10.07.2015 Views

Book review in Revue française de science politique

Book review in Revue française de science politique

Book review in Revue française de science politique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Revue</strong> française <strong>de</strong> <strong>science</strong> <strong>politique</strong>Mais, pour l’ensemble <strong>de</strong>s contributeurs <strong>de</strong> Political Parties, la question démocratiquen’est pas seulement un axe central <strong>de</strong> problématisation, elle est également à l’orig<strong>in</strong>e d’unpositionnement scientifique orig<strong>in</strong>al 1 . Ils considèrent l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong>s organisationspartisanes comme nécessaire à une mise en perspective <strong>de</strong>s « performances » <strong>de</strong>s systèmesdémocratiques. Cette volonté <strong>de</strong> mesurer la performance et la santé comparées <strong>de</strong>s démocratiesest encore marg<strong>in</strong>ale en France. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> tout évolutionnisme, il s’agit pour eux d’effectuerun travail <strong>de</strong> précision, <strong>de</strong> rationalisation et <strong>de</strong> clarification <strong>de</strong>s outils qu’utilisent les politistesaf<strong>in</strong> <strong>de</strong> s’orienter vers une recherche aux objectifs radicalement pragmatiques. Entre bilans etperspectives conceptuelles, les auteurs <strong>de</strong> Political Parties souhaitent a<strong>in</strong>si peser sur les choix àvenir <strong>de</strong> la discipl<strong>in</strong>e.José Ramon Montero et Richard Gunther considèrent dans leur <strong>in</strong>troduction sém<strong>in</strong>alequ’il est urgent pour les social scientists <strong>de</strong> remettre à niveau leurs appareillages théoriques. Niles recherches <strong>in</strong>spirées par le structuro-fonctionnalisme, ni celles ayant adoptées les théoriesdu Rational Choice ou encore celles affirmant l’homologie entre marche économique etmarché <strong>politique</strong> ne leur paraissent avoir suffisamment fait preuve d’efficacité <strong>in</strong>terprétative.Ils rejettent par ailleurs les démarches m<strong>in</strong>imalistes et cumulatives se limitant au dénombrementquantitativiste et les approches maximalistes et théoricistes aux ambitions trop disproportionnées.Ils privilégient une démarche <strong>in</strong>termédiaire fondée sur l’approfondissement et l’ajustement<strong>de</strong>s théories existantes les plus stimulantes. Ils militent pour un usage habile <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s <strong>in</strong>ductives et déductives, et un usage soft <strong>de</strong>s outils du Rational Choice. Entre analysestratégique du lea<strong>de</strong>rship et analyse systémique <strong>de</strong>s configurations partisanes, ils tranchenten faveur d’une épistémologie <strong>de</strong> la multidimensionnalité. Ce faisant, ils s’opposent auxpatriotismes conceptuels et à la force d’<strong>in</strong>ertie <strong>de</strong>s typologies classiques qui émoussent la plupart<strong>de</strong>s analyses actuelles.S’ils prennent acte <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s bouleversements sociaux et sociétaux récents sur les clivages<strong>politique</strong>s et partisans, c’est pour mieux s’<strong>in</strong>terroger sur les réactions et les réponses <strong>de</strong>spartis <strong>politique</strong>s à ces nouveaux challenges par une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>partis et <strong>de</strong>s effets électoraux sur les organisations <strong>politique</strong>s. L’organisation <strong>de</strong>s contributionscorrespond à ces orientations scientifiques. L’ouvrage se divise en trois parties et onze chapitres,la première partie est consacrée à une reconceptualisation <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s partis <strong>politique</strong>s,la secon<strong>de</strong> au réexamen <strong>de</strong>s typologies les plus <strong>in</strong>novantes et la troisième à la mesure<strong>de</strong>s liens entre partis et citoyens, partis et démocratie, citoyens et démocratie. De la premièrepartie, on retiendra notamment les contributions théoriques <strong>de</strong> Hans Daal<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> Stefano Bartol<strong>in</strong>i,le premier réalisant une socio-histoire <strong>de</strong> la discipl<strong>in</strong>e visant à mieux cerner la genèse<strong>de</strong>s tendances académiques à évacuer la question <strong>de</strong>s partis <strong>politique</strong>s, le second développantles possibilités théoriques d’un usage soft du Rational Choice. Ces <strong>de</strong>ux chapitres, par leurnature épistémologique, sont essentiels à la compréhension <strong>de</strong> la démarche d’ensemble <strong>de</strong>l’ouvrage.Pour Hans Daal<strong>de</strong>r, les <strong>de</strong>ux sources idéologiques <strong>de</strong> la littérature « post-parti » sont lanostalgie organiciste d’un ordre social cohérent <strong>in</strong>divise et la critique libérale <strong>de</strong> la tyrannie <strong>de</strong>smasses et <strong>de</strong>s bureaucraties. Ces <strong>de</strong>ux sources ont donné lieu à quatre types d’attitu<strong>de</strong>sacadémiques : (1) Le refus <strong>de</strong>s partis (The <strong>de</strong>nial of party) ; (2) Le refus sélectif <strong>de</strong>s partis (Theselective rejection of party) ; (3) Le refus sélectif <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> partis (The selective rejectionof party systems) ; (4) La f<strong>in</strong> <strong>de</strong>s partis (The redundancy of party). L’auteur range dans lapremière catégorie Moisei Ostrogorski et Robert Michels, tous <strong>de</strong>ux critiques <strong>de</strong> la démocratiereprésentative et du rôle joué par les organisations partisanes. Dans la secon<strong>de</strong> catégorie, ilclasse les spécialistes <strong>de</strong>s partis qui, comme Maurice Duverger ou Sigmund Neumann, favorisentun type d’organisation contre une autre, Duverger plaidant pour les partis <strong>de</strong> masses etleur efficacité, Neumann rejetant ce modèle comme dangereux pour les libertés <strong>in</strong>dividuelles et1. De nombreux Work<strong>in</strong>g Papers issus <strong>de</strong> l’<strong>in</strong>stitut Juan March <strong>de</strong> Madrid sont consacrés à l’analyse<strong>de</strong>s transitions démocratiques, <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong>s systèmes démocratiques, <strong>de</strong> la consolidation <strong>de</strong>svaleurs démocratiques ; les contributeurs s’en sont <strong>in</strong>spirés quand ils n’en n’ont pas été eux-mêmes à l’orig<strong>in</strong>e.Notamment : José Maria Maravall, « Economias y Regimenes Politicos », Work<strong>in</strong>g Paper, 1994/59,novembre 1994. José Maria Maravall, « Democracias y Democratas », Wok<strong>in</strong>g Paper, 1995/65, mai 1995 ;Richard Gunther, « Spanish Public Policy : From Dictatorship to Democracy », Work<strong>in</strong>g Paper, 1996/84,mars 1996. Larry Diamond, « Political Culture and Democratic Consolidation », Work<strong>in</strong>g Paper, 1998/118,ju<strong>in</strong> 1998. José Maria Maravall, « The Rule of Law as Political Weapon », Work<strong>in</strong>g Paper, 2001/160,février 2001.466

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!