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Modélisation aérodynamique des surfaces de contrôle de la ... - ISAE

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THÈSEEn vue <strong>de</strong> l'obtention duDOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSEDélivré par l’Institut Supérieur <strong>de</strong> l’Aéronautique et <strong>de</strong> l’EspaceSpécialité : Dynamique <strong><strong>de</strong>s</strong> flui<strong><strong>de</strong>s</strong>Présentée et soutenue par Xavier BERTRANDle 11 décembre 2008<strong>Modélisation</strong> <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure d'un avion <strong>de</strong> transportJURYM. Christophe Corre, prési<strong>de</strong>nt du jury, rapporteurM. Benoît CalmelsM. Jean Cousteix, directeur <strong>de</strong> thèseM. Philippe Devinant, rapporteurM. Philippe RostandM. Stéphane SoumillonÉcole doctorale: Aéronautique-AstronautiqueUnités <strong>de</strong> recherche : Équipe d'accueil <strong>ISAE</strong>-ONERA EDyFAirbus FranceDirecteur <strong>de</strong> thèse : M. Jean Cousteix


RemerciementsAvant <strong>de</strong> débuter ce mémoire, je souhaiterais tout particulièrement remercier Benoît Calmelset Stéphane Soumillon d'Airbus France pour leurs nombreux conseils avisés, leur disponibilité etsurtout pour <strong>la</strong> conance qu'ils m'ont témoigné en me permettant d'eectuer cette thèse au sein duservice Aéroé<strong>la</strong>sticité et Modèles Avancés du département d'Aérodynamique d'Airbus France.Je remercie également mon directeur <strong>de</strong> thèse Jean Cousteix, directeur du département Modèlespour l'Aérodynamique et l'Energétique <strong>de</strong> l'ONERA, pour ses conseils et l'ai<strong>de</strong> qu'il m'a apporténotamment concernant <strong>la</strong> relecture <strong>de</strong> ce mémoire.Je souhaite présenter mes plus sincères remerciements à M. Christophe Corre, professeur àl'Institut National Polytechnique <strong>de</strong> Grenoble et M. Philippe Devinant, professeur à l'Universitéd'Orléans, pour leur évaluation du présent mémoire et leur participation au jury <strong>de</strong> cette thèse. Jeremercie vivement M. Philippe Rostand, <strong>de</strong> Dassault Aviation pour avoir accepté d'être membre dujury.Je remercie Grégoire Casalis, directeur <strong>de</strong> l'Ecole Doctorale Aéronautique et Astronautique pourson implication dans l'organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> soutenance.Que Jean-Jacques Degeilh, responsable du pôle Modèles pour Données Aérodynamiques du départementd'Aérodynamique d'Airbus France soit remercié pour sa conance en mon travail, sesconseils, et pour m'avoir permis <strong>de</strong> continuer à travailler au sein du département d'Aérodynamiqued'Airbus France après cette thèse.Je voudrais ensuite remercier mes collègues <strong><strong>de</strong>s</strong> services Aéroé<strong>la</strong>sticité et Modèles Avancés etDonnées Aérodynamiques pour Qualités <strong>de</strong> Vol, Marcus Barth, Adrien Brante, Olivier Chartier, OlivierCoudray, Carole Despré, Thierry Duchamp, Guil<strong>la</strong>ume Fillo<strong>la</strong>, Chantal Galzin, Laurent Garcia,Juliane Havas, Fabien Latourelle, Etienne Lavigne, Jean-Baptiste Leterrier, Rui Narciso, SéverinePerret, Christophe Poetsch, Matthieu Scherrer, Bertrand Soucheleau, A<strong>la</strong>in Tanguy et Pascal Tarayreavec qui j'ai eu (et j'ai encore!) <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> travailler, pour tout ce qu'ils m'ont appristechniquement, leur ai<strong>de</strong>, leurs nombreux conseils et leur support tout au long <strong>de</strong> ces trois ans <strong>de</strong>thèse.Je remercie particulièrement Mylène Thiery, Samuel Foucher et Sébastien Rémy d'Altran Sud-Ouest pour leurs conseils et coups <strong>de</strong> mains sur <strong>de</strong> nombreux sujets traités dans ce mémoire, et avecqui j'ai vraiment apprécié travailler.Il me semble important <strong>de</strong> remercier Jérôme Bosc, Steeve Champagneux, Hyung-Jo Kim et RenaudSauvage pour leur support, leurs conseils éc<strong>la</strong>irés pour <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> ce mémoire maisaussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> soutenance, et pour tout ce qu'ils m'ont appris sur les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques et les outilsenvironnants. Je tiens également à remercier tous les membres <strong>de</strong> l'équipe Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> et Outils dudépartement d'Aérodynamique d'Airbus France pour l'ai<strong>de</strong> qu'ils m'ont apporté, leur disponibilité


ivRemerciementset leur patience.Je n'oublie pas Jérôme Journa<strong>de</strong> sans qui toutes les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> eectuées avec PAMELA et Tau2dn'auraient certainement pu être aussi concluantes.Je tiens à remercier particulièrement mes amis Matthieu et Rudy, pour m'avoir supporté auquotidien trois ans durant, quitte à relire certaines parties du mémoire, même si l'<strong>aérodynamique</strong>n'est pas à proprement parler leur spécialité.Je souhaite naturellement remercier mes parents et ma s÷ur qui m'ont toujours soutenu et aidéà prendre les bonnes décisions, ainsi que Nicole et Gérard pour leur gentillesse et leurs encouragementsrépétés.Enn, je ne saurais terminer ces quelques lignes en adressant toutes mes pensées et tous mesremerciements à Delphine pour sa patience, son dévouement et tout ce qu'elle m'apporte, sans quiachever cette thèse aurait été bien plus délicat.


Table <strong><strong>de</strong>s</strong> matièresRemerciementsNotationsIntroductionI Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> et leur modélisation 11 Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure 1.1 Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . 1.1.1 Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s d'un aéronef 51.1.2 Les ailerons 1.1.3 Les spoilers . . . . . . 61.2 Utilisations et fonctionnalités . . . . . . . . . . 1.2.1 Stabilisation et man÷uvrabilité en roulis 71.2.2 Aérofreinage / airbraking . . . . . 1.2.3 Fonction déporteurs / lift dumper 81.2.4 Allègement <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure 1.2.5 Autres fonctions . . . 1.3 Dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> 91.3.1 Processus général . . . . . . . . . . . . . 101.3.2 Principaux critères <strong>de</strong> dimensionnement . . . . . . . . . 101.4 Rôle <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> dans le processus <strong>de</strong> dimensionnement . . . . . . . . . . . . 122 Etu<strong>de</strong> bibliographique 152.1 Les ailerons . . . . . . . . . . . . . . . . 152.1.1 Théorie bidimensionnelle linéaire . . . . . . . . . . . . 152.1.2 Théorie tridimensionnelle, calcul du moment <strong>de</strong> roulis 162.1.3 Aspects non-linéaires 172.2 Physique <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers . . . . . . 192.2.1 Ecoulement stationnaire . . . . . 192.2.2 Ecoulement instationnaire établi 222.3 Théories <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers . . . . . . . 232.3.1 Théorie <strong>de</strong> Woods/Barnes . . . 232.3.2 Théorie <strong>de</strong> Brown et Parkinson 242.3.3 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> eets 3D 252.3.4 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques 252.4 Quel outil pour quel besoin? . . . . . . . . . . 252.5 <strong>Modélisation</strong> numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> 272.5.1 Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques sur prols simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27iiixixiii


viTable <strong><strong>de</strong>s</strong> Matières2.5.2 Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques sur <strong><strong>de</strong>s</strong> cas industriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282.6 Choix d'une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.7 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34II Modèles <strong>de</strong> charges spoilers pour Données Aérodynamique 373 Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités <strong>de</strong> Vol et Charges 413.1 Repère et conventions <strong>de</strong> signes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 413.2 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>aérodynamique</strong>s globaux 433.2.1 Dénition <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> moment . . . . . . . . . . . . . . . . 433.2.2 Principales modélisations longitudinales <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pourQDV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433.2.3 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> dans les Données Aérodynamiques pourQDV . . . . . . . . . . . . . . 453.2.4 Iso-inci<strong>de</strong>nce ou iso-portance? 463.3 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge . . . . . . . . . . . . . 463.3.1 Dénition du coecient <strong>de</strong> portance local 463.3.2 Lien entre le Kz et le moment <strong>de</strong> roulis . . . . . 473.3.3 Expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce 473.3.4 Ecacité locale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 483.3.5 Modéles mathématiques <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour Charges 483.4 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 494 La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> 514.1 Principe général <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> . 514.2 Condition limite <strong>de</strong> recouvrement . . . 534.3 Non-conservativité du raccord Chimère 534.4 Masquage . . . . . . . . . . . . . . . . . 544.4.1 Masque parallélépipè<strong>de</strong> rectangle 554.4.2 Masque cartésien 564.5 Points orphelins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 564.5.1 Points orphelins dus un recouvrement insusant 574.5.2 Points orphelins dus <strong><strong>de</strong>s</strong> intersections <strong>de</strong> corps . . . . 574.5.3 Points orphelins dus à une double discrétisation <strong>de</strong> corps 584.6 Autres remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 585 Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 615.1 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques 615.1.1 Mail<strong>la</strong>ges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 615.1.2 Paramètres numériques et attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l'avion 625.2 Principaux phénomènes <strong>aérodynamique</strong>s 625.2.1 Phénomènes bidimensionnels 625.2.2 Phénomènes tridimensionnels . . . . . . . . . . . 635.3 Inuence du braquage et <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce sur les ecacités 665.3.1 Ecacité en portance . . . . . . 665.3.2 Ecacité en moment <strong>de</strong> tangage 665.3.3 Ecacité en traînée . . . . . . . . . . . . . 665.4 Interactions et conséquences sur les qualités <strong>de</strong> vol 695.4.1 Interactions ailes droite/gauche . 695.4.2 Interactions avec les empennages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71


Table <strong><strong>de</strong>s</strong> Matièresvii5.5 Pianotage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> . . . . . . . 745.5.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol . . . 745.5.2 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> charges <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure . . . . . . . . . . . . . 775.5.3 Une ébauche <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge spoiler braqué 775.6 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 786 Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braqués 816.1 Contraintes et stratégie <strong>de</strong> modélisation 816.2 Outils mathématiques . . . . . . . . . 826.3 Expression <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles voilure et HTP 836.3.1 Modèle voilure 836.3.2 Modèle HTP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 836.4 Données CFD pour l'i<strong>de</strong>ntication et <strong>la</strong> validation <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles 846.4.1 Mail<strong>la</strong>ges utilisés . . 846.4.2 Conditions <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . 856.5 Exploitation du modèle et i<strong>de</strong>ntication <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>bels 856.5.1 Eet <strong>de</strong> braquage . . . . . . . . . . . . . . 856.5.2 I<strong>de</strong>ntication <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients d'interaction 866.6 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats . 866.6.1 Modèle voilure 866.6.2 Modèle HTP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 866.7 Discussion sur <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> l'eet d'inci<strong>de</strong>nce et <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités 876.8 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 876.9 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle voilure 896.10 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle HTP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93III Méthodologies pour Données Aérodynamiques préliminaires 977 Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELA 1017.1 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Prandtl . . . . . . . . . . . . . . . 1017.2 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Weissinger appliquée à PAMELA 1047.2.1 Intérêt <strong>de</strong> cette nouvelle théorie? . 1047.2.2 Vitesses induites par les tourbillons 1057.2.3 Utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> 1067.2.4 Système d'équations à résoudre 1067.3 Po<strong>la</strong>ires 2D avec <strong>la</strong> chaîne Tau2D . . . . . . . . . 1077.3.1 Utilisation <strong>de</strong> po<strong>la</strong>ires 2D dans PAMELA 1077.3.2 Génération du mail<strong>la</strong>ge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1087.3.3 Calculs <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires utilisées dans PAMELA avec Tau2D 1087.4 Intérêts et limitations <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne Tau2D-PAMELA 1107.4.1 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche et du dièdre 1107.4.2 A propos <strong>de</strong> <strong>la</strong> compressibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1107.4.3 Gestion du sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et interaction avec l'empennage horizontal 1117.4.4 Gestion du fuse<strong>la</strong>ge 1117.5 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1128 Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELA 1158.1 Données <strong>de</strong> référence elsA . . 1158.1.1 Conguration croisière . . . . 1158.1.2 Conguration hypersustentée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116


viiiTable <strong><strong>de</strong>s</strong> Matières8.2 Conguration <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne Tau2D-PAMELA 1178.2.1 Choix <strong><strong>de</strong>s</strong> sections à calculer 1178.2.2 Po<strong>la</strong>ires Tau2d . . . . 1188.2.3 Rég<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> PAMELA 1198.3 Résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1198.3.1 Conguration croisière <strong>surfaces</strong> non braquées . . . 1198.3.2 Conguration hypersustentée <strong>surfaces</strong> non braquées 1208.3.3 Spoilers braqués 1208.3.4 Ailerons braqués 1228.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1239 Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMO 1339.1 Le projet WIMMO . . . . . 1339.1.1 Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . . . 1339.1.2 Importance <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> dans le processus 1359.1.3 Cas <strong>de</strong> démonstration . . . . . . . 1359.2 Critères <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons 1369.2.1 Critères pour Qualités <strong>de</strong> Vol 1379.2.2 Critères pour Charges . . . 1379.2.3 Critères pour Performances 1379.3 Contraintes <strong>de</strong> modélisation . . . . 1389.3.1 Dicultés <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong>mandés . . . 1389.3.2 Stratégie <strong>de</strong> modélisation retenue . . . . . . . . . . . . . 1399.4 Module d'eets paramétriques <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne PAMELA_PARAM 1399.5 Module d'extrapo<strong>la</strong>tion <strong>aérodynamique</strong> pour QDV et Charges 1419.5.1 Calculs <strong><strong>de</strong>s</strong> gradients . . . . . . . . . . . . . 1419.5.2 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités en braquage 1429.5.3 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> l'eet Mach . . 1429.5.4 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> l'eet souplesse . . . 1439.5.5 Modèle global d'un aileron c<strong>la</strong>ssique . . . . . . . . . . . . . . . . 1439.5.6 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre les ailerons interne et externe 1439.5.7 Modèle global d'un split aileron 1449.6 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances . . . . . . . . . . 1459.6.1 Nécessité <strong>de</strong> simplier le problème 1459.6.2 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée 1459.6.3 Calcul <strong>de</strong> l'équilibrage . . . . . . . . . . 1469.6.4 Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée induite <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure . 1489.6.5 Discussion sur le modèle <strong>de</strong> Performances 1509.7 Application <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne PAMELA_PARAM 1509.8 Principaux résultats du projet WIMMO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151IV Support aux avant-projets pour <strong>la</strong> conception <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 15510 Eets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 15910.1 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques et conditions <strong>de</strong> calculs 15910.2 Description <strong><strong>de</strong>s</strong> eets paramétriques 16010.3 Eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . 16210.3.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol . . 16210.3.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulement . . . . . . 16310.4 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163


Table <strong><strong>de</strong>s</strong> Matièresix10.4.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol . . 16310.4.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulement . . . . . . 16410.5 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗y 16610.5.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol . . 16610.5.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulement 16710.6 Eet <strong>de</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière . . . 16810.6.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol . . 16810.6.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulement 16910.7 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17010.8 Ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction d'eets paramétriques 17210.8.1 Eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17210.8.2 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x 17310.8.3 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗y 17410.8.4 Eet <strong>de</strong> èche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17511 Règles sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers pour limiter le tremblement <strong>de</strong> l'empennage17711.1 Rappel sur les essais AWIATOR . . . . . . . . . 17711.2 Quelques conclusions supplémentaires sur BILHI 17911.3 Résultats d'essais en vol 18011.3.1 A380 MSN1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18011.3.2 Congurations <strong>de</strong> spoilers retenues pour les autres avions <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme Airbus 18111.4 Synthèse globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182Conclusion et perspectives 185Références bibliographiques 189Article présenté à <strong>la</strong> conférence CEAS, Berlin 09/2007 193


xTable <strong><strong>de</strong>s</strong> Matières


NotationsGran<strong>de</strong>urs physiques du ui<strong>de</strong>P Pression statiqueP i Pression totalePdyn ou q Pression dynamiqueT TempératureT i Température totaleµ Viscosité dynamiqueν Viscosité cinématiqueν t Viscosité turbulenteρ Masse volumique localeV ∞ Vitesse <strong>de</strong> l'avionGran<strong>de</strong>urs <strong>aérodynamique</strong>sCx, Cy, Cz Coecients <strong>de</strong> traînée, d'eort <strong>la</strong>téral et <strong>de</strong> portance globauxCl, Cm, Cn Coecients <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> roulis, <strong>de</strong> tangage et <strong>de</strong> <strong>la</strong>cet globauxCx p Coecient <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> pressionCx f Coecient <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> frottementCz α Gradient <strong>de</strong> portance en inci<strong>de</strong>nceCi EH (i = x, z, l, m )Coecient i <strong>de</strong> l'empennage horizontal isoléCi SEH (i = x, z, l, m) Coecient i <strong>de</strong> l'avion Sans Empennage HorizontalCmc Coecient <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> charnièreKx, Ky, Kz Coecients <strong>de</strong> traînée, d'eort <strong>la</strong>téral et <strong>de</strong> portance locauxKl, Km, Kn Coecients <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> roulis, <strong>de</strong> tangage et <strong>de</strong> <strong>la</strong>cet locauxɛ Déexion <strong>de</strong> l'écoulement en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure∆Ci (i = x, z, l, m) Ecacité d'une gouverne braquée en traînée, portance, tangageet roulisΓ Intensité tourbillonnaireNombres caractéristiquesM Nombre <strong>de</strong> MachP r Nombre <strong>de</strong> PrandtlRe Nombre <strong>de</strong> ReynoldsSt Nombre <strong>de</strong> Strouhal


xiiNotationsGran<strong>de</strong>urs géométriquesα Inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'avionα 0 Inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> portance nulle d'un prol ou d'une aileα i Inci<strong>de</strong>nce induite par les eets 3Dα twist Vril<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureβ Angle <strong>de</strong> dérapage <strong>de</strong> l'avionδp Angle <strong>de</strong> braquage d'un aileronδsp Angle <strong>de</strong> braquage d'un spoilerδs Angle <strong>de</strong> braquage d'une surface quelconquel Cor<strong>de</strong> <strong>aérodynamique</strong> locale d'un prol ou d'une ailelg Cor<strong>de</strong> moyenne géométrique (lg = S ref /b)CMA Cor<strong>de</strong> Moyenne Aérodynamiqueη Variable <strong>de</strong> position en envergure adimensionnéel ref Longueur <strong>de</strong> référence, souvent égale à <strong>la</strong> CMAS ref Surface <strong>de</strong> référenceiH Angle <strong>de</strong> ca<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> l'empennage horizontalb et b H Demi-envergures <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et <strong>de</strong> l'empennage horizontalλ et λ H Allongements <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et <strong>de</strong> l'empennage horizontalAcronymes divers[SA] Modèle <strong>de</strong> turbulence <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-AllmarasAoA Inci<strong>de</strong>nce (Angle of Attack)HTP Empennage horizontal (Horizontal Tail P<strong>la</strong>ne)VTP Dérive (Vertical Tail P<strong>la</strong>ne)CFD Computational Fluid DynamicsFTF Carénage <strong>de</strong> rail <strong>de</strong> volet (F<strong>la</strong>p Trap Fairing)NCT Non-Coïnci<strong>de</strong>nt TotalRANS Reynolds Averaged Navier-StokesRMS Root Mean SquareW/T Wind Tunnel (essais en souerie)QDV Qualités <strong>de</strong> VolMSE Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> Semi-Empiriques


IntroductionContexteLes <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure permettent d'assurer <strong>la</strong> man÷uvrabilité et le <strong>contrôle</strong> d'unavion dans tout son domaine <strong>de</strong> vol. Lorsqu'elles sont braquées, ces <strong>surfaces</strong> modient l'écoulementd'air autour <strong>de</strong> l'appareil, et donc les eorts qu'il subit. L'eet <strong>de</strong> ces gouvernes sur les caractéristiques<strong>aérodynamique</strong>s <strong>de</strong> l'avion est décrit dans les Données Aérodynamiques, dans lesquelles sontmodélisés les forces et moments appliqués sur l'avion.Lors <strong><strong>de</strong>s</strong> itérations successives du développement d'un avion, les chapitres <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiquesre<strong>la</strong>tifs aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, outre leur propre dimensionnement, trouvent plusieursautres utilisations, parmi lesquelles on citera :La dénition <strong><strong>de</strong>s</strong> lois <strong>de</strong> pilotage,Le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> actionneurs, Le dimensionnement structural <strong>de</strong> l'appareil.On distingue les Données pour Qualités <strong>de</strong> Vol qui synthétisent l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients etecacités globaux, et les Données Aérodynamiques pour Charges qui rassemblent les coecients locauxappliqués aux diérentes composantes <strong>de</strong> l'avion. Ces <strong>de</strong>ux jeux <strong>de</strong> Données Aérodynamiques,développées par <strong><strong>de</strong>s</strong> équipes et avec <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies diérentes, utilisent malheureusement <strong><strong>de</strong>s</strong>modèles incompatibles, et donc fournissent <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs potentiellement diérentes pouvant mener à<strong><strong>de</strong>s</strong> incohérences. Par exemple les cas <strong>de</strong> panne <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, où une surface est braquée individuellement,sont entièrement traités par les Données Aérodynamiques pour Qualités <strong>de</strong> Vol, mais nesont pas considérés dans les Données Aérodynamiques pour Charges. Modéliser <strong>la</strong> charge pour <strong><strong>de</strong>s</strong>dizaines <strong>de</strong> combinaisons diérentes, tout en couvrant l'intégralité du domaine <strong>de</strong> vol rend l'exercicetellement délicat que seuls les cas préa<strong>la</strong>blement i<strong>de</strong>ntiés comme dimensionnants pour les Chargeset qui dièrent bien entendu <strong><strong>de</strong>s</strong> cas dimensionnants du point <strong>de</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> Qualités <strong>de</strong> Vol, sont étudiés.Finalement, le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> est diérent selon que l'on considère<strong><strong>de</strong>s</strong> critères Qualités <strong>de</strong> Vol ou Charges.Les essais en souerie et les Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> Semi-Empiriques étaient les outils habituellement utilisésà Airbus France pour établir les Données Aérodynamiques pour Qualités <strong>de</strong> Vol. Même si ellessont bien maîtrisées, ces techniques sourent malgré tout <strong>de</strong> défauts et <strong>de</strong> limitations, les rendantinadaptées pour couvrir l'ensemble du cycle <strong>de</strong> développement d'un avion, tout un assurant unecohérence avec les Charges.An d'améliorer les capacités <strong>de</strong> modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> aérodynamiciens d'Airbus France, entre autrespour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, le projet DTP Modèles a été <strong>la</strong>ncé en 2002 en col<strong>la</strong>boration avecl'ONERAetleCERFACS.L'objectifétaitd'introduire<strong>de</strong>nouveauxoutilsbaséssur<strong>la</strong>CFDRANS1,qui était jusqu'alors principalement exploitée à Airbus France pour <strong>la</strong> conception et l'optimisation<strong>de</strong> formes. Une thèse (Fillo<strong>la</strong>, 2006) a notamment été eectuée dans ce cadre, qui a contribué à <strong>la</strong>1Computational Fluid Dynamics Reynolds Average Navier-Stokes


xivIntroductionmise en p<strong>la</strong>ce les outils nécessaires à l'étu<strong>de</strong> numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, en se basantprincipalement sur <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> calcul ICEM-elsA avec <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge Chimère.En 2006, le projet DARIUS a été <strong>la</strong>ncé visant à harmoniser les Données Aérodynamiques pourQualités <strong>de</strong> Vol et pour Charges. Dans ce projet interne à Airbus, les capacités accrues <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD,concernant notamment les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, doivent permettre aux ingénieurs <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>nouveaux modèles pour les Données Aérodynamiques.Plus en amont dans le cycle <strong>de</strong> conception, les Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> Semi-Empiriques (MSE), qui constituaientl'outil <strong>de</strong> prédilection pour dénir les Données Aérodynamiques préliminaires sont désormaisinadaptées pour permettre ce lien fort entre les Qualités <strong>de</strong> Vol et les Charges. Une piste sérieusepour supp<strong>la</strong>nter ces métho<strong><strong>de</strong>s</strong> consiste à utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> outils rapi<strong><strong>de</strong>s</strong> basés sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligneportante, et appliqués aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Même si <strong><strong>de</strong>s</strong> limitations persistent, le fon<strong>de</strong>mentthéorique soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette théorie <strong>la</strong> rend très attractive.Enn, en plus <strong>de</strong> cette volonté <strong>de</strong> prédire plus rapi<strong>de</strong>ment et plus précisément les DonnéesAérodynamiques dès le début du développement, <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins croissants <strong>de</strong> support au départementresponsable <strong><strong>de</strong>s</strong> avant-projets apparaissent. La volonté <strong>de</strong> dimensionner au plus juste les ailerons etles spoilers passe par une bonne connaissance <strong>de</strong> leurs ecacités <strong>aérodynamique</strong>s en fonction <strong>de</strong> leurgéométrie. L'impact <strong>de</strong> modications géométriques apportées aux gouvernes sur leurs ecacités lors<strong><strong>de</strong>s</strong> premières phases itératives est estimé initialement <strong>de</strong> façon très approchée, limitant <strong>la</strong> précision<strong><strong>de</strong>s</strong> données obtenues. Certains aspects plus complexes <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, commele tremblement qu'ils peuvent provoquer sur l'empennage horizontal, sont également peu pris encompte dans <strong>la</strong> phase initiale du développement.ProblématiqueL'utilisation <strong>de</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques plus ou moins complexes pour le calcul <strong>de</strong> congurationsavec <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées pour les Données Aérodynamiques représente un changementmajeur <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail pour les ingénieurs Modèles Aérodynamiques d'Airbus. La précision, <strong>la</strong>simplicité <strong>de</strong> mise en ÷uvre et <strong>la</strong> compréhension <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes physiques qui en découlent orentd'excellentes perspectives.Dans ce mémoire, l'objectif est d'améliorer <strong>la</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers,<strong><strong>de</strong>s</strong> phases d'avant-projets jusqu'aux <strong>de</strong>rnières phases du processus <strong>de</strong> développement. Pource<strong>la</strong>, on se basera <strong>la</strong>rgement sur les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques, selon leur complexité et leur rapidité.On s'attachera tout d'abord à faire progresser les modèles <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques, enassurant <strong>la</strong> cohérence entre les ecacités globales et les répartitions <strong>de</strong> charges associées. Ensuite,an <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer les MSE utilisées dans les phases préliminaires <strong><strong>de</strong>s</strong> programmes, <strong><strong>de</strong>s</strong> outils plusprécis basés sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante seront appliqués aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Enn, <strong><strong>de</strong>s</strong>règles <strong>de</strong> dimensionnement simples seront établies pour supporter le département responsable <strong><strong>de</strong>s</strong>avant-projets.P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèseLe mémoire s'organise en quatre parties : La première partie est une présentation générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Après avoir détaillé le rôle et l'utilisation opérationnelle <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers,on vient donner les principaux critères <strong>de</strong> dimensionnement impactant l'<strong>aérodynamique</strong>.


IntroductionxvL'étu<strong>de</strong> bibliographique est ensuite menée, avec une revue <strong><strong>de</strong>s</strong> principales étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sur le sujet. La <strong>de</strong>uxième partie propose un nouveau modèle d'ecacité en charge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoiler, compatibleavec les Données Aérodynamiques pour Qualités <strong>de</strong> Vol. Une fois les limitations <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisationactuellemisesenavant,<strong>la</strong>métho<strong>de</strong>ChimèreetsonutilisationdanselsAsontprésentées.Elles sont appliquées pour analyser et détailler les principaux phénomènes physiques liés aubraquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Cette compréhension <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes est exploitée dans le chapitresuivant an <strong>de</strong> créer et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> charges voilure et empennage horizontalcompatibles avec les modèles Qualités <strong>de</strong> Vol. La capacité du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELA à fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques préliminairespour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> est évaluée dans <strong>la</strong> troisième partie. On insistera surles avantages, le domaine d'application et les limitations <strong>de</strong> cette méthodologie. Dans le cadredu projet WIMMO, une démonstration <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité du bureau d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> d'Airbus à eectuerune optimisation pluridisciplinaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure a été faite. Pour ce<strong>la</strong>,PAMELA a servi <strong>de</strong> base pour fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour Qualités <strong>de</strong> Volet Charges, ainsi que certains éléments <strong>de</strong> Performances. La modélisation <strong>aérodynamique</strong> apermis <strong>de</strong> s'aranchir <strong><strong>de</strong>s</strong> limitations intrinsèques <strong>de</strong> PAMELA et <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> données pour<strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> principaux cas dimensionnants <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents métiers, dans une gran<strong>de</strong> partiedu domaine <strong>de</strong> vol. La quatrième et <strong>de</strong>rnière partie vise à fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> règles simples pour le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers. Un premier chapitre s'intéresse au lien géométrie/ecacité, en utilisant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>Chimèrepourobtenirunebase<strong>de</strong>donnéesd'eetsparamétriquessur<strong>la</strong>géométrie<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers.Le <strong>de</strong>uxième chapitre étudie l'impact <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur le tremblement <strong>de</strong> l'empennage horizontal.A partir d'analyses d'essais en souerie et <strong>de</strong> plusieurs retours d'expérience d'essais envol, <strong><strong>de</strong>s</strong> règles générales sur <strong>la</strong> géométrie et l'utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sont tirées pour limiterl'apparition <strong>de</strong> ce phénomène.Une partie du travail synthétisé dans ce mémoire a fait l'objet d'une communication <strong>de</strong> congrèsavec actes et comité <strong>de</strong> lecture :X. Bertrand : Parametric eects on spoiler geometry assessment with Chimera technique, 1 stCEAS European Air & Space Conference, September 2007, Berlin


xviIntroduction


Première partieLes <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> et leurmodélisation


A propos <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>voilure...Cette partie vise à donner une vue d'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure d'un avion<strong>de</strong> transport (ailerons et spoilers). Leurs fonctions opérationnelles sont détaillées, et l'on insisterasur le lien étroit avec l'<strong>aérodynamique</strong>. Les principaux critères <strong>de</strong> dimensionnement sont ensuitedonnés pour les trois disciplines aectées par les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> : les Qualités <strong>de</strong> Vol (QDV),les Performances et les Charges. Le rôle <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> dans le processus <strong>de</strong> dimensionnementpour satisfaire ces critère est précisé, justiant <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r <strong><strong>de</strong>s</strong> modélisations <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong><strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s précises et adaptées aux diérentes phases du développement.L'étu<strong>de</strong> bibliographique donne une vue d'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> outils disponibles pourmodéliserles<strong>surfaces</strong><strong>de</strong><strong>contrôle</strong>s.Lacomplexité<strong><strong>de</strong>s</strong>phénomènesphysiquesobservés,impliquant<strong>de</strong><strong>la</strong>rges zones décollées, <strong><strong>de</strong>s</strong> eets <strong>de</strong> souplesse, ou encore <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes instationnaires complexie<strong>la</strong>rgement leur modélisation. En fait, avoir une modélisation précise et robuste revient à être enmesure <strong>de</strong> capter et <strong>de</strong> représenter correctement tous ces phénomènes. Cette tâche a principalementété rendue envisageable avec l'utilisation industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD RANS.


Chapitre 1Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureCe chapitre est une présentation générale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> d'un avion <strong>de</strong> transport.Outre <strong>la</strong> dénition <strong><strong>de</strong>s</strong>dites <strong>surfaces</strong> qui seront étudiées dans tout le mémoire, leurs utilisationsopérationnelles ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong> critères <strong>de</strong> dimensionnement sont explicités.1.1 Présentation générale1.1.1 Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s d'un aéronefLes <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> (ou <strong>surfaces</strong> mobiles) servent à assurer <strong>la</strong> man÷uvrabilité et l'équilibraged'un avion. Sur les avions <strong>de</strong> transport c<strong>la</strong>ssiques, elles sont généralement réparties entre <strong>la</strong>voilure, l'empennage horizontal, et l'empennage vertical. A noter que les <strong>surfaces</strong> d'hypersustentationcomme les volets et les becs ne sont pas considérées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>.Fig. 1.1 Surfaces <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> c<strong>la</strong>ssiques d'un avion <strong>de</strong> transportPour être en mesure <strong>de</strong> piloter complètement un avion, les <strong>surfaces</strong> mobiles doivent générer <strong><strong>de</strong>s</strong>eorts et donc <strong><strong>de</strong>s</strong> couples suivant chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> trois axes du repère <strong>de</strong> l'avion (g. 3.2) :Axe X moment <strong>de</strong> roulisAxe Y : moment <strong>de</strong> tangage Axe Z : moment <strong>de</strong> <strong>la</strong>cet


6 Chapitre 1. Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureLe <strong>contrôle</strong> en roulis est généralement assuré par les gouvernes <strong>de</strong> gauchissement (ailerons etspoilers), le <strong>contrôle</strong> en tangage par <strong>la</strong> gouverne <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (elevator), et le <strong>contrôle</strong> en <strong>la</strong>cetpar <strong>la</strong> gouverne <strong>de</strong> direction (rud<strong>de</strong>r). Dans toute <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce mémoire, nous ne nous attacheronsqu'aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure.1.1.2 Les aileronsFig. 1.2 Aileron externe d'un A330 braqué.Les ailerons sont <strong><strong>de</strong>s</strong> gouvernes <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> fuite, situés dans <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure au neutre,et susceptibles d'être braqués vers le bas (angle <strong>de</strong> braquage <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouverne δ p > 0) ou vers le haut(δ p < 0). Un braquage positif tend à générer localement <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance du fait <strong>de</strong> l'augmentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> cambrure du prol, tandis qu'un braquage négatif aura tendance à réduire <strong>la</strong> portance.En calcu<strong>la</strong>nt le moment <strong>de</strong> tangage au quart avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> d'un prol, braquer positivementun aileron crée localement un moment piqueur. Aux fortes pressions dynamiques, le braquage positif(respectivement négatif) <strong>de</strong> l'aileron induit <strong><strong>de</strong>s</strong> eets aéroé<strong>la</strong>stiques qui créent un moment <strong>de</strong> torsionsur <strong>la</strong> voilure, qui vrille (respectivement dévrille) <strong>la</strong> voilure, et ce d'autant plus que <strong>la</strong> voilure estsouple.Ce phénomène "d'inversion d'aileron" réduit donc l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. Pour le contrer, certainsavions possè<strong>de</strong>nt en plus <strong>de</strong> leurs ailerons c<strong>la</strong>ssiques <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons dits "gran<strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses", situésplus en interne <strong>de</strong> l'aile où <strong>la</strong> voilure est moins souple.1.1.3 Les spoilersLes spoilers (également appelés aérofreins) sont <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> d'extrados sur <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> avions,qui au neutre sont p<strong>la</strong>qués contre <strong>la</strong> voilure. Leur braquage crée un fort décollement et une zone <strong>de</strong>recircu<strong>la</strong>tion dans leur sil<strong>la</strong>ge.L'eet est double : Diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance en augmentant <strong>la</strong> pression à l'extrados <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure Augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée en générant une forte dépression <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> surface.Situés bien plus en interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure que les ailerons, les eets aéroé<strong>la</strong>stiques générés par lebraquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sont négligeables au premier ordre. Les avions possè<strong>de</strong>nt entre 4 et 8 paires<strong>de</strong> spoilers habituellement.


1.2 Utilisations et fonctionnalités 7Fig. 1.3 Spoilers d'un A319 braqués.1.2 Utilisations et fonctionnalités1.2.1 Stabilisation et man÷uvrabilité en roulisFonction première <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, ils sont braqués <strong>de</strong> façon dissymétrique an <strong>de</strong>créer une diérence <strong>de</strong> portance entre les <strong>de</strong>ux ailes, à l'origine du moment <strong>de</strong> roulis (Fig. 1.4).(a)(b)Fig. 1.4 Moment <strong>de</strong> roulis créé par les ailerons (a) ou les spoilers (b). Sur le schéma, les aileronsaugmentent <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> l'aile droite, et réduisent celle <strong>de</strong> l'aile gauche, générant un moment<strong>de</strong> roulis. Le même résultat peut être obtenu en braquant antisymétiquement les spoilers <strong>de</strong> l'ailegauche, même si l'on dégra<strong>de</strong> <strong>la</strong> portance globale <strong>de</strong> l'avion.Danscetteconguration,lesaileronssont<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong><strong>de</strong>roulispurcarilsontpeud'inuencesurles autres axes <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> l'avion. La portance globale est généralement faiblement changée,et leur impact sur <strong>la</strong> traînée est assez réduit.A faible vitesse, en dépit du bras <strong>de</strong> levier plus important, <strong>la</strong> faible pression dynamique ne permetpas toujours d'atteindre un taux <strong>de</strong> roulis susant avec les seuls ailerons. Les spoilers sont doncutilisés en renfort en ne les braquant que d'un seul côté. il est important <strong>de</strong> noter que l'ecacité<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est très sensible à <strong>la</strong> conguration becs et volets <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Elle est multipliée d'unfacteur 4 environ entre les congurations lisses et hypersustentées.A gran<strong>de</strong> vitesse, les ailerons ne sont pas toujours utilisables. D'une part, l'espace nécessairepour loger les actionneurs <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons étant restreint en bout d'aile, leurs performances en sontobligatoirement limitées. Ce<strong>la</strong> peut poser problème pour contrer les forts moments <strong>de</strong> charnière quel'on rencontre à forte pression dynamique. D'autre part, le phénomène d'inversion d'aileron faitperdre <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons externes. Pour ces <strong>de</strong>ux raisons, à grands


8 Chapitre 1. Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureMach, les spoilers sont utilisés en support.1.2.2 Aérofreinage / airbrakingLa fonction aérofrein est principalement utilisée en cas <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence, et elle consisteà braquer symétriquement les spoilers pour réduire <strong>la</strong> nesse <strong>de</strong> l'avion, et augmenter sa pente <strong>de</strong><strong><strong>de</strong>s</strong>cente.Fig. 1.5 Braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence.En eet, l'équilibre longitudinal <strong>de</strong> l'avion est régi par les équations c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamiquedu vol (Boier, 2001), qui permettent <strong>de</strong> relier <strong>la</strong> pente γ à <strong>la</strong> nesse f <strong>de</strong> l'avion, dénie parf = Cz/Cx :γ =Fm g − 1 (1.1)fAlors, γ étant une fonction croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> nesse f, pour γ < 0, augmenter <strong>la</strong> pente revient àréduire f, ce qu'on obtient naturellement en braquant les spoilers. On notera que les spoilers les plusinternes ne sont généralement pas braqués lors d'une <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence. Leur sil<strong>la</strong>ge, fortementturbulent, en impactant l'empennage horizontal crée du tremblement qui fatigue <strong>la</strong> structure ets'avère incommodant pour les passagers.1.2.3 Fonction déporteurs / lift dumperLors<strong>de</strong>l'atterrissage,and'optimiserlefreinageenp<strong>la</strong>quantl'apparei<strong>la</strong>usol,touslesspoilersetlesaileronsdanscertainscas,sontbraquésverslehaut.Laportance<strong>de</strong>l'avionestalorscomplètementdétruite, et <strong>la</strong> traînée générée participe également au freinage <strong>de</strong> l'appareil. Les spoilers internespeuvent être utilisés sans restriction en tant que déporteurs, leur inuence sur le tremblement à cesfaibles vitesses étant négligeable. Sur certains avions, comme ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille A320, les spoilersinternes ne sont utilisés que pour cette fonction.Fig. 1.6 Braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers pour créer <strong>de</strong> <strong>la</strong> déportance lors <strong>de</strong> l'atterrissage.A noter que les inverseurs <strong>de</strong> poussée, qui détournent le ux secondaire du moteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tuyèrevers l'avant <strong>de</strong> l'appareil, représentent le <strong>de</strong>uxième poste <strong>de</strong> freinage après les disques <strong><strong>de</strong>s</strong> trains,bien avant les aérofreins. A partir du moment où ils sont enclenchés, le ux d'air autour <strong>de</strong> l'avionest tellement perturbé que les spoilers per<strong>de</strong>nt une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leur ecacité.


1.3 Dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> 91.2.4 Allègement <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureFonctionnalité re<strong>la</strong>tivement récente <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, les ailerons et/ou lesspoilers sont braqués symétriquement pour réduire <strong>la</strong> charge appliquée à <strong>la</strong> voilure.Fig. 1.7 Braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers pour réduire <strong>la</strong> charge voilure et son momentd'encastrement à l'emp<strong>la</strong>ntureOn distingue principalement <strong>de</strong>ux types d'allègements <strong>de</strong> charge voilure : Allègement <strong>de</strong> charge en man÷uvre (MLA - Maneuver Load Alleviation) : si <strong>de</strong>forts facteurs <strong>de</strong> charges sont appliqués à <strong>la</strong> voilure, lors d'une ressource à grand Mach parexemple, les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> bout <strong>de</strong> voilure (spoilers externes et ailerons) sont braquées vers lehaut. Allègement <strong>de</strong> charge en rafale (GLA - Gust Load Alleviation) : les mêmes <strong>surfaces</strong>sont braquées après avoir détecté <strong><strong>de</strong>s</strong> rafales <strong>de</strong> vent, qui augmentent brutalement l'inci<strong>de</strong>nce<strong>de</strong> l'avion et donc sa charge.Ces fonctions permettent <strong>de</strong> réduire les contraintes subies par le caisson central en diminuantle moment d'encastrement <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Ces fonctions ont une importance grandissante, car ellespermettent <strong>de</strong> réduire les charges <strong>de</strong> dimensionnement et donc <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. A noter queles ailerons et les spoilers peuvent également être utilisés pour réduire <strong>la</strong> fatigue <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure.1.2.5 Autres fonctionsLes <strong>surfaces</strong> mobiles ont également d'autres utilisations, un peu plus marginales : Droop : en conguration hypersustentée, becs et volets déployés, les ailerons sont braqués <strong>de</strong>quelques <strong>de</strong>grés vers le bas pour assurer une continuité <strong>de</strong> prol. On évite alors les trop fortsgradients <strong>de</strong> charge responsables <strong>de</strong> l'intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons <strong>de</strong> sil<strong>la</strong>ge. De plus, ce<strong>la</strong> permetd'augmenter <strong>la</strong> valeur du Cz max . Ai<strong>de</strong> au <strong>contrôle</strong> en <strong>la</strong>cet : <strong>la</strong> traînée est augmentée en braquant les spoilers asymétriquementan <strong>de</strong> créer du moment <strong>de</strong> <strong>la</strong>cet. Approche à forte pente (Steep Approach) : l'A318,pluspetitavion<strong>de</strong><strong>la</strong>gammeAirbus,est capable <strong>de</strong> se poser sur l'aéroport habituellement réservé aux jets privés <strong>de</strong> London City.Comme cet aéroport est basé en pleine ville, les avions qui s'y posent doivent minimiser lebruit émis, notamment en réduisant le temps <strong>de</strong> l'approche avant l'atterrissage. Pour ce faire,les spoilers 3 et 4 <strong>de</strong> l'A318 sont braqués. Suivant le principe énoncé dans l'équation 1.1, <strong>la</strong>nesse est fortement réduite, et donc <strong>la</strong> pente <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente <strong>de</strong> l'avion augmente pour atteindreles 7.5 réglementaires.◦1.3 Dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>Un sous-dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> empennages horizontaux ou verticaux peut être rattrapé unefois l'avion construit en dégradant légèrement les performances <strong>de</strong> l'avion. A contrario, le dimensionnement<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s est critique car on ne pourra en aucune façon améliorer <strong>la</strong>


10 Chapitre 1. Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureman÷uvrabilité en roulis si jamais celle-ci s'avère insusante. Cet état <strong>de</strong> fait explique les margesimportantes prises lors du dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> mobiles, quitte à alourdir l'avion.1.3.1 Processus généralLors <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception d'un avion, une fois <strong>la</strong> forme en p<strong>la</strong>n établie, les becs et les volets sont<strong><strong>de</strong>s</strong>sinés pour respecter un objectif <strong>de</strong> traînée et <strong>de</strong> Cz max au décol<strong>la</strong>ge et à l'atterrissage. Lesailerons sont ensuite positionnés entre le longeron arrière et le bord <strong>de</strong> fuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure externe,et leur envergure est ensuite maximisée pour en augmenter l'ecacité.Dés lors, l'ecacité en roulis <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons seuls peut être calculée, et l'on en déduit le besoin ensurface <strong>de</strong> spoilers. Ceci permet le dimensionnement préliminaire <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, avant<strong>la</strong> phase d'itérations successives permettant d'arriver aux <strong>surfaces</strong> dénitives.Les critères <strong>de</strong> dimensionnement suivants pour les ailerons et les spoilers sont pris en compte :Man÷uvrabilité en roulis basse vitesseMan÷uvrabilité en roulis à gran<strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses, aéroé<strong>la</strong>sticitéEquilibrageAérofreinageContrôle <strong>de</strong> chargeMan÷uvrabilité au sol ...La plupart <strong>de</strong> ces critères est issue <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences réglementaires (FAR et JARŸ25).Néanmoins,certainsautrescritèresproviennent<strong>de</strong>l'expérienced'Airbus.And'êtrefacilementexploitables, les contraintes réglementaires ont été traduites en <strong><strong>de</strong>s</strong> critères plus simples à évaluerlors <strong><strong>de</strong>s</strong> phases <strong>de</strong> développement. Par exemple, les critères <strong>de</strong> man÷uvrabilité exprimés dans <strong>la</strong>JAR en dé<strong>la</strong>i maximal pour passer d'une assiette <strong>la</strong>térale à une autre, sont exprimés en terme <strong>de</strong>taux <strong>de</strong> roulis résiduel p 0 observé après <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> transitoire <strong>de</strong> mise en virage.Dans le cas général, le processus consiste à dimensionner les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s <strong>de</strong> roulis horscas <strong>de</strong> panne systèmes, puis l'analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> panne permettra <strong>de</strong> choisir l'architecture système(pianotage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>, nombre et type d'actionneurs retenus).Traditionnellement, le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure se faisait selon uneapprochetypeQualité <strong>de</strong> Vol,enessayantprincipalement<strong>de</strong>respecterlescritères<strong>de</strong>man÷uvrabilité<strong>de</strong> l'appareil, selon les termes traduits <strong>de</strong> <strong>la</strong> FAR. Les autres fonctions <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s,plus orientées vers les charges ou les performances <strong>de</strong> l'avion, n'entraient en aucune manière dansce processus, et une fois les <strong>surfaces</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées, seule restait <strong>la</strong> détermination du nombre, du type etdu braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> pour assurer ces fonctions.1.3.2 Principaux critères <strong>de</strong> dimensionnementContrôle et man÷uvrabilité en roulis à basses vitesses (QDV)Le<strong>contrôle</strong>enroulisconstituel'objectifhistorique<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong><strong>de</strong><strong>contrôle</strong><strong>de</strong><strong>la</strong>voilure.Uncertainnombre <strong>de</strong> critères <strong>de</strong> man÷uvrabilité sont dénis dans <strong>la</strong> réglementation (FAR Ÿ25) pour conservercette capacité <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> basses vitesses, avec leurs faibles pressions dynamiques.On veillera à bien distinguer les cas entre <strong>la</strong> conguration lisse et les congurations hypersustentées(atterrissage, décol<strong>la</strong>ge, intermédiaires...), car l'ecacité <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong><strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> en dépend directement. La réglementation distingue également les cas tous moteursfonctionnant et un moteur en panne. Les critères concernant <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> roulis p à faible Machinterprétés par Airbus s'expriment <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :


1.3 Dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> 11 Tous moteurs en fonctionnement : p > 15 ◦ /s en conguration lisse et p > 20 ◦ /s en congurationshypersustentées, Un moteur en panne : p > 7.5 ◦ /s en congurations hypersustentées.Ces critères sont données à titre d'exemple, et les vitesses auxquelles on les applique dépen<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> conguration avion, et du nombre <strong>de</strong> moteurs en fonctionnement. Enn, un <strong>de</strong>rnier critèrevise à obtenir un niveau d'accélération en roulis dp/dt susant pour que l'avion soit "confortable"à piloter. On veillera à ce que :dpdt > 6◦ /s en braquant les ailerons seuls 2 dpdt > 10◦ /s en braquant les spoilers seuls2Contrôle et man÷uvrabilité en roulis à gran<strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses (QDV)Le comportement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> roulis à forte pression dynamique et haut Mach est réglementédans <strong>la</strong> FAR Ÿ25.253, et peut également s'exprimer en fonction du taux <strong>de</strong> roulis p. Deux critèressimples le résument : p = 8 ◦ /s en conguration lisse à MMO (Mach Maximum en Opération) et MD (Mach Dive,i.e. Mach maximum atteignable par l'avion). Ce critère réglementaire est non-dimensionnanten pratique car les spoilers sont très ecaces à ces Mach. p = 1 ◦ /s avec les ailerons seuls à MMO. Ce critère non-réglementaire est délicat à respecteret pose <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes <strong>de</strong> dimensionnement. La valeur <strong>de</strong> 1 ◦ /s a été choisie pour assurer unminimum<strong>de</strong><strong>contrôle</strong>enroulisaveclesseulsailerons,etimposedoncqu'unepartie<strong><strong>de</strong>s</strong>aileronsne soit pas inversée à ces Mach.Descente d'urgence (Performances)En cas <strong>de</strong> dépressurisation brutale <strong>de</strong> <strong>la</strong> cabine à l'altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> croisière (environ 40000ft), ondoit pouvoir rallier une altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 25000ft en moins <strong>de</strong> 2 minutes pour éviter aux passagers <strong><strong>de</strong>s</strong>ourir d'une pression atmosphérique trop faible. Lors <strong>de</strong> cette man÷uvre, l'avion vole à son Mach<strong>de</strong> croisière ou à MMO (Mach Maximum en Opération).Conformément à l'équation (1.1), pour augmenter <strong>la</strong> pente <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente, il faut dégra<strong>de</strong>r <strong>la</strong> nesse<strong>de</strong> l'avion. Etant donné <strong>la</strong> forte pression dynamique appliquée à ces <strong>surfaces</strong>, impliquant <strong><strong>de</strong>s</strong> moments<strong>de</strong> charnière élevés, <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence est fortement dimensionnante pour les actionneurs<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.Dans l'hypothèse où le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> seuls spoilers externes ne permettrait pas <strong>de</strong> tenir les critèresréglementaires, le spoiler interne peut potentiellement être utilisé. Néanmoins le braquage <strong>de</strong>cette surface à fort Mach doit se faire avec <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> précaution, car son sil<strong>la</strong>ge fortementturbulent et tourbillonnaire peut venir impacter l'empennage horizontal et créer du tremblement oubueting.1 Le tremblement généré par le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers n'est pas dangereux pour l'avion, en<strong>de</strong>hors du fait qu'il fatigue <strong>la</strong> structure, mais il est fortement inconfortable pour les passagers et lepilote, et ce d'autant plus dans une situation d'urgence où <strong>la</strong> cabine est dépressurisée.Sur un avion comme l'A320, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille importante du spoiler interne, celui-ci ne peutjamais être utilisé en vol sous peine <strong>de</strong> générer <strong>de</strong> trop forts niveaux <strong>de</strong> vibration sur le p<strong>la</strong>nhorizontal.1On prendra gar<strong>de</strong> à ne pas confondre ce type <strong>de</strong> tremblement avec le bueting "c<strong>la</strong>ssique" caractérisé par uneinteraction choc/couche limite, observé sur une voilure à fort Mach.


12 Chapitre 1. Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureCas <strong>de</strong> pannes (Qualités <strong>de</strong> vol et performances)Unesurfaceestditeenpannesielleseretrouvebloquéeetinutilisabledansunepositionarbitraire.Outre <strong>la</strong> dégradation <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol, l'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée provoquée d'une part par lebraquage <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface, et d'autre part par les braquages nécessaires <strong><strong>de</strong>s</strong> autres <strong>surfaces</strong> (profon<strong>de</strong>ur,direction ou autres ailerons/spoilers) pour conserver un avion équilibré en longitudinal et en <strong>la</strong>téralest fondamental.Onétudiepourlesperformancesl'évolution<strong>de</strong><strong>la</strong>traînéeet<strong>de</strong><strong>la</strong>nesse,etl'impactsur<strong>la</strong>mission<strong>de</strong> l'appareil. Les qualités <strong>de</strong> vol étudient les probabilités d'occurrence d'une panne donnée, etdoiventprouverqueseuleunepannepouvantapparaîttoutesles 10 heures<strong>de</strong>volestcatastrophiquepour l'avion.9Contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge voilureLa connaissance <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure permet aux ingénieurs <strong>de</strong> dimensionner une structurepouvant supporter les cas les plus critiques. Man÷uvre au facteur <strong>de</strong> charge maximum (2.5g) : les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> sont utilisées <strong>de</strong>façon statique dans leur fonction MLA an <strong>de</strong> réduire le moment d'encastrement <strong>de</strong> <strong>la</strong> voiluredans le caisson central lors d'une man÷uvre en vol à fort facteur <strong>de</strong> charge. Il doit êtredémontré que le structure peut résister à <strong>de</strong> telles charges, multipliées par un facteur <strong><strong>de</strong>s</strong>écurité <strong>de</strong> 1.5 (ultimate loads) Rafales <strong>de</strong> vent verticale, potentiellement dangereuses et inconfortables pour les passagers etqui fatiguent <strong>la</strong> structure. La fonction GLA vient braquer les ailerons et/ou les spoilers lorsd'une rafale, an <strong>de</strong> réduire les eorts statiques, et d'amortir dynamiquement <strong>la</strong> voilure engénérant une excitation en opposition <strong>de</strong> phase aux mo<strong><strong>de</strong>s</strong> propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure excités.Les fonctions MLA et GLA nécessitent alors une bonne connaissance du comportement aéroé<strong>la</strong>stique<strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure avec ses <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées.Atterrissage et atterrissage rejeté (RTO) : déporteursLors d'un atterrissage c<strong>la</strong>ssique, ou plus rarement lors d'un RTO (rejected Take-O), les spoilerssont braqués an <strong>de</strong> maximiser <strong>la</strong> charge appliquée sur les trains, et donc d'optimiser le freinage<strong>de</strong> l'appareil. Si le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers à l'atterrissage augmente <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> l'avion et contribue<strong>de</strong> ce fait au freinage <strong>de</strong> l'avion, cet eet est marginal <strong>de</strong>vant le freinage à disque <strong><strong>de</strong>s</strong> trains. Deplus, à partir du moment où les inverseurs <strong>de</strong> poussée sont enclenchés, l'ecacité <strong>aérodynamique</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est quasiment réduite à néant.Il n'existe pas <strong>de</strong> contraintes réglementaires concernant les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> pendant ces<strong>de</strong>ux phases critiques, mais <strong>la</strong> capacité à déporter et à générer <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée doit être considérée avecattention. Sur les avions mono-couloirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme Airbus, les spoilers sont principalement dimensionnéspour satisfaire aux critères <strong>de</strong> déportance à l'atterrissage, et sont <strong>de</strong> ce fait surdimensionnéspour le <strong>contrôle</strong> en roulis ou <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence.1.4 Rôle <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> dans le processus <strong>de</strong> dimensionnementUn dimensionnement correct <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure nécessite une capacité <strong>de</strong>modélisation précise suivant les trois axes précé<strong>de</strong>mment décrits :Qualités <strong>de</strong> volPerformances Charges


1.4 Rôle <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> dans le processus <strong>de</strong> dimensionnement 13Les <strong>de</strong>ux premiers axes peuvent nalement être réunis en un seul où l'on cherchera avant toutà représenter le comportement global <strong>de</strong> l'avion à travers ses coecients <strong>aérodynamique</strong>s d'eortset <strong>de</strong> moment. Les phénomènes locaux ne seront pas considérés, mais on cherchera à représenter <strong>la</strong>plus gran<strong>de</strong> partie du domaine <strong>de</strong> vol <strong>de</strong> l'avion, en terme <strong>de</strong> Mach, inci<strong>de</strong>nce, conguration avion,type et braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>...Ce<strong>la</strong> pose naturellement problème car <strong><strong>de</strong>s</strong> milliers <strong>de</strong> cas possiblesexistent potentiellement.Les qualités <strong>de</strong> vol et performances pour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s sont néanmoins distinctes dansleur approche <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> en modélisant respectivement les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers à iso-α et à iso-Cz. De même, si les qualités <strong>de</strong> vol chercheront avant tout à modéliser lescoecients <strong>la</strong>téraux <strong>de</strong> l'avion (moment <strong>de</strong> roulis principalement), les performances sont surtout<strong><strong>de</strong>s</strong>tinées aux coecients longitudinaux (portance, traînée et tangage), même si les cas <strong>de</strong> pannessont étudiés.La bonne connaissance <strong><strong>de</strong>s</strong> charges est utilisée pour le dimensionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>l'appareil. Concernant les ailerons et les spoilers, on cherche avant tout à bien représenter les charges<strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et <strong>de</strong> l'empennage horizontal lorsque ceux-ci sont braqués. Les charges <strong><strong>de</strong>s</strong> autrescomposantes <strong>de</strong> l'avion comme <strong>la</strong> nacelle, le fuse<strong>la</strong>ge ou encore le mât réacteur sont naturellementaectées par les braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>, même si elles ne seront pas étudiées dans ce mémoire.


