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Architectes : Roland Bechmann (né en 1919)

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Programme : Lycée agricoleDépartem<strong>en</strong>t-Ville : Vaucluse - AvignonCommanditaire : Ministère de l’Agriculture<strong>Architectes</strong> : <strong>Roland</strong> <strong>Bechmann</strong> (né <strong>en</strong> <strong>1919</strong>) assisté de François Girard<strong>Architectes</strong> d’opération : Pierre Biscop et Charles AndréDécorateurs : Hélène Guastalla - Serge Guillou, sculpteur - L. Mélano, céramisteDate de construction : 1966-196922LYCEE AGRICOLE FRANCOIS PETRARQUEAvignon 22Vaucluse 8467Lycée François Pétrarque, Route de Marseille 84140 Avignon-Montfavet.Patrimoine XX e 01 © DRAC Prov<strong>en</strong>ce - Alpes - Côte d’Azur / janvier 2002 / ISBN 2-914837-00-3.Crédits photographiques : © CRMH-M. Audibert : 123457(2001) / CRMH-S. D<strong>en</strong>ante : 6 (2000).Graphisme Bik et Book


2 3 4 5Le contexteL’édificeActualitéLe lycée François Pétrarque a été construit de1966 à 1969 à la périphérie est de la villed’Avignon, au lieu-dit Cantarel, dans une zonealors ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t agricole, sur un terrain platsouv<strong>en</strong>t balayé par le mistral, ponctué de haiesd’arbres coupe-v<strong>en</strong>t délimité au nord par la R.N. 7.L’établissem<strong>en</strong>t était réservé aux jeunes g<strong>en</strong>s etjeunes filles qui se destinai<strong>en</strong>t aux carrières dumonde agricole alors <strong>en</strong> plein essor dans le ComtatV<strong>en</strong>aissin.Le commanditaireEdgar Pisani, ministre de l’agriculture, charge l’architecte<strong>Roland</strong> <strong>Bechmann</strong> de la conception ducomplexe, dont le programme devra compr<strong>en</strong>dredes salles de classe et laboratoires, des bâtim<strong>en</strong>tsd’internat accompagnés d’une infirmerie et d’unréfectoire, mais aussi un <strong>en</strong>semble socioculturel etsportif destiné à recevoir un public étranger àl’établissem<strong>en</strong>t, l’ouvrant ainsi au monde extérieur.Le programme est nettem<strong>en</strong>t plus avancé que celuides constructions contemporaines de l’ÉducationNationale. Nettem<strong>en</strong>t plus avancée égalem<strong>en</strong>t laconception architecturale résolum<strong>en</strong>t moderne,empreinte de « brutalisme » tant dans l’ag<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>tdu plan et le jeu des volumes que dans le traitem<strong>en</strong>tde surface, traduisant ainsi la liberté étonnantelaissée au maître d’œuvre.<strong>Roland</strong> <strong>Bechmann</strong> associe à la réalisation soncollaborateur François Girard, Pierre Biscop etCharles André, architectes avignonnais, assurant lesuivi de l’opération. Le 1% du budget de la constructionréservé à une œuvre d’art se traduit par le décorpolychrome du sculpteur S. Guillou, associé aucéramiste L. Mélano, dérobant au mistral l’<strong>en</strong>tréeprincipale. La destination agricole de l’édifice estaffirmée par le bas relief <strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t moulé, réductiond’un dessin d’origine d’H. Guastalla.Il prés<strong>en</strong>te le plan du lycée au milieu d’un foisonnem<strong>en</strong>tvégétal et animalier qui n’est pas sansévoquer les peintures gothiques de la chambre duCerf au palais des papes d’Avignon.L’architecteArchitecte, histori<strong>en</strong> et chercheur, mais égalem<strong>en</strong>técrivain (L’Arbre du ciel) et auteur de cédérom (LeCarnet de Villard de Honnecourt), <strong>Roland</strong> <strong>Bechmann</strong>,après des études d’histoire à la Sorbonne et d’architectureaux Beaux-Arts, dont il sort diplomé <strong>en</strong>1944, exerce tout d’abord avec son père Luci<strong>en</strong><strong>Bechmann</strong>. À partir de 1950, il crée son Atelierd’Aménagem<strong>en</strong>t et d’Architecture (AAA). Le soucid’intégrer l’architecture dans son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel guide ses réalisations et l’amène à fonder<strong>en</strong> 1965 la revue Aménagem<strong>en</strong>t et Nature. Sa productionvariée –maisons individuelles, maisonstransportables, immeubles collectifs, banques,constructions industrielles, équipem<strong>en</strong>ts