3- # Les premiers moulins à scie - Rougemont
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<strong>Les</strong> <strong>premiers</strong> <strong>moulins</strong> <strong>à</strong> <strong>scie</strong><br />
dans la montagne de <strong>Rougemont</strong>.<br />
Lors de la conquête anglaise, le gouverneur Murray reçu l’ordre<br />
d’inspecter chaque localité de la nouvelle colonie, afin d’y trouver le plus<br />
de bois disponible, pouvant être expédié en Angleterre pour les besoins de<br />
la marine royale. Lorsque nous regardons la carte de Joseph Bouchette en<br />
1815, nous constatons que la région est recouverte de magnifiques forêts de<br />
conifères et aussi d’essences nobles telles que le chêne et le noyer.<br />
James Murray<br />
Carte de Joseph Bouchette en 1815, ce qui est en blanc<br />
indique que les terres ne sont pas encore défrichées<br />
«Près des limites de la seigneurie de Rouville, il y a une montagne isolée, semblable <strong>à</strong><br />
celle de Beloeil, mais moins haute, et moins étendue, ornée presque jusqu’au sommet de<br />
bois, qui forment un très beau coup d’œil sur son penchant, et qui contiennent de très<br />
beaux arbres de construction. Au sud-ouest de la rivière, il y a une autre, appelée la<br />
Montagne d’Yamaska, presque de la même forme et de la même grandeur, mais ayant,<br />
parmi les forêts qui la couvrent, d’excellent bois de construction. » (Joseph Bouchette)
C’est certainement ce constat, qui avait motivé Jacques-Hyacinthe Simon-Delorme <strong>à</strong> acheter la<br />
seigneurie « Maska » en 1748 et d’y exploiter cette ressource au Rapide Plat. Le seigneur Jean<br />
Dessaulles va lui aussi continuer cette exploitation. La première mention d’un moulin <strong>à</strong> <strong>scie</strong> dans<br />
les Quatre Lieux, nous vient d’un contrat du notaire Tétu fait en 1786 pour le compte de Leonard<br />
Frambes et Joseph Plamondon, concernant un prêt d’argent. Il était situé sur la rivière Yamaska<br />
près de la rivière du Sud-Ouest.<br />
Cette industrie allait donc se développer rapidement, car les seigneurs eurent tôt fait d’exploiter<br />
cette ressource en construisant eux-mêmes ou en concédant <strong>à</strong> des tiers des <strong>moulins</strong> <strong>à</strong> <strong>scie</strong> pour<br />
couper le bois. Nous verrons au début du XIXe siècle des milliers de cages de bois descendre la<br />
rivière Yamaska, puis le fleuve Saint-Laurent jusqu’<strong>à</strong> Québec, pour enfin être expédiées en<br />
Angleterre. C’est un fait indéniable que l’exploitation forestière permettait aussi aux colons<br />
d’accéder plus rapidement <strong>à</strong> une certaine aisance financière tout en défrichant la terre pour les<br />
semailles. C’est dans ce contexte que le mont <strong>Rougemont</strong> deviendra un pôle important pour cette<br />
industrie, premièrement par la qualité de sa ressource forestière (chêne, noyer, pin, etc.) mais<br />
grâce surtout aux petits cours d’eau qui descendaient de la montagne, permettant la mise en place<br />
de <strong>moulins</strong> <strong>à</strong> <strong>scie</strong>.<br />
C’est en 1805, que le premier moulin <strong>à</strong> <strong>scie</strong> fut construit sur le versant est de la montagne de<br />
<strong>Rougemont</strong> dans le rang Corbin <strong>à</strong> Saint-Damase, par Léonard Frambes pour le compte du<br />
seigneur Hyacinthe-Marie Delorme. « Il était situé au bout de la terre de Stanislas Lemonde<br />
(propriété actuelle de M. Clovis Despôts), où un ruisseau assez important, qui après un parcours<br />
d’une soixantaine d’arpents, avait sa source au petit lac de la montagne (lac de l’Aqueduc). Ce<br />
ruisseau servait <strong>à</strong> alimenter une chaussée et <strong>à</strong> faire tourner une grande roue motrice en bois et <strong>à</strong><br />
godets. » En 1810, il sera reconstruit et agrandit par Jean Barbeau entrepreneur en <strong>moulins</strong> de<br />
Saint-Hyacinthe et <strong>à</strong> la suite d’un incendie en 1814, il fut reconstruit au même endroit. En 1832,<br />
un autre moulin sera construit un peu plus haut dans la montagne, au pied du Chemin de la Chute<br />
où une chaussée plus imposante assurait un meilleur débit d’eau. Il appartenait <strong>à</strong> un nommé :<br />
Joseph Bachand dit Vertefeuille.<br />
En 1824 le seigneur Debartzch, va moderniser<br />
son propre moulin <strong>à</strong> <strong>scie</strong> dans la montagne de<br />
<strong>Rougemont</strong> en adoptant la vapeur ou lieu de<br />
l’eau pour faire fonctionner son moulin. C’était<br />
un progrès remarquable pour l’époque (la<br />
machine <strong>à</strong> vapeur). De plus les billots ne seront<br />
plus toisés <strong>à</strong> la mesure française, mais <strong>à</strong> la<br />
mesure anglaise. (Me Lacombe, le 7 décembre<br />
1824). Dans les années 1830, Olivier Phelps et<br />
son fils Amos vont eux aussi construire deux<br />
petits <strong>moulins</strong> <strong>à</strong> <strong>scie</strong> sur les flancs est de la<br />
montagne.<br />
Moulin <strong>à</strong> <strong>scie</strong>r le bois milieu du 19 ième siècle<br />
Gilles Bachand<br />
©Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux