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les villes togolaises vues par rapport a leur trajectoire de croissance ...

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La <strong>croissance</strong> rapi<strong>de</strong> s’est traduite <strong>par</strong> une dynamique démographique suivie d’une extension<br />

spatiale sans précé<strong>de</strong>nt, surtout à Lomé. La capitale du Togo qui n’avait que 73 000 habitants<br />

en 1960 est aujourd’hui une métropole millionnaire avec ses périphéries plus ou moins<br />

urbanisées. Mais c’est la ville <strong>de</strong> Kara qui a connu la <strong>croissance</strong> la plus spectaculaire. Mo<strong>de</strong>ste<br />

chef-lieu <strong>de</strong> circonscription administrative avec une population <strong>de</strong> 2 875 habitants au 1 er<br />

Recensement <strong>de</strong> la Population et <strong>de</strong> l’Habitat en 1960, le double chef-lieu actuel <strong>de</strong> la Région<br />

<strong>de</strong> la Kara et <strong>de</strong> la Préfecture <strong>de</strong> la Koza a atteint 9 000 habitants au 2è Recensement <strong>de</strong> 1970,<br />

puis près <strong>de</strong> 29 000 suivant <strong>les</strong> résultats du 3è Recensement en 1981 <strong>de</strong>venant ainsi la<br />

quatrième ville du Togo après Lomé, Sokodé et Atakpamé, alors qu’elle occupait le onzième<br />

rang en 1960. Entre 1970 et 1981, son taux d’accroissement annuel est <strong>de</strong> 8 %, le plus élevé <strong>de</strong><br />

toutes <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> du Togo, contre 7,1 % pour Lomé. Par contre, durant la même pério<strong>de</strong>, Bafilo a<br />

connu un taux négatif, Aného un taux stationnaire, tandis que <strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> comme Sokodé,<br />

Atakpamé, Kpalimé, Badou, etc. ont eu <strong>de</strong>s taux faib<strong>les</strong>.<br />

Comme résultat <strong>de</strong> ce processus, le taux d’urbanisation du pays, qui était d’à peine 10 % à<br />

l’indépendance, a atteint aujourd’hui près <strong>de</strong> 40 %. Cette <strong>croissance</strong> relativement rapi<strong>de</strong> est liée<br />

à une série <strong>de</strong> facteurs :<br />

- d’abord le taux élevé <strong>de</strong> la <strong>croissance</strong> naturelle, résultant d’une fécondité et d’une<br />

natalité élevées;<br />

- ensuite, <strong>les</strong> migrations ruralo-urbaines, plus communément connues sous le nom<br />

d’exo<strong>de</strong> rural, en raison <strong>de</strong> la précarité et <strong>de</strong> la pénibilité <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail en<br />

milieu rural ;<br />

- <strong>les</strong> migrations internationa<strong>les</strong>, saisonnières ou permanentes, notamment <strong>de</strong>s pays du<br />

Sahel;<br />

- le changement <strong>de</strong> statut <strong>de</strong>s agglomérations naguère rura<strong>les</strong> érigées <strong>par</strong> <strong>les</strong> pouvoirs<br />

publics en chefs-lieux <strong>de</strong> préfecture, et donc <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s communes urbaines. De sept<br />

communes urbaines dont six <strong>de</strong> plein exercice (Lomé, Aného, Tsévié, Kpalimé,<br />

Atakpamé et Sokodé) une <strong>de</strong> moyen exercice (Bassar) à l’indépendance, le Togo<br />

compte aujourd’hui 34 communes urbaines d’importance très inégale et dont certaines<br />

sont plus rura<strong>les</strong> qu’urbaines;<br />

- enfin, l’extension spatiale <strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> ou l’étalement urbain qui phagocyte et intègre en<br />

<strong>leur</strong>s seins d’anciens villages situés aux portes <strong>de</strong> ces vil<strong>les</strong>. Les exemp<strong>les</strong> abon<strong>de</strong>nt<br />

<strong>par</strong>tout autour <strong>de</strong> Lomé : Avédji, Adidogomé, Sagbado, Légbassito, Agoè-nyivé,<br />

Baguida, etc., puis dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> secondaires, Kpodji, Yokèlè, Yo, <strong>les</strong> villages <strong>de</strong> Tové<br />

autour <strong>de</strong> Kpalimé, Agbonou à Atakpamé, Kpangalam au nord <strong>de</strong> Sokodé, Yadè-<br />

Bohou, Dongoyo, bientôt <strong>les</strong> seize villages <strong>de</strong> Lassa au nord-est <strong>de</strong> Kara, etc.<br />

3) Des vil<strong>les</strong> marquées <strong>par</strong> l’absence <strong>de</strong> ségrégation<br />

Au Togo, ce qui frappe le visiteur étranger, c’est le caractère homogène du paysage urbain<br />

malgré quelques changements en cours dans la capitale. La ségrégation sociale et spatiale est<br />

pratiquement inconnue. Toutes <strong>les</strong> couches socia<strong>les</strong> sont mélangées et cohabitent dans <strong>les</strong><br />

différents quartiers, <strong>les</strong> différents îlots et <strong>les</strong> différentes concessions dans <strong>de</strong>s proportions fort<br />

variab<strong>les</strong>. Le tissu urbain est donc relativement homogène, ce qui confère à la capitale togolaise<br />

son originalité et son charme. C’est ce que <strong>les</strong> sociologues appellent « la mixité sociale »<br />

favorisée <strong>par</strong> le « libéralisme foncier » et l’abondance foncière.<br />

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