises,<br />
revient après avoir occupé le<br />
poste de directrice des programmes<br />
post-grades et de la<br />
formation continue de TELECOM<br />
École de Management, à Paris.<br />
Elle est diplômée de l’EM Lyon<br />
et docteur de l’Université de<br />
Dijon. Ses recherches portent<br />
notamment sur l’expérience et<br />
la sensibilité esthétique.<br />
Kafia Ayadi vient d’obtenir<br />
son doctorat en Marketing à<br />
l’Université de Caen Basse-<br />
Normandie avec une thèse sur<br />
« La transmission des préférences<br />
et des pratiques alimentaires<br />
entre les parents et les<br />
enfants », sous la direction de<br />
Joël Brée. Ses recherches portent<br />
sur l’apprentissage et<br />
la socialisation de l’enfantconsommateur,<br />
la prise de décision<br />
au sein de la famille.<br />
Un nouveau<br />
directeur de la<br />
Recherche<br />
Henri Isaac,<br />
42 ans,<br />
titulaire d’un<br />
doctorat<br />
en Sciences<br />
de Gestion de l’Université<br />
Paris Dauphine, a rejoint<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
en tant que directeur de<br />
la recherche.<br />
Sa principale mission est<br />
de valoriser la recherche de<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> et<br />
de contribuer à positionner<br />
l’école parmi les meilleures<br />
business schools européennes<br />
d’ici 2012.<br />
Savez-vous qu’en soutenant<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>,<br />
vous pouvez défiscaliser<br />
jusqu’à 75 % de votre don ?<br />
Les lois Aillagon (2003-709) du 1 er août 2003 et TEPA (2007-<br />
1223) du 21 août 2007 en faveur du travail, de l’emploi et du<br />
pouvoir d’achat vous permettent en effet de soutenir le financement<br />
de l’enseignement supérieur et de la recherche et de<br />
bénéficier de réductions fiscales :<br />
• Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP)<br />
(article 200 du CGI)<br />
Déduction d’impôt égale à 66 % du montant des dons dans<br />
la limite de 20 % du revenu imposable.<br />
Exemple : un don de 1000 e vous coûte seulement 340 e<br />
après déduction fiscale et réduit donc votre IRPP de 6<strong>60</strong> e.<br />
Timing : avant le 31 décembre 2009 pour la déclaration de<br />
revenu 2009.<br />
• Impôt sur la Fortune (ISF) (article 885-O V bis A du CGI)<br />
Déduction d’impôt égale à 75 % du montant des dons dans<br />
la limite de 50 000 e.Exemple : un don de 2 000 e vous<br />
coûte seulement 500 e après déduction fiscale et réduit<br />
donc votre ISF de 1 500 e.<br />
Timing : avant le 15 juin 2010 pour la déclaration ISF 2010.<br />
• Impôt sur les Sociétés (IS) (article 238 bis du CGI)<br />
Déduction d’impôt égale à <strong>60</strong> % du montant des dons<br />
dans la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires.<br />
Exemple : un don de 10 000 e coûte seulement 4 000 e<br />
à l’entreprise après déduction fiscale.<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> est devenu en janvier 2008 une entité<br />
juridique indépendante de la CCI de Rouen, avec un statut<br />
d’Association loi 1901.<br />
En conséquence, pour soutenir son développement, et en<br />
particulier renforcer son attractivité auprès des enseignantschercheurs<br />
et des étudiants et développer sa reconnaissance<br />
internationale en termes de formation et de recherche,<br />
vous pouvez :<br />
• envoyer un don par chèque libellé à l’ordre de<br />
« Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> »,<br />
• et l’adresser à Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> à l’attention de la<br />
« Direction Administrative et Financière - Bureau 103 »,<br />
1, rue du Maréchal Juin, 76130 Mont Saint Aignan.<br />
Vous recevrez par courrier un reçu fiscal dans les 15 jours<br />
suivant la date de réception de votre paiement, que vous<br />
pourrez joindre à votre prochaine déclaration d’impôt.<br />
Chaque don est important.<br />
Merci de votre soutien.<br />
Contact sur les projets de développement :<br />
Chantal Lai<br />
Tél. : 02 32 82 57 84<br />
chantal.lai@rouenbs.fr<br />
<strong>60</strong><br />
5<br />
automne 2009
Vie de<br />
l’Association<br />
À l’heure (de l’Université) d’Été<br />
Un euro-député aussi écologiste qu’économiste, une promo 2010 dans les starting-blocks, des diplômés<br />
souriants et solidaires, des enseignants partie prenante… le 18 septembre, la 5 e édition de l’Université d’Été<br />
de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> a tenu ses promesses d’échanges et de diversité.<br />
<strong>60</strong><br />
6<br />
automne 2009<br />
Ce matin-là, dans le hall du<br />
Château*, il y a du café, des croissants,<br />
du jus d’orange. Devant le<br />
buffet, il y a Maxime (05), Hervé<br />
(86) et aussi Pascal (75), Maïté<br />
(03), Hélène (80)… On se salue,<br />
on se reconnaît parfois. Bref, c’est<br />
l’Université d’Été des Alumni de<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>, la 5 e du<br />
nom ! L’Université d’été ? Une<br />
journée faite d’échanges et de retrouvailles,<br />
de convivialité et d’intervenants<br />
de haut vol. Pas étonnant<br />
alors que certains aient fait<br />
jusqu’à 700 km pour y assister.<br />
Déjà, Marc-Antoine Jarry et Marc<br />
Talan, piliers de l’organisation de<br />
cet événement, rassemblent les<br />
troupes. Pas question de prendre<br />
du retard, tout le monde en amphi !<br />
L’amphi affiche presque complet.<br />
En haut, les étudiants en majeure,<br />
future promotion 2010, plus bas,<br />
autant de diplômés et professeurs.<br />
Sur l’estrade, en maîtres de cérémonie,<br />
Marc-Antoine Jarry (94),<br />
administrateur de l’Association<br />
des Diplômés, et François Mangin,<br />
directeur académique. Mais où<br />
est donc Arnaud Langlois-<br />
Meurine, le directeur de Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong> ? Et Vincent<br />
Cotard, Président de Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong> Alumni<br />
Association et co-gestionnaire de<br />
l’Association de Gestion du<br />
Groupe ? « Chers amis, commente<br />
Marc-Antoine, vous assistez<br />
à un putsch ! » Des rires éclatent.<br />
À l’Université d’été, si le<br />
contenu est dense, le ton est toujours<br />
détendu. La posture va<br />
d’ailleurs convenir parfaitement à<br />
l’invité de cette matinée, Yannick<br />
Jadot, eurodéputé fraîchement<br />
élu (juin 2009). Jean sombre et<br />
veste noire, l’ex directeur des campagnes<br />
de Greenpeace joue aussi<br />
la carte de la proximité : c’est assis<br />
sur la grande table de l’estrade,<br />
au plus près du public, qu’il commence<br />
une intervention intitulée :<br />
« l’Europe doit changer d’ère ».<br />
« L’Europe est le bon niveau<br />
pour agir »<br />
Dans la salle, on observe. La voix<br />
est posée, chaleureuse, cet<br />
homme-là a l’habitude des débats.<br />
Yannick Jadot annonce le<br />
programme : il parle dix minutes<br />
pas plus et laisse la place au dialogue.<br />
Il revient alors rapidement<br />
sur les élections européennes,<br />
sur Nicolas Hulot, « messager de<br />
l’évidence », sur les raisons d’être<br />
d’Europe-Écologie. « Nous voulions<br />
faire acter l’existence d’un<br />
consensus sur la réalité de la crise<br />
environnementale, résume le député,<br />
et convaincre qu’il est possible<br />
de travailler sur des solutions.<br />
L’offre politique actuelle<br />
n’inscrit pas la rupture dans son<br />
champ d’action. Il faut une nouvelle<br />
offre, structurée autour des<br />
actes forts : se loger, se déplacer…<br />
L’Europe est le bon niveau<br />
pour agir, concevoir des modèles<br />
économiques où l’innovation crée<br />
de l’emploi. »<br />
Dans l’assistance, c’est gagné.<br />
Les diplômés écoutent avec attention<br />
cet « écolo » qui zappe la<br />
fonte de la banquise et la disparition<br />
des espèces pour leur parler<br />
création d’entreprise, rentabilité,<br />
système global et avenir. « La taxe<br />
carbone sans politique d’énergie<br />
à 20 ans, s’exclame Yannick<br />
Jadot, cela ne fonctionne pas.<br />
Pour obtenir une acceptabilité<br />
sociale, il faut une rupture ! »<br />
Coup d’œil sur la montre.<br />
« Maintenant, c’est à vous, lance<br />
l’orateur. Que pensez-vous de<br />
tout cela ? Discutons ! » Un bras<br />
se lève. « Comment gérer la transition<br />
en attendant les emplois<br />
nouveaux ? » questionne Sylvain.<br />
Yannick Jadot répond en termes<br />
de formation, d’éducation. « Le<br />
logement, illustre-t-il, c’est 40 %<br />
de la consommation énergétique<br />
! Il y a 100 000 salariés à<br />
former en rénovation thermique. »<br />
Un homme, une femme<br />
Le micro circule vers une question<br />
sur le raccordement EDF en<br />
cas d’énergie photovoltaïque. Le<br />
député parle alors conflit d’intérêt,<br />
double discours. Deux mains<br />
se lèvent en même temps, un<br />
homme, une femme et Yannick<br />
Jadot impose la règle de l’alternance.<br />
« Chez les écolos, affirmet-il,<br />
c’est comme ça ! » Surprise<br />
dans les rangs… On discute ensuite<br />
accès au marché, coût des<br />
produits bio, responsabilité « commune<br />
mais différenciée ». « La<br />
Chine pollue mais est-ce sa faute ?<br />
martèle le conférencier. C’est nous<br />
qui avons délocalisé ! »<br />
Soudain, il est midi. Arnaud<br />
Langlois-Meurine vient d’arriver,<br />
il synthétise et remercie avant de<br />
proposer cocktail et buffet. Sur la<br />
terrasse, devant la nouvelle cafétéria,<br />
on commente la conférence<br />
avec animation et les générations<br />
se découvrent. Une étudiante<br />
questionne un diplômé : « En fait,<br />
c’est quoi le Réseau, exactement<br />
? ». Hum… dans quelques<br />
mois, cette jeune génération aura<br />
tout à gagner à se rapprocher<br />
des Alumni de Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong> et du Centre CarrieR…<br />
Un peu plus loin, Jonathan confie<br />
ses projets. Après sa sortie de<br />
l’école en décembre, il veut faire<br />
du marketing, en Allemagne ou<br />
au Japon. Pour l’heure, Jonathan<br />
regarde de loin la DG de l’Oréal<br />
Cosmétique Active, qui est accompagnée<br />
de sa DRH.<br />
« Comment faire pour lui parler ? »<br />
soupire l’étudiant. Heureusement<br />
la solidarité joue et quelques minutes<br />
plus tard, on retrouve<br />
Jonathan en conversation avec<br />
qui de droit. À quelques mètres,<br />
c’est l’affluence autour des trois<br />
buffets. Ici, entre saumon fumé<br />
et pain libanais, entre fromages<br />
et charlotte aux framboises, on<br />
discute des nouveaux locaux, on<br />
échange des cartes de visite.<br />
Déjà 14 heures ! Le temps d’un<br />
café et les participants se dispersent.<br />
Où vont-ils ? À la Maison de<br />
l’Entreprise, participer aux ateliers<br />
animés par une vingtaine de professeurs<br />
de Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong>. Finance, social, international<br />
ou management, douze<br />
choix sont possibles : « Création<br />
d’entreprise : le choix et l’évaluation<br />
de busines models » ;<br />
« Génération Internet : la diffusion<br />
de valeurs et de pratiques sur<br />
les réseaux » ; « La juste valeur
Vie de<br />
l’Association<br />
en IFRS : facteur de volatilité et<br />
de risque ou indicateur de santé<br />
financière ? » Pendant deux<br />
heures et demie, les diplômés<br />
témoignent, comparent, analysent.<br />
Et c’est en poursuivant<br />
leurs discussions qu’ils enchaînent<br />
la visite des locaux : bâtiment<br />
historique de l’école totalement<br />
rénové, une bibliothèque<br />
devenue Intelligence and<br />
Learning Center (750 m 2 de ressources<br />
documentaires et pédagogiques),<br />
les bureaux d’une<br />
quarantaine d’associations étudiantes.<br />
Au retour, Champagne,<br />
mignardises et brochettes<br />
de fruits clôturent l’Université.<br />
« Superbe journée ! » résume<br />
Zoom sur un atelier<br />
Anne. « Très enrichissante »<br />
complète Marc. Surtout que,<br />
devinez quoi ? Il fait un temps<br />
splendide. Alors, c’est promis…<br />
à l’année prochaine !<br />
* Le Château des Nids a été racheté<br />
par la Chambre de<br />
Commerce de Rouen et occupe<br />
aujourd’hui une position centrale<br />
sur le campus de Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong>. Outre des salons de réception<br />
au rez-de-chaussée, il<br />
abrite la Direction Financière, la<br />
Direction des Systèmes d’Information,<br />
la Direction Internationale.<br />
Marie Suzel Inzé (80)<br />
Génération Y : comment la manager ?<br />