intérieurs– est toujours conduite par la recherche de la fonctionnalitéet la mise à profit des contraintes et del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.On soulignera sa participation active à la résistancedu Vercors <strong>en</strong> 1943-1944.S’écartant de la composition académique traditionnelle,axée et symétrique, et de la typologie« moderne » des barres alors <strong>en</strong> faveur dans lesconstructions scolaires et universitaires, le plan <strong>en</strong>ailes de moulin distribue les fonctions spécifiquesautour d’un noyau c<strong>en</strong>tral affecté aux servicesgénéraux et à l’accueil, passage quasi obligé pour ser<strong>en</strong>dre dans les classes, les réfectoires, les unitésd’habitation et le gymnase. Au nord, reliées par uncouloir c<strong>en</strong>tral, les salles d’étude s’ouvr<strong>en</strong>t sur depetits patios protégés, fermant leurs murs extérieursau v<strong>en</strong>t. À l’ouest, sur pilotis, l’internat desétudiants prés<strong>en</strong>te au soleil ses trois niveaux debalcons éclairant d’étroites chambres. Au sud c’estl’internat des petits, dont les pièces sont protégéesd’une trop forte lumière par des brise-soleil debéton moulé préfabriqués parfaitem<strong>en</strong>t adaptés àl’ori<strong>en</strong>tation des locaux. À l’est le gymnase et le c<strong>en</strong>tresocioculturel sont accompagnés d’un amphithéâtreà hublots coulissant sur le ciel et dont le fond pouvaits’ouvrir sur le paysage, accueillant aussi bi<strong>en</strong> leslycé<strong>en</strong>s que le public extérieur.La prés<strong>en</strong>ce de patios internes plantés d’ess<strong>en</strong>cesdiverses dans le noyau c<strong>en</strong>tral et dans le c<strong>en</strong>tre socioculturel,l’utilisation du toit terrasse, la constructionde l’internat sur pilotis, le traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> béton brutdes surfaces tant internes qu’externes, fontréfér<strong>en</strong>ce aux formules mises au point par LeCorbusier, notamm<strong>en</strong>t au monastère de la Tourette.On signalera particulièrem<strong>en</strong>t les multiplesescaliers <strong>en</strong> béton animant le nu des murs et lesgargouilles, tels de monum<strong>en</strong>tales sculptures.Comme dans toutes les <strong>en</strong>trées d’agglomération, laville a rattrapé les champs. Le lycée agricole ne regardeplus seulem<strong>en</strong>t la campagne, mais la route à doublevoie qui devi<strong>en</strong>t très prégnante, et l’urbanisation lecernera sans doute un jour.L’ambition première n’a pas pu s’épanouir totalem<strong>en</strong>t(le fond de scène de l’amphithéâtre prévu escamotablepour s’ouvrir à la nature est fixe, le rez-de-chausséesous pilotis qui devait permettre les perspectives estmaint<strong>en</strong>ant obstrué par des locaux). Le complexe éducatifest cep<strong>en</strong>dant dev<strong>en</strong>u un vrai c<strong>en</strong>tre de vie : ainsiles choix formels ne relèv<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t d’un exercicede style. Ils sont associés à un souci <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talparticulièrem<strong>en</strong>t précoce, à une recherche de solutionset une économie d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> donnant aux bâtim<strong>en</strong>ts unevaleur d’usage confirmée par la communauté scolaire.Le lycée agricole est inscrit sur l’inv<strong>en</strong>taire supplém<strong>en</strong>tairedes monum<strong>en</strong>ts historiques depuis 1989.Son constructeur à écrit un texte inclus dans ce coffret.PHOTOGRAPHIESCouverture1 Façade sur patio des services généraux, détail.Séqu<strong>en</strong>ce intérieure2 Internat des étudiants, façade nord, escalier hors oeuvre.3 Internat des petits, façade est.4 Hall des services généraux.5 L’amphithéâtre.Dernière de couverture6 Vue aéri<strong>en</strong>ne vers le sud.7 Plan de l’édifice : bas relief <strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t moulé(dessin d’Hélène Guastalla).RÉDACTEURMartine Audibert, chargée d’études docum<strong>en</strong>taires,d’après le dossier préalable à la protection de l’édificeet le fonds R. <strong>Bechmann</strong> de l’Institut Français d’Architecture.

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