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Commande boucle fermée multivariable pour le vol en ... - ISAE

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THÈSEEn vue de l'obt<strong>en</strong>tion duDOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSEDélivré par l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’EspaceSpécialité : systèmes automatiquesPrés<strong>en</strong>tée et sout<strong>en</strong>ue par Sebastian GAULOCHER<strong>le</strong> 25 octobre 2007<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>n formation de vaisseaux spatiauxJURYM. Wisama Khalil, présid<strong>en</strong>t du juryM. Daniel AlazardM. Samir B<strong>en</strong>nani, rapporteurM. Philippe Chevrel, rapporteurM. Jean-Pierre Chréti<strong>en</strong>, directeur de thèseM me Christel<strong>le</strong> Pittet, co-directrice de thèseÉco<strong>le</strong> doctora<strong>le</strong>Unité de recherche: systèmes: équipe d’accueil SUPAERO-ONERA CSDV(ONERA-DCSD, c<strong>en</strong>tre de Toulouse)Directeur de thèse : M. Jean-Pierre Chréti<strong>en</strong>Co-directrice de thèse : M me Christel<strong>le</strong> Pittet


Source : NASA≪ Si vous vou<strong>le</strong>z construire un navire, ne vous cont<strong>en</strong>tez pas de réunir du bois,de recruter des hommes, de <strong>le</strong>s instruire et <strong>le</strong>ur répartir <strong>le</strong>urs tâches,mais par<strong>le</strong>z-<strong>le</strong>ur de la mer que sillonnera <strong>le</strong> bateau jusqu’à <strong>le</strong>s <strong>en</strong> faire rêver. ≫W<strong>en</strong>n du ein Schiff bau<strong>en</strong> willst, so tromm<strong>le</strong> nicht die Männer zusamm<strong>en</strong>,”um Holz zu beschaff<strong>en</strong>, Werkzeuge vorzubereit<strong>en</strong> und Aufgab<strong>en</strong> zu vergeb<strong>en</strong>,sondern <strong>le</strong>hre die Männer die Sehnsucht nach dem <strong>en</strong>dlos<strong>en</strong> Meer.“attribué à Antoine de Saint-Exupéry (1900 – 1944)


iRemerciem<strong>en</strong>tsÀ l’issue de la longue période que représ<strong>en</strong>te une thèse, <strong>le</strong> mom<strong>en</strong>t est v<strong>en</strong>u de dire merci à toutes<strong>le</strong>s personnes qui ont, directem<strong>en</strong>t ou indirectem<strong>en</strong>t, de façon significative ou non, qu’ils <strong>en</strong> soi<strong>en</strong>tconsci<strong>en</strong>ts ou non, contribué à l’achèvem<strong>en</strong>t de cette thèse.J’aimerais comm<strong>en</strong>cer par remercier mes <strong>en</strong>cadrants, au nombre de trois, Daniel Alazard del’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (<strong>ISAE</strong>), Christel<strong>le</strong> Pittet du C<strong>en</strong>tre Nationald’Études Spatia<strong>le</strong>s (CNES) et Jean-Pierre Chréti<strong>en</strong> de l’Office National d’Études et de RecherchesAérospatia<strong>le</strong>s (ONERA). Les nombreuses discussions et réunions étai<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> arriveroù je suis maint<strong>en</strong>ant. J’ai particulièrem<strong>en</strong>t apprécié <strong>le</strong>s conversations avec Jean-Pierre Chréti<strong>en</strong>,ses conseils et ses <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>ts tout au long de ces trois ans.J’exprime ma gratitude <strong>en</strong>vers Samir B<strong>en</strong>nani de l’Ag<strong>en</strong>ce Spatia<strong>le</strong> Europé<strong>en</strong>ne (ESA) et PhilippeChevrel de l’Éco<strong>le</strong> des Mines de Nantes (EMN) <strong>pour</strong> avoir accepté d’être rapporteurs et <strong>pour</strong> avoirpris <strong>le</strong> temps d’étudier mon mémoire de thèse. Je remercie aussi Wisama Khalil <strong>pour</strong> avoir présidé<strong>le</strong> jury de sout<strong>en</strong>ance.Que soi<strong>en</strong>t remerciés éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t Claude Barrouil et Patrick Fabiani, directeurs successifs duDépartem<strong>en</strong>t <strong>Commande</strong> de Systèmes et Dynamique du <strong>vol</strong> (DCSD) à l’ONERA et Pierre Pelip<strong>en</strong>ko,chef du service Pilotage SCAO (PS) au CNES, <strong>pour</strong> m’avoir accueilli au sein de <strong>le</strong>urs départem<strong>en</strong>tsrespectifs. En outre, je suis très reconnaissant <strong>pour</strong> la bourse CNES-ONERA sans laquel<strong>le</strong> cette thès<strong>en</strong>’aurait pas été possib<strong>le</strong>.Je ti<strong>en</strong>s aussi à remercier Valérie Cassignol, secrétaire du DCSD, et Annie Duthy, secrétaire duservice PS, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur souti<strong>en</strong> et <strong>pour</strong> la bonne ambiance qu’el<strong>le</strong>s sav<strong>en</strong>t créer.Remerciées soi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s équipes <strong>en</strong>tières du DCSD à l’ONERA (<strong>en</strong> particulier Christel<strong>le</strong> Cumer,Michel Llibre, Jean-Marc Biannic, Gil<strong>le</strong>s Ferrères, Pierre Apkarian et Carst<strong>en</strong> Döll) et duservice PS au CNES (<strong>en</strong> particulier Michel Delpech et Pierre-Yves Guidotti) <strong>pour</strong> la collaboration<strong>en</strong>richissante. Ce fut un véritab<strong>le</strong> privilège de faire partie d’un groupem<strong>en</strong>t d’un tel nombre d’experts.Que soi<strong>en</strong>t remerciés aussi Jean-Paul Nigoul et Ghyslaine Picchi de l’ONERA <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur précieuxsouti<strong>en</strong> logistique.J’aimerais dire merci à tous <strong>le</strong>s autres doctorants et stagiaires au DCSD et à PS, <strong>en</strong> particulierA<strong>le</strong>xander Feuersänger et Andreas Knauf <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s innombrab<strong>le</strong>s heures que nous avons passées <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>.Je ne veux pas oublier de remercier mon stagiaire Patrice Antoinette <strong>pour</strong> ses contributionset nos conversations.Schließlich möchte ich noch einige Worte in meiner Muttersprache äußern, um mich von ganzemHerz<strong>en</strong> bei meiner Familie, insbesondere bei mein<strong>en</strong> Eltern, für al<strong>le</strong>s zu bedank<strong>en</strong>, was sie für mich ind<strong>en</strong> <strong>le</strong>tzt<strong>en</strong> 30 Jahr<strong>en</strong> getan hab<strong>en</strong>. Ganz besonders danke ich auch meiner Freundin Judith für ihreLiebe und ihre Geduld sowie ihrer ganz<strong>en</strong> Familie.Toulouse, octobre 2007Sebastian Gaulocher<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Tab<strong>le</strong> des matièresTab<strong>le</strong> des matièresvSig<strong>le</strong>s et acronymesxiTab<strong>le</strong> des figuresxiiiListe des tab<strong>le</strong>auxxixListe des publicationsxxiI Introduction 11 Le <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 31.1 Définition du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.2 Applications du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61.2.1 Interféromètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61.2.2 Radars à synthèse d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.2.3 Té<strong>le</strong>scopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.3 Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.3.1 LISA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.3.2 TanDEM-X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.3.3 XEUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.3.4 Pegase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.4 Enjeux du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.5 Objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141.6 Structure de ce mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15v


viTABLE DES MATIÈRESII Modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 192 Dynamique translationnel<strong>le</strong> <strong>en</strong> orbite terrestre 212.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222.1.1 Le mouvem<strong>en</strong>t kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222.1.2 Les perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292.2 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.2.1 Vol <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.2.2 Vol <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372.2.3 Perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382.2.4 Autres orbites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.3.1 Dynamique d’un seul satellite de la formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.3.2 Dynamique relative <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s satellites de la formation . . . . . . . . . . . . . . 422.3.3 Linéarisation de la dynamique relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432.3.4 Repère mobi<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 452.3.5 Dynamique <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.3.6 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . 512.3.7 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique perturbée – première version . . 532.3.8 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique perturbée – deuxième version . . 542.4 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 583 Modè<strong>le</strong> couplé <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> rotation 593.1 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 603.2 Points de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 623.3 Modè<strong>le</strong> cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 643.4 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation intrinsèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 703.5 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation extrinsèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 723.6 Modè<strong>le</strong>s des perturbations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 753.6.1 Gradi<strong>en</strong>t de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 753.6.2 Pression de radiation solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 773.7 Simplifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 793.7.1 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 793.7.2 Mode d’observation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 803.7.3 Linéarisation autour du mode d’observation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.7.4 Linéarisation autour du mode de changem<strong>en</strong>t de la distance inter-vaisseau . . . 853.7.5 Linéarisation autour du mode de rotation de la formation autour d’un axe . . . 86<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


TABLE DES MATIÈRESvii3.8 Structure hiérarchique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 883.8.1 Complétion de la dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 903.8.2 Hiérarchies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 923.9 Modè<strong>le</strong> métrologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 963.9.1 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 973.9.2 Dépointages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1033.9.3 S<strong>en</strong>seur stellaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1073.9.4 Capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1073.9.5 Capteur latéral fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1133.9.6 Capteur latéral grossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1163.9.7 Capteur longitudinal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1203.9.8 Capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1213.9.9 Sorties mesurées supplém<strong>en</strong>taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1233.10 Modè<strong>le</strong> des actionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1233.11 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124III Contrô<strong>le</strong> du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 1254 Méthodologie <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilotage relatif <strong>en</strong> translation 1274.1 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.1.1 Nouveaux actionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.1.2 Trajectoires optima<strong>le</strong>s, initialisation de la formation, manœuvres . . . . . . . . 1284.1.3 Guidage, anti-collision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.1.4 Coordination des élém<strong>en</strong>ts de la formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.1.5 Navigation, estimation et capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.1.6 Contrô<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304.2 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1314.3 Analyse de la dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1324.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.4.1 Généralités sur la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . 1364.4.2 Modélisation linéaire fractionnaire des fonctions trigonométriques . . . . . . . . 1384.4.3 Modélisation linéaire fractionnaire de la dynamique <strong>en</strong> translation . . . . . . . 1464.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1474.5.1 <strong>Commande</strong> moda<strong>le</strong> stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1484.5.2 <strong>Commande</strong> moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1504.5.3 Application à la dynamique relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


viiiTABLE DES MATIÈRES4.5.4 Problème de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution . . . . . . . . . . . . . . . 1554.5.5 Décomposition <strong>en</strong> une série de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1624.5.6 Analyse de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1654.5.7 Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1674.5.8 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1704.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . 1704.6.1 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul point sur l’orbite . . . . . . . . . . . . . 1704.6.2 Interpolation des correcteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1754.6.3 Analyse de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1794.6.4 Analyse de performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1794.6.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1814.7 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1825 Méthodologie <strong>pour</strong> pilotage <strong>en</strong> attitude/translation 1835.1 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1845.2 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1865.3 Modélisation de la mission Pegase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1875.3.1 Hiérarchie et dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1895.3.2 Définition des repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1905.3.3 Perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1925.3.4 Actionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1925.3.5 Métrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1945.3.6 Représ<strong>en</strong>tation d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2025.3.7 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2065.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel . . . . . . . . . . . . . . . . 2065.4.1 Correcteur de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2065.4.2 Correcteur avec réjection de biais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2185.4.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2225.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2235.5.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2235.5.2 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2255.5.3 Mise <strong>en</strong> œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2265.5.4 Prise <strong>en</strong> compte du bruit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2405.5.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2535.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2555.6.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2565.6.2 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


TABLE DES MATIÈRESix5.6.3 Description de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2595.6.4 Application au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2675.6.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2775.7 Bilan global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278IV Conclusion 281Récapitulation et contributions 283Perspectives 287Bibliographie 289Annexes 303A Constantes et unités 305B Notations 307B.1 Raccourcis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307B.2 Matrice antisymétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307B.3 Matrices d’id<strong>en</strong>tité et nul<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308B.4 Matrices colonnes nul<strong>le</strong> et élém<strong>en</strong>taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309B.5 Matrices de rotation élém<strong>en</strong>taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309B.6 Matrice diagona<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311C Notions de base <strong>en</strong> cinématique et <strong>en</strong> dynamique 313C.1 Cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313C.1.1 Repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314C.1.2 Produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317C.1.3 Dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318C.1.4 Paramétrisation de l’attitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321C.2 Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323C.2.1 Masse ponctuel<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323C.2.2 Corps rigide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324D Calcul des gradi<strong>en</strong>ts d’un champ de gravitation 329D.1 Pot<strong>en</strong>tiel terrestre sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330D.2 Deuxième harmonique zonal (J 2 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


xTABLE DES MATIÈRESE Non-exist<strong>en</strong>ce d’une représ<strong>en</strong>tation LFT d’ordre un 333F Transformée de Fourier discrète 337G Théorème de Floquet 339H La synthèse H 2 343I Distance <strong>en</strong>tre un hyper-ellipsoïde et un point 349I.1 Premier algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351I.2 Deuxième algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353J Réduction de correcteurs 357<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Sig<strong>le</strong>s et acronymesSig<strong>le</strong>ExplicationBMI inégalité matriciel<strong>le</strong> bilinéaire(angl. bilinear matrix inequality)CNES C<strong>en</strong>tre National d’Études Spatia<strong>le</strong>sCW équations de Clohessy-WiltshireDCSD Départem<strong>en</strong>t <strong>Commande</strong> des Systèmes et Dynamique du <strong>vol</strong>DLR C<strong>en</strong>tre Al<strong>le</strong>mand de l’Aéronautique et de l’Espace(all. Deutsches Z<strong>en</strong>trum für Luft- und Raumfahrt)EKF filtre de Kalman ét<strong>en</strong>du(angl. ext<strong>en</strong>ded Kalman filter)ESA Ag<strong>en</strong>ce Spatia<strong>le</strong> Europé<strong>en</strong>ne(angl. European Space Ag<strong>en</strong>cy)FRAS capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique(angl. fine relative ang<strong>le</strong> s<strong>en</strong>sor)FWBT troncature balancée avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>(angl. frequ<strong>en</strong>cy-weighted balanced truncation)FWMR réduction de modè<strong>le</strong> avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>(angl. frequ<strong>en</strong>cy-weighted model reduction)FWSPA approximation à perturbation singulière avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>(angl. frequ<strong>en</strong>cy-weighted singular perturbation approximation)GEO orbite géostationnaire(angl. geostationary orbit)GPS système de positionnem<strong>en</strong>t global(angl. Global Positioning System)GTO orbite de transfert géostationnaire(angl. geostationary transfer orbit)H 2 correcteur (ou norme) H 2H ∞ correcteur (ou norme) H ∞HCW équations de Hill-Clohessy-WiltshireHEO orbite fortem<strong>en</strong>t elliptique(angl. highly-elliptical orbit)xi


xiiSIGLES ET ACRONYMESSig<strong>le</strong>ExplicationL 2 deuxième point de Lagrange (similaire <strong>pour</strong> L 1 , L 3 , L 4 et L 5 )LEO orbite terrestre basse(angl. low Earth orbit)LFT transformation linéaire fractionnaire(angl. linear-fractional transformation)LMI inégalité matriciel<strong>le</strong> linéaire(angl. linear matrix inequality)LPV linéaire à paramètre variant(angl. linear parameter-varying)LQG correcteur linéaire-quadratique gaussi<strong>en</strong>LVLH repère vertical-local horizontal-local(angl. local-vertical local-horizontal frame)MPC commande prédictive à modè<strong>le</strong> interne(angl. model-predictive control)NASA National Air and Space AdministrationNMI inégalité matriciel<strong>le</strong> non-linéaire(angl. nonlinear matrix inequality)ONERA Office National d’Études et de Recherches Aérospatia<strong>le</strong>sPD correcteur proportionnel-dérivéPID correcteur proportionnel-intégral-dérivéSCAO Système de contrô<strong>le</strong> de l’attitude et de l’orbite(angl. attitude and orbit control system, AOCS)SLICOT Bibliothèque de sous-routines <strong>en</strong> théorie de commande(angl. Subroutine Library In Control Theory)SSV va<strong>le</strong>ur singulière structurée(angl. structured singular value)UKF filtre de Kalman unsc<strong>en</strong>ted(angl. unsc<strong>en</strong>ted Kalman filter)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Tab<strong>le</strong> des figures1.1 Essaims d’animaux. Insectes, poissons et oiseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.2 Vol <strong>en</strong> constellation. Gali<strong>le</strong>o, Cluster et SWARM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.3 R<strong>en</strong>dez-vous spatiaux. ATV – ISS et Apollo – Soyouz . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61.4 VLTI (Very Large Te<strong>le</strong>scope Interferometer) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.5 LISA (Laser Interferometer Space Ant<strong>en</strong>na) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.6 TanDEM-X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.7 XEUS (X-ray E<strong>vol</strong>ving Universe Spectroscopy Mission) . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.8 Pegase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.9 Schéma de la mission Pegase et des interfér<strong>en</strong>ces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.10 Modes opérationnels de la mission Pegase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121.11 Structure du mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162.1 Orbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232.2 Repère géoc<strong>en</strong>trique équatorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252.3 Paramètres orbitaux – Asc<strong>en</strong>sion droite du nœud asc<strong>en</strong>dant Ω . . . . . . . . . . . . . . 252.4 Paramètres orbitaux – Inclinaison i . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262.5 Paramètres orbitaux – Argum<strong>en</strong>t du périgée ω . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272.6 Orbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282.7 Comparaison des niveaux des différ<strong>en</strong>tes perturbations <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . 302.8 Attraction différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> du So<strong>le</strong>il . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312.9 Définition des ang<strong>le</strong>s de latitude et de colatitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322.10 Pot<strong>en</strong>tiel de gravitation sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.11 Pot<strong>en</strong>tiel de gravitation J 2 superposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.12 Variations des élém<strong>en</strong>ts orbitaux a, e, i, Ω, ω et ν sur 10 orbites . . . . . . . . . . . . 352.13 Variations des élém<strong>en</strong>ts orbitaux Ω, ω et ν sur 10 orbites . . . . . . . . . . . . . . . . . 352.14 Géométrie utilisée <strong>pour</strong> la linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433.1 Points de Lagrange du système So<strong>le</strong>il-Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62xiii


xivTABLE DES FIGURES3.2 Orbite halo autour du point de Lagrange L 2 du système So<strong>le</strong>il-Terre . . . . . . . . . 633.3 Géométrie du mouvem<strong>en</strong>t de deux vaisseaux d’une formation suivant une orbite haloautour du point de Lagrange L 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 643.4 Succession de translations et de rotations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 673.5 Géométrie du mouvem<strong>en</strong>t de deux vaisseaux d’une formation suivant une orbite haloautour du point de Lagrange L 2 : cas perturbé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 683.6 Succession de translations et de rotations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 703.7 Les trois types de forces générées par la pression solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 773.8 Linéarisation autour d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 833.9 É<strong>vol</strong>ution possib<strong>le</strong> de r i , ṙ i et ¨r i <strong>pour</strong> un changem<strong>en</strong>t de distance inter-vaisseau . . . . 853.10 Les deux chemins optiques différ<strong>en</strong>ts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 973.11 Principe de la différ<strong>en</strong>ce de marche optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 983.12 Réf<strong>le</strong>xion du vecteur incid<strong>en</strong>t v −→ sur <strong>le</strong> miroir défini par <strong>le</strong> vecteur normal −→ n i . . . . . 993.13 Principe du dépointage inertiel d’un vaisseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1033.14 Principe du dépointage du <strong>le</strong>ader/de la formation <strong>en</strong>tière . . . . . . . . . . . . . . . . 1053.15 Principe du dépointage du follower vis-à-vis du <strong>le</strong>ader . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1063.16 Principe du dépointage relatif d’un vaisseau par rapport à un autre vaisseau . . . . . . 1063.17 Principe d’un s<strong>en</strong>seur stellaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1073.18 Principe du capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique (FRAS) . . . . . . . . . . . . . . . 1083.19 Capteur photographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1113.20 Analogie <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes de Kep<strong>le</strong>r et de Cassegrain . . . . . . . . . . . . . . . 1133.21 Principe du capteur latéral fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1143.22 Principe du capteur latéral grossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1173.23 Principe du capteur longitudinal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1193.24 Le principe du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1223.25 Exemp<strong>le</strong> d’implantation des tuyères sur un vaisseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1234.1 Lieu des pô<strong>le</strong>s de la dynamique relative <strong>en</strong> translation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1344.2 Va<strong>le</strong>urs singulières de la dynamique relative non perturbée <strong>pour</strong> des va<strong>le</strong>urs différ<strong>en</strong>tesde ν . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1354.3 La représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.4 Modè<strong>le</strong>s de Taylor d’ordres différ<strong>en</strong>ts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1404.5 Approximations de Padé d’ordres différ<strong>en</strong>ts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1414.6 Modè<strong>le</strong>s d’ordre deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1424.7 Modè<strong>le</strong>s d’ordre deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1434.8 Modè<strong>le</strong>s d’ordre quatre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1454.9 Schéma-bloc du système et du correcteur sans consignes . . . . . . . . . . . . . . . . . 151<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


TABLE DES FIGURESxv4.10 Schéma-bloc du système et du correcteur. Injection des consignes au niveau des<strong>en</strong>trées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1514.11 Schéma-bloc du système et du correcteur. Injection des consignes au niveau desétats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1524.12 Pô<strong>le</strong>s choisis <strong>pour</strong> la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> par rapport à l’é<strong>vol</strong>ution des pô<strong>le</strong>s <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte 1534.13 Modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> un seul axe – lieu de Bode et réponse indiciel<strong>le</strong> . . . . . . . 1544.14 Erreur commise lors du placem<strong>en</strong>t des pô<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1554.15 Variations des gains normalisés du correcteur <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie . . . . . 1564.16 Variations des gains normalisés du correcteur <strong>en</strong> fonction du temps . . . . . . . . . . . 1564.17 Conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ du correcteur à trois axes . . . . . . . . . 1584.18 Conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ du correcteur à deux axes . . . . . . . . . 1594.19 Conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ du correcteur mono-axe . . . . . . . . . . 1594.20 Rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur à trois axes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1614.21 Rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur à deux axes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1624.22 Rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur mono-axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1624.23 Approximation d’un gain scalaire du correcteur à l’aide d’une série de Fourier tronquée1644.24 Suivi d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1674.25 Suivi d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce, illustration <strong>en</strong> deux dim<strong>en</strong>sions. . . . . . . . . . . 1684.26 <strong>Commande</strong>s utilisées <strong>pour</strong> suivre une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . 1694.27 Erreur <strong>en</strong>tre la trajectoire de référ<strong>en</strong>ce et la trajectoire contrôlée . . . . . . . . . . . . 1694.28 Schéma bloc de synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1714.29 Va<strong>le</strong>urs singulières du transfert <strong>en</strong>tre la consigne r et la sortie y . . . . . . . . . . . . . 1724.30 Va<strong>le</strong>urs singulières du correcteur K(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1734.31 Structure du correcteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1744.32 Variation de l’anomalie vraie ν <strong>en</strong> fonction du temps t <strong>pour</strong> une orbite de transfertgéostationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1764.33 Répartition des points de synthèse <strong>le</strong> long de l’orbite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1774.34 Erreurs <strong>en</strong>tre la réponse indiciel<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce et cel<strong>le</strong> du correcteur séqu<strong>en</strong>césur deux orbites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1805.1 Séparation du système et des correcteurs <strong>en</strong> deux étages . . . . . . . . . . . . . . . . . 1885.2 Emplacem<strong>en</strong>t de plusieurs capteurs sur <strong>le</strong> recombinateur et <strong>le</strong> sidérostat 2 . . . . . . . 1895.3 Positions et ori<strong>en</strong>tations des repères définissant la formation Pegase . . . . . . . . . . 1915.4 Forme des matrices de la représ<strong>en</strong>tation d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2055.5 Forme standard de synthèse utilisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2075.6 Filtre de pondération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2085.7 Forme des matrices de la représ<strong>en</strong>tation d’état de la forme standard . . . . . . . . . . 2105.8 Correcteur sous forme d’un filtre de Kalman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


xviTABLE DES FIGURES5.9 Effet d’une multiplication des bruits de mesure et des bruits d’actuation sur la performancestochastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2125.10 Temps de réponse de l’attitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateur (axe x) . . . . . . . . . . . 2135.11 Va<strong>le</strong>urs singulièreres σ du correcteur K(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2145.12 Bandes passantes des différ<strong>en</strong>tes dynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2145.13 Biais et écarts-type des différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2165.14 Simulation de la sortie contrôlée 1 (attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe x) avec l’effetde la pression solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2165.15 Simulation de la sortie contrôlée 2 (attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe y) avec l’effetde la pression solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2175.16 Simulation de la sortie contrôlée 6 (attitude relative sidérostat 1, axe y) avec l’effet dela pression solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2175.17 Forme standard avec biais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2185.18 Biais et écarts-type des différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2205.19 Simulation de la sortie contrôlée 6 (attitude relative sidérostat 1, axe y) avec l’effet dela pression solaire et avec réjection de biais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2215.20 Estimée de la force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> selon l’axe z agissant sur <strong>le</strong>s sidérostats 1 et 2 . . . . 2215.21 Va<strong>le</strong>urs singulièreres σ du correcteur K(s) avec et sans réjection de biais . . . . . . . . 2225.22 Modes opérationnels auxiliaires du mode nulling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2235.23 Champs de vue de deux capteurs et trajectoire des états sans et avec garantie de stabilité2295.24 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 1b (états etmode actif) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2305.25 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 1b (mesures) . 2315.26 Conservatisme dû au champ de vue asymétrique du capteur 2 . . . . . . . . . . . . . . 2335.27 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2a (états etmode actif) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2395.28 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2a (mesures) . 2395.29 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2a (fonction deLyapunov) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2405.30 Région de confiance (hyper-ellipsoïde autour de l’état de l’estimateur x K dans laquel<strong>le</strong>se trouve <strong>le</strong> vrai état x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2415.31 Probabilité p <strong>en</strong> fonction du facteur d’échel<strong>le</strong> k <strong>pour</strong> n = 1 et n = 30 . . . . . . . . . . 2435.32 Hyper-ellipsoïde de Lyapunov et de covariance initiaux et après la première transformation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2445.33 Hyper-ellipsoïde de Lyapunov et de covariance après la deuxième et troisième transformation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2465.34 Surface parallè<strong>le</strong> de distance 1 à l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1 . . . . . . . . . . . . . . . 2475.35 Hyper-ellipsoïdes de Lyapunov et de covariance dans <strong>le</strong> cas n = 2 . . . . . . . . . . . 2475.36 Hyper-ellipsoïde de Lyapunov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


TABLE DES FIGURESxvii5.37 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2b . . . . . . . 2505.38 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2b . . . . . . . 2515.39 Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2c . . . . . . . 2525.40 Algorithme de commutation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> mode k et <strong>le</strong> mode k + 1 . . . . . . . . . . . . . . 2535.41 Utilisation de plusieurs fonctions de Lyapunov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2555.42 Correcteur c<strong>en</strong>tralisé et correcteur déc<strong>en</strong>tralisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2565.43 Nouvel<strong>le</strong> forme standard Pk i(s) après bouclage de tous <strong>le</strong>s correcteurs sauf Ki k(s) . . . 2605.44 Algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2625.45 Algorithme amélioré de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2665.46 Couplages <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s trois vaisseaux spatiaux de la mission Pegase . . . . . . . . . . . . 2675.47 Croissance de l’ordre du correcteur sans réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2695.48 Norme H 2 , écart-type maximal et ordres des correcteurs locaux et du correcteur comp<strong>le</strong>t<strong>pour</strong> la synthèse déc<strong>en</strong>tralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2705.49 Norme H 2 , écart-type maximal et ordres des correcteurs locaux et du correcteur comp<strong>le</strong>t<strong>pour</strong> la synthèse déc<strong>en</strong>tralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2715.50 Comparaison des va<strong>le</strong>urs singulières <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s correcteurs locaux initiaux et finaux . . . 2735.51 Comparaison des va<strong>le</strong>urs singulières du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> . . . . . . . . . . . . 2745.52 Va<strong>le</strong>urs singulières des différ<strong>en</strong>ts transferts des correcteurs c<strong>en</strong>tralisé et déc<strong>en</strong>tralisé. . 275C.1 Un système direct de vecteurs orthonormaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315C.2 Passage du repère F A au repère F B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316C.3 Rotations élém<strong>en</strong>taires autour des axes 1, 2 et 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322C.4 Dynamique d’une masse ponctuel<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323C.5 Corps rigide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325H.1 La forme standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343H.2 Le système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347I.1 Ellipse ε P et point X à l’intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350I.2 Quelques itérations du premier algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352I.3 Les fonctions f(c) et g(c) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Liste des tab<strong>le</strong>aux1.1 Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82.1 Les paramètres orbitaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293.1 Repères associés aux vecteurs utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 673.2 Repères associés aux vecteurs utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 693.3 Repères associés aux vecteurs et dyades utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 733.4 Matrices de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 733.5 Ordres de grandeur des différ<strong>en</strong>tes distances importantes . . . . . . . . . . . . . . . . . 763.6 Les structures hiérarchiques possib<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 953.7 Sorties mesurées et contrôlées modélisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 974.1 Demi-grand axe a et exc<strong>en</strong>tricité e d’une orbite de transfert géostationnaire . . . . . . 1324.2 Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts des différ<strong>en</strong>tes représ<strong>en</strong>tations LFT . . . . . . . . . . . . . 1454.3 Modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires des équations de Lawd<strong>en</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . 1464.4 Modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong> premier modè<strong>le</strong> t<strong>en</strong>ant compte dudeuxième harmonique zonal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1464.5 Modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong> deuxième modè<strong>le</strong> t<strong>en</strong>ant compte du deuxièmeharmonique zonal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1474.6 Tail<strong>le</strong> des correcteurs modaux auto-séqu<strong>en</strong>cés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1544.7 Rayons de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1574.8 Comparaison des besoins de mémoire d’un correcteur LFT avec un correcteur sousforme d’une série de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1654.9 Analyse de Floquet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1664.10 Pô<strong>le</strong>s du correcteur K(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1754.11 Multiplicateurs caractéristiques µ k <strong>pour</strong> <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> . . . . . . . . . . 1794.12 Critère de performance <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts types de séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . . . 1815.1 Données numériques <strong>pour</strong> la dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1905.2 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191xix


xxLISTE DES TABLEAUX5.3 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1935.4 Données numériques <strong>pour</strong> l’optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1955.5 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>seurs stellaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1975.6 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique . . . . . . . . . 1985.7 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs latéraux fins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1995.8 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs longitudinaux fins . . . . . . . . . . . . . . . . . 2005.9 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs latéraux grossiers . . . . . . . . . . . . . . . . . 2015.10 Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs radiofréqu<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2025.11 Forces causées par la pression solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2055.12 Forces causées par <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2065.13 Performances atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2115.14 Temps de réponse des différ<strong>en</strong>ts états suite à une va<strong>le</strong>ur initia<strong>le</strong> de 1 sur l’état concerné 2135.15 Biais normalisés <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t des sorties contrôlées . . . . . . . . . . . . . . . 2155.16 Performances (1 σ) atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec réjection des biais . . . . . . . . . 2195.17 Biais normalisés améliorés <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t des sorties contrôlées . . . . . . . . . 2205.18 Capteurs utilisés dans <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels auxiliaires . . . . . . . . . . . 2245.19 Limites des champs de vue des différ<strong>en</strong>ts capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2275.20 Temps de commutation <strong>pour</strong> la stratégies 2a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2405.21 Facteur d’échel<strong>le</strong> k <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes probabilités dans <strong>le</strong>s cas n = 1 et n = 30 . . . . . . 2435.22 Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts des trois stratégies de commutation 2a, 2b et 2c . . . . . . 2535.23 Temps de commutation <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s stratégies 2a, 2b, 2c et 2d . . . . . . . . . . . . . . . . 2545.24 Croissance de l’ordre du correcteur sans réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2685.25 Performances atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé . . . . . . . . . 2725.26 Performance H 2 c<strong>en</strong>tralisée atteignab<strong>le</strong> avec un correcteur c<strong>en</strong>tralisé lors de l’omissiond’un seul capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2765.27 Performance H 2 déc<strong>en</strong>tralisée atteignab<strong>le</strong> avec un correcteur dec<strong>en</strong>tralisé lors de l’omissiond’un seul capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Liste des publications[1] Gaulocher, S. Modeling the coup<strong>le</strong>d translational and rotational relative dynamics for formationflying control. In AIAA Guidance, Navigation, and Control Confer<strong>en</strong>ce and Exhibit (SanFranciso, CA, August 2005).[2] Gaulocher, S. Modélisation de la dynamique relative couplée <strong>en</strong> translation/rotation <strong>pour</strong> <strong>le</strong>contrô<strong>le</strong> du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. In 6ème Congrès des Doctorants de l’Éco<strong>le</strong> Doctora<strong>le</strong> Systèmes(Toulouse, France, May 19-20 2005).[3] Gaulocher, S., Chréti<strong>en</strong>, J.-P., and Pittet, C. Six-DOF formation flying modeling andcontrol with an application to space interferometry. In 6th International ESA Confer<strong>en</strong>ce onGuidance, Navigation and Control Systems (Loutraki, Greece, October 17-20, 2005).[4] Gaulocher, S., Chréti<strong>en</strong>, J.-P., and Pittet, C. Six-axis control design and control<strong>le</strong>r switchingfor spacecraft formation flying. In AIAA Guidance, Navigation, and Control Confer<strong>en</strong>ceand Exhibit (Keystone, CO, August 2006).[5] Gaulocher, S., Chréti<strong>en</strong>, J.-P., Pittet, C., Delpech, M., and Alazard, D. Closedloopcontrol of formation flying satellites : Time and parameter varying framework. In 2nd Int.Symposium on Formation Flying Missions & Technologies (Washington, DC, September 14-162004).[6] Gaulocher, S., Chréti<strong>en</strong>, J.-P., Pittet, C., and Alazard, D. Six-axis dec<strong>en</strong>tralizedcontrol design for spacecraft formation flying. In IEEE International Confer<strong>en</strong>ce on ControlApplications (Munich, Germany, October 4-6 2006).[7] Gaulocher, S., Cumer, C., Alazard, D., Humbert, M., and Cassein, G. Aircraft loadal<strong>le</strong>viation during manoeuvres using optimal control surfaces combinations. In 6th ONERA-DLRAerospace Symposium (Berlin, Germany, June 22-23 2004).[8] Gaulocher, S., Pittet, C., and Chréti<strong>en</strong>, J.-P. Modélisation de la dynamique relativecouplée <strong>en</strong> translation/rotation <strong>pour</strong> <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de satellites. In JournéesDoctora<strong>le</strong>s et Nationa<strong>le</strong>s du GDR MACS (Lyon, France, September 5-7 2005).[9] Gaulocher, S., Roos, C., and Cumer, C. Aircraft load al<strong>le</strong>viation during maneuversusing optimal control surface combinations. Journal of Guidance, Control, and Dynamics 30, 2(March-April 2007).[10] Knauf, A., Gaulocher, S., and Feuersänger, A. P. Innovative control<strong>le</strong>r design forsystems with parameter variations. In Deutscher Luft- und Raumfahrtkongress (Braunschweig,Germany, November 6-9 2006).xxi


xxiiLISTE DES PUBLICATIONS[11] Knauf, A., Gaulocher, S., and Feuersänger, A. P. Self-schedu<strong>le</strong>d relative-motion controlof formation-flying satellites. In 3rd International Confer<strong>en</strong>ce on Integrated Modeling and Analysisin Applied Control and Automation (Bu<strong>en</strong>os Aires, Arg<strong>en</strong>tina, February 8-10 2007).<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Première partieIntroduction1


Chapitre 1Le <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationSommaire1.1 Définition du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.2 Applications du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61.2.1 Interféromètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61.2.2 Radars à synthèse d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.2.3 Té<strong>le</strong>scopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.3 Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.3.1 LISA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.3.2 TanDEM-X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.3.3 XEUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.3.4 Pegase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.4 Enjeux du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.5 Objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141.6 Structure de ce mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15L’exploration de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier de la Terre et de l’univers, a toujours été uneforte motivation <strong>pour</strong> toute activité humaine. Le zè<strong>le</strong> vers des découvertes a fécondé des avancéestechnologiques hors pair, et cel<strong>le</strong>s-ci ont de nouveau m<strong>en</strong>é à l’exploration de territoires inconnus.L’avènem<strong>en</strong>t de l’ère spatia<strong>le</strong> avec des pionniers comme Constantin Tsiolkovski (1857 – 1935),Robert Goddard (1882 – 1945), Hermann Oberth (1894 – 1980), Eug<strong>en</strong> Sänger (1905 – 1964),Sergueï Koro<strong>le</strong>v (1907 – 1966) et Wernher von Braun (1912 – 1977) a déc<strong>le</strong>nché une véritab<strong>le</strong>avalanche de technologies. Ceci a permis à l’humanité de se surpasser comme <strong>le</strong> peint l’homme quiétait <strong>le</strong> premier à poser son pied sur la Lune <strong>le</strong> 20 juil<strong>le</strong>t 1969 :≪ That’s one small step for man, one giant <strong>le</strong>ap for mankind. ≫Neil Armstrong (1930 – )Outre <strong>le</strong>s progrès dans <strong>le</strong>s domaines de la propulsion spatia<strong>le</strong>, des <strong>vol</strong>s habités et des sondesspatia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> domaine des satellites a connu un essor considérab<strong>le</strong>, permettant à l’humanité d’étudierla Terre d’<strong>en</strong> haut, de naviguer avec plus de précision, d’observer l’univers sans l’atténuation gênantede l’atmosphère et de communiquer plus efficacem<strong>en</strong>t.3


4 1. LE VOL EN FORMATIONLe <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de satellites est une technologie réc<strong>en</strong>te qui a comm<strong>en</strong>cé à se développer àpartir des années 1990 et qui est destinée à un futur très prometteur. Les missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation<strong>en</strong> cours de préparation sont légion et prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une variété considérab<strong>le</strong>.Au sein de ce premier chapitre, nous définirons tout d’abord <strong>le</strong>s caractéristiques du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation,<strong>en</strong> particulier cel<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong> distingu<strong>en</strong>t des technologies voisines. Ensuite, nous donnerons un aperçudes principaux types d’application, suivi d’une prés<strong>en</strong>tation des missions spatia<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus importantes<strong>en</strong> cours de préparation par <strong>le</strong>s ag<strong>en</strong>ces spatia<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> monde <strong>en</strong>tier. Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous citerons <strong>le</strong>sdiffér<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>jeux r<strong>en</strong>contrés lorsqu’il s’agit de la commande du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>pour</strong> <strong>en</strong> déduire <strong>le</strong>sobjectifs de cette thèse.1.1 Définition du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationPour être clair <strong>en</strong> ce qui concerne la terminologie et <strong>pour</strong> dissiper toutes sortes de ma<strong>le</strong>nt<strong>en</strong>dusdans la suite, nous devons d’abord définir ce qu’est <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de satellites.Définition 1.1 Une formation est un groupem<strong>en</strong>t de deux ou plusieurs satellites ou vaisseaux spatiauxqui ont <strong>pour</strong> but d’accomplir une tâche commune et de longue durée. À cette fin, ils ont recours à descapteurs relatifs. Les états relatifs <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts sont primordiaux <strong>pour</strong> l’accomplissem<strong>en</strong>tde la mission.Définition 1.2 Un capteur relatif est capab<strong>le</strong> de mesurer <strong>le</strong>s états relatifs <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>tsd’une formation comme la distance cartési<strong>en</strong>ne ou l’ori<strong>en</strong>tation relative <strong>en</strong>tre deux vaisseaux.Il nous paraît nécessaire d’éclaircir quelques points cruciaux par rapport aux deux définitions qu<strong>en</strong>ous v<strong>en</strong>ons d’établir.D’abord, <strong>le</strong> mot essaim (angl. swarm, flock ou school), un terme emprunté de la biologie <strong>pour</strong>décrire une accumulation d’animaux (par exemp<strong>le</strong> insectes, oiseaux et poissons, cf. Fig. 1.1) qui sedéplac<strong>en</strong>t <strong>en</strong> trois dim<strong>en</strong>sions, peut être utilisé synonymiquem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> formation.Figure 1.1 – Essaims d’animaux. Insectes (à gauche), poissons (au c<strong>en</strong>tre) et oiseaux (à droite).Source : Wikipédia<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.1 Définition du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 5Comme nous <strong>le</strong> verrons plus tard, il existe beaucoup d’analogies <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation desatellites et <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> essaim d’animaux tel qu’il est décrit de façon parlante par Hiro-SatoNiwa [132] :≪ One of the most striking behaviours of a school is its synchronization. Hundreds of small fish glidein unison, more like a sing<strong>le</strong> organism than a col<strong>le</strong>ction of individuals. ≫Le choix <strong>en</strong>tre l’emploi de satellite (lat. satel<strong>le</strong>s = escorte, garde du corps) ou de vaisseau spatialse fait <strong>en</strong> fonction de l’orbite. Dans ce mémoire de thèse, nous utiliserons <strong>le</strong> premier terme lorsqu’ils’agit d’une orbite autour de la Terre, par exemp<strong>le</strong> une orbite basse (LEO, angl. low earth orbit) ouune orbite géostationnaire (GEO, angl. geostationary earth orbit), et <strong>le</strong> deuxième terme (plus général)lorsque la formation est située sur une orbite non terrestre, par exemp<strong>le</strong> au voisinage d’un point deLagrange 1 .Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, il existe aussi <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation d’<strong>en</strong>gins aéri<strong>en</strong>s, par exemp<strong>le</strong> de drones (UAV,angl. unmanned aerial vehic<strong>le</strong>), et d’autres types de coopérations <strong>en</strong>tre plusieurs véhicu<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong>de véhicu<strong>le</strong>s terrestres ou (sous-)marins. Cep<strong>en</strong>dant, nous nous focaliserons dans ce mémoire sur <strong>le</strong>s<strong>en</strong>gins spatiaux.La restriction dans la Déf. 1.1 à l’exist<strong>en</strong>ce de capteurs relatifs sert à distinguer <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationdu <strong>vol</strong> <strong>en</strong> constellation qui, généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, n’a pas besoin de capteurs relatifs <strong>pour</strong> accomplir sa mission,mais qui se base sur des mesures prises au sol. En outre, <strong>le</strong>s distances à l’intérieur d’une constellationsont généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t supérieures à cel<strong>le</strong>s à l’intérieur d’une formation (néanmoins, il y a des exceptionscomme la mission LISA). En termes de positionnem<strong>en</strong>t relatif, il est suffisant que <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts d’uneconstellation mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t grossièrem<strong>en</strong>t la géométrie de la constellation et qu’ils évit<strong>en</strong>t d’év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>scollisions.Comme exemp<strong>le</strong>s de constellations, nous pouvons citer Gali<strong>le</strong>o (ESA), Cluster (ESA) et SWARM(ESA), cf. Fig. 1.2.Figure 1.2 – Vol <strong>en</strong> constellation. Gali<strong>le</strong>o (à gauche), Cluster (au c<strong>en</strong>tre) et SWARM (à droite).Source : ESAL’attribut de longue durée exclut <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dez-vous spatiaux qui, de <strong>le</strong>ur côté, sont aussi équipés decapteurs relatifs. Or, <strong>le</strong> but commun consiste à approcher deux vaisseaux <strong>pour</strong> accomplir un amarrage.Nous découvrirons dans la suite qu’il existe de nombreux points communs <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationet <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dez-vous spatiaux.1. Giuseppe Lodovico Lagrangia (1736 – 1813), mathématici<strong>en</strong> et astronome itali<strong>en</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


6 1. LE VOL EN FORMATIONLa Fig. 1.3 montre deux exemp<strong>le</strong>s de r<strong>en</strong>dez-vous spatiaux.Figure 1.3 – R<strong>en</strong>dez-vous spatiaux. ATV – ISS (à gauche) et Apollo – Soyouz (à droite). Source :ESA, Wikipédia1.2 Applications du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationContrairem<strong>en</strong>t aux constellations dont <strong>le</strong> but principal est de maximiser la couverture, par exemp<strong>le</strong>la couverture de la surface terrestre avec des signaux é<strong>le</strong>ctromagnétiques dans <strong>le</strong> cas de Gali<strong>le</strong>o ou l’observationde la magnétosphère à partir de différ<strong>en</strong>tes positions dans <strong>le</strong> cas de Cluster, <strong>le</strong>s motivationsdu <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation sont multip<strong>le</strong>s comme nous allons <strong>le</strong> voir.De manière généra<strong>le</strong>, il est possib<strong>le</strong> de distinguer trois grandes catégories d’applications, <strong>le</strong>s interféromètres,<strong>le</strong>s radars à synthèse d’ouverture et <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes.1.2.1 InterféromètresAbsolum<strong>en</strong>t parlant, l’interférométrie consiste à rallier plusieurs faisceaux lumineux <strong>pour</strong> créerdes interfér<strong>en</strong>ces. Il existe une multitude de méthodes d’interférométrie, comme l’interféromètre deMach 2 -Zehnder 3 , l’interféromètre de Michelson 4 ou l’interféromètre de Sagnac 5 .Les applications sont aussi variées que <strong>le</strong> nombre de types d’interféromètres est grand.À titre d’exemp<strong>le</strong>, nous citons l’utilisation de l’effet de Sagnac, c’est-à-dire l’interfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>treun faisceau courant dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s horaire et un faisceau courant dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s anti-horaire, <strong>pour</strong> <strong>en</strong>déterminer la vitesse de rotation de l’instrum<strong>en</strong>t. Cet effet est utilisé dans <strong>le</strong>s gyromètres laser (angl.light amplification by stimulated emission of radiation, fr. amplification de la lumière par émissionstimulée de rayonnem<strong>en</strong>t) embarqués dans quelques satellites.En plus, un interféromètre peut être utilisé <strong>pour</strong> mesurer des distances avec une très haute précisioncomme <strong>le</strong> montre l’expéri<strong>en</strong>ce de Michelson et Mor<strong>le</strong>y 6 datant de 1887. Ce principe est <strong>le</strong> fondem<strong>en</strong>tde la mission LISA (angl. Laser Interferometer Space Ant<strong>en</strong>na) que nous décrirons plus tard.2. Ernst Mach (1838 – 1916), physici<strong>en</strong> autrichi<strong>en</strong>3. Ludwig Louis Albert Zehnder (1854 – 1949), physici<strong>en</strong> suisse4. Albert Abraham Michelson (1852 – 1931), physici<strong>en</strong> al<strong>le</strong>mand5. Georges Sagnac (1869 – 1928), physici<strong>en</strong> français6. Edward Williams Mor<strong>le</strong>y (1838 – 1923), sci<strong>en</strong>tifique américain<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.2 Applications du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 7Un exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong>core plus pertin<strong>en</strong>t sont <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes qui opèr<strong>en</strong>t à l’aide de l’interférométrie, commepar exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> VLTI (angl. Very Large Te<strong>le</strong>scope Interferometer) au Chili, cf. Fig. 1.4. Cet <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>combine <strong>le</strong>s mesures de plusieurs té<strong>le</strong>scopes individuels <strong>pour</strong> augm<strong>en</strong>ter la résolution optique. Le mêmeprincipe est utilisé dans <strong>le</strong>s missions Darwin (ESA), Pegase (CNES) et TPF-I (angl. Terrestrial PlanetFinder, NASA). Ceci permet de distribuer un grand té<strong>le</strong>scope sur plusieurs petits té<strong>le</strong>scopes <strong>pour</strong> desraisons de faisabilité et de coût.Figure 1.4 – VLTI (Very Large Te<strong>le</strong>scope Interferometer). Source : Wikipédia1.2.2 Radars à synthèse d’ouvertureLe radar à synthèse d’ouverture (SAR, angl. synthetic-aperture radar) consiste à synthétiser unradar d’une résolution équiva<strong>le</strong>nte à un grand radar monolithique <strong>en</strong> <strong>le</strong> distribuant sur plusieursant<strong>en</strong>nes de tail<strong>le</strong> réduite. Des échos du signal émis sont interceptés par <strong>le</strong>s autres ant<strong>en</strong>nes, avec desint<strong>en</strong>sités et des phases légèrem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes. Ceci permet d’augm<strong>en</strong>ter la résolution du radar dansla direction de <strong>vol</strong>.Le principe du radar à synthèse d’ouverture a déjà eu de nombreuses applications, par exemp<strong>le</strong>dans des avions de reconnaissance ou des missi<strong>le</strong>s de croisière. Dans <strong>le</strong> secteur spatial, plusieursconstellations de satellites utilisant cette technique sont <strong>en</strong> cours de préparation, par exemp<strong>le</strong> SAR-Lupe (armée de la République fédéra<strong>le</strong> d’Al<strong>le</strong>magne), ou déjà <strong>en</strong> <strong>vol</strong>, par exemp<strong>le</strong> Lacrosse (NationalReconnaissance Office, États-Unis). Il existe aussi des radars à synthèse d’ouverture à bord d’un seulvéhicu<strong>le</strong>, par exemp<strong>le</strong> à bord de la navette spatia<strong>le</strong> <strong>en</strong> utilisant un mât d’une longueur de 60 m (Shutt<strong>le</strong>Radar Topography Mission).Dans <strong>le</strong> domaine du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, il y a actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t plusieurs missions <strong>en</strong> cours de préparationqui utilis<strong>en</strong>t ce principe, par exemp<strong>le</strong> ROMULUS (Radars Orbitaux MULtisatellites à Usage de Surveillance,ONERA) <strong>pour</strong> détecter des cib<strong>le</strong>s mobi<strong>le</strong>s ou TanDEM-X (DLR) <strong>pour</strong> effectuer des mesurestopographiques.1.2.3 Té<strong>le</strong>scopesLa troisième catégorie d’applications du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation sont <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes. De nouveau, il existede nombreuses variantes de té<strong>le</strong>scopes.Une première variante sont <strong>le</strong>s coronographes, des té<strong>le</strong>scopes destinés à observer la couronne du<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


8 1. LE VOL EN FORMATIONSo<strong>le</strong>il. Le premier coronographe a été conçu par Bernard Lyot 7 au début des années 1930. Le principeest d’insérer, à l’intérieur du té<strong>le</strong>scope, un masque opaque qui imite ainsi la Lune lors d’une éclipsetota<strong>le</strong> solaire. La mission de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation ASPICS (Association de Satellites Pour l’Imagerie et laCoronographie Solaire, CNES) repose sur ce principe.Une deuxième idée est de synthétiser un té<strong>le</strong>scope à partir de deux vaisseaux spatiaux <strong>en</strong> séparantspatia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> miroir et l’oculaire. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, l’oculaire doit être positionné au foyer du miroir,mais sans avoir de contraintes d’<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t à l’intérieur d’un seul vaisseau. Ainsi, un té<strong>le</strong>scopede très grande résolution peut être assemblé. Les mission XEUS (angl. X-ray E<strong>vol</strong>ving UniverseSpectroscopy Mission, ESA) et SIMBOL-X (CNES) sont basées sur cette technique <strong>pour</strong> observer dessources de rayons X dans l’univers.1.3 Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationNous décrirons, dans <strong>le</strong>s paragraphes qui suiv<strong>en</strong>t, quelques missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation qui nousparaiss<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t intéressantes. Cette énumération ne peut pas être exhaustive, mais nousessayerons de couvrir un large spectre d’applications. Quelques unes de ces missions ont déjà étéabordées dans la section précéd<strong>en</strong>te. Le Tab. 1.1 donne un aperçu plus comp<strong>le</strong>t des missions de vo<strong>le</strong>n formation existantes.Tab<strong>le</strong> 1.1 – Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationNom de la Ag<strong>en</strong>ce Catégorie Nbre. de Orbite Année demission spatia<strong>le</strong> vaisseaux lancem<strong>en</strong>tprévueASPICS CNES té<strong>le</strong>scope 2 HEO # 2011Darwin ESA interféromètre 4+L 2 2015LISA ESA, NASA interféromètre 3 solaire 2015MAX CNES té<strong>le</strong>scope 2 HEO/L 2 2010MAXIM NASA interféromètre 36 solaire 2020MAXIM NASA interféromètre 2 solaire 2010PathfinderPegase CNES interféromètre 3 HEO/L 2 2013PRISMA SSC , * DLR , † démonstrateur 2 LEO 2008CNESSIMBOL-X CNES té<strong>le</strong>scope 2 HEO 2012TanDEM-X DLR † radar 2 LEO 2009TechSat-21 USAF ‡ radar 3 LEO 2006TPF-I NASA interféromètre 6 L 2 2020XEUS ESA té<strong>le</strong>scope 2 L 2 2015# HEO : orbite fortem<strong>en</strong>t elliptique (angl. highly elliptical orbit)+ L 2 : orbite autour du point de Lagrange L 2* SSC : Swedish Space Corporation† DLR : Deutsches Z<strong>en</strong>trum für Luft- und Raumfahrt‡ USAF : United States Air Force7. Bernard Lyot (1897 – 1952), astronome français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.3 Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 91.3.1 LISALa mission LISA (angl. Laser Interferometer Space Ant<strong>en</strong>na), planifiée <strong>pour</strong> l’an 2015 conjointem<strong>en</strong>tpar l’ESA et la NASA, est destinée à détecter des ondes gravitationnel<strong>le</strong>s d’une fréqu<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre0,1 mHz et 1 Hz émanant de trous noirs ou <strong>en</strong>core du Big Bang.Les trois vaisseaux spatiaux id<strong>en</strong>tiques form<strong>en</strong>t un triang<strong>le</strong> équilatéral dont chaque côté a unelongueur de 5 millions de km, cf. Fig. 1.5. L’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> constitue un interféromètre de Michelsoncapab<strong>le</strong> de mesurer des déplacem<strong>en</strong>ts avec une précision de 20 · 10 −12 m.La formation se trouve sur une orbite autour du So<strong>le</strong>il à la même distance que la Terre, mais à50 millions de km derrière cel<strong>le</strong>-ci. Les forces perturbatrices non gravitationnel<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong> cel<strong>le</strong>due à la pression solaire, sont contrées avec une approche dite drag-free (fr. sans traînée), c’est-à-direavec l’asservissem<strong>en</strong>t des plateformes sur des masses d’épreuve à l’intérieur des vaisseaux.La durée de vie nomina<strong>le</strong> est de 5 ans. La masse de chaque vaisseau est de 200 kg <strong>en</strong>viron aprèsavoir atteint son orbite.Pour valider l’approche choisie <strong>pour</strong> LISA et <strong>pour</strong> tester <strong>le</strong>s instrum<strong>en</strong>ts, une mission dedémonstration, LISA Pathfinder, sera lancée <strong>en</strong> 2009.Figure 1.5 – LISA (Laser Interferometer Space Ant<strong>en</strong>na). Source : Wikipédia1.3.2 TanDEM-XTanDEM-X, préparé par <strong>le</strong> DLR (Deutsches Z<strong>en</strong>trum für Luft- und Raumfahrt, Al<strong>le</strong>magne), est unemission de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation qui a <strong>pour</strong> but d’établir un modè<strong>le</strong> topographique digital <strong>en</strong> synthétisantun radar à grande ouverture, cf. Fig. 1.6. Le premier satellite de la formation, TerraSAR-X, a étélancé <strong>en</strong> juin 2007 et <strong>le</strong> lancem<strong>en</strong>t du deuxième est programmé <strong>pour</strong> 2009. Les deux satellites opéreront<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> p<strong>en</strong>dant 3 années.Le radar à synthèse d’ouverture disposera d’une résolution inférieure à 6 m avec une zone debalayage dont la largeur sera supérieure à 30 km. La distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s satellites sera comprise <strong>en</strong>tre200 m et 2 km. La formation sera positionnée sur une orbite polaire avec une inclinaison de 97, 4 ◦ etune altitude de 514 km. Les deux satellites auront une masse de 1100 kg chacun.1.3.3 XEUSLa mission XEUS (angl. X-ray E<strong>vol</strong>ving Universe Spectroscopy Mission), cf. Fig. 1.7, préparéepar l’ESA comme successeur de la mission XMM -Newton a <strong>pour</strong> objectif d’étudier des trous noirs<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


10 1. LE VOL EN FORMATIONFigure 1.6 – TanDEM-X. Source : DLRet des groupes de galaxies. Le spectre considéré est celui des rayons X (0,1 keV à 10 keV). XEUS seral’observatoire <strong>le</strong> plus puissant dans cette bande spectra<strong>le</strong>.La formation consistera <strong>en</strong> deux vaisseaux spatiaux, un vaisseau miroir et un vaisseau détecteur,<strong>vol</strong>ant sur une orbite autour du point de Lagrange L 2 . Les deux vaisseaux formeront ainsi unté<strong>le</strong>scope avec une foca<strong>le</strong> d’<strong>en</strong>viron 35 m. La masse au lancem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> sera 6500 kg.XEUS sera lancé <strong>en</strong> 2015 et aura une durée de vie de 5 ans.Figure 1.7 – XEUS (X-ray E<strong>vol</strong>ving Universe Spectroscopy Mission). Source : ESA1.3.4 PegaseNous décrirons la mission Pegase plus <strong>en</strong> détail que <strong>le</strong>s missions précéd<strong>en</strong>tes car el<strong>le</strong> nous serviracomme exemp<strong>le</strong> d’application plus tard dans ce mémoire.La mission Pegase (cf. Fig. 1.8), actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t préparée au CNES, est destinée à détecter des objetsextra-solaires, c’est-à-dire des objets <strong>en</strong> orbite autour des étoi<strong>le</strong>s voisines, et d’<strong>en</strong> effectuer des analyses<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.3 Missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 11Figure 1.8 – Pegase. Source : CNESspectra<strong>le</strong>s. Ces objets peuv<strong>en</strong>t être des planètes de la tail<strong>le</strong> de Jupiter, des disques proto-planétairesou <strong>en</strong>core des naines brunes. La bande spectra<strong>le</strong> la plus prometteuse <strong>pour</strong> cette tâche est l’infra-rouge(2,5 µm à 5 µm).La formation sera composée de trois vaisseaux spatiaux : un recombinateur et deux sidérostats.El<strong>le</strong> sera positionnée sur une orbite terrestre fortem<strong>en</strong>t elliptique (HEO, angl. highly elliptical earthorbit) ou sur une orbite halo autour du point de Lagrange L 2 , à <strong>en</strong>viron 1,5 millions de km de laTerre.L’observation sera effectuée grâce à un interféromètre de Bracewell 8 dont <strong>le</strong> principe est esquissédans la Fig. 1.9. En fait, <strong>le</strong>s deux sidérostats qui sont, au fond, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des miroirs, reflèt<strong>en</strong>t <strong>le</strong>sfaisceaux lumineux v<strong>en</strong>ant de l’objet observé vers <strong>le</strong> recombinateur.Figure 1.9 – Schéma de la mission Pegase et des interfér<strong>en</strong>ces destructives et constructives8. Ronald N. Bracewell (1921 – 2007), sci<strong>en</strong>tifique américain<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


12 1. LE VOL EN FORMATIONÀ l’intérieur de celui-ci, <strong>le</strong>s deux faisceaux sont recombinés après avoir subi un déphasage d’une demielongueur d’onde. Ce déphasage permet d’annu<strong>le</strong>r la lumière de l’étoi<strong>le</strong> et d’augm<strong>en</strong>ter <strong>le</strong> contrasted’un facteur <strong>en</strong>tre 10 −3 et 10 −4 <strong>pour</strong> pouvoir observer <strong>le</strong>s objets ciblés, d’où <strong>le</strong> terme anglais nulling(fr. annulation). Un capteur, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>seur de franges, mesure <strong>le</strong>s franges d’interfér<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> pouvoirajuster la différ<strong>en</strong>ce de marche <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux faisceaux grâce à une ligne à retard.De nombreux problèmes technologiques apparaiss<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> cadre de la mission Pegase. Parexemp<strong>le</strong>, il faut assurer que la température des charges uti<strong>le</strong>s des trois vaisseaux n’excède pas certainesbornes. Pour <strong>le</strong>s miroirs et <strong>le</strong> banc optique du recombinateur, la borne supérieure est 100 K (−173 ◦ C)et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> détecteur, la température maxima<strong>le</strong> est 55 K (−218 ◦ C). Pour résoudre ce problème, il fautrecourir à des dispositifs spéciaux comme des pare-so<strong>le</strong>il ou des isolateurs (angl. V-grooves). De plus,la formation doit pointer dans une direction comprise dans un cône d’un demi-ang<strong>le</strong> de 30 ◦ autour dela direction anti-So<strong>le</strong>il, ce qui est une forte contrainte <strong>en</strong> termes de f<strong>le</strong>xibilité et ce qui réduit de façonconsidérab<strong>le</strong> <strong>le</strong> nombre de cib<strong>le</strong>s pot<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s.La base de l’interféromètre, c’est-à-dire la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux sidérostats, variera <strong>en</strong>tre 50 met 500 m, <strong>en</strong> fonction des cib<strong>le</strong>s à observer. La masse du recombinateur sera de 700 kg, cel<strong>le</strong> d’unsidérostat sera de 350 kg <strong>en</strong>viron. Pegase sera lancé <strong>en</strong> 2013 avec une durée de vie nomina<strong>le</strong> de2,5 ans.La Fig. 1.10 montre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels de la mission Pegase.Figure 1.10 – Modes opérationnels de la mission PegaseCes modes peuv<strong>en</strong>t être catégorisés comme suit :– <strong>le</strong> mode nulling (<strong>en</strong> vert) est <strong>le</strong> mode normal de la mission, c’est-à-dire celui qui sert à remplirl’objectif de la mission ;– <strong>le</strong>s modes de transition (<strong>en</strong> b<strong>le</strong>u) sont des modes qui serv<strong>en</strong>t à initialiser la formation après <strong>le</strong>lancem<strong>en</strong>t, ainsi qu’à la correction d’orbite et à un changem<strong>en</strong>t de la forme ou de l’ori<strong>en</strong>tation<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.4 Enjeux du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation 13de la formation ;– <strong>le</strong>s modes de survie (<strong>en</strong> rouge) sont activés dès qu’une erreur se produit afin de garantir que laformation reste saine et sauve.1.4 Enjeux du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationLes <strong>en</strong>jeux du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux sont multip<strong>le</strong>s.Tout d’abord, il existe <strong>le</strong>s problématiques habituel<strong>le</strong>s de l’astronautique, c’est-à-dire <strong>le</strong>s contraintestrès dures <strong>en</strong> termes de consommation d’ergols et d’énergie. La première contrainte provi<strong>en</strong>t du souciperpétuel de minimiser la masse de lancem<strong>en</strong>t. La contrainte d’énergie résulte de la tail<strong>le</strong> finie desgénérateurs solaires.En outre, il existe des spécifications thermiques, <strong>en</strong> d’autres termes des températures à ne pasdépasser (comme nous l’avons vu dans la cas de la missions Pegase) <strong>pour</strong> pouvoir effectuer la missionou <strong>pour</strong> ne pas <strong>en</strong>dommager <strong>le</strong>s composants é<strong>le</strong>ctroniques des vaisseaux. Ces spécifications thermiquesse traduis<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t par des spécifications de pointage ou par l’implantation de dispositifs de contrô<strong>le</strong>thermique comme des radiateurs ou des pompes de cha<strong>le</strong>ur.Les contraintes de communication ne sont pas négligeab<strong>le</strong>s non plus. La visibilité des vaisseaux àpartir de stations au sol doit être assurée <strong>pour</strong> permettre la transmission de données <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> sol et<strong>le</strong>s vaisseaux.Le problème des perturbations orbita<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s que la pression solaire et la traînée atmosphériquedoit être considéré éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.La configuration de lancem<strong>en</strong>t d’un vaisseau de grand <strong>vol</strong>ume pose souv<strong>en</strong>t des problèmes d’<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>tdans la sous-coiffe du lanceur.Éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, la sûreté de fonctionnem<strong>en</strong>t a des répercussions sur toutes <strong>le</strong>s missions spatia<strong>le</strong>s. Il <strong>en</strong>décou<strong>le</strong> une approche de redondance car il est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t impossib<strong>le</strong> d’échanger des composantsd’un vaisseau une fois qu’il est sur son orbite (bi<strong>en</strong> sûr, il existe des exceptions comme <strong>le</strong> mainti<strong>en</strong> etla réparation du té<strong>le</strong>scope spatial Hubb<strong>le</strong> 9 (NASA et ESA) à partir de la navette spatia<strong>le</strong> <strong>en</strong> 1993et <strong>en</strong> 1999).Par ail<strong>le</strong>urs, il existe de nombreuses problématiques liées au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation qui ne sont pasr<strong>en</strong>contrées dans des missions mono-satellite. L’évitem<strong>en</strong>t de collisions est un souci de première importance<strong>pour</strong> garantir <strong>le</strong> bon fonctionnem<strong>en</strong>t des vaisseaux.La communication s’<strong>en</strong>richit d’un aspect de plus qui est la communication <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tsvaisseaux. Comme nous allons <strong>le</strong> voir, cette communication est souv<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> l’accomplissem<strong>en</strong>td’une mission de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. Dans ce cadre-là, l’attribution et la déc<strong>en</strong>tralisation (ounon) des différ<strong>en</strong>tes tâches aux élém<strong>en</strong>ts de la formation et la répartition de l’intellig<strong>en</strong>ce embarquée<strong>en</strong>tre eux fait objet d’études.Au sujet des perturbations orbita<strong>le</strong>s, il peut y avoir une partie dite différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>, c’est-à-dire unepartie qui diffère <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s vaisseaux individuels comme la différ<strong>en</strong>te traînée atmosphérique due àdiffér<strong>en</strong>ts coeffici<strong>en</strong>ts ballistiques des vaisseaux. Dans ce contexte, il n’est pas exclu qu’il existe deseffets perturbateurs <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts vaisseaux, comme une moindre traînée atmosphérique subiepar un satellite qui se cache derrière un autre (par rapport à la direction de <strong>vol</strong>).Dans <strong>le</strong> contexte du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, il y a une t<strong>en</strong>dance vers des missions <strong>en</strong>core plus coûteuses9. Edwin Powell Hubb<strong>le</strong> (1889 – 1953), astronome américain<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


14 1. LE VOL EN FORMATIONque d’habitude, c’est-à-dire par rapport aux missions spatia<strong>le</strong>s mono-satellite. Souv<strong>en</strong>t, ce fait fécondedes coopérations <strong>en</strong>core plus étroites <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes ag<strong>en</strong>ces spatia<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s casdes missions LISA (ESA et NASA) ou PRISMA (SSC, DLR et CNES).N’oublions pas de m<strong>en</strong>tionner la difficulté principa<strong>le</strong> liée au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s vaisseauxdoiv<strong>en</strong>t assumer <strong>le</strong>urs places dans une configuration prédéfinie, <strong>en</strong> position et <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tation<strong>en</strong> même temps. Ainsi, la séparation dans <strong>le</strong>s missions spatia<strong>le</strong>s mono-satellite <strong>en</strong>tre contrô<strong>le</strong> d’orbiteet d’attitude disparaît. En outre, <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif des vaisseaux doit être coordonné p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>mainti<strong>en</strong> et la reconfiguration de la formation.Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, un <strong>en</strong>jeu important du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est l’utilisation de nouveaux types d’actionneurset de capteurs. La plupart de ces dispositifs sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours de réalisation. Dans cecontexte, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> de réutiliser des technologies développées <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dez-vous spatiaux.Il est important à noter éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que certains aspects rest<strong>en</strong>t inchangés par rapport aux missionsmono-satellite comme <strong>le</strong>s orbites utilisées, certains capteurs et <strong>le</strong>s problèmes liés à <strong>le</strong>ur calibration,ainsi que la partie absolue des perturbations orbita<strong>le</strong>s.1.5 Objectifs de la thèseDans cette section, nous détail<strong>le</strong>rons <strong>le</strong> périmètre de cette thèse, c’est-à-dire <strong>le</strong>s aspects qui constitu<strong>en</strong>tdes objectifs de la thèse et des aspects qui ne seront pas traités dans la thèse.Comme l’intitulé l’indique, nous aimerions faire de la commande <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Contrairem<strong>en</strong>tà des approches axe-par-axe utilisées dans la plupart des missions spatia<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous focaliseronsnotre att<strong>en</strong>tion sur des techniques modernes de commande linéaire <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>. Un souciperman<strong>en</strong>t est l’embarquabilité des correcteurs synthétisés, c’est-à-dire une comp<strong>le</strong>xité suffisamm<strong>en</strong>tréduite <strong>pour</strong> pouvoir être réalisé sur un ordinateur de bord. Un autre souci important est la significationphysique des états du correcteur <strong>pour</strong> qu’il puisse être initialisé faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.La synthèse de correcteurs <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> repose généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sur des modè<strong>le</strong>s du système à asservir.Par conséqu<strong>en</strong>t, un premier vo<strong>le</strong>t de la thèse doit traiter la conception de modè<strong>le</strong>s utilisab<strong>le</strong>s à desfins de synthèse de correcteurs. Dans ce contexte, il est souhaitab<strong>le</strong> de profiter <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> desmodè<strong>le</strong>s existant dans la littérature, mais aussi de faire de nouvel<strong>le</strong>s contributions <strong>en</strong> cas de besoin. I<strong>le</strong>st important de faire la distinction <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux types de modè<strong>le</strong> suivants :– modè<strong>le</strong>s de simulation, c’est-à-dire des modè<strong>le</strong>s pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte autant d’aspects et ainsi <strong>le</strong>plus proche de la réalité que possib<strong>le</strong> ;– modè<strong>le</strong>s de synthèse, c’est-à-dire des modè<strong>le</strong>s pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s aspects <strong>le</strong>s plusimportants et possédant une comp<strong>le</strong>xité réduite <strong>pour</strong> être exploitab<strong>le</strong>s par des algorithmes desynthèse <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>.Vu l’objectif global de cette thèse, nous nous focaliserons sur des modè<strong>le</strong>s de synthèse. En particulier,une étape très importante sera la linéarisation de modè<strong>le</strong>s non-linéaires afin de pouvoir avoirrecours aux méthodes de synthèse linéaires. Outre des modè<strong>le</strong>s dynamiques, des modè<strong>le</strong>s décrivant <strong>le</strong>scapteurs, actionneurs, ainsi que <strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s seront indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>s.Bi<strong>en</strong> que la simulation soit un outil indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> dans la conception et vérification de missionsspatia<strong>le</strong>s, notre ambition n’est pas de concevoir un simulateur de haute fidélité. Nous nous restreindronsà simu<strong>le</strong>r seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s aspects qui nous paraiss<strong>en</strong>t importants.La prés<strong>en</strong>tation des différ<strong>en</strong>tes missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation planifiées a clairem<strong>en</strong>t montré qu’iln’existe pas <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. Au contraire, <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation a beaucoup de facettes, et chaque<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.6 Structure de ce mémoire 15mission a des besoins particuliers qui se reflèt<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, dans <strong>le</strong> choix de l’orbite, du nombrede vaisseaux et des types de capteurs et d’actionneurs. Scharf et al. [154, 155] donn<strong>en</strong>t une revuebibliographique vaste et illustr<strong>en</strong>t ainsi l’impressionnante variété que représ<strong>en</strong>te <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation.Du fait de cette variété, mais aussi parce que cette thèse est située dans <strong>le</strong> contexte d’unecoopération <strong>en</strong>tre CNES et ONERA concernant plusieurs missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation (ROMULUSet Pegase), il est important de se conc<strong>en</strong>trer sur des pistes de recherche ayant un intérêt industriel,tout <strong>en</strong> essayant de développer des méthodes novatrices et utilisab<strong>le</strong>s dans un cadre <strong>le</strong> plus généralpossib<strong>le</strong>. C’est cette généricité qui nous oblige à mettre l’acc<strong>en</strong>t de nos travaux sur des méthodologieset d’adopter une approche système.Un autre objectif important est la prise <strong>en</strong> compte simultanée des dynamiques de translation etd’attitude. Cet objectif est justifié du fait de la préparation de la mission Pegase au CNES qui montreun fort couplage <strong>en</strong>tre ces deux dynamiques. Dans ce contexte, il nous paraît intéressant d’étudier ceque peut apporter une approche <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>, contrairem<strong>en</strong>t à une approche axe-par-axe.Enfin, il est souhaitab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s méthodes de synthèse de correcteurs développées propos<strong>en</strong>t dessolutions à quelques problématiques spécifiques au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, comme <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisédes vaisseaux, la garantie des spécifications de la mission ou la commutation <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts modesopérationnels.Nous aimerions éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionner quelques points qui serai<strong>en</strong>t intéressants à étudier, mais quine font pas partie des objectifs de cette thèse.Tout d’abord, <strong>le</strong> guidage est un point que nous ne considérerons pas. Le calcul de trajectoires optima<strong>le</strong>s,par exemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> la reconfiguration d’une formation, est effectué <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte. Cep<strong>en</strong>dant,c’est la commande <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> qui nous préoccupe.Nous n’avons pas l’int<strong>en</strong>tion de contribuer au développem<strong>en</strong>t de nouveaux capteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>n formation. Ce fait n’est pas aussi évid<strong>en</strong>t qu’il paraît car quelques capteurs possèd<strong>en</strong>t une partieinformatique assez développé. Un exemp<strong>le</strong> est <strong>le</strong> capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce dont la <strong>le</strong>vée d’ambuiguïtéest effectué sur l’ordinateur de bord.Un troisième point que nous excluons est la conception de missions spatia<strong>le</strong>s. Nous considéreronsque <strong>le</strong>s spécifications d’une mission sont dictées par <strong>le</strong>s objectifs sci<strong>en</strong>tifiques ou opérationnels. Parconséqu<strong>en</strong>t, nous supposons une mission donnée dont <strong>le</strong>s propriétés, par exemp<strong>le</strong> capteurs, actionneurs,nombre de vaisseaux et orbite, sont fixées. Cep<strong>en</strong>dant, cela n’empêche personne d’utiliser <strong>le</strong>s méthodesque nous développerons afin d’améliorer la conception d’une mission particulière.Enfin, la calibration (ou étalonnage) ne fait pas partie de nos objectifs non plus. Parfois, desmanœuvres doiv<strong>en</strong>t être effectués afin d’estimer des paramètres comme <strong>le</strong> mésalignem<strong>en</strong>t de certainscapteurs et <strong>pour</strong> garantir <strong>le</strong>s performances spécifiées. Nous sommes consci<strong>en</strong>ts que cette étape peutêtre indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> bon fonctionnem<strong>en</strong>t de la mission, mais ne la traiterons pas dans <strong>le</strong> cadrede cette thèse.1.6 Structure de ce mémoireOutre l’introduction que nous sommes <strong>en</strong> train de conclure, ce mémoire est divisé <strong>en</strong> deux grandesparties :– la première partie est consacrée à la modélisation de la dynamique et d’autres aspects du <strong>vol</strong> <strong>en</strong>formation ;– la deuxième partie décrit des méthodologies de commande <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


16 1. LE VOL EN FORMATIONLa Fig. 1.11 révè<strong>le</strong> la structure du mémoire de façon graphique.Figure 1.11 – Structure du mémoireChacune des parties principa<strong>le</strong>s est subdivisée <strong>en</strong> deux chapitres.Dans la partie modélisation, nous distinguons <strong>en</strong>tre la modélisation de la dynamique translationnel<strong>le</strong><strong>en</strong> orbite terrestre (Chapitre 2) et la modélisation couplée <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> rotation (Chapitre3). Les deux modè<strong>le</strong>s dynamiques pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus importantes<strong>pour</strong> chaque cas. En outre, nous proposons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des modè<strong>le</strong>s métrologiques dans <strong>le</strong> Chapitre 3,c’est-à-dire des modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs utilisés et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s sorties contrôlées.Dans la partie contrô<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Chapitre 4 prés<strong>en</strong>te deux approches afin d’asservir la position relative<strong>en</strong> orbite terrestre <strong>en</strong>tre deux satellites. Dans ce contexte, <strong>le</strong> problème principal lié à la commande est<strong>le</strong> caractère variant de la dynamique relative.Le Chapitre 5 montre comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s positions et attitudes relatives peuv<strong>en</strong>t être contrôlées simultaném<strong>en</strong>t<strong>en</strong> utilisant la synthèse H 2 . La mission Pegase sert comme exemp<strong>le</strong> d’application. Enparticulier, nous proposons des méthodes <strong>pour</strong> résoudre <strong>le</strong>s quatre problématiques suivantes :– synthèse d’un correcteur c<strong>en</strong>tralisé de base <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte<strong>le</strong>s spécifications stochastiques de la mission ;– réjection de biais, <strong>en</strong> particulier des biais dûs aux perturbations orbita<strong>le</strong>s ;– synthèse de correcteurs <strong>pour</strong> plusieurs modes opérationnels, commutation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s modesopérationnels et garantie de stabilité à travers <strong>le</strong>s commutations ;– synthèse de correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


1.6 Structure de ce mémoire 17Les flèches dans la Fig. 1.11 indiqu<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> Chapitre 4 est basé sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> développé dans <strong>le</strong>Chapitre 2. De façon similaire, <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> du Chapitre 3 est utilisé dans <strong>le</strong> Chapitre 5. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>sChapitres 2 et 4 peuv<strong>en</strong>t être lus indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des Chapitres 3 et 5 et vice versa.Dans la dernière partie, nous concluons ce mémoire <strong>en</strong> faisant un bilan, <strong>en</strong> soulignant nos proprescontributions et <strong>en</strong> indiquant quelques perspectives <strong>pour</strong> de travaux futurs.Dans <strong>le</strong>s chapitres annexes, nous avons résumé des informations supplém<strong>en</strong>taires et uti<strong>le</strong>s à compr<strong>en</strong>dre<strong>le</strong> cont<strong>en</strong>u des chapitres principaux. Nous y faisons référ<strong>en</strong>ce à plusieurs reprises au cours dece mémoire.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Deuxième partieModè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation19


Chapitre 2Dynamique translationnel<strong>le</strong> <strong>en</strong>orbite terrestreSommaire2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . 222.1.1 Le mouvem<strong>en</strong>t kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222.1.2 Les perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292.2 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.2.1 Vol <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.2.2 Vol <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique . . . . . . . . . . . . . . . . . 372.2.3 Perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382.2.4 Autres orbites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.3.1 Dynamique d’un seul satellite de la formation . . . . . . . . . . . . . . . . . 402.3.2 Dynamique relative <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s satellites de la formation . . . . . . . . . . . . 422.3.3 Linéarisation de la dynamique relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432.3.4 Repère mobi<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 452.3.5 Dynamique <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.3.6 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne . . . . . . . . . . 512.3.7 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique perturbée – première version 532.3.8 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique perturbée – deuxième version 542.4 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Dans ce chapitre, nous traiterons <strong>le</strong> problème de la modélisation de la dynamique translationnel<strong>le</strong><strong>en</strong> orbite terrestre. Les satellites seront alors généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t décrits sous forme de masses ponctuel<strong>le</strong>s.Nous expliquerons d’abord <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t d’un seul satellite <strong>en</strong> orbite terrestre kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne, c’està-diresans perturbations orbita<strong>le</strong>s, et <strong>le</strong>s perturbations qui peuv<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er <strong>le</strong> satellite à adopterune orbite différ<strong>en</strong>te de cette orbite idéalisée. Ensuite, nous donnerons un aperçu des modè<strong>le</strong>s de ladynamique relative existant dans la littérature. Enfin, nous prés<strong>en</strong>terons notre propre méthode <strong>pour</strong>établir des modè<strong>le</strong>s décrivant la dynamique relative et pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la perturbation orbita<strong>le</strong>prépondérante, cel<strong>le</strong> due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre. Ce cadre méthodologique nous permettranotamm<strong>en</strong>t de retrouver des modè<strong>le</strong>s déjà connus dans la littérature, mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de synthétiserde nouveaux modè<strong>le</strong>s mieux adaptés à la réalité.21


22 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRE2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre2.1.1 Le mouvem<strong>en</strong>t kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>Le mouvem<strong>en</strong>t non perturbé d’un satellite autour d’un corps c<strong>en</strong>tral, c’est-à-dire <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>tinduit par un champ de gravitation d’un corps c<strong>en</strong>tral parfaitem<strong>en</strong>t sphérique, s’appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>tkep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>.Au 17ième sièc<strong>le</strong>, Johannes Kep<strong>le</strong>r 1 a découvert à partir d’observations faites par Tycho Brahe 2<strong>le</strong>s célèbres lois de Kep<strong>le</strong>r et <strong>le</strong>s a publiées dans ses œuvres Astronomia Nova (1609) et HarmonicesMundi (1619).Les lois de Kep<strong>le</strong>r, au nombre de trois, décriv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t des planètes du système solaire(cf. [188]) :1. Loi des orbitesUne planète se trouve sur une trajectoire elliptique autour du So<strong>le</strong>il. Le So<strong>le</strong>il est situé à un desfoyers de cette ellipse.2. Loi des airesDans un interval<strong>le</strong> de temps donné, l’aire balayée par <strong>le</strong> rayon vecteur, c’est-à-dire <strong>le</strong> vecteurreliant <strong>le</strong> So<strong>le</strong>il et la planète, est la même sur toute l’orbite. Par conséqu<strong>en</strong>t, la vitesse angulairede la planète est maxima<strong>le</strong> au périhélion (point <strong>le</strong> plus proche du foyer) et minima<strong>le</strong> à l’apohélion(point <strong>le</strong> plus éloigné du foyer).3. Loi des périodesLe carré de la période sidéra<strong>le</strong> T est proportionnel au cube du demi-grand axe de l’orbite(a 3 /T 2 = cte.).Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, ces lois ne sont pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t valab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t des planètes autour duSo<strong>le</strong>il, mais aussi <strong>pour</strong> des satellites artificiels autour de la Terre. Nous traiterons ce cas particulierdans la suite.En orbite terrestre, la terminologie change légèrem<strong>en</strong>t. Le point <strong>le</strong> plus proche du foyer s’appel<strong>le</strong>périgée, <strong>le</strong> plus loin apogée. Les termes utilisés dans <strong>le</strong> cas général sont périapside et apoapside.Dans la Fig. 2.1, <strong>le</strong>s termes couramm<strong>en</strong>t utilisés sont illustrés, <strong>en</strong> particulier la paramétrisationchoisie <strong>pour</strong> décrire la cinématique du mouvem<strong>en</strong>t.L’anomalie vraie est l’ang<strong>le</strong> courant du satellite compté à partir du périgée. La forme et <strong>le</strong>s dim<strong>en</strong>sionsde l’ellipse sont déterminées par l’exc<strong>en</strong>tricité e, <strong>le</strong> demi-grand axe a et <strong>le</strong> demi-petit axeb = a √ 1 − e 2 .Les distances du périgée et de l’apogée du foyer sont données par r P = a(1 − e) et r A = a(1 + e).On appel<strong>le</strong> la ligne qui relie <strong>le</strong> périgée et l’apogée la ligne des apsides. Un autre point important est<strong>le</strong> semilatus rectum, <strong>le</strong> point dont l’anomalie vraie est π/2. Sa distance du foyer est p = a(1 − e 2 ).En plus de la forme de l’orbite, l’é<strong>vol</strong>ution temporel<strong>le</strong> des grandeurs qui ne rest<strong>en</strong>t pas constantesnous intéresse bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>en</strong> d’autres termes <strong>le</strong> rayon R et l’anomalie vraie ν. Le rayon, qui dép<strong>en</strong>dde l’anomalie vraie, est donné par l’expression suivante :R =1. Johannes Kep<strong>le</strong>r (1571 – 1630), astronome al<strong>le</strong>mand2. Tycho Brahe (1546 – 1601), astronome danoisp1 + e cos ν = a(1 − e2 )1 + e cos ν(2.1)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 23Figure 2.1 – Orbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne terrestreContrairem<strong>en</strong>t au rayon R, l’é<strong>vol</strong>ution de l’anomalie vraie ne peut pas être déduite de la géométriede l’ellipse décrivant l’orbite. En effet, sa variation temporel<strong>le</strong> est liée à la loi des aires décrite ci-dessus.Pour déterminer l’anomalie vraie, il faut avoir recours à la loi universel<strong>le</strong> de la gravitation étépubliée <strong>en</strong> 1687 par Isaac Newton 3 . Dans <strong>le</strong> cas de l’attraction d’un satellite par la Terre, cette loiest donnée par l’équation suivante :••−→ −→R = f ⊕,sph (R −→ ) (2.2)−→ −→R est <strong>le</strong> vecteur <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de la Terre et <strong>le</strong> satellite. f ⊕,sph (R −→ ) est l’expression de l’accélérationd’attraction du champ de gravitation de la Terre supposée sphérique (loi universel<strong>le</strong> de la gravitation)et s’écrit comme suit :−→ f ⊕,sph (R −→ ) = −µ ⊕R −→R 3 (2.3)Ici, µ ⊕ est la constante gravitationnel<strong>le</strong> du corps c<strong>en</strong>tral. El<strong>le</strong> est <strong>le</strong> produit <strong>en</strong>tre la constanteuniversel<strong>le</strong> de gravitation G et la masse de la Terre m ⊕ :µ = Gm ⊕ (2.4)Les va<strong>le</strong>urs de la masse m ⊕ de la Terre et la constante gravitationnel<strong>le</strong> géoc<strong>en</strong>trique µ ⊕ sontdonnées <strong>en</strong> Annexe A.R est la norme du vecteur R −→ :R =(−→ −→ ) 1/2R · R(2.5)3. Sir Isaac Newton (1643 – 1727), philosophe, mathématici<strong>en</strong>, physici<strong>en</strong> et astronome anglais<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


24 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRELa solution analytique peut être obt<strong>en</strong>ue grâce au calcul vectoriel. On peut notamm<strong>en</strong>t profiterde la constance du vecteur de mom<strong>en</strong>t cinétique −→ h = −→ •−→R ∧ R . Cette constance est due au champ degravitation qui est c<strong>en</strong>tral, sphérique et inversem<strong>en</strong>t quadratique.Il n’existe pas d’expression explicite <strong>pour</strong> l’é<strong>vol</strong>ution de l’anomalie vraie. El<strong>le</strong> peut être écrite soità l’aide des anomalies moy<strong>en</strong>ne M et exc<strong>en</strong>trique E sous forme d’une équation implicite, soit sousforme d’une équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>, cf. [185] :˙ν =n(1 + e cos ν)2(1 − e 2 ) 3/2 (2.6)Ici, n est la vitesse angulaire moy<strong>en</strong>ne <strong>le</strong> long de l’orbite. El<strong>le</strong> est donnée par l’équation suivante :n =√µ⊕a 3 (2.7)La période orbita<strong>le</strong> T peut être calculée à partir de la vitesse angulaire moy<strong>en</strong>ne n comme suit :T = 2π n = 2π √a 3µ ⊕(2.8)À partir de l’Éq. (2.6), nous pouvons, par différ<strong>en</strong>tiation, calcu<strong>le</strong>r la dérivée seconde de l’anomalievraie ν que nous utiliserons dans la suite :¨ν = − 2n2 e sin ν(1 + e cos ν) 3(1 − e 2 ) 3 (2.9)Toutes ces informations nous permett<strong>en</strong>t de décrire <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite dans <strong>le</strong> plan quiconti<strong>en</strong>t l’ellipse, appelé <strong>le</strong> plan orbital.Dans la suite, nous décrirons l’ori<strong>en</strong>tation de ce plan orbital par rapport au repère géoc<strong>en</strong>triqueéquatorial (angl. ECI = earth-c<strong>en</strong>tered inertial ou geoc<strong>en</strong>tric-equatorial) que nous appelons F IJK .Comme <strong>le</strong> montre la Fig. 2.2, <strong>le</strong>s vecteurs élém<strong>en</strong>taires −→ e I et −→ e J se trouv<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> plan équatorialde la Terre, tandis que <strong>le</strong> vecteur −→ e K coïncide avec l’axe de rotation la Terre. Il est important de noterque <strong>le</strong>s vecteurs −→ e I et −→ e J ne sont pas fixes par rapport à la Terre, mais fixes dans un repère inertiel.En effet, <strong>le</strong> vecteur −→ e I indique la direction du point vernal.L’ori<strong>en</strong>tation du plan orbital peut être décrite grâce à trois rotations successives à partir du repèregéoc<strong>en</strong>trique F IJK . La première rotation est une rotation autour du vecteur −→ e K (qui indique ladirection du pô<strong>le</strong> nord) avec l’ang<strong>le</strong> Ω appelé l’asc<strong>en</strong>sion droite du nœud asc<strong>en</strong>dant. La Fig. 2.3montre cette rotation.Le repère intermédiaire s’appel<strong>le</strong> F I′ J ′ K ′. Son vecteur −→ e K ′ est id<strong>en</strong>tique au vecteur −→ e K . Les vecteursunitaires −→ e I ′, −→ e J ′ et −→ e K ′ définissant <strong>le</strong> repère F I′ J ′ K ′ peuv<strong>en</strong>t être calculés à partir des vecteurs−→ eI , −→ e J et −→ e K grâce à la relation suivante :⎛⎝−→ eI ′−→ eJ ′−→ eK ′⎞⎛⎠ = C}{{} III (Ω) ⎝=C IJKI ′ J ′ K ′−→ eI−→ eJ−→ eK⎞⎠ (2.10)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 25Figure 2.2 – Repère géoc<strong>en</strong>trique équatorialFigure 2.3 – Paramètres orbitaux – Asc<strong>en</strong>sion droite du nœud asc<strong>en</strong>dant Ω<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


26 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRELa matrice de rotation C III (Ω) ainsi que <strong>le</strong>s autres matrices de rotation élém<strong>en</strong>taires sont définiesdans l’Annexe B.Ensuite, une rotation d’ang<strong>le</strong> i autour du vecteur −→ e I ′ est effectuée. i s’appel<strong>le</strong> l’inclinaison du planorbital. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>le</strong> vecteur −→ e I ′′ est id<strong>en</strong>tique au vecteur −→ e I ′. La Fig. 2.4 illustre cette deuxièmerotation.Figure 2.4 – Paramètres orbitaux – Inclinaison iLes vecteurs −→ e I ′′, −→ e J ′′ et −→ e K ′′ peuv<strong>en</strong>t être déterminés comme suit :⎛⎝−→ eI ′′−→ eJ ′′−→ eK ′′⎞⎛⎠ = C I (i) ⎝} {{ }=C I′ J ′ K ′I ′′ J ′′ K ′′−→ eI ′−→ eJ ′−→ eK ′⎛= C I (i)C III (Ω) ⎝} {{ }=C IJKI ′′ J ′′ K ′′⎞⎠ (2.11)−→ eI−→ eJ−→ eK⎞⎠(2.12)Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, l’ellipse de l’orbite est tournée autour du vecteur −→ e K ′′ avec l’ang<strong>le</strong> ω appelé l’argum<strong>en</strong>tdu périgée. La Fig. 2.5 montre cette dernière rotation.Encore une fois, <strong>le</strong>s vecteurs unitaires définissant <strong>le</strong> nouveau repère F ijk peuv<strong>en</strong>t être calculés avec<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 27Figure 2.5 – Paramètres orbitaux – Argum<strong>en</strong>t du périgée ωdes matrices de rotation :⎛⎝−→ ei−→ ej−→ ek⎞⎠ = C III (ω)} {{ }=C I′′ J ′′ K ′′ijk⎛⎝−→ eI ′′−→ eJ ′′−→ eK ′′⎞= C III (ω)C I (i)C III (Ω) ⎝} {{ }=CijkIJK⎠ (2.13)⎛−→ eI−→ eJ−→ eK⎞⎠L’ori<strong>en</strong>tation du plan orbital étant définie, nous pouvons ajouter un quatrième ang<strong>le</strong>, l’anomalievraie ν m<strong>en</strong>tionnée ci-dessus. Cette rotation a lieu autour de l’axe −→ e ket fournit <strong>le</strong> repère F rco :⎛⎝−→ er−→ ec−→ eo⎞⎛⎠ = C III (ν) ⎝} {{ }=Crcoijk−→ ei−→ ej−→ ek⎞= C III (ω + ν)C I (i)C III (Ω) ⎝} {{ }=CrcoIJK⎠ (2.14)⎛−→ eI−→ eJ−→ eK⎞⎠Nous choisissons de positionner l’origine du nouveau repère F rco sur <strong>le</strong> point courant de l’orbite,cf. Fig. 2.6. Ce repère s’appel<strong>le</strong> repère local-vertical local-horizontal (LVLH, angl. local-vertical local-<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


28 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREhorizontal). La notation suit <strong>le</strong> papier d’Irvin et Jacques [77]. Les <strong>le</strong>ttres r, c et o signifi<strong>en</strong>t radial,transversal (angl. cross-track) et orthogonal, respectivem<strong>en</strong>t.Figure 2.6 – Repère LVLH (local-vertical local-horizontal)C’est <strong>le</strong> repère F rco qui sera utilisé <strong>pour</strong> exprimer la dynamique relative <strong>en</strong>tre plusieurs satellites.Le produit des trois matrices de rotation utilisées dans l’Éq. (2.14) s’écrit comme suit :avec ˜ν = ω + νC IJKrco = C III (ω + ν)C I (i)C III (Ω) (2.15)⎞= C III (˜ν)C I (i)C III (Ω)⎛c˜ν c Ω − s˜ν c i s Ω c˜ν s Ω + s˜ν c i c Ω s˜ν s is i s Ω −s i c Ω c i= ⎝ −s˜ν c Ω − c˜ν c i s Ω −s˜ν s Ω + c˜ν c i c Ω c˜ν s i⎠Le paramètres utilisés <strong>pour</strong> décrire l’ori<strong>en</strong>tation du plan orbital (Ω, i et ω), la forme de l’ellipsereprés<strong>en</strong>tant l’orbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne (a et e) et la position courante sur cette orbite (ν) sont au nombrede six et résumés dans <strong>le</strong> Tab. 2.1.Il existe d’autres paramétrisations <strong>pour</strong> traiter des cas spéciaux, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s paramètres orbitauxgénéralisés avec une direction d’inclinaison et une direction d’exc<strong>en</strong>tricité <strong>pour</strong> décrire des orbitescirculaires ou non inclinées. Cep<strong>en</strong>dant, nous utiliserons dans la suite <strong>le</strong>s paramètres orbitaux donnésdans <strong>le</strong> Tab. 2.1 <strong>pour</strong> être cohér<strong>en</strong>t avec la plupart des autres publications sur ce sujet.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 29Tab<strong>le</strong> 2.1 – Les paramètres orbitauxParamètre orbital Symbo<strong>le</strong> UnitéDemi-grand axe a mExc<strong>en</strong>tricité e −Asc<strong>en</strong>sion droite du nœud asc<strong>en</strong>dant Ω radInclinaison i radArgum<strong>en</strong>t du périgée ω radAnomalie vraie ν radLes principa<strong>le</strong>s équations nécessaires <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux à partir des vecteursde position −→ •−→R et de vitesse R sont données dans l’ouvrage [185].2.1.2 Les perturbations orbita<strong>le</strong>sLe cas d’une orbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne est purem<strong>en</strong>t théorique. En réalité, il existe de multip<strong>le</strong>s perturbationsorbita<strong>le</strong>s qui caus<strong>en</strong>t des déviations du mouvem<strong>en</strong>t kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>.Les accélérations perturbatrices dues aux principa<strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s sont illustrées dansla Fig. 2.7. L’accélération <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par <strong>le</strong> champ de gravitation sphérique est donnéé à titre deréfér<strong>en</strong>ce. Dans la suite, nous expliquerons ces perturbations plus <strong>en</strong> détail.Traînée atmosphériqueLa traînée atmosphérique est la perturbation prépondérante <strong>pour</strong> des altitudes inférieures à 150 km.El<strong>le</strong> dép<strong>en</strong>d de la d<strong>en</strong>sité ρ de l’air, du coeffici<strong>en</strong>t balistique S/m (surface projetée divisée par lamasse) du satellite et du coeffici<strong>en</strong>t de traînée C D qui est une fonction de la forme du satellite et aune va<strong>le</strong>ur de l’ordre de 2 typiquem<strong>en</strong>t. Des va<strong>le</strong>urs tabulées de la d<strong>en</strong>sité ρ sont disponib<strong>le</strong>s dans[205]. L’accélération due à la traînée est une fonction quadratique de la vitesse V et est dirigée dansla direction opposée au vecteur de vitesse V −→ :avec −→ •−→(−→ −→ ) 1/2V = R et V = V · V .−→ atr = 1 −→2 ρV 2 S VC Dm V(2.16)Attractions de la Lune et du So<strong>le</strong>ilLes attractions de la Lune et du So<strong>le</strong>il sont <strong>le</strong>s perturbations résiduel<strong>le</strong>s au-delà d’une altitude de40000 km, correspondant approximativem<strong>en</strong>t à une orbite géostationnaire. Du fait que la Lune et <strong>le</strong>So<strong>le</strong>il exerc<strong>en</strong>t une attraction sur la Terre et influ<strong>en</strong>t sur son orbite, il suffit de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>saccélérations différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s, c’est-à-dire <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s accélérations subies par <strong>le</strong> satellite sur<strong>le</strong> point courant de l’orbite et cel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> satellite subirait si sa position coïncidait avec <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de laTerre. Les deux perturbations étant id<strong>en</strong>tiques au niveau des équations, nous détaillons ici seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


30 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRE10 2 altitude [km]10 0accélération [m/s 2 ]10 −210 −410 −610 −810 2 10 3 10 4 10 5Figure 2.7 – Comparaison des niveaux des différ<strong>en</strong>tes perturbations <strong>en</strong> orbite terrestre. ◦ : gravitésphérique, ♦ : J 2 , ∗ : Lune, ⊲ : So<strong>le</strong>il, □ : pression de radiation solaire, ▽ : traînée atmosphérique.Hypothèses : C D = 2, S/m = 0.01 m 2 /kg. Comme <strong>le</strong> J 2 et l’attraction lunaire dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de la positionsur l’orbite, <strong>le</strong>s bornes sont indiquées. Il <strong>en</strong> est de même <strong>pour</strong> la traînée atmosphérique car la d<strong>en</strong>sitéde l’atmosphère dép<strong>en</strong>d de la température exosphérique.l’accélération due à l’attraction du So<strong>le</strong>il :−→ asol = − µ ⊙( −→ R S + −→ R)∥ −→ R S + −→∥ 3∥R + µ −→⊙ RS∥[−→ −→= µ ⊙ h ( RS + −→ R) − −→ h ( −→ R S )∥ −→ ∥ ∥∥3(2.17)R S]Ici, µ ⊙ est la constante gravitationnel<strong>le</strong> hélioc<strong>en</strong>trique.Perturbation due à la non sphéricité de la TerreLa forme de la Terre n’est pas une sphère parfaite. C’est <strong>pour</strong> cette raison que son champ degravitation n’obéit pas à l’Éq. (2.3). On utilise un développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> série du pot<strong>en</strong>tiel de gravitation<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 31Figure 2.8 – Attraction différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> du So<strong>le</strong>ilterrestre utilisant des fonctions harmoniques, cf. par exemp<strong>le</strong> [185] et [12] :U ⊕,comp<strong>le</strong>t (R −→ µ ⊕, ϕ) =(R −→ · −→ (2.18)R) ⎧1/2 ( )⎨ ∞ l []·⎩ 1 + ∑ R ⊕l∑⎫ ⎬(R −→ · −→ −J l P l (sin ϕ) + (C lm cos mλ + S lm sin mλ)P (m)R) 1/2 l(sin ϕ)⎭l=2m=−lLes fonctions P l (x) et P (m)lcf. [187] :s’appel<strong>le</strong>nt fonctions de Leg<strong>en</strong>dre 4 . El<strong>le</strong>s sont définies comme suit,P l (x) =12 l · l! · d l [(x 2dx l − 1) l] (formu<strong>le</strong> de Rodrigues 5 ) (2.19)P (m)l(x) = (−1) m (1 − x 2 m/2 dm)dx m [P l(x)]P (m)l(x) = (−1)m2 l · l! (1 − x2 m/2 dl+m [) (x 2dx l+m − 1) l]En effet, <strong>le</strong>s termes J l P l (sin ϕ) décriv<strong>en</strong>t des déviations axisymétriques (par exemp<strong>le</strong> un aplatissem<strong>en</strong>tou une forme de poire) du champ de gravitation terrestre (harmonique zonal d’ordre l), tandis que<strong>le</strong>s termes (C lm cos mλ + S lm sin mλ)P (m)l(sin ϕ) sont des déviations dép<strong>en</strong>dant de la longitude λ(harmonique tesseral d’ordre l).Nous nous conc<strong>en</strong>trerons dans la suite sur <strong>le</strong>s harmoniques zonaux car <strong>le</strong>urs effets domin<strong>en</strong>t sur<strong>le</strong>s effets des harmoniques tesseraux. Les quatre premières fonctions de la suite P m (x) s’écriv<strong>en</strong>t :P 0 (x) = 1 (2.20)P 1 (x) = xP 2 (x) = 3x2 − 12P 3 (x) = x(5x2 − 3)24. Adri<strong>en</strong>-Marie Leg<strong>en</strong>dre (1752 – 1833), mathématici<strong>en</strong> français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


32 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRELe pot<strong>en</strong>tiel de gravitation terrestre pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s harmoniques zonaux uniquem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t :µ ⊕U ⊕,comp<strong>le</strong>t (R −→ , ϕ) =(R −→ · −→ (2.21)R) {1/2· 1 + J }2R⊕22(R −→ · −→ R) (1 − 3 J 3 R sin2 ⊕3 ϕ) −2(R −→ · −→ R) (5 3/2 sin3 ϕ − 3 sin ϕ) − . . .La Fig. 2.9 illustre la définition des ang<strong>le</strong>s de latitude ϕ et de colatitude ϕ ′ = π/2 − ϕ.Figure 2.9 – Définition des ang<strong>le</strong>s de latitude ϕ et de colatitude ϕ ′Les coeffici<strong>en</strong>ts de l’harmonique zonal J 0 et J 1 n’apparaiss<strong>en</strong>t pas de façon explicite. En effet, <strong>le</strong>coeffici<strong>en</strong>t J 0 est déjà pris <strong>en</strong> compte par <strong>le</strong> champ de gravitation sphérique. Le coeffici<strong>en</strong>t J 1 n’existepas si l’origine du repère géoc<strong>en</strong>trique coïncide avec <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de la Terre, ce qui est <strong>le</strong> cas par définition.Parmi <strong>le</strong>s harmoniques zonaux, l’harmonique zonal d’ordre deux qui décrit l’effet dû à l’aplatissem<strong>en</strong>tde la Terre est prépondérant quant à la perturbation de l’orbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne. Son coeffici<strong>en</strong>t J 2a une va<strong>le</strong>ur de J 2 = 1, 08263 · 10 −3 . Le pot<strong>en</strong>tiel U ⊕,J2 s’écrit comme suit :U ⊕,J2 (R −→ ) ==µ ⊕ J 2 R 2 ⊕2(R −→ · R −→ ) 3/2 (1 − 3 sin2 ϕ) (2.22)µ ⊕ J 2 R⊕22(R −→ · −→ (R −→ · −→ R)( −→ e K · −→ e K ) − 3(R −→ · −→ e K ) 2R) 3/2 (R −→ · −→ R)( −→ e K · −→ e K )= µ ⊕J 2 R 2 ⊕2Ici, nous avons utilisé <strong>le</strong>s faits suivants :(R −→ · R −→ )( −→ e K · −→ e K ) − 3(R −→ · −→ e K ) 2(R −→ · R −→ ) 5/2−→ eK · −→ e K = 1 et (2.23)( π)sin ϕ = cos2 − ϕ = cos ϕ ′ = −→ R · −→ e KLa Fig. 2.10 montre <strong>le</strong> champ de gravitation terrestre sphérique. Le champ superposé induit parl’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre (deuxième harmonique zonal) est illustré dans la Fig. 2.11. Dans <strong>le</strong>s deuxfigures, <strong>le</strong>s accélérations sont marquées avec des flèches.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 33x 10 7 3 1 0.8x 10 76 0.65.5 0.45 0.204.5-0.24-0.43.5-0.6-0.8-1-1 -0. 5 0 0.5 1x 10 7Figure 2.10 – Pot<strong>en</strong>tiel de gravitation sphériquex 10 7 -6 1x 10 43 0.82 0.61 0.40 0.2 -10 -2-0.2-0.4 -3-0.6 -4-0.8 -5-1-1 -0. 5 0 0.5 1x 10 7Figure 2.11 – Pot<strong>en</strong>tiel de gravitation J 2 superposé<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


34 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREBi<strong>en</strong> que l’échel<strong>le</strong> de la Fig. 2.11 soit <strong>en</strong>viron mil<strong>le</strong> fois inférieure à cel<strong>le</strong> de la Fig. 2.10, l’effet dû àl’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre est bi<strong>en</strong> perceptib<strong>le</strong> <strong>en</strong> pratique. Qualitativem<strong>en</strong>t, un satellite à proximitédu plan équatorial subit une attraction supérieure à l’attraction dans un champ purem<strong>en</strong>t sphérique,tandis qu’un satellite ayant une grande latitude ϕ subit une attraction moindre.Une étude approfondie des effets perturbateurs peut être m<strong>en</strong>ée grâce aux équations planétairesde Lagrange. Une description détaillée est disponib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s ouvrages de Wie [185] et de Zarrouati[205]. En prés<strong>en</strong>ce d’une perturbation, <strong>le</strong>s paramètres orbitaux a, e, i, Ω, ω ne rest<strong>en</strong>t plusconstants. L’é<strong>vol</strong>ution temporel<strong>le</strong> de l’anomalie vraie ν est modifiée éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.Les équations planétaires de Lagrange permett<strong>en</strong>t d’évaluer <strong>le</strong>s variations des paramètres orbitauxdues à une perturbation, plus précisém<strong>en</strong>t un pot<strong>en</strong>tiel de gravitation non sphérique. Lesparamètres orbitaux instantanés s’appel<strong>le</strong>nt paramètres orbitaux osculatoires. Selon Hughes [74], l’ellipseosculatrice à un point sur la trajectoire est définie comme <strong>le</strong> chemin que suivrait une masseponctuel<strong>le</strong> si toutes <strong>le</strong>s forces perturbatrices cessai<strong>en</strong>t à ce point.Généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, un pot<strong>en</strong>tiel perturbateur <strong>en</strong>traîne des changem<strong>en</strong>ts des paramètres orbitaux quisont composés de variations périodiques à court terme et de variations moy<strong>en</strong>nes à long terme, appeléesvariations séculaires : nous nous intéressons plus <strong>en</strong> détail aux variations séculaires. Grâceaux équations planétaires de Lagrange, nous pouvons obt<strong>en</strong>ir ces variations dans <strong>le</strong> cas du secondharmonique zonal :˙Ω = − 3nJ 2R⊕22p 2 c i = −2Cc i n (2.24)˙ω = − 3nJ 2R⊕2 ( ) 52p 2 2 s2 i − 2 = C(5c 2 i − 1)n∆n = 3nJ √2 1 − e2 R⊕24p 2 (3c 2 i − 1) = C √ 1 − e 2 (3c 2 i − 1)n = C ′ navec p = a(1 − e 2 ),n = √ µ ⊕ /a 3 et( ) 2 R⊕C = 3 4 J 2p(R⊕) 2 √1− e2 (3c 2 i − 1)C ′ = 3 4 J 2pCes expressions ont été obt<strong>en</strong>ues par Kozai, cf. [91]. El<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une très bonne approximationde la réalité <strong>pour</strong> des faib<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de J 2 . Les paramètres a, e et i n’ont pas de variationsséculaires.L’expression ∆n nécessite quelques explications. Comme <strong>le</strong> paramètre orbital ν varie <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce,la façon correcte d’exprimer son nouveau comportem<strong>en</strong>t temporel est obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> modifiantl’Éq. (2.6) :(n + ∆n)(1 + e cos ν)2˙ν = (2.25)(1 − e 2 ) 3/2Il est très important de noter que dans <strong>le</strong>s Éqs. (2.24) et (2.25), a et e sont <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs moy<strong>en</strong>nesdu demi-grand axe et de l’exc<strong>en</strong>tricité, respectivem<strong>en</strong>t.La Fig. 2.12 montre <strong>le</strong>s variations des élém<strong>en</strong>ts orbitaux dans <strong>le</strong> cas d’une orbite de transfert<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.1 Le mouvem<strong>en</strong>t d’un satellite <strong>en</strong> orbite terrestre 352.41 x 1040.722a [km]2.4e [−]0.722.390.71860.0260i [°]60Ω [°]59.559.9859315.4400ω [°]315.2315314.80 1 2t [s]3 4x 10 5ν [°]20000 1 2 3 4t [s]x 10 5Figure 2.12 – Variations des élém<strong>en</strong>ts orbitaux a, e, i, Ω, ω et ν sur 10 orbites600.1Ω [°]59.5059−0.1ω [°]315.4315.2315314.80.10.050−0.05100100ν−nt [°]00−1000 1 2 3 4t [s]x 10 5−1000 1 2 3 4t [s] x 10 5Figure 2.13 – Variations des élém<strong>en</strong>ts orbitaux Ω, ω et ν sur 10 orbites. À gauche : élém<strong>en</strong>ts orbitauxosculatoires (ligne continue) et séculaires (ligne tiretée). À droite : différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre élém<strong>en</strong>ts orbitauxosculatoires et séculaires<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


36 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREgéostationnaire (a = 24000 km, e = 0, 72) inclinée de i = π/3 et avec des va<strong>le</strong>urs initia<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> l’asc<strong>en</strong>siondroite du nœud asc<strong>en</strong>dant et l’argum<strong>en</strong>t du périgée de Ω = π/3 et ω = −π/4, respectivem<strong>en</strong>t.La simulation a été effectuée <strong>pour</strong> une durée équiva<strong>le</strong>nte à dix orbites.On distingue clairem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s variations périodiques et séculaires des paramètres orbitaux Ω et ω.La colonne gauche de la Fig. 2.13 montre <strong>le</strong>s é<strong>vol</strong>utions des paramètres Ω, ω et ν. Dans <strong>le</strong> cas deν, <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> n · t a été soustrait. Les lignes rouges sont <strong>le</strong>s variations séculaires de cesparamètres, obt<strong>en</strong>ues grâce à l’Éq. (2.24). Dans la colonne droite, <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s variations et<strong>le</strong>s variations séculaires sont illustrées : il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> qu’il ne reste que des variations périodiques.2.2 Revue bibliographiqueDans cette section, nous prés<strong>en</strong>terons <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbiteterrestre qui exist<strong>en</strong>t dans la littérature.2.2.1 Vol <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaireCurieusem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> premier modè<strong>le</strong> du mouvem<strong>en</strong>t relatif a été publié bi<strong>en</strong> avant l’ère spatia<strong>le</strong>, <strong>en</strong>1878 par Hill 6 . Son modè<strong>le</strong> décrit <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif de la Lune par rapport à la Terre [69, 70, 71]et conti<strong>en</strong>t des termes non-linéaires. Ce problème peut être considéré comme une sorte de <strong>vol</strong> <strong>en</strong>formation de la Terre et de la Lune autour du So<strong>le</strong>il. La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation desatellites et <strong>le</strong> problème de Hill est l’attraction gravitationnel<strong>le</strong> réciproque qui existe <strong>en</strong>tre la Terreet la Lune et qui est (presque) abs<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre deux satellites.Plus tard, <strong>en</strong> 1960, Clohessy et Wiltshire ont prés<strong>en</strong>té <strong>le</strong>urs équations linéarisées [41] etconnues sous <strong>le</strong> nom d’équations de Clohessy-Wiltshire (CW) ou d’équations de Hill-Clohessy-Wiltshire (HCW). Ces équations sont exprimées dans un repère local dit LVLH (angl. local-verticallocal-horizontal). Concernant l’application de <strong>le</strong>urs équations, ils avai<strong>en</strong>t à l’esprit <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dez-vousspatiaux qui obéiss<strong>en</strong>t à la même physique que <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation.Ces équations différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s donn<strong>en</strong>t la dynamique relative des deux satellites dont un, appelé<strong>le</strong>ader, suit une orbite circulaire non perturbée autour de la Terre. Les perturbations orbita<strong>le</strong>s ne sontpas prises <strong>en</strong> compte. Les équations sont linéarisées autour du <strong>le</strong>ader qui prescrit <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t dela formation. Un point important est que la dynamique relative dans <strong>le</strong> plan orbital du <strong>le</strong>ader estdécouplée de la dynamique relative orthogona<strong>le</strong> à ce plan.Clohessy et Wiltshire ont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t donné la solution temporel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs équations dans <strong>le</strong>cas d’un mouvem<strong>en</strong>t non forcé. Cette solution temporel<strong>le</strong> permet notamm<strong>en</strong>t d’analyser <strong>le</strong> problèmeplus précisém<strong>en</strong>t et de trouver des conditions initia<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> un mouvem<strong>en</strong>t périodique et borné.Depuis la publication origina<strong>le</strong> <strong>en</strong> 1960, de nombreux auteurs ont cité ces équations et <strong>le</strong>ur solutiontemporel<strong>le</strong>, par exemp<strong>le</strong> Hablani et al. [66], Yang et al. [202], Yamanaka [198].Yedavalli et Sparks [203] ont montré la dérivation des modè<strong>le</strong>s non-linéaire et linéaire <strong>en</strong> orbitecirculaire. Ensuite, ils ont mis <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> linéaire sous forme d’état, <strong>en</strong> respectant <strong>le</strong> découplagedynamique. Starin et al. [166, 165], D’Souza [49] et Campbell [31] ont suivi la même approche.Yedavalli et Sparks [204], ainsi que Yan et al. [200] et Robertson et al. [146] ont repris <strong>le</strong>séquations de Clohessy-Wiltshire, <strong>le</strong>s ont mises sous forme d’état et <strong>le</strong>s ont discrétisées grâce à unbloqueur d’ordre zéro. Cep<strong>en</strong>dant, Kapila et al. [85, 86] <strong>le</strong>s ont discrétisées avec un échantillonnage6. George William Hill, (1838 – 1914), astronome et mathématici<strong>en</strong> américain<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.2 Revue bibliographique 37impulsionnel. La solution temporel<strong>le</strong> des équations de Clohessy-Wiltshire est très uti<strong>le</strong> <strong>pour</strong> ladiscrétisation.Nelson et al. [130] et Naasz et al. [129] ont donné la forme normalisée des équations de Clohessy-Wiltshire, c’est-à-dire que la dynamique est normalisée avec la période orbita<strong>le</strong>. Cette méthodepermet de r<strong>en</strong>dre l’analyse des équations indép<strong>en</strong>dante du rayon de l’orbite.Karlgaard [87] a développé un modè<strong>le</strong> du second ordre du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation non perturbé <strong>en</strong>orbite circulaire grâce à un développem<strong>en</strong>t de Taylor 7 . Il a éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t trouvé une solution approximative<strong>en</strong> utilisant des techniques de perturbation <strong>pour</strong> résoudre <strong>le</strong>s équations différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s non-linéaires.Hashimoto et al. [68, 82] ont donné une expression <strong>pour</strong> <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> d’accélération nécessaire <strong>pour</strong>maint<strong>en</strong>ir une distance <strong>en</strong>tre deux satellites <strong>en</strong> orbite circulaire.Mori et Matunaga [126] ont modélisé la dynamique de translation d’abord dans un repère inertieldont l’origine est <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de la Terre. Ils ont exprimé <strong>en</strong>suite <strong>le</strong>s vecteurs de distance par rapport auc<strong>en</strong>tre de masse de la formation. Un fait marquant est que la formation utilise des t<strong>en</strong>deurs.Enfin, Leonard et al. [103], ainsi que Irvin et Jacques [77], ont établi des expressions <strong>pour</strong>décrire une orbite relative paramétrisée <strong>en</strong> fonction des conditions initia<strong>le</strong>s. Dans ce contexte, orbiterelative fait référ<strong>en</strong>ce à l’é<strong>vol</strong>ution du vecteur reliant <strong>le</strong>s deux satellites.2.2.2 Vol <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptiqueIl existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de nombreuses publications qui trait<strong>en</strong>t du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestreelliptique.Le premier papier prés<strong>en</strong>tant un modè<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s cas elliptique a été celui de Lawd<strong>en</strong>+[97] <strong>en</strong> 1954(avant <strong>le</strong> papier de Clohessy et Wiltshire). Les Al<strong>le</strong>mands Tschauner et Hempel ont prés<strong>en</strong>té<strong>le</strong> même modè<strong>le</strong> <strong>en</strong> 1967 [175]. Ces modè<strong>le</strong>s donn<strong>en</strong>t la dynamique de translation linéarisée autourdu satellite <strong>le</strong>ader qui suit une orbite elliptique kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne. Le repère utilisé est <strong>le</strong> repère local déjàutilisé par Clohessy et Wiltshire.Par ail<strong>le</strong>urs, des modè<strong>le</strong>s non-linéaires exprimés dans <strong>le</strong> repère local ont été utilisés à des finsdiverses par de nombreux auteurs, par exemp<strong>le</strong> par Yan et al. [201], par Wong et al. [195, 194], parAlonso et al. [10, 9] ou par Kang et al. [84].Karlgaard [88] a utilisé la dynamique non-linéaire <strong>en</strong> orbite elliptique. Il a introduit une transformationde variab<strong>le</strong>s adaptée à un système de navigation <strong>pour</strong> r<strong>en</strong>dez-vous basé sur des mesuresradar et <strong>en</strong> a déduit une nouvel<strong>le</strong> expression <strong>pour</strong> la dynamique.Kim et al. [90] ont considéré à la fois <strong>le</strong>s dynamique non-linéaire et linéaire. Melton [122] a donnéune comparaison de différ<strong>en</strong>ts modè<strong>le</strong>s approchés <strong>en</strong> orbite elliptique.Til<strong>le</strong>rson et al. [173] ont repris <strong>le</strong>s équations de Lawd<strong>en</strong>. Puis ils ont effectué un changem<strong>en</strong>tde variab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s ont écrites <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie et non plus <strong>en</strong> fonction du temps. Enfin,ils ont discrétisé <strong>le</strong>ur modè<strong>le</strong> numériquem<strong>en</strong>t.Comme dans <strong>le</strong> cas des équations de Clohessy-Wiltshire, quelques auteurs ont t<strong>en</strong>té d’obt<strong>en</strong>irla solution temporel<strong>le</strong> des équations de Lawd<strong>en</strong>.Inalhan et al. [76] par exemp<strong>le</strong> ont prés<strong>en</strong>té <strong>le</strong>s équations de Lawd<strong>en</strong> <strong>en</strong> fonction de l’anomalievraie. Ensuite, ils ont donné la solution explicite et <strong>en</strong> ont déduit une condition <strong>pour</strong> éviter la dérive,c’est-à-dire une condition que doit remplir l’état initial <strong>pour</strong> garantir un mouvem<strong>en</strong>t périodique.7. Brook Taylor (1685 – 1731), mathématici<strong>en</strong> et philosophe anglais<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