Animateurs : Sarah Alves, Professeur associé de Gestion des ressources<br />
humaines au département Management et stratégie et<br />
Jean Pralong, Professeur assistant de Gestion des ressources<br />
humaines au département Management & Stratégie.<br />
On les dit créatifs, agiles, impatients, insoumis mais rétifs à l’autorité,<br />
infidèles, très ou trop connectés. On les suspecte de donner la priorité<br />
au court terme et aux relations d’emploi individualisées là où leurs aînés<br />
savaient attendre et se couler dans les normes. Ce sont les 25 - 35 ans,<br />
la « génération Y ».<br />
Mais cette génération « Y » est-t-elle vraiment spécifique ?<br />
Jean Pralong a comparé les attentes envers l’emploi d’étudiants, de<br />
diplômés membres de la génération Y et de diplômés de la génération<br />
antérieure. Les étudiants ont une vision noire de l’entreprise qu’ils imaginent<br />
comme un obstacle à la réalisation de leurs vocations. Mais deux<br />
ans après, lorsqu’ils ont franchi le seuil de l’entreprise, ce conflit est résolu<br />
entre autres grâce à la confiance envers le manager. Enfin, les attentes<br />
de ces jeunes salariés ne diffèrent pas de celles de leurs aînés.<br />
Les attitudes négatives envers l’entreprise sont-elles totalement solubles<br />
dans le management ? Pas seulement, car le contexte a changé :<br />
• les enjeux de l’emploi et de la carrière se radicalisent : les chances<br />
de réussite sont plus fortes, les risques d’échec également.<br />
• les entreprises subissent des contraintes de flexibilité et de fidélisation.<br />
Les règles du jeu sont ambiguës : il n’est pas rare de licencier le<br />
« haut potentiel » débauché auparavant à prix d’or.<br />
Rétablir la confiance est sans doute le challenge de la fonction RH.<br />
Elle impose sans doute de redéfinir des règles du jeu claires. Les<br />
« Y » comme les autres sont plus en quête de règles et de repères<br />
fiables que d’une liberté sans bornes.<br />
Comment les diplômés<br />
perçoivent l’Association ?<br />
Résultats de l’Enquête sur Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> Alumni<br />
Association, menée en juin/juillet 2009.<br />
Un taux de réponse enviable !<br />
sur 6 055 courriels envoyés, 1 134 réponses reçues<br />
en 3 semaines.<br />
Un bilan globalement positif<br />
73,1 % des diplômés pensent que l’Association est bien gérée,<br />
69 % des diplômés y ont déjà eu recours,<br />
54,7 % des diplômés sont globalement satisfaits.<br />
MAIS de fortes différences d’appréciation selon :<br />
L’âge des répondants :<br />
Les diplômés depuis moins de 5 ans sont plus exigeants et<br />
plus critiques (30,4 % n’ont jamais adhéré).<br />
Les diplômés sortis depuis plus de 10 ans sont plus satisfaits<br />
Leur lieu de résidence<br />
Les diplômés de Rouen et Île-de-France se sentent représentés.<br />
Les diplômés habitant en province ou à l’étranger se sentent exclus.<br />
Le fait qu’ils adhèrent ou non<br />
Les non-adhérents (21,4 % des répondants) sont indifférents<br />
car peu informés du contenu.<br />
Points à améliorer<br />
• Mieux communiquer à l’extérieur du réseau<br />
(success stories à destination des medias).<br />
• Moderniser les outils : site internet, réseaux sociaux.<br />
• Satisfaire les attentes des jeunes générations.<br />
• Organiser davantage d’événements fédérateurs.<br />
• S’ouvrir à d’autres associations (82,5 % sont favorables<br />
à un partenariat Reims Network).<br />
• Booster nos relais à l’international et en province<br />
(inégalités selon les régions/villes).<br />
• Changer de modèle économique (49,3 % optent<br />
pour l’adhésion à vie dès l’entrée à l’École).<br />
Un grand merci à tous les répondants !<br />
Résultats complets sur demande auprès du Président<br />
de la Junior-Entreprise, ALTEO CONSEL<br />
Jean CONQUER 02 32 82 84 84<br />
Jean.conquer@alteo-conseil.com<br />
www.alteo-conseil.com<br />
<strong>60</strong><br />
7<br />
automne 2009
Entreprendre<br />
Concevoir de l’inédit<br />
Mais qu’est ce qui fait courir Alexandre Olive (02), ce trentenaire fou de voyages et de rencontres inédites ?<br />
Après une première expérience en entreprise en marketing, il crée sa propre structure en 2004, Recall Agency,<br />
persuadé que c’est la meilleure façon d’étancher sa soif d’entreprendre et d’entrer en relation privilégiée avec<br />
les clients qui le choisissent.<br />
Son credo est simple : écouter le chef d’entreprise qui fait appel à lui, créer un climat de confiance mutuelle, lui<br />
procurer un service haut de gamme qui va de la prestation « conciergerie de luxe » jusqu’à la scénarisation d’un<br />
voyage pour ses collaborateurs ou ses clients. Une philosophie l’habite : faire naître de l’émotion en écrivant<br />
des histoires qu’il saura produire et réaliser. Approfondissement d’un concept original à la frontière entre le<br />
marketing, la communication, les ressources humaines et le management.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
8<br />
Alexandre Olive (02)<br />
<strong>Planet</strong>’R : Quel est ton parcours<br />
avant 2004, et pourquoi<br />
avoir voulu rapidement<br />
voler de tes propres ailes ?<br />
À la suite d’un stage long chez<br />
Pernod-Ricard en marketing produit,<br />
la cellule événementielle « luxe,<br />
nuit et nouvelles tendances »<br />
m’embauche pour m’occuper des<br />
partenariats et gros événements<br />
sponsorisés par la marque.<br />
Pendant deux ans, je parcours les<br />
endroits les plus « hype » et courus<br />
de France en tissant un réseau<br />
relationnel très large.<br />
À la suite d’une rencontre<br />
extra-professionnelle, une idée<br />
d’agence événementielle est née<br />
et je me lance en 2004. J’ai toujours<br />
eu besoin d’être sur plusieurs<br />
dynamiques pro et perso<br />
et surtout eu l’envie d’entreprendre.<br />
Au sein d’une société,<br />
je ne pouvais pas m’exprimer<br />
pleinement et ai eu besoin d’une<br />
aventure plus personnelle.<br />
<strong>Planet</strong>’R : Peux-tu décrire<br />
ton métier aujourd’hui et les<br />
différentes facettes de ton<br />
activité ?<br />
Difficile d’être succinct, puisque<br />
c’est un patchwork de plusieurs<br />
métiers, c’est au travers des multiples<br />
expériences aussi bien professionnelles<br />
que personnelles,<br />
qu’aujourd’hui, je crée mon métier.<br />
Directeur de Recall Agency depuis<br />
5 ans (recallagency.com),<br />
agence de marketing émotionnel,<br />
spécialisée en relations publiques<br />
et conciergerie de luxe,<br />
nous avons, par une approche<br />
relationnelle différente, réussi à<br />
fidéliser des entreprises comme<br />
SNCF, Intermarché, Crédit<br />
Agricole, NVIDIA. Notre plus belle<br />
opération reste l’accompagnement<br />
de tous les VIP de la SNCF<br />
sur 44 matchs pour la coupe du<br />
monde de Rugby 2007 !<br />
En mai 2009, nous venons de<br />
lancer l’agence de voyage scénarisée,<br />
SAOBAÏ (www.saobai.<br />
com), visant à comprendre les<br />
relations humaines d’une entreprise<br />
en leur confectionnant des<br />
voyages sur mesure. Ces<br />
voyages permettent à ceux qui<br />
le vivent d’aller un peu plus loin<br />
sur eux et de mieux partager<br />
avec l’Autre, le groupe.<br />
<strong>Planet</strong>’R : À titre d’exemple,<br />
peux-tu nous « raconter »<br />
quelques scenarii originaux<br />
proposés à tes clients ?<br />
Un premier exemple « Corporate » :<br />
IDTGV, un de nos clients
Entreprendre<br />
historiques, qui nous demande<br />
chaque année de concevoir leur<br />
séminaire d’entreprise. Équipe<br />
jeune, dynamique et créative,<br />
leur directrice est une femme<br />
passionnée de culture cherchant<br />
toujours à ouvrir de nouveaux<br />
horizons.<br />
Nous travaillons en amont sur<br />
la marque, la stratégie, les gens<br />
qui composent l’équipe.<br />
Nous venons de leur scénariser<br />
l’IDALI, un séjour catalan aux valeurs<br />
de la marque, dans la région<br />
fétiche du peintre pour leur<br />
faire vivre peinture, sport, rencontre<br />
culturelle privilégiée.<br />
Un second exemple plus<br />
« Private Haute-Couture » pour<br />
quatre amis fans de plongée.<br />
Nous venons de leur monter des<br />
vacances sur une île avec deux<br />
clefs et une carte de l’île comprenant<br />
4 croix. La première clef,<br />
celle de leur maison, la seconde<br />
celle de leur Fiat 500, avec parebrise<br />
amovible et remorque équipée<br />
de masques et palmes à leur<br />
taille, enfin les 4 croix sont 4 lieux<br />
de plongée où nous y avons dissimulé<br />
des trésors…<br />
<strong>Planet</strong>’R : Quelle organisation<br />
interne as-tu mis en<br />
place pour réaliser les services<br />
dans les meilleures<br />
conditions ?<br />
Je me suis d’abord associé avec<br />
une femme d’expérience ayant<br />
la même vision du voyage, et<br />
surtout la technicité de l’agence<br />
de voyage.<br />
La seconde a été de mettre en<br />
place une base de données<br />
CRM, pouvant organiser, structurer<br />
et gérer les données de<br />
l’agence et les multiples demandes<br />
de nos clients.<br />
Pour donner vie à nos scénarii,<br />
nous nous appuyons sur un pôle<br />
d’experts composé de scientifiques<br />
du CNRS, coachs,<br />
sportifs, comédiens…<br />
Nous avons souvent recours à<br />
des free lance et des stagiaires<br />
apportant régulièrement des<br />
idées nouvelles…<br />
Enfin, chaque rencontre humaine<br />
nous nourrit : nous organisons<br />
régulièrement des aprèsmidi<br />
créatives et une réunion<br />
annuelle avec nos partenaires<br />
(au Brésil cette année) pour<br />
échanger et partager autour<br />
d’une même idée : la scénarisation<br />
de voyage.<br />
<strong>Planet</strong>’R : Et si nous parlions<br />
avenir, stratégie à court,<br />
moyen et long terme ?<br />
L’année dernière, nous avons<br />
énormément voyagé pour<br />
rencontrer des agences qui<br />
pensent comme nous. Nous<br />
venons d’ouvrir douze bureaux<br />
dans le monde, douze<br />
espaces de réflexion, douze<br />
équipes qui travaillent comme<br />
nous.<br />
À court terme, nous avons<br />
conçu une idée de voyage de<br />
São Paulo à Dubaï (SAOBAÏ) et<br />
avons franchisé onze agences<br />
dans le monde pour créer une<br />
vraie synergie internationale.<br />
À moyen terme, nous espérons<br />
ouvrir dix bureaux de plus en<br />
2011, notamment dans le<br />
Moyen Orient et au Japon.<br />
À long terme, rivaliser avec la<br />
société du film « The Game,<br />
source d’inspiration quotidienne.<br />
Inconcevable, et si… ;)<br />
C’est, quoi qu’il en soit, en ayant<br />
des idées étonnantes avec une<br />
vraie assise logistique que nous<br />
nous démarquons aujourd’hui<br />
dans le monde du voyage.<br />
<strong>Planet</strong>’R : Quels plus<br />
apporte l’agence aux dirigeants<br />
qui la choisissent ?<br />
Je pense que nous avons deux<br />
manières de prendre du plaisir,<br />
l’une en ayant réussi un gros<br />
projet, un travail de longue haleine,<br />
qui nous a demandé une<br />
implication personnelle importante.<br />
C’est celle qui nous<br />
aveugle un peu plus tous les<br />
jours et qui nous étouffe dans<br />
notre liberté humaine.<br />
L’autre, en goûtant le plaisir<br />
d’un sourire, d’un coucher de<br />
soleil, d’un dépassement de<br />
soi.<br />
Ce sont ces aventures-là que<br />
nous essayons d’écrire et de<br />
refaire découvrir.<br />
Avez-vous déjà attendu le lever<br />
du soleil sur une plage avec un<br />
groupe gitan ? Donner des<br />
cours de français à des élèves<br />
brésiliens ? Joué au rugby avec<br />
une équipe du Tonga ?<br />
Nous proposons autre chose<br />
permettant de jouir pleinement<br />
d’une autre vision du monde.<br />
<strong>Planet</strong>’R : La vie de jeune<br />
entrepreneur présente des<br />
avantages, mais aussi des<br />
inconvénients : quel bilan<br />
en fais-tu aujourd’hui ?<br />
J’avoue sans soucis avoir fait<br />
passé ma vie professionnelle<br />
avant ma vie personnelle. J’ai<br />
eu un échec cuisant lors de ma<br />
première association, chose<br />
que l’on n’apprend pas en<br />
école de commerce.<br />
Néanmoins, je dois avouer que,<br />
sans cette première erreur, je<br />
n’aurais jamais rencontré et<br />
découvert tant de choses. Je<br />
me suis mis à réétudier. C’est<br />
en ouvrant les yeux au monde<br />
qu’on a envie de l’apprendre<br />
encore mieux.<br />
Je pense avoir su canaliser en<br />
un seul projet toutes mes passions,<br />
et avoir en réserve un<br />
champ d’expression encore<br />
plus large pour l’avenir. Je me<br />
suis même mis à écrire une<br />