14 Chapitre 1. Les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure


Chapitre 2Etu<strong>de</strong> bibliographiqueEn un <strong>de</strong>mi-siècle d'étu<strong>de</strong> sur les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, les auteurs successifs se sont attachés à :Comprendre et expliquer leur comportement <strong>aérodynamique</strong>, Les modéliser le plus dèlement et précisément possible.L'objectif <strong><strong>de</strong>s</strong> diérentes étu<strong><strong>de</strong>s</strong> menées dans ce mémoire est <strong>de</strong> proposer <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies <strong>de</strong>modélisations <strong>aérodynamique</strong>s d'un avion avec ses <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées, adaptées à toutesles phases du développement. Ces méthodologies sont basées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> plus ou moins complexes,parmi lesquelles on retiendra les calculs numériques 2D et 3D, les essais en souerie ouencore les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques.Cette partie, qui constitue <strong>la</strong> base bibliographique à ce mémoire, vise à présenter les principauxphénomènes physiques régissant l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, les modèles théoriquesanalytiques proposés, et surtout l'état <strong>de</strong> l'art <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> actuellement exploitées dansl'industrie.2.1 Les aileronsLes ailerons sont <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> très simples dans leur principe. Leur fonctionnementthéorique est bien connu, et peut être décrit par <strong>la</strong> simple théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> prols minces. Cependant,lorsqu'ils sont utilisés dans certaines conditions <strong>de</strong> vol, <strong><strong>de</strong>s</strong> eets non-linéaires bien plus délicats àmodéliser peuvent apparaître.Aprèsunbrefrappel<strong><strong>de</strong>s</strong>aspectsthéoriquesliésaubraquage<strong><strong>de</strong>s</strong>ailerons,lesprincipauxrésultats<strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> qui ont mis en évi<strong>de</strong>nce ces phénomènes sont détaillés.2.1.1 Théorie bidimensionnelle linéaireL'objectif <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> autres <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> fuite est uniquement <strong>de</strong> modier <strong>la</strong> cambruredu prol pour augmenter (δ p > 0) ou réduire (δ p < 0) <strong>la</strong> portance locale. Les phénomènes misen jeu sont modélisables en 2D incompressible par <strong>la</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> prols minces (Bonnet et Luneau,1989), qui permet d'obtenir les principaux résultats dans <strong>la</strong> zone linéaire.Considérons tout d'abord un prol quelconque, aileron non braqué, p<strong>la</strong>cé dans un écoulementincompressible <strong>de</strong> ui<strong>de</strong> parfait à une inci<strong>de</strong>nce α. L'équation <strong>de</strong> l'extrados d'un prol non symétriqueest y (x), et l'équation <strong>de</strong> l'intrados est + y (x). Les lois <strong>de</strong> pente − δ intrados/extrados sontdonnées par :±


16 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueδ 0± = dy± pour x BA ≤ x ≤ x BFdxEn utilisant <strong>la</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> prols minces, le problème général est décomposé en un problèmeépais non portant et un problème squelettique portant. Limitons-nous à ce <strong>de</strong>uxième problème. Laloi <strong>de</strong> pente du squelette du prol est dénie par :δ s (x) = 1 2(δ+0 + δ0− )− αOn suppose maintenant qu'on vient braquer un aileron d'un angle δ p . Notons x ail l'abscisse <strong>de</strong><strong>la</strong> charnière <strong>de</strong> l'aileron. Du fait <strong>de</strong> sa linéarité, le problème squelettique peut s'éc<strong>la</strong>ter en troissous-problèmes :Squelette à inci<strong>de</strong>nce nulle : δ s (x) = 1 (δ+2 0 + δ0− )pour x BA ≤ x ≤ x BFP<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne en inci<strong>de</strong>nce : δ s (x) = −α pour x BA ≤ x ≤ x BF{Squelette <strong>de</strong> l'aileron : 0δ spour x(x) =BA ≤ x ≤ x ail−δ p pour x ail < x ≤ x BFBraquer un aileron revient donc uniquement à ajouter un terme <strong>de</strong> cambrure au squelette. Ceproblème est complètement résolu par Bonnet. On introduit et on note ∆Ci(δ p ) (i = x, y, z, l, m, n)l'ecacité d'un aileron braqué autour d'un axe donné, par :∆Ci(δ p ) = Ci(δ p ) − Ci(δ p = 0 ◦ ) (2.1)Bonnet, après un certain nombre <strong>de</strong> calculs, obtient l'ecacité en portance et l'ecacité entangage (calculée au foyer F) :∆Cz = 2δ p · (θ ail + sin θ ail ) (2.2)avec l'abscisse réduite θ ail :∆Cm F = δ p2 ·x ail = x BF − x BA2(sin θ ail + sin 2θ ail2)cos θ ail + x BF + x BA2Finalement, le braquage positif <strong>de</strong> l'aileron augmente les Cz et Cm du prol, à iso-inci<strong>de</strong>nce. Ilest également possible <strong>de</strong> montrer en linéarisé un comportement local non borné <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions auniveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> cassure <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong>de</strong> l'aileron.2.1.2 Théorie tridimensionnelle, calcul du moment <strong>de</strong> roulisLes ailerons ont une envergure limitée, et sont généralement p<strong>la</strong>cés en bout <strong>de</strong> voilure, dans leprolongement<strong><strong>de</strong>s</strong>volets.L'objectifestd'avoirleplusgrandbras<strong>de</strong>levierpossiblepourmaximiserlemoment <strong>de</strong> roulis créé. La théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Prandtl (Bonnet et Luneau, 1989) permetd'accé<strong>de</strong>r aux eets 3D et <strong>de</strong> donner une estimation du moment <strong>de</strong> roulis :Cl = 1 [ (∂Cz·2π ∂δ p]2Dδp D− δ pG λ·2 4 + 4 · sin σ 2 − sin σ 1 − sin 3σ )2 − sin 3σ 1(2.4)3λen introduisant <strong>la</strong> variable σ :y = b cos σOn utilise les notations suivantes : δ pD et δ pG les braquages <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons <strong><strong>de</strong>s</strong> voilures gaucheet droite, λ l'allongement <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, σ 1 et σ 2 les positions en envergures interne et externes <strong>de</strong>l'aileron, et enn [ ∂Cz∂δ ple gradient <strong>de</strong> portance du prol selon le braquage <strong>de</strong> l'aileron.]2DFinalement, le moment <strong>de</strong> roulis varie linéairement avec le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons.(2.3)


2.1 Les ailerons 172.1.3 Aspects non-linéairesNon-linéarités en braquageFillo<strong>la</strong> (2006) observe qu'au-<strong>de</strong>là d'un certain braquage, <strong><strong>de</strong>s</strong> décollements vont apparaître à l'extrados(δ p > 0) ou à l'intrados (δ p < 0), atténuant l'ecacité linéaire que l'on obtient pour les petitsbraquages (g. 2.1).A partir <strong>de</strong> résultats expérimentaux obtenus dans <strong>la</strong> souerie T2 du centre <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong>l'ONERA,ilmontrequesilebraquage<strong><strong>de</strong>s</strong>aileronspermetd'accroîtrele Cz d'unprolsupercritiqueOAT15A, l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités en inci<strong>de</strong>nce est également anticipée à cause du braquage.Les répartitions <strong>de</strong> pressions prises sur ce prol montrent d'une part l'apparition d'un décollement<strong>de</strong> bord <strong>de</strong> fuite (δ p > 6 environ), et d'autre part le recul du choc en augmentant le braquage <strong>de</strong>l'aileron, à iso-inci<strong>de</strong>nce.◦Fig. 2.1 Ecacité en portance <strong>de</strong> l'aileron du prol OAT15A, et répartitions <strong>de</strong> pressions associées(Mach = 0.73, α = 1.5 ) selon Fillo<strong>la</strong> (2006)◦Cesnon-linéaritésenbraquageontétéétudiéesparCoudray(2005)quiaproposéuneformu<strong>la</strong>tionsemi-empirique pour les modéliser. Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> cambrure et <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-symétrie du prol, elles sontdiérentes pour les braquages positifs et négatifs, et il apparaît un point d'inexion pour δ p < 0.En recentrant les courbes autour <strong>de</strong> ce point d'inexion, Coudray montre que l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> nonlinéarités<strong>de</strong>vient symétrique en braquage.Enlesécrivantpar:NL = ∆Cl−(∂Cl/∂δ p )·δ p ,etaprèsavoirremarquéqu'ellessontre<strong>la</strong>tivementsemb<strong>la</strong>bles pour les diérents avions <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme Airbus, il montre qu'elles peuvent être modéliséesbasiquement par un polynôme du second <strong>de</strong>gré (g. 2.2).Eets Reynolds et compressibilitéLe résu<strong>la</strong>t <strong>de</strong> l'équation 2.4 a été établi pour <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions assez restrictives et pas toujoursproches <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions réelles du vol d'un avion :Flui<strong>de</strong> parfait, Ecoulement incompressible,


18 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueDClNLNL DCLPoint d’inflexiondpNL Airbus A/C FamilyPolynôme <strong>de</strong>g2dp-dp(inflexion)Fig. 2.2 Non-linéarités lies au braquage <strong>de</strong> l'aileron en ∆Cl selon <strong>la</strong> modélisation proposée parCoudray (2005) Faibles braquages et inci<strong>de</strong>nces.Ainsi, avec ces modélisations 2D et 3D, les eets liés au nombre <strong>de</strong> Reynolds sont négligés, auMach et à <strong>la</strong> souplesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Ceux-ci sont complexes à appréhen<strong>de</strong>r et à modéliser et ontfait l'objet d'un certain nombre d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> dans <strong>la</strong> littérature (Mineck, 2000; Al-Saadi, 1997; Mineck,2001; Calmels, 2003; Delbove, 2005).Mineck étudie l'inuence du Reynolds et du Mach sur les ecacités en portance et en roulisexpérimentalement, sur une maquette générique d'un avion <strong>de</strong> transport c<strong>la</strong>ssique. Il montreune dépendance limitée <strong>de</strong> l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons avec le Reynolds, pour diérents Mach. Pour3.10 6 < Re < 22.10 environ, il mesure un gain d'ecacité roulis, puis une chute pour 6 Re > 22.10(g. 2.3).6Fig. 2.3 Variation du moment <strong>de</strong> roulis avec le nombre <strong>de</strong> Reynolds, en fonction du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong>ailerons à α = 0 ◦ , (Mineck, 2001)


2.2 Physique <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 19Eets aéroé<strong>la</strong>stiquesUn avion n'étant pas rigi<strong>de</strong>, sa voilure se déforme en vol sous l'action <strong>de</strong> l'air modiant sonvril<strong>la</strong>ge et son dièdre. L'ecacité d'un aileron n'est pas <strong>la</strong> même sur une voilure souple et sur unevoilure rigi<strong>de</strong>, <strong>la</strong> souplesse tendant à réduire (voire à inverser), l'action <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface. En eet, unbraquage positif <strong>de</strong> l'aileron (augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance) se traduit par un moment <strong>de</strong> torsion àpiquer <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, réduisant l'inci<strong>de</strong>nce locale et <strong>la</strong> portance. L'ecacité <strong>de</strong> l'aileron s'en trouvedonc signicativement réduite. Si <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> ce phénomène est aisée, en prévoir <strong>la</strong> perte<strong>de</strong> ∆Cl est en revanche délicat, et présente un intérêt crucial pour un avionneur. Dès les années50, <strong><strong>de</strong>s</strong> tentatives <strong>de</strong> modélisation approchées <strong>de</strong> ces eets ont été proposées (Strass et Stephens,1953), au prix d'hypothèses assez grossières sur l'amplitu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes, et sur <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong><strong>la</strong> voilure.Ce phénomène se retrouve également (mais dans une moindre mesure) sur les maquettes utiliséespour les essais en souerie. De nombreux auteurs se sont penchés plus récemment sur le problème,notamment Calmels (2003) dans le cadre du projet européen HiReTT (High Reynolds number Toolsand Techniques) , qui analyse une campagne d'essais menés dans <strong>la</strong> souerie cryogénique ETW, surunemaquetted'unaviongénérique,visantàtesterleseetsaéroé<strong>la</strong>stiquesenmodiantleparamètreq/E (avec q <strong>la</strong> pression dynamique, E le module d'Young <strong>de</strong> <strong>la</strong> maquette). Il montre que l'ecacitéen roulis d'un aileron est réduite <strong>de</strong> manière importante en augmentant q/E (g. 2.4).Fig. 2.4 Evolution du ∆Cl en fonction <strong>de</strong> q/E sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>mi-maquette N47 du projet HiReTT,M = 0.85, α = 0 , ◦ δ p = 3 , (Calmels, 2003)◦L'approche souerie pour traiter les phénomènes aéroé<strong>la</strong>stiques est nalement assez complexeet limitée d'une part à cause du coût important, et d'autre part parce qu'il semble dicile d'obtenirune maquette représentative <strong>de</strong> <strong>la</strong> souplesse réelle <strong>de</strong> l'avion.2.2 Physique <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersContrairement aux ailerons, il n'existe aucune théorie "exacte" permettant <strong>de</strong> bien comprendrele comportement <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Les phénomènes mis en jeu sont bien plus complexes et délicats àmodéliser précisément. La compréhension <strong>de</strong> l'écoulement a été plus étudiée dans <strong>la</strong> littérature pources <strong>surfaces</strong> que pour les ailerons, avec d'une part <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes stationnaires àpartir d'essais en souerie, mais aussi et surtout <strong>la</strong> prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> aspects instationnairesliés au sil<strong>la</strong>ge turbulent, dont <strong>la</strong> compréhension est fondamentale pour l'étu<strong>de</strong> du tremblement surl'empennage horizontal généré par les spoilers.


20 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographique2.2.1 Ecoulement stationnaireD'un point <strong>de</strong> vue <strong>aérodynamique</strong>, le braquage d'un spoiler tend à faire décoller <strong>la</strong> couche limitesur l'extrados d'un prol, à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface. Le spoiler génère une importantezone <strong>de</strong> recircu<strong>la</strong>tion rejoignant son bord <strong>de</strong> fuite et celui du prol (g. 2.5).Fig. 2.5 Visualisation par ombroscopie du sil<strong>la</strong>ge turbulent <strong>de</strong>rrière un spoiler à δsp = 60 et◦α = 8 , superposées à <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes <strong>de</strong> courants calculées (Lee et Bodapati, 1985)◦Les pressions augmentent à l'extrados et diminuent à l'intrados du fait du dép<strong>la</strong>cement du pointd'arrêt vers l'extrados (g. 2.6). Finalement, <strong>la</strong> portance du prol est réduite. En outre, Lee et Bodapati(1983) mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> présence d'un bulbe <strong>de</strong> décollement au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnièredu spoiler aux faibles inci<strong>de</strong>nces à cause du gradient <strong>de</strong> pression positif en son amont. Notons tout<strong>de</strong> même que l'apparition <strong>de</strong> ce bulbe nécessite <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong>de</strong> spoilers importants (δsp = 60dans <strong>la</strong> g. 2.7), rarement atteints sur avion.◦Mack et al. (1979) sont parmi les premiers à é<strong>la</strong>rgir le problème et à s'intéresser à l'écoulementsur un prol avec un volet déployé. A partir <strong>de</strong> mesures obtenues par LDV, il montre qu'un spoilerbraqué sur une telle conguration fait complètement décoller le volet, ce qui augmente considérablementson ecacité. Le gain <strong>de</strong> traînée sera également très fort dans ce cas précis.Fillo<strong>la</strong> (2006) étudie <strong><strong>de</strong>s</strong> essais réalisés dans <strong>la</strong> souerie T2 <strong>de</strong> l'ONERA Toulouse, sur un prolsupercritique OAT15A, avec spoilers braqués. Il analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures à Mach = 0.73, α = 1.5 et◦δ sp = 30 par LDV du sil<strong>la</strong>ge mettant en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> recircu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>rrière le spoiler. Lescourbes <strong>de</strong> ◦ pressions relevées <strong>de</strong>rrière le spoiler montrent un p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> pression dans cette zone(g. 2.6).Le tracé <strong><strong>de</strong>s</strong> Cz(α) pour diérents braquages al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 0 à ◦ 30 montre qu'un prol avec spoilerbraqué gar<strong>de</strong> le même ◦ Cz α que spoiler non braqué. Par contre, en plus <strong>de</strong> l'importante perte <strong>de</strong>portance, les non-linéarités en inci<strong>de</strong>nce sont retardées.2.2.2 Ecoulement instationnaire établiUne fois l'écoulement <strong>de</strong>rrière le spoiler établi, une couche <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge se forme dans son sil<strong>la</strong>geentre <strong>la</strong> zone d'eau morte et l'écoulement convecté autour <strong>de</strong> celle-ci. Cette couche <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge estfortement rotationnelle et peut être modélisée par une couche <strong>de</strong> vorticité en l'absence <strong>de</strong> viscosité.L'équation <strong>de</strong> Rayleigh indique que <strong>la</strong> présence d'un point d'inexion dans son prol <strong><strong>de</strong>s</strong> vitessespeut rendre l'écoulement instable (Charru, 2003), développant une instabilité <strong>de</strong> Kelvin-Helmoltz,


2.2 Physique <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 21Fig. 2.6 Répartition <strong>de</strong> −Cp sur le prol OAT15A selon Fillo<strong>la</strong> (2006). (Mach = 0.73, α = 1.5 ◦ ,δ sp = 30 ◦ )Fig. 2.7 Evolution du sil<strong>la</strong>ge et du bulbe <strong>de</strong> décollement à <strong>la</strong> charnière en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce(Lee et Bodapati, 1987)


22 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueFig. 2.8 Ecoulement <strong>de</strong>rrière un spoiler (Re = 2.8 10 5 , δsp = 60 ◦ , α = 0 ◦ ) mesuré par LDV par(McLach<strong>la</strong>n et al., 1983)qui se traduit par une oscil<strong>la</strong>tion périodique. La nappe <strong>de</strong> vorticité est transportée par l'écoulement<strong>de</strong> base, et les parties supérieures et inférieures sont convectées par <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses <strong>de</strong> signes opposés,et il s'ensuit un enroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe.Fig. 2.9 Champ <strong>de</strong> µ T /µ L dans le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers du prol OAT15A. Calculs URANS elsAMach = 0.73, α = 1.5 . (Fillo<strong>la</strong>, 2006)◦Ce phénomène a été étudié dans les années 70-80 par Mack et al. (1979); Wentz et al. (1981);McLach<strong>la</strong>netKaramcheti(1982);McLach<strong>la</strong>net al.(1983);AyoubetBodapati(1982).Lephénomène<strong>de</strong> lâcher tourbillonnaire (g. 2.9) est observé et <strong><strong>de</strong>s</strong> spectres sont tracés à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> uctuations<strong><strong>de</strong>s</strong> pressions à <strong>la</strong> paroi dans <strong>la</strong> zone décollée. Mc<strong>la</strong>ch<strong>la</strong>n et Ayoub montrent une dépendance entrele braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et <strong>la</strong> fréquence excitée. Plus le braquage est important, plus on excite <strong><strong>de</strong>s</strong>basses fréquences. En outre, ils montrent que l'excitation ne se cantonne pas à <strong>la</strong> seule zone décollée,mais qu'elle aecte tout le prol (g. 2.10). Ils proposent donc <strong>de</strong> construire un nombre <strong>de</strong> Strouhaln basé sur <strong>la</strong> hauteur H entre le culot du spoiler et le bord <strong>de</strong> fuite du prol, constant en faisantvarier le braquage du spoiler :n = f · HV ∞(2.5)Enn, Fillo<strong>la</strong> (2006) analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures instationnaires avec <strong><strong>de</strong>s</strong> capteurs Kulites en diérentspoints du prols OAT15A. Il conrme que le nombre <strong>de</strong> Strouhal déni dans l'équation 2.5 estconstant en faisant varier le braquage du spoiler.Sur un avion, ces lâchers tourbillonnaires sont problématiques dans le cas où le sil<strong>la</strong>ge du spoilerimpacte l'empennage horizontal, et induit du tremblement. Pour réduire ce phénomène, on limitegénéralementlebraquage<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilersinternes<strong>de</strong>l'avion.Cesinteractionscomplexesontétéétudiées


2.3 Théories <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 23spéciquement dans le projet européen AWIATOR par Namer (2004), qui a permis <strong>de</strong> conrmer lelien entre l'angle <strong>de</strong> braquage du spoiler et <strong>la</strong> fréquence d'excitation.(a)(b)Fig. 2.10 (a) Eet du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur les spectres au niveau du culot du prol et (b)spectres <strong><strong>de</strong>s</strong> uctuations <strong>de</strong> pression autour du prol, selon McLach<strong>la</strong>n et al. (1983) (Basse vitesse,Re = 5.2.10 , 5 α = 0 )◦2.3 Théories <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersL'intérêt pour les spoilers grandissant dans les années 1950, du fait <strong>de</strong> leur capacité à créer <strong>de</strong> <strong>la</strong>traînée et <strong>de</strong> <strong>la</strong> déportance, on chercha un moyen <strong>de</strong> les modéliser sans passer obligatoirement par<strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie. Dans <strong>la</strong> littérature, peu d'auteurs ont proposé une théorie pour modéliserl'eet <strong>de</strong> braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en bidimensionnel. Tous ont été confrontés à une diculté pratiquementinsurmontable avec <strong><strong>de</strong>s</strong> modélisations simples : comment représenter correctement <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>recircu<strong>la</strong>tion?2.3.1 Théorie <strong>de</strong> Woods/BarnesLa première théorie est due à Woods (1953), et s'applique aux spoilers normaux à <strong>la</strong> paroi, plongésdans un écoulement incompressible <strong>de</strong> ui<strong>de</strong> réel, sur un prol mince symétrique. Il décomposele Cp en trois termes :Cp = Cp 0 + ∆Cp s + ∆Cp W (2.6)avec Cp 0 le coecient <strong>de</strong> pression à portance nulle sur le prol spoiler non-braqué, ∆Cp s l'incrémentdû au spoiler sur le prol en inci<strong>de</strong>nce et ∆Cp w un terme symétrique <strong>de</strong> déca<strong>la</strong>ge pourl'intradosetl'extrados,pourprendreencomptel'impactdusil<strong>la</strong>gesurlespressionsduprol. Woodsfait l'hypothèse que ∆Cp s , qui représente <strong>la</strong> pression dans <strong>la</strong> zone décollée est constante et vaut <strong>la</strong>pression statique <strong>de</strong> l'écoulement inni amont. Après <strong>de</strong> nombreux calculs, il parvient à exprimer leCp, et donc en intégrant, le Cz et le Cm du prol, dans <strong><strong>de</strong>s</strong> expressions complexes et dicilementexploitables.Cette théorie a été complétée et comparée à <strong><strong>de</strong>s</strong> essais par Barnes. Les résultats obtenus sontétonnamment bons pour une telle théorie, mais limités aux spoilers normaux, en incompressible, ennégligeant l'épaisseur du prol.Une secon<strong>de</strong> théorie a été proposée par Omori (1963), bien plus simple que <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Woods.Omori utilise une distribution <strong>de</strong> singu<strong>la</strong>rités pour représenter l'écoulement autour d'un cylindre


24 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiquecircu<strong>la</strong>ire avec un spoiler normal à surface. Grâce à une transformation conforme, il obtient l'écoulementautour d'une p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne à inci<strong>de</strong>nce nulle avec un spoiler normal. Cette théorie négligealors complètement l'eet d'inci<strong>de</strong>nce, et <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> prol.Cette théorie a donné <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats médiocres. De plus l'impossibilité <strong>de</strong> modier l'inci<strong>de</strong>ncedans cette théorie oblige à s'en désintéresser.2.3.2 Théorie <strong>de</strong> Brown et ParkinsonBrown et Parkinson (1972) ont proposé une théorie linéarisée intéressante pour modéliser unprol avec un spoiler quelconque (et pas seulement normal à <strong>la</strong> paroi). Comme dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>Woods, <strong>la</strong> pression dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> recircu<strong>la</strong>tion est prise constante.Brown considère un prol quelconque <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> c, disposant d'un spoiler quelconque d'une hauteurh, et éventuellement d'un volet non ventilé d'une cor<strong>de</strong> c η . Ce prol est immergé dans unécoulement incompressible non visqueux et irrotationnel. Brown suppose que <strong>la</strong> recircu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>rrièrele spoiler forme une cavité étanche <strong>de</strong> longueur l. Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Brown consisteà transformer le prol linéarisé et <strong>la</strong> cavité en un cercle grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> transformations conformes. Ilparvient après <strong><strong>de</strong>s</strong> développements mathématiques à une expression littérale <strong><strong>de</strong>s</strong> Cz et Cm du pro<strong>la</strong>vec spoiler braqué. Le Cx est en revanche totalement faux.Fig. 2.11 Comparaison entre les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> Brown (traits pleins), <strong>de</strong> Woods (pointillés) et <strong><strong>de</strong>s</strong>essais en souerie (symboles) pour <strong>la</strong> prévision du Cz d'un prol C<strong>la</strong>rk Y muni (a) d'un spoilernormal à 50% et 70% <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>, (b) d'un spoiler braqué à 60 (Brown et Parkinson, 1972)◦Brown a comparé ses résultats avec ceux obtenus par Woods sur un prol C<strong>la</strong>rk Y muni d'unspoiler normal à 50% et 70% <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> (g. 2.11). En plus <strong>de</strong> ne plus se cantonner aux spoilersnormaux, cette théorie permet d'améliorer nettement <strong>la</strong> précision du Cz.


2.4 Quel outil pour quel besoin? 252.3.3 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> eets 3DLa prévision du coecient <strong>de</strong> portance en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce pour un prol quelconque avecspoiler braqué étant un exercice dicile, Parkinson et Doo (1977) propose d'utiliser <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Prandtl pour modéliser les eets 3D sur une <strong>de</strong>mi-voilure basée sur un prolNACA 0015, avec un spoiler d'envergure nie braqué à 90 . Les résultats obtenus pour le ◦ Cz et leCl sont en bon accord l'expérience.2.3.4 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriquesLesESDUproposent<strong><strong>de</strong>s</strong>formu<strong>la</strong>tionssemi-empiriquespourdéterminerlesecacités<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers(dénies <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire à l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons dans l'équation 2.1) à partir d'abaques fournies.La formu<strong>la</strong>tion est <strong>la</strong> suivante :∆Cz(δ sp ) = ∆Kz(δ sp)· ∂Cz2π ∂α (Φ i − Φ o ) (2.7)∆Kz(δ sp ) est l'ecacité 2D <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur le prol <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, Φ i et Φ o facteurs <strong>de</strong> correctionenenvergureet ∂Cz/∂α legradient<strong>de</strong>portance<strong>de</strong><strong>la</strong>voilure.Desabaquessontfournispourtouscestermes. Des formu<strong>la</strong>tions existent également pour exprimer les autres coecients <strong>aérodynamique</strong>s,toujours sur le même principe.Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques sont très pratiques pour obtenir un résultat rapi<strong>de</strong>ment, d'uneprécision correcte. Mais leur principal problème est <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> incertitu<strong>de</strong> sur leur champ d'application.De nombreux doutes existent quant à leur validité dès lors qu'on s'éloigne <strong><strong>de</strong>s</strong> cas pour lesquelselles ont été établies. De plus, l'incapacité à modéliser nement les interactions avec les diérentséléments <strong>de</strong> l'avion les ren<strong>de</strong>nt bien trop approximatives, et trop éloignées <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins en précisionactuels d'un avionneur.2.4 Quel outil pour quel besoin?La majorité <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs précé<strong>de</strong>mment cités s'est attachée à décrire les phénomènes physiquesautour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> en 2D en n'expliquant les phénomènes 3D que <strong>de</strong> façon sommaire,sur <strong><strong>de</strong>s</strong> géométries simpliées par rapport à un avion réel. Les quelques tentatives <strong>de</strong> théories présentéesci-avant se révèlent pour <strong>la</strong> plupart inexploitables pour un avionneur, du fait d'hypothèsesréduisant fortement leur domaine d'application.D'un point <strong>de</strong> vue industriel, l'objectif <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>aérodynamique</strong>s est <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> équationset/ou <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies permettant <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>la</strong> plus précise possible du comportement<strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> l'avion en général, et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> en particulier. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong>complexité<strong>de</strong>l'écoulement,<strong><strong>de</strong>s</strong>non-linéaritésduesauxdécollements,auxcoup<strong>la</strong>gesui<strong>de</strong>-structure,cet exercice <strong>de</strong>vient particulièrement délicat.Bien entendu, <strong>la</strong> solution qui a été <strong>de</strong> rigueur pendant <strong><strong>de</strong>s</strong> années reste <strong>de</strong> faire <strong><strong>de</strong>s</strong> essais ensouerie. Mais cette solution est loin d'être parfaite. D'une part, outre les coûts élevés <strong>de</strong> ces essais,les dé<strong>la</strong>is importants <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> <strong>la</strong> maquette pénalisent fortement tout le processus industrielvisant à réduire les temps <strong>de</strong> développement. Et nécessairement, <strong>la</strong> géométrie utilisée pour <strong>la</strong>dénition <strong>de</strong> <strong>la</strong> maquette sera caduque quand les premiers résultats seront disponibles, obligeant àeectuer<strong><strong>de</strong>s</strong>reca<strong>la</strong>gespouravoir<strong><strong>de</strong>s</strong>résultatsenaccordavec<strong>la</strong>géométriedumoment.D'autrepart,certains phénomènes <strong>aérodynamique</strong>s seront dicilement captés, et non représentatifs <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions<strong>de</strong> vol. Le nombre <strong>de</strong> Reynolds par exemple, plus faible dans <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> soueries qu'en


26 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueconditions réelles empêche <strong>de</strong> capter avec précision les non-linéarités, <strong>la</strong> traînée, <strong>la</strong> souplesse...La voie empruntée <strong>de</strong>puis quelques années est <strong>la</strong> généralisation <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs numériques. La CFD,utilisée à l'origine pour <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> formes a commencé a intéresser les industriels pour l'é<strong>la</strong>boration<strong>de</strong> données <strong>aérodynamique</strong>s et plus particulièrement pour <strong>la</strong> prévision <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Cette voie est particulièrement prometteuse, mais nécessite une industrialisationpoussée, une bonne abilité et une précision maîtrisée <strong><strong>de</strong>s</strong> co<strong><strong>de</strong>s</strong> utilisés. En eet, générer<strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>aérodynamique</strong>s signie eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> centaines <strong>de</strong> calculs, sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations plusou moins complexes et dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions en terme <strong>de</strong> Mach et inci<strong>de</strong>nces souvent délicates. Leprocessus <strong>de</strong> calcul ne peut se permettre d'être aléatoire, peu able ou pas assez réactif.La CFD dite complexe est utilisée généralement dans les phases avancées du processus <strong>de</strong> développement,mais reste dicilement applicable dans les premières étapes <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception. LesMétho<strong><strong>de</strong>s</strong> Semi-Empiriques constituent l'alternative obligatoire lorsqu'on ne dispose que <strong>de</strong> peud'informations sur <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> l'avion. Ces métho<strong><strong>de</strong>s</strong> à <strong>la</strong> précision parfois incertaine ne permettentpas en plus <strong>de</strong> modéliser les charges sur les composantes <strong>de</strong> l'avion. Il y a donc un énormeintérêt à les remp<strong>la</strong>cer par <strong><strong>de</strong>s</strong> outils plus perfectionnés <strong>de</strong> CFD dite rapi<strong>de</strong>. Dans <strong>la</strong> partie III, leco<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELA est utilisé pour <strong>la</strong> modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> et l'établissement<strong>de</strong> Données Aérodynamiques préliminaires. Le fon<strong>de</strong>ment théorique <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong> le rendbien plus robuste et attractif que les MSE.Le rapport précision/coût <strong>de</strong> l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> utilisées pour <strong>la</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> est récapitulé dans <strong>la</strong> g. 2.12.PrécisionMSECFDRapi<strong>de</strong>CFDRANSEssaisensoufflerieEssais envolCoût &RéactivitéFig. 2.12 Rapport précision/coût <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> utilisées en modélisation <strong>aérodynamique</strong>Tout au long <strong>de</strong> ce mémoire, les techniques numériques rapi<strong><strong>de</strong>s</strong> et complexes ont été <strong>la</strong>rgementexploitées et constituent <strong>la</strong> plupart du temps l'outil <strong>de</strong> base utilisé pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> modèles.Néanmoins, en dépit du rôle central que jouent les techniques numériques, nous insisterons sur lefait qu'elles n'ont à aucun moment constitué <strong>la</strong> nalité <strong>de</strong> ces travaux. Elles ont été considérées


2.5 <strong>Modélisation</strong> numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> 27uniquement dans leur rôle d'outil, connaissant leur domaine d'application et leur précision.Dans les paragraphes suivants, nous allons présenter succinctement les travaux <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents auteursayant abouti aux métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques utilisées chez Airbus pour <strong>la</strong> modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> aileronset <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.2.5 <strong>Modélisation</strong> numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>2.5.1 Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques sur prols simplesLes premières étu<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques qui ont été réalisées ont principalement consisté en <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>de</strong> faisabilité an <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong> meilleure stratégie <strong>de</strong> calcul à appliquer avant <strong>de</strong> passer à <strong><strong>de</strong>s</strong> casindustriels. Plusieurs éléments <strong>de</strong>vaient être déterminés en premier lieu :Le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge pour eectuer diérents braquages simplement,La validité <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> turbulence,La capacité à traiter les cas instationnaires, ...Les spoilersOk et Eberhardt (1993) eectuent les premiers calculs numériques pour vali<strong>de</strong>r <strong><strong>de</strong>s</strong> essais eectuéspar Lee et Bodapati sur un prol Boeing muni d'un spoiler braqué à 60 . Le solveur utilisé résoutles équations <strong>de</strong> Navier-Stokes moyennées en utilisant le modèle <strong>de</strong> turbulence ◦ <strong>de</strong> Baldwin-Lomaxsur un mail<strong>la</strong>ge coïnci<strong>de</strong>nt. Les calculs instationnaires eectués donnent un nombre <strong>de</strong> Strouhal duphénomène<strong>de</strong>lâchertourbillonnaireenparfaitaccordavecl'expérience,mêmes'ilsnotent<strong><strong>de</strong>s</strong>écartssur <strong>la</strong> valeur moyenne <strong>de</strong> l'écoulement, probablement dus au modèle <strong>de</strong> turbulence selon les auteurs.Ils évoquent surtout l'utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique Chimère pour faciliter le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> congurationscomplexes en coïnci<strong>de</strong>nt, qui donne <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats en très bon accord avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> complètementcoïnci<strong>de</strong>nte.La technique Chimère sur mail<strong>la</strong>ge coïnci<strong>de</strong>nt a été utilisée par Kim et Rho (1996) qui ont eectuéplusieurs braquages <strong>de</strong> spoiler en déformant le mail<strong>la</strong>ge. Le modèle <strong>de</strong> turbulence est toujourscelui <strong>de</strong> Baldwin-Lomax. Des calculs instationnaires sont réalisés et permettent d'analyser précisémentle lâcher tourbillonnaire, pour un spoiler à braquage constant et pour un spoiler oscil<strong>la</strong>nt. Choiet al.(2001)utiliseégalement<strong>la</strong>métho<strong>de</strong>Chimèrean<strong><strong>de</strong>s</strong>imulerledéploiementrapi<strong>de</strong>d'unspoiler.Fillo<strong>la</strong>et al.(2006)choisissentégalementl'approchemail<strong>la</strong>gestructuréen3Ddansleco<strong>de</strong>RANSelsA pour comparer <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie réalisés à T2 sur un prol OAT15A avec spoiler braquéà 20 et ◦ 30 . Grâce aux conclusions <strong>de</strong> Jiang (2001), ils choisissent <strong>de</strong> prendre en considérationles parois <strong>de</strong> ◦ <strong>la</strong> souerie via un mail<strong>la</strong>ge 3D, sans lequel l'accord expérience/calcul est délicat. Lesmeilleurs résultats stationnaires sont obtenus avec le modèle <strong>de</strong> turbulence <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras,alors que le modèle k − ω <strong>de</strong> Kok donne <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats erratiques. Fillo<strong>la</strong> montre que les coecientsglobaux sont en bon accord avec les essais, même si le Cx est sous-estimé. Il vali<strong>de</strong> cependant <strong>la</strong>capacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD RANS à modéliser correctement les écoulements autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, pour différentsMach, inci<strong>de</strong>nces et braquages. L'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités en inci<strong>de</strong>nce est égalementbien captée.Les calculs instationnaires eectués pour <strong>de</strong>ux braquages et diérents Mach (<strong>de</strong> 0.3 à 0.76) avecle modèle k − ω <strong>de</strong> Kok sont en bon accord avec l'expérience concernant <strong>la</strong> valeur du nombre <strong>de</strong>Strouhal (déni dans l'équation 2.5), très proche <strong><strong>de</strong>s</strong> essais. En revanche, <strong>la</strong> valeur moyenne ducalcul ne correspond pas aux essais, pas plus que l'amplitu<strong>de</strong> du phénomène calculé.


28 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueLes aileronsJiang (1999) eectue une validation <strong><strong>de</strong>s</strong> essais <strong>de</strong> Chin et al. en 2D en utilisant un co<strong>de</strong> RANS.Jiang teste <strong><strong>de</strong>s</strong> eets <strong>de</strong> Mach, inci<strong>de</strong>nce, braquage d'aileron et Reynolds. Il conclut que si à grandsReynolds, <strong>la</strong> CFD semble modéliser correctement l'écoulement réel et plus particulièrement l'eet <strong>de</strong>braquage, en revanche à faibles Reynolds, <strong>la</strong> diculté <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD à prédire les décollements conduitglobalement à une surestimation <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités d'ailerons. Il met également en doute l'approchepurement 2D, et suspecte une inuence non-négligeable <strong><strong>de</strong>s</strong> parois <strong>de</strong> <strong>la</strong> souerie sur l'écoulementexpérimental.Fillo<strong>la</strong> en plus <strong><strong>de</strong>s</strong> comparaisons précé<strong>de</strong>ntes sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations avec spoilers braqués analyse<strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD à prédire les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. Outre le cas aileron non braqué, troisbraquages sont calculés (−3 ◦ , 3 et ◦ 6 ). Fillo<strong>la</strong> montre que <strong>la</strong> CFD a <strong><strong>de</strong>s</strong> dicultés à simuler correctementl'écoulement sur le prol lisse. ◦ En transsonique, le modèle <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras ne convergepas à cause <strong>de</strong> l'interaction choc/couche limite à l'intersection du prol et <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi <strong>la</strong>térale, quiempêche <strong>de</strong> converger vers une solution stationnaire. En revanche, le modèle k −ω <strong>de</strong> Kok converge,mais malheureusement, le choc est trop reculé.Cependant, si l'écoulement absolu n'est pas parfaitement calculé, l'eet du braquage d'aileronest quant à lui bien prédit, avec un bon accord entre les ∆Cz <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD et <strong><strong>de</strong>s</strong> essais.2.5.2 Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques sur <strong><strong>de</strong>s</strong> cas industrielsPlusieurs publications traitent <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD dans un cadre industriel en vue <strong>de</strong> calculerles ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Tinoco et al. (2005) insistent sur le fait que <strong>la</strong> CFD nepouvait, au moment <strong>de</strong> l'écriture <strong>de</strong> l'article, couvrir qu'une faible partie du domaine <strong>de</strong> vol (moins<strong>de</strong> 25%) d'un avion <strong>de</strong> transport. La CFD a certes notablement amélioré le processus <strong>de</strong> conception<strong>de</strong> forme, mais n'a eu encore que peu d'impact sur les autres étapes du développement d'un avion.Dans un contexte industriel, <strong>la</strong> CFD se doit donc <strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong> tâche <strong><strong>de</strong>s</strong> ingénieurs <strong>de</strong> développement,qui n'auront que peu <strong>de</strong> temps à consacrer aux phases <strong>de</strong> préparation et <strong>de</strong> post-traitementdu calcul.Tinoco distingue trois composantes essentielles pour disposer d'une chaîne <strong>de</strong> production <strong>de</strong>données ecace : une gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> formes et <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges ecace, <strong>la</strong> capacité à <strong>la</strong>ncer <strong><strong>de</strong>s</strong> casstandards automatiquement et <strong><strong>de</strong>s</strong> outils pour eectuer le post-traitement simplement.Dés lors, le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> technologie <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge sera un élément essentiel dans <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>production <strong>de</strong> données. Plusieurs approches existent en vue <strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong><strong>contrôle</strong> :Mail<strong>la</strong>ge structuré coïnci<strong>de</strong>nt,Mail<strong>la</strong>ge structuré non-coïnci<strong>de</strong>nt et métho<strong>de</strong> Chimère, Mail<strong>la</strong>ge non structuré.Approche structurée coïnci<strong>de</strong>nteWilkinson et al. (1996) proposent d'étudier spéciquement un phénomène indésirable pour unavionneur : l'inversion <strong>de</strong> spoiler. A fort Mach, supérieur au Mach <strong>de</strong> croisière, et au-<strong>de</strong>là d'une certaineinci<strong>de</strong>nce (re<strong>la</strong>tivement faible), braquer le spoiler ne dégra<strong>de</strong> plus <strong>la</strong> portance mais l'augmente.On notera que ce phénomène ne se cantonne pas aux Mach très élevés, mais peut apparaître à <strong><strong>de</strong>s</strong>Mach plus faibles. En eet, dans <strong>la</strong> zone non-linéaire, le décollement <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> fuite augmente avecl'inci<strong>de</strong>nce. En braquant <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, on crée un décollement <strong>de</strong>rrière ces <strong>surfaces</strong>, mais on réduitsurtout <strong>la</strong> charge globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, ce qui retar<strong>de</strong> l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités. Au-<strong>de</strong>là d'unecertaine inci<strong>de</strong>nce (dépendant du Mach), le décollement <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure lisse peut donc <strong>de</strong>venir plus


2.5 <strong>Modélisation</strong> numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> 29important que le décollement <strong>de</strong>rrière le spoiler. La portance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure lisse est plus faible que<strong>la</strong> portance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure avec spoilers : l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers s'inverse.Des calculs sont réalisés sur une conguration voilure-fuse<strong>la</strong>ge avec spoiler braqué à 15 . Lemail<strong>la</strong>ge utilisé est structuré multibloc. Le solveur utilisé est un co<strong>de</strong> RANS utilisant les modèles◦<strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras et k − ω <strong>de</strong> Menter. Les calculs donnent <strong>de</strong> bons résultats en comparaison à<strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie.Cette approche a été généralisée par Tinoco et al. (2005) qui eectue un calcul sur un mail<strong>la</strong>ged'avion complet (fuse<strong>la</strong>ge, voilure, instal<strong>la</strong>tion motrice, HTP, VTP et générateurs <strong>de</strong> tourbillons).Le spoiler est simplement maillé en changeant <strong>la</strong> condition limite d'une sous-face (g. 2.13). Il estconsidéré comme inniment n. Cette métho<strong>de</strong> est intéressante pour un cas test à un braquagedonné, mais ne permet pas d'obtenir un mail<strong>la</strong>ge pour <strong>de</strong> petits braquages. Les cellules <strong>de</strong>viennentalors bien trop cisaillées en déformant le mail<strong>la</strong>ge. La nécessité <strong>de</strong> regénerer un maill<strong>la</strong>ge completavec une topologie adaptée pour chaque braquage <strong>de</strong>vient bien trop coûteuse et inecace pourl'é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> données <strong>aérodynamique</strong>s. Cette stratégie <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge doit vraisemb<strong>la</strong>blement êtreabandonnée.Fig. 2.13 Mail<strong>la</strong>ge d'un B777 avec spoilers braqués entièrement coïnci<strong>de</strong>nt (Tinoco et al., 2005)Concernant les ailerons, une technique ecace utilisée à Airbus France consiste à déformer directementun mail<strong>la</strong>ge c<strong>la</strong>ssique sans prendre en compte les fentes. Cette méthodologie <strong>de</strong> déformationdite enveloppe permet d'avoir à moindre coût et rapi<strong>de</strong>ment <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> congurations aileronsbraqués, en dépit d'une approximation géométrique assez grossière au niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> fentes. Cetteméthodologie permet <strong>de</strong> générer <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges jusqu'à <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong>de</strong> 15 sans trop <strong>de</strong> dicultés.Au-<strong>de</strong>là, les cellules peuvent être déversées.◦Approche structurée non-coïnci<strong>de</strong>nteCompte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> dicultés à générer <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges structurés coïnci<strong>de</strong>nts pour <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages<strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, d'autres approches <strong>de</strong> complexité diérentes ont été développées. Fillo<strong>la</strong>utilise une stratégie basée sur <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ns Non-Coïnci<strong>de</strong>nts Totaux (NCT ou Patch en ang<strong>la</strong>is) pour


30 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiquemailler les braquages d'ailerons. Le mail<strong>la</strong>ge est ensuite déformé pour les diérents braquages.Théoriquement cette approche est extrêmement intéressante, les p<strong>la</strong>ns patch étant censés "glisser"l'un sur l'autre sans cisailler à outrance les cellules comme pour <strong>la</strong> déformation enveloppe. Dans lesfaits <strong>de</strong> nombreux problèmes liés à <strong>la</strong> déformation se posent <strong>la</strong> rendant délicate à appliquer pour lesbraquagesimportants.Cettetechnique<strong>de</strong>mail<strong>la</strong>gen'estapplicablequepourlesailerons,etnécessite<strong>de</strong> surcroît un mail<strong>la</strong>ge spécique, diérent <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges c<strong>la</strong>ssiques habituellement utilisés.Fig. 2.14 Mail<strong>la</strong>ge d'ailerons avec <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ns patch dans les fentes (Fillo<strong>la</strong> et al., 2006)Approche structurée ChimèreL'approche Chimère a été suggérée par plusieurs auteurs pour les applications liées aux <strong>surfaces</strong><strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Elle consiste à mailler séparément les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> du reste <strong>de</strong> l'avion. Les diérentsmail<strong>la</strong>ges, une fois fusionnés, sont mis en communication par un processus d'interpo<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><strong>la</strong> solution et par le masquage <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules non-physiques. Cette étape supplémentaire par rapport àun calcul c<strong>la</strong>ssique complique le processus. De plus, le post-traitement n'est pas trivial et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>un soin particulier pour ne pas intégrer <strong>de</strong>ux fois les zones <strong>de</strong> recouvrement. Signalons égalementque le raccord Chimère n'est pas conservatif, ce qui peut nuire à <strong>la</strong> précision et à <strong>la</strong> robustesse ducalcul.Jiang et al. (2000) utilisent cette technique sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations ailerons braqués dans le co<strong>de</strong>OVERFLOW, avec le modèle <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras sur un avion standard. Les comparaisons <strong><strong>de</strong>s</strong>calculs avec <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie donne <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats très correct pour le Cp, mais Jiang montreune sous-estimation du moment <strong>de</strong> roulis non négligeable. Il met c<strong>la</strong>irement en cause <strong>la</strong> précisiondu modèle <strong>de</strong> turbulence, et suggère qu'à ce sta<strong>de</strong>, <strong>la</strong> CFD ne permette pas <strong>de</strong> calculer avec susamment<strong>de</strong> précision les écoulements autour <strong>de</strong> voilure en présence <strong>de</strong> décollements.Mertins et al. (2003, 2005) utilisent le co<strong>de</strong> FLOWer du DLR pour faire <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs avec aileronset spoilers braqués dans le projet HiReTT. Ils utilisent le modèle <strong>de</strong> turbulence k − ω <strong>de</strong> Wilcox.


2.5 <strong>Modélisation</strong> numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> 31Ils comparent <strong>de</strong>ux stratégies <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges pour les ailerons : Déformationdumail<strong>la</strong>geavionpourobtenirunaileronsansfenteinterne/externe(déformationenveloppe), Mail<strong>la</strong>ge Chimère avec fentes interne/externe (g. 2.15).Les répartitions <strong>de</strong> pression à diérentes sections en envergure montrent une forte inuence <strong><strong>de</strong>s</strong>fentes. Elles permettent une compensation <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions intrados/extrados, mais qui s'atténue fortementen s'en éloignant. Au milieu <strong>de</strong> l'aileron, il n'y presque plus <strong>de</strong> diérence entre les <strong>de</strong>uxmodélisations. Finalement, en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats d'essais réalisés à ETW (Cologne), <strong>la</strong> prise encompte <strong><strong>de</strong>s</strong> fentes <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons en utilisant un mail<strong>la</strong>ge Chimère permet d'améliorer <strong>la</strong> précision <strong>de</strong> <strong>la</strong>modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons, mais au prix d'un eort <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge et <strong>de</strong> calcul plus important. Mertinsutilise <strong>la</strong> technique Chimère pour mailler les spoilers à <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong>de</strong> 10 et ◦ 30 . Les résultats<strong><strong>de</strong>s</strong> calculs correspon<strong>de</strong>nt bien aux essais à ETW.◦Fig. 2.15 Mail<strong>la</strong>ge Chimère d'aileron et spoiler (Mertins et al., 2003)Fillo<strong>la</strong> et al. (2004) utilisent également <strong>la</strong> technique Chimère pour mailler les spoilers dans lesolveur elsA <strong>de</strong> l'ONERA, avec le modèle <strong>de</strong> turbulence <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras. Le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fondmodélise <strong>la</strong> voilure et le fuse<strong>la</strong>ge d'un avion <strong>de</strong> type Airbus. Le mail<strong>la</strong>ge du spoiler comprend unepartie <strong>de</strong> l'extrados <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, an d'éviter l'apparition <strong>de</strong> points orphelins (points du mail<strong>la</strong>genon-interpo<strong>la</strong>bles). Cette double discrétisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi peut créer <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins dans lesmail<strong>la</strong>ges bas-Reynolds c<strong>la</strong>ssiques, à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface (voir le chapitre 4 pourplus <strong>de</strong> détails). Ce problème a été résolu en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> lois <strong>de</strong> parois. La correction <strong>de</strong> Schwarz(2000), imp<strong>la</strong>ntée dans elsA <strong>de</strong>puis lors, permet d'eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs Chimère sur <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>gesbas-Reynolds en évitant les points orphelins.Si ce problème bien connu a été résolu par Schwarz (2000), son imp<strong>la</strong>ntation dans elsA n'avaitpas encore été réalisée, obligeant à utiliser les lois <strong>de</strong> parois.Ces calculs ont été validés par <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie, pour les ecacités en portance, traînée,roulis et moment <strong>de</strong> charnière. Les résultats <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs sont en bon accord avec les essais pour tousces coecients. Le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers retar<strong>de</strong> l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités en inci<strong>de</strong>nce, du fait<strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> charge sur toute <strong>la</strong> voilure. Fillo<strong>la</strong> montre l'existence d'une zone où <strong>la</strong> pression chutefortement en interne du groupe <strong>de</strong> spoilers braqués (g. 2.17), du fait d'un enroulement tourbillon-


32 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueFig. 2.16 Mail<strong>la</strong>ge Chimère <strong>de</strong> spoiler (Fillo<strong>la</strong> et al., 2006)naire. Cette perte <strong>de</strong> pression se traduit directement par une forte augmentation du moment <strong>de</strong>charnière du spoiler interne.(a)(b)Fig. 2.17 Visualisation <strong>de</strong> l'écoulement et <strong>de</strong> l'enroulement tourbillonnaire en interne sous lespoiler (a) répartition <strong>de</strong> −Cp, (b) lignes <strong>de</strong> courant, M 0 = 0.85, δ SP = 45 , ◦ α = 2.5 ◦Lors <strong>de</strong> braquages dissymétriques, il met en évi<strong>de</strong>nce les interactions entre les voilures droiteet gauche. Négliger ces interactions revient à faire une erreur sur le moment <strong>de</strong> roulis. Il étudie


2.6 Choix d'une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence 33également les interactions <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers avec les empennages. Tous ces eets sont récapitulés etdétaillés dans le chapitre 5.Approche non-structuréeLe DLR a étudié les spoilers ventilés dans le cadre du projet européen AWIATOR, avec le co<strong>de</strong>TAUsurunA340complet.Unspoilerconventionnelet<strong>de</strong>uxspoilersventiléssonttestés.Lemail<strong>la</strong>geest réalisé avec Centaursoft, et possè<strong>de</strong> une couche <strong>de</strong> prismes à <strong>la</strong> paroi (g. 2.18)Fig. 2.18 Mail<strong>la</strong>ge non-structuré et calcul Tau associé, d'un A340 avec spoiler ventilé (Geyr, 2003)Les calculs ont montré que le spoiler ventilé augmente <strong>la</strong> déexion face à l'empennage horizontal,comparé au spoiler normal. Le spoiler ventilé aurait donc tendance à réduire le tremblement surl'HTP. Ces résultats ont été conrmés par une campagne d'essais en vol, où le spoiler interne a étébraqué jusqu'à 35 , sans vibration, contre ◦ 25 pour un spoiler c<strong>la</strong>ssique. Néanmoins, <strong>la</strong> venti<strong>la</strong>tionaugmente le moment <strong>de</strong> charnière.◦L'approche non-structurée présente l'avantage <strong>de</strong> pouvoir générer un mail<strong>la</strong>ge sur n'importequelle forme géométrique, et <strong>de</strong> façon quasi automatique. Toutefois, elle est très exigeante sur <strong>la</strong>qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> formes CAO, et n'autorise que peu d'écart dans les zones <strong>de</strong> raccord entre les formes.Un autre inconvénient est <strong>la</strong> dépendance <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats numériques à <strong>la</strong> qualité du mail<strong>la</strong>ge. Cettestratégie <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge est assez dissipative dans les sil<strong>la</strong>ges, du fait du grossissement <strong><strong>de</strong>s</strong> tétraèdresen s'éloignant <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme.2.6 Choix d'une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référenceDeux chaînes <strong>de</strong> calcul sont en exploitation à Airbus : <strong>la</strong> lière non-structurée Centaur-Tauet <strong>la</strong> lière structurée ICEM-elsA. Ces <strong>de</strong>ux outils ont <strong><strong>de</strong>s</strong> avantages bien distincts et c<strong>la</strong>irementi<strong>de</strong>ntiés.Centaur-Tau : permetunegran<strong>de</strong>libertédanssacapacité<strong>de</strong>mail<strong>la</strong>ge,nécessairepourlesformesles plus complexes (<strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, congurations hypersustentées etc...), et est un co<strong>de</strong> trèsperformant. Seulement, <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong> <strong>la</strong> génération <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge est loin d'être simple, et <strong>la</strong> chaîneest peu industrialisée. En outre, même si ce co<strong>de</strong> est <strong>la</strong>rgement utilisé à Airbus Deutsch<strong>la</strong>nd, sondéploiement à Airbus France était quasi-nul en début <strong>de</strong> thèse, empêchant toute utilisation.ICEM-elsA : est le co<strong>de</strong> déployé à Airbus France, facilement exploitable par les ingénieurs modèles,<strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges, jusqu'au post-traitement. Le co<strong>de</strong> est connu pour être robuste,et dépend peu du mail<strong>la</strong>ge grâce aux topologies en C. Seulement, à ce jour encore si les calculs


34 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographiqueChimères sont bien gérés, leur post-traitement reste délicat. Les mail<strong>la</strong>ges structurés traitent dicilementcertaines congurations complexes, notamment hypersustentées. Même si Rogers (2000) autilisé Chimère pour mailler les becs et volets d'un Boeing 777, cette capacité n'est pas disponibleà ce jour chez Airbus France, un certain nombre <strong>de</strong> dicultés <strong>de</strong>vant être levées. Par ce choix, onest donc contraint d'eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs en conguration croisière.Ce mémoire s'appuie <strong>la</strong>rgement sur les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse <strong>de</strong> G. Fillo<strong>la</strong>. Il a utilisé <strong>la</strong> chaîneICEM-elsA pour développer diérentes métho<strong><strong>de</strong>s</strong>, notamment <strong>la</strong> technique Chimère, à présent complètementopérationnelle à Airbus France pour calculer l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>.Dans le cadre du projet DTP Modèles (Journa<strong>de</strong>, 2005), un certain nombre <strong>de</strong> validations a étéeectué et a donné <strong>de</strong> bons résultats. On fera alors l'hypothèse que le co<strong>de</strong> elsA est vali<strong>de</strong>et que <strong>la</strong> méthodologie suivie est robuste pour les applications liées aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong><strong>contrôle</strong>.2.7 ConclusionLes étu<strong><strong>de</strong>s</strong> menées par les auteurs successifs présentées dans ce chapitre mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong>complexité<strong>de</strong>l'étu<strong>de</strong><strong>aérodynamique</strong><strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong><strong>de</strong><strong>contrôle</strong>.Desphénomènesphysiquescomplexes(non-linéarités en braquage, souplesse..) doivent être modélisés pour être en mesure <strong>de</strong> reproduireau mieux le comportement <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Les modèles utilisés dans lesDonnées Aérodynamiques doivent donc être en mesure <strong>de</strong> reproduire intégralement ces phénomènes,ce qui nécessite <strong><strong>de</strong>s</strong> outils pour les modéliser dèlement.Des Données Aérodynamiques sont établies dans tout le processus <strong>de</strong> conception d'un avion,avec une précision recherchée grandissante au l <strong>de</strong> l'avancement du programme. Dans ce processusindustriel, <strong>la</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> ne peut donc être limitée auxseules phases nales du développement <strong>de</strong> l'avion. L'ingénieur Modèles Aérodynamiques doit êtreen mesure <strong>de</strong> prédire au mieux le comportement <strong><strong>de</strong>s</strong> gouvernes <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure dès les phases d'avantprojets.L'optimisation <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers ne se fera correctement que si <strong>la</strong>modélisation peut se faire à tout moment du programme et avec <strong>la</strong> meilleure précisionpossible.L'objectif xé <strong>de</strong> permettre l'amélioration du dimensionnement <strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong> requiert donc <strong>de</strong>mettre en p<strong>la</strong>ce <strong><strong>de</strong>s</strong> outils, <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies et/ou <strong><strong>de</strong>s</strong> règles simples pour les trois phases suivantesdu processus <strong>de</strong> dimensionnement :Milieu/n <strong>de</strong> programme : <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> l'avion est gée, et les Données Aérodynamiquesdoivent être déterminées dénitivement. La précision est le facteur le plus important. La CFDcomplexe est très <strong>la</strong>rgement exploitée, <strong>de</strong> façon complémentaire avec les essais en souerie,et permet <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats cohérents <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> vue Charges et Qualités <strong>de</strong> Vol.Cette capacité est développée dans <strong>la</strong> partie II où nous proposons <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> répartition<strong>de</strong> charges voilure et HTP lorsque les spoilers sont braqués, compatibles avec les DonnéesAérodynamiques pour QDV.Début <strong>de</strong> programme : plus tôt dans le cycle <strong>de</strong> conception, <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> est quasimentxée, mais certains éléments sont susceptibles <strong>de</strong> changer. Des Données Aérodynamiquespréliminaires doivent être renseignées, avec un niveau <strong>de</strong> précision correct, mais en favorisant<strong><strong>de</strong>s</strong> temps <strong>de</strong> réponse courts pour accélérer le développement. Dans ce cadre, dans <strong>la</strong> partieIII nous proposons l'utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD rapi<strong>de</strong> pour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, permettantd'assurer un lien entre les Qualités <strong>de</strong> Vol et les Charges dans les Données Aérodynamiques.Ce lien ne pouvait être assuré par les simples MSE.Avant-projets : le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> l'avion n'est pas xé, et on cherche à optimiser les <strong>surfaces</strong> au premierordre. Des règles simples doivent être utilisées pour estimer l'impact d'une modication


2.7 Conclusion 35géométrique sur l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>, et aussi pour limiter les phénomènes instationnaires(développé dans <strong>la</strong> partie IV).Dans les parties suivantes, les méthodologies présentées ont pour objectif d'améliorer <strong>la</strong> capacité<strong><strong>de</strong>s</strong> ingénieurs d'Airbus à modéliser l'ecacité <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, dans lesprincipales phases du processus <strong>de</strong> développement.