38 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRETil<strong>le</strong>rson et al. [171] suiv<strong>en</strong>t la même approche.Yamanaka et Ankers<strong>en</strong> [199] ont proposé une matrice de transition <strong>en</strong>tre un état initial et unétat final <strong>pour</strong> la dynamique de translation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique.Broucke [26, 27] a donné un aperçu de l’histoire du développem<strong>en</strong>t des équations dynamiques<strong>en</strong> orbite elliptique. Il a proposé une solution analytique de l’équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> et a fourni unematrice de transition.Campbell [31] a donné la solution temporel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> des orbites circulaire et elliptique.Zhang et Sun [207] ont donné une solution temporel<strong>le</strong> qu’ils ont <strong>en</strong>suite simplifiée <strong>pour</strong> de petitesdistances et qu’ils ont analysée <strong>en</strong> fonction de différ<strong>en</strong>ts paramètres orbitaux.En plus de l’approche suivi par Clohessy, Wiltshire et tous <strong>le</strong>s autres auteurs m<strong>en</strong>tionnés cidessus,il existe une deuxième grande catégorie de modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. El<strong>le</strong> utilise <strong>le</strong>sélém<strong>en</strong>ts orbitaux relatifs.Par exemp<strong>le</strong>, L<strong>en</strong>nox [102] a donné un modè<strong>le</strong> du mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> translation <strong>en</strong> fonction desélém<strong>en</strong>ts orbitaux relatifs.Vaddi et al. [179] ont utilisé <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux et <strong>le</strong>s ont reportés dans la solution explicitedes équations de Clohessy-Wiltshire. Ils ont appliqué cette formulation au contrô<strong>le</strong> impulsif <strong>pour</strong>établir une formation.Alfri<strong>en</strong>d et Schaub [5] ont proposé un modè<strong>le</strong> hybride qui utilise à la fois <strong>le</strong> repère LVLH <strong>pour</strong>une orbite elliptique et <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux relatifs.La méthode des élém<strong>en</strong>ts orbitaux différ<strong>en</strong>tiels a éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été utilisée par Meyssignac et Fourcade[124] et par Breger et How [25].2.2.3 Perturbations orbita<strong>le</strong>sDe nombreux auteurs se sont intéressés aux perturbations orbita<strong>le</strong>s que nous avons m<strong>en</strong>tionnéesprécédemm<strong>en</strong>t.Alfri<strong>en</strong>d et Schaub [4] ont donné des conditions, <strong>en</strong> termes de différ<strong>en</strong>ces d’élém<strong>en</strong>ts orbitaux,<strong>pour</strong> que la dérive due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre disparaisse.Alfri<strong>en</strong>d et al. [6] ont évalué l’erreur commise <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s équations de Clohessy-Wiltshire<strong>pour</strong> décrire une orbite faib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t exc<strong>en</strong>trique, la perturbation du deuxième harmonique zonal et <strong>le</strong>snon-linéarités.Alfri<strong>en</strong>d et Yan [7] ont modélisé <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> orbite elliptique avec la prise <strong>en</strong> compte deseffets non-linéaires et du deuxième harmonique zonal <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux différ<strong>en</strong>tiels.Vadali et al. [177] ont donné un modè<strong>le</strong> non-linéaire pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l’aplatissem<strong>en</strong>t de laTerre et l’ont <strong>en</strong>suite linéarisé autour d’une orbite circulaire. Le mouvem<strong>en</strong>t du point de référ<strong>en</strong>ceti<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t compte du deuxième harmonique zonal.Vadali et al. [178] ont utilisé <strong>le</strong>s équations de Clohessy-Wiltshire et <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>tiels<strong>pour</strong> donner des conditions initia<strong>le</strong>s.Carp<strong>en</strong>ter [33] a donné un modè<strong>le</strong> non-linéaire générique pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s harmoniques duchamp de gravitation terrestre, la traînée atmosphérique, la pression solaire et <strong>le</strong>s gravitations lunaireet solaire. Cep<strong>en</strong>dant, il n’a pas précisé <strong>le</strong>s expressions mais s’est cont<strong>en</strong>té d’écrire <strong>le</strong>s équations dans<strong>le</strong>ur généralité. En outre, il a utilisé <strong>le</strong>s positions par rapport à la Terre comme états et non pas l’écart<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.2 Revue bibliographique 39<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s satellites.Naasz [128] a utilisé <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux <strong>en</strong> deux formulations, avec <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux classiqueset avec <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux équinoxiaux, <strong>pour</strong> simu<strong>le</strong>r des manœuvres de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. Il apris <strong>en</strong> compte la variation des élém<strong>en</strong>ts orbitaux due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre. Il a éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t faitla distinction <strong>en</strong>tre l’orbite du <strong>le</strong>ader et l’orbite de référ<strong>en</strong>ce qui peuv<strong>en</strong>t être distinctes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>cedu deuxième harmonique zonal.Gill et Runge [60] ont donné un modè<strong>le</strong> de la traînée atmosphérique différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>.Yamamoto [197] a trouvé la solution analytique de la dynamique relative <strong>en</strong> orbite quasi-circulairepr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la traînée atmosphérique de deux satellites dont <strong>le</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts balistiques sontdiffér<strong>en</strong>ts.Alfri<strong>en</strong>d et Yan [8] ont comparé différ<strong>en</strong>ts modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestreavec ou sans prise <strong>en</strong> compte de perturbations.Pan et Kapila [135] ont inclus un couplage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> attitude.En effet, outre la perturbation du mouvem<strong>en</strong>t d’attitude par <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité, <strong>le</strong>s auteurs ontaffirmé qu’il existe aussi une perturbation de la translation relative due à la distribution de masse dessatellites qui dép<strong>en</strong>d de l’attitude.Milam et al. [125] ont conçu un modè<strong>le</strong> non-linéaire pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong> deuxième harmoniquezonal. Les coordonnées utilisées sont <strong>le</strong>s coordonnées absolues. Le passage aux coordonnées loca<strong>le</strong>s estm<strong>en</strong>tionné mais pas explicité.Gim et Alfri<strong>en</strong>d [61] ont utilisé <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux différ<strong>en</strong>tiels <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir une matrice detransition <strong>en</strong> orbite elliptique avec prise <strong>en</strong> compte de l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre. Ils ont affirméque <strong>le</strong>ur matrice de transition donnait des précisions supérieures à la matrice de transition issue deséquations de Clohessy-Wiltshire.Théron et al. [170] ont développé la dynamique relative linéarisée <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong>orbite elliptique et ont t<strong>en</strong>té de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’effet du deuxième harmonique zonal.Til<strong>le</strong>rson et How [174] ont comparé trois versions de la dynamique relative linéarisée : <strong>le</strong>séquations de Clohessy-Wiltshire, une version des équations de Clohessy-Wiltshire <strong>en</strong> orbitecirculaire pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre et dans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t du point deréfér<strong>en</strong>ce ti<strong>en</strong>t compte du deuxième harmonique zonal et fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s équations de Lawd<strong>en</strong>. Ils ontindiqué <strong>le</strong>s conditions initia<strong>le</strong>s nécessaires <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir un mouvem<strong>en</strong>t périodique <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois cas.Leonard et al. [103] ont considéré <strong>le</strong> problème de la traînée différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. Ils ont considéré <strong>le</strong>séquations de Clohessy-Wiltshire et ont rajouté une traînée différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> à va<strong>le</strong>ur constante. Ils ontproposé l’expression de l’orbite relative modifiée par rapport à la solution des équations de Clohessy-Wiltshire.Breger et al. [24] ont prés<strong>en</strong>té des équations dynamiques du second ordre pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte lanon-linéarité. Il ont trouvé la solution temporel<strong>le</strong> et des conditions initia<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir un mouvem<strong>en</strong>tpériodique.Schweighart et al. [157, 158] ont développé un modè<strong>le</strong> linéaire pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l’aplatissem<strong>en</strong>tde la Terre <strong>pour</strong> une orbite circulaire. Ils ont modélisé <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t du champ du deuxième harmoniquezonal et ont accéléré l’orbite de référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> t<strong>en</strong>ir compte de la perturbation. Ross[149] a suivi lamême approche.Pluym et Damar<strong>en</strong> [143] ont conçu un modè<strong>le</strong> <strong>pour</strong> la dynamique relative <strong>en</strong> orbite terrestrecirculaire dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité et la perturbation due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre sont<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


40 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREdéveloppés au troisième et deuxième ordre, respectivem<strong>en</strong>t.2.2.4 Autres orbitesEn outre des orbites terrestres circulaires ou elliptiques, perturbées ou non perturbées, il existebeaucoup de littérature sur d’autres types d’orbites.Hadaegh et al. [67] ont proposé un modè<strong>le</strong> de la dynamique relative <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s vaisseaux spatiauxde la mission Terrestrial Planet Finder (TPF). La formation est située sur l’orbite de la Terre autourdu So<strong>le</strong>il, mais derrière la Terre.Beard et al. [18, 16, 17] ont prés<strong>en</strong>té un modè<strong>le</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte à la fois attitude et translation.La translation a été modélisée comme doub<strong>le</strong> intégrateur selon <strong>le</strong>s trois directions de l’espace. Lesperturbations ont été m<strong>en</strong>tionnées, mais pas détaillées.Bastante et al. [14] ont donné un modè<strong>le</strong> linéarisé du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite non planétaire(problème à trois corps). Leur modè<strong>le</strong> est linéaire à temps variant (LTV) et peut être utilisé <strong>pour</strong> desorbites autour d’un point de Lagrange.Junge et al. [81], McQuade et al. [121] et Wie [185] ont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t donné des équations dynamiquesvalab<strong>le</strong>s au voisinage d’un point de Lagrange (problème à trois corps).Wong et Kapila [193] ont proposé un modè<strong>le</strong> de la dynamique de translation au voisinage dupoint de Lagrange.Wang et al. [184] ont utilisé un doub<strong>le</strong> intégrateur <strong>pour</strong> la dynamique de translation. Leur modè<strong>le</strong>pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte à la fois translation et rotation.Gurfil et Kasdin [65, 64] ont proposé un modè<strong>le</strong> de la dynamique relative <strong>en</strong> orbite nonplanétaire. Le modè<strong>le</strong> a été linéarisé autour d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce. Il est linéaire à tempsvariant (LTV). Le c<strong>en</strong>tre du repère est la Terre. Les auteurs ont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s perturbationsdues à l’attraction de la Lune et à la pression solaire.2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestreDans cette section, nous décrirons <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif de deux satellites <strong>en</strong> orbite terrestre.Comparé aux dérivations de modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif existant dans la littérature, <strong>le</strong> cadreméthodologique que nous prés<strong>en</strong>terons a l’avantage d’être très générique. Comme nous <strong>le</strong> verronsdans la suite, notre contribution majeure est la prise <strong>en</strong> compte d’une orbite perturbée moy<strong>en</strong>ne <strong>pour</strong>décrire l’é<strong>vol</strong>ution du point de référ<strong>en</strong>ce autour duquel la linéarisation est effectuée. Cette approch<strong>en</strong>’a pas <strong>en</strong>core été suivie dans <strong>le</strong> cas d’une orbite elliptique.2.3.1 Dynamique d’un seul satellite de la formationNous appel<strong>le</strong>rons <strong>le</strong>s deux satellites <strong>le</strong>ader (angl. <strong>pour</strong> m<strong>en</strong>eur, guide) et follower (fr. suiveur) avec<strong>le</strong>s indices L et F , respectivem<strong>en</strong>t. Cette nom<strong>en</strong>clature a <strong>pour</strong> but d’illustrer qu’il existe un satellitequi mène la formation (<strong>le</strong> <strong>le</strong>ader) et que l’autre satellite <strong>le</strong> suit (<strong>le</strong> follower).Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, une dynamique relative tel<strong>le</strong> quel<strong>le</strong> n’existe pas, mais <strong>le</strong>s deux satellites obéiss<strong>en</strong>tchacun au théorème de la quantité de mouvem<strong>en</strong>t décrit dans l’Annexe C. Nous pouvons alors écrire<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 41la dynamique suivante <strong>pour</strong> <strong>le</strong> satellite i, i ∈ {L; F } :••−→Ri = −→ a i (2.26)Le vecteur d’accélération −→ a i est composé de l’accélération due au champ (non nécessairem<strong>en</strong>tsphérique) de gravitation terrestre −→ f ⊕,total ( −→ R i ), cel<strong>le</strong> due aux perturbations non gravitationnel<strong>le</strong>s−→ f non-grav,i et cel<strong>le</strong> due à l’action des tuyères −→ u i :−→ ai = −→ f ⊕,sph ( −→ R i ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) + −→ f ⊕,autres,i ( −→ R i ) + −→ f non-grav,i + −→ u i (2.27)} {{ }= −→ f ⊕,total (−→ R i )L’accélération due au champ de gravitation terrestre −→ f ⊕,total ( −→ R i ) ne dép<strong>en</strong>d que de la position−→Ri du satellite. Or, l’accélération due aux perturbations non gravitationnel<strong>le</strong>s −→ f non-grav,i (comme latraînée atmosphérique) peut dép<strong>en</strong>dre d’autres quantités, <strong>en</strong> particulier du vecteur de vitesse ou del’ori<strong>en</strong>tation du satellite vis-à-vis de la direction du So<strong>le</strong>il.Un modè<strong>le</strong> utilisab<strong>le</strong> à des fins de synthèse de correcteurs doit être d’une comp<strong>le</strong>xité limitée. End’autres termes, nous chercherons à n’inclure dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de la dynamique relative <strong>en</strong> translationque <strong>le</strong>s perturbations majeures et faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t traitab<strong>le</strong>s analytiquem<strong>en</strong>t. Ces perturbations feront partieintégrante du modè<strong>le</strong> dynamique.À titre d’exemp<strong>le</strong>, il est très diffici<strong>le</strong> d’inclure la traînée atmosphérique dans un modè<strong>le</strong> de ladynamique de translation car el<strong>le</strong> dép<strong>en</strong>d de beaucoup de grandeurs autre que <strong>le</strong>s états de translation(position et vitesse relatives).Les perturbations ne pouvant pas être intégrées faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sont prises <strong>en</strong> compte sous formed’<strong>en</strong>trées externes −→ v i dans <strong>le</strong>s équations dynamiques.Comme nous l’avons annoncé dans la section précéd<strong>en</strong>te, nous reti<strong>en</strong>drons dans la suite uniquem<strong>en</strong>tla perturbation majeure <strong>en</strong> orbite terrestre dans l’interval<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre 150 km et 40000 km d’altitude, cel<strong>le</strong>due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre (deuxième harmonique zonal). Dans ce cas, l’Éq. (2.27) peut êtreréécrite de la façon suivante :−→ ai = −→ f ⊕,sph ( −→ R i ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) + −→ v i + −→ u i (2.28)Le vecteur −→ v i conti<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s perturbations restantes (par exemp<strong>le</strong> la traînée atmosphérique ou <strong>le</strong>sharmoniques terrestres tesseraux et zonaux d’ordre supérieur). La dynamique donnée par l’Éq. (2.26)devi<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant :••−→Ri = −→ f ⊕,sph ( −→ R i ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) + −→ v i + −→ u i (2.29)Le terme −→ v i étant plus faib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s autres termes, nous choisissons de <strong>le</strong> négliger dans la suite.Cep<strong>en</strong>dant, il peut être pris <strong>en</strong> compte dans des simulations non-linéaires. Le modè<strong>le</strong> utilisé dans <strong>le</strong>reste de ce chapitre est <strong>le</strong> suivant :••−→Ri = −→ f ⊕,sph ( −→ R i ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) + −→ u i (2.30)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


42 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREMaint<strong>en</strong>ant, il faut savoir comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s accélérations −→ f ⊕,sph ( −→ R i ) et −→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) peuv<strong>en</strong>t êtredéterminées. Dans la section précéd<strong>en</strong>te, nous avons déjà supposé connue l’accélération due au champsphérique.Le point de départ est toujours donné par <strong>le</strong>s pot<strong>en</strong>tiels de gravitation terrestre U ⊕,sph ( −→ R i ) etU ⊕,J2 ( −→ R i ) qui sont connus. Les accélérations −→ f ⊕,sph ( −→ R i ) et −→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) sont alors obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> calculant<strong>le</strong>s gradi<strong>en</strong>ts des pot<strong>en</strong>tiels U ⊕,sph ( −→ R i ) et U ⊕,J2 ( −→ R i ), respectivem<strong>en</strong>t :−→ f ⊕,sph ( −→ R i ) = −→ ∇ ⊕,sph ( −→ R i ) (2.31)−→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) = −→ ∇ ⊕,J2 ( −→ R i )Les règ<strong>le</strong>s de calcul ainsi que <strong>le</strong>s calculs détaillés des gradi<strong>en</strong>ts sont donnés dans l’Annexe D. Nousne citons ici que <strong>le</strong>s résultats :−→ f ⊕,sph ( −→ R i ) = − µ ⊕−→Ri( −→ R i · −→ R i ) 3/2 (2.32)−→ f ⊕,J2 ( −→ R i ) =3µ ⊕ J 2 R⊕22( −→ R i · −→ (2.33)R i ) 7/2·{−( −→ R i · −→ R i ) −→ R i − 2( −→ R i · −→ e K )( −→ R i · −→ R i ) −→ e K + 5( −→ R i · −→ e K ) 2−→ }R iL’Éq. (2.30) permet d’écrire <strong>le</strong>s dynamiques de translation des deux satellites (satellites <strong>le</strong>ader etfollower), simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> remplaçant l’indice i par <strong>le</strong>s indices L et F , respectivem<strong>en</strong>t. La dynamiquedu <strong>le</strong>ader L s’écrit :••−→RL = −→ f ⊕,sph ( −→ R L ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R L ) + −→ u L (2.34)La dynamique du follower F obéit à l’expression suivante :••−→RF = −→ f ⊕,sph ( −→ R F ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R F ) + −→ u F (2.35)2.3.2 Dynamique relative <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s satellites de la formationPour établir la dynamique relative, nous devons d’abord introduire <strong>le</strong> vecteur de la position relative∆R −→ qui correspond à la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> satellite <strong>le</strong>ader et <strong>le</strong> satellite follower :∆R −→ = −→ R F − −→ R L (2.36)•••−→ −→ −→La dérivée ∆Rde ∆R et sa dérivée seconde ∆ R s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :• •−→ −→∆R= R•• ••−→ −→∆R= R•−→F − R••−→F − RL (2.37)L (2.38)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 43Les Éqs. (2.34) et (2.35) permett<strong>en</strong>t d’écrire :•• ••−→ −→∆R= R••−→F − RL (2.39)= −→ f ⊕,sph ( −→ R F ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R F ) + −→ u F − −→ f ⊕,sph ( −→ R L ) − −→ f ⊕,J2 ( −→ R L ) − −→ u L= −→ f ⊕,sph ( −→ R F ) − −→ f ⊕,sph ( −→ R L ) + −→ f ⊕,J2 ( −→ R F ) − −→ f ⊕,J2 ( −→ R L ) + −→ u F − −→ u LL’Éq. (2.39) est la dynamique relative <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux satellites, avec <strong>pour</strong> seu<strong>le</strong> hypothèse <strong>le</strong> faitque certaines perturbations orbita<strong>le</strong>s (par exemp<strong>le</strong> la traînée atmosphérique) sont négligeab<strong>le</strong>s. Cettereprés<strong>en</strong>tation a néanmoins quelques inconvéni<strong>en</strong>ts :– el<strong>le</strong> décrit l’é<strong>vol</strong>ution de la position relative ∆R −→ , mais el<strong>le</strong> dép<strong>en</strong>d des positions absolues desdeux satellites, −→ R L et −→ R F ;– el<strong>le</strong> est non-linéaire et donc diffici<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t utilisab<strong>le</strong> à des fins de synthèse de correcteurs.Nous verrons dans la suite qu’une linéarisation de l’Éq. (2.39) permet de résoudre <strong>le</strong>s deuxproblèmes à la fois.2.3.3 Linéarisation de la dynamique relativeLe point −→ R ref sert de point de référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> la linéarisation. La Fig. 2.14 illustre la géométrieutilisée.Figure 2.14 – Géométrie utilisée <strong>pour</strong> la linéarisationNous ne linéarisons pas la dynamique relative, mais d’abord la dynamique absolue des deux satellites.À cette fin, <strong>le</strong>s accélérations −→ f ⊕,sph ( −→ R L ) et −→ f ⊕,J2 ( −→ R L ) doiv<strong>en</strong>t être développées au premier<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


44 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREordre :−→ f ⊕,sph ( −→ R L ) = −→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) + −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ) · ∆ −→ R L + O(‖∆ −→ R L ‖ 2 ) (2.40)−→ f ⊕,J2 ( −→ R L ) = −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref ) + −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) · ∆ −→ R L + O(‖∆ −→ R L ‖ 2 ) (2.41)−→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) et −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref ) sont <strong>le</strong>s accélérations du champ de gravitation terrestre sphérique etdu deuxième harmonique zonal qu’un satellite subirait au point −→ R ref .−→ J−→⊕,sph (−→ R ref ) et −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) sont <strong>le</strong>s jacobi<strong>en</strong>nes 8 des accélérations −→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) et −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref )ou bi<strong>en</strong> <strong>le</strong>s hessi<strong>en</strong>s 9 , <strong>en</strong> d’autres termes <strong>le</strong>s dérivées secondes, des pot<strong>en</strong>tiels U ⊕,sph ( −→ R ref ) etU ⊕,J2 ( −→ R ref ). Comme précédemm<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s calculs sont détaillés dans l’Annexe D. Les jacobi<strong>en</strong>ness’écriv<strong>en</strong>t comme suit :−→ J−→⊕,sph (−→ R ref ) = µ ⊕−( −→ R ref · −→ R ref ) −→ 1 −→+ 3 −→ R ref ⊗ −→ R ref( −→ R ref · −→ R ref ) 5/2 (2.42)−→ J−→⊕,J 2( −→ R ref ) =3µ ⊕ J 2 R⊕2 {2( −→ R ref · −→ ( −→ R ref · −→ [R ref ) 5( −→ R ref · −→ e K ) 2 − ( −→ R ref · −→ −→1−→R ref )](2.43)R ref )[9/2+5 ( −→ R ref · −→ R ref ) − 7( −→ R ref · −→ e K ) 2] −→Rref ⊗ −→ R ref+10( −→ R ref · −→ R ref )( −→ R ref · −→ [ −→Rrefe K ) ⊗ −→ e K + −→ e K ⊗ −→ ]R ref−2( −→ R ref · −→ R ref ) 2−→ e K ⊗ −→ }e KMaint<strong>en</strong>ant, la dynamique du <strong>le</strong>ader donnée par l’Éq. (2.34) peut être écrite comme suit :••−→RL =••••−→ −→Rref + ∆RL (2.44)= −→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) + −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ) · ∆ −→ R L+ −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref ) + −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) · ∆ −→ R L + −→ u L + O(‖∆ −→ R L ‖ 2 ) (2.45)La définition du vecteur ∆ −→ R L est la suivante :∆ −→ R L = −→ R L − −→ R ref (2.46)De même, la dynamique du follower donnée par l’Éq. (2.35) devi<strong>en</strong>t :••−→RF =••••−→ −→Rref + ∆RF (2.47)= −→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) + −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ) · ∆ −→ R F+ −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref ) + −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) · ∆ −→ R F + −→ u F + O(‖∆ −→ R F ‖ 2 )8. nommé après Carl Gustav Jacob Jacobi (1804 – 1851), mathématici<strong>en</strong> al<strong>le</strong>mand9. nommé après Ludwig Otto Hesse (1811 – 1874), mathématici<strong>en</strong> al<strong>le</strong>mand<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 45∆ −→ R F obéit à l’expression suivante :∆ −→ R F = −→ R F − −→ R ref (2.48)La dynamique relative peut être obt<strong>en</strong>ue comme précédemm<strong>en</strong>t, c’est-à-dire <strong>en</strong> posant :∆R −→ = −→ R F − −→ R L (2.49)= −→ R ref + ∆ −→ R F − −→ R ref − ∆ −→ R L= ∆ −→ R F − ∆ −→ R LIl vi<strong>en</strong>t :•••• ••−→ −→ −→∆R= ∆ RF − ∆RL (2.50)= −→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) + −→ −→⊕,sphJ ( −→ R ref ) · ∆ −→ R L+ −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref ) + −→ −→⊕,J2J ( −→ R ref ) · ∆ −→ R L + −→ u L + O(‖∆ −→ R L ‖ 2 )− −→ f ⊕,sph ( −→ R ref ) − −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ) · ∆ −→ R F− −→ f ⊕,J2 ( −→ R ref ) − −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) · ∆ −→ R F − −→ u F + O(‖∆ −→ R F ‖ 2 )= −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ) · (∆ −→ R L − ∆ −→ R F ) + −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) · (∆ −→ R L − ∆ −→ R F )=≈+∆ −→ u + O(‖∆ −→ R L ‖ 2 ) + O(‖∆ −→ R F ‖ 2 )[ −→J−→⊕,sph( −→ R ref ) + −→ −→⊕,J2J ( −→ R ref )]· ∆R −→+∆ −→ u + O(‖∆ −→ R L ‖ 2 ) + O(‖∆ −→ R F ‖ 2 )[ −→J−→⊕,sph( −→ R ref ) + −→ −→⊕,J2J ( −→ R ref )]· ∆R −→ + ∆ −→ u∆ u −→ est la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s actions des tuyères du follower et du <strong>le</strong>ader :∆ u −→ = −→ u L − −→ u F (2.51)Une analyse plus détaillée révè<strong>le</strong> une expression plus pertin<strong>en</strong>te des termes d’ordre supérieur :O(‖∆ −→ R L ‖ 2 ) + O(‖∆ −→ R F ‖ 2 ) = O(‖∆R −→ ‖ · ‖∆ −→ R L ‖, ‖∆R −→ ‖ · ‖∆ −→ R F ‖) (2.52)En d’autres termes, l’erreur commise lors de la linéarisation est (malheureusem<strong>en</strong>t) linéaire <strong>en</strong>‖∆R −→ ‖ et donc du même ordre que <strong>le</strong>s termes principaux de la dynamique. Cep<strong>en</strong>dant, il faut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tconsidérer que ‖∆R −→ ‖ est multiplié par ‖∆ −→ R L ‖ et ‖∆ −→ R F ‖, respectivem<strong>en</strong>t. De ce fait, il faut veil<strong>le</strong>rà ce que ‖∆ −→ R L ‖ et ‖∆ −→ R F ‖ rest<strong>en</strong>t petits <strong>pour</strong> que l’erreur reste du second ordre.2.3.4 Repère mobi<strong>le</strong>••−→Jusqu’ici, la dérivée seconde ∆Rapparaissant dans la dynamique relative a été calculée par rapportà un repère inertiel.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


46 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREUne manière plus adaptée d’exprimer la dynamique relative serait d’utiliser un repère mobi<strong>le</strong> quisuit <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t du point de référ<strong>en</strong>ce −→ R ref . Pour établir ce repère mobi<strong>le</strong>, il suffit <strong>pour</strong> l’instantd’introduire sa vitesse de rotation −→ •ω refet son accélération angulaire−→ω ref , cf. Fig. 2.14. La dérivée••−→inertiel<strong>le</strong> ∆Rdoit alors être remplacée par l’expression suivante :••◦◦◦−→ −→∆R= ∆ R + 2−→ −→•ωref ∧ ∆R+−→ω ref ∧ ∆R −→ + −→ ω ref ∧ ( −→ ω ref ∧ ∆R −→ ) (2.53)◦ ◦◦−→ −→ −→∆Ret ∆ R sont la dérivée et la dérivée seconde de la position relative ∆R, respectivem<strong>en</strong>t.Maint<strong>en</strong>ant, la dynamique relative dans <strong>le</strong> repère mobi<strong>le</strong> devi<strong>en</strong>t :◦◦••◦−→ −→∆R= ∆ R − 2−→ −→•ωref ∧ ∆R−−→ω ref ∧ ∆R −→ − −→ ω ref ∧ ( −→ ω ref ∧ ∆R −→ ) (2.54)[ −→J−→⊕,sph= ( −→ R ref ) + −→ −→⊕,J2J ( −→ R ref )]· ∆R −→ + ∆ −→ u − 2 −→ ◦−→ω ref ∧ ∆R=•−−→ω ref ∧ ∆R −→ − −→ ω ref ∧ ( −→ ω ref ∧ ∆R −→ )[]−→ J (−→ R−→⊕,sph ref ) + −→ −→⊕,J2J ( −→ •R ref ) −−→˜ω − −→˜ω −→ref −→ref · −→˜ω −→ref· ∆R −→≈−2 −→˜ω ◦−→−→ref · ∆R+ ∆−→ −→ u + O(‖∆RL ‖ 2 ) + O(‖∆ −→ R F ‖ 2 )[]−→ J (−→ R−→⊕,sph ref ) + −→ −→⊕,J2J ( −→ •R ref ) −−→˜ω − −→˜ω −→ref −→ref · −→˜ω −→ref· ∆R −→−2 −→˜ω ◦−→−→ref · ∆R+ ∆−→ u•−→ω ref et −→ ω ref, respective-Ici,m<strong>en</strong>t.•−→˜ω−→ref et −→˜ω −→refsont <strong>le</strong>s dyades antisymétriques associées aux vecteursIl existe plusieurs possibilités <strong>pour</strong> <strong>le</strong> choix des vecteurs −→ R ref et −→ ω ref:1. on peut choisir d’id<strong>en</strong>tifier <strong>le</strong> vecteur −→ R ref avec <strong>le</strong> rayon vecteur d’un point fictif suivant uneorbite kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne. Le vecteur −→ ω refest alors la vitesse angulaire de ce point fictif. L’inconvéni<strong>en</strong>tde cette option est que ce point a t<strong>en</strong>dance à s’éloigner des satellites de la formation car ceux-cisuiv<strong>en</strong>t une orbite perturbée. Or, plus la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce et <strong>le</strong>s satellites esté<strong>le</strong>vée, plus l’erreur commise lors de la linéarisation est grande ;2. −→ R ref et −→ ω refpeuv<strong>en</strong>t être choisis tels qu’ils exprim<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t précis d’un point suivantune orbite perturbée. L’avantage de cette alternative est que l’erreur de linéarisation commise estminima<strong>le</strong> car <strong>le</strong>s satellites rest<strong>en</strong>t à proximité du point de référ<strong>en</strong>ce. Cep<strong>en</strong>dant, il n’existe pasd’expressions analytiques <strong>pour</strong> l’é<strong>vol</strong>ution exacte des vecteurs −→ R ref et −→ ω ref. Il faudrait dans ce caspropager tous <strong>le</strong>s six élém<strong>en</strong>ts orbitaux numériquem<strong>en</strong>t, ce qui créerait un modè<strong>le</strong> diffici<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tutilisab<strong>le</strong> à des fins de synthèse de correcteurs ;3. la troisième possibilité est de se baser sur la variation séculaire des paramètres orbitaux <strong>pour</strong>choisir <strong>le</strong>s vecteurs −→ R ref et −→ ω ref. Même si <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce ne représ<strong>en</strong>te pas l’orbite perturbéeexacte, il reste proche de l’orbite exacte à long terme. Comme <strong>le</strong> montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s Figs. 2.12 et 2.13,<strong>le</strong>s variations autour du mouvem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong>né sont d’une faib<strong>le</strong> amplitude. Le fait que <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 47orbitaux a, e et i rest<strong>en</strong>t constants à long terme et que <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux Ω et ω suiv<strong>en</strong>t uneé<strong>vol</strong>ution linéaire permet de créer un modè<strong>le</strong> assez simp<strong>le</strong>. En outre, <strong>le</strong>s variations ˙Ω, ˙ω et ∆nsont connues analytiquem<strong>en</strong>t (cf. Éq. (2.24)).Dans la suite, nous reti<strong>en</strong>drons uniquem<strong>en</strong>t la première et la troisième option.2.3.5 Dynamique <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>Après avoir expliqué <strong>le</strong>s grandes lignes de notre approche, nous devons maint<strong>en</strong>ant établir ladynamique <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>. En d’autres termes, il faut exprimer l’Éq. (2.54) <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>srepères définis au début de ce chapitre.Le vecteur −→ R ref décrivant <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce est exprimé dans <strong>le</strong> repère LVLH F rco :⎛−→Rref = FrcoT ⎝R00⎞⎠ (2.55)R est la distance courante <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce et <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de la Terre, cf. Éq. (2.1).Le vecteur ∆R −→ ◦ ◦◦−→ −→qui décrit la position relative, ainsi que ses dérivées ∆Ret ∆ R , sont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>texprimés dans <strong>le</strong> repère F rco :⎛∆R −→ = FrcoT ⎝⎛◦−→∆R= FTrco⎝⎛◦◦−→∆R= FTrco⎝rcoṙċȯ¨r¨cö⎞⎠ = F T rco∆R (2.56)⎞⎠ = F T rco∆Ṙ⎞⎠ = F T rco∆ ¨Rr, c et o sont <strong>le</strong>s composantes du vecteur ∆R −→ dans <strong>le</strong> repère F rco .Le vecteur de commande ∆ u −→ devi<strong>en</strong>t :⎛∆ −→ u = FrcoT ⎝u ru cu o⎞⎠ = F T rco∆u (2.57)Un autre vecteur dont nous avons besoin, <strong>le</strong> vecteur unitaire −→ e K indiquant l’axe de la Terre, estexprimé dans <strong>le</strong> repère F IJK comme suit :⎛−→ eK = FIJKT ⎝001⎞⎠ (2.58)Grâce aux matrices de passage introduites plus tôt, nous pouvons exprimer <strong>le</strong> vecteur −→ e K dans <strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


48 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRErepère F rco :−→ eK = F T rcoC IJKrco⎛⎝001⎞= FrcoC T III (ω + ν)C I (i)C III (Ω) ⎝⎛= FrcoT ⎝s˜ν s ic˜ν s ic i⎞⎠⎠ (2.59)⎛001⎞⎠Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous devons exprimer <strong>le</strong>s vecteurs de vitesse angulaire −→ ω refet d’accélération angulaire•−→ω ref . L’expression suivante donne la vitesse angulaire si l’on suppose que <strong>le</strong>s quatre élém<strong>en</strong>ts orbitauxΩ, i, ω et ν vari<strong>en</strong>t :−→ ωref = −→ ω Ω + −→ ω i + −→ ω˜ν (2.60)= FIJK T ˙Ωi 3 + FI T ˙ii ′ J ′ K ′ 1 + FI T ˙˜νi ′′ J ′′ K ′′ 3[= FIJKT ˙Ωi3 + C I′ J ′ K ′˙ii]IJK 1 + C I′′ J ′′ K ′′IJK˙˜νi 3[ ]= FIJKT ˙Ωi3 + CIII(Ω)˙ii T 1 + CIII(Ω)C T I T (i) ˙˜νi 3[ ]= FrcoC T rcoIJK ˙Ωi3 + CIII(Ω)˙ii T 1 + CIII(Ω)C T I T (i) ˙˜νi 3= Frco[C T III (˜ν)C I (i)C III (Ω) ˙Ωi]3 + C III (˜ν)C I (i)˙ii 1 + C III (˜ν) ˙˜νi 3= Frco[C T III (˜ν)C I (i) ˙Ωi]3 + C III (˜ν)˙ii 1 + ˙˜νi 3= Frcoω T refCette expression est la plus généra<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>. Nous montrerons plus tard comm<strong>en</strong>t el<strong>le</strong> peut êtreadaptée aux différ<strong>en</strong>tes possibilités m<strong>en</strong>tionnées ci-dessus.i 1 et i 3 sont des matrices colonnes élém<strong>en</strong>taires dont <strong>le</strong>s définitions sont données dans l’Annexe B.Il est important de noter qu’une matrice de rotation autour d’un axe ne change pas la matrice colonneélém<strong>en</strong>taire correspondante, par exemp<strong>le</strong> C I (i)i 1 = i 1 .Pour calcu<strong>le</strong>r la vitesse angulaire, nous partons de la représ<strong>en</strong>tation du vecteur −→ ω refdans <strong>le</strong> repèreinertiel F IJK car dans ce cas, il suffit de dériver <strong>le</strong>s composantes du vecteur :•−→ω ref = FIJKT d[ ]˙Ωi3 + C TdtIII(Ω)˙ii 1 + CIII(Ω)C T I T (i) ˙˜νi 3= FIJK T {¨Ωi3 + CIII(Ω)ïi T 1 + CIII(Ω)C T I T (i)¨˜νi 3+CIII(Ω) T ˙Ωi × 3[˙ii 1 + CI T ](i) ˙˜νi 3 + CTIII (Ω)CI T (i)˙ii × ˙˜νi}1 3= FrcoC T rcoIJK{¨Ωi3 + CIII(Ω)ïi T 1 + CIII(Ω)C T I T (i)¨˜νi 3+CIII(Ω) T ˙Ω [˙ii 2 + i × ] }3 CT I (i) ˙˜νi 3 − CTIII (Ω)CI T (i)˙i ˙˜νi 2(2.61)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 49= FrcoC T III (˜ν){C I (i)C III (Ω)¨Ωi 3 + C I (i)ïi 1 + ¨˜νi 3+C I (i) ˙Ω [˙ii 2 + i × ] }3 CT I (i) ˙˜νi 3 − ˙i ˙˜νi 2= FrcoC T III (˜ν){C I (i)¨Ωi 3 + ïi 1 + ¨˜νi 3 + C I (i) ˙Ω [˙ii 2 + i × ] }3 CT I (i) ˙˜νi 3 − ˙i ˙˜νi 2= F T rco ˙ω refIci, nous avons utilisé <strong>le</strong> fait que i × 3 i 1 = i 2 et que i × 1 i 3 = −i 2 .Maint<strong>en</strong>ant, il est nécessaire d’écrire <strong>le</strong>s dyades −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ) et −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ) <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>.Dans la dyade −→ J −→⊕,sph( −→ R ref ), cf. Éq. (2.42), la seu<strong>le</strong> variab<strong>le</strong> est −→ R ref . Il suffit de la remplacer :⎛−R 2 F T ⎝rco−→ J (−→ R−→⊕,sph ref ) = µ ⊕⎛= µ ⊕R 3 F rcoT ⎝1 0 00 1 00 0 12 0 00 −1 00 0 −1= F T rcoJ ⊕,sph ( −→ R ref )F rco⎞⎛3 0 0⎠ F rco + R 2 FrcoT ⎝ 0 0 0 ⎠ F rco0 0 0R 5 (2.62)⎞⎠ F rco⎞⎛Les calculs intermédiaires −→ R ·−→ ref R ref = R 2 et −→ R ref ⊗ −→ R ref = FrcoT ⎝En outre, nous avons utilisé l’id<strong>en</strong>tité −→ −→1 = FrcoF T rco .R 2 0 00 0 00 0 0⎞⎠ F rco ont été faits.Quant à la dyade −→ J −→⊕,J2( −→ R ref ), <strong>le</strong>s calculs sont nettem<strong>en</strong>t plus longs. D’abord, il est nécessaire decalcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s id<strong>en</strong>tités suivantes :−→Rref · −→ e K =⎛⎝⎞R0 ⎠0⎛T ⎛⎝s˜ν s ic˜ν s ic i−→ eK ⊗ −→ s 2˜ν s2e K = FrcoT i s˜ν c˜ν s 2 ⎞i s˜ν s i c i⎝ s˜ν c˜ν s 2 i c 2˜ν s2 i c˜ν s i c i⎠ F rcos˜ν s i c i c˜ν s i c i c 2 i⎛⎞−→Rref ⊗ −→ s˜ν s i c˜ν s i c ie K = FrcoT ⎝ 0 0 0 ⎠ F rco0 0 0⎛⎞−→ eK ⊗ −→ s˜ν s i 0 0R ref = FrcoT ⎝ c˜ν s i 0 0 ⎠ F rcoc i 0 0⎞⎠ = Rs˜ν s i (2.63)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


50 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREGrâce à ces calculs, nous pouvons remplacer <strong>le</strong>s occurr<strong>en</strong>ces correspondantes dans l’Éq. (2.43) :−→ J−→⊕,J 2( −→ R ref ) = 3µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 9F T rco+5 ( R 2 − 7R 2 s 2˜νs 2 )i R2 ⎝⎡ ⎛+10R 3 s˜ν s i⎣R ⎝−2R 4 ⎛⎝= 3µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 5⎧⎛⎨ (⎩ R2 5R 2 s 2˜νs 2 i − R 2) ⎝⎛1 0 00 0 00 0 0s˜ν s i c˜ν s i c i0 0 00 0 0⎞⎞⎠⎠ + R ⎝1 0 00 1 00 0 1⎛⎞⎠ (2.64)s˜ν s i 0 0c˜ν s i 0 0c i 0 0⎞⎤⎠⎦s 2˜ν s2 i s˜ν c˜ν s 2 ⎞⎫i s˜ν s i c i ⎬s˜ν c˜ν s 2 i c 2˜ν s2 i c˜ν s i c i⎠s˜ν s i c i c˜ν s i c i c 2 ⎭ F rcoi⎛4 − 12s 2˜ν s2 i 8s˜ν c˜ν s 2 i 8s˜ν s i c i⎝ 8s˜ν c˜ν s 2 i 5s 2˜ν s2 i − 1 − 2c2˜ν s2 i −2c˜ν s i c iF T rco= F T rcoJ ⊕,J2 ( −→ R ref )F rco8s˜ν s i c i −2c˜ν s i c i 5s 2˜ν s2 i − 1 − 2c2 i⎞⎠ F rcoNous avons <strong>en</strong>suite cherché une expression plus simp<strong>le</strong> de J ⊕,J2 ( −→ R ref ), c’est-à-dire avec moinsd’occurr<strong>en</strong>ces de fonctions trigonométriques. À cette fin, nous avons d’abord isolé <strong>le</strong>s termes constants :J ⊕,J2 ( −→ R ref ) = 3µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 5[ ⎛ ⎝4 0 00 −1 00 0 −1⎛−12s 2˜ν s2 i 8s˜ν c˜ν s 2 i 8s˜ν s i c i+ ⎝ 8s˜ν c˜ν s 2 i 5s 2˜ν s2 i − 2c2˜ν s2 i −2c˜ν s i c i⎞⎠ (2.65)8s˜ν s i c i −2c˜ν s i c i 5s 2˜ν s2 i − 2c2 i⎞ ]⎠Ensuite, 5s 2˜ν s2 i peut être remplacé par 5−5c2 i −5c2˜ν s2 i . Nous isolons de nouveau <strong>le</strong>s termes constants :J ⊕,J2 ( −→ R ref ) = 3µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 5[ ⎛ ⎝4 0 00 4 00 0 4⎞⎠ (2.66)⎛−12s 2˜ν s2 i 8s˜ν c˜ν s 2 i 8s˜ν s i c i+ ⎝ 8s˜ν c˜ν s 2 i −5c 2 i − 7c2˜ν s2 i −2c˜ν s i c i8s˜ν s i c i −2c˜ν s i c i −5c 2˜ν s2 i − 7c2 i⎞ ]⎠Une observation plus att<strong>en</strong>tive révè<strong>le</strong> la symétrie de J ⊕,J2 ( −→ R ref ). Cette symétrie s’explique par <strong>le</strong>fait que J ⊕,J2 ( −→ R ref ) est <strong>le</strong> hessi<strong>en</strong> du champ de gravitation U ⊕,J2 ( −→ R ref ). Par conséqu<strong>en</strong>t, il doit existerune représ<strong>en</strong>tation symétrique MNM T <strong>pour</strong> la matrice cont<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s fonctions trigonométriques :J ⊕,J2 ( −→ R 0 ) = 3µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 5 (4I3 + MNM T ) (2.67)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 51Une observation supplém<strong>en</strong>taire est que c i n’apparaît que dans <strong>le</strong>s lignes et colonnes deux et trois.Ceci nous a permis de trouver des expressions <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s matrices M et N :M =⎛⎝s˜ν s i 0 0⎞ ⎛0 c˜ν s i −c i⎠ , N = ⎝−12 8 08 −7 00 0 −5⎞⎠ (2.68)Cette version n’est pas la seu<strong>le</strong> possibilité <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s matrices M et N, mais nous n’avons pas trouvéde version avec moins d’occurr<strong>en</strong>ces des fonctions trigonométriques. En effet, cette représ<strong>en</strong>tation asix occurr<strong>en</strong>ces de s˜ν (deux occurr<strong>en</strong>ces) et c˜ν (quatre occurr<strong>en</strong>ces), comparé à quatorze au départ. L<strong>en</strong>ombre d’occurr<strong>en</strong>ces des fonctions trigonométriques de l’ang<strong>le</strong> ˜ν est important <strong>pour</strong> l’établissem<strong>en</strong>td’un modè<strong>le</strong> linéaire-fractionnaire, cf. Chapitre 4.Nous possédons maint<strong>en</strong>ant toutes <strong>le</strong>s informations nécessaires <strong>pour</strong> écrire <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamiquede translation sous forme matriciel<strong>le</strong>. Nous partons de l’Éq. (2.54) et la projetons dans <strong>le</strong> repère F rco :∆ ¨R =[J ⊕,sph ( −→ R ref ) + J ⊕,J2 ( −→ ]R ref ) − ˙ω × ref − ω× ref ω× ref∆R − 2ω × ref∆Ṙ + ∆u (2.69)Ensuite, il suffit de remplacer J ⊕,sph ( −→ R ref ), J ⊕,J2 ( −→ R ref ), ω ref et ˙ω ref par <strong>le</strong>s expressionsprécédemm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ues. Nous ferons ces calculs dans <strong>le</strong>s sections suivantes <strong>pour</strong> trois cas particuliers.2.3.6 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>neDans cette section, nous traitons <strong>le</strong> cas kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>, c’est-à-dire <strong>le</strong> cas sans perturbations. Ce cas estparticulièrem<strong>en</strong>t simp<strong>le</strong> comme nous <strong>le</strong> verrons.Nous répétons d’abord quelques définitions déjà connues :R = a(1 − e2 )(2.70)1 + ec νn =√µ⊕a 3˙ν = n(1 + ec ν) 2(1 − e 2 ) 3/2¨ν = − 2n2 es ν (1 + ec ν ) 3(1 − e 2 ) 3En outre, nous savons que tous <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux sauf ν sont constants, <strong>en</strong> particulier <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>sΩ, i et ω :˙Ω = ˙i = ˙ω = 0 (2.71)¨Ω = ï = ¨ω = 0Avec ces informations et grâce aux Éqs. (2.60) et (2.61), nous pouvons maint<strong>en</strong>ant écrire la vitesse<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


52 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREangulaire ω ref et l’accélération angulaire ˙ω ref :⎛ω ref = ˙νe 3 = n(1 + ec ν) 2⎝(1 − e 2 ) 3/2001⎞⎛˙ω ref = ¨νe 3 = − 2n2 es ν (1 + ec ν ) 3⎝(1 − e 2 ) 3⎠ (2.72)001⎞⎠Les deux jacobi<strong>en</strong>nes J ⊕,sph ( −→ R ref ) et J ⊕,sph ( −→ R ref ) devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t :⎛J ⊕,sph ( −→ R ref ) = µ ⊕⎝R 3J ⊕,J2 ( −→ R ref ) = O 32 0 00 −1 00 0 −1⎛= n2 (1 + ec ν ) 3⎝(1 − e 2 ) 3⎞⎠ (2.73)2 0 00 −1 00 0 −1⎞⎠Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous pouvons écrire la dynamique de translation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique nonperturbée :⎛∆ ¨R = n2 (1 + ec ν ) 3⎝(1 − e 2 ) 3⎛+2n (1 + ec ν) 2⎝(1 − e 2 ) 3/23 + ec ν −2es ν 02es ν ec ν 00 0 −10 1 0−1 0 00 0 0⎞⎞⎠ ∆Ṙ + ∆u⎠ ∆R (2.74)Ces équations ne sont pas nouvel<strong>le</strong>s car el<strong>le</strong>s exist<strong>en</strong>t dans la littérature sous <strong>le</strong> nom des équationsde Lawd<strong>en</strong> [97] ou de Tschauner-Hempel [175]. Néanmoins, nous avons pu <strong>le</strong>s retrouver avec notreformulation.Il est important de noter que, <strong>pour</strong> une exc<strong>en</strong>tricité nul<strong>le</strong> (e = 0), ces équations se réduis<strong>en</strong>taux équations de Clohessy-Wiltshire qui décriv<strong>en</strong>t la dynamique relative <strong>en</strong> orbite circulaire nonperturbée :⎛∆ ¨R = n 2 ⎝3 0 00 0 00 0 −1⎞⎛⎠ ∆R + 2n ⎝0 1 0−1 0 00 0 0⎞⎠ ∆Ṙ + ∆u (2.75)Un constat important concernant ce modè<strong>le</strong> simplifié est <strong>le</strong> découplage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s axes r et c qui setrouv<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> plan orbital et l’axe o qui est orthogonal au plan orbital.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 532.3.7 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique perturbée – premièreversionMaint<strong>en</strong>ant, nous prés<strong>en</strong>tons une première ext<strong>en</strong>sion au modè<strong>le</strong> précéd<strong>en</strong>t qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>pot<strong>en</strong>tiel du deuxième harmonique zonal. L’orbite de référ<strong>en</strong>ce donnée par <strong>le</strong>s vecteurs −→ R ref et −→ ω refest toujours une orbite elliptique kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>ne.Par conséqu<strong>en</strong>t, la seu<strong>le</strong> modification à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte est la va<strong>le</strong>ur non nul<strong>le</strong> de la jacobi<strong>en</strong>neJ ⊕,J2 ( −→ R ref ) :La dynamique relative <strong>en</strong> translation devi<strong>en</strong>t :⎧⎛∆ ¨R = n2 (1 + ec ν ) 3 ⎨⎝(1 − e 2 ) 3 ⎩+ 3 2 J 2⎛+ ⎝(R⊕aJ ⊕,J2 ( −→ R ref ) = 3µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 5 [4I3 + MNM T ] (2.76)3 + ec ν −2es ν 02es ν ec ν 00 0 −1⎡) 2(1 + ec ν ) 2⎣4(1 − e 2 ) 2s˜ν s i 0 0⎞ ⎛0 c˜ν s i −c i⎠ ⎝⎛+2n (1 + ec ν) 2⎝(1 − e 2 ) 3/20 1 0−1 0 00 0 0⎛⎝1 0 00 1 00 0 1⎞⎠ (2.77)⎞⎠−12 8 08 −7 00 0 −5⎞⎠ ∆Ṙ + ∆u⎞ ⎛⎠ ⎝⎞⎤⎫s˜ν s i 0 0 ⎬0 c˜ν s i c i⎠⎦⎭ ∆R0 −c i c˜ν s iCe modè<strong>le</strong> correspond à la première alternative m<strong>en</strong>tionnée dans la Section 2.3.4. Nous rappelonsque son inconvéni<strong>en</strong>t majeur était la dérive du point de linéarisation −→ R ref . Dans la section suivante,nous traiterons ce problème.Un fait remarquab<strong>le</strong> est que l’asc<strong>en</strong>sion droite du nœud asc<strong>en</strong>dant n’apparaît pas dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong>.Ceci s’explique par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> deuxième harmonique zonal est axisymétrique.Par contre, <strong>le</strong> découplage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s axes r et c d’une part et l’axe o d’autre part disparaît.Dans <strong>le</strong> cas d’une orbite circulaire (e = 0), on obti<strong>en</strong>t l’expression suivante :⎛⎧⎨∆ ¨R = n 2 ⎝⎩⎛+ ⎝3 0 00 0 00 0 −1⎞⎠ + 3 2 J 2(R⊕as˜ν s i 0 0⎞0 c˜ν s i −c i⎠⎛+2n ⎝0 1 0−1 0 00 0 0⎞⎛⎝⎠ ∆Ṙ + ∆u) 2⎡⎛⎣4 ⎝−12 8 08 −7 00 0 −51 0 00 1 00 0 1⎞ ⎛⎠ ⎝⎞⎠ (2.78)s˜ν s i 0 0⎞⎤0 c˜ν s i c i⎠⎦⎫⎬⎭ ∆R<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


54 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRE2.3.8 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite elliptique perturbée – deuxièmeversionNous prés<strong>en</strong>terons maint<strong>en</strong>ant <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong>quel nous avons parcouru tout <strong>le</strong> chemin jusqu’ici.Ce modè<strong>le</strong> ne pr<strong>en</strong>d pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte la jacobi<strong>en</strong>ne J ⊕,J2 ( −→ R ref ) qui traduit la perturbationdue à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre, mais il propage éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> point de linéarisation donné par <strong>le</strong>svecteurs −→ R ref et −→ ω refavec <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong>né d’un point fictif suivant une orbite perturbée.Les variations séculaires des paramètres orbitaux ont déjà été indiquées dans l’Éq. (2.24). En outre,nous savons que <strong>le</strong>s dérivées d’a, e et i ainsi que <strong>le</strong>s dérivées secondes d’a, e, i, Ω et ω sont nul<strong>le</strong>s.La dérivée ˙ν de l’anomalie vraie est donnée par l’Éq. (2.25). Sa dérivée seconde obéit à l’expressionsuivante :¨ν = 2e(n + ∆n)2 sin ν(1 + e cos ν) 3(1 − e 2 ) 3 (2.79)Nous utiliserons toutes ces informations maint<strong>en</strong>ant <strong>pour</strong> établir la vitesse angulaire ω ref etl’accélération angulaire ˙ω ref à partir des Éqs. (2.60) et (2.61) :ω ref = C III (˜ν)C I (i) ˙Ωe 3 + C III (˜ν)˙ie 1 + ˙˜νe 3 = ⎝˙ω ref = C III (˜ν)C I (i)¨Ωe 3 + C III (˜ν)ïe 1 + ¨˜νe 3⎛˙Ωs˜ν s i˙Ωc˜ν s i˙Ωc i + ˙˜ν⎞⎠ (2.80)=+C III (˜ν)C I (i) ˙Ω [˙ie 2 + e × ]3 CT I (i) ˙˜νe 3 − CIII (˜ν)˙i ˙˜νe 2⎛ ⎞˙Ω ˙˜νs i c˜ν⎝ − ˙Ω ˙˜νs i s˜ν⎠¨˜νGrâce aux expressions de ω ref et de ˙ω ref , nous pouvons écrire <strong>le</strong>s termes ω × ref et ω× ref ω× ref + ˙ω× ref utilisésdans l’Éq. (2.69). La matrice antisymétrique associée à la vitesse angulaire ω ref s’écrit :ω × ref==⎛⎝⎛⎝0 − ˙Ωc i − ˙˜ν ˙Ωc˜ν s i˙Ωc i + ˙˜ν 0 − ˙Ωs˜ν s i− ˙Ωc˜ν s i˙Ωs˜ν s i 00 − ˙Ωc i − ˙ω ˙Ωc˜ν s i˙Ωc i + ˙ω 0 − ˙Ωs˜ν s i− ˙Ωc˜ν s i˙Ωs˜ν s i 0⎞⎠ (2.81)⎞⎛⎠ + ˙ν ⎝0 −1 01 0 00 0 0⎞⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 55Le carré de la matrice antisymétrique ω × ref vaut :⎛− ˙Ω 2 (1 − s 2˜ν s2ω × i ) − 2 ˙Ω ˙˜νc i − ˙˜ν 2˙Ω2 s˜ν c˜ν s 2 i˙Ω 2 s˜ν s i c i + ˙Ω ˙˜νs˜ν s iref ω× ref= ⎝ ˙Ω 2 s˜ν c˜ν s 2 i − ˙Ω 2 (1 − c 2˜ν s2 i ) − 2 ˙Ω ˙˜νc i − ˙˜ν 2 ˙Ω2 c˜ν s i c i + ˙Ω ˙˜νc˜ν s i⎞⎠= ˙Ω 2 ⎛⎝˙Ω 2 s˜ν s i c i + ˙Ω ˙˜νs˜ν s ˙Ω2 i c˜ν s i c i + ˙Ω ˙˜νc˜ν s i − ˙Ω 2 s 2 is 2˜ν s2 i − 1 s˜νc˜ν s 2 ⎞⎛⎞i s˜ν s i c i−2c i 0 s˜ν s is˜ν c˜ν s 2 i c 2˜ν s2 i − 1 c˜νs i c i⎠ + ˙Ω( ˙ω + ˙ν) ⎝ 0 −2c i c˜ν s i⎠ (2.82)s˜ν s i c˜ν s i 0s˜ν s i c i c˜ν s i c i −s 2 i⎛ ⎞ ⎛1 0 00 1 0 ⎠ − ˙ν 2 ⎝0 0 0− ˙ω( ˙ω + 2 ˙ν) ⎝1 0 00 1 00 0 0La matrice antisymétrique associée à l’accélération angulaire ˙ω × refobéit à l’expression suivante :˙ω × ref=⎛⎝0 −¨˜ν − ˙Ω ˙˜νs i s˜ν¨˜ν 0 − ˙Ω ˙˜νs i c˜ν˙Ω ˙˜νs i s˜ν˙Ω ˙˜νs i c˜ν 0⎛= ˙Ω( ˙ω + ˙ν) ⎝0 0 −s i s˜ν0 0 −s i c˜νs i s˜ν s i c˜ν 0⎞⎠⎞⎠ (2.83)⎞⎛⎠ + ¨ν ⎝Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> terme ω × ref ω× ref + ˙ω× refpeut être écrit comme suit :0 −1 01 0 00 0 0⎛s 2˜ν s2ω × ref ω× ref + ˙ω× ref= ˙Ω 2 i − 1 s˜νc˜ν s 2 ⎞i s˜ν s i c i⎝ s˜ν c˜ν s 2 i c 2˜ν s2 i − 1 c˜νs i c i⎠ (2.84)s˜ν s i c i c˜ν s i c i −s 2 i⎛−2c i 0 s˜ν s i⎞+ ˙Ω( ˙ω + ˙ν) ⎝ 0 −2c i c˜ν s i⎠s˜ν s i c˜ν s i 0⎛ ⎞ ⎛1 0 01 0 0− ˙ω( ˙ω + 2 ˙ν) ⎝ 0 1 0 ⎠ − ˙ν 2 ⎝ 0 1 00 0 00 0 0⎛+ ˙Ω( ˙ω + ˙ν) ⎝0 0 −s i s˜ν0 0 −s i c˜νs i s˜ν s i c˜ν 0⎞⎛⎠ + ¨ν ⎝⎞⎠⎞⎠0 −1 01 0 00 0 0Ces termes étant d’une comp<strong>le</strong>xité excessive, nous sommes obligés de trouver <strong>le</strong> moy<strong>en</strong> de <strong>le</strong>ssimplifier. Un premier moy<strong>en</strong> est d’éliminer <strong>le</strong>s termes d’ordre supérieur, c’est-à-dire <strong>le</strong>s termes dans<strong>le</strong>squels apparaît <strong>le</strong> carré de la constante J 2 . Selon l’Éq. (2.24), cette constante apparaît de façon multiplicativedans <strong>le</strong>s termes ˙Ω et ˙ω, mais aussi dans <strong>le</strong>s expressions de ˙ν et de ¨ν, cf. Éqs. (2.25) et (2.79).Nous avons <strong>le</strong> droit de négliger J 2 2 à cause de la faib<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur de J 2 (cf. Annexe A).Dans l’expression de ω × ref , il n’y a aucune occurr<strong>en</strong>ce de J2 2. Or, dans l’expression de ω × ref ω× ref + ˙ω× ref ,il existe de multip<strong>le</strong>s occurr<strong>en</strong>ces de J 2 2 de par la prés<strong>en</strong>ce de termes comme ˙Ω 2 et ˙Ω ˙ω. Ceci nous⎞⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


56 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTREpermet de simplifier de façon considérab<strong>le</strong> l’Éq. (2.84) :⎛ω × ref ω× ref + ˙ω× ref= 2 ˙ν ⎝− ˙ν 2 ⎛⎝− ˙Ωc i − ˙ω 0 00 − ˙Ωc i − ˙ω 0˙Ωs˜ν s i˙Ωc˜ν s i 01 0 00 1 00 0 0⎞⎛⎠ + ¨ν ⎝⎞0 −1 01 0 00 0 0⎠ (2.85)Les expressions ˙ν, ˙ν 2 et ¨ν peuv<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être simplifiées car el<strong>le</strong>s cré<strong>en</strong>t des occurr<strong>en</strong>ces deJ 2 2. Dans ce cas, il suffit de supprimer une occurr<strong>en</strong>ce de ∆n.Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous pouvons remplacer ˙Ω et ˙ω par <strong>le</strong>s expressions données dans l’Éq. (2.24). Cecinous permet d’écrire <strong>le</strong>s expressions ω × ref et ω× ref ω× ref + ˙ω× refdans la façon la plus synthétique :⎛ω × ref= Cn ⎝0 1 − 3c 2 i −s 2i c˜ν−(1 − 3c 2 i ) 0 s 2is˜νs 2i c˜ν −s 2i s˜ν 0⎛+(1 + C ′ n(1 + e cos ν)2) ⎝(1 − e 2 ) 3/2⎞0 −1 01 0 00 0 0⎞⎠⎠ (2.86)⎞⎠⎛ω × ref ω× ref + ˙ω× ref= 2C n2 (1 + e cos ν) 2⎝(1 − e 2 ) 3/2⎛−(1 + 2C ′ ) n2 (1 + e cos ν) 4⎝(1 − e 2 ) 31 − 3c 2 i 0 00 1 − 3c 2 i 0−s 2i s˜ν −s 2i c˜ν 01 0 00 1 00 0 0⎛+(1 + 2C ′ ) 2n2 e sin ν(1 + e cos ν) 3⎝(1 − e 2 ) 3⎞⎠⎞0 −1 01 0 00 0 0⎠ (2.87)Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous sommes <strong>en</strong> mesure d’écrire la dynamique relative <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique⎞⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


2.3 Le mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre 57perturbée :⎧ ⎛∆ ¨R = n2 (1 + ec ν ) 2 ⎨1 + ec ν⎝(1 − e 2 ) 3/2 ⎩(1 − e 2 ) 3/2⎛+2C ′ 1 + ec ν⎝(1 − e 2 ) 3/2+ 3 2 J 2⎛+ ⎝(R⊕a3 + ec ν −2es ν 02es ν ec ν 00 0 −11 + ec ν 2es ν 0−2es ν 1 + ec ν 00 0 0⎡) 2(1 + ec ν ) 3⎣4(1 − e 2 ) 7/2s˜ν s i 0 0⎞ ⎛0 c˜ν s i −c i⎠ ⎝⎧⎛⎨+⎩ 2(1 + C′ )n (1 + ec ν) 2⎝(1 − e 2 ) 3/2⎛−Cn ⎝⎛⎝1 0 00 1 00 0 1⎞⎞⎠ + 2C ⎝⎞⎠−12 8 08 −7 00 0 −50 1 0−1 0 00 0 0⎞⎠0 1 − 3c 2 i −s 2i c˜ν−(1 − 3c 2 i ) 0 s 2is˜νs 2i c˜ν −s 2i s˜ν 0⎞ ⎛⎠ ⎝⎠ (2.88)⎛⎞⎫⎬⎠ ∆Ṙ + ∆u⎭1 − 3c 2 i 0 00 1 − 3c 2 i 0−s 2i s˜ν −s 2i c˜ν 0⎞⎠⎞⎤⎫s˜ν s i 0 0 ⎬0 c˜ν s i c i⎠⎦⎭ ∆R0 −c i c˜ν s iCe modè<strong>le</strong> correspond à la troisième alternative m<strong>en</strong>tionnée dans la Section 2.3.4. Tout <strong>en</strong> étantplus <strong>en</strong>combrant que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> donnée par l’Éq. (2.77), il possède tout à fait la même structure etdonc une comp<strong>le</strong>xité comparab<strong>le</strong>. Les termes rajoutés sont <strong>le</strong>s termes cont<strong>en</strong>ant C ou C ′ .Les mêmes remarques que <strong>pour</strong> <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> précéd<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être faites, c’est-à-dire qu’il n’existepas de découplage et que l’asc<strong>en</strong>sion droite du nœud asc<strong>en</strong>dant n’apparaît pas dans <strong>le</strong>s équations.Comme <strong>pour</strong> la première version, il existe la possibilité de simplifier <strong>le</strong>s équations dynamiques aucas circulaire <strong>en</strong> posant e = 0 :⎛⎧⎨∆ ¨R = n 2 ⎝⎩3 0 00 0 00 0 −1+ 3 2 J 2⎛+ ⎝⎧ ⎛⎨+⎩ 2n ⎝(R⊕a⎞⎛⎠ + 2C ⎝) 2⎡⎛⎣4 ⎝1 − 3c 2 i 0 00 1 − 3c 2 i 0−s 2i s˜ν −s 2i c˜ν 01 0 00 1 00 0 1s˜ν s i 0 0⎞0 c˜ν s i −c i⎠0 1 0−1 0 00 0 0⎞⎛⎝⎛⎠ − Cn ⎝⎞⎠−12 8 08 −7 00 0 −5⎞⎠ (2.89)⎞ ⎛⎠ ⎝0 2(1 − 3c 2 i ) −s 2ic˜ν−2(1 − 3c 2 i ) 0 s 2is˜νs 2i c˜ν −s 2i s˜ν 0⎞⎤⎫s˜ν s i 0 0 ⎬0 c˜ν s i c i⎠⎦⎭ ∆R0 −c i c˜ν s i⎞⎫⎬⎠ ∆Ṙ + ∆u⎭<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


58 2. DYNAMIQUE TRANSLATIONNELLE EN ORBITE TERRESTRELa constante C s’écrit maint<strong>en</strong>ant comme suit :(R⊕) 2(2.90)C = 3 4 J 2aPlus exactem<strong>en</strong>t, a n’est plus <strong>le</strong> demi-grand axe de l’orbite de référ<strong>en</strong>ce, mais son rayon.2.4 BilanAu début de ce chapitre, nous avons récapitulé <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t d’un seul satellite <strong>en</strong> orbite terrestr<strong>en</strong>on perturbée (mouvem<strong>en</strong>t kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>) et perturbée et prés<strong>en</strong>té <strong>le</strong>s nombreux modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> ladynamique de translation relative d’une formation bi-satellite <strong>en</strong> orbite terrestre qui exist<strong>en</strong>t dans lalittérature.Ensuite, nous avons prés<strong>en</strong>té un cadre méthodologique susceptib<strong>le</strong> de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte, dans unmodè<strong>le</strong> de la dynamique translationnel<strong>le</strong> relative, <strong>le</strong> champ de gravitation terrestre sphérique ainsique <strong>le</strong> champ de gravitation dû au deuxième harmonique zonal. Ce cadre permet éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de décrireun mouvem<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce autour duquel <strong>le</strong>s champs de gravitation sont linéarisés. En prés<strong>en</strong>ce dela perturbation due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre, cette technique permet notamm<strong>en</strong>t au point deréfér<strong>en</strong>ce de suivre <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong>né d’une orbite perturbée et de rester proche de la formationde satellites. L’avantage par rapport aux modè<strong>le</strong>s existants est que la linéarisation reste valab<strong>le</strong>, cequi r<strong>en</strong>d inuti<strong>le</strong> des développem<strong>en</strong>ts d’ordre supérieur.Les modè<strong>le</strong>s générés peuv<strong>en</strong>t être utilisés à des fins très diverses, par exemp<strong>le</strong> simulation, synthèseet analyse de correcteurs ou optimisation de trajectoires.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Chapitre 3Modè<strong>le</strong> couplé <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong>rotationSommaire3.1 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 603.2 Points de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 623.3 Modè<strong>le</strong> cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 643.4 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation intrinsèque . . . . . . . . . . . . . . . . . 703.5 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation extrinsèque . . . . . . . . . . . . . . . . 723.6 Modè<strong>le</strong>s des perturbations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 753.6.1 Gradi<strong>en</strong>t de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 753.6.2 Pression de radiation solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 773.7 Simplifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 793.7.1 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . 793.7.2 Mode d’observation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 803.7.3 Linéarisation autour du mode d’observation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 813.7.4 Linéarisation autour du mode de changem<strong>en</strong>t de la distance inter-vaisseau . 853.7.5 Linéarisation autour du mode de rotation de la formation autour d’un axe . 863.8 Structure hiérarchique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 883.8.1 Complétion de la dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 903.8.2 Hiérarchies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 923.9 Modè<strong>le</strong> métrologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 963.9.1 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 973.9.2 Dépointages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1033.9.3 S<strong>en</strong>seur stellaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1073.9.4 Capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1073.9.5 Capteur latéral fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1133.9.6 Capteur latéral grossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1163.9.7 Capteur longitudinal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1203.9.8 Capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1213.9.9 Sorties mesurées supplém<strong>en</strong>taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1233.10 Modè<strong>le</strong> des actionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1233.11 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Ce chapitre est dédié à la synthèse d’un modè<strong>le</strong> générique <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. En particulier,59


60 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONnous allons pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte à la fois <strong>le</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> rotation, contrairem<strong>en</strong>tau modè<strong>le</strong> <strong>en</strong> orbite terrestre que nous avons vu dans <strong>le</strong> chapitre précéd<strong>en</strong>t et qui a traité <strong>le</strong>s satellitescomme masses ponctuel<strong>le</strong>s. L’approche utilisée <strong>pour</strong> aboutir à ce modè<strong>le</strong> est similaire à cel<strong>le</strong> du chapitreprécéd<strong>en</strong>t.D’abord, il est nécessaire de décrire la cinématique de la formation. Ceci dit, chaque vaisseau seratraité séparém<strong>en</strong>t avant que nous puissions établir la cinématique relative. La cinématique consiste <strong>en</strong>deux grandes parties – <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t du point de référ<strong>en</strong>ce de la formation, <strong>en</strong> d’autres termes l’orbitede la formation, et <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>ts de la formation par rapport à ce point de référ<strong>en</strong>ce.Nous définirons de différ<strong>en</strong>ts repères <strong>pour</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ces mouvem<strong>en</strong>ts. Les passages <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>srepères peuv<strong>en</strong>t être des translations ou des rotations.Comme plusieurs missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation seront situées au voisinage d’un point de Lagrange,nous décrirons ces points et <strong>le</strong>s orbites au voisinage de ces point plus <strong>en</strong> détail.Après la cinématique, nous établirons la dynamique de chacun des élém<strong>en</strong>ts de la formation. Cecisera fait grâce au principe fondam<strong>en</strong>tal de la mécanique, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> utilisant la seconde loi deNewton <strong>pour</strong> la dynamique de translation et <strong>le</strong> théorème du mom<strong>en</strong>t cinétique <strong>pour</strong> la dynamiqued’attitude.Nous verrons que des modè<strong>le</strong>s métrologiques, c’est-à-dire des modè<strong>le</strong>s décrivant différ<strong>en</strong>ts capteurs,peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us grâce au modè<strong>le</strong> cinématique établi au préalab<strong>le</strong>. Nous décrirons <strong>en</strong> détail comm<strong>en</strong>t<strong>le</strong>s capteurs spécifiques au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, ainsi que <strong>le</strong>s capteurs couramm<strong>en</strong>t utilisés <strong>pour</strong> <strong>le</strong>smissions mono-satellite, peuv<strong>en</strong>t être décrits.Un point crucial dans toutes <strong>le</strong>s missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est l’exist<strong>en</strong>ce de perturbationsorbita<strong>le</strong>s. Nous dériverons des modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s perturbations prépondérantes lorsqu’une formation devaisseaux spatiaux se trouve proche d’un point de Lagrange. Ces perturbations sont la pression deradiation solaire et <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité.En ce qui concerne <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s cinématique, dynamique, métrologique et perturbateur, nous utiliseronsd’abord la notation vectoriel<strong>le</strong> (ou intrinsèque) <strong>pour</strong> établir <strong>le</strong>s expressions plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.Ensuite, nous utiliserons la notation matriciel<strong>le</strong> (ou extrinsèque) <strong>pour</strong> pouvoir exploiter <strong>le</strong>s résultatsnumériquem<strong>en</strong>t.La dernière étape dans l’établissem<strong>en</strong>t d’un modè<strong>le</strong> global est la linéarisation. Comme nous souhaitonscontrô<strong>le</strong>r une formation proche d’une configuration nomina<strong>le</strong> associée à un mode opérationnel,nous pouvons linéariser <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> non-linéaire autour de cette configuration nomina<strong>le</strong>. L’exist<strong>en</strong>ce d’unmodè<strong>le</strong> linéaire, <strong>en</strong> particulier dans sa représ<strong>en</strong>tation d’état, nous permettra plus tard de synthétiserdes correcteurs linéaires.Un point d’une très grande importance, surtout <strong>pour</strong> la commande, est <strong>le</strong> fait du couplage <strong>en</strong>tretranslation et rotation. Nous verrons que ces deux mouvem<strong>en</strong>ts ne peuv<strong>en</strong>t jamais être séparés et quel’un influe sur l’autre et vice versa. Ceci est vrai <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s parties du modè<strong>le</strong> (cinématique,dynamique, métrologie et perturbations).3.1 Revue bibliographiqueLa littérature sur la dynamique couplée <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> attitude n’est pas aussi abondanteque cel<strong>le</strong> sur la dynamique uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> translation.Alonso et al. [9, 10] développ<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte à la fois l’attitude et la translation<strong>en</strong> orbite circulaire terrestre. Leur but est de modéliser un capteur visuel qui consiste <strong>en</strong> une diode sur<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.1 Revue bibliographique 61un satellite et un capteur photographique sur l’autre et de l’exploiter <strong>pour</strong> la navigation sous formed’un observateur non-linéaire. La dynamique translationnel<strong>le</strong> correspond aux équations de Clohessy-Wiltshire sans linéarisation. Les deux dynamiques sont formulées séparém<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s auteurs <strong>le</strong>sconsidèr<strong>en</strong>t découplées. Au niveau de l’attitude, des vitesses de rotation relatives, c’est-à-dire <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>deuxième et <strong>le</strong> premier satellite, sont utilisées <strong>pour</strong> la modélisation. En outre, la notion de dépointage,c’est-à-dire d’erreur <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s attitudes actuel<strong>le</strong> et désirée, est introduite.Plo<strong>en</strong> et al. [141] propos<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> décrire la dynamique et lacinématique à la fois translationnel<strong>le</strong>s et <strong>en</strong> rotation de plusieurs vaisseaux d’une formation. Pourla dérivation, <strong>le</strong>s auteurs utilis<strong>en</strong>t une formulation qui généralise <strong>le</strong>s deux dynamiques et qui estcapab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s traiter simultaném<strong>en</strong>t. La dynamique est calculée <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts cas (<strong>en</strong> utilisantdes dérivées inertiel<strong>le</strong>s ou loca<strong>le</strong>s, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant comme point de référ<strong>en</strong>ce <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de masse ou unpoint arbitraire). Ce papier est très intéressant d’un point de vue conceptuel car il s’appuie sur uneformulation très générique. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s prés<strong>en</strong>tés ont <strong>le</strong> désavantage de ne pas utiliser desgrandeurs relatives, mais des grandeurs absolues <strong>pour</strong> décrire la dynamique. En outre, la notationvectoriel<strong>le</strong> n’est pas directem<strong>en</strong>t exploitab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> l’application numérique.Dans un autre papier, Plo<strong>en</strong> et al. [142] décriv<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s dynamiquesd’attitude et de translation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire. Ce modè<strong>le</strong> est exprimé <strong>en</strong> fonctionde positions et d’ori<strong>en</strong>tations relatives. La paramétrisation de l’attitude est discutée et <strong>le</strong>s auteurs esquiss<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> linéarisé peut être obt<strong>en</strong>u. Malheureusem<strong>en</strong>t, la dérivation des équationsest erronée. Une idée intéressante est de modéliser un satellite drag-free, c’est-à-dire un satellite avecune masse d’épreuve interne qui ne subit que <strong>le</strong>s forces gravitationnel<strong>le</strong>s, comme formation de deuxcorps.Wong et al. [196] décriv<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte à la fois attitude et translation.Ils utilis<strong>en</strong>t la notation de Hughes [74] <strong>pour</strong> formu<strong>le</strong>r d’abord <strong>le</strong>s dynamiques et cinématiques dedeux satellites (<strong>le</strong>ader et follower) <strong>en</strong> absolu. Ensuite, ils introduis<strong>en</strong>t des grandeurs relatives (vitesseangulaire relative et position relative) <strong>pour</strong> <strong>en</strong> déduire la dynamique et la cinématique relatives.En outre, la dynamique de l’erreur <strong>en</strong>tre mouvem<strong>en</strong>ts réel et désiré est montrée. Des expressions <strong>en</strong>notation vectoriel<strong>le</strong> ainsi qu’<strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> sont données. Le modè<strong>le</strong> est utilisé <strong>pour</strong> synthétiserun retour de sortie non-linéaire. Un fait marquant est que <strong>le</strong>s auteurs iso<strong>le</strong>nt la ≪ perturbation ≫ dumouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> translation dû au fait que <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de masse et <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce ne coïncid<strong>en</strong>t pas.Ce modè<strong>le</strong> est très riche et peut représ<strong>en</strong>ter un bon point de départ, mais il reste incomp<strong>le</strong>t car <strong>le</strong>problème de la modélisation des capteurs n’est pas considéré.Nous concluons, sur la base de la littérature existante concernant la modélisation couplée <strong>en</strong> attitudeet <strong>en</strong> translation, que ces modè<strong>le</strong>s sont suffisants <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s besoins précis des auteurs (navigation,retour de sortie non-linéaire, etc.). Mais ils sont peu génériques et néglig<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>tdes aspects importants, comme <strong>le</strong>s perturbations, <strong>le</strong>s capteurs ou la structure hiérarchique.Le but de ce chapitre est donc de créer un cadre méthodologique qui soit à la fois <strong>le</strong> plus génériquepossib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> couvrir une multitude de cas, mais qui puisse aussi être adapté et simplifié <strong>en</strong> fonctiondes besoins de la mission <strong>en</strong> question.Nous aimerions aussi disposer de modè<strong>le</strong>s des capteurs couramm<strong>en</strong>t utilisés dans <strong>le</strong>s missions de<strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. Ce sont d’un côté <strong>le</strong>s capteurs relatifs (par exemp<strong>le</strong> un capteur de position relative)qui sont spécifiques au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, mais de l’autre côté aussi <strong>le</strong>s capteurs absolus (par exemp<strong>le</strong>un s<strong>en</strong>seur stellaire) qui sont utilisés dans toutes sortes de missions spatia<strong>le</strong>s et non pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation.En outre, nous voudrions posséder un modè<strong>le</strong> linéarisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s modes opérationnels où une<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


62 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONlinéarisation paraît justifiée, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> mode nulling dans une mission d’interférométrie. Unmodè<strong>le</strong> linéaire permettrait notamm<strong>en</strong>t d’avoir recours à des méthodes linéaires de synthèse de correcteursdites modernes, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s méthodes H ∞ , H 2 , <strong>le</strong> LQG ou <strong>en</strong>core la commande moda<strong>le</strong>.3.2 Points de LagrangeDéfinition 3.1 Les points de Lagrange sont <strong>le</strong>s points dans <strong>le</strong> système So<strong>le</strong>il-Terre auxquels <strong>le</strong>saccélérations suivantes se comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t :– accélération due à la gravitation solaire ;– accélération due à la gravitation terrestre ;– accélérations inertiel<strong>le</strong>s dues au repère mobi<strong>le</strong> qui tourne avec la Terre autour du So<strong>le</strong>il, parexemp<strong>le</strong> accélération c<strong>en</strong>tripète.En effet, <strong>le</strong>s points de Lagrange sont des points fixes dans <strong>le</strong> problème à trois corps circulairerestreint (CR3BP, angl. circular-restricted three-body prob<strong>le</strong>m), cf. l’ouvrage de Marchal [120].Il existe cinq points de Lagrange dont trois points colinéaires (L 1 , L 2 et L 3 ) qui se trouv<strong>en</strong>t surla droite qui relie <strong>le</strong> So<strong>le</strong>il et la Terre. Les deux autres sont situés sur l’orbite de la Terre, mais àsoixante degrés de cel<strong>le</strong>-ci. La configuration des points de Lagrange est illustré dans la Fig. 3.1.Figure 3.1 – Points de Lagrange du système So<strong>le</strong>il-TerreDans <strong>le</strong> système So<strong>le</strong>il-Terre, <strong>le</strong>s points colinéaires L 1 et L 2 sont situés à une distance d’<strong>en</strong>viron1,5 millions de km du c<strong>en</strong>tre de la Terre. Le point colinéaire L 3 est proche de la position opposée à laposition de la Terre par rapport au So<strong>le</strong>il.Les points de Lagrange se prêt<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> aux missions spatia<strong>le</strong>s qui requièr<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>torbital tranquil<strong>le</strong> car <strong>le</strong>s perturbations dues à la traînée atmosphérique, à l’imperfection de laforme de la Terre (J 2 etc.) et à la gravitation lunaire sont très faib<strong>le</strong>s voir inexistantes. Les perturbationsorbita<strong>le</strong>s majeures sont la pression de radiation solaire et <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité.Une analyse linéaire, c’est-à-dire une linéarisation des champs de gravitation autour des points deLagrange, montre que <strong>le</strong>s points colinéaires sont instab<strong>le</strong>s tandis que <strong>le</strong>s deux autres sont stab<strong>le</strong>s.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.2 Points de Lagrange 63En d’autres termes, une masse d’épreuve placée à proximité d’un point colinéaire aura t<strong>en</strong>dance à s’<strong>en</strong>éloigner <strong>le</strong>ntem<strong>en</strong>t. En revanche, <strong>le</strong>s points L 4 et L 5 vont attirer la masse d’épreuve.De nombreuses missions spatia<strong>le</strong>s ayant recours au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation (par exemp<strong>le</strong> Darwin, Pegaseet Terrestrial Planet Finder) ou n’y ayant pas recours (par exemp<strong>le</strong> WMAP (Wilkinson MicrowaveAnisotropy Probe), Herschel, James Webb Space Te<strong>le</strong>scope et Planck) sont ou seront situés près dupoint de Lagrange L 2 qui est situé derrière la Terre vu du So<strong>le</strong>il. On préfère <strong>en</strong> effet <strong>le</strong> pointL 2 au point L 1 du fait que <strong>le</strong>s vaisseaux se trouv<strong>en</strong>t dans la direction opposée au So<strong>le</strong>il et que lacommunication et la visibilité sont simplifiées. Les missions Soho et G<strong>en</strong>esis, ayant <strong>pour</strong> but d’observer<strong>le</strong> So<strong>le</strong>il, sont deux des rares exemp<strong>le</strong>s du choix du point L 1 .En ce qui concerne <strong>le</strong> point L 2 , il faut trouver un moy<strong>en</strong> de sortir <strong>le</strong>s vaisseaux de la pénombre(cf. Fig. 3.1). C’est <strong>pour</strong> cette raison qu’ils suiv<strong>en</strong>t généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une des deux types d’orbites suivantsautour du point L 2 :– <strong>le</strong>s orbites halo sont des orbites périodiques. Ils port<strong>en</strong>t ce nom à cause de <strong>le</strong>ur allure qui est,vu de la Terre, similaire au phénomène optique portant <strong>le</strong> même nom ;– <strong>le</strong>s orbites Lissajous 1 sont des orbites quasi-périodiques : el<strong>le</strong>s sont bornées, mais el<strong>le</strong>s nepossèd<strong>en</strong>t pas de périodicité proprem<strong>en</strong>t dite.En dépit de la non-stabilité du point L 2 , il existe <strong>en</strong> effet des orbites périodiques ou quasipériodiquesnaturel<strong>le</strong>s ou non forcées, c’est-à-dire qui ne requièr<strong>en</strong>t pas de poussée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s maint<strong>en</strong>ir.Contrairem<strong>en</strong>t aux orbites kep<strong>le</strong>ri<strong>en</strong>nes, <strong>le</strong>s susdites orbites ne possèd<strong>en</strong>t pas de description analytiqueet sont donc norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ues par optimisation <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte de différ<strong>en</strong>ts critères,par exemp<strong>le</strong> la consommation d’ergols <strong>pour</strong> d’év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>s corrections d’orbite ou la période orbita<strong>le</strong>.2x 10 5z [km]0 2x 10 55050x 10 55y [km] 51510x [km]Figure 3.2 – Orbite halo autour du point de Lagrange L 2 du système So<strong>le</strong>il-Terre. L 2 se trouve àl’origine du repère.La Fig. 3.2 montre une orbite halo dont <strong>le</strong>s données sont disponib<strong>le</strong>s dans la Réf. [185]. Le pointL 2 est à l’origine du repère. Les axes x, y et z sont dirigés <strong>le</strong> long du vecteur So<strong>le</strong>il-Terre, <strong>le</strong> longde la vitesse orbita<strong>le</strong> de la Terre et <strong>le</strong> long du mom<strong>en</strong>t cinétique du mouvem<strong>en</strong>t orbital terrestre,1. Ju<strong>le</strong>s Antoine Lissajous (1822 – 1880), physici<strong>en</strong> français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


64 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONrespectivem<strong>en</strong>t. Les amplitudes de cette orbite sont 206000 km (direction x), 665000 km (direction y) et110000 km (direction z) et la période orbita<strong>le</strong> est de 180 jours <strong>en</strong>viron. L’ouvrage [185] donne éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tdes élém<strong>en</strong>ts de compréh<strong>en</strong>sion sur <strong>le</strong>s orbites halo et Lissajous et sur <strong>le</strong>s calculs d’optimisationnécessaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s obt<strong>en</strong>ir. De plus, [42] traite <strong>le</strong> sujet des orbites halo plus <strong>en</strong> détail.3.3 Modè<strong>le</strong> cinématiqueLa Fig. 3.3 montre la géométrie du mouvem<strong>en</strong>t de deux vaisseaux spatiaux i et j appart<strong>en</strong>ant àune formation qui suit une orbite halo autour du point de Lagrange L 2 .Figure 3.3 – Géométrie du mouvem<strong>en</strong>t de deux vaisseaux d’une formation suivant une orbite haloautour du point de Lagrange L 2Le point S indique la position du So<strong>le</strong>il, <strong>le</strong> point T cel<strong>le</strong> de la Terre. L est <strong>le</strong> point de LagrangeL 2 . C 0 correspond au point de référ<strong>en</strong>ce de la formation et suit une orbite halo. C i et C j sont <strong>le</strong>spositions des c<strong>en</strong>tres de masse des vaisseaux i et j, respectivem<strong>en</strong>t.C i et C j sont <strong>le</strong>s <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s qui compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toutes <strong>le</strong>s masses ponctuel<strong>le</strong>s formant <strong>le</strong> vaisseau i etj, respectivem<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.3 Modè<strong>le</strong> cinématique 65P i,0 et P j,0 sont des points de référ<strong>en</strong>ce associés à chacun des vaisseaux i et j et peuv<strong>en</strong>t être choisisarbitrairem<strong>en</strong>t. Les modè<strong>le</strong>s cinématique, dynamique, métrologique et perturbateur dép<strong>en</strong>dront de cechoix. Une possibilité serait de faire coïncider ces points avec <strong>le</strong>s c<strong>en</strong>tres de masse C i et C j . Or, unestratégie plus pertin<strong>en</strong>te est de choisir des points liés aux plateformes des vaisseaux. Ceci permetd’exprimer <strong>le</strong>s points de montage des capteurs et des actionneurs relativem<strong>en</strong>t à la plateforme àlaquel<strong>le</strong> ils sont rigidem<strong>en</strong>t attachés.−→ f i et −→ g i sont <strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s appliqués au point de référ<strong>en</strong>ce P i du vaisseau i, respectivem<strong>en</strong>t.Ces forces et ces coup<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t avoir <strong>le</strong>ur origine soit dans <strong>le</strong>s actionneurs, soit dans <strong>le</strong>sperturbations orbita<strong>le</strong>s.Les vecteurs reliant <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts points sont −→ r 0 (<strong>en</strong>tre S et L), −→ r ST (<strong>en</strong>tre S et T), −→ r T L (<strong>en</strong>tre Tet L), −→ r c (<strong>en</strong>tre L et C 0 ), −→ r i (<strong>en</strong>tre C 0 et P i,0 ), −→ r j (<strong>en</strong>tre C 0 et P j,0 ), −→ c i (<strong>en</strong>tre P i,0 et C i ) et −→ c j (<strong>en</strong>treP j,0 et C j ). En particulier, <strong>le</strong> vecteur −→ r 0 est la somme des vecteurs −→ r ST et −→ r T L : −→ r 0 = −→ r ST + −→ r T L .Des repères sont définis partout où intervi<strong>en</strong>t une rotation. Le repère F I est <strong>le</strong> repère inertiel,c’est-à-dire qu’il est fixe par rapport aux étoi<strong>le</strong>s. Son origine coïncide avec <strong>le</strong> So<strong>le</strong>il. F 0 est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tc<strong>en</strong>tré au So<strong>le</strong>il, mais il est fixe par rapport au mouvem<strong>en</strong>t de la Terre autour du So<strong>le</strong>il. Le repère F c ason origine au c<strong>en</strong>tre C de la formation. Il indique l’ori<strong>en</strong>tation de la formation dans sa globalité. Lesrepères F i et F j ont <strong>le</strong>urs origines aux points de référ<strong>en</strong>ce P i et P j des vaisseaux i et j, respectivem<strong>en</strong>t.Ils sont rigidem<strong>en</strong>t liés aux plateformes de ces vaisseaux.Chacun des repères possède une vitesse angulaire par rapport au repère précéd<strong>en</strong>t. Le repère F 0tourne avec la vitesse angulaire −→ ω 0 par rapport à F I , F c avec −→ ω c par rapport à F 0 , F i avec −→ ω i parrapport à F c et F j avec −→ ω j par rapport à F c .Les différ<strong>en</strong>ts déplacem<strong>en</strong>ts donnés par <strong>le</strong>s vecteurs −→ r 0 , −→ r c , −→ r i et −→ r j constitu<strong>en</strong>t une chaînecinématique allant du mouvem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> plus général (celui du point de Lagrange L 2 autour du So<strong>le</strong>il)au mouvem<strong>en</strong>t des vaisseaux individuels par rapport à la formation. Il <strong>en</strong> est de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong>srotations successives définies par <strong>le</strong>s vitesses angulaires −→ ω 0 , −→ ω c , −→ ω i et −→ ω j . La seu<strong>le</strong> différ<strong>en</strong>ce est qu’iln’est pas possib<strong>le</strong> de décrire <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts changem<strong>en</strong>ts d’attitude <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong>. Ceci estseu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong> <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>, <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s matrices de rotation.Il est important de noter que ce modè<strong>le</strong> géométrique est à la fois générique et ext<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>. D’un côté,il est générique parce que d’autres types d’orbites peuv<strong>en</strong>t être décrits <strong>en</strong> utilisant la même séqu<strong>en</strong>cede translations et de rotations. Par exemp<strong>le</strong>, on peut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t placer la Terre au point S. Dans cecas, <strong>le</strong> point L est un point sur une orbite terrestre. Le c<strong>en</strong>tre de la formation C suit une trajectoireprédéfinie autour du point L. De l’autre côté, il est ext<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> car il est toujours possib<strong>le</strong> d’insérer desmouvem<strong>en</strong>ts intermédiaires. Par exemp<strong>le</strong>, on peut insérer, <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de la formation C et <strong>le</strong> pointde référ<strong>en</strong>ce du vaisseau i, P i , un point de référ<strong>en</strong>ce et un repère intermédiaires. Ainsi, il est possib<strong>le</strong>de diviser la formation <strong>en</strong> plusieurs sous-formations.Grâce aux vecteurs et repères définis, nous pouvons décrire la position du point de référ<strong>en</strong>ce P i,0du vaisseau i, −→ R Pi,0, compté à partir du So<strong>le</strong>il :−→RPi,0 = −→ r 0 + −→ r c + −→ r i (3.1)Au niveau de l’ori<strong>en</strong>tation, la vitesse angulaire −→ Ω i,0suivante :du vaisseau i est donnée par la relation−→Ωi,0 = −→ ω 0 + −→ ω c + −→ ω i (3.2)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


66 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONDans <strong>le</strong>s calculs qui suivront, nous aurons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t besoin des dérivées des expressions (3.1) et(3.2).•−→La dérivée RP i,0de −→ R Pi,0s’écrit comme suit :•−→RP i,0==• • •−→ r0 +−→ rc +◦ ◦−→ r0 +−→ ri (3.3)−→ rc + −→ ω 0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c)◦+−→ ri + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ −→ r i••−→Sa dérivée seconde RP i,0s’écrit :••−→RP i,0==••••••−→ r0 +−→ rc +−→ ri (3.4)◦◦ ◦◦−→r 0 +−→r c + 2 −→ ( ◦ω 0 ∧−→ )◦ ◦r 0 +−→r c +−→ω 0 ∧ ( −→ r0 + −→ )r c+ −→ ω 0 ∧ [ −→ ω0 ∧ ( −→ r0 + −→ )] ◦◦r c +−→r i + 2 ( −→ ω0 + −→ ) ◦ω c ∧−→r i( ◦+ −→ ◦ω 0 +−→ω c + −→ ω 0 ∧ −→ )ω c ∧ −→ r i + ( −→ ω0 + −→ ) [(ω c ∧ −→ω0+ −→ )ω c ∧−→ ]ri•−→La dérivée Ωi,0 de la vitesse angulaire −→ Ω i,0 devi<strong>en</strong>t :•−→Ωi,0 ==• • •−→ ω0 +−→ ωc +◦ω◦ω−→ ωi (3.5)◦ω−→0 +−→c + −→ ω 0 ∧ −→ ω c +−→i + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ −→ ω iLes expressions décrivant l’état du vaisseau j sont strictem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques. Il suffit de remplacerl’indice i par l’indice j.Lors de la dérivation, nous avons utilisé <strong>le</strong> fait que tous <strong>le</strong>s vecteurs peuv<strong>en</strong>t être exprimés dans unrepère mobi<strong>le</strong>. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> vecteur −→ r i a été exprimé dans <strong>le</strong> repère F c . Par conséqu<strong>en</strong>t, sa dérivéeest•−→r i =◦−→r i + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ −→ r i ,avec◦−→r i = d −→dt∣ ri .Fc<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.3 Modè<strong>le</strong> cinématique 67Le Tab. 3.1 donne <strong>le</strong>s repères associés à tous <strong>le</strong>s vecteurs utilisés.Tab<strong>le</strong> 3.1 – Repères associés aux vecteurs utilisésRepère Vecteurs Dérivées◦F−→I ω0−→ ω 0 = d ∣ −→dt ω0 FI◦F−→o r0−→ r 0 = d ∣ −→dt r0 Fo◦−→ rc−→ r c = d ∣ −→dt rc Fo◦−→ ωc−→ ω c = d ∣ −→dt ωc Fo◦F−→c ri−→ r i = d ∣ −→dt ri Fc◦−→ rj−→ r j = d ∣ −→dt rj FcF−→i ci −F−→j cj −La Fig. 3.4 résume la séqu<strong>en</strong>ce de translations et de rotations.Figure 3.4 – Succession de translations et de rotationsLa cinématique décrite jusqu’ici couvre seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t nominal de la formation. End’autres termes, <strong>le</strong> vecteur −→ r c décrit seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la position nomina<strong>le</strong> du point de référ<strong>en</strong>ce C 0 de laformation.En réalité, <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce réel C se trouvé à l’écart de C 0 <strong>pour</strong> des raisons diverses, parexemp<strong>le</strong> des perturbations ou une injection d’orbite imprécise, cf. Fig. 3.5. Cet écart est donné par <strong>le</strong>vecteur ∆ −→ r c . Il <strong>en</strong> est de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s points de référ<strong>en</strong>ce réels des vaisseaux, P i et P j , par rapportaux points P i,0 et P j,0 . Les écarts <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s positions actuel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s positions nomina<strong>le</strong>s sont donnéspar <strong>le</strong>s vecteurs ∆ −→ r i et ∆ −→ r j .De la même manière, <strong>le</strong> repère lié à la formation, F c , n’est pas toujours <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong>qui est donnée par F c,0 . Les repères liés aux satellites, F i et F j sont mésalignés par rapport à <strong>le</strong>ursori<strong>en</strong>tations nomina<strong>le</strong>s, F i,0 et F j,0 .Dans la suite, nous utiliserons ces écarts <strong>pour</strong> linéariser <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s cinématique, dynamique,métrologique et perturbateur autour de la configuration nomina<strong>le</strong>. Or, il faut d’abord établir <strong>le</strong>smêmes expressions cinématiques que précédemm<strong>en</strong>t, mais cette fois-ci <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte des écarts <strong>en</strong>translation et <strong>en</strong> rotation, c’est-à-dire de toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çant par ∆. Ceci peut être fait<strong>en</strong> remplaçant simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t −→ r c par −→ r c + ∆ −→ r c , −→ ω c par −→ ω c + ∆ −→ ω c , −→ r i par −→ r i + ∆ −→ r i , −→ ω i par −→ ω i + ∆ −→ ω i ,−→ rj par −→ r j + ∆ −→ r j et −→ ω j par −→ ω j + ∆ −→ ω j .<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


68 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONFigure 3.5 – Géométrie du mouvem<strong>en</strong>t de deux vaisseaux d’une formation suivant une orbite haloautour du point de Lagrange L 2 : cas perturbéMaint<strong>en</strong>ant, la position du point de référ<strong>en</strong>ce P i du vaisseau i est donnée par l’expression suivante :−→RPi = −→ r 0 + −→ r c + ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i (3.6)La vitesse angulaire −→ Ω i s’écrit comme suit :−→Ωi = −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ω i (3.7)Ici, ∆ −→ ω c est la vitesse angulaire du repère F c par rapport au repère F c,0 . ∆ −→ ω i est cel<strong>le</strong> de F i parrapport à F i,0La dérivée de −→ R Piest l’expression suivante :•−→RP i==• • •−→ r0 +−→ rc + ∆ −→ •r c +−→ ri +◦ ◦ ◦•∆ −→ r i (3.8)−→ r0 +−→ rc + ∆ −→ r c + −→ ω 0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )r c◦ ◦+−→ ri + ∆ −→ r i + ( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c ) ∧ ( −→ ri + ∆ −→ )r i<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.3 Modè<strong>le</strong> cinématique 69Sa dérivée seconde s’écrit :••−→RP i==••••••••••−→ r0 +−→ rc + ∆ −→ r c +−→ ri + ∆ −→ r i (3.9)◦◦ ◦◦ ◦◦−→r 0 +−→r c + ∆−→r c + 2 −→ ( ◦ω 0 ∧−→ )◦ ◦r 0 +−→r c + ∆−→r c◦+−→ω 0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )r c +−→ ω0 ∧ [ −→ ω0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )]r c◦◦ ◦◦+−→r i + ∆−→r i + 2 ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ () ◦ω c ∧ −→ )◦r i + ∆−→r i( ◦+ −→ ◦ω 0 +−→ω c + −→ ω 0 ∧ −→ ◦ω c + ∆−→ω c + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ ∆ −→ )ω c ∧ ( −→ ri + ∆ −→ )r i+ ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ) [(ω c ∧ −→ω0+ −→ ω c + ∆ −→ ) (ω c ∧ −→ri+ ∆ −→ )]r iLa dérivée de la vitesse angulaire −→ Ω i est :•−→Ωi ==• • •−→ ω0 +−→ ωc + ∆ −→ •ω c +−→ ωi +◦ ◦−→ω 0 +−→ω c + −→ ω 0 ∧ −→ ω c + ∆−→ω c + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ ∆ −→ ω c +−→i◦•∆ −→ ω i (3.10)◦◦ω+( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c ) ∧ −→ ω i + ∆−→ω i + ( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i ) ∧ ∆ −→ ω iLe Tab. 3.2 donne <strong>le</strong>s repères mobi<strong>le</strong>s associés aux différ<strong>en</strong>ts vecteurs.Tab<strong>le</strong> 3.2 – Repères associés aux vecteurs utilisésRepère Vecteurs Dérivées◦F−→I ω0−→ ω 0 = d ∣ −→dt ω0 FI◦F−→0 r0−→ r 0 = d ∣ −→dt r0 F0◦−→ rc−→ r c = d ∣ −→dt rc F0∆ −→ ◦r−→ c r c = d ∣dt F0∆ −→ r c◦−→ ωc−→ ω c = d ∣ −→dt ωc F0F c,0 ∆ −→ ◦ω−→ c ω c = d ∣dt Fc,0∆ −→ ω c◦F−→c ri−→ r i = d ∣ −→dt ri Fc∆ −→ ◦r i ∆−→ r i = d ∣dt Fc∆ −→ r i◦−→ rj−→ r j = d ∣ −→dt rj Fc∆ −→ ◦r j ∆−→ r j = d ∣dt Fc∆ −→ r jF i,0 ∆ −→ ◦ω−→ i ω c = d ∣dt Fi,0∆ −→ ω iF−→i ci −F j,0 ∆ −→ ◦ω−→ j ω c = d ∣dt Fj,0∆ −→ ω jF−→j cj −<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


70 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONLa Fig. 3.6 résume la séqu<strong>en</strong>ce de translations et de rotations.Figure 3.6 – Succession de translations et de rotations3.4 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation intrinsèqueGrâce au modè<strong>le</strong> cinématique obt<strong>en</strong>u dans la section précéd<strong>en</strong>te, nous sommes <strong>en</strong> mesure deformu<strong>le</strong>r la dynamique d’une formation de vaisseaux spatiaux.De façon analogue à la dérivation de la dynamique d’un corps ét<strong>en</strong>du dans la Section C.2.2, nousétablirons d’abord <strong>le</strong>s propriétés inertiel<strong>le</strong>s (masse, c<strong>en</strong>trage et inertie) du vaisseau i.La masse m i peut être écrite comme suit :m i =∫dmC i(3.11)Le vecteur −→ c i décrivant la position du c<strong>en</strong>tre de masse est <strong>le</strong> suivant :−→ ci =1 m i∫La dyade d’inertie −→ J −→i,Piautour du point P i est définie comme suit :C ir −→ dm (3.12)−→ J =[(−→i,P i∫C −→ r · −→ r ) −→ 1 − −→ r ⊗ −→] [ (−→cir dm − m i · −→ ) −→c i 1−→ − −→ c i ⊗ −→ ]c ii(3.13)Il est important à noter que nous négligerons <strong>le</strong>s variations de la masse (ṁ i = 0), du c<strong>en</strong>trage◦ ◦◦(−→c i =−→c i = −→ ◦−→0 ) et de l’inertie ( J i,J i= −→ −→0 ) dans la suite. Ceci suppose que <strong>le</strong>s vaisseaux sontcomplètem<strong>en</strong>t rigides. Il ne doit pas y avoir de corps mobi<strong>le</strong> par rapport à la plateforme d’un vaisseau,comme par exemp<strong>le</strong> des panneaux solaires pivotants. En outre, il faut veil<strong>le</strong>r à ce que l’effet propulsifdû à l’éjection d’ergols soit pris <strong>en</strong> compte dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> des actionneurs.Nous utilisons <strong>le</strong>s Éqs. (C.67) et (C.66), développées dans l’Annexe C grâce aux lois de Newtonet d’Eu<strong>le</strong>r 2 , <strong>pour</strong> formu<strong>le</strong>r la dynamique :•−→i Ω = −→ −1(−→J · −→gi− −→ ci,P i ∧ −→ )f i − −→ −1[ −→Ωi( −→J−→i,PiJi −→· ∧ · −→ )]Ωi,P i i(3.14)2. Leonhard Eu<strong>le</strong>r (1707 – 1783), mathématici<strong>en</strong> et physici<strong>en</strong> suisse<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.4 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation intrinsèque 71••−→RP i= 1 −→ fm i + −→ [ −→J−→ −1c i ∧i− −→ Ω i ∧i,P i·( −→Ωi∧ −→ c i)− −→ c i ∧( −→gi− −→ c i ∧ −→ f i) ] (3.15){ −→J−→ −1[ −→Ωi( −→J−→i,Pi· ∧ · −→ )] }Ωi,P i iNous profitons des Éqs. (3.7), (3.10) et (3.9) <strong>pour</strong> remplacer −→ • ••−→ −→Ω i , Ωi et RP i:◦◦ ◦◦ ◦◦−→r 0 +−→r c + ∆−→r c + 2 −→ ( ◦ω 0 ∧−→ )◦ ◦ ◦r 0 +−→r c + ∆−→r c +−→ω 0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )r c+ −→ ω 0 ∧ [ −→ ω0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )] ◦◦ ◦◦r c +−→r i + ∆−→r i + 2 ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ () ◦ω c ∧ −→ )◦r i + ∆−→r i(3.16)( ◦+ −→ ◦ω 0 +−→ω c + −→ ω 0 ∧ −→ ◦ω c + ∆−→ω c + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ ∆ −→ )ω c ∧ ( −→ ri + ∆ −→ )r i+ ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ) [(ω c ∧ −→ω0+ −→ ω c + ∆ −→ ) (ω c ∧ −→ri+ ∆ −→ )]r i= 1 −→ fm i + −→ [ −→J−→ −1(c i ∧ · −→gi− −→ cii,P i ∧ −→ ) ]f i i− ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ) [(ω i ∧ −→ω0+ −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ )ω i ∧−→ ]ci− −→ [ −→J−→ −1{ (−→ω0c i ∧ · + −→ ωi,P c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ) [ −→J−→i,Piω i ∧ · (−→ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ) ]}]ω i i◦ ◦−→ω 0 +−→ω c + −→ ω 0 ∧ −→ ◦ω c + ∆−→ω c + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ ∆ −→ ◦ω c +−→ω i (3.17)◦+( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c ) ∧ −→ ω i + ∆−→ω i + ( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i ) ∧ ∆ −→ ω i( −→gi− −→ c i ∧ −→ )f i= −→ J −→−1i,P i·− −→ J −→−1i,P i·{ (−→ω0+ −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ω i)∧[ −→J−→i,Pi· (−→ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ω i) ]}<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


72 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION◦ ◦ ◦◦ ◦◦Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous laissons uniquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s ∆−→ω c , ∆−→ω i , ∆−→r c et ∆−→r i dans <strong>le</strong> membre degauche des équations <strong>pour</strong> montrer qu’il s’agit d’une dynamique impliquant <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çantpar ∆ :◦◦ ◦◦∆−→r c + ∆−→r i − ( −→ ri + ∆ −→ ) ◦r i ∧ ∆−→ω c = 1 −→ fm i + −→ [ −→J−→ −1(c i ∧ · −→gi− −→ cii,P i ∧ −→ ) ]f i (3.18)i◦◦ ◦◦−−→r 0 −−→r c − 2 −→ ( ◦ω 0 ∧−→ )◦ ◦ ◦r 0 +−→r c + ∆−→r c −−→ω 0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )r c− −→ ω 0 ∧ [ −→ ω0 ∧ ( −→ r0 + −→ r c + ∆ −→ )] ◦◦r c −−→r i − 2 ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ () ◦ω c ∧ −→ )◦r i + ∆−→r i( ◦− −→ ◦ω 0 +−→ω c + −→ ω 0 ∧ −→ ω c + ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ ∆ −→ )ω c ∧ ( −→ ri + ∆ −→ )r i− ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ) [(ω c ∧ −→ω0+ −→ ω c + ∆ −→ ) (ω c ∧ −→ri+ ∆ −→ )]r i− ( −→ ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ) [(ω i ∧ −→ω0+ −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ )ω i ∧−→ ]ci− −→ [ −→J−→ −1c i ∧ · {( −→ ω0 + −→ ωi,P c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ )ω i ∧i[ −→J−→i,Pi· (−→ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ) ]}]ω i◦ ◦∆−→ω c + ∆−→ω i = −→ −1−→J ·i,P i( −→gi− −→ c i ∧ −→ f i)◦ ◦−−→ω 0 −−→ω c − −→ ω 0 ∧ −→ ω c − ( −→ ω 0 + −→ ω c ) ∧ ∆ −→ ◦ω c −−→ω i(3.19)−( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c ) ∧ −→ ω i − ( −→ ω 0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i ) ∧ ∆ −→ ω i− −→ −1−→J · {( −→ ω0 + −→ ωi,P c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ )ω i ∧[i−→J−→i,Pi· (−→ω0 + −→ ω c + ∆ −→ ω c + −→ ω i + ∆ −→ ) ]}ω iIl est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> dans l’Éq. (3.18) qu’il existe un couplage <strong>en</strong>tre translation et rotation. D’un◦côté, la vitesse angulaire ∆−→ω c apparaît dans <strong>le</strong> membre de gauche. De l’autre côté, toutes <strong>le</strong>s vitessesangulaires apparaiss<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> membre de droite de l’équation. Ceci est dû aux accélérations inertiel<strong>le</strong>stel<strong>le</strong>s que l’accélération de Coriolis 3 . Il n’est pas possib<strong>le</strong> de disposer d’équations dynamiques avecun découplage total <strong>en</strong>tre rotation et translation.3.5 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation extrinsèqueComme <strong>le</strong> but est de trouver des expressions adaptées au traitem<strong>en</strong>t numérique, par exemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong>synthétiser des correcteurs, il faut passer <strong>en</strong> notation extrinsèque, c’est-à-dire projeter <strong>le</strong>s vecteurs etdyades dans des repères concrets <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir des expressions matriciel<strong>le</strong>s.3. Gaspard-Gustave Coriolis (1792 – 1843), mathématici<strong>en</strong> et ingénieur français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.5 Modè<strong>le</strong> dynamique <strong>en</strong> notation extrinsèque 73Le Tab. 3.3 indique <strong>le</strong>s repères associés à chaque vecteur ou dyade utilisés. Les dyades devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes matrices carrées après projection et <strong>le</strong>s vecteurs devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des matrices colonnes. Par exemp<strong>le</strong>,∆ω c = F c,0 ∆ −→ ω c et J i = F i−→J−→i,Pi F T i .Tab<strong>le</strong> 3.3 – Repères associés aux vecteurs et dyades utilisésRepère Vecteurs, Dyades Matrices◦F I−→ ω0 ,−→ω 0 ω 0 , ˙ω 0◦F−→0 r0 ,−→r 0 r 0 , ṙ 0−→ rST , −→ r T Lr ST , r T L◦−→ rc ,−→r c , ∆ −→ ◦r c , ∆−→r c r c , ṙ c , ∆r c , ∆ṙ c◦−→ ωc ,−→ω cω c , ˙ω cF c,0 ∆ −→ ◦ω c , ∆−→ω c∆ω c , ∆ ˙ω c◦F−→c ri ,−→r i , ∆ −→ ◦r i , ∆−→r i r i , ṙ i , ∆r i , ∆ṙ i◦−→ rj ,−→r j , ∆ −→ ◦r j , ∆−→r j r j , ṙ j , ∆r j , ∆ṙ jF i,0 ∆ −→ ◦ω i , ∆−→ω i∆ω i , ∆ ˙ω iF−→i ci , −→ −→i,PiJ c i , J i−→ f i , −→ g if i , g iF j,0 ∆ −→ ◦ω j , ∆−→ω j∆ω j , ∆ ˙ω jF−→j cj , −→ −→j,PjJ c j , J j−→ f j , −→ g jf j , g jLe Tab. 3.4 donne <strong>le</strong>s matrices de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts repères utilisés.Tab<strong>le</strong> 3.4 – Matrices de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts repèresRepère 1 Repère 2 Matrice depassageF I F 0 C 0 = F I · F0TF 0 F c,0 C c = F o · Fc,0TF c,0 F c ∆C c = F c,0 · FcTF c F i,0 C i = F c · Fi,0TF i,0 F i ∆C i = F i,0 · FiTF c F j,0 C j = F c · Fj,0TF j,0 F j ∆C j = F j,0 · FjTEn remplaçant tous <strong>le</strong>s vecteurs et dyades dans <strong>le</strong>s Éqs. (3.18) et (3.19) et <strong>en</strong> profitant des matricesde passage du Tab. 3.2, on peut donc établir <strong>le</strong>s expressions matriciel<strong>le</strong>s des dynamiques de translationet de rotation du vaisseau i. Nous avons choisi <strong>le</strong> repère F 0 <strong>pour</strong> écrire ces expressions. En d’autres<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


74 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONtermes, <strong>le</strong>s Éqs. (3.18) et (3.19) doiv<strong>en</strong>t être prémultipliées par F 0 :∆¨r c + C c ∆C c ∆¨r i − C c [∆C c (r i + ∆r i )] × ∆ ˙ω c (3.20)= 1 C c ∆C c C i ∆C i f i + C c ∆C c C i ∆C i c × im J −1 (i,P gi i− c × i f i)− ¨r0 − ¨r ci−2 ( C0 T ) ×[ (C )T × ( )ω 0 (ṙ0 + ṙ c + ∆ṙ c ) − 0 ˙ω 0 + CT ×2]0 ω 0 (r 0 + r c + ∆r c )−C c ∆C c¨r i − 2 ( C0 T ) ×ω 0 + ω c + C c ∆ω c Cc ∆C c (ṙ i + ∆ṙ i )[− C0 T ˙ω 0 + ˙ω c + ( C0 T ) ×ω 0 ωc + ( C0 T ) ×] ×ω 0 + ω c Cc ∆ω c Cc ∆C c (r i + ∆r i )− ( C T 0 ω 0 + ω c + C c ∆ω c) ×2Cc ∆C c (r i + ∆r i )− [ C T 0 ω 0 + ω c + C c ∆ω c + C c ∆C c (ω i + C i ∆ω i ) ] ×2Cc ∆C c C i ∆C i c i−C c ∆C c C i ∆C i c × i J −1i,P i∆C T i C T i· [∆C T c C T c C T 0 ω 0 + ∆C T c C T c (ω c + C c ∆ω c ) + ω i + C i ∆ω i] ×·C i ∆C i J i,Pi ∆C T i C T i· [∆C T c C T c C T 0 ω 0 + ∆C T c C T c (ω c + C c ∆ω c ) + ω i + C i ∆ω i]C c ∆ ˙ω c + C c ∆C c C i ∆ ˙ω i (3.21)= C c ∆C c C i ∆C i J −1i,P i(gi − c × i f i)− CT0 ˙ω 0 − ˙ω c − ( C T 0 ω 0) ×ωc− ( C T 0 ω 0 + ω c) ×Cc ∆ω c − C c ∆C c ˙ω i − ( C T 0 ω 0 + ω c + C c ∆ω c) ×Cc ∆C c ω i− ( C T 0 ω 0 + ω c + C c ∆ω c + C c ∆C c ω i) ×Cc ∆C c C i ∆ω i−C c ∆C c C i ∆C i J −1i,P i∆C T i C T i· [∆C T c C T c C T 0 ω 0 + ∆C T c C T c (ω c + C c ∆ω c ) + ω i + C i ∆ω i] ×·C i ∆C i J i,Pi ∆C T i C T i· [∆C T c C T c C T 0 ω 0 + ∆C T c C T c (ω c + C c ∆ω c ) + ω i + C i ∆ω i]Dans l’Éq. (3.21), la notation v×2 est utilisée au lieu de v × v × <strong>pour</strong> raccourcir <strong>le</strong>s expressions, cf. aussiAnnexe B.Les Éqs. (3.20) et (3.21) sont <strong>le</strong>s expressions matriciel<strong>le</strong>s des dynamiques de translation et derotation du vaisseau i, respectivem<strong>en</strong>t. Comme précédemm<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s expressions <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vaisseau jpeuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> changeant l’indice.Il est important de noter que ces expressions sont non-linéaires <strong>en</strong> <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çant par ∆,c’est-à-dire <strong>le</strong>s termes décrivant <strong>le</strong>s écarts <strong>en</strong> position et <strong>en</strong> attitude par rapport à la configuration nomina<strong>le</strong>de la formation. En outre, el<strong>le</strong>s sont évidemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core trop compliquées <strong>pour</strong> être exploitab<strong>le</strong>spar des méthodes numériques. Pour remédier à ces problèmes, nous effectuerons une linéarisation etde nombreuses simplifications dans <strong>le</strong>s sections suivantes.Pour l’instant, nous n’avons pas écrit <strong>le</strong>s dynamiques de translation et de rotations nomina<strong>le</strong>s<strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>. Or, el<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être écrites <strong>en</strong> supprimant toutes <strong>le</strong>s matricescolonnes comm<strong>en</strong>çant par ∆ (∆r c , ∆ṙ c , ∆ω c , etc.) et <strong>en</strong> remplaçant <strong>le</strong>s matrices carrées comm<strong>en</strong>çantpar ∆ par des matrices d’id<strong>en</strong>tité.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.6 Modè<strong>le</strong>s des perturbations 753.6 Modè<strong>le</strong>s des perturbationsLe modè<strong>le</strong> dynamique établi jusqu’ici ne ti<strong>en</strong>t pas compte des perturbations orbita<strong>le</strong>s. Nous avonsseu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionné que <strong>le</strong>s forces f i et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s g i cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à la fois <strong>le</strong>s effets des actionneurset des perturbations sans donner plus de détails.Nous montrerons dans la suite comm<strong>en</strong>t inclure dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamique <strong>le</strong>s deux perturbationsorbita<strong>le</strong>s prépondérantes, la pression de radiation solaire et <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité. À cette fin, nousexprimerons d’abord <strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par <strong>le</strong>s perturbations <strong>en</strong> notation intrinsèqueavant d’obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s expressions extrinsèques.3.6.1 Gradi<strong>en</strong>t de gravitéLa force créée par la combinaison des attractions terrestre et solaire agit au c<strong>en</strong>tre de masse C i duvaisseau i. El<strong>le</strong> peut être écrite comme suit :−→[f i,grav = −m i µ −→ ⊙ h ( −→ R Pi) + µ −→ ⊕ h ( −→ R Pi− −→ ]r ST )(3.22)= −m i[µ −→ ⊙ h ( −→ r 0 + −→ r c + ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ c i )+µ −→ ⊕ h ( −→ r T L + −→ r c + ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ ]c i )La fonction vectoriel<strong>le</strong> h −→ ( x −→ ) est définie comme suit :−→h (−→ −→ x x ) =( −→ x · −→ (3.23)x ) 3/2µ ⊙ et µ ⊕ sont <strong>le</strong>s constantes gravitationnel<strong>le</strong>s hélioc<strong>en</strong>trique et géoc<strong>en</strong>trique, respectivem<strong>en</strong>t. El<strong>le</strong>ssont <strong>le</strong> produit de la constante universel<strong>le</strong> de gravitation G et la masse du So<strong>le</strong>il et de la Terre,respectivem<strong>en</strong>t (par exemp<strong>le</strong> µ ⊙ = Gm ⊙ ). Toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs sont données dans l’Annexe A.Si nous supposons, de façon similaire que dans <strong>le</strong> Chapitre 2, que la formation reste proche de sonorbite halo nomina<strong>le</strong>, nous avons la possibilité de développer <strong>le</strong> champ de gravitation au premier ordreautour de l’orbite nomina<strong>le</strong> décrite par <strong>le</strong> vecteur −→ r c :−→ f i,grav ≈ −→ f i,grav,nom + ∆ −→ f i,grav (3.24)avec−→[f i,grav,nom = −m i µ −→ ⊙ h ( −→ r 0 + −→ r c ) + µ −→ ⊕ h ( −→ r T L + −→ ]r c )∆ −→ −→f i,grav = −m i[µ −→ ⊙∇−→ h ( −→ r 0 + −→ −→r c ) + µ −→ ⊕∇−→ h ( −→ r T L + −→ ]r c )·(∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ c i )La fonction dyadique −→ ∇ −→h −→ ( x −→ ) est définie comme suit :−→ ∇−→ h−→ ( x −→ ) = ( x−→ · x −→ ) −→ 1 −→− 3 x −→ ⊗ x −→( x −→ · x −→ ) 5/2 (3.25)La dérivation des fonctions h −→ ( x −→ ) et −→ ∇ −→h −→ ( x −→ ) a déjà été faite dans <strong>le</strong> Chapitre 2 dans <strong>le</strong> même<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