émission de télévision sur le<br />
voyage.<br />
<strong>Planet</strong>’R : Quels conseils<br />
donnerais-tu aujourd’hui<br />
aux étudiants actuels que tu<br />
prends en stage ou qui s’interrogent<br />
sur leur avenir ?<br />
C’est sur le terrain, en association,<br />
en stage, en développant<br />
votre réseau, que l’apprentissage<br />
du monde professionnel se fait.<br />
Il faut être curieux, ne pas avoir<br />
peur d’avoir des idées nouvelles.<br />
Il faut peut-être plus de temps<br />
pour les formaliser, les développer,<br />
connaître des échecs, mais<br />
si vous êtes curieux, passionné,<br />
généreux avec les autres et avec<br />
vous-même, votre sourire et<br />
votre bonheur personnel sont les<br />
meilleurs moteurs pour les<br />
concrétiser.<br />
Contact :<br />
alexandre@recallagency.com<br />
www.recallagency.com<br />
www.saobai.com<br />
Propos recueillis<br />
par Marie-Lise Trochu<br />
<strong>60</strong><br />
9<br />
automne 2009
Mobilité<br />
En quête du même Graal…<br />
Après 10 ans passés au sein du groupe OMNICOM, Adeline Gogé Lefaivre (Ms IAA 95) décide de voguer vers<br />
de nouveaux horizons et trouve finalement sa voie au sein de la société Atequacy (Adding Group), pour en<br />
prendre la Direction Commerciale. Les nombreux contacts tissés lors des réunions du Club CarrieR ont été<br />
pour Adeline un facteur-clé de succès dans l’obtention de ce poste.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
10<br />
Une première partie de<br />
carrière en Grande Conso<br />
Après mon Master « Management<br />
des Industries Agro-Alimentaires »<br />
à l’ESC Rouen, c’est tout naturellement<br />
que je me destine à une<br />
carrière dans le « food » ; je rejoins<br />
le groupe Père Dodu à un<br />
poste marketing… la société est<br />
basée à Vannes, ce qui n’est pas<br />
pour me déplaire, étant une<br />
Bretonne pure souche !<br />
Une année s’écoule, et grâce à<br />
mon réseau, j’apprends que la<br />
société CPM (groupe Omnicom)<br />
recherche son Responsable<br />
Développement. Plusieurs entretiens<br />
me permettent de<br />
convaincre les dirigeants du<br />
groupe que je suis la femme de<br />
la situation !<br />
Je passe 10 années riches et<br />
instructives dans ce groupe, apprends<br />
la gestion de projets, la<br />
prospection commerciale, le management.<br />
Si je progresse et occupe successivement<br />
plusieurs postes<br />
intéressants et avec des responsabilités<br />
d’équipes, je commence<br />
néanmoins à ressentir<br />
une certaine monotonie dans<br />
mon activité, et un besoin de<br />
trouver un nouveau challenge…<br />
le bilan de compétences<br />
réalisé quelques<br />
mois plus tôt me<br />
Adeline Gogé Lefaivre (Ms IAA 95)<br />
conforte dans l’idée que je dois<br />
bouger. Je prends donc mon<br />
courage à deux mains et décide<br />
de sonder le marché… une dizaine<br />
d’annonces plus tard, et<br />
presque autant d’entretiens, ça<br />
y est, c’est un nouveau poste<br />
dans une nouvelle entreprise qui<br />
se profile à l’horizon ! Une nouvelle<br />
aventure s’annonce…<br />
Club CarrieR, un accélérateur<br />
dans mon parcours<br />
Démissionner de CPM n’a pas<br />
été aussi simple que je le pensais<br />
: « au revoir » émouvants,<br />
premières interrogations… et<br />
premiers regrets lorsque je<br />
m’aperçois après quelques mois<br />
que le poste de Directeur de la<br />
Relation Clients que l’on me<br />
confie n’est pas conforme à mes<br />
espérances.<br />
Si je quitte cette société, loin de<br />
moi l’idée de rester cloîtrée et<br />
d’attendre les entretiens : je décide<br />
de contacter le centre<br />
CarrieR ESC Rouen pour voir ce<br />
qu’il propose. J’en profite pour<br />
payer ma cotisation, et découvre<br />
une association parfaitement<br />
structurée. Je rencontre un parrain,<br />
m’inscris aux ateliers, participe<br />
tous les 15 jours au Club<br />
CarrièR et deviens rapidement<br />
assidue aux conférences<br />
Rendez-Vous CarrieR de la maison<br />
de l’Isère.<br />
J’en conclus que je ne suis pas<br />
seule dans ma recherche, et partage<br />
mes doutes, joies, avec des<br />
compagnons en quête du même<br />
graal : le job idéal… je découvre<br />
les vertus du réseau, la notion<br />
d’entraide, et l’écoute attentive<br />
des animateurs du Club CarrieR.<br />
La courte expérience qui suit ne<br />
s’avérera pas non plus entièrement<br />
satisfaisante. C’est finalement<br />
au détour d’une annonce,<br />
après avoir passé plusieurs entretiens<br />
de recrutement et écouté<br />
attentivement les bons<br />
conseils de mes camarades du<br />
club, que je reçois une proposition<br />
de l’entreprise dans laquelle<br />
j’ai le plaisir de travailler aujourd’hui.<br />
Atequacy, un nouveau challenge<br />
dans les services RH<br />
J’ai rejoint en avril dernier la société<br />
Atequacy (Adding Group),<br />
spécialiste du conseil en optimisation<br />
des coûts sociaux, tarification<br />
accidents du travail et<br />
maladies professionnelles au<br />
poste de Directrice Commerciale.<br />
Les défis sont nombreux pour<br />
les prochains mois : constituer<br />
l’équipe commerciale, trouver de<br />
nouveaux clients, les fidéliser et,<br />
développer de nouvelles offres.<br />
Avec cette société, j’ai retrouvé<br />
un équilibre professionnel et<br />
avoue être chaque jour plus impressionnée<br />
par l’expertise technique<br />
de nos équipes de consultants.<br />
Je conseille à tout diplômé en<br />
quête d’un nouveau poste,<br />
d’avoir la même démarche :<br />
c’est stimulant et encourageant.
Dossier<br />
Pionnières du net<br />
Discrètes et travailleuses, les diplômées tissent leur<br />
toile sur la Toile. Nathalie Clément googlise en Irlande<br />
pendant que, chez Dailymotion, Caroline Pénat joue la<br />
carte vidéo. Chez PriceMinister, Odile Szabo-Tirfoin<br />
vide nos étagères et remplit nos porte-monnaies.<br />
Ou le contraire. Constance Desprets, elle, œuvre<br />
pour la fidélité des internautes chez Maximiles, tandis<br />
qu’Anne de Montalivet guide Viamichelin sur la voie<br />
de la croissance.<br />
Et ce n’est pas tout. Championnes du e-marketing,<br />
les Web-diplômées sont aussi dirigeantes :<br />
ainsi Anne Browaeys ou Florence Trouche pilotent<br />
des Webagencies qui attirent tous les regards.<br />
Sur le Net, le plafond de verre serait-il classé dans<br />
les « Dossiers Indésirables » ? Pour répondre à cette<br />
question, pas besoin de moteur de recherche, juste<br />
d’un regard d’experte. Celui de Bérangère Boulon,<br />
talent aussi jeune que reconnu. « Les femmes,<br />
explique-t-elle en substance, ont intégré les mots<br />
de passe du Web : créativité, affût de la nouveauté,<br />
réactivité, prise directe avec le marché. »<br />
En résumé, les femmes de notre dossier savent être<br />
sur tous les fronts : celui des besoins des utilisateurs<br />
et celui des contraintes des développeurs, celui des<br />
business model et celui des process. Aussi, à ceux<br />
qui se demandent si, en 2009, on doit encore écrire<br />
des dossiers dédiés aux femmes, la réponse sautera<br />
aux yeux comme une fenêtre pop-up sur un écran.<br />
C’est oui !<br />
Un dossier réalisé par Marie-Suzel Inzé (80)<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
11
Dossier<br />
L’avis de l’expert(e)<br />
Dans le Web depuis 10 ans, Bérangère Boulon (03) est une diplômée en pointe dans le digital et le<br />
e-commerce. Elle est aujourd’hui International Online Director pour les clients internationaux de Zenith<br />
Optimedia, une des premières agences media dans le monde (218 bureaux dans 72 pays) appartenant<br />
au Groupe Publicis. Elle nous parle ici des règles d’un secteur caractérisé par sa jeunesse et sa rapidité<br />
d’évolution.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
12<br />
Les entreprises du Web et du<br />
e-commerce sont jeunes et<br />
attirent des profils jeunes. Le<br />
e-commerce serait-il réservé<br />
aux moins de 35 ans ?<br />
L’âge ne me semble pas être en<br />
soi un critère pertinent. Les métiers<br />
du Web sont les mêmes<br />
que dans un autre secteur. Il y a<br />
certes un temps d’adaptation<br />
pour appréhender la technique<br />
mais ce qui importe surtout, c’est<br />
d’avoir la logique Web !<br />
Comment caractérisez-vous la<br />
logique e-commerce ?<br />
Nous sommes sur un secteur où<br />
les technologies évoluent très vite.<br />
Il faut donc être adaptable, réactif,<br />
être à l’affût des nouvelles pratiques<br />
pour capter le consommateur<br />
et savoir mettre en place la<br />
nouveauté rapidement. Le commerce<br />
électronique n’est qu’une<br />
forme de commerce. Si l’on n’a<br />
Bérangère Boulon (03)<br />
pas le bon produit au bon prix,<br />
on ne vend pas… Mais le e-commerce<br />
est spécifique et plus riche<br />
parce qu’il va plus loin grâce à la<br />
technologie, notamment en permettant<br />
plus facilement de mettre<br />
en place des stratégies de fidélisation,<br />
de CRM, etc. C’est dans<br />
ce cadre qu’il faut être en veille<br />
permanente : des États-Unis à<br />
l’Europe, en passant par l’Asie,<br />
les cas d’écoles existent partout.<br />
Selon les cultures, il y a différentes<br />
façons de faire du commerce, et<br />
ce sont ces spécificités qu’il faut<br />
savoir décoder et adapter à son<br />
marché.<br />
Une formation complémentaire<br />
est-elle nécessaire pour rentrer<br />
dans le monde du Web ?<br />
blent intéressantes. Une telle spécialisation<br />
permet de s’imprégner<br />
du milieu, d’étudier les entreprises<br />
et les modèles qui ont réussi dans<br />
le passé versus ceux qui n’ont<br />
pas performé. Selon moi il est<br />
fondamental d’acquérir le référentiel<br />
en vigueur dans ce marché.<br />
Je travaille dans le e-commerce<br />
depuis dix ans et il arrive souvent<br />
que l’on fasse dans une conversation<br />
référence à une situation<br />
vécue par une entreprise il y a<br />
quelques années.<br />
Les technologies du Web<br />
ont d’ores et déjà beaucoup<br />
évolué. Vont-elles selon<br />
vous atteindre un palier et<br />
se stabiliser ?<br />
Non, je ne pense pas. Il y a dix ans,<br />
quand on pensait Internet, on imaginait<br />
un PC et un modem.<br />
Aujourd’hui, Internet est un média<br />
qui opère sur plusieurs canaux.<br />
L’accès à Internet par la téléphonie<br />
mobile fait évoluer le métier et<br />
donne un champ d’action nouveau.<br />
Le e-commerce et le<br />
m-commerce sont deux mondes<br />
complémentaires. Du point de vue<br />
des entreprises, il est essentiel<br />
qu’elles s’adaptent au nouveau<br />
mode de consommation que représente<br />
le mobile. Dans mon<br />
quotidien chez Zenith Optimedia,<br />
je travaille de plus en plus sur des<br />
problématiques digitales intégrées<br />
qui prennent en compte une présence<br />
web et une présence mobile.<br />
J’ai la chance de travailler<br />
Personnellement, j’ai suivi la<br />
Dominante Systèmes d’information.<br />
Aujourd’hui des formations<br />
complémentaires et spécifiques<br />
au digital existent et elles me semavec<br />
un des leaders en matière<br />
de mobile : Phonevalley, qui fait<br />
partie de Vivaki (une nouvelle entité<br />
du groupe Publicis, qui offre<br />
aux entreprises des opportunités<br />
digitales plus larges).<br />
CRM, hyperpersonnalisation<br />
des mails… le consommateur<br />
est connu dans ses<br />
moindres habitudes, voire<br />
dans ses souhaits. L’éthique<br />
est-elle une notion qui a sa<br />
place dans le monde du<br />
e-commerce ?<br />
Ce secteur est très encadré, par<br />
la CNIL notamment, et les dérives<br />
sont de plus en plus maîtrisées.<br />
J’ai la conviction que l’éthique fait<br />
désormais partie intégrante des<br />
politiques marketing des acteurs<br />
du e-commerce. Fidéliser un client<br />
c’est aussi et surtout le respecter.<br />
Les entreprises s’évertuent à satisfaire<br />
les consommateurs, à limiter<br />
le nombre des e-mails, à ne<br />
proposer que des informations en<br />
adéquation avec leur profil… Pour<br />
ce qui est de la personnalisation,<br />
cela me semble être une bonne<br />
chose pour le consommateur que<br />
d’être informé sur les domaines<br />
qui l’intéressent. C’est un service<br />
supplémentaire au client !<br />
N’oublions pas que comme tout<br />
commerçant, les acteurs du e-<br />
commerce cherchent à développer<br />
leur portefeuille client. L’éthique<br />
et le CRM sont de plus en plus<br />
présents et servent un objectif<br />
commun : le business.