36 Chapitre 2. Etu<strong>de</strong> bibliographique


Deuxième partieConstruction <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> chargesspoilers braqués pour les DonnéesAérodynamique


Comment créer un nouveau ModèleAérodynamique ?Lesous-domaineModèlesAérodynamiquesduDépartementd'Aérodynamiqued'Airbusestchargé<strong>de</strong> dénir les modèles permettant <strong>de</strong> caractériser le comportement <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> diérentsavions <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme Airbus et <strong>de</strong> les livrer à diérents domaines sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> Données Aérodynamiques.Les clients sont en particulier : Le domaine Mécanique du Vol et Simu<strong>la</strong>tion qui utilise les Données Aérodynamiques pouré<strong>la</strong>borer le modèle <strong>de</strong> mécanique du vol <strong><strong>de</strong>s</strong> avions. Le domaine Performances qui utilise les Données Aérodynamiques pour déterminer les performances<strong><strong>de</strong>s</strong> avions (manuels <strong>de</strong> performances et <strong>de</strong> vol). Le domaine Charges et Aéroé<strong>la</strong>sticité qui utilise les Données Aérodynamiques pour calculerles charges <strong><strong>de</strong>s</strong> avions (ces charges servent en particulier au dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> structures).Ces modèles et ces données doivent être actualisés régulièrement au cours du développement<strong><strong>de</strong>s</strong> avions <strong>de</strong> manière à suivre les évolutions <strong>de</strong> conguration et à fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> estimations <strong>de</strong> plusen plus précises. Pour é<strong>la</strong>borer les modèles <strong>aérodynamique</strong>s diérents moyens sont utilisés, à savoir<strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques, <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique, <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie et<strong><strong>de</strong>s</strong> essais en vol. Ces moyens sont améliorés en permanence dans le cadre <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> rechercheinternes, français ou européens. Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques connaissent en particulier <strong>de</strong> très grandprogrès liés à l'amélioration <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles physiques (modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbulence en particulier), àl'arrivée <strong>de</strong> nouvelles techniques numériques (développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique Chimère par exemple)et à l'augmentation continue <strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens <strong>de</strong> calcul. Ces progrès permettent <strong>de</strong> nouvellesapplications pour le sous-domaine Modèles Aérodynamiques et ren<strong>de</strong>nt possible le calcul <strong>de</strong>congurations <strong>de</strong> plus en plus complexes.Dans cette partie, le chapitre 3 récapitule les modèles utilisés dans les Données Aérodynamiquespour Charges et pour Qualités <strong>de</strong> Vol et débouche sur les incohérences <strong>de</strong> ces modèles. Nous allonsnous atteler à créer <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP, lorsque les spoilers sont braqués, avec<strong>de</strong>ux contraintes : CohérenceaveclesQDV.Enintégrant<strong>la</strong>chargefournieparlenouveaumodèle,ondoitobtenirune valeur égale à celle obtenue avec le modèle pour QDV. Tous les cas prévus par le modèle QDV doivent être couverts par le modèle <strong>de</strong> Charges, notammentles cas <strong>de</strong> pannes.L'établissement <strong>de</strong> ces modèles va être <strong>la</strong>rgement basé sur <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs RANS elsA-Chimère, permettant<strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs précises et ables <strong><strong>de</strong>s</strong> charges et <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients globaux sur <strong><strong>de</strong>s</strong>congurations avec spoilers braqués. Le chapitre 4 constitue une présentation générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne<strong>de</strong> calcul elsA-Chimère. Les avantages et les dicultés liées à cette méthodologie sont détaillées.Cette partie s'appuie gran<strong>de</strong>ment sur les travaux <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> G. Fillo<strong>la</strong> qui a développé cette capacité<strong>de</strong> calcul dans le département d'<strong>aérodynamique</strong> d'Airbus. Dans ce mémoire, nous avons donc


40fait l'hypothèse que cet outil a été validé et que les résultats qu'il fournit sont ables.Dès lors, <strong>la</strong> physique <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est explicitée dans le chapitre 5. Le but<strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> présenter les principaux phénomènes physiques apparaissant avec le braquage<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, et le lien sur les charges et les qualités <strong>de</strong> vol.Les constatations faites dans ce chapitre permettent <strong>de</strong> dénir les bases d'un nouveau modèle <strong>de</strong>charges répondant aux impératifs xés. La formu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> ce modèle sont détailléesdans le chapitre 6.Ce démonstrateur <strong>de</strong> modèle qui est ainsi présenté, doit être complété et utilisé courant 2008 dansle cadre du projet DARIUS. Il <strong>de</strong>vrait servir <strong>de</strong> base <strong>de</strong> travail pour remp<strong>la</strong>cer le modèle <strong>de</strong> chargesspoilers braqués dans les Données Aérodynamiques.


Chapitre 3Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités<strong>de</strong> Vol et ChargesDans le processus industriel <strong>de</strong> conception d'un avion, l'é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>aérodynamique</strong>sest un élément clé. Véritable base <strong>de</strong> données du comportement <strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> l'avion, ellespermettent <strong>de</strong> déterminer tous les eorts et moments <strong>aérodynamique</strong>s <strong>de</strong> l'avion selon le Mach,l'inci<strong>de</strong>nce,ledérapage...Uncertainnombre<strong>de</strong>modèlesmathématiquesaétédénipourreprésenterle plus dèlement possible les diérents phénomènes physiques se produisant sur l'appareil.Cette partie présente les principaux modèles qui seront manipulées dans toute <strong>la</strong> suite du mémoirepour représenter les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en terme <strong>de</strong> qualités <strong>de</strong> vol et <strong>de</strong> charges.3.1 Repère et conventions <strong>de</strong> signesLes repères <strong>de</strong> travail sont ceux c<strong>la</strong>ssiquement utilisés en mécanique du vol. On distingue (g.3.2) : Le repère avion - R(⃗x, ⃗y, ⃗z),liéàl'avionavecpouroriginesoncentre<strong>de</strong>gravité CG,prisaux25% <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> moyenne <strong>aérodynamique</strong> (CMA). L'axe ⃗x est orienté vers l'avant et appartientau p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> symétrie <strong>de</strong> l'appareil. L'axe ⃗z, également dans le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> symétrie est orienté versle sol. Enn, l'axe ⃗y et normal au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> symétrie, orienté vers l'aile droite. Le repère <strong>aérodynamique</strong> - R a (⃗x a , ⃗y a , ⃗z a ). De même origine que le repère avion, ce repèreest déni <strong>de</strong> sorte que l'axe ⃗x a soit porté par <strong>la</strong> vitesse <strong>aérodynamique</strong> V ⃗ a <strong>de</strong> l'avion, et que<strong>de</strong>ux rotations successives d'angles α et β permettent <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> R à R a .Concernant les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, le braquage δp <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons est par conventionpris positif vers le bas, et négatif vers le haut. Le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoiler δsp est pris positif (g. 3.1).(a) Aileron(b) SpoilerFig. 3.1 Conventions <strong>de</strong> signe pour le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


42 Chapitre 3. Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités <strong>de</strong> Vol et ChargesFig. 3.2 Repères avion et <strong>aérodynamique</strong>s pour qualités <strong>de</strong> vol


3.2 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> efforts et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>aérodynamique</strong>s globaux 433.2 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>aérodynamique</strong>s globaux3.2.1 Dénition <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> momentLes eorts sont modélisés c<strong>la</strong>ssiquement (notations françaises) :F i = 1 2 ρS ref V 2 Ci avec i = x, y, z (3.1)et les moments :M j = 1 2 ρS ref V 2 l ref Cj avec j = l, m, n (3.2)en notant S ref et l ref les <strong>surfaces</strong> et longueurs <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> l'avion, ρ <strong>la</strong> masse volumique <strong>de</strong>l'air, et V <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l'avion.La résultante <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts <strong>aérodynamique</strong>s est projetée dans le repère <strong>aérodynamique</strong> R a , etmodélisée par les coecients <strong>de</strong> traînée Cx, <strong>de</strong> portance Cz et d'eort <strong>la</strong>téral Cy. Le moment<strong>aérodynamique</strong> résultant est par contre projeté dans le repère avion et modélisé par <strong><strong>de</strong>s</strong> coecientsroulis Cl (autour <strong>de</strong> l'axe ⃗x), <strong>de</strong> tangage Cm (autour <strong>de</strong> l'axe ⃗y),et <strong>de</strong> <strong>la</strong>cet Cn (autour <strong>de</strong> l'axe ⃗z).3.2.2 Principales modélisations longitudinales <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiquespour QDVNotation <strong><strong>de</strong>s</strong> gradients :Pour simplier les notations, on utilise <strong>la</strong> convention suivante concernant le gradient <strong>de</strong> portanceen inci<strong>de</strong>nce :Cz α = ∂Cz(3.3)∂αBien entendu, cette notation peut s'appliquer aux gradients <strong>de</strong> n'importe quel autre coecient.PortancePour un avion sans empennage horizontal (SEH), <strong>la</strong> portance exprimée en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nceest décomposée en une partie linéaire et une partie non-linéaire (∆Cz NL ) :Cz SEH = Cz α · (α − α 0 ) + ∆Cz NL (3.4)Laportance<strong>de</strong>l'empennagehorizontal(EH)estdonnéepar(ennotant S H <strong>la</strong>surface<strong>de</strong>référencedu HTP, i H le ca<strong>la</strong>ge du p<strong>la</strong>n et ɛ <strong>la</strong> déexion) :S HCz EH = Cz H ·S ref(3.5)S H= Cz αH · (α − ɛ + i H − α H0 ) ·S ref(3.6)Finalement, <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> l'avion complet est :Cz AC = Cz SEH + Cz EH= Cz α · (α − α 0 ) + ∆Cz NL + Cz αH · (α − ɛ + i H − α H0 ) ·S HS ref


44 Chapitre 3. Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités <strong>de</strong> Vol et ChargesTangagePour une position xée du centre <strong>de</strong> gravité CG, généralement prise au 1/4 avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> CMA1,le moment <strong>de</strong> tangage d'un avion SEH calculé en un point F s'écrit :Cm SEH = Cm 0 SEH +(∆XCG<strong>la</strong> position re<strong>la</strong>tive du foyer sur <strong>la</strong> CMA et ∆Cm NL le terme <strong>de</strong> non-où Cm 0 SEH est le moment <strong>de</strong> tangage à portance nulle, ∆X CGl ref<strong>de</strong> gravité sur <strong>la</strong> CMA, ∆X Fllinéarités.refl refLe moment <strong>de</strong> tangage d'un avion complet s'écrit :Cm AC = Cm SEH + Cm EH= Cm SEH − S HS ref·− ∆X )F· Cz SEH + ∆Cm NLl ref(3.7)<strong>la</strong> position re<strong>la</strong>tive du centre(LHl ref−( )) ( )∆XCGSH · l H− 0.25 · Cz H +· Cm 0Hl ref S ref · l refOn note S H <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> l'empennage, l H sa longueur <strong>de</strong> référence, L H le bras <strong>de</strong>levier entre CG et le point d'application <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts sur l'empennage, et enn Cm 0H le moment <strong>de</strong>tangage <strong>de</strong> l'empennage à portance HTP nulle.D'autres termes existent encore (comme <strong>la</strong> contribution à cabrer <strong><strong>de</strong>s</strong> moteurs par exemple) maissont négligés pour les applications <strong>de</strong> type <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>.TraînéeLe but <strong><strong>de</strong>s</strong> Qualités <strong>de</strong> Vol est d'étudier <strong>la</strong> man÷uvrabilité <strong>de</strong> l'avion. La précision est donc importantepour les coecients suivants : Cz, Cy, Cl, Cm et Cn. En revanche, <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong><strong>la</strong> traînée totale <strong>de</strong> l'avion dans cette discipline n'est pas utile. Cet aspect <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong>l'avion constitue en fait un sujet majeur pour les Performances avion.La traînée <strong>aérodynamique</strong> est <strong>la</strong> force <strong>de</strong> résistance à l'avancement qu'exerce un ui<strong>de</strong> sur toutcorps en mouvement plongé dans ce ui<strong>de</strong>. Ce mécanisme physique a plusieurs origines qui sont lessuivantes (pour plus <strong>de</strong> détails, voir <strong>la</strong> thèse <strong>de</strong> S. Amant (2002)) : La traînée <strong>de</strong> frottement : <strong>la</strong> composante <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée <strong>la</strong> plus importante. Elle résulteexclusivement du caractère visqueux <strong>de</strong> l'air. Ainsi, lorsque l'avion se dép<strong>la</strong>ce, les lets d'airne glissent pas sur <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> l'avion. Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité <strong>de</strong> l'air, ils ont tendance à adhérerà<strong>la</strong>paroietàempêcher<strong>la</strong>progression<strong>de</strong>l'avion.L'intensitédugradient<strong>de</strong>vitessenormalà<strong>la</strong>paroi qui se crée alors détermine le niveau <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> frottement. Il est également important<strong>de</strong> savoir que <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l'écoulement, <strong>la</strong>minaire ou turbulent, est un paramètre déterminantpour <strong>la</strong> valeur du frottement. En eet, un état pleinement turbulent est bien plus propice àgénérer un frottement élevé, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus forte agitation molécu<strong>la</strong>ire qui augmente leséchanges<strong>de</strong>quantités<strong>de</strong>mouvementsentrelesletsui<strong><strong>de</strong>s</strong>etaccroîtlecisaillementà<strong>la</strong>paroi. La traînée induite (par <strong>la</strong> portance) : dans certaines conditions, notamment lors <strong>de</strong>l'atterrisage,onpeutdistinguer<strong>de</strong>uxénormestourbillonss'enroulerenboutd'aile2.Enréalité,à cause <strong>de</strong> l'importante diérence <strong>de</strong> pression qui règne entre l'intrados et l'extrados, le ui<strong>de</strong>a une tendance naturelle à vouloir contourner le bout d'aile pour passer <strong><strong>de</strong>s</strong> fortes aux basses1Cor<strong>de</strong> Aérodynamique Moyenne2En termes d'aéronautique c<strong>la</strong>ssique, <strong>la</strong> traduction très concrète <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée induite est bien cet enroulementtourbillonnaire en bout d'aile. Cependant, il ne faut pas en déduire que l'apparition <strong>de</strong> traînée induite déclenchesystématiquement l'apparition <strong>de</strong> tourbillons marginaux : il est parfaitement possible d'envisager une aile dont levril<strong>la</strong>ge serait tel qu'il n'y aurait aucun enroulement à son extrémité, <strong>la</strong> traînée induite subsistant malgré tout.


3.2 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> efforts et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>aérodynamique</strong>s globaux 45pressions. La composition <strong>de</strong> ce mouvement transversal avec le mouvement longitudinal <strong>de</strong>dép<strong>la</strong>cement<strong>de</strong>l'aviongénèredoncunenroulement<strong>de</strong>ui<strong>de</strong>quitraduitl'existence<strong>de</strong>traînée:<strong>la</strong> traînée induite par <strong>la</strong> portance. C'est le prix à payer pour pouvoir voler. La traînée <strong>de</strong> choc est <strong>la</strong> conséquence <strong><strong>de</strong>s</strong> compressions très brutales (on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> choc) quiapparaissent essentiellement sur les ailes <strong><strong>de</strong>s</strong> avions, lorsque ceux-ci se dép<strong>la</strong>cent à <strong><strong>de</strong>s</strong> vitessesproches ou supérieures à <strong>la</strong> vitesse du son. A <strong>la</strong> traversée <strong>de</strong> ces on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> choc, le ui<strong>de</strong> perdune partie <strong>de</strong> son énergie totale qui se dissipe sous forme <strong>de</strong> chaleur. C'est ce phénomènethermodynamiquement irréversible qui est une <strong><strong>de</strong>s</strong> origines <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> choc. La traînée <strong>de</strong> pression visqueuse : dans l'exemple d'un prol d'aile (écoulement purementbidimensionnel), le paradoxe <strong>de</strong> d'Alembert montre que <strong>la</strong> surpression qui se développe présdu bord <strong>de</strong> fuite compense intégralement <strong>la</strong> surpression située autour du point d'arrêt amont.La traînée du prol est donc nulle. En ui<strong>de</strong> visqueux, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d'une couche limite,<strong>la</strong> répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions sur <strong>la</strong> peau du même prol est sensiblement diérente : cetterecompression "compensatrice" est <strong>de</strong> moindre intensité et ne peut plus s'opposer comme enui<strong>de</strong> parfait à <strong>la</strong> force <strong>de</strong> résistance exercée par le champ <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions au voisinage du pointd'arrêt amont. Il en résulte un eort <strong>de</strong> traînée uniquement dû à <strong>la</strong> pression, communémentappelée traînée <strong>de</strong> pression visqueuse.La traînée est donc décomposée en ces plusieurs termes :CxA/C = Cx i + Cx pv + Cx f + Cx M + . . . (3.8)avec : Cx i <strong>la</strong> traînée induite <strong>de</strong> l'avion, Cx pv <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> pression visqueuse (due à <strong>la</strong>présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite), Cx f <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> frottement et Cx M <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> compressibilité.Ilestégalementcourant<strong>de</strong>calculer<strong>la</strong>traînée<strong>de</strong>chacune<strong><strong>de</strong>s</strong>composantes<strong>de</strong>l'avion(voilure,nacelle,empennage horizontal...). On peut dès lors prendre en compte <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> l'empennage pouréquilibrer longitudinalement l'avion (moment <strong>de</strong> tangage au centre <strong>de</strong> gravité nul)3.2.3 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> dans les Données Aérodynamiquespour QDVOn dénit l'ecacité d'une surface <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> ∆Cj (avec j = x, y, z, l, m, n) comme <strong>la</strong> variationdu coecient Cj en venant braquer <strong>la</strong> surface d'une valeur δs, à iso-α ou iso-Cz. On travaille àiso-α en QDV et à iso-Cz en Performances.Cj(δs) = Cj(δs = 0 ◦ ) + ∆Cj(δs) (3.9)LemodèlemathématiqueutilisédanslesDonnéesAérodynamiquespourQualités<strong>de</strong>Volexprimel'ecacité ∆Cj à iso-α d'une surface quelconque en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :∆Cj(α) = K NL (α) ·(3.10)(∆Cj(α = 0 ◦ ) + ∂∆Cj∂α · α )en faisant intervenir une partie linéaire et un facteur K NL (α) <strong>de</strong> non-linéarités en inci<strong>de</strong>nce.Etablir ces Données Aérodynamiques revient à i<strong>de</strong>ntier à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> type CFD ou essaisen souerie les termes ∆Cj(α = 0 ), ◦ ∂∆Cj/∂α et K NL (α).Les avions Airbus possè<strong>de</strong>nt entre 5 et 8 spoilers par <strong>de</strong>mi-voilure, qu'on diérencie en <strong>de</strong>uxgroupes : les spoilers internes et les spoilers externes. Dans les Données Aérodynamiques pour QDV,sont indiquées les ecacités <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces groupes avec tous leurs spoilers braqués ensembles à <strong>la</strong>même valeur. Pour obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations diérentes (un ou plusieurs spoilers d'un même groupebraqué indiéremment), on fait intervenir <strong><strong>de</strong>s</strong> facteurs d'interaction kintα . qui modélisent <strong>la</strong>0 et kint


46 Chapitre 3. Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités <strong>de</strong> Vol et Chargesperte d'ecacité appliquées aux groupes internes et externes. La totalité <strong><strong>de</strong>s</strong> cas possible peut êtrecouverte avec cette modélisation qui s'écrit alors :(∆Cj(α) = K NL (α) ·kint0 ∆Cj(α = 0 ◦ ) + kintα∂∆Cj∂α · α )Les facteurs d'interaction ne dépen<strong>de</strong>nt ni du braquage <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface ni du nombre <strong>de</strong> Mach,pour simplier leur i<strong>de</strong>ntication. Enn, un <strong>de</strong>rnier facteur k LR modélise les interactions voilureentre les voilures gauche et droite lorsque les <strong>surfaces</strong> sont braquées dissymétriquement.3.2.4 Iso-inci<strong>de</strong>nce ou iso-portance?En QDV, on exprime les ecacités à iso-inci<strong>de</strong>nce avion. ce<strong>la</strong> signie que le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients∆Ci se fera à <strong>la</strong> même inci<strong>de</strong>nce avec et sans <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées. En revanche, enPerformances, on préfère travailler à iso-portance avion. Pourquoi?Les Qualités <strong>de</strong> Vol étant <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées en partie à <strong>la</strong> dénition <strong><strong>de</strong>s</strong> lois <strong>de</strong> pilotages, il est commo<strong>de</strong><strong>de</strong> paramétrer les modèles en fonction d'une gran<strong>de</strong>ur directement mesurable sur l'avion en vol,comme l'inci<strong>de</strong>nce. Utiliser le Cz à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce dans les modèles ajouterait une étapeimprécise dans le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités. On travaille donc à iso-inci<strong>de</strong>nce en QDV.Les Performances sont en revanche en gran<strong>de</strong> partie prévisionnelles. La traînée <strong>de</strong> l'avion étanttraditionnellement exprimée en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance et non <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce, on exprimera lesecacités à iso-Cz.3.3 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge3.3.1 Dénition du coecient <strong>de</strong> portance localPar convention, les coecients <strong>aérodynamique</strong>s locaux sont notés Ki (i = x, y, z, l, m, n), quandCi faisait référence aux coecients globaux.Considérons une voilure d'envergure 2b, orientée selon le repère avion précé<strong>de</strong>mment déni.Notonsl'abscisseréduiteenenvergure η = y/b.Suruneenvergureélémentaire dy,l'eort<strong>de</strong>portancedF z vaut (pour −b ≤ y ≤ b) :dF z = 1 2 ρ V 2 Kz dSavec l(y) <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure en y. On a alors :d'où := 1 2 ρ V 2 Kz l(y) dyF z =12 ρ S ref V 2 Cz =⇒ S ref Cz =En introduisant l'abscisse réduite, on obtient :Cz =∫ 1−1Kz∫ +b−b∫ +b−b∫ +b−bbS refdF z12 ρ V 2 Kz l(y) dyKz l(y) dyl(η) dη


3.3 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge 47Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations symétriques, on a :Cz =∫ 10∫ 1Kz2bl(η) dηS ref(3.11)= Kz l(η) dη (3.12)0 lgen notant lg = S ref /2b <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> géométrique <strong>de</strong> l'avion, qui ne doit pas être confondue avec <strong>la</strong>CMA. La gran<strong>de</strong>ur Kz · l/lg modélise <strong>la</strong> charge locale appliquée à <strong>la</strong> voilure.3.3.2 Lien entre le Kz et le moment <strong>de</strong> roulisLa connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> charge en envergure permet <strong>de</strong> calculer simplement <strong>de</strong> façonapprochée, mais avec une assez bonne précision le moment <strong>de</strong> roulis Cl, en négligeant le dièdre et<strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure.Par dénition du moment <strong>de</strong> roulis, on a :Ml = 1 2 ρ V 2 S ref l ref Cl==∫ b−b∫ b−1−by dF z12 ρ V 2 Kz l y dyD'où en simpliant cette expression, et en faisant le changement <strong>de</strong> variable η = y/b, on obtient,tous calculs faits l'expression du coecient <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> roulis :∫ 1b 2Cl = Kz l η dηS ref l ref(3.13)L'expression équivalente pour une <strong>de</strong>mi-voilure (droite par exemple) est :∫ 1b 2Cl D = Kz l η dη0 S ref l ref(3.14)3.3.3 Expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nceD'un point <strong>de</strong> vue <strong>aérodynamique</strong>, l'expression du Kz en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce est assez analogueau coecient <strong>de</strong> portance global <strong>de</strong> l'avion. Seulement, du fait <strong><strong>de</strong>s</strong> eets 3D, on fait intervenirl'inci<strong>de</strong>nce eective α e = α ∞ + α i , où α i est l'inci<strong>de</strong>nce induite et α ∞ l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'avion :Kz = Kz α · (α e − α 0 )= Kz α · (α ∞ + α i − α 0 ) (3.15)Cette expression est intéressante, mais malheureusement il est ardu <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> valeur duterme α i . Cependant, l'inci<strong>de</strong>nce induite dépend du Cz <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, notamment par l'expressionsuivante, obtenue pour une aile elliptique grâce à <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Prandtl :α i = − CzπλDés lors, en supposant une re<strong>la</strong>tion linéaire entre <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et l'inci<strong>de</strong>nce, l'expressiondu Kz <strong>de</strong>vient :Kz W ing = Kz 0 + A α · Cz W ing (3.16)


48 Chapitre 3. Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités <strong>de</strong> Vol et ChargesCette modélisation est extrêmement intéressante car elle permettrait d'assurer une cohérenceentre un modèle QDV <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance voilure et un modèle charge, avec un coecient QDV quipilote le niveau <strong>de</strong> charge.De façon simi<strong>la</strong>ire à l'équation 3.15, <strong>la</strong> charge sur l'empennage peut être écrite en faisant en plusintervenir <strong>la</strong> déexion locale ɛ loc :Kz H = Kz αH · (α ∞ + α iH − ɛ loc − α 0H ) (3.17)La déexion locale ne doit pas être confondue avec <strong>la</strong> déexion globale. En eet, cette <strong>de</strong>rnièrene peut être calculée en intégrant simplement <strong>la</strong> déexion locale : il faut prendre en compte lesinci<strong>de</strong>nces induites dans le calcul. Du fait <strong>de</strong> cette absence <strong>de</strong> lien direct entre les déexions localeset globales, il est plus compliqué d'établir un modèle cohérent entre les charges et les QDV pourl'empennage horizontal. Aucun modèle équivalent à l'équation 3.16 n'existe pour le HTP.3.3.4 Ecacité locale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>De même que pour le coecient global, l'ecacité locale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> s'écrit :On montre en dérivant l'équation 3.12 que :∆Kj(δs) = Kj(δs) − Kj(δs = 0 ◦ )∫ 1∆Cz = ∆Kz l(η) dη (3.18)0 lgL'ecacité locale en portance sur <strong>la</strong> voilure s'exprime en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents paramètresintroduits :∆Kz(δsp) = Kz α · (∆α i (δsp) − ∆α 0 ) (3.19)et sur l'empennage horizontal, en faisant en plus intervenir <strong>la</strong> déexion locale :∆Kz H (δsp) = Kz αH · (∆α iH (δsp) − ∆ɛ loc (δsp)) (3.20)3.3.5 Modéles mathématiques <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour ChargesIl est bien entendu plus compliqué <strong>de</strong> modéliser une répartition <strong>de</strong> charge en envergure qu'ununique coecient <strong>de</strong> type qualité <strong>de</strong> vol. Compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> multiples cas existants, en modiant lebraquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>, les combinaisons <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> braquées, l'inci<strong>de</strong>nce, le nombre <strong>de</strong> Mach, etéventuellement en prenant en compte les interactions voilure gauche et voilure droite, ce<strong>la</strong> correspondà <strong><strong>de</strong>s</strong> milliers <strong>de</strong> cas possibles.Pour simplier le problème seuls les cas dimensionnants d'un point <strong>de</strong> vue Charges sont décritsdans les Données Aérodynamiques. Par exemple, pour l'A319, ce<strong>la</strong> correspond à 5 congurations <strong><strong>de</strong>s</strong>poilers diérentes, caractéristiques <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> man÷uvre en roulis ou encore <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence,pour diérents braquages.Pour chacun <strong>de</strong> ces cinq cas, un ba<strong>la</strong>yage en inci<strong>de</strong>nce est donné, pour diérents Mach. Lamodélisation utilisée est très diérente dans son approche <strong>de</strong> celles vues jusqu'à présent. En eet,l'ecacité ∆Kz(α) est linéaire par morceaux pour représenter au mieux <strong>la</strong> donnée <strong>de</strong> référence.Seuls sont modélisés les coecients <strong>de</strong> portance et <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> tangage au bord d'attaque. Pourj = (z, m) et pour une conguration <strong>de</strong> spoiler i (pour l'A319, voir le tableau 3.1), on a :∆Kj i = ∆Kj0 i + ∆Kj1(α) i + ∆Kj2(α) i + ∆Kj3(α) i + ∆Kj4(α) i + ∆Kj5(α) (3.21)i


3.4 Conclusion 49Cong. SP1 SP2 SP3 SP4 SP51 15 ◦ 152 ◦20 ◦ 203 - - ◦25 ◦ 254 ◦23 ◦ 40 ◦ 40 -5 - ◦ 23 ◦ 40 ◦ 40 ◦ 25 ◦Tab. 3.1 Liste <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> braquages symétriques <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers <strong>de</strong> l'A319 modélisés dans les DonnéesAérodynamiques pour Chargesavec :( ∂Kj∆Kj1(α) i = ∆∂α( ∂Kj∆Kj2(α) i = ∆∂α( ∂Kj∆Kj3(α) i = ∆∂α( ∂Kj∆Kj4(α) i = ∆∂α( ∂Kj∆Kj5(α) i = ∆∂α) i1) i2) i3) i4) i5· α· (α − α 2 ) = 0 si α < α 2· (α − α 3 ) = 0 si α < α 3· (α − α 4 ) = 0 si α < α 4· (α − α 5 ) = 0 si α < α CRLe terme ∆Kj0 est l'ecacité à inci<strong>de</strong>nce nulle, et les inci<strong>de</strong>nces limites <strong>de</strong> chaque zone correspon<strong>de</strong>ntà i α 2 < α 3 < α 4 < α CR . Etablir les Données Aérodynamiques pour Charges consistealors à i<strong>de</strong>ntier les diérentes zones linéaires, les inci<strong>de</strong>nces limites et les gradients correspondantspour chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations envisagées. Ces données sont fournies pour <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> braquagessymétriques, mais aussi et <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon, pour <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages dissymétriques, en prenant encompte les interactions entre les <strong>de</strong>ux voilures.3.4 ConclusionOutre <strong>la</strong> dénition <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents coecients et modélisations qui seront utilisés dans toute <strong>la</strong>suite <strong>de</strong> ce mémoire, quelques remarques peuvent être tirées <strong>de</strong> <strong>la</strong> confrontation <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles mathématiquesutilisés dans les Données Aérodynamiques pour Charges et Qualités <strong>de</strong> Vol.Tout d'abord, il est évi<strong>de</strong>nt qu'ils sont complètement diérents tant dans leurs approches quedans leurs objectifs. Dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> QDV, on cherche à représenter l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> gouvernes dansl'intégralité du domaine <strong>de</strong> vol <strong>de</strong> l'avion, alors que les Charges se focalisent sur certains pointsparticuliers dimensionnants pour <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> l'appareil. Travailler avec <strong>de</strong>ux équipes, l'une responsable<strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour QDV, l'autre <strong><strong>de</strong>s</strong> Charges, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies et<strong><strong>de</strong>s</strong> jeux <strong>de</strong> données <strong>de</strong> référence diérents conduit nécessairement à l'obtention <strong>de</strong> Données Aérodynamiquesinconsistantes : l'intégration <strong><strong>de</strong>s</strong> Charges tabulées ne donne pas le coecient QDVcorrespondant.En cherchant à avoir une vision intégrée du processus <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>,où l'on considère à <strong>la</strong> fois <strong><strong>de</strong>s</strong> critères orientés QDV et Charges, ce type <strong>de</strong> modélisations nepeut convenir : l'inhomogénéité <strong><strong>de</strong>s</strong> approches les rend inexploitables. Actuellement, les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong><strong>contrôle</strong> peuvent être dimensionnées distinctement selon <strong><strong>de</strong>s</strong> critères QDV ou Charges, conduisant à<strong><strong>de</strong>s</strong> optima locaux pour ces disciplines. Mais il est impossible en l'état actuel <strong><strong>de</strong>s</strong> modélisations <strong><strong>de</strong>s</strong>


50 Chapitre 3. Modèles <strong>aérodynamique</strong>s pour Qualités <strong>de</strong> Vol et ChargesDonnéesAérodynamiques<strong>de</strong>proposerundimensionnementglobaloptimalenconsidérantl'ensemble<strong><strong>de</strong>s</strong> critères.Il est donc nécessaire <strong>de</strong> travailler avec une unique modélisation qui doit prendre en compte lesbesoins <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux mon<strong><strong>de</strong>s</strong>. La solution proposée consiste à créer un modèle où les QDV etles Charges sont fortement connectées pour forcer leur cohérence.Il est bien plus aisé <strong>de</strong> répercuter <strong><strong>de</strong>s</strong> modications dans <strong>la</strong> conception géométrique <strong>de</strong> l'avionsur le coecient QDV que sur <strong>la</strong> charge, car les bases <strong>de</strong> données à traiter sont plus légères. L'idéeprincipale <strong><strong>de</strong>s</strong> modélisations pour assurer ce lien fort est donc <strong>de</strong> piloter <strong>la</strong> charge par les coecientsglobaux. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> recalculer <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> charge très rapi<strong>de</strong>ment après un changementgéométrique quelconque, tout en gardant une base <strong>de</strong> données cohérente avec les QDV.Dans cette partie du mémoire, nous allons proposer un nouveau type <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> variation<strong>de</strong> charge due au braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoiler sur <strong>la</strong> voilure et sur l'empennage horizontal, supportanttoutes les congurations <strong>de</strong> braquages possibles, et compatible avec <strong>la</strong> modélisation pour Qualités<strong>de</strong> Vol. Pour ce faire, on s'appuiera <strong>la</strong>rgement sur <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats <strong>de</strong> calculs elsA-Chimère.


Chapitre 4La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>La métho<strong>de</strong> Chimère permet aux métho<strong><strong>de</strong>s</strong> structurées <strong>de</strong> s'aranchir <strong>de</strong> <strong>la</strong> coïnci<strong>de</strong>nce entre lesdiérents blocs du mail<strong>la</strong>ge. Elle a été proposée par Steger et al. (1983), puis développée par Beneket al. (1985) et Meakin (1998). Boeing l'a notamment utilisée pour eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs sur un B777en conguration hypersustentée (Rogers, 2000). Cette métho<strong>de</strong> est potentiellement très puissanteet peut rivaliser avec les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> non-structurées pour mailler <strong><strong>de</strong>s</strong> géométries complexes.Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul RANS elsA et sa capacité à traiter les mail<strong>la</strong>ges Chimère a constitué l'outil<strong>de</strong> départ <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse. Suite à <strong>la</strong> thèse <strong>de</strong> G. Fillo<strong>la</strong>, le potentiel <strong>de</strong> cet outil a commencéà émerger pour les applications <strong>de</strong> type qualité <strong>de</strong> vol et charge. La capacité <strong>de</strong> traiter rapi<strong>de</strong>mentet précisément les sujets re<strong>la</strong>tifs aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> a permis <strong>de</strong> nombreuses applications quijusqu'alors étaient inaccessibles. Dès lors, en travail<strong>la</strong>nt sur un mail<strong>la</strong>ge avion invariant, et en générantuniquement le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface, on simplie gran<strong>de</strong>ment le processus industriel.Dans ce chapitre, nous allons présenter les principes fondamentaux <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>, ainsi quesa mise en ÷uvre pratique pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s, en insistant surcertainspointsclésduprocessus.Laplupart<strong><strong>de</strong>s</strong>informationsthéoriquesdécrivant<strong>la</strong>métho<strong>de</strong>etsonimp<strong>la</strong>ntation dans elsA sont issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse <strong>de</strong> G. Fillo<strong>la</strong> et du manuel théorique d'elsA (ONERADSNA, 2006), partie "Métho<strong>de</strong> Chimère", rédigée par M-C. Le Pape et Ch. Benoît.4.1 Principe général <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>En s'émancipant <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong>nce entre blocs, un mail<strong>la</strong>ge Chimère consiste doncen une association <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges élémentaires qui s'interpénètrent et communiquent les uns avec lesautres par interpo<strong>la</strong>tion.La métho<strong>de</strong> Chimère est généralement adoptée pour mailler <strong><strong>de</strong>s</strong> géométries complexes : en eet,<strong>de</strong> telles géométries peuvent se décomposer en plusieurs sous-géométries plus simples qui serontmaillées indépendamment. Pour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, ces domaines sont générés àl'ai<strong>de</strong>d'outils<strong>de</strong>mail<strong>la</strong>geautomatiques(g.4.1)baséssurlemoduleHEXA<strong>de</strong>ICEMCFD,prenanten entrée uniquement <strong>la</strong> CAO <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, <strong>surfaces</strong> non-braquées. La forme <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> est reconstruiteautomatiquement, et <strong>la</strong> grille est générée en utilisant une topologie prédénie. L'utilisateurdétermine uniquement le niveau <strong>de</strong> ranement du mail<strong>la</strong>ge.Si le mailleur automatique <strong>de</strong> spoiler génère directement le mail<strong>la</strong>ge au braquage souhaité, enrevanche, le mailleur automatique d'aileron sert uniquement à générer les fentes <strong>de</strong> part et d'autre


52 Chapitre 4. La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>(a)(b)Fig. 4.1 Exemple <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges Chimère d'aileron (a), et <strong>de</strong> spoiler (b)<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface pour permettre une discontinuité. Le braquage est réalisé ultérieurement en utilisantles outils <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge MeMo et VolDef introduit par G. Fillo<strong>la</strong>. On précise égalementque les calculs ailerons braqués nécessitent <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges avions spéciquement adaptés pour bienmodéliser les fentes <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong> l'aileron.Ces sous-domaines sont ensuite concaténés en un seul et même mail<strong>la</strong>ge (g. 4.2) et les cellulesaux frontières <strong><strong>de</strong>s</strong> domaines <strong>de</strong>viennent <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules d'interpo<strong>la</strong>tion, leurs valeurs ne seront pas calculéespar le schéma numérique mais par un processus d'interpo<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>puis un autre domaine. Unprétraitement est ensuite appliqué an <strong>de</strong> rechercher les cellules donneuses, qui vont transmettre lesinformations aux cellules d'interpo<strong>la</strong>tion.Fig. 4.2 Mail<strong>la</strong>ge d'avion avec quatre blocs Chimère pour le spoiler voilure gauche, le HTP et leVTP (Fillo<strong>la</strong>, 2006)Dans un mail<strong>la</strong>ge Chimère, chaque sous-domaine ne discrétise pas tous les corps physiques. Unepartie <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge d'un sous-domaine Chimère peut donc pénétrer à l'intérieur d'un corps présentdans un autre sous-domaine. Ce problème est résolu en introduisant <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> cellules masquées :le schéma numérique n'est pas appliqué dans les cellules masquées et les variables conservativeset turbulentes restent à leur niveau initial au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> itérations. On utilisera cette notion pourdésactiver les cellules qui se situent à l'intérieur <strong><strong>de</strong>s</strong> corps.Une cellule d'un mail<strong>la</strong>ge Chimère peut donc être :


4.2 Condition limite <strong>de</strong> recouvrement 53Calculée : on applique le schéma numérique à ces cellules, Masquée : ces cellules ne sont pas calculées par le schéma numérique et leurs valeurs n'évoluentpasaucours<strong><strong>de</strong>s</strong>itérations.Enparticulier,serontmasquéeslescellulessituéesàl'intérieurd'un corps, Interpolée : ces cellules ne sont pas calculées par le schéma numérique, mais on leur aecteune valeur interpolée <strong>de</strong>puis un autre mail<strong>la</strong>ge. Seront interpolées, les cellules situées auxfrontières <strong><strong>de</strong>s</strong> domaines Chimère ou aux frontières <strong><strong>de</strong>s</strong> zones masquées, Donneuse : ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules calculées et dont <strong>la</strong> valeur est utilisée pour mettre à jour lescellules interpolées.4.2 Condition limite <strong>de</strong> recouvrementComme nous l'avons évoqué dans le premier paragraphe, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère a besoin d'unenouvelle condition limite <strong>de</strong> raccord an <strong>de</strong> faire communiquer ensemble les diérents groupes Chimère.Cette condition limite, dite <strong>de</strong> recouvrement, sera appliquée aux frontières extérieures <strong><strong>de</strong>s</strong>diérents groupes Chimère et aux frontières <strong><strong>de</strong>s</strong> zones masquées. Ainsi, sur <strong>la</strong> g. 4.3, les variables<strong><strong>de</strong>s</strong> cellules d'un domaine 1 auxquelles on applique cette condition limite voient leurs valeurs mises àjour, non pas par l'application du schéma numérique, mais par un processus d'interpo<strong>la</strong>tion à partir<strong>de</strong> ces mêmes variables en <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> discrétisation d'un domaine 2. Ceci assure un transfertd'informations du domaine 2 vers le domaine 1.D Transfert <strong>de</strong>11vers2Transfert <strong>de</strong> 2vers 1Condition limite <strong>de</strong> recouvrementD 2Fig. 4.3 Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition limite <strong>de</strong> recouvrement (Fillo<strong>la</strong>, 2006)Dans nos applications, cette condition limite correspond donc à <strong>la</strong> frontière extérieure <strong><strong>de</strong>s</strong> domainesChimère (g. 4.4).4.3 Non-conservativité du raccord ChimèreUn <strong><strong>de</strong>s</strong> inconvénients majeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère est que <strong>la</strong> condition limite <strong>de</strong> recouvrementne préserve pas <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> conservativité. Ainsi, le théorème <strong>de</strong> Lax-Wendro (J-M. Moschetta,1997)quigarantit<strong>la</strong>convergenceversunesolutionfaiblesousconditions<strong>de</strong>consistanceet<strong>de</strong>conservativité<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique ne peut être vérié, et rien n'assure que <strong>la</strong> solution obtenue vérie


54 Chapitre 4. La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>Fig. 4.4 Condition limite <strong>de</strong> recouvrement dans un mail<strong>la</strong>ge A380 avec spoiler braquéles re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Rankine-Hugoniot.Deux métho<strong><strong>de</strong>s</strong> existent pour rendre les transferts <strong>de</strong> données Chimère conservatifs. La premièreest proposée par Moon et Liou (1989). Avec cette métho<strong>de</strong>, <strong>la</strong> zone recouverte est reconstruite <strong>de</strong>manière à former un mail<strong>la</strong>ge non structuré. Le mail<strong>la</strong>ge hybri<strong>de</strong> résultant est nommé mail<strong>la</strong>geDragon. Comme chaque point <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge est maintenant parfaitement coïnci<strong>de</strong>nt, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>volumes nis préserve les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> conservation. Cette technique <strong>de</strong>man<strong>de</strong> toutefois l'utilisationd'un solveur non-structuré (non-disponible dans elsA).Une autre métho<strong>de</strong> conservative, proposé par Wang (1995), consiste à reconstruire <strong><strong>de</strong>s</strong> conditionslimites non-coïnci<strong>de</strong>ntes (NCT) aux interfaces Chimère. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rai (1986) est ensuite appliquée.Cette approche certes re<strong>la</strong>tivement simple en 2D, <strong>de</strong>vient en revanche très complexe dèsque l'on abor<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges 3D industriels (avec <strong><strong>de</strong>s</strong> faces et <strong><strong>de</strong>s</strong> arêtes dégénérées, etc...).Dans sa version actuelle, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère intégrée dans elsA n'est pas conservative mais cecine s'est pas révélé gênant pour les diérentes applications qui ont été réalisées.4.4 MasquageComme nous l'avons vu plus haut, il est souvent nécessaire avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère d'annihilerle fonctionnement <strong>de</strong> certaines cellules car celles-ci se situent dans une zone non-physique (à l'intérieurd'un corps, par exemple sur <strong>la</strong> g. 4.5) ou parce que leurs dimensions ne permettent pas <strong>de</strong>capter correctement <strong>la</strong> physique du problème. Pour simplier le repérage <strong>de</strong> ces cellules, on utiliseune technique <strong>de</strong> "masquage" et on appelle ces cellules <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules masquées.A l'issue <strong>de</strong> l'étape <strong>de</strong> masquage, en chaque point un tableau binaire i chim est rempli. Ce tableaurenvoie <strong>la</strong> valeur 0 pour les points masqués ou interpolés, et 1 pour les points calculés par le schémanumérique. Il sut donc <strong>de</strong> multiplier le terme <strong>de</strong> droite <strong>de</strong> l'équation discrète <strong>de</strong> Navier-Stokes pari chim pour annuler l'évolution temporelle <strong><strong>de</strong>s</strong> points masqués ou interpolés.Diverses techniques <strong>de</strong> masquage existent dans <strong>la</strong> littérature. On peut citer par exemple, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>duvecteurnormal,<strong>la</strong>métho<strong>de</strong>avecgrillecartésienne(Meakin,1998),<strong>la</strong>métho<strong><strong>de</strong>s</strong><strong><strong>de</strong>s</strong>"rayonsx" (Meakin, 2001). Dans elsA, <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> masquage utilise <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments géométriques simples.Ces éléments s'appuient sur une fenêtre topologique (i1,j1,k1,i2,j2,k2) d'un certain groupe Chimère.Les cellules <strong><strong>de</strong>s</strong> autres groupes Chimère situées géométriquement à l'intérieur <strong>de</strong> cet élément neseront pas calculées. De manière imagée, on a fait un trou dans les autres groupes Chimère.


4.4 Masquage 55Fig. 4.5 Interpénétration <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules avec un mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> spoiler sur un prol4.4.1 Masque parallélépipè<strong>de</strong> rectangleLe masque parallélépipè<strong>de</strong> rectangle est très facile à utiliser. Ses dimensions sont les dimensionsminimales et maximales dans toutes les directions <strong>de</strong> l'espace <strong>de</strong> <strong>la</strong> fenêtre topologique support. Letest <strong>de</strong> repérage intérieur/extérieur <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules est trivial.Concernant un avion avec un spoiler, le masque est constitué d'un parallélépipè<strong>de</strong> rectangle entourantauplusjustelespoiler(g.4.6).Cemasquageestensuiteappliquéaudomaineavion:toutesles cellules <strong>de</strong> ce domaine situées à l'intérieur du parallélépipè<strong>de</strong> sont désactivées et ne participentplus au processus itératif.Fig. 4.6 Exemple <strong>de</strong> masque parallélépipédique autour d'un spoilerOn peut remarquer que le masquage parallélépipédique est inadapté dans le cas où les corpssitués dans diérents groupes Chimère sont assez proches géométriquement. En eet, les masques<strong><strong>de</strong>s</strong> corps peuvent se superposer, rendant impossible l'interpo<strong>la</strong>tion aux frontières <strong>de</strong> chacun (car <strong>la</strong>cellule donneuse serait elle-même masquée).


56 Chapitre 4. La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>4.4.2 Masque cartésienAn d'éviter les problèmes <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> masque, il est utile <strong>de</strong> dénir un masque <strong>de</strong>manière plus précise. On peut utiliser, dans ce cas, le masquage par éléments cartésiens. Il consisteen <strong>la</strong> juxtaposition <strong>de</strong> parallélépipè<strong><strong>de</strong>s</strong> rectangles dans <strong>de</strong>ux dimensions <strong>de</strong> l'espace.Pour dénir ce masque, on commence par construire une grille cartésienne support bidimensionnelle,dont les dimensions topologiques sont quelconques et dont les dimensions géométriquessont les dimensions minimales et maximales <strong>de</strong> <strong>la</strong> projection p<strong>la</strong>ne <strong>de</strong> l'obstacle dans une direction<strong>de</strong> l'espace donnée. Chaque élément cartésien <strong>de</strong> cette grille constitue <strong>la</strong> base d'un parallélépipè<strong>de</strong>rectangle. Ce parallélépipè<strong>de</strong> rectangle est ensuite limité en hauteur par les dimensions minimale etmaximale <strong>de</strong> l'obstacle qu'il rencontre.Fig. 4.7 Exemple <strong>de</strong> masque cartésien autour d'un spoilerCe masque permet <strong>de</strong> représenter <strong>de</strong> manière précise l'objet support et permet donc d'éviter plusfacilement <strong><strong>de</strong>s</strong> recouvrements <strong>de</strong> masques. Ce masquage induit cependant un autre inconvénient :en eet, en représentant l'objet au plus près, il implique <strong>de</strong> faire les interpo<strong>la</strong>tions aux frontières<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone trouée avec <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules donneuses pouvant être situées dans <strong>la</strong> couche limite <strong>de</strong> l'objeten question. Cette zone est connue pour être sujette à <strong>de</strong> fortes variations <strong>de</strong> vitesse, ce qui induitnécessairement une erreur d'interpo<strong>la</strong>tion plus gran<strong>de</strong> que dans une zone où les gradients sont plusfaibles.4.5 Points orphelinsParfois, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule donneuse échoue et le point à interpoler ne peut pas être calculépar le solveur. Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins. Ce problème se manifeste pour diverses raisons : Quand le recouvrement <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge est insusant pour associer une cellule donneuse à chaquecellule d'interpo<strong>la</strong>tion; ou lorsque <strong>la</strong> cellule donneuse existe, mais est elle-même une celluled'interpo<strong>la</strong>tion. Plusieurs techniques existent dans le co<strong>de</strong> elsA pour pallier ce problème. Quand <strong>de</strong>ux corps situés dans <strong>de</strong>ux groupes Chimère diérents s'interpénètrent géométriquement.Cette situation conduit systématiquement à <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins situés à l'intersection<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux corps car les masques se recouvrent. Ce genre <strong>de</strong> géométrie <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une topologie<strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge judicieuse. Quand une même surface <strong>de</strong> paroi est discrétisée <strong>de</strong> manière diérente par <strong>de</strong>ux domainesChimère. Il se peut alors qu'un centre <strong>de</strong> cellule à interpoler soit physiquement vue commeétant à l'intérieur du corps dans l'autre domaine Chimère. Une légère modication <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge


4.5 Points orphelins 57sera nécessaire pour éviter ce problèmeL'élimination <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins constitue <strong>la</strong> principale diculté pratique <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs Chimère,et plusieurs itérations <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges et masquages peuvent s'avérer nécessaires pour y parvenir.4.5.1 Points orphelins dus à un recouvrement insusantLa gure 4.8 illustre ce problème sur <strong>de</strong>ux cas monodimensionnels. On considère <strong>de</strong>ux mail<strong>la</strong>gesprésentant une zone <strong>de</strong> recouvrement. Pour rendre cette gure plus lisible, les mail<strong>la</strong>ges sont légèrementdécalés l'un par rapport à l'autre. Les points A i et B i (i = 1 ou 2) aux frontières <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges1 et 2 sont les points d'interpo<strong>la</strong>tion. La solution <strong>de</strong> tous les autres points à partir <strong>de</strong> C i étantconnue, les points d'interpo<strong>la</strong>tion permettent aux <strong>de</strong>ux mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> communiquer correctement.Dans le premier exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> g. 4.8, le recouvrement est susant. Le point A 1 interpole sa valeurà partir <strong>de</strong> D 2 et E 2 . Le point B 2 fait <strong>de</strong> même avec C 2 et D 2 . Les points C 2 , D 2 et E 2 ayant unesolution connue, aucun problème ne se pose pour le mail<strong>la</strong>ge 1, et réciproquement pour le mail<strong>la</strong>ge2.Dans le <strong>de</strong>uxième exemple, le point A 1 calcule sa valeur à partir <strong>de</strong> D 2 et C 2 , et le point B 1 interpolesa valeur à partir <strong>de</strong> C 2 et B 2 . Seulement, le point B 2 est un point d'interpo<strong>la</strong>tion, qui est calculéà partir <strong>de</strong> B 1 . Les points B 1 et B 2 ne peuvent être calculés, ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins.Pour répondre au problème <strong>de</strong> recouvrement insusant, Benoît et al. (2002) proposent troistraitements : l'extrapo<strong>la</strong>tion à partir d'une cellule voisine, l'interpo<strong>la</strong>tion sur une seule rangée <strong>de</strong>cellules et l'écriture <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule d'interpo<strong>la</strong>tion sous un format implicite.Ex. 1 : recouvrement suffisantMail<strong>la</strong>ge 1E 1D 1C 1Mail<strong>la</strong>ge 2C 1B 1A 1A 2B 2C 2D 2E 2Points d’interpo<strong>la</strong>tionEx. 2 : recouvrement insuffisantMail<strong>la</strong>ge 1C 1B 1D 1C 1A 1A 2B 2C 2D 2Points orphelinsMail<strong>la</strong>ge 2Fig. 4.8 Ex. 1 : recouvrement susant <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges permettant le calcul <strong>de</strong> tous les pointsd'interpo<strong>la</strong>tion. Ex. 2 : recouvrement insusant conduisant à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> points orphelins4.5.2 Points orphelins dus à <strong><strong>de</strong>s</strong> intersections <strong>de</strong> corpsUn problème dicile à traiter pour <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère est celui <strong><strong>de</strong>s</strong> intersections <strong>de</strong> corps.En eet, lorsque <strong>de</strong>ux corps sont jointifs, on doit se poser <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentativité <strong>de</strong>leurs intersections; car mailler indépendamment chaque corps supposerait également le masquage


58 Chapitre 4. La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><strong>de</strong> chaque corps et donc un recouvrement <strong>de</strong> masque au niveau <strong>de</strong> l'intersection <strong><strong>de</strong>s</strong> corps. Cerecouvrement <strong>de</strong> masques conduirait fatalement à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> points orphelins car, à cet endroitlà, <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules donneuses seraient masquées. Ce problème n'a pas été rencontré dans les applicationsfaites dans ce mémoire.4.5.3 Points orphelins dus à une double discrétisation <strong>de</strong> corpsLe fait <strong>de</strong> discrétiser un même corps dans <strong>de</strong>ux groupes Chimère diérents peut poser un problème<strong>de</strong> point orphelin. En eet, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface, certaines cellules situées dansun domaine Chimère peuvent être vues comme étant situées à l'intérieur du corps du point <strong>de</strong> vue<strong>de</strong> l'autre domaine Chimère.La Figure 4.9 c<strong>la</strong>rie cette notion à partir d'un exemple volontairement exagéré. Soit <strong>la</strong> surface(S) concave discrétisée <strong>de</strong> manière grossière par <strong>de</strong>ux domaines Chimère (D1) et (D2), et soit lepoint M <strong>de</strong> (D1) que l'on cherche à interpoler dans (D2). Alors dans une telle conguration M estorphelin car on ne peut pas le localiser dans une cellule <strong>de</strong> (D2).(D 2 )(S)(D 1 )MFig. 4.9 Problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> double dénition <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi (Fillo<strong>la</strong>, 2006)Pour résoudre ce problème, Schwarz (2000) propose une métho<strong>de</strong> consistant à décaler articiellementau moment du prétraitement, les points <strong>de</strong> surface d'un groupe Chimère. Ainsi, on permetd'eectuer les interpo<strong>la</strong>tions entre domaines. Cette option n'a été rendue opérationnelle dans elsAque tardivement, et une solution <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cement a dû être utilisée.On constate que le problème lié à <strong>la</strong> double dénition <strong>de</strong> corps est d'autant plus important queles mail<strong>la</strong>ges sont ns à <strong>la</strong> paroi. Dans le cas <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> type Navier-Stokes avec un y + = 1pour <strong>la</strong> première maille, ce problème <strong>de</strong>vient donc prépondérant, et ce d'autant plus que le nombre<strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> l'écoulement est élevé. Fillo<strong>la</strong> propose donc d'utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> type lois <strong>de</strong>parois, qui autorisent à construire <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges avec un y <strong>de</strong> première maille <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50,au lieu <strong>de</strong> 1 pour <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges bas-Reynolds. Utiliser <strong>de</strong> tels + mail<strong>la</strong>ges diminue <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong>rencontrer <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins dus à <strong>la</strong> double dénition <strong>de</strong> corps.4.6 Autres remarquesUne fois les précé<strong>de</strong>ntes étapes eectuées et qu'on se soit assuré qu'il n'y a plus <strong>de</strong> point orphelin,le calcul peut être <strong>la</strong>ncé sur le calcu<strong>la</strong>teur. Les rég<strong>la</strong>ges numériques sont les mêmes que ceuxc<strong>la</strong>ssiquement utilisés à Airbus pour les calculs elsA.Lepost-traitement<strong>de</strong>man<strong>de</strong>uneattentionparticulièredufait<strong>de</strong><strong>la</strong>doubledénition<strong>de</strong>certaineszones d'extrados et d'intrados. Aucune métho<strong>de</strong> automatisée n'existe à ce jour pour simplier cette


4.6 Autres remarques 59étape,etl'utilisateurdoitsimplementfaireensortequelelogiciel<strong>de</strong>post-traitementutilisé(ENS++à Airbus France) ne compte pas <strong>de</strong>ux fois ces zones.