76 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONbut de développer un champ de gravitation autour d’une orbite de référ<strong>en</strong>ce.L’erreur commise par ce développem<strong>en</strong>t est certainem<strong>en</strong>t négligeab<strong>le</strong> car la longueur du vecteur∆ −→ r c + −→ r i +∆ −→ r i + −→ c i (qui correspond à la tail<strong>le</strong> de la formation) est faib<strong>le</strong> devant <strong>le</strong>s vecteurs −→ r 0 + −→ r cet −→ r T L + −→ r c , cf. Tab. 3.5. En revanche, nous n’aurions pas eu <strong>le</strong> droit de linéariser autour −→ r 0 et −→ r T Là cause de l’ét<strong>en</strong>due de l’orbite halo ( −→ r c n’est pas négligeab<strong>le</strong> devant −→ r 0 et −→ r T L ).Tab<strong>le</strong> 3.5 – Ordres de grandeur des différ<strong>en</strong>tes distances importantesVecteur−→ r0 + −→ r c−→ rT L + −→ r c−→ rc∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ c iOrdre de grandeur151 millions de km1,3 – 1,7 millions de km0,2 – 0,7 millions de kmqqs. 100 mRq. : Les va<strong>le</strong>urs relatives à l’orbite halo correspond<strong>en</strong>tà l’orbite montrée dans la Fig. 3.2 et sontprises de [185].Une autre chose importante à garder à l’esprit est la variation temporel<strong>le</strong> du vecteur −→ r c car ildécrit une orbite halo. Ceci <strong>le</strong> distingue des vecteurs −→ ω 0 et −→ r 0 qui, avec l’approximation que la Terre◦suit une orbite circulaire autour du So<strong>le</strong>il, sont constants (−→ω 0 = −→ r 0 = −→ 0 ).Le coup<strong>le</strong> généré par <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité obéit à l’expression suivante :−→ gi,grav = −→ c i ∧ −→ f i,grav (3.26)Or, si nous reportons l’Éq. (3.26) dans l’Éq. (3.19), l’expression −→ g i − −→ c i ∧ −→ f i s’annu<strong>le</strong> :−→ gi,grav − −→ c i ∧ −→ f i,grav = −→ c i ∧ −→ f i,grav − −→ c i ∧ −→ f i,grav (3.27)= −→ 0Logiquem<strong>en</strong>t, il n’y a pas de coup<strong>le</strong> autour du c<strong>en</strong>tre de masse C i du vaisseau i car la force degravitation agit toujours au c<strong>en</strong>tre de masse.Un constat important est celui de l’annulation de certains termes dans la dynamique. En effet, sinous supposons que l’orbite halo est une orbite naturel<strong>le</strong>, au moins <strong>en</strong>tre deux corrections d’orbiteimpulsionnel<strong>le</strong>s et sans corrections d’orbite continues, l’équation suivante est vraie :−→ f i,grav,nom = m i[ ◦◦r◦r◦ω−→0 + 2 −→ ω 0 ∧−→0 +−→0 ∧ −→ r 0 + −→ ω 0 ∧ ( −→ ω 0 ∧ −→ r 0 ) (3.28)◦◦+−→r c + 2 −→ ◦ ◦ω 0 ∧−→r c +−→ω 0 ∧ −→ r c + −→ ω 0 ∧ ( −→ ω 0 + −→ ]r c )Nous utiliserons cette propriété dans la suite <strong>pour</strong> simplifier <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamique.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.6 Modè<strong>le</strong>s des perturbations 77En notation extrinsèque, exprimé dans <strong>le</strong> repère F i <strong>pour</strong> être cohér<strong>en</strong>t avec f i , il vi<strong>en</strong>t :f i,grav,nom = −m i ∆Ci T Ci T ∆Cc T Cc T C0 T (3.29)· [µ ⊙ h(C 0 r 0 + C 0 r c ) + µ ⊙ h(C 0 r T L + C 0 r c )]= −m i ∆Ci T Ci T ∆Cc T Cc T [µ ⊙ h(r 0 + r c ) + µ ⊙ h(r T L + r c )]∆f i,grav = −m i ∆C T i C T i ∆C T c C T c C T 0 (3.30)· [µ ⊙ ∇h(C 0 r 0 + C 0 r c ) + µ ⊕ ∇h(C 0 r T L + C 0 r c )]·(C 0 ∆r c + C 0 C c ∆C c r i + C 0 C c ∆C c ∆r i + C 0 C c ∆C c C i ∆C i c i )= −m i ∆C T i C T i ∆C T c C T c [µ ⊙ ∇h(r 0 + r c ) + µ ⊕ ∇h(r T L + r c )]·(∆r c + C c ∆C c r i + C c ∆C c ∆r i + C c ∆C c C i ∆C i c i )Les expressions matriciel<strong>le</strong>s des fonctions h(x) et ∇h(x) sonth(x) =x(x T x) 3/2et∇h(x) = (xT x)I 3 − 3xx T(x T x) 5/2 .3.6.2 Pression de radiation solaireLa deuxième perturbation orbita<strong>le</strong> majeure est la pression de radiation solaire. El<strong>le</strong> est composéede trois parties dues à la réf<strong>le</strong>xion spéculaire, la réf<strong>le</strong>xion diffuse et l’absorption de la radiation solairepar <strong>le</strong>s surfaces du vaisseau i, cf. Fig. 3.7. En général, <strong>le</strong>s surfaces importantes sont <strong>le</strong>s générateurssolaires et <strong>le</strong>s pare-So<strong>le</strong>il. Ceci est particulièrem<strong>en</strong>t vrai <strong>pour</strong> la mission Pegase à cause de son pointageanti-So<strong>le</strong>il. Ici, <strong>le</strong>s pare-So<strong>le</strong>il sont <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s surfaces illuminées par <strong>le</strong> So<strong>le</strong>il.(a) Réf<strong>le</strong>xion spéculaire (b) Réf<strong>le</strong>xion diffuse (c) AbsorptionFigure 3.7 – Les trois types de forces générées par la pression solaireLa force tota<strong>le</strong> générée à cause de la pression de radiation solaire agissant sur une seu<strong>le</strong> surface exposée(plusieurs surfaces peuv<strong>en</strong>t être modélisées par sommation) est donnée par l’expression suivante<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


78 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION<strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> :−→ f i,sol = −→ f i,sol,rs + −→ f i,sol,rd + −→ f i,sol,a (3.31)avec−→ f i,sol,rs = 2p sol A i σ rs,i H(cos α) cos 2 α −→ n S,i(−→ f i,sol,rd = p sol A i σ rd,i H(cos α) cos α −→nS+3−→ 2 )nS,i−→ f i,sol,a = p sol A i σ a,i H(cos α) cos α −→ n SIci, p sol est la pression solaire dont la va<strong>le</strong>ur est donnée dans l’Annexe A. −→ f i,sol,rs , −→ f i,sol,rd et−→ f i,sol,a sont <strong>le</strong>s forces dues à la réf<strong>le</strong>xion spéculaire, la réf<strong>le</strong>xion diffuse et l’absorption, respectivem<strong>en</strong>t.σ rs,i , σ rd,i et σ a,i sont <strong>le</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts de réf<strong>le</strong>xion spéculaire, de réf<strong>le</strong>xion diffuse et d’absorption,respectivem<strong>en</strong>t. A i est la superficie de la surface (plane) illuminée et −→ n S,i son vecteur normal. −→ n Sest la direction du So<strong>le</strong>il. Ces deux derniers vecteurs sont des vecteurs unitaires. α est l’ang<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre ladirection du So<strong>le</strong>il et <strong>le</strong> vecteur normal de la surface. Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, H(x) est la fonction de Heaviside 4qui est définie comme suit :H(x) ={ 0 <strong>pour</strong> x < 01 <strong>pour</strong> x ≥ 0(3.32)Cette fonction est uti<strong>le</strong> <strong>pour</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte si, <strong>en</strong> fonction de son ori<strong>en</strong>tation, la surface estilluminée, c’est-à-dire cos α > 0 ou bi<strong>en</strong> −π/2 < α < π/2.Le terme cos α peut être écrit <strong>en</strong> fonction des vecteurs −→ n S et −→ n S,i grâce au produit scalaire :cos α = −→ n S · −→ n S,i (3.33)Les vecteurs −→ n S et −→ n S,i sont exprimés dans <strong>le</strong>s repères F 0 et F i et donn<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s matrices colonnesn S et n S,i <strong>en</strong> notation extrinsèque, respectivem<strong>en</strong>t.Le coup<strong>le</strong> généré par la pression de radiation solaire peut être écrit de la façon suivante :−→ gi,sol = −→ d sol,i ∧ −→ f i,sol (3.34)Ici, −→ d sol,i est <strong>le</strong> vecteur indiquant la position du foyer de la surface illuminée par rapport au pointde référ<strong>en</strong>ce P i du vaisseau i. Son expression matriciel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> repère F i est d sol,i .L’expression de la force tota<strong>le</strong> due à la pression solaire et de ses trois composantes s’écrit comme4. Oliver Heaviside (1850 – 1925), physici<strong>en</strong> britannique<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.7 Simplifications 79suit :f i,sol = f i,sol,rs + f i,sol,rd + f i,sol,a (3.35)f i,sol,rs = 2p sol A i σ rs,i H(cos α) cos 2 αn S,i(f i,sol,rd = p sol A i σ rd,i H(cos α) cos α ∆Ci T Ci T ∆Cc T Cc T n S + 2 )3 n S,if i,sol,a = p sol A i σ a,i H(cos α) cos α∆C T i C T i ∆C T c C T c n Saveccos α = n T S,i∆C T i C T i ∆C T c C T c n SPour être cohér<strong>en</strong>t avec f i , toutes ces forces sont exprimées dans <strong>le</strong> repère F i .Le coup<strong>le</strong> total obéit à l’expression suivante :g i,sol = d × sol,i f i,sol (3.36)3.7 SimplificationsComme nous l’avons déjà évoqué, il existe différ<strong>en</strong>tes possibilités de simplifier <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamiqueobt<strong>en</strong>u dans <strong>le</strong>s sections précéd<strong>en</strong>tes.3.7.1 Dynamique de translation <strong>en</strong> orbite terrestreTout d’abord, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> de réduire <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> à la dynamique <strong>en</strong> translation décrite dans<strong>le</strong> Chapitre 2. Il devrait être possib<strong>le</strong> de retrouver <strong>le</strong>s équations de Clohessy-Wiltshire ou deLawd<strong>en</strong>, par exemp<strong>le</strong>.Nous avons déjà m<strong>en</strong>tionné, lors du constat de la généricité du modè<strong>le</strong>, que <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes translationset rotations peuv<strong>en</strong>t être interprétées différemm<strong>en</strong>t. Pour une application <strong>en</strong> orbite terrestre,nous considérons que <strong>le</strong> point S est la Terre et T <strong>le</strong> point courant sur l’orbite de référ<strong>en</strong>ce. Le pointT n’a plus d’importance maint<strong>en</strong>ant.La notion du point de référ<strong>en</strong>ce C de la formation n’a pas été utilisée dans <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t dumodè<strong>le</strong> <strong>pour</strong> l’orbite terrestre. Nous pouvons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncer aux vecteurs décrivant la positionnomina<strong>le</strong> des élém<strong>en</strong>ts de la formation, r i et r j , car <strong>le</strong> champ de gravitation est linéarisé autour del’orbite de référ<strong>en</strong>ce. En d’autres termes, <strong>le</strong>s points L, P i,0 et P j,0 coïncid<strong>en</strong>t. Enfin, <strong>le</strong>s positions desc<strong>en</strong>tres de masse, C i et C j , sont id<strong>en</strong>tiques aux points de référ<strong>en</strong>ce P i et P j car nous faisons l’hypothèsede masses ponctuel<strong>le</strong>s.En outre, la dynamique d’attitude peut être négligée car el<strong>le</strong> n’est pas traitée dans <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>sdynamiques <strong>en</strong> orbite terrestre.Toutes ces modifications se traduis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une suppression des vecteurs −→ r c , ∆ −→ r c , −→ r i , −→ c i , −→ ω c , ∆ −→ ω c ,−→ ωi et ∆ −→ ω i et de <strong>le</strong>urs dérivées.En pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte ce qui vi<strong>en</strong>t d’être dit, la dynamique translationnel<strong>le</strong> donnée par l’Éq. (3.18)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


80 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION(page 72) devi<strong>en</strong>t :◦◦◦◦r◦r◦ω∆−→r i = 1 −→ fm i −−→0 − 2 −→ ω 0 ∧−→0 −−→0 ∧ −→ r 0 (3.37)i− −→ ω 0 ∧ ( −→ ω0 ∧ −→ ) ◦ ◦r 0 − 2−→ ω0 ∧ ∆−→r i −−→ω 0 ∧ ∆ −→ r iLe vecteur de force −→ f i doit être divisé <strong>en</strong> trois composantes, la force due à l’actuation −→ f i,act ,la force de gravitation −→ f i,grav et la force perturbatrice −→ f i,pert . −→ f i,grav est similaire à l’Éq. (3.24)(page 75) :−→ f i,grav ≈ −→ f i,grav,nom + ∆ −→ f i,grav (3.38)avec−→ f i,grav,nom = −m i µ −→ ⊕ h ( −→ r 0 )∆ −→ f i,grav = −m i µ ⊕−→ ∇−→ h −→ ( −→ r 0 ) · ∆ −→ r iEn considérant que l’équation[−→ ◦◦f i,grav,nom = m−→i r 0 + 2 −→ ◦ ◦ω 0 ∧−→r 0 +−→ω 0 ∧ −→ r 0 + −→ ω 0 ∧ ( −→ ω 0 ∧ −→ ]r 0 )est vraie dans <strong>le</strong> cas d’une orbite naturel<strong>le</strong>, il vi<strong>en</strong>t :◦◦∆−→r i = 1 ( −→fm i,act + −→ )f i,pert − 2 −→ ◦ω 0 ∧ ∆−→r i (3.39)[ i−→− µ −→ ⊕∇−→ h ( −→ r 0 ) · ∆ −→ ◦r i +−→ω 0 ∧ ∆ −→ r i + −→ ω 0 ∧ ( −→ ω 0 ∧ ∆ −→ ]r i )= 1 ( −→fm i,act + −→ )f i,pert − 2 −→ ◦ω 0 ∧ ∆−→r i[ i]−→− µ −→ ⊕∇−→ h ( −→ ◦r 0 ) +−→˜ω + −→˜ω −→0 −→0 · −→˜ω −→0· ∆ −→ r iCette équation est, sauf <strong>en</strong> ce qui concerne la notation, id<strong>en</strong>tique à l’Éq. (2.54) du Chapitre 2(page 46). Il est <strong>en</strong>core possib<strong>le</strong> de rajouter la perturbation due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre grâceau terme −→ f i,pert . Nous avons donc montré que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamique générique peut être réduit auxéquations de Clohessy-Wiltshire ou de Lawd<strong>en</strong> <strong>en</strong> faisant des hypothèses adaptées.Nous ne donnerons pas l’expression extrinsèque ici car el<strong>le</strong> a déjà été obt<strong>en</strong>ue dans <strong>le</strong> Chapitre 2.3.7.2 Mode d’observationL’objectif principal de la plupart des missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est de rester <strong>le</strong> plus prochepossib<strong>le</strong> d’une configuration nomina<strong>le</strong> <strong>pour</strong> pouvoir faire des observations, par exemp<strong>le</strong> p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>mode nulling dans <strong>le</strong> cas de la mission Pegase.Cette configuration nomina<strong>le</strong> est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une formation rigide, c’est-à-dire sans mouvem<strong>en</strong>tsà l’intérieur de la formation, ni <strong>en</strong> translation, ni <strong>en</strong> rotation. Au niveau du modè<strong>le</strong>, ceci se traduit parune suppression des variab<strong>le</strong>s ṙ i , ¨r i , ω i et ˙ω i . Les variab<strong>le</strong>s ∆ṙ i , ∆¨r i , ∆ω i et ∆ ˙ω i rest<strong>en</strong>t inchangées<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.7 Simplifications 81car el<strong>le</strong>s ne décriv<strong>en</strong>t pas la formation nomina<strong>le</strong>, mais <strong>le</strong>s écarts <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s formations réel<strong>le</strong> et nomina<strong>le</strong>.En outre, <strong>le</strong> mode d’observation requiert généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un pointage inertiel. En d’autres termes,l’ori<strong>en</strong>tation de la formation par rapport au repère inertiel est toujours constante. Il peut y avoir desapplications dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ce n’est pas <strong>le</strong> cas, par exemp<strong>le</strong> quand un pointage terrestre est exigé,mais nous ne traiterons pas ce cas ici. Le pointage inertiel est pris <strong>en</strong> compte dans notre modè<strong>le</strong> <strong>en</strong>posant :C 0 C c = C t (3.40)ω 0 + C 0 ω c = 0˙ω 0 + C 0 ˙ω c = 0ω × 0 C 0ω c = 0La matrice de passage stationnaire C t décrit l’ori<strong>en</strong>tation du repère lié à la formation, F c , parrapport au repère inertiel, F I .En pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s modifications dues à une formation rigide et à un pointage inertiel, ainsique l’annulation <strong>en</strong>tre la force de gravitation nomina<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s termes inertiels décrite dans l’Éq. (3.28)(page 76), nous pouvons écrire la dynamique <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> (projection dans <strong>le</strong> repère F c,0 )comme suit :Ct T C 0 ∆¨r c + ∆C c ∆¨r i − [∆C c (r i + ∆r i )] × ∆ ˙ω c (3.41)= 1 ∆C c C i ∆C i f i + ∆C c C i ∆C i c × im J −1 (i,P gi i− c × i f )ii−2Ct T ω 0 × C 0∆ṙ c − CtT [˙ω×0 + ω 0×2 ]C0 ∆r c−2Ct T C 0 ∆ω c × ∆C c ∆ṙ i − ∆ω c ×2 ∆C c (r i + ∆r i )− [∆ω c + ∆C c C i ∆ω i ] ×2 ∆C c C i ∆C i c i−∆C c C i ∆C i c × i J −1i,P i∆Ci T CiT [ ]∆CT ×c ∆ω c + C i ∆ω i·C i ∆C i J i,Pi ∆Ci T CiT [ ]∆CTc ∆ω c + C i ∆ω i∆ ˙ω c + ∆C c C i ∆ ˙ω i (3.42)= ∆C c C i ∆C i J −1 (i,P gi i− c × i f i)− ∆ω×c [∆C c C i ∆ω i ]−∆C c C i ∆C i J −1i,P i∆Ci T CiT [ ]∆CT ×c ∆ω c + C i ∆ω i·C i ∆C i J i,Pi ∆Ci T CiT [ ]∆CTc ∆ω c + C i ∆ω iCe modè<strong>le</strong> est <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> que l’on puisse obt<strong>en</strong>ir sans linéarisation. Nous revi<strong>en</strong>drons plus tardsur ce modè<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> linéariser et <strong>pour</strong> introduire la notion de structure hiérarchique.3.7.3 Linéarisation autour du mode d’observationNous décrirons d’abord quelques notions de base <strong>en</strong> termes de linéarisation avant d’aborder lalinéarisation des Éqs. (3.41) et (3.42) qui décriv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mode d’observation.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


82 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONUn système non-linéaire peut être écrit comme suit :ẋ = f(x, u)y = h(x)Ici, la première équation est l’équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> décrivant la dynamique, tandis que la deuxièmeéquation est l’équation de mesure ou de sortie.Une linéarisation sera toujours effectuée autour d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce compr<strong>en</strong>ant desétats et des <strong>en</strong>trées de référ<strong>en</strong>ce (x 0 , u 0 ). Cette trajectoire de référ<strong>en</strong>ce est donnée par <strong>le</strong>s expressionssuivantes :Un cas particulier est <strong>le</strong> choix ẋ 0 = 0.ẋ 0 = f(x 0 , u 0 )y 0 = h(x 0 )Grâce aux définitions données dans <strong>le</strong>s Éqs. (3.43) et (3.43), nous pouvons effectuer la linéarisationde la dynamique :∆ẋ = ẋ − ẋ 0= f(x, u) − f(x 0 , u 0 )≈ f(x 0 , u 0 ) + ∂f∂x ∣ (x − x 0 ) + ∂fx0,u 0∂u ∣ (u − u 0 ) − f(x 0 , u 0 )x0,u 0= ∂f∂x ∣ (x − x 0 ) + ∂fx0,u } {{ }0} {{ } ∂u ∣ (u − u 0 )x0,u 0} {{ }∆x } {{ } ∆uAB= A∆x + B∆uDe façon similaire, il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> l’équation de mesure :∆y = y − y 0= h(x) − h(x 0 )≈ h(x 0 , u 0 ) + ∂h∂x∣ (x − x 0 )x0,u 0= ∂h∂x∣ (x − x 0 )x0,u} {{ }0} {{ }∆xC= C∆xFina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous avons obt<strong>en</strong>u un système linéarisé dans sa représ<strong>en</strong>tation d’état. ∆x, ∆u et∆y sont <strong>le</strong>s écarts <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s états, <strong>en</strong>trées et sorties réels et <strong>le</strong>s états, <strong>en</strong>trées et sorties de référ<strong>en</strong>ce,respectivem<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.7 Simplifications 83La Fig. 3.8 résume cette procédure.Figure 3.8 – Linéarisation autour d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ceUn point important à ret<strong>en</strong>ir est que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées u 0 <strong>pour</strong> maint<strong>en</strong>ir la trajectoire de référ<strong>en</strong>ce nesont généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pas nul<strong>le</strong>s. En d’autres termes, nous supposons que ces <strong>en</strong>trées sont injectées <strong>en</strong><strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte.Quant au mode d’observation, la trajectoire de référ<strong>en</strong>ce peut être obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> supprimant toutes<strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çant par ∆ dans <strong>le</strong>s Éqs. (3.41) et (3.42) :0 = 1 C i f i,bo + C i c × im J −1 (i,P gi,bo i− c × i f )i,boi(3.43)0 = C i J −1 (i,P gi,bo i− c × i f )i,bo(3.44)Il <strong>en</strong> décou<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s forces f i,bo et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s g i,bo injectés <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte <strong>pour</strong> maint<strong>en</strong>ir latrajectoire de référ<strong>en</strong>ce sont nul<strong>le</strong>s.La linéarisation pose quelques problèmes quand il y a des matrices de passage qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.Ces matrices doiv<strong>en</strong>t d’abord être transcrites. En effet, comme nous l’avons déjà m<strong>en</strong>tionné dansl’Annexe C, <strong>le</strong>s matrices de passage peuv<strong>en</strong>t être écrites, <strong>en</strong> faisant une approximation aux petitsang<strong>le</strong>s, comme suit :∆C c ≈ I 3 + ∆θ × c (3.45)∆C i ≈ I 3 + ∆θ × iLa différ<strong>en</strong>ce de signe (I 3 +∆θ × c ici au lieu de I 3 −∆θ × c selon l’Annexe C) peut être justifiée commesuit. ∆C c = F c · F˜c est la matrice de rotation qui donne l’ori<strong>en</strong>tation du repère F c <strong>en</strong> fonction durepère F˜c . Or la vitesse de rotation utilisée (∆ω c ) donne la vitesse du repère F˜c par rapport au repèreF c , donc dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s inverse. Nous avons introduit ces définitions opposées <strong>en</strong>tre matrices de passageet vitesses de rotation uniquem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> alléger la notation. Physiquem<strong>en</strong>t, cela ne change ri<strong>en</strong> carnous pouvons écrire ∆C T c = I 3 − ∆θ × c .L’approximation aux petits ang<strong>le</strong>s n’est ri<strong>en</strong> d’autre que la première étape de la linéarisation. En<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


84 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONoutre, el<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>te une séqu<strong>en</strong>ce de Cardan 5 de rotations élém<strong>en</strong>taires, cf. Annexe C. Grâce àcette approximation, <strong>le</strong>s matrices de passage ∆C c et ∆C i devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t maniab<strong>le</strong>s.Si nous t<strong>en</strong>ons compte du fait que <strong>le</strong>s vitesses et accélérations angulaires, ∆ω c et ∆ ˙ω c , sont simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<strong>le</strong>s dérivées première et seconde des ang<strong>le</strong>s ∆θ c dans <strong>le</strong> cas des petits ang<strong>le</strong>s, nous pouvons<strong>le</strong>s écrire de la manière suivante :∆ω c = ∆ ˙θ c (3.46)∆ ˙ω c = ∆¨θ cLa même opération peut être faite <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s vitesses et accélérations angulaires ∆ω i et ∆ ˙ω i :∆ω i = ∆ ˙θ i (3.47)∆ ˙ω i = ∆¨θ iAprès <strong>le</strong>s remplacem<strong>en</strong>ts des termes ∆C c , ∆C i , ∆ω c , ∆ω i , ∆ ˙ω c et ∆ ˙ω i dans <strong>le</strong>s Éqs. (3.41) et (3.42),tous <strong>le</strong>s produits mutuels des variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çant par ∆ sont supprimés. Cette opération complètela linéarisation.En effet, nous supposons ici des petits ang<strong>le</strong>s, des petites vitesses et accélérations angulaires, ainsique des petits déplacem<strong>en</strong>ts ∆r i , vitesses ∆ṙ i et accélérations ∆¨r i . En d’autres termes, ∆r i , ∆ṙ i et∆¨r i doiv<strong>en</strong>t rester faib<strong>le</strong>s devant <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs nomina<strong>le</strong>s r i , ṙ i et ¨r i , respectivem<strong>en</strong>t.Quant à ∆r c , ∆ṙ c et ∆¨r c , <strong>le</strong> cas est légèrem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t. Comme ces trois variab<strong>le</strong>s apparaiss<strong>en</strong>ttoujours seu<strong>le</strong>s, c’est-à-dire sans être multipliés par une autre variab<strong>le</strong> comm<strong>en</strong>çant par ∆, nous n’avonspas besoin de supposer que <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>urs sont faib<strong>le</strong>s.Les forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s nominaux (nécessaires <strong>pour</strong> maint<strong>en</strong>ir la formation nomina<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cassans perturbations orbita<strong>le</strong>s) étant nuls, nous pouvons supposer que <strong>le</strong>s forces f i et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s g i sontpetits. Par conséqu<strong>en</strong>t, nous pouvons <strong>le</strong>s traiter comme <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çant par ∆ dans la suiteet écrire ∆f i et ∆g i .La suppression de tous <strong>le</strong>s termes quadratiques ou d’ordre supérieur à deux donne l’expressionsuivante de la dynamique <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> :Ct T C 0 ∆¨r c + ∆¨r i − r × i ∆¨θ c = 1 C i ∆f i + C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii−2Ct T ω 0 × C 0∆ṙ c − CtT [˙ω×0 + ω 0×2 ]C0 ∆r c(3.48)∆¨θ c + C i ∆¨θ i = C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i(3.49)Nous notons que seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s dérivées secondes des ang<strong>le</strong>s ∆¨θ c et ∆¨θ i apparaiss<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s ∆θ c et∆θ i et <strong>le</strong>s vitesses angulaires ∆ ˙θ c et ∆ ˙θ i ont disparu. La dynamique d’attitude (plus précisém<strong>en</strong>t ladynamique de ∆θ c + C i ∆θ i ) est cel<strong>le</strong> d’un doub<strong>le</strong> intégrateur.5. Gerolamo Cardano (1501 – 1576), médecin et mathématici<strong>en</strong> itali<strong>en</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.7 Simplifications 853.7.4 Linéarisation autour du mode de changem<strong>en</strong>t de la distance intervaisseauLe mode de changem<strong>en</strong>t de la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts de la formation fait <strong>le</strong>s mêmes hypothèsesque <strong>le</strong> mode d’observation, à une exception près. Les positions r i , <strong>le</strong>s vitesses ṙ i et <strong>le</strong>s accélérations ¨r ides vaisseaux à l’intérieur de la formation sont assujetties à des variations. Ceci peut être utilisé parexemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> changer la base d’un interféromètre spatial. La Fig. 3.9 montre une é<strong>vol</strong>ution possib<strong>le</strong>de r i et ses dérivées.Figure 3.9 – É<strong>vol</strong>ution possib<strong>le</strong> de r i, ṙ i et ¨r i <strong>pour</strong> un changem<strong>en</strong>t de distance inter-vaisseau. Lafigure montre seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une composante de r i , ṙ i et ¨r i .La prise <strong>en</strong> compte des simplifications donne <strong>le</strong>s équations suivantes :∆¨r c + C c ∆C c ∆¨r i − C c [∆C c (r i + ∆r i )] × ∆ ˙ω c =1 C c ∆C c C i ∆C i f im i+C c ∆C c C i ∆C i c × i J −1 (i,P gi i− c × i f )i−2 ( C0 T ) ×[ (C )T × ( )ω 0 ∆ṙc − 0 ˙ω 0 + CT ×2]0 ω 0 ∆r c−C c ∆C c¨r i − 2C c ∆ω × c ∆C c (ṙ i + ∆ṙ i )−C c ∆ω × c ∆ω × c ∆C c (r i + ∆r i )−C c [∆ω c + ∆C c C i ∆ω i ] ×2 ∆C c C i ∆C i c i−C c ∆C c C i ∆C i c × i J −1i,P i∆Ci T CiT [ ]∆CT ×c ∆ω c + C i ∆ω i Ci ∆C i·J i,Pi ∆Ci T CiT [ ]∆CTc ∆ω c + C i ∆ω i<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


86 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONC c ∆ ˙ω c + C c ∆C c C i ∆ ˙ω i = C c ∆C c C i ∆C i J −1 (i,P gi i− c × i f )i−C c ∆ω c × ∆C c C i ∆ω i−C c ∆C c C i ∆C i J −1i,P i∆Ci T CiT [ ]∆CT ×c ∆ω c + C i ∆ω i Ci ∆C i·J i,Pi ∆Ci T CiT [ ]∆CTc ∆ω c + C i ∆ω iLa trajectoire de référ<strong>en</strong>ce est alors définie de la façon suivante :0 = C c C i J −1 (i,P gi,bo i− c × i f )i,boC c¨r i = 1 C c C i f i,bo + C c C i c × im J −1 (i,P gi,bo i− c × i f )i,boiLes forces f i,bo et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s g i,bo injectés <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :f i,bo = m i C T i ¨r ig i,bo = m i c × i CT i ¨r iContrairem<strong>en</strong>t au mode d’observation, f i,bo et g i,bo ne sont pas nuls. Nous devons effectuer <strong>le</strong>sremplacem<strong>en</strong>ts f i = f i,bo + ∆f i et g i = g i,bo + ∆g i . Après la linéarisation, il vi<strong>en</strong>t :Cc T ∆¨r c + ∆¨r i − r × i ∆¨θ c =1 C i ∆f i + C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii−2CcT ( )CT ×[ (C0 ω 0 ∆ṙc − CcT )T × ( )0 ˙ω 0 + CTc CT ×2]0 ω 0 ∆r c(3.50)−¨r × i C i∆θ i + 2ṙ × i ∆ ˙θ c∆¨θ c + C i ∆¨θ i = C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i(3.51)La dernière ligne (−¨r × i C i∆θ i + 2ṙ × i ∆ ˙θ c ) a été rajoutée à la dynamique <strong>en</strong> translation par rapportaux Éqs. (3.48) et (3.49).Un fait marquant de cette dynamique est l’exist<strong>en</strong>ce des paramètres variants r i , ṙ i et ¨r i . Le systèmeest donc linéaire à paramètre variant (LPV).En outre, l’ang<strong>le</strong> ∆θ i et la vitesse angulaire ∆ ˙θ c apparaiss<strong>en</strong>t : la dynamique ne correspond plusà un doub<strong>le</strong> intégrateur.3.7.5 Linéarisation autour du mode de rotation de la formation autourd’un axeOutre <strong>le</strong> mode d’observation, un mode peut consister à faire pivoter la formation <strong>en</strong>tière comme unseul corps rigide. Dans ce cas, quelques simplifications introduites <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode d’observation rest<strong>en</strong>tapplicab<strong>le</strong>s, plus précisém<strong>en</strong>t l’annulation des vecteurs ṙ i , ¨r i , ω i et ˙ω i . En outre, nous constatonstoujours la simplification <strong>en</strong>tre la force de gravitation nomina<strong>le</strong> et quelques accélérations inertiel<strong>le</strong>s,<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.7 Simplifications 87cf. Éq. (3.28).En revanche, <strong>le</strong>s expressions concernant <strong>le</strong> pointage inertiel de la formation (voir Éq. (3.40)) nesont plus valab<strong>le</strong>s, mais doiv<strong>en</strong>t être remplacées par <strong>le</strong>s expressions suivantes :C 0 C c = C t (3.52)ω 0 + C 0 ω c = ω t˙ω 0 + C 0 ˙ω c = ˙ω tω 0 × C 0ω c = ω 0 × ω tLes variab<strong>le</strong>s C t , ω t et ˙ω t peuv<strong>en</strong>t avoir une é<strong>vol</strong>ution similaire à cel<strong>le</strong> illustrée dans la Fig. 3.9(page 85).La prise <strong>en</strong> compte de toutes ces hypothèses mène aux expressions suivantes :Cc T ∆¨r c + ∆C c ∆¨r i − [∆C c (r i + ∆r i )] × ∆ ˙ω c =1 ∆C c C i ∆C i f im i+∆C c C i ∆C i c × i J −1 (i,P gi i− c × i f )i−2CcT ( )CT ×[ (C0 ω 0 ∆ṙc − CcT )T × ( )0 ˙ω 0 + CT ×2]0 ω 0 ∆r c−2 ( Ct T ) ×[ω t + ∆ω c ∆Cc ∆ṙ i − Ct T ˙ω t + ( Ct T ) ×] ×ω t ∆ωc ∆Cc (r i + ∆r i )− ( C T t ω t + C c ∆ω c) ×2∆Cc (r i + ∆r i )− [ Ct T ] ×2ω t + ∆ω c + ∆C c C i ∆ω i ∆Cc C i ∆C i c i−∆C c C i ∆C i c × i J −1i,P i∆Ci T CiT [∆CTc Ct T ω t + ∆Cc T ] ×∆ω c + C i ∆ω i Ci ∆C i·J i,Pi ∆Ci T CiT [∆CTc Ct T ω t + ∆Cc T ]∆ω c + C i ∆ω i∆ ˙ω c + ∆C c C i ∆ ˙ω i = ∆C c C i ∆C i J −1 (i,P gi i− c × i f )i−C T t˙ω t − ( Ct T ) ×ω t (∆ωc + ∆C c C i ∆ω i ) − ∆ω c × ∆C c C i ∆ω i−∆C c C i ∆C i J −1i,P i∆Ci T CiT (∆CTc Ct T ω t + ∆Cc T ) ×∆ω c + C i ∆ω i Ci ∆C i·J i,Pi ∆Ci T CiT (∆CTc Ct T ω t + ∆Cc T )∆ω c + C i ∆ω iLa trajectoire de référ<strong>en</strong>ce est définie comme suit :0 = C i J −1 (i,P gi,bo i− c × i f i,bo)− CTt ˙ω t−C i J −1i,P iCiT ( )CT ×t ω t Ci J i,Pi Ci T Ct T ω t0 = 1 C i f i,bo + C i c × im J −1 (i,P gi,bo i− c × i f )i,boi− ( Ct T ) ×˙ω t ri − ( Ct T ) ×2ω t (ri + C i c i )−C i c × i J −1i,P iCiT ( )CT ×t ω t Ci J i,Pi CiT ( )CTt ω t<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


88 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONLes forces f i,bo et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s g i,bo injectés <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte sont définis comme suit :f i,bo = m i Ci T [(Ct T ˙ω t ) × + (Ct T ω t ) × (Ct T ω t ) × ](r i + C i c i )g i,bo = J i,Pi Ci T Ct T ˙ω t + (Ci T Ct T ω t ) × J i,Pi Ci T Ct T ω t+m i c × i CT i [(Ct T ˙ω t ) × + (Ct T ω t ) × (Ct T ω t ) × ](r i + C i c i )Après la linéarisation, il vi<strong>en</strong>t :∆¨θ c + C i ∆¨θ i = C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f ) ( )i − CT ×t ω t(∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ)i− ( Ct T ) ×˙ω t (∆θc + C i ∆θ i )+C i J −1 (i,P Ji,Pi iCi T Ct T ) ×[ω t CTi (Ct T ω t ) × (∆θ c + C i ∆θ i ) + ∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ]i−C i J −1i,P iCiT ( )CT ×t ω t Ci J i,Pi Ci[(C T t T ω t ) × (∆θ c + C i ∆θ i ) + ∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ]i(3.53)C T c ∆¨r c + ∆¨r i − r × i ∆¨θ c =1 m iC i ∆f i + C i c × i J −1i,P i(∆g i − c × i ∆f i) (3.54)−2C T c (C T 0 ω 0 ) × ∆ṙ c − C T c [(C T 0 ˙ω 0 ) × + (C T 0 ω 0 ) ×2 ]∆r c−2(C T t ω t ) × ∆ṙ i − [ (C T t ˙ω t ) × + (C T t ω t ) ×2] (∆r i − r × i ∆θ c)− { [(C T t ˙ω t ) × + (C T t ω t ) ×2 ](r i + C i c i ) } ×(∆θc + C i ∆θ i )−(C i c × i CT i C T t ˙ω t ) × (∆θ c + C i ∆θ i ) + (C T t ω t ) ×2 (C i c i ) × (∆θ c + C i ∆θ i )+r × i (CT t ω t ) × ∆ ˙θ c + (C T t ω t ) × r × i C c∆ ˙θ c + [ (C T t ω t ) × r i] ×Cc ∆ ˙θ c+(C T t ω t ) × (C i c i ) × (∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ i ) + [(C T t ω t ) × C i c i ] × (∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ i )+C i c × i J −1i,P i(J i,Pi C T i C T t ω t ) × C T i [(C T t ω t ) × (∆θ c + C i ∆θ i ) + ∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ i ]−C i c × i J −1i,P i(C T i C T t ω t ) × J i,Pi C T i [(C T t ω t ) × (∆θ c + C i ∆θ i ) + ∆ ˙θ c + C i ∆ ˙θ i ]Nous observons que ces expressions sont linéaires, mais qu’el<strong>le</strong>s conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s paramètres variantsC t , ω t et ˙ω t .3.8 Structure hiérarchiqueLes expressions linéaires données dans <strong>le</strong>s Éqs. (3.48) et (3.49) (page 84) correspondant au moded’observation ont un problème inhér<strong>en</strong>t, celui de la redondance dynamique. En effet, nous avonsmodélisé <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t d’un corps par rapport à une configuration nomina<strong>le</strong> <strong>en</strong> utilisant deux rotations(∆C c et ∆C i ou bi<strong>en</strong> ∆θ c et ∆θ i <strong>pour</strong> la dynamique linéarisée) et deux translations (∆r c et∆r i ). De ce fait, il existe cette redondance à la fois dans <strong>le</strong>s dynamiques d’attitude et de translation.Or, une seu<strong>le</strong> force ∆f i ne peut pas causer deux accélérations ∆¨r c et ∆¨r i sans créer d’ambiguïté. I<strong>le</strong>n est de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> ∆g i vis-à-vis des accélérations angulaires ∆ ˙ω c et ∆ ˙ω i .À l’origine, cette redondance avait été introduite <strong>pour</strong> décrire <strong>le</strong>s états de la formation et desélém<strong>en</strong>ts de la formation séparém<strong>en</strong>t. C’est dans cet esprit que nous procéderons à la solution duproblème de la redondance dynamique.À cause de cette redondance, la seu<strong>le</strong> manière de mettre <strong>le</strong>s Éqs. (3.48) et (3.49) sous forme d’état<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.8 Structure hiérarchique 89est la forme d’état généralisée ou forme descripteur :Eẋ = Ax + Bu (3.55)Les vecteur d’état x et de commande u du système sont définis comme suit :⎡x =⎢⎣∆ ˙θ c∆ ˙θ i∆ṙ c∆ṙ i∆θ c∆θ i∆r c∆r i⎤[ ]∈ R 24 ∆gi, u = ∈ R 6 (3.56)∆f i ⎥⎦Avec ces définitions, <strong>le</strong>s matrices E, A et B devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t :⎛⎞−r × i O 3 Ct T C 0 I 3 O 3×12⎜⎟E = ⎝ I 3 C i O 3 O 3 O 3×12 ⎠ ∈ R 18×24 (3.57)O 12×3 O 12×3 O 12×3 O 12×3 I 12avecA =⎛⎜⎝⎞O 3 O 3 A 13 O 3 O 3 O 3 A 17 O 3⎟O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 ⎠ ∈ R 18×24 (3.58)I 12 O 12A 13 = −2Ct T ω 0 × C 0∆ṙ cA 17 = −CtT [˙ω×0 + ω 0×2]C0B =⎛⎜⎝C i c × i J −1 1i,P i m iC i − C i c × i J ⎞−1i,P ic × iC i J −1i,P i−C i J −1i,P ic × ⎟i ⎠ ∈ R 18×6 (3.59)O 12×3 O 12×3Ici, O 3 est une matrice nul<strong>le</strong> de dim<strong>en</strong>sions 3 × 3, I 3 une matrice d’id<strong>en</strong>tité de dim<strong>en</strong>sions 3 × 3et O 12×3 et O 3×12 des matrices de dim<strong>en</strong>sions 12 × 3 (12 lignes, 3 colonnes) et 3 × 12 (3 lignes, 12colonnes), respectivem<strong>en</strong>t, cf. Annexe B.Un constat intéressant est qu’il est possib<strong>le</strong> d’effectuer un changem<strong>en</strong>t du point de référ<strong>en</strong>ce P isimp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> prémultipliant l’Éq. (3.55) par une matrice M :MEẋ = MAx + MBu (3.60)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


90 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONLa matrice M est définie comme suit :⎛M =⎜⎝⎞I 3 v ×O 6×12 ⎟O 3 I 3 ⎠ (3.61)O 12×6 I 12avec v = r i,nouveau − r i,actuelDans la nouvel<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tation, <strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s, ainsi que la position du c<strong>en</strong>tre de masse,sont exprimés par rapport au nouveau point de référ<strong>en</strong>ce P i,nouveau .En particulier, <strong>pour</strong> <strong>le</strong> choix v = C i c i , <strong>le</strong> point de référ<strong>en</strong>ce P i,nouveau coïncide avec <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre demasse du véhicu<strong>le</strong>.Dans <strong>le</strong> cas d’un changem<strong>en</strong>t de l’ori<strong>en</strong>tation du repère F i,0 lié au vaisseau i <strong>en</strong> configurationnomina<strong>le</strong>, <strong>le</strong> cas est <strong>en</strong>core plus simp<strong>le</strong> :M =⎛⎜⎝⎞I 3 O 3O 6×12 ⎟O 3 I 3 ⎠ (3.62)O 12×6 I 12avec R = C i,actuel C T i,nouveauDu fait que la matrice de passage R n’apparaît pas dans la matrice M et que M est une matriced’id<strong>en</strong>tité, <strong>le</strong>s matrices E, A et B ne subiss<strong>en</strong>t pas de changem<strong>en</strong>t (à part <strong>le</strong> pur et simp<strong>le</strong> remplacem<strong>en</strong>tdes va<strong>le</strong>urs de C i , c i , J i,Pi , ∆¨θ i , ∆f i et ∆g i par <strong>le</strong>urs nouvel<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs) quand on change <strong>le</strong> repèreF i,0 .Clairem<strong>en</strong>t, la forme d’état généralisée n’est pas bi<strong>en</strong> posée <strong>pour</strong> l’instant car la matrice d’état An’est pas carrée. En outre, E n’est ni carré ni inversib<strong>le</strong>. La dynamique est singulière.3.8.1 Complétion de la dynamiqueLa solution à ce problème est une complétion des matrices E, A et B qui peut être interprétéecomme une structure hiérarchique. Il existe quatre possibilités différ<strong>en</strong>tes <strong>pour</strong> cette complétion.Première possibilité de complétionNous pouvons imposer par exemp<strong>le</strong>∆¨θ i = o 3 et ∆¨r i = o 3 ,ou bi<strong>en</strong>( )O3 I 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3ẋ = (O 6×24 ) x + (O 6×6 ) u, (3.63)O 3 O 3 O 3 I 3 O 3 O 3 O 3 O 3où o 3 est une matrice colonne nul<strong>le</strong> de dim<strong>en</strong>sion 3. Dans ce cas, la dynamique perd sa singularitécar <strong>le</strong>s deux lignes supplém<strong>en</strong>taires r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t E et A carrées et E inversib<strong>le</strong>. La dynamique peut<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.8 Structure hiérarchique 91maint<strong>en</strong>ant être écrite sous forme d’état :ẋ = E −1 Ax + E −1 Bu (3.64)=Ãx + ˜Bu∆¨θ i = ∆¨r i = o 3 signifie que cette dynamique disparaît. Si nous supposons <strong>en</strong> plus que <strong>le</strong>s conditionsinitia<strong>le</strong>s sont nul<strong>le</strong>s (∆ ˙θ i (0) = ∆θ i (0) = ∆ṙ i (0) = ∆r i (0) = o 3 ), nous pouvons omettre <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>ttous <strong>le</strong>s états concernés. Il vi<strong>en</strong>t :∆¨r c = 1 C0 T C t C i ∆f i + C0 T C t (r i + C i c i ) × C i J −1 (i,P ∆gim i− c × i ∆f )ii−2(C T 0 ω 0 ) × ∆ṙ c − [ (C T 0 ˙ω 0 ) × + (C T 0 ω 0 ) ×2] ∆r c(3.65)∆¨θ c = C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i(3.66)Le choix arbitraire des conditions initia<strong>le</strong>s est parfaitem<strong>en</strong>t légitime. En effet, il existe la mêmeredondance au niveau des conditions initia<strong>le</strong>s qu’au niveau de la dynamique.Deuxième possibilité de complétionUne autre complétion possib<strong>le</strong> est∆¨θ c = o 3 et ∆¨r c = o 3 ,ou bi<strong>en</strong>( )I3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3ẋ = (O 6×24 ) x + (O 6×6 ) u, (3.67)O 3 O 3 I 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3avec ∆ ˙θ c (0) = ∆θ c (0) = ∆ṙ c (0) = ∆r c (0) = o 3 .Il vi<strong>en</strong>t :∆¨r i = 1 C i ∆f i + C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii(3.68)∆¨θ i = J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i(3.69)Troisième possibilité de complétionEn plus des deux complétions que nous avons vues, il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t deux complétions mixtes.La première est∆¨θ c = o 3 et ∆¨r i = o 3 ,ou bi<strong>en</strong>( )I3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3ẋ = (O 6×24 ) x + (O 6×6 ) u, (3.70)O 3 O 3 O 3 I 3 O 3 O 3 O 3 O 3<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


92 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONavec ∆ ˙θ c (0) = ∆θ c (0) = ∆ṙ i (0) = ∆r i (0) = o 3 .El<strong>le</strong> mène aux expressions suivantes :∆¨r c = 1 C0 T C t C i ∆f i + C0 T C t C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii−2C0 T ω 0 × C 0∆ṙ c − C0T [˙ω×0 + ω 0×2 ]C0 ∆r c∆¨θ i = J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i(3.71)(3.72)Quatrième possibilité de complétionLa deuxième complétion mixte peut être obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> posant∆¨θ i = o 3 et ∆¨r c = o 3 ,ou bi<strong>en</strong>( )O3 I 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3ẋ = (O 6×24 ) x + (O 6×6 ) u, (3.73)O 3 O 3 I 3 O 3 O 3 O 3 O 3 O 3avec ∆ ˙θ i (0) = ∆θ i (0) = ∆ṙ c (0) = ∆r c (0) = o 3 .La dynamique s’écrit alors :∆¨r i = 1 C i ∆f i + (r i + C i c i ) × C i J −1 (i,P ∆gim i− c × i ∆f )ii(3.74)∆¨θ c = C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i(3.75)3.8.2 HiérarchiesLe fait d’avoir modélisé <strong>le</strong>s écarts <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> rotation de façon redondante n’a pas apportéune va<strong>le</strong>ur ajoutée <strong>pour</strong> l’instant. Or, lorsque nous appliquons <strong>le</strong>s méthodes <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ver la singularité àplusieurs vaisseaux, nous pouvons obt<strong>en</strong>ir la structure hiérarchique m<strong>en</strong>tionnée précédemm<strong>en</strong>t. Dansla suite, nous traitons <strong>le</strong> cas de deux vaisseaux i et j.Hiérarchie <strong>le</strong>ader-followerSi nous choisissons la première possibilité de complétion <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vaisseau i, nous obt<strong>en</strong>ons, comm<strong>en</strong>ous l’avons déjà vu, <strong>le</strong>s équations Éqs. (3.65) et (3.66).Concernant <strong>le</strong> deuxième vaisseau j, nous pr<strong>en</strong>ons la dynamique redondante donnée par <strong>le</strong>sÉqs. (3.48) et (3.49) et nous remplaçons ∆¨r c et ∆¨θ c par <strong>le</strong>s Éqs. (3.65) et (3.66).<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.8 Structure hiérarchique 93Nous obt<strong>en</strong>ons alors :∆¨r c = 1 C0 T C t C i ∆f i + C0 T C t (r i + C i c i ) × C i J −1 (i,P ∆gim i− c × i ∆f )ii(3.76)−2(C0 T ω 0 ) × ∆ṙ c − [ (C0 T ˙ω 0 ) × + (C0 T ω 0 ) ×2] ∆r c∆¨θ c = C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i∆¨r j = 1 C j ∆f j + C j c × jm J −1 (j,P ∆gj j− c × j ∆f )jj− 1 C i ∆f i − (r i + C i c i − r j ) × C i J −1 (i,P ∆gim i− c × i ∆f )ii∆¨θ j = J −1 (j,P ∆gj j− c × j ∆f )j − CTj C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )iEn d’autres termes, <strong>le</strong>s dynamiques <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> rotation de la formation (∆¨r c et ∆¨θ c )sont influ<strong>en</strong>cées par <strong>le</strong>s forces ∆f i et coup<strong>le</strong>s ∆g i du vaisseau i. Comme <strong>le</strong>s écarts ∆r i et ∆θ i et <strong>le</strong>ursdérivées ont disparu, <strong>le</strong> vaisseau est rigidem<strong>en</strong>t lié à la formation. Quant au vaisseau j, ses dynamiques(∆¨r j et ∆¨θ j ) sont influ<strong>en</strong>cées à la fois par <strong>le</strong>s forces et coup<strong>le</strong>s du vaisseau j (∆f j et ∆g j ) et ceux duvaisseau i (∆f i et ∆g i ).En outre, nous notons que ces dynamiques sont sous forme d’une différ<strong>en</strong>ce, par exemp<strong>le</strong>1m jC j ∆f j − 1 m iC i ∆f i . Concernant <strong>le</strong>s dynamiques du vaisseau j, tout est relatif vis-à-vis des actionsdes vaisseaux i et j.Nous appelons cette structure hiérarchique architecture <strong>le</strong>ader-follower (fr. m<strong>en</strong>eur-suiveur) avec<strong>le</strong> vaisseau i comme <strong>le</strong>ader et <strong>le</strong> vaisseau j comme follower. i définit <strong>le</strong>s états de la formations et n’apas de mouvem<strong>en</strong>t propre supplém<strong>en</strong>taire. j décrit <strong>le</strong>s états du vaisseau j relatif à la formation ou au<strong>le</strong>ader i.Hiérarchie paritaireEn ret<strong>en</strong>ant la deuxième possibilité de complétion <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux vaisseaux i et j(Éqs. (3.68) et (3.69), page 91), nous obt<strong>en</strong>ons :∆¨r i = 1 C i ∆f i + C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii∆¨θ i = J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i∆¨r j = 1 C j ∆f j + C j c × jm J −1 (j,P ∆gj j− c × j ∆f jj∆¨θ j = J −1 (j,P ∆gj j− c × j ∆f )j)(3.77)Nous appelons cette structure hiérarchique architecture paritaire car <strong>le</strong>s dynamiques des deuxvaisseaux sont strictem<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>s. En revanche, <strong>le</strong>s écarts au niveau de la formation, ∆r c et ∆θ cdisparaiss<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


94 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONHiérarchie mixte - première possibilitéIl existe deux structures hiérarchiques mixtes. La première peut être obt<strong>en</strong>ue de la façon suivante.Nous appliquons la troisième possibilité de complétion au vaisseau i et remplaçons ∆¨r cdans la dynamique du vaisseau j par l’expression obt<strong>en</strong>ue. En outre, nous posons ∆¨θ c = o 3 et∆θ c (0) = ∆ ˙θ c (0) = o 3 . Il vi<strong>en</strong>t :∆¨r c = 1 C0 T C t C i ∆f i + C0 T C t C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii−2C0 T ω 0 × C 0∆ṙ c − C0T [˙ω×0 + ω 0×2 ]C0 ∆r c∆¨θ i = J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i∆¨r j = 1 m jC j ∆f j + C j c × j J −1j,P j(∆gj − c × j ∆f j− 1 C i ∆f i − C i c × im J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )ii∆¨θ j = J −1 (j,P ∆gj j− c × j ∆f )j)(3.78)Ici, <strong>le</strong> vaisseau i est <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader <strong>en</strong> ce qui concerne la translation. La dynamique <strong>en</strong> translation dufollower j est exprimée relativem<strong>en</strong>t au <strong>le</strong>ader (voir <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces des forces et coup<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong>1m jC j ∆f j − 1 m iC i ∆f i ). Or, concernant l’attitude, <strong>le</strong>s deux vaisseaux jou<strong>en</strong>t <strong>le</strong> même rô<strong>le</strong>. La notiond’attitude au niveau de la formation n’existe pas.Hiérarchie mixte - deuxième possibilitéLa deuxième possibilité <strong>pour</strong> une hiérarchie mixte est de pr<strong>en</strong>dre la quatrième possibilité decomplétion <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vaisseau i et de remplacer ∆¨θ c dans la dynamique du vaisseau j par l’expressionobt<strong>en</strong>ue. En plus, nous posons ∆¨r c = o 3 et ∆r c (0) = ∆ṙ c (0) = o 3 . Il vi<strong>en</strong>t :∆¨r i = 1 C i ∆f i + (r i + C i c i ) × C i J −1 (i,P ∆gim i− c × i ∆f )ii)∆¨θ c = C i J −1i,P i(∆gi − c × i ∆f i∆¨r j = 1 m jC j ∆f j + C j c × j J −1j,P j(∆gj − c × j ∆f j∆¨θ j = J −1 (j,P ∆gj j− c × j ∆f )j − CTj C i J −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f i)+ r×j C iJ −1 (i,P ∆gi i− c × i ∆f )i)(3.79)Au niveau de l’attitude, <strong>le</strong> vaisseau i est <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader et <strong>le</strong> vaisseau j <strong>le</strong> follower. Or, concernant latranslation, <strong>le</strong>s expressions sont diffici<strong>le</strong>s à interpréter. Ici, on ne peut observer ni une architectureparitaire, ni une architecture <strong>le</strong>ader-follower.SynthèseLe Tab. 3.6 résume <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes architectures prés<strong>en</strong>tées.Un constat important concernant <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes architectures est que, physiquem<strong>en</strong>t, el<strong>le</strong>s sonttoutes id<strong>en</strong>tiques car el<strong>le</strong>s provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la même dynamique redondante. La seu<strong>le</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>treel<strong>le</strong>s est <strong>le</strong> choix des degrés de liberté. En d’autres termes, un simp<strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t de base à partir dela dynamique redondante a été effectué.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.8 Structure hiérarchique 95Tab<strong>le</strong> 3.6 – Les structures hiérarchiques possib<strong>le</strong>sHiérarchie Leader <strong>en</strong> Leader <strong>en</strong>translation attitudeArchitecture <strong>le</strong>ader-follower vaisseau i vaisseau iArchitecture paritaire – –Architecture mixte 1 vaisseau i –Architecture mixte 2 – vaisseau iDans certaines hiérarchies, tous <strong>le</strong>s termes ∆r c , ∆ṙ c et ∆¨r c disparaiss<strong>en</strong>t et avec eux <strong>le</strong> accélérationsinertiel<strong>le</strong>s −2C0 T ω 0 × C [0∆ṙ c et −C0T ˙ω×0 + ω 0×2 ]C0 ∆r c . Ceci n’a ri<strong>en</strong> d’inquiétant car nous avons <strong>le</strong>droit de fixer <strong>le</strong>s trois termes à zéro.Il s’avère que, parmi <strong>le</strong>s quatre architectures prés<strong>en</strong>tées, il y <strong>en</strong> a seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t deux qui sont adaptéesau <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, l’architecture <strong>le</strong>ader-follower et la première architecture mixte.L’architecture <strong>le</strong>ader-follower exprime <strong>le</strong>s dynamiques <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> attitude. Le vaisseau ifixe l’état de la formation, il ne possède pas d’états propres. Les états du vaisseau j sont exprimésrelatifs à la formation ou au vaisseau i. Cette architecture est particulièrem<strong>en</strong>t pratique car un objectifrécurr<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est que <strong>le</strong>s vaisseaux de la formation suiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t d’un<strong>le</strong>ader.La deuxième architecture adaptée au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est la première architecture mixte carel<strong>le</strong> conserve l’architecture <strong>le</strong>ader-follower <strong>en</strong> translation. Ceci est primordial car on ne se préoccupegénéra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pas des translations absolues individuel<strong>le</strong>s des vaisseaux, mais des translations relatives<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s vaisseaux. Or, au niveau de l’attitude, ceci peut être différ<strong>en</strong>t. On souhaite souv<strong>en</strong>t decontrô<strong>le</strong>r l’attitude inertiel<strong>le</strong> de chaque vaisseau indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t.Une remarque nécessaire est que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> d’orbite ne fait pas objet de nos travaux. En plus,<strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> d’orbite n’est norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pas effectué de façon continue, mais <strong>en</strong> interval<strong>le</strong>s réguliersqui peuv<strong>en</strong>t être assez longs, par exemp<strong>le</strong> de l’ordre de semaines ou de mois dans <strong>le</strong> cas d’une orbitehalo autour du point de Lagrange L 2 . C’est <strong>pour</strong> cette raison que dans la première équation desdeux architectures ret<strong>en</strong>ues, ∆¨r c n’a pas d’importance car cette équation décrit la translation de laformation <strong>en</strong>tière et ne pas cel<strong>le</strong> de ses élém<strong>en</strong>ts à l’intérieur de la formation.Un dernier constat concerne la linéarisation du modè<strong>le</strong>. En fait, tous <strong>le</strong>s problèmes de redondancedécrits et <strong>le</strong>s architectures conçues <strong>pour</strong> y remédier peuv<strong>en</strong>t être retrouvés dans la dynamiqu<strong>en</strong>on-linéaire. Or, du fait des matrices de rotation ∆C c et ∆C i , <strong>le</strong>s expressions sont nettem<strong>en</strong>t pluscompliquées et ne sont pas prés<strong>en</strong>tées ici.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


96 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION3.9 Modè<strong>le</strong> métrologiqueLe modè<strong>le</strong> métrologique compr<strong>en</strong>d à la fois <strong>le</strong>s sorties contrôlées et <strong>le</strong>s sorties mesurées. Les sortiescontrôlées (ou sorties de performance) serv<strong>en</strong>t à établir <strong>le</strong> critère <strong>pour</strong> la recherche d’un correcteuroptimal, tandis que <strong>le</strong>s sorties mesurées sont des modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts capteurs.Dans la littérature sur <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, il existe relativem<strong>en</strong>t peu de papiers qui trait<strong>en</strong>t lamodélisation de capteurs. Les travaux d’Alonso et al. que nous avons déjà m<strong>en</strong>tionnés [9, 10] sontun exemp<strong>le</strong> de modélisation métrologique. Or, la façon dont <strong>le</strong> capteur optique considéré est modéliséest peu générique.Un autre exemp<strong>le</strong> est l’approche adoptée au CNES. Pour la modélisation de toutes <strong>le</strong>s sortiescontrôlées qui font interv<strong>en</strong>ir des appareils optiques (tel que des miroirs, des <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>s, etc.), des logicielsde modélisation optique sont utilisés. Basé sur un modè<strong>le</strong> optique, des études de s<strong>en</strong>sibilité peuv<strong>en</strong>t êtrem<strong>en</strong>ées <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>s équations de mesure. Cette procédure fournit des expressions linéaires de ladiffér<strong>en</strong>ce de marche, par exemp<strong>le</strong>. Or, l’approche est restreinte aux sorties qui utilis<strong>en</strong>t des faisceauxlumineux. Dans <strong>le</strong> cadre de la mission Pegase, c’est seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> cas <strong>pour</strong> la différ<strong>en</strong>ce de marcheoptique et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique. La modélisation de tous <strong>le</strong>s autres capteurset sorties contrôlées reste un problème ouvert. Des modè<strong>le</strong>s analytiques non-linéaires ne peuv<strong>en</strong>t pasêtre obt<strong>en</strong>us avec cette méthode et la validité de la linéarisation ne peut pas être évaluée. En outre, unchangem<strong>en</strong>t de configuration, par exemp<strong>le</strong> un déplacem<strong>en</strong>t d’un instrum<strong>en</strong>t optique, est très fastidieuxcar toute l’étude de s<strong>en</strong>sibilité doit être m<strong>en</strong>ée de nouveau.Une approche plus puissante est cel<strong>le</strong> prés<strong>en</strong>tée par Llibre et al. [39]. Les auteurs utilis<strong>en</strong>t d’abordla notation vectoriel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> modéliser la géométrie d’un certain principe de métrologie, comme parexemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> chemin optique avec ses miroirs et <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>s. En passant à la notation matriciel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>ursexactes de la mission peuv<strong>en</strong>t être utilisées. Grâce à cette approche, des modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la différ<strong>en</strong>ce demarche optique et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique sont obt<strong>en</strong>us, à la fois <strong>en</strong> linéaireet <strong>en</strong> non-linéaire, ce qui r<strong>en</strong>d possib<strong>le</strong> d’évaluer l’erreur commise lors de la linéarisation. L’avantagede cette méthode est qu’el<strong>le</strong> est très générique car el<strong>le</strong> est basée sur des considérations géométriques.Contrairem<strong>en</strong>t à la première méthode prés<strong>en</strong>tée, el<strong>le</strong> ne nécessite pas de logiciel spécifique. Or, el<strong>le</strong>n’est pas aussi générique qu’el<strong>le</strong> <strong>pour</strong>rait être. Il est par exemp<strong>le</strong> nécessaire de se fixer une structurehiérarchique dès <strong>le</strong> départ.L’approche que nous prés<strong>en</strong>terons dans cette section est similaire à cel<strong>le</strong> de Llibre et al. Nousprofitons du modè<strong>le</strong> cinématique précédemm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u <strong>pour</strong> y ajouter une couche métrologique. Lagéométrie utilisée correspond alors à cel<strong>le</strong> utilisée <strong>pour</strong> <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamique. Or, notre méthode al’avantage de rester <strong>le</strong> plus générique possib<strong>le</strong>. Il n’est pas nécessaire de faire <strong>le</strong> choix de la hiérarchie<strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> métrologique. Ce choix peut être fait, de façon similaire à ce qui a été dit surla dynamique, à la fin de l’étape de modélisation. Comme <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de Llibre et al., notre modè<strong>le</strong>est non-linéaire et peut être linéarisé <strong>en</strong>suite.De manière généra<strong>le</strong>, notre approche peut être décrite comme suit. Il faut d’abord établir <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>srelations géométriques <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> ou, dans quelques cas, directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> notationmatriciel<strong>le</strong>. Un exemp<strong>le</strong> est la modélisation d’un chemin optique qui passe par des miroirs et des <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>s.Ces relations sont obt<strong>en</strong>ues à la fois <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s configurations nomina<strong>le</strong> et réel<strong>le</strong> de la formation.L’équation de mesure correspond généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s expressions géométriques <strong>pour</strong><strong>le</strong>s configurations réel<strong>le</strong> et nomina<strong>le</strong>. Ensuite, l’équation de mesure est projetée dans un repère adapté<strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir une expression <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> exploitab<strong>le</strong> numériquem<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 97Le Tab. 3.7 résume <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes sorties mesurées et contrôlées <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s nous établironsdes modè<strong>le</strong>s dans la suite.Tab<strong>le</strong> 3.7 – Sorties mesurées et contrôlées modéliséesType de sortieSortie contrôléeSortie mesuréeNom de la sortieDiffér<strong>en</strong>ce de marche optiqueDépointage inertiel d’un vaisseauDépointage inertiel de la formationDépointage relatif d’un vaisseau par rapport à la formationDépointage relatif d’un vaisseau par rapport à un autre vaisseauS<strong>en</strong>seur stellaireCapteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiqueCapteur latéral finCapteur latéral grossierCapteur longitudinalCapteur radiofréqu<strong>en</strong>ce3.9.1 Différ<strong>en</strong>ce de marche optiqueLa différ<strong>en</strong>ce de marche optique suppose qu’il existe deux chemins optiques différ<strong>en</strong>ts, correspondantà deux faisceaux lumineux. Ils part<strong>en</strong>t de l’objet ciblé, pass<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>s vaisseaux sidérostats etfiniss<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>droit où se trouve <strong>le</strong> recombinateur optique, cf. Fig. 3.10.Figure 3.10 – Les deux chemins optiques différ<strong>en</strong>ts (rouge et b<strong>le</strong>u)La lumière traverse plusieurs dispositifs optiques tel que <strong>le</strong>s miroirs, qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s chargesuti<strong>le</strong>s des deux vaisseaux sidérostats, ou <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes qui font partie de la charge uti<strong>le</strong> du vaisseau<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


98 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONrecombinateur et qui réduis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s diamètres des faisceaux lumineux, par exemp<strong>le</strong> de 40 cm à 2 cmdans <strong>le</strong> cas de la mission Pegase.Le schéma géométrique utilisé <strong>pour</strong> établir l’équation de mesure <strong>pour</strong> la différ<strong>en</strong>ce de marcheoptique est indiqué dans la Fig. 3.11. Ici, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un des deux chemins optiques est tracé, impliquantun vaisseau sidérostat (indice i) et <strong>le</strong> vaisseau recombinateur (indice j). Nous modéliserons d’abord ladiffér<strong>en</strong>ce de marche optique de ce premier chemin <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong> de la formation par rapportà la configuration nomina<strong>le</strong>. La même opération <strong>pour</strong> <strong>le</strong> deuxième chemin optique nous permettra<strong>en</strong>suite de calcu<strong>le</strong>r la différ<strong>en</strong>ce de marche optique <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux chemins.Figure 3.11 – Principe de la différ<strong>en</strong>ce de marche optiqueGrâce à la grande distance de l’objet ciblé, nous pouvons sans problème faire l’hypothèse d’unfront d’onde incid<strong>en</strong>t parallè<strong>le</strong> comme l’indique la Fig. 3.11. La direction du front d’onde est donnéepar <strong>le</strong> vecteur unitaire − −→ n T , ou, <strong>en</strong> d’autres termes, la direction de la cib<strong>le</strong> est −→ n T . Ceci correspondéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à la direction d’un rayon individuel.Pour déterminer la différ<strong>en</strong>ce de marche optique <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s configurations réel<strong>le</strong> et nomina<strong>le</strong>, nouscalcu<strong>le</strong>rons maint<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s longueurs des deux rayons qui correspond<strong>en</strong>t aux deux configurations etqui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tous <strong>le</strong>s deux au même front d’onde. Chacun des deux rayons est d’abord reflétépar <strong>le</strong> miroir du vaisseau sidérostat. Ensuite, <strong>le</strong>s rayons réfléchis sont interceptés par <strong>le</strong> recombinateur.Nous écrirons d’abord <strong>le</strong>s id<strong>en</strong>tités géométriques nécessaires <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir la différ<strong>en</strong>ce de marcheoptique <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> avant d’utiliser des repères. Les vecteurs dans la configuration nomina<strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 99apparaîtront alors tels quels (par exemp<strong>le</strong> −→ r i ) alors que <strong>le</strong>s vecteurs dans la configuration réel<strong>le</strong> port<strong>en</strong>tl’indice supplém<strong>en</strong>taire 0 (par exemp<strong>le</strong> −→ r i,0 ). Il <strong>en</strong> est de même <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s points.Le point de référ<strong>en</strong>ce de la formation nomina<strong>le</strong> est C 0 et sa position par rapport au point O estdonnée par <strong>le</strong> vecteur −→ r c .Parmi <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts rayons du front d’onde, nous choisirons celui qui atteint <strong>le</strong> miroir <strong>en</strong> configurationnomina<strong>le</strong> dans son c<strong>en</strong>tre I D,0 . Le rayon reflété est alors intercepté par <strong>le</strong> recombinateur aupoint J D,0 . La longueur tota<strong>le</strong> l ij,0 de ce rayon est :l ij,0 = B 0 I D0 + I D,0 J D,0 (3.80)∥−−−−−→ ∥ ∥ ∥∥ID,0 −−−−−−→ ∥ = ∥B 0 I D,0∥+ J D,0∥−−−−−−→Nous nous conc<strong>en</strong>trerons d’abord sur la longueur de I D,0 J D,0 dont la direction est la direction dela cib<strong>le</strong> −→ n T réfléchie.L’image −→ v r d’un vecteur v −→ peut être calculée grâce à la Fig. 3.12. Il est nécessaire de décomposer<strong>le</strong> vecteur v −→ <strong>en</strong> ses composantes orthogona<strong>le</strong> au miroir, −→ v ⊥, et parallè<strong>le</strong> au miroir, −→ v ‖. Après réf<strong>le</strong>xion,la composante orthogona<strong>le</strong> n’a pas changé ( −→ v r,⊥= −→ v ⊥), mais <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de la composante parallè<strong>le</strong> aété inversée ( −→ v r,‖= − −→ v ‖). Nous supposons que <strong>le</strong> vecteur −→ n i orthogonal au miroir est un vecteurunitaire. En effet, cette réf<strong>le</strong>xion correspond à une rotation du vecteur v −→ autour du vecteur −→ n i avecun ang<strong>le</strong> de π.Figure 3.12 – Réf<strong>le</strong>xion du vecteur incid<strong>en</strong>t v −→ sur <strong>le</strong> miroir défini par <strong>le</strong> vecteur normal −→ n iLes composantes du vecteur v −→ se calcu<strong>le</strong>nt de la façon suivante :−→ v⊥ = ( −→ v · −→ )n −→nii = ( −→ ni ⊗ −→ )n i ·−→ v−→ v‖ = −→ v − −→ ( −→1−→v ⊥ = − −→ n i ⊗ −→ )n i · −→ v(3.81)Lors du calcul de la composante orthogona<strong>le</strong> −→ v ⊥, nous avons eu recours à l’id<strong>en</strong>tité suivante :(−→ −→ ) a · b −→ c =(−→ −→ ) c ⊗ b · −→ a (3.82)Le vecteur réfléchi se calcu<strong>le</strong> alors comme suit :−→ vr = −→ v r,⊥ + −→ v r,‖ = −→ v r − −→ v ‖ (3.83)=(2 −→ n i ⊗ −→ n i − −→ )−→1 · −→ −→v M−→i · −→ v<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


100 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION−→M−→i est une dyade représ<strong>en</strong>tant l’opérateur de rotation autour du vecteur −→ n i avec l’ang<strong>le</strong> π oul’opérateur de réf<strong>le</strong>xion au miroir défini par <strong>le</strong> vecteur normal −→ n i . Dans notre cas précis, l’image−→ nT,r,0 du vecteur −→ n T est :−→ nT,r,0 =(2 −→ n i,0 ⊗ −→ n i,0 − −→ 1 −→)· −→ n T = −→ M −→i,0 · −→ n T (3.84)−−−−−−→Le vecteur I D,0 J D,0 peut être calculé de la façon suivante :−−−−−−→I D,0 J D,0 =−→ rj,0 + −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ d i,0 (3.85)∥−−−−−−→ ∥ Il existe deux manières de déterminer sa longueur ∥I D,0 J D,0∥.−−−−−−→– la première est de calcu<strong>le</strong>r la racine carrée du produit scalaire du vecteur I D,0 J D,0 avec luimême :∥−−−−−−→ ∥ (−−−−−−→ −−−−−−→ ) 1/2∥I D,0 J D,0∥= I D,0 J D,0 · ID,0 J D,0[(= −→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ ) (d i,0 · −→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ )] 1/2d i,0(3.86)∥−−−−−−→ ∥ −−−−−−→– la longueur ∥I D,0 J D,0∥du vecteur ID,0 J D,0 peut être déterminée <strong>en</strong> calculant <strong>le</strong> produit−−−−−−→scalaire <strong>en</strong>tre I D,0 J D,0 et son vecteur unitaire qui est donné par l’image−→ nT,r,0 de −→ n T :∥−−−−→ ∥ −−−−−−→ −→∥I D J D∥= ID,0 J D,0 · M−→i,0 · −→ n T =(−→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ d i,0)· −→ M −→i,0 · −→ n T (3.87)Or, la racine carrée représ<strong>en</strong>te un sérieux désavantage <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s calculs qui suivront (par exemp<strong>le</strong>la linéarisation). C’est <strong>pour</strong> cela que nous procéderons de la deuxième manière.Comme <strong>le</strong> montre la Fig. 3.11 (page 98), <strong>le</strong>s points de référ<strong>en</strong>ce de la formation et des vaisseauxrecombinateur et sidérostat <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong> sont dénommés C, J et I, respectivem<strong>en</strong>t. Lespositions des charges uti<strong>le</strong>s (c<strong>en</strong>tres du miroir et du recombinateur) sont I D et J D .Quant à la longueur du rayon, nous sommes obligés de choisir un autre rayon parmi <strong>le</strong>s rayonsdont <strong>le</strong> front d’onde est composé. De fait, <strong>le</strong> rayon comm<strong>en</strong>çant au point B est situé tel que, aprèsréf<strong>le</strong>xion, il est intercepté par <strong>le</strong> recombinateur <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong>. Le point où <strong>le</strong> rayon est reflétén’est plus <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre du miroir, mais <strong>le</strong> point S, cf. Fig. 3.11.La longueur l ij du rayon <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong> s’écrit alors comme suit :∥−−→ ∥ ∥ ∥∥SJD −−−→ ∥ l ij = BS + SJ D = ∥BS ∥ + ∥ (3.88)−−−→Le vecteur SJ D peut être écrit comme suit :−−−→SJ D =−→ rj + ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ −−→d i − I D S(3.89)−−→Le vecteur I D S correspond au déplacem<strong>en</strong>t du point de réf<strong>le</strong>xion S sur <strong>le</strong> miroir, cf. Fig. 3.11.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 101∥−−−→ ∥ −−−→∥ ∥∥ID −−−−→ ∥ La longueur ∥SJ D∥du vecteur SJD peut être calculée de la même façon que J D∥:∥−−−→ ∥ −−−→∥SJ D∥= SJD · −→ −−−→ −→nT,r = SJ D · M−→i · −→ n T (3.90)=( −→rj+ ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ −−→ ) d i − I D S · −→ M −→i · −→ n TEn configuration réel<strong>le</strong>, −→ M −→iest défini comme suit :−→M−→i=(2 −→ n i ⊗ −→ n i − −→ 1 −→)(3.91)−−→ −→ −−→Nous pouvons modifier cette expression car l’image I D S · M−→i du vecteur I D S , est éga<strong>le</strong> à son−−→ −−→opposé (−I D S = SID)puisqu’el<strong>le</strong> se trouve dans <strong>le</strong> plan du miroir. Il vi<strong>en</strong>t :∥−−−→ ∥ ( ∥SJ D∥= −→rj+ ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ )d i· −→ M −→i · −→ −−→n T + I D S · −→ nT (3.92)Pour l’instant, nous ne nous occupons pas du dernier terme −→ −−→ −−→n T · I D S et du vecteur ID S que nous−−→ignorons <strong>en</strong>core. Nous calculons maint<strong>en</strong>ant la longueur du vecteur BS . En effet, comme <strong>le</strong>s vecteurs−−→ −−−−−→ −−→ −−−−−→BS et B0 I D,0 sont parallè<strong>le</strong>s, la longueur de BS est éga<strong>le</strong> à la longueur de B0 I D,0,diminuée de la−−−−→projection de I D,0 S sur−→ nT :∥−−→ ∥ ∥ ∥∥B0 −−−−−→ ∥ −−−−→∥BS ∥ = I D,0∥− ID,0 S · −→ nT (3.93)−−−−→Le vecteur I D,0 S peut être écrit comme suit :−−−−→I D,0 S =−→ rc + ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ −−→(d i + I D S − −→rc+ −→ r i,0 + −→ )d i,0(3.94)= ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ −−→ −→d i + I D S − di,0 − −→ r i,0Il vi<strong>en</strong>t :∥−−→ ∥ ∥ ∥∥B0 −−−−−→ ∥ (∥BS ∥ = I D,0∥− ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ d i,0 − −→ )r i,0· −→ −−→n T − I D S · −→ nT (3.95)Les longueurs tota<strong>le</strong>s des rayons dans <strong>le</strong>s configurations nomina<strong>le</strong> (l ij,0 ) et réel<strong>le</strong> (l ij ) s’écriv<strong>en</strong>talors :∥−−−−−→ ∥ ( l ij,0 = ∥B 0 I D,0∥+ −→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ )d i,0 · −→ M −→i,0 · −→ n T (3.96)∥−−−−−→ ∥ (l ij = ∥B 0 I D,0∥− ∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ d i,0 − −→ )r i,0 · −→ −−→n T − I D S · −→ nT(+ −→rj+ ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ )d i · −→ M −→i · −→ −−→n T + I D S · −→ nT<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


102 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONLa différ<strong>en</strong>ce de marche ∆l ij est la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s chemins optiques réel et nominal :∆l ij = l ij − l ij,0 (3.97)= − −→ n T ·(∆ −→ r c + −→ r i + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ d i,0 − −→ )r i,0+ −→ n T · −→ (M −→i · −→rj+ ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ )d i− −→ n T · −→ (M −→i,0 · −→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ )d i,0Cette expression de ∆l ij ne fait interv<strong>en</strong>ir que des variab<strong>le</strong>s connues, c’est-à-dire <strong>le</strong>s propriétésgéométriques de la formation nomina<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts et dépointages de la formation réel<strong>le</strong> parrapport à la formation nomina<strong>le</strong>.Maint<strong>en</strong>ant, il faut <strong>en</strong>core traduire l’Éq. (3.97) <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> pouvoir l’utiliserplus tard. Nous projetons alors tous <strong>le</strong>s vecteurs dans <strong>le</strong> repère inertiel F I , par exemp<strong>le</strong>−→dj = FI T C 0C c ∆C c C j ∆C j d j :∆l ij = −n T T C 0 (∆r c + C c ∆C c r i + C c ∆C c ∆r i + C c ∆C c C i ∆C i d i − C c C i d i − C c r i ) (3.98)+n T T C 0 C c ∆C c C i ∆C i M i ∆C T i C T i (r j + ∆r j + C j ∆C j d j − r i − ∆r i − C i ∆C i d i )−n T T C 0 C c C i M i C T i (r j + C j d j − r i − C i d i )La linéarisation s’effectue, comme cel<strong>le</strong> de la dynamique, <strong>en</strong> remplaçant <strong>le</strong>s matrices de passagecomm<strong>en</strong>çant par ∆ par <strong>le</strong>urs expressions linéarisées, comme par exemp<strong>le</strong> :∆C i ≈ I 3 + ∆θ × i (3.99)En outre, tous <strong>le</strong>s termes d’ordre supérieur <strong>en</strong> ∆ sont négligés.L’expression linéaire de ∆l ij devi<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant :∆l ij = −n T [T C 0 ∆rc − C c (r i + C i d i ) × ∆θ c + C c ∆r i − C c C i d × i ∆θ ]i+n T T C 0 C c C i M i CiT (∆rj − C j d × j ∆θ j − ∆r i + C i d × i ∆θ i)+n T T C 0 C c C i M i Ci T (r j + C j d j − r i − C i d i ) × [C i (I3 − M i ) ∆θ i − M i Ci T ]∆θ c= −n T [T C 0 ∆rc − C c (r i + C i d i ) × ∆θ c + C c ∆r i − C c C i d × i ∆θ ]i+n T T C 0 C c C i M i CiT (∆rj − C j d × j ∆θ j − ∆r i + C i d × i ∆θ i)(3.100)L’expression n T T C 0C c C i M i Ci T (r j + C j d j − r i − C i d i ) × s’annu<strong>le</strong> car n T T C 0C c C i M i Ci T etr j + C j d j − r i − C i d i sont linéairem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dants. L’Éq. (3.100) ne dép<strong>en</strong>d donc que desdéplacem<strong>en</strong>ts ∆r c , ∆r i et ∆r j et des dépointages ∆θ c , ∆θ i et ∆θ j .Comme <strong>le</strong> but initial était de déterminer la différ<strong>en</strong>ce de marche <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux faisceaux lumineuxreflétés par <strong>le</strong>s deux miroirs sur <strong>le</strong>s vaisseaux sidérostat, nous devons <strong>en</strong>core écrire la différ<strong>en</strong>ce demarche par rapport à la configuration nomina<strong>le</strong> du sidérostat k :∆l kj = −n T [T C 0 ∆rc − C c (r k + C k d k ) × ∆θ c + C c ∆r k − C c C k d × k ∆θ ]k+n T T C 0 C c C k M k CkT (∆rj − C j d × j ∆θ j − ∆r k + C k d × k ∆θ k)(3.101)La différ<strong>en</strong>ce des deux différ<strong>en</strong>ces de marche ∆l kj et ∆l ij nous donne l’expression <strong>pour</strong> la différ<strong>en</strong>ce<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 103de marche tota<strong>le</strong> z DDM :z DDM = ∆l kj − ∆l ij (3.102)= −n T [T C 0 C c −(rk + C k d k ) × ∆θ c + ∆r k − C k d × k ∆θ ]k+n T T C 0 C c C k M k CkT (∆rj − C j d × j ∆θ j − ∆r k + C k d × k ∆θ k)+n T [T C 0 C c −(ri + C i d i ) × ∆θ c + ∆r i − C i d × i ∆θ ]i−n T T C 0 C c C i M i CiT (∆rj − C j d × j ∆θ j − ∆r i + C i d × i ∆θ i)Nous constatons que ∆r c a disparu, c’est-à-dire qu’un déplacem<strong>en</strong>t de la formation <strong>en</strong>tière n’a pasd’effet sur la différ<strong>en</strong>ce de marche. Ce fait reflète la réalité car un déplacem<strong>en</strong>t de la formation <strong>en</strong>tièrecorrespondrait à un déplacem<strong>en</strong>t du front d’onde. Or, nous avons jamais fixé la position exacte dufront d’onde.3.9.2 DépointagesDépointage inertiel d’un vaisseauLe dépointage inertiel du vaisseau i est la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s attitudes réel<strong>le</strong> F i et nomina<strong>le</strong> F i,0 ,comme <strong>le</strong> montre la Fig. 3.13.Figure 3.13 – Principe du dépointage inertiel d’un vaisseauComme la paramétrisation de l’attitude n’existe qu’<strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>, nous utiliserons cett<strong>en</strong>otation directem<strong>en</strong>t, sans passer par la notation vectoriel<strong>le</strong>. Les attitudes réel<strong>le</strong> F i et nomina<strong>le</strong> F i,0 duvaisseau i sont toujours exprimées par rapport au repère inertiel F I et donc par un <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t desmatrices de passage à partir du repère F I jusqu’au repère F i et F i,0 , respectivem<strong>en</strong>t. En configurationnomina<strong>le</strong>, il vi<strong>en</strong>t :F I = C 0 C c C i F i,0 (3.103)En configuration réel<strong>le</strong>, l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t de matrices de passage est <strong>le</strong> suivant :F I = C 0 C c ∆C c C i ∆C i F i (3.104)Le dépointage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s attitudes nomina<strong>le</strong> et réel<strong>le</strong> peut être exprimé sous forme de matrice de<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


104 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONpassage comme suit :Z dép,in,i = F i,0 · Fi T (3.105)= (C 0 C c C i ) T F I · FI T (C 0 C c ∆C c C i ∆C i )= (C 0 C c C i ) T (C 0 C c ∆C c C i ∆C i )= Ci T ∆C c C i ∆C iEn configuration nomina<strong>le</strong>, c’est-à-dire sans dépointage, la matrice de passage qui indique <strong>le</strong>dépointage est la matrice d’id<strong>en</strong>tité :Z dép,in,i,0 = I 3 (3.106)Pour linéariser l’Éq. (3.105), nous remplaçons <strong>le</strong>s matrices de passage ∆C c et ∆C i par <strong>le</strong>ursreprés<strong>en</strong>tations aux petits ang<strong>le</strong>s I 3 + ∆θ × c et I 3 + ∆θ × i et la diminuons de la matrice d’id<strong>en</strong>tité :Z dép,in,i = C T i (I 3 + ∆θ × c )C i (I 3 + ∆θ × i ) − I 3 (3.107)= C T i ∆θ × c C i + ∆θ × i= (C T i ∆θ c + ∆θ i ) ×Pour des rotations finies, il est impossib<strong>le</strong> d’exprimer <strong>le</strong> dépointage sous forme d’une matricecolonne. Or, nous avons la possibilité dans <strong>le</strong> cas de rotations infinitésima<strong>le</strong>s. Nous remplaçons simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tla matrice antisymétrique (C T i ∆θ c + ∆θ i ) × par la matrice colonne associée :z dép,in,i = C T i ∆θ c + ∆θ i (3.108)Cette expression est linéaire <strong>en</strong> <strong>le</strong>s états ∆θ c et ∆θ i . El<strong>le</strong> est exprimée dans <strong>le</strong> repère nominal F i,0du vaisseau i. Nous observons que <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à deux niveaux, au niveau de la formation(∆θ c ) et au niveau du vaisseau i (∆θ i ). Cette redondance est supprimée de la même manière que cel<strong>le</strong>de la dynamique, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> choisissant une structure hiérarchique.Dépointage inertiel de la formationLe dépointage inertiel de la formation <strong>en</strong>tière est illustré dans la Fig. 3.14. Ici, on ne s’occupepas du dépointage des vaisseaux individuels, mais uniquem<strong>en</strong>t du dépointage du repère F c lié à laformation réel<strong>le</strong> par rapport au repère F c,0 lié à la formation nomina<strong>le</strong>.La dérivation de l’expression du dépointage est similaire à cel<strong>le</strong> dans la section précéd<strong>en</strong>te. Lamatrice de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> repère inertiel F I et celui de la formation <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong> F c,0s’écrit comme suit :F I = C 0 C c F c,0 (3.109)La matrice de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> repère inertiel F I et celui de la formation <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong> F cest la suivante :F I = C 0 C c ∆C c F c (3.110)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 105Figure 3.14 – Principe du dépointage du <strong>le</strong>ader/de la formation <strong>en</strong>tièreLa matrice de passage décrivant <strong>le</strong> dépointage peut être écrite de la manière suivante :Z dép,in,c = F c,0 · Fc T (3.111)= (C 0 C c ) T F I · FI T (C 0 C c ∆C c )= (C 0 C c ) T (C 0 C c ∆C c )= ∆C cL’expression linéarisée devi<strong>en</strong>t :z dép,in,c = ∆θ c (3.112)Les deux dernières équations sont exprimées dans <strong>le</strong> repère nominal F c,0 de la formation. Dansl’expression linéaire, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t l’état ∆θ c apparaît.Dépointage relatif d’un vaisseau par rapport à la formationLa Fig. 3.15 illustre <strong>le</strong> dépointage relatif d’un vaisseau i par rapport à la formation, qui correspondà la matrice de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> repère nominal F i,0 du vaisseau i et son repère réel F i .Comme <strong>le</strong>s calculs sont similaires à ceux des sections précéd<strong>en</strong>tes, nous citerons seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>srésultats (exprimés dans <strong>le</strong> repère F i,0 nominal du vaisseau i) :Z dép,rel,i = ∆C i (3.113)z dép,rel,i = ∆θ i<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


106 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONFigure 3.15 – Principe du dépointage du follower vis-à-vis du <strong>le</strong>aderDépointage relatif d’un vaisseau par rapport à un autre vaisseauLe dépointage relatif d’un vaisseau j par rapport à un autre vaisseau i est illustré dans la Fig. 3.16.Figure 3.16 – Principe du dépointage relatif d’un vaisseau par rapport à un autre vaisseauCe dépointage peut être décrit par la matrice de passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> repère F i et <strong>le</strong> repère F j :Z dép,rel,ji = F i · Fj T (3.114)= (C i ∆C i ) T F c · Fc T (C j ∆C j )= (C i ∆C i ) T (C j ∆C j )= ∆Ci T Ci T C j ∆C jAprès la linéarisation, il vi<strong>en</strong>t :z dép,ji = C T i C j (∆θ j − C T j C i ∆θ i ) (3.115)Cette relation est exprimée dans <strong>le</strong> repère F i .<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 1073.9.3 S<strong>en</strong>seur stellaireLa mesure d’un s<strong>en</strong>seur stellaire (SST) est similaire au dépointage inertiel d’un vaisseau. La seu<strong>le</strong>différ<strong>en</strong>ce est l’expression de la mesure dans un repère F i,SST lié au s<strong>en</strong>seur stellaire, comme <strong>le</strong> montrela Fig. 3.17.Figure 3.17 – Principe d’un s<strong>en</strong>seur stellaireLe passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> repère F i lié au vaisseau et <strong>le</strong> repère F i,SST lié au s<strong>en</strong>seur stellaire est définicomme suit :F i · F T i,SST = C i,SST (3.116)Par conséqu<strong>en</strong>t, il suffit de prémultiplier <strong>le</strong>s expressions obt<strong>en</strong>ues <strong>pour</strong> <strong>le</strong> dépointage inertiel d’unvaisseau (Éqs. (3.107) et (3.108)) avec la matrice de passage CT i,SST <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s équations demesure d’un s<strong>en</strong>seur stellaire <strong>en</strong> non-linéaireY i,SST = [ Ci,SST T ( )]CT ×i ∆θ c + ∆θ i (3.117)et <strong>en</strong> linéairey i,SST = Ci,SST T ( )CTi ∆θ c + ∆θ i , (3.118)respectivem<strong>en</strong>t.3.9.4 Capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiqueCe capteur est <strong>en</strong> général appelé field relative ang<strong>le</strong> s<strong>en</strong>sor ou fine relative ang<strong>le</strong> s<strong>en</strong>sor (FRAS),cep<strong>en</strong>dant la littérature est floue sur <strong>le</strong> terme exact. Il mesure l’ang<strong>le</strong> d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiqueémanant de l’objet observé, réfléchi par <strong>le</strong> miroir du sidérostat et intercepté par la charge uti<strong>le</strong> durecombinateur. Le faisceau passe d’abord par <strong>le</strong> té<strong>le</strong>scope du recombinateur qui réduit son diamètre.Puis, <strong>le</strong> faisceau réduit est, grâce à une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> convexe, focalisé sur un capteur photographique qui setrouve dans <strong>le</strong> plan focal de la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>.La Fig. 3.18 montre <strong>le</strong> principe de fonctionnem<strong>en</strong>t de ce capteur. Nous utilisons <strong>pour</strong> lamodélisation un té<strong>le</strong>scope de Kep<strong>le</strong>r qui consiste <strong>en</strong> deux <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>s minces, convexes et parallè<strong>le</strong>savec <strong>le</strong> même point focal Q.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


108 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONFigure 3.18 – Principe du capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique (FRAS)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 109En réalité, un té<strong>le</strong>scope de Cassegrain 6 avec deux miroirs est utilisé <strong>pour</strong> des raisons d’<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>tet de poids. Nous montrerons à la fin de cette section l’analogie <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux types deté<strong>le</strong>scope.Nous établirons d’abord, comme nous l’avons fait <strong>pour</strong> la différ<strong>en</strong>ce de marche optique, <strong>le</strong>s expressions<strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> avant de <strong>le</strong>s projeter dans des repères concrets.La direction −→ n T,r du faisceau lumineux <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong> peut être obt<strong>en</strong>ue grâce au vecteurnormal −→ n i du miroir et à la direction −→ n T de la cib<strong>le</strong> :−→ nT,r = (2 −→ n i ⊗ −→ n i − −→ 1 −→) · −→ n T = −→ M −→i · −→ n T (3.119)Nous rappelons qu’un faisceau parallè<strong>le</strong> traversant une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> convexe est conc<strong>en</strong>tré dans un pointdans <strong>le</strong> plan focal. Nous appelons R ce point de conc<strong>en</strong>tration. Sa position par rapport au c<strong>en</strong>tre Pde la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> 1 peut être déterminée comme suit. Le rayon c<strong>en</strong>tral, c’est-à-dire <strong>le</strong> rayon du faisceau−−→passant par <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre P de la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> 1, intersecte <strong>le</strong> plan focal au point R. Le vecteur P R est alorsparallè<strong>le</strong> au vecteur −→ n T,r :−−→∥ ∥∥P −−→ ∥ P R = R∥−→ nT,r (3.120)∥−−→ ∥ La longueur ∥P R ∥ s’écrit, à l’aide du triang<strong>le</strong> rectang<strong>le</strong> PQR, comme suit :∥ ∥−−→ ∥ ∥∥P −−→ ∥ Q∥∥P R ∥ = −→ nT,r · −→ n = f 1−→ nT,r · −→ (3.121)nIci, −→ −−→n est <strong>le</strong> vecteur indiquant la direction de l’axe optique des <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>s. Il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vecteur P R :−−→ f 1P R = −→ nT,r · −→−→ nn T,r (3.122)−−→Le vecteur RS est d’une grande importance car il représ<strong>en</strong>te <strong>le</strong> rayon c<strong>en</strong>tral, c’est-à-dire <strong>le</strong> rayonpassant par <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> 2 :−−→ −−→ −→ −−→RS = P Q + QS − P R∥−−→ ∥ ∥ = ∥P Q ∥−→ ∥∥QS −→ ∥ n + ∥−→ −−→ n − P R= (f 1 + f 2 ) n −→ −(3.123)(3.124)f 1−→ nT,r · n −→−→ n T,r (3.125)La direction −→ n S du rayon c<strong>en</strong>tral peut maint<strong>en</strong>ant être établie :−→ nS =−−→RS∥−−→ ∥ (3.126)∥RS ∥Entre <strong>le</strong>s deux <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>s 2 et 3, <strong>le</strong>s rayons sont parallè<strong>le</strong>s et suiv<strong>en</strong>t la direction −→ n S . Nous savons6. Laur<strong>en</strong>t Cassegrain (1629 – 1693), prêtre et sci<strong>en</strong>tifique français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


110 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION−−→que <strong>le</strong> rayon c<strong>en</strong>tral donné par <strong>le</strong> vecteur UW a la même direction−→ −−→nS . Il vi<strong>en</strong>t alors <strong>pour</strong> UW :Le triang<strong>le</strong> rectang<strong>le</strong> UV W nous permet de trouver la longueur∥∥UW−−→∥ ∥∥UW −−→ ∥ UW = ∥−→ nS (3.127)∥−−→ ∥ ∥∥UV −−→ ∥ ∥∥ =∥ −−→ ∥ −−→∥UW ∥ du vecteur UW :−→ nS · n −→ = f 3−→ nS · n −→ (3.128)−−→Le vecteur UW peut alors être écrit :−−→ f−→3 nSUW = −→ nS · −→ (3.129)n−−→Le vecteur UV est défini comme suit :−−→UV = −→ f3 n (3.130)Nous nous intéressons ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t au déplacem<strong>en</strong>t −→ x = V −−−→ W dans <strong>le</strong> plan du capteur photographiquedu point W dans <strong>le</strong>quel est conc<strong>en</strong>tré <strong>le</strong> faisceau optique par rapport au c<strong>en</strong>tre C. Nouspouvons écrire :−→ −−−→ −−→ −−→x = V W = UW − UV(3.131)Grâce aux relations précédemm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ues, nous pouvons formu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> vecteur x −→ <strong>en</strong> fonction desgrandeurs connues :−→ f−→3 nSx = −→ nS · −→ n − f −→ ( −→nS3 n = f 3 −→ nS · −→ n − n−→) (3.132)( −−→ )RS= f 3 −−→RS ·−→ − n−→ n⎛= f 3⎝ (f 1 + f 2 ) −→ ⎞n − −→ f1−→−→ nT,r·nn T,r[(f 1 + f 2 ) −→ ]n − −→ f1−→−→ nT,r·nn T,r · −→ − n−→ ⎠n⎛(f⎜ 1 + f 2 ) −→ ⎞n − −→ f1= f −→−→ nT,r·nn T,r3 ⎝ [f 1 + f 2 − f1−→ n T,r· −→ − −→ ⎟n ⎠n−→ nT,r· n −→ ]()f 1 + f 2= f −→ 3 n − f 1 1f 2 f−→2 nT,r · −→−→ nn T,r − −→ n()= f 1f 3 −→ 1n −f−→2 nT,r · −→−→ nn T,r= f 1f 3f 2⎛⎝ n −→ −⎞1−→ nT · −→ −→M −→i · −→ M−→i−→ nT ⎠n<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 111Figure 3.19 – Capteur photographiqueLe vecteur x −→ étant compris dans <strong>le</strong> plan du capteur photographique, nous mesurons <strong>en</strong> réalitédeux distances dans ce plan. La Fig. 3.19 montre <strong>le</strong> principe. Les vecteurs unitaires p −→ et q −→ indiqu<strong>en</strong>t<strong>le</strong>s deux axes du capteur. Il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux distances x p et x q :⎛⎞x p = f 1f 3 −→ p · ⎝ −→ 1n −f 2−→ nT · −→ −→M −→i · −→ M−→i−→ nT ⎠ (3.133)n⎛⎞x q = f 1f 3 −→ q · ⎝ −→ 1n −f 2−→ nT · −→ −→M −→i · −→ M−→i−→ nT ⎠nNous supposons que <strong>le</strong> plan du capteur photographique est orthogonal à l’axe optique, c’est-à-dire :−→p ·−→ n =−→ q ·−→ n = 0 (3.134)Les nouvel<strong>le</strong>s expressions <strong>pour</strong> x p et x q s’écriv<strong>en</strong>t :x p = − f 1f 3f 2x q = − f 1f 3f 2−→ p · −→ M−→ nT −→i−→ −→n · M−→i · −→ (3.135)n Tq −→ · −→ M −→i−→ nT−→ −→n · M−→i · −→ n TLes vecteurs n −→ , p −→ et q −→ étant liés au satellite recombinateur j, ils sont exprimés simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans<strong>le</strong> repère F j . Le vecteur −→ n i et la dyade −→ M −→isont exprimés dans <strong>le</strong> repère F i et <strong>le</strong> vecteur −→ n T dans <strong>le</strong>repère inertiel F I . En notation matriciel<strong>le</strong>, il vi<strong>en</strong>t :x p = − f 1f 3f 2p T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n Tn T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n T(3.136)x q = − f 1f 3f 2q T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n Tn T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n T<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


112 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONEn combinant ces deux expressions, nous pouvons écrire la mesure non-linéaire Y F RAS du capteurd’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique comme suit :Y F RAS = − f 1f 3f 2(p q) T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n Tn T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n T(3.137)En linéaire, Y F RAS est petit, c’est-à-dire du même ordre de grandeur que <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s commm<strong>en</strong>çantpar ∆, et nous pouvons donc négliger ces dernières apparaissant dans <strong>le</strong> dénominateur :Y F RAS ≈ − f 1f 3f 2(p q) T ∆C T j CT j C i∆C i M i ∆C T i CT i ∆CT c C T c C T 0 n Tn T C T j C iM i C T i CT c C T 0 n T(3.138)En outre, <strong>le</strong>s vecteurs −→ n et(Cj T C iM i Ci T CT c C0 T n T = n). Il vi<strong>en</strong>t :−→ nT,r sont id<strong>en</strong>tiques <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong>Y F RAS = − f 1f 3f 2(p q) T∆CTj C T j C i ∆C i M i ∆C T i C T i ∆C T c C T c C T 0 n T (3.139)La linéarisation autour de la configuration nomina<strong>le</strong> fournit :y F RAS = − f 1f 3( ) T (p q −∆θ×jf CT j C i M i Ci T + Cj T C i ∆θ × i M iCi T (3.140)2−Cj T C i M i ∆θ × i CT i − Cj T C i M i CiT )CTc C0 T n T= − f 1f 3f 2(p q) T (CTj C i M i C T i C T c C T 0 n T) ×· [∆θj + C T j C i (M i − I 3 )∆θ i + C T j C i M i C T i ∆θ c]= − f 1f 3f 2(p q) Tn× [ ∆θ j + C T j C i (M i − I 3 )∆θ i + C T j C i M i C T i ∆θ c]Pour conclure cette section, nous montrons l’analogie <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes de Kep<strong>le</strong>r (deux <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>sconverg<strong>en</strong>tes) et de Cassegrain, cf. Fig. 3.20. Il est important de noter que la déviation du faisceaulumineux par un té<strong>le</strong>scope de Cassegrain va dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s opposée de cel<strong>le</strong> d’un té<strong>le</strong>scope de Kep<strong>le</strong>r.Au niveau des équations développées, <strong>le</strong>s distances foca<strong>le</strong>s f 1 et f 2 du té<strong>le</strong>scope de Kep<strong>le</strong>r ont<strong>le</strong>ur correspondance dans <strong>le</strong>s distances foca<strong>le</strong>s f ′ 1 et f ′ 2 du té<strong>le</strong>scope de Cassegrain :f ′ 1 = −f 1 (3.141)f ′ 2 = f 2La différ<strong>en</strong>ce de signe <strong>en</strong>tre f 1 et f ′ 1 traduit à la fois <strong>le</strong> fait de la déviation inverse par rapportau té<strong>le</strong>scope de Kep<strong>le</strong>r et <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> petit miroir se comporte comme une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> convexe (<strong>le</strong>faisceau diverg<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ant du foyer virtuel devi<strong>en</strong>t un faisceau parallè<strong>le</strong>), tandis que <strong>le</strong> grand miroira <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t d’une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> convexe plus un miroir plan (conc<strong>en</strong>tration d’un faisceau parallè<strong>le</strong>dans un foyer du même côté du miroir).<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 113Figure 3.20 – Analogie <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes de Kep<strong>le</strong>r (à gauche) et de Cassegrain (à droite)3.9.5 Capteur latéral finLe capteur latéral fin consiste <strong>en</strong> deux parties. Une source laser sur <strong>le</strong> vaisseau j <strong>en</strong>voie un faisceaulaser cohér<strong>en</strong>t vers un capteur photographique, par exemp<strong>le</strong> un CCD (angl. charged coup<strong>le</strong>d device, fr.détecteur à couplage de charge). Ce capteur est capab<strong>le</strong> de mesurer la position du point d’interceptiondu faisceau laser comme l’indique la Fig. 3.21 (page 114). Plus de détails sont disponib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>papier de Calvel et al. [30].L’établissem<strong>en</strong>t de l’équation de mesure est similaire à cel<strong>le</strong> de la différ<strong>en</strong>ce de marche optique. Nousconsidérerons d’abord la formation <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong> avant de traiter <strong>le</strong> cas de la configurationréel<strong>le</strong>.−−−−−−→En configuration nomina<strong>le</strong>, <strong>le</strong> vecteur J D,0 I D,0 qui relie la position JD,0 de la source laser avec<strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre I D,0 du capteur photographique s’écrit :−−−−−−→J D,0 I D,0 =−→ ri,0 + −→ d i,0 − −→ r j,0 − −→ d j,0 (3.142)−−−→En configuration réel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> vecteur J D S , qui relie la source laser JD avec <strong>le</strong> point S où <strong>le</strong> laserr<strong>en</strong>contre <strong>le</strong> capteur photographique, peut être calculé comme suit :−−−→J D S =−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ −−→d j + I D S(3.143)Les direction du faisceau laser <strong>en</strong> configurations nomina<strong>le</strong> et réel<strong>le</strong> sont données par <strong>le</strong>s vecteursunitaires −→ n j,0 et −→ n j , respectivem<strong>en</strong>t. Les plans du capteur photographique <strong>en</strong> configurations nomina<strong>le</strong>et réel<strong>le</strong> sont donnés par <strong>le</strong>s vecteurs normaux et unitaires −→ n i,0 et −→ n i , respectivem<strong>en</strong>t. Le vecteur−−−−−−→J D,0 I D,0 est aligné avec <strong>le</strong>s vecteurs−→ ni,0 et −→ n j,0 .<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


114 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONFigure 3.21 – Principe du capteur latéral finLe but est maint<strong>en</strong>ant de déterminer <strong>le</strong> déplacem<strong>en</strong>t du point d’interception du laser par rapport−−→au c<strong>en</strong>tre du capteur photographique, I D S . Comme <strong>le</strong> vecteur unitaire−→ nj est aligné avec <strong>le</strong> vecteur−−−→J D S , nous pouvons écrire l’équation suivante :−−−→∥ ∥∥JD −−−→ ∥ J D S = S ∥−→ nj (3.144)La combinaison des deux dernières équations nous permet d’obt<strong>en</strong>ir une expression <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vecteur−−→I D S :−−→ −−−→I D S = JD S −−→ ri − ∆ −→ r i − −→ d i + −→ r j + ∆ −→ r j + −→ d j (3.145)∥−−−→ ∥ = ∥J D S ∥−→ nj − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ d i + −→ r j + ∆ −→ r j + −→ d j<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 115−−→I D S se trouve dans <strong>le</strong> plan du capteur photographique. Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> produit scalaire <strong>en</strong>tre−−→I D S et−→ ni s’annu<strong>le</strong> :0 = −→ −−→(∥n i · I D S =−→ ∥∥JD −−−→ ∥ ni · S ∥−→ ni − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ d i + −→ r j + ∆ −→ r j + −→ )d j(3.146)−−−→Ceci nous permet d’obt<strong>en</strong>ir la longueur du vecteur J D S :( ∥−−−→ ∥ −→ ni · −→ri+ ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )d j∥J D S ∥ = −→ nj · −→ (3.147)n i−−−→Le vecteur J D S devi<strong>en</strong>t :(−→−−−→ ni · −→ri+ ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )d jJ D S = −→ ni · −→ −→ nj (3.148)n j=−→ nj ⊗ −→ n (i−→ nj · −→ · −→ri+ ∆ −→ rn i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )d jiFina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous avons toutes <strong>le</strong>s informations nécessaires <strong>pour</strong> écrire <strong>le</strong> vecteur −→ −−→x = I D S :( −→nj−→ −−→ ⊗ −→ )n ix = ID S = −→ nj · −→ − −→ (1n i −→· −→ri+ ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )d j (3.149)==( −→nj⊗ −→ n i − ( −→ nj · −→ ) −→ )n i 1−→ (−→ nj · −→ · −→ri+ ∆ −→ rn i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )d ji[ (−→ ni ∧ −→nj∧ −→ri+ ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )]d j−→ nj · −→ n iLa mesure proprem<strong>en</strong>t dite n’est pas <strong>le</strong> vecteur x −→ , mais <strong>le</strong>s deux distances dans <strong>le</strong> plan du capteurphotographique. Pour cela, nous utilisons la même approche (c’est-à-dire des vecteurs p −→ et q −→définissant <strong>le</strong>s deux directions) que <strong>pour</strong> <strong>le</strong> capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique, cf. Fig. 3.19(page 111) :x p = p −→ · x −→ = p −→ ·x q = q −→ · x −→ = q −→ ·[ (−→ ni ∧ −→nj∧ −→ri+ ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )]d j−→ nj · −→ (3.150)n i[ (−→ ni ∧ −→nj∧ −→ri+ ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ )]d j−→ nj · −→ n iSi nous réécrivons ces expressions <strong>en</strong> notation matriciel<strong>le</strong>, nous obt<strong>en</strong>ons :x p = pT n × i ∆CT i CT i (C j ∆C j n j ) ×n T j ∆CT j CT j C i∆C i n i(r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j ) (3.151)x q = qT n × i ∆CT i CT i (C j ∆C j n j ) ×n T j ∆CT j CT j C i∆C i n i(r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


116 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONL’équation de mesure non-linéaire du capteur latéral peut être écrite <strong>en</strong> combinant <strong>le</strong>s deux expressionsprécéd<strong>en</strong>tes :Y lat,fin = ( p q ) T n × i ∆CT i CT i (C j ∆C j n j ) ×n T j ∆CT j CT j C i∆C i n i(3.152)· (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )Lors de la linéarisation, nous pouvons ignorer <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s <strong>en</strong> ∆ dans <strong>le</strong> dénominateur, c’est-à-direremplacer <strong>le</strong>s occurr<strong>en</strong>ces de ∆C i et ∆C j par I 3 car nous supposons que <strong>le</strong>s sorties y lat,p et y lat,q sontpetites. En outre, comme <strong>le</strong>s vecteurs −→ n i,0 et −→ n j,0 <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong> sont opposés, l’id<strong>en</strong>titén T j CT j C in i = −1 est vraie. La prise <strong>en</strong> compte de ces simplifications donne :Y lat,fin ≈ − ( p q ) Tn×i ∆CT i C T i (C j ∆C j n j ) × (3.153)· (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )Pour la linéarisation, nous notons que l’expression (C j n j ) × (r i + C i d i − r j − C j d j ) est nul<strong>le</strong> car <strong>en</strong>configuration nomina<strong>le</strong>, <strong>le</strong> rayon laser vise <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre du capteur photographique. L’équation de mesurelinéarisée peut donc être écrite sous la forme suivante :y lat,fin = − ( p q ) [Tn×i CT i (C j n j ) × ( ∆r i − C i d × i ∆θ i − ∆r j + C j d × j ∆θ )j (3.154)]+ (r i + C i d i − r j − C j d j ) × (C j n j ) × C j ∆θ jCette équation révè<strong>le</strong> que <strong>le</strong> capteur latéral fin ne mesure pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts latéraux,comme l’indique son nom, mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s dépointages des deux vaisseaux i et j, multipliés pardes bras de <strong>le</strong>vier. En particulier, l’amplification du dépointage ∆θ j du vaisseau j par <strong>le</strong> facteur(r i + C i d i − r j − C j d j ) peut être considérab<strong>le</strong>.3.9.6 Capteur latéral grossierLe capteur latéral grossier consiste, comme <strong>le</strong> capteur latéral fin, <strong>en</strong> deux parties. Il existe deuxversions de ce capteur qui mèn<strong>en</strong>t toutes <strong>le</strong>s deux à la même équation de mesure.La première possibilité est d’embarquer sur <strong>le</strong> vaisseau i une source laser qui <strong>en</strong>voie un faisceau delumière diverg<strong>en</strong>te vers <strong>le</strong> vaisseau j. Là, un rétroréf<strong>le</strong>cteur (norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un coin de cube réfléchissant)reflète la lumière dans sa direction d’origine. Ainsi, <strong>le</strong> rayon réfléchi au sommet du coin de cube estintercepté à l’<strong>en</strong>droit de la source laser et <strong>le</strong> sommet agit lui même comme une source ponctuel<strong>le</strong> delumière. L’incid<strong>en</strong>ce de ce rayon peut être mesurée sur <strong>le</strong> vaisseau i grâce à une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> convexe dans<strong>le</strong> plan focal de laquel<strong>le</strong> se trouve un capteur photographique.La deuxième possibilité est de mettre une source laser ponctuel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> vaisseau j, par exemp<strong>le</strong>une diode laser. Cel<strong>le</strong>-ci correspond exactem<strong>en</strong>t au sommet du rétroréf<strong>le</strong>cteur. Les autres dispositifssont équiva<strong>le</strong>nts à la première possibilité m<strong>en</strong>tionnée.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 117La Fig. 3.22 montre <strong>le</strong> principe du capteur latéral grossier. Nous n’avons pas répété tous <strong>le</strong>svecteurs indiquant <strong>le</strong>s positions des points I D , J D , etc., car ils sont visib<strong>le</strong>s dans la Fig. 3.21 (page 114).Figure 3.22 – Principe du capteur latéral grossierNous décrirons la deuxième possibilité car el<strong>le</strong> est plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>. La position J Dde la source laser par rapport au point de référ<strong>en</strong>ce J du vaisseau j est donnée par <strong>le</strong> vecteur −→ d j , cel<strong>le</strong>du c<strong>en</strong>tre I D de la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> converg<strong>en</strong>te par rapport au point de référ<strong>en</strong>ce J du vaisseau j par <strong>le</strong> vecteur−→di .La Fig. 3.22 montre une onde sphérique émanant des points J D,0 et J D <strong>en</strong> configurations nomina<strong>le</strong>et réel<strong>le</strong>, respectivem<strong>en</strong>t. Compte t<strong>en</strong>u de la grande distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux vaisseaux de l’ordre deplusieurs dizaines de mètres, l’onde sphérique peut être approximée avec un front d’onde parallè<strong>le</strong> àl’<strong>en</strong>droit de la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong>.Nous considérons <strong>le</strong> rayon du front d’onde qui traverse la <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> au point I D , c’est-à-dire <strong>le</strong> rayonc<strong>en</strong>tral, car il n’est pas réfracté. Ce rayon intersecte <strong>le</strong> plan du capteur photographique au point W.Ce point est <strong>le</strong> point dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> faisceau lumineux est conc<strong>en</strong>tré.−−−−→Le vecteur J D I D reliant <strong>le</strong>s points JD et I D <strong>en</strong> configuration réel<strong>le</strong> s’écrit comme suit :−−−−→J D I D =−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ d j (3.155)Comme <strong>le</strong> vecteur unitaire −→ −−−−→n S a la même direction que <strong>le</strong> vecteur J D I D,il peut être écrit de la<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


118 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONmanière suivante :−→ nS =−−−−→J D I D∥−−−−→ ∥ (3.156)∥J D I D∥∥−−−→ ∥ −−−→Grâce au triang<strong>le</strong> I D VW, nous pouvons obt<strong>en</strong>ir la longueur ∥I D W ∥ du vecteur ID W :∥ ∥−−−→ ∥ ∥∥ID −−−→ ∥ V ∥ f∥I D W ∥ = −→n · −→ =nS−→n · −→ (3.157)nS−−−→Le vecteur I D W devi<strong>en</strong>t :−−−→∥ ∥∥ID −−−→ ∥ I D W = W ∥−→ nS =f −→−→n · −→ nS (3.158)nSAvec toutes ces informations, nous pouvons écrire <strong>le</strong> vecteur x −→ :−→x =−−−→ −−−→ −−−→V W = ID W − ID V=f −→−→ · −→ nS − f −→ n = fnSn( 1−→−→n · −→ nS − −→) nnS= f ( n−→ · −→ n ) −→ −→1 − −→ n ⊗ −→ n−→n · −→ · −→ n SnS= −f n−→ ∧ ( −→ n ∧ −→ () −→n n ∧−→ −−−−→ )n ∧ JD I DS−→n · −→ = −fnS−→ −−−−→n · JD I[D−→n ∧−→n ∧ (−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ ]d j )= −f−→n · (−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ d j )(3.159)Comme dans <strong>le</strong>s cas du capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique et du capteur latéral fin, nous nemesurons pas <strong>le</strong> vecteur −→ x , mais ses composantes dans <strong>le</strong> plan du capteur photographique :[−→n ∧−→n ∧ (−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ ]d j )x p = p −→ · x −→ = −f p −→ ·x q = q −→ · x −→ = −f q −→ ·En notation extrinsèque, il vi<strong>en</strong>t :−→n · (−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ d j )[−→n ∧−→n ∧ (−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ ]d j )−→n · (−→ ri + ∆ −→ r i + −→ d i − −→ r j − ∆ −→ r j − −→ d j )(3.160)x p = −fp T n ×2 ∆CT i CT i (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )n T ∆C T i CT i (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )x q = −fq T n ×2 ∆CT i CT i (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )n T ∆C T i CT i (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )(3.161)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 119La mesure non-linéaire Y lat,gro s’écrit <strong>en</strong> combinant <strong>le</strong>s deux expressions précéd<strong>en</strong>tes :Y lat,gro = −f ( p q ) Tn×2∆Ci T ·CT i (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )n T ∆Ci T CT i (r i + ∆r i + C i ∆C i d i − r j − ∆r j − C j ∆C j d j )(3.162)Nous faisons <strong>le</strong>s simplifications habituel<strong>le</strong>s (suppression des termes comm<strong>en</strong>çant par ∆ dans <strong>le</strong>dénominateur et n × C T i (r i + C i d i − r j − C j d j ) = 0) <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir l’équation de mesure linéarisée :y lat,gro = −f ( p q ) Tn ×2 C T i (3.163)·(r i − r j − C j d j ) × C i ∆θ i + ∆r i − ∆r j + C j d × j ∆θ jn T C T i (r i + C i d i − r j − C j d j )Figure 3.23 – Principe du capteur longitudinal<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


