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POLITIQUES ET PRATIQUES DE GESTION DE LA ... - Philippe Pierre

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professionnelles et humaines éloignées de son centre organisationnelle. Et à travers descontextes sociaux devenus pluriels et mobiles, l’analyse organisationnelle tend à se polariserautour de la notion de relation et d’échanges d’expériences.NB : Dans les schémas 1 (« De la diversité au management interculturel ») et 2 (« Lesfonctions clés de la gestion de la diversité ») qui suivent, nous distinguons une attitude« défensive » et « pro-active » en même temps que 6 stades gradués allant de la lutte contreles discriminations à l’accroissement des performances de l’entreprise toute entière (favoriserl’innovation, les processus apprenants, s’ouvrir à de nouveaux marchés, tirer partie de ladiversité de ses partenaires (nouveaux clients, actionnaires, fournisseurs)…).• Construire les conditions d’un dialogue interculturel dans l’entreprise touteentièreRevenons sur la notion de dialogue interculturel. Il apparaît que ce type de dialoguen’est ni une négociation, ni une conversation ni une controverse. Il implique une attitudefondamentalement désintéressée, dépourvue de violence. C’est un idéal type d’échange entreindividus, sans doute inaccessible mais intéressant comme horizon. Dans un dialogueinterculturel, les choses se compliquent encore davantage dans un premier temps. Noussommes là, sans doute, devant une confrontation entre des points de vues différents,provoquant une pluralité d’interprétations, dans laquelle le sens est coproduit dans un échangeet devient un savoir partagé. Le dialogue véritable est censé garantir à chacun la préservationde son identité.Le management interculturel, en ce sens, peut s'analyser d’abord comme un moded'analyse de la diversité et de travail sur la diversité. Le management interculturel revient àaller bien au-delà de la question de la non-discrimination 39 . Pour profiter des bienfaits de ladiversité ex-post, il vise à penser ex-ante une image idéale de l’organisation puisque « pourpouvoir dire d’une « identité » particulière qu’elle manquerait à l’ensemble si elle n’était pasreconnue, on devrait pouvoir se représenter un ordre idéal de l’ensemble dans lequel il yaurait une place déjà définie pour cette identité unique, une place qui resterait vide si on ne l’yadmettait pas » 40 .Le management interculturel vise également à cesser de rapporter toutes lesexplications du social à des rapports de force, à des intérêts égoïstes où chacun se méfie del’autre et campe sur son « quant à soi ». Il permet de distinguer deux versants de lareconnaissance : « l’un objectif, qui concerne les propriétés qui peuvent faire l’objet d’unereconnaissance et servir de variables focales, l’autre subjectif, qui consiste à savoir ce que leshommes désirent voir reconnu » 41 . Le management interculturel revient à poser la question del’accord entre des groupes différents dotés de valeurs différentes et parvenant à s’entendre àce que chacun justifie ses actions et puisse par parvenir à un accord 42 . Quel principe universelpermettant de fonder une convention sera, dès lors, reconnu juste par tous ? Le managementinterculturel revient à reconnaître qu’à travers les stades (conflictuels) successifs derapprochement des entreprises existe un potentiel moral qui est inscrit (mais non encoredévoilé) dans les rapports de communication entre sujets. Implicitement, le managementinterculturel affirme une conception non restrictive de la valeur travail, non un simple faire,une fabrication. Le travail est hissé au rang de la praxis.39 : S. TING-TOOMEY & J. G. O<strong>ET</strong>ZEL, Managing intercultural Conflict effectively, Thousand Oaks, Sage, 2001.40 : V. <strong>DE</strong>SCOMBES, Le complément de sujet, Gallimard, 2004, p. 387.41 : C. <strong>LA</strong>ZZERI et A. CAILLE, « La reconnaissance aujourd’hui. Enjeux théoriques, étatiques et politiques du concept »,Revue du MAUSS, n° 23, 20042004, p. 88.42 : Y. PESQUEUX, L’entreprise multiculturelle, L’Harmatttan, 2004.19

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