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Consulter les actes du séminaire - Région Guyane

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Une délégation guyanaise était présente au dernier <strong>séminaire</strong> international sur la<br />

biodiversité qui s’est tenu à Paris <strong>du</strong> 24 au 25 janvier dernier.<br />

Les conclusions de ce <strong>séminaire</strong> ont mis l’accent sur la nécessité de placer l’homme au<br />

centre des stratégies d’action. L’approche transversale et intégrée des problèmes est<br />

considérée comme incontournable.<br />

Ces deux aspects avaient déjà été mis en avant, il y a deux ans dans <strong>les</strong> recommandations<br />

<strong>du</strong> livre blanc <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable de la <strong>Guyane</strong>. Nous sommes donc tout à fait en<br />

accord avec ces conclusions.<br />

Il nous faut en tout état de cause, d’abord reconnaître que traditionnellement <strong>les</strong> guyanais<br />

ont toujours eu un respect de la nature et des ressources qu’on peut en tirer. Cependant, une<br />

meilleure communication en direction de la population sur la valeur de notre biodiversité<br />

serait souhaitable.<br />

J’ai moi-même été surpris par quelques chiffres : <strong>les</strong> 7,2 millions de Km 2 de la forêt<br />

amazonienne renferment 20% de l’eau douce mondiale. Cet espace forestier, le plus éten<strong>du</strong><br />

de la planète, est un concentré de biodiversité. C’est ainsi qu’un hectare de forêt<br />

amazonienne contient plus de biodiversité que l’ensemble <strong>du</strong> patrimoine végétal et animal<br />

de l’Europe continentale. On estime qu’à peine 10% de cette biodiversité amazonienne a<br />

été identifiée. De plus, 40% des médicaments sont issus de plantes et 70% d’entre eux sont<br />

issus de plantes tropica<strong>les</strong>.<br />

Ceci me conforte sur le bien fondé des priorités formulées par le Pôle Universitaire de la<br />

<strong>Guyane</strong>. Il nous faut des chercheurs guyanais spécialistes de la biodiversité même si<br />

l’Université doit rester aussi ouverte aux enseignements traditionnels et à tous nos jeunes.<br />

Le dernier <strong>séminaire</strong> international sur la biodiversité auquel je faisais allusion<br />

précédemment, a d’ailleurs mis l’accent sur la pénurie mondiale et nationale de chercheurs<br />

dans ce domaine. La <strong>Guyane</strong> a là, l’occasion de développer un pôle d’excellence dont <strong>les</strong><br />

enjeux environnementaux et économiques sont plus qu’évidents.<br />

Nous avons volontairement intégré le patrimoine culturel dans <strong>les</strong> ressources loca<strong>les</strong>. Il<br />

s’agit d’un domaine souvent oublié ou sous-estimé. Cinq points me semblent essentiels à<br />

ce sujet. La reconnaissance, la conservation, la transmission, la protection et la valorisation<br />

de ces savoirs traditionnels. Nous avons invité des chefs coutumiers, un juriste spécialiste<br />

<strong>du</strong> droit coutumier et <strong>les</strong> avocats guyanais intéressés par cette question. La directrice <strong>du</strong><br />

Musée des cultures guyanaises nous posera de manière globale la problématique culturelle<br />

en <strong>Guyane</strong>.<br />

Le problème de fonds qui va très probablement apparaître est le constat des limites<br />

juridiques de notre capacité d’action. Les contraintes <strong>du</strong> cadre réglementaire actuel vont<br />

certainement poser la question de l’adaptation législative. Cette réflexion soulève<br />

également une question fondamentale : Quelle gouvernance locale pour la gestion <strong>du</strong>rable<br />

de nos ressources ?<br />

Le champ d’action approprié posera nécessairement la question de l’évolution<br />

institutionnelle. Comme vous le savez tous, il s’agit d’un sujet qui me tient<br />

particulièrement à cœur. Ce n’est pas le lieu ni le moment pour rouvrir ce débat. Cependant<br />

je tenais à relever que tous <strong>les</strong> grands problèmes touchant à notre développement et à notre<br />

devenir, nous con<strong>du</strong>isent immanquablement à cette question.<br />

Séminaire préservation et valorisation des ressources loca<strong>les</strong> de la <strong>Guyane</strong> - 25 et 26 février 2005 5

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