60 Chapitre 4. La métho<strong>de</strong> Chimère pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>


Chapitre 5Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong>spoilersLes calculs elsA Chimère peuvent être exploités pour mieux comprendre <strong>la</strong> physique <strong>de</strong> l'écoulementautour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Les seuls éléments exploitables jusqu'alors étaient <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats d'essaisen souerie, mais où <strong>la</strong> visualisation et <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> l'écoulement restaient délicats. Lesinteractions entre une voilure avec spoilers braqués et l'empennage horizontal par exemple, qui sontpourtant <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes fondamentaux pour assurer l'équilibrage <strong>de</strong> l'avion, restaient délicats àinterpréter. En fait, si l'écoulement 2D sur un prol avec spoiler braqué est bien connu, en revanche,l'écoulement 3D a été peu décrit en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux <strong>de</strong> G. Fillo<strong>la</strong>.On se propose dans cette partie <strong>de</strong> faire le lien entre l'écoulement résultant du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers et les qualités <strong>de</strong> vol <strong>de</strong> l'appareil. Les principaux phénomènes physiques sont décrits etanalysés, et l'on verra par <strong>la</strong> suite qu'ils permettent <strong>de</strong> comprendre <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> aspects <strong>aérodynamique</strong>s<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, et <strong>de</strong> construire <strong>de</strong> nouvelles modélisations basées sur <strong>la</strong> physique. Dans toutecette partie, seuls les phénomènes stationnaires sont pris en compte.5.1 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques5.1.1 Mail<strong>la</strong>gesCette étu<strong>de</strong> a été réalisée avec le solveur elsA, en exploitant <strong>la</strong> technique Chimère, sur unmail<strong>la</strong>ge d'A320 <strong>de</strong> 4 millions <strong>de</strong> cellules environ. Ce mail<strong>la</strong>ge représente un avion avec empennageshorizontaux (iH = −0.82 ), dérive et instal<strong>la</strong>tion motrice (g. 5.1). Les carénages <strong>de</strong> volets nesont pas maillés. A noter que ◦ <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ns non-coïnci<strong>de</strong>nts sont présents à diérents endroits dans lemail<strong>la</strong>gepourensimplier<strong>la</strong>topologieetlimiter<strong>la</strong>propagation<strong><strong>de</strong>s</strong>sil<strong>la</strong>ges<strong>de</strong>bord<strong>de</strong>fuiteinhérentà une topologie en C, notamment entre <strong>la</strong> voilure et l'empennage, perpendicu<strong>la</strong>irement à l'axe ⃗x. Ledéranement conduit obligatoirement à une plus gran<strong>de</strong> dissipation dans le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, età une dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> captation <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion, par rapport à un mail<strong>la</strong>ge entièrement coïnci<strong>de</strong>nt.Mais elsA Chimère n'étant pas parallélisée lors <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, les mail<strong>la</strong>ges sont fortement contraintsquant au nombre <strong>de</strong> cellules maximum tolérables. Finalement, ce déranement était le seul moyen<strong>de</strong> capter les interactions spoilers/HTP dans une première approche. Néanmoins, une dépendancenon négligeable au déranement due à ce p<strong>la</strong>n non-coïnci<strong>de</strong>nt a été observée dans <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> plusrécentes, modiant peu le niveau absolu <strong>de</strong> <strong>la</strong> déportance HTP, mais changeant par contre <strong>de</strong> façonimportante sa charge.Ce même mail<strong>la</strong>ge avion a été utilisé pour toute l'étu<strong>de</strong> ainsi que dans le chapitre 10, dans uneversion symétrisée (calcul du coecient <strong>la</strong>téral <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> roulis) et dans une version <strong>de</strong>mi-avion(calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients longitudinaux <strong>de</strong> portance, traînée et moment <strong>de</strong> tangage). Les spoilers sont


62 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersbraqués sur <strong>la</strong> voilure droite pour les calculs sur mail<strong>la</strong>ge symétrisé.Fig. 5.1 Détail <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges avions et spoilersLes diérents mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> spoilers sont générés grâce au mailleur automatique, et possè<strong>de</strong>ntenviron 1 million <strong>de</strong> cellules.5.1.2 Paramètres numériques et attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l'avionLes paramètres numériques utilisés sont ceux généralement utilisés à Airbus France dans elsA.La correction <strong>de</strong> Schwarz n'étant pas disponible dans elsA au moment <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, tous les calculsont été faits en lois <strong>de</strong> paroi pour éviter l'apparition <strong>de</strong> points orphelins, en fusionnant huit cellulesdans <strong>la</strong> couche limite. Le modèle <strong>de</strong> turbulence est le modèle <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras c<strong>la</strong>ssique, et unemétho<strong>de</strong> multigrille <strong>de</strong> niveau 2 a été utilisée. Concernant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère, un masquage parallélépipédiqueest utilisé.Suivant les cas, diérents Mach ont été calculés, al<strong>la</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> basses vitesses incompressibles(M = 0.2) au domaine transsonique (M = 0.78). Pour tous ces cas, <strong><strong>de</strong>s</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds<strong>de</strong> type vol ont été utilisés.M = 0.2, 0.5 et 0.78Re = 30 · 10 6Diérents braquages ont été calculés, <strong>de</strong> même qu'un ba<strong>la</strong>yage en inci<strong>de</strong>nce a été eectué.5.2 Principaux phénomènes <strong>aérodynamique</strong>s5.2.1 Phénomènes bidimensionnelsL'objectif <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est principalement <strong>de</strong> dégra<strong>de</strong>r <strong>la</strong> nesse <strong>de</strong> l'appareil, en augmentant <strong>la</strong>traînée et en réduisant <strong>la</strong> portance, grâce à un fort décollement.La pression extrados <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> surface augmente et à <strong><strong>de</strong>s</strong> Mach transsoniques le choc avance vers


5.2 Principaux phénomènes <strong>aérodynamique</strong>s 63le bord d'attaque. A cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong> surface, l'écoulement décolle au bord <strong>de</strong> fuite duspoiler : <strong>la</strong> traînée augmente.Les courbes <strong>de</strong> −Cp (g. 5.2), tirées d'une coupe volumique dans un calcul elsA-Chimère 3Dsur un A320 avec et sans spoilers braqués, montrent trois zones distinctes sur le prol, générantlocalement <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts portants et déportants. On notera que <strong>la</strong> zone décollée est portante. Toute <strong>la</strong>déportance est donc générée par l'augmentation <strong>de</strong> pression <strong>de</strong>vant le spoiler.Lift > 0Lift > 0Lift < 0Fig. 5.2 Répartition <strong>de</strong> pression sur un prol d'A320 avec et sans spoiler braqué, M = 0.78,α = 2 , ◦ y/b = 65%Cette même zone est responsable <strong>de</strong> l'augmentation du Cm du prol. Spoiler braqué, le moment<strong>de</strong> tangage <strong>de</strong>vient généralement positif, en dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone décollée qui tend à le réduire. Seuleune augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression <strong>de</strong>rrière le spoiler peut inverser <strong>la</strong> tendance.Fig. 5.3 Inuence <strong><strong>de</strong>s</strong> zones portantes et déportantes sur le moment <strong>de</strong> tangage, A320, M = 0.78,α = 2 ◦ , y/b = 65%5.2.2 Phénomènes tridimensionnelsEnroulement tourbillonnaire sous le spoilerUn tourbillon est créé en interne d'un groupe <strong>de</strong> spoiler braqué, comme l'a remarqué G. Fillo<strong>la</strong>sur <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs A380 (g. 2.17), mais aussi comme on peut le noter sur les visualisations <strong>de</strong> calculsTau réalisées pour AWIATOR (g. 2.18).


64 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersFig. 5.4 Répartition <strong>de</strong> pression sur l'extrados <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure d'un A320, mettant en évi<strong>de</strong>nce letourbillon en interne du spoiler (M = 0.2, δsp = 30 ◦ , α = 0 ◦ )Ce tourbillon, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression qu'il engendre sous le spoiler, a plusieurs conséquences :Augmentation du moment <strong>de</strong> charnière du spoiler impacté,Création d'une "bosse" sur <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> pression en envergure (g. 5.5), Inversion éventuelle du signe du ∆Km, si <strong>la</strong> dépression <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone aval du spoiler <strong>de</strong>vient tropimportante.DKx.l/lg0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/bFig. 5.5 Répartition <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> pression en envergure (M = 0.5, α = 0 ◦ , δsp = 20 ◦ )Sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersDu fait <strong><strong>de</strong>s</strong> forts gradients <strong>de</strong> charge aux extrémités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, <strong>de</strong>ux tourbillons contrarotatifssont créés <strong>de</strong> part et d'autre d'un groupe <strong>de</strong> spoilers braqués (g. 5.6). Rappelons que sur uneaile 3D d'envergure nie, le gradient <strong>de</strong> charge en envergure est responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux


5.2 Principaux phénomènes <strong>aérodynamique</strong>s 65tourbillons contrarotatifs, à l'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée induite. Les tourbillons <strong>de</strong> spoilers sont simi<strong>la</strong>iresaux tourbillons <strong>de</strong> bout d'aile, bien que plus intenses, à cause justement <strong>de</strong> gradients <strong>de</strong> chargesplus forts. Ils sont mis en évi<strong>de</strong>nce et schématisés sur <strong>la</strong> g. 5.7 (a et b).dsp=0°dsp=20°Kz.l/lg WING0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/bFig. 5.6 Répartition <strong>de</strong> portance locale avec et sans spoilers braqués, illustrant <strong>la</strong> création <strong>de</strong>tourbillons contrarotatifs aux extrémités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, (M = 0.5, α = 0 ◦ , δsp = 0 ◦ et 20 ◦ )Spoiler<strong>de</strong>flectionε↑ε↓(a)(b)Fig. 5.7 (a) Champ <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions totales dans le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, mettant en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong>présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tourbillons, (b) schématisation <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses induites par ces tourbillons et rôle sur<strong>la</strong> déexionCes tourbillons induisent <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses verticales qui modient donc <strong>la</strong> déexion sur l'empennagehorizontal. En utilisant <strong>la</strong> modélisation suivante <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance locale <strong>de</strong> l'empennage horizontal :⎧⎨⎩)Kz H (δsp = 0 ◦ ) = Kz αH ·(α ∞ + α iH − ɛ loc + i H − α H0Kz H (δsp) = Kz αH ·(α ∞ + [ α iH + ∆α iH (δsp) ] − [ ɛ loc + ∆ɛ loc (δsp) ] )+ i H − α H0


66 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilerset nalement, ce<strong>la</strong> se traduit par <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> portance <strong>de</strong> l'empennage due au braquage <strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers :∆Kz H (δsp) = Kz αH · (∆α iH (δsp) − ∆ɛ loc (δsp)) (5.1)La g. 5.7-b donne le signe <strong>de</strong> ∆ɛ loc selon <strong>la</strong> position re<strong>la</strong>tive <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et <strong>de</strong> l'empennage. Unpoint <strong>de</strong> l'empennage situé directement <strong>de</strong>rrière le spoiler verra donc sa déexion locale diminuer,soit ∆ɛ loc < 0.5.3 Inuence du braquage et <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce sur les ecacitésDans cette section, on cherche à tracer les variations <strong><strong>de</strong>s</strong> diérentes ecacités <strong>de</strong> l'avion completen faisant varier le braquage du spoiler et l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'avion.5.3.1 Ecacité en portanceDeux zones se détachent c<strong>la</strong>irement dans <strong>la</strong> g. 5.8-a concernant l'évolution du ∆Cz avec l'inci<strong>de</strong>nce.A faible inci<strong>de</strong>nce, l'ecacité en portance est quasiment constante : braquer les spoilersmodie très peu le gradient <strong>de</strong> portance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. A partir d'une certaine inci<strong>de</strong>nce en revanchel'ecacité chute. L'examen <strong>de</strong> <strong>la</strong> g. 5.8-d montre que le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers dégra<strong>de</strong> certes <strong>la</strong>portance, mais permet <strong>de</strong> prolonger <strong>la</strong> zone linéaire avec un αmax 1 retardé par rapport à <strong>la</strong> congurationspoilers non braqués.Les non-linéarités en portance apparaissent plus tard sur une voilure avec spoilers braqués que surune voilure lisse. En augmentant l'inci<strong>de</strong>nce, L'ecacité est progressivement réduite, et ce<strong>la</strong> d'autantplus que le décrochage <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure lisse sera brutal. Ici il est assez progressif et le ∆Cz tenddoucement vers zéro. Ce ne serait pas toujours le cas, et dépend c<strong>la</strong>irement <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> vol,en termes <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Mach et Reynolds principalement.La g. 5.8-b montre que l'ecacité en portance <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers varie linéairement avec le braquage.Malheureusement, <strong>la</strong> linéarité ne se retrouve pas complètement sur <strong>la</strong> charge en portance (g. 5.8-c).5.3.2 Ecacité en moment <strong>de</strong> tangageLes résultats obtenus pour le moment <strong>de</strong> tangage sont très proches <strong><strong>de</strong>s</strong> précé<strong>de</strong>nts. D'une part,<strong>la</strong> g. 5.9-a montre également une ecacité quasiment constante aux faibles inci<strong>de</strong>nces, qui chute envaleur absolue dès l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> non linéarités (g. 5.9-d). De même que pour le Cz, les spoilersten<strong>de</strong>nt à prolonger <strong>la</strong> zone linéaire du moment <strong>de</strong> tangage.On constate aussi que ce coecient varie linéairement avec δsp, mais que <strong>la</strong> charge en moment <strong>de</strong>tangage (g. 5.9-c), à l'image <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge en portance, ne varie pas non plus linéairement avec lebraquage.5.3.3 Ecacité en traînéeLag.5.10représentel'évolution<strong>de</strong>l'ecacitéentraînéecalculéeàiso-inci<strong>de</strong>nce(paroppositionau calcul à iso-Cz, voir le chapitre 3). La courbe 5.10-a montre que le ∆Cx diminue en augmentantl'inci<strong>de</strong>nce. Les spoilers modient principalement <strong>de</strong>ux postes <strong>de</strong> traînée :La traînée <strong>de</strong> pression visqueuse Cxvp à cause du décollement <strong>de</strong>rrière le spoiler, La traînée induite Cx i .1Inci<strong>de</strong>nce où <strong>la</strong> portance est maximale


5.3 Influence du braquage et <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce sur les efficacités 67Alphadsp0 5 10 15 20 25 30 35 40 45DCz A/CDCz A/C(a) Ecacité en portance <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction <strong>de</strong> (b) Ecacité en portance <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction dul'inci<strong>de</strong>nce pour δsp = 20 braquage pour ◦ α = 0 ◦y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00DKz.lCz A/Cdsp=10°dsp=20°dsp=30°dsp=40°Alphadsp=0°dsp=20°(c) Charge voilure en portance due aux spoilers en (d) Coecient <strong>de</strong> portance <strong>de</strong> l'avion complet en fonction<strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce pour δsp = 20 ◦fonction du braquageFig. 5.8 Ecacité en portance <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


68 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersDCm A/CDCm A/CAlpha0 5 10 15 20 25 30 35 40 45dsp(a) Ecacité en moment <strong>de</strong> tangage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers enfonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce(b) Ecacité en moment <strong>de</strong> tangage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers enfonction du braquagedsp=10°dsp=20°dsp=30°dsp=40°Alphadsp=0°DKm.lCm A/Cdsp=20°0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 y/b 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00(c)Chargevoilureenmoment<strong>de</strong>tangagedueauxspoilersen fonction du braquageplet en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce(d) Coecient <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> tangage <strong>de</strong> l'avion com-Fig. 5.9 Ecacité en moment <strong>de</strong> tangage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


5.4 Interactions et conséquences sur les qualités <strong>de</strong> vol 69Aupremierordre,<strong>la</strong>pressionvisqueusevariepeuavecl'inci<strong>de</strong>nce.Enrevanche,<strong>la</strong>traînéeinduiteest connue pour varier avec le carré <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance selon :Cx i = kπλ Cz2 + Cx 0 (5.2)Le terme k est le facteur d'Oswald <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, et λ son allongement. Si le terme Cx 0 augmentetrès nettement lorsque les spoilers sont braqués, en revanche les Données Aérodynamiques pourPerformances permettent <strong>de</strong> vérier que k varie peu en braquant les spoilers. Il peut donc, toujoursau premier ordre, être considéré comme indépendant du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. La variation <strong>de</strong>traînée induite à iso-α due aux spoilers s'écrit :∆Cx i = k (πλ · (Cz + ∆Cz) 2 − Cz 2) + ∆Cx 0= kπλ · (2Cz + ∆Cz)∆Cz + ∆Cx 0En se basant sur <strong>la</strong> g 5.8, dans <strong>la</strong> zone linéaire on peut considérer que :∆Cz ≈ ∆Cz 0 = Constante < 0et donc, sachant que Cz = Cz 0 + ∂Cz/∂α · α :∆Cx i = kπλ · (2Cz + ∆Cz 0)∆Cz 0 + ∆Cx 0= k (πλ · 2 ∂Cz)· ∆Cz 0∂α} {{ }>0·α + (2Cz 0 + ∆Cz 0 )} {{ }= constante} {{ }


70 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersDCx A/CAlpha(a) Ecacité en traînée <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nceDCx A/C0 5 10 15 20 25 30 35 40 45dsp(b) Ecacité en traînée <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction du braquageFig. 5.10 Ecacité en traînée <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


5.4 Interactions et conséquences sur les qualités <strong>de</strong> vol 71y/b-1,00 -0,80 -0,60 -0,40 -0,20 0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00DKz.l/lg WINGLEFTRIGHTdsp=20° symmetricaldsp=20° dissymmetricalFig. 5.11 Répartition <strong>de</strong> ∆Kz.l/lg en envergure avec <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong>de</strong> spoilers symétrique/dissymétriquesDemi-mail<strong>la</strong>ge Mail<strong>la</strong>ge complet∆Cl 100% 92%Tab. 5.1 Moment <strong>de</strong> roulis <strong>de</strong> l'aile droite calculé avec un <strong>de</strong>mi-mail<strong>la</strong>ge (interactions négligées)et avec un mail<strong>la</strong>ge d'avion complet (interactions modélisées)5.4.2 Interactions avec les empennagesOnmontrequelesinteractionsstationnaires(voir<strong>la</strong>partieIVpourplus<strong>de</strong>détailssurlesinteractionsinstationnaires) entre les spoilers et les empennages peuvent être entièrement comprises grâceaux explications vues en 5.2.2. Le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, en créant <strong>de</strong>ux tourbillons contrarotatifsdans le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, modie <strong>la</strong> déexion locale vue par l'empennage (g. 5.7). Des spoilerssitués en externe <strong>de</strong> l'empennage ten<strong>de</strong>nt donc à augmenter <strong>la</strong> déexion vue par l'empennage.On sait que :Cz H = Cz αH · (α ∞ − ɛ + i H − α 0H )Une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion se traduit donc par une légère diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance HTP(tab. 5.2, et donc par une augmentation <strong>de</strong> l'ecacité en portance <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur l'avion complet.Avion complet Voilure HTP∆Cz 100% 97% 3%Tab. 5.2 Décomposition <strong>de</strong> l'ecacité en portance entre <strong>la</strong> voilure et le HTP, pour un braquage<strong>de</strong> spoilers externesCette variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion a un impact sur <strong>la</strong> contribution à pousser <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée d'équilibrage.En eet, rappelons que les eorts <strong>aérodynamique</strong>s sont projetés par convention dans lerepère <strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> l'avion. Si l'on isole l'empennage horizontal, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion, sonrepère <strong>aérodynamique</strong> propre n'est pas le même que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. En projetant les eorts <strong>de</strong>l'empennage dans le repère avion, sachant que Cz H < 0 et que ∆ɛ > 0, un terme <strong>de</strong> traînée négatif


72 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersapparaît (g. 5.12) :∆Cxtrim = Cz H · ∆ɛ < 0 (5.3)Cx trim(0°)δsp=0°=Cz H.sin εαVε∞ HTPV ∞HTPCz H0°Cx trim(δsp)=Cz H.sin (ε+Δε)αεHTPCx HΔεCz H


5.4 Interactions et conséquences sur les qualités <strong>de</strong> vol 73y/b-1,00 -0,80 -0,60 -0,40 -0,20 0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00LEFTRIGHTDKz.l/lg HTPdsp=20° symmetricaldsp=20° dissymmetricalFig. 5.13 Variation locale <strong>de</strong> portance sur le HTP pour <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages symétrique et dissymétrique<strong>de</strong> spoilersEnn, <strong>la</strong> dérive subit aussi directement l'inuence <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons, en étant mise en dérapage.L'eort <strong>la</strong>téral résultant se transforme en moment <strong>de</strong> roulis, mais <strong>de</strong> signe opposé au roulis créé par<strong>la</strong> voilure et le HTP. Les contributions re<strong>la</strong>tives sont récapitulées dans le tableau 5.5.1,20dsp=20° dissymmetrical1,000,80z/b0,600,40LEFT0,200,00Ky.l VTPRIGHTFig. 5.14 Eort <strong>la</strong>téral sur le VTP créé par un braquage dissymétrique <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersAvion complet Voilure HTPVTP∆Cl 100% 102% 0.5% −2.5%Tab. 5.5 Décomposition <strong>de</strong> l'ecacité en moment <strong>de</strong> roulis entre <strong>la</strong> voilure, le HTP et le VTP,pour un braquage <strong>de</strong> spoilers externesOn insistera sur le fait que le HTP et le VTP jouent <strong><strong>de</strong>s</strong> rôles opposés pour le moment <strong>de</strong> roulis.Bien entendu, les contributions re<strong>la</strong>tives <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> l'avion sur les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sontdonnées à titre indicatif. De nombreux paramètres peuvent venir les modier, outre le type et lenombre <strong>de</strong> spoilers braqués. Le niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs obtenues dépend aussi directement <strong>de</strong> l'avionétudié.


74 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers5.5 Pianotage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>Un avion dispose <strong>de</strong> 5 à 8 paires <strong>de</strong> spoilers (aile gauche + aile droite). Pour <strong>contrôle</strong>r le niveau<strong>de</strong> déportance ou <strong>de</strong> traînée générée par leur utilisation, on peut jouer sur <strong>la</strong> valeur du braquageδsp, mais aussi sur le nombre <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> braquées. Outre ces <strong>de</strong>ux coecients, les moments <strong>de</strong>tangage et <strong>de</strong> roulis évoluent, <strong>de</strong> même que les charges, faisant qu'on a souvent intérêt suivant lesapplications à ne braquer qu'une partie <strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong>. Le terme générique utilisé pour indiquer lebraquage d'un ou plusieurs spoilers est le pianotage.5.5.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> volLe pianotage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> externes permet <strong>de</strong> faire intervenir un facteur d'interaction Kij (aveci le numéro <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface braquée et j = x, y, z, l, m, n), permettant <strong>de</strong> déterminer le coecientpianoté à partir du coecient tous spoilers braqués. Pour calculer les facteurs d'interaction, lesecacités pianotés et tous spoilers braqués sont prises avec ou sans empennage ensemble, <strong>de</strong> façoncohérente.Pour i = 2, 3, 4 ou 5 :Kij =∆Cj(SP i)(5.4)∆Cj(SP 2345)Etant donné le nombre considérable <strong>de</strong> cas qu'il faudrait traiter pour être complet en ba<strong>la</strong>yanttouslesMach,braquageetinci<strong>de</strong>nce,onpréfèresimplieretconsidérerquelesfacteursd'interactionKij sont indépendants <strong>de</strong> ces paramètres et ne dépen<strong>de</strong>nt que <strong>de</strong> <strong>la</strong> conguration avion (croisièreou hypersustentée). On choisit donc le jeu <strong>de</strong> paramètres suivants que l'on utilise pour calculer cesfacteurs :M = 0.5α = 0 ◦δsp = 20 ◦Les g. 5.15, 5.16, 5.17 et 5.18 représentent ces facteurs pour <strong>la</strong> portance, <strong>la</strong> traînée, le moment<strong>de</strong> tangage et le moment <strong>de</strong> roulis.Les facteurs d'interaction en portance sont pratiquement indépendants <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l'empennage(g. 5.15). Les spoilers les plus internes sont les plus ecaces, car ils touchent à <strong>la</strong> zoneoù l'on crée le plus <strong>de</strong> portance. Le spoiler 2 représente environ 35% <strong>de</strong> l'ecacité tous spoilersbraqués, alors que le spoiler 5 en représente un peu moins <strong>de</strong> 25%. On notera que <strong>la</strong> somme <strong><strong>de</strong>s</strong>facteurs d'interactions est supérieure à 1, soit :∆Cz(SP 2) + ∆Cz(SP 3) + ∆Cz(SP 4) + ∆Cz(SP 5) > ∆Cz(SP 2345)Concernant <strong>la</strong> traînée, les résultats sont également peu diérents avec et sans HTP. Rappelonsnousque <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l'empennage tend à réduire d'environ 5% le ∆Cx <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, à cause <strong>de</strong>l'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution à poussée <strong>de</strong> traînée d'empennage, liée à <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion.Ce<strong>la</strong> joue nalement très peu sur le niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> Kix, tout à fait comparables dans les <strong>de</strong>ux cas (g.5.16).Si les spoilers les plus internes sont un peu plus ecaces, en revanche et contrairement à l'ecacitéen portance on trouve :∆Cx(SP 2) + ∆Cx(SP 3) + ∆Cx(SP 4) + ∆Cx(SP 5) ≈ ∆Cx(SP 2345)


5.5 Pianotage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> 7540%30%HTP onHTP offKi DCz20%10%0%SP2 SP3 SP4 SP5Fig. 5.15 Facteurs d'interaction <strong>de</strong> portance pour les spoilers externes braqués individuellement,avec et sans HTP/VTP40,0%30,0%HTP onHTP offKi DCx20,0%10,0%0,0%SP2 SP3 SP4 SP5Fig. 5.16 Facteurs d'interaction <strong>de</strong> traînée pour les spoilers externes braqués individuellement,avec et sans HTP/VTPEn eet, à iso-inci<strong>de</strong>nce, l'ecacité en traînée est principalement due à <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> traînée<strong>de</strong> pression provoquée par <strong>la</strong> forte dépression <strong>de</strong>rrière le spoiler qui dépend (au premier ordre) <strong>de</strong><strong>la</strong> surface du spoiler.L'évolution du ∆Cm est intéressante car elle montre c<strong>la</strong>irement les interactions spoilers/HTP(g.5.17).Lemoment<strong>de</strong>tangageestcalculéaux 25%<strong>de</strong><strong>la</strong>CMA<strong>de</strong><strong>la</strong>voilure,point<strong>de</strong>référenceprispar convention. Avec un bras <strong>de</strong> levier plus important à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, les spoilersexternes sont plus ecaces que les spoilers internes. Cependant, les spoilers internes génèrent plus<strong>de</strong> déexion que les externes, du fait <strong>de</strong> leur proximité avec l'empennage, selon le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>g. 10.15. La contribution <strong>de</strong> l'empennage sur le moment <strong>de</strong> tangage est donc plus forte pour cesspoilers.On se retrouve nalement avec <strong>de</strong>ux phénomènes qui se compensent :Une augmentation du bras <strong>de</strong> levier, Une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion.


76 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers40%HTP onHTP off30%Ki DCm20%10%0%SP2 SP3 SP4 SP5Fig. 5.17 Facteurs d'interaction <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> tangage pour les spoilers externes braqués individuellement,avec et sans HTP/VTPFinalement,enprésence<strong>de</strong>l'empennagehorizontal,l'ecacitéentangage<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilersestpresqueindépendante du spoiler considéré. Ceci n'est plus vrai pour un avion sans empennage.∆Cm AC (SP 2) ≈ ∆Cm AC (SP 3) ≈ ∆Cm AC (SP 4) ≈ ∆Cm AC (SP 5)∆Cm SEH (SP 2) < ∆Cm SEH (SP 3) < ∆Cm SEH (SP 4) < ∆Cm SEH (SP 5)40%HTP onHTP off30%Ki DCl20%10%0%SP2 SP3 SP4 SP5Fig. 5.18 Facteurs d'interaction <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> roulis pour les spoilers externes braqués individuellement,avec et sans HTP/VTPL'inuence du bras <strong>de</strong> levier explique également que le moment <strong>de</strong> roulis généré est presque lemêmepourlesquatrespoilersenpianotage.Eneet,silesspoilerslesplusinternesdéportentleplus,en revanche leur bras <strong>de</strong> levier plus court limite leur moment <strong>de</strong> roulis. L'inuence <strong>de</strong> l'empennageest quasiment nulle. Finalement :∆Cl(SP 2) ≈ ∆Cl(SP 3) ≈ ∆Cl(SP 4) ≈ ∆Cl(SP 5)


5.5 Pianotage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> 775.5.2 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> charges <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureLes charges locales <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure pour les cas <strong>de</strong> pianotage mettent bien en évi<strong>de</strong>nce les contributionsindividuelles <strong>de</strong> chaque spoiler (g. 5.19). La forme <strong><strong>de</strong>s</strong> charges en ∆Kz et en ∆Km pourles cas pianotés est assez proche <strong><strong>de</strong>s</strong> cas tous spoilers braqués, à l'eet d'envergure prés.y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00SP2345SP2SP3SP4SP5DKz.l WingDKx.l WingSP2345SP2SP3SP4SP50,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/bSP2345SP2SP3SP4SP5DKm.l Wing0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00y/bFig. 5.19 Variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge locale (∆Kz, ∆Kx et ∆Km) sur <strong>la</strong> voilure pour le pianotage dsspoilers externesPar contre, concernant <strong>la</strong> traînée, on remarquera <strong>la</strong> présence systématique du tourbillon sous lesspoilers pianotés, expliquant que le côté interne <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers crée plus <strong>de</strong> traînée que le côté externe,comme remarqué dans le paragraphe 5.2.2. Ce tourbillon, rappelons-le, est un phénomène purement3D qui n'apparaît qu'en interne d'un bloc <strong>de</strong> spoiler braqué, et conduisant à une augmentation dumoment <strong>de</strong> charnière <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouverne sous <strong>la</strong>quelle il est créé. Cependant, l'écart <strong>de</strong> pression entrel'extrados et l'intrados d'un spoiler braqué seul est plus faible que lorsqu'il est braqué en mêmetemps d'autres spoilers. Finalement, les moments <strong>de</strong> charnières <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sont plus faibles quandils sont braqués individuellement (g. 5.20). Pour être conservative, l'évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>de</strong>charnière maximums <strong>de</strong>vra se faire sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations tous spoilers braqués.5.5.3 Une ébauche <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge spoiler braquéL'analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> courbes <strong>de</strong> ∆Kz, ∆Km conduit à faire quelques remarques qui peuvent s'avérerutiles dans l'objectif <strong>de</strong> modéliser les incréments <strong>de</strong> charges spoilers braqués. Les remarques faitesdans cette section sont à <strong>la</strong> base du chapitre 6.A cause <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre spoilers, <strong>la</strong> charge tous spoilers braqués est inférieure à <strong>la</strong> somme <strong><strong>de</strong>s</strong>


78 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers0,250,200,15Cmc0,100,05SP2345Piano0,001 2 3 4 5SPFig. 5.20 Moments <strong>de</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers externes braqués tous ensemble ou individuellement(pianotages)contributions <strong>de</strong> chaque spoiler. En adimensionnant les charges par le coecient global, on obtient<strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux comparables.Dans <strong>la</strong> g. 5.21 cette ébauche <strong>de</strong> modèle en ∆Kz et le ∆Km est confronté à <strong>la</strong> référence. Laforme générale est bien reproduite et l'on parvient à capter très correctement l'eet du pianotagesurleszonesexterneetinterne<strong>de</strong><strong>la</strong>voilure.Ilfaudraitltrerlemodèlepouréliminerlesirrégu<strong>la</strong>rités.SP2345SP2+3+4+5SP2345SP2+3+4+5 Wing Wing0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/bFig. 5.21 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges adimensionnées du cas tous spoilers externes braqués, entreun cas provenant directement <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD (SP2345), et une modélisation à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> pianotages(SP2+3+4+5)5.6 SynthèseLes calculs elsA-Chimère permettent <strong>de</strong> calculer et <strong>de</strong> visualiser facilement les écoulements sur<strong><strong>de</strong>s</strong>congurationsavecspoilersbraqués.Lesprincipauxphénomènesphysiquesetleursconséquencessur les qualités <strong>de</strong> vol et les charges <strong>de</strong> l'avion ont été montrés. On retiendra principalement les interactionsentre les <strong>de</strong>ux voilures, qui modient sensiblement les charges internes <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, <strong>la</strong>


5.6 Synthèse 79présence d'un tourbillon sous le premier spoiler braqué d'un groupement, et bien entendu les interactionsavec les empennages qui peuvent être comprises très simplement avec <strong>de</strong>ux tourbillonscontrarotatifs.Enn les pianotages permettent d'appréhen<strong>de</strong>r les cas <strong>de</strong> panne d'actionneurs, car on doit êtreen mesure <strong>de</strong> modéliser les ecacités résultantes, en termes <strong>de</strong> charges et <strong>de</strong> qualités <strong>de</strong> vol, <strong>de</strong>toutes les combinaisons <strong>de</strong> spoilers. Avec 5 spoilers sur cet avion, mais jusqu'à 8 sur les autresavions Airbus, calculer tous les cas en faisant varier le nombre <strong>de</strong> spoilers, leur braquage, l'inci<strong>de</strong>nceet le Mach <strong>de</strong> l'avion, <strong>de</strong>vient impossible. Construire un modèle pour prévoir ces cas est essentiel.A partir <strong>de</strong> cette observation, nous allons construire dans le chapitre suivant un modèle <strong>de</strong>charges voilure et HTP, capables <strong>de</strong> prévoir <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> cas envisageables et compatible avec lemodèle pour Qualités <strong>de</strong> Vol.


80 Chapitre 5. Analyse <strong>de</strong> l'écoulement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


Chapitre 6Nouveaux modèles <strong>de</strong> charges voilure etempennage horizontal avec spoilersbraquésDans le chapitre 3, nous avons vu que les modèles <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour Qualités<strong>de</strong> Vol et Charges concernant les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s sont incompatibles. Rendre ces <strong>de</strong>ux modèlescohérents nécessite qu'ils puissent couvrir les mêmes cas, et que l'intégration mathématique<strong>de</strong> <strong>la</strong> charge donne le coecient pour QDV. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> complexité à modéliserune distribution <strong>de</strong> charge qu'un coecient global, les Données Aérodynamiques pour Charges selimitaient aux seuls cas dimensionnants du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, contrairement auxDonnées Aérodynamiques pour QDV.Créer <strong>de</strong> toute pièce un nouveau modèle nécessite une importante quantité <strong>de</strong> données <strong>de</strong> référencepour le tester et le vali<strong>de</strong>r. Les données en souerie, dicilement exploitable pour ce typed'exercice rendaient <strong>la</strong> tâche très ardue. L'utilisation industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong>congurations avec spoilers braqués simplie gran<strong>de</strong>ment les choses, en obtenant rapi<strong>de</strong>ment etsimplement <strong><strong>de</strong>s</strong> données parfaitement exploitables.Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, nous avons montré qu'on peut obtenir <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> plusieurs spoilersbraqués en sommant leurs contributions individuelles. Cette remarque va constituer <strong>la</strong> base du modèlevoilure proposé dans ce chapitre. Un modèle d'incrément <strong>de</strong> charge HTP dû aux spoilers estégalement présenté.6.1 Contraintes et stratégie <strong>de</strong> modélisationLe modèle <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour QDV permet <strong>de</strong> calculer les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersdans les conditions suivantes, qui <strong>de</strong>vront être obligatoirement supportées par le modèle <strong>de</strong> chargepour assurer leur cohérence :Conguration <strong>de</strong> l'avion (croisière ou hypersustentée),Congurations <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers,Tous les braquages, Large p<strong>la</strong>ge d'inci<strong>de</strong>nces et <strong>de</strong> Mach.Les calculs elsA-Chimère ne permettent pas <strong>de</strong> calculer <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations hypersustentée. Ilfaudrait utiliser le solveur Tau avec <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges Centaur ou SOLAR, mais cette solution n'étaitpas disponible à Airbus France au moment <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> : le modèle que nous allons présenter est donclimité aux seuls cas en conguration croisière. An d'établir les principes du modèle, nous allonsnous concentrer sur <strong><strong>de</strong>s</strong> cas à inci<strong>de</strong>nce nulle et à un unique Mach. L'eet d'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>vra être


82 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésmodélisé dans un <strong>de</strong>uxième temps mais n'est pas abordé dans ce mémoire. En revanche, les diérentesvariables (également appelés <strong>la</strong>bels) du modèle <strong>de</strong>vront à terme être i<strong>de</strong>ntiés pour chaqueMach, car <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> l'eet Mach est dicilement envisageable.L'intérêt du modèle est <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données à générer pour établir lesDonnées Aérodynamiques. Avec une faible quantité <strong>de</strong> données d'entrée, on pourra couvrir plusfacilement l'ensemble du domaine <strong>de</strong> vol. L'objectif est donc <strong>de</strong> créer un modèle aussi able quepossible et qui nécessite <strong>la</strong> plus petite base <strong>de</strong> données d'entrée possible.An d'assurer <strong>la</strong> cohérence entre les <strong>de</strong>ux modélisations, le modèle <strong>de</strong> charge <strong>de</strong>vra fournir unecharge adimensionnée par le coecient Qualités <strong>de</strong> Vol, représentant l'ecacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure isolée.Le coecient global <strong>de</strong>vra donc être calculé avec les mêmes outils et les mêmes méthodologies pourêtre certain <strong>de</strong> sa cohérence avec <strong>la</strong> charge.Les modèles d'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers dans les Données Aérodynamiques pour QDV utilisent lesecacités globales (spoilers internes ou externes) sur lesquelles sont appliqués <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients d'interactionsne dépendant que <strong>de</strong> <strong>la</strong> conguration avion mais pas <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> vol, pour obtenirles ecacités en pianotage. La même stratégie ne peut être adoptée concernant <strong>la</strong> charge : <strong>la</strong> chargetous spoilers braqués ne permet à aucun moment d'obtenir simplement <strong>la</strong> charge d'un pianotagequelconque. En revanche, en utilisant <strong>la</strong> remarque faite dans <strong>la</strong> partie 5.5.3, <strong>la</strong> démarche inversesemble pertinente. Il surait <strong>de</strong> générer <strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>de</strong> pianotages, qui combinées correctementfourniraient l'incrément <strong>de</strong> charge généré par plusieurs spoilers.6.2 Outils mathématiquesPour assurer un lien fort entre les modèles <strong>de</strong> charges et QDV, le coecient global pilote leniveau<strong>de</strong><strong>la</strong>chargeenenvergure.Onutilisepource<strong>la</strong><strong>la</strong> charge adimensionnée:pourunbraquagequelconque <strong>de</strong> spoilers, on appelle charge adimensionnée, notée < ∆Kj > (avec j = z, m), associéeaux coecients ∆Kj et ∆Cj :< ∆Kj >= ∆Kj · l/l g(6.1)∆Cjavec :∆Cj =Alors <strong>la</strong> charge adimensionnée vérie :∫ 10< ∆Kj >=et : ∫ 1∆Kj · ll gdη∫ 10∆Kj · l∆Kj · l dη(6.2)< ∆Kj > dη = 1 (6.3)0Avec cette formu<strong>la</strong>tion, seule <strong>la</strong> charge adimensionnée sera modélisée dans les Données Aérodynamiquespour Charges et le niveau global pourra être obtenu grâce au coecient provenant <strong><strong>de</strong>s</strong>Données Aérodynamiques pour QDV. On sera donc assuré d'avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> charges et QDVcohérents entre eux.La comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges adimensionnées tous spoilers braqués à <strong>la</strong> somme <strong><strong>de</strong>s</strong> contributions<strong><strong>de</strong>s</strong> pianotages (g. 5.21) abordée dans l'exemple du paragraphe 5.5.3, s'écrit <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivanteavec ces outils mathématiques :< ∆Kj(SP 2345 mo<strong>de</strong>l) > = < ∆Kj(SP 2) + ∆Kj(SP 3) + ∆Kj(SP 4) + ∆Kj(SP 5) > (6.4)


6.3 Expression <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles voilure et HTP 836.3 Expression <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles voilure et HTP6.3.1 Modèle voilureLa remarque précé<strong>de</strong>nte montre qu'à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> pianotages et en utilisant l'opérateur d'adimensionnement,on peut parvenir à reconstituer <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> plusieurs spoilers braqués. L'équation 6.4peut être étendue à n'importe quel avion, mais en faisant intervenir <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients d'interactions,à l'image <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients <strong>de</strong> pianotages introduits dans <strong>la</strong> partie 3.2.3 pour <strong>la</strong> rendre plus souple etrobuste. Ces termes sont le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté sur lequel on peut jouer an d'i<strong>de</strong>ntier le modèle.Sur un avion disposant d'un groupe <strong>de</strong> N spoilers consécutifs numérotés <strong>de</strong> 1 à N, <strong>la</strong> chargeadimensionnée obtenue par les braquages δsp i <strong>de</strong> ces N spoilers s'exprime comme <strong>la</strong> somme adimensionnée<strong><strong>de</strong>s</strong>contributionsindividuelles<strong><strong>de</strong>s</strong>N spoilerspondéréespar<strong><strong>de</strong>s</strong>coecientsd'interactiona i (avec 1 ≤ i ≤ N).Pour j = (z, m), on a donc :< ∆KjSP1..N >=


84 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésLe même principe <strong>de</strong> modélisation que pour <strong>la</strong> voilure a été testé mais n'a pas fourni <strong>de</strong> bons résultats.La sensibilité du modèle aux diérents termes d'interactions a i le rendait trop instable. Si l'onest parvenu à i<strong>de</strong>ntier les cas <strong>de</strong> référence, en revanche il fut très délicat <strong>de</strong> prédire <strong>de</strong> nouveauxcas à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> simples pianotages. Une nouvelle forme du modèle a donc dû être développée.Sur un avion disposant d'un groupe <strong>de</strong> N spoilers consécutifs numérotés <strong>de</strong> 1 à N, <strong>la</strong> chargeadimensionnéesurl'empennagehorizontalobtenueparlesbraquages δsp i <strong>de</strong>ces N spoilerss'exprimecomme <strong>la</strong> somme <strong><strong>de</strong>s</strong> contributions individuelles adimensionnées <strong><strong>de</strong>s</strong> 2 spoilers extrêmes, pondéréepar <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients d'interaction b i (avec 1 ≤ i ≤ N).Pour j = (z, m), on a donc :< ∆KjHTP SP1..N >= b 1 < ∆KjHTPSP1 (δsp 1) > +b N < ∆KjHTPSPN (δsp N) >b 1 + b N(6.7)Ce modèle se développe <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon que le modèle voilure dans l'équation 6.6 an <strong>de</strong> faireapparaître le lien avec le coecient QDV. Ce modèle n'est vali<strong>de</strong> que pour <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages consécutifs<strong>de</strong> spoilers, et <strong>de</strong>vra être amélioré pour prendre en compte les cas avec <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong>de</strong> spoilersnon consécutifs.6.4 Données CFD pour l'i<strong>de</strong>ntication et <strong>la</strong> validation <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles6.4.1 Mail<strong>la</strong>ges utilisésL'étu<strong>de</strong> a été réalisée sur un mail<strong>la</strong>ge d'avion long-courrier, qui dispose d'une paire <strong>de</strong> spoilersinternes, et <strong>de</strong> cinq paires <strong>de</strong> spoilers externes. L'avion complet est modélisé (HTP, VTP, FTF1, mâtet nacelle). Ce mail<strong>la</strong>ge structuré pour elsA comporte environ 35 millions <strong>de</strong> points. Cette étu<strong>de</strong> aen eet pu être réalisée avec une version parallélisée d'elsA Chimère. Les masques <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sont<strong><strong>de</strong>s</strong> parallélépipè<strong><strong>de</strong>s</strong>.Lemodèle<strong>de</strong>Spa<strong>la</strong>rt-Allmarasaétéutilisé,etleranementNavier-Stokesest<strong>de</strong>typebas-Reynolds,car <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Schwarz était également disponible pour cette étu<strong>de</strong>. Les mail<strong>la</strong>ges spoilers sontréalisés avec le mailleur automatique.Fig. 6.1 Mail<strong>la</strong>ge avion utilisé pour cette étu<strong>de</strong>1F<strong>la</strong>p Track Fairing, c'est à dire les carénages <strong><strong>de</strong>s</strong> rails <strong><strong>de</strong>s</strong> volets


6.5 Exploitation du modèle et i<strong>de</strong>ntification <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>bels 856.4.2 Conditions <strong>de</strong> calculLes paramètres suivants ont été utilisés pour les calculs :M = 0.7Re = 50 · 10 6α = 0 ◦δsp = 0 ◦ et 40 ◦Une matrice complète <strong>de</strong> pianotage a été calculée, nécessitant <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> spoilers diérentspour chacun <strong>de</strong> ces cas. Seules les congurations où les spoilers sont braqués d'un seul tenant (1 à5 <strong>surfaces</strong> braquées consécutivement) ont été calculées. Les autres cas <strong>de</strong> panne nécessiteraient <strong><strong>de</strong>s</strong>étu<strong><strong>de</strong>s</strong> complémentaires. Le spoiler interne n'est pas non plus considéré. Toutes les congurations<strong>de</strong> spoilers calculées sont récapitulées dans le tableau 6.1, qui distingue les cas utilisés pour <strong>la</strong>modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> validation. Ici, nous allons utiliser les pianotages et le cas tous spoilersbraquéspourl'i<strong>de</strong>nticationdumodèle.Lesautrescas,avec2,3ou4spoilersbraquéssimultanémentne sont exploités que pour <strong>la</strong> validation.SP2 SP3 SP4 SP5 SP61 1 1 1 - 1- 1 - 1 Cas utilisés pour l'i<strong>de</strong>ntication <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>bels- 1 1 - -- 1- 1 - 1 1 1 - - -- 1 Cas <strong>de</strong> validation- 1 1 - -- 11 1 1 1 -Tab. 6.1 Matrice <strong>de</strong> pianotage calculée6.5 Exploitation du modèle et i<strong>de</strong>ntication <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>bels6.5.1 Eet <strong>de</strong> braquageDans les équations 6.6 et 6.7, les seuls <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté pour ajuster <strong>la</strong> charge sont les coecientsa i et b i . Les distributions <strong>de</strong> charges locales individuelles sont supposées être <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong>de</strong>urs connues,fonction du Mach et du braquage uniquement.Pour ne pas avoir à calculer les ∆Kz et ∆Km à tous les braquages, on peut envisager <strong>de</strong> ne fournirces distributions que pour un nombre limité <strong>de</strong> valeurs. On avait montré avec les g. 5.8-c et 5.9-cque les distributions <strong>de</strong> charges en portance et en moment <strong>de</strong> tangage n'évoluent pas linéairementavec le braquage, et ce contrairement aux ecacités QDV. Pour pouvoir modéliser précisémentn'importe quel braquage, il est impératif <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> données d'entrée avec un nombre susant<strong>de</strong> braquages. Dans le cadre <strong>de</strong> ce démonstrateur, ce<strong>la</strong> n'a pas été considéré, et nous nous sommeslimités au braquage δsp = 40 .◦


86 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braqués6.5.2 I<strong>de</strong>ntication <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients d'interactionUne fois que les contributions individuelles ont été calculées au bon braquage, on cherche lescoecients d'interaction qui minimisent l'écart quadratique moyen R entre <strong>la</strong> donnée <strong>de</strong> référenceet le modèle :R 2 =∫ 10(< ∆Kz modèle > − < ∆Kzréférence > ) 2 dη (6.8)avec ici le modèle vériant l'équation 6.6, et <strong>la</strong> référence provenant du calcul avec les spoilers 2à 6 braqués à δsp = 40 . Les coecients d'interaction déterminés après minimisation <strong>de</strong> ◦ R peuventensuite être appliqués pour <strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong> nouvelles congurations. On notera qu'une modélisation(non détaillée ici) est nécessaire pour pouvoir les appliquer quelle que soit le nombre <strong>de</strong> spoilersbraqués. De plus, en sommant <strong><strong>de</strong>s</strong> données d'entrée (pianotages individuels bruitées, le modèlea tendance à accentuer les irrégu<strong>la</strong>rités sur <strong>la</strong> charge dues aux éléments géométriques que sontl'instal<strong>la</strong>tion motrice et les FTF. Pour atténuer ces irrégu<strong>la</strong>rités, <strong>la</strong> sortie du modèle est lissée.Après cette <strong>de</strong>rnière étape, les résultats <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles voilure et HTP peuvent enn être comparésaux calculs elsA (g. 6.2 à 6.9).6.6 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats6.6.1 Modèle voilureLes g. 6.2 à 6.5 représentent les résultats <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles voilure en portance et en moment <strong>de</strong>tangage pour l'intégralité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> calcul. Seul le cas 6.2-a est utilisé pour l'i<strong>de</strong>ntication<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>bels. Bien entendu, les coecients d'interaction a i sont diérents pour le modèle en portanceet pour le modèle en moment <strong>de</strong> tangage.La reconstruction <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents cas donne <strong>de</strong> bons résultats : <strong>la</strong> forme globale <strong><strong>de</strong>s</strong> charges voilureen ∆Kz et en ∆Km est bien prédite. On remarquera que l'eet <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur les voilures interneet externe est très correctement prévu tout comme le niveau maximum <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge. En revanche,certains phénomènes sont plus délicats à capter comme l'impact <strong><strong>de</strong>s</strong> FTF, ou bien encore l'eet<strong>de</strong> l'instal<strong>la</strong>tion motrice, complètement occultés par le modèle. Sur les graphiques étant tracées lescourbes adimensionnées, <strong>la</strong> variation locale <strong>de</strong> charge qui en résulte est compensée par une variationduniveaugénéral<strong>de</strong>lecourbe.Ainsi,lescasoùl'instal<strong>la</strong>tionmotricealeplusd'eet(principalementpour le moment <strong>de</strong> tangage et quand le spoiler 2 est braqué), le niveau maximum est plus délicat àcapter.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cette remarque, le modèle est en bonne adéquation avec les données <strong>de</strong> référence, luiassurant une capacité <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge voilure inédite.6.6.2 Modèle HTPDe<strong>la</strong>mêmefaçonquepourlemodèlevoilure,lesrésultatsdumodèleHTP,représentéssurlesg.6.6à6.9,sonti<strong>de</strong>ntiéesàpartirduseulcas<strong>de</strong><strong>la</strong>g.6.6-a,oùtouslesspoilersexternessontbraqués.Les résultats en ∆Kz et en ∆Km sont globalement très encourageants, et l'eet du nombre <strong><strong>de</strong>s</strong>poilers braqués sur <strong>la</strong> charge est bien capté. Certains cas présentent néanmoins <strong><strong>de</strong>s</strong> écarts limitésen moment <strong>de</strong> tangage avec <strong>la</strong> référence (6.6-b et 6.7-a). Ce modèle permet en revanche dicilement<strong>de</strong> capter l'eet d'un spoiler interne sur l'empennage. L'interaction d'un ou plusieurs tourbillonscomplexie amplement <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge, <strong>la</strong> rendant particulièrement délicate à prédire.


6.7 Discussion sur <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> l'effet d'inci<strong>de</strong>nce et <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités 876.7 Discussion sur <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> l'eet d'inci<strong>de</strong>nce et <strong><strong>de</strong>s</strong> nonlinéaritésSi le support <strong>de</strong> plusieurs Mach ou braquages ne <strong>de</strong>vrait pas être problématique, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><strong>la</strong> quantité supplémentaire <strong>de</strong> données à générer, en revanche traiter l'eet d'inci<strong>de</strong>nce et les nonlinéaritésest plus complexe avec ces modèles.Dans le chapitre 5, on a montré que dans <strong>la</strong> zone linéaire les gradients Cz α et Cm α avec etsans spoilers braqués sont quasiment invariants. Au premier ordre, on peut donc considérer quel'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est constante avec l'inci<strong>de</strong>nce, tant que celle-ci est dans <strong>la</strong> zone linéaire. Unecorrection dépendant du CzWing peut éventuellement être apportée pour obtenir le modèle linéairesuivant :∆Kj(α) = ∆Kj(α = 0 ◦ ) + ∆A α · CzWing(δsp = 0 ◦ ) pour j = (z, m) (6.9)Si l'on sait dorénavant modéliser <strong>la</strong> charge à inci<strong>de</strong>nce nulle, il reste un eort important à fournirpour être en mesure <strong>de</strong> reconstruire le gradient <strong>de</strong> plusieurs spoilers braqués à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> braquagesindividuels. Ce gradient ayant une valeur re<strong>la</strong>tivement faible, il sera inutile <strong>de</strong> rechercher <strong>la</strong> mêmeprécision que celle obtenue avec <strong>la</strong> charge à inci<strong>de</strong>nce nulle. Cette étu<strong>de</strong> n'a malheureusement pasété eectuée dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone linéaire, les gradients d'inci<strong>de</strong>nce avec et sans spoilers braqués dièrent,avec l'apparition <strong>de</strong> non-linéarités sur les cas spoilers non-braqués. Modéliser ces non-linéarités surl'ecacité QDV consiste simplement à appliquer un coecient d'atténuation. En revanche, ces nonlinéaritéscorrespon<strong>de</strong>ntà<strong><strong>de</strong>s</strong>décollementslocauxsur<strong>la</strong>chargequel'ondoitêtreenmesure<strong>de</strong>capteret <strong>de</strong> représenter. La présence <strong>de</strong> ces décollements modie totalement <strong>la</strong> forme <strong><strong>de</strong>s</strong> distributions <strong>de</strong>charge, si bien que l'on ne peut plus exploiter les pianotages obtenus à faible inci<strong>de</strong>nce. Aucunesolution simple n'a encore été mise en ÷uvre pour ce problème précis.6.8 SynthèseDans cette <strong>de</strong>uxième partie du mémoire, nous nous sommes attelé à démontrer l'intérêt qu'il ya à faire évoluer les modèles <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour Charges. Optimiser le dimensionnementd'un avion doit se faire en considérant toutes <strong><strong>de</strong>s</strong> disciplines engagées et si les modèles pourQDV couvrent l'intégralité <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations possibles, en revanche les modèles actuels <strong>de</strong> chargesvoilure ne considèrent que quelques cas isolés. Le développement <strong>de</strong> tels modèles était rendu trèsdélicat par <strong>la</strong> seule utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en souerie, trop dicilement exploitable pour construireune base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> travail.La métho<strong>de</strong> Chimère développée dans <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> calcul structurée d'Airbus permet <strong>de</strong> réalisersimplement et rapi<strong>de</strong>ment <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs sur <strong><strong>de</strong>s</strong> avions avec spoilers braqués en conguration <strong>de</strong>croisière. Cette capacité <strong>de</strong> calcul a été mise à contribution an d'améliorer <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong>physique <strong>de</strong> l'écoulement autour d'un avion avec ces <strong>surfaces</strong> braquées, qui nous a permis <strong>de</strong> faireun certain nombre <strong>de</strong> remarques utiles pour <strong>la</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong>.On a donc pu montrer dans le chapitre 5 que sur <strong>la</strong> voilure, <strong>la</strong> somme <strong><strong>de</strong>s</strong> charges <strong><strong>de</strong>s</strong> pianotagesspoilers permet <strong>de</strong> fournir une bonne approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge avec toutes ces <strong>surfaces</strong> braquéesen même temps. De plus, on observe que les interactions <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers avec l'empennage se résumentaux vitesses induites par <strong>de</strong>ux tourbillons contrarotatifs créés en extrémité d'un groupe <strong>de</strong> spoiler.Ces observations ont servi <strong>de</strong> base an <strong>de</strong> créer dans ce chapitre <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> charges permettant<strong>de</strong> reconstruire avec une bonne précision <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> braquages, uniquement à partir <strong>de</strong>cas <strong>de</strong> pianotages. Les résultats <strong>de</strong> ces modèles ont été validés grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs elsA, et ont montréune bonne aptitu<strong>de</strong> à <strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong> cas a priori inconnus. L'impact <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en interne et en


88 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésexterne <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure est systématiquement bien capté sur les cas <strong>de</strong> validations présentés dans cechapitre, <strong>de</strong> même que les niveaux <strong>de</strong> charge maximum.Certaines limitations subsistent cependant dans le modèle actuel. An <strong>de</strong> restreindre le nombre <strong>de</strong>calculs elsA à réaliser, seuls les cas à inci<strong>de</strong>nce nulle sont couverts. La gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages nonconsécutifs <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers (en incluant le braquage du spoiler interne SP1) n'a pas non plus été testée.Enn, à cause du faible déploiement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne hybri<strong>de</strong> Centaur-Tau dans les locaux d'AirbusFrance, aucun cas <strong>de</strong> braquage en conguration hypersustentée n'a pu être calculé, limitant les modèlesà <strong>la</strong> croisière.Ce modèle <strong>de</strong> charge voilure avec spoilers braqués a servi <strong>de</strong> base <strong>de</strong> départ dans le projet <strong>de</strong>DARIUS an <strong>de</strong> créer <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>aérodynamique</strong>s compatibles QDV et Charges. Si l'essentiel dumodèle a été conservé, en revanche, <strong>la</strong> prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre spoilers, et <strong>la</strong> variation<strong><strong>de</strong>s</strong> facteurs a i avec le nombre <strong>de</strong> spoilers braqués a sensiblement évolué. Le modèle HTP doit êtreévalué pour cette application précise courant 2008.