Dossier<br />
Un plan de route<br />
en temps réel<br />
Aussi à l’aise en mode projet qu’en recrutement clients, Anne de Montalivet (90) est consultante en Web.<br />
Pour l’heure, elle fait un bout de route chez ViaMichelin.<br />
résultats incontestables : 2 millions<br />
de visiteurs au niveau mondial,<br />
un site décliné en une dizaine<br />
de versions, du russe au<br />
mandarin, 500 000 noms dans<br />
la base Clients, un Top Com<br />
d’or… Anne a aussi adopté les<br />
méthodes des informaticiens.<br />
« Le mode projet est incontournable,<br />
précise-t-elle. Chez<br />
Chantelle, je pilotais une équipe<br />
de 10 webmasters situés dans<br />
tous les coins de la planète et<br />
chez Carlson Wagonlit une quinzaine<br />
de développeurs entre<br />
Paris et Lisbonne… »<br />
À ce point, deux choses sont<br />
claires : dotés d’une telle navigatrice,<br />
les clients optimisent<br />
leur temps de parcours vers la<br />
croissance. Quant à Anne, c’est<br />
sûr, elle a trouvé sa voie.<br />
Gestion de projet ou création<br />
de sites, B to B ou B to C, vue<br />
d’ensemble et sens du détail…<br />
décidément, Anne de Montalivet<br />
(90), consultante indépendante,<br />
a bien des talents en matière de<br />
nouvelles technologies. Et pour<br />
l’heure, elle les exerce chez<br />
ViaMichelin, leader européen de<br />
la géolocalisation.<br />
En poste depuis neuf mois,<br />
Anne planche sur les solutions<br />
de géolocalisation destinées aux<br />
entreprises. « Ma mission est<br />
vaste, commence la diplômée.<br />
Revoir la méthodologie de développement<br />
de projets, refaire<br />
le site B to B, mettre en place<br />
les process de communication<br />
au niveau européen… » Un<br />
poste transversal à souhait mais<br />
à l’objectif délicat. « ViaMichelin<br />
fait face à une problématique<br />
compliquée, poursuit Anne.<br />
Comment valoriser un contenu<br />
qui a une grande valeur sur le<br />
papier, quand le concurrent est<br />
Anne de Montalivet (90)<br />
un géant, Googlemap, et qu’il<br />
propose un contenu gratuit ? »<br />
Bigre, c’est peu de dire que les<br />
business models restent à<br />
inventer sur ce marché…<br />
Rattachée à la direction de cette<br />
entreprise de 100 personnes,<br />
la consultante se réjouit d’être<br />
au confluent de nombreux métiers.<br />
« Je travaille avec les spécialistes<br />
du design et ceux du<br />
référencement, avec des créatifs<br />
ou des développeurs illustret-elle,<br />
c’est passionnant et cela<br />
oblige à s’adapter en permanence…<br />
»<br />
Pour réussir sa mission, cette<br />
maman de deux enfants s’appuie<br />
sur un CV solide : avant de<br />
se lancer comme consultante,<br />
elle a été chef de produit chez<br />
Amadeus puis est devenue la<br />
« Madame Web » du groupe<br />
Chantelle. Là, pendant cinq ans,<br />
elle a mis en place l’infrastructure<br />
Internet pour les différentes<br />
marques du groupe. Avec des<br />
Elles…aussi<br />
La place manque pour donner un panorama exhaustif<br />
des pionnières du net.<br />
Elles aussi auraient pu témoigner :<br />
Marie-Pierre LACOSTE (99)<br />
Bousorama.com<br />
Responsable marketing<br />
et communication<br />
Virginie BOISSIMON-<br />
SMOLDERS (97)<br />
Groupe Marie-Claire<br />
Directrice déléguée<br />
magicmaman.com et famili.fr<br />
Annabelle MORAND (99)<br />
Isobar<br />
Directrice associée<br />
Pénélope GUY (03)<br />
Dotgreen<br />
Responsable commerciale<br />
(Voir son ouvrage page 27)<br />
Céline COSTE (98)<br />
Ebay France<br />
Senior direct marketing<br />
manager<br />
Sophie ADAM POLANI (96)<br />
Opodo France<br />
Directrice marketing<br />
Claire LESTOILLE (95)<br />
Rueducommerce.com<br />
Directeur marketing<br />
Gaelle LE GALL NICOLAS<br />
(98)<br />
Yahooh ! France<br />
Directrice marketing<br />
…<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
13
Dossier<br />
(Daily) Motion adoptée !<br />
Caroline Pénat (96) a quitté Yahoo ! pour prendre en<br />
charge le marketing de Dailymotion. Elle se plaît dans<br />
un scénario qui s’écrit au jour le jour.<br />
Caroline Pénat (96)<br />
Dailymotion ? Des millions de<br />
vidéos en ligne, du rire, de la<br />
passion, du sport… Pourtant<br />
pour Caroline Pénat (96), directrice<br />
marketing, l’affaire est plus<br />
subtile. Un marché concurrentiel,<br />
des business models à inventer,<br />
des journées de travail<br />
à rallonge… bref l’ambiance<br />
start-up !<br />
Résumons : d’un côté, une petite<br />
société française, 80 personnes,<br />
spécialisée dans le<br />
partage de vidéos sur Internet.<br />
Petite mais présente : 59 millions<br />
de visiteurs par mois dans<br />
le monde, dont neuf en France.<br />
De l’autre côté, Youtube<br />
(Google), un géant qui multiplie<br />
les annonces et les sources de<br />
revenus. Pour ce combat de<br />
David contre Goliath, mieux<br />
vaut, comme Caroline, aimer<br />
les challenges, la réactivité, l’innovation<br />
et… la lucidité. En<br />
effet, pour celle qui pilote les<br />
études, l’événementiel, les relations<br />
presse etc. l’heure est<br />
sérieuse. « Nous devons<br />
consolider l’audience de<br />
Dailymotion, faire revenir le site<br />
au cœur des communautés…<br />
résume Caroline. Nous avons<br />
toujours privilégié un contenu<br />
qualitatif, avec de l’éditorial et<br />
offert des niches d’audience<br />
mais aujourd’hui, cela ne suffit<br />
plus. » Caroline peut compter<br />
sur son expérience : en huit ans<br />
de marketing chez Yahoo ! elle<br />
a connu la fin de la bulle, la loi<br />
du marché, la volatilité des internautes…<br />
« La stratégie de<br />
l’entreprise est claire, enchaîne<br />
la diplômée, nous travaillons à<br />
distribuer Dailymotion sur<br />
d’autres plates-formes : télévisions<br />
interactives, téléphonie<br />
mobile… » Les budgets du<br />
marketing ? Calés sur le chiffre<br />
d’affaires ! Et quand le CA<br />
baisse… « Il faut redoubler<br />
donc de pertinence, coupe<br />
Caroline en souriant. Mais pour<br />
moi, c’est un jeu plus qu’une<br />
contrainte ! » En poste depuis<br />
début 2009, Caroline apprécie<br />
ce retour à l’opérationnel. « En<br />
travaillant pour le siège de<br />
Yahoo ! se souvient-elle, j’avais<br />
perdu le contact avec le terrain.<br />
Chez Dailymotion, c’est différent<br />
: nous échangeons beaucoup<br />
et je vois facilement l’impact<br />
de mon travail. Et je parle<br />
tous les jours avec mon DG.<br />
Moins de process, plus de<br />
réactivité ! »<br />
L’aventure est donc belle.<br />
Pourtant la mordue du Net a<br />
un regret. « Les journées ne<br />
sont pas assez longues, soupire<br />
Caroline, maman de trois<br />
enfants de 2 à 7 ans. Et moi, je<br />
veux préserver ma vie familiale<br />
! » A daily challenge…<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
14
Dossier<br />
Demandez le programme !<br />
Chef de projet chez Maximiles, Constance Desprets<br />
(06) distribue des bons points. Comment ? En créant<br />
des programmes de fidélité.<br />
Pour son premier job, Constance<br />
Desprets (06) n’a pas choisi la<br />
facilité mais la… fidélité. Ainsi,<br />
depuis deux ans et demi, elle<br />
est chef de projet marketing<br />
chez Maximiles, spécialiste de<br />
la fidélisation sur Internet.<br />
Retenir une population par essence<br />
volatile, les clients, c’est<br />
la mission de Constance auprès<br />
de cinq grands noms de la<br />
banque et de l’hôtellerie.<br />
« Maximiles Services pilote une<br />
trentaine de programmes qui<br />
regroupent de 10 000 à 700 000<br />
membres chacun, énumère<br />
celle qui avait testé ses compétences<br />
commerciales en vendant<br />
des espaces publicitaires<br />
pour le guide rouennais le<br />
Viking. Je peux tout proposer,<br />
animation de sites, gestion de<br />
base de données, newsletters…<br />
et vendre des options complémentaires.<br />
Tout dépend de la<br />
problématique du client ! » En<br />
effet, chaque cas est unique. Si<br />
pour une banque un programme<br />
de fidélité est un service supplémentaire,<br />
dans l’hôtellerie, il<br />
sert surtout à augmenter la fréquentation.<br />
« Pour une chaîne<br />
française d’hôtels économiques,<br />
s’exclame la chef de<br />
projet, nous avons proposé aux<br />
clients une remise de 10 % sur<br />
chaque séjour ainsi que le cumul<br />
de leurs nuits (à convertir en<br />
nuits gratuites ou en cadeaux)<br />
contre l’achat d’une carte annuelle.<br />
Le nombre d’adhérents<br />
a dépassé toutes les prévisions<br />
! » Et d’ajouter modestement<br />
que la réussite ne vient<br />
pas seulement de Maximiles…<br />
Les affaires tournent bien pour<br />
l’entreprise, qui a fêté cette<br />
année ses dix ans d’existence<br />
et annonce un CA de 16 millions<br />
d’euros. « En trois ans,<br />
poursuit Constance, les effectifs<br />
de l’entreprise ont grimpé<br />
de <strong>60</strong> à 100 personnes. Avec<br />
comme conséquence, la rationalisation<br />
des process…<br />
J’avoue que la Dominante<br />
Entrepreneuriat que j’ai suivie<br />
à l’ESC Rouen m’a beaucoup<br />
aidée pour la gestion de<br />
projet ! »<br />
Un bon point supplémentaire<br />
pour cette bonne élève… dont<br />
la fidélité a pourtant des limites.<br />
Ainsi, il y a peu, après<br />
deux ans et demi passés chez<br />
Maximiles, Constance envisageait<br />
d’autres horizons. Mais<br />
heureusement… « Je suis désormais<br />
impliquée sur une<br />
grosse opération pour une<br />
banque, murmure-t-elle. Un<br />
programme inédit, d’envergure<br />
européenne et qui se traite en<br />
anglais ! » Nous ne saurons<br />
rien de plus, si ce n’est que<br />
l’agence de communication<br />
s’appelle MRM Worldwide et<br />
que les bureaux espagnols,<br />
hollandais et allemand sont<br />
impliqués. Le secret bancaire<br />
restera bien gardé car à la<br />
constance, la diplômée ajoute<br />
la discrétion. Serait-ce la clé<br />
de la fidélisation ?<br />
Constance Desprets (06)<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
15
Dossier<br />
La Google attitude<br />
Nathalie Clément (07)<br />
Nathalie Clément (07) est passée de l’autre côté du miroir Google. Bienvenue dans un monde cool mais formateur.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
16<br />
Baby-foot et billard à tous les<br />
étages, salles de vidéo et grands<br />
poufs, massages et snacks à volonté…<br />
tel est l’environnement<br />
quotidien de Nathalie Clément (07).<br />
La diplômée serait-elle en perpétuelles<br />
vacances ? Non…<br />
mais elle travaille au siège européen<br />
de Google à Dublin ! Plus<br />
précisément, elle y est « online<br />
sales and operations coordinator<br />
» ou coordinatrice du support<br />
client.<br />
Nathalie n’en fait pas un mystère<br />
: étudiante à Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong>, elle ne se disposait<br />
pas vraiment à entrer<br />
dans le monde du Net. Mais<br />
quelques stages (en agence,<br />
puis chez Daniel Jouvence et<br />
Kimberly Clark) et un MBA à<br />
Ottawa, l’auront vite fait changer<br />
d’avis. Et aujourd’hui en poste<br />
depuis 18 mois chez un des plus<br />
beaux noms de la Toile, Nathalie<br />
voit la vie en couleurs.<br />
« Google, c’est l’ambiance startup<br />
avec les moyens d’une<br />
grande entreprise ! s’enthousiasme-t-elle.<br />
Et c’est l’état d’esprit<br />
américain. Le recrutement<br />
est très sélectif, mais ensuite<br />
nous sommes jugés sur nos résultats,<br />
pas sur nos heures de<br />
travail. La confiance est totale ! »<br />
Autonomie et investissement<br />
sont donc les mots-clé de cette<br />
joyeuse bande de jeunes expatriés<br />
(40 nationalités différentes<br />
!). Nathalie coordonne le<br />
support au programme Adword,<br />
un système qui permet aux entreprises<br />
de créer et diffuser une<br />
annonce sur les pages de recherche<br />
Google. « Nous voulons<br />
que les annonceurs minimisent<br />
le temps passé sur leurs campagnes<br />
et maximisent leurs résultats<br />
», synthétise la spécialiste.<br />
Pour améliorer le service<br />
aux PME françaises clientes, elle<br />
assure une présence téléphonique<br />
: conseil sur les mots-clés,<br />
les textes des annonces, le budget<br />
« Le plus difficile pour moi,<br />
précise la diplômée, est de<br />
suivre toutes les évolutions technologiques<br />
et leurs impacts dans<br />
les stratégies de communication<br />
! Les clients nous interrogent<br />
sur Facebook, Twitter… qui<br />
peuvent être des concurrents. »<br />
Nathalie met également en place<br />
des formations en ligne et mène<br />
des études de satisfaction sur<br />
le plan européen.<br />
Avec ses 90 % de parts de marché<br />
en France, Google est incontournable.<br />
Aussi entre ambiance<br />
et résultats, la jeune<br />
femme, par ailleurs déléguée de<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> pour<br />
l’Irlande, a trouvé sa place au<br />
soleil du Net. Seule petite zone<br />
d’ombre, l’après-Google. « Un<br />
jour sans doute, confie Nathalie,<br />
je reviendrai en France. Le retour<br />
au fonctionnement des entreprises<br />
françaises risque d’être<br />
délicat ! » Just wait and see.