120 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATION3.9.7 Capteur longitudinalLe capteur longitudinal permet de mesurer la distance <strong>en</strong>tre une source laser embarquée au pointI D sur <strong>le</strong> vaisseau i et un rétroréf<strong>le</strong>cteur au point J D sur <strong>le</strong> vaisseau j. Un rayon laser est <strong>en</strong>voyé vers <strong>le</strong>rétroréf<strong>le</strong>cteur qui <strong>le</strong> reflète vers la direction d’origine. À bord du vaisseau i, <strong>le</strong> rayon est intercepté etcombiné avec un rayon de la même source laser ayant parcouru une distance à l’intérieur du vaisseau i.En comptant <strong>le</strong>s franges d’interfér<strong>en</strong>ce, on peut calcu<strong>le</strong>r la différ<strong>en</strong>ce de marche optique <strong>en</strong>tre<strong>le</strong>s deux rayons. En fait, <strong>pour</strong> déterminer la distance exacte et non pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce demarche, il est nécessaire d’utiliser deux sources laser avec des longueurs d’onde différ<strong>en</strong>tes. Une autrepossibilité, avec une seu<strong>le</strong> source laser, est de mesurer la stabilité du chemin optique, c’est-à-dire ladérivée temporel<strong>le</strong> de la distance. La Fig. 3.23 montre la géométrie de ce capteur.La position de la source laser par rapport au vaisseau i est donnée par <strong>le</strong> vecteur −→ d i , cel<strong>le</strong> durécepteur sur <strong>le</strong> vaisseau j par <strong>le</strong> vecteur −→ d j . Le vecteur reliant la source et <strong>le</strong> récepteur <strong>en</strong> configurationnomina<strong>le</strong> est <strong>le</strong> suivant :−−−−−−→I D,0 J D,0 =−→ rj,0 + −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ d i,0 (3.164)En configuration réel<strong>le</strong>, il vi<strong>en</strong>t :−−−−→I D J D =−→ rj + ∆ −→ r i + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ d i (3.165)−−−−−−→ −−−−→La longueur du vecteur I D,0 J D,0 est donnée par la racine carrée du produit scalaire <strong>en</strong>tre ID J Det lui même :∥−−−−−−→ ∥ (−−−−−−→ −−−−−−→ ) 1/2∥I D,0 J D,0∥= I D,0 J D,0 · ID,0 J D,0[(= −→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ ) (d i,0 · −→rj,0+ −→ d j,0 − −→ r i,0 − −→ )] 1/2d i,0(3.166)−−−−→La longueur du vecteur I D J D est alors comme suit :∥−−−−→ ∥ (−−−−→ −−−−→ ) 1/2∥I D J D∥= I D J D · ID J D[ (= −→rj+ ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ )d i(3.167)(· −→rj+ ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ ) ] 1/2d i∥−−−−−−→ ∥ ∥ ∥∥ID −−−−→ ∥ En notation matriciel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s deux longueurs ∥I D,0 J D,0∥et J D∥devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t :∥−−−−−−→ ∥ [1/2∥I D,0 J D,0∥= (r j + C j d j − r i − C i d i ) T (r j + C j d j − r i − C i d i )](3.168)∥−−−→ ∥ ∥I D J D∥=[(r j + ∆r j + C j ∆C j d j − r i − ∆r i − C i ∆C i d i ) T] 1/2·(r j + ∆r j + C j ∆C j d j − r i − ∆r i − C i ∆C i d i )<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.9 Modè<strong>le</strong> métrologique 121Nous pouvons dores et déjà linéariser l’expression v = r j + ∆r j + C j ∆C j d j − r i − ∆r i − C i ∆C i d i :v = r j + ∆r j + C j ∆C j d j − r i − ∆r i − C i ∆C i d i (3.169)≈ r j + C j d j − r i − C i d i + ∆r j − C j d × j ∆θ j − ∆r i + C i d × i ∆θ i= v 0 + ∆vavec v 0 = r j + C j d j − r i − C i d iet ∆v = ∆r j − C j d × j ∆θ j − ∆r i + C i d × i ∆θ iIl vi<strong>en</strong>t :∥−−−−−−→ ∥ ∥I D,0 J D,0∥= (vT0 v 0 ) 1/2 (3.170)∥−−−−→ ∥ [∥I D J D∥= (v0 + ∆v) T (v 0 + ∆v) ] 1/2≈ (v T 0 v 0 ) 1/2 + vT 0 ∆v(vT0 v 0) 1/2La sortie mesurée y lon linéarisée autour de la configuration de référ<strong>en</strong>ce est la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s∥−−−−→ ∥ ∥ ∥∥ID,0 −−−−−−→ ∥ deux longueurs ∥I D J D∥et J D,0∥:y lon =∥−−−→ ∥ ∥ ∥∥ID,0 −−−−−−→ ∥ ∥I D J D∥− J D,0∥(3.171)≈ (v T 0 v 0 ) 1/2 + vT 0 ∆v(vT0 v 0) 1/2− (v T 0 v 0 ) 1/2 = vT 0 ∆v(vT0 v 0) 1/2=(r j + C j d j − r i − C i d i ) T[(r j + C j d j − r i − C i d i ) T (r j + C j d j − r i − C i d i )] 1/2·(∆r j − C j d × j ∆θ j − ∆r i + C i d × i ∆θ i)3.9.8 Capteur radiofréqu<strong>en</strong>ceLe capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce est distribué sur deux vaisseaux. Un vaisseau porte une ant<strong>en</strong>ne émettriceet l’autre vaisseau plusieurs ant<strong>en</strong>nes réceptrices. Les ant<strong>en</strong>nes réceptrices sont capab<strong>le</strong>s de repérerl’ant<strong>en</strong>ne émettrice. Ceci dit, il est possib<strong>le</strong> d’obt<strong>en</strong>ir une information de distance et deux ang<strong>le</strong>s,l’azimuth et l’élévation, décrivant la direction dans laquel<strong>le</strong> se trouve l’ant<strong>en</strong>ne émettrice. La Fig. 3.24montre la géométrie du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce.Il existe plusieurs obstac<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir ces informations, par exemp<strong>le</strong> la réf<strong>le</strong>xion des ondesradiofréqu<strong>en</strong>ce par <strong>le</strong>s vaisseaux de la formation (appelé <strong>le</strong> problème des chemins multip<strong>le</strong>s) ou <strong>le</strong>problème de <strong>le</strong>ver l’ambiguïté causée par <strong>le</strong> fait que seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la phase de l’onde incid<strong>en</strong>te est mesurée(cf. [147]). Le but étant d’obt<strong>en</strong>ir un modè<strong>le</strong> analytique <strong>pour</strong> <strong>le</strong> capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce, nousn’aborderons pas ces problèmes ici.La mesure de distance est parfaitem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tique à cel<strong>le</strong> que fournit <strong>le</strong> capteur longitudinal. Par<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


122 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONFigure 3.24 – Le principe du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ceconséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s mêmes équations de mesure peuv<strong>en</strong>t être utilisées :y lon =(r j − r i + C j d j − C i d i ) T[(r j − r i + C j d j − C i d i ) T (r j − r i + C j d j − C i d i )] 1/2 (3.172)·(∆r j − ∆r i − C j d × j ∆θ j + C i d × i ∆θ i)Quant à la partie latéra<strong>le</strong>, c’est-à-dire <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s d’azimuth et d’élévation, nous pouvons <strong>le</strong>s obt<strong>en</strong>irgrâce aux triang<strong>le</strong>s rectang<strong>le</strong>s I D TS et I D SJ D , respectivem<strong>en</strong>t :∥−→ ∥ ∥T S ∥tan ϕ az =∥∥I −−→ ∥ D T= p−→ · I −−−−→D J D−→ −−−−→ (3.173)∥ n · ID J D∥−−−→ ∥ ∥SJ D∥sin ϕél =∥−−−−→ ∥ = q−→ −−−−→ · I D J D∥−−−−→ ∥ ∥I D J D∥∥I D J D∥avec−−−−→I D J D =−→ rj + ∆ −→ r j + −→ d j − −→ r i − ∆ −→ r i − −→ d iLes vecteurs −→ n , −→ p et −→ q form<strong>en</strong>t un trièdre orthonormal. −→ n pointe vers la position J D,0l’ant<strong>en</strong>ne émettrice <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong>.En notation matriciel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s expressions devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t :detan ϕ az = pT ∆C T i CT i vn T ∆C T i CT i v (3.174)sin ϕél = qT ∆Ci T CT i v(v T v) 1/2avec v = r j + ∆r j + C j ∆C j d j − r i − ∆r i − C i ∆C i d iLors de la linéarisation, nous supposons tan ϕ az ≈ ϕ az = y az et sin ϕél ≈ ϕél = yél . En outre, <strong>le</strong>s<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


3.10 Modè<strong>le</strong> des actionneurs 123variab<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>çant par ∆ dans <strong>le</strong> dénominateur disparaiss<strong>en</strong>t :y az = p T C T iyél = q T C T i∆r j − C j d × j ∆θ j − ∆r i + (r j + C j d j − r i ) × C i ∆θ in T C T i (r j + C j d j − r i − C i d i )∆r j − C j d × j ∆θ j − ∆r i + (r j + C j d j − r i ) × C i ∆θ i[(r j + C j d j − r i − C i d i ) T (r j + C j d j − r i − C i d i )] 1/2(3.175)3.9.9 Sorties mesurées supplém<strong>en</strong>tairesOutre <strong>le</strong>s capteurs décrits jusqu’ici, il existe bi<strong>en</strong> sûr une multitude d’autres capteurs utilisés dans<strong>le</strong>s systèmes spatiaux, comme par exemp<strong>le</strong> des gyromètres <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir la vitesse de rotation, desmagnétomètres <strong>pour</strong> mesurer <strong>le</strong> champ magnétique terrestre et des accéléromètres <strong>pour</strong> déterminerl’accélération.Il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des capteurs supplém<strong>en</strong>taires au niveau de la charge uti<strong>le</strong>, <strong>en</strong> particulier <strong>le</strong>s<strong>en</strong>seur de franges d’interfér<strong>en</strong>ce.Nous n’avons pas modélisé ces capteurs car nous n’y aurons pas recours dans la suite. Or, il estimportant de savoir que la modélisation d’autres capteurs se dérou<strong>le</strong> tout à fait dans la manière qu<strong>en</strong>ous avons vue.3.10 Modè<strong>le</strong> des actionneursQuant aux actionneurs, il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une séparation <strong>en</strong>tre la plateforme du vaisseau et sacharge uti<strong>le</strong>.La plateforme d’un vaisseau spatial est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t équipée de roues de réaction, d’actionneursgyroscopiques et/ou de tuyères.Comme nous visons une application de notre modè<strong>le</strong> à la mission Pegase qui n’utilise que destuyères à gaz froid proportionnel<strong>le</strong>s, nous nous conc<strong>en</strong>trons sur ce cas précis. La Fig. 3.25 montre unepossib<strong>le</strong> configuration de tuyères à bord d’un vaisseau.Figure 3.25 – Exemp<strong>le</strong> d’implantation des tuyères sur un vaisseau<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


124 3. MODÈLE COUPLÉ EN TRANSLATION ET EN ROTATIONUne fois que <strong>le</strong>s points de montage des tuyères et <strong>le</strong>urs directions de poussée sont connus, il estfaci<strong>le</strong> de trouver des expressionsf i = M fi⎛⎜⎝p i,1.p i,N⎞⎛⎟⎜⎠ et g i = M gi ⎝p i,1.p i,N⎞⎟⎠ (3.176)décrivant <strong>le</strong>s forces f i et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s g i <strong>en</strong> fonction des poussées p i,k , k ∈ {1, . . . , N}. Pour établir<strong>le</strong>s matrices M fi et M gi , seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s positions et <strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations des tuyères par rapport à la plateformesont nécessaires.Nous considérerons dans la suite que <strong>le</strong> nombre et la configuration des tuyères sont suffisants <strong>pour</strong>toujours pouvoir générer une force f i ou un coup<strong>le</strong> g i quelconque, compte t<strong>en</strong>u d’une borne supérieuresur <strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du. C’est <strong>le</strong> cas de la configuration montrée dans la Fig. 3.25.Au niveau de la charge uti<strong>le</strong>, il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des actionneurs. À titre d’exemp<strong>le</strong>, dans <strong>le</strong>smissions d’interférométrie, <strong>en</strong> particulier dans la mission Pegase, des miroirs mobi<strong>le</strong>s piézo-é<strong>le</strong>ctriquessont utilisés qui serv<strong>en</strong>t à contrô<strong>le</strong>r plus précisém<strong>en</strong>t la direction du faisceau lumineux qu’à l’aidede l’asservissem<strong>en</strong>t des plateformes. En outre, la ligne à retard est un actionneur faisant partie durecombinateur qui permette d’asservir la différ<strong>en</strong>ce de marche de façon extrêmem<strong>en</strong>t précis grâce aus<strong>en</strong>seur de franges. Ces actionneurs peuv<strong>en</strong>t être modélisés avec <strong>le</strong> cadre méthodologique utilisé toutau long de ce chapitre.3.11 BilanDans ce chapitre, des modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la dynamique relative couplée <strong>en</strong> translation et et attituded’une formation de vaisseaux spatiaux ont été développés. Ces modè<strong>le</strong>s ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t comptedes principa<strong>le</strong>s perturbations existant au voisinage d’un point de Lagrange.À partir du modè<strong>le</strong> dynamique non-linéaire, nous avons montré que des simplificationsconsidérab<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> considérant des régimes opérationnels particuliers, par exemp<strong>le</strong><strong>le</strong> mode d’observation. Ces régimes permett<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de linéariser <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dynamique, ce quiest avantageux <strong>en</strong> vue d’une synthèse de correcteurs.Le modè<strong>le</strong> linéarisé nous a permis de choisir une structure hiérarchique parmi plusieurs possibilitésafin d’exprimer la répartition des rô<strong>le</strong>s <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts de la formation.Enfin, nous avons proposé un grand nombre de modè<strong>le</strong>s métrologiques, c’est-à-dire des modè<strong>le</strong>sdécrivant soit des capteurs, soit des sorties contrôlées. L’exist<strong>en</strong>ce de ces modè<strong>le</strong>s est indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong><strong>pour</strong> la synthèse de correcteurs.Comme c’était <strong>le</strong>s cas <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s prés<strong>en</strong>tés dans <strong>le</strong> Chapitre 2, tous <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t êtreutilisés à des fins très diverses, par exemp<strong>le</strong> simulation ou synthèse et analyse de correcteurs.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Troisième partieContrô<strong>le</strong> du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation125


Chapitre 4Méthodologie <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilotagerelatif <strong>en</strong> translationSommaire4.1 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.1.1 Nouveaux actionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.1.2 Trajectoires optima<strong>le</strong>s, initialisation de la formation, manœuvres . . . . . . 1284.1.3 Guidage, anti-collision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.1.4 Coordination des élém<strong>en</strong>ts de la formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.1.5 Navigation, estimation et capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1294.1.6 Contrô<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304.2 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1314.3 Analyse de la dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1324.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.4.1 Généralités sur la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . 1364.4.2 Modélisation linéaire fractionnaire des fonctions trigonométriques . . . . . . 1384.4.3 Modélisation linéaire fractionnaire de la dynamique <strong>en</strong> translation . . . . . 1464.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1474.5.1 <strong>Commande</strong> moda<strong>le</strong> stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1484.5.2 <strong>Commande</strong> moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1504.5.3 Application à la dynamique relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1524.5.4 Problème de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution . . . . . . . . . . . . . 1554.5.5 Décomposition <strong>en</strong> une série de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1624.5.6 Analyse de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1654.5.7 Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1674.5.8 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1704.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2-optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . 1704.6.1 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul point sur l’orbite . . . . . . . . . . . 1704.6.2 Interpolation des correcteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1754.6.3 Analyse de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1794.6.4 Analyse de performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1794.6.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1814.7 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182127


128 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONCe chapitre est dédié à la synthèse de correcteurs <strong>pour</strong> contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif de translation<strong>en</strong> orbite terrestre dans <strong>le</strong> cas d’une formation bi-satellite. La modélisation de la dynamiquetranslationnel<strong>le</strong> a déjà été décrite dans <strong>le</strong> Chapitre 2.Nous m<strong>en</strong>tionnerons d’abord <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s approches suivies dans la littérature. Puis, nousprés<strong>en</strong>terons la problématique et <strong>le</strong>s objectifs concernant <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du mouvem<strong>en</strong>t relatif. La dynamique<strong>en</strong> orbite terrestre elliptique est analysée et un modè<strong>le</strong> utilisant la représ<strong>en</strong>tation linéairefractionnaire est conçu. Ce modè<strong>le</strong> est <strong>en</strong>suite utilisé <strong>pour</strong> synthétiser, grâce à une technique decommande moda<strong>le</strong>, des correcteurs statiques séqu<strong>en</strong>cés qui seront sous forme linéaire fractionnaireéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous prés<strong>en</strong>terons une approche plus classique ayant recours à la commandeH 2 <strong>pour</strong> synthétiser des correcteurs séqu<strong>en</strong>cés par interpolation.4.1 Revue bibliographiqueLa littérature sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>en</strong> translation du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de satellites est abondante. Pourcette raison, nous sommes obligés de nous restreindre à donner un aperçu des principa<strong>le</strong>s pistes suivies.4.1.1 Nouveaux actionneursIl existe un certain nombre de nouvel<strong>le</strong>s idées concernant l’actuation des élém<strong>en</strong>ts d’une formation.La voi<strong>le</strong> solaire, par exemp<strong>le</strong>, comme <strong>le</strong> décriv<strong>en</strong>t Lardière et al. [95], est une idée empruntée existantéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans des missions mono-satellite.En revanche, plusieurs idées profit<strong>en</strong>t de la faib<strong>le</strong> distance inter-satellite et ne sont pas applicab<strong>le</strong>saux missions mono-satellite. Mori et Matunaga [126] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t des câb<strong>le</strong>s (angl. tethers)reliant <strong>le</strong>s satellites peuv<strong>en</strong>t être utilisés afin de contrô<strong>le</strong>r la position relative. Romanelli et al. [148]conçoiv<strong>en</strong>t une formation dont <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts port<strong>en</strong>t une charge é<strong>le</strong>ctrique. Le contrô<strong>le</strong> peut alors êtreeffectué avec <strong>le</strong>s forces de Coulomb 1 . Enfin, l’idée d’embarquer des aimants sur <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts satelliteset d’influ<strong>en</strong>cer <strong>le</strong>urs positions à l’aide de la force magnétique est prés<strong>en</strong>tée par plusieurs auteurs, parexemp<strong>le</strong> Hashimoto et al. [68], Kaneda et al. [82] et Kwon et Mil<strong>le</strong>r [93].Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>le</strong>s actionneurs habituels tels que des roues de réaction et des tuyères sont couramm<strong>en</strong>tprévus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation.4.1.2 Trajectoires optima<strong>le</strong>s, initialisation de la formation, manœuvresUne grande partie de la littérature sur <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est dédiée à la recherche de trajectoiresoptima<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> certains scénarios de missions. Ces trajectoires optima<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t concernerdiffér<strong>en</strong>tes phases du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, par exemp<strong>le</strong> l’initialisation d’une formation ou des manœuvresafin d’accomplir <strong>le</strong>s objectifs de la mission.Junge et al. [81] calcu<strong>le</strong>nt des trajectoires optima<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> une mission dans <strong>le</strong> voisinage d’un pointde Lagrange, c’est-à-dire des trajectoires avec <strong>le</strong> minimum de poussée nécessaire afin de préserverune forme géométrique désirée de la formation (tétraèdre).Bastante et al. [15] suiv<strong>en</strong>t une approche similaire dans <strong>le</strong> cas d’une mission <strong>en</strong> orbite GTO.Ils cherch<strong>en</strong>t une trajectoire optima<strong>le</strong> vis-à-vis de la consommation d’ergols et de spécifications degéométrie et de distance à différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>droits de l’orbite.1. Char<strong>le</strong>s de Coulomb (1736 – 1806), ingénieur et physici<strong>en</strong> français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.1 Revue bibliographique 129Hussein et al. [75] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des trajectoires <strong>pour</strong> pouvoir effectuer des mesures optiques p<strong>en</strong>dantune mission d’interférométrie. Ces trajectoires ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte à la fois de la qualité des mesuresoptiques et de la consommation d’ergols.Mailhé et Guzmán [115] utilis<strong>en</strong>t des techniques d’optimisation globa<strong>le</strong>s et loca<strong>le</strong>s afin d’obt<strong>en</strong>irun transfert à consommation d’ergols minima<strong>le</strong> <strong>pour</strong> initialiser une formation tétraédra<strong>le</strong>.Guibout et Scheeres [63] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une méthode afin de générer des trajectoires optima<strong>le</strong>s <strong>pour</strong>plusieurs reconfigurations d’une formation de satellites.Zhang et Sun [207] analys<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes trajectoires relatives <strong>en</strong> orbite elliptique pouvant servircomme modè<strong>le</strong>s de mouvem<strong>en</strong>t relatif. Ils propos<strong>en</strong>t des relations simp<strong>le</strong>s <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s paramètres orbitauxqui paramétris<strong>en</strong>t ces trajectoires relatives.4.1.3 Guidage, anti-collisionPlusieurs auteurs soulign<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> guidage des élém<strong>en</strong>ts d’une formation, <strong>en</strong> particulier <strong>pour</strong> éviterdes collisions, est un point à ne pas négliger.Richards et al. [145], par exemp<strong>le</strong>, conçoiv<strong>en</strong>t un planificateur de trajectoires fondé sur la programmationlinéaire. Leur algorithme est capab<strong>le</strong> d’éviter des obstac<strong>le</strong>s. Les auteurs l’appliqu<strong>en</strong>t à lareconfiguration d’une formation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire.Breger et al. [24] utilis<strong>en</strong>t un planificateur basé sur la programmation linéaire afin de maint<strong>en</strong>ir laforme d’une formation et <strong>pour</strong> satisfaire des contraintes, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s contraintes des actionneurs.Singh et Hadaegh [162] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un planificateur de trajectoires <strong>pour</strong> la reconfigurationd’une formation sans collisions. Or, ils optimis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s paramètres d’une trajectoire paramétrisée.Muel<strong>le</strong>r et Thomas [127] propos<strong>en</strong>t une architecture de logiciel de <strong>vol</strong> qui compr<strong>en</strong>d éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tun algorithme de guidage distribué. Dans ce contexte, <strong>le</strong>s auteurs font la distinction <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> repèrede la formation et <strong>le</strong>s repères des élém<strong>en</strong>ts de la formation. Ils évoqu<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t l’évitem<strong>en</strong>t decollisions.Hablani et al. [66] utilis<strong>en</strong>t la solution des équations de Clohessy-Wiltshire <strong>pour</strong> concevoirdes algorithmes de guidage <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes manœuvres nécessaires lors d’un r<strong>en</strong>dez-vous spatial.Ils modélis<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s capteurs et <strong>le</strong>s bruits de mesure.4.1.4 Coordination des élém<strong>en</strong>ts de la formationMandutianu et al. [118] voi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts d’une formation comme ag<strong>en</strong>ts autonomes. L’architecturede contrô<strong>le</strong> est hiérarchique et compr<strong>en</strong>d un niveau <strong>pour</strong> la formation et un niveau <strong>pour</strong><strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts de la formation. El<strong>le</strong> peut comporter des aspects c<strong>en</strong>tralisés et déc<strong>en</strong>tralisés. Les modesopérationnels sont pris <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> utilisant un automate.Sanner et Proff<strong>en</strong> [153] modélis<strong>en</strong>t une formation de satellites comme un corps rigide virtuel.Cette approche permet notamm<strong>en</strong>t de synchroniser et de coordonner <strong>le</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts des élém<strong>en</strong>ts dela formation.4.1.5 Navigation, estimation et capteursAu niveau de la navigation d’une formation de satellites, deux aspects sont très importants :l’estimation des états de la formation, c’est-à-dire des positions relatives, et <strong>le</strong>s propriétés des capteurs<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


130 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONutilisés <strong>pour</strong> alim<strong>en</strong>ter <strong>le</strong>s estimateurs.Bamford et al. [13] donn<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> élaboré d’un capteur GPS (système de positionnem<strong>en</strong>tglobal, angl. global positioning system). Ils utilis<strong>en</strong>t un filtre de Kalman 2 ét<strong>en</strong>du <strong>pour</strong> chaque satellite.Lau et al. [96], ainsi que Purcell et al. [144] conçoiv<strong>en</strong>t un s<strong>en</strong>seur <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation quis’appuie sur un GPS relatif.Swinkels [168] prés<strong>en</strong>te des méthodes différ<strong>en</strong>tes afin de mesurer la distance relative <strong>en</strong>tre deuxsatellites <strong>vol</strong>ant <strong>en</strong> formation.How et Til<strong>le</strong>rson [73] étudi<strong>en</strong>t l’effet de bruits de mesure sur <strong>le</strong>ur algorithme de planificationet sur la consommation d’ergols.Ferguson et How [54] propos<strong>en</strong>t des algorithmes d’estimation c<strong>en</strong>tralisés, déc<strong>en</strong>tralisés,hiérarchiques, d’ordre p<strong>le</strong>in et d’ordre réduit afin de déterminer <strong>le</strong>s états de la formation à partirde mesures GPS.Carp<strong>en</strong>ter et Alfri<strong>en</strong>d [34] propos<strong>en</strong>t des règ<strong>le</strong>s simp<strong>le</strong>s concernant la précision de navigationrelative sur une orbite elliptique. Ces règ<strong>le</strong>s ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte de la dérive due à un écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>sdemi-grands axes des orbites des satellites.4.1.6 Contrô<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>En plus des domaines prés<strong>en</strong>tés précédemm<strong>en</strong>t, il existe de nombreuses publications sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec une très grande variété de méthodes utilisées.Delpech et Fourcade [45], par exemp<strong>le</strong>, utilis<strong>en</strong>t une approche deadband (fr. hystérésis) afinde contrô<strong>le</strong>r la position relative, c’est-à-dire que <strong>le</strong>s tuyères sont utilisées de façon impulsionnel<strong>le</strong> àchaque fois qu’un satellite traverse une borne qui représ<strong>en</strong>te la précision de positionnem<strong>en</strong>t requise.Chréti<strong>en</strong> [38] raisonne dans <strong>le</strong> plan de phase et considère des actionneurs du type on/off. End’autres termes, <strong>le</strong>s tuyères sont soit <strong>fermée</strong>s, soit complètem<strong>en</strong>t ouvertes. Deux stratégies nonlinéaires,une <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas sans perturbations et une <strong>pour</strong> une perturbation constante, sont proposées.Sparks [164] obti<strong>en</strong>t un correcteur impulsionnel <strong>en</strong> minimisant un critère linéaire-quadratiquediscret <strong>pour</strong> une formation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire.Irvin et Jacques [77] calcu<strong>le</strong>nt d’abord un correcteur de retour d’état basé sur un critère linéairequadratique<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s équations de Clohessy-Wiltshire linéarisées. Ensuite, ils propos<strong>en</strong>t la mêmeapproche, mais ils linéaris<strong>en</strong>t d’abord <strong>le</strong>s équations de Clohessy-Wiltshire non-linéaires par retour(angl. linearizing feedback). Enfin, ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la dynamique non-linéaire <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir un retourd’état <strong>en</strong> résolvant <strong>le</strong>s équations de Riccati 3 (dép<strong>en</strong>dant de l’état de la formation) <strong>en</strong> ligne. Won etAhn [192] propos<strong>en</strong>t la même approche, mais <strong>en</strong> orbite elliptique.Nelson et al. [130] utilis<strong>en</strong>t la commande à modes glissants (angl. sliding mode control), uneméthode de commande non-linéaire, afin de maint<strong>en</strong>ir la formation <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire.Gurfil et Kasdin [65] considèr<strong>en</strong>t une formation <strong>en</strong> orbite autour d’un point de Lagrange. Ilslinéaris<strong>en</strong>t la dynamique relative et obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une dynamique linéaire, mais à temps variant. Basésur un critère linéaire-quadratique, ils synthétis<strong>en</strong>t un retour d’état à temps variant.Zhang et Krishnaprasad [206] synthétis<strong>en</strong>t un correcteur non-linéaire et démontr<strong>en</strong>t la stabilité2. Rudolf Emil Kalman (1930 – ), mathématici<strong>en</strong> et automatici<strong>en</strong> hongrois3. Jacopo Francesco Riccati (1676 – 1754), physici<strong>en</strong> et mathématici<strong>en</strong> itali<strong>en</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.2 Objectifs 131du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> grâce à la théorie de Lyapunov 4 .Naasz et al. [129] utilis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s méthodes H 2 et H ∞ discrètes dans des versions très simplifiées(retour d’état) <strong>pour</strong> synthétiser un correcteur impulsionnel. Ensuite, ils conçoiv<strong>en</strong>t des correcteursnon-linéaires dont ils montr<strong>en</strong>t la stabilité avec Lyapunov.Kulkarni et Campbell [92] trouv<strong>en</strong>t un correcteur <strong>pour</strong> stabiliser la dynamique linéarisée àparamètre variant dans <strong>le</strong> cas d’une orbite halo autour d’un point de Lagrange. Ils utilis<strong>en</strong>t ladynamique discrétisée et une version de la commande H ∞ adaptée à la synthèse de correcteurs LPV.Breger et How [25] propos<strong>en</strong>t la commande prédictive avec modè<strong>le</strong> interne (MPC, angl. modelpredictivecontrol) et une formulation de la dynamique basée sur <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts orbitaux afin de garantir<strong>le</strong> mainti<strong>en</strong> d’une formation.Scheeres et Vinh [156] obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un correcteur à temps variant <strong>pour</strong> la dynamique relative <strong>en</strong>orbite halo autour d’un point de Lagrange. Ils montr<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> correcteur ne stabilise pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tla dynamique à court terme, mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la dynamique à long terme.Kang et al. [84] linéaris<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s équations de Clohessy-Wiltshire et synthétis<strong>en</strong>t un correcteurbasé sur un critère linéaire-quadratique.Starin et al. [166, 165] utilis<strong>en</strong>t un retour d’état basé sur un critère linéaire quadratique <strong>pour</strong>la dynamique relative <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire. Or, contrairem<strong>en</strong>t aux autres publications quiutilis<strong>en</strong>t la commande linéaire-quadratique, ils montr<strong>en</strong>t que l’actuation dans la direction radia<strong>le</strong> peutêtre supprimée.Lurie [108] propose des correcteurs PID (proportionnel-intégral-dérivé) et PD (proportionneldérivé)<strong>pour</strong> stabiliser une formation dans différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels. Les commandes des correcteurssont transformées <strong>en</strong> poussées des tuyères à l’aide de la modulation de largeur.Carp<strong>en</strong>ter [32] synthétise un correcteur linéaire-quadratique-gaussi<strong>en</strong> 5 discret <strong>pour</strong> la dynamiquerelative <strong>en</strong> orbite terrestre.Til<strong>le</strong>rson et How [171, 172] et Til<strong>le</strong>rson et al. [173] utilis<strong>en</strong>t un planificateur qui calcu<strong>le</strong>une séqu<strong>en</strong>ce de commandes nécessaires afin de suivre une trajectoire donnée, tout <strong>en</strong> minimisantla consommation d’ergols et <strong>en</strong> satisfaisant certaines contraintes, par exemp<strong>le</strong> une borne sur l’erreur<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s trajectoires réel<strong>le</strong> et nomina<strong>le</strong>.Piper et al. [139] évalu<strong>en</strong>t l’effet de retards de communication <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts d’une formationsur la stabilité <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Le correcteur utilisé est un correcteur PID.Yedavalli et Sparks [204] synthétis<strong>en</strong>t un correcteur linéaire quadratique discret, mais effectu<strong>en</strong>tune analyse de stabilité sur <strong>le</strong> système continu <strong>en</strong> ayant recours à la théorie des systèmes hybrides.Kapila et al. [86, 85] et Yan et al. [200]conçoiv<strong>en</strong>t un retour d’état discret <strong>pour</strong> la dynamiquerelative <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire à l’aide d’un critère linéaire-quadratique. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong> correcteurn’est actif que sur une partie de l’orbite. Les auteurs montr<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> eststab<strong>le</strong>.4.2 ObjectifsNous nous conc<strong>en</strong>trerons dans la suite sur <strong>le</strong> cas d’une orbite elliptique terrestre. Cette orbitereprés<strong>en</strong>te une option considérée dans de nombreuses missions spatia<strong>le</strong>s comme par exemp<strong>le</strong> ASPICS,4. A<strong>le</strong>ksandr Lyapunov (1857 – 1918), mathématici<strong>en</strong> russe5. Carl-Friedrich Gauß (1777 – 1855), mathématici<strong>en</strong>, astronome et physici<strong>en</strong> al<strong>le</strong>mand<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


132 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONMAX, Pegase et SIMBOL-X, cf. Tab. 1.1 (page 8). L’avantage d’une orbite elliptique est l’exist<strong>en</strong>ced’une partie dynamiquem<strong>en</strong>t tranquil<strong>le</strong> : la partie de l’orbite proche de l’apogée et donc loin de laTerre et des perturbations orbita<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s.Bastante et al. [15] décriv<strong>en</strong>t un scénario de mission utilisant une orbite de transfertgéostationnaire (GTO). Une orbite GTO est une orbite très intéressante et peu coûteuse car <strong>le</strong>s lancem<strong>en</strong>tsde satellites géostationnaires, par exemp<strong>le</strong> de satellites de télécommunication, cib<strong>le</strong>nt cetteorbite. Ainsi, un satellite sci<strong>en</strong>tifique léger faisant partie d’une formation peut être lancé <strong>en</strong> mêmetemps qu’un satellite géostationnaire.Dans <strong>le</strong> reste de ce chapitre, nous pr<strong>en</strong>drons une orbite de transfert géostationnaire comme exemp<strong>le</strong>d’application. Les élém<strong>en</strong>ts orbitaux demi-grand axe a et exc<strong>en</strong>tricité e d’une orbite GTO sont indiquésdans <strong>le</strong> Tab. 4.1.Tab<strong>le</strong> 4.1 – Demi-grand axe a et exc<strong>en</strong>tricité e d’une orbite de transfert géostationnaire (GTO)Paramètre orbital Symbo<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéDemi-grand axe a 24200 kmExc<strong>en</strong>tricité e 0, 72 −Les modè<strong>le</strong>s décrits dans <strong>le</strong> Chapitre 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> orbite terrestre sont touslinéaires et donc bi<strong>en</strong> adaptés à l’utilisation de méthodes linéaires de synthèse de correcteurs.Cep<strong>en</strong>dant, dans <strong>le</strong> cas d’une orbite elliptique, une formation de satellites parcourt des zones trèsvariées <strong>en</strong> termes d’amplitude de l’attraction terrestre. Ceci se traduit par l’exist<strong>en</strong>ce d’au moins unparamètre variant dans <strong>le</strong>s équations dynamiques. Dans <strong>le</strong> cas d’une orbite elliptique non perturbée, <strong>le</strong>seul paramètre variant est l’anomalie vraie ν. En prés<strong>en</strong>ce de la perturbation due au deuxième harmoniquezonal, l’argum<strong>en</strong>t du périgée ω se rajoute comme deuxième paramètre variant. Par conséqu<strong>en</strong>t,nous appelons la dynamique linéaire à paramètre variant (LPV, angl. linear parameter-varying).4.3 Analyse de la dynamiquePour effectuer une analyse, nous repr<strong>en</strong>ons l’Éq. (2.74) (page 52) décrivant la dynamique relative<strong>en</strong> translation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique non perturbée :En posant A =⎛∆ ¨R = n2 (1 + ec ν ) 3⎝(1 − e 2 ) 3⎞∆R (4.1)3 + ec ν −2es ν 02es ν ec ν 0 ⎠A 20 0 −1} {{ }⎛+ 2n (1 + ec ν) 2⎝(1 − e 2 ) 3/20 1 0−1 0 00 0 0⎞} {{ }A 1( ) ( ) (A1 A 2I3∆ Ṙ, B = , x =I 3 O 3 O 3 ∆R⎠ ∆Ṙ + ∆u)et u = ∆u, cette équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.3 Analyse de la dynamique 133d’ordre deux peut être écrite sous forme d’une représ<strong>en</strong>tation d’état :ẋ = Ax + Bu (4.2)A est appelé matrice d’état, B matrice d’<strong>en</strong>trée, x vecteur d’état et u vecteur d’<strong>en</strong>trée 6 . Il estimportant de rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong>s matrices A 1 et A 2 , et donc la matrice A éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t d’unparamètre variant, l’anomalie vraie ν :A 1 = A 1 (ν), A 2 = A 2 (ν) et A = A(ν) (4.3)Il vi<strong>en</strong>t :ẋ = A(ν)x + Bu (4.4)Selon l’Éq. (2.6) (page 24), <strong>le</strong> paramètre ν a la dynamique suivante :˙ν =n(1 + e cos ν)2(1 − e 2 ) 3/2 (4.5)Concernant <strong>le</strong>s deux modè<strong>le</strong>s dynamiques pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l’effet du deuxième harmonique zonal,données par <strong>le</strong>s Éqs. (2.77) et (2.88) (pages 57 et 57), il existe deux paramètres variants, l’anomalievraie ν et l’argum<strong>en</strong>t du périgée ω :ẋ = A(ν, ω)x + Bu (4.6)Les paramètres ν et ω obéiss<strong>en</strong>t aux dynamiques suivantes (cf. <strong>le</strong>s Éqs. (2.24) et (2.25), page 34) :(n + ∆n)(1 + e cos ν)2˙ν = (4.7)(1 − e 2 ) 3/2˙ω = − 3nJ 2R⊕2 ( ) 52p 2 2 s2 i − 2 = C(5c 2 i − 1)nL’analyse de systèmes à paramètres variants est nettem<strong>en</strong>t plus diffici<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> d’un systèmestationnaire car, <strong>en</strong> principe, <strong>le</strong>s méthodes fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s (par exemp<strong>le</strong> lieu de Bode, lieu des pô<strong>le</strong>s,va<strong>le</strong>urs singulières, etc.) ne sont applicab<strong>le</strong>s qu’à des systèmes stationnaires.Cep<strong>en</strong>dant, nous utiliserons ces méthodes dans la suite <strong>pour</strong> avoir un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de l’impact desparamètres variants sur la dynamique. À cette fin, nous gè<strong>le</strong>rons <strong>le</strong>s paramètres à une va<strong>le</strong>ur fixée etappliquerons <strong>le</strong>s méthodes d’analyse des systèmes stationnaires, notamm<strong>en</strong>t la carte des pô<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>tracé des va<strong>le</strong>urs singulières.La Fig. 4.1 montre quatre lieux des pô<strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes. Le premièr lieu des pô<strong>le</strong>s (croix noires)est celui des équations de Clohessy-Wiltshire, c’est-à-dire <strong>en</strong> orbite circulaire sans perturbationsorbita<strong>le</strong>s. Cette dynamique est stationnaire, ce qui se traduit par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s six pô<strong>le</strong>s tracés nese déplac<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> long de l’orbite. Le deuxième lieu des pô<strong>le</strong>s (tracée <strong>en</strong> noir) est celui de la dynamiquetranslationnel<strong>le</strong> <strong>en</strong> orbite elliptique non perturbée, correspondant aux équations de Lawd<strong>en</strong>.Le déplacem<strong>en</strong>t des pô<strong>le</strong>s <strong>le</strong> long de l’orbite est évid<strong>en</strong>te. De par l’amplitude du champ de gravitationterrestre, <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s sont beaucoup plus rapides <strong>en</strong> proximité du périgée qu’<strong>en</strong> proximité de l’apogée.6. Nous utilisons dorénavant <strong>le</strong> terme vecteur au lieu de matrice colonne car il n’existe plus de risque d’ambigüité.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


134 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONpérigée1.5Partie imaginaire [rad/s]10.50−0.5apogée−1−1.5−2−1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.52 x 10−3 Partie réel<strong>le</strong> [rad/s]x 10 −3Figure 4.1 – Lieu des pô<strong>le</strong>s de la dynamique relative <strong>en</strong> translation. Croix noires : dynamique <strong>pour</strong>une exc<strong>en</strong>tricité nul<strong>le</strong>, noir : dynamique non perturbée, rouge : dynamique perturbée, premier modè<strong>le</strong>,vert : dynamique perturbée, deuxième modè<strong>le</strong>. Pour une meil<strong>le</strong>ure visibilité, la constante J 2 est 100fois exagérée.Les pô<strong>le</strong>s du premier modè<strong>le</strong> (Éq. (2.77), page 53) pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la perturbation orbita<strong>le</strong> dueà l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre sont tracés <strong>en</strong> rouge. Ceux du deuxième modè<strong>le</strong> plus précis (Éq. (2.88),page 57), <strong>en</strong> vert. Dans <strong>le</strong>s deux cas, la constante J 2 a été multipliée par <strong>le</strong> facteur 100 <strong>pour</strong> mieuxdistinguer <strong>le</strong>s tracés. Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, l’effet du deuxième harmonique zonal sur l’emplacem<strong>en</strong>t des pô<strong>le</strong>sest très faib<strong>le</strong>. La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> premier et <strong>le</strong> deuxième modè<strong>le</strong> est minime.Ces constats ne mett<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> cause la pertin<strong>en</strong>ce des modè<strong>le</strong>s dynamiques pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> comptel’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre car <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s ne sont pas <strong>le</strong> seul critère. Quand il s’agit de trouver destrajectoires optima<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong> termes de consommation d’ergols, <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s à haute fidélitéont <strong>le</strong>ur raison d’être. Cep<strong>en</strong>dant, lorsqu’il s’agit de synthétiser des correcteurs, la dynamique <strong>en</strong> orbiteelliptique non perturbée devrait être tout à fait suffisante.La Fig. 4.2 conti<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s tracés des va<strong>le</strong>urs singulières de la dynamique relative non perturbée<strong>pour</strong> cinq différ<strong>en</strong>tes va<strong>le</strong>urs de l’anomalie vraie ν. El<strong>le</strong> illustre l’impact du paramètre variant ν surla dynamique du mouvem<strong>en</strong>t relatif. Les résonances sont dues aux pô<strong>le</strong>s sur l’axe imaginaire de ladynamique hors-plan. On constate que <strong>le</strong>s tracés ne chang<strong>en</strong>t pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>urs positions (ce quicorrespond à un changem<strong>en</strong>t de la pulsation et du gain), mais aussi <strong>le</strong>ur aspect (ce qui correspond àun changem<strong>en</strong>t de l’amortissem<strong>en</strong>t et du couplage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s axes dans <strong>le</strong> plan orbital r et c).Pour la suite de ce chapitre, il est d’une très grande importance de conclure que la variation du<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.3 Analyse de la dynamique 135240220200Va<strong>le</strong>urs singulières [dB]18016014012010080604010 −6 10 −5 10 −4 10 −3 10 −2 10 −1Pulsation [rad/s]Figure 4.2 – Va<strong>le</strong>urs singulières de la dynamique relative non perturbée <strong>pour</strong> des va<strong>le</strong>urs différ<strong>en</strong>tesde ν<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


136 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONparamètre ν <strong>le</strong> long de l’orbite est un facteur décisif <strong>pour</strong> la dynamique. Par conséqu<strong>en</strong>t, une méthodede synthèse de correcteurs doit absolum<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte de cette variation.4.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaireDans cette section, nous introduirons un cadre méthodologique très puissant et générique <strong>pour</strong>modéliser des paramètres d’un système dynamique : la transformation linéaire fractionnaire (LFT,angl. linear-fractional transformation).Ce modè<strong>le</strong> nous servira plus tard à utiliser une méthode de synthèse de correcteurs qui y aurarecours.4.4.1 Généralités sur la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaireLa représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire est une technique de modélisation permettant d’extrairedes variations paramétriques d’un modè<strong>le</strong> linéaire. Le modè<strong>le</strong> peut être un modè<strong>le</strong> dynamique comme<strong>le</strong>s Éqs. (4.4) et (4.6) ou simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une matrice dép<strong>en</strong>dant de paramètres. Les paramètres m<strong>en</strong>tionnéspeuv<strong>en</strong>t être constants ou bi<strong>en</strong> assujettis à des variations temporel<strong>le</strong>s.La Fig. 4.3 montre <strong>le</strong> schéma bloc d’une représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire.Figure 4.3 – La représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaireUne tel<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tation consiste <strong>en</strong> une matrice statique M qui peut être décomposée <strong>en</strong> quatresous-matrices M 11 ∈ R n∆×n∆ , M 12 ∈ R n∆×m , M 21 ∈ R p×n∆ et M 22 ∈ R p×m . Il existe une <strong>en</strong>tréeu ∈ R m et une sortie y ∈ R p . La matrice M est partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t bouclée à travers la matrice ∆, appeléematrice des paramètres. L’Éq. (4.8) donne <strong>le</strong>s expressions mathématiques d’une représ<strong>en</strong>tation linéairefractionnaire :z ∆ = M 11 w ∆ + M 12 u (4.8)y = M 21 w ∆ + M 22 uw ∆ = ∆z ∆<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire 137La combinaison des trois expressions précéd<strong>en</strong>tes fournit :]y =[M 21 ∆ (I n∆ − M 11 ∆) −1 M 12 + M 22 u (4.9)Dans <strong>le</strong> cas ∆ = 0, il ne reste que la partie nomina<strong>le</strong> y = M 22 u.La matrice des paramètres est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t composée de plusieurs blocs diagonaux représ<strong>en</strong>tantplusieurs paramètres différ<strong>en</strong>ts :∆ =⎛⎜⎝⎞δ 1 I nδ1 0. ..⎟⎠ (4.10)0 δ N I nδNNous appelons N <strong>le</strong> nombre de blocs. Comme nous l’avons déjà dit, <strong>le</strong>s paramètres δ i peuv<strong>en</strong>t êtredes paramètres constants ou variants. Ils peuv<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être des intégrateurs 1/s. Ainsi, il estpossib<strong>le</strong> de modéliser un système sous forme d’état comme l’Éq. (4.4) <strong>en</strong> utilisant la représ<strong>en</strong>tationlinéaire fractionnaire.Une représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire fournit l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des modè<strong>le</strong>s possib<strong>le</strong>s lorsque l’onignore la va<strong>le</strong>ur exacte de paramètres δ i .En dehors de la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire, il existe d’autres méthodes de modélisation<strong>pour</strong> des systèmes qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de paramètres, par exemp<strong>le</strong> la modélisation sous forme de polytope.Or, <strong>le</strong> cadre linéaire fractionnaire permet d’extraire <strong>le</strong>s paramètres du modè<strong>le</strong>, qui correspond<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t à des paramètres physiques.Comme son nom l’indique, il est possib<strong>le</strong> de modéliser des fonctions rationnel<strong>le</strong>s <strong>en</strong> utilisant lareprés<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire. Cep<strong>en</strong>dant, il faut veil<strong>le</strong>r à ce que <strong>le</strong> dénominateur d’une tel<strong>le</strong>fonction rationnel<strong>le</strong> ne disparaisse pas dans <strong>le</strong> cas où ∆ est nul. En d’autres termes, la partie nomina<strong>le</strong>M 22 du modè<strong>le</strong> doit être finie.Quant à d’autres fonctions, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s fonctions trigonométriques sin ν et cos ν qui apparaiss<strong>en</strong>tplusieurs fois dans <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la dynamique relative <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique,il existe parfois des astuces qui permett<strong>en</strong>t de <strong>le</strong>s modéliser sous forme de représ<strong>en</strong>tation linéairefractionnaire éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Le cas précis des fonction trigonométriques sera détaillé sous peu.Souv<strong>en</strong>t, on préfère normaliser <strong>le</strong>s paramètres δ i à l’interval<strong>le</strong> [−1, 1] car certaines méthodes ayantrecours à la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire <strong>le</strong> requièr<strong>en</strong>t. Ceci ne pose pas de problème particulierparce qu’il existe toujours la possibilité de normaliser la plage de variation d’un paramètre.Les applications de la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire <strong>en</strong> automatique sont légion. Un domaineapplicatif très important est l’analyse de robustesse <strong>en</strong> stabilité ou <strong>en</strong> performance lorsque l’onest confronté à des paramètres mal connus ou variants. Ce type d’analyse peut être effectué grâce àdes méthodes modernes comme la µ-analyse [55, 44] ou <strong>le</strong>s contraintes quadratiques intégra<strong>le</strong>s (IQC,angl. integral quadratic constraints) [78, 21]. Une application voisine est la synthèse de correcteursrobustes vis-à-vis de paramètres incertains <strong>en</strong> utilisant la µ-synthèse[29]. Les thèses de Manceaux-Cumer [116] et Döll [46] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un grand nombre de techniques concernant l’analyse de robustesseet la synthèse robuste. Enfin, il existe de multip<strong>le</strong>s méthodes de synthèse qui utilis<strong>en</strong>t unmodè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire et qui fourniss<strong>en</strong>t un correcteur sous forme linéaire fractionnaire qui estséqu<strong>en</strong>cé <strong>en</strong> fonction des paramètres δ i . À titre de référ<strong>en</strong>ces, nous citons la commande moda<strong>le</strong> [110],la commande multimodè<strong>le</strong> [101], la commande H ∞ [134] et la commande mixte H 2 /H ∞ [137].<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


138 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONUn facteur important à ne pas oublier est qu’il existe des outils numériques <strong>pour</strong> établir desmodè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires. Magni [110, 111] a conçu une boîte à outils capab<strong>le</strong> de manipu<strong>le</strong>rdes représ<strong>en</strong>tations linéaires fractionnaires. En particulier, de nombreuses opérations matriciel<strong>le</strong>s (parexemp<strong>le</strong> addition, multiplication, inversion, calcul d’un noyau, etc.) peuv<strong>en</strong>t être effectuées faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.Il est important de noter que <strong>le</strong> résultat d’une tel<strong>le</strong> opération est toujours une nouvel<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tationlinéaire fractionnaire. L’équation suivante, qui montre comm<strong>en</strong>t l’addition de deux représ<strong>en</strong>tationslinéaires fractionnaires M et N est effectuée, sert d’exemp<strong>le</strong> illustratif <strong>pour</strong> cette approche :() (M 11 M 12+M 21 M 22)N 11 N 12=⎛⎜⎝⎞M 11 0 M 12⎟0 N 11 N 12 ⎠ (4.11)M 21 N 21 M 22 + N 22Ainsi, il est possib<strong>le</strong> d’assemb<strong>le</strong>r un modè<strong>le</strong> très comp<strong>le</strong>xe à partir d’expressions élém<strong>en</strong>taires quisont sous forme linéaire fractionnaire. Nous suivrons exactem<strong>en</strong>t cette approche lors de la mise sousforme linéaire fractionnaire de la dynamique relative <strong>en</strong> orbite terrestre.4.4.2 Modélisation linéaire fractionnaire des fonctions trigonométriquesLe problème majeur lors de la mise sous forme linéaire fractionnaire dans la cas de la dynamiquerelative <strong>en</strong> orbite terrestre est l’établissem<strong>en</strong>t des expressions élém<strong>en</strong>taires, notamm<strong>en</strong>t des fonctionstrigonométriques sin ν et cos ν. Ces fonctions ne sont pas des fonctions rationnel<strong>le</strong>s et, par conséqu<strong>en</strong>t,el<strong>le</strong>s ne se prêt<strong>en</strong>t pas naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à une mise sous forme linéaire fractionnaire.Dans la suite, nous montrerons quatre possibilités différ<strong>en</strong>tes <strong>pour</strong> mettre sous forme linéairefractionnaire <strong>le</strong>s fonctions trigonométriques sin ν et cos ν. Nous n’oublierons pas de m<strong>en</strong>tionner <strong>le</strong>savantages et <strong>le</strong>s inconvéni<strong>en</strong>ts associés à chacune de ces alternatives.Modélisation indép<strong>en</strong>danteLa première possibilité est de modéliser <strong>le</strong>s deux fonctions trigonométriques sin x et cos xséparém<strong>en</strong>t, c’est-à-dire que <strong>le</strong> sinus est modélisé <strong>en</strong> utilisant un premier paramètre δ 1 et <strong>le</strong> cosinusavec un deuxième paramètre δ 2 . Les deux paramètres sont déjà normalisés à l’interval<strong>le</strong> [−1, 1] car<strong>le</strong>s images des fonctions sin x et cos x sont [−1, 1]. En notation matriciel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s deux représ<strong>en</strong>tationslinéaires fractionnaires s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :M sin =M cos =((0 11 00 11 0)), n δ1 = 1 (4.12), n δ2 = 1Hélas, cette méthode a l’inconvéni<strong>en</strong>t de ne pas pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte la dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deuxfonctions, c’est-à-dire sin 2 x + cos 2 x = 1 (théorème de Pythagore 7 ). En fonction de l’applicationde la forme linéaire fractionnaire, ce fait est plus ou moins grave. Dans <strong>le</strong> cas d’une synthèse d’uncorrecteur séqu<strong>en</strong>cé, la non-dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux fonctions trigonométriques n’est pas toujoursgênante. Cep<strong>en</strong>dant, si l’on veut utiliser <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire <strong>pour</strong> une µ-analyse, on risqued’obt<strong>en</strong>ir des résultats conservatifs car on n’utilise pas la totalité des informations disponib<strong>le</strong>s.7. Pythagore (580 av. J.-C. – 490 av. J.-C.), mathématici<strong>en</strong>, philosophe et astronome grec<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire 139Développem<strong>en</strong>t de TaylorLe développem<strong>en</strong>t de Taylor des deux fonctions trigonométriques représ<strong>en</strong>te une deuxième possibilité.Les fonctions sin x et cos x s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :∞∑sin x = (−1) k x 2k+1(2k + 1)! = x − x36 + x5120 − . . .k=0∞∑cos x = (−1) k x2k(2k)! = 1 − x22 + x424 − . . .k=0En arrêtant <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t à l’ordre N, nous obt<strong>en</strong>ons des polynômes d’ordre N et N −1 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sdeux fonctions, respectivem<strong>en</strong>t. Les polynômes se mett<strong>en</strong>t faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sous forme linéaire fractionnairedont <strong>le</strong>s ordres sont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t N et N − 1. Pour N = 3, il vi<strong>en</strong>t sin x ≈ x − x3x26et cos x ≈ 1 −2 . Ennotation matriciel<strong>le</strong>, nous obt<strong>en</strong>ons :M sin =M cos =⎛⎜⎝⎛⎜⎝0 1 0 10 0 1 00 0 0 −1/61 0 0 00 1 00 0 −1/21 0 1⎞⎞⎟⎠ , n δ = 3 (4.13)⎟⎠ , n δ = 2L’avantage de cette représ<strong>en</strong>tation est qu’il ne faut qu’un seul δ <strong>pour</strong> modéliser à la fois <strong>le</strong>s deuxfonctions trigonométriques. L’inconvéni<strong>en</strong>t est que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> n’est jamais exact, <strong>en</strong> particulier <strong>pour</strong>de grands ang<strong>le</strong>s, dû à l’interruption du développem<strong>en</strong>t de Taylor. Plus on demande de précision,plus il faut augm<strong>en</strong>ter l’ordre du développem<strong>en</strong>t.Cette méthode est utilisée quelques fois <strong>en</strong> pratique, par exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s travaux de Döll surla modélisation d’avions (cf. [47]). Des développem<strong>en</strong>ts d’ordre 4 ou 5 peuv<strong>en</strong>t être utilisés parceque l’on peut souv<strong>en</strong>t se restreindre à des ang<strong>le</strong>s relativem<strong>en</strong>t petits, par exemp<strong>le</strong> [−10 ◦ , 10 ◦ ], dans<strong>le</strong>s applications aéronautiques. La Fig. 4.4 montre des modè<strong>le</strong>s issus de développem<strong>en</strong>ts de Taylord’ordres différ<strong>en</strong>ts.Approximation de PadéL’approximation de Padé 8 est plus puissante que <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t de Taylor. Une approximationde Padé est un développem<strong>en</strong>t dans une fonction rationnel<strong>le</strong> f(x) dont <strong>le</strong>s premières dérivéessont id<strong>en</strong>tiques à cel<strong>le</strong>s de la fonction exacte :f(x) =∑ npk=0 p kx k1 + ∑ n qk=1 q kx k (4.14)8. H<strong>en</strong>ri Eugène Padé (1863 – 1953), mathématici<strong>en</strong> français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


140 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATION10.50−0.5−1−3.1416 −1.5708 0 1.5708 3.1416Figure 4.4 – Modè<strong>le</strong>s de Taylor d’ordres différ<strong>en</strong>ts. Rouge : cos x ; b<strong>le</strong>u : sin x ; lignes continues : fonctionsexactes ; lignes pointillées : développem<strong>en</strong>t d’ordre 3 ; lignes pointillées-tiretées : développem<strong>en</strong>td’ordre 5 ; lignes tiretées : développem<strong>en</strong>t d’ordre 7Ainsi, la fonction trigonométrique sin x peut être approximée comme suit :f sin,2 (x) = x (4.15)f sin,4 (x) =x1 + 1 6 x2f sin,6 (x) = x − 7 60 x31 + 1 20 x2f sin,8 (x) =x − 31294 x31 + 3 49 x2 + 115880 x4Ces quatre approximations sont exactes au deuxième, quatrième, sixième et huitième ordre près,respectivem<strong>en</strong>t. La fonction cos x peut être approximée comme suit :f cos,1 (x) = 1 (4.16)f cos,5 (x) = 1 − 5 12 x21 + 1 12 x2f cos,9 (x) = 1 − 115252 x2 + 31315120 x41 + 11252 x2 + 1315120 x4Ces représ<strong>en</strong>tations sont exactes au premier, cinquième et neuvième ordre près, respectivem<strong>en</strong>t.L’avantage évid<strong>en</strong>t de cette représ<strong>en</strong>tation est qu’el<strong>le</strong> peut être traduite sans problème <strong>en</strong> unereprés<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire. Le paramètre δ correspond à la variab<strong>le</strong> x. La tail<strong>le</strong> de la<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire 141représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire n δ , c’est-à-dire la répétition du paramètre δ, est id<strong>en</strong>tique aumaximum des ordres du numérateur et du dénominateur.L’approximation de Padé est plus économique que la série de Taylor parce que, avec la mêmetail<strong>le</strong> de la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire, el<strong>le</strong> fournit une approximation beaucoup plus précise.La Fig. 4.5 montre la qualité des approximations m<strong>en</strong>tionnées ci-dessus.10.50−0.5−1−3.1416 −1.5708 0 1.5708 3.1416Figure 4.5 – Approximations de Padé d’ordres différ<strong>en</strong>ts. Rouge : cos x ; b<strong>le</strong>u : sin x ; lignes continues :fonctions exactes ; lignes pointillées : développem<strong>en</strong>t d’ordre 4 (sin x) et 5 (cos x) ; lignes pointilléestiretées: développem<strong>en</strong>t d’ordre 6 (sin x) et 9 (cos x) ; ligne tiretée : développem<strong>en</strong>t d’ordre 8 (sin x)Représ<strong>en</strong>tation d’ordre deux des fonction trigonométriquesSelon une idée de Manceaux-Cumer et Chréti<strong>en</strong> (cf. [117]), il est possib<strong>le</strong> de traduire <strong>le</strong>sfonctions trigonométriques sin x et cos x <strong>en</strong> ayant recours aux formu<strong>le</strong>s d’ang<strong>le</strong> moitié.En effet, il est possib<strong>le</strong> d’établir <strong>le</strong>s deux relations suivantes :sin x = 2 tan x 21 + tan 2 x 2cos x = 1 − tan2 x 21 + tan 2 x 2et (4.17)Maint<strong>en</strong>ant, nous pouvons poser δ = tan x 2, ce qui fournit <strong>le</strong>s représ<strong>en</strong>tations suivantes :sin x =cos x = 1 − δ21 + δ 22δ et (4.18)1 + δ2 <strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


142 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONEn notation matriciel<strong>le</strong>, il vi<strong>en</strong>t :M sin =M cos =⎛⎜⎝⎛⎜⎝0 −1 11 0 0−2 0 00 −1 11 0 00 −2 1⎞⎞⎟⎠ , n δ = 2 (4.19)⎟⎠ , n δ = 2La Fig. 4.6 montre l’é<strong>vol</strong>ution des fonctions trigonométriques sin x et cos x <strong>en</strong> fonction du paramètreδ. En outre, il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que la somme des carrés des deux vaut toujours un.10.50−0.5−1−2 −1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5 2Figure 4.6 – Modè<strong>le</strong>s d’ordre deux. sin x et cos x sont tracés <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u et rouge, respectivem<strong>en</strong>t. Lasomme des carrés des deux fonctions est tracée <strong>en</strong> vert.L’avantage de cette représ<strong>en</strong>tation est qu’el<strong>le</strong> est exacte. Son inconvéni<strong>en</strong>t est qu’el<strong>le</strong> ne couvreque la moitié de l’é<strong>vol</strong>ution des fonctions sin x et cos x, plus précisém<strong>en</strong>t l’interval<strong>le</strong> x ∈ [− π 2 +2kπ; π 2+ 2kπ], k ∈ Z. Il est possib<strong>le</strong> d’y remédier <strong>en</strong> complétant par la deuxième moitié, c’est-àdirex ∈ [ π 2 + 2kπ; 3π 2+ 2kπ], k ∈ Z <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s fonctions de signe opposé suivantes :sin x = −2δ et1 + δ2 (4.20)cos x = δ2 − 11 + δ 2 (4.21)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire 143Les expressions matriciel<strong>le</strong>s correspondantes sont <strong>le</strong>s suivantes :⎛⎞0 −1 1⎜⎟M sin = ⎝ 1 0 0 ⎠ , n δ = 2 (4.22)2 0 0M cos =⎛⎜⎝0 −1 11 0 00 2 −1⎞⎟⎠ , n δ = 2La Fig. 4.7 montre l’é<strong>vol</strong>ution des fonctions trigonométriques <strong>en</strong> fonction du δ <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux parties.10.50−0.5−1−1 −0.5 0 0.5 1−1 −0.5 0 0.5 1Figure 4.7 – Modè<strong>le</strong>s d’ordre deux. sin x et cos x sont tracés <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u et rouge, respectivem<strong>en</strong>t. Lasomme des carrés des deux fonctions est tracée <strong>en</strong> vert.Il est donc possib<strong>le</strong> de suivre toute l’é<strong>vol</strong>ution de ces deux fonctions trigonométriques, mais avec <strong>le</strong>désavantage de devoir commuter <strong>en</strong>tre deux modè<strong>le</strong>s. Avec un paramètre variant δ, cela ne représ<strong>en</strong>tepas un grand obstac<strong>le</strong>. Or, s’il est nécessaire de modéliser plusieurs ang<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> nombre de cas s’accroîtde façon expon<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. Par exemp<strong>le</strong>, avec quatre ang<strong>le</strong>s, il faut distinguer <strong>en</strong>tre 2 4 = 16 combinaisonspossib<strong>le</strong>s. Dans <strong>le</strong> cas de l’embarquem<strong>en</strong>t d’un correcteur sous forme de transformation linéairefractionnaire, ceci peut faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t poser un problème de stockage.Représ<strong>en</strong>tation d’ordre quatre des fonction trigonométriquesPour résoudre <strong>le</strong> problème précédemm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionné, il est souhaitab<strong>le</strong> de disposer d’unereprés<strong>en</strong>tation qui couvre toute la plage de variation des fonctions sin x et cos x. Ceci est possib<strong>le</strong> <strong>en</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


144 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONutilisant la formu<strong>le</strong> d’ang<strong>le</strong> moitié une seconde fois, c’est-à-dire <strong>en</strong> écrivant <strong>le</strong>s équations suivantes :sin x 2 = 2 tan x 41 + tan 2 x 4cos x 2 = 1 − tan2 x 41 + tan 2 x 4tan x 2 = sin x 2cos x 2(2 tan x=4✘✘ ✘✘ ✘✘ )1 + tan2 x4(✘ ✘ ✘ ✘✘ ✘) (1 + tan2 x4 1 − tan2 x4Maint<strong>en</strong>ant, sin x et cos x peuv<strong>en</strong>t être écrits comme suit :sin x = 2 tan x 21 + tan 2 x 2cos x = 1 − tan2 x 21 + tan 2 x 2) = 2 tan x 41 − tan 2 x 4( )4 tan x 4=( ) [ 4 tan x]4 1 − tan2 x 2 ✄4= (1 − tan2 x41 + 4 tan2 x 4✘(1−tan 2 x 4 ) ✘ ✘ ✘✘ ✘) ( )1 − tan2 x2 4 1 + tan2 x 2(4.23)4=1 − 4 tan2 x 4 ( )(1−tan 2 x 4 ) 21 + tan2 x 24 − 8 tan2 x4=1 + 4 ( ) tan2 x41 + tan2 x 2(4.24)(1−tan 2 x 4 ) 2 4En notation matriciel<strong>le</strong>, il vi<strong>en</strong>t :M sin =M cos =⎛⎜⎝⎛⎜⎝0 −1 2 0 −11 0 0 0 00 0 0 −1 10 0 1 0 04 0 0 0 00 −1 2 0 01 0 0 0 00 0 0 −1 10 0 1 0 0−4 0 0 0 1⎞, n⎟ δ = 4 (4.25)⎠⎞, n⎟ δ = 4⎠Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous pouvons poser δ = tan x 4. La Fig. 4.8 montre <strong>le</strong> sinus et <strong>le</strong> cosinus <strong>en</strong> fonction duparamètre δ. L’avantage par rapport à la représ<strong>en</strong>tation d’ordre deux est la couverture de la totalitéde l’é<strong>vol</strong>ution des fonctions trigonométriques (x ∈ [− π 2 + 2kπ; 3π 2+ 2kπ], k ∈ Z). L’inconvéni<strong>en</strong>t estla tail<strong>le</strong> accrue.Représ<strong>en</strong>tation d’ordre un des fonction trigonométriquesBi<strong>en</strong> qu’une représ<strong>en</strong>tation d’ordre un <strong>en</strong> fonction d’un seul paramètre δ soit souhaitab<strong>le</strong>, nousavons pu montrer qu’il n’existe– ni de représ<strong>en</strong>tation d’ordre un à la fois <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux fonctions trigonométriques sin x et cos x ;– ni de représ<strong>en</strong>tation d’ordre un <strong>pour</strong> une des deux fonctions trigonométriques sin x et cos x etune représ<strong>en</strong>tation d’ordre deux <strong>pour</strong> l’autre.Les détails de la démonstration de cette non-exist<strong>en</strong>ce se trouv<strong>en</strong>t dans l’Annexe E.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.4 Modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire 14510.50−0.5−1−1 −0.5 0 0.5 1Figure 4.8 – Modè<strong>le</strong>s d’ordre quatre. sin x et cos x sont tracés <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u et rouge, respectivem<strong>en</strong>t. Lasomme des carrés des deux fonctions est tracée <strong>en</strong> vert.En résuméLe Tab. 4.2 prés<strong>en</strong>te de façon synthétique <strong>en</strong>core une fois <strong>le</strong>s avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts desdiffér<strong>en</strong>tes représ<strong>en</strong>tations linéaires fractionnaires. Les seu<strong>le</strong>s variantes à rejeter sont <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>tde Taylor et l’approximation de Padé car el<strong>le</strong>s sont inexactes. Or, nous avons besoin de toute laplage de variation de l’ang<strong>le</strong> ν dans la dynamique relative <strong>en</strong> orbite elliptique.Tab<strong>le</strong> 4.2 – Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts des différ<strong>en</strong>tes représ<strong>en</strong>tations LFTReprés<strong>en</strong>tation Avantages Inconvéni<strong>en</strong>tsReprés<strong>en</strong>tationindép<strong>en</strong>danteDéveloppem<strong>en</strong>tTaylor,approximationPadéReprés<strong>en</strong>tationd’ordre deuxReprés<strong>en</strong>tationd’ordre quatrededePetite tail<strong>le</strong> Analyse conservative, sin 2 x +cos 2 x = 1 n’est pas satisfait– Grande tail<strong>le</strong> <strong>pour</strong> avoir uneprécision raisonnab<strong>le</strong>, sin 2 x +cos 2 x = 1 n’est pas satisfaitPetite tail<strong>le</strong>, sin 2 x + cos 2 x = 1est satisfaitCouvre toute la plage de variations,sin 2 x + cos 2 x = 1 est satisfaitCouvre seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la moitié de laplage de variationsTail<strong>le</strong> moy<strong>en</strong>ne<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


146 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATION4.4.3 Modélisation linéaire fractionnaire de la dynamique <strong>en</strong> translationLes équations de Clohessy-Wiltshire ne comport<strong>en</strong>t pas de paramètre variant. Par conséqu<strong>en</strong>t,une mise sous forme linéaire fractionnaire n’est ni possib<strong>le</strong> ni uti<strong>le</strong>.Les équations de Lawd<strong>en</strong>, c’est-à-dire la dynamique relative <strong>en</strong> orbite elliptique non perturbée,dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t d’un seul paramètre variant, l’anomalie vraie ν qui varie <strong>en</strong>tre 0 et 2π. Le Tab. 4.3illustre <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s des modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires <strong>en</strong> fonction de la façon dont <strong>le</strong>s fonctions trigonométriquessont modélisées.Tab<strong>le</strong> 4.3 – Modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires des équations de Lawd<strong>en</strong>Représ<strong>en</strong>tationchoisie <strong>pour</strong> sin νet cos νTail<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong>à trois axes(r-c-o)Tail<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong>à deux axes(r-c)Tail<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong>mono-axe (o)δ 1 = cos ν n δ1 = 11 n δ1 = 8 n δ1 = 3δ 2 = sin ν n δ2 = 2 n δ2 = 2 n δ2 = 0n ∆ = 13 n ∆ = 10 n ∆ = 3δ = tan ν 2n δ = n ∆ = 22 n δ = n ∆ = 16 n δ = n ∆ = 6δ = tan ν 4n δ = n ∆ = 44 n δ = n ∆ = 32 n δ = n ∆ = 12La boîte à outil de Magni offre des moy<strong>en</strong>s puissants <strong>pour</strong> trouver la réalisation minima<strong>le</strong> d’unereprés<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire, c’est-à-dire la réalisation avec la plus petite tail<strong>le</strong> de la matricedes paramètres ∆ possib<strong>le</strong>. Les tail<strong>le</strong>s indiquées dans <strong>le</strong> Tab. 4.3 sont <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s minima<strong>le</strong>s.Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong> de mettre sous forme linéaire fractionnaire <strong>le</strong>s deux modè<strong>le</strong>sdynamiques pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong> deuxième harmonique zonal. Comme nous l’avons m<strong>en</strong>tionné cidessus,ces modè<strong>le</strong>s comport<strong>en</strong>t deux paramètres variants, l’anomalie vraie ν et l’argum<strong>en</strong>t du périgéeω. Les deux paramètres peuv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte dans la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire. LeTab. 4.4 montre <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s du premier modè<strong>le</strong>.Tab<strong>le</strong> 4.4 – Modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong> premier modè<strong>le</strong> t<strong>en</strong>ant compte du deuxièmeharmonique zonalModè<strong>le</strong> choisi <strong>pour</strong>sin ν et cos νTail<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong>à trois axes(r-c-o)δ 1 = cos ν n δ1 = 21δ 2 = sin ν n δ2 = 6δ 3 = cos ω n δ3 = 6δ 4 = sin ω n δ4 = 6n ∆ = 39δ 1 = tan ν 2n δ1 = 42δ 2 = tan ω 2n δ2 = 12n ∆ = 54δ 1 = tan ν 4n δ1 = 84δ 2 = tan ω 4n δ2 = 24n ∆ = 108Le Tab. 4.5 conti<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s du deuxième modè<strong>le</strong>. Pour l’ang<strong>le</strong> ω, la même représ<strong>en</strong>tation a étéchoisie que <strong>pour</strong> l’ang<strong>le</strong> ν, mais il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong> de mélanger <strong>le</strong>s représ<strong>en</strong>tations, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 147δ 1 = tan ν 4 et δ 2 = tan ω 2, par exemp<strong>le</strong>. Du fait que l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre crée un couplage <strong>en</strong>tre<strong>le</strong>s dynamiques dans <strong>le</strong> plan orbital et hors plan, il n’est pas possib<strong>le</strong> d’établir un modè<strong>le</strong> séparé d’unede ces dynamiques.Tab<strong>le</strong> 4.5 – Modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong> deuxième modè<strong>le</strong> t<strong>en</strong>ant compte du deuxièmeharmonique zonalModè<strong>le</strong> choisi <strong>pour</strong>sin ν et cos νTail<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong>à trois axes(r-c-o)δ 1 = cos ν n δ1 = 21δ 2 = sin ν n δ2 = 9δ 3 = cos ω n δ3 = 9δ 4 = sin ω n δ4 = 9n ∆ = 48δ 1 = tan ν 2n δ1 = 42δ 2 = tan ω 2n δ2 = 18n ∆ = 60δ 1 = tan ν 4n δ1 = 84δ 2 = tan ω 4n δ2 = 36n ∆ = 1204.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>céLe première méthode de commande <strong>pour</strong> asservir la dynamique à paramètre variant que nousprés<strong>en</strong>terons est la commande moda<strong>le</strong> auto-séqu<strong>en</strong>cée. Cette technique correspond tout à fait à lacommande moda<strong>le</strong>, mais el<strong>le</strong> permet de synthétiser des correcteurs sous forme linéaire fractionnaire,<strong>pour</strong>vu que l’on dispose d’un modè<strong>le</strong> dynamique sous forme linéaire fractionnaire.L’objectif principal de la commande <strong>en</strong> translation relative est d’imposer un même comportem<strong>en</strong>tsur toute l’orbite ou bi<strong>en</strong> sur une partie de l’orbite. Vu la variation de la dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte(cf. Fig. 4.1, page 134), cette tâche n’est pas faci<strong>le</strong> à réaliser.Le contrô<strong>le</strong> peut être utilisé à des fins assez diverses :– <strong>le</strong> mainti<strong>en</strong> d’une position relative désirée <strong>pour</strong> une durée déterminée est une perspective d’utilisation.Un tel mainti<strong>en</strong> peut s’avérer très coûteux <strong>en</strong> termes de consommation d’ergols, maisil peut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> effectuer des observations, par exemp<strong>le</strong> ;– l’autre possibilité est <strong>le</strong> suivi d’une trajectoire déterminée. En général, il s’agira d’une trajectoireoptima<strong>le</strong> <strong>en</strong> fonction d’un critère donné, par exemp<strong>le</strong> la minimisation des dép<strong>en</strong>ses d’ergol. Lesuivi d’une trajectoire naturel<strong>le</strong>, c’est-à-dire une trajectoire sans poussée, est aussi concevab<strong>le</strong>.Un correcteur aurait deux rô<strong>le</strong>s. Le premier serait de suivre la trajectoire désirée <strong>le</strong> plus prèspossib<strong>le</strong> et de ram<strong>en</strong>er la formation à la trajectoire <strong>en</strong> cas d’éloignem<strong>en</strong>t. Le deuxième serait decontrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre deux trajectoires pré-calculées.La commande moda<strong>le</strong> est bi<strong>en</strong> adaptée à notre problème de synthèse de correcteurs car el<strong>le</strong> permetd’exprimer des spécifications (moda<strong>le</strong>s) id<strong>en</strong>tiques et bi<strong>en</strong> compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s sur toute l’orbite. Comm<strong>en</strong>ous verrons plus tard, <strong>le</strong> cas est plus diffici<strong>le</strong> lorsque l’on utilise d’autres techniques de commande,par exemp<strong>le</strong> des techniques ayant recours à la forme standard.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


148 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATION4.5.1 <strong>Commande</strong> moda<strong>le</strong> stationnaireMagni a décrit <strong>le</strong>s principes de la commande moda<strong>le</strong> <strong>en</strong> détail dans [113] <strong>pour</strong> des systèmesstationnaires. Nous <strong>le</strong>s rappelons ici brièvem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> une meil<strong>le</strong>ure compréh<strong>en</strong>sion.On part d’un système sous forme d’état comme suit :ẋ = Ax + Bu (4.26)y = Cxavec A ∈ R n×n , B ∈ R n×m , C ∈ R p×n , x ∈ R n×1 , u ∈ R m×1 , y ∈ R p×1Le correcteur est sous forme de retour d’état, autrem<strong>en</strong>t dit nous supposons que <strong>le</strong> vecteur d’étatx est connu :avecu = Kx (4.27)K ∈ R m×nCette idéalisation n’est pas aussi restrictive qu’el<strong>le</strong> apparaît. D’un côté, il existe des capteurs <strong>pour</strong><strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation mesurant la position et la vitesse relatives, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce.Un fait marquant est que la mesure de vitesse peut, sous certaines conditions, être plus précise quecel<strong>le</strong> de la position. Par ail<strong>le</strong>urs, un observateur, par exemp<strong>le</strong> un observateur de Lu<strong>en</strong>berger [107]peut être utilisé afin d’estimer <strong>le</strong>s états du système.Il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> la dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> :ẋ = (A + BK)x (4.28)Le but de la commande moda<strong>le</strong> est de placer <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres λ i ∈ C, i ∈ {1, . . . , n} de lamatrice d’état <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> A + BK. Contrairem<strong>en</strong>t au retour de sortie, il est possib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>cas d’un retour d’état de placer toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres. Les positions des pô<strong>le</strong>s <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>détermin<strong>en</strong>t son comportem<strong>en</strong>t temporel.Outre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres, il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t concevab<strong>le</strong> d’influ<strong>en</strong>cer <strong>le</strong>s vecteurs propres de la matriceA + BK. Grâce à cela, des contraintes de découplage, par exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre certains <strong>en</strong>trées et certainsmodes, peuv<strong>en</strong>t être imposées.La procédure de synthèse moda<strong>le</strong> se dérou<strong>le</strong> comme suit. Les va<strong>le</strong>urs propres λ i (qui sont soitcomp<strong>le</strong>xes conjuguées, soit réel<strong>le</strong>s) et <strong>le</strong>s vecteurs propres (à droite) v i ∈ C n×1 de la matrice A + BKpeuv<strong>en</strong>t être calculés avec la relation suivante :(A + BK)v i = λ i v i (4.29)On appel<strong>le</strong> w i ∈ C m×1 la direction d’<strong>en</strong>trées associée au vecteur propre v i :w i = Kv i (4.30)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 149Nous introduisons la notation suivante <strong>pour</strong> raccourcir <strong>le</strong>s équations :Il vi<strong>en</strong>t :Λ =⎛⎜⎝V = (v 1 . . . v n )W = (w 1 . . . w n )⎞λ 1 0. ..⎟⎠ (4.31)0 λ navec Λ ∈ C n×n , V ∈ C n×n et W ∈ C m×n ,(A + BK)V = ΛV (4.32)W = KVL’Éq. (4.29) peut être écrite de manière différ<strong>en</strong>te :Le terme Kv i peut être remplacé grâce à l’Éq. (4.30) :(A − λ i I n )v i + BKv i = 0 (4.33)(A − λ i I n )v i + Bw i = 0 (4.34)Cette équation peut être transformée de la manière suivante :(A − λi I n B ) ( v iw i)= 0 (4.35)L’Éq. (4.35) a toujours au moins une solution car il s’agit d’un système d’équations linéaires sousdéterminé.Cep<strong>en</strong>dant, el<strong>le</strong> n’a pas de solution unique. (Ici, nous ne parlons pas du fait que v i et w ine sont jamais uniques car ils peuv<strong>en</strong>t être multipliés avec un même scalaire et rester solution del’Éq. (4.35).)Pour remédier à ce problème, il existe deux possibilités.– premièrem<strong>en</strong>t, nous pouvons calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> noyau de la matrice ( A − λ i I n B ) et choisir <strong>le</strong> vecteur( )vià partir de ce noyau.w i(viw i)∈ Ker ( A − λ i I n B ) (4.36)– deuxièmem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> fait que l’Éq. (4.35) est sous-déterminée introduit m degrés de liberté <strong>pour</strong>imposer des spécifications de découplage. Ces spécifications peuv<strong>en</strong>t être écrites sous la forme<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


150 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONsuivante :(Ei F i) ( v iw i)= g i (4.37)avec E i ∈ R m×n , F i ∈ R m×m , g i ∈ R m×1Il vi<strong>en</strong>t :( A − λi I n BE i F i) (viw i)=( 0g i)(4.38)( )A − λi IMaint<strong>en</strong>ant, la matric<strong>en</strong> Bpeut être inversée, à condition qu’el<strong>le</strong> ne soit pasE i F isingulière. Les vecteurs v i et w i s’obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t alors comme suit :(viw i)=( A − λi I n BE i F i)−1 ( 0g i)(4.39)Dans la suite, nous utiliserons la deuxième manière afin de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s vecteurs v i et w i , avec <strong>le</strong>choix suivant <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s matrices E i et F i et <strong>le</strong> vecteur g i :E i = O m×n , F i = I m et g i = O m×1 (4.40)Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> correcteur peut être calculé de la façon suivante, cf. Éq. (4.32) :K = W V −1 (4.41)4.5.2 <strong>Commande</strong> moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaireIl existe différ<strong>en</strong>tes ext<strong>en</strong>sions ou généralisations de la commande moda<strong>le</strong>, par exemp<strong>le</strong> la commandemoda<strong>le</strong> robuste [101] ou la commande moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaire [110]. Vu l’exist<strong>en</strong>ce d’unmodè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire <strong>pour</strong> la dynamique relative <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique, nous nous servironsde la commande moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaire dans la suite.Cette technique est, <strong>en</strong> principe, id<strong>en</strong>tique à la commande moda<strong>le</strong> standard précédemm<strong>en</strong>t décrite.La principa<strong>le</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre commande moda<strong>le</strong> standard et commande moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaireest que <strong>le</strong> problème et <strong>le</strong>s spécifications (va<strong>le</strong>urs propres et contraintes de découplage) sont sous formed’une représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire.Or, toutes <strong>le</strong>s opérations matriciel<strong>le</strong>s nécessaires, comme l’addition, la multiplication, l’inversionou la concaténation, s’appliqu<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à des représ<strong>en</strong>tations linéaires fractionnaires. La boîte àoutils linéaire fractionnaire permet d’effectuer ces opérations. Il est important à noter que <strong>le</strong> calculdu noyau d’une matrice est une opération qui peut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être effectuée sur des représ<strong>en</strong>tationslinéaires fractionnaires [109].Il n’est pas étonnant que cette méthode de synthèse fournisse un correcteur K sous forme linéairefractionnaire :K = K(∆) = K 22 + K 21 ∆ (I n∆ − K 11 ∆) −1 K 12 (4.42)Cette forme de correcteur a l’avantage, contrairem<strong>en</strong>t à des correcteurs interpolés par exemp<strong>le</strong>,<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 151d’être auto-séqu<strong>en</strong>cée, c’est-à-dire qu’il suffit d’adapter la matrice des paramètres ∆ aux conditionsd’opération actuel<strong>le</strong>s et d’évaluer l’Éq. (4.42).La Fig. 4.9 montre <strong>le</strong> système et <strong>le</strong> correcteur <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Figure 4.9 – Schéma-bloc du système et du correcteur sans consignesPour mettre <strong>en</strong> œuvre une <strong>bouc<strong>le</strong></strong> de suivi de consigne et non pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une <strong>bouc<strong>le</strong></strong> de stabilisation,il faut choisir un <strong>en</strong>droit <strong>pour</strong> injecter la consigne. Pour cela, il existe deux manières différ<strong>en</strong>tes.– la première façon d’injecter la consigne est au niveau des <strong>en</strong>trées comme l’illustre la Fig. 4.10,une technique appelée feed-forward. Ce type de commande est souv<strong>en</strong>t utilisé <strong>pour</strong> réaliser desmanœuvres <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte sur un système mono-satellite. En général, la dim<strong>en</strong>sion du vecteurdes consignes r n’est pas éga<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> du vecteur des <strong>en</strong>trées u. En outre, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>treconsignes r et <strong>en</strong>trées u n’a pas de s<strong>en</strong>s immédiat. Pour cette raison, il faut insérer une matricede précommande H qui multiplie <strong>le</strong> vecteur des consignes r. Cette matrice est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tobt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> calculant l’inverse (ou la pseudo-inverse) du gain statique de la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> afind’obt<strong>en</strong>ir un gain statique unitaire <strong>en</strong>tre consignes r et sorties y ;Figure 4.10 – Schéma-bloc du système et du correcteur. Injection des consignes au niveau des <strong>en</strong>trées– la deuxième façon d’injecter <strong>le</strong>s consignes r est au niveau des états x (cf. Fig. 4.11). Le correcteurK reçoit comme <strong>en</strong>trée la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre états et consignes, x−r. Dans ce cas, il faut absolum<strong>en</strong>tque <strong>le</strong> vecteur des consignes r soit de la même tail<strong>le</strong> que <strong>le</strong> vecteur des états x. En d’autres termes,il faut spécifier une va<strong>le</strong>ur désirée <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s états. Ici, on n’a pas besoin d’une matrice deprécommande H.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


152 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONFigure 4.11 – Schéma-bloc du système et du correcteur. Injection des consignes au niveau des états4.5.3 Application à la dynamique relativeNous avons déjà m<strong>en</strong>tionné <strong>le</strong> principal inconvéni<strong>en</strong>t de la commande moda<strong>le</strong>, celui d’avoir besoindu vecteur d’état x comp<strong>le</strong>t. Nous avons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionné <strong>le</strong>s solutions possib<strong>le</strong>s : introduire unfiltre <strong>pour</strong> estimer <strong>le</strong>s états ou utiliser des capteurs mesurant tous <strong>le</strong>s états.Le but étant d’imposer une dynamique à la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> sur toute l’orbite, c’est-à-dire <strong>pour</strong>tout l’interval<strong>le</strong> ν ∈ [0, 2π], il faut d’abord choisir des spécifications. Un choix qui est souv<strong>en</strong>t fait <strong>en</strong>pratique est de pr<strong>en</strong>dre comme spécification un comportem<strong>en</strong>t du second ordre bi<strong>en</strong> amorti avec ungain statique unitaire. Sa fonction de transfert s’écrit de la manière suivante :G réf,1 axe =ω 2 0s 2 + 2ξ 0 ω 0 s + ω 2 0(4.43)Au niveau de l’amortissem<strong>en</strong>t ξ 0 , il est souhaitab<strong>le</strong> qu’il soit proche de ξ 0 = √ 2/2 ≈ 0, 707 <strong>pour</strong>avoir un bon compromis <strong>en</strong>tre dépassem<strong>en</strong>t de la consigne et temps de réponse. Nous ret<strong>en</strong>ons lava<strong>le</strong>ur ξ 0 = √ 2/2 <strong>pour</strong> la suite.Concernant la pulsation ω 0 , el<strong>le</strong> peut être choisie afin d’obt<strong>en</strong>ir un temps de réponse T rép désiré.Le temps de réponse est <strong>le</strong> temps dont <strong>le</strong> système a besoin <strong>pour</strong> atteindre une va<strong>le</strong>ur de 95 % de laconsigne si cel<strong>le</strong>-ci est un échelon. Si nous choisissons T rép = 3000 s, une va<strong>le</strong>ur raisonnab<strong>le</strong> devantla période orbita<strong>le</strong> d’une orbite de transfert géostationnaire (T = 37462 s), nous pouvons calcu<strong>le</strong>r lapulsation ω 0 grâce à la relation suivante qui est valab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s systèmes du second ordre ayant unamortissem<strong>en</strong>t de ξ 0 = √ 2/2, ainsi que <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s systèmes du premier ordre :ω 0 T rép = 3 (4.44)Il vi<strong>en</strong>t donc :ω 0 = 3/T rép = 10 −3 rad/s (4.45)Les pô<strong>le</strong>s choisis <strong>pour</strong> la dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> sont <strong>le</strong>s suivants :p 1/2 = (− √ 2/2 ± √ 2/2j) · 10 −3 rad/s (4.46)avec j = √ −1 (unité imaginaire)Comme nous voulons imposer une dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> aux trois axes de la dynamique<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 153relative <strong>en</strong> translation, nous pr<strong>en</strong>ons <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce suivant :G réf =⎛⎜⎝ω 2 0s 2 +2ξ 0ω 0s+ω 2 000 0ω 2 0s 2 +2ξ 0ω 0s+ω 2 00 00ω 2 0s 2 +2ξ 0ω 0s+ω 2 0⎞⎟⎠ (4.47)La structure diagona<strong>le</strong> de G réf implique que nous désirons que <strong>le</strong>s dynamiques selon <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tsaxes soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t découplées <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, ce qui n’est pas <strong>le</strong> cas <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte (couplage<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s axes r et c).La Fig. 4.12 illustre la position des pô<strong>le</strong>s choisis <strong>pour</strong> la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> (croix rouges) par rapportà l’é<strong>vol</strong>ution des pô<strong>le</strong>s <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte (points noirs).2 x 10−3 Partie réel<strong>le</strong> [rad/s]1.5Partie imaginaire [rad/s]10.50−0.5−1−1.5−2−1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5x 10 −3Figure 4.12 – Pô<strong>le</strong>s choisis <strong>pour</strong> la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> (croix rouges) par rapport à l’é<strong>vol</strong>ution des pô<strong>le</strong>s<strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte (points noirs)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


154 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONLa Fig. 4.13 montre <strong>le</strong> lieu de Bode (à gauche) et la réponse indiciel<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>cechoisi <strong>pour</strong> un seul axe.0−3 dB1.4Magnitude (dB)−20−40−601.210.81.050.95−800ω 00.6Phase (deg)−45−90−1350.40.2T rép−18010 −4 10 −3 10 −2 10 −100 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000Figure 4.13 – Modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> un seul axe – lieu de Bode (à gauche) et réponse indiciel<strong>le</strong>(à droite)L’application de la synthèse moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaire sur <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modè<strong>le</strong>s linéaires fractionnairesde la dynamique relative <strong>en</strong> translation précédemm<strong>en</strong>t décrits avec <strong>le</strong>s spécifications m<strong>en</strong>tionnéesfournit des correcteurs dont <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s sont détaillées dans <strong>le</strong> Tab. 4.6.Représ<strong>en</strong>tationchoisie <strong>pour</strong> sin νet cos νTab<strong>le</strong> 4.6 – Tail<strong>le</strong> des correcteurs modaux auto-séqu<strong>en</strong>césTail<strong>le</strong> du correcteurà trois axes (r-c-o)Tail<strong>le</strong> du correcteurà deux axes (r-c)Tail<strong>le</strong> du correcteurmono-axe (o)δ 1 = cos ν n δ1 = 66 n δ1 = 16 n δ1 = 6δ 2 = sin ν n δ2 = 12 n δ2 = 4 n δ2 = 0n ∆ = 78 n ∆ = 20 n ∆ = 6δ = tan ν 2n δ = n ∆ = 132 n δ = n ∆ = 64 n δ = n ∆ = 4δ = tan ν 4n δ = n ∆ = 572 n δ = n ∆ = 160 n δ = n ∆ = 24Comme nous l’avons dit, la perturbation due au deuxième harmonique zonal n’est pas prise <strong>en</strong>compte <strong>pour</strong> la synthèse de correcteurs. Il est donc possib<strong>le</strong> de séparer la dynamique selon <strong>le</strong>s axes ret c de cel<strong>le</strong> selon l’axe o. La tail<strong>le</strong>s des matrices des paramètres ∆ des correcteurs obt<strong>en</strong>ues ainsi sontnettem<strong>en</strong>t inférieures à cel<strong>le</strong>s obt<strong>en</strong>ues lorsque l’on effectue la synthèse une seu<strong>le</strong> fois <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s troisaxes.En outre, il est visib<strong>le</strong> que la modélisation utilisant tan ν 4comme paramètre a une tail<strong>le</strong> excessivepar rapport à ce qu’el<strong>le</strong> apporte comme avantage, notamm<strong>en</strong>t la validité du modè<strong>le</strong> (et par conséqu<strong>en</strong>tdu correcteur) sur toute l’orbite et non pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sur une moitié de l’orbite.Nous avons déjà m<strong>en</strong>tionné que la modélisation qui utilise deux paramètres δ 1 = cos ν et δ 2 = sin νa comme seul inconvéni<strong>en</strong>t qu’el<strong>le</strong> n’est pas adaptée à l’analyse de robustesse car l’interdép<strong>en</strong>dance<strong>en</strong>tre sin ν et cos ν n’est pas prise <strong>en</strong> compte. Or, el<strong>le</strong> est une alternative tout à fait valab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>cas de la synthèse moda<strong>le</strong>. De par sa faib<strong>le</strong> tail<strong>le</strong>, c’est cette modélisation que nous ret<strong>en</strong>ons.Pour illustrer la puissance de la commande moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaire, la Fig. 4.14 montrel’erreur commise lors du placem<strong>en</strong>t des pô<strong>le</strong>s, c’est-à-dire l’écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s spécifiés (cf. ci-dessus)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 155et <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>us. Cette erreur, qui est d’une très faib<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur, est principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dueà des imprécisions numériques. Les courbes rouge, b<strong>le</strong>ue et verte montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s erreurs concernant ladynamique complète (axes r, c et o), la dynamique dans <strong>le</strong> plan orbital (axes r et c) et la dynamiquehors plan (axe o), respectivem<strong>en</strong>t. Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, plus <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> est grand, plus l’erreur augm<strong>en</strong>te, ce quisouti<strong>en</strong>t l’hypothèse de l’exist<strong>en</strong>ce d’imprécisions numériques. La constance des pô<strong>le</strong>s, c’est-à-dire <strong>le</strong>respect des spécifications moda<strong>le</strong>s, r<strong>en</strong>d inuti<strong>le</strong> toute analyse de stabilité. En effet, <strong>le</strong> correcteur variantappliqué au système variant r<strong>en</strong>d la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> stationnaire. On peut dire que <strong>le</strong>s variations ducorrecteur comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t cel<strong>le</strong>s du système.2 x 10−11 Erreur partie réel<strong>le</strong> [rad/s]1.5Erreur partie imaginaire [rad/s]10.50−0.5−1−1.5−2−2 −1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5 2x 10 −11Figure 4.14 – Erreur commise lors du placem<strong>en</strong>t des pô<strong>le</strong>s. Tracées sont la dynamique complète (axesr, c et o) <strong>en</strong> rouge, la dynamique dans <strong>le</strong> plan orbital (axes r et c) <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u et la dynamique hors plan(axe o) <strong>en</strong> vertLes Figs. 4.15 et 4.16 illustr<strong>en</strong>t la variation des gains du correcteur <strong>le</strong> long de l’orbite <strong>en</strong> fonctionde l’anomalie vraie ν et du temps t, respectivem<strong>en</strong>t. Les gains du correcteur <strong>pour</strong> la dynamique dans<strong>le</strong> plan orbital (axes r et c) sont tracés <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u tandis que <strong>le</strong>s gains <strong>pour</strong> la dynamique hors plan (axeo) sont tracés <strong>en</strong> vert.4.5.4 Problème de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solutionNous avons déjà vu que <strong>le</strong> calcul du vecteur de commande u nécéssite l’évaluation de l’expressionsuivante :]u =[K 22 + K 21 ∆ (I n∆ − K 11 ∆) −1 K 12 x (4.48)La particularité de cette expression est qu’el<strong>le</strong> conti<strong>en</strong>t l’inversion de la matrice I n∆ − K 11 ∆. Dufait de la prés<strong>en</strong>ce de la matrice des paramètres ∆, la matrice I n∆ − K 11 ∆ n’est pas constante, mais<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


156 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATION0.20.150.10.05K ij(normé)0−0.05−0.1−0.15−0.20 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2ν/πFigure 4.15 – Variations des gains du correcteur <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie. Les gains du correcteur<strong>pour</strong> la dynamique dans <strong>le</strong> plan orbital (axes r et c) sont tracés <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u tandis que <strong>le</strong>s gains<strong>pour</strong> la dynamique hors plan (axe o) sont tracés <strong>en</strong> vert.0.20.150.10.05K ij(normé)0−0.05−0.1−0.15−0.20 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1t/TFigure 4.16 – Variations des gains du correcteur <strong>en</strong> fonction du temps. Les gains du correcteur <strong>pour</strong> ladynamique dans <strong>le</strong> plan orbital (axes r et c) sont tracés <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u tandis que <strong>le</strong>s gains <strong>pour</strong> la dynamiquehors plan (axe o) sont tracés <strong>en</strong> vert.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 157à paramètre variant. En d’autres termes, l’inversion ne peut pas être effectuée au sol, mais doit êtrecalculée par l’ordinateur de bord <strong>en</strong> temps réel. Dans cette section, nous décrirons <strong>le</strong> problème del’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution (angl. well-posedness) plus <strong>en</strong> détail afin de proposer unesolution <strong>en</strong>suite.Inversion directeUne possibilité <strong>pour</strong> évaluer l’Éq. (4.48) est d’effectuer une inversion directe <strong>en</strong> utilisantl’élimination de Gauss-Jordan 9 , par exemp<strong>le</strong>. Il se pose alors la question : sous quel<strong>le</strong>s conditionsla matrice I n∆ − K 11 ∆ est-el<strong>le</strong> inversib<strong>le</strong> ? Magni [110] donne la condition nécessaire et suffisantesuivante :µ(K 11 ) < 1 (4.49)En d’autres termes, la va<strong>le</strong>ur singulière structurée (SSV, angl. structured singular value) de lamatrice K 11 doit être inférieure à 1. Le fait d’utiliser la va<strong>le</strong>ur singulière structurée peut être expliquépar la structure particulière de la matrice ∆. Plus d’informations sur la va<strong>le</strong>ur singulière structuréepeuv<strong>en</strong>t être trouvées dans l’ouvrage [3].Le rayon de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution (angl. well-posedness radius) est l’inverse dela va<strong>le</strong>ur singulière structurée :r WP =1µ(K 11 )(4.50)Si r WP est supérieur à 1, alors la matrice I n∆ − K 11 ∆ n’est jamais singulière, <strong>pour</strong>vu que la normeinfinie de la matrice ∆ soit inférieure à 1 (‖∆‖ ∞ < 1).Le Tab. 4.7 montre <strong>le</strong>s rayons de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution <strong>pour</strong> des correcteurs Kdiffér<strong>en</strong>ts.Représ<strong>en</strong>tationchoisie <strong>pour</strong> sin νet cos νTab<strong>le</strong> 4.7 – Rayons de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solutionRayon du correcteurà trois axes(r-c-o)Rayon du correcteurà deux axes(r-c)Rayon du correcteurmono-axe (o)δ 1 = sin ν 0, 5996 148, 0372 4798, 7δ 2 = cos νδ = tan ν 20, 2016 0, 2022 ∞δ = tan ν 4− # 0, 0875 ∞# La boîte à outil a refusé de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> rayon de well-posedness car n ∆>500.Comme on peut <strong>le</strong> constater dans <strong>le</strong> Tab. 4.7, <strong>le</strong> calcul de la va<strong>le</strong>ur singulière structurée µ et parconséqu<strong>en</strong>t du rayon de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution est lourd et souv<strong>en</strong>t conservatif. Eneffet, il n’est pas possib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s outils numériques disponib<strong>le</strong>s de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> rayon de l’exist<strong>en</strong>ce etde l’unicité du correcteur à trois axes dans <strong>le</strong> cas d’une paramétrisation avec tan ν 4 .En revanche, dans <strong>le</strong> cas d’une paramétrisation avec sin ν et cos ν et de correcteurs distincts <strong>pour</strong><strong>le</strong>s dynamiques dans <strong>le</strong> plan orbital et hors-plan, nous avons la garantie que <strong>le</strong>s correcteurs sont bi<strong>en</strong>posés car <strong>le</strong>s rayons de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution sont largem<strong>en</strong>t supérieurs à 1. À cause9. Wilhelm Jordan (1842 – 1899), mathématici<strong>en</strong> et géomètre al<strong>le</strong>mand<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


158 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONdu conservatisme concernant <strong>le</strong>s calculs de µ(K 11 ), il n’existe pas de garantie qu’un seul correcteur<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois axes est possib<strong>le</strong>.Il existe une autre possibilité afin de vérifier l’exist<strong>en</strong>ce de l’inverse de I n∆ − K 11 ∆. En fait, il fautque la matrice I n∆ − K 11 ∆ soit bi<strong>en</strong> conditionnée <strong>pour</strong> pouvoir être inversée. Le conditionnem<strong>en</strong>td’une matrice M est défini comme rapport <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières maxima<strong>le</strong> et minima<strong>le</strong> :cond(P ) = σ(M)σ(M)(4.51)Un conditionnem<strong>en</strong>t très important signifie que la matrice M est diffici<strong>le</strong> à inverser numériquem<strong>en</strong>t.Un conditionnem<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong>, c’est-à-dire faib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t supérieur à 1, signifie une inversion faci<strong>le</strong> de lamatrice M.La partie gauche de la Fig. 4.17 montre <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t du correcteur à trois axes avec laparamétrisation δ 1 = sin ν et δ 2 = cos ν <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de δ 1 et δ 2 <strong>en</strong>tre −1 et +1. Le petitcerc<strong>le</strong> correspond au rayon de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution. Le grand cerc<strong>le</strong> est <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> unitéet correspond aux va<strong>le</strong>urs intéressantes à cause de la dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre δ 1 et δ 2 (sin 2 ν + cos 2 ν = 1).1x 10 9 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 27 x 109 ν/πδ 2=cosν0.80.60.40.20−0.2−0.4−0.6−0.8161412108642conditionnem<strong>en</strong>t de I−K 11∆654321−1−1 −0.5 0 0.5 1δ 1=sinν0Figure 4.17 – Conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ du correcteur à trois axes avec la paramétrisationδ 1 = sin ν et δ 2 = cos ν. À gauche : conditionnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de δ 1 et δ 2<strong>en</strong>tre −1 et +1. À droite : conditionnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s anomalies vraies <strong>en</strong>tre 0 et 2π.La partie droite de la Fig. 4.17 montre <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ <strong>pour</strong> toutes<strong>le</strong>s anomalies vraies <strong>en</strong>tre 0 et 2π. El<strong>le</strong> ti<strong>en</strong>t compte de la dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre δ 1 et δ 2 . En d’autrestermes, el<strong>le</strong> trace <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t si l’on parcourt <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> unité de la partie gauche dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>sdes aiguil<strong>le</strong>s d’une montre.Dans <strong>le</strong>s deux parties, il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t très é<strong>le</strong>vé, del’ordre de 0.2 · 10 9 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne. En outre, il existe un pic à <strong>en</strong>viron ν = 1, 85π. Ces faits r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t lamatrice I n∆ − K 11 ∆ très diffici<strong>le</strong> à inverser.Dans la suite, nous montrerons <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> cas de correcteurs distincts <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sdynamiques dans <strong>le</strong> plan orbital et hors-plan. La Fig. 4.18 montre <strong>le</strong> correcteur à 2 axes <strong>pour</strong> <strong>le</strong> planorbital. Ici, <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t a des va<strong>le</strong>urs <strong>en</strong>tre 1 et 1, 1 <strong>en</strong>viron. La matrice I n∆ − K 11 ∆ est trèsfaci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t inversib<strong>le</strong>.Quant au correcteur à 1 axe <strong>pour</strong> la dynamique hors-plan, <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>tre 1 et 1, 03,cf. Fig. 4.19.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 15911.110.81.081.10.61.071.09δ 2=cosν0.40.20−0.2−0.41.061.051.041.03conditionnem<strong>en</strong>t de I−K 11∆1.081.071.061.051.04−0.61.021.03−0.81.011.02−1−1 −0.5 0 0.5 1δ 1=sinν1.010 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2ν/πFigure 4.18 – Conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ du correcteur à deux axes avec la paramétrisationδ 1 = sin ν et δ 2 = cos ν. À gauche : conditionnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de δ 1 et δ 2<strong>en</strong>tre −1 et +1. À droite : conditionnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s anomalies vraies <strong>en</strong>tre 0 et 2π.1.0351.03conditionnem<strong>en</strong>t de I−K 11∆1.0251.021.0151.011.00510 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2ν/πFigure 4.19 – Conditionnem<strong>en</strong>t de la matrice I n∆ − K 11 ∆ du correcteur mono-axe avec la paramétrisationδ 1 = sin ν et δ 2 = cos ν. À gauche : conditionnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de δ 1et δ 2 <strong>en</strong>tre −1 et +1. À droite : conditionnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s anomalies vraies <strong>en</strong>tre 0 et 2π.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


160 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONEn conclusion, nous pouvons dire que la matrice I n∆ − K 11 ∆ est inversib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>ursadmissib<strong>le</strong>s de δ 1 et δ 2 si deux correcteurs distincts sont utilisés. Il semb<strong>le</strong> que l’inversion pose unproblème lorsque l’on synthétise un seul correcteur <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois axes. Ceci dit, un seul correcteurpeut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>u par assemblage des deux correcteurs séparés.Inversion itérativeMême si l’inversion directe de la matrice I n∆ − K 11 ∆ est possib<strong>le</strong> <strong>en</strong> principe, el<strong>le</strong> est lourde àfaire sur un ordinateur de bord. Pour cette raison, une solution itérative a été proposée par Magniet al. [110, 114].Cette solution itérative est connue sous <strong>le</strong> nom d’itération de Richardson. El<strong>le</strong> est couramm<strong>en</strong>tutilisée afin de résoudre des systèmes d’équations linéaires. Nous faisons d’abord <strong>le</strong>s deux définitionssuivantes :Q = K 11 ∆ (4.52)b = K 12 xBasé sur ces définitions, nous effectuons l’itération suivante :z k+1 = Qz k + b (4.53)Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, il faut choisir une va<strong>le</strong>ur initia<strong>le</strong> z 0 . Une possibilité est de choisir <strong>le</strong> vecteur nul.Une alternative est l’utilisation de la va<strong>le</strong>ur fina<strong>le</strong> de z qui a été obt<strong>en</strong>ue lors du dernier calcul ducorrecteur.L’itération définie dans l’Éq. (4.53) est répétée jusqu’à converg<strong>en</strong>ce. Le critère d’interruption <strong>pour</strong>raitêtre <strong>le</strong> suivant :‖z k+1 − z k ‖ 2 < ε (4.54)ε est une constante positive de faib<strong>le</strong> tail<strong>le</strong>, par exemp<strong>le</strong> ε = 10 −6 .Enfin, la commande u peut être calculée grâce à l’équation suivante :u = K 22 x + K 21 ∆z (4.55)En régime convergé, <strong>le</strong>s équations suivantes sont vraies :z = Qz + b (4.56)z = (I n∆ − Q) −1 b= (I n∆ − K 11 ∆) −1 K 12 xu = [ K 22 + K 21 ∆(I n∆ − K 11 ∆) −1 ]K 12 xOr, nous observons l’équiva<strong>le</strong>nce <strong>en</strong>tre cette dernière équation et l’expression initia<strong>le</strong> du correcteur,cf. Éq. (4.48).Néanmoins, il se pose la question si et sous quel<strong>le</strong>s conditions l’itération (4.53) converge. Une<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 161conditions nécessaire et suffisante, cf. [72], s’écrit comme suit :ρ(Q) < 1 (4.57)Ici, ρ(Q) est <strong>le</strong> rayon spectral de la matrice Q, c’est-à-dire <strong>le</strong> maximum des modu<strong>le</strong>s des va<strong>le</strong>urspropres de la matrice Q :ρ(Q) = max |λ i (Q)| (4.58)iIl existe d’autres critères, <strong>en</strong> particulier des critères basés sur la va<strong>le</strong>ur singulière structurée,cf. [110]. Or, nous ne développerons pas <strong>le</strong>s autres critères à cause des difficultés liées au calcul de lava<strong>le</strong>ur singulière structurée évoquées ci-dessus.Dans notre cas, il faut que <strong>le</strong> rayon spectral ρ(K 11 ∆) soit inférieur à 1. Comme <strong>pour</strong> <strong>le</strong> conditionnem<strong>en</strong>tde la matrice I n∆ −K 11 ∆, il est possib<strong>le</strong> de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> rayon spectral <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs possib<strong>le</strong>sde δ 1 = sin ν et δ 2 = cos ν.La Fig. 4.20 montre <strong>le</strong> rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur à trois axes <strong>pour</strong> une anomalie vraieν dans l’interval<strong>le</strong> [0, 2π]. Le rayon spectral est supérieur à 1 sur la plupart de l’orbite. En d’autrestermes, l’algorithme d’itération de Richardson ne converge pas à ces <strong>en</strong>droits-là.2rayon spectral de K 11∆1.510.50 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2ν/πFigure 4.20 – Rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur à trois axesLes Figs. 4.21 et 4.22 montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s rayons spectraux ρ(K 11 ∆) des correcteurs dans <strong>le</strong> plan orbita<strong>le</strong>t hors-plan, respectivem<strong>en</strong>t. Ici, <strong>le</strong>s pires cas, c’est-à-dire <strong>le</strong>s rayons spectraux <strong>le</strong>s plus grands, sont<strong>en</strong>viron 0, 7 · 10 −3 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> correcteur dans <strong>le</strong> plan orbital et 2 · 10 −4 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> correcteur hors-plan.Clairem<strong>en</strong>t, l’itération de Richardson ne pose aucun problème de converg<strong>en</strong>ce.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


162 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATION7 x 10−3 ν/π6rayon spectral de K 11∆5432100 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2Figure 4.21 – Rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur à deux axesx 10 −4rayon spectral de K 11∆2100 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2ν/πFigure 4.22 – Rayon spectral ρ(K 11 ∆) du correcteur mono-axe4.5.5 Décomposition <strong>en</strong> une série de FourierAu lieu de stocker <strong>le</strong>s matrices K 11 , K 12 , K 21 et K 22 et d’évaluer l’Éq. (4.48) (page 155), il existeune autre manière de stocker et de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> correcteur. Cette méthode tire profit du caractèrepériodique du système et par conséqu<strong>en</strong>t du correcteur et utilise la développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une série deFourier 10 du correcteur. L’analyse de Fourier est expliquée <strong>en</strong> détail dans l’Annexe F.Nous partons des gains du correcteur tels qu’ils sont illustrés dans la Fig. 4.15 (page 156). Cesgains sont échantillonnés de façon équidistante <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν, <strong>en</strong> d’autres termesnous disposons d’une expression K n = K(ν n ) avec n = 0, . . . , N − 1 et ν n = 2πn/N. Dans la suite,nous utiliserons un nombre impair <strong>pour</strong> N.En utilisant K n , nous calcu<strong>le</strong>rons la série de Fourier :K k =N−1∑n=0avec k = 0, . . . , N − 110. Jean Baptiste Joseph Fourier (1768 – 1830), mathématici<strong>en</strong> et physici<strong>en</strong> françaisK n e − 2πiN kn (4.59)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 163K k est une matrice comp<strong>le</strong>xe avec <strong>le</strong>s mêmes dim<strong>en</strong>sions de K n .Avec un nombre d’échantillons N impair, nous pouvons obt<strong>en</strong>ir K n à partir de K k de la façonsuivante, cf. Annexe F :⎡K n = 1 ⎣K 0 +N(N−1)/2∑k=1( ( )( )) ⎤ 2π2π2R(K k ) cosN kn − 2I(K k ) sinN kn ⎦ (4.60)R(K k ) et I(K k ) sont <strong>le</strong>s parties réel<strong>le</strong> et imaginaire de la matrice comp<strong>le</strong>xe K k .Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong> but n’est pas de recalcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s échantillons K n , mais de calcu<strong>le</strong>r K(ν). Le n correspondantà un ν particulier peut être obt<strong>en</strong>u comme suit :n = N 2π ν (4.61)Il vi<strong>en</strong>t :⎡K(ν) = 1 ⎣K 0 +N(N−1)/2∑k=1(2R(K k ) cos (kν) − 2I(K k ) sin (kν)) ⎦ (4.62)⎤Pour l’instant, l’avantage d’une décomposition <strong>en</strong> une série de Fourier n’est pas <strong>en</strong>core visib<strong>le</strong>.Or, il est possib<strong>le</strong> de tronquer cette série après N ′ < N/2 élém<strong>en</strong>ts :⎡⎤K(ν) = 1 ∑N ′⎣K 0 + (2R(K k ) cos (kν) − 2I(K k ) sin (kν)) ⎦ (4.63)Nk=1Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, une série de Fourier tronquée n’est plus une représ<strong>en</strong>tation exacte de l’é<strong>vol</strong>utiondu correcteur K(ν) <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν. Par ail<strong>le</strong>urs, la série de Fourier complète n’estpas exacte car nous n’avons utilisé qu’un nombre fini d’échantillons <strong>pour</strong> la calcu<strong>le</strong>r.La question se pose de savoir combi<strong>en</strong> d’information est perdue lors de la troncature. La Fig. 4.23illustre l’é<strong>vol</strong>ution d’un gain particulier du correcteur K(ν) <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie <strong>pour</strong> deslongueurs différ<strong>en</strong>tes de la série de Fourier. Il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s résultats ne sont pas satisfaisants,c’est-à-dire que l’écart <strong>en</strong>tre l’é<strong>vol</strong>ution exacte et l’é<strong>vol</strong>ution approximée du gain est important, jusqu’àN ′ = 2 <strong>en</strong>viron. À partir de N ′ = 4, l’écart est presque invisib<strong>le</strong>.L’approximation des gains du correcteur par une série de Fourier tronquée peut servir à simplifierla représ<strong>en</strong>tation du correcteur. En particulier, il n’est plus nécessaire d’inverser une matrice, nidirectem<strong>en</strong>t, ni par itération. Les calculs se réduis<strong>en</strong>t à des évaluations des fonctions trigonométriquessin(kν) et cos(kν) et des multiplications et additions.Quant aux besoins de mémoire, la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire est cont<strong>en</strong>ue dans <strong>le</strong>s quatrematrices suivantes :K 11 ∈ R n∆×n∆ (4.64)K 12 ∈ R n∆×nK 21 ∈ R m×n∆K 22 ∈ R m×n<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


164 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONgain(N = 0)gain(N = 1)gain(N = 2)gain(N = 3)gain(N = 4)0−0.1−0.20−0.1−0.20−0.1−0.20−0.1−0.20−0.1−0.20 0.5 1 1.5 2Anomalie vraie ν/πerreur(N = 0)erreur(N = 1)erreur(N = 2)erreur(N = 3)erreur(N = 4)0.20−0.20.050−0.055 x 10−30−55 x 10−40−52 x 10−110−20 1 2Anomalie vraie ν/πFigure 4.23 – Approximation d’un gain scalaire du correcteur à l’aide d’une série de Fouriertronquée. À gauche : comparaison de l’é<strong>vol</strong>ution exacte du gain (ligne rouge tiretée) avec l’approximation(ligne b<strong>le</strong>ue continue) <strong>pour</strong> des longueurs différ<strong>en</strong>tes de la série de Fourier. À droite : erreurcommise par l’approximationAu total, n 2 ∆ + n ∆(n + m) + mn nombres réels sont nécessaires.La série de Fourier tronquée demande de stocker <strong>le</strong>s matrices suivantes :K 0 ∈ R m×n (4.65)K k ∈ C m×n , k = 1, . . . , N ′Au total, mn(2N ′ + 1) nombres réels sont à stocker.Le Tab. 4.8 montre <strong>le</strong>s besoins de mémoire <strong>pour</strong> stocker <strong>le</strong>s correcteurs sous forme de représ<strong>en</strong>tationlinéaire fractionnaire (<strong>en</strong> utilisant δ 1 = sin ν et δ 2 = cos ν) et sous forme de série de Fourier (avecN ′ = 4 et N ′ = 8). Les nombres indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong> nombre de scalaires à stocker <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tesalternatives.Clairem<strong>en</strong>t, la représ<strong>en</strong>tation avec une série de Fourier est plus avantageuse <strong>en</strong> termes de consommationde mémoire si l’on a <strong>le</strong> droit de tronquer la série après N ′ = 8 ou même N ′ = 4 harmoniquescomme <strong>le</strong> suggère la Fig. 4.23.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 165Tab<strong>le</strong> 4.8 – Comparaison des besoins de mémoire (nombre de scalaires à stocker) d’un correcteurLFT avec un correcteur sous forme d’une série de Fourier avec différ<strong>en</strong>ts nombres d’harmoniques(N ′ = 4 et N ′ = 8)Type de correcteur m n n ∆ LFT Fourier Fourier(N ′ = 4) (N ′ = 8)Comp<strong>le</strong>t (3 axes) 3 6 78 6804 162 306Dans <strong>le</strong> plan orbital (2 axes) 2 4 20 528 72 136Hors-plan (1 axe) 1 2 6 56 18 344.5.6 Analyse de stabilitéMême si la stabilité du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> semb<strong>le</strong> garantie par <strong>le</strong> fait que l’on place despô<strong>le</strong>s dont l’<strong>en</strong>droit ne varie pas <strong>le</strong> long de l’orbite, il peut se prés<strong>en</strong>ter <strong>le</strong> cas contraire. En effet, ilpeut être avantageux de vouloir imposer une dynamique à paramètre variant <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, parexemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> imposer des spécifications différ<strong>en</strong>tes <strong>pour</strong> l’apogée et <strong>le</strong> périgée. Le système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong><strong>fermée</strong> devi<strong>en</strong>t alors un système à paramètre variant dont la stabilité n’est pas garantie.En outre, <strong>le</strong>s techniques que nous avons proposées afin d’implanter <strong>le</strong> correcteur plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t,c’est-à-dire l’inversion par itération et <strong>le</strong>s séries de Fourier, font que la dynamique réel<strong>le</strong> ne correspondplus exactem<strong>en</strong>t à la dynamique spécifiée.Par conséqu<strong>en</strong>t, il faut disposer d’une méthode <strong>pour</strong> vérifier la stabilité de la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Commeil s’agit d’un système à paramètre variant, mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t périodique, l’analyse de Floquet 11 est unoutil puissant <strong>pour</strong> réaliser l’objectif d’analyser la stabilité. Cet outil a démontré ses capacités dansdes applications réel<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des hélicoptères [119]. Il existe même une ext<strong>en</strong>sion dela méthode afin d’effectuer des analyses de robustesse vis-à-vis d’incertitudes structurées de systèmespériodiques, cf. [89].L’analyse de Floquet est décrite <strong>en</strong> détail dans l’Annexe G. El<strong>le</strong> exige une dynamique linéairede la forme suivante :dx = A(t)x (4.66)dtLa matrice de transition R = Φ(t 0 + T, t 0 ) ∈ R n×n <strong>en</strong>tre un instant initial t 0 et un deuxièmeinstant avec un décalage d’une période (orbite) t 0 + T peut faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ue par intégrationdu système d’équations différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s suivant :ddt Φ(t, t 0) = A(t)Φ(t, t 0 ) (4.67)La condition initia<strong>le</strong> est Φ(t 0 , t 0 ) = I n . Le choix de l’instant t 0 est sans importance <strong>pour</strong> l’analysede la stabilité de la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Les va<strong>le</strong>urs propres µ k , k = 1, . . . , n, de la matrice R que l’on appel<strong>le</strong> multiplicateurs caractéristiquespermett<strong>en</strong>t de conclure la stabilité ou non-stabilité du système. En fait, <strong>le</strong> système eststab<strong>le</strong> si et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t si <strong>le</strong>s multiplicateurs caractéristiques µ k se trouv<strong>en</strong>t sans exception à l’intérieurdu cerc<strong>le</strong> unité. En d’autres termes, il faut que <strong>le</strong>urs modu<strong>le</strong>s |µ k | soi<strong>en</strong>t inférieurs à 1.11. Achil<strong>le</strong> Marie Gaston Floquet (1847 – 1920), mathématici<strong>en</strong> français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