6.9 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle voilure 896.9 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle voilureSP23456@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDSP23456@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP23456 à 40 ◦SP2345@40<strong>de</strong>gSP2345@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b) SP2345 à 40 ◦SP3456@40<strong>de</strong>gSP3456@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(c) SP3456 à 40 ◦Fig. 6.2 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure obtenues par CFD et par modélisation, pour lescas (a) SP23456@40 ◦ , (b) SP2345@40 ◦ et (c) SP3456@40 ◦


90 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésSP234@40<strong>de</strong>gSP234@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP234 à 40 ◦SP345@40<strong>de</strong>gSP345@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b) SP345 à 40 ◦SP456@40<strong>de</strong>gSP456@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(c) SP456 à 40 ◦Fig. 6.3 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure obtenues par CFD et par modélisation, pour lescas (a) SP234@40 ◦ , (b) SP345@40 ◦ et (c) SP456@40 ◦


6.9 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle voilure 91SP23@40<strong>de</strong>gSP23@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP23 à 40 ◦SP34@40<strong>de</strong>gSP34@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b) SP34 à 40 ◦SP45@40<strong>de</strong>gSP45@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(c) SP45 à 40 ◦Fig. 6.4 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure obtenues par CFD et par modélisation, pour lescas (a) SP23@40 ◦ , (b) SP34@40 ◦ , (c) SP45@40 ◦ et (d) SP56@40 ◦


92 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésSP56@40<strong>de</strong>gSP56@40<strong>de</strong>gMo<strong>de</strong>lCFDMo<strong>de</strong>lCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP56 à 40 ◦Fig. 6.5 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure obtenues par CFD et par modélisation, pour lecas SP56@40 ◦


6.10 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle HTP 936.10 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle HTPHTP SP23456@20<strong>de</strong>gHTP SP23456@20<strong>de</strong>gMODELCFDMODELDKzCFDDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP23456 à 40 ◦HTP SP2345@40<strong>de</strong>gMODELCFDHTP SP2345@40<strong>de</strong>gMODELCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b) SP2345 à 40 ◦HTP SP3456@40<strong>de</strong>gMODELCFDHTP SP3456@40<strong>de</strong>gMODELCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(c) SP3456 à 40 ◦Fig. 6.6 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur le HTP obtenues par CFD et par modélisation, pour lescas (a) SP23456@40 ◦ , (b) SP2345@40 ◦ et (c) SP3456@40 ◦


94 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésHTP SP234@40<strong>de</strong>gMODELCFDHTP SP234@40<strong>de</strong>gMODELCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP234 à 40 ◦HTP SP345@40<strong>de</strong>gMODELHTP SP345@40<strong>de</strong>gMODELCFDCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b) SP345 à 40 ◦HTP SP456@40<strong>de</strong>gMODELHTP SP456@40<strong>de</strong>gMODELCFDCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(c) SP456 à 40 ◦Fig. 6.7 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur le HTP obtenues par CFD et par modélisation, pour lescas (a) SP234@40 ◦ , (b) SP345@40 ◦ et (c) SP456@40 ◦


6.10 Courbes <strong>de</strong> validation du modèle HTP 95HTP SP23@40<strong>de</strong>gMODELCFDHTP SP23@40<strong>de</strong>gMODELCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP23 à 40 ◦HTP SP34@40<strong>de</strong>gHTP SP34@40<strong>de</strong>gMODELCFDMODELCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b) SP34 à 40 ◦HTP SP45@40<strong>de</strong>gMODELCFDHTP SP45@40<strong>de</strong>gMODELCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(c) SP45 à 40 ◦Fig. 6.8 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur le HTP obtenues par CFD et par modélisation, pour lescas (a) SP23@40 ◦ , (b) SP34@40 ◦ et (c) SP45@40 ◦


96 Chapitre 6. Modèles <strong>de</strong> charges voilure et HTP avec spoilers braquésHTP SP56@40<strong>de</strong>gMODELHTP SP56@40<strong>de</strong>gMODELCFDCFDDKzDKm0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a) SP56 à 40 ◦Fig. 6.9 Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> charges sur le HTP obtenues par CFD et par modélisation, pour le casSP56@40 ◦


Troisième partieMéthodologies pour DonnéesAérodynamiques préliminaires


Quels outils pour quels besoins ?L'objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie précé<strong>de</strong>nte était <strong>de</strong> créer <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles pour les Données Aérodynamiquespermettant d'assurer un lien fort entre l'ecacité QDV <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et les répartitions <strong>de</strong> chargesassociées.Cesmodèlessontexploitésàunsta<strong>de</strong>re<strong>la</strong>tivementavancéducycle<strong>de</strong>développementd'unavion, où <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> l'appareil est pratiquement gée. Les ingénieurs Modèles Aérodynamiquesd'Airbus utilisent pour ce<strong>la</strong> <strong>la</strong>rgement les chaines elsA-Chimère et Centaur-Tau.Si l'intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD RANS est évi<strong>de</strong>nt du fait <strong>de</strong> sa précision et <strong>de</strong> sa désormais re<strong>la</strong>tivesimplicité <strong>de</strong> mise en ÷uvre, en revanche elle ne peut être utilisée qu'une fois que l'on dispose d'unmail<strong>la</strong>ge, et donc d'une géométrie <strong>de</strong> l'avion avancée. Dans les phases préliminaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception,<strong>la</strong> connaissance géométrique <strong>de</strong> l'avion se résume à sa forme en p<strong>la</strong>n, au <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong><strong>contrôle</strong>, ainsi qu'à quelques données géométriques supplémentaires (vril<strong>la</strong>ge et dièdre <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure,type <strong>de</strong> prol...). En eet, à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> développement, les concepts évoluent trop vite pour espérerobtenir un mail<strong>la</strong>ge 3D. De plus, le temps <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>mandé par les clients est incompatibleavec le temps <strong>de</strong> calcul requis pour réaliser et analyser convenablement <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs RANS.Les outils généralement utilisés jusqu'alors étaient <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques. En utilisantastucieusement l'expérience accumulée sur les précé<strong>de</strong>nts avions, elles permettaient d'obtenir <strong>de</strong>bonnes estimations <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités QDV <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Pour ce<strong>la</strong>, le concept d'avion se <strong>de</strong>vait<strong>de</strong> ne pas être trop éloigné <strong><strong>de</strong>s</strong> Airbus actuels. Pour <strong>de</strong> nouveaux concepts d'appareils novateurset potentiellement éloignés <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations c<strong>la</strong>ssiques, leur précision est dicilement maîtrisée.De plus, <strong>la</strong> contrainte abordée dans <strong>la</strong> partie précé<strong>de</strong>nte visant à avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> outils et <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles compatiblesQualités <strong>de</strong> Vol et Charges, ne doit pas se cantonner aux sta<strong><strong>de</strong>s</strong> avancés <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception.Il faut que les ingénieurs Modèles Aérodynamiques aient <strong><strong>de</strong>s</strong> outils et <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies rapi<strong><strong>de</strong>s</strong>,fournissant tant les ecacités locales pour les Données Aérodynamiques pour Charges, que globalespour les Données Aérodynamiques pour QDV, exploitables dès les premières itérations du développementet applicables à <strong><strong>de</strong>s</strong> concepts novateurs.La théorie bien connue <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Prandtl permet d'obtenir rapi<strong>de</strong>ment et précisément<strong><strong>de</strong>s</strong> coecients globaux et <strong><strong>de</strong>s</strong> répartitions <strong>de</strong> charges sur une voilure quelconque. Certaines <strong><strong>de</strong>s</strong>es principales limitations, comme le mauvais support <strong><strong>de</strong>s</strong> ailes en èche, ou une mauvaise gestion<strong><strong>de</strong>s</strong> eets 3D ont été éliminées par Weissinger et B<strong>la</strong>ckwell, qui ont contribué à développer unenouvelle théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante, bien plus intéressante pour <strong><strong>de</strong>s</strong> applications industrielles.Dans cette partie, le co<strong>de</strong> PAMELA développé au sein d'Airbus France et basé sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Weissinger, est tout d'abord présenté dans le chapitre 7. On insistera sur lesavantages <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Weissinger et sur son champ d'utilisation.Dans le chapitre 8, PAMELA appliqué aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> est validé en se comparant à <strong><strong>de</strong>s</strong>résultats <strong>de</strong> calculs elsA (conguration croisière) et Tau (conguration HL). Les calculs PAMELA et<strong>la</strong> CFD RANS sont en bonne adéquation tant pour les ecacités globales que pour les distributions<strong>de</strong> charges locales.Enn, dans le chapitre 9, PAMELA a été utilisé dans le projet WIMMO visant à eectuer une op-


100timisation multidisciplinaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Pour ce<strong>la</strong>, les résultats fournis par PAMELAont été étendus an <strong>de</strong> couvrir une gran<strong>de</strong> partie du domaine <strong>de</strong> vol. Un ensemble d'outils nommésPAMELA_PARAM a été développé et permettant d'eectuer automatiquement une étu<strong>de</strong> paramétrique(géométrique et <strong>aérodynamique</strong>) <strong>de</strong> plusieurs milliers <strong>de</strong> cas, adapté aux principaux clientsdu département d'<strong>aérodynamique</strong> (Charges, Qualités <strong>de</strong> Vol et Performances Avions).


Chapitre 7Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELALa chaîne <strong>de</strong> calcul RANS basée sur elsA-Chimère permet d'eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs précis en couvrantune importante partie du domaine <strong>de</strong> vol. Cependant, ce<strong>la</strong> se fait au prix d'un temps <strong>de</strong> calculconséquent et uniquement si l'on dispose d'un mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> l'avion, et donc <strong>de</strong> formes géométriquesgées.Les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> préliminaires réalisées dans les premières phases du développement d'un avion, oupour <strong><strong>de</strong>s</strong> avant-projets se font en s'appuyant sur un nombre d'informations limité. A partir uniquement<strong>de</strong> données géométriques, les ingénieurs <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>aérodynamique</strong>s doivent être en mesure<strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> estimations ables <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> vol, <strong><strong>de</strong>s</strong> performances et <strong><strong>de</strong>s</strong> charges. Ces donnéespour être exploitables ecacement doivent être obtenues rapi<strong>de</strong>ment et dans un processus dont <strong>la</strong>précision est maîtrisée.Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques, qui étaient l'outil <strong>de</strong> base pour ces applications, présentent l'inconvénientd'être peu exibles, et délicates à appliquer pour <strong><strong>de</strong>s</strong> géométries en évolution par rapportauxavionsexistants.Leurmanque<strong>de</strong>justicationthéoriquepourlesrendrerobustesestrédhibitoire.PAMELA, co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante basé sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Weissinger (1947) a été <strong>la</strong>rgementutilisé pour le calcul d'ecacités <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Cette partie vise à présenter succinctementles principaux éléments théoriques <strong>de</strong> PAMELA, et à insister sur ses qualités et sur ses limitations.7.1 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> PrandtlEn 1921, Prandtl avec sa théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante, a proposé une modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> eets 3Dpour <strong><strong>de</strong>s</strong> ailes sans èche, d'envergure nie, <strong>de</strong> grand allongement, plongées dans un écoulementnon visqueux, incompressible et irrotationnel. Cette modélisation consiste à remp<strong>la</strong>cer l'aile réellepar un segment <strong>de</strong> droite rectiligne, et <strong>la</strong> nappe tourbillonnaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> glissement par unesurface p<strong>la</strong>ne et rectangu<strong>la</strong>ire.Cette approche quasi-bidimensionnelle du fonctionnement <strong>de</strong> chaque prol d'aile permet d'utilisercertains résultats issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> prols en 2D, ce qui compense en partie <strong>la</strong> pauvreté<strong>de</strong> cette représentation. Elle est d'autant plus va<strong>la</strong>ble que l'allongement λ <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure est grand.L'écoulement tend en eet à <strong>de</strong>venir bidimensionnel quand λ tend vers l'inni. Par ailleurs, le remp<strong>la</strong>cement<strong>de</strong> l'aile par le segment portant déni ci-après limite l'utilisation <strong>de</strong> cette théorie auxailes dont <strong>la</strong> èche au bord d'attaque reste faible.Prandtl utilise <strong><strong>de</strong>s</strong> singu<strong>la</strong>rités nommées tourbillons en fer à cheval pour représenter une section<strong>de</strong> voilure élémentaire et <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> glissement dans son sil<strong>la</strong>ge.


102 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELAEn 2D, un prol <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> l créant une portance Kz est modélisé par un tourbillon ponctueld'intensité Γ en utilisant le théorème <strong>de</strong> Kutta-Joukowski :∀y ∈[− b 2 , b 2]Γ(y) = 1 2 l(y)V ∞Kz(y) (7.1)Ce tourbillon est p<strong>la</strong>cé au foyer (confondu avec le centre <strong>de</strong> poussée ici), c'est à dire au quartavant du prol.En 3D, ce tourbillon, appelé lié, est prolongé par <strong>de</strong>ux branches semi-innies (g. 7.1) an <strong><strong>de</strong>s</strong>atisfaire le théorème <strong>de</strong> Kelvin-Helmholtz.Tourbillon liéTourbillons semi-infinisFig. 7.1 Tourbillon en fer à cheval induisant <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses selon le sens <strong><strong>de</strong>s</strong> èchesDans <strong>la</strong> théorie formulée par Prandtl pour une aile sans èche, seules les branches semi-inniesinduisent <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses verticales v i directement en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Seules ces branches modientdonc l'inci<strong>de</strong>nce vue par <strong>la</strong> voilure en ajoutant un terme appelé inci<strong>de</strong>nce induite et noté α i . Levril<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure étant α twist , l'inci<strong>de</strong>nce eective α e du prol est reliée à l'inci<strong>de</strong>nce réelle <strong>de</strong>l'aile α ∞ selon :∀y ∈[− b 2 , b ]2α e (y) = α ∞ + α twist (y) + α i (y)= α ∞ + α twist (y) + arctan v i(y)V ∞≈ α ∞ + α twist (y) + v i(y)V ∞Prandtl relie l'inci<strong>de</strong>nce induite α i à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion du tourbillon Γ(y) selon :∀y ∈[− b 2 , b ]2α i (y) = 14πV ∞∫ b/2En modélisant <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> façon très c<strong>la</strong>ssique par :∀y ∈[− b 2 , b ]2−b/2Γ ′ (y 0 )dy 0y − y 0(7.2)()Kz = Kz α (y) · α e (y) − α 0 (y)()= Kz α (y) · α ∞ + α twist (y) + α i (y) − α 0 (y)


7.1 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Prandtl 103et en utilisant les équation (7.1) et (7.2), on obtient l'équation intégro-diérentielle <strong>de</strong> Prandtl,résolvable analytiquement :∀y ∈[− b 2 , b 2]Γ(y) = 1 2 Kz α(y)V ∞ l(y)(α ∞ + α twist (y) − α 0 (y) + 14πV ∞∫ b/2)Γ ′ (y 0 )dy 0y − y 0−b/2(7.3)La résolution <strong>de</strong> cette équation donne accès à <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion Γ(y), et par conséquent auchamp complet <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Il est possible ensuite <strong>de</strong> calculer les eorts <strong>aérodynamique</strong>s.Pour résoudre l'équation 7.3, l'inconnue Γ(y) est recherchée en l'écrivant sous <strong>la</strong> forme d'undéveloppement en série <strong>de</strong> Fourier. Dans ce but, on introduit une nouvelle variable θ dénie pary = b · cos θ, avec 0 ≤ θ ≤ π. Le développement en série compatible avec une circu<strong>la</strong>tion nulle auxextrémités <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, dénies en θ = 0 et θ = π, se présente sous <strong>la</strong> forme :Γ(θ) = −4bV ∞∞ ∑A n sin nθn=1où les coecients <strong>de</strong> Fourier A n sont sans dimension.Après quelques développements, l'équation intégro-diérentielle peut s'exprimer sous <strong>la</strong> formesuivante :()∞∑∀θ ∈ [0, π] 4b A n sin nθ = 1 ∞∑2 Kz sin nθα(θ)l(θ) · α ∞ + α twist (θ) − α 0 (θ) − nA nsin θ (7.4)n=1n=1Cette équation peut être résolue numériquement assez facilement (Bonnet et Luneau, 1989). Onobtient alors les coecients A n .Dans <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante, l'aile est constituée d'une juxtaposition <strong>de</strong> prolsbidimensionnels p<strong>la</strong>cés dans un champ <strong>de</strong> vitesse V ⃗ e = V ⃗ ∞ + ⃗v i et à une inci<strong>de</strong>nce α e . L'eortélémentaire exercé sur <strong>la</strong> tranche dy est donc :dF (y) = −ρ ∞ V e (y)Γ(y)dyLes projections <strong>de</strong> cet eort dans le repère <strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure conduit aux eorts <strong>de</strong>portance dP et <strong>de</strong> traînée dT :{ dP (y) = dF (y) · cos αi (y) = −ρ ∞ V e (y)Γ(y)dy cos α i (y) ≈ −ρ ∞ V ∞ Γ(y)dydT (y) = −dF (y) · sin α i (y) = +ρ ∞ V e (y)Γ(y)dy sin α i (y) ≈ +ρ ∞ v i (y)Γ(y)dyD'où en intégrant :∫ +b⎧⎪ ⎨ P = −ρ ∞ V ∞⎪ ⎩−bΓ(y)dy∫ +bT = ρ ∞ Γ(y) · v i (y)dy−bEn ui<strong>de</strong> parfait, les eets tridimensionnels font donc apparaître une traînée dite induite, inexistanteen 2D selon le fameux paradoxe <strong>de</strong> d'Alembert.Cette technique permet d'exprimer littéralement les coecients <strong>de</strong> portance et <strong>de</strong> traînée enfonction <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients A n , soit, après quelques calculs :Cz = πλA 1∞∑Cx = πλn=1nA 2 n


104 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELAet donc :Cx = Cz2 ∞ πλ + πλ ∑nA 2 n (7.5)n=2Cette re<strong>la</strong>tion montre qu'en tridimensionnel, l'existence <strong>de</strong> portance se traduit automatiquementpar <strong>la</strong> création <strong>de</strong> traînée, d'où <strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong> traînée induite par <strong>la</strong> portance. Réciproquement,<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion précé<strong>de</strong>nte montre que si <strong>la</strong> portance est nulle, en revanche <strong>la</strong> traînée ne l'est pas forcément,puisque les coecients A 2 , . . . , A n ne sont pas nuls a priori. Ceci signie que sur une aile,les zones portantes et déportantes peuvent a priori se compenser (par exemple à cause du braquage<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers), mais les contributions <strong>de</strong> traînée, non linéaires, continuent à s'ajouter. Finalement, <strong>la</strong>traînée sera nulle à <strong>la</strong> condition que chaque portion d'aile ne soit pas portante.L'applicationc<strong>la</strong>ssique<strong>de</strong><strong>la</strong>théorie<strong>de</strong><strong>la</strong>ligneportanteconsisteàrecherchercommentminimiser<strong>la</strong> traînée induite. Cet exercice c<strong>la</strong>ssique est traité par Bonnet. On retiendra le principal résultat :<strong>la</strong> traînée induite est minimale pour une distribution <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion elliptique. Elle vaut alors :Cx = Cz2πλCette distribution elliptique <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion Γ peut être obtenue <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons : Sur une voilure disposant d'un unique prol, sachant que <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion varie linéairement avec<strong>la</strong> cor<strong>de</strong> (eq. 7.1), on utilise une loi <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> elliptique, sans aucun vril<strong>la</strong>ge. Pour une tellevoilure,dontl'exempleleplusconnuestleSpitre,<strong>la</strong>traînéeinduiteestminimequellequesoitl'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'aile. Par contre, un gros défaut potentiellement dangereux est que les prolstravaillent tous à <strong>la</strong> même inci<strong>de</strong>nce eective, car on peut montrer que l'inci<strong>de</strong>nce induite estconstante en envergure. Un seul prol étant utilisé, le décrochage apparaîtra simultanémentsur l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, ce qui est naturellement à proscrire... L'autre moyen <strong>de</strong> minimiser <strong>la</strong> traînée induite est <strong>de</strong> modier le vril<strong>la</strong>ge, en utilisant indifféremmentun ou plusieurs prols sur <strong>la</strong> voilure. Dans ce cas <strong>de</strong> gure, on montre que <strong>la</strong>répartition <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion sera elliptique pour une seule inci<strong>de</strong>nce, et donc que <strong>la</strong> traînée induiteseraminimalepourcettemêmeinci<strong>de</strong>nce,prisecommel'inci<strong>de</strong>nce<strong>de</strong>croisière<strong>de</strong>l'avion.Les inci<strong>de</strong>nces eectives <strong><strong>de</strong>s</strong> prols évoluant en envergure, le risque du décrochage global <strong>de</strong><strong>la</strong> voilure disparaît avec cette solution, utilisée sur <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> avions actuels.Finalement, cette métho<strong>de</strong> bien connue a été <strong>la</strong> première métho<strong>de</strong> analytique pour calculer précisément<strong>la</strong> portance et <strong>la</strong> traînée induite sur <strong><strong>de</strong>s</strong> ailes d'envergure nie. Elle permet d'obtenir <strong>de</strong>bons résultats comparée à <strong><strong>de</strong>s</strong> données expérimentales pour <strong><strong>de</strong>s</strong> ailes droites, d'allongement importants(λ > 4). En revanche, elle ne gère ni <strong>la</strong> èche ni le dièdre <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, <strong>la</strong> rendant très limitéepour <strong><strong>de</strong>s</strong> applications industrielles. Cependant, <strong>la</strong> version qui vient d'être présentée est très pratiquepour une résolution analytique. D'autres versions <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante répondant à unepartie <strong>de</strong> ces manques ont vu le jour, dont celle <strong>de</strong> Weissinger qui constitue le fon<strong>de</strong>ment théorique<strong>de</strong> PAMELA.7.2 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Weissinger appliquée à PA-MELA7.2.1 Intérêt <strong>de</strong> cette nouvelle théorie?Weissinger (1947) proposa une nouvelle forme <strong>de</strong> ligne portante, remédiant aux principales limitations<strong>de</strong> <strong>la</strong> version <strong>de</strong> Prandtl. Dans cette théorie, <strong>la</strong> ligne portante est traitée à <strong>la</strong> manière d'unesurface portante, en xant <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> pour chaque section où l'on impose une condition


7.2 Théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Weissinger appliquée à PAMELA 105limite <strong>de</strong> tangence <strong>de</strong> l'écoulement. Les phénomènes 3D sont bien mieux traités, permettant d'étudier<strong><strong>de</strong>s</strong> ailes <strong>de</strong> plus faible allongement. La èche et le dièdre sont également correctement pris encompte dans cette théorie <strong>de</strong> façon assez simple.Cette métho<strong>de</strong> a été complétée par B<strong>la</strong>ckwell (1969) qui <strong>la</strong> rendit plus simple à traiter numériquementpar rapport à l'originale <strong>de</strong> Weissinger, et récemment, ses résultats ont été repris parVan<strong>de</strong>r Kam (2000) qui l'a appliqué à <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> voilures hypersustentées, et par Hindmanet al. (2006) pour une application aux ailes givrées avec le co<strong>de</strong> Q3D.Cette théorie a été intégrée dans PAMELA par Kim (2007), et <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> points qui sontprésentés dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce chapitre sont extraits <strong>de</strong> <strong>la</strong> note technique <strong>de</strong> PAMELA qu'il a rédigée.7.2.2 Vitesses induites par les tourbillonsComme dans toutes les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> ligne portante, <strong>la</strong> voilure est discrétisée grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillonsen fer à cheval, chacun composé <strong><strong>de</strong>s</strong> trois éléments précé<strong>de</strong>nts : le tourbillon lié situé le long<strong>de</strong> l'envergure au quart avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>, et les <strong>de</strong>ux tourbillons semi-innis du sil<strong>la</strong>ge (g. 7.2).Fig. 7.2 Tourbillons en fer à cheval sur une aile en èche, positionnés au quart avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>(Phillips et Sny<strong>de</strong>r, 2000)Dans <strong>la</strong> version <strong>de</strong> Prandtl pour ailes sans èche, les tourbillons liés ne peuvent induire <strong>de</strong> vitessesur les diérentes sections <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, car ils sont tous colinéaires. Pour modéliser <strong>la</strong> èche avecune approche <strong>de</strong> type ligne portante, Phillips et Sny<strong>de</strong>r (2000) considèrent qu'il faut impérativementprendre en compte <strong>la</strong> contribution <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons liés. En prenant en compte <strong>la</strong> èche, s'ils restentcolinéaires sur une <strong>de</strong>mi-voilure, en revanche, les tourbillons liés <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure gauche induisent <strong><strong>de</strong>s</strong>vitesses sur <strong>la</strong> voilure droite, et réciproquement, ce qui tend globalement à réduire <strong>la</strong> portance et àaugmenter <strong>la</strong> traînée induite.Phillips propose une expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse induite en un point quelconque par ce type <strong>de</strong>tourbillons, qui a été utilisée dans PAMELA (g. 7.3) et qui prend donc en compte l'eet <strong>de</strong> ècheet <strong>de</strong> dièdre sur <strong>la</strong> voilure :⃗v i = Γ 4π · A = Γ [4π · ⃗u ∞ × ⃗r 2r 2 (r 2 − ⃗u ∞ · ⃗r 2 ) + (r ]1 + r 2 )(⃗r 1 × ⃗r 2 )r 1 r 2 (r 1 r 2 + ⃗r 1 · ⃗r 2 ) − ⃗u ∞ × ⃗r 1r 1 (r 1 − ⃗u ∞ · ⃗r 1 )en notant A le coecient d'interaction géométrique, et avec les notations <strong>de</strong> <strong>la</strong> g. 7.3.(7.6)


106 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELA(x,y,z)r 2Gr 1(x 2 ,y 2 ,z 2 )(x 1 ,y 1 ,z 1 )r 0GGFig. 7.3 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses induites par un tourbillon en fer à cheval7.2.3 Utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>L'originalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Weissinger est d'utiliser certains éléments <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong>portantes, et principalement les points <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s. Les points <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>s sont <strong><strong>de</strong>s</strong> points particulierssur lesquels est imposée <strong>la</strong> condition limite V ⃗ · ⃗n = ( V ⃗ ∞ + ⃗v i ) · ⃗n = 0, avec ⃗v i <strong>la</strong> vitesse induitepar les tourbillons, V ⃗ ∞ <strong>la</strong> vitesse à l'inni amont, et ⃗n le vecteur normal au prol.En 2D, considérons un tourbillon lié d'intensité Γ p<strong>la</strong>cé en x 0 , sur une p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne en inci<strong>de</strong>nce.Les vitesses inni amont et induite sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que en x c valent :{⃗v i = − Γ2π(x c − x 0 ) ⃗n⃗V ∞ · ⃗n = V ∞ sin α ≈ V ∞ αet en appliquant <strong>la</strong> condition limite, on obtient :D'où :ΓV ∞ · α −2π(x c − x 0 )1⇔ V ∞ · α − 2 lV ∞Cz α α2π(x c − x 0 )x c − x 0 = l 2 · Cz α(7.7)2πDans le cas non-visqueux incompressible, on a théoriquement Cz α = 2π, et donc le point <strong>de</strong><strong>contrôle</strong> se situe aux 3/4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du prol, pour un tourbillon lié situé au quart avant. Pour plus<strong>de</strong> précision, le point <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> est calculé à chaque section dans PAMELA selon le gradient <strong>de</strong>portance du prol considéré.7.2.4 Système d'équations à résoudreLa voilure discrétisée en N + 1 tourbillons en fer à cheval, sur chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>précé<strong>de</strong>mment calculés, B<strong>la</strong>ckwell applique <strong>la</strong> condition limite <strong>de</strong> non-pénétration du ui<strong>de</strong> an= 0= 0


7.3 Po<strong>la</strong>ires 2D avec <strong>la</strong> chaîne Tau2D 107d'obtenir un système <strong>de</strong> N + 1 équations à N + 1 inconnues.Alors, sur le jème point <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> :(N∑V∞ ⃗ +⃗v ij)· ⃗n j = 0i=0En introduisant le coecient d'interaction (éq. 7.6) A ij du ième tourbillon sur le jème point <strong>de</strong><strong>contrôle</strong>, et après projection sur l'axe ⃗n, on obtient le système suivant, d'inconnues Γ i :∀j ≤ NV ∞ α local j −i=0La valeur <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce locale α local est obtenue en appliquant le théorème <strong>de</strong> Kutta-Joukowskisur les po<strong>la</strong>ires Cz i (α) renseignées en entrée <strong>de</strong> PAMELA :N∑Γ i A ij = 0 (7.8)∀i ≤ N Cz i (α local ) = 2Γ il i V ∞(7.9)Le théorème <strong>de</strong> Kutta-Joukowki est établi en ui<strong>de</strong> parfait, et nécessite pour être applicable<strong>la</strong> présence d'une ligne <strong>de</strong> glissement dans le sil<strong>la</strong>ge du prol, <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle lesvitesses tangentielles sont continues. En prenant en compte les eets visqueux et particulièrementen présence <strong>de</strong> décollements, <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> glissement selon le sens du théorème <strong>de</strong> Kutta-Joukowskiest indénie. Celui-ci ne peut donc pas être appliqué en l'état, et donc l'équation 7.8 <strong>de</strong>vient rigoureusementinutilisable.Une correction pour permettre <strong>la</strong> prise en charge <strong><strong>de</strong>s</strong> eets visqueux dans l'équation 7.8 proposéeinitialement par Van Dam et al. (2001), reprise ensuite par Hindman et al. (2006) a été imp<strong>la</strong>ntéedans PAMELA. Elle permet d'utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> données visqueuses pour caractériser les prols, obtenuesexpérimentalement ou par calculs Navier-Stokes. Ici, ces données proviennent <strong>de</strong> calculs RANSréalisés grâce à <strong>la</strong> chaîne Tau2D.7.3 Po<strong>la</strong>ires 2D avec <strong>la</strong> chaîne Tau2D7.3.1 Utilisation <strong>de</strong> po<strong>la</strong>ires 2D dans PAMELALa mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> calcul Tau2D basée sur le mailleur Centaur et le solveur hybri<strong>de</strong>Tau du DLR, pour les calculs 2D permet d'obtenir très facilement <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires Navier-Stokes <strong>de</strong>prols pour PAMELA. La chaîne Tau2D automatise <strong>la</strong> génération du mail<strong>la</strong>ge, <strong>contrôle</strong> <strong>la</strong> convergence<strong><strong>de</strong>s</strong> calculs suivant <strong><strong>de</strong>s</strong> critères sur le Cx et le Cz, et eectue le post-traitement.Les po<strong>la</strong>ires ainsi calculées constituent les données visqueuses utilisées pour décrire les prols <strong>de</strong> <strong>la</strong>voilure dans PAMELA, et sont exploitées dans le co<strong>de</strong> avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte. Il serait parfaitementenvisageable d'utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> données provenant d'essais en souerie à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> ces calculsRANS.Une voilure est généralement discrétisée en six à huit prols distincts (g. 7.4), permettant <strong>de</strong>capter correctement l'évolution en envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> principaux paramètres <strong>aérodynamique</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> prols(α 0 et Cz α essentiellement). Les p<strong>la</strong>ges d'inci<strong>de</strong>nces calculées dans ces po<strong>la</strong>ires 2D doivent être assez<strong>la</strong>rges pour ne pas bri<strong>de</strong>r les calculs PAMELA. On choisira en règle général :−10 ◦ ≤ α 2D ≤ 15 ◦Lors <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs 2D, en plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance, d'autres coecients sont calculés, comme le moment<strong>de</strong> tangage ou <strong>la</strong> traînée. Une fois l'algorithme convergé, on connaît les circu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tous lestourbillons, et donc l'évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> inci<strong>de</strong>nces locales sur <strong>la</strong> voilure. La traînée ou le moment <strong>de</strong>tangage locaux sont ensuite calculés en interpo<strong>la</strong>nt les po<strong>la</strong>ires 2D à <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce locale.


108 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELAPo<strong>la</strong>ire 7Po<strong>la</strong>ire 6Po<strong>la</strong>ire 5Po<strong>la</strong>ire 4Po<strong>la</strong>ire 3Po<strong>la</strong>ire 2Po<strong>la</strong>ire 1Fig.7.4Utilisation<strong><strong>de</strong>s</strong>eptpo<strong>la</strong>ires2Dsur<strong>la</strong><strong>de</strong>mi-voilured'unA320,discrétiséepar40tourbillonsen fer à cheval7.3.2 Génération du mail<strong>la</strong>geLe mail<strong>la</strong>ge non-structuré est généré automatiquement à partir d'une simple liste <strong>de</strong> pointsdécrivant un prol quelconque, éventuellement muni <strong>de</strong> plusieurs éléments.L'utilisateur règle uniquement les valeurs du nombre <strong>de</strong> Reynolds, du Mach et <strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs <strong>de</strong>référence. Des sources sont p<strong>la</strong>cées automatiquement aux bords d'attaque et <strong>de</strong> fuite et aux pointsanguleux <strong>de</strong> chaque élément du prol (g. 7.5).Le ranement du mail<strong>la</strong>ge sera plus important autour <strong><strong>de</strong>s</strong> sources. Des prismes sont ensuiteextrudés, avec y + = 1 pour <strong>la</strong> première couche. Des triangles (tétraèdres en 3D) complètent ensuitele domaine, en se déranant en s'éloignant du prol (g. 7.6).La puissance <strong>de</strong> cet outil le rend extrêmement intéressant à exploiter. La liberté apportée parles mail<strong>la</strong>ges non-structurés permet <strong>de</strong> mailler n'importe quelle forme sans avoir à déterminer unetopologie spécique contrairement aux mail<strong>la</strong>ges structurés. Les congurations hypersustentées sont<strong>de</strong> ce fait facilement accessibles, <strong>de</strong> même que <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations novatrices. Travailler directementsur <strong><strong>de</strong>s</strong> listes <strong>de</strong> points est très pratique pour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, ce qui permet par exemple <strong>de</strong>modier <strong>la</strong> valeur du braquage d'un aileron en eectuant une simple rotation.On notera <strong>la</strong> capacité intéressante, mais pas utile pour une utilisation c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> PAMELA,<strong>de</strong> générer <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges 2.5D. L'eet <strong>de</strong> èche est alors directement modélisé dans <strong>la</strong> CFD, ce quipermet <strong>de</strong> s'aranchir d'utiliser l'attaque oblique pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs à forts Mach.7.3.3 Calculs <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires utilisées dans PAMELA avec Tau2DLes calculs Tau2D sont eectués (sauf mention contraire) à <strong><strong>de</strong>s</strong> Reynolds <strong>de</strong> vol. La particu<strong>la</strong>rité<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante <strong>de</strong> Weissinger étant <strong>de</strong> modéliser <strong>la</strong> èche, les po<strong>la</strong>ires doivent


7.3 Po<strong>la</strong>ires 2D avec <strong>la</strong> chaîne Tau2D 109Fig. 7.5 Position <strong><strong>de</strong>s</strong> sources sur un concept <strong>de</strong> prol avec spoiler à épaulement xé (Fixed ShroudSpoiler)Fig. 7.6 Détail du mail<strong>la</strong>ge généré autour du déecteur d'un prol hypersustentéêtre calculées en 2D stricte. L'eet <strong>de</strong> èche n'est à aucun moment pris en compte dans les po<strong>la</strong>ires.Des scénarios jouant sur les principaux paramètres numériques (métho<strong>de</strong> multigrille, dissipationnumérique, nombre d'itérations, CFL...) ont été pré-établis pour simplier le processus <strong>de</strong> convergence.On choisit le scénario adéquat selon <strong>la</strong> complexité du cas traité.Enn, le modèle <strong>de</strong> turbulence systématiquement utilisé est le modèle <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras.


110 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELA7.4 Intérêts et limitations <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne Tau2D-PAMELA7.4.1 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche et du dièdreEn coup<strong>la</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats provenant <strong>de</strong> calculs Navier-Stokes à une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante,plusieurs méthodologies sont envisageables pour modéliser <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure : En l'incluant dans les po<strong>la</strong>ires (calculs 2.5D ou théorie <strong>de</strong> l'attaque oblique sur <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs 2D)et en prenant les segments liés <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons en fer à cheval perpendicu<strong>la</strong>ires aux branchessemi-innies. Ou bien en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires 2D simples, mais en incluant <strong>la</strong> èche dans les tourbillons enfer à cheval.La version présentée ici <strong>de</strong> PAMELA se base sur les résultats <strong>de</strong> Hindman et al. (2006), quiobtiennent avec le co<strong>de</strong> Q3D <strong>de</strong> très bons résultats sur diérentes formes <strong>de</strong> voilure. Le choix a doncété fait <strong>de</strong> suivre <strong>la</strong> méthodologie qu'ils préconisent, à savoir d'utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires 2D simples, et <strong>de</strong>prendre en compte <strong>la</strong> èche uniquement avec les vitesses induites par les tourbillons en fer à cheval.De très bons résultats ont été obtenus <strong>de</strong> cette manière validant ce choix.7.4.2 A propos <strong>de</strong> <strong>la</strong> compressibilitéLa théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante, qu'elle soit <strong>de</strong> Prandtl ou <strong>de</strong> Weissinger, en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> singu<strong>la</strong>ritéscomme les tourbillons en fer à cheval est nécessairement basée sur l'équation du potentiel <strong>de</strong>vitesse linéarisée.De façon générale, supposons un écoulement irrotationnel <strong>de</strong> ui<strong>de</strong> parfait. Le potentiel completΦ <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses ⃗ V est déni par :⃗V = ⃗ ∇ΦDans <strong>la</strong> théorie linéarisée, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> perturbation ⃗v est introduite, telle que ⃗ V = ⃗ V ∞ + ⃗v, etle potentiel <strong>de</strong> perturbation associé φ tel que :⃗v = ∇φ ⃗En écoulement supercritique1 (ou transsonique) l'équation du potentiel linéarisée est (Bonnet etLuneau, 1989) :(1 − M 2 ∞) ∂2 φ∂x 2 + ∂2 φ∂y 2 + ∂2 φ∂z 2 = (γ + 1)M ∞2 ∂φV ∞ ∂x∂ 2 φ(7.10)∂x 2Cetteéquationselinéariseenréduisantlenombre<strong>de</strong>Mach,<strong><strong>de</strong>s</strong>ortequel'écoulementestpartoutsubsonique : on est en régime subcritique. L'équation 7.10 <strong>de</strong>vient :(1 − M∞) 2 ∂2 φ∂x 2 + ∂2 φ∂y 2 + ∂2 φ(7.11)∂z 2 = 0Cette équation se simplie encore pour M ∞ ≪ 1, c'est à dire en écoulement incompressible. Ellese résume alors à :∂ 2 φ∂x 2 + ∂2 φ∂y 2 + ∂2 φ(7.12)∂z 2 = 0En eectuant un changement <strong>de</strong> variable approprié, l'équation 7.11 peut être trés facilementtransformée en l'équation 7.12. Cette remarque est utilisée dans les diérentes règles <strong>de</strong> similitu<strong>de</strong>,dont <strong>la</strong> règle <strong>de</strong> Prandtl-G<strong>la</strong>uert, qui permettent <strong>de</strong> calculer à iso-inci<strong>de</strong>nce les coecients <strong>aérodynamique</strong>sd'un prol p<strong>la</strong>cé dans un écoulement subcritique compressible, à partir <strong>de</strong> ces mêmes1le nombre <strong>de</strong> Mach à l'inni amont est subsonique, mais certaines zones, typiquement vers l'extrados d'un prol,sont supersoniques


7.4 Intérêts et limitations <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne Tau2D-PAMELA 111coecients obtenus en écoulement incompressible.Basées sur l'équation 7.12, les diérentes théories <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante sont donc limitées auxfaibles Mach, voire aux écoulements subcritiques en utilisant <strong>la</strong> règle <strong>de</strong> Prantdl-G<strong>la</strong>uert. Les nonlinéarités<strong>de</strong> l'équation (7.10) ren<strong>de</strong>nt malheureusement les cas transsoniques impossible à traiter<strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire.Certaines théories basées sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> perturbations (Cook et Cole (1978) ou bien Chenget al. (1981)) ont été proposées pour surmonter cette limitation, mais elles se révèlent dicilementapplicables à un co<strong>de</strong> comme PAMELA. On ne peut non plus se contenter <strong>de</strong> changer le Mach lorsdu calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires 2D. En eet, négliger <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure en transsonique conduit rapi<strong>de</strong>mentà <strong>de</strong> forts décollements <strong>de</strong>rrière le choc empêchant <strong>de</strong> converger le calcul. L'utilisation <strong>de</strong>calculs 2.5D <strong>de</strong>vient donc obligatoire à partir d'un certain Mach.Dessolutionspourpallierceproblèmesontactuellementàl'étu<strong>de</strong>àAirbusFrance,enappliquantnotamment <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l'attaque oblique pour transformer les po<strong>la</strong>ires 2.5D en po<strong>la</strong>ires 2D, et <strong><strong>de</strong>s</strong>similitu<strong><strong>de</strong>s</strong>pourrendrel'écoulementincompressible.Néanmoins,cetteméthodologien'estpasencoreconsolidée et n'a jamais été utilisée dans les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> présentées dans cette thèse, qui se sont limitéesaux cas incompressibles.7.4.3 Gestion du sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et interaction avec l'empennage horizontalLa surface <strong>de</strong> glissement en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure est modélisée dans PAMELA par un assemb<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>panneaux (g. 7.7). PAMELA propose en option d'équilibrer le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> sorte à vérier <strong>la</strong> conditionlimite <strong>de</strong> tangence <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du ui<strong>de</strong> sur cette surface <strong>de</strong> glissement. En notant V ⃗ P <strong>la</strong> vitessesur un panneau P donné et ⃗n P <strong>la</strong> normale à ce panneau P, on doit vérier :⃗V P · ⃗n P = 0 (7.13)La forme nale du sil<strong>la</strong>ge est calculée avec un processus itératif rallongeant signicativement letemps <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> PAMELA, mais sans prendre en compte l'enroulement en bout <strong>de</strong> voilure <strong>de</strong> <strong>la</strong>surface <strong>de</strong> glissement.L'équilibrage du sil<strong>la</strong>ge ne modie pratiquement pas les résultats obtenus sur <strong>la</strong> voilure, et sonutilisation n'apporte rien à un calcul sur une voilure isolée. En revanche, PAMELA possè<strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité<strong>de</strong> calculer un ensemble voilure/HTP (g. 7.8). La gestion du sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure <strong>de</strong>vientalors fondamentale pour bien capter <strong>la</strong> déexion, car les interactions entre <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> glissementdans le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> voilure et l'empennage sont mieux modélisées. Dans ce cas précis il faut impérativementactiver l'équilibrage du sil<strong>la</strong>ge, sans quoi les résultats obtenus sur l'empennage ne seraientpas représentatifs.Cette fonctionnalité n'a pas été utilisée dans les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> présentées dans ce mémoire <strong>de</strong> thèse.7.4.4 Gestion du fuse<strong>la</strong>geL'eet du fuse<strong>la</strong>ge sur <strong>la</strong> voilure est géré par un unique tourbillon en fer à cheval, modélisanten fait l'image miroir du premier tourbillon <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure sur le fuse<strong>la</strong>ge. Si ce<strong>la</strong> peut paraître assezrudimentaire, en revanche ce<strong>la</strong> a le mérite <strong>de</strong> <strong>la</strong> simplicité. Une meilleure solution serait <strong>de</strong> générerun mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fuse<strong>la</strong>ge avec une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> panneau, mais ce<strong>la</strong> n'a pas encore été intégré dansPAMELA. De plus, les résultats obtenus (voir le chapitre suivant) étant très satisfaisants pour tousles cas testés avec cette métho<strong>de</strong>, l'intérêt <strong>de</strong> passer à une métho<strong>de</strong> plus complexe est re<strong>la</strong>tivementdiscutable.


112 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELANumbering conventions for a panel :Numbering conventions for a horseshoe vortex :1point number1number of the horseshoe vortex2point number3segment numberz4panel numbery1normal to thelifting line basis24131242xnormal tothe panel33calcu<strong>la</strong>ted part5456617784 23833 922411764 5part insi<strong>de</strong>the fuse<strong>la</strong>geFig. 7.7 Représentation du sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante9810910calcu<strong>la</strong>ted partFig. 7.8 Visualisation d'un calcul PAMELA avec voilure et HTP, équilibrage du sil<strong>la</strong>ge activé7.5 SynthèseA l'usage PAMELA est un co<strong>de</strong> très pratique et simple. Son industrialisation le rend rapi<strong>de</strong>mentexploitable, et l'on peut obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats à partir <strong>de</strong> rien en seulement quelques jours. PAMELAconstitue en fait un excellent outil pour toutes les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> type avant-projets, où l'on rechercheavant tout à répondre rapi<strong>de</strong>ment au client, sans chercher pour autant <strong>la</strong> précision <strong>de</strong> calculs RANS3D bien plus complexes.


7.5 Synthèse 113L'utilisation du solveur hybri<strong>de</strong> Tau2D pour générer <strong><strong>de</strong>s</strong> données 2D permet une fantastiqueliberté quant aux types <strong>de</strong> prols que l'on veut étudier. La génération automatique du mail<strong>la</strong>gepermet sans encombre <strong>de</strong> passer d'un prol croisière à un prol hypersustenté, avec ou sans <strong>surfaces</strong><strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées.Tau2d permet aisément <strong>de</strong> calculer les caractéristiques 2D <strong>de</strong> n'importe quel type <strong>de</strong> prol : l'accèsà <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> novatrices est dorénavant envisageable. PAMELA se charge alors <strong>de</strong> l'intégration<strong><strong>de</strong>s</strong> eets 3D, indépendamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> conguration avec une très bonne précision.Bien entendu, PAMELA conserve un certain nombre <strong>de</strong> limitations, <strong>la</strong> plus importante étantqu'on ne peut à ce jour s'aranchir du domaine incompressible, dans lequel a été établie <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong><strong>la</strong> ligne portante. Aucune théorie simple ne permet <strong>de</strong> calculer avec une bonne précision un écoulementtranssonique. Seules les similitu<strong><strong>de</strong>s</strong>, basées sur <strong>la</strong> théorie linéarisée permettent <strong>de</strong> modéliser leseets <strong>de</strong> compressibilité, même si on reste limité aux Mach subcritiques. Cette voie est actuellementà l'étu<strong>de</strong> dans les équipes d'Airbus France, pour permettre à PAMELA <strong>de</strong> calculer <strong><strong>de</strong>s</strong> Mach plusélevés.


114 Chapitre 7. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante PAMELA


Chapitre 8Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELADans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, l'accent a été porté sur <strong>la</strong> théorie et l'utilisation industrielle <strong>de</strong> PA-MELA. Ce co<strong>de</strong> a été introduit pendant <strong>la</strong> thèse, et un certain nombre <strong>de</strong> validations a dû êtreeectué pour s'assurer <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats fournis, déterminer <strong>la</strong> précision obtenue en coup<strong>la</strong>ntPAMELA avec <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires visqueuses provenant <strong>de</strong> Tau2D, et surtout pour l'appliquer aubraquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>.Dans cette partie, les principaux éléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELA sont présentés, en prenanten compte <strong>la</strong> principale limitation théorique <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante : <strong>la</strong> restriction au domaineincompressible.Les données <strong>de</strong> référence en conguration croisière sont prises à partir <strong>de</strong> calculs elsA, d'abord<strong>surfaces</strong> non braquées, puis ailerons et spoilers braqués. On notera que si pour les spoilers, seule<strong>la</strong> technique Chimère a été utilisée, en revanche pour les ailerons les <strong>de</strong>ux techniques <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge(Chimère et déformation continue) ont été employées.En revanche, aucune donnée <strong>de</strong> calculs RANS en conguration hypersustentée avec <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong><strong>contrôle</strong> braquées n'a été disponible pendant cette étu<strong>de</strong>. Même si <strong>la</strong> possibilité d'eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong>calculs PAMELA sur ces géométries est facilement envisageable, en revanche, aucune validation n'apu être eectuée pour estimer <strong>la</strong> pertinence <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités obtenues. Les seules validations présentéesicipourlescalculshypersustentésselimitentauxcas<strong>surfaces</strong>nonbraquées.Lesdonnées<strong>de</strong>référencesont prises à partir <strong>de</strong> calculs Tau, sur un mail<strong>la</strong>ge Centaur.8.1 Données <strong>de</strong> référence elsA8.1.1 Conguration croisièreMail<strong>la</strong>gesLes données <strong>de</strong> référence ont été obtenues avec elsA, sur un mail<strong>la</strong>ge d'A320 p<strong>la</strong>neur. Aucuneinstal<strong>la</strong>tion motrice (mât et nacelle) n'est présente, <strong>de</strong> même qu'aucun dispositif <strong>de</strong> bout d'aile,<strong>de</strong> carénage <strong>de</strong> volet, et il n'y a pas d'empennage. Le mail<strong>la</strong>ge est entièrement coïnci<strong>de</strong>nt et fait4 millions <strong>de</strong> cellules environ. Ce mail<strong>la</strong>ge a été utilisé conjointement à <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges Chimère <strong><strong>de</strong>s</strong>poilers. Concernant les ailerons, les <strong>de</strong>ux techniques diérentes <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge ont été testées :Mail<strong>la</strong>ge Chimère pour modéliser les fentes en extrémité <strong>de</strong> surface, Déformation enveloppe, sans modélisation <strong>de</strong> fente.Lesdiérentsmail<strong>la</strong>gesspoilerssontgénérésgrâceaumailleurautomatique,etpossè<strong>de</strong>ntenviron1 million <strong>de</strong> cellules.


116 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAFig. 8.1 Mail<strong>la</strong>ge A320 p<strong>la</strong>neur utilisé pour <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAParamètres numériques et attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l'avionLes mail<strong>la</strong>ges sont ranés en bas-Reynolds et <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Schwarz est appliquée pour éviterl'apparition <strong>de</strong> points orphelins. On utilise le modèle <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras. Concernant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>Chimère, <strong><strong>de</strong>s</strong> masques parallélépipédiques sont utilisés pour les ailerons et les spoilers.Le nombre <strong>de</strong> Reynolds est représentatif <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> vol. Conformément à ce qui a éténoté dans <strong>la</strong> partie précé<strong>de</strong>nte, seuls les cas basse vitesse pouvant être modélisés correctement parPAMELA, le nombre <strong>de</strong> Mach a été limité à M = 0.2. A ce faible Mach, on a rencontré certainesdicultés à faire converger correctement les calculs, principalement dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> recircu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>rrière les spoilers. Le préconditionnement du calcul a donc été activé par défaut, facilitant gran<strong>de</strong>ment<strong>la</strong> convergence.En récapitu<strong>la</strong>tif, les principaux paramètres <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs elsA sont donc :α ≥ 0 ◦M = 0.2Re = 30 · 10 6δsp = 10 ◦ et 30 ◦δp = ±10 ◦8.1.2 Conguration hypersustentéeMail<strong>la</strong>geEn conguration hypersustentée, l'approche non-structurée est privilégiée pour faciliter <strong>la</strong> générationdu mail<strong>la</strong>ge. Le mail<strong>la</strong>ge utilisé a été généré avec Centaur, et représente un avion génériqueproche d'un A320 (g. 8.2). Ses becs sont braqués à 22 et ses volets à ◦ 20 . Seuls <strong>la</strong> voilure etle fuse<strong>la</strong>ge sont présents. Si <strong>la</strong> voilure est très proche <strong>de</strong> celle d'un A320, en ◦ revanche, le fuse<strong>la</strong>geest sensiblement diérent. Une couche <strong>de</strong> prisme à <strong>la</strong> paroi permet <strong>de</strong> capter <strong>la</strong> couche limite. Cemail<strong>la</strong>ge possè<strong>de</strong> au total environ 18 millions <strong>de</strong> points.


8.2 Configuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne Tau2D-PAMELA 117Fig. 8.2 Mail<strong>la</strong>ge Centaur d'un A320 en conguration hypersustenté 2220Paramètres numériques et attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l'avionUn ba<strong>la</strong>yage en inci<strong>de</strong>nce assez <strong>la</strong>rge a été calculé, jusqu'au décrochage <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Le modèle<strong>de</strong> turbulence est le Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras, et on a Re = 1.3·10 , ce qui correspond à un cas <strong>de</strong> souerie.Les po<strong>la</strong>ires 2D ont naturellement été calculées à ce même 6 Reynolds. On prend M = 0.2.8.2 Conguration <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne Tau2D-PAMELA8.2.1 Choix <strong><strong>de</strong>s</strong> sections à calculerUn problème théorique s'est assez rapi<strong>de</strong>ment posé concernant le choix <strong>de</strong> l'orientation <strong><strong>de</strong>s</strong> sectionscalculées dans Tau2d pour servir <strong>de</strong> données d'entrée dans PAMELA. Sachant que PAMELAprend en entrée <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires 2D, et que l'eet <strong>de</strong> èche est modélisé via le tourbillon en fer à cheval.Dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> ou même <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations hypersustentées, on cherche avanttout à modéliser le braquage d'une surface à un angle parfaitement maîtrisé. Ce braquage se faitautour d'un axe <strong>de</strong> charnière, qui n'est bien entendu pas perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> direction du vent.En obtenant <strong>la</strong> forme <strong><strong>de</strong>s</strong> prols calculés dans Tau2d à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>ges 3D sur lesquels lescoupes sont faites dans le sens du vent (g. 8.3), le braquage <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface en 2D sera diérent dubraquage 3D. On introduit les notations suivantes :δ 2D Braquage <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface dans <strong>la</strong> coupe 2Dδ 3D Braquage réel <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface en 3Dφ Fléche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong>de</strong> <strong>la</strong> surfaceOn peut alors montrer <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :δ 2D = arcsin(cos φ · sin δ 3D ) (8.1)A partir d'un braquage 3D <strong>de</strong> 30 d'une surface, on obtient un braquage <strong>de</strong> ◦ 27 dans <strong>la</strong> coupe2D. Cet écart <strong>de</strong> ◦ 3 est vraiment signicatif et son impact sur les résultats est loin d'être négligeable.◦


118 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAOn a donc le choix entre :Eectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> coupes à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme 3D au braquage désiré. On a alors δ 2D < δ 3D . Modier <strong>la</strong> section 2D en "surbraquant" <strong>la</strong> surface, pour faire en sorte que δ 2D = δ 3D .Les <strong>de</strong>ux solutions ont été testées, et nalement <strong>la</strong> première a été retenue. Tout d'abord, lesrésultats obtenus avec les ailerons et les spoilers sont meilleurs avec cette solution, probablementparce qu'elle correspond plus à ce que voit l'air localement, en arrivant sur <strong>la</strong> surface. Ensuite,modier le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> becs et <strong><strong>de</strong>s</strong> volets à partir d'une géométrie donnée se révèle très complexeen pratique. La cinématique <strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong> est re<strong>la</strong>tivement é<strong>la</strong>borée, et déterminer <strong>la</strong> position ducentre <strong>de</strong> rotation est loin d'être trivial.En n <strong>de</strong> compte, même si ce choix est discutable <strong>la</strong> même stratégie est appliquée pour rester cohérentavec les calculs <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées et avec les calculs en conguration hypersustentée.8.2.2 Po<strong>la</strong>ires Tau2dLes données visqueuses utilisées dans PAMELA ont été générées pour sept prols diérents. Lespo<strong>la</strong>ires ont été calculées au même nombre <strong>de</strong> Reynolds que les calcul elsA et Tau respectivement,dans une p<strong>la</strong>ge d'inci<strong>de</strong>nces al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> −5 à ◦ 15 environ. Des étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montré que plus <strong>de</strong> cinqsections sont nécessaires pour capter précisément ◦ les phénomènes. Finalement, une section très interneet une autre tout au bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure sont essentielles. La g. 8.3 représente <strong>la</strong> position <strong><strong>de</strong>s</strong>diérentes sections qui ont été prises pour les cas <strong>surfaces</strong> non-braquées en conguration croisière.Fig. 8.3 Position en envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> prols lisses calculés dans Tau2d en tant que donnée d'entrée<strong>de</strong> PAMELAEn conguration hypersustentée, les mêmes contraintes se posent, et l'on prendra gar<strong>de</strong> à bienreprésenter dans PAMELA <strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong> géométrie en bout <strong>de</strong> volet.Concernant les spoilers, compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> diérences <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tive entre le spoiler 2 et lespoiler 5, et sachant l'impact que ce<strong>la</strong> a sur les ecacités (se référer au chapitre 10), <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>iresdiérentes pour le spoiler 2 et pour le spoiler 5 ont été calculées à chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux braquages.Les formes utilisées proviennent directement du mail<strong>la</strong>ge coïnci<strong>de</strong>nt ICEM utilisé dans elsA, et lescoupes ont été réalisées selon <strong>la</strong> g. 8.4, dans le sens du vent.Sur cette même gure, <strong>la</strong> position en envergure <strong>de</strong> <strong>la</strong> section prise pour calculer <strong>la</strong> po<strong>la</strong>ire aileronbraquée est indiquée. Pour cette surface et contrairement aux spoilers, le braquage est eectué aposteriori, en manipu<strong>la</strong>nt directement <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> points.On notera que sont tracés sur les g. 8.9, 8.13 et 8.15 les coecients <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure uniquement.La contribution du fuse<strong>la</strong>ge, non modélisée par PAMELA n'a pas été prise en compte lors du posttraitementdu calcul elsA.


8.3 Résultats obtenus 119Fig. 8.4 Position en envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> prols aileron et spoiler calculés dans Tau2d en tant que donnéed'entrée <strong>de</strong> PAMELA8.2.3 Rég<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> PAMELACongurer PAMELA pour être le plus représentatif <strong>de</strong> l'avion complet consiste simplement à : Indiquer les données géométriques correctes (forme en p<strong>la</strong>n, vril<strong>la</strong>ge, dièdre, gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>référence), Positionner les po<strong>la</strong>ires correctement.Etant donné qu'il n'y a pas d'empennage horizontal sur <strong>la</strong> conguration étudiée, l'équilibragedu sil<strong>la</strong>ge est désactivé. On p<strong>la</strong>ce 80 tourbillons en envergure pour discrétiser <strong>la</strong> voilure. Diérentesétu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montré que ce nombre était un bon compromis performance/précision <strong>de</strong> <strong>la</strong> solutionobtenue.Fig. 8.5 Visualisation d'un calcul PAMELA spoilers braqués. L'équilibrage du sil<strong>la</strong>ge a été activépour cette vue, d'où <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> glissement <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> voilure. (δsp = 30 ◦ , α = 4 ◦ )8.3 Résultats obtenus8.3.1 Conguration croisière <strong>surfaces</strong> non braquéesLes résultats obtenus en conguration lisse <strong>surfaces</strong> non braquées sont excellents avec PAMELA.La comparaison du Cz(α)Wing avec <strong>la</strong> donnée <strong>de</strong> référence elsA est sans équivoque puisque les


120 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAcourbes sont confondues dans <strong>la</strong> zone linéaire (voir g. 8.9). Capter les non-linéarités en inci<strong>de</strong>nceparaît en revanche bien délicat avec cette métho<strong>de</strong> qui n'en a pas <strong>la</strong> prétention.Le moment <strong>de</strong> tangage voilure est également très bien capté, dans <strong>la</strong> zone linéaire les courbes PA-MELA/elsA étant <strong>de</strong> nouveau confondues.Les charges obtenues avec PAMELA correspon<strong>de</strong>nt tout aussi bien aux calculs elsA, démontrantune très bonne modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique. A noter les charges à l'emp<strong>la</strong>nture en extrémité <strong>de</strong>voilure sont très bien représentées, et ce sur une <strong>la</strong>rge p<strong>la</strong>ge d'inci<strong>de</strong>nces (g. 8.10). Les phénomènes3D sont bien modélisés, ce qui signie que <strong>la</strong> forme en p<strong>la</strong>n (et donc <strong>la</strong> èche) <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure est bientraitée par le co<strong>de</strong>. Le moment <strong>de</strong> tangage local Km est calculé au bord d'attaque <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure.On notera <strong><strong>de</strong>s</strong> écarts d'amplitu<strong>de</strong> limitée lorsque l'on s'approche du fuse<strong>la</strong>ge, tout à fait prévisiblescar rappelons que le fuse<strong>la</strong>ge est traité avec un simple tourbillon en fer à cheval dans PAMELA.8.3.2 Conguration hypersustentée <strong>surfaces</strong> non braquéesEn conguration HL2220, les résultats sont tout aussi bons qu'en conguration lisse dans <strong>la</strong> zonelinéaire. Les courbes Cz(α) et Cm 25% (α) <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure calculées par PAMELA sont confondues avecles courbes <strong>de</strong> Tau dans toute <strong>la</strong> zone linéaire (g. 8.11).La prédiction <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités sur une telle conguration, qui sont <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes purementtridimensionnels reste inaccessible à PAMELA.Dés lors, seules les charges en portance et tangage dans <strong>la</strong> zone linéaire sont représentées (g. 8.12).Contrairement à <strong>la</strong> conguration croisière, on a représenté le Km calculé au 25% <strong>de</strong> <strong>la</strong> CMA <strong>de</strong> <strong>la</strong>voilure, et non au bord d'attaque <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure.On remarquera enn le bon accord entre les charges Tau et PAMELA au niveau du raccor<strong>de</strong>ntre le volet et l'aileron, vers η = 77% d'envergure : <strong>la</strong> discontinuité en portance et tangage esttrès bien gérée par PAMELA.8.3.3 Spoilers braquésPAMELA prédit très bien les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers à 10 et ◦ 30 (g. 8.13). La linéarité <strong>de</strong> l'eet<strong>de</strong> braquage est respectée, et l'on fait moins <strong>de</strong> ◦ 5% d'erreur sur le ∆Cz. Cependant, l'examen <strong>de</strong> <strong>la</strong>variation <strong>de</strong> charge (g. 8.14-a) montre certaines diérences d'avec elsA. Si <strong>la</strong> forme est globalementbien respectée, en revanche PAMELA surestime <strong>la</strong> charge en interne du spoiler, et sous estime leniveau maximum obtenu. La charge externe est en revanche bien prédite. Compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> bonsrésultats obtenus en conguration lisse, un phénomène ne doit pas être capté par PAMELA pourexpliquer <strong>de</strong> tels écarts.En eet, le tourbillon présent sous le spoiler le plus interne (g. 8.6) est un phénomène purement3D qui ne peut à aucun moment être modélisé par un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne portante. Finalement, cet écartest absolument inévitable, et constitue une limitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> avec <strong>la</strong>quelle il faut compter.Comme seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>mi-mail<strong>la</strong>ges ont été eectués, l'ecacité en roulis a étécalculée en utilisant l'équation 3.14, appliquée aux <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> :∆Cl D =∫ 10∆Kz l ηb 2S ref l refSur <strong>la</strong> g. 8.13-b, ∆ClCFD et ∆ClPAMELA sont confondus. Finalement, en dépit <strong><strong>de</strong>s</strong> diérencesnotables qu'on a observées sur les répartitions <strong>de</strong> ∆Kz/l g il semble que les eets se compensent etque malgré tout le moment <strong>de</strong> roulis soit bien estimé. La pru<strong>de</strong>nce impose <strong>de</strong> penser que ceci estdη


8.3 Résultats obtenus 121Fig.8.6Champ<strong><strong>de</strong>s</strong> −Cpàl'extrados<strong>de</strong><strong>la</strong>voilurespoilersbraqués(M = 0.2, α = 0 ◦ et δsp = 30 ◦ )probablement un hasard et rien ne permet <strong>de</strong> conclure qu'on retrouverait les même résultats sur unautre avion. Une précision <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> celle observée pour le ∆Cz, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 5% à 10% seraitbien plus raisonnable à considérer.L'ecacité en moment <strong>de</strong> tangage calculée avec PAMELA s'éloigne légèrement <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD elsA,mais malgré tout dans <strong><strong>de</strong>s</strong> proportions limitées, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 15%. Les mêmes types d'écarts seretrouvent sur <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> 8.14-b. La recompression <strong>de</strong>vant le spoiler explique qu'en 2D braquer unspoiler tend à augmenter le moment <strong>de</strong> tangage calculé au 25% <strong>de</strong> <strong>la</strong> CMA (g. 8.7). Le tourbillon,en augmentant <strong>la</strong> dépression <strong>de</strong>rrière le spoiler augmente <strong>la</strong> portance du prol (diminution du ∆Cz)et réduit le moment <strong>de</strong> tangage, au point <strong>de</strong> créer très localement un moment à piquer (Cm < 0),par exemple en η ≈ 42%.Fig. 8.7 Diminution du Cm à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> forte dépression due au tourbillon <strong>de</strong>rrière le spoiler


122 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAFinalement, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> ce tourbillon perturbe assez profondément l'écoulement sur <strong>la</strong> voilureen y apportant <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments qui ne peuvent être déterminés précisément avec une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligneportante. Une modélisation <strong>de</strong> ce phénomène peut être envisagée, mais <strong>la</strong> diculté sera <strong>de</strong> générerun modèle able et robuste, quelle que soit <strong>la</strong> géométrie du spoiler, ce qui semble assez délicat.8.3.4 Ailerons braquésLes résultats obtenus pour le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons sont dans <strong>la</strong> même veine que ceux <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.Cependant, les <strong>de</strong>ux stratégies <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ges elsA sont confrontées et donnent <strong><strong>de</strong>s</strong> résultatssensiblement diérents. PAMELA est globalement plus proche <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats du mail<strong>la</strong>ge avec déformationcontinue pour le ∆Cz, le ∆Cl et le ∆Cm. Les tendances sont très bien prédites dans <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> braquage calculée (<strong>de</strong> −10 à ◦ +10 ). Par contre, on peut s'interroger sur les diérences <strong>de</strong>résultats observées entre le mail<strong>la</strong>ge Chimère ◦ et le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> type déformation continue (g. 8.15et 8.16). La seule diérence entre ces mail<strong>la</strong>ges est <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> fentes aux extrémités <strong><strong>de</strong>s</strong> aileronsdans le cas du mail<strong>la</strong>ge Chimère : elles doivent être <strong>la</strong> source <strong>de</strong> ces écarts.La visualisation <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs montre que <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons sont créés autour <strong><strong>de</strong>s</strong> fentes du mail<strong>la</strong>geChimère (g. 8.8). Les fentes mettent les <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure en re<strong>la</strong>tion, et compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong>diérences <strong>de</strong> pression à l'intrados et à l'extrados un système tourbillonnaire complexe est créé à ceniveau.Fig. 8.8 Tourbillon provoqué par <strong>la</strong> fente dans le cas d'un mail<strong>la</strong>ge Chimère (à droite)La présence <strong>de</strong> ces tourbillons tend alors à équilibrer les pressions extrados/intrados, ce quiréduit l'ecacité globale <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. En eet, <strong>la</strong> charge est plus faible aux extrémités <strong>de</strong> l'aileronpour un mail<strong>la</strong>ge Chimère que pour une déformation continue.PAMELA est bien entendu incapable <strong>de</strong> modéliser <strong>de</strong> telles interactions tourbillonnaires, etses résultats se rapprochent donc du calcul elsA déformation continue. Les ecacités globales <strong><strong>de</strong>s</strong>ailerons en portance, roulis et tangage sont très bien estimées par PAMELA et l'on fait une erreurnettement inférieure à 5%. Les charges conrment ces bons résultats et les courbes <strong>de</strong> <strong>la</strong> g. 8.16montrent un bon accord global entre PAMELA et elsA. Le niveau maximum atteint par PAMELAest néanmoins légèrement plus faible pour le ∆Kz · l/l g , mais d'amplitu<strong>de</strong> plus limitée que pour lesspoilers. En revanche, le ∆Km · l/l g est surestimé à son niveau maximum par PAMELA.En dépit <strong>de</strong> ces écarts, <strong><strong>de</strong>s</strong> compensations viennent rapprocher les résultats elsA et PAMELA,expliquant les très faibles écarts qu'on obtient sur les ecacités globales entre ces <strong>de</strong>ux métho<strong><strong>de</strong>s</strong>.