Dossier<br />
100 % digital (e)<br />
Florence Trouche (90) DG de l’agence Isobar, est une spécialiste de la communication digitale. Entre innovation<br />
permanente et turn-over des équipes, zoom sur un marché qui n’a rien de virtuel.<br />
Florence Trouche (90)<br />
Production de contenus ou<br />
community Management, achat<br />
de médias ou tracking… le digital,<br />
c’est un métier. Et c’est<br />
celui de l’agence Isobar et de<br />
sa DG Florence Trouche (90),<br />
qui offre son regard de spécialiste<br />
sur un marché hors-norme.<br />
La communication, les agences,<br />
le Web, Florence connaît. Elle a<br />
-entre autres- piloté la stratégie<br />
relationnelle de Danone, dirigé<br />
l’agence Sales Machine<br />
(EuroRSCG), co-dirigé l’agence<br />
de marketing relationnel MRM,<br />
vu la montée du digital versus<br />
le print. « J’ai été très tôt<br />
convaincue du potentiel d’Internet,<br />
explique-t-elle. Toucher un<br />
client par le digital coûte trente<br />
fois moins cher que par le papier.<br />
Et avec un message hyper<br />
personnalisé ! »<br />
Des outils en perpétuelle mutation,<br />
des tendances changeantes,<br />
rien de tel pour faire<br />
vibrer notre diplômée. « Il y a<br />
deux ans, enchaîne-t-elle, pour<br />
une campagne de pub,<br />
nous achetions des espaces.<br />
Aujourd’hui, on ne sépare plus<br />
le contenu du contenant. Nous<br />
montons des partenariats pour<br />
intégrer des contenus de marque<br />
dans les supports affinitaires<br />
comme Skype, MSN, YouTube…<br />
La communication n’est efficace<br />
que si les messages sont<br />
placés au bon endroit ! » Hélas,<br />
l’innovation permanente présente<br />
quelques revers et Isobar,<br />
350 personnes et 48 millions<br />
de marge brute en 2008, doit<br />
faire avec les paradoxes du<br />
marché. « La valeur ajoutée<br />
d’Internet n’est pas rémunérée<br />
à hauteur de sa valeur, constate<br />
Florence. Les équipes, très<br />
qualifiées, coûtent cher et le<br />
turn-over qui est de 20 à 30 %,<br />
fait monter les coûts. Personne<br />
ne sait comment revaloriser la<br />
prestation. » Reporter les coûts<br />
sur les clients ? « Impossible,<br />
répond Florence, ils ne comprendraient<br />
pas ! Surtout en<br />
cette période tendue… Il ne<br />
nous reste qu’à absorber plus<br />
de travail que d’habitude. »<br />
Dont acte. Ainsi Florence, partagée<br />
entre management, reporting<br />
et accompagnement<br />
client (UMP, Coca-Cola, SFR…)<br />
reconnaît travailler douze<br />
heures par jour. Et rallumer son<br />
portable quand ses trois enfants<br />
sont couchés.<br />
Pas de surprise, le digital<br />
réclame des superwomen.<br />
Une preuve supplémentaire ?<br />
Florence trouve du temps pour<br />
faire du sport, jouer du piano et<br />
lire. « J’ai besoin de très peu<br />
de sommeil » murmure-t-elle.<br />
On l’avait compris.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
17
Portrait<br />
Superwoman, hypersimplicité<br />
À 34 ans, Anne Browaeys (96) est DG de FullSIX France, une agence de communication intégrée qui monte,<br />
qui monte… Entre crise économique ou maternité, la diplômée maintient le cap de l’hypermarketing et celui du<br />
succès. Portrait d’une femme claire et très très Net.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
18<br />
Anne Browaeys (96)<br />
Sa réussite éclair n’a pas changé<br />
Anne Browaeys (96), DG de<br />
l’agence de marketing relationnel<br />
FullSIX. Pantalon noir, chemisier<br />
blanc, collier en argent, et<br />
comme seul maquillage, un regard<br />
noisette et un sourire chaleureux.<br />
Son bureau est à son<br />
image, sobre. Au plus 12 m²<br />
avec un mur orange (la couleur<br />
de l’agence), un mur gris, un<br />
blanc, et, près de la fenêtre, la<br />
photo d’un bébé…<br />
C’est devant un Coca light que<br />
cette diplômée de 34 ans attaque<br />
l’interview. La routine peuton<br />
dire ! Depuis 2007, année de<br />
sa nomination au poste de DG<br />
(« et de l’évolution de l’actionnariat<br />
de Fullsix », précise aussitôt<br />
Anne), elle a donné une centaine<br />
d’interviews. C’est vrai que son<br />
parcours a de quoi séduire les<br />
médias. Lisez plutôt… En 1998,<br />
la jeune femme entre comme<br />
consultante junior dans une web<br />
agency de 15 personnes. En<br />
2007, on la retrouve DG de l’entreprise,<br />
devenue entre-temps<br />
une agence de communication<br />
integrée de 250 personnes et<br />
24 millions d’euros de CA. Le<br />
tout dans un groupe qui compte<br />
désormais 15 agences dans le<br />
monde. Alors, les interviews,<br />
Anne connaît bien. « C’est une<br />
opportunité de mieux faire<br />
connaître l’agence, mais parfois<br />
c’est très stressant ! commentet-elle.<br />
Pour un direct BFM, j’ai eu<br />
l’impression de revivre mes premiers<br />
entretiens de recrutement !<br />
Une véritable montée d’adrénaline…<br />
» Pourtant, des montées<br />
d’adrénaline, cette ancienne<br />
sportive de haut niveau (championne<br />
de France de ski nautique)<br />
doit en avoir souvent car,<br />
avec ce poste-clé, la pression a<br />
monté d’un cran. « En tant que<br />
DG, murmure-t-elle, je peux<br />
changer les choses mais c’est<br />
moi qui je suis responsable du<br />
résultat. »<br />
Depuis 2007, le programme est<br />
dense : lancement de l’offre<br />
de communication intégrée<br />
(Synchronized Marketing), relance<br />
à grande échelle de l’activité<br />
médias (@lternative TV), développement<br />
des talents internes<br />
et poursuite de la croissance<br />
commerciale de l’agence. Aussi,<br />
l’emploi du temps d’Anne, on<br />
l’imagine facilement : comités de<br />
direction, reporting à l’Europe,<br />
management…<br />
Rentabilité de chaque euro<br />
investi<br />
« Erreur ! rétorque la diplômée,<br />
je consacre 50 % de mon temps<br />
aux clients. Il était inconcevable<br />
pour moi de prendre ce poste<br />
sans être en contact avec les<br />
clients. J’aime cela et j’ai ainsi<br />
une vision réelle du marché. Enfin<br />
c’est l’occasion de bien connaître<br />
les équipes, de détecter les hauts<br />
potentiels. Car la valeur ajoutée<br />
de Fullsix, ce sont ses hommes ! »<br />
DG d’une agence de marketing<br />
pendant une crise, Anne aurait<br />
pu connaître période plus facile…<br />
Là encore, la jeune femme<br />
prend son interlocuteur à contrepied.<br />
« Nous ne sommes jamais
Portrait<br />
aussi bons qu’en période de<br />
crise*, confie-t-elle. D’ailleurs<br />
FullSIX a déjà traversé l’explosion<br />
de la bulle Internet. » Ainsi, cet<br />
été, FullSIX aura répondu à dix<br />
appels d’offres. Taux de réussite<br />
: 100 % ! Et sur le premier<br />
semestre 2009, dans un marché<br />
en baisse de 10 %, la croissance<br />
de Fullsix a atteint 9 % ! Si la<br />
baisse est réelle (l’agence est<br />
habituée à une croissance à<br />
deux chiffres), l’exploit est notable.<br />
Le secret ? Il tient en<br />
quelques principes. D’abord l’hypermarketing,<br />
un marketing multi-canaux<br />
et centré sur le<br />
consommateur, qu’Anne a<br />
contribué à faire émerger.<br />
Ensuite, l’innovation et la mesure<br />
du ROI (Return On Investment).<br />
« En période de crise, ces valeurs<br />
répondent aux besoins, développe<br />
la DG. Les budgets sont<br />
en baisse, la seule voie possible<br />
consiste à les optimiser. Pour<br />
cela, nous réduisons ce qui n’est<br />
pas mesurable et visons la rentabilité<br />
de chaque euro investi.<br />
Nous étudions également les alternatives<br />
de communication. La<br />
crise est idéale pour tester des<br />
idées neuves ! » L’exemple, Anne<br />
le donne avec le travail réalisé<br />
cette année pour SFR sur la<br />
marque low cost, Simplicime (ex<br />
Debitel). Consultée pour la création<br />
d’un simple spot TV, FullSIX<br />
a gagné l’ensemble du budget<br />
prévu sur la marque. De quoi irriter<br />
les grands noms du secteur…<br />
« Nous avons choisi de<br />
prendre le dossier en amont et<br />
d’accompagner SFR depuis les<br />
changements de comportements<br />
du consommateur, raconte<br />
la DG. 40 % des utilisateurs<br />
de portable n’utilisent que<br />
la voix et les SMS ! Nous avons<br />
conseillé de repositionner la<br />
marque sur le thème « Achetez<br />
malin, donc seulement ce dont<br />
vous avez besoin ». Le tout avec<br />
un nouveau nom : Simplicime. »<br />
« Le poil à gratter du marché »<br />
Entre audace et créativité, entre<br />
expertise Web et hypermarketing,<br />
FullSIX est devenue « le poil à<br />
gratter du marché ». « Notre ADN<br />
vient du digital, illustre Anne. Ainsi,<br />
avec la crise nous avons commencé<br />
à travailler le média télévision<br />
comme un outil Web : nous<br />
savons par exemple mesurer l’efficacité<br />
d’un spot en temps réel,<br />
son taux d’usure, la qualité des<br />
prospects dégagés… »<br />
À ce point, une question se<br />
pose : entièrement dédiée à son<br />
agence, ses équipes et ses<br />
clients, Anne serait-elle une nolife<br />
du marketing relationnel ?<br />
Non ! En effet, depuis deux ans<br />
et demi, notre championne est<br />
plus qu’une business woman<br />
surdouée : c’est la maman d’un<br />
« fantastique petit Pierre ».<br />
« Avoir un enfant m’a fait gagner<br />
en maturité, confie la jeune<br />
maman, je relativise mieux les<br />
problèmes. De plus, j’ai une<br />
autre vision de mon poste. Je<br />
déléguais déjà sur le plan opérationnel,<br />
maintenant je délègue<br />
davantage ce qui concerne<br />
l’image de l’agence, le recrutement,<br />
la formation… Je fais<br />
confiance à mes numéros deux !<br />
Néanmoins, il a fallu que je travaille<br />
encore plus vite. Ma nomination<br />
au poste de DG s’est<br />
faite à mon retour de congé maternité<br />
! »<br />
Décidément, difficile de trouver<br />
la faille chez cette femme-là. Ah,<br />
si, peut-être… Garde-t-elle une<br />
place pour les loisirs, le sport ?<br />
« Impossible, répond Anne qui<br />
il y a peu encore encadrait<br />
l’équipe de France Juniors de<br />
ski nautique, mais je reprendrai<br />
un jour, c’est sûr ! » Un jour…<br />
quand elle aura changé de projet<br />
professionnel. Pour l’heure,<br />
le sien est clair et résiste aux<br />
sollicitations des chasseurs de<br />
tête : « Continuer à me lever de<br />
bonne humeur pour aller à<br />
l’agence ». Non, vraiment la<br />
réussite n’a pas changé Anne.<br />
* lire à ce propos le Manuel de<br />
survie du directeur marketing<br />
http://nepasubir.fullsix.com<br />
Mini-CV<br />
1997 :<br />
Responsable du marketing<br />
client Equant (maintenant<br />
Orange <strong>Business</strong><br />
Services).<br />
1997 :<br />
Chef de produit France<br />
puis Europe - Hayward<br />
(piscines).<br />
1998 :<br />
Consultante FullSIX<br />
(alors Grey Interactive).<br />
2000 :<br />
Directrice associée.<br />
2007 :<br />
Directrice générale de<br />
FullSIX France.<br />
Et aussi<br />
2001 :<br />
Élue représentante de<br />
l’Internet lors de la manifestation<br />
des pionniers du Net.<br />
2004 :<br />
Retenue parmi les « 200<br />
meilleurs jeunes managers<br />
en France » par le magazine<br />
Management.<br />
2005 :<br />
« Coup de cœur du jury »<br />
de la catégorie Fémistyle<br />
<strong>Business</strong> du Trofémina<br />
Siemens.<br />
2008 :<br />
Sélectionnée par le magazine<br />
Management pour<br />
illustrer l’édition spéciale<br />
« Réussir avant 35 ans ».<br />
Indiscrétions<br />
Son signe astrologique :<br />
Taureau.<br />
Son secret pour tenir le<br />
coup :<br />
Un week-end chez ses<br />
parents avec une grasse<br />
matinée « indigne d’une<br />
jeune maman ».<br />
Son carburant :<br />
Thé et Coca Light.<br />
Sa phrase préférée :<br />
« Ton avenir, c’est toi qui le<br />
définis ! »<br />
Sa bonne résolution :<br />
Participer au jury du<br />
concours de Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong>.<br />
Son palmarès en ski<br />
nautique :<br />
Championne de France en<br />
figures et médaillée de<br />
bronze aux championnats<br />
d’Europe.<br />
Son fan-club sur<br />
Facebook : Fan-club<br />
d’Anne Browaeys<br />
point com. Créé par<br />
un admirateur…<br />
FullSIX<br />
• Plus de 700 collaborateurs<br />
dans 15 agences.<br />
• Bureaux à New York<br />
et Shanghai.<br />
• Plus de 72 MMe<br />
de chiffre d’affaires<br />
en 2008.<br />
Francewww.fullsix.fr<br />
• 250 collaborateurs dont<br />
une équipe technique<br />
de 95 personnes<br />
• CA : 24 millions d’euros<br />
• Clients : Renault, SFR,<br />
Club Med, LCL, Malakoff<br />
Médéric, La Poste,<br />
Adidas, Coca-Cola,<br />
L’Oréal, SNCF…<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
19
Spécial<br />
Finance<br />
Une femme pour gérer<br />
la trésorerie d’Air France<br />
Frédérique Lacombe (85), trésorier d’Air France, revient sur son parcours qui met en lumière une fonction aux<br />
multiples facettes, devenue centrale au sein de nombreuses entreprises.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
20<br />
Frédérique Lacombe (85)<br />
Quel parcours vous a<br />
conduit à devenir responsable<br />
de la trésorerie<br />
d’Air France ?<br />
Je n’étais pas à l’origine spécialement<br />
destinée à cette fonction.<br />
Avant d’intégrer une classe<br />
préparatoire à Paris, j’ai passé<br />
un bac international en Italie où<br />
j’ai vécu de nombreuses années.<br />
À l’intensité du rythme de<br />
travail liée à la préparation des<br />
concours s’est combiné le<br />
changement d’environnement<br />
et de culture qui n’ont pas<br />
contribué à faire de cette période<br />
une transition douce. Au<br />
cours de ma scolarité à Rouen,<br />
j’ai choisi plusieurs modules de<br />
finances et effectué des stages<br />
dans ce domaine. J’ai ensuite<br />
complété ma formation par un<br />
DESS de Finances d’entreprise<br />