166 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONLe Tab. 4.9 indique <strong>le</strong>s multiplicateurs caractéristiques <strong>pour</strong> des cas différ<strong>en</strong>ts. Le premier cas est<strong>le</strong> calcul du correcteur par inversion directe qui représ<strong>en</strong>te <strong>le</strong> cas de référ<strong>en</strong>ce. Clairem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s multiplicateurscaractéristiques se trouv<strong>en</strong>t à l’intérieur du cerc<strong>le</strong> unité et <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> eststab<strong>le</strong>. On constate des marges de stabilité très importantes, ce qui peut être expliqué avec l’amortissem<strong>en</strong>tchoisi (ξ 0 = √ 2/2) et <strong>le</strong> rapport important <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> temps de réponse <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>(T rép = 3000 s) et la période orbita<strong>le</strong> (T = 37462 s).Tab<strong>le</strong> 4.9 – Analyse de Floquet. Multiplicateurs caractéristiques µ k <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts types de calculdu correcteurType de calcul Multiplicateurs caractéristiques µ k |µ k |LFT, inversion directe 8.9532 · 10 −13 ± 3.8393 · 10 −12 i 3.9423 · 10 −128.9443 · 10 −13 ± 3.8390 · 10 −12 i 3.9423 · 10 −12LFT, inversion itérative, N = 0 −8.2916 · 10 −8 8.2916 · 10 −8(0 itérations) −2.3898 · 10 −8 2.3898 · 10 −8−1.6960 · 10 −16 + 1.5114 · 10 −16 i 2.2717 · 10 −16LFT, inversion itérative, N = 1 1.2085 · 10 −4 1.2085 · 10 −4(1 itération) 2.9358 · 10 −13 2.9358 · 10 −137.1363 · 10 −16 7.1363 · 10 −163.7933 · 10 −15 3.7933 · 10 −15LFT, inversion itérative, N = 2 −9.4718 · 10 −12 9.4718 · 10 −12(2 itérations) 5.4757 · 10 −12 5.4757 · 10 −122.3505 · 10 −12 2.3505 · 10 −12−1.3580 · 10 −12 1.3580 · 10 −12LFT, inversion itérative, N = 3 3.6523 · 10 −12 + 1.1858 · 10 −12 i 3.8400 · 10 −12(3 itérations) 3.4996 · 10 −12 + 9.2213 · 10 −13 i 3.6190 · 10 −12LFT, inversion itérative, N = 4 8.9532 · 10 −13 + 3.8393 · 10 −12 i 3.9423 · 10 −12(4 itérations) 8.9443 · 10 −13 + 3.8390 · 10 −12 i 3.9418 · 10 −12Fourier, N ′ = 0 3.8840 · 10 −8 3.8840 · 10 −81.8869 · 10 −8 1.8869 · 10 −81.3846 · 10 −16 ± 1.5577 · 10 −16 i 2.0841 · 10 −16Fourier, N ′ = 1 −1.9481 · 10 −8 1.9481 · 10 −8−2.2242 · 10 −12 2.2242 · 10 −121.1715 · 10 −13 1.1715 · 10 −131.8862 · 10 −14 1.8862 · 10 −14Fourier, N ′ = 2 −2.2206 · 10 −12 ± 4.4706 · 10 −12 i 4.9917 · 10 −12−1.1968 · 10 −12 ± 2.3523 · 10 −12 i 2.6393 · 10 −12Fourier, N ′ = 3 8.2880 · 10 −13 ± 3.6723 · 10 −12 i 3.7647 · 10 −128.6689 · 10 −13 ± 3.5844 · 10 −12 i 3.6877 · 10 −12Fourier, N ′ = 4 8.9532 · 10 −13 ± 3.8393 · 10 −12 i 3.9423 · 10 −128.9443 · 10 −13 ± 3.8390 · 10 −12 i 3.9418 · 10 −12Ensuite, <strong>le</strong> Tab. 4.9 montre 5 cas utilisant l’inversion itérative. Dans <strong>le</strong> cas de l’inversion itérative,il faut absolum<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> nombre d’itérations soit prédéterminé. Un critère d’interruption comme celuidonné par l’Éq. (4.54) n’est pas admissib<strong>le</strong> parce que <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> serait non-linéaire.En effet, <strong>le</strong> nombre d’itérations et par conséqu<strong>en</strong>t l’expression du correcteur dép<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t des étatsdu système. En revanche, un nombre fixe N d’itérations donne l’expression suivante du correcteur :u =[K 22 + K 21 ∆]N∑Q k K 12 x (4.68)k=0<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 167Cette expression est linéaire et permet une analyse de Floquet. Le Tab. 4.9 révè<strong>le</strong> que mêmesans une seu<strong>le</strong> itération, <strong>le</strong> correcteur stabilise <strong>le</strong> système. Néanmoins, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des multiplicateurscaractéristiques sont très loin des va<strong>le</strong>urs correspondant à l’inversion directe. À partir de 4 itérations,l’écart <strong>en</strong>tre l’inversion directe et l’inversion par itération n’est plus visib<strong>le</strong>.Le Tab. 4.9 montre éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s multiplicateurs caractéristiques <strong>pour</strong> une implantation du correcteursous forme de séries de Fourier. Ici, il n’est plus possib<strong>le</strong> de distinguer <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des va<strong>le</strong>ursobt<strong>en</strong>ues avec l’inversion directe à partir d’une inclusion de N ′ = 4 harmoniques.L’analyse de Floquet nous a permis de tester la stabilité de la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> synthétisée <strong>en</strong>utilisant des méthodes avancées d’implantation du correcteur. Les va<strong>le</strong>urs des multiplicateurs caractéristiquesde la matrice R ne donn<strong>en</strong>t pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une garantie de stabilité, mais peuv<strong>en</strong>téga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t aider à étudier l’écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s performance des différ<strong>en</strong>tes méthodes.4.5.7 SimulationsPour <strong>le</strong>s simulations, nous avons choisi l’injection des consignes r au niveau des états x, cf. Fig. 4.11(page 152) car c’est la structure qui gère <strong>le</strong> mieux <strong>le</strong> cas du suivi d’une orbite naturel<strong>le</strong>. Cep<strong>en</strong>dant,comme nous l’avons déjà évoqué, il ne suffit pas de spécifier <strong>le</strong>s positions relatives désirées, maiséga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s vitesses relatives désirées.La trajectoire de référ<strong>en</strong>ce est composée de trois parties, dure trois périodes orbita<strong>le</strong>s et est illustréedans la Fig. 4.24 comme courbe verte tiretée.100position <strong>en</strong>r [m]0−100−200500position <strong>en</strong>c [m]0−5001position <strong>en</strong>o [m]0−10 0.5 1 1.5 2 2.5 3nombre d’orbitesFigure 4.24 – Suivi d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce. La référ<strong>en</strong>ce est montrée <strong>en</strong> vert tireté et latrajectoire contrôlée comme courbe b<strong>le</strong>ue continue.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


168 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONP<strong>en</strong>dant la première orbite qui comm<strong>en</strong>ce au périgée, il s’agit de suivre une trajectoire naturel<strong>le</strong>qui comm<strong>en</strong>ce à un écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux satellites de 50 m selon l’axe r (r(0) = 50 m). Les satellitespossèd<strong>en</strong>t une vitesse relative non nul<strong>le</strong> selon l’axe c (ċ(0) ≠ 0). Nous avons utilisé la relation suivanteprés<strong>en</strong>tée par Til<strong>le</strong>rson et How [171] <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir un mouvem<strong>en</strong>t périodique naturel :ċ(0)r(0)n(2 + e)= −(4.69)(1 + e) 1/2 (1 − e) 3/2Au début de la deuxième orbite, la consigne change, et il s’agit de suivre une trajectoire naturel<strong>le</strong>dont <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs initia<strong>le</strong>s sont doublées par rapport à la trajectoire précéd<strong>en</strong>te. La troisième orbitecomporte la même consigne que la deuxième.Le suivi de trajectoires naturel<strong>le</strong>s est très courant dans <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation car il permet deminimiser <strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>ses d’ergols. Le but principal du correcteur est donc d’effectuer <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre la première trajectoire naturel<strong>le</strong> et la deuxième. La Fig. 4.24 illustre comm<strong>en</strong>t ce changem<strong>en</strong>tse dérou<strong>le</strong>.La Fig. 4.25 montre la trajectoire contrôlée <strong>en</strong> deux dim<strong>en</strong>sions. Les deux trajectoires naturel<strong>le</strong>spériodiques sont bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong>s, ainsi que <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux au début de la deuxième orbite.250200150100Position <strong>en</strong> c [m]500−50<strong>le</strong>aderdépartfollower−100−150−200−250−150 −100 −50 0 50 100Position <strong>en</strong> r [m]Figure 4.25 – Suivi d’une trajectoire de référ<strong>en</strong>ce, illustration <strong>en</strong> deux dim<strong>en</strong>sions.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.5 Contrô<strong>le</strong> modal auto-séqu<strong>en</strong>cé 169La Fig. 4.26 montre <strong>le</strong>s commandes utilisées <strong>pour</strong> effectuer la manœuvre.commande <strong>en</strong>r [m/s 2 ]2 x 10−410−1commande <strong>en</strong>c [m/s 2 ]2 x 10−40−2commande <strong>en</strong>o [m/s 2 ]10−10 0.5 1 1.5 2 2.5 3nombre d’orbitesFigure 4.26 – <strong>Commande</strong>s utilisées <strong>pour</strong> suivre une trajectoire de référ<strong>en</strong>ceEnfin, la Fig. 4.27 montre l’erreur <strong>en</strong>tre la trajectoire de référ<strong>en</strong>ce et la trajectoire contrôlée. Laversion agrandie (à droite) illustre la faib<strong>le</strong> déviation de la trajectoire de référ<strong>en</strong>ce après l’accomplissem<strong>en</strong>tde la manœuvre de changem<strong>en</strong>t de trajectoire naturel<strong>le</strong>. L’erreur, qui est inférieure à unmillimètre, est minuscu<strong>le</strong> devant <strong>le</strong>s amplitudes des consignes.erreur <strong>en</strong>r [m]erreur <strong>en</strong>c [m]500−50−100100500−50erreur <strong>en</strong>r [m]erreur <strong>en</strong>c [m]1 x 10−30−11 x 10−30−11erreur <strong>en</strong>o [m]0−10 0.5 1 1.5 2 2.5 3nombre d’orbiteserreur <strong>en</strong>o [m]0−10 0.5 1 1.5 2 2.5 31 x 10−3 nombre d’orbitesFigure 4.27 – Erreur <strong>en</strong>tre la trajectoire de référ<strong>en</strong>ce et la trajectoire contrôlée. À gauche : versionnorma<strong>le</strong>, à droite : version agrandie<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


170 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONDes simulations ont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été faites qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte l’effet du deuxième harmoniquezonal. Cep<strong>en</strong>dant, nous n’avons pas tracé <strong>le</strong>s courbes car il n’est pas possib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s distinguer du cassans perturbation.4.5.8 BilanDans cette section, nous avons prés<strong>en</strong>té l’application de la synthèse moda<strong>le</strong> linéaire fractionnaireau problème du contrô<strong>le</strong> de la position relative <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique. Le correcteur varie <strong>en</strong>fonction de l’anomalie vraie ν. Nous avons montré comm<strong>en</strong>t des problèmes d’implantation peuv<strong>en</strong>têtre surmontés. La pertin<strong>en</strong>ce de cette méthode de synthèse a été montrée grâce à des simulations.4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ceDans cette section, nous prés<strong>en</strong>terons une deuxième méthode afin de contrô<strong>le</strong>r la dynamique relative<strong>en</strong> translation. Cette méthode n’a pas recours au modè<strong>le</strong> linéaire fractionnaire de la dynamique.Un souci très important dans la synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un système à paramètre variant estde garantir un comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> qui remplisse <strong>le</strong>s spécifications, comme par exemp<strong>le</strong>la dynamique constante correspondant à un deuxième ordre bi<strong>en</strong> amorti que nous avons vue dans lasection relative à la commande moda<strong>le</strong>.L’idée principa<strong>le</strong> dans cette deuxième approche est d’utiliser un modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce décrivant <strong>le</strong>comportem<strong>en</strong>t souhaité <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. La synthèse H 2 sera utilisée afin d’obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s correcteurs.La synthèse H 2 est une méthode de commande optima<strong>le</strong>. En fait, el<strong>le</strong> minimise la norme H 2 dutransfert <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées exogènes (bruits, consignes, etc.) et <strong>le</strong>s sorties contrôlées.Plus de détails sur la signification de la norme H 2 , ainsi que sur la synthèse H 2 , sont disponib<strong>le</strong>s dansl’Annexe H.4.6.1 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul point sur l’orbiteNous considérerons <strong>pour</strong> l’instant un seul point sur l’orbite, c’est-à-dire que la dynamique estsupposée constante, correspondant à une anomalie vraie ν fixée. L’ext<strong>en</strong>sion de l’approche à un systèmeà paramètre variant sera prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong>suite. L’anomalie vraie ν choisie <strong>pour</strong> l’illustration de la synthèsed’un correcteur <strong>pour</strong> un seul point sur l’orbite sera ν = 0, <strong>en</strong> d’autres termes <strong>le</strong> périgée de l’orbite.La Fig. 4.28 illustre <strong>le</strong> schéma bloc utilisé <strong>pour</strong> la synthèse H 2 . Il existe plusieurs particularitésqui distingu<strong>en</strong>t ce schéma d’un schéma de s<strong>en</strong>sibilité mixte.Tout d’abord, <strong>le</strong> correcteur K(s) est un correcteur à deux degrés de liberté, cf. [112]. En d’autrestermes, <strong>le</strong> correcteur possède deux <strong>en</strong>trées, <strong>le</strong> vecteur des consignes r et <strong>le</strong> vecteurs des sorties dusystème y. L’approche habituel<strong>le</strong> est d’avoir la différ<strong>en</strong>ce r − y <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s consignes r et <strong>le</strong>s sorties yà l’<strong>en</strong>trée du correcteur. Or, l’approche à deux degrés de liberté est plus généra<strong>le</strong> et nous permettranotamm<strong>en</strong>t de remplir nos objectifs.Nous avons pris <strong>le</strong>s positions relatives des satellites comme sorties car <strong>le</strong>s positions relatives sontfaci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t mesurab<strong>le</strong>s grâce à des capteurs GPS, par exemp<strong>le</strong>. Nous supposons que <strong>le</strong>s vitesses nesont pas mesurées. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, notre approche est généralisab<strong>le</strong> afin de t<strong>en</strong>ir compte d’un autre<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de sorties.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce 171Figure 4.28 – Schéma bloc de synthèseEn outre, <strong>le</strong> schéma de synthèse conti<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce G réf (s). Ce modè<strong>le</strong> correspond àla dynamique souhaitée <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> :G réf (s) =ω 2 0s 2 + 2ξ 0 ω 0 s + ω 2 0· I 3 (4.70)Comme dans <strong>le</strong> cas de la commande moda<strong>le</strong> de la section précéd<strong>en</strong>te, nous avons choisi une dynamiquedu second ordre avec une pulsation ω 0 = 10 −3 rad/s et un amortissem<strong>en</strong>t ξ 0 = √ 2/2.La représ<strong>en</strong>tation d’état s’écrit comme suit :⎡⎤[] −2ξω · I p −ω 2 · I p ω 2 · I pA réf B réf ⎢⎥= ⎣ I p O p O p ⎦ (4.71)C réf D réfO p I p O pIci, O p et I p sont <strong>le</strong>s matrices nul<strong>le</strong> et d’id<strong>en</strong>tité de dim<strong>en</strong>sion p, respectivem<strong>en</strong>t.La sortie du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce est soustraite de la sortie y du système asservi. Cette différ<strong>en</strong>ceest pondérée par la fonction de transfert W 3 (s) dont la va<strong>le</strong>ur est la suivante :W 3 (s) = 10 3 · I 3 (4.72)La forte va<strong>le</strong>ur de W 3 (s) garantit un bon suivi du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce. En effet, si la sortie contrôléez 3 était nul<strong>le</strong>, <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> serait id<strong>en</strong>tique au modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce.En réalité, ce n’est pas <strong>le</strong> cas parce qu’il faut d’autres sorties contrôlées que z 3 et d’autres <strong>en</strong>tréesexogènes que r afin de pouvoir appliquer la synthèse H 2 , cf. <strong>le</strong>s hypothèses m<strong>en</strong>tionnées dans l’AnnexeH.Nous introduirons deux <strong>en</strong>trées exogènes supplém<strong>en</strong>taires, w u et w y , qui correspond<strong>en</strong>t à des bruitsd’<strong>en</strong>trée et de mesure, respectivem<strong>en</strong>t. Dans notre cas et à défaut de va<strong>le</strong>urs précises <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>sités<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


172 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONspectra<strong>le</strong>s des bruits, <strong>le</strong>s pondérations W u (s) et W y (s) sont définies comme suit :W u (s) = 10 −3 · I 3 (4.73)W y (s) = 10 −3 · I 3Enfin, nous pénalisons <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées u et <strong>le</strong>s sorties y avec <strong>le</strong>s pondérations W 1 (s) et W 2 (s) commedans un schéma de s<strong>en</strong>sibilité mixte :W 1 (s) = 10 6 · I 3 (4.74)W 2 (s) = 10 −3 · I 3La pondération sur u est très forte afin de limiter la pulsation des pô<strong>le</strong>s du correcteur. Lapondération sur y est faib<strong>le</strong> et sert principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à obt<strong>en</strong>ir un problème d’optimisation H 2 bi<strong>en</strong>posé.Basé sur ce schéma de synthèse, un correcteur est synthétisé. Nous raisonnerons dans la suite avec<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières des principa<strong>le</strong>s fonctions de transfert.La partie haute de la Fig. 4.29, par exemp<strong>le</strong>, montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières du transfert <strong>en</strong>tre laconsigne r et la sortie y. La courbe b<strong>le</strong>ue continue correspond au système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, tandisque la courbe verte tiretée apparti<strong>en</strong>t au modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce choisi.Singular Values (dB)0−10−20−30−40−50Singular Values−6010 −4 10 −3 10 −2Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Singular Values (dB)−50−55−60−65−70−75Singular Values−8010 −4 10 −3 10 −2Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Figure 4.29 – Va<strong>le</strong>urs singulières du transfert <strong>en</strong>tre la consigne r et la sortie y. En haut : système<strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>en</strong> b<strong>le</strong>u continu, modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> vert tireté. En bas : erreur <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deuxtransfertsNous pouvons observer que la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux cas <strong>en</strong> termes des va<strong>le</strong>urs singulières esttrès faib<strong>le</strong>, c’est-à-dire que <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> est très proche du comportem<strong>en</strong>t désiré. Ceciest illustré de façon plus impressionnante dans la partie basse de la Fig. 4.29 qui montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce 173singulières de l’erreur <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux transferts, celui <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> et celui du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce.L’erreur maxima<strong>le</strong> est située à proximité de −60 dB, c’est-à-dire à <strong>en</strong>viron 0, 1 %.Par conséqu<strong>en</strong>t, la norme H 2 optima<strong>le</strong> a un va<strong>le</strong>ur d’<strong>en</strong>viron 9, 76 · 10 −1 . Les contributions <strong>le</strong>s plusimportantes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des sorties contrôlées z 1 et z 3 . z 2 est négligeab<strong>le</strong> devant <strong>le</strong>s autres.La partie haute de la Fig. 4.30 montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières du correcteur K(s), c’est-à-dire du( ) rtransfert <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> vecteur et <strong>le</strong> vecteur u. Dans <strong>le</strong>s parties du milieu et <strong>en</strong> bas de la Fig. 4.30, <strong>le</strong>syva<strong>le</strong>urs singulières des parties gauche et droite du correcteur sont représ<strong>en</strong>tées séparém<strong>en</strong>t, c’est-à-dire<strong>le</strong>s transferts <strong>en</strong>tre r et u et <strong>en</strong>tre y et u, respectivem<strong>en</strong>t. Un fait marquant est que <strong>le</strong> transfert <strong>en</strong>trer et u est très proche d’un deuxième ordre <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s fréqu<strong>en</strong>ces basses.Singular Values (dB)Singular Values (dB)Singular Values (dB)−60−80Singular Values−10010 −4 10 −3 10 −2 10 −1 10 0−50−100Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Singular Values−15010 −4 10 −3 10 −2 10 −1 10 0−60−80Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Singular Values−10010 −4 10 −3 10 −2 10 −1 10 0Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Figure ( ) 4.30 – Va<strong>le</strong>urs singulières du correcteur K(s). En haut : correcteur comp<strong>le</strong>t – transfert <strong>en</strong>treret u. Au milieu : partie gauche du correcteur – transfert <strong>en</strong>tre r et u. En bas : partie droiteydu correcteur – transfert <strong>en</strong>tre y et u.Un autre aspect important est la va<strong>le</strong>ur du gain statique (DC, angl. DC gain ou direct-currectgain), <strong>en</strong>(d’autres termes ) la va<strong>le</strong>ur du transfert <strong>en</strong>tre r et y à fréqu<strong>en</strong>ce nul<strong>le</strong>. Le gain statique d’unA Bsystèmes’obti<strong>en</strong>t grâce à l’équation suivante :C DDC = D − CA −1 B (4.75)Le gain statique a une grande importance <strong>pour</strong> <strong>le</strong> suivi d’une référ<strong>en</strong>ce car nous n’avons pas prévud’action intégra<strong>le</strong> afin d’annu<strong>le</strong>r l’erreur <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t. Nous obt<strong>en</strong>ons <strong>le</strong>s matrices suivantes<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


174 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATION<strong>pour</strong> <strong>le</strong> gain statique et l’erreur <strong>en</strong>tre la matrice d’id<strong>en</strong>tité et <strong>le</strong> gain statique :DC =I 3 − DC =⎛⎝⎛⎝9, 9896 · 10 −1 −5, 7551 · 10 −5 0⎞5, 7551 · 10 −5 9, 9899 · 10 −1 0 ⎠ (4.76)1, 0367 · 10 −3 5, 7551 · 10 −5 0⎞−5, 7551 · 10 −5 1, 0076 · 10 −3 0 ⎠L’erreur commise <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s référ<strong>en</strong>ces r et <strong>le</strong>s sorties y est de l’ordre de 10 −3 .Le couplage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s axes r et c et presque négligeab<strong>le</strong>.Afin de mieux compr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong>s répercussions du schéma de synthèse inhabituel sur la structure ducorrecteur, il faut regarder att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s matrices du correcteur. Comme l’indique l’Annexe H, uncorrecteur issu d’une synthèse H 2 est toujours sous forme d’un filtre de Kalman.Or, il s’avère que <strong>le</strong>s deux matrices définissant <strong>le</strong> correcteur, <strong>le</strong> gain de Kalman K f et <strong>le</strong> gainde retour d’état K c , possèd<strong>en</strong>t une structure particulière. La matrice K f par exemp<strong>le</strong> est strictem<strong>en</strong>tdiagona<strong>le</strong> par blocs. Ceci nous permet d’écrire <strong>le</strong> correcteur différemm<strong>en</strong>t afin de pouvoir compr<strong>en</strong>dreson fonctionnem<strong>en</strong>t.La Fig. 4.31 montre la structure du correcteur. A G , B G et C G sont <strong>le</strong>s matrices du système <strong>en</strong><strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte G(s), tandis que A réf et B réf sont <strong>le</strong>s matrices du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce G réf (s). Il estvisib<strong>le</strong> dans la Fig. 4.31 que <strong>le</strong> correcteur se décompose <strong>en</strong> deux parties. En effet, <strong>le</strong>s transferts <strong>en</strong>trer et u (appelé ≪ partie gauche ≫ précédemm<strong>en</strong>t) et <strong>en</strong>tre y et u (appelé ≪ partie droite ≫) sont<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t découplés. Le transfert <strong>en</strong>tre r et u représ<strong>en</strong>te un feed-forward, tandis que <strong>le</strong> transfert<strong>en</strong>tre y et u est un feedback (retour).Figure 4.31 – Structure du correcteur<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce 175Cette analyse a révélé <strong>le</strong> principe de ce correcteur et du schéma de synthèse associé. La partiefeedback stabilise <strong>le</strong> système et impose une dynamique rapide, mais ne garantit pas <strong>en</strong>core uncomportem<strong>en</strong>t favorab<strong>le</strong> comme celui du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce. Le rô<strong>le</strong> du feed-forward est alors deconditionner la consigne r et d’imposer un comportem<strong>en</strong>t proche du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce.Le Tab. 4.10 montre <strong>le</strong>s positions des pô<strong>le</strong>s du correcteur et souligne <strong>en</strong>core une fois ce qui vi<strong>en</strong>td’être dit sur la structure du correcteur. En fait, <strong>le</strong>s trois paires de pô<strong>le</strong>s <strong>le</strong>nts (1-6) apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aufeed-forward et correspond<strong>en</strong>t par conséqu<strong>en</strong>t aux pô<strong>le</strong>s du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce. Les trois paires depô<strong>le</strong>s rapides (7-12) représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la dynamique du feedback. Ceci peut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t se justifier par <strong>le</strong> faitque <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce sont ingouvernab<strong>le</strong>s par u et inobservab<strong>le</strong>s par y dans la formestandard associée à ce problème de commande et par <strong>le</strong>s propriétés généra<strong>le</strong>s de la forme standard(cf. Chapitre 6 dans la Réf. [3]).Tab<strong>le</strong> 4.10 – Pô<strong>le</strong>s du correcteur K(s)No.position du pô<strong>le</strong>1- 2 −7, 0711 · 10 −4 ± 7, 0711 · 10 −4 i3- 4 −7, 0711 · 10 −4 ± 7, 0711 · 10 −4 i5- 6 −7, 0711 · 10 −4 ± 7, 0711 · 10 −4 i7- 8 −4, 4736 · 10 −2 ± 4, 6213 · 10 −2 i9-10 −4, 4735 · 10 −2 ± 4, 3244 · 10 −2 i11-12 −4, 4693 · 10 −2 ± 4, 4707 · 10 −2 iUn fait intéressant supplém<strong>en</strong>taire concerne <strong>le</strong>s matrices K c,1 et K c,2 , qui constitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semb<strong>le</strong><strong>le</strong> gain de retour d’état K c . Ces matrices sont, au signe près, presque id<strong>en</strong>tiques. Ceci signifie que lacommande u est <strong>en</strong> effet très proche de l’expression u = K c,1 (ˆx − x réf ).Nous avons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t observé que <strong>le</strong> problème du gain statique peut faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être résolu <strong>en</strong>modifiant la matrice K c,2 de la manière suivante :[ ]K c,2 ′ I3 O= K c,2 ·3O 3 DC −1(4.77)Un autre moy<strong>en</strong> serait de post-multiplier B réf par DC −1 , mais cette opération nous ferait perdrela signification physique des états x réf .Un souci très récurr<strong>en</strong>t dans la synthèse de correcteurs <strong>pour</strong> des applications spatia<strong>le</strong>s est deretrouver une signification physique derrière <strong>le</strong>s états du correcteur. C’était une des motivations <strong>le</strong>splus fortes <strong>pour</strong> avoir recours à la synthèse H 2 . Or, du fait de la structure d’un filtre de Kalman,<strong>le</strong>s états ˆx du correcteur sont des estimations des états du système. Les états x réf sont toujours trèsproches des états du système, du fait de la dynamique rapide de la partie feedback. Leur significationest faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> parce qu’ils correspond<strong>en</strong>t au comportem<strong>en</strong>t désiré <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Nous verrons dans la suite <strong>le</strong>s avantages liés à une signification physique des états du correcteur.4.6.2 Interpolation des correcteursGrâce au schéma de synthèse prés<strong>en</strong>té, nous avons <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de synthétiser des correcteurs <strong>pour</strong>un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> fini de points <strong>le</strong> long de l’orbite. Le schéma de synthèse avec un modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>cegarantit un comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> qui est id<strong>en</strong>tique sur toute l’orbite. Une autre possibilitéest d’imposer un comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> qui varie de façon continue <strong>le</strong> long de l’orbite. En<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


176 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONtous cas, <strong>pour</strong> pouvoir appliquer l’approche d’interpolation que nous décrirons dans la suite, uneé<strong>vol</strong>ution continue est très souhaitab<strong>le</strong>.Maint<strong>en</strong>ant, la question se pose : comm<strong>en</strong>t ces correcteurs individuels peuv<strong>en</strong>t-ils être assemblésafin d’obt<strong>en</strong>ir un seul correcteur qui varie <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν ? Il existe plusieurs manières<strong>pour</strong> réaliser cet objectif, <strong>en</strong>tre autres une approche que nous avons déjà vue dans <strong>le</strong> contexte duséqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t du correcteur modal dans la section précéd<strong>en</strong>te.Séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t par interpolation linéaireLa première possibilité, qui est <strong>en</strong> même temps l’approche la plus naturel<strong>le</strong> et la plus simp<strong>le</strong>, estd’effectuer une interpolation linéaire <strong>en</strong>tre deux correcteurs voisins. Une tel<strong>le</strong> interpolation exige que<strong>le</strong>s états de ces deux correcteurs ai<strong>en</strong>t la même signification. Dans <strong>le</strong> cas d’une synthèse H 2 , cetteexig<strong>en</strong>ce est immédiatem<strong>en</strong>t satisfaite du fait de la structure estimation-commande du correcteur.Si la synthèse des correcteurs individuels avait être effectuée avec la synthèse H ∞ , ce qui est possib<strong>le</strong>simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong> même schéma de synthèse et avec un résultat similaire, l’interpolation <strong>en</strong>tredeux correcteurs voisins ne serait pas aussi évid<strong>en</strong>te. Il aurait fallu transformer <strong>le</strong>s correcteurs dansune forme estimation-commande, une approche décrite <strong>en</strong> détail par Alazard et Apkarian [2].Nous nous conc<strong>en</strong>trerons dans la suite sur l’interpolation linéaire <strong>en</strong>tre deux correcteurs voisins.Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, une interpolation quadratique (cubique, etc.) <strong>pour</strong>rait être faite <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s trois(quatre, etc.) correcteurs <strong>le</strong>s plus proches.Néanmoins, il reste un degré de liberté très important qui résulte <strong>en</strong> deux différ<strong>en</strong>ts types d’interpolation.Comme nous l’avons vu, la dynamique est paramétrisée <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie. Or,l’anomalie vraie est, el<strong>le</strong>-même, une fonction du temps passé depuis <strong>le</strong> passage du périgée, comme <strong>le</strong>montre la Fig. 4.32.10.90.80.7Anomalie vraie ν/π0.60.50.40.30.20.100 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1Temps t/TFigure 4.32 – Variation de l’anomalie vraie ν <strong>en</strong> fonction du temps t <strong>pour</strong> une orbite de transfertgéostationnaire (e = 0, 72, a = 24200 km)Ce fait nous donne la possibilité d’interpo<strong>le</strong>r <strong>en</strong>tre deux correcteurs <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraieou bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> fonction du temps. L’interpolation <strong>en</strong> fonction du temps t, appliquée à la matrice A K par<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce 177exemp<strong>le</strong>, s’écrit alors comme suit :A K (t) = t k+1 − t· A K,k +t − t k· A K,k+1 (4.78)t k+1 − t k t k+1 − t k= (1 − θ t ) · A K,k + θ t · A K,k+1avec θ t = t − t kt k+1 − t k,t k ≤ t < t k+1et 0 ≤ θ t < 1Nous appelons θ t la variab<strong>le</strong> d’interpolation. Concernant l’interpolation <strong>en</strong> fonction de l’anomalievraie ν, il vi<strong>en</strong>t :A K (ν) = ν k+1 − ν· A K,k +ν − ν k· A K,k+1 (4.79)ν k+1 − ν k ν k+1 − ν k= (1 − θ ν ) · A K,k + θ ν · A K,k+1avec θ ν = ν − ν kν k+1 − ν k,ν k ≤ ν < ν k+1et 0 ≤ θ ν < 1Une question importante est la répartition des points d’interpolation <strong>le</strong> long de l’orbite, qui estarbitraire. Nous choisirons une répartition équidistante, c’est-à-dire à interval<strong>le</strong>s constants, <strong>en</strong> fonctiondu temps t et de l’anomalie vraie ν <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s cas d’une interpolation <strong>en</strong> fonction du temps t et del’anomalie vraie ν, respectivem<strong>en</strong>t.La Fig. 4.33 illustre la répartition des points de synthèse <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux types d’interpolation <strong>en</strong>utilisant un nombre total de correcteurs individuels de N = 10. Il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> maillage autourdu périgée est beaucoup plus fin <strong>en</strong> utilisant une répartition équidistante <strong>en</strong> fonction de l’anomalievraie ν.Figure 4.33 – Répartition des points de synthèse <strong>le</strong> long de l’orbite. N = 10 correcteurs individuelsont été synthétisés. En rouge continu : répartition équidistante <strong>en</strong> fonction du temps t. En vert tireté :répartition équidistante <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν.Du fait de la structure estimation-commande du correcteur, cf. la Fig. 4.31, une grande partie<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


178 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONdu correcteur est connue de façon explicite. En effet, <strong>le</strong>s matrices A réf et B réf du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>cesont constantes. Les matrices A G , B G et C G sont <strong>le</strong>s matrices variantes de la dynamique dont nousconnaissons l’expression analytique. Ceci nous permet de seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t effectuer une interpolation desmatrices K f,1 , K c,1 et K c,2 et d’utiliser <strong>le</strong>s expressions exactes <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s matrices A réf et B réf , A G , B Get C G . Grâce à cette approche, il est possib<strong>le</strong> d’économiser beaucoup de mémoire sur <strong>le</strong> calculateurde bord.Il est important à noter que, même si l’é<strong>vol</strong>ution des matrices du correcteur est continue, el<strong>le</strong> n’estpas différ<strong>en</strong>tiab<strong>le</strong> partout. Les points auxquels la dérivée de l’é<strong>vol</strong>ution (soit <strong>en</strong> fonction du temps t,soit <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν) des matrices du correcteur est discontinue sont <strong>le</strong>s points desynthèse. Ce fait est susceptib<strong>le</strong> de détériorer la qualité de l’asservissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t avec une série de FourierUne deuxième possibilité afin de séqu<strong>en</strong>cer <strong>le</strong> correcteur <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν est d’avoirrecours à une série de Fourier. Cette approche a déjà été prés<strong>en</strong>tée dans <strong>le</strong> contexte du séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>tdes correcteurs modaux. Les seu<strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces sont <strong>le</strong> nombre et la tail<strong>le</strong> des matrices à développer<strong>en</strong> une série de Fourier. Ainsi, la série de Fourier concernant la matrice A K peut être calculée àpartir des matrices A K,n comme suit :A K,k =N est <strong>le</strong> nombre de points de synthèse.N−1∑n=0avec k = 0, . . . , N − 1L’expression de la matrice A K (ν) est alors la suivante :⎡A K (ν) = 1 ⎣A K,0 +N(N−1)/2∑k=1A K,n e − 2πiN kn (4.80)(2R(A K,k ) cos (kν) − 2I(A K,k ) sin (kν)) ⎦ (4.81)Il peut s’avérer suffisant d’utiliser une série de Fourier tronquée. La restriction de la série deFourier à la moy<strong>en</strong>ne et N ′ harmoniques donne :⎡⎤A K (ν) = 1 ∑N ′⎣A K,0 + (2R(A K,k ) cos (kν) − 2I(A K,k ) sin (kν)) ⎦ (4.82)Nk=1Un fait marquant concernant <strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> utilisant une séqu<strong>en</strong>ce de Fourier est quel’é<strong>vol</strong>ution des matrices, par exemp<strong>le</strong> cel<strong>le</strong> de A K (ν), est continue et différ<strong>en</strong>tiab<strong>le</strong>. Par conséqu<strong>en</strong>t,<strong>le</strong> correcteur est susceptib<strong>le</strong> d’être plus lisse que <strong>le</strong> correcteur obt<strong>en</strong>u par interpolation linéaire.Comme dans <strong>le</strong> cas de l’interpolation linéaire, il est possib<strong>le</strong> d’utiliser l’expression analytique desmatrices connues, c’est-à-dire des matrices A réf et B réf , A G , B G et C G , et d’avoir recours à la série deFourier uniquem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s matrices K f,1 , K c,1 et K c,2 .⎤<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce 1794.6.3 Analyse de stabilitéMême s’il existe des méthodes dans la littérature afin d’analyser la stabilité de correcteurs interpolés,par exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> papier de Stilwell et Rugh [167], nous aurons <strong>en</strong>core une fois recours àl’analyse de Floquet grâce à la périodicité de la dynamique et du correcteur.Le Tab. 4.11 montre <strong>le</strong>s multiplicateurs caractéristiques µ k de la dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>ainsi que <strong>le</strong>urs modu<strong>le</strong>s. Le correcteur utilisé est représ<strong>en</strong>té par une série de Fourier avec N ′ = 4harmoniques. Les multiplicateurs caractéristiques se trouv<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> unité. Parconséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> est stab<strong>le</strong>. En outre, nous observons que <strong>le</strong>s premières pairesde multiplicateurs caractéristiques sont proches des multiplicateurs caractéristiques de l’asservissem<strong>en</strong>tavec <strong>le</strong> correcteur modal, cf. Tab. 4.9 (page 166). Ces multiplicateurs correspond<strong>en</strong>t à la dynamiquedu modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce. Les autres multiplicateurs représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la dynamique de feedback et sont<strong>en</strong>core beaucoup plus faib<strong>le</strong>s.Tab<strong>le</strong> 4.11 – Multiplicateurs caractéristiques µ k <strong>pour</strong> <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Le correcteur estreprés<strong>en</strong>té par une série de Fourier avec N ′ = 4 harmoniques.Type de calcul Multiplicateurs Modu<strong>le</strong>caractéristiques µ k |µ k |Fourier, N ′ = 4 6, 66 · 10 −13 ± 3, 06 · 10 −12 i 3, 13 · 10 −126, 66 · 10 −13 ± 3, 06 · 10 −12 i 3, 13 · 10 −126, 66 · 10 −13 ± 3, 06 · 10 −12 i 3, 13 · 10 −123, 56 · 10 −67 ± 2, 73 · 10 −67 i 4, 48 · 10 −673, 56 · 10 −67 ± 2, 72 · 10 −67 i 4, 48 · 10 −677, 10 · 10 −70 ± 4, 31 · 10 −69 i 4, 36 · 10 −696, 25 · 10 −70 ± 4, 24 · 10 −69 i 4, 29 · 10 −69−4, 24 · 10 −65 ± 2, 07 · 10 −65 i 4, 72 · 10 −65−4, 25 · 10 −65 ± 2, 07 · 10 −65 i 4, 73 · 10 −65Nous <strong>pour</strong>rions montrer <strong>le</strong>s multiplicateurs <strong>pour</strong> d’autres types d’interpolation, mais il n’y auraitpas de grande différ<strong>en</strong>ce. Même dans <strong>le</strong> cas d’un seul correcteur <strong>pour</strong> toute l’orbite, <strong>le</strong>s multiplicateurssont très proches de ceux montrés dans <strong>le</strong> Tab. 4.11.4.6.4 Analyse de performanceOutre l’analyse de stabilité, il est souhaitab<strong>le</strong> de pouvoir comparer <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts types deséqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de performance. Comme l’objectif était d’imposer une même dynamique<strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>pour</strong> toute l’orbite, un critère de performance doit mesurer l’écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>tdu modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce et <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u avec <strong>le</strong> correcteur séqu<strong>en</strong>cé.Nous avons choisi de regarder <strong>le</strong>s réponses indiciel<strong>le</strong>s des différ<strong>en</strong>ts correcteurs. Cette analyse esteffectuée séparém<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s axes r, c et o. La Fig. 4.34 montre la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s sorties dumodè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce et cel<strong>le</strong>s du correcteur séqu<strong>en</strong>cé sur deux orbites. La courbe noire pointillée-tiretée,qui n’est visib<strong>le</strong> que partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, représ<strong>en</strong>te l’erreur commise <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant un seul correcteur, doncsans séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t. En l’occurr<strong>en</strong>ce, il s’agit du correcteur synthétisé au périgée de l’orbite. La ligneb<strong>le</strong>ue continue représ<strong>en</strong>te l’interpolation <strong>en</strong> fonction du temps t avec N = 10 correcteurs répartis defaçon équidistante (<strong>en</strong> fonction du temps t) <strong>le</strong> long de l’orbite. La courbe verte tiretée correspond aucorrecteur interpolé <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν avec N = 10 éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, l’interpolation<strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν reflète beaucoup mieux la physique du système et fournit<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


180 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONun meil<strong>le</strong>ur asservissem<strong>en</strong>t. Enfin, la courbe rouge pointillée montre l’erreur commise <strong>en</strong> utilisant unesérie de Fourier tronquée avec N ′ = 4 harmoniques. Parmi <strong>le</strong>s correcteurs analysés dans la Fig. 4.34,ce dernier correcteur fournit la meil<strong>le</strong>ure performance.5 x 10−3erreur <strong>en</strong> r0−5−10erreur <strong>en</strong> c5 x 10−30−5erreur <strong>en</strong> o0−50 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 25 x 10−3 nombre d’orbitesFigure 4.34 – Erreurs <strong>en</strong>tre la réponse indiciel<strong>le</strong> du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce et cel<strong>le</strong> du correcteur séqu<strong>en</strong>césur deux orbites. En noir pointillé-tireté : aucun séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t, correcteur du périgée. En b<strong>le</strong>u continu :correcteur interpolé <strong>en</strong> fonction du temps avec N = 10 points. En vert tireté : correcteur interpolé <strong>en</strong>fonction de l’anomalie vraie avec N = 10 points. En rouge pointillé : correcteur sous forme d’une sériede Fourier tronquée avec N ′ = 4 harmoniques.Une comparaison numérique des réponses indiciel<strong>le</strong>s consiste à calcu<strong>le</strong>r la moy<strong>en</strong>ne du modu<strong>le</strong> del’erreur sur une orbite :q 1 = 1 Tq 2 = 1 T∫ T0∫ 2TTε(t)dt (4.83)ε(t)dtIci, ε(t) est <strong>le</strong> vecteur des erreurs <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce et <strong>le</strong> système bouclé avec <strong>le</strong> correcteurséqu<strong>en</strong>cé, tel qu’el<strong>le</strong>s sont montrées dans la Fig. 4.34. q 1 et q 2 sont <strong>le</strong>s critères de performance <strong>pour</strong>la première et la deuxième orbite, respectivem<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


4.6 Contrô<strong>le</strong> séqu<strong>en</strong>cé H 2 -optimal avec modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce 181Le Tab. 4.12 montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de q 1 et de q 2 <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts types de séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres<strong>le</strong>s types montrés dans la Fig. 4.34.Tab<strong>le</strong> 4.12 – Critère de performance <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts types de séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>tType de séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t Critère de performance q 1 Critère de performance q 2(première orbite)(deuxième orbite)Aucun (correcteur du périgée) [1, 77 0, 17 0, 46] · 10 −2 [1, 78 0, 22 0, 48] · 10 −2Aucun (correcteur de l’apogée) [3, 55 2, 71 1, 74] · 10 −4 [1, 28 0, 26 0, 29] · 10 −3Interpolation, ∆t, N = 10 [7, 14 0, 91 1, 25] · 10 −4 [6, 62 4, 42 2, 02] · 10 −4Interpolation, ∆t, N = 100 [9, 38 8, 28 8, 51] · 10 −5 [2, 38 0, 98 0, 44] · 10 −5Interpolation, ∆t, N = 200 [9, 08 8, 28 8, 58] · 10 −5 [5, 73 2, 48 1, 08] · 10 −6Interpolation, ∆ν, N = 1000 [8, 98 8, 28 8, 60] · 10 −5 [2, 70 1, 31 4, 96] · 10 −7Interpolation, ∆ν, N = 10 [1, 20 0, 97 0, 93] · 10 −4 [1, 14 0, 40 0, 24] · 10 −4Interpolation, ∆ν, N = 100 [8, 99 8, 28 8, 60] · 10 −5 [1, 29 0, 47 0, 28] · 10 −6Interpolation, ∆ν, N = 200 [8, 98 8, 28 8, 60] · 10 −5 [3, 41 1, 28 0, 73] · 10 −7Interpolation, ∆ν, N = 1000 [8, 97 8, 28 8, 60] · 10 −5 [6, 67 2, 57 1, 45] · 10 −8Fourier, N ′ = 0 [5, 67 0, 63 1, 59] · 10 −3 [5, 92 0, 92 1, 66] · 10 −3Fourier, N ′ = 1 [2, 36 0, 60 0, 47] · 10 −3 [1, 88 1, 16 0, 49] · 10 −3Fourier, N ′ = 2 [5, 52 3, 50 1, 29] · 10 −4 [4, 01 4, 21 6, 11] · 10 −4Fourier, N ′ = 3 [1, 29 1, 07 0, 86] · 10 −4 [4, 24 5, 37 1, 50 · 10 −5 ] · 10 −5Fourier, N ′ = 4 [8, 97 8, 28 8, 60] · 10 −5 [1, 50 1, 49 1, 50] · 10 −10Fourier, N ′ = 20 [8, 97 8, 28 8, 60] · 10 −5 [1, 50 1, 49 1, 50] · 10 −10Comme nous l’avons déjà vu dans la Fig. 4.34, <strong>le</strong>s correcteurs sans séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t possèd<strong>en</strong>t uneperformance médiocre. D’une manière généra<strong>le</strong>, l’interpolation <strong>en</strong> fonction de l’anomalie vraie ν fournitune meil<strong>le</strong>ure performance que l’interpolation <strong>en</strong> fonction du temps t <strong>pour</strong> <strong>le</strong> même nombre de pointsN. Pour un nombre de points N très é<strong>le</strong>vé, <strong>le</strong> critère q 2 t<strong>en</strong>d vers zéro, c’est-à-dire que l’on rejoint deplus <strong>en</strong> plus <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce.Or, il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s correcteurs sous forme d’une série de Fourier tronquéedonn<strong>en</strong>t une performance nettem<strong>en</strong>t supérieure, et ce avec un nombre d’harmoniques N ′ très faib<strong>le</strong>.La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre N ′ = 4 et N ′ = 20, par exemp<strong>le</strong>, n’est plus mesurab<strong>le</strong>. L’explication de la supérioritéde la série de Fourier peut être la discontinuité de la dérivée des matrices d’un correcteur interpolé.Nous pouvons conclure que <strong>le</strong> correcteur basé sur la série de Fourier est préférab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> trois raisons.Premièrem<strong>en</strong>t, la meil<strong>le</strong>ure performance peut être obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> utilisant ce type de séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t.Deuxièmem<strong>en</strong>t, il demande très peu de mémoire. La série avec N ′ = 4 harmoniques, par exemp<strong>le</strong>,a un besoin de mémoire égal à celui d’un correcteur interpolé avec N = 9 points. Troisièmem<strong>en</strong>t, i<strong>le</strong>st, comme <strong>le</strong> correcteur interpolé, simp<strong>le</strong> à calcu<strong>le</strong>r. Les opérations nécessaires sur l’ordinateur debord sont des additions, des multiplications et <strong>le</strong> calcul des fonction trigonométriques sin et cos. Cesdernières peuv<strong>en</strong>t év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être tabulées.4.6.5 BilanUne deuxième approche a été prés<strong>en</strong>tée afin de synthétiser un correcteur à paramètre variant.L’objectif était d’obt<strong>en</strong>ir un comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> correspondant à un modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce.Grâce à la synthèse H 2 et à un schéma de synthèse minimisant l’écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> et celui du modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce, des correcteurs <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts points <strong>le</strong> long del’orbite ont été synthétisés. La structure de ces correcteurs a été id<strong>en</strong>tifiée. Le schéma de synthèse<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


182 4. MÉTHODOLOGIE POUR LE PILOTAGE RELATIF EN TRANSLATIONreprés<strong>en</strong>te un cadre très général de synthèse. Il est ext<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> à <strong>vol</strong>onté, par exemp<strong>le</strong> afin de modéliserdes capteurs ou <strong>pour</strong> imposer des spécifications supplém<strong>en</strong>taires.En termes de réjection de perturbations, on peut prédire que <strong>le</strong> correcteur H 2 sera beaucoup plusperformant que <strong>le</strong> correcteur modal car la partie feedback de sa dynamique est beaucoup plus rapideque cel<strong>le</strong> du correcteur modal.En ce qui concerne <strong>le</strong> passage <strong>en</strong>tre cet <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de correcteurs individuels et un seul correcteurséqu<strong>en</strong>cé, deux approches ont été introduites. La première utilise une interpolation linéaire <strong>en</strong> fonctiondu temps ou de l’anomalie vraie. La deuxième approche a recours à une série de Fourier tronquée.La stabilité du système bouclé avec <strong>le</strong> correcteur séqu<strong>en</strong>cé a été démontrée grâce à l’analyse deFloquet. Un critère de performance a été prés<strong>en</strong>té qui permet de comparer <strong>le</strong>s performances desdiffér<strong>en</strong>tes approches de séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t. Le séqu<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t par une série de Fourier a montré <strong>le</strong>smeil<strong>le</strong>urs performances.4.7 PerspectivesEn conclusion, nous pouvons dire que <strong>le</strong>s deux méthodes prés<strong>en</strong>tées, la synthèse moda<strong>le</strong> et lasynthèse H 2 , ont fourni un comportem<strong>en</strong>t satisfaisant <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Néanmoins, il ne faut pas oublier que <strong>le</strong> cadre prés<strong>en</strong>té est basé sur un certain nombre d’hypothèses.Tout d’abord, <strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s que l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre ou la traînée atmosphériqueont été ignorées. Nous ne p<strong>en</strong>sons pas qu’il vail<strong>le</strong> la peine de t<strong>en</strong>ir compte de ces perturbations<strong>pour</strong> la synthèse de correcteurs.Cep<strong>en</strong>dant, une analyse de stabilité basée sur un modè<strong>le</strong> plus comp<strong>le</strong>t est souhaitab<strong>le</strong> afin de valider<strong>le</strong>s approches de synthèse de correcteurs dans un cadre plus réaliste. Malheureusem<strong>en</strong>t, la théorie deFloquet permet seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de traiter des systèmes périodiques. Dans <strong>le</strong> cas de l’aplatissem<strong>en</strong>t de laTerre, par exemp<strong>le</strong>, la périodicité de la dynamique est perdue à cause du changem<strong>en</strong>t de l’argum<strong>en</strong>tdu périgée ω.En ce qui concerne la traînée atmosphérique et la pression de radiation solaire, il est indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>d’inclure l’attitude des satellites dans <strong>le</strong> problème parce que ces deux perturbations <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tfortem<strong>en</strong>t (ang<strong>le</strong>s des panneaux solaires par rapport à la direction du So<strong>le</strong>il, par exemp<strong>le</strong>).Une deuxième hypothèse était d’utiliser un correcteur <strong>en</strong> temps continu. Il existe deuxproblématiques liées à cette hypothèse :– premièrem<strong>en</strong>t, une implantation sur un calculateur de bord exige un correcteur à temps discret.Ceci ne pose pas un problème. Dans <strong>le</strong> cadre du correcteur modal, <strong>le</strong> correcteur est utilisab<strong>le</strong> telquel. Concernant <strong>le</strong> correcteur H 2 , il est faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t concevab<strong>le</strong> de <strong>le</strong> discrétiser ou bi<strong>en</strong> de déjàformu<strong>le</strong>r un problème d’optimisation <strong>en</strong> discret ;– la deuxième problématique concerne <strong>le</strong>s actionneurs. En général, nous ne disposons pas d’actionneursà poussée continue dans <strong>le</strong> cadre du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre (il existe desexceptions, cf. [15]). Les actionneurs utilisés sont des tuyères dont l’action est soit impulsionnel<strong>le</strong>,soit restreinte à un seul niveau de poussée. Par conséqu<strong>en</strong>t, il faut traduire <strong>le</strong>s commandes <strong>en</strong>sollicitations des tuyères. Il existe des méthodes dont la performance a été démontrée dans d<strong>en</strong>ombreux cas, comme la modulation de largeur [108, 185], mais ceci reste certainem<strong>en</strong>t un pointà approfondir. En outre, la répartition des commandes sur <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes tuyères est un problèmedont l’importance ne doit pas être sous-estimée [79]. Enfin, il peut y avoir des contraintes d’applicationdes poussées (par exemp<strong>le</strong> des dates ou des manœuvres d’attitude nécessaires).<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Chapitre 5Méthodologie <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilotage <strong>en</strong>attitude et <strong>en</strong> translationSommaire5.1 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1845.2 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1865.3 Modélisation de la mission Pegase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1875.3.1 Hiérarchie et dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1895.3.2 Définition des repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1905.3.3 Perturbations orbita<strong>le</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1925.3.4 Actionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1925.3.5 Métrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1945.3.6 Représ<strong>en</strong>tation d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2025.3.7 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2065.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel . . . . . . . . 2065.4.1 Correcteur de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2065.4.2 Correcteur avec réjection de biais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2185.4.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2225.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2235.5.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2235.5.2 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2255.5.3 Mise <strong>en</strong> œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2265.5.4 Prise <strong>en</strong> compte du bruit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2405.5.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2535.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2555.6.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2565.6.2 Revue bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2575.6.3 Description de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2595.6.4 Application au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2675.6.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2775.7 Bilan global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278Le cadre prés<strong>en</strong>té dans <strong>le</strong> chapitre précéd<strong>en</strong>t était restreint à la commande <strong>en</strong> translation. Il existedes cas dans <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s dynamiques de translation et de rotation peuv<strong>en</strong>t réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être séparées àcause de bandes passantes très différ<strong>en</strong>tes. Par exemp<strong>le</strong>, la bande passante choisie <strong>pour</strong> la dynamique183


184 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONde translation dans <strong>le</strong> chapitre précéd<strong>en</strong>t était <strong>en</strong>viron 10 −3 rad/s, tandis que cel<strong>le</strong> de la dynamique<strong>en</strong> attitude serait plutôt <strong>en</strong>tre 10 −1 rad/s et 10 0 rad/s.Or, de nombreuses missions requièr<strong>en</strong>t un asservissem<strong>en</strong>t au même temps <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translationdans la même bande spectra<strong>le</strong>. Nous verrons cette exig<strong>en</strong>ce dans <strong>le</strong> cas de la mission Pegase. Demanière généra<strong>le</strong>, il est toujours important de disposer d’un asservissem<strong>en</strong>t combiné <strong>en</strong> translation et<strong>en</strong> attitude lorsqu’il existe un couplage important <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux dynamiques. En principe, ce couplageest toujours existant à cause du fait que l’emplacem<strong>en</strong>t des capteurs et actionneurs ne coïncide jamaisavec <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de masse du vaisseau.5.1 Revue bibliographiqueQuelques chercheurs se sont consacrés à la commande <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation simultanée,mais <strong>le</strong>s publications dans ce domaine sont beaucoup moins nombreuses que cel<strong>le</strong>s sur la commande<strong>en</strong> translation.Alonso et al. [9] considèr<strong>en</strong>t deux satellites <strong>vol</strong>ant <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre. La positionrelative est mesurée grâce à un capteur similaire au capteur latéral fin prés<strong>en</strong>té dans <strong>le</strong> Chapitre 3. Desestimateurs sont conçus séparém<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s dynamiques <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation. Une analyse destabilité ayant recours à la théorie de Lyapunov est prés<strong>en</strong>tée. Par ail<strong>le</strong>urs, la dynamique <strong>en</strong> attitudeest formulée avec des quaternions. Les auteurs n’abord<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> problème de la commande.Dubovitsky et al. [50] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>le</strong> système de métrologie <strong>pour</strong> la mission d’interférométrieStarlight. La formation consiste <strong>en</strong> deux vaisseaux, un col<strong>le</strong>cteur et un recombinateur. La métrologieest composée d’une partie longitudina<strong>le</strong> d’une part et d’une métrologie angulaire d’autre part.Pirson et al. [140] décriv<strong>en</strong>t la mission d’interférométrie ICC2 qui est un précurseur de la missionDarwin. La formation consiste <strong>en</strong> trois vaisseaux, dans une configuration id<strong>en</strong>tique à cel<strong>le</strong> de Pegase.Les auteurs m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s spécifications imposées par l’optique embarquée, l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des capteurset <strong>le</strong>s actionneurs. En outre, <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels avec <strong>le</strong>urs capteurs spécifiques sontdétaillés. Un outil de simulation est prés<strong>en</strong>té et <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> temps réel est validé. Malheureusem<strong>en</strong>t,ce papier ne détail<strong>le</strong> pas la synthèse des correcteurs et la dynamique utilisée.Kim et al. [90] modélis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s dynamiques non-linéaires <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation de plusieurssatellites <strong>vol</strong>ant <strong>en</strong> formation sur une orbite terrestre elliptique. Ensuite, ils utilis<strong>en</strong>t un filtre de Kalmanét<strong>en</strong>du (angl. ext<strong>en</strong>ded Kalman filter, EKF) afin d’estimer <strong>le</strong>s positions et ori<strong>en</strong>tations relativesainsi que l’anomalie vraie et <strong>le</strong> rayon de l’orbite du <strong>le</strong>ader de la formation. Un point remarquab<strong>le</strong>est l’utilisation de capteurs relatifs multip<strong>le</strong>s dont chacun consiste <strong>en</strong> une source lumineuse sur unvaisseau et un capteur photographique combiné avec une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> sur un autre vaisseau.Ch<strong>en</strong> et al. [36] propos<strong>en</strong>t une autre méthode de filtrage afin d’estimer <strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations relatives dela mission Terrestrial Planet Finder, <strong>le</strong> filtre de Kalman unsc<strong>en</strong>ted (angl. unsc<strong>en</strong>ted Kalman filter,UKF). Les auteurs compar<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s deux méthodes EKF et UKF et jug<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> UKF est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>urchoix <strong>en</strong> ce qui concerne <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation grâce à une robustesse accrue.Lee et al. [99] considèr<strong>en</strong>t la mission SIM (angl. space interferometry mission). Bi<strong>en</strong> que cettemission consiste <strong>en</strong> un seul satellite, <strong>le</strong> principe de l’interféromètre est similaire à celui de la missionPegase que nous considérerons dans la suite de ce chapitre. Les auteurs montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s besoins <strong>en</strong>termes de précision de pointage de la mission, id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s sources d’erreur (par exemp<strong>le</strong>calibration imparfaite, vibrations et biais) et <strong>en</strong> dériv<strong>en</strong>t des budgets d’erreurs de pointage.LoBosco [105] décrit un modè<strong>le</strong> conçu <strong>pour</strong> une version mono-vaisseau de la mission Terrestrial<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.1 Revue bibliographique 185Planet Finder. Ce modè<strong>le</strong> compr<strong>en</strong>d la dynamique de la structure f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>, des modè<strong>le</strong>s des bruitsd’actuation et de mesure, ainsi qu’un modè<strong>le</strong> de l’optique (qui est établi <strong>en</strong> ayant recours à un logicielde modélisation optique et <strong>en</strong> effectuant une analyse de s<strong>en</strong>sibilité). Une analyse détaillée desperformances stochastiques <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> est effectuée.Pan et Kapila [135] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> non-linéaire qui décrit à la fois <strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations et <strong>le</strong>stranslations relatives d’une formation bi-satellite. Ensuite, <strong>le</strong>s auteurs propos<strong>en</strong>t une loi de commandeadaptative dont la stabilité est démontrée grâce à une fonction de Lyapunov. Des paramètres inconnustels que <strong>le</strong>s masses et <strong>le</strong>s inerties des deux vaisseaux sont estimées.Wong et al. [196] conçoiv<strong>en</strong>t un correcteur de retour de sortie qui utilise seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s positionset ori<strong>en</strong>tations relatives, mais pas <strong>le</strong>s vitesses. Cel<strong>le</strong>s-ci sont estimées grâce à un filtre passe-haut. Lecorrecteur est capab<strong>le</strong> de suivre une consigne variante. Sa stabilité est montré avec une fonction deLyapunov.Aung et al. [11] donn<strong>en</strong>t une vue globa<strong>le</strong> de la mission Terrestrial Planet Finder. Les principauxdéfis technologiques sont m<strong>en</strong>tionnés, par exemp<strong>le</strong> évitem<strong>en</strong>t de collisions ou contrô<strong>le</strong> à haute précisionp<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> mode d’observation. Un point intéressant que <strong>le</strong>s auteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t est la séqu<strong>en</strong>ce temporel<strong>le</strong>opérationnel<strong>le</strong> de la formation, c’est-à-dire l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>ts modes opérationnelset <strong>le</strong> temps prévu <strong>pour</strong> chacun d’<strong>en</strong>tre eux. En outre, <strong>le</strong>s précisions requises <strong>en</strong> termes de positionrelative <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels sont montrées.Brown et al. [28] effectu<strong>en</strong>t une analyse très globa<strong>le</strong> des besoins <strong>pour</strong> la mission StarLight qui estcomposée de deux vaisseaux, un col<strong>le</strong>cteur et un recombinateur. Les points étudiés sont l’architecturedu système de <strong>vol</strong>, c’est-à-dire la charge uti<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de communication et <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>seurs, ainsi que<strong>le</strong>s modes opérationnels avec <strong>le</strong>s performances associées.Lee et Li [100] modélis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s dynamiques <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tation dans des repèresinertiels avant d’introduire des translations et des ori<strong>en</strong>tations relatives. Les auteurs propos<strong>en</strong>t unedécomposition de la dynamique <strong>en</strong> une dynamique moy<strong>en</strong>ne et des dynamiques dites de forme, c’està-direrelatives à la moy<strong>en</strong>ne. Afin d’obt<strong>en</strong>ir la dynamique moy<strong>en</strong>ne, <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>nes de la quantité demouvem<strong>en</strong>t et du mom<strong>en</strong>t cinétique sont calculées <strong>pour</strong> la dynamique de translation et d’ori<strong>en</strong>tation,respectivem<strong>en</strong>t. Les auteurs montr<strong>en</strong>t l’effet d’une tel<strong>le</strong> décomposition sur la synthèse de correcteurs.En outre, ils propos<strong>en</strong>t une ext<strong>en</strong>sion hiérarchique sur plusieurs niveaux de <strong>le</strong>ur approche.Bourga et al. [22] décriv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> sous-système radiofréqu<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s missions Darwin et Smart-2.Ce système est composé de plusieurs ant<strong>en</strong>nes réceptrices et émettrices à bord des différ<strong>en</strong>ts vaisseaux(six à sept ant<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> fonction du vaisseau considéré). Les auteurs abord<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t deuxpoints cruciaux de ce système, <strong>le</strong> problème de synchronisation des signaux transmis et la questionde la précision atteignab<strong>le</strong>. En outre, ils discut<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes architectures d’estimation (estimationc<strong>en</strong>tralisée, distribuée et déc<strong>en</strong>tralisée).Chabot et Udrea [35] considèr<strong>en</strong>t la mission XEUS (angl. X-ray E<strong>vol</strong>ving Universe Spectroscopy)qui consiste <strong>en</strong> deux vaisseaux spatiaux situés sur une orbite halo autour du point de Lagrange L 2 .Dans la phase de modélisation, <strong>le</strong>s auteurs se sont inspirés de nos travaux, <strong>en</strong> particulier du modè<strong>le</strong>linéarisé prés<strong>en</strong>té dans <strong>le</strong> Chapitre 3 et dans [57, 58]. Deux correcteurs sont synthétisés, un correcteurH 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode d’observation et un correcteur PD (proportionnel-dérivé) axe-par-axe <strong>pour</strong> <strong>le</strong> modede changem<strong>en</strong>t d’ori<strong>en</strong>tation.Yamanaka [198] considère un contrô<strong>le</strong> simultané des dynamiques de translation <strong>en</strong> orbite terrestreet d’attitude. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong>s synthèses des correcteurs de translation et d’attitude sont effectuéesséparém<strong>en</strong>t. Cette approche est justifiée par <strong>le</strong> fait que l’asservissem<strong>en</strong>t sert à changer l’ori<strong>en</strong>tation etla forme d’une formation de satellites. Il ne sert pas à satisfaire des spécifications exigeantes comme<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


186 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONdans une mission d’interférométrie.Wang et al. [184] conçoiv<strong>en</strong>t des correcteurs <strong>pour</strong> effectuer l’acquisition et une rotation synchroniséed’une formation de vaisseaux spatiaux. Ils utilis<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> dynamique non-linéaire décrivantà la fois translation et ori<strong>en</strong>tation. La stabilité des correcteurs et démontrée grâce à une analyse deLyapunov. Des modè<strong>le</strong>s de capteurs, d’actionneurs ou de perturbations ne sont pas pris <strong>en</strong> compte.Lawton et Beard [98] développ<strong>en</strong>t des correcteurs <strong>pour</strong> synchroniser <strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations des vaisseauxspatiaux à l’intérieur d’une formation. Comme Wang et al. [184], ils utilis<strong>en</strong>t un modè<strong>le</strong> nonlinéairerelativem<strong>en</strong>t simp<strong>le</strong>. Deux correcteurs différ<strong>en</strong>ts sont prés<strong>en</strong>tés, un premier qui nécessite laconnaissance de vitesses angulaires et un deuxième qui n’<strong>en</strong> a pas besoin. La stabilité est démontréegrâce à des fonctions de Lyapunov.Cette revue bibliographique montre qu’il existe déjà quelques approches pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte translationet attitude. Ces approches sont souv<strong>en</strong>t capab<strong>le</strong>s d’effectuer des changem<strong>en</strong>ts de la configurationde la formation. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> linéaire <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> et simultané des dynamiques de translationet d’attitude n’a pas <strong>en</strong>core été traité suffisamm<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> pouvoir asservir une formation dansun mode qui requiert un haut niveau de précision comme <strong>le</strong> mode nulling.5.2 ObjectifsDans ce chapitre, nous aurons recours aux modè<strong>le</strong>s développés dans <strong>le</strong> Chapitre 3 afin de synthétiserdes correcteurs <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>s <strong>pour</strong> la mission Pegase. Quelques détails de cette mission ont déjà étéprés<strong>en</strong>tés dans <strong>le</strong> Chapitre 1.Dans <strong>le</strong> cadre de la mission Pegase, une approche <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> s’impose <strong>pour</strong> plusieurs raisons :– <strong>le</strong>s dynamiques <strong>en</strong> translation et <strong>en</strong> attitude possèd<strong>en</strong>t plusieurs degrés de liberté (trois axes detranslation et trois axes de rotation <strong>pour</strong> chaque vaisseau de la formation) ;– il existe un couplage important <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s dynamiques de translation et de rotation. Il paraîtdiffici<strong>le</strong> de séparer <strong>le</strong>s deux dynamiques. Par conséqu<strong>en</strong>t, la façon la plus naturel<strong>le</strong> est de <strong>le</strong>straiter simultaném<strong>en</strong>t ;– <strong>en</strong>fin, une formation consiste toujours <strong>en</strong> plusieurs vaisseaux qui contribu<strong>en</strong>t tous à un objectifcommun. Le fait de disposer d’un nombre de vaisseaux supérieur à un génère un problème<strong>multivariab<strong>le</strong></strong> ;Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s du Chapitre 3 ne sont pas utilisab<strong>le</strong>s directem<strong>en</strong>t. Il faut <strong>le</strong>s adapteraux besoins de la mission Pegase, par exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong> choisissant une hiérarchie appropriée. En outre,<strong>le</strong>s réalités de la mission doiv<strong>en</strong>t être traduites <strong>en</strong> va<strong>le</strong>urs numériques, par exemp<strong>le</strong> la géométrie dela formation peut être retrouvée dans <strong>le</strong>s repères et vecteurs choisis. La modélisation de la missionPegase sera traitée dans la Section 5.3.Tout au long de ce chapitre, nous serons face à des spécifications stochastiques. Plus précisém<strong>en</strong>t,il s’agira de garantir que <strong>le</strong>s écarts-type des sorties contrôlées rest<strong>en</strong>t au-dessous d’une limite spécifiée,et ceci <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de bruits d’actuation et de mesure.Du fait de ce caractère stochastique, nous utiliserons la commande H 2 , une méthode de synthèse decorrecteurs particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> adaptée à satisfaire des spécifications stochastiques. Plus de détailssur la commande H 2 sont disponib<strong>le</strong>s dans l’Annexe H.Tout d’abord, nous aimerions synthétiser un correcteur de base <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel, <strong>en</strong>particulier <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode nulling, cf. Fig. 1.10 (page 12). Ce correcteur devra satisfaire <strong>le</strong>s spécificationsm<strong>en</strong>tionnées ci-dessus <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s capteurs et actionneurs disponib<strong>le</strong>s. Il sera appelé correcteur de<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 187base. Les détails, par exemp<strong>le</strong> la forme standard utilisée <strong>pour</strong> la synthèse, seront développés dans laSection 5.4.Ensuite, il est important de t<strong>en</strong>ir compte des biais, par exemp<strong>le</strong> des biais de mesure et d’actuationet des biais dûs aux perturbations orbita<strong>le</strong>s, car ces biais sont susceptib<strong>le</strong>s de consommer unegrande partie du budget alloué à chaque sortie contrôlée. Pour cela, la forme standard utilisée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>correcteur de base doit être <strong>en</strong>richie afin de comporter des estimateurs de biais. Les détails de cetteapproche se trouv<strong>en</strong>t toujours dans la Section 5.4.Le mode d’observation est celui dans <strong>le</strong>quel la performance ultime est atteinte, c’est-à-dire laperformance nécessaire afin d’effectuer <strong>le</strong>s mesures d’interférométrie. L’importance de ce mode esttout à fait justifiée. Cep<strong>en</strong>dant, il faut d’abord trouver un moy<strong>en</strong> <strong>pour</strong> y arriver. La problématiqueest liée au fait de disposer de capteurs à haute précision, mais à champ de vue restreint d’un côté etde capteurs à champ de vue large, mais grossiers. Nous prés<strong>en</strong>terons dans la Section 5.5 une approchequi permet de commuter <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s modes (et correcteurs associés) précéd<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mode d’observationet d’effectuer un asservissem<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus précis jusqu’au mode d’observation. Nous ti<strong>en</strong>dronséga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t compte des bruits et proposeront un critère de commutation garantissant la stabilité.Un autre objectif très important est la synthèse de correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés, c’est-à-dire de correcteurslocaux embarqués sur chacun des vaisseaux. Les différ<strong>en</strong>ts correcteurs locaux ne communiqu<strong>en</strong>tpas <strong>en</strong>tre eux. Par conséqu<strong>en</strong>t, ils ne connaiss<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s mesures loca<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t disponib<strong>le</strong>s et ne command<strong>en</strong>tque <strong>le</strong>s actionneurs sur <strong>le</strong> même vaisseau. Plusieurs avantages sont associés à un correcteurdéc<strong>en</strong>tralisé, par exemp<strong>le</strong> la distribution des calculs sur plusieurs vaisseaux ou la possibilité de réduire<strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de communication et de faire ainsi des économies <strong>en</strong> termes de masse. Comme nous <strong>le</strong>verrons dans la Section 5.6, la synthèse de correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés est un problème dont la solutionest diffici<strong>le</strong> à obt<strong>en</strong>ir. Il est donc indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> de concevoir une méthode adaptée au problème <strong>en</strong>question.5.3 Modélisation de la mission PegaseBeaucoup de détails ont déjà été donnés sur la mission Pegase dans l’introduction, cf. page 10,et nous <strong>en</strong> donnerons plus au fur et à mesure que cette section est parcourue. Par ail<strong>le</strong>urs, Absil [1]donne une description détaillée des objectifs sci<strong>en</strong>tifiques et du fonctionnem<strong>en</strong>t de la mission Pegase.Un point important à savoir est que, dans <strong>le</strong> cadre de la mission Pegase, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> est séparé <strong>en</strong>deux étages. Le premier étage correspond au contrô<strong>le</strong> des vaisseaux (ou plateformes), tandis que <strong>le</strong>deuxième étage est <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de la charge uti<strong>le</strong> à l’intérieur des vaisseaux.Pour une meil<strong>le</strong>ure compréh<strong>en</strong>sion, nous m<strong>en</strong>tionnons deux exemp<strong>le</strong>s de <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s de commande àl’intérieur des vaisseaux (deuxième étage) :1. pilotage de la différ<strong>en</strong>ce de marche grâce à une ligne de retard (actionneur) et un s<strong>en</strong>seur defranges (capteur)2. pilotage de la direction du faisceau optique à l’intérieur du vaisseau avec des miroirs mobi<strong>le</strong>s(actionneurs) et des capteurs d’incid<strong>en</strong>ce des faisceaux optiques (FRAS, capteurs)Les <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s internes fourniss<strong>en</strong>t la performance ultime, c’est-à-dire cel<strong>le</strong> nécessaire <strong>pour</strong> effectuer<strong>le</strong>s mesures dans <strong>le</strong> mode nulling.Or, <strong>le</strong>s <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s internes demand<strong>en</strong>t une certaine précision <strong>en</strong> termes d’asservissem<strong>en</strong>ts des vaisseauxafin de fonctionner. Par exemp<strong>le</strong>, la ligne à retard a un débattem<strong>en</strong>t de quelques c<strong>en</strong>timètres.Les vaisseaux doiv<strong>en</strong>t être positionnés suffisamm<strong>en</strong>t précisém<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> que la ligne à retard puisse<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


188 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONaccrocher. Un deuxième exemp<strong>le</strong> est la vitesse de défi<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des franges qui doit être inférieure àune certaine limite afin que <strong>le</strong> s<strong>en</strong>seur de franges puisse suivre. En d’autres termes, c’est <strong>le</strong> domaineopérationnel de la charge uti<strong>le</strong> qui impose <strong>le</strong>s spécifications <strong>pour</strong> l’asservissem<strong>en</strong>t des vaisseaux.La structure du système global est illustrée dans la Fig. 5.1. La dynamique est composée de ladynamique des vaisseaux et de la dynamique interne. La dynamique des vaisseaux influe sur la dynamiqueinterne, mais pas à l’inverse. Il existe des sources de perturbations <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux dynamiques(bruits de mesure, bruits des actionneurs et perturbations orbita<strong>le</strong>s) dont <strong>le</strong> rejet est l’objectif <strong>le</strong> plusimportant. Un correcteur pilote la dynamique interne <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s capteurs (≪ C ≫) et <strong>le</strong>s actionneurs(≪ A ≫) de la charge uti<strong>le</strong>, tandis qu’un autre correcteur pilote <strong>le</strong>s vaisseaux <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>scapteurs et <strong>le</strong>s actionneurs des vaisseaux. Il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t concevab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> correcteur des vaisseauxutilise des mesures émanant de la charge uti<strong>le</strong>, ce qui est montré par la flèche tiretée. Nous verronscette configuration plus tard dans <strong>le</strong> cas du capteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique (FRAS). En termesde performances, il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une séparation <strong>en</strong>tre vaisseaux et charge uti<strong>le</strong>. Or, nous avonsdéjà vu que <strong>le</strong>s performances des vaisseaux sont dictées par <strong>le</strong> domaine opérationnel de la charge uti<strong>le</strong>.Figure 5.1 – Séparation du système et des correcteurs <strong>en</strong> deux étagesDans la suite, nous nous consacrerons exclusivem<strong>en</strong>t au contrô<strong>le</strong> des vaisseaux. Nous supposeronsque <strong>le</strong> problème de l’asservissem<strong>en</strong>t de la charge uti<strong>le</strong> a déjà été résolu. Le domaine opérationnel dela charge uti<strong>le</strong> nous servira comme paramètre d’<strong>en</strong>trée.Nous avons déjà vu dans <strong>le</strong> Chapitre 3 un modè<strong>le</strong> générique qui peut servir à modéliser la dynamiquede plusieurs vaisseaux spatiaux <strong>vol</strong>ant <strong>en</strong> formation. Outre la dynamique, des perturbationsorbita<strong>le</strong>s, des capteurs et des sorties contrôlées ont été pris <strong>en</strong> compte.Dans ce chapitre, nous repr<strong>en</strong>drons ce modè<strong>le</strong> afin de modéliser la mission Pegase. Plus précisém<strong>en</strong>t,nous repr<strong>en</strong>drons <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> linéarisé du mode d’observation d’une formation. En outre, afin de permettredes manipulations numériques, nous ne nous intéressons plus au modè<strong>le</strong> <strong>en</strong> notation intrinsèque,mais à celui <strong>en</strong> notation extrinsèque ou matriciel<strong>le</strong>.La Fig. 5.2 donne une illustration de l’emplacem<strong>en</strong>t de la plupart des capteurs à bord des membresde la formation Pegase et montre bi<strong>en</strong> la comp<strong>le</strong>xité qui doit être gérée lors de la phase de modélisation.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 189Figure 5.2 – Emplacem<strong>en</strong>t de plusieurs capteurs sur <strong>le</strong> recombinateur et <strong>le</strong> sidérostat 25.3.1 Hiérarchie et dynamiqueParmi <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes structures hiérarchiques prés<strong>en</strong>tées dans <strong>le</strong> Chapitre 3, la hiérarchie <strong>le</strong>aderfollowerest la structure la mieux adaptée à la mission Pegase. Ceci s’explique par <strong>le</strong> fait qu’il existeun vaisseau avec un rô<strong>le</strong> dominant, <strong>le</strong> recombinateur. Le recombinateur sera donc <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader de laformation, tandis que <strong>le</strong>s deux sidérostats agiront <strong>en</strong> tant que followers.Nous pouvons alors repr<strong>en</strong>dre l’Éq. (3.76) du Chapitre 3 (page 93) afin d’établir un modè<strong>le</strong> dynamiquede la mission Pegase.Le fait d’avoir choisi une hiérarchie <strong>le</strong>ader-follower avec <strong>le</strong> recombinateur comme <strong>le</strong>ader fait quel’on peut id<strong>en</strong>tifier <strong>le</strong> vecteur de dépointage ∆θ c avec celui du recombinateur, ∆θ R . Il <strong>en</strong> va demême <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vecteur de déplacem<strong>en</strong>t ∆r c qui devi<strong>en</strong>t ∆r R . Les dépointages des sidérostats 1 et 2s’écriv<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant ∆θ S1 et ∆θ S2 , respectivem<strong>en</strong>t. Leurs déplacem<strong>en</strong>ts sont ∆r S1 et ∆r S2 . Aprèsces substitutions, nous obt<strong>en</strong>ons :1∆¨r R = C0 T C t C R ∆f R + C0 T C t (r R + C R c R ) × C R J −1 (R ∆gR − c × Rm ∆f R)R−2(C0 T ω 0 ) × ∆ṙ R − [ (C0 T ˙ω 0 ) × + (C0 T ω 0 ) ×2] ∆r R∆¨θ R = C R J −1 (R ∆gR − c × R ∆f R)1∆¨r S1 = C S1 ∆f S1 + C S1 c × S1m J −1 (S1 ∆gS1 − c × S1 ∆f S1)S1− 1 C R ∆f R − (r R + C R c R − r S1 ) × C R J −1 (R ∆gR − c × Rm ∆f R)R∆¨θ S1 = J −1 (S1 ∆gS1 − c × S1 ∆f S1)− CTS1 C R J −1 (R ∆gR − c × R ∆f R)1∆¨r S2 = C S2 ∆f S2 + C S2 c × S2m J −1 (S2 ∆gS2 − c × S2 ∆f S2)S2− 1 C R ∆f R − (r R + C R c R − r S2 ) × C R J −1 (R ∆gR − c × Rm ∆f R)R∆¨θ S2 = J −1 (S2 ∆gS2 − c × S2 ∆f S2)− CTS2 C R J −1 (R ∆gR − c × R ∆f R)(5.1)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


190 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLe Tab. 5.1 résume <strong>le</strong>s données numériques utilisées <strong>pour</strong> établir la dynamique, plus précisem<strong>en</strong>t<strong>le</strong>s masses, c<strong>en</strong>trages et inerties.Tab<strong>le</strong> 5.1 – Données numériques <strong>pour</strong> la dynamiqueCatégorie Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurMasse m R 300 kgPosition du c<strong>en</strong>tre de masse c R [0, 0, −0, 30] T mMatrice d’inertie J R diag([80, 80, 60]) kg · m 2Sidérostat 1 Masse m S1 200 kgPosition du c<strong>en</strong>tre de masse c S1 [0, 0, −0, 25] T mMatrice d’inertie J S1 diag([70, 70, 40]) kg · m 2Sidérostat 2 Masse m S2 200 kgPosition du c<strong>en</strong>tre de masse c S2 [0, 0, −0, 25] T mMatrice d’inertie J S2 diag([70, 70, 40]) kg · m 2Pour la suite, nous supprimerons la première équation dynamique, cel<strong>le</strong> qui décrit l’é<strong>vol</strong>ution de latranslation ∆r R du recombinateur. Nous ignorons cette partie de la dynamique parce que, de par lahiérarchie <strong>le</strong>ader-follower, el<strong>le</strong> correspond à la translation de la formation <strong>en</strong>tière. Or, ce mouvem<strong>en</strong>tn’est pas un mouvem<strong>en</strong>t relatif et apparti<strong>en</strong>t au contrô<strong>le</strong> d’orbite qui sera effectué <strong>en</strong> interval<strong>le</strong>sréguliers, mais longs (de l’ordre de quelques mois) par rapport à la bande passante du contrô<strong>le</strong> relatifde la formation. Une autre raison est que nous ne disposons pas de capteur capab<strong>le</strong> de mesurer latranslation de la formation <strong>en</strong>tière, ce qui r<strong>en</strong>d cette dynamique inobservab<strong>le</strong>.En outre, nous supprimerons <strong>le</strong>s forces exercées par <strong>le</strong>s actionneurs du recombinateur. En effet,nous considérerons que <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s forces qui import<strong>en</strong>t sont <strong>le</strong>s forces relatives <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s vaisseaux.En supprimant <strong>le</strong>s forces du recombinateur, nous transformons <strong>le</strong>s forces créées par <strong>le</strong>s sidérostats <strong>en</strong>forces relatives <strong>en</strong>tre sidérostats et recombinateur.Nous rappelons ici que toutes <strong>le</strong>s forces et tous <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s sont exprimés autour du point deréfér<strong>en</strong>ce de chaque vaisseau et non pas autour de son c<strong>en</strong>tre de masse. Cette hypothèse peut êtrefaite sans restriction de la généralité. Or, el<strong>le</strong> s’avère plus adaptée à la réalité car <strong>le</strong>s actionneurssont toujours fixes relativem<strong>en</strong>t au point de référ<strong>en</strong>ce. Cep<strong>en</strong>dant, ils ne sont pas fixes par rapport auc<strong>en</strong>tre de masse qui est assujetti à des variations.5.3.2 Définition des repèresLa Fig. 5.3 montre, dans une vue d’artiste de la mission Pegase, <strong>le</strong>s principaux repères utilisés afinde définir la configuration de la formation. Le repère F 0 tourne avec la vitesse angulaire constante ω 0( ˙ω 0 = 0), correspondant au mouvem<strong>en</strong>t de la Terre autour du So<strong>le</strong>il. En configuration nomina<strong>le</strong>, tous<strong>le</strong>s repères sont rigidem<strong>en</strong>t liés. Les axes x des repères des vaisseaux (F R , F S1 et F S2 ) reli<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s troisvaisseaux, tandis que <strong>le</strong>s axes z sont dirigés vers l’objet ciblé.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 191Figure 5.3 – Positions et ori<strong>en</strong>tations des repères définissant la formation PegaseLe Tab. 5.2 indique <strong>le</strong>s matrices de rotation et <strong>le</strong>s vecteurs utilisés afin de traduire <strong>le</strong>s rotationset translations <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s repères.Tab<strong>le</strong> 5.2 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s repèresVaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurSidérostat 1Sidérostat 2Orbite Matrice de rotation C 0 I 3 −Vitesse angulaire ω 0 [0, 0, 2, 0 · 10 −7 ] T rad/sAccélération angulaire ˙ω 0 [0, 0, 0] T rad/s 2Formation Matrice de rotation, repère nomi-C c C 2 (−π/2) −nal de la formationDistance nomina<strong>le</strong> du c<strong>en</strong>tre dela formationMatrice de rotation, repère nominalvaisseauDistance nomina<strong>le</strong> du c<strong>en</strong>tre dela formationMatrice de rotation, repère nominalvaisseauDistance nomina<strong>le</strong> du c<strong>en</strong>tre dela formationMatrice de rotation, repère nominalvaisseaur R [0, 0, 0] T mC R I 3 −r S1 [−250, 0, 0] T mC S1 I 3 −r S2 [250, 0, 0] T mC S2 I 3 −<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


192 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION5.3.3 Perturbations orbita<strong>le</strong>sAu niveau des perturbations orbita<strong>le</strong>s, nous ne regarderons que la partie nomina<strong>le</strong>, c’est-à-dire lapartie existant <strong>en</strong> configuration nomina<strong>le</strong>. Les équations décrivant <strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s agissant sur<strong>le</strong>s vaisseaux de la formation sont <strong>le</strong>s suivantes :Les coup<strong>le</strong>s solaires sontf i,sol = f i,sol,rs + f i,sol,rd + f i,sol,a (5.2)f i,sol,rs = 2p sol A i σ rs,i cos 2 αn S,i(f i,sol,rd = p sol A i σ rd,i cos α Ci T Cc T n S + 2 )3 n S,if i,sol,a = p sol A i σ a,i cos αC T i C T Rn Savec (5.3)cos α = n T S,iC T i C T Rn Set i ∈ {R, S1, S2}g i,sol = d × sol,i f i,sol. (5.4)Les forces causées par <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :f i,grav = −m i C T i C T c [µ ⊙ ∇h(r S,L2 + r c ) + µ ⊕ ∇h(r T,L2 + r c )] C c (r i + C i c i ) (5.5)avec i = {R, S1, S2}Nous rappelons que la définition de la fonction ∇h est∇h(x) = (xT x)I 3 − 3xx T(x T x) 5/2 . (5.6)Le Tab. 5.3 conti<strong>en</strong>t toutes <strong>le</strong>s données nécessaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s des perturbations.5.3.4 ActionneursAu niveau des actionneurs, il est <strong>en</strong>visagé d’équiper la mission Pegase de deux types de tuyères :– des tuyères qui consomm<strong>en</strong>t de l’hydrazine comme ergol. Ces tuyères sont utilisées <strong>pour</strong> effectuer<strong>le</strong> transfert orbital au point L 2 et <strong>pour</strong> faire des corrections d’orbite p<strong>en</strong>dant toute la durée devie de la mission ;– des tuyères à gaz froid serv<strong>en</strong>t à contrô<strong>le</strong>r la formation, c’est-à-dire <strong>pour</strong> changer la configuration,<strong>pour</strong> effectuer des manœuvres et <strong>pour</strong> maint<strong>en</strong>ir la formation.En outre, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> d’avoir recours à des roues de réaction <strong>pour</strong> contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s attitudes desvaisseaux. L’inconvéni<strong>en</strong>t de ce type d’actionneur est la génération de vibrations qui sont susceptib<strong>le</strong>sde dégrader <strong>le</strong>s performances.Dans la suite, nous ne considérerons que <strong>le</strong>s tuyères à gaz froid. Une de ces tuyères est capab<strong>le</strong> defournir une poussée continue (contrairem<strong>en</strong>t à une poussée impulsionnel<strong>le</strong>) <strong>en</strong>tre 0 et 1000 µN, avecune quantification de 1 µN au maximum [51] et un temps de réponse inférieur à 20 ms. On estime que<strong>le</strong> bruit d’actuation, y compris <strong>le</strong> bruit de quantification, est inférieur 1 µNs.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 193Tab<strong>le</strong> 5.3 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>sCatégorie Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéGravitéso-PressionlaireRecombinateurPosition du point L 2 par rapport r S,L2 [151, 1 · 10 9 , 0, 0] T mau So<strong>le</strong>ilPosition du point L 2 par rapport r T,L2 [1, 5 · 10 9 , 0, 0] T mà la TerrePosition courante sur l’orbite r c [−300 · 10 6 , 0, 0] T mhaloConstante de gravité du So<strong>le</strong>il µ ⊙ 1, 33 · 10 20 m 3 /s 2Constante de gravité de la Terre µ ⊕ 3, 99 · 10 14 m 3 /s 2Pression solaire p sol 4, 50 · 10 −6 N/m 2Direction du So<strong>le</strong>il n S [−1, 0, 0] T −Surface du pare-so<strong>le</strong>il A R 7, 07 m 2Coeffici<strong>en</strong>ts de réf<strong>le</strong>xion et d’absorption[σ rs,R , σ rd,R , σ a,R ] [0, 7, 0, 2, 0, 1] −Vecteur normal au pare-so<strong>le</strong>il n S,R [0, 0, 1] T −Position du foyer du pare-so<strong>le</strong>il d sol,R [0, 0, −0, 6] T mSidérostat 1 Surface du pare-so<strong>le</strong>il A S1 3, 14 m 2Coeffici<strong>en</strong>ts de réf<strong>le</strong>xion et d’absorption[σ rs,S1 , σ rd,S1 , σ a,S1 ] [0, 7, 0, 2, 0, 1] −Vecteur normal au pare-so<strong>le</strong>il n S,S2 [0, 0, 1] T −Position du foyer du pare-so<strong>le</strong>il d sol,S1 [0, 0, −0, 5] T mSidérostat 2 Surface du pare-so<strong>le</strong>il A S2 3, 14 m 2Coeffici<strong>en</strong>ts de réf<strong>le</strong>xion et d’absorption[σ rs,S2 , σ rd,S2 , σ a,S2 ] [0, 7, 0, 2, 0, 1] −Vecteur normal au pare-so<strong>le</strong>il n S,S2 [0, 0, 1] T −Position du foyer du pare-so<strong>le</strong>il d sol,S2 [0, 0, −0, 5] T mNous ne disposons pas d’informations plus amp<strong>le</strong>s ni sur l’emplacem<strong>en</strong>t des tuyères ni sur <strong>le</strong>urnombre. Par conséqu<strong>en</strong>t, nous faisons l’hypothèse que nous pouvons directem<strong>en</strong>t commander desforces et des coup<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> chacun des vaisseaux dans toutes <strong>le</strong>s directions. En outre, nous reti<strong>en</strong>drons<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs suivantes <strong>pour</strong> <strong>le</strong> niveau de bruit d’actuation <strong>en</strong> termes de d<strong>en</strong>sités spectra<strong>le</strong>s de puissance :Φ act,f =Φ act,g =(1 µN √Hz) 2(forces) (5.7)(1 µNm √Hz) 2(coup<strong>le</strong>s) (5.8)Cette approximation nous paraît justifiée parce que, d’une part, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une à deux tuyèresseront utilisées <strong>pour</strong> générer une force ou un coup<strong>le</strong> dans une direction, et d’autre part, <strong>le</strong>s bras de<strong>le</strong>vier des tuyères sont tous de l’ordre d’un demi mètre.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


194 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION5.3.5 MétrologieComme nous l’avons déjà m<strong>en</strong>tionné dans <strong>le</strong> Chapitre 3, <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> métrologique consiste <strong>en</strong> un<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de sorties contrôlées (<strong>le</strong>s sorties servant à traduire <strong>le</strong>s spécifications <strong>pour</strong> la synthèse decorrecteurs) et de sorties mesurées utilisées par <strong>le</strong> correcteur.Il est important de savoir que <strong>le</strong>s expressions doiv<strong>en</strong>t d’abord être adaptées à la hiérarchie <strong>le</strong>aderfollower.En d’autres termes, toutes <strong>le</strong>s occurr<strong>en</strong>ces des quantités ∆θ i et ∆r i où l’indice i correspond aurecombinateur doiv<strong>en</strong>t être supprimées. Ceci s’explique par <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s états du recombinateursont id<strong>en</strong>tiques à ceux de la formation et que ceux-là sont déjà exprimés avec <strong>le</strong>s quantités ∆θ R et∆r R .Dans la suite, nous utiliserons des données numériques afin d’adapter <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s généraux disponib<strong>le</strong>set ainsi projeter <strong>le</strong>s réalités de la mission Pegase dans notre cadre de modélisation. Les donnéesnumériques choisies seront indiquées dans des tab<strong>le</strong>aux.Outre <strong>le</strong>s données géométriques définissant <strong>le</strong>s sorties contrôlées et mesurées, nous donnerons desécarts type σ <strong>pour</strong> chaque sortie contrôlée qui reflèt<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s performances stochastiques demandées. Uned<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> de puissance Φ est associée à chaque sortie mesurée. Cette donnée définit <strong>le</strong> niveaude bruit de mesure.Généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>sités spectra<strong>le</strong>s de puissance Φ ne sont pas connues parce que <strong>le</strong>s capteursfourniss<strong>en</strong>t une mesure échantillonnée, c’est-à-dire à interval<strong>le</strong>s réguliers. Les données disponib<strong>le</strong>s sontalors la fréqu<strong>en</strong>ce d’échantillonnage f (ou bi<strong>en</strong> la période de cad<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t T = 1/f) et l’écart typeσ (ou bi<strong>en</strong> la variance σ 2 ) de la mesure. La d<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> de puissance Φ peut alors être calculéegrâce à la formu<strong>le</strong> suivante (cf. [37]) :Φ = 2σ2ω= σ2πf(5.9)Attitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateurLa première sortie contrôlée modélisée est l’attitude intertiel<strong>le</strong> du recombinateur dont l’expressionest la suivante :s att,R = ∆θ R (5.10)La performance requise est un dixième d’une seconde d’arc :σ att,R = 0, 1 as = 4, 85 · 10 −7 rad (5.11)Attitudes relatives des sidérostats par rapport au recombinateurNous ne nous intéressons pas aux attitudes inertiel<strong>le</strong>s des sidérostats, mais à <strong>le</strong>urs attitudes relativespar rapport au recombinateur. Il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 1s att,rel,S1 = ∆θ S1 (5.12)et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 2s att,rel,S2 = ∆θ S2 . (5.13)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 195L’écart type maximum <strong>pour</strong> cette sortie contrôlée est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un dixième d’une seconde d’arc :σ att,rel,S1 = σ att,rel,S2 (5.14)= 0, 1 as= 4, 85 · 10 −7 radDiffér<strong>en</strong>ce de marche optiqueLa différ<strong>en</strong>ce de marche optique est une sortie contrôlée qui reflète directem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s besoins de lacharge uti<strong>le</strong> optique :s DDM =]−n T T C 0 C c[−(r S2 + C S2 d CU,S2 ) × ∆θ R + ∆r S2 − C S2 d × CU,S2 ∆θ S2()(5.15)+n T T C 0 C c C S2 M S2 CS2T −∆r S2 + C S2 d × CU,S2 ∆θ S2]+n T T C 0 C c[−(r S1 + C S1 d CU,S1 ) × ∆θ R + ∆r S1 − C S1 d × CU,S1 ∆θ S1()−n T T C 0 C c C S1 M S1 CS1T −∆r S1 + C S1 d × CU,S1 ∆θ S1Nous avons recours aux va<strong>le</strong>urs numériques données dans <strong>le</strong> Tab. 5.4 <strong>pour</strong> traduire la différ<strong>en</strong>cede marche de l’interféromètre dans la mission Pegase. Ce tab<strong>le</strong>au revè<strong>le</strong> que nous faisons coïncider <strong>le</strong>spoints de référ<strong>en</strong>ce des vaisseaux avec <strong>le</strong>s positions de <strong>le</strong>urs charges uti<strong>le</strong>s.Tab<strong>le</strong> 5.4 – Données numériques <strong>pour</strong> l’optiqueCatégorie Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéCib<strong>le</strong> Direction de l’objet ciblé n T [1, 0, 0] T −RecombinateurPosition de montage de la charge d CU,R [0, 0, 0] T muti<strong>le</strong> (optique)Sidérostat 1 Vecteur normal au miroir n CU,S1 [1, 0, 1]/ √ 2 −Position de montage du miroir d CU,S1 [0, 0, 0] T mSidérostat 2 Vecteur normal au miroir n CU,S2 [−1, 0, 1]/ √ 2 −Position de montage du miroir d CU,S2 [0, 0, 0] T mLa performance requise sur cette sortie contrôlée est un écart type d’un c<strong>en</strong>timètre :σ DDM = 1 cm (5.16)Déplacem<strong>en</strong>ts des sidérostats selon <strong>le</strong>s axes x, y et zEnfin, nous modélisons comme sorties contrôlées <strong>le</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts des sidérostats selon <strong>le</strong>s troisaxes de l’espace euclidi<strong>en</strong> 1 .1. Euclide (325 av. J.-C. – 265 av. J.-C.), mathématici<strong>en</strong> de la Grèce antique<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


196 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONNous obt<strong>en</strong>ons <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 1s trans,rel,x,S1 = [ 1 0 0 ] · ∆r S1 (5.17)s trans,rel,y,S1 = [ 0 1 0 ] · ∆r S1s trans,rel,z,S1 = [ 0 0 1 ] · ∆r S1et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 2s trans,rel,x,S2 = [ 1 0 0 ] · ∆r S2 (5.18)s trans,rel,y,S2 = [ 0 1 0 ] · ∆r S2s trans,rel,z,S2 = [ 0 0 1 ] · ∆r S2 .Ces sorties contrôlées ne traduis<strong>en</strong>t pas une spécification de la mission Pegase. Nous <strong>en</strong> auronsnéanmoins besoin plus tard <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir un schéma de synthèse de correcteurs bi<strong>en</strong> posé. Les performancesdemandées sont alors moins contraignantes :σ trans,rel,x,S1 = σ trans,rel,y,S1 (5.19)= σ trans,rel,z,S1 = σ trans,rel,x,S2= σ trans,rel,y,S2 = σ trans,rel,z,S2= 10 cmS<strong>en</strong>seurs stellaires standard et finLe recombinateur porte deux s<strong>en</strong>seurs stellaires, un s<strong>en</strong>seur stellaire standard et un s<strong>en</strong>seur stellairefin dont <strong>le</strong>s expressions sont id<strong>en</strong>tiques :y SST,fin,R = C T SST,fin,RC T R∆θ R (5.20)y SST,std,R = C T SST,std,RC T R∆θ RLes deux sidérostats port<strong>en</strong>t chacun un s<strong>en</strong>seur stellaire standard :y SST,std,S1 = CSST,std,S1T ( )CTS1 ∆θ R + ∆θ S1y SST,std,S2 = CSST,std,S2T ( )CTS2 ∆θ R + ∆θ S2(5.21)Les niveaux de bruits sont <strong>le</strong>s suivants :(Φ SST,fin,R = 100 √ mas ) 2 () 2−7 rad= 4, 85 · 10 √ (5.22)Hz HzΦ SST,std,R = Φ SST,std,S1 = Φ SST,std,S2( ) 2 () 2as−6 rad= 1 √ = 4, 85 · 10 √Hz HzEn réalité, un s<strong>en</strong>seur stellaire possède deux axes transverses avec une précision supérieure à cel<strong>le</strong>de l’axe de visée. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons r<strong>en</strong>oncé à faire cette distinction.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 197Le Tab. 5.5 montre <strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations de montage des différ<strong>en</strong>ts s<strong>en</strong>seurs stellaires.Tab<strong>le</strong> 5.5 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>seurs stellairesVaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurSidérostat 1Sidérostat 2Ori<strong>en</strong>tation de montage du s<strong>en</strong>seurstellaire standardOri<strong>en</strong>tation de montage du s<strong>en</strong>seurstellaire finOri<strong>en</strong>tation de montage du s<strong>en</strong>seurstellaire standardOri<strong>en</strong>tation de montage du s<strong>en</strong>seurstellaire standardC SST,std,R I 3 −C SST,fin,R I 3 −C SST,std,S1 I 3 −C SST,std,S2 I 3 −Capteurs d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiqueLes capteurs d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique obéiss<strong>en</strong>t aux deux équations suivantes :y FRAS,1,R = − f 1,1,Rf 3,1,Rf 2,1,R(pFRAS,1,R q FRAS,1,R) Tn×FRAS,1,R(5.23)· [C T RC S1 (M S1 − I 3 )∆θ S1 + C T RC S1 M S1 C T S1∆θ R]y FRAS,2,R = − f 1,2,Rf 3,2,Rf 2,2,R(pFRAS,2,R q FRAS,2,R) Tn×FRAS,2,R(5.24)· [C T RC S2 (M S2 − I 3 )∆θ S2 + C T RC S2 M S2 C T S2∆θ R]Nous avons fait <strong>le</strong>s deux choix suivants :f 1,1,R f 3,1,Rf 2,1,R= 1 etf 1,2,R f 3,2,Rf 2,2,R= 1 (5.25)Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s relations y FRAS,1,R et y FRAS,2,R donn<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t l’ang<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> ciel et nepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t donc pas <strong>en</strong> compte l’amplification par <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes de Cassegrain. Ce fait n’est pas unerestriction de la généralité, mais il doit se retrouver dans <strong>le</strong>s niveaux de bruit :Φ FRAS,1,R = Φ FRAS,2,R (5.26)(= 30 √ mas ) 2 () 2−7 rad= 1, 45 · 10 √Hz Hz<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


198 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLe Tab. 5.6 indique <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs numériques nécessaires.Tab<strong>le</strong> 5.6 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique (FRAS)Vaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurDirection du FRAS, voie droite n FRAS,2,R [1, 0, 0] T −Axe 1 du FRAS, voie droite p FRAS,2,R [0, 1, 0] T −Axe 2 du FRAS, voie droite q FRAS,2,R [0, 0, 1] T −Direction du FRAS, voie gauche n FRAS,1,R [−1, 0, 0] T −Axe 1 du FRAS, voie gauche p FRAS,1,R [0, 1, 0] T −Axe 2 du FRAS, voie gauche q FRAS,1,R [0, 0, 1] T −Capteur latéral finChacun des sidérostats porte un capteur latéral fin qui mesure sa position relativem<strong>en</strong>t au recombinateur.Il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 1et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 2y lat,fin,S1 = − [ p lat,fin,S1 q lat,fin,S1] Tn×lat,fin,S1(5.27)·C T S1 (C R n lat,fin,1,R ) × ( ∆r S1 − C S1 d × lat,fin,S1 ∆θ S1y lat,fin,S2 = − [ ] Tp lat,fin,S2 q lat,fin,S2 n×( )·CS2 T (C R n lat,fin,2,R ) × ∆r S2 − C S2 d × lat,fin,S2 ∆θ S2 .lat,fin,S2(5.28))La d<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> de puissance du bruit de mesure est la suivante :Φ lat,fin,S1 = Φ lat,fin,S2 (5.29)(= 0, 1 √ µm ) 2Hz<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 199Les données numériques choisies <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs latéraux fins sont disponib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> Tab. 5.7.Tab<strong>le</strong> 5.7 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs latéraux finsVaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombina- Direction du laser, voie droite n lat,fin,2,R [1, 0, 0] T −teurPosition de montage du laser, d lat,fin,2,R [0, 4, 0, −0, 3] T mvoie droiteDirection du laser, voie gauche n lat,fin,1,R [−1, 0, 0] T −Position de montage du laser, d lat,fin,1,R [−0, 4, 0, −0, 3] T mvoie gaucheSidérostat 1 Vecteur normal du capteur n lat,fin,S1 [1, 0, 0] T −latéral finAxe 1 du capteur latéral fin p lat,fin,S1 [0, 1, 0] T −Axe 2 du capteur latéral fin q lat,fin,S1 [0, 0, 1] T −Position de montage du capteur d lat,fin,S1 [0, 3, 0, −0, 3] T mlatéral finSidérostat 2 Vecteur normal du capteur n lat,fin,S2 [−1, 0, 0] T −latéral finAxe 1 du capteur latéral fin p lat,fin,S2 [0, 1, 0] T −Axe 2 du capteur latéral fin q lat,fin,S2 [0, 0, 1] T −Position de montage du capteurlatéral find lat,fin,S2 [−0, 3, 0, −0, 3] T mCapteur longitudinalLes capteurs longitudinaux, embarqués sur <strong>le</strong>s deux sidérostats, obéiss<strong>en</strong>t aux deux expressionssuivantes :y lon,S1 =(r S1 + C S1 d lon,S1 − r R − C R d lon,1,R ) T (∆r S1 − C S1 d × lon,S1 ∆θ S1)[(r S1 + C S1 d lon,S1 − r R − C R d lon,1,R ) T (r S1 + C S1 d lon,S1 − r R − C R d lon,1,R )] 1/2 (5.30)y lon,S2 =(∆r S2 − C S2 d × lon,S2 ∆θ S2)(r S2 + C S2 d lon,S2 − r R − C R d lon,2,R ) T[(r S2 + C S2 d lon,S2 − r R − C R d lon,2,R ) T (r S2 + C S2 d lon,S2 − r R − C R d lon,2,R )] 1/2 (5.31)Leurs niveaux de bruits sont définis comme suit :Φ lon,S1 = Φ lon,S2 =(0, 1 µm √Hz) 2(5.32)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


200 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLes données numériques concernant <strong>le</strong>s capteurs longitudinaux fins sont montrées dans <strong>le</strong> Tab. 5.8.Tab<strong>le</strong> 5.8 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs longitudinaux finsVaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurSidérostat 1Sidérostat 2Position de montage du rétroréf<strong>le</strong>cteur,voie gauchePosition de montage du rétroréf<strong>le</strong>cteur,voie droitePosition de montage du capteurlongitudinal finPosition de montage du capteurlongitudinal find lon,fin,1,R [−0, 4, 0, −0, 4] T md lon,fin,2,R [0, 4, 0, −0, 4] T md lon,fin,S1 [0, 3, 0, −0, 4] T md lon,fin,S2 [−0, 3, 0, −0, 4] T mCapteur latéral grossierUn autre capteur latéral, embarqué sur chacun des sidérostats, est <strong>le</strong> capteur latéral grossier. Sonéquation de mesure se lit <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 1et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 2 :y lat,gro,S1 = −f S1(plat,gro,S1 q lat,gro,S1) Tn×2lat,gro,S1(5.33)·C T S1(r S1 − r R − C R d lat,gro,R ) × C S1 ∆θ S1 + ∆r S1n T Ci T (r S1 + C S1 d lat,gro,S1 − r R − C R d lat,gro,R )y lat,gro,S2 = −f S2(plat,gro,S2 q lat,gro,S2) Tn×2lat,gro,S2(5.34)·C T S2(r S2 − r R − C R d lat,gro,R ) × C S2 ∆θ S2 + ∆r S2n T Ci T (r S2 + C S2 d lat,gro,S2 − r R − C R d lat,gro,R )La d<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> de puissance du bruit de ce capteur estΦ lat,gro,S1 = Φ lat,gro,S2 =(1) 2 () 2as−6 rad√ = 4, 85 · 10 √ . (5.35)Hz HzToutes <strong>le</strong>s données numériques nécessaires sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab. 5.9.Capteur radiofréqu<strong>en</strong>ceEnfin, il existe <strong>le</strong> capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce qui comporte trois vo<strong>le</strong>ts. En effet, il mesure une distanceet deux ang<strong>le</strong>s, l’azimuth et l’élévation. Ce capteur est distribué sur deux vaisseaux (recombinateur<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 201Tab<strong>le</strong> 5.9 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs latéraux grossiersVaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurSidérostat 1Sidérostat 2Position de montage de la sourcelaserd lat,coa,R [0, 4, 0, −0, 5] T mPosition de montage du capteur d lat,coa,S1 [−0, 3, 0, −0, 5] T mlatéral grossierVecteur normal du capteur n lat,gro,S1 [1, 0, 0] T −latéral grossierAxe 1 du capteur latéral grossier p lat,gro,S1 [0, 1, 0] T −Axe 2 du capteur latéral grossier q lat,gro,S1 [0, 0, 1] T −Position de montage du capteur d lat,coa,S2 [−0, 3, 0, −0, 5] T mlatéral grossierVecteur normal du capteur n lat,gro,S2 [1, 0, 0] T −latéral grossierAxe 1 du capteur latéral grossier p lat,gro,S2 [0, 1, 0] T −Axe 2 du capteur latéral grossier q lat,gro,S2 [0, 0, 1] T −et un sidérostat), mais la mesure est toujours prise sur un sidérostat. Il vi<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 1y RF,dist,S1 =y RF,az,S1 =y RF,el,S1 =(r S1 + C S1 d RF,S1 − r R − C R d RF,1,R ) T (∆r S1 − C S1 d × RF,S1 ∆θ S1)[(r S1 + C S1 d RF,S1 − r R − C R d RF,1,R ) T (r S1 + C S1 d RF,S1 − r R − C R d RF,1,R )] 1/2p T RF,S1 CT R (∆r S1 − C S1 d × RF,S1 ∆θ S1)n T RF,1 CT R (r (5.36)S1 + C S1 d RF,S1 − r R − C R d RF,1,R )qRF,S2 T CT R (∆r S1 − C S1 d × RF,S1 ∆θ S1)[(r S1 + C S1 d RF,S1 − r R − C R d RF,1,R ) T (r S1 + C S1 d RF,S1 − r R − C R d RF,1,R )] 1/2et <strong>pour</strong> <strong>le</strong> sidérostat 2y RF,dist,S2 =y RF,az,S2 =y RF,el,S2 =(r S2 + C S2 d RF,S2 − r R − C R d RF,2,R ) T (∆r S2 − C S2 d × RF,S2 ∆θ S2)[(r S2 + C S2 d RF,S2 − r R − C R d RF,2,R ) T (r S2 + C S2 d RF,S2 − r R − C R d RF,2,R )] 1/2p T RF.S2 CT R (∆r S2 − C S2 d × RF,S2 ∆θ S2)n T RF CT R (r S2 + C S2 d RF,S2 − r R − C R d RF,2,R )q T RF,S2 CT R (∆r S2 − C S2 d × RF,S2 ∆θ S2)[(r S2 + C S2 d RF,S2 − r R − C R d RF,2,R ) T (r S2 + C S2 d RF,S2 − r R − C R d RF,2,R )] 1/2 .(5.37)Les niveaux de bruit sont <strong>le</strong>s suivants :Φ RF,az,S1 = Φ RF,az,S2 = Φ RF,el,S1 = Φ RF,el,S2 (5.38)( ) 2 () 2as−2 rad= 3600 √ = 1, 75 · 10 √Hz HzΦ RF,dist,S1 = Φ RF,dist,S2 =(1 √ cm ) 2Hz<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


202 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLe Tab. 5.10 résume <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s données numériques du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce.Tab<strong>le</strong> 5.10 – Données numériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s capteurs radiofréqu<strong>en</strong>ceVaisseau Description Variab<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur UnitéRecombinateurSidérostat 1Sidérostat 2Position de montage de d RF,2,R [0, 6, 0, −0, 6] T ml’émetteur (voie droite)Position de montage de d RF,1,R [−0, 6, 0, −0, 6] T ml’émetteur (voie gauche)Position de montage du capteur d RF,S1 [0, 5, 0, −0, 5] T mradiofréqu<strong>en</strong>ceDirection du capteur radiofréqu<strong>en</strong>c<strong>en</strong> RF,S1 [1, 0, 0] T −Axe 1 du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce p RF,S1 [0, 1, 0] T −Axe 2 du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce q RF,S1 [0, 0, 1] T −Position de montage du capteur d RF,S2 [−0, 5, 0, −0, 5] T mradiofréqu<strong>en</strong>ceDirection du capteur radiofréqu<strong>en</strong>c<strong>en</strong> RF,S2 [−1, 0, 0] T −Axe 1 du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce p RF,S2 [0, 1, 0] T −Axe 2 du capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce q RF,S2 [0, 0, 1] T −Un point important à ne pas oublier est que nous ne pr<strong>en</strong>ons pas <strong>en</strong> compte la redondance auniveau des capteurs. En d’autres termes, nous ne profitons pas du fait que tous <strong>le</strong>s capteurs sontredondés une fois <strong>pour</strong> garantir un bon fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas de panne d’un capteur.Il est intéressant de noter que certains capteurs, plus précisém<strong>en</strong>t <strong>le</strong> FRAS et <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>seurs stellaires,mesur<strong>en</strong>t des dépointages ou des combinaisons linéaires de dépointages. En revanche, tous <strong>le</strong>s autrescapteurs (capteur latéral fin et grossier, capteur longitudinal et capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce) mesur<strong>en</strong>t descombinaisons de déplacem<strong>en</strong>ts et de dépointages. Ceci s’explique par <strong>le</strong>s bras de <strong>le</strong>vier qui exist<strong>en</strong>tforcém<strong>en</strong>t quand un capteur n’est pas situé au point de référ<strong>en</strong>ce d’un vaisseau.Même si <strong>le</strong>s expressions des différ<strong>en</strong>ts capteurs paraiss<strong>en</strong>t assez compliquées, el<strong>le</strong>s se simplifi<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>tquand on utilise <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs numériques indiquées dans <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux m<strong>en</strong>tionnés. Par exemp<strong>le</strong>,la sortie contrôlée s DDM décrivant la différ<strong>en</strong>ce de marche optique s’écrit comme suit :s DDM = [ 0 500 m 0 ] · ∆θ R + [ 1 0 −1 ] · ∆r S1 + [ 1 0 1 ] · ∆r S2 (5.39)5.3.6 Représ<strong>en</strong>tation d’étatL’exist<strong>en</strong>ce de modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la dynamique, et la métrologie, tous basés sur <strong>le</strong> cadre donné parla hiérarchie <strong>le</strong>ader-follower, permet de créer un modè<strong>le</strong> global sous forme de représ<strong>en</strong>tation d’état.Le vecteur d’état x ∈ R n est assemblé <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s dépointages des trois vaisseaux (∆θ R , ∆θ S1 et∆θ S2 ) et <strong>le</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts des sidérostats (∆r S1 et ∆r S2 ). Les dérivées de ces quantités (∆ ˙θ R , ∆ ˙θ S1 ,<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 203∆ ˙θ S2 , ∆ṙ S1 et ∆ṙ S2 ) <strong>en</strong> font aussi partie :x =⎡⎢⎣∆ ˙θ R∆θ R∆ṙ S1∆ ˙θ S1∆r S1∆θ S1∆ṙ S2∆ ˙θ S2∆r S2∆θ S2⎤⎥⎦(5.40)Le vecteur des <strong>en</strong>trées d’actuation u ∈ R m2 est composé des coup<strong>le</strong>s des trois vaisseaux (∆g R ,∆g S1 et ∆g S2 ) et des forces exercées par <strong>le</strong>s actionneurs des sidérostats (∆f S1 et ∆f S2 ) :u =⎡⎢⎣∆g R∆f S1∆g S1∆f S2∆g S2⎤⎥⎦(5.41)Nous pouvons réordonner puis partitionner <strong>le</strong> vecteur u de la manière suivante afin de faire apparaîtrel’appart<strong>en</strong>ance des <strong>en</strong>trées d’actuation :u =⎡⎣u Ru S1u S2avec u R = [ ∆g R], uS1 =⎤⎦ (5.42)[ ]∆fS1∆g S1et u S2 =[ ]∆fS2∆g S2L’assemblage de toutes <strong>le</strong>s sorties mesurées fournit <strong>le</strong> vecteur des sorties mesurées y ∈ R p2 et peutêtre écrit comme produit d’une matrice des sorties mesurées C ∈ R p2×n et du vecteur des états x :y =⎡⎢⎣y SST,fin,Ry SST,std,Ry FRAS,1,Ry FRAS,2,Ry SST,std,S1y lat,fin,S1y lon,S1y RF,S1y lat,gro,S1y SST,std,S2y lat,fin,S2y lon,S2y RF,S2y lat,gro,S2⎤= Cx (5.43)⎥⎦<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


204 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONComme <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vecteur u, nous pouvons réordonner puis partitionner <strong>le</strong> vecteur des sorties mesuréesy :y =⎡⎣y Ry S1y S2avec y R =⎡⎢⎣⎤⎦ (5.44)y SST,fin,Ry SST,std,Ry FRAS,1,Ry FRAS,2,R⎤⎥⎦ , y S1 =⎡⎢⎣y SST,std,S1y lat,fin,S1y lon,S1y RF,S1y lat,gro,S1⎤⎡et y⎥ S2 =⎢⎦ ⎣y SST,std,S2y lat,fin,S2y lon,S2y RF,S2y lat,gro,S2Le cas est similaire concernant <strong>le</strong>s sorties contrôlées. La matrice des sorties contrôlées s’appel<strong>le</strong>N ∈ R pz×n :⎡⎤s att,Rs DDMs att,rel,S1s att,rel,S2s =s trans,x,S1s trans,y,S1= Nx (5.45)s trans,z,S1s⎢ trans,x,S2⎥⎣ s trans,y,S2 ⎦s trans,z,S2Enfin, nous disposons de toutes <strong>le</strong>s informations nécessaires afin de créer une représ<strong>en</strong>tation d’état :ẋ = Ax + Bu (5.46)y = Cxs = NxLes matrices A et B peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues par id<strong>en</strong>tification à partir de l’Éq. (5.1) (page 189). LaFig. 5.4 montre la forme des matrices de la représ<strong>en</strong>tation d’état.Quant aux perturbations orbita<strong>le</strong>s, nous ne nous intéressons <strong>en</strong> principe qu’aux accélérations angulairessubies par <strong>le</strong>s trois vaisseaux et aux accélérations différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s subies par <strong>le</strong>s sidérostats,c’est-à-dire <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s accélérations subies par <strong>le</strong>s sidérostats et cel<strong>le</strong>s subies par <strong>le</strong> recombinateur:∆a S1,sol = a S1,sol − a R,sol (5.47)∆a S2,sol = a S2,sol − a R,sol∆a S1,grav = a S1,grav − a R,grav∆a S2,grav = a S2,grav − a R,grav⎤⎥⎦L’accélération subie par <strong>le</strong> recombinateur, et donc par la formation <strong>en</strong>tière, ne nous intéresse pascar el<strong>le</strong> n’est pas une quantité relative.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.3 Modélisation de la mission Pegase 205Figure 5.4 – Forme des matrices de la représ<strong>en</strong>tation d’étatSi nous traduisons l’Éq. (5.47) <strong>en</strong> forces (par exemp<strong>le</strong> f S1,sol = m S1 a S1,sol ), nous obt<strong>en</strong>ons <strong>le</strong>sforces différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s subies par <strong>le</strong>s sidérostats 1 et 2 :∆f S1,sol = f S1,sol − m S1m Rf R,sol (5.48)∆f S2,sol = f S2,sol − m S2m Rf R,sol∆f S1,grav = f S1,grav − m S1m Rf R,grav∆f S2,grav = f S2,grav − m S2m Rf R,gravTab<strong>le</strong> 5.11 – Forces causées par la pression solaireVaisseau Recombinateur Sidérostat 1 Sidérostat 2⎛⎞ ⎛⎞ ⎛⎞0004, 98 · 10 −5 ⎛ 2, 21 · 10 −5 ⎞ ⎛ 2, 21 · 10 −5 ⎞00Force [N]⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠−1, 11 · 10 −5 −1, 11 · 10 −5Force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> [N] − ⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