8.4 Synthèse 1238.4 SynthèseAprès un certain nombre <strong>de</strong> validations sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations croisière et hypersustentée, avecet sans <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées, force est <strong>de</strong> constater que PAMELA est un très bon outil quipermet <strong>de</strong> calculer sans dicultés et avec une bonne précision les coecients globaux et les chargeslocales. Bien entendu, un certain nombre <strong>de</strong> limitations liées à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>meurent :Ecoulements incompressibles uniquement, Phénomènes purement 3D dicilement prédits (décrochage local, enroulement tourbillonnaire<strong>de</strong>rrière le spoiler...), Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et éventuellement <strong>de</strong> l'HTP uniquement.PAMELA démontre une capacité à reproduire <strong>la</strong> physique <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure assez étonnante, si bienque l'on reproduit avec une bonne abilité les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> en congurationlisse. Les congurations hypersustentées sont également très bien gérées, mais malheureusement,comme aucun mail<strong>la</strong>ge Centaur <strong>de</strong> ce type avec <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées ne fut disponiblependant <strong>la</strong> thèse, aucune validation n'a pu être faite pour estimer <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> PAMELA à prédireles ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.Néanmoins, étant donné les bons résultats obtenus pour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> en congurationlisse, et <strong>la</strong> très bonne modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> conguration hypersustentée, tout <strong>la</strong>isse penserque PAMELA se comportera très bien en combinant ces <strong>de</strong>ux éléments. Une validation rigoureuseen comparant les résultats PAMELA à <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs 3D Tau sera cependant essentielle pour vali<strong>de</strong>rpleinement le co<strong>de</strong>.


124 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELACz WINGelsA CLEANPAMELA CLEANAlpha1 Alpha2 Alpha3Alpha (<strong>de</strong>g)(a)Alpha1 Alpha2 Alpha3Alpha (<strong>de</strong>g)elsA CLEANPAMELA CLEANCm WING(b)Fig. 8.9 (a) Cz et (b) Cm au 25% <strong>de</strong> <strong>la</strong> CMA <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure (conguration croisière) en fonction<strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce pour <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELA et elsA, M = 0.2


8.4 Synthèse 125elsA Alpha1elsA Alpha2elsA Alpha3PAMELA Alpha1PAMELA Alpha2PAMELA Alpha3Kz.l/lg0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a)y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00Km.l/lg (Leading edge)elsA Alpha1elsA Alpha2elsA Alpha3PAMELA Alpha1PAMELA Alpha2PAMELA Alpha3(b)Fig.8.10Répartitions<strong>de</strong>chargesenenvergure(congurationcroisière)pourdiérentesinci<strong>de</strong>nces:(a) portance locale, et (b) moment <strong>de</strong> tangage au bord d'attaque. Calculs PAMELA et elsA àM = 0.2


126 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELACz WINGTau High-LiftPAMELA High-LiftAlpha1Alpha2Alpha3Alpha (°)(a)Alpha1Alpha2Alpha (<strong>de</strong>g)Alpha3Tau High-LiftPAMELA High LiftCm 25% CMA(b)Fig. 8.11 (a) Cz et (b) Cm <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure au 25% <strong>de</strong> <strong>la</strong> CMA (conguration HL 2220) en fonction<strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce pour <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELA et Tau, M = 0.2


8.4 Synthèse 127Tau Alpha1Tau Alpha2Tau Alpha3PAMELA Alpha1PAMELA Alpha2PAMELA Alpha3Kz.l/lg0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a)Tau Alpha1Tau Alpha2Tau Alpha3PAMELA Alpha1PAMELA Alpha2PAMELA Alpha3Km 25% CMA0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b)Fig. 8.12 Répartitions <strong>de</strong> charges en envergure (conguration HL 2220) pour diérentes inci<strong>de</strong>nces: (a) portance locale, et (b) moment <strong>de</strong> tangage au bord d'attaque. Calculs PAMELA et Tauà M = 0.2


128 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAdsp0 5 10 15 20 25 30 35elsAPAMELADCz Wing(a)DCl Right WingelsAPAMELA0 5 10 15 20 25 30 35dsp(b)elsAPAMELADCm Wing0 5 10 15 20 25 30 35dsp(c)Fig.8.13Ecacitésenportance(a),enroulis(b)etentangage(c)<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilersselonleurbraquage,pour <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELA et elsA Chimère, M = 0.2


8.4 Synthèse 129y/b0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00dsp=10<strong>de</strong>gDKz.l/lgelsAPAMELAdsp=30<strong>de</strong>g(a)elsAPAMELAdsp=30<strong>de</strong>gDKm.l/lgdsp=10<strong>de</strong>g0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b)Fig. 8.14 Répartitions en envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> charges en portance (a) et en tangage (b) <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersselon leur braquage, pour <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELA et elsA Chimère, M = 0.2


130 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELAelsA CHIMERAelsA DEFORMATIONPAMELADCz Right Wing-15,00 -10,00 -5,00 0,00 5,00 10,00 15,00y/b(a)elsA CHIMERAelsA DEFORMATIONPAMELADCl Right Wing-15,00 -10,00 -5,00 0,00 5,00 10,00 15,00y/b(b)elsA CHIMERAelsA DEFORMATIONPAMELADCm Right Wing-15,00 -10,00 -5,00 0,00 5,00 10,00 15,00y/b(c)Fig.8.15Ecacitésenportance(a),enroulis(b)etentangage(c)<strong><strong>de</strong>s</strong>aileronsselonleurbraquage,pour <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELA et elsA Chimère (Chimère/déformation), M = 0.2


8.4 Synthèse 131elsA DEFORMATIONelsA CHIMERAPAMELAdp=+10<strong>de</strong>gDKz.l/lgdp=-10<strong>de</strong>g0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(a)elsA DEFORMATIONelsA CHIMERAPAMELADKm.l/lg (Leading Edge)dp=-10<strong>de</strong>gdp=+10<strong>de</strong>g0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b(b)Fig. 8.16 Répartitions en envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> charges en portance (a) et en tangage (b) <strong><strong>de</strong>s</strong> aileronsselon leur braquage, pour <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELA et elsA (Chimère/déformation), M = 0.2


132 Chapitre 8. Eléments <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PAMELA


Chapitre 9Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projetWIMMOLe dimensionnement préliminaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure était jusqu'alors systématiquementeectué en ne considérant que <strong><strong>de</strong>s</strong> critères QDV. Certes, les ailerons et les spoilers sontnécessaires pour assurer <strong>la</strong> man÷uvrabilité en roulis <strong>de</strong> l'avion dans tout son domaine <strong>de</strong> vol, maisces <strong>surfaces</strong> sont également utilisées pour assurer d'autres fonctions spéciques, comme l'allègement<strong><strong>de</strong>s</strong> charges voilure en man÷uvre et en rafale (MLA et GLA), <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence, ou même <strong><strong>de</strong>s</strong>approches à forte pente1. Le dimensionnement et l'optimisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong>vrait sefaire idéalement en confrontant les critères <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents métiers impliqués, et ce dès les premièresphases du cycle <strong>de</strong> conception. Pour ce<strong>la</strong>, les clients du département d'Aérodynamique (Charges,Masses, Performances et Systèmes/Qualités <strong>de</strong> Vol principalement) ont besoin <strong>de</strong> Données Aérodynamiquespréliminaires aussi ables que possible sans lesquelles ils ne peuvent évaluer le potentiel<strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong>. Dans ce cadre, le projet WIMMO2 (interne à Airbus), a été <strong>la</strong>ncé en 2007 et vise àpermettre une optimisation multidisciplinaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, pour permettre <strong><strong>de</strong>s</strong> gains <strong>de</strong>masse et <strong>de</strong> performances substantiels.Dans ce chapitre, <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> calcul qui a été développée autour <strong>de</strong> PAMELA est présentée,an <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques exploitables par les diérents acteurs <strong>de</strong> WIMMO. Cesdonnées <strong>de</strong>vant permettre <strong>de</strong> vérier <strong><strong>de</strong>s</strong> critères <strong>de</strong> dimensionnement qui couvrent tout le domaine<strong>de</strong> vol, le champ d'application <strong>de</strong> PAMELA a donc dû être étendu en ayant recours à <strong>la</strong> modélisation<strong>aérodynamique</strong>. Le projet WIMMO s'achevant en 2009, un seul cas test <strong>de</strong> faisabilité a été eectué :l'aileron c<strong>la</strong>ssique d'un A320 est transformé en <strong>de</strong>ux ailerons distincts, mus par quatre petits vérinsau lieu <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gros. L'objectif est <strong>de</strong> réduire signicativement <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> l'appareil.9.1 Le projet WIMMO9.1.1 Présentation généraleDans <strong>la</strong> vision du projet WIMMO, le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> doit s'eectueren prenant en compte l'ensemble <strong>de</strong> leurs fonctions, re<strong>la</strong>tives aux qualités <strong>de</strong> vol, aux charges ouencore aux performances. Ces fonctions ont été décrites dans le chapitre 1. Comme évoqué déjà plusieursfois, les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure sont initialement dimensionnées en ne considérantque <strong><strong>de</strong>s</strong> critères QDV. On vérie plus tard dans le développement que les critères et objectifs propresaux charges et aux performances sont vériés. Ce type <strong>de</strong> processus dépend principalement d'uneplus gran<strong>de</strong> diculté à évaluer rapi<strong>de</strong>ment et tôt dans le processus <strong>de</strong> développement l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong>1Steep Approach, certié sur A3182Wing Moveables Multi-functional Optimisation


134 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers pour les charges et pour les performances que pour les QDV.Finalement, an d'assurer un dimensionnement susant pour <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes aussi critiques <strong>de</strong>l'appareil,<strong><strong>de</strong>s</strong>facteurs<strong><strong>de</strong>s</strong>écuritésontpris.Laconséquence,outrel'accroissementdirect<strong>de</strong><strong>la</strong>masseavion du fait <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> plus volumineuses est <strong>la</strong> nécessité d'utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> actionneurs plus puissants,donc plus lourds. La masse <strong>de</strong> l'avion est donc inutilement augmentée, résultant en un avion moinscompétitif.Dans le projet WIMMO, les diérents métiers doivent travailler très tôt ensemble, an <strong>de</strong> proposer<strong><strong>de</strong>s</strong> concepts <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> répondant aux critères <strong>de</strong> chacun. Au bout <strong>de</strong> plusieursitérations, <strong>la</strong> conguration <strong>de</strong> l'avion converge vers <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> globalement optimales pour l'avion.L'objectif xé est d'eectuer une boucle complète, du concept jusqu'aux estimations<strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> coût en <strong>de</strong>ux semaines.Du fait <strong>de</strong> ce dé<strong>la</strong>i très court, on ne cherchera pas à faire une évaluation complète et extrêmementprécise <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, mais plutôt à fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> estimations raisonnables,avec une incertitu<strong>de</strong> maîtrisée.Nouvelle conf.significativeForme en p<strong>la</strong>n avionDéfinition <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>Efficacités Aéro. ParamétriquesGéométrieAérodynamiquePhysique du volSystèmes2 semainesQDVPerformancesChoix <strong><strong>de</strong>s</strong>actionneursChargesÉvaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong>masseDECISION ?Fig. 9.1 Processus simplié du projet WIMMOLa g. 9.1 représente une vision simpliée du processus WIMMO. Sur un avion donné, à partird'un concept géométrique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> choisi, on vient calculer les ecacités <strong>aérodynamique</strong>sen fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> principaux paramètres que sont :Nombre <strong>de</strong> Mach,Inci<strong>de</strong>nce,Pression dynamique (souplesse), Eets sur <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface (cor<strong>de</strong>, position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière, position sur <strong>la</strong> voilure...)Ces ecacités, qui constituent les Données Aérodynamiques préliminaires, sont fournies auxtrois métiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Physique du Vol impliqués. Ils <strong>contrôle</strong>nt en parallèle que les <strong>surfaces</strong> vérient


9.1 Le projet WIMMO 135leurs critères et objectifs <strong>de</strong> dimensionnement respectifs, pour tous les eets géométriques. Dès lors,les Systèmes peuvent procé<strong>de</strong>r au choix <strong><strong>de</strong>s</strong> actionneurs adéquats (technologie, quantité et encombrement).Enn, <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> l'ensemble est estimée. Si aucune solution dans l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> eetsparamétriques ne permet <strong>de</strong> vérier les critères <strong>de</strong> dimensionnement, ou si le gain <strong>de</strong> masse est jugéinsusant, une nouvelle boucle est <strong>la</strong>ncée avec un concept <strong>de</strong> surface diérent.Cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail est novatrice car une boucle itérative complète doit être réalisée en<strong>de</strong>ux semaines. A terme, <strong>la</strong> convergence vers une solution proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution nale <strong>de</strong>vrait se fairerapi<strong>de</strong>ment, et avec <strong><strong>de</strong>s</strong> gains <strong>de</strong> masse potentiellement intéressants.9.1.2 Importance <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong> dans le processusLa g. 9.1 montre que les Données Aérodynamiques se situent au début du cycle, et les troismétiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Physique du Vol que sont les QDV, les Charges et les Performances s'appuient uniquementsur ces valeurs pour faire l'évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> concepts <strong>de</strong> <strong>surfaces</strong>. La qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> données quiseront fournies constitue donc le c÷ur du problème. La plus value <strong>de</strong> ce projet est sa volonté <strong>de</strong>faire travailler en même temps ces métiers an que le choix dénitif <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> se fasse en ayantune vision globale <strong>de</strong> leur potentiel.Pour ce faire, du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'<strong>aérodynamique</strong>, il faut être en mesure <strong>de</strong> répondre à <strong><strong>de</strong>s</strong> besoinsspéciques très diérents. Ce<strong>la</strong> signie que les outils qui seront mis en ÷uvre <strong>de</strong>vront être capables<strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluations dans <strong>la</strong> totalité <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> vol <strong>de</strong>mandés par les clients, en prenant naturellementen considération les diérents eets <strong>aérodynamique</strong>s qui y inuencent l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong>.9.1.3 Cas <strong>de</strong> démonstrationDans le projet WIMMO, toutes les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure (c<strong>la</strong>ssiques et novatrices)sont censées pouvoir être évaluées rapi<strong>de</strong>ment. Pour l'aérodynamicien, ce type d'étu<strong>de</strong> est loin d'êtretrivial, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce un certain nombre d'outils permettant <strong>de</strong> répondre au mieuxaux <strong>de</strong>man<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents clients.Ne pouvant dans un temps raisonnable développer, vali<strong>de</strong>r et déployer tous les outils permettantcette capacité, le choix a alors été fait <strong>de</strong> ne se concentrer que sur un cas re<strong>la</strong>tivement simple maisnéanmoins prometteur.L'A320 ne possè<strong>de</strong> qu'un simple aileron <strong>de</strong> bout <strong>de</strong> voilure. Sur <strong><strong>de</strong>s</strong> avions <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> capacité,cet aileron est divisé en <strong>de</strong>ux voire trois sous-ailerons. On parle alors <strong>de</strong> split aileron. Surles longs-courriers du type A340 ou A380, les split-ailerons sont conseillés notamment parce que lesactionneurs nécessaires pour dép<strong>la</strong>cer une unique surface non divisée seraient bien trop volumineuxet lourds. Mieux vaut donc disposer <strong>de</strong> plusieurs petits actionneurs que d'un unique. De plus, àcause <strong>de</strong> l'importante envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> gouvernes sur ces avions, leur déformation par eet souplessepeut <strong>de</strong>venir problématique et l'on est contraint <strong>de</strong> les diviser. Ceci explique pourquoi <strong>la</strong> gouverne<strong>de</strong> direction <strong>de</strong> l'A380 est divisée en <strong>de</strong>ux sous-<strong>surfaces</strong>.Sur les avions actuels, <strong><strong>de</strong>s</strong> actionneurs standards (servocomman<strong><strong>de</strong>s</strong> et/ou EHA3, voir <strong>la</strong> g. 9.2-a) <strong>contrôle</strong>nt les gouvernes, nécessitant une combinaison <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies hydraulique et électrique. Denouveaux actionneurs, les EMA4 (g. 9.2-b) ne fonctionnant qu'à l'énergie électrique sont potentiellementplus petits et légers que les servocomman<strong><strong>de</strong>s</strong> et les EHA. Néanmoins, fonctionnant avecune vis sans n et un jeu d'engrenages, en cas <strong>de</strong> panne, ils se bloquent dans leur position courante,ce qui peut être critique pour <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> l'avion. Sur A320, un aileron unique muni d'EMA est3Electro-Hydraulic Actuator4Electro-Mechanical Actuator


136 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMO(a)Fig. 9.2 (a) EHA et servocomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'A380, (b) Exemple d'EMAdonc à proscrire formellement. En revanche, compte tenu du gain <strong>de</strong> masse non négligeable que l'onobserve en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> EMA, utiliser conjointement un split aileron et <strong><strong>de</strong>s</strong> EMA (seuls ou combinésà <strong><strong>de</strong>s</strong> EHA) pourrait être avantageux.Le cas <strong>de</strong> démonstration <strong>de</strong> WIMMO va donc consister à étudier un A320 muni d'unsplit aileron et <strong>de</strong> <strong>la</strong> meilleure conguration d'actionneurs, comprenant notamment<strong><strong>de</strong>s</strong> EMA. An <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> meilleure géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons respectant les critères xés, cetteétu<strong>de</strong> sera basée sur l'analyse d'eets paramétriques sur leur géométrie.Dans ce chapitre du mémoire, seule <strong>la</strong> partie <strong>aérodynamique</strong> sera abordée. Les paragraphes quisuivent doivent donc : Préciser les diérents critères <strong>de</strong> dimensionnement à étudier, et ce qu'ils signient sur les eets<strong>aérodynamique</strong>s à considérer, Présenter les outils et méthodologies (<strong>la</strong>rgement basés sur PAMELA) développés à l'occasion<strong>de</strong> ce projet an <strong>de</strong> fournir les Données Aérodynamiques requises pour évaluer ces critères.9.2 Critères <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> aileronsSi les principaux critères <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> à étudier sont donnés dans le chapitre1, ils sont dicilement exploitables tels quels pour un aérodynamicien. Les trois métiers clients <strong>de</strong>l'<strong>aérodynamique</strong> ont donc été invités à exprimer leurs besoins en termes <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> vol,d'attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l'avion, et <strong>de</strong> coecients <strong>aérodynamique</strong>s à caractériser :Conguration avion (croisière ou hypersustentée),Nombre <strong>de</strong> Mach,Inci<strong>de</strong>nce,Braquage,Ecacité à iso-α ou iso-Cz,Equilibrage longitudinal <strong>de</strong> l'avion?Position du centre <strong>de</strong> poussée, ...(b)


9.2 Critères <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons 1379.2.1 Critères pour Qualités <strong>de</strong> VolLes QDV s'intéressent principalement ou presque à <strong>la</strong> man÷uvrabilité en roulis <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons <strong>de</strong>l'appareil. Selon le paragraphe 1.3, <strong>de</strong>ux cas se détachent : <strong>la</strong> basse vitesse et <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> vitesse. Lescas à étudier se résument au tableau suivant :Mach M ≤ 0.20 M = 0.80Inci<strong>de</strong>nces 0 ◦ ≤ α ≤ 15 ◦ 0 ◦ ≤ α ≤ 5Braquage ◦δp = −25 , ◦ 0 et ◦ 25 i<strong>de</strong>mDonnées fournies ∆Cl, ◦ ∆Cz et ∆Cm à iso-α <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>mi-voilure i<strong>de</strong>mEquilibrage longi. Non NonTab. 9.1 Cas à étudier pour les QDVA basse vitesse, il faut réaliser les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> en conguration croisière mais aussi dans diérentescongurations hypersustentées (décol<strong>la</strong>ge et atterrissage). Les cas <strong>de</strong> panne moteur abordé dans leparagraphe 1.3 ne sont pas pris en compte pour l'étu<strong>de</strong> <strong>aérodynamique</strong>.9.2.2 Critères pour ChargesL'étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Charges se concentre uniquement sur les cas à gran<strong>de</strong> vitesse (Mach <strong>de</strong> croisièreseulement ici, mais <strong><strong>de</strong>s</strong> Mach plus importants doivent être étudiés à terme), pour <strong>la</strong> MLA ou <strong>la</strong>GLA. Il n'existe aucun critère quantitatif à atteindre, et l'objectif est simplement <strong>de</strong> montrer quedans les cas les plus critiques, les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> peuvent susamment réduire les momentsd'encastrement à l'emp<strong>la</strong>nture <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure pour rester susamment loin <strong><strong>de</strong>s</strong> charges limites. Pouvantsupporter <strong><strong>de</strong>s</strong> charges plus importantes, <strong>la</strong> voilure peut alors être allégée. Au premier ordre, cedép<strong>la</strong>cement se quantie grâce au centre <strong>de</strong> poussée, noté CoP. Il s'agit du point d'application <strong>de</strong><strong>la</strong> résultante <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts <strong>aérodynamique</strong>s sur <strong>la</strong> voilure an <strong>de</strong> créer le moment <strong>de</strong> roulis correspondant.Cette gran<strong>de</strong>ur intégrale peut s'exprimer simplement en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> coecients <strong>de</strong> portanceet roulis d'une <strong>de</strong>mi-voilure :ηCoP = ClCz · CMA(9.1)bRigoureusement, le seul CoP ne permet pas <strong>de</strong> faire <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluations précises <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong><strong>contrôle</strong>. Il faudrait dans l'idéal, fournir directement <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> charges en portance et enmoment <strong>de</strong> tangage sur <strong>la</strong> voilure. Ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vrait être eectué ultérieurement, mais seule l'évolutiondu CoP a été fournie à ce sta<strong>de</strong>.Mach M = 0.800 ◦ ≤ α ≤ 5 ◦Inci<strong>de</strong>ncesBraquageDonnée fournieEquilibrage longi.CoP <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>mi-voilureNonTab. 9.2 Cas à étudier pour les Chargesδp = −15 ◦9.2.3 Critères pour PerformancesL'étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> performances d'un avion concerne spéciquement les aspects liés à sa sécurité.Concernantles<strong>surfaces</strong><strong>de</strong><strong>contrôle</strong>,àgran<strong>de</strong>vitesse,ce<strong>la</strong>correspondsurtoutà<strong>la</strong><strong><strong>de</strong>s</strong>cented'urgenceet aux cas <strong>de</strong> panne les plus pénalisants. A basse vitesse, les Performances se concentrent sur <strong>la</strong>fonction lift dumper (déporteur) <strong><strong>de</strong>s</strong> gouvernes à l'atterrissage. La traînée et <strong>la</strong> nesse sont lesprincipaux termes regardés dans cette discipline. A noter que le département Performances Avion,


138 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOcontrairement aux autres départements impliqués, nécessite <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités à iso-Cz (pour les cas<strong>de</strong> panne), en plus <strong><strong>de</strong>s</strong> traditionnelles ecacités à iso-α (pour <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence ici). En outre,l'avion doit être systématiquement équilibré longitudinalement et <strong>la</strong>téralement.L'eet <strong>de</strong> sol étant bien trop délicat à modéliser correctement, et dans un souci <strong>de</strong> gain <strong>de</strong> temps,nous nous sommes concentrés uniquement sur les cas à gran<strong>de</strong> vitesse, soit M = 0.80.Mach M = 0.80Inci<strong>de</strong>nces -BraquageDonnées fourniesCas <strong>de</strong> panne : ∆Cx à iso-Cz=0.45Descente d'urgence : Finesse à iso-α = 1Oui◦Tab. 9.3 Cas à étudier pour les PerformancesEquilibrage longi.δp = ±25 ◦9.3 Contraintes <strong>de</strong> modélisation9.3.1 Dicultés <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong>mandésIl est extrêmement important <strong>de</strong> noter que les diérents cas <strong>de</strong>mandés par les clients correspon<strong>de</strong>ntà <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions parmi les plus complexes pour un aérodynamicien. Il va falloir être enmesure <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques à basse vitesse, quelle que soit <strong>la</strong> congurationavion (hypersustentée et croisière), à grand braquage <strong>de</strong> gouverne, mais aussi à gran<strong>de</strong> vitesse, dansle domaine transsonique. De plus, <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> données équilibrées pour les Performancesobligerigoureusementàprendreenconsidérationl'impact<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong>surleHTPautravers<strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion.Les clients ont besoin <strong><strong>de</strong>s</strong> données les plus ables possibles, ce qui force à prendre en compteles principaux phénomènes physiques (non-linéarités en braquage, eet souplesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, eetMach et eet <strong>de</strong> sol pour l'atterrissage). Ces eets sont bien entendu particulièrement délicats àmodélisercorrectementetnécessiteraientindividuellement<strong><strong>de</strong>s</strong>étu<strong><strong>de</strong>s</strong>complètes.Quiplusest,aucunoutil ne permet <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> données précises dans ces conditions susamment rapi<strong>de</strong>ment pourrépondre aux exigences du projet.Comme ces données concernent <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations novatrices et seront exploitées par tous lesmétiers simultanément, l'emploi <strong><strong>de</strong>s</strong> seules Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> Semi-Empiriques est à proscrire. En eet, lescharges auront besoin à terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition d'eorts sur <strong>la</strong> voilure, et pas uniquement du CoP,bien trop restrictif. Dès lors, il faut utiliser un outil compatible avec les approches QDV et Charges,assez rapi<strong>de</strong> et bien entendu précis. PAMELA est le meilleur outil actuel répondant à ces critères.Cependant, en étant basé sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante, PAMELA reste limité au domainesubsonique. Les eets <strong>de</strong> compressibilité sur les ecacités ne peuvent être modélisés avec cette approche,pas plus que <strong>la</strong> souplesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure ou encore l'eet <strong>de</strong> sol. De plus, aucune non-linéariténe saurait être calculée assez précisément, avec ou sans <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées. On limiteraalors l'utilisation <strong>de</strong> PAMELA au domaine subsonique incompressible, à faibles inci<strong>de</strong>nces(−2 ◦ ≤ α ≤ 2 ◦ ) et aux faibles braquages <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons (−10 ◦ ≤ δp ≤ 10 ).An d'étendre PAMELA à l'ensemble du domaine <strong>de</strong> vol, et pour pouvoir calculer ◦ les ecacités<strong><strong>de</strong>s</strong> split ailerons en fonction <strong>de</strong> tous les eets <strong>de</strong>mandés, <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles permettant "l'extrapo<strong>la</strong>tion"<strong><strong>de</strong>s</strong> résultats <strong>de</strong> PAMELA ont été développés. Ces modèles utilisent fortement les DonnéesAérodynamiques <strong>de</strong> l'A320 pour permettre une extrapo<strong>la</strong>tion fondée.


9.4 Module d'effets paramétriques <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne PAMELA_PARAM 1399.3.2 Stratégie <strong>de</strong> modélisation retenueLes contraintes retenues pour <strong>la</strong> première étape <strong>de</strong> WIMMO que constitue ce cas <strong>de</strong> démonstrationsont récapitulées dans <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cription suivante :Type d'aileron : c<strong>la</strong>ssique ou split aileron.Eets géométriques : l'impact<strong>de</strong>modications<strong>de</strong><strong>la</strong>géométrie<strong><strong>de</strong>s</strong>aileronssurleurecacitédoitpouvoir être estimée. Les principaux paramètres géométriques sont pris en compte : positionsinterne et externe <strong>de</strong> l'aileron (ηint et ηext), position du split (ηsplit), position re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> <strong>la</strong>charnière sur <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du prol (x/c) et braquages <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons internes et externes (δp int etδp ext ).Eets <strong>aérodynamique</strong>s : l'intégralité <strong><strong>de</strong>s</strong> Mach et inci<strong>de</strong>nces du domaine <strong>de</strong> vol doit être supportée,impliquant le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités en braquage, et <strong><strong>de</strong>s</strong> eets souplesse.Rapidité et automatisation : àpartird'uneformegéométriqueetconnaissantlesdiérentseetsgéométriques, l'obtention <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités nales pour tous les cas doit être autant que possibleautomatisée et rapi<strong>de</strong>.Le projet WIMMO n'étant pas terminé, tous les outils et méthodologies nécessaires aux étu<strong><strong>de</strong>s</strong>n'ont pas été mis en p<strong>la</strong>ce. Certaines priorités ont donc dû être xées et <strong>la</strong> capacité d'étu<strong>de</strong> aété volontairement limitée dans un premier temps. Les développements se poursuivent cependantet ils viendront compléter les réalisations disponibles au fur et à mesure. Seule <strong>la</strong> congurationcroisière a ainsi été traitée, et ce même à basse vitesse. L'eet <strong>de</strong> sol, fortement dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong>conguration <strong>de</strong> l'avion n'a donc pas été considéré. Les spoilers sont également supposés d'ecacitéconnueetpréa<strong>la</strong>blementdéterminée:danscedémonstrateurseulslesaileronsdoiventêtreoptimisés.Les moments <strong>de</strong> charnières étant connus sur l'aileron d'origine, an d'obtenir rapi<strong>de</strong>ment <strong><strong>de</strong>s</strong>valeursexploitables pourdimensionner les actionneurs du split aileron,l'hypothèse simplicatrice <strong>de</strong>leur proportionnalité à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouverne a été faite. Cette hypothèse, même très approchée,peut très bien se justier pour une modication <strong>de</strong> l'envergure (interne ou externe) <strong>de</strong> l'aileron,en conservant <strong>la</strong> même position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière sur <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du prol : compte tenu du faible eetd'envergure sur les pressions <strong>de</strong> l'aileron. En revanche, modier <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> modie <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion duprol dans toute son envergure, donc les pressions intrados et extrados, et par conséquent les moments<strong>de</strong> charnières. En cas <strong>de</strong> modication <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière sur <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>, <strong>la</strong>valeur du moment <strong>de</strong> charnière calculée avec cette métho<strong>de</strong> sera potentiellement fausse.An <strong>de</strong> répondre aux besoins <strong><strong>de</strong>s</strong> clients et prenant en compte les contraintes précé<strong>de</strong>ntes, unechaîne <strong>de</strong> calcul complète nommée PAMELA_PARAM, a été développée suivant le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>g. 9.3.9.4 Module d'eets paramétriques <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne PAMELA_PARAMLe premier module vient calculer les ecacités à faibles Mach, braquages et inci<strong>de</strong>nces pourtous les eets géométriques, en négligeant les eets <strong>de</strong> <strong>la</strong> souplesse. Une interface Python a été développéean d'automatiser <strong>la</strong> génération, le <strong>la</strong>ncement et le post-traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs PAMELApour obtenir les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons en fonction <strong>de</strong> tous ces eets paramétriques. A l'issue <strong>de</strong>cette première étape, dont l'objectif est <strong>de</strong> fournir les données <strong>de</strong> base sur lesquelles <strong><strong>de</strong>s</strong> modèlesd'extrapo<strong>la</strong>tion seront appliqués, on obtient les données nécessaires au calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> gradients.Les eets <strong>de</strong> position en envergure sont très facilement pris en charge dans PAMELA en modiantles positions en envergure entre lesquelles s'appliquent les po<strong>la</strong>ires 2D. Par exemple, si l'on


140 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOIncompressible &rigi<strong>de</strong>Données Aéro.+MSECompressible etsoupleIncompressible & rigi<strong>de</strong>Compressible & soupleDonnées d’entréeEffets paramétriquesDCz,DCl,DCm,DKzExtrapo<strong>la</strong>tion aéro.DCz,DCl,DCmQDV+ ChargesPython+PAMELAMat<strong>la</strong>b• Forme en p<strong>la</strong>n A320• Effets géométriques• Conditions <strong>de</strong> l’écoulementCompressible & Rigi<strong>de</strong>Construction<strong>de</strong> chargePost-traitementtraînéeDCxPerformancesMat<strong>la</strong>bP_Cdi+ Mat<strong>la</strong>bDistribution <strong>de</strong>charge lisseFig. 9.3 Chaîne <strong>de</strong> calcul PAMELA_PARAMdispose d'un aileron positionné entre η = 75% et η = 95%, <strong>la</strong> po<strong>la</strong>ire 2D <strong>de</strong> l'aileron doit s'appliquerdans PAMELA entre 75% et 95% <strong>de</strong> l'envergure. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cet intervalle, les po<strong>la</strong>ires c<strong>la</strong>ssiques<strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure sont utilisées. Pour allonger cet aileron en le positionnant en interne à η = 70% dorénavant,il sut très simplement d'appliquer <strong>la</strong> po<strong>la</strong>ire 2D <strong>de</strong> l'aileron à partir <strong>de</strong> cette même positionen envergure.En revanche, <strong>la</strong> modication <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong>de</strong> l'aileron se fait uniquement autravers <strong><strong>de</strong>s</strong> po<strong>la</strong>ires 2D. Les po<strong>la</strong>ires correspondant à l'aileron braqué doivent donc être calculéespour diérentes positions possibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière. De même, l'eet <strong>de</strong> braquage est pris en chargeen appliquant une po<strong>la</strong>ire 2D du prol avec l'aileron braqué à <strong>la</strong> valeur souhaitée. Une base <strong>de</strong>données <strong>de</strong> po<strong>la</strong>ires 2D a été calculées avec <strong>la</strong> chaîne Tau2D, sur <strong><strong>de</strong>s</strong> prols avec aileron ayant lescaractéristiques suivantes :δp lin = −10 ◦ , 0 ◦ et 10 ◦x/c = 70%, 72%, 74%, 76%, 78%, et 80%An <strong>de</strong> calculer tous les eets géométriques requis, le module se charge <strong>de</strong> sélectionner <strong>la</strong> po<strong>la</strong>ire2D aileron braqué adéquate (x/c et δp lin ), puis <strong>de</strong> <strong>la</strong> positionner correctement en envergure, selonque l'on a un aileron c<strong>la</strong>ssique (une seule po<strong>la</strong>ire aileron utilisée à δp lin ) ou un split aileron (<strong>de</strong>uxpo<strong>la</strong>ires sont nécessaires, pour l'aileron interne à δp intlinet pour l'aileron externe à δpFinalement, les paramètres supportés par ce module d'eets géométriques sont les suivantslin).ext: Position en envergure du côté interne <strong>de</strong> l'aileron ηint,


9.5 Module d'extrapo<strong>la</strong>tion <strong>aérodynamique</strong> pour QDV et Charges 141Position en envergure du côté externe <strong>de</strong> l'aileron ηext,Position (éventuelle) en envergure <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation entre les <strong>de</strong>ux ailerons ηsplit,Position en cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong>de</strong> l'aileron x/c,Braquage δp lin (δp intlinet δp extlinpour les split ailerons), Inci<strong>de</strong>nce α (pour calculer le gradient ∂Cj/∂α).Ce module renvoie les ecacités globales <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons (∆Cz, ∆Cl et ∆Cm) ainsi que <strong>la</strong> variation<strong>de</strong> portance locale ∆Kz. Ce <strong>de</strong>rnier terme sera utilisé pour calculer <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> traînée induitedue au braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. Il est important d'insister sur le fait que les données calculées représententuniquement <strong><strong>de</strong>s</strong> cas à faibles braquages (−10 et ◦ 10 ), à faibles Mach et inci<strong>de</strong>nces, sur unevoilure en vol, mais rigi<strong>de</strong> lors du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. PAMELA ◦ n'est pas en mesure <strong>de</strong> calculercorrectement les non-linéarités liées à ces paramètres. Le module d'eets paramétriques fournit lescoecients [∆Cj(δp lin , α)]incomp avec j = (z, l, m) utilisés dans le module suivant d'extrapo<strong>la</strong>tion.9.5 Module d'extrapo<strong>la</strong>tion <strong>aérodynamique</strong> pour QDV et ChargesL'extrapo<strong>la</strong>tion <strong>aérodynamique</strong> pour prendre en compte les diérents eets est réalisée grâce àun module spécique, codé sous Mat<strong>la</strong>b. L'objectif <strong>de</strong> ce module est <strong>de</strong> calculer <strong><strong>de</strong>s</strong> données pourles QDV (sous <strong>la</strong> forme <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités ∆Cz, ∆Cl et ∆Cm) et pour les Charges (sous <strong>la</strong> forme duCoP).L'exercice consiste donc à étendre à tout le domaine <strong>de</strong> vol les résultats <strong>de</strong> PAMELA, obtenus àfaibles inci<strong>de</strong>nces, braquages, et Mach. De plus, cette extrapo<strong>la</strong>tion doit supporter l'aileron splittéet les interactions entre ses parties interne et externe.9.5.1 Calculs <strong><strong>de</strong>s</strong> gradientsDans cette section, les modèles qui constituent <strong>la</strong> base <strong><strong>de</strong>s</strong> outils développés pour WIMMOsont présentés. En choisissant <strong>de</strong> se baser sur PAMELA pour fournir les données aux diérentsclients, seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> cas très limités en applications peuvent être calculés : faibles Mach, inci<strong>de</strong>nceset braquages. PAMELA permet néanmoins <strong>de</strong> calculer les gradients en inci<strong>de</strong>nce et en braquage :ce<strong>la</strong> constitue <strong>la</strong> base du modèle d'extrapo<strong>la</strong>tion. Dans ce chapitre, les ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons sonttoujoursmodéliséesenfonction<strong>de</strong>l'inci<strong>de</strong>nce<strong>de</strong>façonsimi<strong>la</strong>ireauxDonnéesAérodynamiques.Pourj = (z, l, m) :∆Cj(δp, α) = ∆Cj(δp, α = 0 ◦ ) + ∂∆Cj (δp) · α (9.2)∂αEn linéarisant en braquage δp, ce modèle <strong>de</strong>vient :∆Cj(δp, α) = ∂∆Cj= ∂∂δp∂δp (α = 0◦ ) · δp + ∂2 ∆Cj∂δp ∂α · α · δp[∆Cj(α = 0 ◦ ) + ∂∆Cj ]∂α · α · δpGradient en inci<strong>de</strong>nceIl est très rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire un ba<strong>la</strong>yage en inci<strong>de</strong>nce avec PAMELA. En calcu<strong>la</strong>nt les ecacités[∆Cj(δp lin , α)]incomp pour α = 0 et ◦ 2 (par exemple), le gradient en inci<strong>de</strong>nce <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités◦[∂∆Cj∂α(δp lin)]incomp[ ∂∆Cj∂αest facilement calcu<strong>la</strong>ble :(δp lin)]incomp = [∆Cj(δp lin, α = 2 ◦ )]incomp − [∆Cj(δp lin, α = 0 ◦ )]incomp2(9.3)


142 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOGradient en braquageDe <strong>la</strong> même façon, le gradient en braquage [ ∂∆Cj∂δp]incomppeut être calculé à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> calculsà un braquage (α) δp lin = 10 (on rappelle que l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons à ◦ δp = 0 est nulle) :◦[ ] ∂∆Cj∂δp (α) incomp = [∆Cj(δp lin, α)]incompδp lin9.5.2 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> non-linéarités en braquageDClNLNL DCLPoint d’inflexiondpNL Airbus A/C FamilyPolynôme <strong>de</strong>g2dp-dp(inflexion)Fig. 9.4 Non-linéarités lies au braquage <strong>de</strong> l'aileron en ∆Cl selon <strong>la</strong> modélisation proposée parCoudray (2005)Lag.9.4(repriseduchapitre2)montrequel'ecacité<strong><strong>de</strong>s</strong>aileronsestlinéaireàfaiblebraquage,et que les non-linéarités en braquage η δp varient selon une parabole qui dépend peu <strong>de</strong> l'avion. Cetteremarque signie donc que cette atténuation pourra être appliquée pour toutes les géométries calculées.A noter que <strong>la</strong> parabole n'est pas centrée autour du braquage nul, mais autour d'un braquagenégatif connu δpinexion.[ ] ∂∆Cj[∆Cj(δp, α)]incomp = η δp(δp − δpinexion) ·∂δp (α) incomp · δpL'ecacité non-linéaire en braquage s'exprime nalement par :[∆Cj(δp, α)]incomp = η δp(δp − δpinexion) · [∆Cj(δp lin , α)]incomp ·δpδp lin(9.4)9.5.3 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> l'eet MachL'eet Mach étant complexe et sachant qu'aucune MSE ne permet <strong>de</strong> le prévoir précisément, lesDonnées Aérodynamiques <strong>de</strong> l'A320 vont être directement utilisées. Dans celles-ci, les ecacités <strong>de</strong>l'aileron c<strong>la</strong>ssique sont tabulées pour tous les Mach. En supposant que l'eet Mach sur l'ecacitéd'un aileron dépend peu <strong>de</strong> sa géométrie, l'objectif est <strong>de</strong> l'isoler puis <strong>de</strong> l'appliquer directement surles ecacités incompressibles <strong>de</strong> PAMELA.


9.5 Module d'extrapo<strong>la</strong>tion <strong>aérodynamique</strong> pour QDV et Charges 143Le coecient <strong>de</strong> compressibilité η M s'exprime en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités provenant <strong><strong>de</strong>s</strong> DonnéesAérodynamiques DA[∆Cj(M, δp, α)] incomp par :comp et [∆Cj(δp, α)] DAcompincomp[∆Cj(M, δp, α)]DAη M (M, δp, α) = DA[∆Cj(δp, α)]L'ecacité compressible <strong>de</strong> l'aileron [∆Cj(M, δp, α)]comp s'exprime selon :[∆Cj(M, δp, α)]comp = [∆Cj(δp, α)] incomp · η M(M, δp, α) (9.5)9.5.4 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> l'eet souplesseCet eet est également complexe car il requiert <strong>la</strong> connaissance du champ <strong>aérodynamique</strong> s'appliquantsur <strong>la</strong> voilure ainsi que les caractéristiques structurales <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière. Etant tabulédans les Données Aérodynamiques pour QDV <strong>de</strong> l'A320 pour l'aileron actuel, ces données ont étéutilisées pour avoir un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur du coecient à appliquer à un split aileron. Cet eet estdonné comme un coecient d'atténuation [η(P dyn )]DA fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression dynamique P dyn s'appliquantà l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. Il est important <strong>de</strong> préciser que dans l'esprit <strong><strong>de</strong>s</strong> DonnéesAérodynamiques, calculer cette atténuation à P dyn = 0 signie négliger l'impact <strong>de</strong> <strong>la</strong>souplesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure sur l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons5.Sachant que les données provenant <strong>de</strong> PAMELA sont calculées sans prendre en compte les eets<strong>de</strong> <strong>la</strong> souplesse voilure (ce qui correspond donc à P dyn = 0 dans les Données Aérodynamiques), lecoecient <strong>de</strong> souplesse ηex(P dyn ) à appliquer aux résultats <strong>de</strong> PAMELA est simplement repris <strong><strong>de</strong>s</strong>Données Aérodynamiques :DA ηex(P dyn ) = [η(P dyn )] (9.6)9.5.5 Modèle global d'un aileron c<strong>la</strong>ssiqueA partir <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles détaillés dans les équations 9.2 à 9.6, les ecacités en portance, moment<strong>de</strong> roulis et moment <strong>de</strong> tangage extrapolées à partir <strong>de</strong> calculs incompressibles à faibles braquages,s'écrivent, pour j = (z, l, m)) :∀(M, δp, α, P dyn )[∆Cj(M, δp, α, P dyn )]comp =[∆Cj(δp lin , α = 0) + ∂∆Cj ]∂α(δp lin) · αincomp · η M(M, δp, α)δp·η δp (δp − δpinexion) · ηex(P dyn ) ·δp lin(9.7)Les coecients utilisés pour modéliser les eets Mach, souplesse et les non-linéarités en braquagedépen<strong>de</strong>nt bien entendu fortement du coecient considéré (portance, moment <strong>de</strong> roulis ou moment<strong>de</strong> tangage), ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> conguration <strong>de</strong> l'appareil (croisière ou hypersustentée).9.5.6 <strong>Modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre les ailerons interne et externeDans le cas d'un split aileron, les ailerons internes et externes peuvent bien entendu être braquésà <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs diérentes. Dans ce cas <strong>de</strong> gure, les interactions entre les <strong>de</strong>ux <strong>surfaces</strong> aecterontl'ecacité globale.Rigoureusement, il y a autant <strong>de</strong> facteurs d'interaction que d'inci<strong>de</strong>nces, <strong>de</strong> Mach, <strong>de</strong> congurationgéométrique et <strong>de</strong> combinaisons <strong>de</strong> braquages. Pour simplier, ces facteurs sont c<strong>la</strong>ssiquement supposésdans les Données Aérodynamiques indépendants <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce et du Mach. Ils ne dépen<strong>de</strong>nt5mais en gardant une forme <strong>de</strong> voilure (dièdre et vril<strong>la</strong>ge) adaptée au vol


144 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOalors que <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons.On dénit alors le coecient d'interaction k j (δp int , δp ext ), pour j = (z, l, m) par :[k j (δp int , δp ext ) =∆Cj(δp int , δp ext , α = 0 ◦ )∆Cj(δp int , δp ext = 0 ◦ , α = 0 ◦ ) + ∆Cj(δp int = 0 ◦ , δp ext , α = 0 ◦ )]incompPour le calculer, il faudra être en mesure <strong>de</strong> distinguer les braquages positifs et négatifs <strong><strong>de</strong>s</strong>ailerons interne et externe. Dans PAMELA, seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> cas à δp lin = 0 et ◦ 10 <strong>de</strong>vaient être calculésjusqu'à présent : il faudra dans le cas du split aileron ajouter le braquage ◦ δp lin = −10 an <strong>de</strong>calculer les coecients d'interactions.◦Pourunegéométried'ailerondonnée,oncalculeradoncneufcoecientsd'interaction k j (δp intlin , δpext lincorrespondants aux neuf combinaisons <strong>de</strong> braquages <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons internes et externes (tab.9.4), selon)le signe <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages δp intlinet δplin. Les cas <strong>de</strong> braquages internes ou externes nuls permettent <strong>de</strong>extse ramener à seulement quatre termes d'interactions à calculer.δp extlin < 0◦δp extlin = 0◦δp extlin > 0◦δp intlin < 0◦ k j,1 1 k j,2δp intlin = 0◦ 1 1 1δp intlin > 0◦ k j,3 1 k j,4Tab. 9.4 Matrice <strong><strong>de</strong>s</strong> diérents coecients d'interactions calcu<strong>la</strong>bles, pour j = (z, l, m)Pour les utiliser dans le modèle d'extrapo<strong>la</strong>tion, il sut <strong>de</strong> choisir le coecient selon les signesrespectifs <strong>de</strong> δp int et δp ext , valeurs nales souhaitées <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons interne et externe.Pour assurer <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> ce coecient, il sera interpolé pour <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages compris dans l'intervalle[−δp lin , +δp lin ]. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cet intervalle, on sature <strong>la</strong> valeur du coecient kj (g. 9.5).(9.8)kj( δ δ )p ext, p int1int− δp lin0intδp linδp intFig. 9.5 Evolution du coecient d'interaction entre les <strong>de</strong>ux ailerons pour δp ext ≠ 0 ◦


9.6 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances 1459.5.7 Modèle global d'un split aileronDans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> split aileron, le modèle global est re<strong>la</strong>tivement simi<strong>la</strong>ire au cas d'un aileronc<strong>la</strong>ssique, mais en faisant intervenir le facteur d'interaction. Il s'exprime par :[]∆Cj(M, δp int , δp ext , α, P dyn )comp∀(M, δp int , δp ext , α, P dyn )( [ ]= k j (δp int , δp ext ) · ∆Cj(M, δp int , δp ext = 0 ◦ , α, P dyn ))+[]∆Cj(M, δp int = 0 ◦ , δp ext , α, P dyn )comp9.6 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances9.6.1 Nécessité <strong>de</strong> simplier le problèmeL'étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> performances <strong>de</strong> l'avion, nécessite principalement <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> traînée. Seulement,ce coecient est particulièrement délicat à évaluer précisément, et seule <strong>la</strong> traînée induite est enmesure d'être estimée correctement à ce jour avec PAMELA. Le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> traînées <strong>de</strong> frottement et<strong>de</strong> pression visqueuse n'a pas été validé, et les résultats fournis par PAMELA pour ces gran<strong>de</strong>urs nepeuvent être exploités <strong>de</strong> manière able. Quant à <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> compressibilité, elle est bien entendunégligée dans PAMELA, qui est une métho<strong>de</strong> incompressible.Le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités en traînée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> pour les Performances est donc unetâchetrèsdélicate,carl'outilutilisépourlesévaluations<strong>de</strong>typeQDVetChargespermet<strong>de</strong>répondrepartiellement seulement à ses besoins. Aucune solution complète et able n'a malheureusement puêtre mise en p<strong>la</strong>ce dans le dé<strong>la</strong>i imparti pour le cas test <strong>de</strong> WIMMO.Sur les principaux postes <strong>de</strong> traînée (induit, pression visqueuse, frottement et compressibilité) seulel'induit pourra être calculé avec les outils disponibles. En outre, <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> l'empennagehorizontal sera prise en compte.Les traînées <strong>de</strong> frottement, <strong>de</strong> pression visqueuse et <strong>de</strong> compressibilité ne seront donc pas calculéesdans les estimations faites dans le cadre ce cas test <strong>de</strong> WIMMO, et ce malgré leur importance. Lesvaleurs qui seront fournies au département Performances Avions seront donc trop faibles.9.6.2 <strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînéeL'ecacité en traînée (iso-α A/C ou iso-Cz A/C ) se décompose selon :∆Cx = ∆Cx W ing + ∆Cx HT PDans ce cas <strong>de</strong> démonstration, seule <strong>la</strong> traînée induite est prise en compte pour <strong>la</strong> voilure. Enrevanche, <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> l'empennage calculée à une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'avion α A/C , en ne considérant pasle frottement pour être cohérent avec <strong>la</strong> voilure, est modélisée en Performances par :Cx HT P (α A/C ) = [ Cx HT induced P (α A/C) + Cx HT thrust P (α A/C) ][kH= · (Cz HT P (απλ A/C ) · SrefH− Cz H0 ) 2 ·S H]+ Cz HT P (α A/C ) · sin ɛ(α A/C )(9.10)avec k H le facteur d'Oswald, λ H l'allongement du HTP, Cz H0 constante donnée et ɛ l'angle<strong>de</strong> déexion <strong>de</strong> l'écoulement en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure vue par l'empennage. Si le terme Cx HT PS HS refcomp(9.9)inducedqui


146 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOreprésente <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> traînée induite <strong>de</strong> l'empennage est simi<strong>la</strong>ire dans son origine à celui <strong>de</strong><strong>la</strong> voilure, en revanche le terme Cx HT thrustest <strong>la</strong> contribution à pousser <strong><strong>de</strong>s</strong> eorts <strong>aérodynamique</strong>s<strong>de</strong> l'empennage, qui apparaît en les projetant Pdans le repère avion, et donc en faisant intervenir <strong>la</strong>déexion ɛ.Le calcul <strong>de</strong> ∆Cx HT P nécessite donc <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> l'empennage avec et sansailerons braqués, modélisée selon :)Cz HT P (α A/C ) = Czα HT P ·(α A/C − ɛ(α A/C ) + i H − α 0H ·La variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion provoquée par le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> doit donc en toute rigueurêtre prise en compte. Si celle-ci évolue fortement lorsque les spoilers sont braqués, en revanche savariation est bien plus faible en ne braquant que les ailerons. En eet, dans le chapitre 5 les fortsgradients <strong>de</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure ont été mis en avant pour expliquer l'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexionprovoquée par le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. La proximité du sil<strong>la</strong>ge tourbillonnaire <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et <strong>de</strong>l'empennage tendait à modier fortement <strong>la</strong> déexion. Pour les ailerons, même si <strong>la</strong> charge évolue<strong>de</strong> façon signicative, à cause <strong>de</strong> l'éloignement entre leurs tourbillons <strong>de</strong> sil<strong>la</strong>ge et le HTP, <strong>la</strong> variation<strong>de</strong> déexion peut néanmoins être considérée comme négligeable (g. 9.6). Pour simplier, <strong>la</strong>déexion ɛ est donc supposée indépendante du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons.S HS refSpoilerAileronHigh downwash=High interactionsSmall downwash=Small interactionsFig. 9.6 Rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> position du sil<strong>la</strong>ge tourbillonnaire <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons dans <strong>la</strong> variation<strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion. Le sens <strong>de</strong> rotations <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons est donné pour un cas <strong>de</strong> braquagenégatif (vers le haut)9.6.3 Calcul <strong>de</strong> l'équilibrageExpression <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> l'empennage pour équilibrer l'avion longitudinalCe calcul doit être eectué en premier, car il aboutit aux valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> inci<strong>de</strong>nces auxquelles on travaille(calcul à iso-Cz), et qui permettront <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> traînée induite <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure correctement.L'objectif est <strong>de</strong> travailler sur un avion équilibré longitudinalement, c'est à dire que le moment <strong>de</strong>tangage en son centre <strong>de</strong> gravité Cm A/CCGest nul. Avec cette supposition, connaissant les caractéristiques<strong>aérodynamique</strong>s <strong>de</strong> l'empennage, <strong>la</strong> portance nécessaire à annuler le moment <strong>de</strong> tangage et<strong>la</strong> traînée qui en résulte vont être estimées dans cette section. La portance et le moment <strong>de</strong> tangage<strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure en son centre <strong>de</strong> gravité CG sont supposés connus. On a :Cm A/CCGing= CmWCG+ CmHT CG P = 0