à Paris-Dauphine. J’en suis sortie<br />
diplômée à l’été 1986, juste<br />
après la création du MATIF (marché<br />
à terme international de<br />
France). C’était l’effervescence<br />
sur les marchés financiers qui<br />
attiraient de nombreux jeunes<br />
diplômés. J’ai été alors recrutée<br />
pour des fonctions commerciales<br />
par une PME nommée<br />
GREL, dont l’activité était spécialisée<br />
dans le courtage sur le<br />
marché interbancaire. J’étais<br />
chargée d’être l’intermédiaire<br />
de transactions sur des produits<br />
financiers entre les salles<br />
de marché des différentes<br />
banques. Je suis restée cinq ans<br />
dans cette société et j’ai donc<br />
pu assister à son expansion très<br />
forte.<br />
C’est Framatome qui m’a proposé<br />
en 1991 un poste de trésorier<br />
adjoint au sein d’un service<br />
de huit personnes afin de<br />
contribuer à optimiser la trésorerie<br />
mondiale du groupe. Outre<br />
la gestion du risque de taux d’intérêt<br />
et de change qui a pris<br />
avec le temps une importance<br />
grandissante, ce poste incluait<br />
également la supervision des<br />
financements liés aux acquisitions,<br />
puisque l’entreprise développait<br />
à l’époque un pôle<br />
connectique. À cela s’ajoutait<br />
la gestion des placements de<br />
trésorerie. Au moment du rapprochement<br />
entre Framatome,<br />
Cogema et Cea Industrie pour<br />
former le groupe Areva à l’automne<br />
2001, j’ai choisi de faire<br />
partie d’un plan de départ volontaire<br />
proposé par l’entreprise.<br />
En janvier 2003, j’ai rejoint Air<br />
France, dont la culture d’entreprise<br />
est fort différente de celle<br />
prévalant dans l’industrie nucléaire.<br />
Je suis depuis cette date<br />
responsable de la trésorerie à<br />
la tête d’un service de onze personnes.<br />
J’assure dans ce cadre<br />
cinq principales missions, à<br />
commencer par le cash management,<br />
qui consiste à gérer<br />
375 comptes bancaires dans<br />
105 pays, et à faire remonter le<br />
plus efficacement possible les<br />
liquidités vers le siège. La couverture<br />
des risques de marché,
Spécial<br />
Finance<br />
et notamment la couverture du<br />
risque de change est un autre<br />
sujet d’importance, puisque<br />
nous avons des recettes dans<br />
75 devises. Notre plus grosse<br />
exposition concerne le dollar,<br />
puisque nous en achetons globalement<br />
entre 2.5 et 3.5 milliards<br />
par an. Je suis également<br />
en charge du placement de la<br />
trésorerie, ce qui représente<br />
entre 1.5 et 3 milliards d’euros,<br />
sans oublier le suivi de la gestion<br />
financière de nos fonds de<br />
pension à l’étranger. Enfin, je<br />
suis responsable de la coordination<br />
sur les sujets liés à la monétique,<br />
la carte de crédit représentant<br />
un moyen de paiement<br />
important pour Air France : avec<br />
le développement d’internet et<br />
des centres d’appel, 65 % de<br />
notre chiffre d’affaires est désormais<br />
payé de cette façon.<br />
Quelles ont été les répercussions<br />
de la crise financière<br />
sur votre activité ?<br />
La crise financière nous a affectés<br />
en deux temps. Dans un<br />
premier temps, à partir de l’été<br />
2007, la crise des « subprimes »<br />
puis ses répercussions ont eu<br />
un impact important sur mon<br />
activité liée au placement de la<br />
trésorerie. Brusquement, il est<br />
devenu impossible de coter certains<br />
produits financiers sur le<br />
marché, ce qui a considérablement<br />
affecté l’industrie de la<br />
gestion d’actifs, en obligeant<br />
certains gérants à fermer des<br />
fonds avec pertes et fracas pour<br />
leurs clients. Nous avions heureusement<br />
pour notre part décidé<br />
de couper nos positions<br />
les plus risquées quelques semaines<br />
auparavant. Ensuite, à<br />
partir de l’été 2008, les rumeurs<br />
de faillites de banques se sont<br />
succédées, puis concrétisées<br />
lors de la disparition de Lehman<br />
Brothers. À ce moment-là, nous<br />
avons mis en place un plan de<br />
crise, visant à sécuriser complètement<br />
nos placements. Le<br />
second temps a débuté lorsque<br />
la crise financière s’est transformée<br />
en crise économique. Alors<br />
que nos recettes ont fortement<br />
baissé, ma priorité consiste à<br />
veiller à ce que l’entreprise dispose<br />
d’un niveau suffisant de<br />
liquidité, moyennant la mobilisation<br />
du cash à travers le<br />
monde et la réduction des coûts<br />
financiers. Ceci dans un contexte<br />
de forte volatilité qui perdure sur<br />
le marché des changes, notamment<br />
entre l’euro et le dollar, ce<br />
qui ne simplifie pas nos opérations<br />
de couverture.<br />
Le métier de trésorier a-t-il<br />
beaucoup changé au fil des<br />
ans ?<br />
Si les missions fondamentales<br />
du trésorier n’ont pas connu de<br />
grande modification, le contexte<br />
dans lequel celles-ci sont réalisées<br />
a beaucoup changé. Tout<br />
d’abord, les marchés financiers<br />
se sont beaucoup sophistiqués.<br />
La multiplication et l’efficacité<br />
des instruments mis à la disposition<br />
des trésoriers leur ont permis<br />
de couvrir les risques financiers<br />
des entreprises de façon<br />
plus adaptée. Ensuite, le cadre<br />
réglementaire a changé. Les<br />
nouvelles normes comptables<br />
IFRS, dont l’objectif était d’apporter<br />
de la transparence dans<br />
les documents financiers des<br />
entreprises, ont modifié la prise<br />
en compte des produits dérivés.<br />
Leur conséquence a été d’introduire<br />
un grand nombre de<br />
biais et plus de complexité dans<br />
la façon de comptabiliser les<br />
opérations de couverture, sans<br />
pour autant, à mon avis, introduire<br />
plus de lisibilité. L’autre évolution<br />
importante a été la création<br />
du Single Euro Payment Area<br />
(SEPA), espace de paiement<br />
commun à 31 pays européens,<br />
qui permet en termes de flux<br />
d’agir comme sur un marché<br />
unique. Ceci simplifie beaucoup<br />
la tache des trésoriers internationaux.<br />
Enfin, le domaine dans lequel<br />
les avancées ont été les plus<br />
marquantes est celui de la technologie<br />
: accès aux informations<br />
financières et outils d’analyses<br />
de ces données, outils de valorisation<br />
des instruments financiers<br />
y compris les plus complexes,<br />
banque à distance par<br />
internet permettant de gérer des<br />
comptes et des flux à distance<br />
(e-banking), solutions de remontées<br />
automatiques des flux (cashpooling),<br />
transmission des données<br />
comme par exemple l’accès<br />
à swifnet, un canal sécurisé et<br />
multibancaire. L’ensemble de ces<br />
évolutions a donc contribué à<br />
élargir le périmètre d’intervention<br />
du trésorier, dont la fonction a de<br />
ce fait gagné en visibilité dans<br />
l’entreprise.<br />
Yves-Marc Le Réour (87)<br />
Qu’est-ce que l’Association Française<br />
des Trésoriers d’Entreprise ?<br />
Créée en 1976, l’Association Française des Trésoriers d’Entreprise<br />
(AFTE) regroupe actuellement 1 300 membres, dont plus<br />
de 400 en régions répartis dans 11 délégations. Elle comprend<br />
1 000 membres actifs, financiers ou trésoriers, ainsi que 300<br />
membres correspondants issus essentiellement du monde<br />
bancaire. Son conseil d’administration fixe les orientations<br />
stratégiques de l’Association. Il se réunit une fois par trimestre,<br />
avec les membres siégeant dans les instances nationales où<br />
l’AFTE est représentée en tant que telle. Le bureau se réunit<br />
une fois par mois pour traiter les affaires courantes et préparer<br />
les décisions du conseil. L’AFTE a par ailleurs un club consultatif<br />
donnant des avis sur des sujets de politique générale ou<br />
sur des domaines plus techniques. Un comité des sages est<br />
enfin chargé de veiller au respect des principes et des idées<br />
qui ont présidé à la constitution de l’Association. L’AFTE représente<br />
le point de vue exclusif des entreprises. Assumant pleinement<br />
ses responsabilités tout en recherchant un dialogue<br />
consensuel, elle cherche à faire évoluer les deux mondes parfois<br />
divergents de l’entreprise et de la banque. Elle assure son<br />
indépendance financière et ses besoins de fonctionnement<br />
grâce aux cotisations de ses membres et aux actions de formation<br />
qu’elle mène régulièrement.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
21
International<br />
Destination Berlin !<br />
Ce mois-ci, direction Berlin où le hasard et les circonstances nous ont permis d’interviewer Pascale et Laurent,<br />
deux « Rouennais » ayant choisi la capitale allemande. Trajectoires différentes, mais passion commune pour un<br />
métier choisi. Un reportage de Julie Chen (06), nouvelle collaboratrice bénévole de <strong>Planet</strong>’R.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
22<br />
Pascale Moyse (98)<br />
Globe-trotteuse depuis sa<br />
sortie de l’école, Pascale<br />
Moyse (98) installe sa salle<br />
de massage thaï à Berlin.<br />
Du management de projets<br />
culturels aux massages thaï, de<br />
Toronto à Manchester, le parcours<br />
à l’international de<br />
Pascale se poursuit aujourd’hui<br />
à Berlin. Pourquoi ?<br />
Café « Chai Lui » dans le<br />
17 e arrondissement parisien :<br />
rencontre avec Pascale, thérapeute<br />
en massages thaï basée<br />
à Berlin et en déplacement le<br />
week-end chez ses patients<br />
parisiens.<br />
Ce qui frappe chez cette<br />
Parisienne de 33 ans, au-delà<br />
d’une silhouette élancée et d’un<br />
visage doux souligné par ses<br />
cheveux courts, c’est l’énergie<br />
vitale qu’elle dégage et qu’elle<br />
transmet. Portée par le mouvement,<br />
Pascale se lance, dès<br />
l’âge de quatre ans, dans la<br />
pratique de la danse. « Rock<br />
acrobatique, salsa, danse<br />
contemporaine, j’explore depuis<br />
toujours le mouvement,<br />
c’est mon fil rouge, explique-telle.<br />
D’ailleurs, je pratique le<br />
massage thaï comme une<br />
danse méditative ». C’est également<br />
dans ses étapes de vie<br />
à l’étranger qu’elle exprime son<br />
bouillonnement intérieur. « À<br />
chaque nouvel endroit, je pars<br />
sur un canevas vierge, illustre<br />
Pascale, une étincelle dans les<br />
yeux. J’ai très vite pris goût au<br />
voyage ». Aussi, pour concilier<br />
goût du voyage et fibre artistique,<br />
elle choisit de gérer des<br />
projets culturels dans des festivals.<br />
Entre organisation de<br />
festivals de quartiers à Toronto<br />
pendant son MBA de fin<br />
d’études en Arts & Media, création<br />
de festivals pour le service<br />
culturel de l’Ambassade de<br />
France à Vienne et direction<br />
du Festival du Film du<br />
Commonwealth à Manchester,<br />
l’effervescence artistique bat<br />
son plein de 1998 à 2006 mais<br />
le réservoir d’énergie de<br />
Pascale s’épuise.<br />
Le début de sa reconversion<br />
professionnelle s’amorce alors<br />
avec la découverte du massage<br />
thaï fin juin 2006. « Après 6<br />
mois de formation intensive auprès<br />
d’un maître de renom, me<br />
voici thérapeute diplômée avec<br />
un réseau de patients qui se<br />
développe à Manchester, explique<br />
Pascale. Parallèlement,<br />
je lance mon propre festival de<br />
courts métrages centrés sur le<br />
mouvement et enfin, je me prépare<br />
à devenir maman ! » Selon<br />
elle, il s’agit de gérer trois mitemps<br />
à la fois !<br />
Sa retraite spirituelle en Crête<br />
l’année dernière marque une<br />
nouvelle étape dans son évolution<br />
professionnelle. « La retraite<br />
animée par des maîtres<br />
du massage thaï était tournée<br />
vers la méditation, précise-t-elle.<br />
Quand mon compagnon est<br />
venu me voir avec notre petit<br />
garçon Renzo, nous avons fait<br />
le point. J’ai compris que je devais<br />
me consacrer au massage<br />
pour retrouver un équilibre<br />
vital. »<br />
Pascale et son compagnon décident<br />
alors de s’installer à<br />
Berlin, qui apparaît comme le<br />
compromis idéal : ils parlent<br />
tous les deux allemand, son<br />
compagnon (professeur d’art<br />
à l’université) pourra être muté<br />
à Berlin, tandis que Pascale<br />
pourra jouer la carte du bienêtre<br />
corporel, chère aux<br />
Allemands, pour y développer<br />
son activité de massages<br />
qu’elle enseigne déjà depuis<br />
un an.<br />
C’est chose faite depuis juillet<br />
dernier. Berlin, avec un niveau<br />
de vie abordable et la nature à<br />
portée de main, offre le cadre<br />
rêvé pour le bien-être recherché…<br />
pour le moment.<br />
Rendez-vous l’année prochaine<br />
pour les nouvelles explorations<br />
de Pascale. Piste à l’étude :<br />
une formation en ostéopathie<br />
pour la combiner avec le massage<br />
thaï et approfondir ainsi<br />
sa pratique de l’ostéothaï !<br />
Le massage<br />
thaï, kézakô ?<br />
Nom en thaïlandais :<br />
« Nuad Bo-Rarn ».<br />
Origines : Technique<br />
issue du bouddhisme,<br />
qui s’est popularisée sous<br />
l’influence des moines.<br />
Objectifs : Dans la médecine<br />
traditionnelle asiatique,<br />
la maladie provient<br />
d’un déséquilibre du<br />
« Qi », l’énergie vitale. Le<br />
massage thaï est pratiqué<br />
dans un but thérapeutique<br />
ou préventif pour<br />
rééquilibrer le « Qi »,<br />
c’est-à-dire harmoniser<br />
les réseaux d’énergie et<br />
apporter le bien-être<br />
corporel et mental.<br />
Pratique : Le massage<br />
thaï est un mélange<br />
unique de stretchs de<br />
yoga et d’acupression<br />
(stimulation des points<br />
d’acupuncture par la<br />
pression des doigts).<br />
Ludique, relaxant et énergisant,<br />
il permet aussi<br />
bien de soigner les douleurs<br />
chroniques de dos<br />
et d’articulations que les<br />
problèmes d’insomnie et<br />
d’angoisse.