206 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLe Tab. 5.11 résume <strong>le</strong>s forces exercées sur <strong>le</strong>s trois vaisseaux par la pression solaire. Nous netraiterons pas <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s solaires ici, mais nos résultats sont généralisab<strong>le</strong>s à ce cas-là. Il faut aussiêtre consci<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s forces possèd<strong>en</strong>t d’autres magnitudes et d’autres directions si <strong>le</strong> pointage de laformation par rapport au So<strong>le</strong>il est différ<strong>en</strong>t, c’est-à-dire si une autre cib<strong>le</strong> est visée.Les forces exercées sur <strong>le</strong>s vaisseaux par <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité sont montrées dans <strong>le</strong> Tab. 5.12.Il n’existe pas de coup<strong>le</strong>s dûs à la gravitation car <strong>le</strong>s forces agiss<strong>en</strong>t toujours au c<strong>en</strong>tre de masse desvaisseaux. Le rapports <strong>en</strong>tre ces forces et <strong>le</strong>s forces solaires est aux a<strong>le</strong>ntours de 1000. Par conséqu<strong>en</strong>t,nous <strong>pour</strong>rons négliger <strong>le</strong>s forces gravitationnel<strong>le</strong>s devant <strong>le</strong>s forces solaires dans la suite.Tab<strong>le</strong> 5.12 – Forces causées par <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravitéVaisseau Recombinateur Sidérostat 1 Sidérostat 2⎛⎞ ⎛⎞ ⎛⎞01, 35 · 10 −8 −1, 35 · 10 −8−4, 85 · 10 −11 ⎛−2, 69 · 10 −11 ⎞ ⎛ −2, 69 · 10 −11 ⎞1, 35 · 10 −8 −1, 35 · 10 −8Force [N]⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠5, 39 · 10 −12 5, 39 · 10 −12Force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> [N]−⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠De manière similaire au vecteur des <strong>en</strong>trées d’actuation, nous pouvons écrire un vecteur des <strong>en</strong>tréesde perturbation :⎡u pert = u sol + u grav =⎢⎣g sol,R∆f sol,S1g sol,S1∆f sol,S2g sol,S2⎤⎡+⎥ ⎢⎦ ⎣g grav,R∆f grav,S1g grav,S1∆f grav,S2g grav,S2⎤⎥⎦(5.49)5.3.7 BilanNous avons montré dans cette section comm<strong>en</strong>t, à partir du modè<strong>le</strong> générique prés<strong>en</strong>té dans <strong>le</strong>Chapitre 3 et <strong>en</strong> choisissant la structure hiérarchique <strong>le</strong>ader-follower, un modè<strong>le</strong> numérique peut êtreétabli.Ce modè<strong>le</strong> pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte la dynamique et la métrologie (sorties mesures et contrôlées) de laformation Pegase. Un modè<strong>le</strong> des forces et coup<strong>le</strong>s perturbateurs agissant sur la formation <strong>en</strong> étatnominal a éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été obt<strong>en</strong>u. Enfin, des va<strong>le</strong>urs numériques ont été introduites afin de traduire <strong>le</strong>sspécifications de la mission et <strong>le</strong>s niveaux des bruits d’actuation et de mesure.Nous avons vu que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> générique du Chapitre 3 se simplifie nettem<strong>en</strong>t si l’on choisit desva<strong>le</strong>urs numériques dans des repères bi<strong>en</strong> choisis.5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel5.4.1 Correcteur de baseAfin de pouvoir appliquer la synthèse H 2 comme nous l’avons annoncé dans l’introduction de cechapitre, il est d’abord indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> de disposer d’une forme standard de synthèse, cf. Fig. H.1 dans<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 207l’Annexe H.Figure 5.5 – Forme standard de synthèse utilisée. Les matrices A, B, C et N traduis<strong>en</strong>t la dynamique,l’actuation, <strong>le</strong>s sorties mesurées et <strong>le</strong>s sorties contrôlées, respectivem<strong>en</strong>t. Les pondérations W 1 et W 2normalis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s bruits de mesure et d’actuation, respectivem<strong>en</strong>t. La pondération W s sert à normaliser<strong>le</strong>s spécifications et W u r<strong>en</strong>d <strong>le</strong> schéma de synthèse bi<strong>en</strong> posé.La Fig. 5.5 montre la structure choisie dans <strong>le</strong> but de traduire <strong>le</strong>s spécifications de la missionPegase. Nous avons précédemm<strong>en</strong>t décrit comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s matrices A, B, C et N peuv<strong>en</strong>t être déterminées.Ces quatre matrices exprim<strong>en</strong>t la dynamique (A), l’actuation (B), <strong>le</strong>s sorties mesurées (C) et <strong>le</strong>s sortiescontrôlées (N).Or, <strong>le</strong> schéma de synthèse n’est pas <strong>en</strong>core comp<strong>le</strong>t. Il sera <strong>en</strong>richi des quatre élém<strong>en</strong>ts suivants :– d’abord, <strong>le</strong> schéma doit t<strong>en</strong>ir compte des bruits d’actuation Φ act ;– <strong>en</strong>suite, <strong>le</strong> schéma doit t<strong>en</strong>ir compte des bruits de mesure Φ mes ;– <strong>en</strong> outre, <strong>le</strong>s spécifications <strong>en</strong> termes d’écarts-type σ doiv<strong>en</strong>t trouver <strong>le</strong>ur place dans <strong>le</strong> schéma ;– <strong>en</strong>fin, <strong>le</strong> schéma doit respecter <strong>le</strong>s hypothèses décrites dans l’Annexe H afin que <strong>le</strong> problèmed’optimisation soit bi<strong>en</strong> posé.Ces modifications de la forme standard se traduis<strong>en</strong>t dans la Fig. 5.5 sous forme de quatrepondérations, W 1 , W 2 , W u et W s . Nous décrirons dans la suite comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs numériquesde ces pondérations peuv<strong>en</strong>t être déterminées.La pondération W 1 multiplie <strong>le</strong> vecteur des <strong>en</strong>trées exogènes w 1 et fournit <strong>le</strong> vecteur des bruits demesure. La synthèse H 2 (au moins dans son interprétation stochastique) suppose que toutes <strong>le</strong>s <strong>en</strong>tréesexogènes soi<strong>en</strong>t des bruits blancs de d<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> unitaire. Afin d’obt<strong>en</strong>ir la d<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong>spécifiée d’un bruit de mesure, il faut multiplier chaque signal du vecteur w 1 par la racine carrée de lad<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> du bruit correspondant. Ainsi, la matrice W 1 est diagona<strong>le</strong> et composée des racinescarrées des bruits de mesure :⎡⎤W 1 =⎢⎣√ΦSST,fin,R 00. ..√Φlat,gro,S2⎥⎦ (5.50)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


208 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONEn choisissant une structure non-diagona<strong>le</strong> <strong>pour</strong> la matrice W 1 , nous pouvons créer des bruits demesure corrélés.−100Bode Diagram−105niveau de bruit Φ 1/2−110Magnitude (dB)−115−120−125−13010 0 10 1 10 2 10 3Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)pulsation decoupure ωFigure 5.6 – Filtre de pondérationPour l’instant, nous avons supposé des bruits uniformes, c’est-à-dire avec la même amplitude àtoutes <strong>le</strong>s fréqu<strong>en</strong>ces, jusqu’à l’infini. En réalité, chaque capteur a une bande passante ω qui estdéterminée par la cad<strong>en</strong>ce de mesure (ω = 2π/T ). Ce fait est illustré dans la Fig. 5.6. Afin de traduirecette propriété dans <strong>le</strong> schéma de synthèse, nous avons la possibilité d’utiliser une pondérationdynamique W 1 (s) dont <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts diagonaux sont de la forme √ Φ/(s/ω +1). Cep<strong>en</strong>dant, nous n’utiliseronspas cette formulation <strong>pour</strong> ne pas faire augm<strong>en</strong>ter <strong>le</strong> nombre d’états du schéma de synthèse.Concernant <strong>le</strong>s bruits d’actuation, <strong>le</strong>s mêmes remarques faites <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s bruits de mesure sont vraies.Nous obt<strong>en</strong>ons la pondération W 2 comme suit :W 2 =⎡⎢⎣√Φact,g 00. ..√Φact,f⎤⎥⎦ (5.51)Concernant <strong>le</strong>s spécifications stochastiques σ de la mission, nous <strong>le</strong>s retrouvons dans la pondérationW s du schéma de synthèse. Comme <strong>le</strong>s sorties contrôlées sont à des échel<strong>le</strong>s très variées, il est nécessairede <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dre comparab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la synthèse. Ceci est possib<strong>le</strong> <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant comme élém<strong>en</strong>ts diagonauxde W s <strong>le</strong>s inverses des spécifications σ :W s =⎡⎢⎣√1σatt,R0. ..10 √ σtrans,z,S2⎤⎥⎦(5.52)Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, W s peut aussi être une pondération dynamique afin de traduire des spécificationsdép<strong>en</strong>dant de la fréqu<strong>en</strong>ce.En princpe, la synthèse H 2 n’est pas adaptée à garantir une certaine performance, c’est-à-dire <strong>le</strong>respect des spécifications m<strong>en</strong>tionnées ci-dessus. La synthèse H 2 minimise la somme des variances des<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 209différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> :minK(s)∑σi 2 (5.53)iOr, <strong>en</strong> réalité, notre problème de synthèse est un problème multi-objectif car il faut satisfaire laspécification de chacune des sorties contrôlées :choisir K(s) t.q. max σi 2 ≤ 1 (5.54)iCeci n’est même pas un problème d’optimisation, mais purem<strong>en</strong>t un problème de satisfaction decontraintes. Nous devons être consci<strong>en</strong>ts de cette distinction. Or, ri<strong>en</strong> ne nous empêche de chercher,parmi <strong>le</strong>s correcteurs qui satisfont <strong>le</strong> problème ci-dessus, celui qui minimise <strong>le</strong> maximum des variancesdes différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées (problème min-max) :min maxK(s) iσ 2 i (5.55)En outre, Boyd et al. [23] propos<strong>en</strong>t une méthode de synthèse LQG multi-critère basée sur desinégalités matriciel<strong>le</strong>s linéaires et minimisant la norme H 2 d’un certain transfert, tout <strong>en</strong> satisfaisantdes bornes supérieures sur <strong>le</strong>s normes H 2 d’autres transferts.Les problèmes données dans <strong>le</strong>s Éqs. (5.53) et (5.55) sont ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts. En pratique,cela ne nous gêne pas car, qualitativem<strong>en</strong>t, la sortie contrôlée dont la variance est la plus é<strong>le</strong>vée a<strong>le</strong> plus d’influ<strong>en</strong>ce sur la norme H 2 . Par conséqu<strong>en</strong>t, cette sortie-là est minimisée <strong>en</strong> priorité dans laplupart des cas. Au cas où la variance d’une certaine sortie contrôlée dépasse la limite spécifiée, i<strong>le</strong>st <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> de la pondérer plus fortem<strong>en</strong>t afin qu’el<strong>le</strong> soit prise <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> priorité. Or, cetteidée n’est pertin<strong>en</strong>te que si l’on peut se permettre de dégrader <strong>le</strong>s performances des autres sortiescontrôlées.Enfin, la matrice W u sert à faire apparaître toutes <strong>le</strong>s composantes du vecteur des <strong>en</strong>trées d’actuationu dans la formulation du problème d’optimisation. Ceci nous permet d’obt<strong>en</strong>ir un schéma desynthèse bi<strong>en</strong> posé, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> garantissant que la matrice D 12 soit de rang p<strong>le</strong>in (hypothèse (H2)dans l’Annexe H). Nous choisissons une structure diagona<strong>le</strong> <strong>pour</strong> W u , avec la va<strong>le</strong>ur suivante :W u = 10 3 · I m2 (5.56)Il s’avérera que cette va<strong>le</strong>ur n’influe pas beaucoup sur <strong>le</strong> correcteur et <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Or, il est possib<strong>le</strong> de choisir des va<strong>le</strong>urs plus importantes et notamm<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes <strong>pour</strong> chaqueactionneur. Grâce à cela, il est possib<strong>le</strong> de pénaliser la sollicitation des actionneurs ou de certainsactionneurs seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.Un point important est que <strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s perturbateurs ne sont pas considérés <strong>pour</strong>l’instant dans <strong>le</strong> schéma de synthèse.La forme standard montrée dans la Fig. 5.5 peut être écrite sous forme de représ<strong>en</strong>tation d’état<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


210 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONde la manière suivante :⎛⎜⎝ẋz 1z 2y⎞ ⎛⎟⎠ = ⎜⎝A 0 BW 2 B0 0 0 W uW z N 0 0 0C W 1 0 0⎞⎛⎟⎠ ·⎜⎝xw 1w 2u⎞⎟⎠(5.57)Les matrices utilisées dans la synthèse H 2 , cf. Annexe H, peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues par id<strong>en</strong>tification :⎛ ⎞ ⎛⎞ ⎛ ⎞ẋA B 1 B 2 x⎜ ⎟ ⎜⎟ ⎜ ⎟⎝ z ⎠ = ⎝ C 1 D 11 D 12 ⎠ · ⎝ w ⎠ (5.58)yC 2 D 21 D 22 uLa Fig. 5.7 montre la forme des matrices de la représ<strong>en</strong>tation d’état de la forme standard.Figure 5.7 – Forme des matrices de la représ<strong>en</strong>tation d’état de la forme standardIl est évid<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s matrices D 12 et D 21 sont de rang p<strong>le</strong>in et rempliss<strong>en</strong>t donc l’hypothèse (H2)de l’Annexe H si <strong>le</strong>s matrices W u et W 1 sont choisies correctem<strong>en</strong>t, par exemp<strong>le</strong> de structure diagona<strong>le</strong>.D 11 et D 22 sont nul<strong>le</strong>s comme il faut (hypothèse (H5)). Les relations D T 12C 1 = 0 et B 1 D T 21 = 0 sontéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t vraies (hypothèse (H6)). Enfin, <strong>le</strong>s trip<strong>le</strong>s (A, B 2 , C 2 ) et (A, B 1 , C 1 ) s’avèr<strong>en</strong>t stabilisab<strong>le</strong>set détectab<strong>le</strong>s (hypothèses (H1) et (H7)). Ainsi, <strong>le</strong>s hypothèses nécessaires sont satisfaites et ri<strong>en</strong> nes’oppose à la synthèse d’un correcteur H 2 -optimal.Les opérations nécessaires <strong>pour</strong> effectuer la synthèse sont décrites dans l’Annexe H. Rappelons<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 211que <strong>le</strong> correcteur est sous forme d’un filtre de Kalman, cf. Fig. 5.8. Ceci signifie que <strong>le</strong> correcteura autant d’états que la forme standard et que <strong>le</strong>s états du correcteur sont des estimées des états dusystème. Cette signification physique est une propriété extrêmem<strong>en</strong>t appréciab<strong>le</strong> dans une applicationspatia<strong>le</strong>.Figure 5.8 – Correcteur sous forme d’un filtre de KalmanLa performance tota<strong>le</strong> H 2 ainsi que <strong>le</strong>s performances atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sdiffér<strong>en</strong>tes sorties contrôlées sont résumées dans <strong>le</strong> Tab. 5.13. El<strong>le</strong>s ont été calculées grâce auxÉqs. (H.13) et (H.14) (page 345). Nous observons que la sortie z 2 consomme la plus grande partde la performance tota<strong>le</strong> et que la contribution de la sortie z 1 est faib<strong>le</strong>.Tab<strong>le</strong> 5.13 – Performances atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Performance globa<strong>le</strong> : 0,922179, dont 0, 012756<strong>pour</strong> z 1 et 0, 83766 <strong>pour</strong> z 2No. Sortie contrôlée Performance Performance Uniténormalisée réel<strong>le</strong>1 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe x 4, 86 · 10 −1 4, 86 · 10 −2 as2 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe y 6, 71 · 10 −2 6, 71 · 10 −3 as3 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe z 1, 08 · 10 −1 1, 08 · 10 −2 as4 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique 3, 04 · 10 −3 3, 04 · 10 −5 m5 Attitude relative sidérostat 1, axe x 5, 28 · 10 −1 5, 28 · 10 −2 as6 Attitude relative sidérostat 1, axe y 7, 54 · 10 −2 7, 53 · 10 −3 as7 Attitude relative sidérostat 1, axe z 8, 55 · 10 −2 8, 55 · 10 −3 as8 Attitude relative sidérostat 2, axe x 5, 28 · 10 −1 5, 28 · 10 −2 as9 Attitude relative sidérostat 2, axe y 7, 54 · 10 −2 7, 54 · 10 −3 as10 Attitude relative sidérostat 2, axe z 8, 55 · 10 −2 8, 55 · 10 −3 as11 Position relative sidérostat 1, direction y 8, 81 · 10 −3 8, 81 · 10 −6 m12 Position relative sidérostat 2, direction y 8, 81 · 10 −3 8, 81 · 10 −6 m13 Position relative sidérostat 1, direction x 1, 92 · 10 −2 1, 92 · 10 −6 m14 Position relative sidérostat 2, direction x 1, 92 · 10 −2 1, 92 · 10 −6 m15 Position relative sidérostat 1, direction z 7, 61 · 10 −3 7, 61 · 10 −6 m16 Position relative sidérostat 2, direction z 7, 61 · 10 −3 7, 61 · 10 −6 mOn constate éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> satisfait toutes <strong>le</strong>s spécifications car toutes<strong>le</strong>s performances normalisées sont inférieures à 1. La symétrie de la formation est visib<strong>le</strong> au niveau desperformances. Les spécifications <strong>le</strong>s plus diffici<strong>le</strong>s à remplir sont l’attitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateurselon l’axe x (celui qui relie <strong>le</strong>s trois vaisseaux) et <strong>le</strong>s attitudes relatives des sidérostats, éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tselon l’axe x. En revanche, toutes <strong>le</strong>s spécifications translationnel<strong>le</strong>s (différ<strong>en</strong>ce de marche optique etpositions relatives) sont faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t faisab<strong>le</strong>s.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


212 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONUne question intéressante est l’incid<strong>en</strong>ce du bruit de mesure ou du bruit d’actuation sur la performanceatteignab<strong>le</strong>. En d’autres termes, est-ce qu’une réduction du bruit de mesure d’un facteur donnéest plus efficace qu’une réduction du bruit d’actuation du même facteur ou est-ce que l’inverse estvrai ? La Fig. 5.9 montre la performance globa<strong>le</strong> atteignab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts facteurs. La p<strong>en</strong>te de lacourbe montrant l’effet d’une variation des bruits de mesure (courbe verte tiretée) est plus importanteque cel<strong>le</strong> de la courbe montrant l’effet d’une variation des bruits d’actuation (courbe b<strong>le</strong>ue continue).Par conséqu<strong>en</strong>t, nous pouvons conclure qu’une réduction des bruits de mesure serait <strong>le</strong> moy<strong>en</strong> <strong>le</strong> plusefficace <strong>pour</strong> améliorer la performance.10 3 multiplicateur du bruit10 2performance10 110 010 −110 −210 −3 10 −2 10 −1 10 0 10 1 10 2 10 3Figure 5.9 – Effet d’une multiplication des bruits de mesure (courbe verte tiretée) et des bruitsd’actuation (courbe b<strong>le</strong>ue continue) sur la performance stochastiqueD’autres élém<strong>en</strong>ts d’analyse sont <strong>le</strong>s temps de réponse concernant <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts états. Afin de<strong>le</strong>s déterminer, nous avons initialisé tous <strong>le</strong>s états du système à zéro, sauf l’état concerné. Les étatsdu correcteur ont été initialisés avec <strong>le</strong>s états du système. Le temps de réponse est alors <strong>le</strong> tempsnécessaire <strong>pour</strong> atteindre un tuyau d’une amplitude de 0, 05 autour de zéro. La Fig. 5.10 <strong>en</strong> donneune illustration.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 2131attitude du recombinateur, axe x [rad]0.80.60.40.20temps deréponse+0,05−0,05−0.2−0.40 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50time [s]Figure 5.10 – Temps de réponse de l’attitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateur (axe x)Les différ<strong>en</strong>ts temps de réponse sont résumés dans <strong>le</strong> Tab. 5.14. Les dynamiques d’attitude dessidérostats selon tous <strong>le</strong>s axes, ainsi que la dynamique d’attitude du recombinateur selon l’axe x sontplutôt rapides (<strong>en</strong>tre 4 et 27 secondes), tandis que la dynamique d’attitude du recombinateur selon <strong>le</strong>saxes y et z et toutes <strong>le</strong>s dynamiques de translation sont <strong>le</strong>ntes (<strong>en</strong>tre 190 et 800 secondes). Cette variétéau niveau des bandes passantes se reflète aussi dans <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières du correcteur, cf. Fig. 5.11,qui montr<strong>en</strong>t deux maximums bi<strong>en</strong> distincts.Tab<strong>le</strong> 5.14 – Temps de réponse des différ<strong>en</strong>ts états suite à une va<strong>le</strong>ur initia<strong>le</strong> de 1 sur l’état concernéÉtat Temps de UnitéréponseAttitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateur, axe x 27, 3 sAttitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateur, axe y 382 sAttitude inertiel<strong>le</strong> du recombinateur, axe z 800 sPosition relative du sidérostat 1, axe x 200 sPosition relative du sidérostat 1, axe y 190 sPosition relative du sidérostat 1, axe z 207 sAttitude relative du sidérostat 1, axe x 19, 4 sAttitude relative du sidérostat 1, axe y 5, 18 sAttitude relative du sidérostat 1, axe z 3, 99 sPosition relative du sidérostat 2, axe x 200 sPosition relative du sidérostat 2, axe y 190 sPosition relative du sidérostat 2, axe z 207 sAttitude relative du sidérostat 2, axe x 14, 3 sAttitude relative du sidérostat 2, axe y 5, 18 sAttitude relative du sidérostat 2, axe z 3, 99 sLa traduction des temps de réponse indiqués dans <strong>le</strong> Tab. 5.14 <strong>en</strong> bandes passantes grâce à la<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


214 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION60Singular Values4020Singular Values (dB)0−20−40−60−80−100−12010 −6 10 −4 10 −2 10 0 10 2 10 4Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Figure 5.11 – Va<strong>le</strong>urs singulièreres σ du correcteur K(s)relation ω = 3/T rep (<strong>en</strong> principe valab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> des fonctions de transfert au premier ordre et <strong>pour</strong><strong>le</strong>s fonctions de transfert au second ordre bi<strong>en</strong> amorties) permet d’arriver à la Fig. 5.12. Dans cetteillustration, <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes bandes passantes sont clairem<strong>en</strong>t visib<strong>le</strong>s.pulsation [rad/s]Figure 5.12 – Bandes passantes des différ<strong>en</strong>tes dynamiquesGrâce à la fonction de transfert <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, nous pouvons calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s biais <strong>en</strong> régime perma-<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 215Tab<strong>le</strong> 5.15 – Biais normalisés <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t des sorties contrôléesNo. Sortie contrôlée Biais dû à la Biais dû à la Unitépression solaire pression solaire(normalisé) (absolu)1 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe x −2, 26 · 10 −12 −2, 26 · 10 −13 as2 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe y 1, 01 · 10 −10 1, 01 · 10 −11 as3 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe z −1, 84 · 10 −9 −1, 84 · 10 −10 as4 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique 2, 26 · 10 −12 2, 26 · 10 −14 m5 Attitude relative sidérostat 1, axe x −6, 01 · 10 −13 −6, 01 · 10 −14 as6 Attitude relative sidérostat 1, axe y −7, 61 · 10 −1 −7, 61 · 10 −2 as7 Attitude relative sidérostat 1, axe z −3, 20 · 10 −12 −3, 20 · 10 −13 as8 Attitude relative sidérostat 2, axe x 1, 19 · 10 −11 1, 19 · 10 −12 as9 Attitude relative sidérostat 2, axe y 7, 61 · 10 −1 7, 61 · 10 −2 as10 Attitude relative sidérostat 2, axe z −9, 99 · 10 −12 −9, 99 · 10 −13 as11 Position relative sidérostat 1, direction y −1, 83 · 10 −11 −1, 83 · 10 −14 m12 Position relative sidérostat 2, direction y 1, 44 · 10 −11 1, 44 · 10 −14 m13 Position relative sidérostat 1, direction x −1, 21 · 10 −3 −1, 21 · 10 −7 m14 Position relative sidérostat 2, direction x 1, 21 · 10 −3 1, 21 · 10 −7 m15 Position relative sidérostat 1, direction z −1, 75 · 10 −1 −1, 75 · 10 −4 m16 Position relative sidérostat 2, direction z −1, 75 · 10 −1 −1, 75 · 10 −4 mn<strong>en</strong>t dûs à la pression solaire. En effet, <strong>le</strong> vecteur des perturbations u pert , multiplié par <strong>le</strong> gain statiquede la fonction de transfert <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, représ<strong>en</strong>te <strong>le</strong> vecteur des biais <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t dessorties contrôlées. Ces biais sont montrés dans <strong>le</strong> Tab. 5.15. Nous notons que <strong>le</strong>s biais normalisés<strong>le</strong>s plus importants sont ceux sur <strong>le</strong>s attitudes relatives des sidérostats selon l’axe y et <strong>le</strong>s positionsrelatives des sidérostats selon l’axe z. En regardant la Fig. 5.3 (page 191) et <strong>en</strong> considérant que laforce due à la pression solaire agit selon l’axe z des repères liés aux vaisseaux, ces biais paraiss<strong>en</strong>tlogiques. En effet, <strong>le</strong>s sidérostats sont déplacés un peu (de −1, 75 · 10 −4 m) dans la direction z <strong>en</strong>régime perman<strong>en</strong>t. En même temps, ils sont tournés un peu (de 7, 61 · 10 −2 as) autour de l’axe y afinde viser <strong>le</strong> recombinateur avec <strong>le</strong>s miroirs.La quantité importante n’est ni <strong>le</strong> biais tel quel, ni l’écart type des sorties contrôlées, mais la sommedu modu<strong>le</strong> du biais et de l’écart type. La Fig. 5.13 montre <strong>le</strong>s modu<strong>le</strong>s des biais, <strong>le</strong>s écarts-type etla somme des deux <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s sorties contrôlées. La ligne horizonta<strong>le</strong> d’ordonnée unité montre <strong>le</strong>budget d’erreur disponib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> chaque sortie contrôlée.Il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que sur certaines sorties contrôlées, plus précisém<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong>s quatre sortiesprécédemm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnées, <strong>le</strong>s biais consomm<strong>en</strong>t une grande partie du budget alloué. Sur d’autressorties contrôlées, c’est l’écart type, donc la performance stochastique, qui consomme une grandepartie du budget.Afin de vérifier ces performances, des simulations ont été effectuées. Dans ces simulations, laperturbation constante due à la pression solaire a été prise <strong>en</strong> compte (cf. Tab. 5.11, page 205). Lesétats initiaux du système ont été choisis au hasard. Les états du correcteur ont été initialisés avec <strong>le</strong>sétats initiaux du système.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


216 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONsomme d’écart−type et du modu<strong>le</strong> du biais10.80.60.40.201 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16sortie contrôlée n°Figure 5.13 – Biais (<strong>en</strong> rouge) et écarts-type (<strong>en</strong> b<strong>le</strong>u) des différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées. La lign<strong>en</strong>oire horizonta<strong>le</strong> d’ordonnée unité montre <strong>le</strong> budget d’erreur disponib<strong>le</strong>.Les Figs. 5.14, 5.15 et 5.16 montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s é<strong>vol</strong>utions de trois sorties contrôlées, l’attitude inertiel<strong>le</strong>du recombinateur selon l’axe x et selon l’axe y et l’attitude relative du sidérostat 1 selon l’axe y,respectivem<strong>en</strong>t.0.20.150.1dépointage [as]0.050−0.05−0.1−0.15−0.20 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000temps [s]Figure 5.14 – Simulation de la sortie contrôlée 1 (attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe x) avec l’effetde la pression solaire. La ligne noire tiretée-pointillé montre <strong>le</strong> budget d’erreur disponib<strong>le</strong>, la ligneverte tiretée la performance stochastique (écart-type) prédite et la ligne b<strong>le</strong>ue continue la performancestochastique réel<strong>le</strong>.L’effet du biais est presque invisib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s Figs. 5.14 et 5.15, tandis qu’il est dominant dans laFig. 5.16. L’accord <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s performances stochastiques prédites et réel<strong>le</strong>s est excel<strong>le</strong>nte. La différ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s Figs. 5.14 et 5.16 montre que c’est parfois la performance stochastique qui consomme <strong>le</strong>budget d’erreur et parfois <strong>le</strong> biais <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t. La simulation confirme <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs montréesdans <strong>le</strong>s Tabs. 5.13 et 5.15 et dans la Fig. 5.13.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 2170.20.150.1dépointage [as]0.050−0.05−0.1−0.15−0.20 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000temps [s]Figure 5.15 – Simulation de la sortie contrôlée 2 (attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe y) avec l’effetde la pression solaire. La ligne noire tiretée-pointillé montre <strong>le</strong> budget d’erreur disponib<strong>le</strong>, la ligneverte tiretée la performance stochastique (écart-type) prédite et la ligne b<strong>le</strong>ue continue la performancestochastique réel<strong>le</strong>.0.20.150.10.05dépointage [as]0−0.05−0.1−0.15−0.2−0.250 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000temps [s]Figure 5.16 – Simulation de la sortie contrôlée 6 (attitude relative sidérostat 1, axe y) avec l’effet dela pression solaire. La ligne noire tiretée-pointillé montre <strong>le</strong> budget d’erreur disponib<strong>le</strong>, la ligne vertetiretée la performance stochastique (écart-type) prédite et la ligne b<strong>le</strong>ue continue la performancestochastique réel<strong>le</strong>.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


218 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONNous rappelons que <strong>le</strong>s biais dûs à la pression solaire ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t qu’une des sources de biais :<strong>le</strong>s capteurs et <strong>le</strong>s actionneurs <strong>en</strong> sont aussi affectés, mais ces biais peuv<strong>en</strong>t être modélisés de la mêmemanière et ils ont un effet similaire sur la performance et <strong>le</strong>s budgets d’erreur.5.4.2 Correcteur avec réjection de biaisDans la suite, nous chercherons un moy<strong>en</strong> afin de réduire la s<strong>en</strong>sibilité du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>aux biais, par exemp<strong>le</strong> ceux <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par la pression solaire. Le Tab. 5.15 et la Fig. 5.13 sont unebonne motivation <strong>pour</strong> cela. En effet, la synthèse H 2 , basée sur <strong>le</strong> schéma de synthèse montré dansla Fig. 5.5, minimise <strong>le</strong>s écarts-type des sorties contrôlées <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, nous nepouvons que vérifier l’effet des biais a posteriori. Pour l’instant, <strong>le</strong> correcteur synthétisé ne rejette passuffisamm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s biais.La solution à ce problème est <strong>le</strong> nouveau schéma de synthèse illustré dans la Fig. 5.17. Par rapport àla forme standard précéd<strong>en</strong>te, cel<strong>le</strong>-ci est <strong>en</strong>richie avec des intégrateurs supplém<strong>en</strong>taires correspondantaux états x b ∈ R n b(≪ b ≫ <strong>pour</strong> biais), avec <strong>le</strong>s matrices A b , B b et C b et avec la pondération W b .Figure 5.17 – Forme standard avec biaisLa représ<strong>en</strong>tation d’état de cette forme standard s’écrit comme suit :⎛⎜⎝ẋẋ bz 1z 2z 3y⎞⎟⎠=⎛⎜⎝A BC b 0 BW 2 0 B0 A b 0 0 B b 00 0 0 0 0 W uW s N 0 0 0 0 00 W b 0 0 0 0C 0 W 1 0 0 0⎞⎛·⎜⎟ ⎝⎠xw 1w 2w 3u⎞⎟⎠(5.59)Encore une fois, toutes <strong>le</strong>s hypothèses peuv<strong>en</strong>t être satisfaites <strong>en</strong> choisissant <strong>le</strong>s pondérations etmatrices de manière adaptée.Le but est maint<strong>en</strong>ant de choisir une matrice A b afin d’obt<strong>en</strong>ir un comportem<strong>en</strong>t proche d’unintégrateur. Un intégrateur pur (A b = 0), combiné avec une <strong>en</strong>trée nul<strong>le</strong> (B b = 0), correspondrait àun biais stationnaire.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 219Or, nous ne pouvons pas choisir A b = 0 car cela créerait un pô<strong>le</strong> ingouvernab<strong>le</strong> et à la limite destabilité. Nous choisissons donc une dynamique très <strong>le</strong>nte mais stab<strong>le</strong>, par exemp<strong>le</strong> A b = −10 −4 · I nb .En outre, <strong>le</strong>s matrices B b , W b et C b ont été choisies comme suit :B b = 10 −6 · I nb (5.60)W b = 10 −3 · I nb⎡⎤O 5×1 O 5×11 0C b =O⎢ 5×1 O 5×1⎥⎣ 0 1 ⎦O 3×1 O 3×1L’intérêt de la matrice B b est de générer une <strong>en</strong>trée exogène supplém<strong>en</strong>taire dont la source, selonl’interprétation stochastique de la norme H 2 , est un bruit blanc gaussi<strong>en</strong>. Cette approche reflète <strong>le</strong> faitque <strong>le</strong> biais peut être assujetti à des variations. W b sert comme matrice de pondération dont la va<strong>le</strong>urest relativem<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> ne pas trop dégrader <strong>le</strong>s autres sorties contrôlées lors de la synthèse H 2 .Enfin, C b a une structure particulière. Les seu<strong>le</strong>s composantes non nul<strong>le</strong>s sont cel<strong>le</strong>s correspondantaux translations relatives selon <strong>le</strong>s axes z des sidérostats. La raison <strong>pour</strong> cela est que nous voudrionspr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte uniquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s forces différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s agissant dans cette direction.Le Tab. 5.16 montre <strong>le</strong>s performances stochastiques atteintes avec <strong>le</strong> correcteur synthétisé avec lanouvel<strong>le</strong> forme standard montrée dans la Fig. 5.17. Un fait remarquab<strong>le</strong> est que ces performances sontpresque id<strong>en</strong>tiques avec <strong>le</strong>s performances atteintes avec la forme standard initia<strong>le</strong>, cf. Tab. 5.13. Cecisignifie que la pondération W b était suffisamm<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> ne pas trop dégrader <strong>le</strong>s performancesstochastiques.Tab<strong>le</strong> 5.16 – Performances (1 σ) atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec réjection des biais. Performancegloba<strong>le</strong> : 0,922179, dont 0, 012756 <strong>pour</strong> z 1 et 0, 83766 <strong>pour</strong> z 2No. Sortie contrôlée Performance Performance Uniténormalisée réel<strong>le</strong>1 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe x 4, 86 · 10 −1 4, 86 · 10 −2 as2 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe y 9, 65 · 10 −2 9, 65 · 10 −3 as3 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe z 1, 09 · 10 −1 1, 09 · 10 −2 as4 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique 4, 40 · 10 −3 4, 40 · 10 −5 m5 Attitude relative sidérostat 1, axe x 5, 28 · 10 −1 5, 28 · 10 −2 as6 Attitude relative sidérostat 1, axe y 7, 77 · 10 −2 7, 77 · 10 −3 as7 Attitude relative sidérostat 1, axe z 8, 56 · 10 −2 8, 56 · 10 −3 as8 Attitude relative sidérostat 2, axe x 5, 28 · 10 −1 5, 28 · 10 −2 as9 Attitude relative sidérostat 2, axe y 7, 77 · 10 −2 7, 77 · 10 −3 as10 Attitude relative sidérostat 2, axe z 8, 56 · 10 −2 8, 56 · 10 −3 as11 Position relative sidérostat 1, direction y 8, 86 · 10 −3 8, 86 · 10 −6 m12 Position relative sidérostat 2, direction y 8, 86 · 10 −3 8, 86 · 10 −6 m13 Position relative sidérostat 1, direction x 1, 92 · 10 −2 1, 92 · 10 −6 m14 Position relative sidérostat 2, direction x 1, 92 · 10 −2 1, 92 · 10 −6 m15 Position relative sidérostat 1, direction z 1, 71 · 10 −3 1, 71 · 10 −5 m16 Position relative sidérostat 2, direction z 1, 71 · 10 −3 1, 71 · 10 −5 m<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


220 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLes données vraim<strong>en</strong>t intéressantes sont <strong>le</strong>s biais normalisés lorsque la forme standard <strong>en</strong>richie estutilisée. Le Tab. 5.17 montre <strong>le</strong>s biais normalisés améliorés des sorties contrôlées <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t.Clairem<strong>en</strong>t, toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs sont plus faib<strong>le</strong>s que précédemm<strong>en</strong>t, cf. Tab. 5.15.Tab<strong>le</strong> 5.17 – Biais normalisés améliorés <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t des sorties contrôléesNo. Sortie contrôlée Biais dû à la Biais dû à la Unitépression solaire pression solaire(normalisé) (absolu)1 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe 1 −5, 00 · 10 −13 −5, 00 · 10 −14 as2 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe 2 8, 82 · 10 −12 8, 82 · 10 −13 as3 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe 3 1, 05 · 10 −11 1, 05 · 10 −12 as4 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique −5, 42 · 10 −13 −5, 42 · 10 −15 m5 Attitude relative sidérostat 1, axe 1 −3, 89 · 10 −13 −3, 89 · 10 −14 as6 Attitude relative sidérostat 1, axe 2 −7, 70 · 10 −5 −7, 70 · 10 −6 as7 Attitude relative sidérostat 1, axe 3 3, 17 · 10 −13 3, 17 · 10 −14 as8 Attitude relative sidérostat 2, axe 1 −7, 06 · 10 −13 −7, 06 · 10 −14 as9 Attitude relative sidérostat 2, axe 2 7, 70 · 10 −5 −7, 70 · 10 −6 as10 Attitude relative sidérostat 2, axe 3 −5, 17 · 10 −13 −5, 17 · 10 −14 as11 Position relative sidérostat 1, direction y −3, 46 · 10 −11 −3, 46 · 10 −14 m12 Position relative sidérostat 2, direction y 4, 88 · 10 −11 4, 88 · 10 −14 m13 Position relative sidérostat 1, direction x −5, 70 · 10 −8 −5, 57 · 10 −12 m14 Position relative sidérostat 2, direction x 5, 57 · 10 −8 5, 57 · 10 −12 m15 Position relative sidérostat 1, direction z −6, 89 · 10 −5 −6, 89 · 10 −8 m16 Position relative sidérostat 2, direction z −6, 89 · 10 −5 −6, 89 · 10 −8 mEn particulier, <strong>le</strong>s biais sur <strong>le</strong>s attitudes relatives selon <strong>le</strong>s axes y des sidérostats, ainsi que ceuxsur <strong>le</strong>s position relatives selon <strong>le</strong>s axes z des sidérostats, ont été divisés par un facteur supérieur à10 3 . Ces biais sont maint<strong>en</strong>ant pratiquem<strong>en</strong>t négligeab<strong>le</strong>s devant <strong>le</strong>s performances stochastiques desmêmes sorties contrôlées comme <strong>le</strong> montre la Fig. 5.18.somme d’écart−type et du modu<strong>le</strong> du biais10.80.60.40.201 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16sortie contrôlée n°Figure 5.18 – Biais (<strong>en</strong> rouge, trop faib<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> être visib<strong>le</strong>s) et écarts-type (<strong>en</strong> b<strong>le</strong>u) des différ<strong>en</strong>tessorties contrôlées. La ligne noire horizonta<strong>le</strong> d’ordonnée unité montre <strong>le</strong> budget d’erreur disponib<strong>le</strong>.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.4 Synthèse d’un correcteur <strong>pour</strong> un seul mode opérationnel 221La Fig. 5.19 repr<strong>en</strong>d la sortie contrôlée 6 (attitude relative du sidérostat 1 selon l’axe y). La comparaisonavec la Fig. 5.16 (même sortie contrôlée, mais sans réjection de biais) montre un comportem<strong>en</strong>tnettem<strong>en</strong>t meil<strong>le</strong>ur. En fait, <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t transitoire dû à la pression solaire a <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t disparuet <strong>le</strong> biais n’est plus visib<strong>le</strong>. Le budget d’erreur peut être respecté beaucoup plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t queprécédemm<strong>en</strong>t.0.20.150.1dépointage [as]0.050−0.05−0.1−0.15−0.20 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000temps [s]Figure 5.19 – Simulation de la sortie contrôlée 6 (attitude relative sidérostat 1, axe y) avec l’effet dela pression solaire et avec réjection de biais. La ligne noire tiretée-pointillé montre <strong>le</strong> budget d’erreurdisponib<strong>le</strong>, la ligne verte tiretée la performance stochastique (écart-type) prédite et la ligne b<strong>le</strong>uecontinue la performance stochastique réel<strong>le</strong>.estimée [µN]50−5−10−15−2050−5−10−15−20estimée [µN]50−5−10−15−200 5000 10000temps [s]50−5−10−15−200 100 200 300 400temps [s]Figure 5.20 – Estimée de la force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> selon l’axe z agissant sur <strong>le</strong>s sidérostats 1 (<strong>en</strong> haut)et 2 (<strong>en</strong> bas). À gauche, l’horizon comp<strong>le</strong>t de la simulation est montré. À droite, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> régimetransitoire est montré. Les lignes noires continues indiqu<strong>en</strong>t la va<strong>le</strong>ur réel<strong>le</strong> de la force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>.La Fig. 5.20 montre ce qui se passe dans <strong>le</strong>s états du correcteur qui ont été rajoutés afin d’estimer<strong>le</strong>s biais dûs aux forces différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s selon <strong>le</strong>s axes z des sidérostats. Il semb<strong>le</strong> que, après un transitoire,<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


222 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION<strong>le</strong>s états concernés du correcteurs t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers la vraie va<strong>le</strong>ur de la perturbation constante (indiquéepar la ligne noire). Bi<strong>en</strong> que ces états soi<strong>en</strong>t très bruités, cela suffit <strong>pour</strong> effectuer une réjection desbiais très efficace.Enfin, la Fig. 5.21 compare <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières des correcteurs sans et avec réjection de biais.Clairem<strong>en</strong>t, celui avec réjection de biais montre une activité beaucoup plus forte <strong>en</strong> basse fréqu<strong>en</strong>ce.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong>s comportem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> haute fréqu<strong>en</strong>ce sont très similaires.80Singular Values604020Singular Values (dB)0−20−40−60−80−100−12010 −6 10 −4 10 −2 10 0 10 2 10 4Frequ<strong>en</strong>cy (rad/sec)Figure 5.21 – Va<strong>le</strong>urs singulièreres σ du correcteur K(s) avec (<strong>en</strong> b<strong>le</strong>u continu) et sans (<strong>en</strong> verttireté) réjection de biais5.4.3 BilanDans cette section, nous avons prés<strong>en</strong>té deux formes standard différ<strong>en</strong>tes afin de synthétiser descorrecteurs sans et avec réjection de biais. Dans <strong>le</strong>s deux cas, <strong>le</strong> but était de satisfaire <strong>le</strong>s spécificationsde la mission <strong>en</strong> garantissant certaines performances stochastiques concernant l’asservissem<strong>en</strong>t destrois vaisseaux.Nous avons montré comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s bruits de mesure et d’actuation, ainsi que <strong>le</strong>s spécifications stochastiquestrouv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>urs places dans la forme standard. En outre, <strong>le</strong>s hypothèses de l’exist<strong>en</strong>ce et del’unicité de la solution concernant la synthèse H 2 peuv<strong>en</strong>t toujours être satisfaites.Les correcteurs synthétisés sont capab<strong>le</strong>s de satisfaire <strong>le</strong>s spécifications exigées <strong>pour</strong> la mission Pegase,dans <strong>le</strong>s cas sans et avec réjection de biais. Cep<strong>en</strong>dant, la réjection de biais permet de consommerune partie moins grande du budget d’erreur disponib<strong>le</strong>.Bi<strong>en</strong> que nous ayons seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t montré comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s biais dûs à la force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> selon <strong>le</strong>s axesz des sidérostats peuv<strong>en</strong>t être estimés et rejetés, notre approche est faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t généralisab<strong>le</strong> à d’autrestypes de biais. L’inconvéni<strong>en</strong>t est la nécessité de rajouter plus d’états dans la forme standard, ce quimène à un correcteur dont <strong>le</strong> nombre d’états est plus é<strong>le</strong>vé.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 2235.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts modesopérationnelsDans cette section, nous montrerons comm<strong>en</strong>t des commutations <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts modesopérationnels peuv<strong>en</strong>t être effectuées tout <strong>en</strong> garantissant la stabilité de la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.5.5.1 MotivationDans <strong>le</strong> cadre de la mission Pegase, un objectif très important, outre l’asservissem<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>tsde la formation dans <strong>le</strong> mode d’observation, est de permettre à la formation d’arriver au mode d’observation.La problématique majeure dans ce contexte réside dans <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> mode d’observation a recoursà des capteurs très fins, tels que <strong>le</strong>s capteurs latéraux fins précédemm<strong>en</strong>t décrits. Or, ces capteursdispos<strong>en</strong>t généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d’un champ de vue très restreint. Dans <strong>le</strong> cas du capteur latéral fin parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> champ de vue est déterminé par l’ét<strong>en</strong>due du capteur photographique qui est aux a<strong>le</strong>ntoursd’un c<strong>en</strong>timètre. De l’autre côté, <strong>le</strong>s capteurs qui ont un champ de vue très large, tels que <strong>le</strong> capteurradiofréqu<strong>en</strong>ce, ont une résolution relativem<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong>.La seu<strong>le</strong> manière de faire face à ce di<strong>le</strong>mme est de concevoir une succession de modes opérationnelsauxiliaires qui débute avec <strong>le</strong>s capteurs grossiers mais à champ de vue large, passe par <strong>le</strong>s capteurs derésolutions et champs de vue intermédiaires et se termine <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>s capteurs fins à champs devue très restreints.Figure 5.22 – Modes opérationnels auxiliaires du mode nullingLa Fig. 5.22 montre la succession de modes opérationnels auxiliaires choisie <strong>pour</strong> la mission Pegase.Ainsi, <strong>le</strong> mode opérationnel nulling montré dans la Fig. 1.10 est formé par l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des cinq modessuivants :1. contrô<strong>le</strong> grossier de la position2. contrô<strong>le</strong> de la position latéra<strong>le</strong>3. contrô<strong>le</strong> de l’attitude relative4. contrô<strong>le</strong> fin de la position latéra<strong>le</strong> et de la différ<strong>en</strong>ce de marche (OPD)5. observation<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


224 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLes capteurs utilisés dans chacun des modes opérationnels sont résumés dans <strong>le</strong> Tab. 5.18.Tab<strong>le</strong> 5.18 – Capteurs utilisés dans <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels auxiliairesNo. Mode opérationnel auxiliaire Vaisseau Capteurs1 Contrô<strong>le</strong> grossier de la Recombinateur S<strong>en</strong>seur stellaire standardposition Sidérostats S<strong>en</strong>seur stellaire standardCapteur radiofréqu<strong>en</strong>ce2 Contrô<strong>le</strong> de la position Recombinateur S<strong>en</strong>seur stellaire standardlatéra<strong>le</strong> Sidérostats S<strong>en</strong>seur stellaire standardCapteur radiofréqu<strong>en</strong>ceCapteur latéral grossier3 Contrô<strong>le</strong> de l’attitude Recombinateur S<strong>en</strong>seur stellaire standardrelativeCapteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiqueSidérostats S<strong>en</strong>seur stellaire standardCapteur radiofréqu<strong>en</strong>ceCapteur latéral grossier4 Contrô<strong>le</strong> fin de la position Recombinateur S<strong>en</strong>seur stellaire standardlatéra<strong>le</strong> et de la différ<strong>en</strong>ceCapteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiquede marche Sidérostats S<strong>en</strong>seur stellaire standardCapteur radiofréqu<strong>en</strong>ceCapteur latéral grossierCapteur latéral finCapteur longitudinal fin5 Observation Recombinateur S<strong>en</strong>seur stellaire standardCapteur d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optiqueSidérostats S<strong>en</strong>seur stellaire standardCapteur radiofréqu<strong>en</strong>ceCapteur latéral grossierCapteur latéral finCapteur longitudinal finLes transitions <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels auxiliaires, nommées 1 → 2 jusqu’à 4 → 5dans la Fig. 5.22, ne peuv<strong>en</strong>t avoir lieu avant que <strong>le</strong>s capteurs utilisés dans <strong>le</strong> mode suivant ontaccroché. Le mot accrochage signifie dans ce contexte que <strong>le</strong>s capteurs concernés comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>dredes mesures grâce à un positionnem<strong>en</strong>t relatif des vaisseaux qui est suffisamm<strong>en</strong>t favorab<strong>le</strong>.La transition 4 → 5 est une exception car <strong>le</strong>s <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s des capteurs utilisés dans <strong>le</strong>s modesopérationnels auxiliaires 4 et 5 sont id<strong>en</strong>tiques. Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s modes 4 et 5 utilis<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mêmecorrecteur. Le mode d’observation comm<strong>en</strong>ce dès que la charge uti<strong>le</strong> est opérationnel<strong>le</strong>, c’est-à-direque <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif est suffisamm<strong>en</strong>t amorti.Dans <strong>le</strong> reste de cette section, nous traiterons principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t deux problématiques.Premièrem<strong>en</strong>t, il faut trouver une façon d’initialiser <strong>le</strong> correcteur suivant après avoir effectué unecommutation. Nous verrons que <strong>le</strong> fait d’avoir utilisé la synthèse H 2 permet d’y arriver de façon trèssimp<strong>le</strong>.Deuxièmem<strong>en</strong>t, il est important de ne pas commuter à un mom<strong>en</strong>t précoce. Si tel est <strong>le</strong> cas, ilpeut arriver que <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t transitoire dû au correcteur du mode suivant pousse la formation<strong>en</strong> dehors du champ de vue d’un ou de plusieurs des capteurs utilisés. Dans ce cas, il est nécessaire decommuter dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s inverse. Ceci peut se reproduire et év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t conduire à un cyc<strong>le</strong> limite de<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 225commutations dans <strong>le</strong>s deux s<strong>en</strong>s, ce qui est un comportem<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t indésirab<strong>le</strong> et à éviter à toutprix. La manière la plus naturel<strong>le</strong> afin d’éviter ce phénomène est de trouver une garantie qu’aucunecommutation dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s inverse sera nécessaire, sauf dans un cas exceptionnel (par exemp<strong>le</strong> uneperturbation imprévue et temporaire).5.5.2 Revue bibliographiqueDe nombreux chercheurs dans <strong>le</strong> domaine du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation ont reconnu la problématique del’accrochage des capteurs.Par exemp<strong>le</strong>, Aung et al. [11] décriv<strong>en</strong>t une succession de quatre modes dans <strong>le</strong> cadre de la missionTerrestrial Planet Finder afin d’arriver au mode d’observation à partir du mode d’acquisition de laformation.Philippe [138] propose une répartition <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts modes successifs utilisant différ<strong>en</strong>ts capteurs<strong>pour</strong> la mission Darwin.Pirson et al. [140] conçoiv<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t de plusieurs <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s d’asservissem<strong>en</strong>t avecdiffér<strong>en</strong>ts capteurs <strong>pour</strong> l’étude ICC2. Un simulateur permet de valider cette approche.La réalisation pratique de la commutation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts correcteurs, <strong>en</strong> particulier l’instantde la commutation et l’initialisation du correcteur suivant, reste floue dans <strong>le</strong>s trois référ<strong>en</strong>cesprécédemm<strong>en</strong>t citées. On peut supposer que <strong>le</strong>s auteurs prévoi<strong>en</strong>t une commutation dès que l’état dusystème est tel que <strong>le</strong>s capteurs concernés fourniss<strong>en</strong>t une mesure. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons déjà m<strong>en</strong>tionné<strong>le</strong>s risques liés à une tel<strong>le</strong> approche. La problèmes liés aux champs de vue limités de certainscapteurs ne sont pas abordés.Lurie [108] propose un algorithme de commutation <strong>pour</strong> la dynamique mono-axe qui est basésur des considérations dans <strong>le</strong> plan de phase. Deux régions sont attribuées aux modes de suivi et depivotage. Ces régions ne sont pas disjointes et ne couvr<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> plan de phase <strong>en</strong>tier. Cette approchesemb<strong>le</strong> fonctionner dans une simulation prés<strong>en</strong>té par l’auteur, mais aucune justification théorique n’estdonnée. Une ext<strong>en</strong>sion proposée <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> reste très floue.En dehors du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de satellites, il existe une littérature abondante sur la commutation<strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts correcteurs ou différ<strong>en</strong>ts systèmes. Dans tous <strong>le</strong>s cas, <strong>le</strong> fait important est que ladynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> change.Kanev et Verhaeg<strong>en</strong> [83] trait<strong>en</strong>t <strong>le</strong> problème de la reconfiguration de correcteurs dans <strong>le</strong>cas d’une panne d’un actionneur, d’un capteur ou d’un autre élém<strong>en</strong>t du système. Un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> decorrecteurs LQG est synthétisé dont chacun est prévu <strong>pour</strong> un certain cas de panne. Grâce à uneoptimisation ayant recours à des inégalités matriciel<strong>le</strong>s linéaires, la stabilité du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong><strong>fermée</strong> peut être garantie et <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t du système dégradé reste <strong>le</strong> plus proche possib<strong>le</strong> ducomportem<strong>en</strong>t nominal. Les correcteurs sont sous forme d’estimateurs et permett<strong>en</strong>t donc de r<strong>en</strong>oncerà une initialisation après une commutation. Ce papier est intéressant du point de vue des méthodesutilisés. Cep<strong>en</strong>dant, il ne traite pas <strong>le</strong> cas d’un champ de vue limité d’un capteur.Paxman et Vinnicombe [136] utilis<strong>en</strong>t une fonction de Lyapunov et des inégalités matriciel<strong>le</strong>slinéaires <strong>pour</strong> analyser et concevoir des schémas de commutation <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de commutations arbitraires.Ici, un schéma de commutation consiste <strong>en</strong> une matrice qui multiplie <strong>le</strong>s états finaux dusystème et du correcteur afin de fournir l’état initial du correcteur après la commutation. Les auteursdonn<strong>en</strong>t des garanties de stabilité et abord<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la question du choix de la structure ducorrecteur.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


226 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONTurner et al. [176] conçoiv<strong>en</strong>t un protoco<strong>le</strong> de commutation appliqué au <strong>vol</strong> d’un avion. Les auteurspropos<strong>en</strong>t des critères différ<strong>en</strong>ts de commutation, basés sur <strong>le</strong> temps, l’état ou sur des événem<strong>en</strong>tsexternes, et n’oubli<strong>en</strong>t pas de m<strong>en</strong>tionner <strong>le</strong>s soucis de stabilité associés à chacune des approches. Pour<strong>le</strong>ur application, ils ont recours à un critère qui est formulé <strong>en</strong> fonction d’un ou de plusieurs états, parexemp<strong>le</strong> la vitesse de <strong>vol</strong>. Quant à la réalisation pratique, <strong>le</strong>s correcteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modesfonctionn<strong>en</strong>t simultaném<strong>en</strong>t, mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un parmi eux est actif et fournit la commande. Plusieursastuces permett<strong>en</strong>t d’obt<strong>en</strong>ir une transition douce après la commutation à un autre correcteur.Gökcek [62] effectue une analyse de stabilité d’un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de systèmes <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>squels des commutationspériodiques ont lieu. Du fait de la périodicité, la théorie de Floquet est suffisante <strong>pour</strong>obt<strong>en</strong>ir une garantie de stabilité.Bi<strong>en</strong> que nous ne puissions pas couvrir la totalité des publications sur <strong>le</strong>s systèmes commutés,ces exemp<strong>le</strong>s montr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> l’importance de synthétiser des correcteurs, d’analyser <strong>le</strong>ur stabilité etsurtout <strong>le</strong> besoin de critères de commutation. En outre, il nous semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s problématiques liées àl’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t de correcteurs utilisant différ<strong>en</strong>ts s<strong>en</strong>seur afin d’arriver au mode d’observation n’ontpas été considérées dans la littérature jusqu’à maint<strong>en</strong>ant.Dans <strong>le</strong>s sections suivantes, nous montrerons comm<strong>en</strong>t notre propre approche, adaptée au <strong>vol</strong> <strong>en</strong>formation mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t générique et donc applicab<strong>le</strong> à d’autres types d’application, aborde et résoud<strong>le</strong>s problèmes suivants :1. initialisation des états du correcteur après une commutation <strong>en</strong> choisissant une représ<strong>en</strong>tationadaptée du correcteur ;2. détermination de l’instant de commutation <strong>en</strong> fonction des champs de vue des s<strong>en</strong>seurs ;3. garantie de stabilité par évitem<strong>en</strong>t de commutation <strong>en</strong> arrière <strong>en</strong> choisissant <strong>le</strong> bon mom<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>la commutation.5.5.3 Mise <strong>en</strong> œuvreSynthèse des correcteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modesLa synthèse des correcteurs individuels est <strong>en</strong> principe id<strong>en</strong>tique à cel<strong>le</strong> décrite dans la Section 5.4.1(≪ correcteur de base ≫).Même si nous ne traitons pas la réjection des biais <strong>en</strong> combinaison avec l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t de modes,ri<strong>en</strong> ne s’oppose à une tel<strong>le</strong> approche. Une autre idée est de supposer que <strong>le</strong>s biais (perturbationsorbita<strong>le</strong>s, biais de mesure et d’actuation) sont estimés suffisamm<strong>en</strong>t précisém<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> premiermode et <strong>le</strong>s estimées rest<strong>en</strong>t inchangées après. Il n’y aurait donc plus de dynamique liée à la réjectiondes biais.Sans r<strong>en</strong>trer dans <strong>le</strong>s détails, il est évid<strong>en</strong>t que des spécifications différ<strong>en</strong>tes sont prévues <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sdiffér<strong>en</strong>ts modes afin de traduire l’augm<strong>en</strong>tation successive de la précision d’asservissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parcourant<strong>le</strong>s modes et <strong>en</strong> utilisant des capteurs de plus <strong>en</strong> plus précis. Les noms des modes donn<strong>en</strong>t uneindication concernant la précision exigée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes dynamiques (attitude, position latéra<strong>le</strong>,etc.).Une aide <strong>pour</strong> la synthèse des correcteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes est d’inclure des sortiescontrôlées supplém<strong>en</strong>taires qui sont id<strong>en</strong>tiques aux sorties mesurées associées aux capteurs qui vontêtre utilisés dans <strong>le</strong> mode opérationnel suivant. La spécification <strong>pour</strong> ces sorties contrôlées est simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tla limite du champ de vue du correcteur correspondant.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 227À titre de référ<strong>en</strong>ce, <strong>le</strong> Tab. 5.19 montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des limites des différ<strong>en</strong>ts champs de vue.Tab<strong>le</strong> 5.19 – Limites des champs de vue des différ<strong>en</strong>ts capteursCapteur Limite du Unitéchamp de vueCapteur latéral grossier 1 mCapteurs d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique 10 asCapteur latéral fin 1 cmNous supposons que <strong>le</strong>s capteurs qui ne sont pas m<strong>en</strong>tionnés dans <strong>le</strong> Tab. 5.19 dispos<strong>en</strong>t d’unchamp de vue illimité. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce a un champ de vue de 4π sr (stérad).Il <strong>en</strong> va de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>seurs stellaires.Initialisation et représ<strong>en</strong>tation du correcteurUne condition nécessaire afin de pouvoir effectuer des commutations <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts correcteurs estde disposer d’une représ<strong>en</strong>tation adaptée de l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des correcteurs utilisés. Dans notre contexte,une représ<strong>en</strong>tation est considérée adaptée si el<strong>le</strong> permet d’initialiser <strong>le</strong> correcteur suivant après unecommutation. En d’autres termes, il faut pouvoir attribuer aux états du nouveau correcteur des va<strong>le</strong>ursraisonnab<strong>le</strong>s. Si cette condition n’est pas remplie, on risque de créer un comportem<strong>en</strong>t transitoireindésirab<strong>le</strong>.Une méthode afin de résoudre ce problème est de faire tourner plusieurs correcteurs simultaném<strong>en</strong>tcomme dans la Réf. [176]. Cette approche est prohibitive du fait de l’int<strong>en</strong>sité de calcul nécessaire. Lechemin que nous pr<strong>en</strong>ons est donc un autre. Le fait d’utiliser la synthèse H 2 (ou la synthèse LQG, bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>du) nous munit d’un correcteur dont <strong>le</strong>s états sont des estimés des états du système, cf. Fig. 5.8(page 211). En outre, de par <strong>le</strong> choix des états dans la modélisation, ils possèd<strong>en</strong>t une significationphysique. Par conséqu<strong>en</strong>t, une initialisation du correcteur suivant proprem<strong>en</strong>t dite devi<strong>en</strong>t inuti<strong>le</strong>. Eneffet, <strong>le</strong>s états finaux du correcteur précéd<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t servir afin d’initialiser <strong>le</strong> correcteur suivant.Un deuxième problème est <strong>le</strong> nombre de mesures qui change <strong>en</strong> fonction du mode opérationnel. Enparcourant <strong>le</strong>s modes, nous utilisons de plus <strong>en</strong> plus de capteurs, cf. Tab. 5.18. Même si ceci n’est pasforcém<strong>en</strong>t <strong>le</strong> cas dans d’autres applications, nous risquons tout de même un changem<strong>en</strong>t du nombrede sorties. Il <strong>en</strong> est de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong> nombre d’<strong>en</strong>trées. Ici, nous ne changeons <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> <strong>le</strong>s actionneursutilisés, mais ceci peut être <strong>le</strong> cas ail<strong>le</strong>urs.Le problème lié au changem<strong>en</strong>t du nombre d’<strong>en</strong>trées ou de sorties est <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t des dim<strong>en</strong>sionsdes gains de retour d’état K c et de Kalman K f . Un changem<strong>en</strong>t de <strong>le</strong>urs dim<strong>en</strong>sions est indésirab<strong>le</strong>du point de vue de l’implantation sur un ordinateur de bord. En effet, il est souhaitab<strong>le</strong> de pouvoirgarder une tail<strong>le</strong> id<strong>en</strong>tique de ces matrices.Nous avons résolu ce problème grâce à une astuce relativem<strong>en</strong>t simp<strong>le</strong>. Les matrices concernéespossèd<strong>en</strong>t toujours la dim<strong>en</strong>sion maxima<strong>le</strong>, c’est-à-dire cel<strong>le</strong> nécessaire <strong>pour</strong> l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>sactionneurs et capteurs <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong>s. Dans la synthèse des correcteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes, tous<strong>le</strong>s actionneurs et capteurs sont pris <strong>en</strong> compte. Il suffit de mettre une va<strong>le</strong>ur excessivem<strong>en</strong>t é<strong>le</strong>vé <strong>pour</strong><strong>le</strong> bruit de mesure d’un capteur qui ne doit pas être utilisé, par exemp<strong>le</strong> 10 6 , <strong>pour</strong> que la colonnecorrespondante dans <strong>le</strong> gain de Kalman K f devi<strong>en</strong>ne pratiquem<strong>en</strong>t nul<strong>le</strong>. Il <strong>en</strong> va de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sactionneurs et <strong>le</strong>s lignes du gain de retour d’état K c . Pour l’implantation à bord, <strong>le</strong>s composantes desmatrices concernées, qui sont déjà proches de zéro, sont forcées à zéro.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


228 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONGarantie de la stabilité lors de commutationsUn problème majeur concernant la commutation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s correcteurs est de connaître <strong>le</strong> bonmom<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> la commutation. Une condition nécessaire est donnée par <strong>le</strong>s champs de vue des capteursutilisés par <strong>le</strong> prochain correcteur. En effet, <strong>le</strong> correcteur suivant ne peut être activé qu’à partir dumom<strong>en</strong>t que l’état se trouve dans <strong>le</strong> champs de vue de tous <strong>le</strong>s capteurs. Grâce à ce constat, nouspouvons établir une première stratégie de commutation.Stratégie 1a : La commutation vers <strong>le</strong> mode suivant a lieu dès que toutes <strong>le</strong>s mesures sont disponib<strong>le</strong>s.Dans <strong>le</strong> cas d’une indisponibilité ultérieure d’une mesure, des commutations inverses sonteffectuées jusqu’à ce que toutes <strong>le</strong>s mesures nécessaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode concerné soi<strong>en</strong>t disponib<strong>le</strong>s.Une stratégie plus prud<strong>en</strong>te est d’att<strong>en</strong>dre p<strong>en</strong>dant une période ∆t après la disponibilité de toutes<strong>le</strong>s mesures et avant de commuter.Stratégie 1b : La commutation vers <strong>le</strong> mode suivant a lieu avec un retard de ∆t après que <strong>le</strong>smesures sont disponib<strong>le</strong>s. Dans <strong>le</strong> cas d’une indisponibilité ultérieure d’une mesure, des commutationsinverses sont effectuées jusqu’à ce que toutes <strong>le</strong>s mesures nécessaires <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode concernésoi<strong>en</strong>t disponib<strong>le</strong>s.À la première vue, <strong>le</strong>s stratégies 1a et 1b semb<strong>le</strong>nt être raisonnab<strong>le</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant, nous montreronstout de suite qu’el<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t créer des problèmes de stabilité. En particulier, <strong>le</strong> choix de ∆t dansla stratégie 1b doit être judicieux. Si ∆t est trop long, on perd du temps précieux qui peut servir àeffectuer la mission.En revanche, si la commutation est effectuée trop tôt, il peut arriver que <strong>le</strong> transitoire, généré parla dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> modifiée, pousse l’état du système <strong>en</strong> dehors d’un champ de vue d’uncapteur voire des champs de vue de plusieurs capteurs. La Fig. 5.23(a) illustre ce phénomène. Ici, x 1et x 2 sont <strong>le</strong>s états d’un système simplifié. Les lignes droites indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s limites des champs de vuede deux capteurs. La trajectoire des états (ligne rouge) montre ce qui peut se passer si la commutationa lieu dès que <strong>le</strong>s états sont dans <strong>le</strong>s champs de vue des deux capteurs (étoi<strong>le</strong> jaune). Peu de tempsaprès la commutation, la trajectoire quitte <strong>le</strong> champ de vue du capteur 1 (étoi<strong>le</strong> rouge). Il est doncnécessaire de re-commuter (<strong>en</strong> arrière) afin d’utiliser un correcteur qui ne nécessite pas la mesure ducapteur 1.Bi<strong>en</strong> que, à un certain mom<strong>en</strong>t, la trajectoire r<strong>en</strong>tre de nouveau dans <strong>le</strong>s champs de vue de tous <strong>le</strong>scapteurs nécessaires, des commutations et re-commutations successives peuv<strong>en</strong>t év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t créerun cyc<strong>le</strong> infini et donc m<strong>en</strong>er à un comportem<strong>en</strong>t instab<strong>le</strong> hautem<strong>en</strong>t indésirab<strong>le</strong>.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 229(a) La trajectoire des états (ligne rouge) sort du champde vue d’un capteur (étoi<strong>le</strong> rouge) peu après la commutationa eu lieu (étoi<strong>le</strong> jaune)(b) La trajectoire des états (ligne verte) reste dans <strong>le</strong>schamps de vue de tous <strong>le</strong>s capteurs après la commutationa eu lieu (étoi<strong>le</strong> verte)Figure 5.23 – Champs de vue de deux capteurs et trajectoire des états sans (<strong>en</strong> haut) et avec (<strong>en</strong>bas) garantie de stabilité<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


230 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLa Fig. 5.24 montre <strong>le</strong>s résultats d’une simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation a été faite directem<strong>en</strong>t∆t = 10 s après la disponibilité de tous <strong>le</strong>s capteurs concernés. Les positions et ang<strong>le</strong>s initiauxdu système ont été choisis au hazard, avec une variance de (10 −2 rad) 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s et 1 m <strong>pour</strong><strong>le</strong>s positions. Les vitesses et vitesses angulaires ont été mises à zéro. Les états du correcteur ont étéinitialisés avec <strong>le</strong>s états initiaux du système, correspondant ainsi à un observateur convergé.états et états estimés3210−1−20 500 1000 1500 20004mode3210 500 1000 1500 2000temps [s]Figure 5.24 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 1b, c’est-àdire∆t après la disponibilité de la mesure, avec ∆t = 10 s. La partie supérieure trace l’é<strong>vol</strong>utiondes états du système (lignes continues) et du correcteur (lignes tiretées, à peine visib<strong>le</strong>s). La partieinférieure indique <strong>le</strong> mode actif <strong>en</strong> fonction du temps. Les lignes vertica<strong>le</strong>s noires sont <strong>le</strong>s instants decommutation.Il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que cette stratégie crée un comportem<strong>en</strong>t oscillatoire. Évidemm<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> transitoireayant lieu après la commutation pousse l’état <strong>en</strong> dehors d’un champ de vue peu après la commutation.Ceci nécessite un retour dans <strong>le</strong> mode précéd<strong>en</strong>t. Un fait marquant est que la commutation la plusdélicate semb<strong>le</strong> être cel<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s modes 1 et 2, avec une vingtaine d’essais avant <strong>le</strong> succès. Les autrescommutations paraiss<strong>en</strong>t plus simp<strong>le</strong>s et aboutiss<strong>en</strong>t après un ou deux essais.Dans ce cas concret, <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t global est <strong>en</strong>core stab<strong>le</strong>, mais il n’existe aucune garantie<strong>pour</strong> la stabilité indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des conditions initia<strong>le</strong>s. Il est même fort probab<strong>le</strong> que d’autresconditions initia<strong>le</strong>s déstabilis<strong>en</strong>t <strong>le</strong> système.La Fig. 5.25 donne une vue complém<strong>en</strong>taire de la même simulation. El<strong>le</strong> montre deux mesures dont<strong>le</strong>s champs de vue sont limités, plus précisém<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s capteurs latéraux grossiers des deux sidérostats.En fait, <strong>le</strong>s mesures sont cel<strong>le</strong>s des deux capteurs latéraux grossiers. Les limites ainsi que <strong>le</strong>s mesuressont normalisées à l’interval<strong>le</strong> [−1, 1]. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, une grande partie de ces courbes est purem<strong>en</strong>tfictive car aucune mesure ne peut exister <strong>en</strong> dehors du champ de vue. D’abord, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un des deux<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 231capteurs, celui correspondant à la courbe verte, semb<strong>le</strong> poser des problèmes parce que l’autre (courbeb<strong>le</strong>ue) est déjà bi<strong>en</strong> à l’intérieur de son champ de vue du fait de conditions initia<strong>le</strong>s plus favorab<strong>le</strong>s.La trajectoire du capteur concerné <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> champ de vue <strong>pour</strong> la quitter très peu de temps après.Au bout d’une vingtaine de ces al<strong>le</strong>rs-retours, la trajectoire <strong>en</strong>tre fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> champ de vue <strong>pour</strong> yrester définitivem<strong>en</strong>t.sortie mesurée (normalisée)210−1−2−2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7sortie mesurée (normalisée)Figure 5.25 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 1b, c’est-à-dire∆t après la disponibilité de la mesure, avec ∆t = 10 s. Illustration des mesures (partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fictives)des capteurs latéraux grossiers avec un champ de vue normalisé. Les points noirs indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s instantsde commutation, <strong>le</strong>s croix noires <strong>le</strong>s instants de commutation inverse.Dans la suite, nous développerons une stratégie de commutation plus élaborée. En particulier, nousexigeons qu’el<strong>le</strong> ne crée pas de comportem<strong>en</strong>t chaotique (cf. Fig. 5.24) voire instab<strong>le</strong>.Pour y arriver, nous restreignons <strong>le</strong>s commutations aux commutations vers un mode suivant. Lescommutations vers un mode précéd<strong>en</strong>t ne sont donc pas prévues, sauf dans des cas exceptionnels (parexemp<strong>le</strong> une perturbation très brusque ou une panne). Cette restriction est pertin<strong>en</strong>te <strong>pour</strong> plusieursraisons :– une commutation vers un mode précéd<strong>en</strong>t k − 1 ne paraît pas raisonnab<strong>le</strong> car à un instantultérieur, il faut rev<strong>en</strong>ir de toute façon au mode prés<strong>en</strong>t k. Il paraît plus raisonnab<strong>le</strong> d’activer<strong>le</strong> mode k dès que l’on peut être certain d’y rester ;– comme nous <strong>le</strong> verrons dans la suite, un critère simp<strong>le</strong> peut être établi avec la restriction cidessus;– si l’on permet des commutations dans <strong>le</strong>s deux s<strong>en</strong>s, <strong>le</strong> système devi<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t unsystème hybride, c’est-à-dire comportant des variab<strong>le</strong>s réel<strong>le</strong>s (états, mesures, etc.) et <strong>en</strong>tières(nombre du mode actif). Une garantie de stabilité pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s deux aspects devi<strong>en</strong>draittrès lourde et pot<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t conservative.L’idée de base est donc de garantir, grâce à un critère adapté, qu’il ne devi<strong>en</strong>dra jamais (sauf casexceptionnel) nécessaire de commuter vers un mode précéd<strong>en</strong>t. Une fonction de Lyapunov quadratiqu<strong>en</strong>ous servira comme point de départ <strong>pour</strong> établir ce critère.Le principe est décrit dans la Fig. 5.23(b). Contrairem<strong>en</strong>t aux stratégies 1a et 1b, cf. Fig. 5.23(a),<strong>le</strong> mode suivant n’est pas activé dès que (ou ∆t après que) toutes <strong>le</strong>s mesures sont disponib<strong>le</strong>s. Iln’est activé qu’au mom<strong>en</strong>t où la trajectoire traverse une surface de commutation. Évidemm<strong>en</strong>t, cettesurface de commutation est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’intérieur des champs de vue des capteurs concernés. Dans <strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


232 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONdéveloppem<strong>en</strong>t de ce critère de commutation, nous nous sommes inspirés des travaux de Biannic [20]et de Johansson [80].Pour dériver l’expression mathématique de la surface de commutation, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la dynamique deretour d’état A − B 2 K c est considérée <strong>pour</strong> l’instant. Nous supposons que la dynamique d’estimationA − K f C 2 soit assez rapide <strong>pour</strong> que <strong>le</strong>s erreurs d’estimation soi<strong>en</strong>t négligeab<strong>le</strong>s. En outre, noussupposons qu’il n’existe pas de bruit. Nous montrerons plus tard comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong> bruit peut être pris <strong>en</strong>compte. La dynamique de retour d’état peut être écrite comme suit :ẋ = (A − B 2 K c )x (5.61)x ∈ R n est <strong>le</strong> vecteur d’état de la dynamique de retour d’état. Il est indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> de savoir queA − B 2 K c est la dynamique du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> après la commutation.Les champs de vue de tous <strong>le</strong>s capteurs (dont <strong>le</strong>s champs de vue sont limités) sont donnés par larelation suivante :C i x ≤ l i , i ∈ {1, ..., n vue } (5.62)C i ∈ R 1×n est une seu<strong>le</strong> ligne de la matrice de sortie. l i ∈ R est positif et représ<strong>en</strong>te la limite duchamp de vue. Le cas C i x ≥ l i avec un l i négatif peut simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être traduit dans la même forme<strong>en</strong> multipliant par −1.Des matrices normalisées C vue,i peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> divisant <strong>le</strong>s matrices de sortie C i descapteurs par <strong>le</strong>s limites des champs de vue l i correspondants :C vue,i = 1 l iC i (5.63)Il vi<strong>en</strong>t :C vue,i x ≤ 1, i ∈ {1, ..., n vue } (5.64)Une inégalité quadratique peut être obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> é<strong>le</strong>vant l’Éq. (5.64) au carré :x T C T vue,iC vue,i x ≤ 1, i ∈ {1, ..., n vue } (5.65)Cette forme quadratique est suffisante <strong>pour</strong> exprimer des champs de vue symétriques <strong>en</strong> une seu<strong>le</strong>fois, c’est-à-dire qu’il devi<strong>en</strong>t inuti<strong>le</strong> d’exprimer la limite positive l i et la limite négative −l i séparém<strong>en</strong>t.Nous appelons V i ⊆ R n l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> décrit par la contrainte associée à l’indice i :V i : {x|x T C T vue,iC vue,i x ≤ 1} (5.66)L’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V est l’intersection de tous <strong>le</strong>s <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s V i :V = ⋂ iV i , i ∈ {1, ..., n vue } (5.67)Cette nom<strong>en</strong>clature devi<strong>en</strong>t plus claire dans la Fig. 5.23(b).<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 233Un constat important qui peut être intéressant <strong>pour</strong> d’autres applications est que des champs devue circulaires ou elliptiques peuv<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte. Dans ce cas, la matrice C T vue,i C vue,idans l’Éq. (5.65) doit être remplacée par la matrice M vue,i. x T M vue,i x = 1 décrit alors la limite duchamp de vue circulaire ou elliptique. M vue,i est une matrice symétrique et semi-définie positive.En principe, des champs de vue très variés peuv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> <strong>le</strong>s approximant avecdes droites, des cerc<strong>le</strong>s et des ellipses.La seu<strong>le</strong> restriction et source de conservatisme <strong>en</strong> même temps est que <strong>le</strong>s champs de vue doiv<strong>en</strong>têtre symétriques par rapport à l’origine. Un champ de vue asymétrique permet toujours une solution,mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la limite la plus proche de l’origine sera pris <strong>en</strong> compte. La raison est que la surface decommutation que nous utiliserons dans la suite est par définition symétrique par rapport à l’origine.Ce fait est illustré dans la Fig. 5.26.Figure 5.26 – Conservatisme dû au champ de vue asymétrique du capteur 2. Du fait de sa symétriepar rapport à l’origine, la surface de commutation ne change pas par rapport au cas symétrique (lignetiretée).Si seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des champs de vue linéaires (contrairem<strong>en</strong>t à circulaire ou elliptique) sont utilisés,<strong>le</strong>s V i sont des polyèdres dans l’espace R n . L’intersection V de tous <strong>le</strong>s <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s V i n’est pas unpolytope <strong>en</strong> général car nous n’avons pas de garantie que l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des champs de vue est borné. Parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s champs de vue que nous utilisons ne concern<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong>s vitesses et <strong>le</strong>s vitesses angulaires.Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s directions associées aux vitesses et vitesses angulaires ne sont pas bornées. Pourla même raison, il ne s’agit pas d’un parallélotope non plus, même si <strong>le</strong>s limites positives et négativesdes champs de vue sont parallè<strong>le</strong>s.Après avoir trouvé une représ<strong>en</strong>tation mathématique <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s champs de vue des capteurs individuels,nous cherchons une surface de commutation. Cette surface doit remplir plusieurs conditions :– la surface de commutation doit être située <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’intérieur des limites des champs devue ;<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


234 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION– une fois la surface de commutation est traversée, la trajectoire doit rester <strong>pour</strong> toujours (saufcas exceptionnels) à l’intérieur d’el<strong>le</strong> et, par conséqu<strong>en</strong>t, à l’intérieur des limites des champs devue ;– el<strong>le</strong> doit être faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t évaluab<strong>le</strong> sur un ordinateur de bord.Un candidat idéal <strong>pour</strong> une surface de commutation remplissant <strong>le</strong>s conditions ci-dessus et unefonction de Lyapunov quadratique V (x). Sa définition est la suivante :V (x) = x T P x (5.68)x ∈ R n est <strong>le</strong> vecteur d’état et P ∈ R n×n une matrice symétrique. La dérivée temporel<strong>le</strong> de V (x)peut être calculée grâce à la définition de la dynamique de retour d’état, cf. l’Éq. (5.61) :˙V (x) = ẋ T P x + x T P ẋ (5.69)= x T (A − B 2 K c ) T P x + x T P (A − B 2 K c )x= x T [ (A − B 2 K c ) T P + P (A − B 2 K c ) ] xTraditionnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, une fonction de Lyapunov est utilisée <strong>pour</strong> analyser la stabilité d’un système.Dans <strong>le</strong> cas d’un système linéaire, cf. l’Éq. (5.61), la dynamique est stab<strong>le</strong> au s<strong>en</strong>s de Lyapunov si etseu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t si la fonction de Lyapunov V (x) est positive et sa dérivée temporel<strong>le</strong> ˙V (x) est négative :V (x) = x T P x > 0 (5.70)˙V (x) = x T [ (A − B 2 K c ) T P + P (A − B 2 K c ) ] x < 0Ces deux conditions peuv<strong>en</strong>t être traduites (P > 0 ⇔ x T P x > 0 ∀x ≠ 0) dans <strong>le</strong>s inégalités matriciel<strong>le</strong>slinéaires (LMI, angl. linear matrix inequalities) suivantes :P = P T > 0 (5.71)(A − B 2 K c ) T P + P (A − B 2 K c ) < 0P = P T > 0 signifie que P doit être une matrice symétrique et définie positive, c’est-à-dire qu’el<strong>le</strong>doit posséder uniquem<strong>en</strong>t des va<strong>le</strong>urs propres réel<strong>le</strong>s et strictem<strong>en</strong>t positives.La dérivée temporel<strong>le</strong> négative ˙V (x) fait décroître la va<strong>le</strong>ur de V (x). Géométriquem<strong>en</strong>t, l’Éq. (5.68)décrit l’hyper-ellipsoïde ε P,V (x) sur <strong>le</strong> bord duquel se trouve l’état courant x :ε P,V (x) : {x|x T P x ≤ V (x)} (5.72)Un fait important est qu’une va<strong>le</strong>ur V (x 2 ) qui est inférieure à une va<strong>le</strong>ur V (x 1 ) (V (x 2 ) < V (x 1 ))signifie que l’hyper-ellipsoïde ε P,V2(x) associé à la va<strong>le</strong>ur V 2 (x) se trouve <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’intérieurde l’hyper-ellipsoïde ε P,V1(x) associé à la va<strong>le</strong>ur V 1 (x), ou ε P,V2(x) ⊂ ε P,V1(x). Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong>s deuxhyper-ellipsoïdes possèd<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes proportions et la même ori<strong>en</strong>tation.Par conséqu<strong>en</strong>t, une va<strong>le</strong>ur V (x) décroissante conduit à un hyper-ellipsoïde ε P,V (x) qui devi<strong>en</strong>t deplus <strong>en</strong> plus petit, tout <strong>en</strong> conservant ses proportions initia<strong>le</strong>s.Nous n’utilisons pas la fonction de Lyapunov <strong>pour</strong> une analyse de stabilité proprem<strong>en</strong>t dite,mais nous exploitons son interprétation graphique. En effet, <strong>le</strong> fait que l’hyper-ellipsoïde initial ≪ sedégonf<strong>le</strong> ≫ permet de conclure que l’état x, qui se trouve sur <strong>le</strong> bord de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunovε P,V (x) , restera <strong>pour</strong> toujours à l’intérieur de cet hyper-ellipsoïde.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 235Jusqu’ici, une multiplication de la matrice de Lyapunov P avec une nombre positif n’a aucuneffet. La satisfaction des inégalités dans l’Éq. (5.71) reste inchangée. Nous avons donc <strong>le</strong> droit d<strong>en</strong>ormaliser l’hyper-ellipsoïde comme suit :ε P = ε P,1 : {x|x T P x ≤ 1} (5.73)Notre objectif est maint<strong>en</strong>ant de trouver un hyper-ellipsoïde de Lyapunov ε P qui ti<strong>en</strong>t à l’intérieurdes champs de vue de tous <strong>le</strong>s capteurs utilisés, c’est-à-dire qui est inclus dans l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V :∀x, x T P x < 1 ⇒ x T C T vue,iC vue,i x < 1, i ∈ {1, ..., n vue } (5.74)ε P ⊆ VCette inclusion peut être réécrite grâce à la S-procédure, une astuce souv<strong>en</strong>t utilisée <strong>pour</strong> desinégalités matriciel<strong>le</strong>s linéaires, cf. [20] :P > C T vue,iC vue,i , i ∈ {1, ..., n vue } (5.75)Cette transformation se passe sans conservatisme grâce à l’hypothèse que C vue,i ∈ R 1×n (vecteurligne). Dans <strong>le</strong> cas où C vue,i n’est pas un vecteur ligne, la S-procédure introduit du conservatisme.C’est <strong>pour</strong> cette raison que nous traitons toutes <strong>le</strong>s composantes du vecteur de mesure d’un capteurséparém<strong>en</strong>t.Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s inégalités matriciel<strong>le</strong>s linéaires suivantes imposant des contraintes sur la matricede Lyapunov P ont été formulées :P > 0 (5.76)(A − B 2 K c ) T P + P (A − B 2 K c ) < 0P > C T vue,iC vue,i , i ∈ {1, ..., n vue }Ces contraintes linéaires définiss<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> convexe.Parmi <strong>le</strong>s hyper-ellipsoïdes ε P inclus dans l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V, nous cherchons celui qui couvre <strong>le</strong> plusd’espace possib<strong>le</strong> à l’intérieur des champs de vue. Le terme ≪ <strong>le</strong> plus d’espace possib<strong>le</strong> ≫ admet plusieursinterprétations. Une possibilité est de maximiser <strong>le</strong> <strong>vol</strong>ume de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov ε P . Le<strong>vol</strong>ume de l’hyper-ellipsoïde ε P est défini comme suit :Vol =ν n√det P(5.77)Ici, ν n est <strong>le</strong> <strong>vol</strong>ume d’une hyper-sphère unité de dim<strong>en</strong>sion n :ν n ={πkk!<strong>pour</strong> n = 2k, k ∈ Z2 n k!π kn!<strong>pour</strong> n = 2k + 1, k ∈ Z(5.78)En particulier, <strong>le</strong> <strong>vol</strong>ume d’une hyper-sphère unité de dim<strong>en</strong>sion n = 30 est ν 30 ≈ 2, 1915 · 10 −5 .En principe, ν nest une constante <strong>pour</strong> un n donné. Par conséqu<strong>en</strong>t, il suffit de maximiser<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


236 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION1/ √ det P :max J(P ) = 1√ (5.79)P det PCep<strong>en</strong>dant, la fonction objective J(P ) est diffici<strong>le</strong> à intégrer dans <strong>le</strong> cadre matriciel linéaire. Unefaçon alternative de formu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> problème de maximisation du <strong>vol</strong>ume est :minP J ′ (P ) = log det P (5.80)Ce problème est équiva<strong>le</strong>nt au premier problème d’origine parce que − log x et x −1/2 sont desfonctions décroissantes <strong>pour</strong> x > 0 et parce que det P > 0. Malheureusem<strong>en</strong>t, la fonction objectiveJ ′ (P ) n’est pas convexe. Un tel problème d’optimisation est dur à résoudre car il comporte des minimalocaux, voire ne possède pas de minimum du tout.Il existe une manière de transformer ce problème <strong>en</strong> un problème équiva<strong>le</strong>nt, basé sur une fonctionobjective convexe et des contraintes convexes.À cette fin, nous définissons l’inverse de la matrice de Lyapunov :Q = P −1 > 0 (5.81)Le déterminant de P est l’inverse du déterminant de Q :det P = det ( Q −1) = 1det Q(5.82)Un problème d’optimisation équiva<strong>le</strong>nt au problème donné par l’Éq. (5.80) peut alors être écrit :( ) 1min J ′′ (Q) = log = − log det Q (5.83)Qdet QComme log(x) est une fonction croissante et comme <strong>le</strong> déterminant de Q est positif (Q > 0), ceproblème d’optimisation est équiva<strong>le</strong>nt à :minQ J ′′′ (Q) = − det Q (5.84)Les problèmes d’optimisation dans <strong>le</strong>s Éqs. (5.83) et (5.84) sont convexes, cf. [23]. Nous reti<strong>en</strong>dronsla deuxième version (min Q J ′′′ (Q) = − det Q) dans la suite. Maint<strong>en</strong>ant, nous remplacerons toutes <strong>le</strong>soccurr<strong>en</strong>ces de la matrice de Lyapunov P par la matrice Q dans <strong>le</strong>s contraintes d’inégalité.Les inégalités matriciel<strong>le</strong>s s’écriv<strong>en</strong>t comme suit <strong>en</strong> fonction de la nouvel<strong>le</strong> variab<strong>le</strong> Q :Q > 0 (5.85)Q(A − B 2 K c ) T + (A − B 2 K c )Q < 0Q > QC T vue,iC vue,i Q, i ∈ {1, ..., n vue }Les inégalités ont simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été pré-multipliées par la matrice définie positive Q et postmultipliéespar Q T = Q, ce qui représ<strong>en</strong>te une transformation congru<strong>en</strong>te. L’égalité P Q = I n a<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 237été utilisée à plusieurs reprises.La dernière inégalité de l’Éq. (5.85) est dev<strong>en</strong>ue non-linéaire à cause de la transformation. Or, nouspouvons trouver une représ<strong>en</strong>tation équiva<strong>le</strong>nte grâce au complém<strong>en</strong>t de Schur 2 3 . Les inégalités nonlinéairesQ > QC T vue,iC vue,i Q, i ∈ {1, ..., n vue } (5.86)peuv<strong>en</strong>t être transformées <strong>en</strong> <strong>le</strong>s inégalités linéaires suivantes (R = Q, S = 1 et M = QC T vue,i ) :[QC vue,i Q 1QC T vue,iNous sommes alors face au problème d’optimisation suivant :]> 0, i ∈ {1, ..., n vue } (5.87)minQ J ′′′ (Q) = − det Q (5.88)Q > 0Q(A − B 2 K c ) T + (A − B 2 K c )Q < 0[]Q QCvue,iT > 0, i ∈ {1, ..., n vue }C vue,i Q 1Ce problème peut maint<strong>en</strong>ant être résolu (<strong>en</strong> temps polynômial) grâce aux outils standard deprogrammation convexe [23].Biannic [20] propose, selon une idée de [131], une transformation basée sur la décomposition deCho<strong>le</strong>sky 4 qui r<strong>en</strong>d la fonction objective linéaire et exploitab<strong>le</strong> par des outils comme <strong>le</strong> solveur mincxde la LMI Control Toolbox [56]. D’un autre côté, il existe des solveurs capab<strong>le</strong>s de traiter <strong>le</strong> problèmed’optimisation de l’Éq. (5.83) directem<strong>en</strong>t. C’est la première approche que nous avons choisie, maisnous r<strong>en</strong>onçons à la décrire <strong>en</strong> détail car el<strong>le</strong> ne sert qu’à résoudre un problème d’optimisation donné.Un point important est que l’algorithme d’optimisation peut être initialisé avec une va<strong>le</strong>ur <strong>pour</strong> Q quisatisfait toutes <strong>le</strong>s inégalités. Nous avons profité de cette possibilité afin de réduire <strong>le</strong> temps de calcul.Notamm<strong>en</strong>t, nous avons pris l’inverse d’une matrice de Lyapunov P quelconque dont <strong>le</strong>s dim<strong>en</strong>sionsont été réduites jusqu’à ce que l’hyper-ellipsoïde ε P associé soit inclus dans l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V.À partir de la solution Q du problème de minimisation, la matrice de Lyapunov P peut êtreobt<strong>en</strong>ue par inversion, cf. Éq. (5.81).2. Issai Schur (1875 – 1941), mathématici<strong>en</strong> russe3. Le complém<strong>en</strong>t de Schur affirme qu’il existe une équiva<strong>le</strong>nce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s trois relations suivantes :( )R M(i)M T > 0S{ R > 0(ii)S − M T R −1 M > 0{ S > 0(iii)R − MS −1 M T > 0Les dim<strong>en</strong>sions des matrices M, R et S sont M ∈ R n×m , R ∈ R n×n et S ∈ R m×m . Les matrices R et S sontsymétriques.4. André-Louis Cho<strong>le</strong>sky (1875 – 1918), mathématici<strong>en</strong> français<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


238 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONIl nous semb<strong>le</strong> important de m<strong>en</strong>tionner quelques va<strong>le</strong>urs numériques <strong>pour</strong> illustrer la tail<strong>le</strong> de ceproblème d’optimisation. En effet, <strong>le</strong> nombre de variab<strong>le</strong>s est n var = n(n+1)2. Pour n = 30 états de ladynamique de retour d’état, il vi<strong>en</strong>t n var = 465. Le temps de calcul était compris <strong>en</strong>tre 5 et 33 minutessur un processeur P<strong>en</strong>tium M avec 1600 MHz. Ceci signifie que ce calcul ne peut pas être effectué defaçon interactive, mais, après tout, nous cherchons à obt<strong>en</strong>ir un critère de commutation qui puisse êtreembarqué ou utilisé dans des simulations. La partie interactive du problème de commande se passelors de la synthèse H 2 dans laquel<strong>le</strong> des pondérations peuv<strong>en</strong>t être choisies et on dispose du correcteurpresque instantaném<strong>en</strong>t. Le calcul de la matrice de Lyapunov est supposé être effectué après que <strong>le</strong>scorrecteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels sont satisfaisants.Une technique efficace afin de réduire davantage <strong>le</strong> temps de calcul est de rajouter des contraintesartificiel<strong>le</strong>s qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V borné. Par exemp<strong>le</strong>, nous avons obt<strong>en</strong>u de bons résultats <strong>en</strong>contraignant tous <strong>le</strong>s états x à un hyper-cube dont la demi-longueur était 10. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> utilisantcette approche, il faut être sûr que si au moins un état est <strong>en</strong> dehors de cet hyper-cube, il est <strong>en</strong>coretrop tôt <strong>pour</strong> commuter.Ayant trouvé la solution Q du problème d’optimisation décrit précédemm<strong>en</strong>t, nous sommes <strong>en</strong>mesure de formu<strong>le</strong>r une nouvel<strong>le</strong> stratégie de commutation.Stratégie 2a : La commutation vers <strong>le</strong> mode suivant a lieu dès que la fonction de Lyapunovx T P x est inférieure à 1. Ceci implique que tous <strong>le</strong>s capteurs concernés fourniss<strong>en</strong>t une mesure. Unecommutation vers un mode précéd<strong>en</strong>t n’est pas nécessaire (sauf cas exceptionnel). Comme nous nedisposons pas du vrai état x, nous utilisons l’état du correcteur x K .Il est très important de savoir que la fonction de Lyapunov V (x) est forcém<strong>en</strong>t décroissante( ˙V (x) < 0) seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t après la commutation a eu lieu. La raison <strong>pour</strong> cela est que V (x) n’est pas unefonction de Lyapunov <strong>pour</strong> la dynamique du mode qui précède la commutation, mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>cel<strong>le</strong> du mode après la commutation.Les Figs. 5.27 et 5.28 montr<strong>en</strong>t une simulation faite <strong>en</strong> utilisant la stratégie 2a. L’initialisationest la même que cel<strong>le</strong> de la première simulation.Grâce à la nouvel<strong>le</strong> stratégie de commutation, l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des modes se passe plutôt doucem<strong>en</strong>t.En particulier, aucune commutation inverse est nécessaire. La Fig. 5.28 illustre ce qui se passeconcrètem<strong>en</strong>t lors de la commutation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s modes 3 et 4. La mesure représ<strong>en</strong>tée par la ligne rougetraverse <strong>le</strong> champ de vue une fois <strong>pour</strong> rester à son intérieur après la deuxième <strong>en</strong>trée. La commutation(point noir) n’est pas effectuée directem<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>trée, mais un peu après. Le comportem<strong>en</strong>t des deuxautres mesures est similaire.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 239états et états estimés3210−1−20 200 400 600 800 10004mode3210 200 400 600 800 1000temps [s]Figure 5.27 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2a, c’est-àdiredès que la fonction de Lyapunov x T K P x K devi<strong>en</strong>t plus petite que 1. La partie supérieure tracel’é<strong>vol</strong>ution des états du système (lignes continues) et du correcteur (lignes tiretées, à peine visib<strong>le</strong>s).La partie inférieure indique <strong>le</strong> mode actif <strong>en</strong> fonction du temps. Les lignes vertica<strong>le</strong>s noires sont <strong>le</strong>sinstants de commutation.Figure 5.28 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2a, c’est-àdiredès que la fonction de Lyapunov x T K P x K devi<strong>en</strong>t plus petite que 1. Illustration des mesures(partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fictives) des capteurs latéraux grossiers avec un champ de vue normalisé. Les pointsnoirs indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s instants de commutation.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


240 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLa Fig. 5.29 montre la va<strong>le</strong>ur de la fonction de Lyapunov associée au mode suivant. Comme <strong>le</strong>prévoit la stratégie 2a, la commutation a lieu dès que cette fonction devi<strong>en</strong>t plus petite que 1. Aprèsla commutation, la matrice de Lyapunov change, d’où <strong>le</strong>s sauts dans l’é<strong>vol</strong>ution de la fonction deLyapunov. Il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t visib<strong>le</strong> que la fonction ne décroît pas toujours avec la même vitesse (cf.mode 3, <strong>en</strong>tre 200 et 300 s), ce qui reflète <strong>le</strong> fait qu’il ne s’agit pas d’une fonction de Lyapunov <strong>pour</strong><strong>le</strong> mode courant, mais <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode suivant.10 6 temps [s]va<strong>le</strong>ur de la fonction de Lyapunov V(x)10 410 210 010 −210 −410 −60 200 400 600 800 1000Figure 5.29 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2a, c’est-à-diredès que la fonction de Lyapunov x T K P x K devi<strong>en</strong>t plus petite que 1 (ligne horizonta<strong>le</strong> noire tiretée).Illustration de la fonction de Lyapunov V (x K ) <strong>pour</strong> chaque mode (ligne b<strong>le</strong>ue continue). Les lignesvertica<strong>le</strong>s noires sont <strong>le</strong>s instants de commutation.Enfin, <strong>le</strong> Tab. 5.20 indique <strong>le</strong>s temps de commutation <strong>pour</strong> la stratégie 2a.Tab<strong>le</strong> 5.20 – Temps de commutation <strong>pour</strong> la stratégie 2aStratégie Modes 1-2 Modes 2-3 Modes 3-42a 63,8 s 94,2 s 394,8 s5.5.4 Prise <strong>en</strong> compte du bruitJusqu’à prés<strong>en</strong>t, nous sommes partis de l’hypothèse qu’il s’agissait d’une dynamique de retourd’état A − B 2 K c . En outre, nous avons supposé une abs<strong>en</strong>ce tota<strong>le</strong> de bruits. L’état x du système aété utilisé dans <strong>le</strong> critère de commutation.En réalité, nous ne disposons pas de l’état courant x, et la dynamique du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>ne consiste pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> la dynamique de retour d’état A−B 2 K c , mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de la dynamiqued’estimation A − K f C. En outre, il existe des bruits d’actuation et de mesure.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 241Dans <strong>le</strong>s paragraphes qui suiv<strong>en</strong>t, nous décrirons comm<strong>en</strong>t cette problématique peut être résolue,c’est-à-dire comm<strong>en</strong>t notre critère de commutation peut être adapté aux réalités du contrô<strong>le</strong> du vo<strong>le</strong>n formation.Rappelons-nous que dans des applications spatia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s capacités de calcul de l’ordinateur de bordsont généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t très restreintes. Par conséqu<strong>en</strong>t, il est très important de disposer d’expressions quel’on peut calcu<strong>le</strong>r faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Par exemp<strong>le</strong>, l’inversion d’une matrice de grande tail<strong>le</strong> est une opérationnumérique prohibitive de par la comp<strong>le</strong>xité de calcul associée.En prés<strong>en</strong>ce d’un observateur, l’état du système peut être exprimé <strong>en</strong> fonction de l’état x K ducorrecteur et de l’erreur d’estimation ε x comme suit :x = x K − (x K − x) (5.89)= x K − ε xLa dynamique de l’erreur d’estimation ε x est donnée par l’équation suivante, cf. Annexe H :˙ε x = (A − K f C 2 )ε x + (K f D 21 − B 1 )w (5.90)Dans la suite, nous supposons que <strong>le</strong>s états x K du filtre de Kalman soi<strong>en</strong>t convergés vers <strong>le</strong>s étatsx du système, c’est-à-dire que E{ε x } = E{x K − x} = 0. E{ε x } est l’espérance statistique de l’erreurd’estimation ε x .L’é<strong>vol</strong>ution temporel<strong>le</strong> de l’espérance de ε x s’écrit comme suit :E{ε x (t)} = e (A−K f C)t E{ε x(0) } (5.91)Les va<strong>le</strong>urs propres de la dynamique d’estimation A − K f C 2 détermin<strong>en</strong>t la vitesse de converg<strong>en</strong>cede l’espérance de l’erreur d’estimation ε x . Il faut donc veil<strong>le</strong>r à ce que <strong>le</strong>s pulsations des va<strong>le</strong>urs propressoi<strong>en</strong>t assez é<strong>le</strong>vées par rapport à la dynamique de retour d’état A − B 2 K c .Figure 5.30 – Région de confiance (hyper-ellipsoïde autour de l’état de l’estimateur x K dans laquel<strong>le</strong>se trouve <strong>le</strong> vrai état x.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


242 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONEn abs<strong>en</strong>ce de bruit w, l’état x du système coïnciderait donc avec l’état x K du correcteur. Enréalité, il ne faut pas oublier l’effet du bruit. Le bruit w fait que l’état x K du correcteur se trouvedans une région de confiance autour de l’état x du système avec une certaine probabilité. La région deconfiance est un hyper-ellipsoïde ε R dont la tail<strong>le</strong> et la forme dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de la matrice de covarianceS et d’un facteur d’échel<strong>le</strong> k (cf. Fig. 5.30) :ε S : {ε x |ε T x S −1 ε x < k 2 } (5.92)La matrice de covariance S obéit à l’équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> suivante :Ṡ = (A − K f C 2 )S + S(A − K f C 2 ) T + (K f D 21 − B 1 )W (K f D 21 − B 1 ) T (5.93)Ici, W est la matrice de covariance du bruit w qui est une matrice d’id<strong>en</strong>tité dans notre cas. Enrégime perman<strong>en</strong>t (Ṡ∞ = 0), S ∞ est la solution d’une équation de Lyapunov :0 = (A − K f C 2 )S ∞ + S ∞ (A − K f C 2 ) T + (K f D 21 − B 1 )W (K f D 21 − B 1 ) T (5.94)Nous appelons ∆S la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la matrice de covariance actuel<strong>le</strong> S et la matrice de covariance<strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t S ∞ :∆S = S − S ∞ (5.95)La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre l’Éq. (5.93) et l’Éq. (5.94) donne l’é<strong>vol</strong>ution de la matrice ∆S :∆Ṡ = (A − K f C 2 )∆S + ∆S(A − K f C 2 ) T (5.96)La solution temporel<strong>le</strong> de l’Éq. (5.96) est la suivante :∆S(t) = e (A−K f C 2)t ∆S(0)e (A−K f C 2) T tS(t) = S ∞ + e (A−K f C 2)t (S(0) − S ∞ )e (A−K f C 2) T t(5.97)Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, l’é<strong>vol</strong>ution de l’écart <strong>en</strong>tre la matrice de covariance S(t) et cel<strong>le</strong> <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t,S ∞ dép<strong>en</strong>d des va<strong>le</strong>urs propres de la dynamique d’estimation A − K f C 2 , tout comme l’é<strong>vol</strong>ution del’espérance de l’erreur d’estimation ε x . Dans la suite, nous travail<strong>le</strong>rons avec la matrice de covarianceS ∞ <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t, mais il faut néanmoins être consci<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> temps écoulé doit être suffisant<strong>pour</strong> se trouver <strong>en</strong> régime perman<strong>en</strong>t.Le facteur d’échel<strong>le</strong> k introduit dans l’Éq. (5.92) peut être calculé <strong>en</strong> fonction d’une probabilitép n spécifiée, n étant la dim<strong>en</strong>sion du problème (<strong>le</strong> nombre d’états du système). Tanygin et Woodburn[169] prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la relation suivante <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> facteur d’échel<strong>le</strong> k et la probabilité p n :p n (k) =⎧⎨⎩( ) √erfk√ 22−1 − e − k2 2erf est la fonction d’erreur de Gauss :π e− k2 2∑ (n−1)/2i=1[1 + ∑ (n−2)/2i=1k 2i−1∏ ij=1 (2j−1)]∏k 2iij=1 2j<strong>pour</strong> n impair<strong>pour</strong> n pair(5.98)erf(x) =∫2 x√ exp ( −t 2) dt (5.99)π0<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 243(Pour n = 1, nous obt<strong>en</strong>ons tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t p 1 (k) = erfk√2).Les ingénieurs travaillant dans <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de satellites ont l’habitude de raisonner avec des facteursd’échel<strong>le</strong> k = 1 (1σ) et k = 3 (3σ) lorsqu’il s’agit de spécifications mono-variab<strong>le</strong> de missions, decapteurs ou d’actionneurs. À titre d’exemp<strong>le</strong>, 1σ et 3σ indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s interval<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>quels se trouv<strong>en</strong>t67 %, 25 % et 99, 74 % d’une distribution gaussi<strong>en</strong>ne, respectivem<strong>en</strong>t.Tab<strong>le</strong> 5.21 – Facteur d’échel<strong>le</strong> k <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>tes probabilités dans <strong>le</strong>s cas n = 1 et n = 30Probabilité p Facteur k Facteur k(n = 1) (n = 30)68, 27 % 1 5,755195, 45 % 2 6,650299, 73 % 3 7,4861Dans notre cas (n = 30), la relation <strong>en</strong>tre k et p n est différ<strong>en</strong>te, ce qui est illustré dans <strong>le</strong> Tab. 5.21et dans la Fig. 5.31.10.999,73 %95,45 %0.8probabilité p0.70.60.50.468,27 %0.30.20.100 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10facteur kFigure 5.31 – Probabilité p <strong>en</strong> fonction du facteur d’échel<strong>le</strong> k <strong>pour</strong> n = 1 (p 1 (k), ligne b<strong>le</strong>ue continue)et n = 30 (p 30 (k), ligne verte tiretée). p 1 (k) est id<strong>en</strong>tique à la fonction d’erreur de Gauss erf(k).Comme 3σ est une spécification plutôt courante, nous ret<strong>en</strong>ons la va<strong>le</strong>ur 7, 4861 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> facteurd’échel<strong>le</strong> k. En d’autres termes, la probabilité que <strong>le</strong> vrai état x du système est dans l’hyper-ellipsoïdeε S est de 99, 73 %.Notre approche afin de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>le</strong> bruit est la suivante. Au lieu d’effectuer une commutationau mom<strong>en</strong>t où l’état du correcteur traverse la surface de commutation x T P x = 1 (stratégie2a), nous att<strong>en</strong>dons jusqu’à ce que l’hyper-ellipsoïde ε S soit <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’intérieur de la surface decommutation.Comme nous l’avons vu ci-dessus, <strong>le</strong> choix du facteur d’échel<strong>le</strong> k dép<strong>en</strong>d du niveau de confiancesouhaité. Par conséqu<strong>en</strong>t, il ne peut jamais y avoir de certitude que l’état du système est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tà l’intérieur de la surface de commutation. Tout est une question de probabilité.Pour savoir si ε S est à l’intérieur de la surface de commutation x T P x = 1, il faut tester s’il existeune intersection de ces deux hyper-ellipsoïdes. Selon Eberly [52], ceci est déjà un problème diffici<strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


244 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONà résoudre <strong>en</strong> trois dim<strong>en</strong>sions (n = 3). Nous ne pouvons donc pas espérer de trouver une méthodedirecte <strong>pour</strong> n = 30.Dans <strong>le</strong>s paragraphes qui suiv<strong>en</strong>t, nous montrerons une méthode qui transforme ce problème <strong>en</strong>un calcul de la distance <strong>en</strong>tre un point et un hyper-ellipsoïde, un problème qui peut être résolu defaçon itérative. Nous nous sommes partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t inspirés des travaux de Nürnberg [133]. Cep<strong>en</strong>dant,contrairem<strong>en</strong>t à Nürnberg, nous sommes <strong>en</strong> mesure de démontrer que <strong>le</strong>s algorithmes proposésconverg<strong>en</strong>t.Afin d’alléger la notation, nous réecrirons l’hyper-ellipsoïde ε S <strong>en</strong> termes d’une matrice définiepositive R qui est une fonction de la matrice de covariance S et du facteur d’échel<strong>le</strong> k :ε S : {ε x |ε T x Rε x < 1} (5.100)avec R = 1 k 2 S−1Le problème de déterminer si l’hyper-ellipsoïde de covariance se trouve <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’intérieur dela surface de commutation peut alors être formulé comme suit :ε S ⊆ ε P (5.101)Le fait d’effectuer des transformations affines ne change ri<strong>en</strong> au fait que ε S se trouve <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tà l’intérieur de ε P . En d’autres termes, si ε S ⊆ ε P , alors <strong>le</strong> même constat est vrai <strong>pour</strong> des hyperellipsoïdesε S ′ et ε P ′, images des hyper-ellipsoïdes ε S et ε P après une même transformation affine :ε S ′ ⊆ ε P ′.Ce constat nous permet de transformer <strong>le</strong> problème initial <strong>en</strong> un problème simplifié <strong>en</strong> passant parune séqu<strong>en</strong>ce de transformations. Les transformations sont appliquées aux deux hyper-ellipsoïdes ε Pet ε S de la même façon.(a) Problème initial(b) Après la première transformationFigure 5.32 – Hyper-ellipsoïde de Lyapunov (b<strong>le</strong>u tireté-pointillé) et de covariance (vert continu)initiaux et après la première transformation <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas d’une ellipse (n = 2)Nous partons des hyper-ellipsoïdes x T P x = 1 (ε P ) et (x−X) T R(x−X) = 1 (ε S ), cf. Fig. 5.32(a),<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 245où X est <strong>le</strong> vecteur des états du correcteur.À partir de là, <strong>le</strong>s trois transformation suivantes ont lieu :1. une première transformation M 1 est effectuée afin d’aligner l’hyper-ellipsoïde (x−X) T R(x−X) =1 avec <strong>le</strong>s axes du repère :R ′ = M T 1 RM 1 (5.102)P ′ = M T 1 P M 1x ′ = M T 1 xX ′ = M T 1 XM 1 est la matrice des vecteurs propres de R. R ′ est maint<strong>en</strong>ant une matrice diagona<strong>le</strong> aveccomme composantes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres de R. Les hyper-ellipsoïdes devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t x ′T P ′ x ′ = 1 et(x ′ − X ′ ) T R ′ (x ′ − X ′ ) = 1, cf. Fig. 5.32(b) ;2. une deuxième transformation M 2 transforme l’hyper-ellipsoïde (x ′ −X ′ ) T R ′ (x ′ −X ′ ) = 1 <strong>en</strong> unehyper-sphère unité :R ′′ = M T 2 R ′ M 2 = M T 2 M T 1 RM 1 M 2 = I n (5.103)P ′′ = M T 2 P ′ M 2 = M T 2 M T 1 P M 1 M 2x ′′ = M T 2 x ′ = M T 2 M T 1 xX ′′ = M T 2 X ′ = M T 2 M T 1 XM 2 est une matrice diagona<strong>le</strong>. Ses composantes sont <strong>le</strong>s inverses des racines carrées des va<strong>le</strong>urspropres de la matrice R ′ , <strong>en</strong> d’autres termes <strong>le</strong>s demi-grands axes de l’hyper-ellipsoïde (x ′ −X ′ ) T R ′ (x ′ − X ′ ) = 1. Les nouvel<strong>le</strong>s expressions devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t x ′′T P ′′ x ′′ = 1 et (x ′′ − X ′′ ) T (x ′′ −X ′′ ) = 1, cf. Fig. 5.33(a) ;3. <strong>en</strong>fin, une troisième transformation M 3 aligne <strong>le</strong>s axes de l’ellipsoïde x ′′T P ′′ x ′′ = 1 avec <strong>le</strong>s axesdu repère :R = M T 3 R ′′ M 3 = M T 3 M T 2 R ′ M 2 M 3 = M T 3 M T 2 M T 1 RM 1 M 2 M 3 = I n (5.104)P = M T 3 P ′′ M 3 = M T 3 M T 2 P ′ M 2 M 3 = M T 3 M T 2 M T 1 P M 1 M 2 M 3ξ = M T 3 x ′′ = M T 3 M 2 x ′ = M T 3 M T 2 M T 1 xΞ = M T 3 X ′′ = M T 3 M 2 X ′ = M T 3 M T 2 M T 1 XM 3 est la matrice des vecteurs propres de la matrice P ′′ . Il vi<strong>en</strong>t ξ T Pξ = 1 et (ξ−Ξ) T (ξ−Ξ) = 1,cf. Fig. 5.33(b). La matrice P est diagona<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres de la matrice P ′′ commecomposantes.Comme la Fig. 5.33(b) l’illustre, nous avons obt<strong>en</strong>u, grâce aux trois transformations affinesdécrites, un hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1 sous forme norma<strong>le</strong>, c’est-à-dire que <strong>le</strong>s axes sont alignés avec <strong>le</strong>saxes du repère, et une hyper-sphère (ξ−Ξ) T (ξ−Ξ) = 1. Le caractère du problème initial a été conservé.En d’autres termes, nous cherchons toujours à déterminer si l’un des deux ((ξ − Ξ) T (ξ − Ξ) = 1) est<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’intérieur de l’autre (ξ T Pξ = 1). De ce point de vue, <strong>le</strong> problème initial et <strong>le</strong> problèmetransformé sont équiva<strong>le</strong>nts.Or, la Fig. 5.33(b) montre éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t qu’il existe une manière plus simp<strong>le</strong> afin de déterminer sil’hyper-sphère (ξ − Ξ) T (ξ − Ξ) = 1 est comprise dans l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1. En effet, un critèreéquiva<strong>le</strong>nt est de déterminer si <strong>le</strong> point Ξ se trouve à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1 et si la<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


246 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION(a) Après la deuxième transformation(b) Après la troisième transformationFigure 5.33 – Hyper-ellipsoïde de Lyapunov (b<strong>le</strong>u tireté-pointillé) et de covariance (vert continu)après la deuxième et troisième transformation <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas d’une ellipse (n = 2)distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point Ξ (<strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre de l’hyper-sphère (ξ−Ξ) T (ξ−Ξ) = 1) et l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1est plus grande que 1. D’ail<strong>le</strong>urs, nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons par distance <strong>en</strong>tre un point et un hyper-ellipsoïde ladistance <strong>en</strong>tre un point et <strong>le</strong> point <strong>le</strong> plus proche sur l’hyper-ellipsoïde.Un problème fondam<strong>en</strong>tal lié à la prise <strong>en</strong> compte du bruit est que <strong>le</strong>s calculs doiv<strong>en</strong>t être suffisamm<strong>en</strong>tsimp<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> pouvoir <strong>le</strong>s effectuer sur un ordinateur de bord. À titre d’exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s transformationsaffines que nous v<strong>en</strong>ons de prés<strong>en</strong>ter sont d’une comp<strong>le</strong>xité prohibitive et doiv<strong>en</strong>t donc êtrecalculées au sol. Ceci est exactem<strong>en</strong>t notre int<strong>en</strong>tion.Dans la suite, nous montrerons comm<strong>en</strong>t l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1 et l’hyper-sphère(ξ − Ξ) T (ξ − Ξ) = 1 (dont <strong>le</strong>s expressions peuv<strong>en</strong>t être calculées au sol) peuv<strong>en</strong>t être exploités avecdes moy<strong>en</strong>s relativem<strong>en</strong>t simp<strong>le</strong>s afin de déterminer si l’hyper-ellipsoïde de covariance ε S est situé<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dans l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov.En principe, la surface de commutation pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong> bruit est l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des points dontla distance du point <strong>le</strong> plus proche sur l’hyper-ellipsoïde est 1 (soi-disant surface parallè<strong>le</strong>). Cep<strong>en</strong>dant,cette surface n’est pas un hyper-ellipsoïde. En général, el<strong>le</strong> possède des sommets non-différ<strong>en</strong>tiab<strong>le</strong>s,comme <strong>le</strong> montre la Fig. 5.34. Tous ces faits font présumer qu’il n’existe pas d’expression analytique<strong>pour</strong> la surface parallè<strong>le</strong> d’un hyper-ellipsoïde. En effet, nous n’avons pas trouvé d’expression dans lalittérature.Faute d’expression analytique de la surface parallè<strong>le</strong>, nous sommes obligés de dériver un critèresimp<strong>le</strong> à calcu<strong>le</strong>r, mais conservatif. Ensuite, un critère exact <strong>pour</strong> déterminer si l’hyper-ellipsoïde decovariance est situé à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov sera développé.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 247Figure 5.34 – Surface parallè<strong>le</strong> (<strong>en</strong> rouge continu) de distance 1 à l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1 (<strong>en</strong>b<strong>le</strong>u tireté-pointillé). L’hyper-cerc<strong>le</strong> unité (<strong>en</strong> vert continu), dont <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre se trouve sur la surfaceparallè<strong>le</strong>, illustre que tous <strong>le</strong>s points à son intérieur sont compris dans l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1.Ici, la surface parallè<strong>le</strong> possède deux non-différ<strong>en</strong>tiabilités situées aux extrémités horizonta<strong>le</strong>s.Stratégie simp<strong>le</strong> mais conservativeConsidérons la Fig. 5.35. El<strong>le</strong> illustre <strong>le</strong>s hyper-ellipsoïdes de Lyapunov (ξ T Pξ = 1) et l’hypersphèrede covariance ((ξ−Ξ) T (ξ−Ξ) = 1) après la succession de transformations m<strong>en</strong>tionnée ci-dessus.Figure 5.35 – Hyper-ellipsoïdes de Lyapunov (b<strong>le</strong>u tireté-pointillé) et de covariance (vert continu)dans <strong>le</strong> cas n = 2. Les lignes b<strong>le</strong>ues pointillées correspondes à l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov, décaléde +1 et −1 selon tous <strong>le</strong>s axes de coordonnées.L’hyper-ellipsoïde de Lyapunov transformé (ξ T Pξ = 1) peut être décalé de +1 et de −1 selon<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


248 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONtous <strong>le</strong>s axes ξ k . Par exemp<strong>le</strong>, l’hyper-ellipsoïde de la Fig. 5.35, décalé de −1 selon l’axe ξ 1 et de +1selon l’axe ξ 2 , s’écrit :[ ( −1ξ −1)]T[ ( −1P ξ −1)]= 1 (5.105)En total, il existe 2 n de ces hyper-ellipsoïdes décalés (n = 30 étant <strong>le</strong> nombre d’états du système),ce qui peut être un nombre considérab<strong>le</strong> si n est é<strong>le</strong>vé. Vu <strong>le</strong>s symétries multip<strong>le</strong>s des hyper-ellipsoïdes,la solution est de se restreindre au premier orthant. Les points ξ qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à tous <strong>le</strong>s hyperellipsoïdesdécalés obéiss<strong>en</strong>t donc à l’équation suivante :⎡ ⎛−1⎞⎤⎢ ⎜⎣|ξ| − ⎝ .−1⎟⎥⎠⎦T⎡ ⎛−1⎞⎤⎢ ⎜P ⎣|ξ| − ⎝ .−1⎟⎥⎠⎦ ≤ 1 (5.106)Ici, |ξ| est la projection du vecteur ξ dans <strong>le</strong> premier orthant, c’est-à-dire que <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> de toutes<strong>le</strong>s composantes de ξ est pris.La Fig. 5.36 illustre <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s derrière <strong>le</strong> décalage de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov. En fait, ladistance de chaque point ξ de l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> décrit par l’Éq. (5.106) du point <strong>le</strong> plus proche de l’hyperellipsoïdeξ T Pξ = 1 est supérieure à 1.Ce fait est souligné par <strong>le</strong>s petits carrés (hyper-cubes) dans la Fig. 5.36. Le décalage unitaire del’hyper-ellipsoïde selon tous <strong>le</strong>s axes, ainsi que sa convexité, font que tout hyper-cube de longueur 1dont un sommet obéit à l’Éq. (5.106) n’intersecte pas l’hyper-ellipsoïde ξT Pξ = 1.Figure 5.36 – Hyper-ellipsoïdes de Lyapunov (b<strong>le</strong>u tireté-pointillé) et de covariance (vert continu)avec limite de l’intersection des hyper-ellipsoïdes de Lyapunov décalés (b<strong>le</strong>u pointillé) et la surfaceparallè<strong>le</strong> (rouge continu). Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, des hyper-cubes de longueur 1 dont un sommet se trouve surla limite et des hyper-sphères de rayon 1 dont <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre se trouve sur la limite n’intersect<strong>en</strong>t pasl’hyper-ellipsoïde de Lyapunov.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 249Par conséqu<strong>en</strong>t, si <strong>le</strong> point Ξ apparti<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> décrit par l’Éq. (5.106), l’hyper-cube delongueur 1 dont un sommet est au point Ξ, ainsi que l’hyper-sphère de rayon 1 c<strong>en</strong>trée au point Ξ,ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov.Ceci nous donne un critère suffisant très simp<strong>le</strong>. En effet, si⎡ ⎛−1⎞⎤T⎡ ⎛−1⎞⎤⎢ ⎜⎣|Ξ| − ⎝ .⎟⎥⎠⎦⎢ ⎜P ⎣|Ξ| − ⎝ .⎟⎥⎠⎦≤ 1, (5.107)}−1{{ } }−1{{ }˜Ξ˜Ξalors la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point Ξ et <strong>le</strong> point <strong>le</strong> plus proche de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov ξ T Pξ = 1est supérieure à 1. Dans <strong>le</strong> cas contraire, aucun constat ne peut être fait.La Fig. 5.36 souligne éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> conservatisme introduit <strong>en</strong> utilisant l’hyper-ellipsoïde de Lyapunovdécalé. L’espace <strong>en</strong>tre la ligne b<strong>le</strong>ue pointillée (hyper-ellipsoïde de Lyapunov décalé) et laligne rouge continue (surface parallè<strong>le</strong>) n’est pas couvert par ce critère. Selon <strong>le</strong>s proportions del’hyper-ellipsoïde de Lyapunov et de l’hyper-ellipsoïde de covariance, ceci peut avoir des effets plusou moins prononcés. De manière généra<strong>le</strong>, plus grand <strong>le</strong> rapport <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s de l’hyper-ellipsoïdede Lyapunov et l’hyper-ellipsoïde de covariance est important, moins de conservatisme est introduit.La stratégie suivante peut alors être formulée :Stratégie 2b : La commutation vers <strong>le</strong> mode suivant a lieu dès que la fonction ˜Ξ T P ˜Ξ est inférieureà 1. Ceci implique que la probabilité que <strong>le</strong> vrai état x se trouve à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde deLyapunov et que tous <strong>le</strong>s capteurs concernés fourniss<strong>en</strong>t une mesure est supérieure à la probabilitép choisie. Comme nous ne disposons pas du vrai état x, nous utilisons l’état du correcteur x K .Les détails de cette stratégie peuv<strong>en</strong>t être décrits comme suit. X est l’état courant du correcteurx K (X = x K ), c’est-à-dire l’estimée de l’état du système x. P est la matrice de Lyapunov obt<strong>en</strong>uedans l’optimisation LMI. ˜Ξ est <strong>le</strong> vecteur X transformé, puis projeté dans <strong>le</strong> premier orthant (modu<strong>le</strong>de toutes <strong>le</strong>s composantes) et décalé de +1 selon tous <strong>le</strong>s axes :⎛ ⎞1˜Ξ =⎜|Ξ| + ⎝ .1⎟⎠ (5.108)⎛ ⎞1= ∣ ∣M3 T M2 T M1 T X ∣ ⎜+ ⎝.1Enfin, P est l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov transformé :⎟⎠P = M T 3 M T 2 M T 1 P M 1 M 2 M 3 (5.109)Il est important à noter que la matrice de transformation M3 T M2 T M1T peut être calculée au sol si<strong>le</strong>s matrices de Lyapunov P et de covariance R sont connues. Les calculs restants sont seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t desmultiplications et des additions et donc très simp<strong>le</strong>s à effectuer sur un ordinateur de bord.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


