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Qui sont les nouveaux conservateurs - Mission d'animation des ...

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propose <strong>des</strong> solutions origina<strong>les</strong>, mais si on nelui donne pas la parole, ces initiatives resterontlettre morte… En définitive, la questionfondamentale est bien celle du changement devaleurs et de paradigmes auxquels nous sommesappelés en ce début de 21 ème siècle.Food is sexyMAA. Arie Van den Brand, une réaction vue<strong>des</strong> pays d’Europe du Nord ? Quels <strong>sont</strong> <strong>les</strong>points de convergence, de divergence ?Arie Van den Brand. Il est vrai que <strong>les</strong> pays duNord <strong>sont</strong> plus sensib<strong>les</strong> aux questionsenvironnementa<strong>les</strong> et écologiques que leursvoisins du Sud, quoique ces questions émergentaussi fortement dans ces contrées.J’aimerais évoquer quatre tendances quifleurissent aux Pays-Bas. Tout d’abord, depuis 3ou 4 ans, le regard posé par <strong>les</strong> urbains surl’alimentation change : s’alimenter et cuisiner estdésormais « sexy ». L’association Slow Food,bien implantée aux Pays-Bas, mène plusieursactions de communication en ce sens, pour que<strong>les</strong> questions alimentaires occupent le devant dela scène. Elle a ainsi collaborée avec l’équivalenthollandais du CNJA à l’occasion d’unecampagne de communication vidéo à <strong>des</strong>tinationdu grand public. Certes, le CNJA ne partage pastoutes <strong>les</strong> convictions de Carlo Petrini, lefondateur de Slow Food. Mais ce rapprochementconstitue un nouvelle forme de dialogue entre <strong>les</strong>mon<strong>des</strong> urbains et ruraux, autour <strong>des</strong> enjeuxagrico<strong>les</strong> et alimentaires et de la nécessité demaintenir vivant le tissu agricole.De manière plus générale, le regard surl’agriculture a lui aussi changé – ce sera mondeuxième point. Il y a de cela cinq ans, <strong>les</strong> ONG– Greenpeace, <strong>les</strong> Amis de la Terre et Bird lifeinternational – qui ont un poids considérable auxPays-Bas et auprès <strong>des</strong> verts européens, étaienttrès critiques vis-à-vis de l’agriculture et de laPAC. El<strong>les</strong> n’en voulaient pas. Désormais, leurdiscours a changé : il ne s’agit plus de supprimerla PAC et le budget alloué à l’agriculture mais del’orienter différemment, en mettant l’accent surla durabilité, l’environnement. Voilà unchangement de taille.Troisièmement, il y a le rapport à la professionelle-même, l’image de l’agriculture et <strong>des</strong>agriculteurs. Actuellement, le programmetélévisé le plus populaire aux Pays-Bas n’estautre que la déclinaison hollandaise de « l’amourest dans le pré ». Dans le casting de l’année2012, l’un <strong>des</strong> 8 candidats est homosexuel. Onpeut sourire à l’évocation de ce programme.Reste que, désormais, <strong>des</strong> agriculteurshomosexuels peuvent chercher <strong>des</strong> compagnonssur la télé publique là où, auparavant, c’était unechose taboue, cachée.Pour terminer, j’aimerais aborder la question dela préservation de la biodiversité, et avec elle,celle <strong>des</strong> biens communs. C’est, je crois, unélément important de ce débat entre modernité etconservatisme. Dans le cadre de la réforme de laPAC et de son verdissement, l’Union européenneréfléchit à la mise en place d’ « Ecological FocusArea », <strong>des</strong> zones de préservation de labiodiversité 7 . Mais, comme souvent, cecipasserait par un contrat individuel entre l’UE etl’agriculteur, et non pas par <strong>des</strong> mécanismescollectifs. Or, aux Pays-Bas, cette question de lapréservation de la biodiversité est gérée demanière collective, entre <strong>les</strong> collectivités loca<strong>les</strong>,la société civile, <strong>les</strong> agriculteurs ou <strong>les</strong>coopératives. Un très grand nombre de surfacescultivées <strong>sont</strong> impliquées dans ce mode de cogestion,dont l’objectif n’est pas seulement demaintenir mais d’accroître la biodiversité <strong>des</strong>plantes, <strong>des</strong> animaux, <strong>des</strong> sols. Dans ce contexte,l’agriculture bio n’est plus aussi marginale quepar le passé. Hier, la profession agricoleconsidérait que <strong>les</strong> agriculteurs bio étaient <strong>des</strong>gnomes barbus et chevelus. A présent,l’équivalent <strong>des</strong> CNJA et de la FNSEA regardentcette agriculture comme un laboratoireintéressant. Les savoirs circulent entre <strong>les</strong>conventionnels et <strong>les</strong> bio. C’est un élémentimportant.7 Il s’agit d’une mesure agro-environnementale alorsen discussion au Parlement européen, en juillet 2012.Concrètement elle obligerait <strong>les</strong> agriculteurs àconsacrer 7 % de leurs terres agrico<strong>les</strong> à lapréservation de haies, de bocages, de petites mares oude zones tampons.Edité par la <strong>Mission</strong> Agrobiosciences. Février 2013www.agrobiosciences.org8

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