“VOLONTAIRE AU LIBAN” - fncv.com
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MÉMOIRES<br />
L’ESCADRON DE VEDETTES DU RICM<br />
Histoire de l’une des trois unités très atypiques ayant œuvré sur<br />
les voies navigables de Cochinchine, d’Annam et du Tonkin<br />
Dès le début des opérations de<br />
reconquête, le contrôle des voies navigables<br />
de Cochinchine s’avéra vite<br />
indispensable. La Marine Nationale fut<br />
d’abord chargée de cette tâche. Des<br />
chaloupes civiles furent armées ainsi<br />
que des péniches à coque métallique.<br />
Après le 6 mars 1946, date de notre<br />
retour au Tonkin et le 19 décembre, rupture<br />
du « Modus Vivendi », c’est tout le<br />
delta du Fleuve Rouge avec sa multitude<br />
de voies navigables qui doit être surveillé<br />
et contrôlé. Sur cet immense réseau<br />
navigable, nous ne tenons que les villes,<br />
les routes et les ponts.<br />
C’est du 1 er escadron du RICM que<br />
va naître la première initiative de création<br />
d’une flottille amphibie. Fin octobre<br />
1947, le lieutenant DE MENDITTE, après<br />
un heureux coup de main, s’empare de<br />
deux jonques vietminh. L’idée de s’en<br />
servir pour contrer l’ennemi sur son<br />
propre terrain naît vite dans l’esprit fertile<br />
du lieutenant. Malgré bien des réticences,<br />
une flottille de jonques armées<br />
est créée et basée à Anh Khe, sur le<br />
Lach Tray, à quelques kilomètres<br />
d’Haiphong sur la route de Do Son. Les<br />
exploits de cette flottille dans le golfe du<br />
Tonkin, sur les jonques Marsouin,<br />
Squale et Requin avec CHEYROUX-<br />
LAGREZE, CLAMENS, VIGUIER, LAVER-<br />
GNE, ne sont plus à raconter, telle<br />
l’aventure du Squale, pris dans deux<br />
typhons successifs et miraculeusement<br />
récupéré au large par le cargo Do Hu Vi.<br />
Malheureusement, ces jonques ne pouvaient<br />
pas opérer à l’intérieur du delta.<br />
Conscient de cette carence, le <strong>com</strong>mandement<br />
avait, dès 1948, mis à l’étude<br />
un matériel adapté pour cette tâche.<br />
C’est ainsi qu’un engin baptisé « Vedette<br />
FOM » fut mis à la disposition de<br />
l’arme blindée.<br />
Opération Hautes Alpes Sgt BODIN Charles (mécanicien) - C/C GUIDICELLI Ange<br />
Le fanion du 1 er escadron du RICM, <strong>com</strong>mandé par le capitaine LEDE, est décoré de la croix de<br />
guerre des TOE avec palme, par le général CUENY.<br />
Cette embarcation, longue de 8 m,<br />
large de 2 m 70, d’un tirant d’eau de 80<br />
cm, légèrement blindée et puissamment<br />
armée, pouvait passer pratiquement<br />
partout. Dotée d’un moteur de 70 CV et<br />
d’une autonomie de 48 H, cette vedette<br />
devait se révéler parfaitement apte à sa<br />
mission.<br />
Comme la flottille du lieutenant DE<br />
MENDITTE avait largement fait preuve<br />
de son efficacité, un premier peloton de<br />
vedettes fluviales lui fut affecté dès<br />
novembre 1949, sous le <strong>com</strong>mandement<br />
du lieutenant SALENTIN. Dix mois<br />
plus tard, le 1 er août 1950, un escadron<br />
de vedettes fluviales voit le jour.<br />
Cet escadron, unité élémentaire du<br />
RICM, à trois pelotons de <strong>com</strong>bat de<br />
trois patrouilles de deux vedettes et d’un<br />
peloton hors rang suffisamment étoffé<br />
en spécialistes pour en assurer la maintenance<br />
et le ravitaillement, avait un<br />
effectif <strong>com</strong>posé environ pour moitié<br />
d’européens et d’indochinois.<br />
Les autochtones, tous engagés<br />
volontaires, étaient d’origine annamite<br />
ou nung.<br />
Comme il n’existait aucune doctrine<br />
d’emploi de ce nouveau matériel hormis<br />
« le guide des canonnières du Tonkin »,<br />
ouvrage de la Marine Nationale datant<br />
de la conquête, utile cependant pour la<br />
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