International<br />
Laurent Dubost (94)<br />
Expatrié depuis quatorze ans<br />
en Allemagne, Laurent Dubost<br />
(94) est devenu un Berlinois<br />
d’esprit et de cœur. Son inspiration<br />
: la danse contemporaine.<br />
Art du marketing et passion<br />
pour la danse, l’impossible réconciliation<br />
? Non, pas du tout<br />
et Laurent Dubost, 38 ans, originaire<br />
de St-Étienne, en est<br />
l’exemple parfait. En effet, il est,<br />
depuis 2001, Directeur marketing<br />
et relations publiques de la<br />
Fabrik Potsdam, centre international<br />
pour la danse et les<br />
arts du mouvement, situé à<br />
20 km de Berlin.<br />
C’est d’ailleurs son exploration<br />
de la danse qui l’a mené à son<br />
poste actuel.<br />
En 1994, en stage de communication<br />
à la Maison de la danse<br />
à Lyon, le jeune diplômé assiste<br />
à tous les spectacles de danse.<br />
Sa préférence va d’entrée à la<br />
danse contemporaine. « C’est<br />
la forme artistique la plus innovante,<br />
affirme Laurent. C’est<br />
une danse qui laisse une<br />
grande liberté d’interprétation<br />
au spectateur, à partir de l’impulsion<br />
de l’artiste. »<br />
De spectateur, il devient danseur<br />
amateur à Berlin, où il s’expatrie<br />
en 1995. « Pour mon<br />
CSNE*, j’ai choisi un poste<br />
dans le département publicité<br />
réseau stations service chez Elf<br />
Aquitaine, entre autres, parce<br />
qu’il était basé à Berlin, explique<br />
le passionné de danse.<br />
C’est une ville phare en Europe<br />
pour la culture contemporaine,<br />
riche en scènes et en compagnies<br />
indépendantes ». En<br />
effet, les occasions de pratiquer<br />
la danse ne manquent pas dans<br />
la capitale allemande. Du stage<br />
d’improvisation au cours de<br />
danse moderne, il y en a pour<br />
tous les goûts parmi les dizaines<br />
d’écoles de danse berlinoises.<br />
« J’aime Berlin car elle<br />
respire la liberté de créer, d’inventer,<br />
confie Laurent. Elle regorge<br />
de scènes alternatives,<br />
de lieux insoupçonnés aux ambiances<br />
particulières. »<br />
Le besoin d’aller plus loin en<br />
danse se fait ressentir, tandis<br />
que son insatisfaction professionnelle<br />
grandit. L’idée devient<br />
claire : une année sabbatique<br />
pour suivre une formation approfondie<br />
de danse s’impose.<br />
« Dans la culture allemande, le<br />
pragmatisme est de rigueur. Il<br />
est naturel de privilégier la formation<br />
permanente pour faire<br />
évoluer son profil professionnel<br />
», précise Laurent.<br />
De 1999 à 2000, le rythme<br />
s’accélère à Fribourg. Avec<br />
cinq heures de danse par jour,<br />
le mouvement corporel est exploré<br />
à tous les niveaux : cours<br />
de contact, d’improvisation, de<br />
chorégraphies, techniques de<br />
danse. « Le but était de mobiliser<br />
la créativité », illustre<br />
Laurent.<br />
Cette immersion dans la danse<br />
marque une étape décisive<br />
pour notre danseur. « J’ai pu<br />
voir jusqu’à quel niveau de<br />
danse je pouvais aller, se rappelle<br />
Laurent. Mais j’ai surtout<br />
compris que je n’étais pas un<br />
artiste passionné au point de<br />
vivre dans la précarité. Il me<br />
fallait allier expertise en marketing<br />
et passion pour la danse. »<br />
Aujourd’hui, cette combinaison<br />
fait ses preuves depuis huit ans,<br />
à la direction marketing et relations<br />
publiques de la Fabrik<br />
à Potsdam. Au sein d’une<br />
équipe de douze personnes,<br />
Laurent définit les stratégies de<br />
communication avec la direction<br />
artistique et pilote la publicité<br />
et les relations presse.<br />
« Mon budget annuel en communication<br />
est de 50 000 e, ce<br />
qui est limité pour un programme<br />
incluant des festivals,<br />
explique-t-il. C’est pourquoi je<br />
développe des stratégies alternatives,<br />
basées sur les multiplicateurs<br />
comme les associations<br />
et les étudiants, le<br />
bouche-à-oreille et la presse.<br />
Ainsi, récemment, avec un minimum<br />
de supports publicité,<br />
nous avons quasiment fait salle<br />
comble (200 places) pour deux<br />
représentations données par<br />
trois compagnies japonaises<br />
de Tokyo en visite à la Fabrik. »<br />
Mais travailler dans un milieu<br />
créatif a un prix : un salaire divisé<br />
par trois par rapport à<br />
Elf Aquitaine et parfois une<br />
culture d’entreprise un peu<br />
chaotique. Pas de regrets car<br />
vivre de sa passion n’a pas de<br />
prix. « J’ai réussi à trouver un<br />
équilibre entre passion et travail,<br />
commente Laurent. De plus,<br />
Berlin n’a cessé de vibrer depuis<br />
que je m’y suis installé en 1995.<br />
Atypique, inspirante, elle symbolise<br />
pour moi la ville de l’échec<br />
constructif et libérateur. »<br />
* Ancienne dénomination du VIE<br />
(Volontariat International Entreprise)<br />
Julie Chen (06)<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
23
Parcours<br />
hors<br />
sentiers<br />
battus<br />
y<br />
L’enfance de l’art<br />
r<br />
Au sein de son association MOm’artre, Cécile Decognier (2001) consacre son temps aux enfants et à leur<br />
famille. Pour cela, elle utilise un puissant médiateur : l’art. Portrait d’une passionnée… dans les règles de l’art.<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
24<br />
Section architecture<br />
Le Sacré-Cœur<br />
de Montmartre<br />
Cécile Decognier (01)<br />
C’est au pied de la butte<br />
Montmartre et du Sacré-Cœur,<br />
dans le XVIII e arrondissement de<br />
Paris, que Cécile Decognier travaille<br />
depuis bientôt cinq ans<br />
maintenant. Le pas de porte de<br />
l’association Mom’Artre dont elle<br />
s’occupe est une longue vitrine<br />
sur laquelle danse une ribambelle<br />
d’enfants. « C’est important<br />
d’avoir pignon sur rue, expliquet-elle.<br />
Les gens<br />
passent devant<br />
notre vitrine et apprennent<br />
à nous<br />
connaître. » Ils peuvent<br />
également<br />
découvrir le programme<br />
de l’association et avoir<br />
envie de pousser la porte.<br />
Section poésie<br />
En Sortant de l’École<br />
de Jacques Prévert<br />
Mais en réalité, tout commence…<br />
« En sortant de l’école »<br />
lorsque les membres de l’association<br />
(salariés et bénévoles)<br />
viennent chercher les enfants<br />
âgés de 6 à 11 ans à 16 h 30.<br />
Mom’Artre propose en effet une<br />
« Il n’y a en art, ni<br />
passé, ni futur. L’art<br />
qui n’est pas dans<br />
le présent ne sera<br />
jamais. »<br />
Pablo Picasso<br />
alternative à l’étude pour les enfants<br />
dont les parents travaillent<br />
tard. « Nous allons chercher les<br />
enfants à l’école – nous travaillons<br />
avec quatre écoles du<br />
quartier –, nous les amenons à<br />
l’association, les faisons goûter<br />
puis faire leurs devoirs. Ensuite,<br />
seulement, commencent les ateliers.<br />
L’accueil de l’association<br />
est ouvert jusqu’à<br />
20 h 00, plus tard que bon<br />
nombre de solutions<br />
périscolaires. » Mieux<br />
qu’une étude classique,<br />
la prise en charge de<br />
Mom’Artre est récréative. Les<br />
enfants ne s’y trompent pas : ils<br />
en redemandent ! Car tout au<br />
long de l’année, ils sont initiés à<br />
l’art et produisent leurs propres<br />
œuvres.<br />
Section peinture<br />
Le Cirque<br />
de Georges Seurat<br />
Les intervenants de<br />
l’association sont de<br />
vrais artistes : peintres,<br />
cinéastes, écrivains,<br />
sculpteurs, danseurs…<br />
« Nous essayons de<br />
faire appel à des artistes<br />
du quartier, précise Cécile<br />
Decognier. Cela aide à les faire<br />
connaître et notre but est d’animer<br />
la vie du quartier avant tout,<br />
de créer une dynamique. » Les<br />
artistes de Mom’Artre encadrent<br />
un atelier sur deux mois puis exposent<br />
les œuvres des enfants<br />
à la fin de chaque période.<br />
« Nous tenons beaucoup à ces<br />
vernissages, dit Cécile. Ils font la<br />
fierté des enfants et sont l’occasion<br />
pour les parents de découvrir<br />
les réalisations de leurs enfants<br />
mais également de rencontrer<br />
d’autres parents. »<br />
Section littérature<br />
Ensemble, c’est tout<br />
de Anna Gavalda<br />
Certes la vocation première de<br />
Mom’Artre est d’aider les parents<br />
« Tous les arts<br />
ont produit des<br />
merveilles. »<br />
Louis-Antoine<br />
de Saint-Just<br />
qui travaillent à gérer<br />
la garde de leurs enfants<br />
après l’école.<br />
Néanmoins, Cécile<br />
Decognier avoue<br />
qu’il est tout aussi<br />
« important de sortir<br />
certains parents de leur isolement.<br />
Se retrouver ensemble est<br />
très important. Les enfants sont<br />
pour nous un moyen de raccrocher<br />
les parents qui ne sont pas<br />
familiers de la démarche artistique,<br />
de leur donner envie de<br />
voir d’autres personnes,<br />
de participer<br />
à des ateliers eux<br />
aussi. » Car si l’association<br />
propose une<br />
étude améliorée aux<br />
« L’art est un jeu.<br />
Tant pis pour<br />
celui qui s’en fait<br />
un devoir ! »<br />
Max Jacob<br />
enfants, elle offre également la<br />
possibilité aux parents de découvrir<br />
l’art eux aussi. Ateliers,<br />
vernissages ou visites culturelles<br />
font partie des animations proposées.<br />
Section cinéma<br />
L’Auberge espagnole<br />
de Cédric Klapisch<br />
La richesse de l’association<br />
Mom’Artre ne réside pas simplement<br />
sur le large panel d’ateliers<br />
qu’elle propose mais également<br />
sur la diversité de la population<br />
qui en pousse les portes. Blancs,<br />
noirs, aisés, chômeurs, jeunes,<br />
vieux… Tous sont les bienvenus<br />
les mercredis et les week-ends<br />
lorsque l’association ne gère<br />
pas les enfants à la sortie de<br />
l’école. Cette grande mixité fait<br />
régner une chaleur humaine<br />
digne d’une auberge<br />
espagnole. Il contribue<br />
à la dynamique de<br />
quartier positive dont<br />
rêvent Cécile et ses<br />
collègues.<br />
y
Parcours<br />
hors<br />
sentiers<br />
battus<br />
b<br />
y<br />
Section musique<br />
Ma Petite Entreprise<br />
de Alain Bashung<br />
Mom’Artre est une association,<br />
