ARCHIVES NATIONALES DU MONDE DU TRAVAIL

2009 012 021
La Chimie dose la silice et la chaux ; la Diffraction distingue C2S ����’,
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et �, le C3S M, T et R, sans parler de la wollastonite CS et de la
rankinite C3S2 . La Chimie dose alumine et chaux ; la Diffraction voit C3A
cubique, orthorhombique, sans parler de C4AF, C6A2F, C6AF2, etc. La
Chimie dose encore SO3 ; la Diffraction distingue nettement tous les
sulfates : gypse, semi-hydrate, anhydrite soluble et aussi arcanite,
K2SO4, aphtitalite, langbénite, atc.
La Chimie cimentière a un vocabulaire très pauvre : silice, alumine,
chaux … ; la Diffraction voit tellement de minéraux qu’on est obligé de
trouver des noms particuliers à tous ces minéraux, en général le nom du
découvreur. Par exemple nous appelons massazzite ce minéral que
notre collègue du laboratoire d’Italcementi a identifié pour la première
fois dans les anneaux de four.
Ne croyez pas que toutes ces distinctions de formes minéralogiques et
allotropiques que fait la Diffraction soient des curiosités de laboratoire.
Pas du tout. Elles sont la clef des phénomènes qui entrent en jeu
dans la fabrication et l’utilisation des ciments.
L’aptitude à la cuisson d’un cru a été évoquée parce que la Diffraction
distingue en 5 minute les formes plus ou moins combinable de la silice
avec la chaux. On a montré que l’alite M I b et le C3A tétagonal des
clinkers font souvent bon ménage, mais qu’ils sont moins hydrauliques
que le couple alite trigonal R et le C3A cubique. Nous savons tous que le
temps de prise et la vitesse de durcissement dépendent beaucoup de la
forme du sulfate, le gypse ne retarde pas comme le plâtre ou l’anhydrite.
Il y a d’autres exemples.
Remarquez bien les atouts de la Diffraction dans sa compétition avec les
autres méthodes :
1) Avec des longueurs d’onde de l’ordre de l’Ångström, la Diffraction se
promène au cœur des cristaux ; elle les voit de l’intérieur, alors que la
Microscopie, même électronique, les voit de l’extérieur. Au microscope,
vous voyez des cristaux massifs dont vous mesurez les angles ou les
indices de réfraction, ou bien des cristaux en aiguilles, mais en aucun
cas, le nom du cristal n’est écrit dessus ! ! En Diffraction, les cristaux
laissent leur empreintes digitales et c’est pour l’opérateur un jeu d’enfant
d’interpréter ces empreintes digitales pour identifier le coupable. En
Diffraction donc, le nom est écrit dessus !
Mais la Diffraction a aussi ses limites. Ce n’est pas l’arme absolue :
- puisqu’elle travaille sur les cristaux et que chaque espèce cristalline
donne un diagramme assez compliqué de raies et de pics, lorsqu’on
étudie un mélange de plusieurs espèces minérales qui viennent
superposer leurs diagrammes, on obtient un diagramme global très
complexe où les raies se cachent les unes les autres, se chevauchent.
Même avec nos appareillages modernes ultra sophistiqués qui
permettent de lever la difficulté en faisant des déconvolutions, un
mélange trop compliqué devient vite difficile à analyser. Il faut recourir à
des séparations préalables.
2) autre limite de la méthode : travaillant sur des cristaux, elle ne voit
que des cristaux. Tout ce qui est liquide lui échappe, par exemple les
laitiers granulés de haut fourneau. Il faut remarquer toutefois que ces
liquides vus au diffractomètre apparaissent sous l’aspect d’un
diagramme avec un hâlo très large au lieu de pics et de raies.
3) Enfin, en cas d’ambiguïté dans l’interprétation d’un diagramme
complexe, le lynx est bien content de demander à la taupe (la Chimie)
de collaborer. Il est évident qu’un mélange ne peut pas renfermer de
l’arcanite K2SO4 si la chimie n’y trouve trace de SO3 ou de K2O !
- Tableau des exemples d’expertises par diffraction, ms, 1 p.
- Liste des expertises, ms, 15 p. :
- Matières premières, 86 expertises,
- Ciments, 51 + 29 expertises
- Laitiers de haut fourneau, 10 expertises,
- Ciments blancs, 26 expertises,
- Réfractaires, 3 expertises,
- Efflorescences, 21 expertises,
- « Pustules », 18 expertises,
- Divers, 39 + 16 expertises
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