250 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLes Figs. 5.37 et 5.38 montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s résultats d’une simulation utilisant la stratégie 2b. Ces résultatsne sont pas fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts des résultats obt<strong>en</strong>us avec la stratégie 2a. Cep<strong>en</strong>dant, il estbi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> temps passé dans <strong>le</strong> mode 2 est beaucoup plus é<strong>le</strong>vé <strong>en</strong> utilisant la stratégie 2b. Leschiffres exactes sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab. 5.23 (page 254).états et états estimés3210−1−20 200 400 600 800 10004mode3210 200 400 600 800 1000temps [s]Figure 5.37 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2b, c’est-à-diredès que dès que la fonction ˜Ξ T P ˜Ξ devi<strong>en</strong>t plus petite que 1. La partie supérieure trace l’é<strong>vol</strong>utiondes états du système (lignes continues) et du correcteur (lignes tiretées, à peine visib<strong>le</strong>s). La partieinférieure indique <strong>le</strong> mode actif <strong>en</strong> fonction du temps. Les lignes vertica<strong>le</strong>s noires sont <strong>le</strong>s instants decommutation.La Fig. 5.38 montre la fonction ˜Ξ T P ˜Ξ <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes parcourus et la compare avec lafonction de Lyapunov X T P X utilisée dans la stratégie 2a. D’abord, il est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> que la fonctionde Lyapunov est toujours inférieure. Ceci s’explique par <strong>le</strong> fait que la surface ˜Ξ T P ˜Ξ = 1 se trouvetoujours à l’intérieur de la surface X T P X = 1, cf. Fig. 5.36.L’augm<strong>en</strong>tation du temps passé dans <strong>le</strong> mode 2 s’explique par <strong>le</strong> fait que la fonction de Lyapunovdevi<strong>en</strong>t plus petite que 1 rapidem<strong>en</strong>t, tandis que ˜Ξ T P ˜Ξ arrête de décroître et recomm<strong>en</strong>ce à s’accroître<strong>pour</strong> dev<strong>en</strong>ir plus petit que 1 quelque temps après. Ce phénomène est lié au fait que la fonction deLyapunov n’est pas une fonction de Lyapunov du mode courant, mais du mode suivant.Stratégie itérative et exacteNous avons déjà m<strong>en</strong>tionné que <strong>le</strong> critère ˜Ξ T P ˜Ξ ≤ 1 est seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t suffisant, mais pas nécessaire.Le critère nécessaire et suffisant est si la distance d <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point Ξ = M T 3 M T 2 M T 1 X et <strong>le</strong> point <strong>le</strong> plusproche de l’hyper-ellipsoïde ξ T Pξ = 1 est supérieure à 1.Le point <strong>le</strong> plus proche d’un hyper-ellipsoïde n’est pas trivial à calcu<strong>le</strong>r. En effet, nous n’avons pastrouvé de méthode directe dans la littérature. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons pu développer deux algorithmesitératifs capab<strong>le</strong>s de déterminer si la distance d est supérieure ou inférieure à 1. Les détails sont donnésdans l’Annexe I. Notamm<strong>en</strong>t, nous avons montré que ces algorithmes converg<strong>en</strong>t et qu’ils n’ont besoin<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 25110 6 temps [s]10 4va<strong>le</strong>ur des fonctions V(x) et W(x)10 210 010 −210 −410 −60 200 400 600 800 1000Figure 5.38 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2b, c’est-à-diredès que la fonction ˜Ξ T P ˜Ξ devi<strong>en</strong>t plus petite que 1 (ligne horizonta<strong>le</strong> noire tiretée). Illustration dela fonction ˜Ξ T P ˜Ξ (ligne b<strong>le</strong>ue continue) <strong>pour</strong> chaque mode. À titre de comparaison, la ligne rougetiretée-pointillé indique la fonction de Lyapunov X T P X. Les lignes vertica<strong>le</strong>s noires sont <strong>le</strong>s instantsde commutation.que de moy<strong>en</strong>s de calcul relativem<strong>en</strong>t modestes.En ayant recours à un des deux algorithmes (n’importe <strong>le</strong>quel), nous pouvons proposer la stratégiede commutation suivante :Stratégie 2c : La commutation vers <strong>le</strong> mode suivant a lieu dès que la fonction de LyapunovX T P X est inférieure à 1 et que <strong>le</strong> calcul de distance d <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point Ξ et l’hyper-ellipsoïde deLyapunov transformé ξ T Pξ = 1 fournit une va<strong>le</strong>ur supérieure à 1. Ceci implique que la probabilitéque <strong>le</strong> vrai état x se trouve à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov et que tous <strong>le</strong>s capteursconcernés fourniss<strong>en</strong>t une mesure est supérieure à la probabilité p choisie. Comme nous ne disposonspas du vrai état x, nous utilisons l’état du correcteur x K .La Fig. 5.39 montre une simulation dans laquel<strong>le</strong> la stratégie 2c est utilisée.Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, la stratégie 2c est plus coûteuse <strong>en</strong> termes de puissance de calcul requise, maiscontrairem<strong>en</strong>t à la stratégie 2b, el<strong>le</strong> n’est pas conservative. Plus précisém<strong>en</strong>t, il n’y a pas de retardnon nécessaire lié au conservatisme de la surface de commutation utilisée dans la stratégie 2b.Un problème qui mérite d’être m<strong>en</strong>tionné sont <strong>le</strong>s soucis créés par l’utilisation de méthodesitératives. En fait, des méthodes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sans garantie d’obt<strong>en</strong>ir la solution après un nombreprédéterminé d’itérations sont généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t inacceptab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> des applications spatia<strong>le</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant,<strong>le</strong> résultat fourni par un de nos algorithmes itératifs est restreint aux deux possibilités oui (ladistance d est supérieure à 1) ou non (la distance d est inférieure à 1). Pour cette raison, si l’algorithmeutilisé n’arrive pas à fournir une réponse avant l’expiration du temps alloué, il est toujours possib<strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


252 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONde pr<strong>en</strong>dre la réponse (conservative) non par défaut et espérer que l’algorithme se termine lors duprochain appel.états et états estimés3210−1−20 200 400 600 800 10004mode3210 200 400 600 800 1000temps [s]Figure 5.39 – Simulation dans laquel<strong>le</strong> la commutation est effectuée selon la stratégie 2c, c’est-à-diredès que la distance d <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point Ξ et l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov ξ T Pξ = 1 devi<strong>en</strong>t plus grandeque 1. La partie supérieure trace l’é<strong>vol</strong>ution des états du système (lignes continues) et du correcteur(lignes tiretées, à peine visib<strong>le</strong>s). La partie inférieure indique <strong>le</strong> mode actif <strong>en</strong> fonction du temps. Leslignes vertica<strong>le</strong>s noires sont <strong>le</strong>s instants de commutation.Stratégie combinéeUne alternative plus intellig<strong>en</strong>te réunit <strong>le</strong>s avantages des stratégies 2a, 2b et 2c, tout <strong>en</strong> évitant<strong>le</strong>urs inconvéni<strong>en</strong>ts :Stratégie 2d : Afin que la commutation vers <strong>le</strong> mode suivant puisse avoir lieu, la fonction deLyapunov X T P X doit être inférieure à 1. En outre, la condition ˜Ξ T P ˜Ξ ≤ 1 doit être satisfaite. Si˜Ξ T P ˜Ξ > 1, <strong>le</strong> calcul de distance d <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> point Ξ et l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov transforméξ T Pξ = 1 doit fournir une va<strong>le</strong>ur supérieure à 1. Ceci implique que la probabilité que <strong>le</strong> vraiétat x se trouve à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov et que tous <strong>le</strong>s capteurs concernésfourniss<strong>en</strong>t une mesure est supérieure à la probabilité p choisie. Comme nous ne disposons pas duvrai état x, nous utilisons l’état du correcteur x K .La stratégie est illustrée sous forme de schéma de flux dans la Fig. 5.40.L’idée principa<strong>le</strong> est de comm<strong>en</strong>cer par <strong>le</strong>s calculs simp<strong>le</strong>s X T P X et de faire <strong>le</strong>s calculs pluscompliqués (˜Ξ T P ˜Ξ, calcul de la distance d) seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t s’ils sont nécessaires <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir une décision.Dans la plupart des cas, il suffira <strong>en</strong> pratique de calcu<strong>le</strong>r X T P X.Dans une implantation réel<strong>le</strong>, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> de raccourcir <strong>le</strong>s calculs nécessaires afin de<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.5 Commutation <strong>en</strong>tre correcteurs 253Figure 5.40 – Algorithme de commutation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> mode k et <strong>le</strong> mode k + 1déterminer de façon itérative la distance d. Plus précisém<strong>en</strong>t, il est possib<strong>le</strong> d’initialiser <strong>le</strong>s algorithmesavec la va<strong>le</strong>ur fina<strong>le</strong> obt<strong>en</strong>ue lors du dernier appel.Nous ne montrons pas de simulation <strong>pour</strong> la stratégie 2d car <strong>le</strong>s résultats d’une tel<strong>le</strong> simulationsont id<strong>en</strong>tiques avec ceux de la stratégie 2c. Le seul changem<strong>en</strong>t est un temps de calcul pot<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tréduit.5.5.5 BilanLe Tab. 5.22 résume <strong>le</strong>s avantages et <strong>le</strong>s inconvéni<strong>en</strong>ts des trois stratégies 2a, 2b et 2c.Tab<strong>le</strong> 5.22 – Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts des trois stratégies de commutation 2a, 2b et 2cStratégie Avantages Inconvéni<strong>en</strong>ts2a Simplicité de calcul Pas de prise <strong>en</strong> compte du bruit2b Simplicité de calculConservatismePrise <strong>en</strong> compte du bruit2c Prise <strong>en</strong> compte du bruit Calcul itératif nécessairePas de conservatisme2d Prise <strong>en</strong> compte du bruit Calcul itératif (parfois)Pas de conservatismeSimplicité de calcul dans la plupartde casnécessaire<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


254 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLe Tab. 5.23 montre <strong>le</strong>s temps de commutation <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s stratégies 2a, 2b, 2c et 2d. Pour la raisonm<strong>en</strong>tionnée ci-dessus, <strong>le</strong>s résultats des stratégies 2c et 2d sont id<strong>en</strong>tiques.Tab<strong>le</strong> 5.23 – Temps de commutation <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s stratégies 2a, 2b, 2c et 2dStratégie Modes 1-2 Temps mode 2 Modes 2-3 Temps mode 3 Modes 3-42a 63,8 s 30,4 s 94,2 s 300,6 s 394,8 s2b 64,0 s 126,5 s 190,5 s 311,4 s 501,9 s2c/2d 63,9 s 32,2 s 96,1 s 307,5 s 403,6 sIl est visib<strong>le</strong> que l’utilisation de la stratégie 2b mène à des temps de commutation augm<strong>en</strong>tés parrapport à la stratégie 2a, ce qui s’explique par la prud<strong>en</strong>ce accrue <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte <strong>le</strong> bruit.Les stratégies 2c et 2d rattrap<strong>en</strong>t la plus grande partie de la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s stratégies 2a et2b parce qu’el<strong>le</strong>s n’introduis<strong>en</strong>t pas de conservatisme lié à la détermination si l’hyper-ellipsoïde decovariance est compris dans l’hyper-ellipsoïde de Lyapunov. Ceci est particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong> <strong>en</strong>regardant <strong>le</strong> temps passé dans <strong>le</strong> mode 2.Nous pouvons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t conclure à partir du Tab. 5.23 que l’impact du bruit n’est pas particulièrem<strong>en</strong>timportant car <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s stratégies 2a et 2c/2d sont assez limitées. Ceciexplique <strong>pour</strong>quoi la stratégie 2a a bi<strong>en</strong> fonctionné dès <strong>le</strong> départ. Cep<strong>en</strong>dant, ce constat concerneuniquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s correcteurs que nous avons synthétisés. Dans d’autres cas, par exemp<strong>le</strong> avec d’autresspécifications, <strong>le</strong> bruit peut jouer un rô<strong>le</strong> déterminant et une commutation stab<strong>le</strong> peut s’avérer impossib<strong>le</strong><strong>en</strong> utilisant la stratégie 2a.Dans cette section, nous avons attaché beaucoup d’importance à développer des méthodes quisoi<strong>en</strong>t faci<strong>le</strong>s à implanter sur un ordinateur de bord. Les calculs <strong>le</strong>s plus lourds (<strong>en</strong> particulier larésolution de problèmes LMI et <strong>le</strong>s transformations de coordonnées) peuv<strong>en</strong>t être effectués au sol,tandis que <strong>le</strong>s calculs nécessaires sur l’ordinateur de bord sont d’une comp<strong>le</strong>xité réduite.Il est important de rappe<strong>le</strong>r que l’estimateur doit avoir convergé, c’est-à-dire que l’espérance del’erreur d’estimation est nul<strong>le</strong> et que la matrice de covariance a atteint sa va<strong>le</strong>ur stationnaire. Pourcela, la dynamique de l’estimateur A−K f C 2 doit être suffisamm<strong>en</strong>t rapide par rapport à la dynamiquede retour d’état A − B 2 K c .La méthode que nous avons prés<strong>en</strong>tée offre de nombreuses perspectives dont nous aimerions m<strong>en</strong>tionnerquelques unes.Par exemp<strong>le</strong>, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> d’utiliser une fonction de Lyapunov commune <strong>pour</strong> deux modessuccessifs afin de garantir qu’el<strong>le</strong> décroît constamm<strong>en</strong>t, même avant la commutation. Ceci éviteraitdes phénomènes comme celui montré dans la Fig. 5.38 (temps excessif passé dans <strong>le</strong> mode 2).En outre, nous pouvons utiliser plusieurs fonctions de Lyapunov x T P i x afin de mieux remplirl’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V. Cette approche est illustrée dans la Fig. 5.41. La commutation peut alors être effectuéedès qu’au moins une des fonctions de Lyapunov x T P i x devi<strong>en</strong>t plus petite que 1. Cep<strong>en</strong>dant, il n’estpas clair comm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir des hyper-ellipsoïdes complém<strong>en</strong>taires, c’est-à-dire comm<strong>en</strong>t donner prioritéaux régions dans l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> V qui ne sont pas <strong>en</strong>core incluses dans <strong>le</strong>s hyper-ellipsoïdes précéd<strong>en</strong>ts.Enfin, une perspective possib<strong>le</strong> est d’appliquer notre méthode ou une variante de notre méthodeà d’autres cas où des commutations sont nécessaires. Dans <strong>le</strong> cadre du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseauxspatiaux, <strong>le</strong> cas d’un capteur défaillant serait particulièrem<strong>en</strong>t intéressant.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 255Figure 5.41 – Utilisation de plusieurs fonctions de Lyapunov x T P i x <strong>pour</strong> mieux remplir l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>V.5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>traliséDans cette section, nous prés<strong>en</strong>terons une approche afin de synthétiser des correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés.Le critère d’optimisation reste la norme H 2 du transfert <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.La matrice de transfert d’un correcteur c<strong>en</strong>tralisé comme nous l’avons vu dans <strong>le</strong>s sectionsprécéd<strong>en</strong>tes consiste <strong>en</strong> un seul bloc p<strong>le</strong>in. Ceci signifie qu’il existe des transferts <strong>en</strong>tre toutes <strong>le</strong>s<strong>en</strong>trées du correcteur (<strong>le</strong>s mesures y) et toutes <strong>le</strong>s sorties du correcteur (<strong>le</strong>s commandes u). Parconséqu<strong>en</strong>t, un correcteur c<strong>en</strong>tralisé doit disposer de la totalité des mesures et avoir <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> detous <strong>le</strong>s actionneurs utilisés.En revanche, nous définissons un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé de la manière suivante.Définition 5.1 Un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé est un correcteur dont la matrice de transfert est diagona<strong>le</strong>par blocs. La même structure peut être retrouvée dans sa représ<strong>en</strong>tation d’état.La définition précéd<strong>en</strong>te implique que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s des mesures y = {y 1 , y 2 , . . . , y p } et descommandes u = {u 1 , u 2 , . . . , u n } sont divisées <strong>en</strong> N sous-<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s y k , k ∈ {1, 2, . . . , N} et y k ,k ∈ {1, 2, . . . , N}. Les N sous-<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s y k et u k form<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s y et u :y = ⋃ ku = ⋃ ky k (5.110)u k<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


256 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONEn outre, nous supposons que <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts sous-<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>s y k et u k sont disjoints :y k ∩ y l = {} <strong>pour</strong> k ≠ l (5.111)u k ∩ u l = {} <strong>pour</strong> k ≠ lUn correcteur local K k (s) ferme la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> loca<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre la mesure y k et la commande u k :u k = K k (s)y k (5.112)La Fig. 5.42 illustre la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre des correcteurs c<strong>en</strong>tralisé et déc<strong>en</strong>tralisé.Figure 5.42 – Correcteur c<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> haut) et correcteur déc<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> bas)Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, la commande déc<strong>en</strong>tralisée peut être définie différemm<strong>en</strong>t et de manière généralisée.Cep<strong>en</strong>dant, c’est la Définition 5.1 que nous reti<strong>en</strong>drons <strong>pour</strong> la suite de nos développem<strong>en</strong>ts. Il est importantà savoir que la commande déc<strong>en</strong>tralisée constitue un cas particulier de la commande structurée.Dans <strong>le</strong> cadre de la commande structurée, on essaie d’imposer une certaine structure au correcteur,par exemp<strong>le</strong> un correcteur statique ou un correcteur à ordre fixe.5.6.1 MotivationLa commande déc<strong>en</strong>tralisée a plusieurs avantages par rapport à la commande c<strong>en</strong>tralisée.Tout d’abord, un correcteur c<strong>en</strong>tralisé implique que toutes <strong>le</strong>s mesures y doiv<strong>en</strong>t être disponib<strong>le</strong>s àun seul <strong>en</strong>droit, plus précisém<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>droit où <strong>le</strong> correcteur est embarqué. Or, si <strong>le</strong>s capteurs fournissantces mesures sont répartis dans l’espace, comme c’est <strong>le</strong> cas du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, il est indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 257de transmettre <strong>le</strong>s mesures avec des moy<strong>en</strong>s de communication souv<strong>en</strong>t coûteux. Concernant <strong>le</strong>s commandesu, il <strong>en</strong> va de même. Le correcteur c<strong>en</strong>tralisé doit transmettre <strong>le</strong>s commandes calculées àl’<strong>en</strong>droit où sont situés <strong>le</strong>s actionneurs.Typiquem<strong>en</strong>t, la communication de mesures <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre un retard dû au traitem<strong>en</strong>t des donnéesavant et après la communication. Si ce retard est important, il doit être pris <strong>en</strong> compte lors de lasynthèse du correcteur.La fiabilité du li<strong>en</strong> de communication est une problématique à considérer éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Dans <strong>le</strong> casd’une communication sans fil, la bonne et correcte réception n’est pas garantie car il peut y avoir dessources de perturbation, <strong>en</strong> particulier dans l’espace.La commande déc<strong>en</strong>tralisée n’est pas assujettie aux contraintes dues à la communication. En outre,<strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s correcteurs locaux K k (s) stabilis<strong>en</strong>t seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un sous-<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> du système comp<strong>le</strong>tlaisse espérer que <strong>le</strong>s correcteurs locaux sont d’une comp<strong>le</strong>xité réduite et plus faci<strong>le</strong>s à embarquer surun calculateur de bord à puissance de calcul limitée.La robustesse vis-à-vis de défaillances est un point supplém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> faveur de la commandedéc<strong>en</strong>tralisée. Si un élém<strong>en</strong>t du système est défaillant, un correcteur c<strong>en</strong>tralisé n’arrivera plus, <strong>en</strong>général, à stabiliser <strong>le</strong> système comp<strong>le</strong>t. Dans <strong>le</strong> cas d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé, <strong>le</strong> système peutrester opérationnel, <strong>pour</strong>vu que l’élém<strong>en</strong>t défaillant n’ait pas un rô<strong>le</strong> décisif.Outre ces avantages, il faut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionner l’inconvéni<strong>en</strong>t de la commande déc<strong>en</strong>tralisée.Comme toutes <strong>le</strong>s méthodes de synthèse de correcteurs structurés, la synthèse de correcteursdéc<strong>en</strong>tralisés est plutôt diffici<strong>le</strong> à mettre <strong>en</strong> œuvre, comme <strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra la revue bibliographique.5.6.2 Revue bibliographiqueLa synthèse de correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés est un domaine de recherche actif avec de nombreusespublications chaque année. Pour cette raison, il est impossib<strong>le</strong> de décrire toutes <strong>le</strong>s méthodes existantes.Par conséqu<strong>en</strong>t, nous nous restreindrons à citer quelques publications susceptib<strong>le</strong>s de donner une idéede la variété et de la comp<strong>le</strong>xité de ce sujet.Un papier de Sandell et al. [152] conti<strong>en</strong>t une revue d’un nombre important de publications surla commande déc<strong>en</strong>tralisée et hiérarchisée. En particulier, <strong>le</strong>s auteurs donn<strong>en</strong>t une analyse détailléede quelques propriétés de correcteurs LQG déc<strong>en</strong>tralisés :– la loi de commande optima<strong>le</strong> c<strong>en</strong>tralisée au s<strong>en</strong>s du critère LQG est linéaire, tandis que la loioptima<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisée peut être non-linéaire 5 ;– la loi de commande optima<strong>le</strong> c<strong>en</strong>tralisée au s<strong>en</strong>s du critère LQG a un nombre d’états fini (c’està-direune mémoire finie), tandis que la loi optima<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisée peut nécessiter un nombred’états infini (c’est-à-dire une mémoire infinim<strong>en</strong>t longue).Sandell et al. suppos<strong>en</strong>t que, à défaut d’une communication de mesures, d’<strong>en</strong>trées ou d’estimationsd’états <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s correcteurs, la dynamique du système à asservir est utilisée afin de transmettreces informations, comparab<strong>le</strong> à une modulation. Cep<strong>en</strong>dant, la distinction <strong>en</strong>tre la partie des signauxd’<strong>en</strong>trée dédiée à l’asservissem<strong>en</strong>t et cel<strong>le</strong> dédiée à la transmission d’informations reste vague.Un autre constat important est un phénomène que <strong>le</strong>s auteurs appel<strong>le</strong>nt second guessing (fr.pronostiquer, prédire). Dans <strong>le</strong> cadre du LQG c<strong>en</strong>tralisé, <strong>le</strong> théorème de séparation (cf. l’Annexe H)fait que <strong>le</strong>s états du correcteur sont des estimées des états du système. Or, dans <strong>le</strong> cadre déc<strong>en</strong>tralisé,<strong>le</strong> théorème de séparation n’est plus applicab<strong>le</strong>, ce qui devi<strong>en</strong>t clair grâce au raisonnem<strong>en</strong>t suivant.5. Peut veut dire que <strong>pour</strong> certains cas spéciaux, des correcteurs non-linéaires ont été trouvé qui étai<strong>en</strong>t plus performantsque <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur correcteur linéaire.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


258 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONSoit un système avec deux correcteurs locaux et <strong>le</strong> premier correcteur est composé d’un estimateurdes états du système et d’un retour de ces états. Les deuxième correcteur devrait alors consister <strong>en</strong>un estimateur et d’un retour des états du système et des états du premier correcteur. La répétitionde ce constat montre alors qu’aucun des deux correcteurs ne peut avoir un nombre fini d’états.Selon Skogestad et Post<strong>le</strong>thwaite [163], il existe trois catégories fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> lasynthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé :– synthèse <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t coordonnée : Dans cette approche, tous <strong>le</strong>s correcteurs K k (s) sontsynthétisés à la fois, ce qui, théoriquem<strong>en</strong>t, représ<strong>en</strong>te l’approche optima<strong>le</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, du faitde la comp<strong>le</strong>xité de la tâche, des correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés sont rarem<strong>en</strong>t synthétisés de façoncoordonnée ;– synthèse indép<strong>en</strong>dante : Dans cette approche, on considère la partie diagona<strong>le</strong> par blocs dusystème <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte afin de synthétiser <strong>le</strong>s correcteurs locaux K k (s). Il faut être trèsprud<strong>en</strong>t lors de la synthèse du fait des couplages à l’intérieur du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte.Il existe des règ<strong>le</strong>s permettant de stabiliser <strong>le</strong> système et d’obt<strong>en</strong>ir de bonnes performances <strong>en</strong><strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> ;– synthèse séqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> : Dans cette approche, <strong>le</strong>s correcteurs locaux K k (s) sont synthétisés un parun. Les correcteurs déjà synthétisés sont pris <strong>en</strong> compte lors de la synthèse d’un nouveau correcteur.Cette approche permet d’obt<strong>en</strong>ir un correcteur dans <strong>le</strong> cas où la synthèse indép<strong>en</strong>danteéchoue à cause de forts couplages.La synthèse <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t coordonnée demande souv<strong>en</strong>t la résolution d’un problème d’optimisationnon-convexe. Par exemp<strong>le</strong>, Safonov et al. [151] propos<strong>en</strong>t une approche utilisant <strong>le</strong> cadreméthodologique des inégalités matriciel<strong>le</strong>s bilinéaires (angl. bilinear matrix inequalities, BMI) afind’effectuer une synthèse µ/k m déc<strong>en</strong>tralisée.Geromel et al. [59] conçoiv<strong>en</strong>t une méthode <strong>pour</strong> synthétiser des correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés sousoptimauxau s<strong>en</strong>s de la norme H 2 . Il résolv<strong>en</strong>t un problème d’optimisation basé sur des inégalitésmatriciel<strong>le</strong>s non-linéaires (angl. nonlinear matrix inequalities, NMI). Les faib<strong>le</strong>s dim<strong>en</strong>sions choisies<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s pratiques font s<strong>en</strong>tir que cette méthode est restreinte à des problèmes de petitetail<strong>le</strong>.Scor<strong>le</strong>tti et Duc [159] développ<strong>en</strong>t une méthode de synthèse H ∞ déc<strong>en</strong>tralisée. Le problème estformulé sous forme de NMI et peut être réduit à des LMI si <strong>le</strong>s sous-systèmes sont mono-<strong>en</strong>trée monosortie.Les auteurs m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t la comp<strong>le</strong>xité de calcul liée à la résolution du problème d’optimisation.Langbort et al. [94] considèr<strong>en</strong>t un système comp<strong>le</strong>t composé de plusieurs sous-systèmes interconnectés.Le correcteur est supposé avoir <strong>le</strong> même graphe d’interconnexion que <strong>le</strong> système. Parconséqu<strong>en</strong>t, il <strong>en</strong> va de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong> système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Cette structure permet de trouver uncorrecteur H ∞ <strong>en</strong> résolvant un problème LMI.Seatzu et al. [160] synthétis<strong>en</strong>t un correcteur à retour d’état déc<strong>en</strong>tralisé (c’est-à-dire diagonal)minimisant la norme H 2 du transfert <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. L’optimisation est effectuée directem<strong>en</strong>t sur<strong>le</strong>s gains de la matrice de retour d’état. L’exemp<strong>le</strong> prés<strong>en</strong>té est de très faib<strong>le</strong> tail<strong>le</strong> (deux états) et nepermet pas de conclure que cette méthode est applicab<strong>le</strong> à des problème de plus grande tail<strong>le</strong>.Zuo et Nayfeh [208] considèr<strong>en</strong>t <strong>le</strong> problème d’optimiser <strong>le</strong> paramètres d’une susp<strong>en</strong>sion passived’une voiture, c’est-à-dire <strong>le</strong>s raideurs et <strong>le</strong>s amortissem<strong>en</strong>ts. Ceci correspond à un problème de retourstatique de sortie déc<strong>en</strong>tralisé. Le critère d’optimisation est une norme H 2 afin d’augm<strong>en</strong>ter <strong>le</strong> confortdes passagers. Les auteurs résolv<strong>en</strong>t ce problème grâce à des multiplicateurs de Lagrange et uneméthode d’optimisation utilisant <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t du critère.Sebe [161] synthétise des correcteurs H ∞ déc<strong>en</strong>tralisés <strong>en</strong> utilisant la paramétrisation de Youla.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 259À partir d’un correcteur stabilisant existant, une procédure itérative améliore la norme H ∞ et fournitun correcteur sous-optimal. L’approche proposée généralise des approches de synthèse coordonnée etséqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> prés<strong>en</strong>tées dans d’autres publications de l’auteur. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons constaté quecette méthode est diffici<strong>le</strong> à mettre <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> pratique.Erwin et al. [53] trouv<strong>en</strong>t un correcteur sous-optimal au s<strong>en</strong>s de la norme H 2 <strong>en</strong> changeantdirectem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s gains des correcteurs locaux. Les auteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cette approche dans <strong>le</strong> cadre de lasynthèse de correcteurs structurés, par exemp<strong>le</strong> de correcteurs à ordre fixe. Leur méthode est basée surdes multiplicateurs de Lagrange et utilise <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de la fonction objective afin de la minimiser.La méthode est illustrée grâce à un exemp<strong>le</strong> non-trivial. La méthode a besoin d’un correcteur initial,ce qui pose un problème si <strong>le</strong> système est naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t instab<strong>le</strong>.Claveau et Chevrel [40] considèr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s systèmes triangulaires par blocs, comme des formationsde véhicu<strong>le</strong>s se déplaçant sous forme de chaîne. Les auteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t deux méthodes de synthèse H 2déc<strong>en</strong>tralisée, une méthode séqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> simp<strong>le</strong> et une méthode séqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> itérative. Chaque synthèseindividuel<strong>le</strong> est basée sur <strong>le</strong> système partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t bouclé, c’est-à-dire avec tous <strong>le</strong>s correcteurs locauxsauf celui qui est <strong>en</strong> cours de synthèse. La deuxième méthode requiert un correcteur initial. La converg<strong>en</strong>cedu critère H 2 vers un minimum local est démontré et un exemp<strong>le</strong> souligne la pertin<strong>en</strong>ce de laméthode.L’importance de la commande déc<strong>en</strong>tralisée dans <strong>le</strong> cadre du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiauxa été soulignée par plusieurs auteurs.Carp<strong>en</strong>ter [32] conçoit un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé LQG <strong>pour</strong> une formation de satellites <strong>en</strong> orbiteterrestre. Cep<strong>en</strong>dant, comme <strong>le</strong>s dynamiques des membres de la formation sont exprimées par rapportà un point de référ<strong>en</strong>ce fictif, <strong>le</strong>s mesures ne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que des états locaux et <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées n’influ<strong>en</strong>tque sur <strong>le</strong>s états locaux. Le problème de la synthèse LQG déc<strong>en</strong>tralisée est donc largem<strong>en</strong>t simplifié.Ferguson et How [54] compar<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes méthodes d’estimation c<strong>en</strong>tralisée et déc<strong>en</strong>tralisée,d’ordre p<strong>le</strong>in et d’ordre réduit. En outre, la formation de vaisseaux spatiaux est subdivisée <strong>en</strong> plusieursniveaux hiérarchiques.VanDyke [181] considère <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisé des attitudes des membres d’une formation devaisseaux spatiaux. La loi de commande utilise un retour de vitesses angulaires et de quaternions. El<strong>le</strong>utilise à la fois des ang<strong>le</strong>s absolus et relatifs et suppose une architecture de coordination prédéfinie.La stabilité de la loi de commande est démontrée grâce à l’analyse de Lyapunov.Mandutiani et al. [118] propos<strong>en</strong>t un système multi-ag<strong>en</strong>t afin de répartir l’intellig<strong>en</strong>ce embarquéeà travers une formation de vaisseaux spatiaux. Bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong>s auteurs ne trait<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong>s détails concernantla synthèse de correcteurs, ils id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t beaucoup de problèmes liés à la coordination et aucontrô<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisé d’une formation.5.6.3 Description de la méthodeLa méthode que nous proposons dans cette section est un mélange <strong>en</strong>tre une synthèse <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tcoordonnée et une synthèse séqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. Chaque itération de notre méthode, mais aussi l’étape d’initialisation,correspond à une synthèse séqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. Les synthèses sont néanmoins coordonnées grâce àune approche itérative.La méthode que nous avons développée ressemb<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> prés<strong>en</strong>tée par Claveau et Chevrel [40]<strong>pour</strong> des systèmes triangulaires par blocs. Bi<strong>en</strong> que nous ne puissions pas réclamer d’avoir publié cetteapproche <strong>pour</strong> la première fois, nous l’avons néanmoins perfectionnée et généralisée afin qu’el<strong>le</strong> puisse<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


260 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONsynthétiser des correcteurs <strong>pour</strong> des systèmes de tail<strong>le</strong> réaliste.Forme standardLe point de départ de notre algorithme de synthèse est une forme standard P (s) comme cel<strong>le</strong>montrée dans la Fig. 5.5. Au lieu de synthétiser un correcteur p<strong>le</strong>in reliant toutes <strong>le</strong>s sorties y ettoutes <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées u, nous aimerions disposer d’un correcteur diagonal par blocs. La différ<strong>en</strong>ce estillustrée dans la Fig. 5.42.La revue bibliographique a révélé qu’une synthèse <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t coordonnée, par exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong> utilisantune formulation à l’aide de BMI ou de NMI, est très diffici<strong>le</strong> à mettre <strong>en</strong> œuvre et fournit tout demême un correcteur sous-optimal. Ce fait nous a m<strong>en</strong>és à considérer optimiser seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un des Nblocs du correcteur K(s), K k (s), à la fois.Supposons qu’il existe un correcteur K i (s) = diag(K1(s), i K2(s), i . . . , KN i (s)) qui possède la structuredésirée, qui stabilise la forme standard P (s) et qui fournit une certaine performance H 2 :J i = ‖F l (P (s), K i (s)‖ 2 (5.113)Ici, i fait référ<strong>en</strong>ce à la i-ième itération de l’algorithme. F l est la transformation linéaire fractionnaire(LFT) inférieure (angl. lower linear fractional transformation) :F l (P (s), K(s)) = P 11 (s) + P 12 (s)K(s)(I − P 22 (s)K(s)) −1 P 21 (s) (5.114)Figure 5.43 – Nouvel<strong>le</strong> forme standard P i k (s) après bouclage de tous <strong>le</strong>s correcteurs sauf Ki k (s)Vu que <strong>le</strong> correcteur K i (s) est disponib<strong>le</strong> sous forme diagona<strong>le</strong> par blocs, il est faci<strong>le</strong> d’iso<strong>le</strong>r un<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 261des blocs du correcteur, de l’extraire du schéma et de couper ses connexions avec <strong>le</strong> reste du schéma.La nouvel<strong>le</strong> forme standard Pk i (s) qui résulte de ces opérations est illustrée dans la Fig. 5.43.En utilisant la forme standard Pk i(s) et grâce à la synthèse H 2, cf. l’Annexe H, un correcteur K i+1kpeut être synthétisé. Le nouveau correcteur K i+1 (s) peut être assemblé à partir de l’anci<strong>en</strong> correcteurK i (s) de la manière suivante :K i+1 (s) = diag(K i 1(s), . . . , K i k−1, K i+1k, K i k+1, . . . , K i N) (5.115)Quel est maint<strong>en</strong>ant la va<strong>le</strong>ur ajoutée du nouveau correcteur K i+1 (s) par rapport à l’anci<strong>en</strong> correcteurK i (s) ? En effet, l’anci<strong>en</strong> correcteur local Kk i (s), appliqué à la forme standard P k i (s), donnaitla performance J i . En <strong>le</strong> remplaçant par <strong>le</strong> nouveau correcteur K i+1k(s), on observe la relation suivante<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s performances J i et J i+1 :J i+1 ≤ J i (5.116)En d’autres termes, la synthèse d’un nouveau correcteur local <strong>pour</strong> la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> k mène à la noncroissancede la performance J. Ce fait est <strong>le</strong> résultat immédiat de l’optimalité de la synthèse H 2 . Lecorrecteur K i+1k(s) est par définition optimal au s<strong>en</strong>s de la norme H 2 , l’anci<strong>en</strong> correcteur Kk i (s) nel’était pas nécessairem<strong>en</strong>t. Par conséqu<strong>en</strong>t, J i+1 est inférieur ou égal à J i .Cette procédure peut être répétée <strong>pour</strong> d’autres <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s ˜k du système autant de fois que l’on <strong>le</strong>souhaite. Il y a <strong>pour</strong>tant une exception évid<strong>en</strong>te. Dans <strong>le</strong> cas de deux synthèses successives sur lamême <strong>bouc<strong>le</strong></strong>, ni <strong>le</strong> correcteur, ni la performance change. Pour cette raison, nous interdisons deuxsynthèses successives sur la même <strong>bouc<strong>le</strong></strong> :k(i + 1) ≠ k(i) (5.117)Algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>traliséeToutes ces observations nous permett<strong>en</strong>t d’établir un algorithme de synthèse d’un correcteurdéc<strong>en</strong>tralisé, cf. Fig. 5.44.La suite des performances {J i } est une suite non-croissante. En outre, il est possib<strong>le</strong> de donnerdeux bornes inférieures <strong>pour</strong> la suite {J i } :– J i est toujours non-négatif (J i ≥ 0) car il s’agit d’une norme (la norme H 2 ) dont une propriétéess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> est la non-négativité ;– J i est toujours plus grand que ou au moins égal à la va<strong>le</strong>ur de la performance dans <strong>le</strong> casc<strong>en</strong>tralisé (J i > J C ) car <strong>le</strong> correcteur c<strong>en</strong>tralisé fournit la performance optima<strong>le</strong> et n’est pasassujetti à des contraintes de structure.À cause de la non-croissance de la suite {J i } et l’exist<strong>en</strong>ce d’une borne inférieure, nous pouvonsconclure que la série est converg<strong>en</strong>te.La va<strong>le</strong>ur J ∞ vers laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> converge représ<strong>en</strong>te un minimum local du problème de synthèsed’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé. Malheureusem<strong>en</strong>t, il n’existe aucune garantie <strong>pour</strong> que l’on trouve <strong>le</strong>correcteur globa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t optimal. Ce fait a souv<strong>en</strong>t été m<strong>en</strong>tionné dans la littérature et ne constituepas un inconvéni<strong>en</strong>t de notre méthode vis-à-vis d’autres méthodes. En général, <strong>le</strong> problème de synthèsed’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé est non-convexe et possède donc souv<strong>en</strong>t plusieurs optima locaux.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


262 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONFigure 5.44 – Algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 263Croissance de l’ordre du correcteurUn problème qui est important à noter est la croissance de l’ordre du correcteur. En effet, <strong>le</strong> nombred’états du correcteur Kk(i) i , n(Ki k(i)), vautn(Kk(i) i i−1) = n(Pk(i) ) (5.118)= n(P ) +N∑l=1n(K i−1l) − n(K i−1k(i) )Ici, la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> k <strong>pour</strong> laquel<strong>le</strong> un correcteur doit être synthétisé est une fonction de l’itération i :k = k(i) (5.119)Après M ≥ 2 synthèses, <strong>le</strong> correcteur <strong>pour</strong> la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> initia<strong>le</strong> est synthétisé de nouveau :k(i + M) = k(i) (5.120)Nous supposons que chaque correcteur est synthétisée au maximum une fois <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s itérations iet i + M. Par conséqu<strong>en</strong>t, M ≤ N. Il vi<strong>en</strong>t :n(K i+1k(i+1) ) = n(P k(i+1) i ) (5.121)N∑= n(P ) + n(Kl i ) − n(Kk(i+1) i )= n(P ) +l=1N∑l=1= 2n(K i k(i) ) − n(Ki k(i+1) )n(K i−1l) − n(K i−1k(i) ) + n(Ki k(i) ) − n(Ki k(i+1) )Ceci nous fournit une équation récurr<strong>en</strong>te <strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t de l’ordre du correcteur :n(K i+lk(i+l) ) = 2n(Ki+l−1 k(i+l−1) ) − n(Ki+l−1 k(i+l) ) (5.122)Comme la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> k(i + l), 0 < l ≤ M, n’est synthétisée qu’une seu<strong>le</strong> fois <strong>en</strong>tre l = 1 et l = M,nous pouvons remplacer K i+l−1k(i+l) par Ki k(i+l) :L’application répétée d<strong>en</strong>(K i+lk(i+l) ) = 2n(Ki+l−1 k(i+l−1) ) − n(Ki k(i+l) ) <strong>pour</strong> 0 < l ≤ M (5.123)l’Éq. (5.123) nous permet d’écrire <strong>le</strong> nombre d’états du correcteur Ki+Mk(i):[]Mn(K i+Mk(i) ) = 2M n(Kk(i) i ) − ∑2 −l n(Kk(i+l) i )l=1(5.124)La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> nombre d’états du correcteur K i+Mk(i)et celui du correcteur K i k(i) s’écrit<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


264 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONmaint<strong>en</strong>ant comme suit :[]Mn(K i+Mk(i) ) − n(Ki k(i) ) = 2M (1 − 2 −M )n(Kk(i) i ) − ∑2 −l n(Kk(i+l) i )l=1[]M−1= 2 M (1 − 2 1−M )n(Kk(i) i ) − ∑2 −l n(Kk(i+l) i )l=1(5.125)Du fait de la forme standard (qui compr<strong>en</strong>d tous <strong>le</strong>s correcteurs actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t disponib<strong>le</strong>s sauf celuiqui doit être synthétisé), <strong>le</strong> nombre d’états du correcteur Kk(i) i est certainem<strong>en</strong>t supérieur à la sommedes nombres d’états des M − 1 autres correcteurs lors de la première itération :M−1n(Kk(i) i ) > ∑l=1n(K i−1M−1k(i+l) ) = ∑n(Kk(i+l) i ) (5.126)Comme 1 − 2 1−M ≥ 2 −1 , <strong>le</strong> terme ∑ M−1l=12 −l n(Kk(i+l) i ) dans l’Éq. (5.125) est inférieur au terme(1 − 2 1−M )n(Kk(i) i ). Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> nombre d’états du correcteur local Ki+Mk(i)est supérieur à celuidu correcteur local Kk(i) i :l=1n(K i+Mk(i) ) > n(Ki k(i) ) (5.127)Ces développem<strong>en</strong>ts montr<strong>en</strong>t la croissance de l’ordre d’un correcteur <strong>pour</strong> une <strong>bouc<strong>le</strong></strong> k(i) donnée<strong>en</strong>tre deux synthèses. La démonstration généra<strong>le</strong>, c’est-à-dire si l’on permet des synthèses répétéesd’autres <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s <strong>en</strong>tre i et i + M, est plus diffici<strong>le</strong>, mais il est clair que cela ne peut qu’aggraverl’explosion des nombres d’états des correcteurs concernés.Hypothèses de l’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solutionComme nous l’avons décrit dans l’Annexe H, il est indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> de vérifier <strong>le</strong>s hypothèses del’exist<strong>en</strong>ce et de l’unicité de la solution <strong>pour</strong> faire fonctionner la synthèse H 2 .Les hypothèses (H2), (H5) et (H6) n’ont aucun rapport avec <strong>le</strong> fait que la synthèse est c<strong>en</strong>traliséeou déc<strong>en</strong>tralisée. En d’autres termes, si la forme standard P (s) utilisée <strong>pour</strong> la synthèse c<strong>en</strong>traliséevérifie ces hypothèses, la forme standard Pk i (s) <strong>le</strong>s vérifie éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Ceci paraît évid<strong>en</strong>t parce que <strong>le</strong>correcteur ne possède pas de transmission directe.L’hypothèses (H1) n’est pas diffici<strong>le</strong> à satisfaire non plus. En effet, supposons que nous disposonsde correcteurs locaux initiaux Kk 0 (s). L’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de ces correcteurs stabilise la forme standard P (s).Maint<strong>en</strong>ant, nous coupons un des correcteurs locaux <strong>pour</strong> <strong>en</strong> synthétiser un nouveau. Le fait quece correcteur coupé stabilisait (avec <strong>le</strong>s autres correcteurs toujours bouclés) la forme standard P (s)démontre alors que <strong>le</strong>s mesures et <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées concernées suffis<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> stabiliser <strong>le</strong> système et qu’el<strong>le</strong>s<strong>le</strong> r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t stabilisab<strong>le</strong> et détectab<strong>le</strong>.L’hypothèse (H7) est certainem<strong>en</strong>t la moins évid<strong>en</strong>te à satisfaire. Cep<strong>en</strong>dant, une astuce simp<strong>le</strong>permet de r<strong>en</strong>dre la forme standard Pk i (s) stabilisab<strong>le</strong> et détectab<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées de bruit w et <strong>le</strong>ssorties contrôlées z. Il suffit de copier <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées de commande u k , de <strong>le</strong>s multiplier par un gain trèsfaib<strong>le</strong> et de <strong>le</strong>s inclure parmi <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées de bruit w. Concernant <strong>le</strong>s sorties mesurées y k , el<strong>le</strong>s sontcopiées, multipliées par un gain très faib<strong>le</strong> et incluses parmi <strong>le</strong>s sorties contrôlées z. Souv<strong>en</strong>t, la formestandard compr<strong>en</strong>d déjà assez d’<strong>en</strong>trées de bruit et de sorties contrôlées <strong>pour</strong> r<strong>en</strong>dre inuti<strong>le</strong> ce g<strong>en</strong>re<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 265d’astuce.Le fait de satisfaire <strong>le</strong>s hypothèses (H6) et (H7) permet d’ignorer <strong>le</strong>s hypothèses (H3) et (H4),cf. l’Annexe H.Outre ces hypothèses de régularité, <strong>le</strong> problème d’optimisation doit être numériquem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> conditionné.Cep<strong>en</strong>dant, nous avons constaté que la croissance du nombre d’états des correcteurs mène àun mauvais conditionnem<strong>en</strong>t après seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t quelques itérations de l’algorithme. Ceci s’explique parla croissance <strong>en</strong> tail<strong>le</strong> des équations de Riccati.InitialisationConcernant l’initialisation de l’algorithme, il n’existe pas de recette mirac<strong>le</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, il estimportant de noter que <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé initial n’a pas besoin de fournir une très bonneperformance. En principe, il suffit qu’il stabilise <strong>le</strong> système et qu’il possède la structure déc<strong>en</strong>traliséesouhaitée.Dans <strong>le</strong> cas d’un système naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t stab<strong>le</strong>, on peut utiliser des matrices nul<strong>le</strong>s comme correcteurslocaux initiaux.Si <strong>le</strong> système se trouve à la limite de stabilité, il est souv<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong> de trouver un correcteurdéc<strong>en</strong>tralisé à bande passante très faib<strong>le</strong>.Un système naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t instab<strong>le</strong> permet év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d’avoir recours à une des méthodesprés<strong>en</strong>tées dans la revue bibliographique <strong>pour</strong> initialiser notre algorithme. Une modification conservativedu système, par exemp<strong>le</strong> une dégradation ou une suppression de capteurs, peut permettre unesynthèse séqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>.Algorithme amélioré de synthèse déc<strong>en</strong>traliséeAfin de résoudre <strong>le</strong> problème de la croissance du nombre d’états des correcteurs, nous proposonsune version améliorée de notre algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée qui est illustrée dans la Fig. 5.45.Le seul changem<strong>en</strong>t par rapport à l’algorithme initial est l’insertion d’une étape de réduction ducorrecteur synthétisé Kk i (s) (rectang<strong>le</strong> gris). L’approche principa<strong>le</strong> de l’algorithme reste inchangée.Nous avons considéré plusieurs <strong>en</strong>droits dans l’algorithme de synthèse afin d’insérer une réduction.Par exemp<strong>le</strong>, il paraît aussi intéressant de réduire la forme standard P i−1k(s) directem<strong>en</strong>t avant lasynthèse du correcteur Kk i (s). Cep<strong>en</strong>dant, nous avons constaté que la réduction du correcteur directem<strong>en</strong>taprès la synthèse fournit <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs résultats.La méthode de réduction que nous avons choisie, après <strong>en</strong> avoir considéré plusieurs, profite de laforme estimation-commande des correcteurs H 2 <strong>en</strong> utilisant la décomposition <strong>en</strong> facteurs premiers. Ils’agit d’une troncature balancée avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> est décrite <strong>en</strong> détail dans l’AnnexeJ.Chaque réduction d’un correcteur local pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte la dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> et peutainsi garantir la stabilité du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. De ce point de vue, cette méthode de réductionest supérieure à une simp<strong>le</strong> réduction de modè<strong>le</strong>s.La méthode de réduction choisie permet deux degrés de liberté afin d’influ<strong>en</strong>cer <strong>le</strong> résultat, c’està-direla tail<strong>le</strong> et la qualité du correcteur réduit. En effet, il existe <strong>le</strong>s deux possibilités suivantes :– indication de la précision relative de la réduction ;– indication du nombre d’états souhaité <strong>pour</strong> <strong>le</strong> correcteur réduit.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


266 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONFigure 5.45 – Algorithme amélioré de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 267La deuxième approche signifie qu’il faut déterminer à la main <strong>le</strong> nombre minimum d’états que l’onpeut atteindre. Nous verrons dans la suite que <strong>le</strong>s deux approches fourniss<strong>en</strong>t des résultats comparab<strong>le</strong>s.Une décision <strong>en</strong> faveur d’une des deux approches est donc une question de goût et doit êtrefaite au cas par cas.5.6.4 Application au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation et résultatsDans cette section, nous appliquerons l’approche de commande déc<strong>en</strong>tralisée que nous v<strong>en</strong>onsde prés<strong>en</strong>ter au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, plus précisém<strong>en</strong>t au mode d’observation de la mission Pegase,cf. Fig. 5.22.Tout d’abord, nous rappelons l’exist<strong>en</strong>ce de couplages <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s trois vaisseaux de la mission Pegase.S’il n’existait aucun couplage, la synthèse déc<strong>en</strong>tralisée serait simp<strong>le</strong>. Dans ce cas, il est possib<strong>le</strong>d’effectuer une synthèse indép<strong>en</strong>dante tout <strong>en</strong> atteignant la performance optima<strong>le</strong>.Cep<strong>en</strong>dant, vu <strong>le</strong>s couplages qui exist<strong>en</strong>t, une synthèse indép<strong>en</strong>dante ne peut pas aboutir à uncorrecteur optimal au s<strong>en</strong>s de la norme H 2 . Pour cette raison, nous avons préconisé la méthode desynthèse déc<strong>en</strong>tralisée que nous avons décrite précédemm<strong>en</strong>t.La Fig. 5.46 illustre <strong>le</strong>s couplages au sein de la formation Pegase. Dans cette figure, tous <strong>le</strong>s étatsdynamiques (<strong>en</strong> d’autres termes <strong>le</strong>s translations et <strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations des vaisseaux) sont compris dans<strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>s portant <strong>le</strong>s noms des différ<strong>en</strong>ts vaisseaux.Figure 5.46 – Couplages <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s trois vaisseaux spatiaux de la mission Pegase. Tous <strong>le</strong>s étatsdynamiques sont compris dans <strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>s portant <strong>le</strong>s noms des différ<strong>en</strong>ts vaisseaux.Les flèches vertica<strong>le</strong>s <strong>en</strong> haut de la figure indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées exogènes tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s perturbationsorbita<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s bruits de mesure et d’actuation.Les flèches comm<strong>en</strong>çant au recombinateur et allant vers <strong>le</strong>s deux sidérostats illustr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s couplagesdûs à la dynamique et à la métrologie. En effet, si <strong>le</strong> recombinateur se déplace <strong>en</strong> attitude ou <strong>en</strong> translation,<strong>le</strong>s attitudes et translations relatives des deux sidérostats chang<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


268 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONPar conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s états et <strong>le</strong>s mesures loca<strong>le</strong>s des sidérostats sont affectés.Plus particulièrem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s flèches tiretées intitulées FRAS représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s couplages <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>ssidérostats et <strong>le</strong> recombinateur dûs aux capteurs d’incid<strong>en</strong>ce du faisceau optique. Ce s<strong>en</strong>seur est, dans<strong>le</strong> cadre de l’instrum<strong>en</strong>tation que nous avons décrite, la seu<strong>le</strong> source de couplage des sidérostats vers<strong>le</strong> recombinateur. Par conséqu<strong>en</strong>t, ils ferm<strong>en</strong>t une sorte de <strong>bouc<strong>le</strong></strong> dynamique <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> recombinateuret <strong>le</strong>s sidérostats. Si <strong>le</strong>s FRAS n’existai<strong>en</strong>t pas, il serait possib<strong>le</strong> de stabiliser chacun des vaisseauxindép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, la prés<strong>en</strong>ce des FRAS peut m<strong>en</strong>er à l’instabilité lors d’une synthèseindép<strong>en</strong>dante. Nous verrons dans la suite comm<strong>en</strong>t nous pouvons profiter de cette connaissance et dufait que la formation est observab<strong>le</strong> <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce des FRAS afin d’obt<strong>en</strong>ir un correcteur initial.Enfin, <strong>le</strong>s flèches <strong>en</strong> bas de la Fig. 5.46 soulign<strong>en</strong>t qu’il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un couplage au niveaudes sorties contrôlées. En fait, <strong>le</strong>s vaisseaux de la formation t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de remplir un objectif commun,par exemp<strong>le</strong> de garantir une certaine performance au niveau de la différ<strong>en</strong>ce de marche.InitialisationLa recherche d’un correcteur initial se prés<strong>en</strong>te relativem<strong>en</strong>t simp<strong>le</strong>, bi<strong>en</strong> que nous ne disposions pasd’un système naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t stab<strong>le</strong>. En effet, nous avons choisi d’effectuer des synthèses indép<strong>en</strong>dantes<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois vaisseaux.Comme nous v<strong>en</strong>ons de m<strong>en</strong>tionner, l’exist<strong>en</strong>ce du FRAS complique cette tâche. Pour cette raison,nous <strong>le</strong> supprimerons p<strong>en</strong>dant l’étape de la synthèse du correcteur initial. Ceci n’a aucun effet surl’observabilité et donc la stabilité du système, mais nous risquons de dégrader la performance <strong>en</strong><strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Ce fait n’est pas très grave car l’initialisation n’est que la première parmi de multip<strong>le</strong>sitérations p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s nous avons l’occasion d’améliorer la performance <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte<strong>le</strong> FRAS.La suppression du FRAS coupe <strong>le</strong>s <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s états dynamiques des différ<strong>en</strong>ts vaisseaux.Par conséqu<strong>en</strong>t, nous pouvons synthétiser des correcteurs indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> chaque vaisseau sansdevoir nous préoccuper de la stabilité de la formation. Plus précisém<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong><strong>fermée</strong> du recombinateur a un effet sur <strong>le</strong>s sidérostats, mais pas à l’inverse.Tab<strong>le</strong> 5.24 – Croissance de l’ordre du correcteur sans réductionItération Ordre Rec. Ordre Sid. 1 Ordre Sid. 20 6 12 121 54 12 122 54 96 123 54 96 1804 306 96 1805 306 516 1806 306 516 8527 1398 516 8528 1398 2280 8529 1398 2280 3708Plus tôt dans ce chapitre, nous avons vu que <strong>le</strong>s dynamiques du recombinateur et des sidérostatscomport<strong>en</strong>t 6 et 12 états dynamiques, respectivem<strong>en</strong>t. Pour cela, <strong>le</strong>s correcteurs initiaux H 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>recombinateur et <strong>le</strong>s sidérostats ont 6 et 12 états, respectivem<strong>en</strong>t, voir la première ligne du Tab. 5.24.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 269La performance atteinte par <strong>le</strong> correcteur initial n’est pas très satisfaisante par rapport au correcteurc<strong>en</strong>tralisé. La norme H 2 est 4,7 (comparé à 0,92).Grâce à l’exist<strong>en</strong>ce du correcteur initial, nous pouvons maint<strong>en</strong>ant appliquer la commandedéc<strong>en</strong>tralisée itérative tel<strong>le</strong> que nous l’avons décrite dans la section précéd<strong>en</strong>te. Un fait qui ne doitpas être oublié est que désormais, <strong>le</strong> FRAS fera de nouveau partie de l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des capteurs. Enfait, l’omission du FRAS était pratique afin d’obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong> correcteur initial <strong>en</strong> effectuant des synthèsesindép<strong>en</strong>dantes. Cep<strong>en</strong>dant, afin d’obt<strong>en</strong>ir une performance acceptab<strong>le</strong>, il faut avoir recours au FRAS.D’abord, nous montrerons <strong>le</strong>s résultats <strong>en</strong> utilisant l’approche de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée itérativesans réduction. Ensuite, <strong>le</strong>s améliorations obt<strong>en</strong>ues grâce à la réduction du correcteur sont illustrées.Algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée itératif sans réductionComme nous l’avons déjà m<strong>en</strong>tionné, la synthèse déc<strong>en</strong>tralisée itérative a <strong>le</strong> désavantage très sérieuxde faire exploser <strong>le</strong> nombre d’états du correcteur, ce qui s’explique par l’utilisation de la forme standardcomportant <strong>le</strong>s correcteurs déjà existants des autres <strong>bouc<strong>le</strong></strong>s.Le Tab. 5.24 et la Fig. 5.47 illustr<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> cette problématique. L’itération 1 correspondau correcteur initial. Ensuite, l’ordre de synthèse est recombinateur – sidérostat 1 – sidérostat 2 –recombinateur et ainsi de suite.Ordre Rec.Ordre Sid. 1Ordre Sid. 215001000500030002000100004000200001 2 3 4 5 6 7 8 9 101 2 3 4 5 6 7 8 9 101 2 3 4 5 6 7 8 9 10ItérationsFigure 5.47 – Croissance de l’ordre du correcteur sans réductionEn effet, au bout d’une dizaine d’itérations, <strong>le</strong>s nombres d’états des correcteurs locaux sont déjàdes milliers, ce qui r<strong>en</strong>d toute implantation à bord impossib<strong>le</strong>.Un autre problème très important est la faisabilité des synthèses itératives. Les chiffres prés<strong>en</strong>téssont purem<strong>en</strong>t théoriques. En pratique, l’algorithme de synthèse H 2 -optima<strong>le</strong> (<strong>en</strong> d’autres mots larésolution des équations algébriques de Riccati) échoue déjà dans la cinquième itération à cause dumauvais conditionnem<strong>en</strong>t numérique. Pour cette raison, nous r<strong>en</strong>onçons à une analyse détaillée desperformances atteintes.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


270 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONNous pouvons donc conclure que l’algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée itérative n’est pas <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong><strong>pour</strong> des problèmes dont la tail<strong>le</strong> (c’est-à-dire un nombre d’états dynamiques) est comparab<strong>le</strong>à cel<strong>le</strong> du problème que nous traitons.Algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée itératif avec réductionL’espoir lié à l’algorithme de synthèse avec une réduction régulière, c’est-à-dire dans chaqueitération, des correcteurs était de limiter l’explosion du nombre d’états du correcteur. Nous avonsm<strong>en</strong>tionné qu’il existai<strong>en</strong>t deux possibilités afin d’effectuer la réduction,– <strong>en</strong> indiquant une tolérance et– <strong>en</strong> indiquant un nombre d’états maximal.Les Figs. 5.48 et 5.49 montr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s résultats des deux approches.Lorsqu’une tolérance de réduction est spécifiée (Fig. 5.48), <strong>le</strong>s ordres des correcteurs locaux augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tau début à <strong>en</strong>viron 1,5 à 2 fois l’ordre initial, puis comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à diminuer jusqu’aux va<strong>le</strong>ursfina<strong>le</strong>s de 7 (recombinateur) et 13 (sidérostat 1 et 2).Norme H 25432104Écart type max.321Ordre Rec.Ordre Sid. 1Ordre Sid. 2Ordre total02010020100201005000 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50ItérationsFigure 5.48 – Norme H 2 (première ligne), écart-type maximal (deuxième ligne) et ordres des correcteurslocaux (troisième à cinquième ligne) et du correcteur comp<strong>le</strong>t (sixième ligne) <strong>pour</strong> la synthèsedéc<strong>en</strong>tralisée. Lors de la réduction des correcteurs, une tolérance est spécifiée. La ligne rouge tiretéedans la première ligne indique la norme H 2 du correcteur c<strong>en</strong>tralisé, cel<strong>le</strong> dans la deuxième ligneindique l’écart-type maximal admissib<strong>le</strong> (unité).Ces va<strong>le</strong>urs sont remarquab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong>s, surtout si on <strong>le</strong>s compare au nombre d’états du correcteurc<strong>en</strong>tralisé (30). En fait, il semb<strong>le</strong> que la distribution du correcteur sur <strong>le</strong>s trois vaisseaux<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 271permet d’alléger <strong>le</strong>s calculs embarqués de façon considérab<strong>le</strong>. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, ceci nécessite de disposerd’ordinateurs de bord capab<strong>le</strong>s de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s commandes sur <strong>le</strong>s trois vaisseaux.Nous avons essayé de varier la tolérance spécifiée <strong>pour</strong> la réduction des correcteurs. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du,avec une tolérance très faib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s nombres d’états obt<strong>en</strong>us sont clairem<strong>en</strong>t supérieurs. En revanche, <strong>le</strong>snombres d’états spécifiés sont <strong>le</strong>s plus petits que l’on puisse atteindre. Si la tolérance est augm<strong>en</strong>tée<strong>en</strong>core davantage, la réduction des correcteurs devi<strong>en</strong>t excessive et mène à l’instabilité.Un fait marquant est que <strong>le</strong>s nombres d’états obt<strong>en</strong>us va<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s nombres d’états des vaisseaux <strong>en</strong><strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte plus un. Sans que nous puissions donner de justification analytique, il nous semb<strong>le</strong> quel’état rajouté est utilisé afin de coordonner <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t des trois vaisseaux.Au niveau de l’é<strong>vol</strong>ution de la performance au cours des itérations, il est évid<strong>en</strong>t que la norme H 2est presque toujours décroissante. Une exception est l’itération 17, par exemp<strong>le</strong>. Ceci illustre bi<strong>en</strong> quel’on perd la garantie de la décroissance et de la converg<strong>en</strong>ce de la performance quand on réduit <strong>le</strong>scorrecteurs. Néanmoins, avec l’algorithme de réduction utilisé et avec une tolérance judicieusem<strong>en</strong>tchoisie, l’algorithme de synthèse déc<strong>en</strong>tralisée itérative converge tout de même.La Fig. 5.49 montre <strong>le</strong>s résultats de l’algorithme itératif lorsque <strong>le</strong> nombre d’états est spécifié <strong>pour</strong>la réduction.Norme H 25432104Écart type max.321Ordre Rec.Ordre Sid. 1Ordre Sid. 2Ordre total050050050020010000 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50ItérationsFigure 5.49 – Norme H 2 (première ligne), écart-type maximal (deuxième ligne) et ordres des correcteurslocaux (troisième à cinquième ligne) et du correcteur comp<strong>le</strong>t (sixième ligne) <strong>pour</strong> la synthèsedéc<strong>en</strong>tralisée. Lors de la réduction des correcteurs, l’ordre est spécifié (ordres maximaux indiqués par<strong>le</strong>s lignes rouges) et décroît de plus <strong>en</strong> plus. La ligne rouge tiretée dans la première ligne indique lanorme H 2 du correcteur c<strong>en</strong>tralisé, cel<strong>le</strong> dans la deuxième ligne indique l’écart-type maximal admissib<strong>le</strong>(unité).<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


272 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONBi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>le</strong>s nombres d’états minimaux obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> spécifiant une tolérance peuv<strong>en</strong>t utilisés.Alternativem<strong>en</strong>t, un nombre d’états acceptab<strong>le</strong> peut être trouvé tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> essayant dediffér<strong>en</strong>tes va<strong>le</strong>urs.Nous avons constaté qu’une réduction précoce avec un nombre d’états trop faib<strong>le</strong> peut empêcherl’algorithme de converger. Pour cette raison, nous avons comm<strong>en</strong>cé avec des va<strong>le</strong>urs très importantesqui sont réduites au fur et à mesure que l’algorithme itère. Dans chaque itération de la synthèsemontrée dans la Fig. 5.49, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> nombre d’états spécifié <strong>pour</strong> la réduction est réduit de 4,jusqu’à atteindre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs minima<strong>le</strong>s spécifiées. Le nombre d’états spécifié <strong>pour</strong> chaque itération estmontré comme ligne rouge.Il est visib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s deux approches converg<strong>en</strong>t différemm<strong>en</strong>t, mais vers la même va<strong>le</strong>ur fina<strong>le</strong> (1,34).Nous avons observé que, dans la plupart des cas que nous avons analysés (par exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong> utilisantdiffér<strong>en</strong>ts correcteurs initiaux ou différ<strong>en</strong>tes tolérances de réduction), <strong>le</strong>s synthèses convergeai<strong>en</strong>t verscette même va<strong>le</strong>ur. Ce fait nous a am<strong>en</strong>é à p<strong>en</strong>ser que <strong>le</strong> problème de synthèse déc<strong>en</strong>tralisé, au moinsdans notre cas précis, n’est pas aussi non-convexe que nous <strong>le</strong> craignions.Un fait qui nous paraît important est la possibilité de la réduction du correcteur c<strong>en</strong>tralisé. Enfait, nous avons essayé de réduire <strong>le</strong> nombre d’états du correcteur c<strong>en</strong>tralisé avec <strong>le</strong>s mêmes outils,mais sans succès. Toutes nos t<strong>en</strong>tatives n’ont m<strong>en</strong>é qu’à l’instabilité.Performances atteintesLe Tab. 5.25 montre <strong>le</strong>s performances atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Comme nous v<strong>en</strong>ons de m<strong>en</strong>tionner,la norme H 2 vaut 1,34. Par conséqu<strong>en</strong>t, el<strong>le</strong> est <strong>en</strong>viron 45 % plus é<strong>le</strong>vée que la norme H 2obt<strong>en</strong>ue avec <strong>le</strong> correcteur c<strong>en</strong>tralisé.Tab<strong>le</strong> 5.25 – Performances (1 σ) atteintes <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé. Performancegloba<strong>le</strong> (norme H 2 ) : 1,342050No. Sortie contrôlée Performance Performance Uniténormalisée réel<strong>le</strong>1 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe x 5, 99 · 10 −1 5, 99 · 10 −2 as2 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe y 4, 45 · 10 −1 4, 45 · 10 −2 as3 Attitude inertiel<strong>le</strong> recombinateur, axe z 5, 72 · 10 −1 5, 72 · 10 −2 as4 Différ<strong>en</strong>ce de marche optique 1, 49 · 10 −2 1, 49 · 10 −4 m5 Attitude relative sidérostat 1, axe x 6, 04 · 10 −1 6, 04 · 10 −2 as6 Attitude relative sidérostat 1, axe y 2, 00 · 10 −1 2, 00 · 10 −2 as7 Attitude relative sidérostat 1, axe z 1, 96 · 10 −1 1, 96 · 10 −2 as8 Attitude relative sidérostat 2, axe x 6, 03 · 10 −1 6, 03 · 10 −2 as9 Attitude relative sidérostat 2, axe y 1, 83 · 10 −1 1, 83 · 10 −2 as10 Attitude relative sidérostat 2, axe z 1, 97 · 10 −1 1, 97 · 10 −2 as11 Position relative sidérostat 1, direction y 3, 08 · 10 −2 3, 08 · 10 −5 m12 Position relative sidérostat 2, direction y 3, 00 · 10 −2 3, 00 · 10 −5 m13 Position relative sidérostat 1, direction x 1, 92 · 10 −2 1, 92 · 10 −5 m14 Position relative sidérostat 2, direction x 1, 92 · 10 −2 1, 92 · 10 −5 m15 Position relative sidérostat 1, direction z 3, 32 · 10 −2 3, 32 · 10 −5 m16 Position relative sidérostat 2, direction z 3, 21 · 10 −2 3, 21 · 10 −5 mMalgré l’augm<strong>en</strong>tation de la norme H 2 , <strong>le</strong> Tab. 5.25 montre que toutes <strong>le</strong>s spécifications concernant<strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées peuv<strong>en</strong>t être satisfaites. La performance normalisée la plus é<strong>le</strong>vée est<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 2730,604 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé, comparé à 0,528 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> correcteur c<strong>en</strong>tralisé. Cette dégradationtrès modérée souligne que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisé du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation est une alternative qui mérited’être considérée.Analyse des va<strong>le</strong>urs singulièresAfin de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce différ<strong>en</strong>ts phénomènes, nous avons eu recours à l’analyse des va<strong>le</strong>urssingulières. Tout d’abord, nous avons comparé <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières des correcteurs locaux initiaux etfinaux. La première ligne de la Fig. 5.50 montre <strong>le</strong>s trois correcteurs initiaux, tandis que la deuxièmeligne montre <strong>le</strong>s trois correcteurs finaux.Va<strong>le</strong>urs singulières [dB], correcteur initial4035302520151053020100−10−20−30−403020100−10−20−30−400Recombinateur−50Sidérostat 1−50Sidérostat 2Va<strong>le</strong>urs singulières [dB], correcteur final504030201020100−10−20−30−40−5020100−10−20−30−40−50010 −4 10 −2 10 0 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]−6010 −4 10 −2 10 0 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]−6010 −4 10 −2 10 0 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]Figure 5.50 – Comparaison des va<strong>le</strong>urs singulières <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s correcteurs locaux initiaux (<strong>en</strong> haut)et finaux (<strong>en</strong> bas). Les correcteurs du recombinateur sont montrés à gauche (lignes b<strong>le</strong>ues), ceux dusidérostat 1 au milieu (lignes rouges) et ceux du sidérostat à droite (lignes vertes).Bi<strong>en</strong> que cela ne paraisse pas surpr<strong>en</strong>ant vu l’é<strong>vol</strong>ution de la performance au cours des itérations,<strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t des va<strong>le</strong>urs singulières des correcteurs est remarquab<strong>le</strong>. Le plus grand écart peut êtreobservé dans <strong>le</strong>s correcteurs des sidérostats. En fait, dans <strong>le</strong> correcteur initial, il existe deux maximadont l’écart fréqu<strong>en</strong>tiel est relativem<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong>. En revanche, dans <strong>le</strong> correcteur final, ces maxima sesont écartés et <strong>le</strong>urs amplitudes sont nettem<strong>en</strong>t inférieures. En d’autres termes, l’action du correcteurne se conc<strong>en</strong>tre plus tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sur un seul <strong>en</strong>droit dans la plage de fréqu<strong>en</strong>ces.Il semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s bandes passantes des correcteurs locaux ne chang<strong>en</strong>t pas de façon dramatique aucours des itérations. Le gain statique du correcteur du recombinateur a augm<strong>en</strong>té un petit peu, maisil n’y a pas beaucoup de changem<strong>en</strong>t au niveau des correcteurs des sidérostats.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


274 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONUn autre constat très important est celui de la symétrie. En effet, <strong>le</strong>s correcteurs finaux dessidérostats se ressemb<strong>le</strong>nt beaucoup, ce qui nous paraît tout à fait raisonnab<strong>le</strong> vu la symétrie de laformation Pegase. Les quelques asymétries qui rest<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t s’expliquer par l’approche itérative. Notamm<strong>en</strong>t,cette approche ne peut jamais être parfaitem<strong>en</strong>t symétrique car il faut choisir un ordre dans<strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s synthèses des deux sidérostats sont effectuées. El<strong>le</strong> ne peuv<strong>en</strong>t pas avoir lieu simultaném<strong>en</strong>t.Une autre analyse intéressante est cel<strong>le</strong> des va<strong>le</strong>urs singulières du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. LaFig. 5.51 montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec <strong>le</strong>s correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés initial (<strong>en</strong>haut) et final (au milieu) et avec <strong>le</strong> correcteur c<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> bas).Va<strong>le</strong>urs singulières [dB],système <strong>en</strong> b.f. initial500−50−100Va<strong>le</strong>urs singulières [dB],système <strong>en</strong> b.f. finalVa<strong>le</strong>urs singulières [dB],système <strong>en</strong> b.f. avec correcteur c<strong>en</strong>tralisé500−50−10010 −4 10 −3 10 −2 10 −1 10 0 10 1 10 2500−50−10010 −4 10 −3 10 −2 10 −1 10 0 10 1 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]Figure 5.51 – Comparaison des va<strong>le</strong>urs singulières <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> avec <strong>le</strong>s correcteurs déc<strong>en</strong>tralisésinitial (<strong>en</strong> haut) et final (au milieu) et avec <strong>le</strong> correcteur c<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> bas)Les amplitudes <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé final sont plus faib<strong>le</strong>s que cel<strong>le</strong>s du correcteurdéc<strong>en</strong>tralisé initial. Ceci est logique car la minimisation de la norme H 2 <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> correspondà la minimisation de la surface sous la réponse fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. Les va<strong>le</strong>urs singulières <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong><strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 275correcteur c<strong>en</strong>tralisé sont, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>en</strong>core plus faib<strong>le</strong>s. Un fait marquant est que <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urssingulières obt<strong>en</strong>ues avec <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé final et <strong>le</strong> correcteur c<strong>en</strong>tralisé sont très similaires<strong>pour</strong> des fréqu<strong>en</strong>ces supérieures à 10 −1 rad/s.La Fig. 5.52 montre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs singulières des différ<strong>en</strong>ts transferts du correcteur c<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong>b<strong>le</strong>u continu) et du correcteur déc<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> rouge tireté).Va<strong>le</strong>urs singulières [dB],correcteur c<strong>en</strong>tralisé5040302010010 −4 10 −2 10 0 10 20−20−40−60−8010 −4 10 −2 10 0 10 20−20−40−60−8010 −4 10 −2 10 0 10 2Va<strong>le</strong>urs singulières [dB],correcteur c<strong>en</strong>tralisé500−50−100−15010 −4 10 −2 10 0 10 2200−20−40−60−8010 −4 10 −2 10 0 10 20−50−100−15010 −4 10 −2 10 0 10 2Va<strong>le</strong>urs singulières [dB],correcteur c<strong>en</strong>tralisé500−50−100−15010 −4 10 −2 10 0 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]0−50−100−15010 −4 10 −2 10 0 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]200−20−40−60−8010 −4 10 −2 10 0 10 2Fréqu<strong>en</strong>ce [rad/s]Figure 5.52 – Va<strong>le</strong>urs singulières des différ<strong>en</strong>ts transferts des correcteurs c<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> b<strong>le</strong>u continu)et déc<strong>en</strong>tralisé (<strong>en</strong> rouge tireté). Les lignes indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées de commande (<strong>en</strong> haut, au milieuet <strong>en</strong> bas cel<strong>le</strong>s du recombinateur, du sidérostat 1 et du sidérostat 2, respectivem<strong>en</strong>t) et <strong>le</strong>s colonnes<strong>le</strong>s sorties mesurées (à gauche, au milieu et à droite cel<strong>le</strong>s du recombinateur, du sidérostat 1 et dusidérostat 2, respectivem<strong>en</strong>t).Encore une fois, <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s correcteurs déc<strong>en</strong>tralisé (final) et c<strong>en</strong>tralisé sont bi<strong>en</strong>visib<strong>le</strong>s. La différ<strong>en</strong>ce majeure est certainem<strong>en</strong>t la disparition des transferts hors-diagonaux, c’est-àdiredes transferts inter-vaisseaux, car <strong>le</strong> but de la commande déc<strong>en</strong>tralisé était de ne pas utiliser desmoy<strong>en</strong>s de communication inter-vaisseau.Impact de l’omission d’un capteur sur la performance atteignab<strong>le</strong>Nous concluons cette partie <strong>en</strong> soulignant l’effet que peut avoir la panne ou l’omission d’un seulcapteur tout <strong>en</strong> gardant tous <strong>le</strong>s autres s<strong>en</strong>seurs.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


276 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATIONLe Tab. 5.26 montre la dégradation de la performance H 2 lorsqu’on effectue une synthèse c<strong>en</strong>tralisée.Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> capteur longitudinal et <strong>le</strong> s<strong>en</strong>seur stellaire fin sont absolum<strong>en</strong>t nécessaires afind’obt<strong>en</strong>ir une performance dans <strong>le</strong> même ordre de grandeur qu’<strong>en</strong> utilisant tous <strong>le</strong>s capteurs. En effet,l’omission du capteur longitudinal r<strong>en</strong>d <strong>le</strong> système inobservab<strong>le</strong>.Tab<strong>le</strong> 5.26 – Performance H 2 c<strong>en</strong>tralisée atteignab<strong>le</strong> avec un correcteur c<strong>en</strong>tralisé lors de l’omissiond’un seul capteurCapteur omis Emplacem<strong>en</strong>t PerformanceH 2 atteignab<strong>le</strong>Aucun – 0,92FRAS Recombinateur 4,05S<strong>en</strong>seur stellaire fin Recombinateur 579,30Capteur latéral grossier Sidérostats 4,26S<strong>en</strong>seur stellaire standard Sidérostats 0,92Capteur latéral fin Sidérostats 1,60Capteur longitudinal Sidérostats ∞L’omission soit du FRAS, soit du capteur latéral grossier, nuit gravem<strong>en</strong>t à la performance atteignab<strong>le</strong>.En outre, il semb<strong>le</strong> que l’on puisse r<strong>en</strong>oncer aux s<strong>en</strong>seurs stellaires standard s’il s’agituniquem<strong>en</strong>t de garantir la performance ultime <strong>en</strong> mode d’observation. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>seurs stellairesstandard rest<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>s de par <strong>le</strong>ur grand champ de vue, nécessaire <strong>pour</strong> l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>tdes modes opérationnels.Le Tab. 5.27 montre <strong>le</strong>s performances atteignab<strong>le</strong>s lorsqu’un capteur est <strong>en</strong> panne ou omis dans<strong>le</strong> cas de la synthèse déc<strong>en</strong>tralisée. Ici, <strong>le</strong> cas est clairem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t. Maint<strong>en</strong>ant, trois capteurs sontabsolum<strong>en</strong>t nécessaires afin de stabiliser <strong>le</strong> système, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>seur stellaire fin, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>seur stellaire standardet <strong>le</strong> capteur longitudinal. La nécessité du s<strong>en</strong>seur stellaire standard s’explique par <strong>le</strong> fait qu’il estembarqué sur <strong>le</strong>s sidérostats et donc physiquem<strong>en</strong>t séparé du s<strong>en</strong>seur stellaire fin qui se trouve à borddu recombinateur. Ce fait n’avait aucune importance <strong>en</strong> utilisant un correcteur c<strong>en</strong>tralisé.Tab<strong>le</strong> 5.27 – Performance H 2 déc<strong>en</strong>tralisée atteignab<strong>le</strong> avec un correcteur dec<strong>en</strong>tralisé lors de l’omissiond’un seul capteurCapteur omis Emplacem<strong>en</strong>t PerformanceH 2 atteignab<strong>le</strong>Aucun – 1,34FRAS Recombinateur 4,13S<strong>en</strong>seur stellaire fin Recombinateur ∞Capteur latéral grossier Sidérostats 5,99S<strong>en</strong>seur stellaire standard Sidérostats ∞Capteur latéral fin Sidérostats 4,08Capteur longitudinal Sidérostats ∞Enfin, si on veut obt<strong>en</strong>ir des performances raisonnab<strong>le</strong>s et satisfaire toutes <strong>le</strong>s spécifications, onne peut pas r<strong>en</strong>oncer au FRAS, au capteur latéral grossier et au capteur latéral fin. En effet, tous <strong>le</strong>scapteurs sont indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> cas d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.6 Synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé 2775.6.5 BilanDans cette section, nous avons prés<strong>en</strong>té une méthode servant à synthétiser des correcteursdéc<strong>en</strong>tralisés H 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. Nous avons abordé plusieurs problèmes importants liésà une tel<strong>le</strong> synthèse comme <strong>le</strong> recherche d’un correcteur initial, la converg<strong>en</strong>ce de l’algorithme itératif,ainsi que la maîtrise de la croissance du nombre d’états du correcteur.La méthode a été appliquée à la mission Pegase grâce au modè<strong>le</strong> et aux spécifications décrits audébut de ce chapitre. Dans ce contexte, nous avons constaté que <strong>le</strong>s pertes <strong>en</strong> termes de la performanceH 2 par rapport au correcteur c<strong>en</strong>tralisé sont acceptab<strong>le</strong>s. Plus particulièrem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s performancesexigées <strong>pour</strong> toutes <strong>le</strong>s sorties contrôlées peuv<strong>en</strong>t toujours être atteintes.Même si <strong>le</strong> nombre total d’états du correcteur déc<strong>en</strong>tralisé est peu supérieur à celui du correcteurc<strong>en</strong>tralisé (33 états comparé à 30 états), <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé est implanté de façon distribuée sur<strong>le</strong>s trois vaisseaux de la formation Pegase. De ce fait, <strong>le</strong>s calculs embarqués nécessaires sont nettem<strong>en</strong>tmoins exigeants.La méthode que nous avons prés<strong>en</strong>tée montre un certain nombre de perspectives que nous aimerionsm<strong>en</strong>tionner. D’abord, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> de restreindre <strong>le</strong> nombre d’états des correcteurs locaux a priori<strong>en</strong> synthétisant des correcteurs à ordre fixe, contrairem<strong>en</strong>t à l’approche actuel<strong>le</strong> qui consiste à réduire<strong>le</strong>s correcteurs après la synthèse, c’est-à-dire a posteriori.Un problème fondam<strong>en</strong>tal de la méthode prés<strong>en</strong>tée est <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s états du correcteur n’ont plusde signification physique, contrairem<strong>en</strong>t au correcteur de base et au correcteur avec réjection de biaisprécédemm<strong>en</strong>t synthétisés. Ceci est un obstac<strong>le</strong> considérab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> une implantation sur un ordinateurde bord. Notamm<strong>en</strong>t, il n’est pas évid<strong>en</strong>t d’initialiser <strong>le</strong>s états du correcteur. Une solution pot<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>de ce problème est de transformer <strong>le</strong> correcteur <strong>en</strong> une forme d’estimation-commande équiva<strong>le</strong>nte,cf. <strong>le</strong>s travaux d’Alazard et Apkarian [2]. Cep<strong>en</strong>dant, il nous semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong>ur théorie doit êtreadaptée au cas de correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés.Une autre perspective intéressante est d’obt<strong>en</strong>ir un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé par optimisation directedes matrices du correcteur, cf. aussi <strong>le</strong>s travaux de Losser [106] ou de Erwin et al. [53]. En utilisantcette approche, nous avons synthétisé des correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés <strong>pour</strong> la mission Pegase. Cep<strong>en</strong>dant,<strong>le</strong>s performances atteintes n’étai<strong>en</strong>t pas satisfaisantes. Néanmoins, l’optimisation directe nous paraîtprometteuse.Du côté des applications de la synthèse déc<strong>en</strong>tralisée, nous voyons deux pistes qui mérit<strong>en</strong>t d’être<strong>pour</strong>suivies.Premièrem<strong>en</strong>t, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> de séparer <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de l’attitude et de la translation grâceà une synthèse déc<strong>en</strong>tralisée. Plus précisém<strong>en</strong>t, dans <strong>le</strong> cadre de la mission Pegase, cette approchefournirait un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé avec cinq correcteurs locaux (attitude <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois vaisseaux,translation seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux sidérostats). Cep<strong>en</strong>dant, une première investigation a montré que<strong>le</strong>s pertes <strong>en</strong> termes de performance sont importantes.Deuxièmem<strong>en</strong>t, <strong>pour</strong>vu que l’on dispose d’un modè<strong>le</strong> global de la dynamique des plateformes desvaisseaux (comme nous l’avons décrit dans ce mémoire) et de la charge uti<strong>le</strong> (s<strong>en</strong>seur de franges, ligneà retard, etc.), il est possib<strong>le</strong> de synthétiser un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé dont une partie est dédiée àl’asservissem<strong>en</strong>t de la charge uti<strong>le</strong> et l’autre à l’asservissem<strong>en</strong>t des plateformes.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


278 5. MÉTHODOLOGIE POUR PILOTAGE EN ATTITUDE/TRANSLATION5.7 Bilan globalCe chapitre était consacré à la mise <strong>en</strong> œuvre d’une méthodologie <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilotage simultané <strong>en</strong>attitude et <strong>en</strong> translation d’une formation de vaisseaux spatiaux.Nous avons montré comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> générique développé dans <strong>le</strong> Chapitre 3 peut être utilisé etadapté à une mission concrète de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. La mission Pegase, qui est actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> coursde préparation au CNES et qui fait objet d’une collaboration <strong>en</strong>tre CNES et ONERA, a servi commeexemp<strong>le</strong> applicatif.D’abord, nous avons traduit la géométrie de la mission Pegase <strong>en</strong> introduisant des repères et <strong>en</strong>définissant <strong>le</strong>s translations et <strong>le</strong>s rotations associées aux passages <strong>en</strong>tre ces repères. Dans ce contexte,la hiérarchie <strong>le</strong>ader-follower a été choisie parce qu’el<strong>le</strong> nous semblait la structure hiérarchique la plusadaptée. Ensuite, <strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s dominantes au point de Lagrange L 2 (pression solaireet gradi<strong>en</strong>t de gravité), ainsi qu’un modè<strong>le</strong> des actionneurs ont été rajoutés. Enfin, tous <strong>le</strong>s capteurset sorties contrôlées nécessaires ont été modélisés. Basé sur tous ces composants, un modè<strong>le</strong> linéarisésous forme de représ<strong>en</strong>tation d’état a pu être proposé.Dans <strong>le</strong> reste de ce chapitre, nous avons prés<strong>en</strong>té des méthodes afin de résoudre <strong>le</strong>s quatreproblématiques suivantes :– synthèse d’un correcteur de base c<strong>en</strong>tralisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode d’observation satisfaisant desspécifications stochastiques associées aux différ<strong>en</strong>tes sorties contrôlées, plus précisém<strong>en</strong>t la satisfactionde bornes supérieures des variances ou écarts-type des sorties contrôlées ;– synthèse d’un correcteur c<strong>en</strong>tralisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode d’observation qui, <strong>en</strong> plus des besoins m<strong>en</strong>tionnésci-dessus, pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s biais générés par <strong>le</strong>s perturbations statiques (par exemp<strong>le</strong><strong>le</strong>s forces et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s induits par la pression solaire) et respecte <strong>le</strong>s spécifications associées auxsorties contrôlées malgré ces biais ;– synthèse de correcteurs c<strong>en</strong>tralisés <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels, respect des champs devue des capteurs utilisés après commutation <strong>en</strong>tre modes opérationnels et préservation de lastabilité à travers une séqu<strong>en</strong>ce de commutations <strong>en</strong>tre modes opérationnels <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce debruits de mesure et d’actuation ;– synthèse d’un correcteur déc<strong>en</strong>tralisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode d’observation satisfaisant toujours <strong>le</strong>sspécifications stochastiques m<strong>en</strong>tionnées ci-dessus et possédant une comp<strong>le</strong>xité raisonnab<strong>le</strong>(c’est-à-dire un nombre d’états limité) <strong>en</strong> vue d’une év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong> implantation sur un ordinateurde bord.Dans <strong>le</strong>s quatre étapes, nous avons utilisé la commande H 2 du fait de sa capacité de satisfaire<strong>le</strong>s spécifications stochastiques prés<strong>en</strong>tes dans la mission Pegase. Nous avons souligné <strong>le</strong>s principauxatouts de la commande H 2 , par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> fait de disposer d’un correcteur sous forme estimationcommande,ainsi que sa polyva<strong>le</strong>nce, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> fait de pouvoir effectuer des synthèses itérativesafin d’obt<strong>en</strong>ir des correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés.Outre la commande H 2 , nous avons eu recours à plusieurs autres techniques de commande puissantescomme la stabilité au s<strong>en</strong>s de Lyapunov (<strong>pour</strong> <strong>le</strong> respect des champs de vue des différ<strong>en</strong>tscapteurs et <strong>pour</strong> la préservation de la stabilité lors de commutations <strong>en</strong>tre modes opérationnels) ou<strong>le</strong>s inégalités matriciel<strong>le</strong>s linéaires (LMI) (<strong>pour</strong> <strong>le</strong> calcul de fonctions de Lyapunov optima<strong>le</strong>s).Nous avons pu développer des méthodologies novatrices afin de traiter <strong>le</strong>s quatre problématiquesm<strong>en</strong>tionnées ci-dessus. Nous <strong>le</strong>s avons appliquées avec succès à la mission de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation Pegaseet avons ainsi montré <strong>le</strong>ur capacité à traiter des problèmes de tail<strong>le</strong> importante. En outre, nousconsidérons que ces méthodologies sont suffisamm<strong>en</strong>t génériques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s appliquer à de nouvel<strong>le</strong>ssituations, soit dans <strong>le</strong> cadre de missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, soit dans des domaines applicatifs<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


5.7 Bilan global 279complètem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts.La question de l’intégration de ces méthodes ne doit pas être négligée. À titre d’exemp<strong>le</strong>, nousn’avons pas détaillé comm<strong>en</strong>t la commutation <strong>en</strong>tre correcteurs c<strong>en</strong>tralisés avec réjection de biais peutêtre mise <strong>en</strong> œuvre. Comme toutes <strong>le</strong>s approches prés<strong>en</strong>tées sont basées sur la commande H 2 , <strong>le</strong>urintégration devrait <strong>en</strong> principe être possib<strong>le</strong>.L’exemp<strong>le</strong> m<strong>en</strong>tionné ci-dessus ne pose aucun problème insurmontab<strong>le</strong> parce que <strong>le</strong>s biais peuv<strong>en</strong>t(si la précision des capteurs disponib<strong>le</strong>s <strong>le</strong> permet) être estimés avant la première commutation et <strong>le</strong>sétats du correcteur associés à l’estimation des biais peuv<strong>en</strong>t être gelés à partir de là.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé n’est pas disponib<strong>le</strong> sous forme estimationcommander<strong>en</strong>d diffici<strong>le</strong>, voir impossib<strong>le</strong>, une commutation <strong>en</strong>tre plusieurs correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés.Premièrem<strong>en</strong>t, l’initialisation du nouveau correcteur après une commutation ne peut pas simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tconsister à utiliser <strong>le</strong>s états du correcteur précéd<strong>en</strong>t. Deuxièmem<strong>en</strong>t, la fonction de Lyapunov requiertune représ<strong>en</strong>tation estimation-commande du correcteur.De manière généra<strong>le</strong>, on peut dire que <strong>le</strong>s deux approches correcteur déc<strong>en</strong>tralisé et commutation<strong>en</strong>tre correcteurs ne sont pas compatib<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Comme nous l’avons déjà m<strong>en</strong>tionné, unesolution pot<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> <strong>pour</strong>rait être de transformer <strong>le</strong> correcteur déc<strong>en</strong>tralisé <strong>en</strong> une forme estimationcommandegrâce à la théorie développée par Alazard et Apkarian [2].<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Quatrième partieConclusion281


Récapitulation et contributionsDans cette thèse, nous avons développé un cadre méthodologique afin de contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formationde vaisseaux spatiaux avec des méthodes de commande <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>.Du fait de la variété des missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, ce mémoire comporte deux vo<strong>le</strong>ts. Nous avonsd’abord traité <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t relatif <strong>en</strong> translation d’une formation de satellites <strong>en</strong> orbite terrestreelliptique. Dans <strong>le</strong> deuxième vo<strong>le</strong>t, nous nous sommes intéressés au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseauxspatiaux <strong>en</strong> orbite proche d’un point de Lagrange <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte à la fois <strong>le</strong>s translations et<strong>le</strong>s ori<strong>en</strong>tations des vaisseaux.Dans <strong>le</strong>s deux cas, l’approche globa<strong>le</strong> était de développer des modè<strong>le</strong>s ou d’améliorer des modè<strong>le</strong>sexistants dans la littérature d’abord. Ensuite, nous avons id<strong>en</strong>tifié des problèmes de commande apparaissantdans <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>pour</strong> développer des stratégies de commande basées sur <strong>le</strong>s méthodesde commande <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>.Quant au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite terrestre <strong>en</strong> translation, nous avons pu nous appuyer sur <strong>le</strong>séquations de Lawd<strong>en</strong>. Nous avons néanmoins contribué un modè<strong>le</strong> plus sophistiqué de la perturbationorbita<strong>le</strong> causée par l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre (J 2 ). Même si <strong>le</strong>s équations de ce nouveau modè<strong>le</strong>paraiss<strong>en</strong>t compliquées à première vue, <strong>le</strong>ur structure n’est pas plus lourde que cel<strong>le</strong> des équations deLawd<strong>en</strong>.Nous avons observé que la problématique principa<strong>le</strong> liée à l’asservissem<strong>en</strong>t de la position relative<strong>en</strong> orbite terrestre elliptique était <strong>le</strong> caractère linéaire à paramètre variant (LPV, angl. linearparameter-varying) de la dynamique. La perturbation due à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre nous paraissaitsuffisamm<strong>en</strong>t faib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> être négligée dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de synthèse. Par conséqu<strong>en</strong>t, nous noussommes conc<strong>en</strong>trés sur la synthèse de correcteurs séqu<strong>en</strong>cés. Dans ce cadre, nous avons prés<strong>en</strong>té deuxméthodes différ<strong>en</strong>tes.La première méthode était basée sur une représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire (LFT, angl. linearfractionaltransformation) de la dynamique relative et consistait à trouver un correcteur statique deretour d’état plaçant <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>s <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> à des <strong>en</strong>droits spécifiés. L’avantage principal était que <strong>le</strong>correcteur pouvait être synthétisé d’un seul coup. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons constaté que l’implantationsur un ordinateur de bord de ce correcteur n’était pas possib<strong>le</strong> à cause de la nécessité d’inverser unematrice mal conditionnée. Nous avons résolu ce problème <strong>en</strong> choisissant une autre représ<strong>en</strong>tation <strong>pour</strong><strong>le</strong> même correcteur, un développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une série de Fourier.La deuxième méthode avait recours à la synthèse H 2 -optima<strong>le</strong>. Un schéma de synthèse particulier aété conçu afin d’intégrer un modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong> la dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Cette approchepermettait d’obt<strong>en</strong>ir un comportem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tique <strong>pour</strong> la dynamique relative à travers toute l’orbite.L’effet du schéma de synthèse sur la structure du correcteur a été montré. Des correcteurs <strong>pour</strong> unnombre de points <strong>le</strong> long de l’orbite ont été synthétisés. Nous avons <strong>en</strong>suite proposé deux méthodes283


284RÉCAPITULATION ET CONTRIBUTIONSd’interpolation de ces correcteurs, une interpolation linéaire <strong>en</strong> fonction du temps ou de l’anomalievraie et un développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une série de Fourier comme précédemm<strong>en</strong>t.La stabilité des deux correcteurs a pu être démontrée grâce à l’analyse de Floquet, une techniquequi permet de profiter de la périodicité du système et du correcteur. En outre, un critère de qualitéa été développé afin de comparer <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts correcteurs <strong>en</strong> termes de <strong>le</strong>ur fidélité au modè<strong>le</strong> deréfér<strong>en</strong>ce imposé.Dans <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>t dédié au <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>en</strong> orbite proche d’un point de Lagrange <strong>en</strong> translationet <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tation, nous avons comm<strong>en</strong>cé <strong>en</strong> proposant un cadre de modélisation très générique. Eneffet, il est concevab<strong>le</strong> de modéliser beaucoup de missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation différ<strong>en</strong>tes basé sur cecadre.La cinématique et la dynamique représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>le</strong> noyau du modè<strong>le</strong>. En outre, il est possib<strong>le</strong> de choisir<strong>en</strong>tre plusieurs hiérarchies, <strong>en</strong> fonction des rô<strong>le</strong>s prévus des vaisseaux dans la mission modélisée. Nousavons proposé des modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s perturbations orbita<strong>le</strong>s <strong>en</strong> orbite autour d’un pointde Lagrange, notamm<strong>en</strong>t la pression solaire et <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de gravité. En faisant des simplifications,nous avons pu retrouver la dynamique translationnel<strong>le</strong> <strong>en</strong> orbite terrestre circulaire ou elliptique, ainsifaisant <strong>le</strong> li<strong>en</strong> avec <strong>le</strong> premier vo<strong>le</strong>t et illustrant la généricité du cadre méthodologique.Un modè<strong>le</strong> dynamique tout seul ne permet pas <strong>en</strong>core de synthétiser des correcteurs. Pour cetteraison, nous avons rajouté une couche supplém<strong>en</strong>taire au modè<strong>le</strong>, la couche métrologique, qui estbasée sur <strong>le</strong> même cadre de modélisation. El<strong>le</strong> est composée de modè<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts capteursmesurant des grandeurs relatives et absolues utilisés dans <strong>le</strong> cadre du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. La modélisationdes actionneurs a éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été abordée.Le modè<strong>le</strong> étant ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t non-linéaire et par conséqu<strong>en</strong>t diffici<strong>le</strong> à exploiter par des techniquesde commande <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> linéaires, nous avons montré comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s de la dynamique,des perturbations et de la métrologie peuv<strong>en</strong>t être linéarisés. Un point particulièrem<strong>en</strong>t important étaitla linéarisation des matrices de passage apparaissant partout dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong>.Ce modè<strong>le</strong> linéarisé a <strong>en</strong>suite été utilisé et adapté <strong>pour</strong> synthétiser des correcteurs <strong>pour</strong> la missionPegase. Nous avons eu recours à la synthèse H 2 car cette méthode était particulièrem<strong>en</strong>t adaptée àla satisfaction des spécifications stochastiques, c’est-à-dire la garantie que <strong>le</strong>s écarts-types des sortiescontrôlées rest<strong>en</strong>t au-dessous des limites spécifiées dans <strong>le</strong> cahier des charges <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de bruitsd’actuation et de mesure ainsi que de perturbations orbita<strong>le</strong>s. Un correcteur de base <strong>pour</strong> <strong>le</strong> moded’observation de la mission Pegase a été synthétisé après avoir exprimé <strong>le</strong> modè<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s spécificationset <strong>le</strong>s bruits dans une forme standard. Outre la synthèse de ce correcteur de base, nous avons proposédes solutions à trois problèmes que nous avons id<strong>en</strong>tifiés et jugés importants.Le premier problème était la réjection des biais qui peuv<strong>en</strong>t consommer une grande partie dubudget alloué à chaque sortie contrôlée. Dans ce contexte, nous nous sommes conc<strong>en</strong>trés sur <strong>le</strong>s biaisdûs aux forces <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par la pression solaire, mais l’approche peut s’ét<strong>en</strong>dre à la réjection de biaisd’actionneurs ou de certains s<strong>en</strong>seurs. Des correcteurs capab<strong>le</strong>s d’estimer des biais et de <strong>le</strong>s rejeter ontété synthétisés grâce à une forme standard <strong>en</strong>richie.Le deuxième problème est <strong>le</strong> passage <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels. En effet, dans <strong>le</strong> cadrede la mission Pegase, ainsi que dans une multitude d’autres missions de <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation, il estindisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> de parcourir un nombre de modes opérationnels avant d’arriver au mode d’observation.Cette approche est nécessaire afin de résoudre <strong>le</strong> di<strong>le</strong>mme <strong>en</strong>tre capteurs de haute précision, maisà champ de vue restreint (par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> capteur latéral fin) et capteurs à champ de vue large,mais grossiers (par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> capteur radiofréqu<strong>en</strong>ce). Par conséqu<strong>en</strong>t, nous avons montré comm<strong>en</strong>tdes correcteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels parcourus peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us et comm<strong>en</strong>t la<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


RÉCAPITULATION ET CONTRIBUTIONS 285structure estimation-commande de ces correcteurs H 2 peut être exploitée afin d’initialiser <strong>le</strong> correcteursuivant. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons observé que <strong>le</strong> point crucial lors de la commutation <strong>en</strong>tre deux modesopérationnels est la détermination de la bonne date. Ils est important d’éviter une commutationprécoce qui peut év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>er à un cyc<strong>le</strong> limite de commutations <strong>en</strong> avant et <strong>en</strong> arrière.Grâce à une fonction de Lyapunov quadratique dont <strong>le</strong>s paramètres ont été obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> résolvant unproblème d’optimisation contraint par des inégalités matriciel<strong>le</strong>s linéaires (LMI, angl. linear matrixinequalities), un critère faci<strong>le</strong> à implanter sur un ordinateur de bord à pu être formulé. Une versionplus sophistiquée de ce critère a éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t permis de t<strong>en</strong>ir compte de bruits.Enfin, <strong>le</strong> troisième problème, la synthèse H 2 de correcteurs déc<strong>en</strong>tralisés (c’est-à-dire de correcteursqui n’utilis<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s mesures et <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées de commande disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> même vaisseau),nous a paru particulièrem<strong>en</strong>t naturel vu la distribution de la charge uti<strong>le</strong> de la mission Pegase surplusieurs vaisseaux. Comme <strong>le</strong>s méthodes existant dans la littérature ne nous paraissai<strong>en</strong>t pas prometteuses<strong>pour</strong> résoudre un problème d’une tel<strong>le</strong> tail<strong>le</strong>, nous avons conçu une méthode de synthèseadaptée au problème <strong>en</strong> question. À partir d’un correcteur initial que nous avons obt<strong>en</strong>u grâce à unesynthèse indép<strong>en</strong>dante <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s vaisseaux de la formation, nous avons proposé une approche itérativequi garantit la non-croissance de la norme H 2 à chaque itération et converge vers un minimum local.L’inconvéni<strong>en</strong>t principal de cette approche est la croissance du nombre d’états du correcteur etl’interruption au bout de quelques itérations à cause de difficultés numériques. Nous avons résolu ceproblème <strong>en</strong> effectuant une réduction du correcteur dans chaque itération. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>le</strong> correcteurdéc<strong>en</strong>tralisé ne montre pas de performances aussi bonnes que cel<strong>le</strong>s du correcteur de base, mais ladégradation est tout à fait acceptab<strong>le</strong> vu la réduction de la comp<strong>le</strong>xité du correcteur et la possibilitéde réduire <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de communication.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


PerspectivesComme il se doit, <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s et méthodes de synthèse que nous avons proposés dans ce mémoireouvr<strong>en</strong>t beaucoup de perspectives <strong>pour</strong> des études approfondies. Or, une thèse de doctorat ne peutopérer que dans un périmètre limité et ne permet pas d’approfondir toutes <strong>le</strong>s directions imaginab<strong>le</strong>s.Dans <strong>le</strong>s paragraphes qui suiv<strong>en</strong>t, nous décrirons quelques pistes de recherche qui, à nos yeux,mérit<strong>en</strong>t être explorées plus <strong>en</strong> détail.Méthodologie <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilotage relatif <strong>en</strong> translationIl est souhaitab<strong>le</strong> de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s caractéristiques des tuyères utilisées <strong>pour</strong> l’asservissem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> position. Les tuyères <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong>s sont soit des tuyères impulsionnel<strong>le</strong>s (qui fourniss<strong>en</strong>t unepoussée de très courte durée mais d’amplitude variab<strong>le</strong>), soit des tuyères avec une poussée constante etun temps d’ouverture variab<strong>le</strong>. Il existe la possibilité de discrétiser <strong>le</strong> correcteur et d’obt<strong>en</strong>ir des commandesimpulsionnel<strong>le</strong>s directem<strong>en</strong>t. Quant au deuxième type de tuyères, on peut <strong>en</strong>suite avoir recoursà la modulation de largeur afin de traduire des impulsions <strong>en</strong> temps d’ouverture. L’analyse de stabilitéde cette approche est possib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas mono-variab<strong>le</strong>, cf. la thèse de Va<strong>le</strong>ntin Luangraj [180],mais el<strong>le</strong> reste un sujet très diffici<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>.Au lieu de discrétiser un correcteur continu, il est <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> d’effectuer <strong>le</strong>s synthèses moda<strong>le</strong> etH 2 directem<strong>en</strong>t sur un modè<strong>le</strong> discrétisé, ce qui ne pose pas de problème fondam<strong>en</strong>tal. Cep<strong>en</strong>dant, danscette thèse, nous nous sommes restreints au cadre continu <strong>pour</strong> ne pas perdre de vue <strong>le</strong>s problématiquesess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation.Des simulations à haute fidélité, c’est-à-dire t<strong>en</strong>ant compte des perturbations orbita<strong>le</strong>s négligéesjusqu’à prés<strong>en</strong>t (comme la traînée atmosphérique, <strong>le</strong>s attractions de la Lune et du So<strong>le</strong>il et la pressionsolaire), peuv<strong>en</strong>t être effectuées afin de valider notre approche sur des modè<strong>le</strong>s plus détaillés. Ainsi, dessimulations non-linéaires dans un repère absolu et non pas relatif serai<strong>en</strong>t souhaitab<strong>le</strong>s. Des simulateursde ce type sont actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours de réalisation au CNES.Enfin, nos méthodes <strong>pour</strong>rai<strong>en</strong>t être appliquées à une mission réel<strong>le</strong> ou au moins <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong>sspécifications d’une mission réel<strong>le</strong>.Méthodologie <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilotage <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translationAu niveau du pilotage simultané <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation, une analyse de robustesse (de lastabilité ainsi que de la performance) vis-à-vis d’incertitudes de paramètres (surtout masse, c<strong>en</strong>trageet inertie) serait intéressante. Une µ-analyse (qui n’est pas comprise dans ce mémoire) du correcteur287


288 PERSPECTIVESde base <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mode d’observation a révélé que <strong>le</strong> correcteur semb<strong>le</strong> assez robuste vis-à-vis d’unevariation du c<strong>en</strong>trage et de la masse, ce qui fait espérer que la robustesse n’est pas un problèmeprimordial. Il n’<strong>en</strong> irait pas de même <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de dynamiques f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s.Nous avons brièvem<strong>en</strong>t parlé des modes de transition, <strong>en</strong> particulier <strong>le</strong>s modes de changem<strong>en</strong>t decib<strong>le</strong> et de changem<strong>en</strong>t de base de l’interféromètre, avec la conclusion que <strong>le</strong>s dynamiques associéessont linéaires à paramètre variant. Une méthodologie <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de la formationp<strong>en</strong>dant ces modes est de synthétiser plusieurs correcteurs <strong>le</strong> long de ces changem<strong>en</strong>ts et d’effectuerune interpolation comme dans la partie relative à l’asservissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> translation.Une perspective que nous avons déjà m<strong>en</strong>tionnée est <strong>le</strong> raffinem<strong>en</strong>t de la synthèse déc<strong>en</strong>traliséeitérative <strong>en</strong> utilisant une méthode de synthèse H 2 à ordre fixe afin de limiter l’ordre du correcteurdéc<strong>en</strong>tralisé a priori. En outre, il est souhaitab<strong>le</strong> de combiner et d’intégrer <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes techniques proposées(réjection des biais, commutation <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts modes opérationnels et contrô<strong>le</strong> déc<strong>en</strong>tralisé).La problématique principa<strong>le</strong> étant la représ<strong>en</strong>tation du correcteur déc<strong>en</strong>tralisé, la piste la plus prometteusedevrait être la transformation du correcteur <strong>en</strong> une représ<strong>en</strong>tation équiva<strong>le</strong>nte sous formede structure estimation-retour d’état.Comme, parallè<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à nos travaux, des correcteurs ont été synthétisés <strong>en</strong> utilisant une approcheaxe-par-axe, il nous semb<strong>le</strong> important de comparer <strong>le</strong>s performances du correcteur de base et ducorrecteur avec réjection de biais avec des résultats obt<strong>en</strong>us avec cette approche. Des premiers pasdans cette direction ont déjà été faits.Enfin, tout comme <strong>pour</strong> l’approche visant à asservir <strong>le</strong>s vaisseaux <strong>en</strong> translation uniquem<strong>en</strong>t, dessimulations non-linéaires <strong>pour</strong>rai<strong>en</strong>t être effectuées <strong>en</strong> partant de la seconde loi de Newton et la loid’Eu<strong>le</strong>r.Méthodologie unifiéeDans cette thèse, nous avons traité <strong>le</strong>s deux problématiques suivantes <strong>en</strong> détail :– pilotage relatif <strong>en</strong> translation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique ;– pilotage <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation <strong>en</strong> orbite autour d’un point de Lagrange.Or, d’un côté, la première problématique ne t<strong>en</strong>ait pas compte des attitudes des élém<strong>en</strong>ts de laformation et du couplage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s dynamiques <strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation (par exemp<strong>le</strong> du fait del’écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s capteurs et <strong>le</strong>s c<strong>en</strong>tres de masse). De l’autre côté, la deuxième problématique négligeaitla question de l’orbite relative (ce qui était tout à fait justifié par l’application à la mission de <strong>vol</strong> <strong>en</strong>formation Pegase).Nous avons montré dans <strong>le</strong> Chapitre 3 que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> proposé est suffisamm<strong>en</strong>t générique <strong>pour</strong>pouvoir pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte tous ces aspects à la fois.Par conséqu<strong>en</strong>t, un point ouvert qui devrait être approfondi est l’impact de la dynamique d’attitudesur l’asservissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> translation <strong>en</strong> orbite terrestre elliptique. La dynamique d’attitude compliquerasans doute l’étude de ce problème de façon considérab<strong>le</strong>, mais nous sommes confiants que <strong>le</strong>s méthodesdéveloppées dans <strong>le</strong> Chapitre 4 peuv<strong>en</strong>t être généralisées afin de considérer <strong>le</strong>s six degrés de liberté dechaque vaisseau.Suivant la mission concrète considérée, il peut s’avérer ou non que <strong>le</strong>s bandes passantes des dynamiques<strong>en</strong> attitude et <strong>en</strong> translation sont suffisamm<strong>en</strong>t écartées <strong>pour</strong> pouvoir <strong>le</strong>s traiter séparém<strong>en</strong>t.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


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Annexes303


Annexe AConstantes et unitésConstante Symbo<strong>le</strong> Va<strong>le</strong>ur Unité (SI) SourceRayon de la Terre (équatorial) R ⊕ 6, 37814 · 10 6 m [190]Rayon moy<strong>en</strong> du So<strong>le</strong>il R ⊙ 6, 96 · 10 8 m [189]Harmonique J 2 de la gravitation J 2 1, 08263 · 10 −3 − [12]terrestreConstante universel<strong>le</strong> de G 6, 6742 · 10 −11 m 3 · kg −1 · s −2 [186]gravitationMasse de la Terre m ⊕ 5, 9736 · 10 24 kg [190]Masse du So<strong>le</strong>il m ⊙ 1, 9891 · 10 30 kg [189]Constante gravitationnel<strong>le</strong> µ ⊕ = Gm ⊕ 3, 9869 · 10 14 m 3 · s −2 −géoc<strong>en</strong>triqueConstante gravitationnel<strong>le</strong> µ ⊙ = Gm ⊙ 1, 3276 · 10 20 m 3 · s −2 −hélioc<strong>en</strong>triqueUnité astronomique ua 149, 59 · 10 9 m [191]Position du point de Lagrange x L2 1, 5015 · 10 9 m −par rapport à la TerrePression solaire proche de la p sol ≈ 4, 5 · 10 −6 Nm −2 −TerreNombre expon<strong>en</strong>tiel e ≈ 2, 71828 − −Constante d’Archimède 1 π, ≈ 3, 14159 − −√Unité imaginairei−1 − −Seconde d’arc as 4, 85 · 10 −6 rad −305


Annexe BNotationsSommaireB.1 Raccourcis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307B.2 Matrice antisymétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307B.3 Matrices d’id<strong>en</strong>tité et nul<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308B.4 Matrices colonnes nul<strong>le</strong> et élém<strong>en</strong>taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309B.5 Matrices de rotation élém<strong>en</strong>taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309B.6 Matrice diagona<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311B.1 RaccourcisPour raccourcir la notation des fonctions trigonométriques sin et cos, nous utilisons souv<strong>en</strong>t (maispas systématiquem<strong>en</strong>t) <strong>le</strong>s raccourcis suivants qui sont courants dans la littérature :sin θ 1 = s 1cos θ 1 = c 1B.2 Matrice antisymétriqueLa matrice antisymétrique est définie comme suit :v × =⎛⎝v 1v 2v 3⎞⎠×⎛= ⎝0 −v 3 v 2v 3 0 −v 1−v 2 v 1 0⎞⎠307


308 B. NOTATIONSLe carré d’une matrice antisymétrique peut être calculé de la façon suivante :v 2× ==⎛⎝⎛⎝v 1v 2v 3⎞⎠2×⎛= ⎝v 1v 2v 3⎞⎠× ⎛⎝v 1v 2v 3⎞⎠−(v2 2 + v3) 2 v 1 v 2 v 1 v 3v 1 v 2 −(v1 2 + v3) 2 v 2 v 3v 1 v 3 v 2 v 3 −(v1 2 + v2)2= −(v T v)I 3 + vv T×⎞⎠B.3 Matrices d’id<strong>en</strong>tité et nul<strong>le</strong>Les matrices nul<strong>le</strong>s s’écriv<strong>en</strong>t :O p×m =⎛0 · · · 0⎞⎜⎝ .. .. .⎟⎠}0 · · ·{{0}m⎫⎪⎬p⎪⎭En particulier, la matrice nul<strong>le</strong> carrée est définie comme suit :O 3 = O 3×3⎛0 0 0⎞= ⎝ 0 0 0 ⎠0 0 0La matrice d’id<strong>en</strong>tité s’écrit :I n =⎛⎞⎫1 0 · · · · · · 00 1 0 · · · 0.. .. . .. . ⎪⎬.. .n⎜⎟⎝ 0 · · · 0 1 0 ⎠0 · · · · · · 0 1⎪⎭En particulier, il vi<strong>en</strong>t :I 3 =⎛⎝1 0 00 1 00 0 1⎞⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


B.4 Matrices colonnes nul<strong>le</strong> et élém<strong>en</strong>taires 309B.4 Matrices colonnes nul<strong>le</strong> et élém<strong>en</strong>tairesLa matrice colonne nul<strong>le</strong> s’écrit :o 3 =⎛⎝000⎞⎠Les matrices colonnes élém<strong>en</strong>taires s’écriv<strong>en</strong>t :⎛1i 1 = ⎝ 00⎞⎠ ,⎛i 2 = ⎝010⎞⎛⎠ , i 3 = ⎝001⎞⎠B.5 Matrices de rotation élém<strong>en</strong>tairesLa matrice de rotation autour du premier axe avec un ang<strong>le</strong> θ s’écrit :C I (θ) =⎛⎝1 0 00 cos θ sin θ0 − sin θ cos θ⎞⎠La matrice de rotation autour du second axe avec un ang<strong>le</strong> θ s’écrit :C II (θ) =⎛⎝cos θ 0 − sin θ0 1 0sin θ 0 cos θ⎞⎠La matrice de rotation autour du troisième axe avec un ang<strong>le</strong> θ s’écrit :C III (θ) =⎛⎝cos θ sin θ 0− sin θ cos θ 00 0 1⎞⎠⎞L’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des trois matrices de rotation précédemm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnées sous forme d’ang<strong>le</strong>s deCardan s’écrit comme suit :⎛c 2 c 3 c 2 s 3 −s 2c 1 s 2 c 3 + s 1 s 3 c 1 s 2 s 3 − s 1 c 3 c 1 c 2C I (θ 1 )C II (θ 2 )C III (θ 3 ) = ⎝ s 1 s 2 c 3 − c 1 s 3 s 1 s 2 s 3 + c 1 c 3 s 1 c 2⎠La dérivée temporel<strong>le</strong> de la matrice de rotation autour du premier axe avec un ang<strong>le</strong> θ s’écrit :Ċ I (θ) =⎛⎝0 0 00 − ˙θ sin θ ˙θ cos θ0 − ˙θ cos θ − ˙θ sin θ⎞⎛⎠ = − ⎝˙θ00⎞⎠×C I (θ)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


310 B. NOTATIONSLa dérivée temporel<strong>le</strong> de la matrice de rotation autour du deuxième axe avec un ang<strong>le</strong> θ s’écrit :Ċ II (θ) =⎛⎝− ˙θ sin θ 0 − ˙θ cos θ0 0 0˙θ cos θ 0 − ˙θ sin θ⎞⎛⎠ = − ⎝0˙θ0⎞⎠×C II (θ)La dérivée temporel<strong>le</strong> de la matrice de rotation autour du troisième axe avec un ang<strong>le</strong> θ s’écrit :Ċ III (θ) =⎛⎝− ˙θ sin θ ˙θ cos θ 0− ˙θ cos θ − ˙θ sin θ 00 0 0⎞⎛⎠ = − ⎝00˙θ⎞⎠×C III (θ)La dérivée de l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des trois matrices de rotation précédemm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnées sous formed’ang<strong>le</strong>s de Cardan s’écrit :ddt [C I(θ 1 )C II (θ 2 )C III (θ 3 )] = ĊI(θ 1 )C II (θ 2 )C III (θ 3 ) + C I (θ 1 )ĊII(θ 2 )C III (θ 3 )+C I (θ 1 )C II (θ 2 )ĊIII(θ 3 )⎛˙θ 1⎞×= − ⎝ 0 ⎠ C I (θ 1 )C II (θ 2 )C III (θ 3 )0⎛−C I (θ 1 ) ⎝0˙θ 2⎞×⎠ C II (θ 2 )C III (θ 3 )0⎛−C I (θ 1 )C II (θ 2 ) ⎝00˙θ 3⎞×⎠ C III (θ 3 )Les matrices de rotation aux petits ang<strong>le</strong>s autour du premier, du deuxième et du troisième axesont :∆C I (θ) =⎛⎝1 0 00 1 ∆θ0 −∆θ 1⎞⎠∆C II (θ) =⎛⎝1 0 −∆θ0 1 0∆θ 0 1⎞⎠∆C III (θ) =⎛⎝1 ∆θ 0−∆θ 1 00 0 1⎞⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