dans tous les sens du terme.<br />
Elle a été créée pour répondre<br />
à un besoin de la<br />
population et ne<br />
cherche pas à faire<br />
de profits si ce n’est<br />
pour les réinvestir<br />
dans la structure et<br />
le projet. Certains<br />
de ses membres sont bénévoles<br />
et l’association vit (à 70 %) de<br />
subventions, de dons, de la<br />
vente de produits artistiques et<br />
de la participation financière<br />
(parfois symbolique) des familles.<br />
Il n’empêche… Il s’agit<br />
d’une réelle petite entreprise à<br />
faire tourner. Management,<br />
comptabilité, communication,<br />
gestion de projets… Cécile<br />
Decognier touche à tout.<br />
« L’art est un effort<br />
pour créer à côté du<br />
monde réel, un monde<br />
plus humain. »<br />
André Maurois<br />
« Nous militons pour la professionnalisation<br />
de la vie associative,<br />
dit-elle avec enthousiasme.<br />
C’est important pour<br />
attirer de nouveaux investisseurs<br />
et pour ne pas faire les<br />
choses n’importe<br />
comment. » En<br />
adaptant les mécanismes<br />
de l’entreprise<br />
à l’association,<br />
Cécile Decognier<br />
est persuadée que<br />
les résultats obtenus n’en seront<br />
que meilleurs. Et les événements<br />
lui donnent raison.<br />
Mom’Artre a déjà ouvert une<br />
deuxième antenne dans le XX e<br />
arrondissement de Paris. Cécile<br />
a également participé à la création<br />
d’un réseau dont le but est<br />
d’ouvrir de nouvelles antennes<br />
dans les grandes villes présentant<br />
une mixité sociale importante<br />
et là où les besoins s’en<br />
feront ressentir. Elle souhaite<br />
essaimer le plus possible (et le<br />
mieux possible !) en se donnant<br />
le temps et en proposant à<br />
chaque antenne tous les outils<br />
nécessaires pour réussir.<br />
Section sculpture<br />
La statue de Napoléon I er<br />
de Vital Dubray<br />
Cette statue équestre trône<br />
sur la place de l’Hôtel de<br />
Ville… à Rouen. Car c’est bien<br />
à l’ESC Rouen que Cécile<br />
Decognier a puisé tout le savoir-faire<br />
dont elle se sert aujourd’hui.<br />
Au sein de la dominante<br />
« Gestion des petites et<br />
moyennes entreprises » et<br />
de l’association ESC sans<br />
Frontières, elle rêvait déjà de<br />
travailler dans la gestion de<br />
projet culturel. Aujourd’hui, le<br />
tour est joué !<br />
Sophie de Mullenheim (96)<br />
Petit coup de pouce…<br />
Mom’Artre est une association reconnue d’utilité publique. Pour<br />
l’aider à développer son réseau, elle a besoin de partenaires financiers<br />
soucieux de venir en aide aux familles et de développer le<br />
sens artistique des enfants.<br />
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à appeler Cécile Decognier<br />
au 01 42 28 82 27 ou au 06 74 06 95 82.<br />
Pour plus d’informations, vous pouvez également vous rendre sur<br />
le site www.momartre.com<br />
y<br />
<strong>60</strong><br />
automne 2009<br />
25
Carnet<br />
➜➜Mariages<br />
• Alain Davreux (04)<br />
et Mayu Odani,<br />
le 18/10/09<br />
• Nathalie Huet (02)<br />
et Florent Rousset (01),<br />
le 12/09/09<br />
• Pauline Gandini (07)<br />
et Louis Rouge (07),<br />
le 12/09/09<br />
• Stéphanie Le Vaillant (02)<br />
et Guillaume Vignancour (03),<br />
le 12/09/09<br />
• Audrey Ballara (06)<br />
et Nicolas Nectoux,<br />
le 22/08/09<br />
• Irina Krasnova (06)<br />
et Yoan Vannereux,<br />
le 15/08/09<br />
• Anne-Laure Julien (03)<br />
et Mathieu Hans (02),<br />
le 18/07/09<br />
• Caroline Juin (03)<br />
et Thomas Lesur (04),<br />
le 18/07/09<br />
• Benjamin Perez Ellischewitz (95)<br />
et Erzsébet Aszalos,<br />
le 04/07/09<br />
• Claire Zamora-Perez (08)<br />
et Ilan Klebaner,<br />
le 22/06/09<br />
• Annabel Mathon (04)<br />
et Cyrille Freyburger (04),<br />
le 20/06/09<br />
• Chloé Maille (04)<br />
et Vincent Rocheteau (04),<br />
le 13/06/09<br />
• Stéphane Bartolomucci (98)<br />
et Isabelle Brouaux,<br />
le 13/06/09<br />
• Isabelle Rouëssé (02)<br />
et Étienne Hermite,<br />
le 06/06/09<br />
• Sathyna Hong (03)<br />
et Stéphane Vendel,<br />
le 31/05/09<br />
Naissances<br />
• Roméo (n° 2), fils de Veronica<br />
et Alexandre Lhuillier (98), le 03/10/09<br />
• Roch (n° 2), fils de Véronique (01)<br />
et David Simon de Bengy Puyvallée,<br />
le 22/09/09<br />
• Gabriel (n° 3), fils de Candice (97)<br />
et Olivier (97) Le Bougeant Fredj,<br />
le 11/08/09<br />
• Charles, fils de Sandra Eyheramendy (95)<br />
et Lionel Zaharia, le 09/08/09<br />
• Tanguy (n° 3), fils d’Olivia (98)<br />
et Antoine Vulliez Thirion, le 24/07/09<br />
• Félicie (n° 3), fille de Frantz Vènes (98),<br />
le 19/07/09<br />
• Martin (n° 2), fils de Marie (01)<br />
et Benoît (01) Courtes Dupuis, le 19/07/09<br />
• Mahé (n° 4), fils de Yolaine (98)<br />
et David (98) Brûlé Gringoz, le 14/07/09<br />
• Martin, fils d’Adeline et Pierre Rédarès (99),<br />
le 09/07/09<br />
• Eléonore (n° 2), fille de Clothilde (98)<br />
et Samy (95) Sellami Martin, le 08/07/09<br />
• Anaïs, fille de Bérénice et Romain (08)<br />
Malot Plarier, le 08/07/09<br />
• Lou, fille de Lise Collier (03)<br />
et Marc Daguet (02), le 05/07/09<br />
• Sacha (n° 2), fils de Sara Coajou (03)<br />
et Sébastien Teysseyre, le 30/06/09<br />
• Charles (n° 3), fils d’Olivia-Visnia (93)<br />
et Julien (93) Boccon Gibod Berah,<br />
le 24/06/09<br />
• Sophia (n° 3), fille de Nathalie<br />
et Nicolas Leal, le 01/06/09<br />
• Sixtine, fille de Maïlys (03) et Javier Sonzini<br />
Astudillo de Thoury, le 26/05/09<br />
• Marius (n° 2), fils d’Annabelle Morand (99)<br />
et David Donnelly (98), le 06/05/09<br />
• Oscar, fils de Marie-Pierre Lacoste (99)<br />
et Julien Chamussy, le 20/04/09<br />
• Emma, fille d’Anne-Christine (93)<br />
et Hervé Grangeon Hellich, le 27/03/09<br />
• Octavie (n° 2), fille de Valérie (93)<br />
et Pierre Malrait Bodin, le 02/03/09<br />
• Lou, fille d’Anne (02) et Mathieu (03) Lecoq<br />
Girerd, le 19/11/08<br />
• Oscar, fils de Chloé (04) et Vincent (04)<br />
Rocheteau Maille, le 22/08/08<br />
➜➜Décès<br />
• Émilie Patin (09), le 22/09/09<br />
• Bernard Pezot (64), le 05/08/09<br />
• Philippe Lainé (80), juin 09<br />
> À noter sur vos agendas<br />
13 et 14 janvier 2010 : Forum Entreprises de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
Contact : Catherine Mora / catherine.mora@rouenbs.fr
Ils publient<br />
ils créent...<br />
Éclectisme des créations…<br />
GREEN IT<br />
Les meilleures pratiques<br />
pour une informatique verte<br />
Christophe Corne, Adrien Porcheron<br />
Pénélope Guy James Pavia<br />
Préfaces de Nathalie Kosciusko-Morizet<br />
et Bruno Ménard<br />
DUNOD<br />
Normes comptables internationales<br />
et gouvernance des entreprises<br />
2 e édition, par Xavier Paper (84)<br />
et Benoit Pige<br />
Green IT<br />
Ouvrage collectif de Pénélope Guy (03)<br />
Un petit frère magique<br />
Le nouveau livre pour enfants écrit<br />
par Sophie de Mullenheim (96)<br />
Merci pour tout<br />
Nouvelle pièce de David Bitton (84),<br />
auteur, metteur en scène et comédien
evue<br />
de presse<br />
® 19/10/09<br />
Jean-Marc Gallot (88) est nommé<br />
directeur de Ruinart, une marque du<br />
groupe LVMH (champagne).<br />
® 15/06/09<br />
Marc Antoine Jarry (94) directeur<br />
exécutif de Ogilvy , s’exprime sur la<br />
question de la réinscription des marques<br />
dans la société : « Faire des campagnes<br />
riches et qui ont un sens ».<br />
® 28/08/09<br />
® Octobre 2009<br />
Le Master Grande École de Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong> classé 23 e des 50<br />
meilleurs Masters in Management.<br />
® 29/06/09<br />
Xavier Beysecker (90) est nommé<br />
directeur marketing de Pernod Ricard Asia.<br />
Article sur Florence Trouche (90),<br />
DG d’Isobar.<br />
® 15/10/09<br />
Sophie Le Tanneur (85) citée parmi<br />
les 50 femmes « Président ».<br />
® 1/10/2009<br />
À l’occasion de la sortie du marketing<br />
Book 2009, Babette Leforestier (78),<br />
directrice des études documentaires<br />
de TNS SOFRES, pense qu’il est temps<br />
d’inverser la logique marketing.<br />
Hassan Baaj (98) est promu associé<br />
au sein de l’activité Financial Services<br />
Office de Ernst & Young.<br />
® 4/09/09<br />
Michel Anastassiadès (75) est<br />
nommé président exécutif de FFTW,<br />
une filiale à New York de BNP Paribas<br />
Investment Partners.<br />
® 1/07/09<br />
Article de 3 pages sur Philippe Martinez<br />
(84), PDG de Xerox France, titré :<br />
« La vente, un métier noble…<br />
et vital en temps de crise. »<br />
® Juillet-Août 2009<br />
® 18/07/09<br />
Étienne Piot (79), est nommé président<br />
du Pôle de compétivité Arve Industries<br />
(région d’Annecy).<br />
® 6/07/09<br />
Alexandre Nodale (00) est nommé<br />
directeur général finance et membre du<br />
comité exécutif de Conforama (groupe<br />
PPR).<br />
® 14/09/09<br />
Vincent Lamotte (96) rejoint le groupe<br />
immobilier Atland en tant que directeur<br />
administratif et financier.<br />
Article de Cyril Cortina (96), directeur<br />
chargé de l’énergie et des utilities chez<br />
Logica Management Consulting.<br />
Sujet : Les trois défis de l’électricité verte.<br />
® 5/06/09<br />
Christophe Mélard (89) part à Milan :<br />
il est nommé PDG du chausseur Sergio<br />
Rossi, dans lequel Gucci est largement<br />
majoritaire.<br />
® 18/09/09<br />
® 1/07/09<br />
Présentation de Philippe Brion (89),<br />
co-président fondateur de ENERIMMO.<br />
www.enerimmo.com<br />
® 10/09/09<br />
Dans l’état-major de KPMG<br />
France : Jacky Lintignat (75),<br />
directeur général de KPMG SA.<br />
Jean Paul Rignault (82), directeur<br />
général d’Axa Entreprises, fait partie<br />
des 6 membres du comité exécutif<br />
d’Axa France.<br />
® 17/08/09<br />
Franck Espiasse Cabau (87), éditeur<br />
de Elle et Paris Match, invité sur le thème :<br />
la stratégie de la presse magazine.<br />
® 8/09/09<br />
Jérôme Rivaud (94) prend la<br />
direction d’OPODO France (tourisme).<br />
® 3/07/09<br />
Aurélie Tristant (88) prend la direction<br />
marketing de la banque Palatine<br />
(Caisse d’Épargne).