9.6 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances 147d'où :Cm W ingCG= −CmHT PCGen notant Cm W ingCGle moment <strong>de</strong> tangage <strong>de</strong> l'avion sans empennage, et Cm HT CGtangage <strong>de</strong> l'empennage horizontal seul, exprimés au centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> l'avion.Ple moment <strong>de</strong>Pour équilibrer l'avion, l'empennage horizontal doit donc créer un eort <strong>de</strong> portance Cz HT Pcapable <strong>de</strong> compenser le moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure grâce au bras <strong>de</strong> levier entre le p<strong>la</strong>n et le centre <strong>de</strong>gravité :Cm HT PCG= −Cz HT P · LHl refoù L H est <strong>la</strong> distance entre le centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> l'avion, et le point d'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance<strong>de</strong> l'empennage horizontal (généralement pris au quart avant <strong>de</strong> sa propre CMA). On note Cz W ing<strong>la</strong> portance <strong>de</strong> l'avion sans empennages, x CG <strong>la</strong> position du centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> l'avion sur <strong>la</strong> CMA<strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure (exprimée en pourcentage), et x 25% le quart avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> CMA, pris comme le point<strong>de</strong> réduction <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>aérodynamique</strong>s dans les Données Aérodynamiques par convention. Ennégligeant l'eet à cabrer <strong><strong>de</strong>s</strong> moteurs sur le moment <strong>de</strong> tangage, on obtient :Cz HT P · LH = Cm W ingCGl ref= Cm W ing25% + Cz W ing · (x CG − x 25% )D'oùl'expression<strong>de</strong><strong>la</strong>portance<strong>de</strong>l'empennagenécessaireàl'équilibragelongitudinal<strong>de</strong>l'avion:Cz HT P = l refL H· [CmW ing,25% + Cz W ing · (x CG − x 25% ) ] (9.11)Il sera impératif <strong>de</strong> prendre en compte cette portance pour calculer l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons surun avion équilibré à iso-Cz avion. Dans ce cas, il faudra rechercher les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure avecet sans ailerons braqués permettant d'atteindre cette portance.Traînée <strong>de</strong> l'empennage à iso-α A/CA partir d'une inci<strong>de</strong>nce α A/C xée, on cherche à calculer <strong>la</strong> portance et <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> l'empennage.La po<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure aileron non-braqué et sans empennage est connue, <strong>de</strong> même que saportance et son moment <strong>de</strong> tangage en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce. Dès lors, on obtient Cz W ing (α A/C )et Cm W ing (α A/C ) (aileron non-braqué), ainsi que ∆Cz(α A/C ) et ∆Cm(α A/C ), lorsque l'aileron estbraqué en appliquant les modèles précé<strong>de</strong>nts.La condition d'équilibrage <strong>de</strong> l'équation 9.11 donne les valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> portances <strong>de</strong> l'empennageavec et sans aileron braqué :⎧⎪⎨⎪⎩Cz cleanHT P (α A/C) = l refL H·[(CzHT aileronP (α A/C) = l refL H·([]Cm cleanW ing,25% (α A/C) + CzW cleaning (α A/C) · (x CG − x 25% ))Cm cleanW ing,25% (α A/C) + ∆Cm(α A/C )))]+ Cz W ing (α A/C ) + ∆Cz(α A/C ) ·(x CG − x 25%Sachant que l'inci<strong>de</strong>nce et <strong>la</strong> déexion sont connues, et qu'on néglige <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> déexiondue au braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons, soit :∀α A/C ∆ɛ(α A/C ) = 0en appliquant le modèle c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> portance <strong>de</strong> l'empennage, on a :


148 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMO⎧⎪⎨Cz cleanHT P (α A/C ) = Cz HT Pα A/C · [αA/C − ɛ(α A/C ) + i H − α 0H]·S HS ref⎪⎩Cz aileronHT P (α A/C ) = Cz HT Pα · [αA/C − ɛ(α A/C ) + (i H + ∆i H ) − α 0H]·ce qui permet <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> valeur du ca<strong>la</strong>ge du p<strong>la</strong>n pour obtenir <strong>de</strong> telles portances du p<strong>la</strong>nhorizontal et équilibrer l'avion. La traînée du HTP avec et sans aileron est dés lors obtenue enappliquant le modèle <strong>de</strong> l'équation 9.10. La variation <strong>de</strong> traînée à iso-α <strong>de</strong> l'empennage sur un avionéquilibré s'exprime alors selon :∆Cx HT P (α A/C ) = Cx aileronHT P (α A/C ) − Cx cleanHT P (α A/C )Il ne reste alors qu'à calculer <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> traînée induite <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure à iso-α A/C pour obtenirl'ecacité en traînée <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons.Traînée <strong>de</strong> l'empennage à iso-Cz A/CLa portance <strong>de</strong> l'avion est xée cette fois-ci et vaut Cz A/C . L'avion <strong>de</strong>vant être équilibré, lesportances HTP avec/sans aileron braqué CzHT cleanPet CzHT aileronPne seront bien entendu pas les mêmes,<strong>de</strong> même que les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l'avion αA/Cet clean αA/Cnécessaires pour atteindre cette portance.aileronLa portance <strong>de</strong> l'avion avec et sans aileron braqué se décompose ainsi :⎧⎪⎨⎪⎩Cz cleanA/C (αclean A/C ) = Czclean W ing (αclean A/C ) + Czclean HT P (αclean A/C )CzA/Caileron (αaileron A/C ) = CzcleanW ing (αaileron A/C) + ∆Cz(αaileron)+ CzaileronA/CHT PS HS ref(αaileron A/C )vérient donc <strong>la</strong> condition d'équilibrage <strong>de</strong> l'équa-et <strong>de</strong>L'avion étant équilibré, CzHT cleanPet CzHT aileronPtion 9.11. Le système précé<strong>de</strong>nt peut donc s'exprimer uniquement en fonction <strong>de</strong> CzW ing, clean Cm cleanW ing,∆Cz et ∆Cm, qui sont parfaitement connus. Sa résolution conduit donc aux valeurs <strong>de</strong> α cleanαA/C .aileronLa variation <strong>de</strong> traînée à iso-Cz A/C <strong>de</strong> l'empennage horizontal est nalement :∆Cx HT P (Cz A/C ) = Cx aileronHT P (Cz A/C ) − Cx cleanHT P (Cz A/C )= Cx aileronHT P(αA/Caileron) − CxcleanHT P (αA/C clean )9.6.4 Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée induite <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilureMéthodologieLe calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée induite se fait grâce à un outil basé sur le module <strong>de</strong> post-traitement <strong>de</strong>PAMELA, qui utilise <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> charge en portance pour calculer le sil<strong>la</strong>ge et en déduire grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong>p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> Tretz <strong>la</strong> traînée induite.Seulement, PAMELA ne fournissant <strong><strong>de</strong>s</strong> lois <strong>de</strong> charges qu'à faible Mach sur un avion rigi<strong>de</strong> etsans aucune non-linéarité, les lois <strong>de</strong> charges ne pourront être exploitées en l'état. Aucune solutionprécise, rapi<strong>de</strong> et qui aurait pu être mise en ÷uvre dans les dé<strong>la</strong>is impartis n'a pu être développéepour obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> lois <strong>de</strong> charges voilure permettant <strong>de</strong> calculer correctement <strong>la</strong> traînée induite. Unesolution simpliée a donc dû être développée.La diculté rési<strong>de</strong> dans l'obtention <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> charges prenant en compte les eets Mach, lesnon-linéarités en braquages et les eets souplesse. Tous ces eets locaux sur <strong>la</strong> charge ne sont pasprévisibles, et dicilement modélisables. An <strong>de</strong> partir d'une base soli<strong>de</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> lois <strong>de</strong> charges rigi<strong><strong>de</strong>s</strong>A/C


9.6 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances 149aileron non-braqué <strong>de</strong> l'A320 provenant <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour Charges ont été utiliséescomme référence à M = 0.8, Mach <strong>de</strong>mandé par le département Performances Avions.Lemoduleparamétriquefournitpourunbraquage δp lin l'ecacitéenbraquage [∆Cz(δp lin , α)]incompàfaiblesinci<strong>de</strong>ncesenincompressible,ainsiquelesrépartitions<strong>de</strong>chargesassociées [∆Kz(δp lin , α)]incomp.Le module d'extrapo<strong>la</strong>tion permet <strong>de</strong> calculer l'ecacité QDV au Mach, à l'inci<strong>de</strong>nce, au braquageet à <strong>la</strong> pression dynamique souhaités, mais ne permet pas <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> charge avec cesparamètres. Pour ce<strong>la</strong>, ces eets sur <strong>la</strong> charge sont modélisés très simplement à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> mêmesmodèles précé<strong>de</strong>nts. On obtient donc pour un aileron c<strong>la</strong>ssique :∀(M, δp, α, P dyn ), ∀ y b∈ [0, 1][∆Kz( y ]b , M, δp, α, P dyn)comp=[∆Kz( y b , δp lin, α = 0) + ∂∆Kz]∂α(y b δp lin) · αincomp · η M(M, δp, α)δp·η δp (δp − δpinexion) · ηex(P dyn ) ·δp linLe gradient [∂∆Kz/∂α]incomp est calculé <strong>de</strong> façon simi<strong>la</strong>ire au gradient <strong>de</strong> l'équation 9.3.La charge d'un split aileron est calculée sur le même principe que le modèle 9.9, connaissant lescoecients d'interaction k z (δp int , δp ext ) :∀(M, δp int , δp ext , α, P dyn ), ∀ y b∈ [0, 1][∆Kz( y ]b , M, δp int, δp ext , α, P dyn )comp( [= k z (δp int , δp ext ) · ∆Kz( y ]b , M, δp int, δp ext = 0 ◦ , α, P dyn )[+ ∆Kz( y ] )b , M, δp int = 0 ◦ , δp ext , α, P dyn )Unefoisconnueslesvariations<strong>de</strong>charges [ ∆Kz( y b , M, δp, α, P dyn) ] comp pourunaileronc<strong>la</strong>ssiqueou [ ∆Kz( y b , M, δp int, δp ext , α, P dyn ) ] comp pour un split aileron, les charges complètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilurepeuvent être calculées dans les conditions <strong>de</strong> croisière compressibles, en les additionnant aux chargesailerons non-braqués [ Kz( y b , M, α, P dyn) ] DA comp provenant <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques :compcomp∀(M, δp int , δp ext , α, P dyn ), ∀ y b∈ [0, 1][Kz( y ]b , M, δp int, δp ext , α, P dyn )comp=[Kz( y b , M, α, P dyn)[ comp+ ∆Kz( y ]b , M, δp int, δp ext , α, P dyn )comp(9.12)La charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure ainsi obtenue permet <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> traînée induite en fonction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce,et donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, pour un aileron c<strong>la</strong>ssique et pour un split aileron. Pource<strong>la</strong>, un outil nommé P_Cdi et basé sur le module <strong>de</strong> post-traitement <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> PAMELA estutilisé. La loi <strong>de</strong> charge préa<strong>la</strong>blement calculée constitue l'entrée <strong>de</strong> P_Cdi. Connaissant <strong>la</strong> forme enp<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l'avion, le théorème <strong>de</strong> Kutta-Joukowski permet <strong>de</strong> calculer très facilement les intensités <strong><strong>de</strong>s</strong>tourbillons en fer à cheval. P_Cdi calcule alors et équilibre le sil<strong>la</strong>ge, et enn le post-traitement <strong>de</strong>traînée induite à partir <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> Tretz est appliqué. On obtient <strong>la</strong> traînée induite Cx W ing] DAinduced (α).


150 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOCalcul à iso-α A/CA iso-inci<strong>de</strong>nce avion α A/C , il sut <strong>de</strong> générer les lois <strong>de</strong> charge avec et sans aileron braqué(respectivement [Kz] compaileronet [Kz]clean). P_Cdi est ensuite appliqué à ces <strong>de</strong>ux lois <strong>de</strong> chargespour obtenir l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons compen traînée induite <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure à iso-α A/C :[[]∆Cx W inginduced (α A/C) = Cx W inginduced (α A/C)]aileron − Cx W inginduced (α A/C) (9.13)cleanCalcul à iso-Cz A/CA iso-Cz A/C , <strong>la</strong> démarche est quasiment <strong>la</strong> même, mais il faut calculer les lois <strong>de</strong> charges auxinci<strong>de</strong>nces αA/Cet clean αA/C, déterminées précé<strong>de</strong>mment lors du calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée <strong>de</strong> l'empennage.L'expression <strong>de</strong> l'ecacité aileronen traînée <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons à iso-Cz A/C est alors :∆Cx W inginduced (Cz A/C) ==[Cx W inginduced (Cz A/C)]aileron − [Cx W inginduced (Cz A/C)[] []Cx W inginduced (αaileron A/C ) − Cx W inginducedaileron (αclean A/C ) clean]clean(9.14)9.6.5 Discussion sur le modèle <strong>de</strong> PerformancesLa méthodologie mise en p<strong>la</strong>ce pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances <strong>de</strong> l'aileron est sensiblement pluscomplexe que pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> QDV et <strong><strong>de</strong>s</strong> Charges. De plus, compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> dicultés qu'il y aà évaluer précisément <strong>la</strong> traînée, il semble nécessaire d'insister sur les hypothèses fortes qui ont étéfaites : Prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> seules traînées induites (voilure et HTP) et d'équilibrage. Les traînées <strong>de</strong>compressibilité, <strong>de</strong> pression visqueuse et <strong>de</strong> frottement bien que non négligeables, ne sont pascalculées par manque d'outils disponibles. La souplesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure n'est pas prise en compte dans <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> charge.La souplesse a pourtant un impact important sur <strong>la</strong> position du centre <strong>de</strong> poussée, et doncsur les valeurs <strong>de</strong> l'induit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion. Pour le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> panne (calculs à iso-Cz A/C <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée), il faudrait rigoureusementbraquer l'aileron sur une seule <strong>de</strong>mi-voilure, et équilibrer l'avion longitudinalement avecle HTP, mais aussi <strong>la</strong>téralement avec le VTP. Cette manipu<strong>la</strong>tion est bien plus complexe àmettre en ÷uvre et n'a donc pas été eectuée. Seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> pannes symétriques ont doncété calculés.Le module <strong>de</strong> PAMELA_PARAM pour calculer les performances <strong>de</strong> l'avion a été codé sousMat<strong>la</strong>b, pour <strong>la</strong> première partie (calcul <strong>de</strong> l'équilibrage), et en Python pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie(conguration et <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> P_Cdi).9.7 Application <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne PAMELA_PARAMLa chaîne PAMELA_PARAM permet à partir d'un outil aux applications a priori limitées et enutilisant à bon escient <strong>la</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> fournir très rapi<strong>de</strong>ment et automatiquement<strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques préliminaires pour les QDV, les Charges et les Performances.Bien entendu, <strong>la</strong> précision atteinte est sujette à discussion, mais dans les phases <strong>de</strong> développementpendant lesquelles cet outil est censé être utilisé, l'objectif est essentiellement d'obtenir un ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur très rapi<strong>de</strong>ment plutôt qu'une valeur précise <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, avecun dé<strong>la</strong>i plus important.


9.8 Principaux résultats du projet WIMMO 151De nombreuses fonctionnalités doivent être apportées à PAMELA_PARAM, comme le support<strong><strong>de</strong>s</strong> congurations hypersustentées ou <strong>la</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Tous les modules développés sous Mat<strong>la</strong>bpourront également être recodés entièrement en Python an d'avoir un outil homogène et plusfacilement utilisable. Néanmoins, dans sa version actuelle, PAMELA_PARAM a permis <strong>de</strong> tenirtous les objectifs xés dans le projet WIMMO.Les calculs ont été réalisés dans les conditions suivantes :M = 0.20, 0.800 ◦ ≤ α ≤ 15 ◦ (si M = 0.20)0 ◦ ≤ α ≤ 5 ◦ (si M = 0.80)P dyn = 0 P a, 2 500 P a, 5 000 P a . . . 25 000 P aδp int = −25 ◦ , 0 ◦ et 25 ◦δp ext = −25 ◦ , 0 ◦ , et 25 ◦Ces conditions <strong>de</strong> calculs s'appliquent à toutes les congurations géométriques d'aileron : positionsen envergure interne (η int ), externe (η ext ) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cassure (η split ), position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière sur<strong>la</strong> cor<strong>de</strong> (x/c) :η int = 70%, 72%, 74% et 76%η ext = 96% et 98%η split = 82%, 85% et 88%x/c = 70%, 72%, 74% et 76%Le nombre <strong>de</strong> cas à calculer en faisant <strong>la</strong> combinatoire <strong>de</strong> tous ces eets paramétriques <strong>de</strong>vientrapi<strong>de</strong>ment très important. Néanmoins, en pondérant et en ne prenant en compte que les besoinsdirect <strong><strong>de</strong>s</strong> départements clients, le nombre total <strong>de</strong> cas à calculer peut être signicativement réduit.Par exemple, si pour les QDV, l'intégralité <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge d'inci<strong>de</strong>nces doit être couverte, en revanche,pour les Charges et les Performances, une seule inci<strong>de</strong>nce (voire <strong>de</strong>ux pour les cas à iso-Cz A/C ) n'estcalculée.Finalement, le nombre approximatif <strong>de</strong> calculs réalisés pour chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> trois clients est :QDV : 18 000 calculs,Charges : 1 000 calculs, Perfos : 1 000 calculs,Compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> boucles très courtes dans le projet WIMMO, l'ensemble <strong>de</strong> ces calculs peutêtre réalisé en une journée environ, en prenant en compte le temps <strong>de</strong> conguration du programme.Même si ce temps <strong>de</strong> calcul est très raisonnable, on pourrait songer à encore le réduire en utilisantjudicieusement les p<strong>la</strong>ns d'expériences.9.8 Principaux résultats du projet WIMMOLe projet WIMMO représente une nouvelle façon <strong>de</strong> dimensionner les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Oncherche à utiliser au mieux et très tôt dans le développement les outils disponibles pour optimiserles <strong>surfaces</strong> selon <strong><strong>de</strong>s</strong> critères qualités <strong>de</strong> vol et performances, mais aussi selon les contraintes liés àl'allègement <strong>de</strong> charges <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure. Dans le processus c<strong>la</strong>ssique, les aspects liés aux performanceset aux charges <strong>de</strong> l'avion étaient considérés plus en aval du cycle que les QDV, principalement àcause <strong><strong>de</strong>s</strong> dicultés qu'il y avait pour évaluer tôt les critères et les objectifs liés à ces disciplines.Dorénavant, grâce à cette capacité <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques pour les trois domainesdès les premières phases du développement, ils peuvent col<strong>la</strong>borer au dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons


152 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMOet <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers plus ecacement.Onze départements du bureau d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> d'Airbus ont été impliqués dans cette première phasedu projet WIMMO dont l'objectif, outre <strong>la</strong> validation ou l'inrmation du concept <strong>de</strong> split aileronsur l'A320, était principalement <strong>de</strong> montrer l'ecacité d'un processus rapi<strong>de</strong> d'évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong><strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>. Les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes qui avaient été menées jusqu'alors n'avaient pas pu trancherquant à l'intérêt <strong><strong>de</strong>s</strong> split ailerons : à l'encombrement réduit <strong><strong>de</strong>s</strong> plus petits actionneurs utilisésrépondaient une masse et <strong><strong>de</strong>s</strong> coûts potentiellement plus importants, notamment <strong>de</strong> par l'utilisationd'actionneurs électro-mécaniques, les EMA, qui, rappelons-le, ne sont pas encore en exploitation surles avions Airbus.Les départements clients du département d'Aérodynamique d'Airbus ont été invités à exprimerleurs critères <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure an <strong>de</strong> permettre une vued'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> cas pour lesquels <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques doivent être fournies. Finalement,ces critères ont montré que l'ensemble du domaine <strong>de</strong> vol doit être couvert, ce qui nécessite <strong>de</strong> modélisertous les eets aectant l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers (compressibilité, non-linéarités,souplesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure, eet <strong>de</strong> sol...). Aucun outil actuellement disponible ne permet une telleétu<strong>de</strong>, qui plus est compatible avec les approches QDV, Charges et Performances. PAMELA s'estd'emblée présenté comme le meilleur outil pour répondre à ce besoin. Cependant, ses limitationsle contraignent à une utilisation restreinte aux faibles Mach, pour <strong>de</strong> faibles inci<strong>de</strong>nces et sur unevoilure rigi<strong>de</strong>. L'intégralité <strong><strong>de</strong>s</strong> eets <strong>aérodynamique</strong>s a été modélisée grâce à un module d'extrapo<strong>la</strong>tionspécique. Les moments <strong>de</strong> charnières n'étant pas non plus directement calculés à ce jour,l'hypothèse a été faite qu'ils sont proportionnels à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouverne. Connaissant <strong>la</strong> valeurs<strong><strong>de</strong>s</strong> moments sur l'aileron d'origine, leur estimation sur <strong>la</strong> nouvelle conguration a pu être menéetrès simplement. La chaîne ainsi développée, PAMELA_PARAM, même limitée aux seuls aileronset à <strong>la</strong> conguration croisière pour le moment, répond au reste <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>man<strong><strong>de</strong>s</strong> formulées.Les Données Aérodynamiques préliminaires qui ont été générées et fournies aux départementsresponsables <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Charges, <strong><strong>de</strong>s</strong> Qualités <strong>de</strong> vol et <strong><strong>de</strong>s</strong> Performances ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>ren partie le concept <strong>de</strong> split aileron sur un avion monocouloir comme l'A320.Il est apparu que les critères QDV pour les ailerons et les spoilers, sur un avion comme l'A320ne sont pas dimensionnants. Compte tenu <strong><strong>de</strong>s</strong> tailles respectives <strong>de</strong> l'avion et <strong>de</strong> ses <strong>surfaces</strong>, <strong>la</strong>man÷uvrabilité à basse et gran<strong>de</strong> vitesses est assurée en toutes conditions sans aucun problème,quelle que soit le type d'aileron retenu.Le département responsable <strong><strong>de</strong>s</strong> Charges a montré que le split-aileron permettait <strong>de</strong> tenir les objectifs<strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement du centre <strong>de</strong> poussée <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure vers l'interne lors <strong>de</strong> man÷uvres d'allègement<strong>de</strong> charges <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure (GLA et MLA). Pour ce<strong>la</strong>, il préconise d'agrandir l'aileron en interne. Cetteopération nécessite donc <strong>de</strong> réduire sensiblement <strong>la</strong> surface du volet, avec bien entendu <strong><strong>de</strong>s</strong> conséquencessur <strong>la</strong> portance maximale Cz max <strong>de</strong> l'avion en conguration hypersustentée.Le département Performances Avions a démontré que cette réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille du volet pouvaitêtre partiellement compensée par le braquage <strong>de</strong> l'aileron interne, conduisant à une perte <strong>de</strong> Cz maxfaible et peu pénalisante. Cependant, ce département a également montré que sur les avions dugabarit <strong>de</strong> l'A320, le principal cas dimensionnant pour les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> est <strong>la</strong> fonction déporteurà l'atterrissage. En agrandissant l'aileron en interne, automatiquement on réduit les <strong>surfaces</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et du volet. Les spoilers étant les seules <strong>surfaces</strong> capables d'assurer <strong>la</strong> déportance nécessaireà l'atterrissage, réduire leur surface revient à limiter leur capacité <strong>de</strong> déporteurs, qui nepourra être compensée par un braquage négatif <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons. Des étu<strong><strong>de</strong>s</strong> complémentaires enconsidérant les spoilers et l'eet <strong>de</strong> sol pour l'atterrissage sont donc impératives pournir <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le concept <strong>de</strong> split ailerons.


9.8 Principaux résultats du projet WIMMO 153L'estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> l'avion avec les split ailerons, en prenant en compte tous les élémentsaectés (actionneurs, systèmes, tuyauterie, structure primaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure...) a nalementdémontré un gain signicatif par rapport à l'aileron c<strong>la</strong>ssique. Ce gain ne peut être obtenu qu'avecune approche <strong>de</strong> dimensionnement multidisciplinaire, où l'on privilégie le temps <strong>de</strong> réponse sur <strong>la</strong>précision, quitte à améliorer cette <strong>de</strong>rnière ultérieurement. Ce type <strong>de</strong> démarche doit donc s'inscriredans une phase amont du développement <strong>de</strong> l'avion, où l'on dispose d'une marge <strong>de</strong> man÷uvresusante pour imposer <strong><strong>de</strong>s</strong> modications à <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>.Les résultats très prometteurs obtenus dans WIMMO montrent bien l'intérêt qu'ily a à disposer d'outils rapi<strong><strong>de</strong>s</strong>, s'éloignant quelque peu <strong>de</strong> <strong>la</strong> CFD RANS qui ne doitcertainement pas être le seul outil à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> l'ingénieur Modèles Aérodynamiques.


154 Chapitre 9. Application <strong>de</strong> PAMELA dans le projet WIMMO


Quatrième partieSupport aux avant-projets pour <strong>la</strong>conception <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


Des règles pour les avant-projets ?Dans <strong>la</strong> partie II <strong>de</strong> ce mémoire, l'objectif a été d'utiliser <strong>la</strong> CFD pour améliorer les ModèlesAérodynamiques. Les possibilités oertes par cet outil permettent <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r les phénomènesphysiques. Cette compréhension a notamment été utilisée an <strong>de</strong> créer <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong>charges voilure et HTP, qui ont été conçus et validés à partir <strong>de</strong> résultats <strong>de</strong> calculs elsA. Cesmodèles trouvent leur application dans une phase avancée du cycle <strong>de</strong> conception d'un avion, pourétablir les Données Aérodynamiques nales.La partie III s'est p<strong>la</strong>cée plus en amont du développement. L'accent a été porté sur l'utilisationd'outils rapi<strong><strong>de</strong>s</strong> pour fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques préliminaires, en privilégiant <strong>la</strong> réactivitésur <strong>la</strong> précision. L'utilisation d'outils <strong>de</strong> ce type dans le projet WIMMO a débouché sur <strong><strong>de</strong>s</strong>gains <strong>de</strong> masse important en remp<strong>la</strong>çant l'aileron c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> l'A320 par un split aileron en <strong>de</strong>uxparties.Même si l'étu<strong>de</strong> menée dans WIMMO est partie d'un avion déjà en exploitation, son objectif estd'être appliquée à un concept d'avion en développement, mais susamment avancé pour disposerd'un premier dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> et <strong>de</strong> leur architecture système.Si le dimensionnement <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons en avant-projets est bien maîtrisé, en revanchecelui <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est plus délicat. Comme ce<strong>la</strong> a été montré dans le chapitre 5, l'intérêt du spoilerrési<strong>de</strong> uniquement dans le décollement qu'il génère. Par nature complexe, maîtriser ce phénomèneest quelque peu ardu.Le département <strong><strong>de</strong>s</strong> Avant-Projets ne dispose d'aucun outil pour évaluer l'impact d'une modication<strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Des lois très simples sont utilisées, mais leur précision estlimitée. De plus, aucune règle sur <strong>la</strong> conception <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers n'existe pour limiter le tremblement <strong>de</strong>l'empennage lors du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. La seule règle qui prévaut est <strong>de</strong> trouver une conguration<strong>de</strong> spoilers fonctionnelle en limitant le braquage du spoiler incriminé, à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> résultatsd'essais en vol. Ceci ne peut naturellement être eectué que très tard dans le développement, et il estimpossible<strong>de</strong>modierle<strong><strong>de</strong>s</strong>sin<strong>de</strong><strong>la</strong><strong>surfaces</strong>i<strong>la</strong>limitationdubraquageestpénalisantepourl'avion.Dans cette partie, l'objectif est <strong>de</strong> répondre à ces <strong>la</strong>cunes en fournissant au département <strong><strong>de</strong>s</strong>Avant-Projets <strong><strong>de</strong>s</strong> règles facilement exploitables à partir <strong>de</strong> simples critères géométriques.Dans le chapitre 10, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère est appliquée pour calculer <strong><strong>de</strong>s</strong> eets paramétriques sur<strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers <strong>de</strong> l'A320. Diérents eets basiques ont donc été calculés, et l'impact <strong>de</strong>ces eets sur les ecacités QDV <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est présentée, en faisant systématiquement le lien avecl'écoulement et les phénomènes physiques observés.Dans le chapitre ??, on vient confronter les résultats <strong>de</strong> diérentes campagnes d'essais en souerieréalisées dans <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> recherche (AWIATOR et BILHI) à <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats d'essais en vol surplusieurs avions an <strong>de</strong> proposer un critère pour <strong><strong>de</strong>s</strong>siner <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers créant moins <strong>de</strong> tremblementsur l'empennage horizontal.Les diérents résultats <strong>de</strong> cette partie ont été présentés au département chargé <strong>de</strong>dimensionner les spoilers, dans le cadre du programmme A350XWB.


Chapitre 10Eets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersLes calculs RANS basés sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère représentent une excellente solution pour modélisersimplement et rapi<strong>de</strong>ment un avion avec les spoilers braqués. La précision <strong>de</strong> <strong>la</strong> solutionobtenue étant très intéressante comme l'a prouvé Fillo<strong>la</strong>, il semble raisonnable dans un cadre industrield'utiliser cette méthodologie pour <strong>la</strong> prévision <strong><strong>de</strong>s</strong> eets <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur les qualités <strong>de</strong> vol, lescharges <strong>de</strong> l'avion.Cependant,lors <strong>de</strong> phasesd'avant-projets, etavantl'établissement <strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>aérodynamique</strong>s,les spoilers sont <strong><strong>de</strong>s</strong>sinés pour tenir un certain nombre <strong>de</strong> critères, traduit en ecacités en roulis,déportance, traînée etc... Lors du cycle d'itérations successives qui aboutit aux spoilers dénitifs<strong>de</strong> l'avion, <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers évolue, en changeant leur cor<strong>de</strong>, leur envergure ou encore leurposition sur <strong>la</strong> voilure. Les conséquences <strong>de</strong> telles modications sont mal connues, car aucune étu<strong><strong>de</strong>s</strong>pécique n'a été menée pour les évaluer. Alors, bon gré mal gré, <strong><strong>de</strong>s</strong> règles très simples, basées surl'expérience d'avionneur et le jugement ingénieur ont été développées et sont directement appliquéespour estimer au premier ordre ces modications.Comme aucune étu<strong>de</strong> n'existe sur ce sujet dans <strong>la</strong> littérature, et qu'un essai en souerie seraitbien trop coûteux, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère apparaît comme le meilleur moyen d'obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> résultatsrapi<strong>de</strong>ment, à moindre coût, et avec une bonne précision. Ainsi, dans cette partie, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimèrea été appliquée en vue <strong>de</strong> faciliter l'optimisation du dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en réalisant<strong><strong>de</strong>s</strong> eets paramétriques sur leur géométrie, en gardant continuellement un lien entre <strong>la</strong> géométrie,l'écoulement et l'ecacité QDV <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.L'objectif est double :Fournir l'évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités QDV <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers selon l'eet géométrique considéré, Comprendre l'écoulement pour anticiper et pouvoir extrapoler les résultats à d'autres avions,et d'autres conditions <strong>de</strong> vol.10.1 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques et conditions <strong>de</strong> calculsLe même mail<strong>la</strong>ge avion que pour le chapitre 5 a été utilisé, avec les mêmes rég<strong>la</strong>ges numériques(lois <strong>de</strong> parois, modèle <strong>de</strong> Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras, masque parallélépipédique). Le mailleur automatique<strong>de</strong> spoiler a naturellement servi à générer les mail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> spoilers.An <strong>de</strong> limiter le nombre <strong>de</strong> calculs à réaliser, et connaissant le comportement global <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacitésQDV <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, une seule inci<strong>de</strong>nce est calculée, à un seul Mach, pour un Reynolds <strong>de</strong> vol et un


160 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersunique braquage :α = 0 ◦M = 0.5Re = 30 · 10 6δsp = 20 ◦10.2 Description <strong><strong>de</strong>s</strong> eets paramétriquesFig. 10.1 Vue <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sus d'un A320Le cas avec les quatre spoilers externes braqués sera le cas <strong>de</strong> référence, par rapport auquelnous viendrons nous comparer. Hormis le cas <strong>de</strong> pianotage, les spoilers sont braqués d'un seul bloc,au même braquage. Se référer à <strong>la</strong> g. 10.1 pour une vue <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'A320, avec <strong>la</strong> position <strong>de</strong>référence <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. On remarquera que les spoilers ne sont pas elés. Les spoilers sont numérotéspar convention <strong>de</strong> sorte que le spoiler interne est le 1, le spoiler le plus externe le 5.Eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille déjà très importante <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers <strong>de</strong> l'A320, <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> est uniquementréduite <strong>de</strong> 25% et <strong>de</strong> 50%. Le cas <strong>de</strong> référence correspond alors au cas le plus <strong>la</strong>rge.Small spoiler(Chord=50%)Centered spLarge spoiler(Chord=100%)Medium spoiler(Chord=75%)Fig. 10.2 Eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>InternalspoilerExtespoUpstreamEet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗xspoilerLa charnière du spoiler est dép<strong>la</strong>cée en amont ou en aval. On est obligé <strong>de</strong> travailler avec unecor<strong>de</strong> réduite <strong>de</strong> 50% pour cet eet, car les spoilers <strong>de</strong> l'A320 sont trop <strong>la</strong>rges pour les dép<strong>la</strong>cer <strong>de</strong><strong>la</strong> sorte. Le cas <strong>de</strong> référence est donc le petit spoiler <strong>de</strong> l'eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>, qui correspond également auDownstreamspoilerCenteredspoilerSmall sweepHigh sweepMediswee


Msw10.2 Description <strong><strong>de</strong>s</strong> effets paramétriques Internal 161Large spoiler(Chord=100%)Medium spoiler(Chord=75%)cas où <strong>la</strong> charnière est <strong>la</strong> plus avancée. Cette <strong>de</strong>rnière est reculée d'une distance égale à 25% puis50% <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> spoiler.spoilerEUpstreamspoilerHigh sweepDownstreamspoilerCenteredspoilerSmall sweepFig. 10.3 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> long <strong>de</strong> l'axe ⃗xEet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗yA partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> référence, les spoilers sont trans<strong>la</strong>tés en interne et en externe le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong><strong>la</strong> charnière, <strong>de</strong> 25% <strong>de</strong> leur envergure. L'envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est gardée constante dans les troiscas.Small spoiler(Chord=50%)Centered spoilerLarge spoiler(Chord=100%)Small spoilerMedium (Chord=50%) spoiler(Chord=75%)InternalspoilerCenteredExternalspoilerspoilerFig. 10.4 Eet <strong>de</strong> position le long <strong>de</strong> l'axe ⃗yLarge spoiler(Chord=100%)UpstreamEetMedium<strong><strong>de</strong>s</strong>poilerèche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnièrespoiler(Chord=75%)InternalspoilerHigh sweepExternalspoilerA partir du cas <strong>de</strong> référence et en prenant comme point <strong>de</strong> rotation le centre <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, <strong>la</strong>èche <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est augmentée ou réduite <strong>de</strong> 2 .◦MediumsweepDownstreamspoilerCentered Upstreamspoiler spoilerSmall sweepHigh sweepMediumsweepDownstreamspoilerCenteredspoilerSmall sweepFig. 10.5 Eet <strong>de</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière


162 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers10.3 Eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>10.3.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> volLes g. 10.6 et 10.21 sont intéressantes car elles montrent c<strong>la</strong>irement que les quatre ecacités àiso-α calculées ne sont absolument pas proportionnelles à <strong>la</strong> taille du spoiler, comme ce<strong>la</strong> est souventsupposé lors <strong><strong>de</strong>s</strong> phases d'avant-projets :Une augmentation <strong>de</strong> 25% <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> augmente toutes les ecacités <strong>de</strong> 10% Une réduction <strong>de</strong> 25%<strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> diminue toutes les ecacités <strong>de</strong> 15% environ115%110%A320 M0.5 Spoiler #2345 with HTP/VTPchord effectSmall chordReferenceLarge chord105%100%95%90%85%80%DCx DCz DCm DClFig. 10.6 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers selon <strong>la</strong> taille du spoiler, pour un avion avec HTPet VTPLes tendances sont très semb<strong>la</strong>bles avec et sans empennage horizontal pour cet eet, et corroborentbien les analyses faites dans le chapitre 5. L'empennage aura donc principalement tendanceà réduire l'ecacité en Cx, et à augmenter <strong>la</strong>rgement le Cm, rendant l'avion encore plus cabreur.Le HTP a peu ou pas d'eet sur les ecacités en portance et en roulis.Les moments <strong>de</strong> charnières évoluent <strong>de</strong> façon notable, mais limitée, en faisant varier <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> duspoiler (g. 10.7 et 10.21). Les Cmc varient peu pour les <strong>de</strong>ux cas les plus petits, alors qu'ils sontglobalement plus élevés d'environ 25% pour le cas où <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> est <strong>la</strong> plus importante. En rappe<strong>la</strong>nt<strong>la</strong> modélisation du moment <strong>de</strong> charnière, on peut montrer très simplement que si l'on souhaiteconserver <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong>aérodynamique</strong>s raisonnables, tout en réduisant les eorts appliqués sur lesactionneurs, on a tout intérêt à diminuer <strong>la</strong> taille <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.En eet, on a :M actuator = P dyn S SP l SP Cmc (10.1)Avec :P dyn <strong>la</strong> pression dynamiquel SP <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoiler S SP <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> référence du spoiler.En notant ∆η SP l'envergure du spoiler, on a S SP = l SP ∆η SP , et on obtient :M actuator ∝ ∆η SP lSP (10.2)2Le couple appliqué aux actionneurs varie donc avec le carré <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Même si l'onaugmente légèrement le coecient <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> charnière en réduisant <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>, ce<strong>la</strong> est <strong>la</strong>rgement


10.4 Effet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x 163Cmc - Chord EffectSpoiler1 2 3 4 50,00-0,05Cmc-0,10-0,15-0,20Small spoilerMedium spoilerLarge spoilerFig. 10.7 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> Cmc en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoilerV.Cmc - Chord EffectSpoiler1 2 3 4 50,00-0,05V.Cmc-0,10-0,15-0,20Small spoilerMedium spoilerLarge spoilerFig. 10.8 Evolution <strong>de</strong> V SP Cmc en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoilercompensé par <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>. Finalement, en réduisant <strong>de</strong> 25% <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, le couplesur les vérins est presque divisé par <strong>de</strong>ux, en ne perdant que peu d'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers (g. 10.8et 10.21).10.3.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulementLa g. 10.9 permet <strong>de</strong> voir que jouer sur <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> d'un spoiler a re<strong>la</strong>tivement peu d'eet surles pressions intrados. De même, toute <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>vant le spoiler n'est pas ou peu aectée par cechangement <strong>de</strong> géométrie. Finalement, <strong>la</strong> seule zone qui est modiée est <strong>la</strong> zone décollée <strong>de</strong>rrière lespoiler. Cette zone est portante et dépend directement <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille du spoiler, si bien qu'augmenter<strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoiler y diminue <strong>la</strong> portance générée. Un élément intéressant à noter est que le niveau<strong>de</strong> dépression atteint à l'extrados <strong>de</strong>rrière le spoiler, reste indépendant <strong>de</strong> sa cor<strong>de</strong>. La réduction <strong>de</strong><strong>la</strong> portance dans <strong>la</strong> zone arrière du prol qui accompagne une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoiler,augmente le ∆Cm, et rend l'avion plus cabreur.Les répartitions <strong>de</strong> ∆Kz et <strong>de</strong> ∆Kx sont très c<strong>la</strong>ssiques, avec un eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> uniformémentréparti en envergure, sans surprise (g. 10.10 (a) et (b)). Une répartition si régulière du ∆Kx tendà montrer que le gain <strong>de</strong> traînée à iso-Alpha est dû à l'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.10.4 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x10.4.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> volLes taux d'échanges <strong>de</strong> <strong>la</strong> g. 10.11 montrent que l'eet <strong>de</strong> position en cor<strong>de</strong> du spoiler joueuniquement sur <strong>la</strong> traînée. Dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> variation étudiée, l'eet est linéaire, et plus le spoilerest avancé, plus il créera <strong>de</strong> traînée (25% en plus, avec le pas considéré ici).


164 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersFig. 10.9 Coecient <strong>de</strong> pression sur <strong>la</strong> voilure à η = 55% avec les spoilers braqués, pour 3 tailles<strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoiler.y/b0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00Small spoilerMedium spoilerLarge spoilerDKz WingDKx WingSmall spoilerMedium spoilerLarge spoiler0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00y/b(a)(b)Fig. 10.10 Variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance (a) et <strong>de</strong> traînée (b) locales sur <strong>la</strong> voilure, pour l'eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersSelon <strong>la</strong> g. 10.22, plus un spoiler est avancé, plus son moment <strong>de</strong> charnière sera fort, mais avecune évolution diérente selon les spoilers. Le spoiler 2 qui subit <strong>de</strong> plein fouet <strong>la</strong> recircu<strong>la</strong>tion (et <strong>la</strong>perte<strong>de</strong>pressiontotalequienrésulte)quiapparaîteninterned'unbloc<strong><strong>de</strong>s</strong>poiler,aobligatoirementun Cmc plus fort que les spoilers 3, 4 et 5, et l'eet <strong>de</strong> position sur l'axe ⃗x semble jouer directementsur l'intensité <strong>de</strong> cette zone <strong>de</strong> recircu<strong>la</strong>tion.De ce fait, avancer un spoiler augmentera d'une part les ecacités <strong>aérodynamique</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers,mais aussi et très fortement le moment <strong>de</strong> charnière du spoiler 2. Sachant que pour <strong><strong>de</strong>s</strong> raisons <strong>de</strong>coût, les actionneurs <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sont les mêmes pour les diérentes <strong>surfaces</strong>, il est nécessaire <strong>de</strong>les dimensionner à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>la</strong> plus élevée du Cmc relevée, qui est systématiquement celledu spoiler 2. Augmenter fortement le Cmc <strong>de</strong> ce spoiler implique donc un surdimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong>vérins pour les autres <strong>surfaces</strong>, et une pénalité en terme <strong>de</strong> masse non négligeable.10.4.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulementDe même que pour l'eet <strong>de</strong> taille <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, <strong>la</strong> position en ⃗x <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers n'a strictementaucun eet sur les pressions intrados (g. 10.12). Seules les pressions à l'extrados changent, avec


10.4 Effet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x 165140%130%A320 M0.5 Spoiler #2345 with HTP/VTPhinge line x-position effectDownstreamReferenceUpstream120%110%100%90%80%70%60%DCx DCz DCm DClFig. 10.11 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers selon <strong>la</strong> position le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x, pour un avionavec HTP et VTPtout d'abord une augmentation du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression <strong>de</strong>rrière le spoiler, et une réduction <strong>de</strong><strong>la</strong> zone déportante <strong>de</strong>vant le spoiler, en avançant le spoiler.Fig. 10.12 Coecient <strong>de</strong> pression sur <strong>la</strong> voilure à η = 55% avec les spoilers braqués, selon <strong>la</strong>position en ⃗x <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersCet état <strong>de</strong> fait est responsable <strong>de</strong> plusieurs choses :L'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée à iso-α, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus forte dépression <strong>de</strong>rrière le spoiler. Le peu d'impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> position en ⃗x du spoiler sur le ∆Cz. L'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong>zone déportante en amont du spoiler est contreba<strong>la</strong>ncée par <strong>la</strong> plus forte dépression <strong>de</strong>rrièrele spoiler, et donc par <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> portance qui y est générée. Des moments <strong>de</strong> charnières plus forts.Ainsi, <strong>la</strong> g. 10.13-(a) montre les écarts limités entre les trois cas calculés, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> ∆Kz re<strong>la</strong>tivementproches pour chaque type <strong>de</strong> spoilers. Par contre, le ∆Kx évolue linéairement selon <strong>la</strong>position du spoiler. Un spoiler avancé crée plus <strong>de</strong> traînée qu'un spoiler reculé (g. 10.13-(b)).


166 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersy/b0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00Upstream spoilerCentered spoilerDownstream spoilerDKz WingDKx WingUpstream spoilerCentered spoilerDownstream spoiler 0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00y/b(a)(b)Fig. 10.13 Variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance (a) et <strong>de</strong> traînée (b) locales sur <strong>la</strong> voilure, pour l'eet <strong>de</strong>position en ⃗x <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers10.5 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗y10.5.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> volL'analyse <strong>de</strong> cet eet est un peu plus complexe, comme le montre g. 10.23. D'une part, contrairementaux <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>nts eets étudiés, les tendances en ∆Cz et ∆Cl ne sont pas les mêmes(g 10.14), avec une ecacité en roulis qui augmente en positionnant les spoilers plus en externe,contrairement à l'ecacité en portance, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible charge en bout <strong>de</strong> voilure. Cette perted'ecacité globale (mais pas locale) pour <strong>la</strong> portance, est <strong>la</strong>rgement compensée par le bras <strong>de</strong> levieret permet malgré tout d'augmenter <strong>de</strong> ∆Cl.120%110%A320 M0.5 Spoiler #2345 with HTP/VTPy-position effectInboardReferenceOutboard100%90%80%70%60%DCx DCz DCm DClFig. 10.14 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers selon <strong>la</strong> position le long <strong>de</strong> l'axe ⃗y, pour un avionavec HTP et VTPD'autre part, l'évolution du moment <strong>de</strong> tangage est assez singulière, car les tendances avec etsans HTP sont légèrement diérentes (g. 10.23). Néanmoins, dans les <strong>de</strong>ux cas le ∆Cm augmentefortement en déca<strong>la</strong>nt les spoilers vers l'externe, avec comme toujours un gain d'ecacité en ajoutantl'empennage horizontal. Ce gain, qu'on s'attend à voir constant en envergure, est fortementamputé pour le cas le plus interne. La g. 10.15 explique ce phénomène.


10.5 Effet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗y 167Les<strong>de</strong>uxtourbillonscontra-rotatifsapparaissantaveclebraquage<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilersten<strong>de</strong>ntàmodier<strong>la</strong> déexion vue par l'empennage horizontal. Selon <strong>la</strong> position re<strong>la</strong>tive <strong><strong>de</strong>s</strong> tourbillons par rapportà l'empennage, <strong>la</strong> déexion peut être soit augmentée, soit diminuée (g. 10.15). Ainsi, en se basantsur les positions <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers relevées sur <strong>la</strong> g. 10.15, on montre que :La déexion est augmentée pour les <strong>de</strong>ux spoilers les plus externes Le cas <strong>de</strong> spoiler le plus interne voit un <strong>de</strong> ses tourbillons impacter l'empennage horizontal.La déexion est augmentée en interne et réduite en externe <strong>de</strong> ce tourbillon.L'évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>de</strong> charnières, tracés sur <strong>la</strong> g. 10.23 montre une re<strong>la</strong>tive indépendancedu niveau global <strong><strong>de</strong>s</strong> Cmc avec <strong>la</strong> position en envergure. Les faibles écarts entre les niveaux calculéspour les trois positions seront assimilés à une imprécision liée à une convergence imparfaite.Internal spoilerCentered spoilerWingExternalspoilerHTPFig. 10.15 Schématisation <strong><strong>de</strong>s</strong> interaction du sil<strong>la</strong>ge tourbillonnaire <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers avec le p<strong>la</strong>nhorizontal10.5.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulementL'analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> répartitions <strong>de</strong> ∆Kz et <strong>de</strong> ∆Kx ne nous apprendrait rien d'intéressant. En <strong>de</strong>hors<strong>de</strong> l'augmentation du bras <strong>de</strong> levier en dép<strong>la</strong>çant le spoiler vers l'externe, responsable du gain <strong>de</strong>moment <strong>de</strong> roulis dans cette conguration, aucun élément n'est nouveau par rapport aux autreseets sur <strong>la</strong> voilure.Par contre, l'interaction <strong>de</strong> l'empennage horizontal avec le tourbillon interne du spoiler dans lecas du spoiler positionné en interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure se traduit sur <strong>la</strong> g. 10.16 par un changement <strong><strong>de</strong>s</strong>igne à η = 80% environ. Nous allons montrer que ce<strong>la</strong> signie nécessairement un changement <strong><strong>de</strong>s</strong>igne <strong>de</strong> <strong>la</strong> déexion.En notant α ind l'inci<strong>de</strong>nce induite par les eets 3D, i H le ca<strong>la</strong>ge, et α ∞ l'inci<strong>de</strong>nce inni amont,on a localement :Kz HT P = Kzα HT P (α ∞ + α ind − ɛ + i H − α 0H )A iso-α ∞ , en braquant les spoilers, on obtient :∆Kz HT P = KzαHT P (∆α ind − ∆ɛ)


168 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersAlors, le point en envergure où l'on obtient ∆Kz HT P = 0 n'est pas nécessairement le pointd'intersection du tourbillon avec le p<strong>la</strong>n horizontal, mais le point où s'annule <strong>la</strong> quantité ∆α ind −∆ɛ.En faisant l'hypothèse très grossière que <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> charge sur l'empennage est elliptique,l'inci<strong>de</strong>nce induite <strong>de</strong>vient constante en envergure <strong>de</strong> valeur :α ind = − Cz HT Pπλ H→ ∆α ind = − ∆Cz HT Pπλ HPuisque pour les trois positions <strong>de</strong> spoilers en envergure ∆Cz HT P < 0, il vient nécessairement :∆α ind > 0En interne <strong>de</strong> l'empennage, on a ∆Kz HT P < 0 , d'où ∆α ind − ∆ɛ < 0 et donc 0 < ∆α ind < ∆ɛ.Réciproquement, en externe <strong>de</strong> l'empennage, on montre que ∆ɛ < ∆α ind . Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> proximitéducentredutourbillon,et<strong>de</strong><strong>la</strong>faiblesse<strong>de</strong>α ind ,onatrèscertainement ∆ɛ < 0danscettezone.Finalement, dans le cas du spoiler le plus interne :Pour η < 80%,<strong>la</strong>déexionlocale ɛ est augmentée,etdoncl'empennageest plus déporteur Pour η > 80%, <strong>la</strong> déexion locale ɛ est réduite, et donc l'empennage est moins déporteurInternal spoilerDepsilon < 0Centered spoilerExternal spoilerDKz HTPDepsilon > 00,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00y/b HTPFig. 10.16 Variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance locale sur le HTP, pour l'eet <strong>de</strong> position en ⃗y <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers10.6 Eet <strong>de</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière10.6.1 Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités <strong>de</strong> volDes quatre eets étudiés dans cette partie, l'eet <strong>de</strong> èche est c<strong>la</strong>irement le moins décisif. Lesecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers varient très peu (5% maximum) en changeant <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière, mêmesi une èche faible (respectivement importante) tend à augmenter (respectivement réduire) globalementtous les coecients. A noter que seul le ∆Cm semble complètement indiérent avec <strong><strong>de</strong>s</strong>valeurs très proches quelle que soit <strong>la</strong> èche.Pourtant, cet eet n'est pas dénué d'intérêt, car <strong>la</strong> èche a un impact sur les moments <strong>de</strong>charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers (g. 10.24). Réduire <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers tend à équilibrer leniveau <strong><strong>de</strong>s</strong> Cmc entre les diérents spoilers :En augmentant le Cmc <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers 3, 4 et 5 Mais en réduisant le Cmc du spoiler 2


10.6 Effet <strong>de</strong> flèche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière 169110%A320 M0.5 Spoiler #2345 with HTP/VTPSweep effectSmall sweepReferenceHigh sweep105%100%95%90%DCx DCz DCm DClFig. 10.17 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers selon l'angle <strong>de</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers,pour un avion avec HTP et VTPLa réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers permet donc <strong>de</strong> diminuer le moment <strong>de</strong> charnière maximumrelevé, ce qui pourrait permettre <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong> taille <strong><strong>de</strong>s</strong> actionneurs, et ce sans modier les ecacités<strong>aérodynamique</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Ici une réduction <strong>de</strong> èche <strong>de</strong> 2.80 , qui correspond au passage du casà èche importante au cas à èche faible, diminue le Cmc du spoiler ◦ 2 <strong>de</strong> 15% environ.10.6.2 Analyse locale <strong>de</strong> l'écoulementL'évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> tracés <strong><strong>de</strong>s</strong> −Cp aux extrémités interne et externe <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers à η = 45% et 75%(g. 10.18 et 10.19) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière est très comparable aux résultats obtenusavec l'eet <strong>de</strong> position en ⃗x. En eet, comme le centre <strong>de</strong> rotation du spoiler a été pris exactementen son centre, une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche du bord d'attaque du spoiler se traduit par une avancée<strong>de</strong> <strong>la</strong> partie interne du spoiler et un recul <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie externe.Fig. 10.18 Position <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> coupe pour les tracés <strong><strong>de</strong>s</strong> courbes <strong>de</strong> −Cp pour l'eet <strong>de</strong> ècheOn observe ainsi localement les mêmes évolutions <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone déportante en amont du spoiler, et<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone portante en son aval que pour l'eet <strong>de</strong> position en ⃗x. Cet eet étant linéaire, et du fait<strong>de</strong> <strong>la</strong> position centrale du centre <strong>de</strong> rotation, ce qui est perdu en interne est gagné en externe etréciproquement, ce qui explique <strong>la</strong> faible évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités, qui se retrouve sur les tracés <strong><strong>de</strong>s</strong>répartitions <strong>de</strong> ∆Kz et <strong>de</strong> ∆Kx (g. 10.20).Finalement, le principal intérêt <strong>de</strong> l'eet <strong>de</strong> èche est, comme on l'a vu pour l'eet <strong>de</strong> positionen ⃗x, <strong>de</strong> pouvoir jouer sur les niveaux <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> charnières <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers (g. 10.24) sanspour autant transformer les ecacités en portance et en traînée. Alors, une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> èche


170 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersη = 45% η = 75%Fig. 10.19 Coecient <strong>de</strong> pression sur <strong>la</strong> voilure à η = 45% et η = 75% avec les spoilers braqués,selon <strong>la</strong> èche <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersy/b0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00Small sweepMedium sweepHigh sweepDKz WingDKx WingSmall sweepMedium sweepHigh sweep0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00y/b(a)(b)Fig. 10.20 Variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> portance (a) et <strong>de</strong> traînée (b) locales sur <strong>la</strong> voilure, pour l'eet <strong>de</strong> èche<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers<strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers d'origine <strong>de</strong> l'A320 fait reculer le spoiler 2 et avancer le spoiler 5 le long <strong>de</strong> l'axe ⃗x.Le moment <strong>de</strong> charnière du spoiler 2 est donc réduit, celui du spoiler 5 augmenté. Ceci est très intéressantcar le spoiler 2 est le plus critique et que son Cmc dimensionne les actionneurs <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.10.7 SynthèseLa puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> calcul elsA-Chimère permet d'eectuer rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> nombreuxcalculs ables sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations avec spoilers braqués diérentes. Les eets géométriques calculésont permis <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> taux d'échange au département qui dimensionne les spoilers pour lesqualités <strong>de</strong> vol.Jusqu'à présent, on supposait que l'ecacité <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers variait linéairement avec sa surface.Si ce<strong>la</strong> est vrai concernant l'envergure, en revanche pour <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>, cette hypothèse est fausse. Dans<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> variation considérée (±25% par rapport à un cas <strong>de</strong> référence), les ecacités varient


10.7 Synthèse 171seulement d'environ ±15%. Finalement, en réduisant légèrement <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoiler, l'ecacité estpeu dégradée, mais ce<strong>la</strong> permet d'obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> couples à <strong>la</strong> charnière bien plus faibles.La position du spoiler en ⃗x permet principalement <strong>de</strong> modier <strong>la</strong> traînée du spoiler, en conservantson ecacité en portance, roulis et tangage. En avançant un spoiler, on le fait plus traîner, auprix d'une augmentation du Cmc.Jouer sur <strong>la</strong> position en ⃗y du spoiler est extrêmement prévisible pour <strong>la</strong> contribution voilure.En revanche, on prendra gar<strong>de</strong> que le sil<strong>la</strong>ge d'un spoiler interne peut venir impacter l'empennagehorizontal, réduisant fortement le moment <strong>de</strong> tangage à cabrer provoqué par le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.En outre, dans <strong>la</strong> pratique, du tremblement peut apparaître dans ce cas <strong>de</strong> gure. Se référerau chapitre suivant pour plus <strong>de</strong> détails.L'eet <strong>de</strong> èche se résume à appliquer localement les résultats <strong>de</strong> l'eet <strong>de</strong> position en ⃗x. Aucuneet additionnel n'a été noté.