B.6 Matrice diagona<strong>le</strong> 311L’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des trois matrices de rotation aux petits ang<strong>le</strong>s s’écrit :∆C I (∆θ 1 )∆C II (∆θ 2 )∆C III (∆θ 3 )≈⎛⎝= I 3 − ⎝1 ∆θ 3 −∆θ 2−∆θ 3 1 ∆θ 1∆θ 2 −∆θ 1 1⎛∆θ 1∆θ 2∆θ 3⎞⎠×⎞⎠Les dérivées temporel<strong>le</strong>s des matrices de rotation aux petits ang<strong>le</strong>s autour du premier, du deuxièmeet du troisième axe s’écriv<strong>en</strong>t :∆ĊI(∆θ) =⎛⎝0 0 00 0 ∆ ˙θ0 −∆ ˙θ 0⎞⎛⎠ = − ⎝∆ ˙θ00⎞⎠×∆C I (∆θ)∆ĊII(∆θ) =⎛⎝0 0 −∆ ˙θ0 0 0∆ ˙θ 0 0⎞⎛⎠ = − ⎝0∆ ˙θ0⎞⎠×∆C II (∆θ)∆ĊIII(∆θ) =⎛⎝0 ∆ ˙θ 0−∆ ˙θ 0 00 0 0⎞⎛⎠ = − ⎝0∆ ˙θ0⎞⎠×∆C III (∆θ)La dérivée temporel<strong>le</strong> de l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t des trois matrices de rotation aux petits ang<strong>le</strong>s s’écrit :ddt [∆C I(∆θ 1 )∆C II (∆θ 2 )∆C III (∆θ 3 )]⎛0 ∆ ˙θ 3 −∆ ˙θ 2⎞≈ ⎝ −∆ ˙θ 3 0 ∆ ˙θ 1⎠∆ ˙θ 2 −∆ ˙θ 1 0=⎛− ⎝∆ ˙θ 1∆ ˙θ 2∆θ ˙ 3⎞×⎠ ∆C I (∆θ 1 )∆C II (∆θ 2 )∆C III (∆θ 3 )L’exist<strong>en</strong>ce du signe ≈ signifie que <strong>le</strong>s expressions concernées sont exactes au premier ordre. El<strong>le</strong>ssont valab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> des petits ang<strong>le</strong>s ∆θ i et vitesses angulaires ∆ ˙θ i , ce qui est souligné par la notation(∆).B.6 Matrice diagona<strong>le</strong>La matrice diagona<strong>le</strong> est définie comme suit :( ) ⎛diag(v) = diag [v 1 , v 2 , v 3 ] T = ⎝v 1 0 0⎞0 v 2 0 ⎠<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe CNotions de base <strong>en</strong> cinématique et<strong>en</strong> dynamiqueSommaireC.1 Cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313C.1.1 Repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314C.1.2 Produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317C.1.3 Dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318C.1.4 Paramétrisation de l’attitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321C.2 Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323C.2.1 Masse ponctuel<strong>le</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323C.2.2 Corps rigide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324Dans ce chapitre annexe, nous repr<strong>en</strong>drons <strong>le</strong>s fondem<strong>en</strong>ts de la cinématique et de la dynamique.Nous aurons besoin de ces deux disciplines <strong>pour</strong> établir des modè<strong>le</strong>s cinématiques et dynamiques <strong>pour</strong><strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation. Nous y aurons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t recours <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s des perturbations orbita<strong>le</strong>s et<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s métrologiques.En plus, ce chapitre annexe nous sert à établir quelques termes couramm<strong>en</strong>t utilisés dans cemémoire, comme vecteur.Les explications suivront, dans <strong>le</strong>s grandes lignes, l’approche proposée dans l’excel<strong>le</strong>nt livre deHughes, cf. Réf. [74]. Il existe aussi des œuvres <strong>en</strong> langue française traitant ce sujet, par exemp<strong>le</strong> [19]ou [104].C.1 CinématiqueLa cinématique est la discipline de la mécanique qui décrit <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t de points et de corpsdans l’espace. Les causes de ces mouvem<strong>en</strong>ts ne sont pas considérées <strong>pour</strong> l’instant, ce rô<strong>le</strong> revi<strong>en</strong>t àla dynamique.313


314 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUESi nous considérons une masse ponctuel<strong>le</strong>, c’est surtout sa position dans l’espace qui nous intéresse.Cel<strong>le</strong>-ci peut être décrite par un vecteur :Définition C.1 Un vecteur est un objet géométrique dans un espace euclidi<strong>en</strong> qui possède une directionet une magnitude. Il apparti<strong>en</strong>t à un espace vectoriel.Définition C.2 Un scalaire est un objet géométrique dans un espace euclidi<strong>en</strong> qui possède une magnitude,mais pas de direction. Il apparti<strong>en</strong>t aux nombres réels.Nous aurons plus tard éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t besoin de dyades :Définition C.3 Une dyade est un opérateur linéaire dans un espace euclidi<strong>en</strong>. Son application à unvecteur fournit un vecteur.Les trois objets, scalaires, vecteurs et dyades, sont des t<strong>en</strong>seurs dans un espace euclidi<strong>en</strong>, d’ordrezéro, un et deux, respectivem<strong>en</strong>t. Nous supposons un espace euclidi<strong>en</strong> de dim<strong>en</strong>sion trois dans la suite.Exemp<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> scalaires, vecteurs et dyades sont la masse, la force et la dyade d’inertie, respectivem<strong>en</strong>t.Dorénavant, <strong>le</strong>s scalaires seront écrits <strong>en</strong> <strong>le</strong>ttres italiques (m), tandis que <strong>le</strong>s vecteurs et dyadesseront écrites <strong>en</strong> <strong>le</strong>ttres italiques grasses et avec une seu<strong>le</strong> flèche <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s vecteurs ( f −→ ) ou deux flèches<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s dyades ( −→ J −→).C.1.1RepèresLes Défs. C.1 et C.3 soulèv<strong>en</strong>t un problème. Ces quantités abstraites sont idéa<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitem<strong>en</strong>tsymbolique. Or, ils rest<strong>en</strong>t trop abstraits <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s utiliser dans une application numérique. Dans <strong>le</strong>cas d’un scalaire, ce problème n’existe pas.La solution est de définir des repères dans <strong>le</strong>squels on exprime <strong>le</strong>s vecteurs et <strong>le</strong>s dyades :Définition C.4 Un repère F est défini par un trièdre de trois vecteurs qui sont orthonormaux etdirects.Ici, orthonormal veut dire que <strong>le</strong>s trois vecteurs sont des vecteurs unitaires et qu’ils sont mutuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>torthogonaux. Direct signifie qu’ils obéiss<strong>en</strong>t à la règ<strong>le</strong> de la main droite, cf. Fig. C.1.Il existe d’autres possibilités de définir des repères, mais la Déf. C.4 est la plus pratique et la pluscouramm<strong>en</strong>t utilisée.En utilisant un repère F A , un vecteur peut être écrit <strong>en</strong> fonction de ses composantes dans cerepère :−→v = vA,1−→ eA,1 + v−→A,2 eA,2 + v−→A,3 eA,3 (C.1)Les vecteurs unitaires, orthonormaux et directs −→ e A,1 , −→ e A,2 et −→ e A,3 définiss<strong>en</strong>t <strong>le</strong> repère F A .Connaissant <strong>le</strong> repère F A , il suffit maint<strong>en</strong>ant d’indiquer <strong>le</strong>s composantes v A,1 , v A,2 et v A,3 du vecteur−→v dans ce repère.Il est aussi possib<strong>le</strong> d’écrire la même chose comme produit scalaire :⎛ ⎞−→ eA,1−→ ( ) ⎜v = vA,1 v A,2 v−→ ⎟A,3 ⎝ eA,2 ⎠−→ eA,3(C.2)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.1 Cinématique 315Figure C.1 – Un système direct de vecteurs orthonormauxPour raccourcir la notation, nous introduisons une nouvel<strong>le</strong> notation, la vectrice (court <strong>pour</strong> ≪ matricede vecteurs ≫, angl. vector matrix, selon [74]) :F A =⎛⎜⎝−→ eA,1−→ eA,2−→ eA,3⎞⎟⎠(C.3)Les composantes du vecteur v dans <strong>le</strong> repère F A peuv<strong>en</strong>t être écrites comme matrice colonneéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t :v A =⎛⎝v A,1v A,2v A,3⎞⎠(C.4)Nous pouvons maint<strong>en</strong>ant écrire :−→v = FTA v A = vAF T A (C.5)Il se pose éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la question comm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s composantes v A du vecteur v −→ dans <strong>le</strong> repèreF A . Ceci se fait <strong>en</strong> calculant <strong>le</strong> produit scalaire (ou produit intérieur) <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> vecteur v −→ et chacundes vecteurs −→ e A,1 , −→ e A,2 et −→ e A,3 définissant <strong>le</strong> repère F A :v A,1 = −→ e A,1 · v −→ = v −→ · −→ e A,1 (C.6)v A,2 = −→ e A,2 · v −→ = v −→ · −→ e A,2v A,3 = −→ e A,3 · v −→ = v −→ · −→ e A,3Ou, dans une notation plus courte :v A = F A · v −→ = v −→ · F A (C.7)Nous aborderons maint<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s opérations nécessaires <strong>pour</strong> effectuer un changem<strong>en</strong>t de repères.Un changem<strong>en</strong>t de repères est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t nécessaire quand plusieurs repères sont utilisés dans un<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


316 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUEproblème. Supposons que <strong>le</strong>s repères⎛F A =⎜⎝−→ eA,1−→ eA,2−→ eA,3⎞⎟⎠ et F B =⎛⎜⎝−→ eB,1−→ eB,2−→ eB,3⎞⎟⎠(C.8)soi<strong>en</strong>t définis. Nous connaissons uniquem<strong>en</strong>t v A , <strong>le</strong>s composantes du vecteur v dans <strong>le</strong> repère F A .Nous aimerions déterminer v B , ses composantes dans <strong>le</strong> repère F B :v B = F B · v −→ (C.9)Figure C.2 – Passage du repère F A au repère F B . Les repères sont définis par un trièdre de trois vecteurs,par exemp<strong>le</strong> −→ e A,1 , −→ e A,2 et −→ e A,3 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> repère F A . Le vecteur v −→ reste <strong>le</strong> même, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>tdu repère. Ce qui diffère, ce sont <strong>le</strong>s composantes du vecteur v −→ dans <strong>le</strong> repère F A , v A , et cel<strong>le</strong>s dans<strong>le</strong> repère F B , v B .En remplaçant v −→ par F T A v A, nous obt<strong>en</strong>ons l’équation suivante :v B = F B · F T A v A (C.10)Il suffit alors de calcu<strong>le</strong>r l’expressionC BA = F B · F T A(C.11)<strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r v B , <strong>le</strong>s composantes du vecteur v −→ dans <strong>le</strong> repère F B . Nous appelons C BA la matricede passage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s repères F B et F A . Ses composantes peuv<strong>en</strong>t être déterminées comme suit :C BA =⎛⎜⎝−→ eB,1 · −→ e−→A,1 eB,1 · −→ e−→A,2 eB,1 · −→ ⎞e A,3−→ eB,2 · −→ e−→A,1 eB,2 · −→ e−→A,2 eB,2 · −→ ⎟e A,3−→ eB,3 · −→ e−→A,1 eB,3 · −→ e−→A,2 eB,3 · −→ ⎠e A,3(C.12)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.1 Cinématique 317Cette matrice est parfois appelée matrice des cosinus directeurs car <strong>le</strong> produit −→ e B,1 · −→ e A,1 estéga<strong>le</strong> au cosinus de l’ang<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s vecteurs −→ e B,1 et −→ e A,1 . El<strong>le</strong> est orthonorma<strong>le</strong>, c’est-à-dire quechacune de ses colonnes a un modu<strong>le</strong> unitaire et que ses colonnes sont mutuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t orthogona<strong>le</strong>s.Son déterminant est det C BA = +1, d’où C −1BA = CT BA et C BAC T BA = CT BA C BA = I 3 .Nous citons maint<strong>en</strong>ant quelques id<strong>en</strong>tités uti<strong>le</strong>s concernant <strong>le</strong>s matrices de rotation. D’abord, lamatrice C AB décrivant <strong>le</strong> passage inverse peut être obt<strong>en</strong>ue à partir de la matrice C BA par une simp<strong>le</strong>transposition :C AB = C T BA(C.13)La matrice décrivant la rotation <strong>en</strong>tre un repère F A et lui même est la matrice d’id<strong>en</strong>tité I 3(cf. Annexe B) :C AA = I 3(C.14)La séqu<strong>en</strong>ce de rotations <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s repères F A et F C , <strong>en</strong> passant par <strong>le</strong> repère F B , peut être écritecomme suit :C CA = C CB C BA(C.15)Les dyades peuv<strong>en</strong>t, de façon similaire aux vecteurs, être projetées dans un repère particulier. Lescomposantes d’une dyade −→ D −→, projetée dans <strong>le</strong> repère F A , peuv<strong>en</strong>t être écrites sous forme d’une matricecarrée D A :D A = F A−→ D−→ F T A(C.16)C.1.2ProduitsDans la suite, nous expliciterons <strong>en</strong>core quelques opérations utilisées dans ce mémoire.Produit scalaireD’abord, <strong>le</strong> produit scalaire (ou produit intérieur) associe un scalaire à deux vecteurs. Ce scalaireest <strong>le</strong> produit des modu<strong>le</strong>s des vecteurs et du cosinus de l’ang<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux vecteurs :s 3 = −→ v 1 · −→ v 2 = ‖v 1 ‖‖v 2 ‖ cos ∠( −→ v 1 , −→ v 2 )(C.17)En exprimant <strong>le</strong> vecteur −→ v 1 dans <strong>le</strong> repère F 1 et <strong>le</strong> vecteur −→ v 2 dans <strong>le</strong> repère F 2 , on obti<strong>en</strong>tl’expression suivante <strong>pour</strong> <strong>le</strong> scalaire s 3 :s 3 = (v T 1 F 1 ) · (v T 2 F 2 ) = (v T 1 F 1 ) · (F T 2 v 2 ) = v T 1 (F 1 · F T 2 )v 2 = v T 1 C 12 v 2(C.18)Le scalaire s 3 est indép<strong>en</strong>dant du choix du repère.Le produit scalaire de deux vecteurs orthogonaux est 0. Le produit scalaire d’un vecteur avec luimême éga<strong>le</strong> son modu<strong>le</strong> é<strong>le</strong>vé au carré.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


318 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUEProduit vectorielLe produit vectoriel associe un vecteur à deux vecteurs. Le modu<strong>le</strong> du vecteur résultant de ceproduit est la surface du parallélogramme formé par <strong>le</strong>s deux vecteurs :−→ v3 = −→ v 1 ∧ −→ v 2 = ‖v 1 ‖‖v 2 ‖ sin ∠( −→ v 1 , −→ v 2 ) e −→avec e −→ · −→ v 1 = 0 et e −→ · −→ v 2 = 0(C.19)Les vecteurs −→ v 1 , −→ v 2 et −→ v 3 obéiss<strong>en</strong>t à la règ<strong>le</strong> de la main droite.En utilisant <strong>le</strong>s repères F 1 , F 2 et F 3 <strong>pour</strong> exprimer <strong>le</strong>s vecteurs −→ v 1 , −→ v 2 et −→ v 3 , respectivem<strong>en</strong>t,nous obt<strong>en</strong>ons :−→ v3 = F T 3 v 3 = (v T 1 F 1 ) ∧ (v T 2 F 2 ) = (v T 1 F 1 ) ∧ (F T 2 v 2 ) = (v T 1 F 1 ) ∧ (F T 1 C 12 v 2 ) (C.20)= v T 1 F 1 ∧ F T 1 C 12 v 2 = F T 1 v × 1 C 12v 2v 3 = F 3 F T 1 v × 1 C 12v 2 = C 31 v × 1 C 12v 2Ici, v × 1 signifie la matrice anti-symétrique associée à la matrice colonne v 1, cf. Annexe B.Le produit vectoriel a <strong>le</strong>s propriétés suivantes :−→ v1 ∧ −→ v 2 = − −→ v 2 ∧ −→ v 1−→ v1 ∧ −→ v 1 = −→ 0(C.21)Le produit dyadique (ou produit extérieur) de deux vecteurs donne une dyade :−→ D−→3 = −→ v 1 ⊗ −→ v 2(C.22)La projection de la dyade −→ D −→3dans <strong>le</strong> repère F 3 et des vecteurs −→ v 1 et −→ v 2 dans <strong>le</strong>s repères F 1 etF 2 , respectivem<strong>en</strong>t, fournit :−→ D−→3= F T 3 D 3 F 3 = (v T 1 F 1 ) ⊗ (v T 2 F 2 ) = (v T 1 F 1 ) ⊗ (F T 1 C 12 v 2 ) (C.23)= F T 1 v 1 v T 2 C 21 F 1D 3 = F 3−→ D−→3 F T 3 C 31 v 1 v T 2 C 21 C 13 = C 31 v 1 v T 2 C 23C.1.3DérivéesOutre <strong>le</strong> vecteur de position, que nous appel<strong>le</strong>rons −→ s dans la suite, nous nous intéresserons auvecteur de vitesse −→ v qui est la dérivée première du vecteur de position et au vecteur d’accélération−→a qui est la dérivée seconde du vecteur de position ou la dérivée première du vecteur de vitesse. Ici,il est important de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s dérivées dans un repère inertiel, ce qui est représ<strong>en</strong>té par l’indice i :−→ dv = dt∣ −→ s (C.24)i∣−→ d 2 ∣∣∣ia = −→ dt 2 s = d dt∣ −→ vi<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.1 Cinématique 319Nous utiliserons la notation suivante <strong>pour</strong> écrire la dérivée d’un vecteur ou d’une dyade dans unrepère inertiel :ddt∣ −→ •s =−→s (vecteur)(C.25)i •d−→ −→dt∣ J−→ =−→ J (dyade)iComme un scalaire ne dép<strong>en</strong>d pas du choix du repère, on n’a pas besoin d’indiquer <strong>le</strong> repère dans<strong>le</strong>quel la dérivée d’un scalaire est calculée. Nous utiliserons la notation suivante :ddt m = ṁ(C.26)Lorsque des repères non inertiels intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s dérivées de vecteurs ou de dyades sont plusdiffici<strong>le</strong>s à écrire.Les dérivées d’un vecteur ou d’une dyade dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de l’état de mouvem<strong>en</strong>t du repère dans <strong>le</strong>que<strong>le</strong>l<strong>le</strong>s sont observées. Si l’observateur se trouve dans un repère F f fixe dans l’espace, <strong>le</strong>s composantesde la dérivée d’un vecteur −→ v , par exemp<strong>le</strong>, s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :•−→ dv = dt∣ (Ff T v f ) = d idt∣ Ff T v + Ff T ˙v = Ff T ˙v f(C.27)idcardt∣ F f = 0iIl est tout à fait légitime d’écrire ˙v f car il n’existe pas d’ambiguïté concernant la dérivée d’unematrice colonne.Par contre, si nous supposons un repère mobi<strong>le</strong> F m , <strong>le</strong>s calculs comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être plus compliquésque précédemm<strong>en</strong>t :•−→ dv = dt∣ (Fmv T m )(C.28)i= Fm T ˙v m + d dt∣ Fmv T mi◦=−→ dv + dt∣ Fmv T mi◦Ici,−→v est la dérivée du vecteur−→ v vue d’un observateur dans <strong>le</strong> repère mobi<strong>le</strong> Fm . Si <strong>le</strong> vecteur◦−→v est fixe par rapport à ce repère mobi<strong>le</strong>,−→v s’annu<strong>le</strong>.Le problème est de connaître la dérivéed ∣dt iF m de la vectrice F m . Comme <strong>le</strong> repère F m est <strong>en</strong>rotation par rapport au repère dit inertiel, F i , on peut lui associer une quantité vectoriel<strong>le</strong> appeléevitesse angulaire −→ ω mi . À l’inverse, on peut considérer que <strong>le</strong> repère F i est <strong>en</strong> rotation par rapport aurepère F m , avec la vitesse angulaire −→ ω im . La relation <strong>en</strong>tre ces vitesses angulaire est la suivante :−→ ωmi + −→ ω im = 0 −→(C.29)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


320 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUEGrâce à la vitesse angulaire −→ ω mi , il est possib<strong>le</strong> d’écrire <strong>le</strong>s dérivées des vecteurs unitairesdéfinissant <strong>le</strong> repère F m :•−→e m,1 = −→ ω mi ∧ −→ e m,1•−→e m,2 = −→ ω mi ∧ −→ e m,2•−→e m,3 = −→ ω mi ∧ −→ e m,3En utilisant des vectrices, la notation devi<strong>en</strong>t la suivante :ddt∣ Fm T = −→ ω mi ∧ FmT iddt∣ F m = −F m ∧ −→ ω mii(C.30)(C.31)L’expression des composantes du vecteur de vitesse angulaire −→ ω mi dans <strong>le</strong> repère F m donne :−→ ωmi = F T mω mi,m(C.32)Si nous reportons maint<strong>en</strong>ant ces dernières relations dans la dérivée d’un vecteur, cf. Éq. (C.28),nous obt<strong>en</strong>ons l’expression suivante :•−→v = FTm v˙m + F ˙ mv T m(C.33)= F T m ˙v m + ( −→ ω mi ∧ F T m)v m= F T m ˙v m + (ω T mi,mF m ∧ F T m)v m= F T m( ˙v m + ω × mi,m v m)Ici, ω × mi,m est la matrice antisymétrique associée à la matrice colonne ω mi,m. El<strong>le</strong> est définie dansla Section B.2.L’expression (C.33) nous permet d’écrire <strong>le</strong>s composantes de la dérivée d’un vecteur exprimée dansun repère mobi<strong>le</strong> F m .Si nous repr<strong>en</strong>ons maint<strong>en</strong>ant l’Éq. (C.28) et l’écrivons complètem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong>, ilvi<strong>en</strong>t :• ◦−→v =−→v +−→ ωmi ∧ −→ v(C.34)Un fait intéressant est que la dérivée de la vitesse angulaire −→ ω mi est invariante :•−→ω mi =◦−→ω mi + −→ ω mi ∧ −→ ◦ω mi =−→ω mi(C.35)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.1 Cinématique 321Il est possib<strong>le</strong> de faire la même opération <strong>pour</strong> la dérivée seconde :( ◦•••−→v = −→) v + −→ •ω mi ∧−→v==( ◦−→◦v + −→ ω mi ∧ −→) v + −→ ◦ω mi ∧ ( v−→ +−→ ωmi ∧ v −→ )◦◦ ◦−→v +−→ω mi ∧ −→ v + 2 −→ ◦ω mi ∧−→v +−→ ωmi ∧ ( −→ ω mi ∧ −→ v )(C.36)Ici, −→ ω mi ∧( −→ ω mi ∧ −→ v ) est appelé accélération d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t et 2 −→ ◦ω mi ∧−→v accélération de Coriolis.Ces pseudo-accélérations vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t du fait de la rotation du repère F m par rapport au◦repère inertiel. Le terme−→ω mi ∧ −→ v existe seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t si <strong>le</strong> repère F m se trouve <strong>en</strong> rotation accélérée,◦c’est-à-dire que son vecteur de vitesse angulaire change (−→ω mi ≠ −→ 0 ).C.1.4Paramétrisation de l’attitudeAprès <strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>taires faits jusqu’ici, il est évid<strong>en</strong>t que l’ori<strong>en</strong>tation d’un repère par rapport à unautre n’est pas une quantité vectoriel<strong>le</strong>. Nous avons utilisé <strong>le</strong>s matrices de rotation, qui ont certainsattributs comme l’orthonormalité, <strong>pour</strong> décrire l’ori<strong>en</strong>tation.Les matrices de rotation sont l’approche la plus directe <strong>pour</strong> cette tâche. Or, el<strong>le</strong>s pos<strong>en</strong>t unproblème de redondance car <strong>le</strong>s neuf composantes ne sont pas indép<strong>en</strong>dantes, il faut par exemp<strong>le</strong> quedet C BA = +1 soit satisfait. En outre, <strong>le</strong>s matrices de rotation sont diffici<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t lisib<strong>le</strong>s.Pour remédier à ce problème, il est concevab<strong>le</strong> d’<strong>en</strong>chaîner plusieurs rotations élém<strong>en</strong>taires <strong>pour</strong>représ<strong>en</strong>ter une matrice de rotation quelconque.Ces rotations élém<strong>en</strong>taires sont des rotations autour des axes qui définiss<strong>en</strong>t un repère. Par exemp<strong>le</strong>,une rotation avec un ang<strong>le</strong> θ autour du premier axe d’un repère peut être écrite <strong>en</strong> utilisant la matricede rotation élém<strong>en</strong>taire C I (θ) :⎛C I (θ) = ⎝1 0 00 cos θ sin θ0 − sin θ cos θ⎞⎠(C.37)Il <strong>en</strong> est de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s rotations autour <strong>le</strong>s axes deux (C II ) et trois (C III ) d’un repère,cf. Annexe B.Il existe deux approches principa<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>en</strong>chaîner <strong>le</strong>s matrices de rotation élém<strong>en</strong>taires, <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>sd’Eu<strong>le</strong>r ou de Cardan.La première façon, <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s d’Eu<strong>le</strong>r, est une séqu<strong>en</strong>ce 1-2-1, c’est-à-dire qu’un axe est utilisédeux fois dans la séqu<strong>en</strong>ce. Par exemp<strong>le</strong>, une matrice de rotation C BA peut être représ<strong>en</strong>tée commesuit :C BA = C I (θ 1 )C II (θ 2 )C I (θ 3 )(C.38)Les ang<strong>le</strong>s d’Eu<strong>le</strong>r sont <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s θ 1 , θ 2 et θ 3 . Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, il existe de nombreuses autresversions d’ang<strong>le</strong>s d’Eu<strong>le</strong>r, par exemp<strong>le</strong> 1-3-1, 3-2-3, etc.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


322 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUEFigure C.3 – Rotations élém<strong>en</strong>taires autour des axes 1 (à gauche), 2 (au c<strong>en</strong>tre) et 3 (à droite)La deuxième catégorie est donnée par <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s de Cardan. Ici, la séqu<strong>en</strong>ce consiste <strong>en</strong> uneséqu<strong>en</strong>ce de rotations dans laquel<strong>le</strong> apparaiss<strong>en</strong>t tous <strong>le</strong>s axes :⎛C BA = C I (θ 1 )C II (θ 2 )C III (θ 3 ) = ⎝avec s 1 = cos θ 1 , s 2 = sin θ 2 , etc.c 2 c 3 c 2 s 3 −s 2⎞s 1 s 2 c 3 − c 1 s 3 s 1 s 2 s 3 + c 1 c 3 s 1 c 2⎠(C.39)Les ang<strong>le</strong>s de Cardan θ 1 , θ 2 et θ 3 sont utilisés dans <strong>le</strong>s mondes aéronautique et spatial et connuscomme ang<strong>le</strong>s de roulis, tangage et lacet. Là, ils sont curieusem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t appelés ang<strong>le</strong>s d’Eu<strong>le</strong>r.Il existe beaucoup d’autres représ<strong>en</strong>tations d’attitude, comme <strong>le</strong>s paramètres d’Eu<strong>le</strong>r ou <strong>le</strong>s quaternionsunité, qui serv<strong>en</strong>t surtout à surmonter des singularités apparaissant dans <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s d’Eu<strong>le</strong>ret de Cardan. Néanmoins, nous raisonnerons avec <strong>le</strong>s matrices de rotation lors de la phase demodélisation du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation <strong>pour</strong> des raisons de compréh<strong>en</strong>sibilité.Nous dirons <strong>en</strong>core quelques mots sur <strong>le</strong>s simplifications <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong>s lorsqu’il s’agit de petitesrotations, c’est-à-dire des rotations avec des ang<strong>le</strong>s très petits. Dans ce cas, la matrice de rotationC BA peut être approximée au premier ordre avec l’expression suivante :⎛C BA ≈ I 3 − θ × = ⎝1 θ 3 −θ 2−θ 3 1 θ 1θ 2 −θ 1 1⎞⎠(C.40)La relation suivante est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t vraie :⎛C AB ≈ I 3 + θ × = ⎝1 −θ 3 θ 2θ 3 1 −θ 1−θ 2 θ 1 1⎞⎠(C.41)Ici, θ est la matrice colonne cont<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s trois (petits) ang<strong>le</strong>s de Cardan. Il est important desavoir que, dans <strong>le</strong> cas des petites rotations, l’ordre des trois rotations est sans importance, <strong>le</strong> produitde matrices de rotations aux petits ang<strong>le</strong>s est commutatif. L’expression (C.40) peut être déduite de<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.2 Dynamique 323l’expression (C.39) <strong>en</strong> linéarisant, c’est-à-dire <strong>en</strong> faisant <strong>le</strong>s remplacem<strong>en</strong>t suivants :sin θ 1 = θ 1 + O(θ 3 1) ≈ θ 1cos θ 1 = 1 + O(θ 2 1) ≈ 1. . .(C.42)Un autre argum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur des ang<strong>le</strong>s de Cardan est que <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s d’Eu<strong>le</strong>r ne peuv<strong>en</strong>t pasfonctionner car cela signifierait d’effectuer deux petites rotations <strong>en</strong> suite autour du même axe.C.2 DynamiqueLa dynamique repose sur deux lois fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s, la seconde loi de Newton (ou théorème de laquantité de mouvem<strong>en</strong>t) et la loi d’Eu<strong>le</strong>r (ou théorème du mom<strong>en</strong>t cinétique).C.2.1Masse ponctuel<strong>le</strong>La loi de Newton affirme que la force f −→ appliquée à une masse ponctuel<strong>le</strong> m, cf. Fig. C.4, estéga<strong>le</strong> à la dérivée de sa quantité de mouvem<strong>en</strong>t dans un repère inertiel :•−→ −→p = f(C.43)Figure C.4 – Dynamique d’une masse ponctuel<strong>le</strong> mLa quantité de mouvem<strong>en</strong>t est <strong>le</strong> produit de la masse m et la vitesse v −→ =•−→r :•−→p = m−→r(C.44)Ici, la force −→ F , la quantité de mouvem<strong>en</strong>t −→ p et la vitesse −→ •v =−→r sont des quantités vectoriel<strong>le</strong>s,tandis que la masse m est un scalaire.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


324 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUESi la masse m est constante (ṁ = 0), la combinaison des Éqs. (C.43) et (C.44) donne :−→• ••f =−→p = m−→r(C.45)Ici,••−→r est l’accélération de la masse ponctuel<strong>le</strong>.La loi d’Eu<strong>le</strong>r affirme que la variation du mom<strong>en</strong>t cinétique −→ h O d’une masse ponctuel<strong>le</strong> parrapport au point fixe O est éga<strong>le</strong> au coup<strong>le</strong> −→ g O exercé sur la masse et calculé par rapport au point Oéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t :•−→hO = −→ g O(C.46)Le mom<strong>en</strong>t cinétique −→ h O par rapport au point O est défini comme suit :−→hO = r −→ ∧ p −→(C.47)Le coup<strong>le</strong> −→ g O autour du point O est <strong>le</strong> suivant :−→ gO = r −→ ∧ f −→(C.48)La combinaison des Éqs. (C.46), (C.47) et (C.48) donne :−→ −→r ∧ f =−→ gO =•−→h O••=−→r ∧−→ p +−→ r ∧−→p• •••= m−→r ∧−→r + m−→ r ∧−→r••r= m −→ r ∧−→(C.49)Il est important de noter que l’Éq. (C.49) correspond au produit vectoriel <strong>en</strong>tre r−→ et l’Éq. (C.45).En d’autres termes, ces deux lois sont id<strong>en</strong>tiques dans <strong>le</strong> cas d’une masse ponctuel<strong>le</strong>. La notion derotation n’existe pas.C.2.2Corps rigideMaint<strong>en</strong>ant, nous généraliserons <strong>le</strong>s lois de Newton et d’Eu<strong>le</strong>r à des corps rigides, cf. Fig. C.5.Le corps a une masse m. Un repère F P dont l’origine est au point P est lié au corps de façon rigide.Le corps est assujetti à une force f −→ et à un coup<strong>le</strong> g −→ . Son c<strong>en</strong>tre de masse se trouve au point C, àune distance c −→ de P . Nous souhaitons décrire <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t du corps C par rapport à un point Osupposé fixe.Dans <strong>le</strong> cas d’un corps rigide, c’est-à-dire un corps qui possède un <strong>vol</strong>ume fini, l’expression de ladynamique est plus compliquée. Outre la dynamique de translation que nous v<strong>en</strong>ons de voir, il existeune dynamique de rotation du corps.Le principe sur <strong>le</strong>quel se bas<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s dérivations qui suiv<strong>en</strong>t est la division du corps rigide C <strong>en</strong>une infinité de masses ponctuel<strong>le</strong>s dm, comme <strong>le</strong> montre la Fig. C.5. La position de chaque masseponctuel<strong>le</strong> dm est r −→ (exprimée par rapport au point de référ<strong>en</strong>ce P ) ou R −→ = −→ R P + r −→ (exprimée par<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.2 Dynamique 325Figure C.5 – Corps rigiderapport au point fixe O).La masse tota<strong>le</strong> m et la position du c<strong>en</strong>tre de masse −→ c du corps rigide C sont obt<strong>en</strong>us parintégration :∫m = dm(C.50)C∫−→ 1c =−→r dmmLa loi de Newton est applicab<strong>le</strong> à toutes ces masses ponctuel<strong>le</strong>s dm. Chacune d’<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s possèdeune quantité de mouvem<strong>en</strong>t infinitésima<strong>le</strong> d p −→ :Cd −→ ••−→ −→p = R dm = ( RP +•r−→ )dm(C.51)La quantité de mouvem<strong>en</strong>t du corps rigide C peut être déterminée de nouveau par intégration :∫−→p = d −→ ∫ • ∫ •−→ −→p = R dm = ( RP +CCC•r−→ )dm(C.52)•Or, il est beaucoup plus pratique d’exprimer la dérivée−→r du vecteur−→ r dans <strong>le</strong> repère FP liéau corps C, étant donné que <strong>le</strong>s masses ponctuel<strong>le</strong>s dm ont une position fixe par rapport aux autres•masses ponctuel<strong>le</strong>s qui form<strong>en</strong>t <strong>le</strong> corps C. Nous utilisons l’Éq. (C.34) (page 320) <strong>pour</strong> exprimer −→r defaçon plus adaptée :• ◦−→r =−→r +−→ ω ∧−→ r(C.53)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


326 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUEIci, −→ ◦ω est la vitesse de rotation du repère F P par rapport au repère F O .−→r est la dérivée loca<strong>le</strong>(par rapport au repère F P ) du vecteur −→ ◦r . Dans <strong>le</strong> cas d’un corps rigide,−→r s’annu<strong>le</strong> :•−→r =−→ ω ∧−→ rEn combinant <strong>le</strong>s Éqs. (C.52) et (C.54), il vi<strong>en</strong>t :−→p =∫=•−→( RP + −→ ω ∧ −→ r )dmC• ∫−→RPC•dm + −→ ∫ω ∧C= m−→P R + mω −→ ∧ −→ c−→r dm(C.54)(C.55)••La loi de Newton, ( −→ f = m−→r ) appliquée à l’ Éq. (C.55), donne l’expression suivante :−→•f =−→p••−→••= mRP + m−→ω ∧−→ c + mω−→ ∧−→c••(−→•◦= mRP + m−→ω ∧−→ c + mω−→ ∧ −→ c + −→ ω ∧ −→) c(C.56)••−→•= mRP + m−→ω ∧−→ c + mω−→ (∧−→ ω ∧−→ )c−→f est la résultante des forces externes appliquées au corps C.Concernant la loi d’Eu<strong>le</strong>r, nous procéderons de la même façon. Le mom<strong>en</strong>t cinétique d −→ h O parrapport au point O d’un élém<strong>en</strong>t de masse dm s’écrit :d −→ h O = R −→ ∧ d p −→= −→ •−→R ∧ R dm= ( −→ R P + −→ •−→r ) ∧ ( RP += ( −→ R P + −→ •−→r ) ∧ ( RP +••r−→ )dm◦r−→ + ω−→ ∧ r−→ )dm= ( −→ R P + −→ −→r ) ∧ ( RP + −→ ω ∧ −→ r )dm(C.57)Le mom<strong>en</strong>t cinétique −→ h O du corps rigide C par rapport au point O s’obti<strong>en</strong>t de nouveau parintégration :∫−→hO = d −→ h O(C.58)C∫ [(= ( −→ •)]R P + −→ r ) ∧−→ RP + −→ ω ∧ −→ r dmC<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


C.2 Dynamique 327= m −→ •−→R P ∧ RP + m −→ •−→c ∧ RP+m −→ R P ∧ ( −→ ω ∧ −→) ∫[c +−→ (r ∧−→ ω ∧−→ )] r dmC••= m −→ −→R P ∧ RP + m −→ −→c ∧ RP+m −→ R P ∧ ( −→ ω ∧ −→) c + −→ −→PJ · −→ ωNous avons introduit une nouvel<strong>le</strong> quantité, la dyade d’inertie −→ J −→, grâce à la relation suivante :Adapté à notre problème´, il vi<strong>en</strong>t :∫∫[ −→ r ∧ (ω−→ ∧−→ ]r ) dm =C−→ −→[a ∧ ( b ∧−→ −→ c ) = b ⊗−→ a − (−→ −→ −→]a · b ) 1−→−→cC(C.59)[( r −→ · r −→ ) 1 −→ − r −→ ⊗ r −→] dm · ω −→ (C.60)La dyade d’inertie −→ J −→P, calculée par rapport au point P , s’écrit donc comme suit :−→ J−→P=∫C[( r −→ · r −→ ) 1 −→ − r −→ ⊗ r −→] dm (C.61)•−→L’application de la loi d’Eu<strong>le</strong>r ( h O = −→ g O ) nous permet de procéder comme suit :−→ −→g + RP ∧ −→ f =•−→h O= m −→ •• • •−→ −→ −→R P ∧ RP + mRP ∧ R•P + m −→ ••−→• •c ∧ RP + m−→ −→c ∧ R−→+mRP ∧ ( −→ ω ∧ −→) c + m −→ ( •R P ∧ −→ ω ∧ −→) c + m −→ R P ∧P(ω•−→ ∧−→ )c(C.62)( •−→J−→P+ · −→) ω= m −→ ••−→R P ∧ RP + m −→ •• (−→◦c ∧ RP + m −→ c + −→ ω ∧ −→) •−→c ∧ RP•−→+mRP ∧ ( −→ ω ∧ −→) c + m −→ ( •R P ∧−→ ω ∧ −→) c+ −→ R P ∧[ ( ◦−→ω ∧ −→ c + −→ ω ∧ −→)] c +◦−→ J · ω−→ + −→ J−→P −→P ·•ω−→ + ω−→ ∧( −→J−→P · ω −→)= m −→ ••−→R P ∧ RP + m −→ ••−→c ∧ RP + m(ω −→ ∧ −→ •−→c ) ∧ RP•−→+mRP ∧ ( −→ ω ∧ −→) c + m −→ ( •R P ∧−→ ω ∧ −→) c + −→ R P ∧ [ −→ ω ∧ ( −→ ω ∧ −→)] c•ω+ −→ (−→PJ ·−→ +−→ −→J−→P ω ∧ · −→) ω<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


328 C. NOTIONS DE BASE EN CINÉMATIQUE ET EN DYNAMIQUEIl est possib<strong>le</strong> de combiner <strong>le</strong>s Éqs. (C.56) et (C.62) <strong>en</strong> calculant (C.62)−−→ R P ∧(C.56) :••−→g = m−→ −→ c ∧ RP + m ( −→ ω ∧ −→) • •−→ −→c ∧ RP + mRP ∧ ( −→ ω ∧ −→) c•ω+ −→ (−→PJ ·−→ +−→ −→J−→P ω ∧ · −→) ω••= m −→ −→c ∧ RP + −→ • (−→PJ ·−→ω +−→ −→J−→P ω ∧ · −→) ω(C.63)Une expression <strong>en</strong>core plus simp<strong>le</strong> peut être obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> calculant (C.63)− c −→ ∧(C.56) :(−→g −−→ −→ −→••c ∧ f = J−→P ·−→ω − m−→ c ∧ −→ ω ∧ −→) c(C.64)+ω −→ ( −→J−→P∧ · −→) ω − m −→ c ∧ [ −→ ω ∧ ( −→ ω ∧ −→)] c•ω= −→ (−→CJ ·−→ +−→ −→J−→C ω ∧ · −→) ωMaint<strong>en</strong>ant, la dyade d’inertie est calculée par rapport au c<strong>en</strong>tre de masse C. El<strong>le</strong> s’écrit grâce authéorème de Huyg<strong>en</strong>s 1 comme suit :−→ J = −→ [ (J−→C −→P− m−→ c ·−→ ) −→ c 1−→ − −→ c ⊗ −→] c (C.65)On peut reformu<strong>le</strong>r l’Éq. (C.64) de la manière suivante :•−→ −→ −1ω = J−→ · C(−→g −−→ −→ ) c ∧ f − −→ −1−→J · C[ (−→ −→J−→Cω ∧ · −→)] ω(C.66)L’inverse −→ −1−→J de la dyade d’inertie −→ JC−→Cpeut toujours être calculée car la matrice d’inertie J Cobt<strong>en</strong>ue par projection dans un repère arbitraire est toujours inversib<strong>le</strong>.En reportant l’Éq. (C.66) dans l’Éq. (C.56), nous pouvons obt<strong>en</strong>ir l’expression suivante :••−→RP = 1 m f−→ + −→ c ∧[ −→J−→ −1C ·−ω −→ ∧ ( ω −→ ∧ c −→) − c −→ ∧(−→g −−→ −→ )]c ∧ f{ −→J−→ −1· C[ (−→ −→J−→Cω ∧ · −→)]} ω(C.67)•Cette dernière manipulation a eu <strong>pour</strong> but de supprimer−→ω de l’ Éq. (C.56) afin de découp<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sdynamiques de rotation et de translation <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong>.Ce sont <strong>le</strong>s Éqs. (C.66) et (C.67) que nous ret<strong>en</strong>ons <strong>pour</strong> formu<strong>le</strong>r la dynamique d’une formationde vaisseaux spatiaux.1. Christiaan Huyg<strong>en</strong>s (1629 – 1695), mathématici<strong>en</strong>, astronome et physici<strong>en</strong> néerlandais<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe DCalcul des gradi<strong>en</strong>ts et hessi<strong>en</strong>sd’un champ de gravitationSommaireD.1 Pot<strong>en</strong>tiel terrestre sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330D.2 Deuxième harmonique zonal (J 2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331Soit une fonction vectoriel<strong>le</strong> f −→ ( x −→ ). El<strong>le</strong> peut être approchée au premier ordre par l’expressionsuivante :−→f (−→ −→ x ) ≈ f (−→ x0 ) + −→ −→J −→( −→ x f 0 ) · ( −→ x − −→ x 0 ) (D.1)−→ J−→ f −→(−→ x 0 ) est la dyade jacobi<strong>en</strong>ne 1 ou simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t jacobi<strong>en</strong>ne évaluée à l’<strong>en</strong>droit −→ x 0 . Quelques règ<strong>le</strong>s<strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r la jacobi<strong>en</strong>ne sont données dans l’ouvrage [123]. Nous avons traduit <strong>le</strong>s deux règ<strong>le</strong>s dontnous aurons besoin dans la suite <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong> :−→ J−→ f −→· g −→ ( x −→ ) = f −→ ( x −→ ) · −→ J −→ g−→( x −→ ) + g −→ ( x −→ ) · −→ J −→ f−→( x −→ ) (D.2)−→ J−→f g −→ ( x −→ ) = f( x −→ ) −→ J −→ g−→( x −→ ) + g −→ ( x −→ ) ⊗ −→ ∇ f ( x −→ ) (D.3)La première règ<strong>le</strong> donne la jacobi<strong>en</strong>ne d’un produit scalaire de deux fonctions vectoriel<strong>le</strong>s f −→ ( x −→ )et g −→ ( x −→ ), tandis que la deuxième donne cel<strong>le</strong> d’un produit <strong>en</strong>tre une fonction scalaire f( x −→ ) et unefonction vectoriel<strong>le</strong> g −→ ( x −→ ). −→ ∇ f ( x −→ ) est <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de la fonction scalaire f( x −→ ).Il est important de noter que <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de base <strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r des dérivées, comme la règ<strong>le</strong> dedérivation <strong>en</strong> chaîne, sont toujours valab<strong>le</strong>s. En outre, l’id<strong>en</strong>tité suivante nous sera uti<strong>le</strong> :−→ J−→ x −→ ( x −→ ) = −→ 1 −→(D.4)Il faut noter éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que toutes ces relations sont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t applicab<strong>le</strong>s aux fonctions scalairesf( x −→ ). Les règ<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t être interprétées de façon analogue.1. Nous ne l’appelons pas matrice jacobi<strong>en</strong>ne ici car <strong>le</strong>s calculs sont effectués <strong>en</strong> notation vectoriel<strong>le</strong>.329


330 D. CALCUL DES GRADIENTS D’UN CHAMP DE GRAVITATIOND.1 Pot<strong>en</strong>tiel terrestre sphériqueNous utiliserons <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de calcul afin de déterminer <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t du pot<strong>en</strong>tiel de gravitationterrestre sphérique U ⊕,sph (R −→ ). En plus, nous nous <strong>en</strong> servirons <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir la dérivée seconde deU ⊕,sph (R −→ ). Cette grandeur est d’une grande importance <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation car el<strong>le</strong> nous permetde calcu<strong>le</strong>r de façon linéaire la force différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre deux satellites <strong>vol</strong>ant <strong>en</strong> formation.Comme nous v<strong>en</strong>ons de dire, nous partons du pot<strong>en</strong>tiel de gravitation terrestre U ⊕,sph (R −→ ) :U ⊕,sph (R −→ 1) = µ ⊕(R −→ · −→ R) = µ ⊕(R −→ · −→ R) −1/2 (D.5)1/2−→ f ⊕,sph (R −→ ) est <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t de U ⊕,sph (R −→ ) et peut être calculé comme suit :−→ f ⊕,sph (R −→ ) = −→ ∇ U⊕,sph (R−→ ) (D.6)= −µ ⊕12 (R−→ · R −→ ) −3/2−→ ∇ R−→·R−→(R −→ )= −µ ⊕12 (R−→ · R −→ ) −3/2 (2R −→ )= − µ ⊕R −→(R −→ · R −→ ) 3/2Nous avons déjà r<strong>en</strong>contré cette expression. El<strong>le</strong> est bi<strong>en</strong> connue dans la littérature et donnel’accélération subie par un corps dans <strong>le</strong> champ de gravitation U ⊕,sph (R −→ ). Nous avons utilisé la règ<strong>le</strong>de dérivation <strong>en</strong> chaîne et l’Éq. (D.2).La dérivée seconde de U ⊕,sph (R −→ ) est à la fois la dyade hessi<strong>en</strong>ne ou simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> hessi<strong>en</strong> deU ⊕,sph (R −→ ) et la jacobi<strong>en</strong>ne de −→ f ⊕,sph (R −→ ). En posant−→ f ⊕,sph (R −→ ) = g(R −→ ) v −→ (R −→ )(D.7)avecµ ⊕g(R −→ ) = −(R −→ · −→ R) et v−→ (R −→ ) = −→ R,3/2nous pouvons écrire :−→ J−→ f −→(R−→ ) = g(R −→ ) −→ J −→ v−→(R −→ ) + v −→ (R −→ ) ⊗ −→ ∇ g (R −→ ) (D.8)= − µ ⊕−→ 1−→(R −→ · R −→ ) 3/2 + R−→ ⊗ 3µ ⊕R −→(R −→ · R −→ ) 5/2= µ ⊕−(R −→ · R −→ ) −→ 1 −→+ 3R −→ ⊗ R −→(R −→ · R −→ ) 5/2Ici, nous avons utilisé −→ J −→ v−→(R −→ ) = −→ 1 −→et −→ ∇ g (R −→ ) =3µ⊕ R−→(R −→·R −→ . ) 5/2<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


D.2 Deuxième harmonique zonal (J 2 ) 331D.2 Deuxième harmonique zonal (J 2 )Le même calcul peut être fait concernant <strong>le</strong> pot<strong>en</strong>tiel dû à l’aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre U ⊕,J2 . Il estdonné par l’équation suivante :U ⊕,J2 = µ ⊕J 2 R 2 ⊕2R 3 (1 − 3 sin 2 ϕ) (D.9)=µ ⊕ J 2 R⊕2 R−→2(R −→ · −→ R) · · −→ R − 3(R −→ · −→ e K ) 23/2 −→ −→R · RNous avons utilisé la relation suivante (cf. la définition du produit scalaire dans l’Éq. (C.17) et ladéfinition de l’ang<strong>le</strong> ϕ dans la Fig. 2.9, page 32) :−→R · −→ eK = cos(π/2 − ϕ) · ‖R −→ ‖ · ‖ −→ e K ‖ (D.10)= sin ϕ · (R −→ · R −→ ) 1/2Comme dans <strong>le</strong> cas du champ sphérique, nous pouvons obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t −→ f ⊕,J2 (R −→ ) par dérivation.Il faut d’abord décomposer U ⊕,J2 (R −→ ) <strong>en</strong> posant g(R −→ ) =1(R −→·R −→ ) 5/2 et h(R−→ ) = (R −→ · R −→ ) − 3(R −→ · −→ e K ) 2et calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s gradi<strong>en</strong>ts de g(R −→ ) et de h(R −→ ) :−→∇g (R −→ ) =1−5/2(R −→ · −→ R) (2R−→ ) 7/2 (D.11)=−5R −→(R −→ · −→ R) 7/2−→∇h (R −→ ) = 2R −→ − 3 · 2(R −→ · −→ e K ) −→ ∇−→·−→ R eK(R −→ )= 2R −→ − 3 · 2(R −→ · −→ e K ) −→ e K= 2R −→ − 6(R −→ · −→ e K ) −→ e KLe gradi<strong>en</strong>t −→ f ⊕,J2 (R −→ ) se calcu<strong>le</strong> alors comme suit :−→ f ⊕,J2 (R −→ ) = µ ⊕J 2 R 2 ⊕2= µ ⊕J 2 R 2 ⊕2==+[g(R −→ ) −→ ∇ h (R −→ ) + h(R −→ ) −→ ∇ g (R −→ ]){1[(R −→ · −→ 2R −→ − 6(R −→ · −→ e K ) −→ ]e KR) 5/2[(R −→ · −→ R) − 3(R −→ · −→ e K ) 2] −5R −→ }(R −→ · −→ R) 7/2µ ⊕ J 2 R⊕2 {2(R −→ · −→ R) · 2(R −→ · −→ R)R −→ − 6(R −→ · −→ e K )(R −→ · −→ R) −→ e K7/2−5(R −→ · R −→ )R −→ + 15(R −→ · −→ e K ) 2 R −→}3µ ⊕ J 2 R⊕2 {−(R2(R −→ · −→ R) · −→ · −→ R)R −→ − 2(R −→ · −→ e K )(R −→ · −→ R) −→ e K + 5(R −→ · −→ e K ) 2−→}R 7/2(D.12)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


332 D. CALCUL DES GRADIENTS D’UN CHAMP DE GRAVITATIONPour calcu<strong>le</strong>r la jacobi<strong>en</strong>ne −→ J −→⊕,J2(R −→ ) de −→ f ⊕,J2 (R −→ ), nous procédons de la même manière. D’abord,nous posons g(R −→ ) =1(R −→·R −→ ) 7/2 et h−→ (R −→ ) = −(R −→ · R −→ )R −→ − 2(R −→ · −→ e K )(R −→ · R −→ ) −→ e K + 5(R −→ · −→ e K ) 2 R −→ . Legradi<strong>en</strong>t de g(R −→ ) et la jacobi<strong>en</strong>ne de h −→ (R −→ ) s’écriv<strong>en</strong>t comme suit :−→∇g (R −→ ) =1−7/2(R −→ · −→ R) (2R−→ −7R −→) =9/2 (R −→ · −→ R) 9/2 (D.13)−→−→ J −→(R−→ )h= −(R −→ · −→ R) −→ −→1 − −→ R ⊗ 2R −→ − 2(R −→ · −→ e K )(R −→ · −→ R) −→ −→0− −→ e K ⊗ 2[(R −→ · −→ e K )2R −→ + (R −→ · R −→ ) −→ e K ] + 5(R −→ · −→ e K ) 2 −→ 1−→+5R −→ ⊗ 2(R −→ · −→ e K ) −→ e K= −(R −→ · R −→ ) −→ 1 −→− 2R −→ ⊗ R −→ − 2 −→ e K ⊗ [2(R −→ · −→ e K )R −→ + (R −→ · R −→ ) −→ e K ]+5(R −→ · −→ e K ) 2 −→ 1−→ + 10R −→ ⊗ (R −→ · −→ e K ) −→ e KPar conséqu<strong>en</strong>t, −→ J −→⊕,J2(R −→ ) s’écrit :−→ J (R −→ ) = 3µ ⊕J 2 R⊕2−→⊕,J 2 2==[g(R −→ ) −→ −→J −→(R −→ ) + −→ h (R −→ ) ⊗ −→ ∇ h g (R −→ ])3µ ⊕ J 2 R⊕2 {2(R −→ · −→ −(R −→ · −→ R) −→ 1R) 7/2 −→− 2R −→ ⊗ −→ R−2 −→ e K ⊗ [2(R −→ · −→ e K )R −→ + (R −→ · R −→ ) −→ e K ] + 5(R −→ · −→ e K ) 2 −→ 1−→+10R −→ ⊗ (R −→ · −→ e K ) −→ e K}+ 3µ ⊕J 2 R⊕2 {2(R −→ · −→ [−(R −→ · −→ R)R −→ − 2(R −→ · −→ e K )(R −→ · −→ R) −→ e KR) 9/2+5(R −→ · −→ e K ) 2−→ R] ⊗ (−7R −→ })3µ ⊕ J 2 R⊕2 {2(R −→ · −→ R) 9/2+5(R −→ · −→ [R)[(R −→ · R −→ ) − 7(R −→ · −→ e K ) 2] R −→ ⊗ R −→+10(R −→ · −→ R)(R −→ · −→ e K )−2(R −→ · −→ R) 2−→ e K ⊗ −→ }e K5(R −→ · −→ e K ) 2 − (R −→ · −→ ] −→1−→R)[−→R ⊗−→ eK + −→ e K ⊗ −→] R(D.14)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe ENon-exist<strong>en</strong>ce d’une représ<strong>en</strong>tationLFT d’ordre un des fonctionstrigonométriquesNous montrerons dans ce chapitre annexe qu’il ne peut pas y avoir de représ<strong>en</strong>tation LFT d’ordreun <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s fonctions trigonométriques cos x et sin x qui utilise <strong>le</strong> même paramètre δ. Nous montreronséga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que l’exist<strong>en</strong>ce d’une représ<strong>en</strong>tation d’ordre un <strong>pour</strong> une des deux fonctions trigonométriqueset d’une représ<strong>en</strong>tation d’ordre deux <strong>pour</strong> l’autre fonction trigonométrique est impossib<strong>le</strong>si l’on veut que <strong>le</strong>s deux dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du même paramètre δ.Pr<strong>en</strong>ons <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> général suivant :f sin (δ) = s 1 + s 2 δ + s 3 δ 21 + s 4 δ + s 5 δ 2 et f cos(δ) = c 1 + c 2 δ + c 3 δ 21 + c 4 δ + c 5 δ 2Le coeffici<strong>en</strong>t 1 dans <strong>le</strong>s dénominateurs est obligatoire car il faut que la fonction ait une va<strong>le</strong>urfinie <strong>pour</strong> δ = 0. Sinon, la fonction rationnel<strong>le</strong> n’est pas propre <strong>en</strong> 1 δet ne peut pas être mise sousforme d’une LFT.Nous effectuons <strong>en</strong>suite un développem<strong>en</strong>t de Taylor d’ordre N autour de δ 0 :f sin (δ 0 + δ) ≈f cos (δ 0 + δ) ≈N∑k=0N∑k=0δk! f (k)sin (δ 0)δk! f (k)cos (δ 0 )avec f (k) la k-ième dérivée de la fonction fLes expressions <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s dérivées f (k) (k)sinet f cos peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues avec un logiciel de calculsymbolique comme la Symbolic Toolbox de MATLAB et nous ne <strong>le</strong>s détail<strong>le</strong>rons pas dans la suite.Nous choisissons δ 0 = 0 et définissons que δ = 0 correspond à x = 0, c’est-à-dire f sin (0) = 0 carsin(0) = 0 et f cos (0) = 1 car cos(0) = 1. Ceci ne restreint pas la généralité car nous pouvons toujourseffectuer un changem<strong>en</strong>t de variab<strong>le</strong>s δ = ˜δ + ∆δ sans augm<strong>en</strong>ter l’ordre <strong>pour</strong> nous ram<strong>en</strong>er au cas333


334 E. NON-EXISTENCE D’UNE REPRÉSENTATION LFT D’ORDRE UNplus général. Le seul changem<strong>en</strong>t qui est interdit est celui qui crée un pô<strong>le</strong> à ˜δ = 0, un cas qui n’a pasd’importance <strong>en</strong> pratique (cf. remarques ci-dessus sur <strong>le</strong> coeffici<strong>en</strong>t 1 obligatoire).Dans la suite, nous vérifierons sous quel<strong>le</strong>s conditions <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t de Taylor d’ordre Nrespecte l’id<strong>en</strong>tité connue sin 2 x + cos 2 x = 1. Si <strong>le</strong>s fonctions f sin (δ) et f cos (δ) représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s fonctionstrigonométriques sin x et cos x, cette id<strong>en</strong>tité doit être respectée au N-ième ordre près <strong>pour</strong> undéveloppem<strong>en</strong>t de Taylor d’ordre N. Plus l’ordre du développem<strong>en</strong>t est é<strong>le</strong>vé, plus <strong>le</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts desdeux fonctions f sin (δ) et f cos (δ) seront contraints. Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, nous espérons trouver une contradictionlorsqu’une des deux fonctions est contrainte au premier ordre.– Condition d’ordre zéro (N = 0) :[ 0∑k=0⇐⇒ s 2 1 + c 2 1 = 12 [ 0∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=0Nous choisissons s 1 = 0 et c 1 = 1 (parce que sin(0) = 0 et cos(0) = 1) et obt<strong>en</strong>ons <strong>le</strong>s fonctionssuivantes :– Condition d’ordre un (N = 1) :f sin (δ) = s 2δ + s 3 δ 21 + s 4 δ + s 5 δ 2 et f cos(δ) = 1 + c 2δ + c 3 δ 21 + c 4 δ + c 5 δ 2[ 1∑k=02 [ 1∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=0⇐⇒ c 4 = c 2Ceci fournit <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s fonctions :– Condition d’ordre deux (N = 2) :f sin (δ) = s 2δ + s 3 δ 21 + s 4 δ + s 5 δ 2 et f cos(δ) = 1 + c 2δ + c 3 δ 21 + c 2 δ + c 5 δ 2[ 2∑k=0⇐⇒ c 5 = c 3 + s2 22Ceci fournit <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s fonctions :2 [ 2∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=0f sin (δ) = s 2δ + s 3 δ 21 + s 4 δ + s 5 δ 2 et f cos(δ) =1 + c 2 δ + c 3 δ 21 + c 2 δ + (c 3 + s2 22)δ 2<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


335– Condition d’ordre trois (N = 3) :[ 3∑k=02 [ 3∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=0⇐⇒ s 3 = (s 4 − c 22 ) · s 2 ou s 2 = 0Nous excluons <strong>le</strong> deuxième cas <strong>pour</strong> éviter que f cos (δ) = 1 ∀δ.Ceci fournit <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s fonctions :f sin (δ) = s 2δ + (s 4 − c2 2 )δ21 + s 4 δ + s 5 δ 2 et f cos (δ) =– Condition d’ordre quatre (N = 4) :[ 4∑k=01 + c 2 δ + c 3 δ 21 + c 2 δ + (c 3 + s2 22)δ 22 [ 4∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=0⇐⇒ s 5 = 1 8 (4c 3 − 3c 2 2 + 3s 2 2 + 4s 4 c 2 ) ou s 2 = 0Nous excluons <strong>le</strong> deuxième cas <strong>pour</strong> éviter que f cos (δ) = 1 ∀δ.Ceci fournit <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s fonctions :f sin (δ) =– Condition d’ordre cinq (N = 5) :s 2 δ + (s 4 − c2 2 )δ21 + s 4 δ + 1 8 (4c 3 − 3c 2 2 + 3s2 2 + 4s 4c 2 )δ 2 et f cos(δ) =[ 5∑k=02 [ 5∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=0⇐⇒ c 2 = s 4 ou c 3 = − 3s2 24 + c2 24 ou s 2 = 01 + c 2 δ + c 3 δ 21 + c 2 δ + (c 3 + s2 22)δ 2Nous excluons <strong>le</strong> troisième cas <strong>pour</strong> éviter que f cos (δ) = 1 ∀δ. Le deuxième cas est aussi exclucar il mène automatiquem<strong>en</strong>t à s 2 = 0 dans la condition d’ordre six. Il ne reste alors que <strong>le</strong>premier cas.Ceci fournit <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s fonctions :f sin (δ) =– Condition d’ordre six (N = 6) :s 2 δ + s4 2 δ21 + s 4 δ + 1 8 (4c 3 + 3s 2 2 + s2 4 )δ2 et f cos(δ) =[ 6∑k=02 [ 6∑ 2δ kk! f (k)sin 0)] (δ δ k+k! f cos (k) (δ 0 )]= 1k=01 + s 4 δ + c 3 δ 21 + s 4 δ + (c 3 + s2 22)δ 2⇐⇒ s 4 4 − 6s 2 4s 2 2 + 16c 2 3 + 24c 3 s 2 2 + 5s 4 2 − 8c 3 s 2 4 = 0 ou s 2 = 0<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


336 E. NON-EXISTENCE D’UNE REPRÉSENTATION LFT D’ORDRE UNNous excluons <strong>le</strong> deuxième cas <strong>pour</strong> éviter que f cos (δ) = 1 ∀δ. Le premier cas, hélas, n’est pastrivial à résoudre.Cep<strong>en</strong>dant, nous pouvons déjà montrer qu’il n’est pas possib<strong>le</strong> de trouver une représ<strong>en</strong>tationd’ordre un, c’est-à-dire avec des polynômes d’ordre un dans <strong>le</strong> numérateur ainsi que dans <strong>le</strong>dénominateur, <strong>pour</strong> une des deux fonction trigonométriques à partir des conditions établies jusqu’àprés<strong>en</strong>t.Pour restreindre <strong>le</strong> cosinus à une représ<strong>en</strong>tation d’ordre un, nous devons poser c 3 = 0 et s 2 = 0.Ceci donne la fonction suivante :f cos (δ) = 1 + s 4δ1 + s 4 δ = 1 ∀δÉvidemm<strong>en</strong>t, cette représ<strong>en</strong>tation ne convi<strong>en</strong>t pas car el<strong>le</strong> ne couvre pas <strong>le</strong>s variations du cosinus.Maint<strong>en</strong>ant, nous essayons de restreindre <strong>le</strong> sinus à une représ<strong>en</strong>tation d’ordre un. Il faut alors posers 4 = 0 et c 3 = − 3 4 s2 2. Si nous reportons ces résultats dans la condition d’ordre six, nous obt<strong>en</strong>onss 2 = 0 comme seu<strong>le</strong> solution. Donc, il vi<strong>en</strong>t s 4 = c 3 = s 2 = 0 etf sin (δ) = 0 ∀δ.Cette représ<strong>en</strong>tation n’est pas utilisab<strong>le</strong> non plus <strong>pour</strong> la même raison que précédemm<strong>en</strong>t.Nous avons donc montré qu’il ne peut pas y avoir de représ<strong>en</strong>tation d’ordre un <strong>pour</strong> au moins unedes deux fonctions trigonométriques sin x et cos x.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s représ<strong>en</strong>tations d’ordre deux données dans l’Éq. (4.17) (page 141) correspond<strong>en</strong>tau modè<strong>le</strong> issu de la condition d’ordre cinq et satisfont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la condition d’ordre six.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe FTransformée de Fourier discrèteLa transformée de Fourier discrète (TFD) est un outil puissant du traitem<strong>en</strong>t numérique dusignal qui sert à analyser <strong>le</strong> cont<strong>en</strong>u fréqu<strong>en</strong>tiel d’un signal discret (analyse spectra<strong>le</strong>).La transformée de Fourier discrète est particulièrem<strong>en</strong>t adaptée lorsqu’il s’agit d’effectuer uneanalyse spectra<strong>le</strong> sur un signal périodique.Nous partons d’une séqu<strong>en</strong>ce de N nombres comp<strong>le</strong>xes x 0 , . . . , x N−1 ∈ C.Cette séqu<strong>en</strong>ce est transformée <strong>en</strong> une séqu<strong>en</strong>ce de N nombres comp<strong>le</strong>xes X 0 , . . . , X N−1 ∈ C àl’aide de la transformée de Fourier discrète :X k =N−1∑n=0x n e − 2πiN kn , k = 0, . . . , N − 1 (F.1)À partir de la séqu<strong>en</strong>ce fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> X 0 , . . . , § N−1 , la séqu<strong>en</strong>ce temporel<strong>le</strong> x 0 , . . . , x N−1 peut êtreobt<strong>en</strong>ue grâce à la transformée de Fourier discrète inverse :x n = 1 NN−1∑Pour un signal réel x 0 , . . . , x N−1 ∈ R, la relation suivante est vraie :k=0X k e 2πiN kn , n = 0, . . . , N − 1 (F.2)X k = X N−k , k = 0, . . . , N − 1 (F.3)Ici, <strong>le</strong> nombre comp<strong>le</strong>xe X N−k est <strong>le</strong> conjugué du nombre comp<strong>le</strong>xe X N−k .En d’autres termes, la transformée de Fourier discrète est redondante <strong>pour</strong> un signal réel. Parconséqu<strong>en</strong>t, il suffit de stocker la séqu<strong>en</strong>ce X 0 , . . . , X N/2 . Par ail<strong>le</strong>urs, X 0 est un nombre réel, X N/2 estréel si N est un nombre pair. La séqu<strong>en</strong>ce X 1 , . . . , X N/2−1 est généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t comp<strong>le</strong>xe.Cette remarque nous permet d’écrire la transformée de Fourier discrète inverse de la manière337


338 F. TRANSFORMÉE DE FOURIER DISCRÈTEsuivante :N pair :N impair :⎡x n = 1 ⎣X 0 + (−1) n X N/2 +N⎡= 1 ⎣X 0 + (−1) n X N/2 +N⎡x n = 1 ⎣X 0 +N⎡= 1 ⎣X 0 +N(N−1)/2∑k=1(N−1)/2∑k=1N/2−1∑k=1N/2−1∑k=1X k e 2πiN kn +(X k e 2πiNX k e 2πiN kn +(X k e 2πiNN−1∑k=(N+1)/2kn + X k e − 2πi kn)⎤ N ⎦N−1∑k=N/2+1⎤X k e 2πiN kn ⎦kn + X k e −2πi kn)⎤ N ⎦⎤X k e 2πiN kn ⎦(F.4)Grâce à la formu<strong>le</strong> d’Eu<strong>le</strong>r (e iϕ = cos ϕ + i sin ϕ), l’expression X k e 2πiN kn + X k e − 2πiN kn dans latransformée de Fourier discrète inverse peut être reformulée comme suit :[ ( )X k e 2πiN kn + X k e − 2πi2πN kn = [R(X k ) + iI(X k )] cosN kn [+ [R(X k ) − iI(X k )] cos( ) 2πN kn ( ) 2π= 2R(X k ) cosN kn − 2I(X k ) sin( 2π+ i sin− i sin( ) 2πN knIci, R(X k ) et I(X k ) sont <strong>le</strong>s parties réel<strong>le</strong> et imaginaire du nombre comp<strong>le</strong>xe X k .Il vi<strong>en</strong>t :N pair :N impair :⎡x n = 1 ⎣X 0 + (−1) n X N/2 +N⎡x n = 1 ⎣X 0 +N(N−1)/2∑k=1N/2−1∑k=1)]N kn ( )] 2πN kn( ( )( )) ⎤ 2π2π2R(X k ) cosN kn − 2I(X k ) sinN kn ⎦( ( )( )) ⎤ 2π2π2R(X k ) cosN kn − 2I(X k ) sinN kn ⎦En pratique, la transformée de Fourier discrète est calculée à l’aide de la transformée de Fourierrapide (FFT, angl. fast Fourier transform) qui a une comp<strong>le</strong>xité de O(N log N) avec N <strong>le</strong> nombre depoints du signal. Le calcul direct donné par l’Éq. (F.1) a une comp<strong>le</strong>xité de O(N 2 ). Cet algorithme aété découvert <strong>pour</strong> la première fois par Gauss, plus tard redécouvert par Coo<strong>le</strong>y et Tukey [43]. Dufait du caractère récursif de l’algorithme (approche ≪ diviser <strong>pour</strong> régner ≫, angl. divide and conquer),il est préférab<strong>le</strong> de choisir une puissance de 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> nombre N : N = 2 n avec n ∈ N.(F.5)(F.6)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe GThéorème de Floquet ettransformée de Floquet-LyapunovLe théorème de Floquet permet d’analyser la stabilité d’un système linéaire périodique à tempsvariant (LPTV, angl. linear periodic time-varying).Considérons la dynamique donnée par l’équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> linéaire suivante.ẋ = A(t)x (G.1)Cette dynamique peut représ<strong>en</strong>ter soit une dynamique <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte, soit une dynamique <strong>en</strong><strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>. Dans <strong>le</strong>s deux cas, <strong>le</strong>s <strong>en</strong>trées exogènes (par exemp<strong>le</strong> bruits et consignes) sont négligéesdu fait qu’el<strong>le</strong>s n’ont pas d’importance <strong>pour</strong> l’analyse de stabilité.t représ<strong>en</strong>te <strong>le</strong> temps et ẋ la dérivée temporel<strong>le</strong> du vecteur d’état x ∈ R n . Il s’agit d’une dynamiquepériodique, c’est-à-dire que la fonction de la matrice d’état A(t) ∈ R n×n est périodique avec une périodeT > 0 :A(t + T ) = A(t) (G.2)La matrice de transition Φ(t 2 , t 1 ) ∈ R n×n est définie comme suit :x(t 2 ) = Φ(t 2 , t 1 )x(t 1 ) (G.3)Dans <strong>le</strong> cas particulier t 1 = t 0 et t 2 = t, il vi<strong>en</strong>t :x(t) = Φ(t, t 0 )x(t 0 ) (G.4)En outre, on obti<strong>en</strong>t la relation suivante <strong>pour</strong> t 1 = t 2 = t 0 :Φ(t 0 , t 0 ) = I n (G.5)Ici, I n est la matrice d’id<strong>en</strong>tité de dim<strong>en</strong>sion n, cf. Annexe B. Φ(t 0 , t 0 ) peut être considéré commecondition initia<strong>le</strong> de la matrice de transition Φ(t, t 0 ).339


340 G. THÉORÈME DE FLOQUETLa périodicité de la dynamique mène à la périodicité de la matrice de transition Φ :Φ(t + T, t 0 + T ) = Φ(t, t 0 ) (G.6)Du fait de la linéarité de la dynamique (G.1), l’é<strong>vol</strong>ution de la matrice de transition obéit àl’équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> suivante :ddt Φ(t, t 0) = A(t)Φ(t, t 0 ) (G.7)C’est grâce à l’équation différ<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> (G.7) que nous pouvons calcu<strong>le</strong>r des matrices de transitionΦ(t, t 0 ). Plus précisém<strong>en</strong>t, à partir de la condition initia<strong>le</strong> Φ(t 0 , t 0 ) = I n , nous pouvons intégrerl’Éq. (G.7) sur l’interval<strong>le</strong> [t 0, t] et obt<strong>en</strong>ir Φ(t, t 0 ).Le théorème de Floquet [150] affirme qu’il existe deux matrices P (t, t 0 ) et Q ayant <strong>le</strong>s propriétéssuivantes :– Q ∈ R n×n est une matrice constante ;– P (t, t 0 ) ∈ R n×n est une matrice non-singulière et périodique avec la même période T que ladynamique, c’est-à-dire que P (t, t 0 ) obéit à la relation P (t + T, t 0 ) = P (t, t 0 ) ;– <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t de coordonnées à temps variant ξ = P (t, t 0 ) −1 x avec ξ ∈ R n transforme <strong>le</strong> systèmepériodique (G.1) <strong>en</strong> <strong>le</strong> système stationnaire suivant :˙ξ = Qξ (G.8)Ce changem<strong>en</strong>t de coordonnées s’appel<strong>le</strong> transformée de Floquet-Lyapunov. El<strong>le</strong> transformela dynamique linéaire périodique <strong>en</strong> une dynamique linéaire stationnaire (LTI, angl. linear timeinvariant).Dans la suite, nous montrerons comm<strong>en</strong>t la matrice Q peut être obt<strong>en</strong>ue à partir de la dynamique(G.1) et quel rô<strong>le</strong> Q joue dans l’analyse de stabilité d’une dynamique linéaire périodique. Nous ne nousoccuperons pas de la matrice P (t, t 0 ) dont l’é<strong>vol</strong>ution temporel<strong>le</strong> peut être obt<strong>en</strong>ue grâce à l’équationdiffér<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> suivante :ddt P (t, t 0) = A(t)P (t, t 0 ) − P (t, t 0 )Q (G.9)La relation <strong>en</strong>tre la matrice Q et la matrice de transition Φ est la suivante :R = e QT (G.10)avec R = Φ(t 0 + T, t 0 )On appel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres λ k , k = 1, . . . , n de la matrice Q <strong>le</strong>s exposants caractéristiques et<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs propres µ k , k = 1, . . . , n de la matrice R <strong>le</strong>s multiplicateurs caractéristiques. Il existe <strong>le</strong>srelations suivantes <strong>en</strong>tre λ k et µ k :µ k = exp(λ k T ), k = 1, . . . , n (G.11)λ k = 1 T log µ k, k = 1, . . . , n<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


341Le logarithme naturel log z d’un nombre comp<strong>le</strong>xe z peut être calculé grâce à la formu<strong>le</strong> suivante :log z = log |z| + i arg(z) + i2πm (G.12)avecm ∈ NLa constante m est un nombre <strong>en</strong>tier et peut être choisie librem<strong>en</strong>t. En d’autres termes, il n’existepas de solution unique, mais un nombre infini de solutions.Il existe maint<strong>en</strong>ant deux manières équiva<strong>le</strong>ntes de vérifier la stabilité de la dynamique (G.1) :– la dynamique (G.1) est stab<strong>le</strong> si et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t si la matrice Q est Hurwitz 1 , c’est-à-dire que <strong>le</strong>sparties réel<strong>le</strong>s de tous <strong>le</strong>s exposants caractéristiques λ k , k = 1, . . . , n sont négatives ;– la dynamique (G.1) est stab<strong>le</strong> si et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t si la matrice R est Schur 2 , c’est-à-dire que <strong>le</strong>smodu<strong>le</strong>s de tous <strong>le</strong>s multiplicateurs caractéristiques sont inférieurs à un.En quelque sorte, la matrice R définit une dynamique linéaire discrète dont l’expression est lasuivante :x k+1 = Rx k (G.13)avec x k = x(t 0 + kT )Or, la stabilité de ce système discret est garantie si et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t si la matrice R est Schur.En conclusion, <strong>le</strong> théorème de Floquet nous permet d’effectuer une analyse de stabilité simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<strong>en</strong> intégrant la matrice de transition sur une période T de la dynamique. Les va<strong>le</strong>urs propres dela matrice de transition sur une période R = Φ(t 0 + T, t 0 ) décid<strong>en</strong>t de la stabilité ou non-stabilité dela dynamique (G.1). Le choix du temps initial t 0 est arbitraire et sans importance.1. Adolf Hurwitz (1859 – 1919), mathématici<strong>en</strong> al<strong>le</strong>mand2. Issai Schur (1875 – 1941), mathématici<strong>en</strong> russe<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe HLa synthèse H 2La synthèse H 2 est une méthode de synthèse <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> qui est particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> adaptéeà satisfaire des spécifications stochastiques [163].La synthèse H 2 repose sur la forme standard illustrée dans la Fig. H.1.Figure H.1 – La forme standardIci, P est <strong>le</strong> système généralisé (angl. g<strong>en</strong>eralized plant), c’est-à-dire qu’il compr<strong>en</strong>d à la fois <strong>le</strong>système physique à contrô<strong>le</strong>r et des filtres de pondération afin d’exprimer <strong>le</strong>s spécifications.w est <strong>le</strong> vecteur des <strong>en</strong>trées exogènes (par exemp<strong>le</strong> perturbations et consignes) et z <strong>le</strong> vecteurdes sorties contrôlées. w et z sont de dim<strong>en</strong>sions m 1 et p 1 , respectivem<strong>en</strong>t. K est <strong>le</strong> correcteur quiferme la <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> vecteur des sorties mesurées y et <strong>le</strong> vecteur des <strong>en</strong>trées de commande u. Lesdim<strong>en</strong>sions de u et y sont m 2 et p 2 , respectivem<strong>en</strong>t.Le système généralisé P peut exprimé sous forme d’état :P :ẋ = A K x + B 1 w + B 2 uz = C 1 x + D 11 w + D 12 uy = C 2 x + D 21 w + D 22 u(H.1)La structure désirée du correcteur K est la suivante :K :ẋ K = A K x K + B K yu = C K x K(H.2)343


344 H. LA SYNTHÈSE H 2Les dim<strong>en</strong>sions des matrices d’état A et A K (nombre d’états) sont n et n K , respectivem<strong>en</strong>t.Les dim<strong>en</strong>sions des autres matrices B 1 , B 2 , C 1 , C 2 , D 11 , D 12 , D 21 , D 22 , B K et C K peuv<strong>en</strong>t êtredéterminées à partir des nombres m 1 , m 2 , p 1 , p 2 , n et n K .Dans une notation plus cond<strong>en</strong>sée, mais toujours dans la représ<strong>en</strong>tation d’état, <strong>le</strong> système généraliséP et <strong>le</strong> correcteur K s’écriv<strong>en</strong>t :⎡⎤A B 1 B []2⎢⎥A K B KP : ⎣ C 1 D 11 D 12 ⎦ , K :(H.3)C K 0C 2 D 21 D 22La notation sous forme de matrice de transfert est la suivante :[]P 11 (s) P 12 (s)P :, K : [ K(s) ] (H.4)P 21 (s) P 22 (s)L’objectif de la synthèse H 2 est de minimiser la norme H 2 du transfert <strong>en</strong>tre w et z. La norme H 2d’une matrice de transfert F (s) est définie comme suit :‖F (s)‖ 2 =√12π∫ ∞−∞tr [F (iω)F (iω) H ] dω(H.5)F (iω) H est la matrice hermiti<strong>en</strong>ne de F (iω), c’est-à-dire la matrice transposée et conjuguée deF (iω). tr (M) est la trace d’une matrice carrée M, c’est-à-dire la somme des élém<strong>en</strong>ts diagonaux deM. La trace de F (iω)F (iω) H est toujours réel<strong>le</strong> et non-négative. Par conséqu<strong>en</strong>t, la norme H 2 estéga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t réel<strong>le</strong> et non-négative.En fait, la norme H 2 du transfert F l (P (s), K(s)) permet deux interprétations différ<strong>en</strong>tes, uneinterprétation déterministe et une interprétation stochastique :1. <strong>le</strong> signal w(t) est une fonction δ de Dirac 1 (ou impulsion de Dirac) dont la définition est lasuivante :δ(t) =avec{ ∞ <strong>pour</strong> t = 00 <strong>pour</strong> t ≠ 0∫ ∞−∞δ(t)dt = 1(H.6)La norme H 2 représ<strong>en</strong>te alors l’énergie de la sortie contrôlée z(t) qui est, comme l’<strong>en</strong>trée exogènew(t) = δ(t), un signal déterministe :‖F (s)‖ 2 = limT →∞√ ∫ T0tr [z(t)z(t) T ] dt ;(H.7)2. la deuxième possibilité est un bruit blanc gaussi<strong>en</strong> stationnaire d’int<strong>en</strong>sité unitaire à l’<strong>en</strong>tréeexogène w(t) :E{w(t)w(τ) T } = I m1 δ(t − τ) (H.8)1. Paul Adri<strong>en</strong> Maurice Dirac (1902 – 1984), physici<strong>en</strong> et mathématici<strong>en</strong> britannique<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


345E{w(t)w(τ) T } est la fonction d’auto-corrélation du signal w(t). I m1 est une matrice d’id<strong>en</strong>titéde dim<strong>en</strong>sion m 1 , cf. Annexe B. δ(t − τ) est la fonction δ de Dirac précédemm<strong>en</strong>t décrite.La matrice d’id<strong>en</strong>tité représ<strong>en</strong>te la d<strong>en</strong>sité spectra<strong>le</strong> de puissance (PSD, angl. power spectrald<strong>en</strong>sity) qui est unitaire. La fonction de Dirac signifie qu’il n’existe pas de corrélation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>signal w à différ<strong>en</strong>ts instants.Dans ce cas, la norme H 2 représ<strong>en</strong>te l’espérance de la puissance de la sortie contrôlée z(t) :⎧ √ ⎫⎨ ∫‖F (s)‖ 2 = E⎩ lim 1 T⎬tr [z(t)z(t)T →∞ TT ] dt0⎭ .(H.9)Pour nos objectifs, l’interprétation stochastique est l’interprétation la plus simp<strong>le</strong>.Dans <strong>le</strong> cas de la forme standard montrée dans la Fig. H.1, nous pouvons poserF (s) = F l (P (s), K(s)) où F (s) est <strong>le</strong> transfert <strong>en</strong>tre w et z et F l (P (s), K(s)) est la transformationlinéaire fractionnaire (LFT) inférieure de P et K :Z(s) = F (s)W (s) (H.10)F (s) = F l (P (s), K(s))= P 11 (s) + P 12 (s) [I p2 − P 22 (s)K(s)] −1 P 21 (s)Le correcteur optimal, <strong>en</strong> d’autres termes celui qui minimise <strong>le</strong> transfert <strong>en</strong>tre w et z, s’écrit :K opt (s) = arg minK(s) ‖F l(P (s), K(s))‖ 2(H.11)La norme H 2 d’un transfert F (s) donné par la représ<strong>en</strong>tation d’étatF :ẋ = A F x + B F wz = C F x(H.12)peut être calculée à l’aide du grami<strong>en</strong> 2 de gouvernabilité L c ou du grami<strong>en</strong> d’observabilité L o :‖F (s)‖ 2 2 = tr ( C F L c CFT )= tr ( BF T )L o B F(H.13)Les grami<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> résolvant une des deux équations de Lyapunov suivantes :A F L c + L c A T F + B F B T F = 0 (grami<strong>en</strong> de gouvernabilité) (H.14)A T F L o + L o A F + C T F C F = 0 (grami<strong>en</strong> d’observabilité)Il existe des outils numériques puissants <strong>pour</strong> résoudre des équations de Lyapunov.Dans la suite, nous décrirons comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong> problème d’optimisation (H.11) peut être résolu.2. Jørg<strong>en</strong> Peders<strong>en</strong> Gram (1850 – 1916), mathématici<strong>en</strong> danois<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


346 H. LA SYNTHÈSE H 2Tout d’abord, <strong>le</strong> problème d’optimisation (H.11) doit être bi<strong>en</strong> posé, c’est-à-dire que l’exist<strong>en</strong>ce etl’unicité de la solution doiv<strong>en</strong>t être garanties. Pour cette raison, <strong>le</strong>s cinq hypothèses suivantes doiv<strong>en</strong>têtre satisfaites :(H1) (A, B 2 , C 2 ) est stabilisab<strong>le</strong> et détectab<strong>le</strong>(H2) D 12 et D 21 sont de rang p<strong>le</strong>in[ ]A − iωIn B(H3)2est de rang colonne p<strong>le</strong>in ∀ωC 1 D 12[ ]A − iωIn B(H4)1est de rang ligne p<strong>le</strong>in ∀ωC 2 D 21(H5) D 11 = 0 et D 22 = 0Certaines de ces hypothèses, par exemp<strong>le</strong> l’hypothèse (H5) semb<strong>le</strong>nt être évid<strong>en</strong>tes (si D 11 ≠ 0,alors la norme H 2 du transfert F (s) ne peut être qu’infinie). Les autres hypothèses peuv<strong>en</strong>t êtresatisfaites <strong>en</strong> choisissant <strong>le</strong>s pondérations dans <strong>le</strong> système généralisé P (s) de façon adaptée.L’hypothèse D 22 = 0 n’est pas indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> car <strong>le</strong>s matrices du correcteur peuv<strong>en</strong>t être adaptéesafin de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte un D 22 ≠ 0. Cep<strong>en</strong>dant, nous y r<strong>en</strong>onçons parce que nous n’<strong>en</strong> avons pasbesoin dans ce mémoire.Il est important de savoir que <strong>le</strong>s hypothèses (H3) et (H4) peuv<strong>en</strong>t être remplacées par <strong>le</strong>s deuxhypothèses suivantes :(H6) D T 12C 1 = 0 et B 1 D T 21 = 0(H7) (A, B 1 , C 1 ) est stabilisab<strong>le</strong> et détectab<strong>le</strong>La résolution du problème d’optimisation (H.11) se fait à l’aide de deux équations de Riccatialgébriques (ARE, angl. algebraic Riccati equation), cf. Réf. [48] :A T X + XA − (XB 2 + C T 1 D 12 )(D T 12D 12 ) −1 (B T 2 X + D T 12C 1 ) + C T 1 C 1 = 0AY + Y A T − (Y C T 2 + B 1 D T 21)(D 21 D T 21) −1 (C 2 Y + D 21 B T 1 ) + B 1 B T 1 = 0(H.15)Les matrices définies positives X ∈ R n×n et Y ∈ R n×n sont <strong>le</strong>s solutions des deux équations deRiccati. Comme <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s équations de Lyapunov, il existe des outils numériques puissants afin derésoudre <strong>le</strong>s équations de Riccati.Grâce aux matrices X et Y , <strong>le</strong>s deux gains K c (gain de retour d’état) et K f (gain d’estimation)peuv<strong>en</strong>t être déterminés :K c = (D T 12D 12 ) −1 (B T 2 X + D T 12C 1 ) (H.16)K f = (Y C T 2 + B 1 D T 21)(D 21 D T 21) −1Enfin, <strong>le</strong> correcteur optimal K opt au <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de la norme H 2 peut être construit de la manièresuivante :A K = A − B 2 K c − K f C 2 (H.17)B K = K fC K = −K[ cK opt :A KB KC K 0]=[A − B 2 K c − K f C 2− K c 0K f]<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


347Une remarque importante est qu’il existe un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la synthèse H 2 et la commande LQG (angl.linear quadratic gaussian). En effet, la commande LQG est un cas particulier de la commande H 2 , cf.Réf. [163].Comme un correcteur LQG, un correcteur H 2 est sous forme d’un filtre de Kalman, cf. Fig. H.2,et obéit au principe de séparation (séparation des dynamiques d’estimation et de commande). Lesétats du correcteur x K sont des estimations ˆx des états du système x.Figure H.2 – Le système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>La représ<strong>en</strong>tation d’état du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> s’écrit comme suit :F :(H.18)ẋ = Ax −B 2 K c x K +B 1 wẋ K = K f C 2 x +(A − K f C 2 − B 2 K c )x K +K f D 21 wz = C 1 x −D 12 K c x Ku = −K c x Ky = C 2 x +D 21 wSi l’erreur d’estimation ε x = x K − x est utilisé au lieu de x K dans la représ<strong>en</strong>tation d’état, el<strong>le</strong>s’écrit de la manière suivante :F :(H.19)ẋ = (A − B 2 K c )x −B 2 K c ε x +B 1 w˙ε x = (A − K f C 2 )ε x +(K f D 21 − B 1 )wz = (C 1 − D 12 K c )x −D 12 K c ε xu = −K c x −K c ε xy = C 2 x D 21 wCette formulation souligne <strong>le</strong> principe de séparation par la structure diagona<strong>le</strong> par bloc de lamatrice d’état. Les dynamiques de retour d’état A − B 2 K c et d’estimation A − K f C 2 sont bi<strong>en</strong>visib<strong>le</strong>s.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe IDistance <strong>en</strong>tre un hyper-ellipsoïdeet un point à son intérieurSommaireI.1 Premier algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351I.2 Deuxième algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353Dans ce chapitre annexe, nous décrirons comm<strong>en</strong>t on peut déterminer si la distance d’un point àl’intérieur d’un hyper-ellipsoïde du point <strong>le</strong> plus proche de l’hyper-ellipsoïde est inférieure à 1 ou non.Il est important de savoir que la notation utilisée est différ<strong>en</strong>te de la notation dans <strong>le</strong> Chapitre 5.Soit un hyper-ellipsoïde ε P de dim<strong>en</strong>sion n c<strong>en</strong>tré à l’origine et défini comme suit :ε P : {x|x T P x = 1} (I.1)avec x ∈ R n ,P ∈ R n×n etP = P T > 0Les points à l’extérieur obéiss<strong>en</strong>t à l’inégalité x T P x > 1, tandis que l’inégalité x T P x < 1 est vraie<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s points à l’intérieur.Nous supposons que cet hyper-ellipsoïde soit dans sa forme norma<strong>le</strong>, c’est-à-dire que <strong>le</strong>s axes sontalignés avec <strong>le</strong>s axes du repère :P =⎛⎜⎝⎞p 1 0. ..⎟⎠0 p n(I.2)De ce fait, l’expression x T P x peut être écrite de façon simplifiée :x T P x =n∑p k x 2 kk=1(I.3)349


350 I. DISTANCE ENTRE UN HYPER-ELLIPSOÏDE ET UN POINTIci, x k est <strong>le</strong> k-ième élém<strong>en</strong>t du vecteur x.Les longueurs de ses demi-axes sont alors données parL k =1√pk.(I.4)En outre, il existe un point X ∈ R n dans <strong>le</strong> premier orthant à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde,c’est-à-dire qu’il faut queX T P X < 1 (I.5)X k > 0, k ∈ 1, . . . , n.La Fig. I.1 donne une illustration des faits m<strong>en</strong>tionnés <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas d’une ellipse (n = 2).Figure I.1 – Ellipse ε P: {x|x T P x = 1} et point X à l’intérieurLe point ˆx <strong>le</strong> plus proche du point X sur l’hyper-ellipsoïde ε Pminimisation suivant :est la solution du problème deminx(x − X) T (x − X) (I.6)s.t. x T P x = 1La fonction objective (x − X) T (x − X) est une fonction convexe car sa dérivée seconde selon xvaut 2I > 0. Cep<strong>en</strong>dant, la contrainte x T P x = 1 n’est pas convexe. De ce fait, il peut y avoir desminima locaux.Comme notre objectif est de déterminer si la distance minima<strong>le</strong> d(ˆx, X) est supérieure ou inférieureà 1, il est très important de connaître <strong>le</strong> minimum global. Nous montrerons dans la suite deux algorithmesitératifs capab<strong>le</strong>s de fournir ce minimum global <strong>en</strong> restreignant la recherche au premierorthant.Par ail<strong>le</strong>urs, une condition nécessaire <strong>pour</strong> que la distance d(ˆx, X) soit supérieure à 1 est que <strong>le</strong>s<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


I.1 Premier algorithme 351longueurs des demi-axes de l’hyper-ellipsoïde ε P soi<strong>en</strong>t toutes supérieures à 1 :L i =1√pk> 1, k ∈ 1, . . . , n(I.7)I.1 Premier algorithmeLe premier algorithme est basé sur une idée de Vesely [183]. Cep<strong>en</strong>dant, notre interprétation estgéométrique plutôt que mécanique, ce qui nous permet de démontrer la converg<strong>en</strong>ce de l’approcheitérative.Dans cet algorithme, nous obt<strong>en</strong>ons <strong>le</strong> point ˆx <strong>le</strong> plus proche du point X grâce à une approcheitérative. x (k) est l’approximation du point ˆx dans l’itération k. Le point initial x (0) est l’intersection<strong>en</strong>tre l’hyper-ellipsoïde ε P et la droite passant par l’origine 0 et <strong>le</strong> point X :x (0) =X√XT P X(I.8)Une itération k de l’algorithme consiste <strong>en</strong> plusieurs étapes :1. nous supposons que <strong>le</strong> point x (k−1) soit donné ;2. d’abord, <strong>le</strong> gradi<strong>en</strong>t n (k−1) (qui définit l’hyper-plan tang<strong>en</strong>t à l’hyper-ellipsoïde) de la fonctionx T P x au point x (k−1) est calculé :3. <strong>en</strong>suite, <strong>le</strong> vecteur reliant <strong>le</strong>s points X et x (k−1) est déterminé :n (k−1) = 2P x (k−1) (I.9)f (k−1) = X − x (k−1) (I.10)4. la projection f (k−1)n du vecteur f (k−1) sur <strong>le</strong> vecteur n (k−1) peut être obt<strong>en</strong>ue comme suit :f (k−1)n =)(I n − n(k−1) n (k−1)Tf (k−1)n (k−1)T n (k−1)(I.11)5. <strong>le</strong> point ˜x (k) est <strong>le</strong> point sur l’hyper-plan tang<strong>en</strong>t au point x (k−1) qui est <strong>le</strong> plus proche du pointX :˜x (k) = x (k−1) + f (k−1)n(I.12)6. <strong>en</strong>fin, <strong>le</strong> nouveau point x (k) est l’intersection <strong>en</strong>tre l’hyper-ellipsoïde ε P et la ligne droite reliant<strong>le</strong> point X et <strong>le</strong> point ˜x (k) :(x (k) = X + f)˜x (k) − X} {{ }∆(I.13)Pour que x (k) se trouve sur l’hyper-ellipsoïde ε P , il faut que (X + f∆) T P (X + f∆) = 1. Parconséqu<strong>en</strong>t, f est la solution positive (cel<strong>le</strong> qui donne l’intersection dans <strong>le</strong> premier orthant) de<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


352 I. DISTANCE ENTRE UN HYPER-ELLIPSOÏDE ET UN POINTl’équation quadratique suivante :(∆ T P ∆)f 2 + (2∆ T P X)f + (X T P X − 1) = 0 (I.14)Il vi<strong>en</strong>t :f = −∆T P X + √ (∆ T P X) 2 − (∆ T P ∆)(X T P X − 1)∆ T P ∆(I.15)Il est possib<strong>le</strong> de montrer que <strong>le</strong> terme sous la racine est toujours positif (X T P X < 1 et∆ T P ∆ > 0).7. la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s points x (k) et X est la suivante :d (k) = ‖x (k) − X‖ 2 (I.16)8. k est augm<strong>en</strong>té de 1 et la prochaine itération peut comm<strong>en</strong>cer (point 1).La Fig. I.2 illustre quelques itérations de cet algorithme itératif, <strong>en</strong> particulier l’initialisation etla première itération.Figure I.2 – Quelques itérations du premier algorithmeLa converg<strong>en</strong>ce de l’algorithme devi<strong>en</strong>t aussitôt évid<strong>en</strong>te. En effet, sur <strong>le</strong> plan tang<strong>en</strong>t à l’ellipsoïde,n (k−1)T (x − x (k−1) ) = 0, il existe toujours un seul point qui est <strong>le</strong> point <strong>le</strong> plus proche du point X :˜x (k) . Par conséqu<strong>en</strong>t, il vi<strong>en</strong>t :‖˜x (k) − X‖ 2 ≤ ‖x (k−1) − X‖ 2(I.17)Vu la convexité de l’ellipsoïde, <strong>le</strong> plan tang<strong>en</strong>t se trouve toujours <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’extérieur de celuici.Ceci signifie que la projection x (k) de ˜x (k) sur l’ellipsoïde (<strong>le</strong> long de la ligne droite reliant X et<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


I.2 Deuxième algorithme 353˜x (k) ) est <strong>en</strong>core plus proche de X que ˜x (k) :‖x (k) − X‖ 2 ≤ ‖˜x (k) − X‖ 2 ≤ ‖x (k−1) − X‖ 2(I.18)L’algorithme converge alors vers ˆx qui est <strong>le</strong> point <strong>le</strong> plus proche du point X sur l’hyper-ellipsoïde.En réalité, l’algorithme est répété jusqu’à ce que l’écart <strong>en</strong>tre x (k) et x (k−1) soit suffisamm<strong>en</strong>tfaib<strong>le</strong> :‖x (k) − x (k−1) ‖ 2 < ε(I.19)Nous avons constaté qu’il converge rapidem<strong>en</strong>t même dans <strong>le</strong> cas d’un hyper-ellipsoïde de dim<strong>en</strong>sioné<strong>le</strong>vée (n = 30). En outre, beaucoup de temps de calcul peut être économisé <strong>en</strong> utilisant <strong>le</strong> point finaldu dernier lancem<strong>en</strong>t comme point initial si <strong>le</strong> point X n’a pas beaucoup changé.S’il suffit de savoir si la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s points ˆx et X est inférieure à 1 ou non, l’algorithme peutêtre interrompu dès que d (k) < 1. Le cas contraire n’est malheureusem<strong>en</strong>t pas possib<strong>le</strong> parce que d (k)est toujours une sur-estimation de la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s points ˆx et X. Dans <strong>le</strong> cas d (k) > 1, il fautdonc att<strong>en</strong>dre la converg<strong>en</strong>ce de l’algorithme.I.2 Deuxième algorithmeL’idée principa<strong>le</strong> du deuxième algorithme est que, au point ˆx de l’hyper-ellipsoïde qui est <strong>le</strong> plusproche du point X, <strong>le</strong> vecteur normal n à l’hyper-ellipsoïde est parallè<strong>le</strong> au vecteur ˆx − X. D’ail<strong>le</strong>urs,une optimisation basée sur la méthode de Lagrange mène au même résultat. Le vecteur normal aupoint ˆx est égal au gradi<strong>en</strong>t de la fonction x T P x évalué au point ˆx :n = ∇(x T P x) ∣ ∣ˆx= 2P ˆx (I.20)La relation suivante <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s vecteurs 2P ˆx et ˆx − X est donc vraie :2P ˆx = c(ˆx − X) ou (I.21)2p k ˆx k = c(ˆx k − X k ), k ∈ {1, . . . , n}avecc > 0, c ∈ RLe scalaire c est forcém<strong>en</strong>t positif car X se trouve à l’intérieur de l’hyper-ellipsoïde et <strong>le</strong> vecteurnormal est toujours dirigé vers l’extérieur de l’hyper-ellipsoïde.Nous pouvons réarranger l’Éq. (I.21) comme suit :ˆx = −( 2c P − I n) −1X ou (I.22)ˆx k =cc − 2p kX k , k ∈ {1, . . . , n}Visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, cette inversion n’est possib<strong>le</strong> que <strong>pour</strong> c ≠ 2p k . Nous considérerons ce problème unpeu plus tard. Dans la suite, nous utiliserons uniquem<strong>en</strong>t la version scalaire de l’Éq. (I.22).Le calcul du point ˆx (ou de ses élém<strong>en</strong>ts ˆx k ) suppose que l’on connaisse <strong>le</strong> scalaire c. Or, nous ne<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


354 I. DISTANCE ENTRE UN HYPER-ELLIPSOÏDE ET UN POINT<strong>le</strong> connaissons pas <strong>pour</strong> l’instant. Une information que nous n’avons pas <strong>en</strong>core prise <strong>en</strong> compte est <strong>le</strong>fait que ˆx se trouve sur l’hyper-ellipsoïde ε P :ˆx T P ˆx =n∑p k ˆx 2 k = 1k=1(I.23)En remplaçant ˆx k par l’expression donnée dans l’Éq. (I.22), nous obt<strong>en</strong>ons :n∑p k ˆx 2 k =k=1n∑( ) 2cp k Xk2 = 1 (I.24)c − 2p kk=1} {{ }f(c)La fonction f(c) est une fonction fractionnel<strong>le</strong> <strong>en</strong> c. Les va<strong>le</strong>urs de p k et de X k sont connues. Ilsuffit donc <strong>en</strong> principe de rechercher un scalaire c qui satisfasse l’Éq. (I.24). Cep<strong>en</strong>dant, f(c) possèdedes pô<strong>le</strong>s à c = 2p k . Il est simp<strong>le</strong> de montrer que f(c) est strictem<strong>en</strong>t décroissante sur [2 max k p k , +∞[.Si nous arrivons à montrer que la recherche de c peut être restreinte à c > 2 max k p k , nous auronsrésolu <strong>le</strong> problème de l’inversibilité (cf. ci-dessus) et celui de la monotonie <strong>en</strong> même temps. Si nouspouvons <strong>en</strong> plus trouver une borne supérieure <strong>pour</strong> c, ri<strong>en</strong> n’interdit plus de chercher c par dichotomie.En effet, il existe <strong>en</strong>core plus d’informations à exploiter. Nous savons que ˆx doit se trouver commeX dans <strong>le</strong> premier orthant de l’hyper-ellipsoïde ε P :ˆx k =Comme X k > 0 et c > 0, il faut quecc − 2p kX k > 0, k ∈ {1, . . . , n}(I.25)c > c = 2 max p k .k(I.26)Nous avons donc trouvé la borne inférieure désirée. En revanche, une borne supérieure n’est pasfaci<strong>le</strong> à trouver. c peut, <strong>en</strong> principe, dev<strong>en</strong>ir très grand si X est proche de l’hyper-ellipsoïde ε P .Or, si nous ne nous intéressons qu’à une réponse oui/non à la question si la distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>spoints ˆx et X est supérieure ou éga<strong>le</strong> à 1, nous pouvons simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t demander que d(ˆx, X) 2 ≥ 1 <strong>pour</strong>borner c :d(ˆx, X) 2 = ‖ˆx − X‖ 2 2 (I.27)n∑= (ˆx k − X k ) 2==k=1n∑() 2c− 1 Xk2 c − 2p kk=1n∑( ) 2 2pkXk2 ≥ 1c − 2p kk=1} {{ }g(c)La fonction g(c) est strictem<strong>en</strong>t décroissante sur [2 max k p k , +∞[.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


I.2 Deuxième algorithme 355Maint<strong>en</strong>ant, nous pouvons trouver une borne supérieure <strong>pour</strong> l’expression ∑ ( ) 2n 2pkk=1 c−2p kX2k:n∑( ) 2 ( ) 2 ( ) 22pk2Xk 2 maxk p k≤ nmax X kc − 2p k c − 2 max k p k kk=1(I.28)Une condition nécessaire est donc que( ) 2 ( ) 2 2 maxk p knmax X k ≥ 1.c − 2 max k p k k(I.29)Il vi<strong>en</strong>t :c ≤ ¯c = 2 maxkp k(1 + √ )n max X kk(I.30)Il est même possib<strong>le</strong> de trouver une meil<strong>le</strong>ure borne inférieure <strong>en</strong> considérant que chaque élém<strong>en</strong>tde la somme de l’Éq. (I.24) doit être inférieur ou égal à un (tous <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts sont positifs) :( ) 2cp k Xk 2 ≤ 1, k ∈ {1, . . . , n} (I.31)c − 2p kPar conséqu<strong>en</strong>t, nous obt<strong>en</strong>ons une nouvel<strong>le</strong> borne inférieure <strong>pour</strong> c :c ≥ c = maxk2p k1 − X k√pk(I.32)Par ail<strong>le</strong>urs, l’expression X k√pk est inférieure à 1 du fait que X T P X < 1.Nous avons donc restreint <strong>le</strong> problème de recherche de c à l’interval<strong>le</strong> [c, ¯c] dans <strong>le</strong>quel f(c) eststrictem<strong>en</strong>t décroissante. Une dichotomie fournit la va<strong>le</strong>ur de c. Pour cela, <strong>le</strong>s méthodes de regula falsiet de Newton sont des alternatives p<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>s. Avec la dichotomie et à l’aide de l’Éq. (I.22), nouspouvons <strong>en</strong>fin calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> point ˆx ou bi<strong>en</strong> la distance d(ˆx, X) avec l’Éq. (I.27).Vu que <strong>le</strong> calcul de la distance d(ˆx, X) n’est pas nécessaire (il suffit de savoir si d(ˆx, X) > 1 oud(ˆx, X) < 1), la dichotomie peut être interrompue dès que g(c), g(¯c) > 1 ou g(c), g(¯c) < 1 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deuxlimites c et ¯c de l’interval<strong>le</strong> courant. Dans <strong>le</strong> cas g(c), g(¯c) > 1, la distance d(ˆx, X) est certainem<strong>en</strong>tsupérieure à 1. Dans <strong>le</strong> cas contraire, el<strong>le</strong> est inférieure à 1. Cette décision est justifiée grâce à lamonotonie de la fonction g(c) sur [2 max k p k , +∞[.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


356 I. DISTANCE ENTRE UN HYPER-ELLIPSOÏDE ET UN POINTLa Fig. I.3 illustre <strong>le</strong>s fonctions f(c) et g(c) <strong>pour</strong> l’ellipse (n = 2) montrée dans la Fig. I.1. Lamonotonie des deux fonctions sur [2 max k p k , +∞[ est bi<strong>en</strong> visib<strong>le</strong>. Les quatre points où f(c) = 1est vrai correspond<strong>en</strong>t aux quatre quadrants de l’ellipse. La distance <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s points ˆx et X estd(ˆx, X) = g(c ∗ ) > 1.f(c) et g(c)54.543.532.521.5c* avec f(c*)=110.500 0.2 0.4 0.6 0.8 1cFigure I.3 – Les fonctions f(c) (b<strong>le</strong>u continu) et g(c) (vert tireté) <strong>pour</strong> l’ellipse montrée dans <strong>le</strong>sfigures précéd<strong>en</strong>tes. Les lignes vertica<strong>le</strong>s tiretées indiqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s positions des pô<strong>le</strong>s c = 2p k . L’interval<strong>le</strong>initial <strong>pour</strong> la dichotomie [c, ¯c] est illustré par <strong>le</strong>s lignes vertica<strong>le</strong>s continues.<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


Annexe JRéduction de correcteursL’objectif de la réduction d’un correcteur est de minimiser <strong>le</strong> nombre d’états de ce correcteur, tout<strong>en</strong> gardant <strong>le</strong> mieux possib<strong>le</strong> son comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trée-sortie. En particulier, on souhaite préserver lastabilité et <strong>le</strong>s performances du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Selon Skogestad et Post<strong>le</strong>thwaite [163], <strong>le</strong>s méthodes de réduction de systèmes linéaires <strong>le</strong>splus couramm<strong>en</strong>t utilisées sont <strong>le</strong>s suivantes :– la troncature dans la base moda<strong>le</strong>. Ici, <strong>le</strong>s modes <strong>le</strong>s plus rapides sont supprimés dans la basemoda<strong>le</strong> ;– la résidualisation. Ici, <strong>le</strong>s modes <strong>le</strong>s plus rapides sont résidualisés, c’est-à-dire mis à zéro, etremplacés par <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>urs statiques ;– la troncature et la résidualisation dans la réalisation balancée. Ici, <strong>le</strong>s modes <strong>le</strong>s moins gouvernab<strong>le</strong>set observab<strong>le</strong>s sont supprimés ou résidualisés ;– l’approximation optima<strong>le</strong> de Hankel. Cette méthode minimise la norme de Hankel 1 de l’erreurd’approximation.Du fait de <strong>le</strong>ur utilisation fréqu<strong>en</strong>te, <strong>le</strong>s méthodes précédemm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnées sont disponib<strong>le</strong>sdans des boîtes à outils comme la Robust Control Toolbox de Matlab.Bi<strong>en</strong> que toutes ces méthodes march<strong>en</strong>t assez bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> pratique, nous aimerions décrire une autreméthode plus <strong>en</strong> détail, cel<strong>le</strong> qui nous a permis d’obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs résultats. Cette méthode apparti<strong>en</strong>taux méthodes de réduction de modè<strong>le</strong> avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> (FWMR, angl. frequ<strong>en</strong>cyweightedmodel reduction). El<strong>le</strong> est décrite <strong>en</strong> détail dans la Réf. [182]. En outre, el<strong>le</strong> est disponib<strong>le</strong>dans la boîte à outils SLICOT qui est interfacée à Matlab. La pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> fait qu’el<strong>le</strong>est particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> adaptée à la réduction de correcteurs.L’approche fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> est de minimiser la norme H ∞ de l’écart <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> correcteur initial et <strong>le</strong>correcteur réduit, K(s) − K r (s), <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte des pondérations fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s prés<strong>en</strong>tes sousforme de multiplicateurs de gauche, W o (s), et de droite, W i (s) :‖W o (s)(K(s) − K r (s))W i (s)‖ ∞(J.1)1. La norme de Hankel d’une fonction de transfert stab<strong>le</strong> G(s) est définie comme suit : ‖G(s)‖ H = √ ρ(P Q) où Pet Q sont <strong>le</strong>s grami<strong>en</strong>s de gouvernabilité et d’observabilité de G(s), respectivem<strong>en</strong>t357


358 J. RÉDUCTION DE CORRECTEURSVarga [182] propose plusieurs pondérations possib<strong>le</strong>s :– W i (s) = I et W o (s) = (I + G(s)K(s)) −1 G(s)– W i (s) = G(s)(I + K(s)G(s)) −1 et W o (s) = I– W o (s) = (I + G(s)K(s)) −1 G(s) et W i (s) = (I + G(s)K(s)) −1Les deux premières possibilités assur<strong>en</strong>t la stabilité <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, tandis que la troisièmepossibilité essaie de préserver la performance <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>.Il existe plusieurs algorithmes de réduction pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte des pondérations fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s, parexemp<strong>le</strong> la troncature balancée avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> (FWBT, angl. frequ<strong>en</strong>cy-weighted balancedtruncation) ou l’approximation à perturbation singulière avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> (FWSPA,angl. frequ<strong>en</strong>cy-weighted singular perturbation approximation).L’atout de la réduction d’un correcteur avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> est que la dynamique dusystème G(s) est prés<strong>en</strong>te dans <strong>le</strong>s pondérations, au moins si une des trois possibilités ci-dessus estchoisie. Ainsi, la stabilité <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> est préservée et on peut se permettre d’être moins prud<strong>en</strong>tet de réduire <strong>le</strong> correcteur davantage.Comme nous l’avons m<strong>en</strong>tionné à plusieurs reprises dans ce mémoire, la synthèse H 2 que nousutilisons <strong>pour</strong> la synthèse de nos correcteurs fournit une représ<strong>en</strong>tation particulière du correcteur,la forme estimation commande. Il serait dommage de ne pas profiter de ce fait p<strong>en</strong>dant la phase deréduction.En effet, il est possib<strong>le</strong> d’effectuer une décomposition <strong>en</strong> facteurs premiers (angl. coprime factorization)d’un correcteur sous forme estimation-commande K(s) de la façon suivante [182] :K(s) = M(s) −1 N(s) (décomposition <strong>en</strong> facteurs premiers de gauche) (J.2)ouK(s) = N(s)M(s) −1 (décomposition <strong>en</strong> facteurs premiers de droite)Les deux facteurs M(s) et N(s) sont toujours stab<strong>le</strong>s, c’est-à-dire que M(s) conti<strong>en</strong>t tous <strong>le</strong>s pô<strong>le</strong>sinstab<strong>le</strong>s et N(s) tous <strong>le</strong>s zéros instab<strong>le</strong>s du correcteur K(s). La stabilité des deux facteurs simplifiela réduction de façon considérab<strong>le</strong>.Maint<strong>en</strong>ant, au lieu d’approximer <strong>le</strong> correcteur K(s), <strong>le</strong>s facteurs M(s) et N(s), issus d’unedécomposition <strong>en</strong> facteurs premiers de gauche, peuv<strong>en</strong>t être approximés grâce à une réduction demodè<strong>le</strong> avec pondération fréqu<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>. Afin de garantir la stabilité <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong>, nous choisissonsla deuxième des pondérations[ ]précédemm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnées, appliqué à un système et un correcteuraugm<strong>en</strong>tés ˜G(s) I=G(s) T et ˜K(s) = [ M(s) − I N(s) ] . Il vi<strong>en</strong>t :W i (s) = ˜G(s)(I +W o (s) = I˜K(s) ˜G(s))−1(J.3)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


359Le critère <strong>pour</strong> la réduction du correcteur s’écrit maint<strong>en</strong>ant comme suit :∥∥W o (s)( ˜K(s) − ˜K r (s))W i (s) ∥ ∞∥= ∥I([ M(s) − I N(s) ] − [ M r (s) − I N r (s) ]) ˜G(s)(I + ˜K(s) ˜G(s))∥ −1 ∥∥∞[]∥ =∥ [ M(s) − M (M(s) + N(s)G(s)) −1 ∥∥∥r(s) N(s) − N r (s) ]G(s)(M(s) + N(s)G(s)) −1∞[ ]∥ =Y (s) ∥∥∥∥ [ M(s) − M r(s) N(s) − N r (s) ]X(s)∞(J.4)X(s) et Y (s) sont <strong>le</strong>s facteurs premiers de droite du système <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte :G(s) = X(s)Y (s) −1 (J.5)Dans <strong>le</strong> cas d’un correcteur sous forme estimation-commande[A − B 2 K c − K f C 2K(s) =−K c 0K f], (J.6)<strong>le</strong>s facteurs premiers de gauche M(s) et N(s) peuv<strong>en</strong>t être calculés avec simplicité car il existe uneexpression analytique :[N(s) M(s)]=[A − K f C 2 K f −B 2− K c O I](J.7)Il existe éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une expression simp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> la décomposition <strong>en</strong> facteurs premiers de droite dusystème <strong>en</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> ouverte.Après <strong>le</strong> calcul des facteurs premiers réduits M r (s) et N r (s), <strong>le</strong> correcteur réduit peut être construitde la manière suivante :K r (s) = M r (s) −1 N r (s) (J.8)<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux


<strong>Commande</strong> <strong>bouc<strong>le</strong></strong> <strong>fermée</strong> <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>n formation de vaisseaux spatiauxCette thèse traite du contrô<strong>le</strong> du <strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation de vaisseaux spatiaux. Le <strong>vol</strong> <strong>en</strong>formation permet de réaliser de nouveaux scénarios de missions. De par la diversité desapplications <strong>en</strong>visageab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s travaux sont divisés <strong>en</strong> deux parties.Dans la première partie, restreinte au contrô<strong>le</strong> des c<strong>en</strong>tres de masse des vaisseaux, uneapproche est proposée <strong>pour</strong> modéliser <strong>le</strong>s orbites relatives <strong>en</strong>tre deux satellites <strong>en</strong> orbiteterrestre, t<strong>en</strong>ant compte de l'aplatissem<strong>en</strong>t de la Terre. Fondée sur <strong>le</strong> scénario d'unemission <strong>en</strong> orbite de transfert géostationnaire, la problématique d'une dynamique àparamètre variant est illustrée. Deux manières différ<strong>en</strong>tes d'asservir la position relative sontprés<strong>en</strong>tées : la première a recours à la représ<strong>en</strong>tation linéaire fractionnaire <strong>pour</strong> obt<strong>en</strong>ir uncorrecteur auto-séqu<strong>en</strong>cé ; la seconde utilise la synthèse H2 et un modè<strong>le</strong> de référ<strong>en</strong>ce <strong>pour</strong>synthétiser un correcteur interpolé.Dans la deuxième partie, traitant des 6 degrés de liberté de chaque vaisseau, des modè<strong>le</strong>sgénériques <strong>pour</strong> la cinématique, la dynamique et la métrologie d'une formation de vaisseauxspatiaux <strong>en</strong> orbite non planétaire sont proposés. La mission exemplaire Pegase estcomposée de trois vaisseaux. Dans son mode d'observation, qui requiert un mainti<strong>en</strong> précisdes positions et des attitudes des vaisseaux, il est possib<strong>le</strong> d’utiliser des techniques decommande <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>. La commande H2 est utilisée <strong>pour</strong> satisfaire <strong>le</strong>s spécifications de lamission Pegase. Ensuite, deux problématiques particulières sont traitées. Premièrem<strong>en</strong>t, lacommutation <strong>en</strong>tre correcteurs conçus <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts modes est considérée.Deuxièmem<strong>en</strong>t, un correcteur H2 déc<strong>en</strong>tralisé est synthétisé grâce à un algorithme itératif.Mots clés :<strong>vol</strong> <strong>en</strong> formation - vaisseaux spatiaux - modélisation cinématique et dynamique -modélisation métrologique - synthèse de correcteurs <strong>multivariab<strong>le</strong></strong>s - correcteurs à gainséqu<strong>en</strong>cé - commutation <strong>en</strong>tre correcteurs - correcteurs déc<strong>en</strong>tralisésClosed-loop <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> control of formation flying spacecraftThis thesis deals with the control of formation flying spacecraft. Formation flying <strong>en</strong>ab<strong>le</strong>snovel space mission sc<strong>en</strong>arios. Because of the diversity of pot<strong>en</strong>tial applications, thedevelopm<strong>en</strong>ts are subdivided into two parts.In the first part, which is restricted to the control of c<strong>en</strong>ter of mass relative motion, aframework for modeling relative orbits betwe<strong>en</strong> two formation flying satellites in Earth orbitsis proposed, accounting for Earth oblat<strong>en</strong>ess. Based upon the sc<strong>en</strong>ario of a mission ingeostationary transfer orbit, the chal<strong>le</strong>nges associated with parameter-varying dynamics areillustrated. Two differ<strong>en</strong>t techniques for relative position control are pres<strong>en</strong>ted: the first onemakes use of the linear-fractional repres<strong>en</strong>tation in order to obtain a self-schedu<strong>le</strong>dcontrol<strong>le</strong>r; the second one resorts to H2 control and a refer<strong>en</strong>ce model for synthesizing again-schedu<strong>le</strong>d control<strong>le</strong>r.In the second part, which deals with the 6 degrees of freedom of each spacecraft, g<strong>en</strong>ericmodels describing kinematics, dynamics, and metrology of a spacecraft formation in a nonplanetaryorbit are developed. The exemplary mission Pegase consists of three vessels. Forits observation mode, which requires a precise position and attitude control, use of<strong>multivariab<strong>le</strong></strong> control techniques is possib<strong>le</strong>. In order to satisfy the specifications of themission Pegase, H2 control is used. Th<strong>en</strong>, two particular chal<strong>le</strong>nges are treated. Firstly,switching betwe<strong>en</strong> control<strong>le</strong>rs designed for differ<strong>en</strong>t operating modes is considered.Secondly, a dec<strong>en</strong>tralized H2 control<strong>le</strong>r is designed using an iterative algorithm.Key words:formation flying – spacecraft - kinematic and dynamic modeling - metrological modeling -design of <strong>multivariab<strong>le</strong></strong> control<strong>le</strong>rs - gain-schedu<strong>le</strong>d control<strong>le</strong>rs - switching betwe<strong>en</strong>control<strong>le</strong>rs - dec<strong>en</strong>tralized control<strong>le</strong>rs

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