172 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers10.8 Ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction d'eets paramétriquesCette section récapitule uniquement les résultats analysés dans ce chapitre.10.8.1 Eet <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>DCx - Chord Effect0,0160HTP On0,01400,0120 HTP Off0,0100DCz - Chord Effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Small spoilerLarge spoilerDCx0,0080DCz-0,10000,00600,0040-0,15000,0020Small spoilerLarge spoiler0,0000-0,2000DCm - Chord Effect0,1200HTP On0,1000HTP Off0,0800DCl - Chord Effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Small spoilerLarge spoilerDCm0,0600DCl-0,10000,0400-0,15000,0200Small spoilerLarge spoiler0,0000-0,2000Cmc - Chord EffectSpoiler1 2 3 4 50,00V.Cmc - Chord EffectSpoiler1 2 3 4 50,00-0,05-0,05Cmc-0,10V.Cmc-0,10-0,15-0,20Small spoilerMedium spoilerLarge spoiler-0,15-0,20Small spoilerMedium spoilerLarge spoilerFig. 10.21 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>de</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction <strong>de</strong> leurcor<strong>de</strong>


10.8 Efficacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction d'effets paramétriques 17310.8.2 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗xDCx - Position along x-axis effect0,01600,01400,0120HTP OnHTP OffDCz - Position along x-axis effect0,0000HTP OnHTP Off-0,05000,0100Downstream spoilerUpstream spoilerDCx0,0080DCz-0,10000,00600,0040-0,15000,0020Downstream spoilerUpstream spoiler0,0000-0,2000DCm - Position along x-axis effect0,1200HTP On0,1000HTP Off0,0800DCl - Position along x-axis effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Downstream spoilerUpstream spoilerDCm0,0600DCl-0,10000,0400-0,15000,0200Downstream spoilerUpstream spoiler0,0000-0,2000Cmc - Position along x-axis effectSpoiler1 2 3 4 50,00-0,05Cmc-0,10-0,15-0,20Downstream spoilerCentered spoilerUpstream spoilerFig. 10.22 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>de</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction <strong>de</strong> leurposition sur l'axe ⃗x


174 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers10.8.3 Eet <strong>de</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> charnière le long <strong>de</strong> l'axe ⃗yDCx - Position along y-axis effect0,01600,0140DCx0,01200,01000,0080HTP OnHTP OffDCz - Position along y-axis effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Inboard spoilerDCz-0,1000Outboard spoiler0,00600,0040-0,15000,0020Inboard spoilerOutboard spoiler0,0000-0,2000DCm - Position along y-axis effect0,1200HTP On0,1000HTP Off0,0800DCl - Position along y-axis effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Inboard spoilerOutboard spoilerDCm0,0600DCl-0,10000,0400-0,15000,0200Inboard spoilerOutboard spoiler0,0000-0,2000Cmc - Position along y-axis effectSpoiler1 2 3 4 50,00-0,05Cmc-0,10-0,15-0,20InternalCenteredExternalFig. 10.23 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>de</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction <strong>de</strong> leurposition sur l'axe ⃗y


10.8 Efficacités <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction d'effets paramétriques 17510.8.4 Eet <strong>de</strong> ècheDCx - Hinge line sweep effect0,01600,01400,0120HTP On0,0100HTP Off0,0080DCxDCz - Hinge line sweep effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Small sweepDCz-0,1000High sweep0,00600,0040-0,15000,0020Small sweepHigh sweep0,0000-0,2000DCm - Hinge line sweep effect0,12000,10000,0800DCl - Hinge line sweep effect0,0000HTP OnHTP Off-0,0500Small sweepHigh sweepDCm0,0600HTP OnDCl-0,10000,0400HTP Off-0,15000,0200Small sweepHigh sweep0,0000-0,2000Cmc - Hinge line sweep effectSpoiler1 2 3 4 50,00-0,05Cmc-0,10-0,15-0,20Small sweepMedium sweepHigh sweepFig. 10.24 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités et <strong><strong>de</strong>s</strong> moments <strong>de</strong> charnière <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers en fonction <strong>de</strong> leurèche


176 Chapitre 10. Effets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


Chapitre 11Règles sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers pourlimiter le tremblement <strong>de</strong> l'empennageL'intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre une voilure avec spoilers braqués et l'empennage horizontalfait partie <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments qu'on ne peut pas prédire avec précision, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> complexité<strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes mis en jeu, et <strong>de</strong> l'incapacité à les modéliser correctement autrement que par <strong><strong>de</strong>s</strong>essais en souerie. Lors du dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> roulis, ce point est peu étudié, et <strong>la</strong>principale règle en vigueur à ce jour consiste à utiliser le moins possible le spoiler interne en vol, cequi n'est pas satisfaisant.A partir <strong>de</strong> l'analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> essais BILHI <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie précé<strong>de</strong>nte, utilisées conjointement aux analysesfaites par Namer dans le cadre du projet AWIATOR et au retour d'expérience sur les essais en vol<strong><strong>de</strong>s</strong> diérents avions Airbus, nous allons déterminer un certain nombre <strong>de</strong> règles empiriques qui,appliquées lors du pré-dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers permettront d'en limiter les interactions avecle p<strong>la</strong>n horizontal.11.1 Rappel sur les essais AWIATORDans le cadre du projet <strong>de</strong> recherche AWIATOR, <strong><strong>de</strong>s</strong> essais à <strong>la</strong> souerie S1 <strong>de</strong> Modane-Avrieuxont été réalisés sur une maquette d'A340-300. De nombreuses mesures ont été réalisées, sur plusieurscongurations <strong>de</strong> braquages <strong>de</strong> spoilers (interne et/ou externes à plusieurs braquages).La maquette utilisée est équipée d'un accéléromètre dans l'empennage et <strong>de</strong> 11 kulites à l'intradosdu p<strong>la</strong>n. La gure 11.1 montre c<strong>la</strong>irement que <strong>de</strong>ux paramètres règlent le niveau <strong>de</strong> bueting : Le type <strong>de</strong> spoiler braqué (interne ou externe). A iso-braquage, les spoilers internes sont lesplus susceptibles <strong>de</strong> générer du tremblement. L'angle <strong>de</strong> braquage naturellement.Ce <strong>de</strong>rnier point permet <strong>de</strong> retrouver le même type <strong>de</strong> courbe que <strong>la</strong> g. ?? avec <strong>la</strong> g. 11.4. Onmet en évi<strong>de</strong>nce l'eet non linéaire du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur le bueting, et l'existence d'unezone sûre à faible braquage du spoiler interne (δ SP < 10 ), d'une zone où l'on verra apparaître lespremiers eets <strong>de</strong> tremblement notables (environ ◦ 10 ◦ < δ SP < 25 ), et enn d'une <strong>de</strong>rnière zoneinaccessible du fait <strong>de</strong> trop forts niveaux <strong>de</strong> vibrations ◦ (25 d eg < δ SP ). La g. 11.4 montre égalementque le braquage même important <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers externes, n'a qu'un eet limité sur le tremblement.Enn, les spectres (g. 11.2) présentent <strong>la</strong> bosse fréquentielle caractéristique <strong>de</strong> l'interaction dusil<strong>la</strong>ge du spoiler interne avec l'empennage horizontal.Ces essais en souerie ont permis <strong>de</strong> mettre plus précisément en évi<strong>de</strong>nce le rôle prépondérantdu spoiler interne dans le tremblement, ainsi que l'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence centrale <strong>de</strong> <strong>la</strong> bossefréquentielle avec le braquage. Les zones impactées par le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers ont été représentées


178 Chapitre 11. Règles sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersInternal + externalspoilersExternal spoilersCleanFig. 11.1 Niveaux RMS RMS adimensionnés <strong>de</strong> l'accéléromètre du HTP, pour diérents type <strong>de</strong> braquages<strong>de</strong> spoilers et en fonction du Cz avion, à Mach=0.5Internal+ExternalspoilersLeading edge0Iso CzExternalspoilersδspKulites positionTrailing edgeTailp<strong>la</strong>ne rootTailp<strong>la</strong>ne tipFig. 11.2 Spectres <strong><strong>de</strong>s</strong> uctuations <strong>de</strong> pression, spoilers interne et/ou externes braqués, comparésau cas clean, Mach = 0.5, α = 5 ◦schématiquement en s'appuyant sur <strong>la</strong> répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> spectres intrados <strong>de</strong> l'empennage sur <strong>la</strong> g.11.3. Le lien entre <strong>la</strong> position en envergure <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, et les zones impactées par le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersest c<strong>la</strong>irement mis en évi<strong>de</strong>nce. On gar<strong>de</strong>ra l'esprit qu'on ne considère ici que le tremblementgénéré directement par le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, et à aucun moment celui créé par une anticipation dudécrochage du p<strong>la</strong>n horizontal.Finalement ces essais ont mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> façon quantitative l'eet du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersinternes sur le tremblement et ont constitué une base soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail, avec <strong>de</strong> nombreux résultats.Plus précisément, le projet AWIATOR a permis <strong>de</strong> montrer que : Le spoiler interne est le plus problématique concernant le tremblement, et que <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong><strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> son braquage est le facteur clé pour réduire les vibrations dues au sil<strong>la</strong>ge,Le niveau <strong>de</strong> vibration augmente avec le nombre <strong>de</strong> Mach,Le niveau <strong>de</strong> vibration n'évolue pas linéairement avec le braquage, Sur A340-300, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> position du spoiler interne, les uctuations <strong>de</strong> pression sont localiséessur <strong>la</strong> moitié externe du l'empennage.


11.2 Quelques conclusions supplémentaires sur BILHI 179External spoilers <strong>de</strong>flected at 30°Excited zonesInternal spoilers at 35°& external at 30°Fig. 11.3 Schématisation <strong>de</strong> l'eet du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers internes/externes sur l'empennagehorizontal <strong>de</strong> l'A340-300. En rouge sont <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées les principales zones impactées.RMSInternal+ExternalspoilersIso CzExternalspoilers0Fig. 11.4 Schématisation <strong>de</strong> l'eet du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers internes/externes sur le tremblementen fonction du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersδsp11.2 Quelques conclusions supplémentaires sur BILHISuite à l'analyse faite dans <strong>la</strong> partie précé<strong>de</strong>nte sur le projet <strong>de</strong> recherche BILHI, et à partir <strong><strong>de</strong>s</strong>conclusions qui en ont été tirées et sur lesquelles on ne reviendra pas, on peut également déterminercertaines règles, qui confortent les résultats d'AWIATOR : Les vibrations peuvent avoir <strong>de</strong>ux origines : le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers ou bien une anticipation dudécrochage du p<strong>la</strong>n. Les phénomènes sont globalement simi<strong>la</strong>ires en congurations clean et hypersustentée (maisplus complexes à gran<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nce dans ce <strong>de</strong>rnier cas).Le niveau <strong>de</strong> vibration n'évolue pas linéairement avec le braquage, Seule <strong>la</strong> zone située environ à y/b > 45% est excitée par le braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, en se basantsur le tracé <strong><strong>de</strong>s</strong> RMS <strong><strong>de</strong>s</strong> uctuations <strong>de</strong> pression par exemple (g ?? à ??). L'excitation est principalement concentrée au niveau du bord d'attaque du HTP.Cesconclusionspartiellespermettent<strong>de</strong>représenterschématiquementl'emp<strong>la</strong>cement<strong><strong>de</strong>s</strong>sourcesd'excitations sur l'empennage horizontal sur <strong>la</strong> g. 11.5, en supposant que l'empennage n'est pasdécroché, et que l'on observe <strong>la</strong> même phénoménologie en clean et en hypersustenté.


180 Chapitre 11. Règles sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersSP=10°SP=10°No visible effectNo visible effectSP=35°SP=35°Excited zoneExcited zone“Wake buffeting”“Wake buffeting”Fig. 11.5 Schématisation <strong>de</strong> l'eet du braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers internes/externes sur l'empennagehorizontal <strong>de</strong> l'A380. En rouge sont <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées les principales zones impactées.11.3 Résultats d'essais en vol11.3.1 A380 MSN1Le 51ème vol <strong>de</strong> l'A380, qui a eu lieu en juillet 2005 concernait les interactions spoilers/HTP.Diérents groupements <strong>de</strong> spoilers ont été testées, mais en l'absence <strong>de</strong> tout capteur spécique à cegenre d'analyse (accéléromètre ou kulites), seul le "ressenti" <strong><strong>de</strong>s</strong> membres <strong>de</strong> l'équipage, recueilli à<strong>la</strong> suite du vol, peut être analysé.Conditions <strong>de</strong> vol :Mach = 0.6 z = 15000ftLesbraquagesdutableau11.1ontététestés(listenonexhaustive,car<strong><strong>de</strong>s</strong>pianotages<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers1 et 2 ont été réalisés en plus).Spoilers 1 et 2 Spoilers 3, 4 et 5 Spoilers 6, 7 et 825 ◦ 0 ◦ 35 ◦25 ◦ 5 ◦ 35 ◦25 ◦ 10 ◦ 35 ◦25 ◦ 35 ◦ 35 ◦25 ◦ 0 ◦ 45 ◦0 ◦ 0 ◦ 45 ◦25 ◦ 0 ◦ 45 ◦20 ◦ 20 ◦ 45 ◦Tab.11.1Listenonexhaustive<strong><strong>de</strong>s</strong>combinaisons<strong><strong>de</strong>s</strong>poilers<strong>de</strong>l'A380testésenvol.Despianotagesont été réalisés en plus. La <strong>de</strong>rnière conguration représente <strong>la</strong> conguration nale choisie pour <strong>la</strong><strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgenceOn considère que seuls les spoilers 1 à 4 <strong>de</strong> l'A380 sont <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers internes, car leur sil<strong>la</strong>geimpacte l'empennage.Un élément intéressant est que tous ces spoilers n'ont pas le même eet sur le tremblement, et pluson s'éloigne <strong>de</strong> l'emp<strong>la</strong>nture, plus les vibrations sont importantes. Sachant que celles-ci se traduisent


11.3 Résultats d'essais en vol 181(a) Spoilers 1 et 2 : eet présent, mais le spoiler 2 a plus d'eet que le spoiler 1(b) Spoilers 3, 4 et 5 : Forts niveaux <strong>de</strong> vibrations observés.Les braquages supérieurs à 35 ◦ ne sont pas acceptables(c) Spoilers 6, 7 et 8 : aucun eet ressentiFig. 11.6 Compte rendu <strong><strong>de</strong>s</strong> principaux eets notés lors <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en volprincipalement par du roulis, le bras <strong>de</strong> levier entre l'axe ⃗x et <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> l'empennage impactée parles spoilers sera <strong>de</strong> ce fait un paramètre fondamental.11.3.2 Congurations <strong>de</strong> spoilers retenues pour les autres avions <strong>de</strong> <strong>la</strong> gammeAirbusLa g. 11.7 et le tableau 11.2 représentent les congurations exploitées actuellement sur lesA330/A340 et sur toute <strong>la</strong> gamme A318/A319/A320 pour <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence. Dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong>mono-couloirs, il faut remarquer <strong>la</strong> taille très imposante <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers comparativement à <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> voilure, expliquant le fait que seuls les spoiler 2, 3 et 4 sont utilisés pour <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence.Fig.11.7Schématisationdusil<strong>la</strong>ge<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilersinternes<strong><strong>de</strong>s</strong>longscourriers(a)et<strong><strong>de</strong>s</strong>mono-couloirs(b)


182 Chapitre 11. Règles sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersSP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6 SP1 SP2 SP3 SP4 SP5< 25 ◦ 30 ◦ 30 ◦ 30 ◦ 30 ◦ 30 ◦ 0 ◦ 20 ◦ 40 ◦ 40 ◦ 0 ◦A340-300 A320Tab. 11.2 Conguration <strong>de</strong> spoiler retenue pour <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence sur A340 et A320Sur long-courrier on peut braquer le spoiler interne à 25 pour <strong><strong>de</strong>s</strong> ◦ V c < 330kt, avant d'êtrecomplètement inhibé à V c = 365kt. Ceci n'est permis que grâce à <strong>la</strong> taille mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te <strong>de</strong> ce spoiler parrapport à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure.Sur mono-couloirs, <strong>la</strong> situation est assez diérente, car les spoilers sont comparativement bien plusvolumineux. Même si les spoilers 2, 3 et 4 sont <strong>la</strong>rgement susants pour réaliser cette fonction, lespoiler 1 génère <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux <strong>de</strong> vibrations intolérables.11.4 Synthèse globaleA partir <strong><strong>de</strong>s</strong> observations faites avec BILHI, AWIATOR, le retour d'expérience <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en volA380 et connaissant les congurations <strong>de</strong> spoilers utilisées pour <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>cente d'urgence sur une partie<strong><strong>de</strong>s</strong> avions <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme Airbus, le sil<strong>la</strong>ge est c<strong>la</strong>irement le facteur déterminant pour <strong>la</strong> création <strong>de</strong>tremblement sur le p<strong>la</strong>n horizontal. Les phénomènes d'anticipation du décrochage du p<strong>la</strong>n du fait<strong>de</strong> l'augmentation <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce locale sont bien plus marginaux, et ne concernent qu'un nombrerestreint <strong>de</strong> points du domaine <strong>de</strong> vol.On peut alors mettre en avant les points suivants :Le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers est le poste le plus important <strong>de</strong> buetingLaposition<strong><strong>de</strong>s</strong>spoilerslelong<strong>de</strong>l'axe ⃗y xelebras<strong>de</strong>levier,etdoncl'intensité<strong><strong>de</strong>s</strong>vibrationsLes vibrations varient en polynôme <strong>de</strong> δSP avec n n > 1Il existe un braquage critique au <strong>de</strong><strong>la</strong> duquel le niveau <strong>de</strong> vibration est inacceptable Plus gros sera le spoiler, plus intenses seront les vibrationsDés lors, on peut dénir trois zones distinctes pour le positionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers associées à unrisque <strong>de</strong> vibration <strong>de</strong> l'empennage (g. 11.8) : une zone intérieure, une zone médiane et une zoneextérieure.Le sil<strong>la</strong>ge <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone intérieure impacte l'interne <strong>de</strong> l'empennage. Même si l'eet <strong>aérodynamique</strong><strong>de</strong> ces spoilers sur le HTP reste fort, compte tenu du bras <strong>de</strong> levier plus faible, lesvibrations ressenties dans l'appareil <strong>de</strong>vraient être plus faibles. En se basant sur les résultats obtenussuite aux essais en vol A380, <strong><strong>de</strong>s</strong> braquages maximums <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 25 ou ◦ 30 peuvent êtreenvisagés. Naturellement, ce n'est qu'un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur qui dépendra à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> ◦ <strong>la</strong> géométrie<strong><strong>de</strong>s</strong> spoiler et <strong>de</strong> l'empennage.La zone médiane, dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié <strong>de</strong> l'empennage, est <strong>la</strong> plus problématique, car outre lesimportants eets <strong>aérodynamique</strong>s, le bras <strong>de</strong> levier est bien plus fort. Les vibrations seront doncélevées, limitant le braquage <strong>de</strong> ce fait à <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs plus faibles <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 20 maximum.Enn, <strong>la</strong> zone externe ne pose pas <strong>de</strong> problème particulier, dés lors que le sil<strong>la</strong>ge ◦ <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers nerisque pas <strong>de</strong> toucher l'empennage. Un spoiler situé à une envergure supérieure à b H ne sera pasproblématique.Ces règles sommes toutes basiques sont néanmoins assorties d'un certain nombre <strong>de</strong> limitations.Tous d'abord, insistons sur le fait que les braquages maximums indiqués ne sont que <strong><strong>de</strong>s</strong> ordres<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs, qui dépen<strong>de</strong>nt fortement <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> vol (nombre <strong>de</strong> Mach avant tout), <strong>de</strong> <strong>la</strong>géométrie <strong>de</strong> l'avion, ainsi que <strong>de</strong> son inertie.Avec une modélisation basique, on écrit le moment <strong>de</strong> roulis Mx induit par l'eort <strong>aérodynamique</strong>


11.4 Synthèse globale 183yOuter spoilersy HTPMiddle spoilersInner spoilers~y HTP /2y=0BuffetinglevelInner spoilersBuffetinglevelMiddle spoilersBuffetinglevelOuter spoilersUnacceptableUnacceptableSafeCriticalCriticalSafe10°20°Dsp crit=30°Spoiler Safe<strong>de</strong>flectionDsp10° crit =20°30°Spoiler<strong>de</strong>flection10°20°30°Spoiler<strong>de</strong>flectionFig. 11.8 Règles génériques relinant <strong>la</strong> position <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers et le risque <strong>de</strong> tremblement surl'empennage. Les braquages maximums indiqués ne sont que <strong><strong>de</strong>s</strong> ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urF z supposé ponctuel et uniquement selon l'axe ⃗z, en notant l Vle bras <strong>de</strong> levierMx = F z · l VNotons d2 θl'accélération angu<strong>la</strong>ire autour <strong>de</strong> l'axe ⃗x qui quantie les vibrations et Idθ 2xx le momentd'inertie autour <strong>de</strong> l'axe ⃗x. On a donc :I xxd 2 θdt 2 = Mx ↔ d2 θdt 2 = MxI xxet I xx ∝ M avion · baile, ce qui signie que plus l'avion sera lourd, plus les vibrations seront atténuées.Les braquages maximums 2 indiqués dans <strong>la</strong> g. 11.8, qui ont été établis principalement à partir <strong>de</strong>données sur <strong><strong>de</strong>s</strong> avions lourds (A380 et A340), doivent être revus à <strong>la</strong> baisse pour <strong><strong>de</strong>s</strong> avions pluslégers comme <strong><strong>de</strong>s</strong> mono-couloirs, mais aucune valeur précise ne pourra être donnée cependant.


184 Chapitre 11. Règles sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers


Conclusion et perspectivesCette thèse est le prolongement <strong>de</strong> nombreux travaux qui ont été menés à Airbus <strong>de</strong>puis plusieursannées et dont le but était d'améliorer <strong>la</strong> capacité <strong><strong>de</strong>s</strong> ingénieurs à modéliser l'<strong>aérodynamique</strong>d'un avion avec ses <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> braquées.Les diérentes étu<strong><strong>de</strong>s</strong> présentées dans ce mémoire ont montré l'intérêt <strong>de</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériquesplus ou moins complexes, appliquées à <strong>la</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>voilure d'un avion. Ces métho<strong><strong>de</strong>s</strong> complètent et supp<strong>la</strong>ntent dans certains cas précis les c<strong>la</strong>ssiquesessais en souerie et métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semi-empiriques, qui étaient les outils <strong>de</strong> prédilection utilisés à Airbuspour établir les Données Aérodynamiques.Les modèles et méthodologies qui ont été présentés dans ce mémoire permettent à l'ingénieur ModèlesAérodynamiques <strong>de</strong> disposer d'outils grâce auxquels il peut fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiquesplus précises, plus rapi<strong>de</strong>ment et en adéquation avec chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> phases du développement<strong>de</strong> l'avion, qui contribueront à un meilleur dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.Très appliquée, <strong>la</strong> démarche proposée a consisté à exploiter les diérents outils disponibles an<strong>de</strong> créer <strong>de</strong> nouveaux modèles et méthodologies, améliorant les modélisations <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong>spoilers et permettant donc un meilleur dimensionnement. Toutes les phases du développement ontété abordées, et <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats <strong>de</strong> ces étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont été présentés et exploités par les diérentsclients du département d'Aérodynamique d'Airbus, intervenant dans <strong><strong>de</strong>s</strong> programmes commel'A380, l'A350 XWB ou même sur <strong><strong>de</strong>s</strong> avant-projets.Dans ce travail <strong>de</strong> recherche, après une première partie présentant les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> et<strong>de</strong> leur modélisation, trois axes ont été traités, consistant en trois étapes majeures du processus <strong>de</strong>conception d'un avion Airbus : Dans le premier axe, représentant les sta<strong><strong>de</strong>s</strong> les plus avancés du développement, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>Chimère a été utilisée pour pouvoir créer <strong>de</strong> toutes pièces <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles analytiques <strong>de</strong> répartitions<strong>de</strong> charges sur <strong>la</strong> voilure et sur l'empennage horizontal. Situé plus en amont du cycle <strong>de</strong> développement, le <strong>de</strong>uxième axe visait à utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong>numériques rapi<strong><strong>de</strong>s</strong> basées sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne portante, et à les appliquer conjointementà <strong><strong>de</strong>s</strong> modélisation <strong>aérodynamique</strong>s, pour fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques préliminaires. Enn, l'objectif du troisième et <strong>de</strong>rnier axe était <strong>de</strong> proposer <strong><strong>de</strong>s</strong> règles très simples, utilisablesdès les phases d'avant-projets, an <strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong> conception <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers sur <strong>la</strong> voilure. Desaspects liés aux qualités <strong>de</strong> vol ont été considérés, mais aussi liés aux performances, en évaluantletremblementsurl'empennagehorizontalqu'ilspeuventgénérerlorsqu'ilssontbraqués.Dans ces trois parties, l'objectif était <strong>de</strong> proposer une vue d'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> modélisations <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> utilisables dans l'industrie, et applicables dans toutes les phases du cycle <strong>de</strong>développement.


186 Conclusion et perspectivesModèles <strong>de</strong> charges spoilers braqués pour Données AérodynamiqueLes modèles d'ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> pour Qualités <strong>de</strong> Vol et pour Charges présentsdans les Données Aérodynamiques actuelles sont incohérents. D'une part, l'intégration <strong><strong>de</strong>s</strong> modèlesanalytiques <strong>de</strong> Charges ne permet pas <strong>de</strong> retrouver les ecacités QDV, et d'autre part l'ensemble<strong><strong>de</strong>s</strong> cas traités par les modèles QDV, notamment les cas <strong>de</strong> pianotages, n'est pas abordé par lesmodèles <strong>de</strong> Charges. Le projet DARIUS a été <strong>la</strong>ncé an <strong>de</strong> rendre les Données Aérodynamiquespour QDV et pour Charges compatibles, et donc <strong>de</strong> pallier ces <strong>la</strong>cunes. Cette partie du mémoire,dont l'objectif était <strong>de</strong> proposer <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> Charges voilure et HTP lorsque les spoilers sontbraqués compatibles avec les modèles QDV, s'inscrit dans ce contexte.La démarche suivie a consisté à analyser l'<strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, en termes <strong>de</strong> chargeslocales et <strong>de</strong> coecients globaux, pour comprendre certaines propriétés qui seront à <strong>la</strong> base <strong><strong>de</strong>s</strong> modèlescréés. Pour ce<strong>la</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs numériques ont été produits en utilisant <strong>la</strong> technique <strong><strong>de</strong>s</strong> mail<strong>la</strong>gesrecouvrants,diteChimère,disponibledansleco<strong>de</strong>elsA<strong>de</strong>l'ONERA.Outresabonneprécision,cettetechnique est exploitée à Airbus dans une chaîne <strong>de</strong> calcul permettant <strong>de</strong> générer rapi<strong>de</strong>ment <strong><strong>de</strong>s</strong>mail<strong>la</strong>ges d'avions avec spoilers braqués.Les modèles présentés ici ont été repris dans le projet DARIUS, an <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> base pourl'établissement <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques <strong>de</strong> l'A350 XWB.Méthodologies pour Données Aérodynamiques préliminairesL'optimisation du dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> nécessite <strong>de</strong> prendre en compte lesprincipaux critères <strong><strong>de</strong>s</strong> métiers concernés par l'<strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers : Qualités<strong>de</strong> Vol, Performances et Charges. Les Données Aérodynamiques représentent les données d'entréepour ces métiers, à partir <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles ils peuvent vali<strong>de</strong>r ou non un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>. Jusqu'à présent,à cause <strong><strong>de</strong>s</strong> dicultés à fournir rapi<strong>de</strong>ment <strong><strong>de</strong>s</strong> données exploitables par les Charges et par lesPerformances, seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> critères QDV étaient considérés pour le dimensionnement préliminaire. Lesautres métiers n'intervenaient que plus tard dans le processus.S'appuyant en partie sur les avancées récentes dans le domaine <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>aérodynamique</strong>srapi<strong><strong>de</strong>s</strong>, le projet WIMMO a été <strong>la</strong>ncé an <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce un processus <strong>de</strong> dimensionnementpréliminaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> prenant en considération l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> critères <strong><strong>de</strong>s</strong> métiersimpliqués. Pour ce<strong>la</strong>, un ensemble d'outils a été mis en p<strong>la</strong>ce an <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluations rapi<strong><strong>de</strong>s</strong>et cohérentes entre elles <strong><strong>de</strong>s</strong> ecacités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, adaptées à chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> trois métiersclients du département d'<strong>aérodynamique</strong>.Le cas <strong>de</strong> démonstration étudié dans ce mémoire consistait à vali<strong>de</strong>r un concept d'aileron en <strong>de</strong>uxparties (split aileron) sur A320, actionné par quatre Actionneurs Electro-Mécaniques au lieu <strong>de</strong><strong>de</strong>uxservocomman<strong><strong>de</strong>s</strong>doublées<strong><strong>de</strong>s</strong>actionneursélectro-hydrauliquespourunaileronc<strong>la</strong>ssique.Cetteétu<strong>de</strong> s'est avérée prometteuse, avec d'importants gains <strong>de</strong> masses estimés à <strong>la</strong> clé.Cette étu<strong>de</strong> était surtout une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité et <strong>de</strong> démonstration <strong>de</strong> l'intérêt d'un projetcomme WIMMO. Le principal résultat à retenir est que <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un processus multidisciplinaired'évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, qui privilégie le temps <strong>de</strong> réponse sur <strong>la</strong> précision<strong>de</strong> <strong>la</strong> donnée fournie, permet <strong>de</strong> converger rapi<strong>de</strong>ment vers une solution prometteuse. Les outilsrapi<strong><strong>de</strong>s</strong> sont donc essentiels et complètent dans les premières itérations d'un programme d'avion lesmétho<strong><strong>de</strong>s</strong> plus puissantes, mais plus coûteuses, comme <strong>la</strong> CFD RANS ou les essais en souerie.


Conclusion et perspectives 187Support aux avant-projets pour <strong>la</strong> conception <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilersEncore plus tôt dans le développement d'un avion, le département responsable <strong><strong>de</strong>s</strong> avant-projetsnécessite certaines règles pour gui<strong>de</strong>r <strong>la</strong> conception <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. En générant un fort décollementen leur aval, l'évaluation <strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong> est plus complexe que celui <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons.L'impact d'une modication géométrique sur leurs ecacités se révèle assez délicat à estimer. Deplus, quand ils sont braqués, les spoilers peuvent générer dans certains cas <strong>de</strong> gure du tremblementsur l'empennage horizontal, fortement dérangeant pour l'équipage et les passagers, et qui fatigue <strong>la</strong>structure. Ce phénomène aéroé<strong>la</strong>stique doit être réduit au maximum, mais à cause <strong>de</strong> sa complexité,son évaluation ne peut se faire que très tard dans le développement <strong>de</strong> l'avion, lors <strong><strong>de</strong>s</strong> essais en vol.Ces <strong>de</strong>ux thèmes constituent donc <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins forts émanant <strong><strong>de</strong>s</strong> avant-projets, et ont été étudiésdans <strong>la</strong> partie IV.Des calculs elsA-Chimère sur A320 ont été eectués à M = 0.5 sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations représentant<strong><strong>de</strong>s</strong> eets paramétriques sur <strong>la</strong> géométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. A partir <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> référence, l'impact<strong>de</strong> modications <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> cor<strong>de</strong> du spoiler, <strong>la</strong> position en cor<strong>de</strong> et en envergure, ou encore<strong>la</strong> èche <strong>de</strong> leur charnière a été estimé pour les quatre principaux coecients <strong>aérodynamique</strong>s (Cz,Cl, Cm et Cx).Pour fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> règles re<strong>la</strong>tives à l'évaluation du tremblement <strong>de</strong> l'empennage, <strong><strong>de</strong>s</strong> résultatsprovenant d'essais en souerie dans <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> recherches (BILHI et AWIATOR) ainsi que<strong><strong>de</strong>s</strong> résultats d'essais en vol sur <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> avions <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme Airbus ont été confrontés. Letremblement est apparu <strong>la</strong> plupart du temps comme dû à une interaction <strong>de</strong> l'empennage avec lesil<strong>la</strong>ge turbulent <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, et n'évolue pas linéairement avec l'angle <strong>de</strong> braquage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong>. Deplus, si <strong>la</strong> zone impactée est située dans <strong>la</strong> partie externe <strong>de</strong> l'empennage, compte tenu du plus fortbras <strong>de</strong> levier, les vibrations seront plus intenses. Ces éléments doivent être considérés lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>dénition préa<strong>la</strong>ble <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.Suites industrielles et perspectivesLe modèle <strong>de</strong> charges voilure présenté dans <strong>la</strong> partie II est actuellement à l'étu<strong>de</strong> dans le projetDARIUS, et a servi <strong>de</strong> point <strong>de</strong> départ pour é<strong>la</strong>borer un nouveau modèle <strong>de</strong> charges spoilers braqués.Le développement se poursuit actuellement, et ce modèle sera utilisé dans le programme A350XWB. La gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre spoilers, gérée <strong>de</strong> façon basique dans le modèle du mémoiredoit évoluer pour être plus précise et supporter les cas où <strong>de</strong>ux spoilers non consécutifs sont braqués.Le modèle empennage sera repris et amélioré dans les mois qui viennent, toujours dans le cadre duprojet DARIUS.Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance aux métho<strong><strong>de</strong>s</strong> numériques pour é<strong>la</strong>borer ces modèles, seules les congurationscroisière ont été étudiées. En eet, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Chimère, extrêmement ecace sur cescongurations, se révèle très délicate à mettre en ÷uvre sur <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations hypersustentées. Lesproblèmes que posent le masquage et <strong>la</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> points orphelins dans les zones <strong>de</strong> recouvrement<strong>la</strong> ren<strong>de</strong>nt plus complexe à industrialiser que l'approche non-structurée disponible dans le solveurTau par exemple. Finalement, quel que soit l'outil utilisé, il sera nécessaire à terme d'être en mesure<strong>de</strong> calculer ecacement <strong><strong>de</strong>s</strong> congurations hypersustentées, et donc <strong>de</strong> disposer d'une chaîne <strong>de</strong>calcul ecace an <strong>de</strong> couvrir l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins <strong>de</strong> modélisation.La capacité <strong>de</strong> modéliser rapi<strong>de</strong>ment les <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>, mise en p<strong>la</strong>ce dans le projetWIMMO a démontré avec le cas <strong>de</strong> démonstration traité dans ce mémoire, un potentiel très intéressant.Si seuls <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons ont été étudiés, <strong>la</strong> démarche doit être dorénavant étendue aux spoilers.Les outils développés doivent bien entendu être complétés (notamment pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> traînée),


188 Conclusion et perspectiveset les futures améliorations <strong>de</strong> PAMELA (gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> souplesse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> compressibilité, <strong>de</strong> l'eet <strong><strong>de</strong>s</strong>ol...) seront apportées <strong>de</strong> façon continue à <strong>la</strong> chaîne PAMELA_PARAM. A terme, l'objectif est <strong>de</strong>disposerd'outilspermettantledimensionnementrapi<strong>de</strong><strong>de</strong>l'ensemble<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>surfaces</strong>mobiles<strong>de</strong>l'avion.Les règles <strong>de</strong> dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers présentées dans <strong>la</strong> partie IV ont permis <strong>de</strong> mieuxappréhen<strong>de</strong>r <strong>la</strong> physique <strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong>, et surtout <strong>de</strong> proposer <strong><strong>de</strong>s</strong> règles très simples pour faciliterleur dimensionnement. Le besoin avait c<strong>la</strong>irement été i<strong>de</strong>ntié, et les résultats <strong>de</strong> ces étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont étéproposés au département responsable du dimensionnement QDV <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers. Ils ont été exploitésdans le cadre du programme A350XWB.Il semble maintenant c<strong>la</strong>ir que le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> serad'autant plus ecace que <strong><strong>de</strong>s</strong> outils pour générer <strong><strong>de</strong>s</strong> Données Aérodynamiques, adaptésà chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> phases <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> l'avion et permettant <strong>de</strong> répondre auxbesoins <strong>de</strong> tous les métiers impliqués seront disponibles. En utilisant <strong>la</strong>rgement lesoutils numériques, <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles et <strong><strong>de</strong>s</strong> méthodologies adaptées à l'établissement <strong><strong>de</strong>s</strong>Données Aérodynamiques <strong><strong>de</strong>s</strong> phases d'avant-projets, jusqu'aux phases les plus avancéesdu cycle <strong>de</strong> conception d'un avion ont été développées dans cette thèse. Cesmodèles et méthodologies contribuent dès aujourd'hui à améliorer le dimensionnement<strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers.


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Article présenté à <strong>la</strong> 1 st CEAS -European Air & Space Conference ,10-13 septembre 2007


PARAMETRIC EFFECTS ON SPOILER GEOMETRY ASSESSMENT WITHCHIMERA TECHNIQUEX. BertrandAirbus316 route <strong>de</strong> Bayonne 31060 Toulouse Ce<strong>de</strong>x 9, France1. ABSTRACTThis paper presents the use of CFD methods based onRANS equations and Chimera technique to simu<strong>la</strong>tethe flow on a transport aircraft with <strong>de</strong>ployed spoilers toimprove the physical un<strong>de</strong>rstanding of these control<strong>surfaces</strong>.The first part of the paper exp<strong>la</strong>ins spoileraerodynamics and their interactions with the wings,HTP and VTP. Then, spoiler geometry is modified as afunction of various parameters (position on wing spanand chord, hinge line sweep, spoiler chord size) andthe impact of these geometrical effects on handlingqualities coefficients is <strong>de</strong>tailed.2. INTRODUCTIONPrediction of spoiler effectiveness and hinge moment isan important part of the aircraft sizing process, asthese <strong>de</strong>vices have a significant impact on handlingqualities and final aircraft weight. The flowfield of awing with <strong>de</strong>flected spoiler is complex, with massiveseparation, possible reattachment and vortex shedding,making the study of this control surface very difficult tosimu<strong>la</strong>te with CFD. Until recently, only costly windtunnel tests and semi-empirical methods (SEM) withlimited accuracy were employed to mo<strong>de</strong>l spoilereffectiveness of Airbus aircraft.Spoilers are first sized thanks to SEM, based on Airbusexperience on previous aircraft. SEM are very fast andthey provi<strong>de</strong> good results in many cases, if these casesare not too different from existing aircraft. Nevertheless,SEM accuracy is limited, and the physicalun<strong>de</strong>rstanding of the phenomenon can be furtherimproved. Consequently, some margins have to beconsi<strong>de</strong>red, to ensure the handling qualities of theaircraft in all cases. These margins increase the aircraftweight, on the one hand directly through the spoilersize, and on the other hand by requiring biggeractuators.The next step is to test a representative mo<strong>de</strong>l in awind tunnel to <strong>de</strong>termine more precisely the spoilereffectiveness, in or<strong>de</strong>r to create Aerodynamic Data.Because of the significant cost of each wind tunnelmo<strong>de</strong>l, and the required manufacturing lead-time tobuild it, it is very difficult to improve spoiler-sizingrelying only on wind tunnel tests. Consequently, thereis an opportunity to optimize the sizing of spoilers andactuators compared to the past.Several studies (see [4] & [6] for example) have beenrealized to <strong>de</strong>termine the flow around an airfoil with a<strong>de</strong>flected spoiler through numerical computations.While the 2D physical phenomena appears to be wellknown, the limited number of 3D studies (see [1], [2],[3], & [5]) suggests the physical un<strong>de</strong>rstanding of theflow around a wing with <strong>de</strong>ployed spoilers is quiterestricted.CFD has been used at Airbus for a long time for shape<strong><strong>de</strong>s</strong>ign and optimization. With the recent progress innumerical simu<strong>la</strong>tions, involving automatic meshgeneration and a wi<strong>de</strong> use of the Chimera technique(see [8] and [9]), CFD is more and more used togenerate Aerodynamic Data, including aileron andspoiler effectiveness. The capability of elsA to computeconfigurations with <strong>de</strong>flected spoilers was studied byFillo<strong>la</strong> et al. ([1] & [2]) <strong>de</strong>monstrating the accuracy ofelsA with Chimera meshes to <strong>de</strong>termine spoilereffectiveness for Aerodynamic Data, by comparisonwith wind tunnel tests. This study also emphasized theinteractions between Horizontal and Vertical TailP<strong>la</strong>nes (HTP & VTP) and spoiler wake, and thenecessity to simu<strong>la</strong>te asymmetrical aircraft to calcu<strong>la</strong>terolling moment, because of interactions between leftand right wings.FIG. 1: Cp curves on a single aisle aircraft with<strong>de</strong>flected spoiler at M=0.5 α=2°, δsp=30°. The spoiler ismo<strong>de</strong>lled thanks to a Chimera overset mesh.The Chimera approach is revealed to be extremelyinteresting because it enables easy & quick mo<strong>de</strong>llingof aircraft with <strong>de</strong>ployed spoilers and allows to improvethe physical un<strong>de</strong>rstanding of the associated flowfeatures. In this paper, several basic effects on spoiler<strong>la</strong>yout have been i<strong>de</strong>ntified, such as spoiler size andposition. This has been investigated throughapplication on a c<strong>la</strong>ssical Airbus aircraft withconventional HTP and VTP. The objective is to provi<strong>de</strong>


a physical analysis of the flow behaviour according tothe consi<strong>de</strong>red effect in or<strong>de</strong>r to ease the configurationoptimization.3. NUMERICAL METHODSThe numerical analysis has been realized with the elsA(see [7]) solver, <strong>de</strong>veloped by ONERA, CERFACS andAirbus. ElsA is an object-oriented solver, for structuredmultiblocks and multigrid meshes. The main interest ofelsA for this study is its ability to treat Chimera oversetmeshes, which is useful for moveable surfaceapplications.DCz, DCx and DCm are calcu<strong>la</strong>ted on a symmetricalmesh (spoilers <strong>de</strong>flected on both wings), whereas DClis calcu<strong>la</strong>ted on a asymmetrical mesh with spoiler<strong>de</strong>flected on right wing only, in or<strong>de</strong>r to take intoaccount interaction between left and right wings (see§4.2).4. SPOILER PHYSICS4.1. Spoiler aerodynamicsEven if spoilers/airbrakes have different applications(lift dumping, emergency <strong><strong>de</strong>s</strong>cent, roll control, loadalleviation…), the goal of these <strong>surfaces</strong> is globally toincrease aircraft drag and to <strong>de</strong>crease lift through amassive separation on the upper wing.Pressure in front of the <strong>de</strong>flected surface rises, andshockwaves move upstream at transonic Machnumber. The flow separates behind the spoiler, dividingthe pressure distribution in three zones with positiveand negative lift (FIG. 3), with a massive impact onwing loads distribution (FIG. 5). Wing lift is thencompletely <strong><strong>de</strong>s</strong>troyed, and thanks to the flowseparation behind the spoiler, drag is wi<strong>de</strong>ly increased.Lift > 0FIG. 2: Chimera mesh overset for spoilerA global aircraft mesh with <strong>de</strong>flected spoiler can be<strong>de</strong>composed into two domains:−−Aircraft meshSpoiler mesh (generated with an automaticmesher)The aircraft mesh is the same for all calcu<strong>la</strong>ted casesand only new spoiler meshes have to be generated.Fillo<strong>la</strong> has validated this approach by comparison ofCFD calcu<strong>la</strong>tions with wind tunnel tests, in or<strong>de</strong>r togenerate data for handling qualities. There was a goodagreement between wind tunnel test results and hiscalcu<strong>la</strong>tions for DCz, DCx, DCl and DCm, with andwithout HTP/VTP.Lift > 0Lift < 0FIG. 3: Pressure distribution on wing with and without<strong>de</strong>ployed spoilers at y/b=0.55, M=0.8, α=2°, δsp=20°The huge negative lift zone at mid-profile with a<strong>de</strong>ployed spoiler increases wing pitching momentcalcu<strong>la</strong>ted at 25% Aerodynamic Mean Chord (AMC)(FIG. 4).This paper, based on the results of this previous study,assumes that elsA with Chimera mesh for spoiler<strong>de</strong>flection represents an appropriate means to mo<strong>de</strong>lthe airflow, and can give accurate data easilyThe aircraft mesh represents a c<strong>la</strong>ssical single aisleaircraft, with HTP (setting angle i H=-0.82°), VTP, wingtip fences, nacelle and pylon. There are 4M no<strong><strong>de</strong>s</strong> inthis mesh, and approximately 1M in the spoiler mesh.Cm>025%AMCThe turbulence mo<strong>de</strong>l used is the Airbus standardmo<strong>de</strong>l Spa<strong>la</strong>rt-Allmaras. All calcu<strong>la</strong>tions have beencarried out by applying a multigrid method with twolevels, with both angle of attack and si<strong><strong>de</strong>s</strong>lip at 0°. TheMach number is 0.5, with a Reynolds number of 29.10 6 .FIG. 4: Spoiler <strong>de</strong>flection creates nose-up pitchingmoment


4.2. Interactions4.2.1. Left/right wing interactionsFIG. 5 shows the necessity to use asymmetricalmeshes to mo<strong>de</strong>l accurately interactions between rightand left wings to calcu<strong>la</strong>te rolling moment.Discrepancies appear on the internal right wingbetween symmetrical and asymmetrical configurations.The right wing spoiler has also a small effect on thewhole left wing, <strong>de</strong>creasing its lift. Finally, interactionsbetween left and right wings are extremely important forrolling moment calcu<strong>la</strong>tion. A full asymmetrical aircraftmesh gives more accurate results.VorticesFIG. 6: The total pressure loss in the spoiler wakehighlights vortices at spoiler tipsFIG. 5: Wing lift increment distribution in cleanconfiguration and symmetrical/asymmetrical externalspoiler <strong>de</strong>flection M=0.5, α=0°, δsp=20°Therefore, even if the spoiler’s wake does not touchdirectly the tailp<strong>la</strong>nes, these vortices modify the localdownwash ε on the HTP, and <strong>de</strong>termine the main partof spoiler/horizontal tailp<strong>la</strong>ne interactions according tothe following principle:⎛ ∂Cz⎞(1) ( α − ε + i −α)CzHTP= ⎜ ⎟ ∞ H 0H⎝ ∂α⎠HTPHalf A/C AsymmetricalA/CDCl 100% 92%TAB 1: rolling moment effectiveness calcu<strong>la</strong>ted with aasymmetrical aircraft mesh (interactions mo<strong>de</strong>lled) or ahalf aircraft mesh (no interactions between the twowings)4.2.2. Spoiler/Tailp<strong>la</strong>nes interactionsε ↑ε ↓Spoiler<strong>de</strong>flectionBecause of loads gradient at spoiler tips (FIG. 6), twocontra-rotating vortices are generated, which inducevelocities on the HTP.FIG. 7: Vortices trailing from spoiler tips induce verticalvelocities that modify the local downwashConsequently, the re<strong>la</strong>tive position of HTP and spoileris the prepon<strong>de</strong>rant factor. In this study, as <strong>de</strong>flectedspoilers are always external to the HTP, they increasethe downwash. Hence, HTP lift is slightly reduced,which increases global aircraft lift effectiveness:Full A/C Wing HTPDCz 100% 97% 3%TAB 2: lift effectiveness <strong>de</strong>compositionNevertheless, this downwash increment on HTPreduces the drag effectiveness (FIG. 8). The projectionof HTP lift in aircraft aerodynamic axis system shows adrag term along x-axis ( CzHTP⋅sinε). For negative HTP


lift and positive downwash, this drag is negative aswell.Finally, with <strong>de</strong>ployed spoilers, because of downwashincrement ∆ε, HTP drag increment is negative,reducing spoiler drag effectiveness.LeftRightδsp=0°V ∞ HTPV ∞εCx trim (0°)=Cz H .sin εαHTPCz H 0°V ∞ HTPCx trim (δsp)=Cz H .sin (ε+∆ε)αεHTPCx HWith asymmetrical spoiler <strong>de</strong>flection, VTP is put in asi<strong><strong>de</strong>s</strong>lip field, also contributing to rolling moment (FIG.10).∆εCz H 0), resulting in a negative trimdrag increment: DCxtrim= Cxtrim(δsp)-Cxtrim(0°)


all together.• Spoiler chord modification: the reference case isthe <strong>la</strong>rge one. The chords of the two other casesare smaller, representing 50% and 75% of thereference chord.Small spoiler(Chord=50%)High sweepMediumsweepSmall sweep5.2. Physical analysisLarge spoiler(Chord=100%)Medium spoiler(Chord=75%)• Spoiler position along x-axis: the spoiler hinge lineis moved upstream or downstream from thereference (centered) position. As the basic aircraftspoilers are quite <strong>la</strong>rge, the chord of all these 3cases is taken as 50% of the reference one. Hingeline is moved by half the spoiler chord..5.2.1. Spoiler chord effectFirst of all, spoiler chord length has little effect on lowerwing pressures, whereas the separated zone behindthe spoiler <strong>de</strong>pends directly on this size (FIG. 11). A<strong>la</strong>rge spoiler naturally increases lift effectiveness: thedownstream lifting zone is slightly reduced and has ahuge impact on wing lift distribution (FIG. 12).UpstreamspoilerDownstreamspoilerCenteredspoilerFIG. 11: Pressure distribution on wing with differentspoiler chords at y/b=0.55, M=0.5, α=0°, δsp=20°• Spoiler position along y axis: the spoiler is movedby 25% of its length in the inboard or outboarddirection, with the same span and the same hingeline. The used chord is the reference one.Centered spoilerInternalspoilerExternalspoilerFIG. 12: Wing lift increment distribution for small,medium and <strong>la</strong>rge spoiler chords, M=0.5, α=0°,δsp=20°• Sweep effect of the hinge line: the spoiler hingeline sweep angle is increased or <strong>de</strong>creased by 2°steps, through a rotation around the spoiler centre.Due to area increment, drag effectiveness growslinearly with spoiler size (FIG. 13).


FIG. 13: Wing drag increment distribution for small,medium and <strong>la</strong>rge spoiler chord, M=0.5, α=0°, δsp=20°As <strong>de</strong>tailed in TAB 5, HTP and VTP represent only asmall part of rolling moment effectiveness. Its main partcomes from the wing, so a <strong>la</strong>rge spoiler is moreefficient in terms of rolling moment.Pitching moment is higher for <strong>la</strong>rge spoilers than forsmall ones: the <strong>la</strong>rger lifting zone behind the smallspoiler reduces the nose-up pitching moment.Regarding hinge moment coefficient, direct comparisonbetween the three cases is not objective because thespoiler reference surface is modified. The fairest way tocompare the results is to consi<strong>de</strong>r the product of thereference volume and the hinge moment as directlyproportional to the dimensioned torque M applied to thespoiler:(1) M P V Cmc(2)Vspoiler =spoiler= Sdynspoilerspoiler⋅lspoiler∝ l2spoilerFIG. 14: product of hinge moment coefficient byreference volume of the spoiler, which is proportional tothe dimensioned torque5.2.2. Spoiler position along x axisShifting the spoiler hinge line position along the x-axiswith constant spoiler chord, lower wing pressures areunchanged. Only upper wing pressures vary. The liftloss with an upstream spoiler (huge negative lift zone infront of it) is ba<strong>la</strong>nced by lift creation behind thesurface. Finally, the global wing lift is the same in thethree cases, and FIG. 16 highlights the limiteddiscrepancies between the three calcu<strong>la</strong>ted cases.V spoiler is the reference volume of the consi<strong>de</strong>redspoiler, P dyn the dynamic pressure, S spoiler the spoilersurface and l spoiler its chord length. V spoiler is thusproportional to the square of l spoiler (eq. 2).As Cmc is more or less of the same or<strong>de</strong>r of magnitu<strong>de</strong>with the three different chords, V*Cmc also mainly<strong>de</strong>pends on the square of the chord. Therefore,reducing the spoiler chord by 25% nearly divi<strong><strong>de</strong>s</strong> bytwo the torque applied to the actuator.FIG. 15: Pressure distribution on the wing at y/b=0.55for 3 positions of the spoilerFIG. 16: Wing lift increment distribution for upstream,centered and downstream spoilers, M=0.5, α=0°,δsp=20°


DCx <strong>de</strong>pends linearly on this effect. An upstreamspoiler will create more drag than a downstreamspoiler, because of higher pressure differences aroundthe surface (FIG. 17).InternalspoilerCentered spoilerExternalspoilerHTPFIG. 17: Wing drag increment distribution for upstream,centered and downstream spoilers, M=0.5, α=0°,δsp=20°It is the same phenomenon for Cmc: the more thespoiler upstream, the higher the hinge moment.This geometrical effect does not modify pitch androlling moment effectiveness. Vortices intensity do notvary, so spoiler/tailp<strong>la</strong>ne interactions are the same inthe three cases.5.2.3. Spoiler position along y-axisFIG. 18: Simplified representation of vortices positionfor position along y-axis effect. Inner vortex of internalcase intersects HTPThis causes the lift increment on the HTP to vary withthe y-position of the spoiler, which is evi<strong>de</strong>nced in FIG.19, showing a downwash increment or <strong>de</strong>crement.ε ↑ε ↓We saw in §4.2 that spoiler/HTP interactions mainly<strong>de</strong>pend on their re<strong>la</strong>tive position along y-axis:downwash value evolves. This has therefore manyconsequences on lift, drag and pitching moment.First of all, we can consi<strong>de</strong>r an aircraft withouttailp<strong>la</strong>nes. As drag mainly <strong>de</strong>pends on spoiler area, it isnot changed by spoiler position along y-axis. However,an internal spoiler has a better lift effectiveness than anexternal spoiler.Thanks to a higher lever arm external spoiler has betterrolling moment effectiveness than internal spoilers. Dueto wing sweep angle, the external spoiler is further fromthe reference point for pitching moment calcu<strong>la</strong>tion(25% AMC). Therefore, external spoiler increases DCmon an iso<strong>la</strong>ted wing.FIG. 18 shows that spoiler/HTP interactions arecompletely different in the three cases. Contrary tointernal spoiler, external and centered spoiler vorticesdo not intersect HTP. Thus, internal spoiler will notincrease downwash on the whole HTP span.FIG. 19: HTP lift increment distribution for inner,centered and outer spoiler. Inner case creates positiveand negative downwashInternal spoiler has a smaller impact on HTP lift thanthe other cases, and consequently smaller pitchingmoment effectiveness.5.2.4. Spoiler sweep effectAn analysis of pressure distributions at three differentsections of the wing (internal, medium and externalspoiler span) shows that spoiler sweep effect can beexp<strong>la</strong>ined only by consi<strong>de</strong>ring the spoiler hinge lineposition on wing profile. A spoiler with a small sweepwill have its internal si<strong>de</strong> further downstream than aspoiler with a high sweep angle, and the opposite forthe external si<strong>de</strong>. Finally, pressure distributions arelocally very simi<strong>la</strong>r to those found when consi<strong>de</strong>ring theeffect of varying the position along x-axis (FIG. 20).Sweep effect might be regar<strong>de</strong>d as a simple change ofspoiler local position on the wing chord.


FIG. 20: Pressure distribution at y/b=45%, and 75%Therefore, increasing spoiler sweep angle has notmuch effect on the spoiler lift effectiveness, while thissweep increment remains small (FIG. 21). On thestudied case, a small sweep angle is a little moreefficient than a high one. This observation probably<strong>de</strong>pends on wing and spoiler geometry, and it iscertainly dangerous to extend this remark to otheraircraft. With different spoiler chord, other wingp<strong>la</strong>nform or another reference point for the rotation theten<strong>de</strong>ncies would probably be different.FIG. 22: Wing drag increment distribution for small,medium and <strong>la</strong>rge hinge line sweep angle, M=0.5,α=0°, δsp=20°Because of the limited effect on wing load distributionof hinge line sweep, pitching and rolling moments donot vary a lot.FIG. 23: Hinge moment coefficient for small, mediumand high spoiler sweep angle.FIG. 21: Wing lift increment distribution for small,medium and <strong>la</strong>rge hinge line sweep angle, M=0.5,α=0°, δsp=20°Drag increment distribution (FIG. 22) emphasizes theequivalence sweep effect/position along x-axis. Themost important drag on internal si<strong>de</strong> is obtained with ahigh sweep spoiler, whereas on external si<strong>de</strong> it isobtained with small sweep spoiler.Nevertheless, the hinge line sweep effect seems tohave an important impact on Cmc (FIG. 23). Highsweep angle generates low pressure levels behindspoiler 2, implying high Cmc for this particu<strong>la</strong>r spoiler.Reducing the sweep angle limits the hinge moment ofthis spoiler, even if it increases the ones of the otherspoiler.6. CONCLUSIONThe complexity of the flow, with massive separatedzones, on an aircraft with <strong>de</strong>ployed spoilers was asevere constraint for handling qualities quantification.Wind tunnel tests were mandatory to estimateaccurately the effectiveness of this kind of control<strong>surfaces</strong>, with an important cost and limitedoptimisation possible during aircraft <strong>de</strong>velopment.Thanks to Chimera meshing technique, CFDcomputations on an aircraft with <strong>de</strong>flected airbrakes areaffordable, and moreover they have an excellentaccuracy.A great advantage is the improvement of the physicalun<strong>de</strong>rstanding of spoiler aerodynamics: interactions


with the tailp<strong>la</strong>nes in symmetrical and asymmetricalconfiguration have been exp<strong>la</strong>ined.Then, a database of effects on spoiler geometry hasbeen calcu<strong>la</strong>ted for the purpose of configurationoptimisation. The main ten<strong>de</strong>ncies have beenexp<strong>la</strong>ined and can be used for back-to-backassessments.Nowadays, the interest of the Chimera technique forthe prediction of handling qualities of an aircraft isclear. The methodology <strong><strong>de</strong>s</strong>cribed in this paper can beexten<strong>de</strong>d to all the others moveable <strong>surfaces</strong> such asailerons, rud<strong>de</strong>r and elevator with the same advantagesand accuracy.7. REFERENCE[1] Fillo<strong>la</strong>, G., Carrier, G., Dor, J-B, “ExperimentalStudy and Numerical Simu<strong>la</strong>tion of Flow AroundWing Control Surface”, ICAS 2006 Hamburg[2] Fillo<strong>la</strong>, G., Le Pape, M-C., Montagnac, M.,“Numerical Simu<strong>la</strong>tions Around Wing ControlSurfaces”, ICAS 2004, Yokohama[3] Mertins, R., Barakat, S., Elsholz, E., “3D viscousflow simu<strong>la</strong>tion on spoiler and f<strong>la</strong>p configuration”;German Aerospace Congress 2003, Munich[4] Al-Bahi, A., “Investigation of the Flow Field Past anAirfoil-Spoiler Configuration”, AIAA 1996, Reno[5] Tinoco, E., Bogue, D., Kao, T-J., Li, P, Ball, D.,“Progress Toward CFD for Full Flight Enveloppe”,Aeronautical Journal Volume 109, October 2005[6] Costes, M, “Comparison Between Experimenta<strong>la</strong>nd Computational Results for Airfoils Equippedwith a Spoiler and a F<strong>la</strong>p”, AIAA 1985, ColoradoSprings[7] Gazaix, M., Jolles, A., Lazareff, M., ”The elsAObject Oriented Computation Tool for IndustrialApplications”, ICAS 2002, Toronto[8] Jeanfaivre G., Benoît, Ch., Le Pape, M-C.,“Improvement of the Robustness of the ChimeraMethod’, AIAA paper, 02-3290, St Louis, June2002[9] Steger, J-L., Dougherty, F-C., Benek J-A., “AChimera grid Scheme”, in Advance in GridGeneration, K.N. Ghia and U. Ghia, eds, ASMEFED, Vol. 5 pp56-69, 1983


<strong>Modélisation</strong> <strong>aérodynamique</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure d'un avion <strong>de</strong> transportLes <strong>surfaces</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voilure (ailerons et spoilers) permettentd’assurer <strong>la</strong> manœuvrabilité et le <strong>contrôle</strong> d’un avion dans tout son domaine<strong>de</strong> vol. Cette thèse s’inscrit dans une démarche d’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>modélisation <strong>aérodynamique</strong> <strong>de</strong> ces <strong>surfaces</strong>, afin <strong>de</strong> permettre uneoptimisation plus fine <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration avion. Plus précisément, l’objectifest l’é<strong>la</strong>boration d’une méthodologie reposant sur différents outils (CFD RANSet CFD rapi<strong>de</strong> principalement) permettant d’améliorer, en terme <strong>de</strong> précisionet <strong>de</strong> coût, l’estimation <strong><strong>de</strong>s</strong> efficacités <strong><strong>de</strong>s</strong> ailerons et <strong><strong>de</strong>s</strong> spoilers, dans toutel’enveloppe <strong>de</strong> vol et à chaque étape du développement.L’apport <strong><strong>de</strong>s</strong> progrès réalisés par l’utilisation <strong>de</strong> cette nouvelle méthodologiea ainsi été évalué dans une optique <strong>de</strong> production <strong>de</strong> DonnéesAérodynamiques, essentielles dans le processus <strong>de</strong> dimensionnementpluridisciplinaire <strong>de</strong> l’avion.Mots-clés : <strong>aérodynamique</strong>, aileron, spoiler, aérofrein, CFD, ligne portante,Chimère, Navier-StokesAerodynamic mo<strong>de</strong>lling of wing control <strong>surfaces</strong>Wing control <strong>surfaces</strong> (ailerons and spoilers) ensure aircraft maneuverabilityand control in its entire flight envelope. This thesis aims at improvingaerodynamic mo<strong>de</strong>lling of these <strong>surfaces</strong>, in or<strong>de</strong>r to allow a smootheroptimization of aircraft sizing. More precisely, the goal is to set-up amethodology using several tools such as CFD RANS and lifting line co<strong>de</strong> toimprove ailerons and spoilers effectiveness prediction, in the whole flightenvelope, for each step of the <strong>de</strong>velopment.Progresses brought about by this methodology were integrated in theproduction of Aerodynamic Data, mandatory in the framework ofmultidisciplinary aircraft sizing process.Keywords : aerodynamics, aileron, spoiler, airbrake, CFD, lifting line,Chimera, Navier-Stokes

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